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FICHE DE LECTURE DE L’ENQUÊTE SUR L’ENTENDEMENT HUMAIN

DE DAVID HUME (1748)

Introduction

Né le 07 mai 1711 à Édimbourg d’une famille de la petite noblesse


des Borders, David Hume est le cadet d’une fratrie de trois. Sa vie est
importante pour la lecture de ses ouvrages, car elle a aussi participé à la
compréhension de ses idées. Toujours en quête de succès, Hume tente
de surmonter l’échec par la révision de ses propres textes. Après l’échec
sur le traité de la nature humaine en 1739, une œuvre de jeunesse,
Hume fera une reforme de la première partie de son ouvrage intitulé
« De l’entendement ». Cette reforme, constituant pourtant un ouvrage,
sera intitulée Recherche sur l’entendement humain, plus tard, rebaptisée
Enquête sur l’entendement humain parue pour la première fois en 1746
mais cette reforme sera publiée en 1748. Il écrit d’autres ouvrages
notamment Enquête sur les principes de la morale en 1749 et aussi
Discours politique en 1752. David Hume est le précurseur de la
métaphysique comme science, bien que l’on ne le prenne pour ennemi
et destructeur de la métaphysique. Il est sceptique, philosophe empiriste
du XVIIIème siècle. Ainsi, l’ouvrage soumis à notre étude est l’enquête
sur l’entendement humain écrit en 1748 et traduit en français par
Philippe Folliot en Août 2002. Cet ouvrage alors, est un document
produit en version numérique par Philipe Folliot , collaboratrice bénévole
, professeur de philosophie au lycée Ango Dieppe en Normandie, dans
le cadre de la collection ‘’ les classiques des sciences sociales , dirigé et
fondé par Jean Tremblay, professeur de philosophie au cégep de
Chicoutimi , de 132 pages avec des polices pour , le caractère utilisé : le
texte : 12 points , les citations : 10 points , les notes de bas de pages :
10 points. Cet ouvrage est composé de 12 sections dont la section
4 ;5 ;8 ;10 ;12 comportes deux parties. Il est question dans cet ouvrage,
des pouvoirs, organisations internes, et des différentes opérations de
l’esprit humain ou de l’entendement. Pour sauver la métaphysique, il est
nécessaire d’étudier les limites, capacités et pouvoir de l’entendement
humain , afin de chasser la mauvaise métaphysique et d’orienter la
nouvelle vers la voie d’une science.

Développement
Dans la première section intitulé ‘’ Des différentes sortes de
philosophies, Hume peint deux façons différentes de traiter la
philosophie morale ou encore science de la nature humaine. De ces
deux façons de traiter la philosophie morale, l’on peut identifier encore
deux philosophies. L’une de ces philosophies, s’intéresse plus à l’action
humaine, à la culture des mœurs. À ce propos, Hume affirme ceci :
« l’une considère l’homme avant comme tout comme né pour l’action, et
comme influencé par ses goûts et ses sentiments. » p6
Cette sorte de philosophie est plus souvent nommée comme la
philosophie facile, car l’objet de ses recherches est plus accessible à la
compréhension humaine, et plus utile à la vie humaine. Hume affirme en
ces termes : « Il est certain que la plupart des hommes préfèrent
toujours la philosophie facile et claire à la philosophie rigoureuse et
abstruse et que nombreux sont ceux qui la conseilleront, pas seulement
parce qu’elle est plus agréable, mais parce qu’elle est plus utile que
l’autre » p7. Toutefois, cette sorte de philosophie se diffère de l’autre
philosophie qui considère l’homme avant tout comme un être
raisonnable. Cette philosophie utilise l’homme lui-même comme sujet de
spéculation, cherche à connaitre l’origine et le fondement des principes
qui régissent nos mœurs, cherche à connaître le pouvoir et les
opérations de l’entendement humain. Il affirme en ces termes : « les
philosophes de l’autre sorte considère l’homme plus comme un être
raisonnable que comme un être actif et cherchent plutôt à former son
entendement que de cultiver ses mœurs » p7. Hume va plus loin, en
disant que : « ils regardent la nature humaine comme un sujet de
spéculation » idem. Cette sorte de philosophie, parce qu’elle semble être
difficile, est dite philosophie abstruse et profonde, appelée aussi la
métaphysique. Cette profondeur dans cette philosophie, la rend parfois
abstruse et beaucoup sujette à l’erreur. Cependant, Hume fait signifier
que, c’est seulement une partie de cette philosophie qui est beaucoup
sujette à l’erreur, témoigne d’ailleurs les objections qui sont faites envers
elle. Toutefois, Hume plaide en sa faveur en montrant qu’elle ne doit pas
être récusée dans sa totalité. Cela se justifie par ces propos suivants :
« mais la chose va souvent plus loin, jusqu’au refus total de tous les
raisonnements profonds, bref de ce que l’on appelle couramment la
métaphysique. Nous allons maintenant envisager ce qui pourrait être
plaidé en sa faveur » p9. Selon Hume, ce qui pourrait être plaidé en sa
faveur, est son utilité « pour la philosophie facile et humaine qui, sans
elle, ne peut jamais atteindre un degré suffisant d’exactitude dans ses
opinions, ses préceptes ou ses raisonnements » p9. Pour dire qu’avant
de s’aventurer dans les actions humaines, il faut aussi envisager de
connaitre la nature humaine, le fonctionnement de l’esprit humain ou
encore les différentes opérations de l’entendement humain. « Quelque
pénible que puisse paraître cette recherche, cette enquête intérieure,
elle devient, dans une certaine mesure, indispensable à ceux qui
voudraient décrire avec succès les apparences visibles et extérieures de
la vie et coutumes » p9. Hume tente de reconstruire la métaphysique, de
soutenir la métaphysique bien qu’une partie d’elle est à la base
superstitieuse. À ce propos, il dit ceci : « mais est-ce une raison
suffisante pour que les philosophes renoncent à de telles recherches et
laissent la superstition tranquille, maitresse de son repère ? N’est-ce pas
l’occasion de tirer une conclusion opposée, et de prendre conscience de
la nécessité de porter la guerre au sein des plus secrets refuges de
l’ennemi ? » p11.
Pour montrer concrètement les pouvoirs, capacités et les opérations de
l’esprit humain, Hume commence dans la deuxième section à spéculer
sur l’origine des idées qui constitue l’intitulé de la deuxième section.
Alors de quoi s’agit-il dans la deuxième section ?
Dans la deuxième section, il s’agit des différentes perceptions de
l’esprit dont l’une de ces perceptions constitue la source ou encore le
fondement de la création des idées. Hume divise « toutes les
perceptions de l’esprit en deux classes » à savoir PENSÉES OU IDÉES
et IMPRESSIONS. De ce fait, Hume fait signifier que la pensée est une
perception faible, tandis que les impressions sont vivantes et fortes. À ce
propos, Hume entend alors par les termes pensées ou idées « les
perceptions les moins fortes, les moins vives. » et par
impressions « toutes nos plus vives perceptions, quand nous entendons,
voyons, sentons, aimons, haïssons, désirons ou voulons ». Quoi qu’il en
soit, les idées sont plus faibles que les sensations, les impressions.
Aussi, les idées dérivent des impressions. C’est pourquoi il dit : « toutes
nos idées ou plus faibles perceptions sont des copies des impressions
ou plus vives perceptions. » p17
En outre, La pensée humaine, à première vue, est illimitée et « n’est pas
prisonnière des bornes de la nature et de la réalité ». Toutefois,
lorsqu’on l’examine en profondeur, on perçoit qu’en réalité la pensée est
« resserrée en de très étroites limites, et que tout le pouvoir de création
de l’esprit se ramène à rien de plus que la faculté de mêler, transposer,
accroître ou diminuer les matériaux que nous offrent les sens et
l’expérience » p16. En bref, l’origine de nos idées est l’expérience qui
nous offrent des matériaux qui nous affecte par le biais de nos sens et
que tous les opérations de l’esprit se font avec ce que nous offres
l’expérience et les sens. Les idées dérivent de nos impressions, mais les
idées elles-mêmes pour former une idée complexe, s’associent entre
elles. Comment l’association de nos idées fonctionnent-elles ?
Dans la troisième section, Hume montre le fonctionnement de
l’association de nos idées. En effet, Hume nous montre ici que, nos
idées sont reliées grâce à des principes universels. « Il est évident qu’il
y’a un principe de connexion entre les différentes pensées ou idées de
l’esprit et que, dans leur façon d’apparaître à la mémoire et à
l’imagination, ces pensées s’introduisent les unes les autres avec un
certain degré de méthode et de régularité » p20. Ces principes de
liaisons sont de trois sortes à savoir : « la relation de ressemblance, la
relation de contiguïté dans le temps et dans l’espace et la relation de
cause à effet » p21. En bref, toutes les opérations de l’esprit dépendent
de la connexion ou encore associations entre idée.
Hume expose les doutes sceptiques sur les opérations de
l’entendement. C’est l’objet d’étude de la quatrième section, qui dans la
première partie, Il s’agit pour Hume de montrer les différents genres des
objets de la raison humaine. En effet, il existe deux genres d’objets de la
raison humaine qui sont : les relations d’idées et les choses de fait.
Concernant les relations d’idées, elles sont « toute affirmation
intuitivement ou démonstrativement certaine. » comme la géométrie,
l’algèbre et l’arithmétique. Ces genres de propositions sont découvertes
par la seule activité de l’esprit indépendamment de tout ce qui existe
dans l’univers. Concernant les choses de fait, elles sont de natures
différentes que la première. Elles semblent être fondées sur la relation
de cause à effet et que cette relation est fondée sur l’expérience. Cette
relation même qui donne certitude aux choses de fait, comment
parvenons-nous à sa connaissance ? À cette question il répond : « la
connaissance de cette relation n’est pas atteinte en aucun cas par des
raisonnements a priori, mais provient entièrement de l’expérience, quand
nous trouvons des objets particuliers en conjonction constante l’un avec
l’autre. » Ainsi, une chose de fait ne peut jamais être découvert à priori,
avec la raison, sans que l’on ne se base sur l’expérience. Donc,
l’inférence sur les choses de fait ne sont possible qu’à travers
l’expérience. « Les causes et les effets sont découverts non par la raison
mais par l’expérience. » la deuxième partie de cette section stipule que,
la nature de toutes les choses de faits est qu’elle est fondée sur la
relation de cause à effet. Outre, le fondement de tous nos raisonnements
et de toutes nos conclusions sur cette relation est l’expérience.
Toutefois, quel est le fondement de toutes nos conclusions tirées de
l’expérience ? Pour répondre à cette question Hume part de cette
affirmation suivante : « les raisonnements peuvent être divisés en deux
genres , à savoir les raisonnements démonstratifs, c’est-à-dire les
raisonnements sur les relations d’idées , et les raisonnements moraux ,
c’est-à-dire les raisonnements sur les choses de fait et d’existence. »
plus loin , il affirme ceci : « Nous avons dit que tous nos raisonnement
sur les choses existantes sont fondés sur la relation de cause à effet que
notre connaissance de cette relation est entièrement dérivée de
l’expérience , et que toutes nos conclusions expérimentales procèdent
de la supposition que le futur sera conforme au passé. » en d’autres
termes , l’inférence est expérimentale , c’est-à-dire qu’elle est une
pétition de principes. Hume alors, veut connaitre le fondement de cette
inférence. Dans le chapitre suivant, Hume montrera quelles solutions
apportées à sa question. Ainsi, il s’agira dans la cinquième section
d’apporter des solutions à ces doutes.
Dans la cinquième section intitulé ‘’ solutions sceptiques de ces
doutes, principalement dans la première partie, Hume tente de répondre
à la question énoncée déjà dans la section précédente. Cette question
est la suivante : Quelle est le fondement de nos conclusions ou
inférences tirées de l’expérience ? À cette question, Hume répond :
« Toutes les inférences tirées de l’expérience sont donc des effets de
l’accoutumance, non du raisonnement » p42. En effet,
L’ACCOUTUMANCE ou L’HABITUDE nous permet de mémoriser de
nombreuses expériences, d’ajouter à notre mémoire assez
d’expériences nous permettant de déduire que certains effets dérivent de
certaines causes. Autrement dit : « l’accoutumance est donc le grand
guide de la vie humaine. C’est ce principe seul qui nous rend
l’expérience utile, et nous fait attendre, dans le futur, une suite
d’évènement semblables à ceux qui ont paru dans le passé. » p43
Dans la deuxième partie, Hume tente de répondre à cette question
suivante : En quoi consiste donc la différence entre une fiction et la
croyance ? La réponse qu’il donne est la suivante : « (…) la différence
entre la fiction et la croyance se trouve dans quelque sentiment, dans
quelque sensation qui s’ajoute à la dernière , non à la première , qui ne
dépend pas de la volonté , et qui ne peut être commandé à plaisir. » il
ajoute : « Je dis donc que la croyance est une conception d’un objet
plus vive , plus vivante , plus forte , plus vigoureuse , plus solide que
celle que l’imagination seule soit jamais capable d’atteindre. » la
croyance est en effet , une manière de concevoir. Elle est basée sur une
sensation plus différente que quand on imagine des choses fictives. Mais
si la croyance réside dans une sensation plus intense et plus forte, c’est
en grande partie grâce à l’accoutumance aux choses, aux objets. Quoi
qu’il en soit pour lui « La croyance est quelque chose senti par l’esprit,
qui distingue les idées du jugement des fictions de l’imagination. Elle leur
donne plus de poids et d’influence, les fait paraître d’une plus grande
importance, les imposes à l’esprit et en fait le principe qui gouverne nos
actions. » Dans la section 6, Hume parle de probabilité, mais pour ce qui
est des opérations de l’esprit qui constituent la principale idée que Hume
veut essayer d’exposer, nous nous acharneront sur la section 7 de l’idée
de connexion nécessaire.
Dans cette section, dans la première partie, il s’agit pour Hume
d’éloigner de la métaphysique, les obscurités et « tenter de fixer » le
sens précis des idées de pouvoir, de force, d’énergie et de connexion
nécessaire. Pour ce faire, il s’agira pour Hume de partir du fait que les
idées sont les copies de nos impressions pour éclaircir les termes
obscurs des sciences morales notamment les idées de pouvoir, de
connexion nécessaire etc… Il suffira de trouver l’impression de chacun
de ses idées obscures métaphysiques. Il dit de l’idée de pouvoir, qu’elle
ne peut jamais nous parvenir à l’esprit par la simple contemplation d’un
corps. « Il est donc impossible que l’idée de pouvoir puisse être dérivée
de la contemplation des corps, dans des cas singuliers de leurs
opérations, parce qu’aucun corps ne découvre jamais un pouvoir qui
puisse être l’original de cette idée » p57. Alors, on ne peut saurait jamais
connaître le pouvoir qui relie une cause à son effet par le raisonnement
ou par quelconque procédés des opérations de l’entendement humain.
Donc, on ne saurait connaitre le pouvoir qui lie une cause à son effet ,
que ce soit externes ou même internes. Le pouvoir qui anime notre
volonté, par exemple, à faire mouvoir notre corps demeure inaperçue,
incompréhensible, inconcevable. Mais, si notre mouvement est produit
par notre volonté, c’est encore sous l’effet de l’expérience. En ces
termes il affirme ceci : « Que leur mouvement suive le commandement
de la volonté, c’est une chose d’expérience courante, comme d’autres
évènements naturels. Mais le pouvoir ou l’énergie qui produit cet effet
est, comme pour les autres évènements naturels, inconnu et
inconcevable. » pour dire qu’en réalité, il est impossible de connaitre la
connexion nécessaire, l’énergie qui fait liée une cause à son effet si on
utilise comme moyen l’entendement. Dans la deuxième partie, il montre
que, l’emploi des mots tels que pouvoir, connexion nécessaire, énergie
dans n’importe quel cas, philosophique ou vie courante, est un emploi
qui n’a aucun sens. Il affirme en ces termes : « Et comme nous ne
pouvons pas avoir d’idée de quelque chose qui n’apparait jamais à nos
sens externes ou notre sentiment interne, la conclusion nécessaire
semble être que nous n’avons pas du tout d’idée de connexion ou de
pouvoir et que ces mots sont absolument dans aucun sens, quand ils
sont employés, soit dans le raisonnement philosophique, soit dans la vie
courante. » Mais Hume ne s’arrête pas là, car s’il existe des connexions
entre des choses, c’est-à-dire entre une cause et son effet, c’est parce
que cette connexion là, est nécessaire. Hume dans la huitième partie,
tentera de donner une définition, du moins, une explication plus précise
de la nécessité et de la liberté. Alors, de quoi est-il question quand on
parle de nécessité et de liberté chez DAVID HUME ?
Dans la huitième section, intitulé ‘’ De la liberté et de la nécessité,
Hume montre le sens précis de ces deux questions à savoir nécessité et
liberté. Pour Hume, ces deux questions ont été l’objet de débat, car les
philosophes qui ont débattus sur ces questions comprenaient mal et que
ce débat d’ailleurs « n’a fait que tourner autour d’une question de mots. »
pour ce faire, Hume donne une idée précise de la nécessité en
considérant d’où « cette idée peut naître quand nous l’appliquons à
l’opération des corps. » En effet, la question de nécessité nait de la
relation cause à effet entre des objets ainsi que de notre accoutumance
aux évènements répétitifs sur lesquels nous tirons des conclusions. La
question de nécessité ou connexion alors, apparait à notre esprit que par
« la constante conjonction d’objets semblables et de l’inférence de l’un à
l’autre, qui en est la conséquence, nous n’avons aucune notion d’une
quelconque nécessité ou connexion » p78. Autrement dit, on parle de
nécessité que lorsque l’on s’est d’abord accoutumé à inférer selon des
principes de causalités, c’est-à-dire selon des observations
ressemblantes dans la nature, et que l’inférence devient une
conséquence des conclusions que l’on tire après l’apparition de tels objet
à tels autres objets semblables. Cette nécessité peut être perçue dans
les opérations de l’entendement humain, car c’est la même chose que
quand on l’applique aux corps matériels. De même que la question de la
nécessité appliqué d’abord aux corps matériels, la liberté sera
appréhendée ou éclairer si l’on applique à la volonté humaine cette
nécessité. Cela se justifie par ces propos suivants : « Car que veut-on
dire par liberté, quand on applique le mot aux actions volontaires? » p78.
À cette question, il répond : « Par liberté, alors, nous ne pouvons vouloir
dire que : un pouvoir d'agir ou de ne pas agir selon les déterminations de
la volonté » p78. Pourtant, ce sont des principes universels qui régissent
le mouvement des évènements qui se produisent dans la nature. Et si
l’on veut appliquer cette nécessité des principes de causalités a
l’entendement humain, c’est comme dire que notre volonté même
dépend des principes aussi universels, et que la volonté humain pourtant
libre, est en réalité guidée par des principes déjà établies, de telle sorte
que si l’on décide de se lever, par exemple, cela est déterminé par
l’ordre naturel des choses qui est au fondement. En ce sens, si l’on
remonte aux origines, on trouvera que c’est Dieu qui sois au fondement
de la volonté humaine, et que tous les actes posés par les humains sont
en réalité déterminés par l’ordre des choses. De ce fait, il y’a deux cas,
soit c’est Dieu, conçu comme la perfection totale qui est au fondement
des actions humaines, et s’il existe des actes considérés comme mal,
c’est Dieu qui en ai la cause. Mais, ce mal devient bénéfique à l’univers
entier, car il faut un équilibre et que Dieu ne peut pas permettre le mal
des individus pour le mal commun. Soit, il faut essayer de repenser l’idée
de perfection attribuée à la providence divine et être forcé d’avouer que
Dieu est l’auteur du mal. Hume préfère ne pas s’aventurer encore plus
loin dans cette enquête, car il pense que ces genres de réflexions
dépasse l’entendement humain. Cependant, il faut comprendre que cette
dernière vision de la liberté provient d’une objection qui stipule que, des
actions humaines criminelles proviennent des causes criminelles. En ce
sens, pour justifier ces propos d’objections citées plus haut, toujours
dans la question de la liberté, Hume affirme en ces termes : «. Cette
objection se compose de deux parties que nous examinerons
séparément. Premièrement, si l'on peut remonter des actions humaines
jusqu'à la Divinité par une chaîne nécessaire, ces actions ne peuvent
jamais être criminelles, en raison de l'infinie perfection de cet Être dont
elles sont dérivées, de cet Être qui ne peut rien projeter d'autre que ce
qui est entièrement bon et digne d'éloges.
« Deuxièmement, si ces actions sont criminelles, il nous faut revenir sur
l'attribut de perfection que l'on attribue à la Divinité, et nous sommes
dans l'obligation d'avouer qu'elle est l'auteur ultime des fautes et de la
bassesse morale de toutes les créatures. »
Les opérations de l’esprit sont expliquées, les limites de l’entendement
c’est-à-dire ce qu’il peut connaitre et ce qu’il ne peut pas sont voilés, on
sait plus ou moins ce qu’est la raison humaine et de sa capacité.
Toutefois, qu’en est-il des animaux ? N’a-t-on pas quelques traits de
ressemblance ? Hume dans la neuvième section tente de résoudre ces
questions.
Dans la neuvième section intitulé ‘‘de la raison des animaux’’, Hume
défend la thèse selon laquelle les animaux ont leur propre manière
d’inférer, mais cette inférence n’est pas faite avec la raison puisqu’ils en
ont pas, ils infèrent grâce à leur accoutumance aux choses. L’inférence
animal n’est donc pas régie par le raisonnement, mais régis par leurs
accoutumances aux choses ou à l’expérience. « Il semble évident que
les animaux, aussi bien que les hommes, apprennent de nombreuses
choses par l’expérience, et infèrent que les mêmes évènements
s’ensuivent toujours des mêmes causes » En tous cas, les animaux
n’infèrent pas par raisonnement. « Il est impossible que l’inférence de
l’animal puisse être fondée sur une opération d’argumentation ou de
raisonnement, par laquelle il conclurait que des évènements semblables
doivent s’ensuivre d’objets semblables, et que le cours de la nature
restera toujours régulier dans ses opérations » p87-88. Cependant, chez
l’animal, il n’y a pas que l’observation lui permettant d’acquérir la
connaissance, il y’a aussi l’INSTINCT, c’est-à-dire, un don naturel qu’il
améliore avec l’expérience. Quoi qu’il en soit, il faut retenir que
l’INSTINCT apparait chez les animaux tout comme chez l’homme.
L’instinct « apprend à l’homme à éviter le feu, tout comme l’instinct
apprend à l’oiseau, avec une telle exactitude, l’art de la couvaison,
l’organisation et l’ordre des soins à apporter aux petits » p89. Dans la
dixième section, Hume parle de miracle, qu’est-ce qu’il en est
réellement ? et quel est son rapport avec le témoignage humain ?
Dans la dixième section intitulée ‘‘des miracles’’ Hume montre ici que
les miracles ne peuvent être prouvés avec certitude par le témoignage
humain. Mais avant tout, qu’est-ce qu’un miracle ? Pour Hume « un
miracle est une violation des lois de la nature » p94. De ce fait, tout
évènements se produisant sans qu’il soit contraire aux lois de la nature,
ne peut être dit miraculeux. En religion par exemple, aucun témoignage
humain ne peut rendre compte d’une preuve certaine sur un miracle.
Hume affirme : « aucun témoignage humain ne peut avoir la force
suffisante pour prouver un miracle et en faire le fondement légitime d’un
système religieux » p104-105.
Dans la onzième section intitulée ‘‘ d’une providence particulière et
d’un état futur, Hume en faisant l’apologie d’Épicure, parvient à montrer
que les hypothèses religieuses attribuent à la providence divine des
attributs autre que ce qu’on peut percevoir dans la nature. Ainsi, le fait
d’attribuer à la divinité des capacités étrangères à la nature, signifie que
ces qualités proviennent de l’imagination de ceux là même qui font ces
types d’inférences. Hume dit : « D’où pensez-vous que ces philosophes
tirent-ils leur idée des dieux ? Assurément de leur propre vanité et de
leur propre imagination » p115.

Conclusion

Pour clore, nous retenons que Hume est un philosophe empiriste car
il pose l’expérience au fondement de toutes connaissances. Désormais,
quelques soit une connaissance donnée, elle doit provenir de
l’expérience, en tous cas, soit par accoutumance aux objets ou aux
évènements à travers lequel l’on tire des conclusions instinctives grâce
au principe de causalité, soit par l’entendement qui lui-même tire ses
matériaux dans l’expérience. Ainsi, la métaphysique ou selon lui, les
questions abstruses peuvent être une science si et seulement si ses
objets de connaissances sont vérifiables par l’expérience puisque pour
lui, l’origine de nos idées est en quelque sorte l’expérience, car les idées
sont les copies des impressions. À travers cette œuvre, on comprend
que, la science est expérimentale, et c’est à travers cette voie seule que
la métaphysique peut être une science. Cette œuvre nous montre qu’il
ne peut exister des connaissances innées, tout comme l’essai sur
l’entendement humain de Locke. Ainsi, Hume devient précurseur de la
métaphysique comme science et incitera les philosophes tels que Kant à
prôner pour cette recherche.
Fait le 29 janvier 2023 à Abidjan
Par Kouao junior Salomon Colman, étudiant en philosophie à l’université Houphouët
boigny de cococdy

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