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D.U.O 3
CHIRURGIE ORTHODONTIQUE
DENTS INCLUSES
GERMECTOMIES
I. INTRODUCTION
Les inclusions dentaires font partie des pathologies fréquemment rencontrées par
l’orthodontiste. Elles peuvent être le motif principal de consultation, mais le plus souvent
elles sont accompagnées d’une DDM à l’origine de l’inclusion ou font partie d’un autre
syndrome d’origine variable.
Nous aborderons donc dans une première partie les différentes étiologies des inclusions et
les principaux moyens de diagnostic.
En second lieu nous aborderons la thérapeutique par l’historique des techniques de
traction, nous décrirons ensuite les techniques usuelles avec leur intérêt et leurs limites.
En conclusion nous citerons les principales indications de germectomies dont fait partie
l’échec de mise en place par traction orthodontique et les différentes causes d’échec
pouvant survenir.
A. ETIOPATHOGÉNIE
L'étiologie des inclusions est multifactorielle.
1. Causes générales
Elles sont le plus souvent responsables d'inclusions multiples:
hérédité: grands syndromes malformatifs crânio-faciaux (dysostose cleïdo-crânienne...)
maladies congénitales; fentes labiales; trisomie 21; Crouzon....
pathologies
troubles endocriniens (hypothyroïdisme), rachitisme, hypovitammoseD....
facteur phylogénétique par diminution des dimensions d'arcades et non du matériel
dentaire.
habitudes alimentaires: diminution de l'attrition occlusale et proximale des dents qui ne
permet plus de libérer 10 à 15 mm suivant les auteurs.
anomalie génétique: au même titre que les anomalies de nombre, de taille...
2. Causes régionales
décalage entre âge dentaire /âge osseux
dysmorphoses par diminution du volume de l'arcade dans le sens
– transversal : endognathie ou endoaivéolie.
– antéropostérieur : brachygnathie ( cl III)
3. Causes locales
Elles sont soit liées au germe lui-même, soit à l'environnement.
a) Pour les incisives:
2% de la population
race : 10 fois plus d'inclusion chez les Caucasiens que les Chinois
sexe : prédominance chez la femme
localisation: 20 fois plus au maxillaire/mandibule plus fréquente à droite aussi souvent
uni- que bilatérale
– plan transversal:
palatine: 50%
vestibulaire:30%
intermédiaire: 20%
– plan vertical: 10% de position très apicales
PM2 plus souvent incluse que PMI. Inclusion à la mandibule plus fréquente qu'au
maxillaire
L'analyse du retard d'éruption des PM2< est difficile de par ses variations de
chronologie d'éruption et de stade de maturation.
inclusion primitive par accentuation de version distale ou mésiale de la dent.
inclusion secondaire par dérive mésiale spontanée de Ml< après extraction trop précoce de
la V (extraction déconseillée avant édification du 1° tiers radiculaire de PM2).
DDM vraie.
retard de formation du germe ou d'édification radiculaire lié à un problème endodontique
sur la V
ankylose
B. DIAGNOSTIC
Comme le problème des canines supérieures permanentes incluses se rencontre chez
1 à 2 % de la population, le dentiste généraliste devrait connaître les signes et les
symptômes de cette condition, de même que le traitement d’interception à adopter.
Parmi les caractéristiques de l’inclusion buccale ou palatine des canines figurent
l’absence de bombement dans le repli muqueux du côté buccal, niveau canine, qui révèle
une voie d’éruption linguale ou une inclusion possible; l’absence de symétrie entre
l’exfoliation et l’éruption des canines qui pourrait indiquer une inclusion palatine ou
linguale; et l’angulation et l’emplacement mésio-distal anormaux des canines supérieures
permanentes en croissance sur les radiographies.
Le diagnostic de canines incluses à l’âge de 8 à 10 ans peut
réduire considérablement les conséquences graves telles que la nécessité d’une chirurgie,
l’alignement orthodontique et la résorption radiculaire des incisives latérales. Dans
certains cas, l’extraction des canines supérieures
primaires peut prévenir l’inclusion des canines supérieures permanentes et les
conséquences qui en découlent.
La symptomatologie de l'inclusion est très discrète chez le jeune mais peut parfois
être augmentée chez 1’adulte d'accidents infectieux et/ou nerveux. De ce fait, l'examen
clinique conserve son importance dans le dépistage précoce de cette anomalie tout retard
d'évolution dentaire ou persistance tardive de dent temporaire(en fonction de l'âge
dentaire) doit alerter le praticien.
4. Diagnostic clinique
a) symptômes morphologiques
b) Symptômes infectieux
5. Diagnostic radiologique
Les examens radiologiques classiques répondent dans la majorité des cas à notre
attente: ils permettent de poser le diagnostic positif de l'inclusion et éventuellement de
guider notre choix de traitement.
a) Clichés classiques en possession de l'orthodontiste:
b) I.R.M:
Examen de choix pour démontrer avec précision une lésion des racine des dents
adjacentes et pour envisager le meilleur trajet d’éruption toutefois cet examen reste par
son coût difficile à prescrire.
III.THERAPEUTIQUE
Facteurs influençants le choix thérapeutique:
– âge du patient: plus le diagnostic d'inclusion est tardif plus la mise en place
sera difficile en général. II n'y a pas d'âge limite pour la mise en place
chirurgico-orthodontique d'une canine, l'âge optimal est 13-14 ans et la
limite d'accord pour la SS 16 ans.
– maturité de l'apex: si le déplacement est > 8mm :il sera plus facile si l'apex
est immature. (BENOIT-CASTEIGT-DARQUE)
– situation de la dent : site d'inclusion transposition de germe (difficultés au
niveau parodontal)
– profondeur de l'inclusion(influence beaucoup le pronostic)
– rotations de 180°(grande réserve)
– état endodontique des dents voisines
– étiologies d'inclusion: obstacle mécanique ,ankylose...
– terrain: un type carbocalcique présentera plus de difficultés
– .affections diabétiques, vasculaires, hépatiques, immunitaires entraîneront
de mauvaises réparations tissulaires.
– la parodontite aiguë juvénile contre indique une désinclusion chirurgico-
ortodontique.
– motivation du patient: longueur du traitement, contraintes de l'appareil
multibagues. finances...
– expérience du praticien : connaître ses limites techniques.
1. attitude préventive
pour favoriser l'éruption spontanée de la dent
mainteneurs d'espace(type PAP pour les incisives)
acte chirurgical pour supprimer l'obstacle (fibromuqueuse épaisse, odontome, kyste,
extraction de la dent déciduale permettant la réorientation du germe de la dent définitive)
pour les pseudorétentions molaires:
– diminuer le bombé distal de V ou extraction de la V, pour inclusion de M1>
– redressement distal de Ml>
– traitement étiologique pour les inclusions iatrogènes orthodontiques.
germectomies :
– PM ,entre 14-20 ans pour inclusion de canine>,si grande DDM
– M3< quand l'apex de M2< est encore ouvert + traction orthodontique.
2. Guidance chirurgicale
a) thérapeutique chirurgicale:
D'action quasiment immédiate elle comporte des risques non négligeables, tels que
l'ankylose puis la résorption de l'organe mobilisé.
la translation sans déplacement apical :
Subluxation dirigée de la dent et bascule autour de l'apex. (FAUCHARD)
conditions requises :
Conditions :
b) Thérapeutique chirurgico-orthodontique:
Après la levée des obstacles ,la mise en place de la dent incluse peut se faire
spontanément.
Cependant, une thérapeutique chirurgico-orthodontique s'impose le plus souvent.
Celle-ci doit assurer la migration de la dent jusqu'au plan d'occlusion, ainsi que la
construction d'un parodonte complet, superficiel et profond.
Indications :
Quelle que soit la dent, de préférence avant l'apexification, pour diminuer les risques
d'ankylose.
Contre-indications:
Précaution:
– Dans les cas avec extraction: attendre que la dent incluse "se mobilise"
avant d'extraire une dent adjacente!
préparation orthodontique:
Son but est d'aménager le futur sue de la dent incluse et de réaliser une unité d'ancrage au
niveau de l'arcade, nécessaire à la traction mécanique ultérieure. Généralement, l'inclusion
est une pathologie surajoutée à un contexte de malocclusion globale.
Préparation de la denture:
Le nivellement et l'alignement sont réalisés par des arcs de section ronde puis
rectangulaire. Les derniers arcs seront "full-size".
Au cours de cette étape, il est important d'obtenir une divergence des racines des
dents adjacentes afin d'éviter tout obstacle pendant la traction (2° ordre sur arc
rectangulaire).
Remarque sur le traitement préventif de la canine > incluse par fermeture des
diastèmes incisifs médians:
- Indication: surtout pour les canines > en position palatines et parfois les prémolaires ou incisives >.
- Les problèmes parodontaux sont rares .
- L'accès à la dent incluse se fera toujours par un lambeau muco-périosté (d'épaisseur totale)
suivant le collet des dents s'étendant de part et d'autre de la dent incluse. En cas d'inclusion plus
postérieure(plus haute)le trait d'incision ,au lieu d'être intrasulculaire , pourra être déplacé plus
apicalement.
- Après dégagement de la dent et mise en place du système de traction, le lambeau est repositionné
et suturé, la traction dans ce cas est infra-muqueuse.
En cas d'inclusion très profonde ,nous pouvons réaliser une plaque palatine amovible en résine
acrylique avant l'intervention.Puis.dans un 2° temps, réaliser une fenêtre dans la fibromuqueuse en
fin d'intervention. Une mèche vaselinée ou idoformée est introduite et tassée dans le pertuis avant
d'appliquer la plaque palatine.
I5j après le dégagement, l'épithélialisation des bords du "tunnel" permet d'envisager un collage
correct (voir un recollage!). Cette technique de fenestration permet également de lever l'obstacle
muqueux et d'accélérer l'évolution de la dent.
- voie chirurgicale vestibulaire :
- Cet abord peut éventuellement avoir un caractère préventif d'apparition de pathologies muco-
gingivales.
Si la hauteur de gencive kératinisée est faible(< ou = à 2mm)et que la dent temporaire est
présente ,on peut:
- réaliser l'extraction 1 mois avant le dégagement chirurgical de la dent incluse pour bénéficier de la
gencive attachée créée au sommet de la crête après cicatrisation. et l'intégrer au lambeau de
dégagement.
- réaliser une greffe épithélio-conjonctive placée au collet de la dent. si possible extemporanément
avec prélèvement palatin ou différé en fin de traitement orthodontique. Cette voie d'abord comporte
3 types d'interventions:
1-le lambeau de translation apicale simple
2-le lambeau de translation latérale et apicale
3-le lambeau repositionné ou triangulaire replacé.
Indications:
a-1es interventions 1 et 2:
Sont réservées à des dents incluses vestibulaires (canines> ou < ; incisives >; prémolaires
<) dont l'évolution engendrerait un site d'éruption au dessus de la ligne muco-gingivale (LMG)
donc en situation d'AGINGIVIE PRIMAIRE ,avec risques de déhiscences à l'âge adulte.
(KORBENDAU -GUYOMARD).
Le lambeau de translation apicale simple s'adresse à des dents à grand axe proche de la
normale
(évoluant dans le couloir éruptif).
Le lambeau de translation latérale et apicale s'adresse à des dents a grand axe plus
oblique
(évoluant en dehors du couloir éruptif).
En cas d’inclusion médiane, l’intervention sera fréquemment compliquée par des proximités
radiculaires. Les incisions devront permettre la réalisation d'un lambeau vestibulaire et d'un
lambeau palatin et seront +/- décalées par rapport au sommet de la crête édentée, selon la
position de la dent incluse.
péricoronaires du passé :
En effet:
- le dégagement osseux est limité
- le sac folliculaire et le collet anatomique (cément et desmodonte) sont respectés ,créant
beaucoup moins d'ankylose.
- les attaches de dimensions réduites et très plates peuvent être fixées sur une portion
déterminée de la couronne +/- choisie en fonction de la direction de traction orthodontique
prévue.
Il existe différents types d'attaches
II existe cependant 2 inconvénients à cette technique d'ancrage ,en cas d'inclusion
profonde :
1-collage impossible à effectuer :
Solutions: - collage ultérieur lors d'une réintervention
- collage per-opératoire avec : - des précelles diamantées fines
- le " guide-attache J-P-L"
2-décollement :
Le plus souvent une ligature métallique suffisamment rigide (section .012 ou .014) en
forme de toron, se terminant par un crochet (schéma).
*les dents d'ancrage sont reliées par un arc quasiment "full-size", sur lequel est
placé un système auxiliaire :
- traction par élastiques
- chaînette élastomériques
- ressorts fermés
- arcs sectionnels
*l'arc principal sert également de générateur de forces par sa déformation élastique
en ayant recours à des boucles variées (chaussettes, box...) ou sans adjonction de
boucle. par l'utilisation de matériaux possédant un module d'élasticité élevé (TMA,NITI).
2-traction par appareillage amovible :
- Utilisé seul ce procédé ne permet pas un bon contrôle, de la traction.
- En complément d'un appareillage fixe .il permet la correction d'inversé d'occlusion
dans le cas de dents incluses en position palatine.
- De petits ressorts fermés verticaux solidaires de ces plaques amovibles permettent de
tracter dans un 1° temps les dents incluses en direction verticale , sans solliciter
excessivement les dents d'ancrage.
3-les forces d'origine magnétique.
Elles ne sont pas encore au point.
L'intensité n'est notable qu'en cas de proximité extrême, mais la ligne d action ne se
maintient pas sans guide.
*direction du guidage:
L'action orthodontique doit assurer un "guidage" plutôt qu'une réelle traction.
"Il ne faut pas chercher à "sortir" la dent au plus vite, mais la diriger vers son site normal
d'éruption, même si l'on doit la ré-enfouire pour cela pour que la dent apparaisse dans la gencive
attachée"
(LOREDLLE)
La direction du guidage doit être étudiée par rapport à la situation parodontale; elle varie en
fonction de la position de la dent incluse, de son obliquité, de sa hauteur et de ses rapports avec les
dents voisines .C'est pourquoi nous devons constamment adapter notre appareillage pour obtenir la
direction de traction optimale (son choix peut modifier considérablement la durée du traitement!)
La direction est souvent d'abord verticale pour ne pas léser les dents voisines, puis horizontale,
distale ou vestibulaire(ligatures élastiques).
Finalement ,un braket standard est collé pour parfaire l'alignement et l'orientation correcte de la
racine.
*particularités:
- au niveau des incisives > vestibulaires :
Une traction sans contrôle de torque créera un moment pouvant potentialiser le risque de
déhiscence osseuse. L'orientation définitive de la dent est fonction des pressions labiales et linguales.
- au niveau des canines> palatines :
Eloigner le plus rapidement la dent de la racine de l'incisive latérale pour assurer la reconstruction
de sa paroi alvéolaire palatine.
- à la mandibule: les limites anatomiques .restreintes impliquent une direction de traction
RIGOUREUSEMENT ADAPTEE pour minimiser les risques iatrogènes.
*Cas particulier des transpositions dentaires
Cette anomalie affecte le plus souvent les canines >; ces dernières évoluent soit
mésialement par rapport à l'incisive latérale, soit distalement par rapport à la PM1>.
- si la canine est en position palatine: une direction de traction très palatine dans
un 1° temps permet de repositionner la canine dans son couloir éruptif
physiologique.
- si la canine est en position vestibulaire :la manœuvres est délicate compte
tenue de la faible épaisseur d'os. Le passage peut être élargi par :
- un torque coronovestibulaire au niveau de l'incisive latérale pour une
canine mésiale.
- un déplacement palatin de PM1> pour une canine distale.
Le risque d'apparition ou d'aggravation de lésions parodontales demeure très élevé aussi
bien sur le plan muqueux ,qu'osseux et dentaire. L'appréciation du risque peut amener à
conserver et à faciliter la transposition spontanée, nécessitant quelques aménagements sur le
plan esthétique et fonctionnel (torque, coronoplasties....).
4-extraction:
Elle s'impose quand:
- la mise en place chirurgico-orthodontique est impossible (ectopie).
- refus de traitement ODF par le patient.
- ankylose flagrante et confirmée.
- échec de traction orthodontique.
Possibilités thérapeutiques:
5-Abstention :
Elle doit. toujours être adoptée pour des raisons précises (refus de TTT ortho./impossibilité
de mise en place chirurgicale ..) La dent doit être asymptômatique et non menaçante pour les
structures voisines (dents, sinus..) Une surveillance annuelle s'impose.
1-lors du diagnostic
2 - en cours de traitement :
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- mortification car lésion du paquet vasculo-nerveux lors du
dégagement ou par traction trop brutale. Le traitement endodontique
s'impose.
- rhizalyse de la dent incluse limitée si la force est; peu importante.
- atteinte des dents voisines : on rencontre le plus souvent des lésions
radiculaires de l'incisive latérale>, puis de l'incisive centrale> ou de la
PMl>,pouvant aller jusqu'à la "décapitation".
Par prévention: on doit toujours commencer le traitement en
maintenant la dent incluse à l'écart des racines des dents voisines.
c - échecs totaux:
- traction orthodontique sur une courte période (3-6 mois)tant que l'apex
est encore ouvert ,car les capacités d'éruption spontanée diminuent
rapidement.
- solution chirurgicale: "the rocking technic"(décrite par KABAN et
SKOLNICK pour les molaires), il s'agit d'une
remobilisation chirurgicale antéropostérieure et mésio-distale pour
rompre l'ankylose, suivie d'une traction immédiate. La manœuvre peut
être recommencée plusieurs fois.
- restauration prothétique: solution +/- conservatrice quand la dent
ankylosée est en position pré-éruptive, soit en infraclusion.
- la transplantation.
- extraction réhabilitation occlusale orthodontique et/ou prothétique.
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