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Le droit international de
l’environnement : la difficile
responsabilité des États
Josiah.S/AdobeStock
La COP 15 a une fois de plus alerté les 196 États membres présents de l’urgence
climatique, en proposant des objectifs à atteindre. Néanmoins, alors que les États ont la
capacité de fournir des moyens pour mettre en œuvre différentes mesures permettant de
préserver la biodiversité, sécuriser les installations à risques ou adapter les
consommations énergétiques selon les besoins réels, la simple mésentente des différents
pays conduit à un blocage institutionnel. Le Brésil n’est pas exempt de responsabilité
dans cette situation, en ce qu’il a, à plusieurs reprises, opposé aux autres États ses
exigences, venant à bloquer le processus de ratification.
Ouvrir cette possibilité pourrait laisser apparaître un niveau record de recours qui, à
bien des égards, pourraient être abusifs. Il est évident que le reproche fait aux États est
l’inaction. Mais comment leur donner tort, dès lors que le président de la République
française, dans ses vœux du 1er janvier 2023, a déclaré que la crise environnementale
n’était pas prévisible et ce malgré plusieurs rapports GIEC ? La saisine, pour être
effective, devrait résulter dès lors d’un manquement aux objectifs que l’État a décidé de
signer et de ratifier. Cela pourrait imposer une force obligatoire plus importante des
sommets et des objectifs mis en œuvre dans ce cadre-là, glissant d’une obligation de
moyen vers une obligation de résultat.
En effet, l’apparition de cette clause est de plus en plus importante en droit interne,
notamment dans le cadre des contrats publics3. À titre d’exemple, il convient de rappeler
la prise en compte des « considérations environnementales » dans l’exécution des
marchés publics en droit interne4, comme objectif et obligation de moyen, mais non de
résultat.
En effet, il pourrait être opportun, dans les contrats de ventes, notamment lorsqu’il s’agit
de véhicules terrestres, de navires ou d’aéronefs, d’insérer une annexe provenant d’une
expertise effectuée sur les risques environnementaux de ce bien, quantifiés, avec des
propositions alternatives.
L’insertion d’une clause contractuelle imposant à l’État vendeur de prendre en charge
l’entretien du matériel pourrait être un automatisme selon la qualité de l’État acheteur.
En effet, au nom d’un solidarisme contractuel international, il pourrait être pertinent,
dans un avenir proche, de proposer, selon que l’État est en voie de développement ou
bien développé, des clauses proposant la destruction du bien ou le démantèlement selon
le respect des considérations écologiques.
De ce fait, en cas d’absence de mise en œuvre de cette dite clause, l’État vendeur ou
acheteur pourrait se retrouver responsable du dommage environnemental lié à la
destruction de la chose.
Ainsi, des solutions au niveau international existent. Les États doivent faire preuve de
solidarité, l’environnement étant une obligation qui transcende toutes les
préoccupations des États-nations.
2 En vertu des articles 56 et 57 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de
1982.