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Dehon & Vermeulen - 63031300 & 55651300 - 2020
Dehon & Vermeulen - 63031300 & 55651300 - 2020
ABSTRACT
Dehon, Benjamin ; Vermeulen, Julien. Création d'une filière de production d'emballages en bagasse en
République Dominicaine. Louvain School of Management, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. :
Belleflamme, Paul. http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:26147
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Remerciements
Tout d’abord, nous souhaitons remercier notre promoteur, Monsieur Paul Belleflamme, de
nous avoir soutenus et conseillés tout au long de la rédaction de notre mémoire.
Ensuite, nous voulons également le remercier de nous avoir intégrés dans un projet très
intéressant, géré par une équipe conviviale et compétente. Nous désirons aussi remercier ses
étudiants de master un, en ingénieur de gestion, pour nous avoir aidés dans notre collecte
d’informations, grâce à leurs travaux de groupe portant sur certaines thématiques de notre
travail.
Par après, nous voulons remercier Madame Isabelle de Keyzer ainsi que son mari, Monsieur
Luc Detroux, de nous avoir accueillis dans leur équipe et leur projet. Ils nous ont apportés de
nombreuses informations qui nous ont été très utiles pour notre travail de recherche.
Et pour terminer, nous remercions nos familles et nos amis qui nous ont soutenus et aidés
tout au long de ce mémoire.
II
Méthodologie
Tout d’abord, durant le mois de mars en 2019, nous avons choisi le sujet de notre
mémoire : « la création d’une filière de production d’emballages en bagasse en République
Dominicaine ». Nous avons décidé de le faire ensemble puisque nous étions tous les deux
étudiants en master d’ingénieur de gestion et intéressés par les sujets liant l’innovation à
l’environnement.
Ce sujet de mémoire est en fait un projet sur lequel une équipe travaille déjà dessus depuis
2018. Ce groupe est géré par Madame Isabelle de Keyzer, la directrice de la Louvain School of
Management. Notre promoteur, Monsieur Paul Belleflamme, en fait également parti. En mai
2019, nous avons donc rejoint cette équipe avec comme objectif d’apporter une contribution
managériale au projet grâce à notre mémoire. Nous faisions des réunions tous les trois mois.
Durant ces réunions, nous partagions toutes les informations que nous avions concernant le
sujet, les objectifs du projet ainsi que le travail de fin d’étude de deux jeunes étudiants qui
étaient aussi des membres du groupe. Toutes ces réunions nous ont permises de collecter et
de rassembler des informations importantes et utiles pour notre mémoire, mais aussi pour
cibler notre champ de recherche.
En septembre 2019, notre stage d’entreprise en République Dominicaine nous a été refusé.
En effet, notre but était de partir là-bas pour réaliser une étude de terrain pendant notre
stage. Il nous a donc fallu trouver un autre moyen pour obtenir les informations que nous
cherchions. En novembre 2019, grâce à Monsieur Belleflamme, nous avons présenté notre
thème de mémoire à ses étudiants de master un, en ingénieur de gestion. Ils ont réalisé leurs
travaux de groupe sur des thématiques portant sur notre projet. Ceci nous a permis d’obtenir
pas mal d’informations intéressantes et pertinentes. Un travail qui a particulièrement attiré
notre attention, et que nous avons d’ailleurs utilisé dans notre mémoire, était celui qui
concernait les investissements. Nous l’avons intégré dans le dernier point « business plan ».
En mars 2020, le virus nommé COVID-19 a frappé toute la planète. Étant donné qu’il y a eu un
confinement, nous avons préféré séparer le mémoire en 2 grandes parties. Chacun de son
côté, nous avons envoyé des mails, contacté des personnes locales en anglais et en espagnole,
fait des recherches sur internet, lu des livres et articles scientifiques. Nous avons même
III
1. Introduction ............................................................................................................... 1
2. Contexte..................................................................................................................... 3
6. Conclusion ................................................................................................................ 79
7. Bibliographie ............................................................................................................ 83
8. Annexes ................................................................................................................... 94
1
1. Introduction
Tout d’abord, nous définissons le contexte dans lequel le projet va évoluer et la provenance
de la matière première à savoir, la bagasse. La bagasse est le résidu du procédé d’extraction
de saccharose (le sucre) à partir de cannes à sucre. Un des produits principaux de l’agriculture
dominicaine.
Nous présentons ensuite le procédé de transformation choisi sur base de son coût, sa
rentabilité et son impact environnemental. La production d’emballages en bagasse requiert,
dans un premier temps, de transformer la bagasse en pulpe. Le procédé alkali-PAA permet
d’obtenir une pulpe de qualité en n’utilisant aucun produit chimique polluant et peu d’énergie
comparé aux autres procédés comme le « Kraft process » ou le « SODA process ». Dans un
deuxième temps, la pulpe est modulée et traitée grâce l’utilisation d’une machine comme la
DRY-2017. Ce procédé est intégré dans un chaîne d’approvisionnement complète qui décrit
d’une part, nos liens avec les fournisseurs et d’autre part, l’acheminement de nos produits
jusqu’aux clients finaux.
2
Afin d’identifier le marché dans lequel nous allons évoluer, de valider le fait que notre solution
répond à un réel besoin et d’évaluer l’environnement interne et externe, nous avons réalisé
une étude de marché. Cette étude comprend un aperçu du marché global, une description du
produit, une description de nos clients, une analyse PESTEL, une analyse des 5 forces de Porter
et une analyse SWOT. Nous en dégageons les principales tendances de notre marché, une
stratégie à adopter et une estimation de la demande intérieure.
Nous finissons en établissant un business plan sur cinq ans qui décrit une stratégie
d’implémentation du projet viable économiquement. Nous avons fixé des objectifs jusqu’à la
mise en œuvre de la chaine de production. Lors de la première année, nous devons créer une
entité juridique, attirer des investisseurs et tester le marché en important des produits
similaires. La seconde année sera consacrée à la validation du marché et le suivi de
construction de la chaine de production. La troisième année marquera le début de la
production d’emballages.
3
2. Contexte
2.1. Situation géographique de la République Dominicaine
À l’est du Mexique, située entre l’Océan Atlantique et la Mer des Caraïbes, juste à côté de
Cuba se trouve l’île d’Hispaniola. Deux pays se partagent ce territoire. D’une part, il y a Haïti
qui occupe un tiers de l’île et d’autre part, la République Dominicaine qui couvre deux tiers de
ce morceau de terre. C’est dans ce dernier que débute notre travail (République Dominicaine :
Histoire, Culture et Situation Du Pays, n.d.).
Aux alentours de 2600 avant Jésus Christ, l’île était occupée par les premiers habitants connus,
des indiens nomades venus d’Amérique du Sud et ce jusqu’à l’arrivé de Colomb. De fait, en
1492, pensant avoir atteint les Indes, Christophe Colomb baptisa l’île sous le nom d’Hispaniola.
Le premier objectif du voyageur était de trouver de l’or. Il soumettait alors tous les habitants
de l’île à l’esclavage pour exploiter les mines d’or. Christophe Colomb se rendu également très
vite compte que ce morceau de terre fourmillait de richesses agricoles. En effet, les habitants
de cette terre avaient développé des techniques agricoles très efficaces. Ils cultivaient le
manioc, les haricots, les ananas, la patate douce, les courgettes et l’arachide. À cause des
mauvais traitements et de la malnutrition, les premiers occupants de l’île, devenus esclaves,
ont succombé à la mort. De plus, les mines d’or ont commencé à s’épuiser de leurs richesses.
N’ayant plus besoin des premiers occupants de l’île, les derniers survivants autochtones se
sont alors dirigés vers les montagnes et ont fini par disparaitre. Suite à l’esclavage et à leur
domination, les colons ont fini par apprendre de leurs techniques agricoles. En 1520,
4
Christophe Colomb a donc eu l’idée de faire venir des esclaves africains éleveurs de bétails,
mais également et surtout, planteurs et cultivateurs de cannes à sucre. Par après, en 1697, le
traité de Ryswick divisa l’île en deux parties. Les Espagnoles cédèrent la partie Ouest du
territoire aux Français, qui deviendra plus tard Haïti. Ensuite, au début du XIXème siècle, les
Haïtiens ont repris la partie orientale de l’île et les Français en ont donc été chassés. En 1821,
la République Dominicaine gagne son indépendance. Elle la perd ensuite et la retrouve en
1844, il s’agit de la proclamation de la seconde République Dominicaine. Néanmoins, durant
la deuxième partie du XIXème siècle, les Dominicains acceptent l’annexion à l’Espagne, mais
quelques années plus tard, ils décident de reconquérir leur indépendance et se lancent dans
une guerre contre l’Espagne qui laissa le pays dans un chaos complet. Par la suite de ces
évènements, au début du XXème siècle, le République Dominicaine, indépendante, se retrouve
dans l’anarchie totale et commence à tomber peu à peu sous le contrôle américain. De 1924
à 1930, le pays connait une période de paix, mais très vite, la République Dominicaine retombe
dans une grande période de troubles, de violences, de coups d’État et de pouvoir sans partage
et ce, jusqu’à la fin des années 1900. Ce n’est qu’au début des années 2000 que le pays se met
à muer vers la démocratie. Au fur et à mesure, présidents après présidents, le pays essaie de
se sortir de la corruption et de se lancer dans des programmes sociaux améliorant la santé,
l’éducation, la pauvreté et l’utilisation d’énergies renouvelables, mais ils ont beaucoup de mal
à atteindre leurs objectifs. Ceci handicape depuis toujours le développement du pays.
Aujourd’hui, cette République est dirigée par le président Danilo Medina Sanchez qui a été
réélu pour un second mandat en 2016 et a su instauré une période de paix durable
(République Dominicaine : Histoire, Culture et Situation Du Pays, n.d.).
La République Dominicaine est un pays des Grandes Antilles. Il compte plus de 10 millions
d’habitants. Cette république est divisée en 10 régions qui sont elles-mêmes subdivisées en
31 provinces et un seul district comprenant la capitale du pays, Saint-Domingue. Elle est la
plus ancienne ville du peuplement européen, habitée en continu, sur le continent américain.
La langue espagnole est la langue la plus parlée dans le pays. Cependant, suite aux
colonisations dans le passé et au multiculturalisme du pays, d’autres langues étrangères sont
également utilisées telles que le français, l’anglais, l’allemand, l’italien et le créole.
5
L’économie du pays est principalement basée sur le tourisme et l’agriculture. De fait, grâce à
ses ressources naturelles, et au contraire de son pays voisin, la République Dominicaine s’est
lancée dans une démarche de croissance économique. Ses richesses naturelles sont
mondialement connues et très exportées (le café, le cacao, les bananes et la canne à sucre,
mais aussi les richesses minières naturellement présentes sur son sol). Cependant, la
République Dominicaine a également orienté son développement vers les services (HORECA)
et le tourisme. En effet, ses grandes plages regorgeant de sable blanc, illuminées par le soleil
et accompagnées d’eaux transparentes, attirent approximativement six millions de touristes
par an en moyenne ces dernières années. Comme vous avez pu le comprendre plus tôt, le
pays est issu de nombreux métissages. La population connait donc un indice de croissance en
amélioration constante. De plus, le taux de chômage et le taux de pauvreté ne cessent de
diminuer alors que le taux d’alphabétisation, lui, n’arrête pas d’augmenter.
Par ailleurs, et malgré leurs paysages différents, les deux pays de l’île d’Hispaniola partagent
un même écosystème insulaire fragile et soumis aux aléas climatiques causés par les
ouragans, les inondations et les tremblements de terre. C’est pourquoi, 28% du territoire est
protégé par des réserves scientifiques et des parcs nationaux (République Dominicaine :
Histoire, Culture et Situation Du Pays, n.d.).
effets secondaires, mais elle en est également responsable. Dans ce pays, comme dans
beaucoup d’autres, la pollution est bien présente et continue de s’aggraver. La République
Dominicaine connait plusieurs problèmes écologiques, mais un seul suscite en particulier
notre intérêt, à savoir les impacts environnementaux causés par le plastique. C’est à ce
problème écologique que notre travail de fin d’étude va tenter d’apporter une solution.
À la fin du XXe siècle, la pollution est apparue et a persisté jusqu’à aujourd’hui. Sur les 50
dernières années, elle s’est développée de façon exponentielle. Au début, il y avait des
industries de cannes à sucre. Ensuite, d’autres industries sont arrivées et parmi celles-ci,
certaines fabriquaient du plastique. Les produits étaient vendus au niveau national, mais aussi
à l’international. En effet, grâce à sa situation géographique, la République Dominicaine
constitue une excellente zone d’imports/exports. Tout ceci pour en venir au fait que cette
croissance démographique, causée par la croissance économique du pays, a donné naissance
à cette forte pollution. Les touristes, les habitants et surtout les usines n’ont pas arrêté de
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jeter leurs déchets « par terre » pendant plusieurs années. Les habitants et les touristes
jettent leurs déchets plastique et autre sur les sols. Tandis que les industries (côtières et
terrestres), elles, jettent leurs déchets dans les eaux. Les conséquences ont été fatales voire
presque irréversibles. Les eaux et les sols sont aujourd’hui contaminés. Ceci génère des
impacts négatifs sur les cultures et les sublimes plages de la République Dominicaine. A
l’avenir, cela risquerait de se transformer en un cercle vicieux puisque si l’agriculture et le
tourisme sont compromis, il y aura un impact économique relativement négatif qui aura été
causé par la pollution émanant du progrès que la République Dominicaine a fait ces 50
dernières années (Maria Cabral, 2019).
Comme nous l’avions dit, la République Dominicaine fait face à de multiples problèmes
écologiques, mais un seul nous intéresse. Il s’agit des problèmes environnementaux causés
par la production et la consommation à outrance du plastique dans ce pays. Comment faire
face à cette pollution si intense et si destructrice ? C’est maintenant que notre travail
universitaire va proposer une solution pour tenter de résoudre ce problème.
La République Dominicaine regorge de multiples ressources naturelles, mais une seule nous
intéresse particulièrement, à savoir la canne à sucre. Cette ressource naturelle sert
principalement à faire du sucre, mais un de ses composants, à l’aide de plusieurs
manipulations chimiques et physiques, peut se substituer au styrofoam/plastique dans la
fabrication d’emballages faits à partir de plastique. Il s’agit de la bagasse.
Figure 3 - Bagasse
(La Bagasse, Source de Sucre Doux Pour l’alimentation et La Nature Pour Recycler La Fibre de Pâte de
Biocarburants et Les Matériaux de Construction Photo Stock - Alamy, n.d.)
8
La bagasse est « le résidu ligneux de la canne à sucre, restant après l’extraction du jus
sucré » (Michel et al., 2013). La canne à sucre fait partie de la famille des graminées vivaces
de grande longévité. Son nom officiel est « Saccharum officinarum ». Grâce à la photosynthèse
qui se produit dans les feuilles, la plante accumule du saccharose (sucre) dans sa tige. Cette
accumulation de sucre sert de réserve énergétique. En moyenne, la canne à sucre se compose
comme suit : 70% d’eau, 14% de fibres ligneuses, 14% de saccharose et 2% d’impureté (Arzate,
2005).
Après onze à dix-huit mois, les cannes à sucre atteignent leur maturité. Elles sont récoltées,
puis transportées à l’usine d’extraction du sucre, les sucreries ou les distilleries. Ces usines
sont généralement situées à proximité des cultures car, une fois que les cannes à sucre sont
coupées, elles transforment le saccharose en un sucre non-cristallisable. Ce processus est dû
à l’activation d’invertases endogènes suite à leur exposition à de hautes températures (Arzate,
2005).
Afin de faciliter l’extraction, des défibreurs séparent les cannes à sucre en fibres d’un mètre
de longueur et de 4 millimètres de diamètre. Ces morceaux se font ensuite broyer par des
moulins cylindriques tournant lentement. Cette étape est l’extraction et permet d’obtenir
deux outputs : le « vesou », un liquide brun et sucré qui sera ensuite traité pour obtenir du
sucre et la « bagasse », le résidu fibreux. La bagasse représente 25% à 30% de la matière
première, soit 250 à 300kg par tonne de cannes à sucre traité (Arzate, 2005).
Ayant une valeur énergétique de 420 kWh/tonne, la bagasse est principalement utilisée
comme source de combustible pour la production d’électricité. L’électricité produite sert à
faire tourner l’usine d’extraction (AFCAS Bagasse, Mélasse, Ecume, n.d.). Cette utilisation de
la bagasse permet de la considérer comme « source d’énergie renouvelable » car sa
consommation ne dépasse pas sa reconstitution biologique (Bagasse |, n.d.). De plus, en
République Dominicaine, les terres agricoles regorgent de cannes à sucre. Cette ressource
naturelle n’est pas prête de s’épuiser.
3. Procédé industriel
3.1. La Bagasse
Cette section décrit les composants de la bagasse. D’abord d’un point de vue moléculaire, puis
d’un point de vue macroscopique. Cette description est essentielle pour la compréhension du
processus de transformation présenté à la section 3.2. En effet, chaque étape du processus
joue un rôle bien précis, soit sur la composition chimique de notre matière première, soit sur
son aspect physique. De plus, nous verrons que chaque élément décrit ci-dessous contient
une valeur marchande. Cette étape d’identification est donc indispensable pour les
perspectives de rentabilité de notre processus de transformation.
- La variabilité naturelle de la plante (âge, variété) et le milieu dans lequel elle évolue
(conditions climatiques, types de sols, type d’agriculture) ;
- L’état de la bagasse lors de l’échantillonnage (si celle-ci a déjà subi des
transformations, si elle a été stockée un certain temps) ;
- Les difficultés liées à la séparation et l’isolation des éléments qui composent la
bagasse.
Dans leur évaluation du potentiel fibreux et textile de la canne à sucre, Davina Michel et ses
collaborateurs présentent les différentes teneurs en cellulose, hémicellulose et lignine en
fonction de plusieurs auteurs. Il en ressort que la bagasse contient 30 – 50% de cellulose, 24
– 35% d’hémicellulose et 15 – 35% de lignine (Michel et al., 2013). La bagasse est donc une
bonne source en cellulose. La présence des autres constituants, par contre, influence les
propriétés physico-chimiques de la matière première et les traitements nécessaires à son
utilisation.
11
3.1.1.1. La cellulose
Les hémicelluloses sont également des polymères de la famille des polysaccharides. Ils sont
formés de sucres monomères contenant 5 carbones comme le xylose et l’arabinose (C5H10O5),
mais aussi de sucres monomères à 6 carbones comme le glucose ou le mannose (C6H12O6) et
de sucres monomères à 7 carbones (Wertz, 2011). Les chaines polymériques des
hémicelluloses sont plus courtes que celles de la cellulose, ce qui implique que la
macromolécule est constituée d’un nombre relativement faible de sucres monomères et
détient un degré de polymérisation plus faible. Des liaisons hydrogènes lient les
hémicelluloses entres elles qui s’arrangent de façon amorphe. Les hémicelluloses sont
également liées à la cellulose et à la lignine par des liaisons hydrogènes (Michel et al., 2013).
Elles contribuent à la rigidité de la plante. Cette structure polymérique et ses chaînes courtes
rendent les hémicelluloses insolubles dans l’eau mais solubles dans les milieux acides et
alcalins. Elles réagissent donc facilement aux réactifs chimiques. Cette caractéristique doit
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être prise en compte lors de la conception de produits contenant des hémicelluloses car ceux-
ci auront une stabilité chimique faible. En effet, la présence d’hémicelluloses favorise le
développement de champignons, l’absorption d’humidité et donc la biodégradation (Michel
et al., 2013; Pouzet, 2009).
Les lignines sont des polymères tridimensionnels formés de monomères de type phénil-
propane (Michel et al., 2013). Ces macromolécules complexes sont en abondance dans les
plantes vasculaires. Les lignines forment un réseau de circulation de l’eau en leur sein (Pouzet,
2009). Le rôle principal des lignines est d’augmenter la rigidité de la plante en s’associant à la
cellulose et aux hémicelluloses dans la paroi des cellules végétales. Elles permettent de
consolider les liaisons entre les cellules. De plus les lignines jouent un rôle protecteur.
Premièrement, grâce à leur caractère hydrophobe, qui est à la source de l’imperméabilité des
cellules mais qui pose des problèmes de teinte lors de la fabrication de pulpe. Deuxièmement,
grâce à leur résistance à la dégradation, elles sont en effet thermiquement stables et
possèdent un pouvoir calorifique élevé. Par contre, les lignines sont sensibles aux UV ce qui
cause le jaunissement des matériaux faits à partir de pulpe contenant de la lignine (Michel et
al., 2013). Ces deux caractéristiques sont à l’origine de notre volonté d’éliminer les lignines de
la bagasse pour la création de notre produit.
L’objectif de cette section est de décrire les différents aspects physiques de la bagasse. Selon
l’ICIDCA, Institut cubain de recherche sur les produits dérivés de la canne à sucre, la bagasse
est composée de 50% d’eau, de 45% de fractions fibreuses, de 2-3% de solides non solubles
et de 2-3% de solides solubles (Peralta, 1990). La fraction fibreuse est composée des éléments
décrits dans la section 3.1.1. Cette fraction, insoluble, est la partie utilisée dans l’industrie. Les
solides non solubles sont principalement des composés inorganiques. Les solides solubles
représentent les saccharoses résiduelles après l’extraction du sucre dans les sucreries et/ou
distilleries. Extraction qui nécessite un apport important en eau, que la bagasse absorbe et
maintient grâce à son caractère poreux et aux forces de capillarité (ICIDCA, 1990). La bagasse
se présente sous la forme de fines fibres variant de 1,2 mm à 35cm. Ces différences de taille
13
s’expliquent par la variété de la canne utilisée, les équipements de récolte et surtout les
machines d’extraction (Michel et al., 2013).
La fraction fibreuse est elle-même séparée en trois composés distincts : la moelle (5%), les
fibres (75%) et l’écorce (22%). Chacun de ces composés possède une densité fibreuse
différente, respectivement 220 kg/m3, 520 kg/m3 et 550 kg/m3. La détermination de ces
densités est essentielle pour les applications industrielles qui requièrent des matériaux légers
(comme dans notre cas). En cas de besoin, il existe des méthodes de séparation. Par exemple,
la granulométrie permet d’extraire la moelle en milieu humide (Michel et al., 2013).
Notre objectif est d’obtenir à partir de bagasse de cannes à sucre des emballages destinés à
la vente de nourriture. Dans le milieu industriel, nous parlons de « bagasse tableware » ce qui
désigne l’ensemble des produits en bagasse utilisés dans la consommation de nourriture.
Le premier choix que nous avons dû faire est le type de production : artisanal ou industriel.
Joao Jose Teixeira et Mohamed Boulakhrif décrivent ces deux types de production, leurs
avantages et leurs inconvénients dans leur travail de fin d’étude : « La production
d’emballages en bagasse : une opportunité d’affaire ? ». En se basant sur leurs
recommandations et leur travail, nous avons choisi de travailler sur un procédé industriel pour
les raisons suivantes (Teixeira & Boulakhrif, 2019) :
Ensuite, pour chaque étape du processus de transformation, nous avons dû choisir quelle
méthode utiliser. Nos choix et nos recherches ont été guidés par notre volonté d’être les plus
respectueux de l’environnement et d’être compétitifs sur le marché des emballages destinés
à la vente de « streetfood1 ». Pour finir, nous avons dû déterminer les étapes que nous voulons
externaliser à des tiers. Ces décisions auront un impact conséquent sur nos critères de choix
de partenaires, fournisseurs et sur les investissements requis pour démarrer le projet.
Comme décrit dans la section « Aspect physique », à la sortie de la sucrerie, les fibres de
bagasse sont constituées de 5% de moelle (pith en anglais). Les fibres contenant de la moelle
sont en général plus courtes après les traitements reçus dans les sucreries/rhumeries. Cette
fraction peut être séparée du reste de la bagasse par une méthode appelée « depithing »
(Chambon et al., 2018). Enlever la moelle a pour but d’améliorer l'égouttage de la pâte lors de
son nettoyage, de réduire l'utilisation de produits chimiques dans les étapes suivantes, de
réduire la formation de mousse, de réduire les coûts de manutention et de stockage, de
réduire le nombre de saletés dans notre produit final et d’améliorer les propriétés de traction
(Lois-Correa, 2012). La méthode présentée ci-dessous n’est pas d’une haute efficacité car elle
consiste à retirer 30% des fibres de bagasse les plus courtes. Cependant, elle est la plus
performante en termes de coût-efficacité. La bagasse est introduite dans un moulin à
marteaux montés sur un arbre vertical (Figure 4). Le bras vertical, tourne à une vitesse 1000-
1800 tours par minute. Les marteaux propulsent les fibres de bagasse contre les parois. Les
plus petits morceaux contenant la moelle passent à travers les parois, alors que les autres sont
récoltés au centre de la machine. En général, ce procédé a lieu dans les sucreries et rhumeries
afin de convertir les morceaux de moelle comme combustible (Rainey & Covey, 2016). Lors de
1
Dans ce document, le terme « streetfood » englobe tous les repas préparés par un commerçant dans un
établissement ou une échoppe qui seront ensuite emportés par les clients et consommés ailleurs.
15
la mise en place du projet, nous devrons choisir des fournisseurs en bagasse qui réalisent
correctement cette étape (voir section 3.4.).
3.2.1.2. Stockage
La “depithed” bagasse doit ensuite être stockée pendant 2 à 12 mois. Le stockage est
inévitable et doit se faire proprement pour éviter toute prolifération de microbes. Ceux-ci
pourraient en effet avoir des effets néfastes sur les caractéristiques physiques de la pulpe.
Afin que le stockage ait un effet positif sur la qualité de la bagasse, celle-ci doit être stockée
en tas qui sont exposés à l’eau. Cette technique moderne est appelée le stockage humide. Le
CNBM International conseille une teneur en eau de 70% à 80% (CNBM-International, n.d.). En
circulant à travers les tas, l’eau apporte des agents actifs qui permettent de réduire le niveau
de moelle restant, de détruire les sucres résiduels et de réguler la formation de mousse
(Rainey & Covey, 2016). Ce qui a pour conséquence (CNBM-International, n.d.) :
L’étape suivante de notre procédé est le « pulping » (voir section 3.3.1.). Cette étape consiste
à séparer les différents constituants de la bagasse (la cellulose, l’hémicellulose et la lignine)
les uns des autres. La dégradation naturelle avec un champignon lors du stockage permet donc
de limiter l’apport en énergie, en produits chimiques et en eau lors du pulping. Cui et al. ont
montré qu’après 90 jours de stockage, le ceriporiopsis subvermispora dégrade 40% de lignine,
36,5% de l’hémicellulose et seulement 11% de la cellulose, composant principal de nos
emballages (Cui et al., 2012).
Dans un premier temps, le stockage sera assuré par notre fournisseur. Nous privilégierons, si
possible, un fournisseur qui utilise la méthode de stockage humide (voir section chaine de
valeur).
Cette étape consiste à isoler la cellulose présente dans les fibres de bagasse et de la
transformer en pulpe, tout en conservant au maximum ses propriétés mécaniques, optiques
et morphologiques. En d’autres mots, nous devons extraire l’hémicellulose et la lignine
présentes dans la bagasse. De nombreux procédés existent. Le procédé Kraft, utilisant de
l’hydroxyde de sodium et du sulfure de sodium, et le procédé SODA sont les plus utilisés
malgré qu’ils ne soient pas satisfaisants d’un point de vue économique et environnemental
(Khristova et al., 2006). Pour rappel, nos choix sont guidés par notre volonté d’être
économiquement viables et respectueux de l’environnement. Parmi tous les procédés
existants, nous avons choisi le procédé : « Alkali-PAA délignification ». En plus de fournir une
pulpe plus blanche et avec des propriétés de résistance mécanique plus élevées que celles
obtenues par les procédés classiques, le procédé d’alkali-PAA est de loin le procédé le plus
17
écologique car il requiert moins d’énergie et n’utilise ni souffre, ni chlore, tous deux nocifs
pour l’environnement (Zhao et al., 2011).
La première étape est le traitement alcalin. Lors de cette étape les interactions entre les
hémicelluloses, les lignines et la cellulose sont supprimées. La taille des pores des parois
cellulaires est agrandie, ce qui facilite la diffusion des agents réactifs et donc rend la
délignification plus facile (Sabatier et al., 1993).
Elle est effectuée dans un « digester » dont le ratio liquide est de 3/1 (L/kg), avec des 10%
NaOH (l’alcalin), à 90°C, à pression atmosphérique, pendant 1 heure et 30 minutes (Zhao et
al., 2011). Cette étape provoque une perte de 30% en poids de notre matière première, mais
elle permet d’obtenir de la cellulose avec un degré de polymérisation plus grand qu’avec les
procédés classiques et donc de la pulpe de meilleure qualité avec une résistance mécanique
plus élevée (Andrade & Colodette, 2014).
En traitant 1 tonne de «depithed» bagasse dans 3.000 litres d’eau avec 100kg de NaOH, nous
obtenons 2,69 tonnes d’une phase solide contenant 74% d’humidité, et 1 tonne de liqueur
noire. La phase solide sera ensuite lavée avec 2.500 litres d’eau et filtrée pour enlever la
liqueur noire restante. Ce traitement a lieu dans la même machine que le traitement alcalin.
Il convertit les inputs en 2,69 tonnes de liqueur noire et 2,92 tonnes de phase solide de
cellulose contenant 76% d’humidité. La liqueur noire obtenue dans les deux phases peut
ensuite être traitée pour obtenir de la lignine alcaline et du «sirop» d’hémicelluloses, qui peut
ensuite être raffiné en éthanol (Zhao et al., 2011).
La deuxième étape est le pulping qui se fait par une oxydation. Après avoir été nettoyé et
filtré, le solide est ensuite traité par l’acide peracétique (17%) dans la même machine à 75°C,
à pression atmosphérique, pendant 3 heures (Zhao et al., 2011). En plus de transformer notre
matière première en pulpe, cette étape extrait le restant de lignine. En effet, les 2,92 tonnes
18
de notre bagasse obtenues lors du traitement alcalin sont oxydées par 0,88 tonne d’acide
peracétique, ce qui donne en produit 1,59 tonnes d’acide acétique, 40 kilogrammes de PAA-
lignine et 2 tonnes de pulpe contenant 70% humidité. Cette pulpe sera ensuite lavée, filtrée,
tamisée et séchée pour au final obtenir une demi-tonne de pulpe de bagasse de canne à sucre
prête à être blanchie (Zhao et al., 2011).
Les principaux avantages de ce procédé sont les suivants (Zhao et al., 2011) :
3.2.1.4. Blanchiment
Le blanchiment consiste à faire réagir la pulpe avec des produits chimiques afin d’augmenter
sa clarté et la rendre la plus blanche possible. La méthode traditionnelle du blanchiment de
pulpe (CEH) utilise du chlore qui est ensuite relâché sous forme de liqueur résiduaire
contenant du dioxine de chlore, produit polluant et nocif pour la santé (CNBM-International,
n.d.; Tanaka et al., 2004). Afin d’encore diminuer l’impact environnemental de notre procédé
industriel, nous recommandons un blanchiment dit « totalement sans chlore » (TFC). Ce
processus comporte 3 étapes (Bissoon et al., 2002) :
La production de vaisselle à partir de pulpe de bagasse est similaire à tout autre production
de pulpe modelée (Transparency, 2018). Grâce aux avancées technologiques dans le domaine
de la modélisation de la pulpe, il existe aujourd’hui des machines qui réalisent toutes les
étapes de la modélisation à la stérilisation en passant par le séchage. Premièrement, la pulpe
(toujours humide de l’étape du blanchiment) est modelée sur un moule métallique afin de
prendre la forme souhaitée. Elle est ensuite déshydratée sous cette forme grâce à la
compression et la chaleur. Cette méthode permet de retirer 95% de l’humidité mais aussi
d’augmenter les forces de liaisons entre les fibres. L’étape suivante consiste à sécher notre
produit avec de la vapeur, procédé qui permet d’économiser de l’énergie par rapport à
d’autres types de séchage et de garantir les exigences d’hygiène. Et pour finir, avant d’être
coupé aux dimensions requises, notre produit est bombardé de rayons UV afin d’être stérilisé
et prêt à l’emploi dans l’industrie agro-alimentaire (Greenwiemo, 2019; Teixeira & Boulakhrif,
2019).
Toutes ces étapes peuvent être réalisées par la machine « DRY-2017 automatic molded pulp
packaging » (voir annexe 3) de l’entreprise Far East Environmental Protection Equipment Co.
Ltd, basée en Chine à Quanzhou. La machine DRY-2017 comporte un système d'alimentation
20
Cette section a pour objectif d’estimer les coûts liés à la mise en place de l’unité de production
et des coûts liés à son fonctionnement.
3.3.1. Investissements
Les deux machines ont été estimées de la même façon. Premièrement, nous avons réalisé une
étude, sur Alibaba.com, des différentes tailles de machines disponibles et leur capacité de
production. Nous avons trouvé que les plus petites machines correspondent à nos besoins et
permettent une production quasi continue. En effet, créer un « bottleneck » au sein de
processus aurait été contre-productif. Le première partie du procédé, le « pulping » est
assurée par un ensemble de machines fournies par la société Guang Mao (voir annexe 2)
(Zhengzhou guangmao machinery manufacturing Co., n.d.). L’estimation se base sur la
fourchette de prix proposée sur le Alibaba.com. La deuxième partie, le « modeling », se fera
dans la machine semi-automatique DRY-2017 de l’entreprise Far East Environmental
Protection Equipment Co., Ltd. (voir annexe 3) (Quanzhou Far East Environmental Protection
Equipment Co., n.d.). Et pour finir, nous avons ajouté une section « Autres machines et
21
outillages » pour les petits investissements nécessaires à la production (petite machine pour
l’empaquetage, matériel pour manipuler les produits, matériel roulant pour le transport
interne à l’entrepôt, etc…).
Terrain 80.000,00€
Hangar 150.000,00€
Total 415.000,00€
Les coûts de production comprennent trois catégories, les coûts de matières premières, les
coûts d’énergie et les coûts des travailleurs. Les coûts sont calculés pour le traitement d’une
tonne de « depithed » bagasse qui donne après traitement, 0,56 tonnes de produits finis, ce
qui revient à 14 000 pièces de boites en bagasse. En effet, les boîtes désirées pèsent près de
40 grammes la pièce (Alibaba, 2020). L’analyse suivante se base sur le processus de
production. Le tableau 2 reprend pour chaque matière première imputée dans le processus,
sa quantité requise, son prix sur le marché et le coût pour acquérir la quantité requise (voir
annexe 3 pour les détails de chaque phase du processus). Pour une meilleure compréhension
du lecteur, tous les prix présentés sont en euros ; ils ont été convertis du dollar ou du peso
dominicain au taux de change du 24 juillet 2020.
22
Pour déterminer le prix de d’une tonne de « depithed » bagasse, nous nous sommes basés sur
le rapport n°16058, « Révision du système de paiement de la canne à sucre en Guadeloupe »,
rédigé par le Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux
français. Ils estiment la tonne de bagasse à 14,5€ (Berlizot, 2017). Ce prix tient compte de la
potentielle valorisation énergétique de la bagasse, méthode la plus communément utilisée en
République Dominicaine actuellement. Dans un futur proche, nous nous attendons à une
augmentation de ce prix suite à la mise en place de nouvelles méthodes de valorisation, pour
l’instant, la bagasse est toujours considérée comme un sous-produit.
Les prix des trois agents chimiques requis dans notre procédé industriel, à savoir l’hydroxyde
de sodium, l’acide peracétique et le peroxyde d’hydrogène, ont été déterminés en analysant
les offres de la plateforme Alibaba.com (Aliabab, 2020). Ils représentent plus de 95% du coût
de l’ensemble des matières premières imputées dans le procédé.
La dernière matière première utilisée est l’eau. L’eau est utilisée tout au long du processus,
comme milieu aqueux dans lequel les réactions ont lieu et pour nettoyer les produits après
celles-ci. En République Dominicaine, l’eau courante n’est pas potable et ne coûte que 10
RD$/m3 (Yulissa, 2017), ce qui revient à 0,15 €/m3 après conversion. Malgré la grande quantité
d’eau requise, soit 17,32 m3, le prix total s’élève à 2,60 €.
TOTAL - - - 374,9€
23
Afin de déterminer notre coût en énergie, nous avons estimé la quantité d’énergie dont nous
avons besoin pour les quatre étapes principales de notre procédé industriel : le traitement
alcalin, l’oxydation à l’acide péracétique, le blanchiment et la modélisation. Comme dit dans
la section « blanchiment », un des avantages du procédé « Alkali-PAA delignification » est qu’il
ne requiert pas de températures supérieures à 100°C et se fait à pression atmosphérique. Il
est donc moins énergivore que d’autres procédés de pulping comme le procédé Kraft et le
procédé SODA. Les calculs suivants se basent sur l’énergie calorifique de l’eau qui de 4185
J/K*Kg. Le traitement alcalin requiert d’élever l’équivalent de 4 tonnes d’une solution
aqueuse à 90°C et de maintenir cette température pendant 1 heure et 30 minutes, 368 kwh
sont nécessaires pour cette opération. La réaction d’oxydation entre les 0,88 tonne d’acide
peracétique et 2,92 tonnes de notre matière première se fait à une température de 75°C
pendant 3 heures, ce qui implique l’utilisation 260 kwh. La troisième étape, le blanchiment de
la demi-tonne de pulpe dans 2.500 litres d’eau, nécessite quant à elle 241 kwh pour atteindre
la température de 80°C pendant 2 heures. Et pour finir, la modélisation dans la machine DRY-
2017 traite une demi-tonne de pulpe par jour en utilisant 27 kwh. Le total est de 896 kwh/jour
pour convertir 1 tonne de bagasse en une demi-tonne de boites en bagasse prêtes à être
utilisées dans l’HORECA. Selon la Société dominicaine des compagnies d'électricité d'État, le
kilowatt-heure pour les bâtiments consommant plus de 700kwh/jour coûte RD$ 10,73, c’est-
à-dire 0,16€ (Société dominicaine des compagnies d’électricité d’État, 2020). Notre coût total
de consommation d’énergie s’élève à 143,36 €/jour pour la production d’une demi-tonne de
boîtes alimentaires en bagasse.
Le dernier coût à évaluer dans notre processus de production est la main d’œuvre. Nous
estimons avoir besoin de deux ouvriers pour le processus de pulping et blanching qui
requièrent plusieurs manipulations, un ouvrier pour le contrôle de la machine de modelling et
deux ouvriers pour l’empaquetage des produits finis. Afin d’être le plus éthique possible, nous
suggérons de rémunérer chaque ouvrier au salaire moyen de la République Dominicaine :
295,52 €/mois (Numbeo, 2020). Nous ne serons pas redevables de taxes sur ces salaires, car
ils sont en-dessous du revenu imposable qui est de 506,88€/mois, après conversion
(Expat.com, 2019). Par contre, nous payerons les contributions sociales qui sont de 7,10%
pour l’assurance retraite, 7,09% pour l’assurance familiale et 1,20% pour l’assurance risques
professionnelles (Groupe Crédit du Nord, 2020). Notre coût par salarié est de 341,01€ par
24
mois. En considérant qu’il y a en moyenne 22 jours ouvrables par mois, notre coût salarial par
jour pour la production s’élève à 77,50€/jour.
Cette analyse nous permet de calculer le coût de revient d’une boite en bagasse. Le tableau 3
ci-contre résume pour chaque section le coût total pour produire 14 000 pièces en une
journée, donc la quantité qui correspond à notre capacité de production. Notre coût de
revient s’élève à 0,0426€ par boîte.
Énergie 143,36€
Total 595,76€
Cette section décrit la supply chain de nos emballages en bagasse. L’analyse de la supply chain
consiste à identifier l’ensemble des entreprises qui interagissent pour produire un bien ou un
service destiné au consommateur final. Mais aussi, à caractériser les interactions entre ces
entreprises, les conditions dans lesquelles elles ont lieu et à déterminer les pôles de création
de valeur. De plus, cet exercice permet d’une part, d’avoir un contrôle sur la production,
l’approvisionnement et les relations avec les fournisseurs, et d’autre part, de maîtriser ses
engagements envers ses clients, la gestion et les coûts de stock et du transport (MBA ESG,
2020).
Dans le cadre de notre projet, nous avons utilisé une approche dite « globale étendue », c’est-
à-dire une volonté de création de valeur pour l’ensemble des entreprises constituant notre
supply chain, tout en prenant en compte l’impact sur toutes les parties prenantes comme
l’environnement et les travailleurs (Fabbe-Costes, 2015). Afin de définir la stratégie à mettre
25
en place avec nos différents fournisseurs, nous avons utilisé des méthodes présentées par
Constantin Blome dans son cours Supply Chain and Procurement comme le « Procurement
Maturity Model », « Sustainable Procurement » ou les « Supplier development process »
(Blome, 2019). La figure 4 représente la supply chain des boîtes en bagasse destinées à la
consommation de nourriture. Nous nous positionnons comme troisième échelon de cette
chaîne, en bleu ; notre activité consiste à transformer la bagasse en boites alimentaires, le
processus de transformation a été décrit dans la section 3.2.
Figure 5 - Supply chain des emballages en bagasse destinés aux produits alimentaires
Le premier échelon de notre supply chain représente les producteurs de cannes à sucre. La
section 1.6 explique brièvement la méthode de production. Les cannes à sucre sont ensuite
acheminées et vendues au poids aux usines à sucre. Il est important de souligner que les
conditions de travail dans les plantations sont souvent dures et les salaires peu élevés. En
effet, les travailleurs sont, en général, des immigrés haïtiens qui vivent dans des conditions de
vie précaires (Aibar, 2007; Tulet, 2017). Un prix plus élevé peut signifier de meilleures
conditions de travail pour les employés. C’est pourquoi, dans le cadre de notre projet, il est
impératif de se renseigner auprès de nos fournisseurs de bagasse, échelon suivant de la supply
chain, si ces derniers rémunèrent correctement les plantations (Blome, 2019). Si c’est le cas,
notre projet aura pour conséquence de créer de la valeur supplémentaire pour les
producteurs et indirectement pour les travailleurs. À titre d’exemple, dans le rapport n°16058,
« Révision du système de paiement de la canne à sucre en Guadeloupe », le Conseil Général
de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux français a fixé un prix de 69,5€/T de
cannes à sucre. Ce prix comprend 56€ pour le saccharose contenue dans la canne, 10€ pour
la bagasse qui peut être revalorisée en énergie et 3,5€ pour l’aide au transport (Berlizot, 2017).
26
Le deuxième échelon de notre chaîne de valeur correspond aux usines à sucre, nos
fournisseurs directs en bagasse. Elles sont au nombre de quatre en République Dominicaine
(Grissell, 2017) :
- Central Romana appartenant au Grupo Central Romana LTD et qui ont 61% des parts
du marché du sucre dominicain ;
- Cristóbal Colón du CAEI, Consortium des affaires industrielles du sucre, qui produit
25% de la production totale ;
- Barahona, appartenant à l’État dominicain mais, exploité par le Central Sugar
Consortium, dont la part de marché est de 9% ;
- Azucarera Porvenir, appartenant également à l’État dominicain, exploité par le Conseil
d’État du sucre, représentant 4% du marché du sucre dominicain.
Étant donné les quantités de sucre que chacune d’elle produit, nous n’avons besoin que d’un
seul fournisseur. Nous avons établi une liste de spécifications afin de choisir notre partenaire :
- Localisation : nous voulons commencer par pénétrer le marché sur une petite zone
géographique du pays ; une usine à sucre, à proximité de cet endroit, nous permettrait
de limiter le transport ;
- « Depithed Bagasse » : selon Rainey & Covey, les usines à sucre sont équipées de
moulins à marteaux afin d’enlever la partie moelleuse de la bagasse ; la moelle est
utilisée comme combustible pour produire de l’énergie nécessaire au fonctionnement
de l’usine (Rainey & Covey, 2016) ; cette spécificitée est essentielle pour le bon
fonctionnement de notre procédé industriel ;
- Type de stockage de la bagasse : celui-ci influence considérablement la qualité et la
composition de la bagasse ; nous préfèrerons un fournisseur qui utilise une méthode
de stockage humide ;
- Traçabilité de la provenance des cannes à sucre et rémunération des producteurs de
cannes.
Selon le « Procurement maturity model » et en se basant sur les critères ci-dessus, nous
choisissons de suivre une stratégie d’intégration externe de notre fournisseur de bagasse.
27
C’est-à-dire que nous mettons en place une stratégie explicite d’externalisation de co-
développement de produit. Cette stratégie combine une attention particulière à collaborer
avec son fournisseur sur les méthodes de production (ici, il s’agit de la méthode depithing et
de stockage) et sur l’innovation (dans notre cas, cela porte sur les méthodes de valorisation
de la bagasse). Les bénéfices à court terme de cette stratégie sont une meilleure qualité des
produits et un temps de développement plus court. Quant aux bénéfices à long terme, nous
pouvons citer la mise en place de programmes de recherche sur les méthodes de valorisation
de la bagasse et l’alignement de nos technologies/méthodes de production. Cela nous
permettrait de créer un produit plus qualitatif et avec un coût et un impact environnemental
réduits (Blome, 2019).
Concernant nos autres fournisseurs, il y a les fournisseurs des agents chimiques et les
fournisseurs des machines et outillages. Nous suivons la stratégie dite « Commercial
Orientation » du « Procurement maturity model ». En d’autres mots, nos relations avec nos
fournisseurs se résument à négocier fortement avec de nombreux fournisseurs pour avoir le
prix le plus bas (Blome, 2019).
3.4.3. Distributeurs
Après la production, nous devons faire parvenir nos emballages aux consommateurs finaux.
Pour des raisons logistiques, nous avons choisi de travailler avec des distributeurs alimentaires
et des distributeurs d’emballages : ce sont donc nos clients directs. En général, les entreprises
du secteur de la distribution alimentaire fournissent des produits alimentaires et
complémentaires à ceux-ci (Dun&bradstreet, n.d.). Ces distributeurs s’assureront du stockage
et du transport vers chaque point de vente de nos produits.
Nos spécifications, pour le choix des distributeurs avec qui nous voulons collaborer, sont les
suivantes :
- Distributeurs d’emballages dont les clients sont les petites restaurations, les
restaurations rapides et les magasins alimentaires (dans lesquelles les restaurateurs
vont se fournir) ;
- Couverture géographique comprenant les principales villes de la République
Dominicaine, nos zones d’intérêts ;
28
La partie suivante « Étude de marché » décrit les profils de ces clients. Ce sont ceux qui ont le
pouvoir décisionnel de l’achat de nos produits ; ce sont donc les clients finaux. En effet, nos
produits sont le packaging de la nourriture qu’ils vendent. Bien identifier leurs besoins est
primordial pour la réussite de notre projet car cela nous permettra de faire les choix
stratégiques adéquats en termes d’actions marketing et commerciales. À ce stade, nous ne
pouvons uniquement supposer que la valeur supplémentaire que les emballages en bagasse
leur apportent provient de :
Le challenge persiste dans le fait que le coût d’achat de nos produits ne soit pas drastiquement
supérieur à celui des emballages en styrofoam. Pour rappel, c’est une des raisons pour
lesquelles nous avons opté pour un procédé industriel.
L’objectif de cette section est de déterminer le prix de vente de nos produits. Nous devons
prendre en compte nos coûts de production et opérationnels, la marge que nous voulons faire,
la marge des distributeurs et le prix du marché.
Le coût de revient de notre produit a été calculé précédemment. Il prend en compte les coûts
des matières premières, le coût de l’énergie nécessaire et le coût salarial. Pour chaque boîte
en bagasse, nous dépensons 0,0426€.
À ce coût, nous devons rajouter les coûts opérationnels supplémentaires. Nous avons, en
effet, besoin d’un gestionnaire sur place avec des compétences en management, en supply
chain, en vente, en comptabilité et en marketing (type ingénieur de gestion). D’après le
ministère du travail de la République Dominicaine, un cadre d’une petite entreprise, rémunéré
convenablement, coûte 65.000 pesos dominicain par mois à la société, ce qui revient à
949,90€/mois (Ortiz, 2010). Réparti sur la production, cela revient à 0,003 €/unité produite.
Le prix moyen des emballages en bagasse en petit lot (ex : entre 50 et 250 pièces), est de
0,10€/pièce. En effet, après avoir parcouru de nombreuses annonces, nous avons remarqué
que le prix pour un boite de type lunch box en bagasse, et vendue par petit lot, se vendait en
moyenne à 0,1 euro par pièce. Par exemple, le groupe Eco Island Packaging, distributeur
d’emballages alimentaires, propose un lot de 250 emballages de type « lunch box » en
bagasse pour 26 dollars, soit 0,1 dollars la pièce (Teixeira & Boulakhrif, 2019). Ce prix
correspond au prix que le client final est prêt à payer. Il comprend donc le coût, la marge du
distributeur, la TVA et notre marge.
Plus haut, nous avons déterminé les coûts liés aux services de stockage et de distribution, soit
respectivement 15% pour le stockage et 12,7% pour la distribution. La TVA en République
Dominicaine est de 18%. Le prix hors TVA appliqué aux clients finaux est donc de 0,085€. Ce
prix comprend les services et la marge du distributeur de 27,7%, soit 0,018€. Notre prix de
30
vente est de 0,066€ TVAC. En retirant la TVA que nous devons à l’État Dominicain, nous
obtenons un prix de vente HTVA de 0,056€. Nous réalisons une marge de 24,5% (voir tableau
4). Ce taux de marge sera discuté dans la conclusion (voir section 6).
4. Étude de marché
Cette partie est consacrée à l’étude de marché des emballages à usage unique utilisés par les
« streetfood » et les services « takeaway », pour vendre leurs plats en République
Dominicaine. Nos objectifs sont les suivants : identifier le marché dans lequel nous allons
évoluer, valider le fait que notre solution répond à un réel besoin et évaluer l’environnement
interne et externe afin de sélectionner une stratégie adaptée.
4.1. Aperçu du marché
Afin d’avoir un aperçu de la taille et de l’évolution du marché mondial des emballages destinés
à la consommation rapide de nourriture, nous avons analysé deux marchés qui englobent ce
type d’emballages : le marché des emballages et contenants et le marché des emballages en
polystyrène. Nous avons ensuite analysé le marché plus spécifique des emballages
biologiques.
En 2016, le marché mondial des emballages et contenants avait affiché un taux de croissance
de 3,1% pour atteindre la valeur de 862,6 milliards de dollars. En volume, cela représente
644,1 millions de tonnes (MarketLine, 2017). Selon une étude de MarketLine, ce marché
devrait peser plus de 1.000 milliards de dollars d’ici 2021 avec 762,3 millions de tonnes
d’emballages et contenants. Selon nous, cette croissance continue s’explique par
l’interdépendance avec l’ensemble des marchés physiques, c’est-à-dire les marchés qui
impliquent la production, la distribution et la vente de biens physiques. Au niveau de la
géographie, le marché est fortement segmenté avec de grands nombres d’acteurs se trouvant
partout dans le monde ; la concurrence est forte entre les entreprises. Le produit phare de ce
marché est le plastique flexible, qui représente 45,6% de la valeur totale (MarketLine, 2017).
croissance continue de ce marché, principalement dans les pays émergents comme le Brésil,
la Chine et L’inde.
Il n’existe pas de chiffres concrets sur le marché des emballages destinés à la consommation
de nourriture en République Dominicaine. En se basant sur le témoignage d’Isabelle De
Keyzer, directrice de la Louvain School of Management de Louvain-la-Neuve et initiatrice du
projet, nous pouvons supposer que ce marché est de taille considérable et touche de
nombreux acteurs. En effet, lors d’un voyage en République Dominicaine, Madame De Keyzer
a été consternée par la grande quantité de déchets plastiques présente dans tout le pays. Un,
en particulier, a attiré son attention : les boîtes en styromousse, du polystyrène extrudé,
utilisées comme contenants par les commerçants de « streetfood » pour vendre leurs
produits. Selon ce témoignage, il n’y aurait pas de solution écologique au besoin en emballage
de ce type de commerçants sur le marché dominicain.
33
Les boîtes en styromousses (figure 6) sont faites à partir de polystyrène extrudé (XPS). Le
polystyrène est un polymère obtenu par polymérisation de monomères de styrène, un des
produits du raffinage du pétrole (Futura Sciences, n.d.). Afin d’obtenir du polystyrène extrudé,
le polymère est traité avec un gaz puis, fondu et compressé sous la forme de feuilles (Thermal
Engineering, n.d.). Ce procédé permet d’obtenir un matériau léger et compact dont les
propriétés physiques sont :
Ces deux caractéristiques font du polystyrène extrudé la matière adéquate pour la conception
de boîtes destinées à la vente de produits alimentaires préparés.
Malgré qu’il faille plus d’un millénaire pour que le polystyrène se dégrade dans la nature, étant
stable chimiquement et inerte, celui-ci n’est pas considéré comme dangereux pour
l’environnement et la santé. Il présente néanmoins un risque pour la faune s’il est ingéré par
les animaux et un risque de pollution de l’air, en dégageant du styrène lorsqu’il est soumis à
de fortes chaleurs ou brûlé (Futura Sciences, n.d.). L’impact environnemental négatif des
emballages en styromousse provient de l’extraction de la matière première, le pétrole et des
différents processus de transformation comme le raffinage.
34
Ces deux dernières caractéristiques permettent à notre produit d’être classé comme
emballage biologique (voir matrice des bioplastiques). L’impact environnemental de notre
produit se limite donc à l’utilisation d’énergie et d’eau lors du procédé industriel, une
utilisation qui a été drastiquement réduite grâce à l’Alkali-PAA process.
4.3. Clients
Selon l’analyse de notre supply chain (section 3.4.), nos clients directs sont les distributeurs
d’emballages et alimentaires. Selon Dun & Bradstreet, ils sont plus de 1500 en République
Dominicaine (Dun&bradstreet, n.d.). En général, les attributs de sélection de produits des
distributeurs représentent la marge réalisable sur le produit, le volume requis pour le
stockage, le transport de marchandises et la demande potentielle.
Dans notre cas, les distributeurs peuvent prendre une marge brute de 27,7% (section
détermination du prix de vente). Le volume requis pour le stockage et le transport peut être
réduit au maximum en empilant les boîtes les unes dans les autres. La demande potentielle,
quant à elle, sera évaluée dans la section « détermination de la demande ». Elle représente
les vendeurs de streetfood dominicains. Ce sont nos clients finaux.
Nous avons deux types de clients : les enseignes de nourriture rapide et à emporter et les
petites échoppes de nourritures traditionnelles. Le premier type connaît une notoriété
croissante en République Dominicaine. Le deuxième type se présente sous la forme de petites
échoppes ou de petites étals installées sur les trottoirs, sur les plages, ou encore dans sur les
bords de route. En République Dominicaine, il y a une forte densité de ce type de vendeurs
dans chaque ville et village. Ils ont deux types de clients : les touristes avides de tester les plats
locaux et les Dominicains eux-mêmes.
Ces vendeurs ont besoin de contenants pour vendre leur nourriture. Nous supposons que
leurs critères d’achats sont les suivants :
- Le prix : nous supposons que les commerçants ont pour premier objectif de réaliser la
plus grande marge nette possible sur leur produit ;
- Les caractéristiques physiques du contenant : celui-ci doit avoir une conductivité
thermique faible et un caractère hydrophile.
Les emballages en bagasse répondent à ces critères. De plus, ils sont écologiques (section 4.2).
Cette caractéristique est un attribut supplémentaire auquel les commerçants attribuent de la
valeur en fonction des tendances sociales (section sociale dans PESTEL).
36
Nous avons commencé par estimer le nombre de repas de ce type vendus par jour aux
Dominicains. Le tableau 5 représente le raisonnement suivant. Sur les 11 millions de
Dominicains, 30% vivent sous le seuil de pauvreté. Nous considérons donc que leur pouvoir
d’achat ne leur permet pas de consommer la nourriture de rue (PESTEL, aspect social). De
plus, nous supposons que les principaux consommateurs appartiennent à la tranche d’âge 15
– 50 ans, soit 50% de l’ensemble de la population, car cette tranche d’âge comprend la
majorité de la population active, plus susceptible de manger « à l’extérieur ». La population
cible est donc 35% de la population totale. En tenant compte de l’habitude des Dominicains à
manger à l’extérieur, nous posons l’hypothèse que chacune des personnes de notre groupe
ciblé réalise une fréquence de 2 repas par semaine de « nourriture de rue ». Nous obtenons
une consommation journalière, pour l’ensemble des Dominicains de 1 100 000 repas de
nourriture de rue.
Ensuite, nous avons estimé la consommation de nourriture de rue des touristes (voir tableau
6). La République Dominicaine a accueilli plus de 7 millions de touristes en 2018. Nous
estimons que le temps moyen de séjour des touristes est de 10 jours. Afin d’évaluer la
fréquence à laquelle les touristes se rendent dans les « streetfood », nous avons utilisé la
méthode de « benchmarking » sur le marché des fastfoods. Les principaux visiteurs de la
République Dominicaine viennent d’Europe et d’Amérique du nord. Les Européens
fréquentent en moyenne 20 fastfoods par an et les Américains 150 par an. Pour rester
réalistes et plausibles, nous avons fait le choix de prendre la borne inférieure de cet intervalle,
soit 20 fastfoods par an par personne, c’est-à-dire une fréquentation moyenne de 5%. Ce choix
se justifie également par le fait qu’il y a différents types de touristes : ceux qui profitent
uniquement des infrastructures touristiques et ne sortent pas de celles-ci ; ceux qui sortent
de temps en temps pour visiter et ceux qui veulent découvrir la culture et les habitudes
dominicaines et qui donc ne séjournent pas dans des hôtels par exemple. Nous considérons
que le premier groupe ne consommera pas de streetfood alors que le deuxième en
consommera au moins une fois et le troisième, lui, en consommera plus d’une fois. Sur un
séjour de 10 jours, nous en concluons que chaque touriste fréquentera en moyenne une fois
un vendeur de nourriture de rue. La consommation journalière des touristes de nourriture de
rue est donc de 19.178 (7 millions divisés par 365 jours).
Afin de déterminer la demande moyenne par vendeur de nourriture de rue, nous avons estimé
le nombre de commerçants de ce type présents en République Dominicaine. Une étude a
recensé plus de 2.500 petits vendeurs de streetfood dans la province de Saint-Domingue (Hoy,
2009). À Punta Cana, Google recense plus de 200 grandes enseignes de « streetfood »
(Google, 2020). Étant donné que la population de Saint-Domingue est 45 fois plus grande que
celle de Punta Cana (100.000 habitants), nous estimons qu’il y a plus des 2.500 petits vendeurs
et 900 grandes enseignes de streetfood dans la Province de Saint-Domingue. En tenant
compte que ce type de vendeurs se trouve partout dans le pays et que Saint-Domingue
compte 40% de la population, nous estimons que le nombre total de vendeurs de nourriture
de rue est de 8.500. À ce nombre, nous appliquons notre hypothèse de 20% d’utilisation de
nos produits. Nous en concluons que nous avons 1.700 clients potentiels. Ces 1.700 points de
vente se partagent la demande journalière de notre produit, calculée ci-dessus. En moyenne,
ils utilisent 131 emballages par jour.
39
Tableau 8 - Estimation du nombre moyen d'emballages utilisés par jour par vendeurs de rue
Nombre moyen de repas streetfood emballés avec notre produit, vendus par 131
vendeur de rue par jour
Dans cette partie, nous allons effectuer une analyse de l’environnement de notre organisation
dans le but de dégager les points forts et les points faibles de notre projet. L’objectif est
d’analyser les opportunités de rentabilité sur le marché de la production d’emballages faits en
bagasse. Pour ce faire, nous allons établir une analyse de l’environnement interne et externe
de notre projet. Une fois cette analyse terminée, nous clôturerons cette partie par une analyse
SWOT dans le but de dégager la stratégie que nous adopterons.
L’analyse PESTEL est un outil d’analyse stratégique de l’entreprise qui a pour objectif
d’encourager les créateurs d’entreprise à adopter une démarche globale pour construire la
stratégie de leur nouvelle entreprise. La compréhension et l’anticipation de l’environnement
macro-économique sont capitales pour assurer la pérennité de l’entreprise. Cette analyse
permet de surveiller les risques et les opportunités auxquels notre organisation et le marché
vont faire face. Cet outil donne une vision globale de l’environnement ; il met en évidence six
grands facteurs à savoir : politique, économique, socioculturel, technologique, écologique et
légal (Vas, 2017).
Il s’agit de prendre en compte les décisions prises par le gouvernement actuel (fiscalité,
subvention) et celles qui ont été prises par le consensus de plusieurs nations (politique
monétaire).
40
Système politique
Fiscalité
Concernant la politique fiscale en vigueur dans le pays, elle est établie par le code des impôts
de 1992. Selon ce code, le revenu d’un habitant de la République Dominicaine est imposée
dès qu’il gagne environ 7000 euros par an (entre 15 et 20 % en fonction du salaire). L’impôt
des sociétés est soumis à une taxe sur le revenu imposable net de 27%. La TVA est fixée à 18%
(Expat, 2018). Cependant, une nouvelle réforme fiscale sera mise en place, juste après
l’élection du nouveau président, dans le but de diminuer la dette budgétaire. Ces élections
devaient avoir lieu en mai 2020, mais elles ont été reportées à cause du virus COVID-19
(Gouvernement du Canada, 2019).
41
Il s’agit de tenir compte de toutes les variables et de tous les facteurs qui affectent le pouvoir
d’achat et les dépenses de consommation des clients et des fournisseurs.
Économie du pays
L’économie de la République Dominicaine a tenu un taux de croissance fort depuis les cinq
dernières années (entre 5 et 7 %). Cette croissance a été supérieure à celle des pays latino-
américains et Caribéens en 2018. Le PIB de la République Dominicaine a atteint 81,3 milliards
de dollars US en 2018, principalement en raison du taux de croissance dans des secteurs tels
que (Gouvernement du Canada, 2019):
Cependant, le budget national pour 2019 s'élève à 921,8 milliards de DOP (environ 18,4
milliards de dollars US), soit 12,9% de plus qu'en 2018 et inclut 3,1 milliards de dollars US pour
l'amortissement de la dette. Les dépenses totales devraient augmenter de 11% en 2019 par
rapport à 2018. (Gouvernement du Canada, 2019). En effet, un de ses piliers économiques, le
tourisme, continue de se développer. Ce secteur emploie 728 000 personnes (emplois directs
et indirects, 2018). En 2018, il y a eu 7,22 millions de visiteurs (augmentation de 5,8% par
rapport à 2017). Ce secteur a généré 7,6 milliards de dollars US de revenus. Ceci représente
environ 7% du PIB (ce chiffre atteindrait 16 % du PIB si on lui associait les parts d’activités
significatives que le tourisme génère dans les secteurs du transport, de la construction et du
commerce)(Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, 2020). Les investissements
étrangers dans les infrastructures touristiques continuent d’affluer dans le pays ; ils sont
concentrés sur les hôtels, les complexes de luxe et les projets résidentiels haut de gamme. Le
secteur devrait continuer de contribuer fortement à l’économie du pays (Gouvernement du
Canada, 2019). De plus, le Ministre de l’Agriculture de la République Dominicaine, Angel
42
Estevez, a déclaré qu’il y aurait une augmentation de 54% des exportations agricoles pour
2020. Le gouvernement prévoit de financer les petits agriculteurs d’ici 2020 à travers le Fonds
spécial pour le développement agricole et la Banque agricole à hauteur de 1.48 milliards de
dollars américains (Etzer S, 2017). Il faut savoir que la République Dominicaine est un
importateur net de produits finis de toutes sortes. Les importations ont augmenté durant les
10 dernières années grâce à l’accord du libre-échange d’Amérique Centrale (Gouvernement
du Canada, 2019).
On s’aperçoit que depuis janvier 2020, le pays fait face à une désinflation. Nous émettons
l’hypothèse qu’elle a été causée par les mesures prises et les impacts provoqués par le virus
COVID-19 de 2020. Depuis le mois de mai, nous pouvons voir qu’il y a eu une soudaine
nouvelle inflation. Nous pensons que cela est dû au lever du confinement et au redémarrage
43
Concernant le PIB par habitant, il a augmenté de 30% au cours des cinq dernières années, pour
atteindre 17 320 dollars US en 2018. La consommation privée a augmenté de 5,3% en 2018,
poursuivant la tendance à la hausse des 3 dernières années. (Gouvernement du Canada,
2019).
Il s’agit de s’intéresser à toutes les caractéristiques qui peuvent influencer la vente de notre
produit (population, religion, tendances, modes de vie).
Démographie du pays
Graphique 2 - Répartition moyenne de la population en fonction des âges et des sexes dans l’Amérique
Latine et les Caraïbes en 2020.
(Cepalstat, 2020)
République Dominicaine, le taux de scolarisation du pays est un des plus faibles de l’Amérique
latine (Childrenworld, 2017). Le taux d’alphabétisation est de 98% (Population Data, 2018).
Graphique 3 - Taux net de scolarisation pour les écoles primaires et secondaires en République Dominicaine
(Teixeira & Boulakhrif, 2019)
On observe le taux net de scolarisation ne cesse d’augmenter autant pour les écoles primaires
et que les écoles secondaires. Cependant, le taux d’abandon et de redoublement est encore
relativement élevé, soit 20 % pour le cycle primaire et 38% pour le cycle secondaire
(Childrenworld, 2017). De plus, selon certaines enquêtes, le niveau des étudiants dominicains
est très faible. En effet, ils ont été testés sur un ensemble de compétences et, au vu des
résultats, le pays est classé avant-dernier sur 37 pays évalués et par rapport à la moyenne des
pays membres de l’OCDE (OCDE, 2018).
Le taux de chômage est de 6.5 % (T2 2019, Banque centrale dominicaine). En 2020, il est de
5.9%. Le taux de participation de la main d’œuvre est de 65%. Le taux d’emploi est de 61.5%
(Trading Economics, 2020a). Ces taux sont relativement proches de certains pays dont le
marché du travail fonctionne assez bien. Par exemple, le taux de chômage est relativement
proche de celui de la Belgique, du Portugal, de la Suède et de la Finlande, soit en moyenne,
6% (OCDE, 2020). Cette comparaison nous mène à l’hypothèse que le marché du travail se
porte plutôt bien. Cependant, le taux de pauvreté national, soit le pourcentage de personnes
vivant en-dessous du seuil de pauvreté dans le pays, reste élevé : il est de 30%, même si celui-
ci ne fait que diminuer depuis 2010 (voir annexe 11). La croissance économique du pays
génère de nombreuses créations d’emplois et le niveau de pauvreté est en recul, mais la
République Dominicaine reste confrontée à des niveaux de corruption et à de fortes inégalités
qui demeurent des obstacles au développement de certains secteurs (Ministère de l’Europe
et des Affaires étrangères, 2020).
Une autre tendance qu’il ne faut pas négliger est la valorisation économique et technologique
des déchets écologiques. Par exemple, concernant notre entreprise, la matière que nous
utilisons est un déchet écologique des industries sucrières à savoir la bagasse. Il y a d’autres
47
exemples comme les déchets organiques transformés en engrais grâce aux compostes. La
gestion des déchets représente une opportunité qui va commencer à bien se développer dans
le futur (Decouzon et al., 2016).
Une autre tendance est celle de la conscience environnementale des consommateurs finaux.
Elle s’accroit à travers le monde. Cette tendance stimule la croissance des ventes des
emballages écologiques comme les contenants réutilisables ou les bioplastiques. En
République Dominicaine, la problématique des déchets plastiques est un des enjeux majeurs
en matière d’environnement. En effet, presque tous les emballages en plastique se retrouvent
dans des décharges à ciel ouvert ou dans la nature, ce qui entraine de la pollution de sols, des
eaux et de l’air. Les Dominicains veulent absolument résoudre ce problème. Le pays fait partie
des quelques derniers pays restant dans le monde à produire du plastique. Leur conscience
environnementale est encore plus accrue puisqu’ils sont directement affectés par les
problèmes environnementaux causés par le plastique ; ils les ressentent et les voient au
quotidien (Cabral, 2019).
Il s’agit de déterminer les forces qui créent de nouvelles technologies, de nouveaux produits
ou encore qui pourraient influencer la capacité des entreprises à innover de façon directe
et/ou indirecte.
48
De plus, pour contrer les externalités négatives que provoque cet approvisionnement en
électricité difficile pour les habitants du pays, le gouvernement a décidé d’élaborer un plan
stratégique à l’horizon 2025-2030 qui a pour ambition de réduire les émissions de CO2 de 50%
par l’investissement dans les énergies renouvelables (solaire et éolienne) (Teixeira &
Boulakhrif, 2019).
Il s’agit de considérer l’ensemble des ressources naturelles qui influencent notre activité
économique. Elles peuvent l’influencer directement (pénurie de matières premières, coût de
l’énergie) ou la subir (pollution, protection de patrimoine naturel par l’État).
Environnement
De plus, le pays subit pas mal de déforestation lorsqu’il décide de développer ses activités
économiques (tourisme, industries). L’approvisionnement en électricité est difficile pour les
habitants du pays. Autre point négatif, celui qui concerne les risques naturels du pays. En effet,
la République Dominicaine se trouve dans la ceinture des ouragans. Il est également exposé à
de graves tempêtes de juin à octobre et de temps en temps, il y a des inondations,
occasionnelles et parfois périodiques (World Factbook, 2005). N’oublions pas non plus qu’il y
a aussi eu, en 2010, un séisme accompagné d’un tsunami qui a affecté fortement l’île
d’Hispanolia (Haïti a été très touché, il y a eu beaucoup de morts). C’est parce que le pays se
trouve sur une zone qui est juste au-dessus de deux plaques tectoniques actives (Agence
Française de Développement (AFD), 2020).
En 2018, le gouvernement dominicain annonçait à ses habitants que la loi interdisant l’usage
du plastique jetable, du polystyrène extrudé ainsi que la production de celui-ci serait mise en
place en 2019. Le pays a tout intérêt à mettre en vigueur cette loi car si cela ne se fait pas,
l’environnement continuerait de se détériorer et le secteur économique du tourisme, mais
également celui de l’agriculture seraient lourdement affectés. Ceci serait fortement néfaste
au développement économique du pays. Cependant, en 2019, la loi n’a pas été mise en place
à la surprise du peuple dominicain et il faudra attendre encore minimum cinq ans avant qu’elle
soit actée et mise en vigueur. Cela a provoqué l’apparition de manifestations et de pétitions
50
signées par bon nombre de Dominicains. Cependant, une grande partie des habitants se sont
mis à agir seuls sans attendre l’intervention du gouvernement. En effet, pas mal d’habitants
ramassent les déchets plastiques dans les eaux, sur les sols, les routes. Ils construisent même
des décharges clandestines dans le but de centraliser les déchets en un seul endroit afin de
mieux pouvoir les trier.
En République Dominicaine, le taux d’imposition est relativement faible envers les travailleurs
si nous comparons à celui de la Belgique (+/- 15% vs. +/- 45%). L’État ne comptabilise donc pas
des masses de recettes sur cet impôt. En contrepartie, l’État demande des frais si un habitant
souhaite se débarrasser de ses déchets quand il est chez lui. Une fois qu’il a payé, un camion
passe, « le gully », et va déposer les déchets dans une décharge. Seulement, presque
uniquement les riches peuvent se permettre d’obtenir ce service. La majorité des habitants
doivent se débarrasser de leurs déchets de façon autonome. C’est pourquoi, les Dominicains
gèrent leurs déchets eux-mêmes et qu’il y en a autant ; le gouvernement ne s’en préoccupe
pas. Il y a eu aussi un grand mouvement d’aide de la part d’ONG dont les membres n’étaient
pas toujours des Dominicains. De fait, ils se sont mis à fonctionner et marchander avec les
habitants. Une fois que les déchets sont triés, les Dominicains les amènent dans des sacs en
échange d’argent. Les ONG, par après, recyclent ces déchets, mais les habitants ne trient pas
très bien et seulement 20% de la matière plastique se recycle. Ceci n’est pas encore la solution
parfaite, mais c’est un bon début (Cabral, 2019).
Loi anti-plastique
Le 1er janvier 2020, la loi sur l’interdiction du plastique à usage unique a été mise en place
dans l’Union Européenne. D’autres pays commencent à vouloir rejoindre ce projet de loi, mais
pas encore la République Dominicaine (La Libre, 2019). En effet, 60 pays dans le monde ont
déjà interdit la production de plastique à usage unique, mais toute l’Amérique Latine ne l’a
pas interdit (Cabral, 2019).
51
Nous avons choisi le statut de société à responsabilité limitée (SRL). Nous expliquons pourquoi
dans la section 4 « business plan ». En République Dominicaine, la société à responsabilité
limitée sera constituée par la création des statuts et la définition de son capital social, qui ne
peut être inférieur à 100.000 RD $. Lesdits statuts doivent être déposés au Registre du
Commerce, avec la déclaration correspondante pour l'enregistrement de la société ; le nom
de la société sera librement formé. Il doit être immédiatement ou lisiblement précédé ou suivi
des mots «Société à responsabilité limitée», ou des initiales «SRL». L’avantage d'une SRL lors
de la création d'une société à responsabilité limitée est d’être une entité juridique distincte
de ses partenaires avec différents droits et obligations. Cela permet aux partenaires d'être
protégés des responsabilités que l'entreprise acquiert, telles que les dettes. La société à
responsabilité limitée tient son origine en République Dominicaine avec la promulgation de la
loi n ° 479-08 le 11 décembre 2008.
Une société à responsabilité limitée (SRL) est un type de société commerciale dans laquelle la
responsabilité est limitée au capital apporté et, par conséquent, dans le cas où des dettes sont
contractées, il n'y a pas de réponse aux biens personnels des associés. Les actions ne sont pas
équivalentes aux actions de sociétés, car il existe des obstacles juridiques à leur transfert. De
plus, ces actions n’ont pas de caractère «valeur» et ne peuvent être représentés au moyen de
titres ou d'entrées de livres, leur transmission étant obligatoire au moyen d'un document
public qui sera inscrit au registre des partenaires. La SRL est constituée par acte public et
inscription ultérieure au registre du commerce, date à laquelle elle acquiert la personnalité
juridique. En République dominicaine, une SRL est limitée à un minimum de deux partenaires
et un maximum de 50 partenaires. Le but de la création de cette figure légale est double
(Matos Mateo & Asociados, 2020):
- Mettre fin à l'ancienne pratique nationale des «sociétés écrans», qui voulait que sept
partenaires soient tenus de former une société ;
- Régulariser les entreprises commerciales en République dominicaine.
52
Le modèle des 5 forces de PORTER a pour objectif d’encourager les créateurs d’entreprises à
adopter une démarche globale pour construire la stratégie de leur future organisation. En
effet, dans la rédaction de notre business plan, nous devrons expliciter la politique de notre
firme en termes de prix, de distribution et de communication.
- Les concurrents ;
- Les clients ;
- Les fournisseurs ;
- Les entrants potentiels ;
- Les produits de substitution.
Intensité de la concurrence
Il s’agit d’une force que toutes les organisations ressentent directement. Elle s’identifie
notamment lors d’une baisse des prix, du lancement de nouveaux produits ou encore de
campagnes marketing (Vas, 2017).
Concernant nos concurrents directs, il y en a très peu. Nous en avons identifié un, il s’agit de
l’entreprise « Green Dépôt » qui a été fondée en 2011 avec comme objectif de pouvoir
préserver et protéger l’environnement. En effet, elle vend des produits écologiques et
responsables pour la planète (produits utilisables et écoresponsables) à savoir, des assiettes
jetables et des barquettes de différentes tailles faites à partir de déchets écologiques des
palmiers, des feuilles de palme. Ces produits bénéficient de plusieurs avantages tels que :
54
Aujourd’hui, ces produits sont en vente dans deux boutiques locales (Terra Verde & Design
Local Store) situées à Saint-Domingue (Teixeira & Boulakhrif, 2019).
Concernant la concurrence indirecte, soit à l’échelle internationale, c’est l’inverse : elle est
assez forte. Voici les concurrents potentiels que nous avons identifiés (Transparency, 2018):
- EcoSave ;
- Vegware ;
- Nova Envirocom ;
- EcoPack ;
- Little Cherry Ltd. ;
- Saattvic EcoCare Products ;
- Bamblu llc ;
- Beijing Mercurius Technology Co Ltd ;
- Natural Tableware Inc. ;
- Green Home LLC ;
- Visfortec Pvt. Ltd.
Ils produisent et vendent le même type de produits que nous. Ils vendent au niveau national
et international. De plus, nous pensons qu’il existe d’autres concurrents qui sont
probablement encore plus redoutables que ceux que nous venons de citer. En effet, les
plateformes de vente en ligne du type Alibaba ou Amazon sont de redoutables rivaux. Sur leur
site, on peut voir qu’ils vendent exactement le même type de produits que nous, plus ou moins
au même prix de vente, avec les mêmes caractéristiques, en gros lots et accompagnés d’un
délai de livraison extrêmement rapide (2-3 jours). Ce type de concurrence apparait de plus en
plus avec le progrès technologique, les circonstances actuelles (COVID-19) et la tendance des
consommateurs à ne plus vouloir se déplacer pour acheter ce qu’ils veulent et patienter pour
obtenir leurs achats. Ce sont sans doute nos concurrents les plus forts. Concernant les autres
concurrents, ceux qui nous concurrencent sur le marché international, nous ne faisons pas le
poids face à eux par rapport au marché mondial de l’emballage alimentaire. Cependant, au
55
niveau local, en République Dominicaine, nous avons l’avantage sur eux par le fait que nous
sommes présents sur place et pas eux. Nous aurons un contact direct avec les consommateurs
et nous devons jouer sur cet atout.
Par ailleurs, le plastique est toujours présent dans les emballages alimentaires et la plupart
des streetfood. L’emballage plastique est considéré comme une marque de richesse chez les
habitants pauvres de la République Dominicaine. On pourrait même penser que le plastique
fait partie des habitudes de consommation chez les Dominicains. Même si nous amenons une
solution et emballage écoresponsable, ce sera un important challenge pour nous de
concurrencer et comme objectif final, de remplacer complètement les emballages en
plastique par ceux faits en bagasse, pour la consommation de repas streetfood.
Le pouvoir de négociation des clients est très élevé. En effet, il y a tellement de distributeurs
d’emballages alimentaires en République Dominicaine (voir section « estimation du prix »)
que les clients peuvent très facilement se permettre de changer de fournisseur. Il faudra donc
être très combatif au niveau des prix de notre produit, mais également sur notre stratégie
marketing. De plus, comme nous le disions juste au-dessus, il y a également quelques
substituts qui risquent probablement d’établir la même stratégie marketing que nous. Il va
falloir gérer cette concurrence afin d’être le meilleur fournisseur d’emballages alimentaires
pour les repas streetfood.
Cela peut être interprété comme un rapport de force avec l’entreprise. Il peut devenir une
menace lors du cas où les fournisseurs imposent leurs conditions au marché (Vas, 2017).
Pour pouvoir fabriquer nos emballages, nous avons besoin de récupérer la bagasse, notre
matière première, qui est un des déchets écologiques de la canne à sucre. Il y en a à profusion
56
dans ce pays. La canne à sucre est le deuxième plus gros produit agricole récolté en République
Dominicaine. Il y a 165 000 hectares de zones cultivées (Tulet, 2017). Cette bagasse, nous
devons nous la procurer chez les industries sucrières ; il y en très peu en République
Dominicaine et deux d’entre elles appartiennent à l’État. Le pouvoir de ces fournisseurs est
très élevé ; nous devrons nous adapter à leurs conditions de marché.
Nouveaux entrants
Il s’agit d’une menace puissante pour la firme. Dès qu’un nouvel entrant se positionne sur un
marché existant, cela créé souvent de gros changements sur ce marché. Cette menace est
d’autant plus intense si les barrières à l’entrée sont faibles. En effet, si c’est le cas, cela rend
l’implantation plus facile (Vas, 2017).
Nous pensons que la menace actuelle des nouveaux entrants n’est pas forte, surtout avec les
circonstances d’aujourd’hui (COVID-19). En effet, nous sommes nous-même un nouvel
entrant. Si c’est possible pour nous d’entrer, ce le sera aussi pour d’autres. Seulement, si nous
entrons, il risque de ne plus y avoir de place pour de potentiels nouveaux entrants. La menace
des nouveaux entrants n’est donc pas, mais la course à l’entrée, par rapport à ce marché,
risque d’être intense.
Il est évident que nous ne sommes pas à l’abri des nouveaux produits qui pourraient substituer
notre solution d’emballage en bagasse ; mais pour le moment, le plastique garde le monopole
du marché de l’emballage en République Dominicaine. Tant que la loi concernant l’interdiction
de la production et l’utilisation du plastique à usage unique ne sera pas mise en vigueur dans
le pays, nous émettons l’hypothèse qu’il risque d’y avoir très peu de place dans ce marché. Et
si une entreprise gagne cette course à l’entrée, il y aura très peu de place pour un nouvel
entrant voire aucune.
De plus, comme nous l’avons dit auparavant, les barrières à l’entrée du marché dominicain
sont très fortes : le système politique est relativement corrompu, il vaut ne pas être étranger
et savoir parler l’espagnol pour faire du commerce et l’accès au système d’aide juridique est
difficile. Elles rendent la pénétration du marché dominicain très compliquée (voir facteur légal
dans l’analyse Pestel).
57
Un autre point qu’il ne faut pas négliger, ce sont les ONG présentes sur place, qui sont là pour
recycler le plastique dans le but d’aider et d’améliorer l’environnement de la République
Dominicaine. Si jamais, ils désirent aider encore plus le pays et qu’ils se mettent à produire
des emballages écologiques comme nous, ils représenteront une réelle menace pour nous
(Cabral, 2019).
Produits de substitution
On retrouve ici l’ensemble de toutes les offres possibles qui peuvent rencontrer également
les besoins du consommateur. Cette force sera forte si le coût de transfert sera facilement
supportable pour le consommateur pour passer au substitut (Vas, 2017).
Notre produit est un produit de substitution par rapport aux emballages faits en plastique
destinés aux repas streetfood en République Dominicaine. Le coût de transfert pour acheter
notre produit est faible. En effet, notre produit est moins cher que celui fait en plastique (voir
section 4). Cependant, il existe toujours des substituts. Voici une entreprise dominicaine qui
pourrait menacer fortement notre organisation avec ses substituts.
Un autre substitut que nous avons identifié s’appelle les plastiques oxo-
dégradables/bioplastiques. Il s’agit de plastiques qui sont faits de polymères conçus à partir
de pétrole. Ils sont constitués de sels métalliques (des additifs) qui accélèrent les phases de
fragmentation du plastique, c’est-à-dire leur dégradation. Le prix du pétrole ne va jamais
cesser d’augmenter, vu que la demande dépasse l’offre (épuisement des sources), donc la
production de bioplastiques peut encore gagner du terrain et améliorer son efficacité, mais
cela coûtera très cher. Ce produit peut être utilisé pour les emballages alimentaires, mais son
pouvoir de substitution est faible car son coût est élevé par rapport à notre produit. La menace
de ce substitut n’est donc pas forte (Teixeira & Boulakhrif, 2019).
58
L’analyse SWOT est un autre outil d’analyse stratégique de l’entreprise. Il permet d’obtenir
une vision synthétique d’une situation en présentant les forces (Strengths), les faiblesses
(Weaknesses), les opportunités (Opportunities) et les menaces (Threats) potentielles de notre
projet. L’intérêt de cette matrice est qu’il permet de rassembler et de lier les analyses internes
et externes avec les environnements macro et micro de l’entreprise. Cette analyse permet
d’évaluer la pertinence d’une stratégie future (Vas, 2017).
59
FORCES FAIBLESSES
Présence d’ONG
OPPORTUNITES MENACES
Progrès technologique
60
L’axe interne
4.5.3.1. Forces
Il s’agit des points positifs internes à l’entreprise qui lui fournissent un avantage durable dans
le temps (ex : les produits à forte valeur ajoutée) (Vas, 2017).
Notre matière première est la bagasse. Elle est peu coûteuse, il s’agit d’un résidu fibreux de la
canne à sucre, soit un déchet écologique. La matière première de notre produit lui apporte
une valeur ajoutée, celle d’être issue d’un produit de l’environnement, la canne à sucre. De
plus, trouver de la canne à sucre en République Dominicaine ne représentera pas un problème
puisqu’il y en a à profusion dans le pays. Aussi, le produit est biodégradable, recyclable et
réutilisable (sous forme d’engrais). Ceci correspond à une valeur ajoutée pour le
consommateur puisque le produit impacte positivement son environnement et par
conséquent, le consommateur également indirectement. Si c’est bon pour l’environnement
dans lequel évolue le consommateur, c’est forcément bon pour lui aussi.
Il ne nous faut pas plusieurs millions pour démarrer le projet (+/- 250.000 euros). Nos
machines ne sont pas nombreuses, elles sont peu coûteuses et peuvent faire toute la
production sans avoir beaucoup d’aide humaine. En effet, nous n’avons besoin que de
quelques hommes pour empiler les boites après qu’elles aient été produites, ainsi qu’un seul
commercial pour effectuer les démarches marketings nécessaires.
nous. Cela nous permettra d’être proches du client, d’avoir de bonnes relations avec lui,
d’avoir un service après-vente très rapide en termes d’intervention ; nous pourrons
également plus vite observer si les tendances de notre marché changent ou si les préférences
de nos clients changent et aussi plus vite anticiper et adapter notre stratégie à ces
changements s’il y en a.
Nous disposerons d’une équipe présente en Belgique pour nous aider à mener à bien ce
projet. De plus, cette équipe est composée de différents profils (juristes, ingénieurs, bio-
ingénieurs et économistes) ayant une certaine expérience professionnelle déjà acquise (ils ont
minimum 30 ans). Ceci nous sera fortement utile lorsque nous ferons face à certaines
situations qui nous dépassent.
De nombreuses ONG sont présentes là-bas pour lutter contre le même problème
environnemental que nous. Il sera fortement possible de mettre en place des partenariats.
4.5.3.1. Faiblesses
Il s’agit des points négatifs internes à l’entreprise avec une marge d’amélioration substantielle
(ex : absence de notoriété en dehors de la Belgique) (Vas, 2017).
La nouvelle tendance à valoriser économiquement les déchets écologiques est positif pour
notre produit. En effet, pour le moment, la bagasse n’est pas valorisée économiquement dans
le pays. Cependant, si cette tendance s’accentue, cela ne pourrait pas jouer en notre faveur
car le prix des déchets écologiques pourrait augmenter ce qui augmenterait le coût de notre
matière première.
Nous ne sommes jamais allés en République Dominicaine, nous ne connaissons pas le pays ni
les gens. Nous n’avons aucun réseau ni de contacts de confiance là-bas. Ceci n’est pas conseillé
lorsque l’on veut lancer un business en tant qu’investisseurs étrangers. De plus, nous ferons
face à certaines barrières lors de la pénétration du marché dominicain. En effet, nous ne
parlons pas la langue espagnole et nous serons probablement considérés, par les Dominicains,
comme des étrangers venant tenter de s’enrichir dans leur pays. Mais aussi, nous devrons
faire de grandes démarches marketing pour faire connaitre notre produit car les habitants de
62
la République Dominicaine ne savent pas tous qu’il est possible de faire des emballages
alimentaires avec des déchets écologiques.
En outre, et il est important de le souligner, nous ne sommes que deux étudiants venant de
sortir des études. Nous n’avons aucune expérience professionnelle. Ce sera notre première
expérience.
L’axe externe
Il permet d’offrir une vue claire des éléments qui pourraient avoir un impact sur l’organisation.
Ils peuvent être négatifs ou positifs.
4.5.3.1. Opportunités
Il s’agit des facteurs extérieurs ou encore de certaines situations dont la firme pourrait tirer
parti (ex : l’ouverture d’un nouveau marché à l’étranger) (Vas, 2017).
La croissance économique du pays est constante et les indicateurs économiques sont stables.
Notre activité dépend et touche les deux secteurs économiques les plus développés du pays
(agriculture et tourisme). À eux deux, ils représentent près de 30 % du PIB. De plus, les
investissements continuent à se faire dans l’agriculture et le tourisme et cela attirent
principalement les investisseurs étrangers ainsi que les touristes. En effet, le nombre de
touristes augmente chaque année depuis 5-10 ans et cela va continuer. Cette croissance
économique provoque une augmentation du PIB/habitant. D’ailleurs, l’indice de
développement humain est en hausse, il est de 74% (DB-City, 2019). Le pays va encore se
développer, notamment dans ses activités touristiques et agricoles. Toutes ces informations
sont positives pour le déroulement de notre projet. Il y a également un grand potentiel
d’imports/exports en République Dominicaine, grâce à sa situation géographique, dans le cas
où on développerait notre organisation à l’échelle internationale dans les années à venir.
Aussi, la fiscalité est beaucoup moins forte qu’en Belgique (27% pour les sociétés et 15% à
20% pour les travailleurs). Cela nous permettra de ne pas payer trop d’impôts. En début de
lancement de notre projet, nos charges fiscales ne seront donc pas trop élevées. Ce qui nous
permettra d’injecter une plus grosse partie du bénéfice l’année suivante. Nous n’aurions pas
pu faire cela en Belgique car nous aurions été taxés plus fortement.
63
Les habitudes alimentaires des Dominicains sont différentes des nôtres. Ils ne partagent pas
la culture du repas familial à table, à la maison. De fait, ils consomment presque
quotidiennement des repas streetfood, c’est dans leur mode de vie, même si les jeunes
consomment quand même plus fréquemment des repas composés de nourriture de rue que
les vieux. D’ailleurs, la majorité de la population est jeune (60% ont entre 15 et 60 ans) ; ce
sont également et principalement les jeunes qui travaillent dans l’horeca (Organisation
International du Travail (OIT) - observations, 2010), et la moitié de la population totale vit dans
la province de la capitale (environ 4.500.000 habitants sur les 11.000.000). Le marché du
travail fonctionne bien en République Dominicaine. Cependant, il y a encore beaucoup de
personnes qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté (30%) ; mais les pauvres consomment
aussi des repas streetfood car c’est bon marché (+/- 5 euros(Routard, 2018b)) et aussi parce
que l’accès à la nourriture saine est difficile (Barreto Directeur régional Amérique Latine &
Vigil Directeur de pays, 2019).
Le niveau d’éducation chez les jeunes est faible. Cependant, ce faible niveau d’éducation est
souvent lié au niveau de pauvreté des personnes. Dans le film, Isla de Plastico, on voit que des
jeunes enfants, âgés de 8 à 14 ans en moyenne, arrêtent l’école pour ramasser des déchets
dans le but de les donner aux ONG qui les recyclent afin d’avoir en retour un peu d’argent
pour manger. Quand ces jeunes vieillissent, ils continuent de ramasser les déchets et
de « gagner leur vie » grâce à cela. Seulement, lors des interviews du film, on peut voir leur
dégoût par rapport à cette situation environnementale que connait la République
Dominicaine, causée par le plastique. Nous pensons fortement que ces personnes seront
ravies de consommer notre produit en sachant qu’il leur évitera de ramasser des déchets, leur
donnera de meilleures conditions de vie et aidera leur environnement.
On voit que le gouvernement veut aussi devenir un acteur de ce changement comme par
exemple en votant l’interdiction des pailles, tasses et assiettes en plastique à usage unique
par des matériaux réutilisables. Depuis 2020, une loi mondiale concernant l’interdiction du
plastique à usage unique a été mise en place. Plus de 60 pays ont arrêté de produire ce type
de plastique. Il faut savoir que 8 millions de tonnes de PET se déversent chaque année dans
les océans et que d’ici 2050, le nombre de déchets plastiques dépassera celui des poissons
(Cabral, 2019). De plus, la conscience environnementale s’accroît dans le monde. Les
tendances écologiques apparaissent de plus en plus dans le monde, surtout dans le marché
de l’emballage. Ces tendances ne sont que positives pour nous. Les consommateurs voudront
consommer des produits écologiques dorénavant.
4.5.3.1. Menaces
Il s’agit du regroupement des problèmes, des obstacles, ou encore des blocages extérieurs
possibles qui pourraient nuire au développement de notre projet (ex : augmentation du taux
de change de l’euro par rapport au pesos) (Vas, 2017).
effet, comme vu dans le film Isla de Plastico, les autorités n’hésitent pas à faire comprendre
au peuple que ce sont eux qui détiennent le pouvoir et qu’il ne vaut mieux pas les contrarier.
Nous faisons ici référence aux habitants qui ont tenté de faire des décharges improvisées dans
le sol dans le but de centraliser les déchets en un seul endroit pour pouvoir mieux les ramasser
et donc mieux les recycler (nous montrons ici aussi que la gestion des déchets n’est pas prise
en charge par l’État). Certaines décharges ne plaisaient pas aux autorités, à cause de multiples
raisons que nous ne connaissons pas, et ils n’ont pas hésité à le faire comprendre aux
habitants. En effet, plusieurs décharges ont été victimes d’incendies criminels qui ont libéré
des tonnes de gaz polluants, issus des déchets, dans le pays contaminant ainsi les plus pauvres
vivant près de ces décharges (Cabral, 2019). Et ceci n’est qu’un seul exemple ; il y en d’autres
que nous avons vu dans le reportage. Ce sont certains membres de l’État qui détiennent le
pouvoir et ceci pourrait nous causer des problèmes concernant la mise en place de notre
projet. Si nous sommes victimes de ce genre d’évènements, nous pensons que nous risquons
de perdre nos investissements et investisseurs. Ceci pourrait détruire notre projet.
D’ailleurs, la loi contre la production de plastiques à usage unique n’est toujours pas passée
dans le pays (Solid Waste Law proposée depuis 2013 au gouvernement, mais elle n’est
toujours pas mise en œuvre en 2020), à cause du système politique qui est défaillant, mais
surtout corrompu. Les chefs du pays font tout pour la ralentir afin de s’enrichir autant que
possible grâce au plastique et la demande de plastique ne cesse d’augmenter. Nous émettons
l’hypothèse qu’il y ait carrément un modèle économique qui se soit construit autour du
plastique. Les riches (grâce à la vente) et les pauvres (grâce au ramassage) gagnent de l’argent
avec le plastique. Ce sera un réel défi pour nous de changer ce modèle.
La menace des substituts au niveau local est faible ; il y en a très peu (emballages faits à partir
de feuilles de palmiers, plastique biodégradable et oxodégradable). La menace des nouveaux
entrants est relativement faible aussi. Cependant, le jour où la production de plastique sera
interdite en République Dominicaine, ces menaces risquent de grandir fortement. L’intensité
de la concurrence directe est donc faible également, cela va de soi. Cependant, nous
ressentons une intensité de concurrence indirecte très élevée. A l’international, des
entreprises proposent déjà notre produit ; il y a beaucoup de concurrents. De plus, les
plateformes de vente en ligne comme Alibaba peuvent nous devancer en termes de rapidité
de livraison, mais aussi et probablement sur le prix. Ce n’est pas d’ailleurs un hasard si le
66
pouvoir de négociation des clients est très élevé : ils peuvent très facilement changer de
fournisseur. De plus, la bagasse, notre matière première, est un déchet de la canne à sucre
que les industries sucrières détiennent après qu’elles aient retiré le sucre dans leur processus
de fabrication. Il n’y en a que quatre dans le pays. Leur pouvoir de négociation est donc très
élevé. De plus, deux de ces quatre industries appartiennent à l’État. Au vu du niveau de
corruption du pays, nous nous doutons qu’il ne sera pas facile pour nous de nous procurer de
la bagasse. Nous devrons donc accepter les conditions de marché de nos fournisseurs, ce qui
rend leur pouvoir de négociation très élevé.
La République dominicaine connait de gros risques naturels comme des séismes, ouragans ou
encore des tsunamis. Il s’agit d’une menace réelle pour notre organisation. En effet, cela
pourrait entrainer une destruction de nos ressources primaires et par conséquent,
l’interruption de notre chaine d’approvisionnement, mais également la destruction des
installations mises en place et de notre atelier de travail. De plus, la République dominicaine
présente de graves défaillances en termes d’infrastructures électriques et sanitaires, ce qui
peut mettre à mal notre projet initial. En effet, la production d’emballage en bagasse dépend
de l’énergie et l’eau, deux ressources primordiales pour sa fabrication. Par conséquent,
l’indisponibilité de ces ressources impactera directement la productivité de notre entreprise,
et entrainera des couts supplémentaires qui se reporteront dans nos prix de vente.
causerait une diminution des bénéfices de notre projet. Il faudra donc rester vigilant si le cas
d’une désinflation se présente.
Tous les vendeurs ambulants n’utilisent ni ne connaissent notre produit. D’ailleurs, le niveau
d’hygiène de certains vendeurs n’est pas aux normes. Il faudra faire assez de démarches
marketing pour qu’un maximum de vendeurs ambulants utilisent notre produit.
Une dernière menace, et celle-ci concerne toute la planète actuellement, est celle du virus
COVID-19. En effet, tant que le virus circule toujours dans le monde et que la vie sociale et
économique n’ont pas repris leur cours d’avant, il ne serait pas intelligent de partir en
République Dominicaine pour y démarrer un business cette année.
Après cette analyse et en fonction du marché, mais également de nos concurrents, nous
parviendrons à nous positionner sur ce marché, à déterminer notre stratégie d’entreprise et
enfin, de rivaliser contre les stratégies de nos concurrents en se différenciant de ceux-ci par
notre avantage concurrentiel (Lambin & De Moerloose, 2016). De plus, cette analyse, notre
permettra de montrer à nos investisseurs potentiels, notre expertise de l’activité et de
l’environnement dans lequel notre organisation va grandir.
68
5. Business Plan
Dans cette section, nous allons présenter les différentes phases nécessaires à la mise en place
de notre unité de production décrite dans la partie 2 en tenant compte des éléments mis en
évidence dans la partie 3 à savoir, l’étude de marché. L’objectif est de proposer un business
plan sur cinq ans réalisable et viable économiquement.
5.1. Introduction
Les premières questions à se poser lors de l’élaboration d’un business plan sont « Pourquoi y
a-t-il une opportunité ? ». Et « Pourquoi nous ? » (Gailly, 2010). La réponse à la première
question réside dans l’analyse du marché (partie 3). Il y a une opportunité car :
- Les Dominicains ont des habitudes de consommation qui intègrent notre produit (se
nourrir grâce aux « streetfoods ») ;
- La situation environnementale négative du pays, liée à l’utilisation du plastique, et
notamment des emballages en styromousse, est devenue critique et affecte fortement
une grande partie de la population ;
- La loi dominicaine contre l’utilisation du plastique à usage unique devrait passer dans
les années à venir ;
- La matière première à savoir, la bagasse, reste abondante et peu valorisée.
Quant à la deuxième question « Pourquoi nous ? », la réponse est plus nuancée. D’une part,
grâce à notre environnement universitaire, nous avons la possibilité d’avoir de nombreuses
ressources humaines avec de nombreuses compétences. Nous avons également la possibilité
de rentrer en contact avec d’autres organisations, telles que des centres de recherche ou des
ONG. Cet environnement permet à notre équipe de s’entourer des bonnes personnes pour
s’assurer de la pertinence de notre projet ainsi que pour le faire évoluer dans le bon sens.
D’autre part, nous ne sommes pas sur place, nous ne sommes pas familiers avec le marché
dominicain. Cette distance avec le marché que nous visons doit être prise en compte. Selon
notre opinion, nous devrions nous entourer de Dominicains ayant les connaissances et les
compétences requises pour lancer notre projet.
69
Ensuite, nous devons identifier clairement ce que nous voulons réellement faire, quelle valeur
allons-nous créer (Gailly, 2010) ? Cette question se rapporte à la partie 2 de ce document.
Pour rappel, notre objectif est de remplacer, sur le marché de la nourriture de rue en
République Dominicaine, les emballages en styromousse par des emballages faits à partir de
bagasse. Nous mettrons donc en place un procédé industriel de valorisation de la bagasse
pour en faire des emballages. Ce procédé industriel, s’intègre dans une supply chain décrite
précédemment.
Les deux autres points essentiels pour l’établissement d’un business plan d’après Benoît
Gailly, « Who ? » et « How Much ? », seront abordés tous au long du développement du
projet que nous proposons ci-dessous (Gailly, 2010). Cependant, nous pouvons d’ores et déjà
partiellement répondre à la question « Who » en identifiant le pouvoir décisionnel du projet.
Selon nous il doit rester entre les mains de l’équipe initiatrice représentée par madame De
Keyser, Directrice de la Louvain School of Management.
- S’entourer d’un conseil local ayant une antenne locale connaissant la culture et les
règles juridiques locales ;
- Créer l’entreprise juridiquement ;
- Trouver des investisseurs pour le projet ;
- Inclure une personne locale dans le démarrage ;
- Tester le marché sur le terrain.
Étant donné la nature du projet et l’ampleur espérée, deux choix de statut s’offrent à nous à
savoir, l’organisation sans but lucratif ou la société à responsabilité limitée. Ceci sera confirmé
par le conseil local.
70
Comme dans la plupart des pays, la République Dominicaine offre la possibilité de créer une
entité légale sans but lucratif. Les activités lucratives et le commerce ne sont pas interdits pour
ce type d’entité non-lucrative. La nuance réside dans le fait que les bénéfices sont
obligatoirement réinjectés dans l’organisation et non distribués sous forme de dividendes
pour enrichir ses membres (Morillo Suriel, n.d.). Pour créer une association à but non lucratif
en République Dominicaine les conditions suivantes doivent être réunies :
Le gouvernement dominicain encourage la création des entités non-lucratives dès lors qu’elles
apportent une contribution positive à la société. Des fonds publics peuvent être accordés pour
l’aide au lancement des activités de ces organisations (Morillo Suriel, n.d.).
La SRL est le statut d’entreprise le plus courant en République Dominicaine. Il est utilisé par
les entreprises familiales ou de petites tailles. Par sa nature, la SRL n’engage pas la
responsabilité personnelle des associés. De plus, il n’y a aucune interdiction juridique pour la
création de ce type de société par des étrangers (Guzmán Ariza, 2015). Les conditions de
création sont les suivantes :
71
Dans le cadre de ce business plan, nous avons choisi le statut SRL. Notre marché visé est
prometteur, aussi bien en République Dominicaine qu’à l’international. Le statut SRL nous
octroie plus de flexibilité pour la gestion de nos bénéfices financiers et fiscaux, et pour attirer
des investisseurs (Guzmán Ariza, 2015).
Afin de lancer notre projet, il nous est nécessaire de trouver des investisseurs. Tout d’abord,
il est important de définir le genre de projet que nous souhaiterions réaliser. Il s’agit d’une
innovation sociale. La Commission Européenne en donne une définition : « une innovation
sociale correspond au développement de nouvelles idées, de services ou encore de modèles
avec pour objectif de mieux s’adresser aux problèmes sociaux. Ce type d’innovation rassemble
des acteurs privés et publics, en incluant également la société civile, dans le but d’améliorer
les services sociaux ». Il existe différents types de fonds et d’investisseurs pour une innovation
sociale :
- Impact investment ;
- Socially responsible investment ;
- Philanthropic impact investment;
72
- Crowdfunding ;
- Patronage ;
- Public investment.
Nous pensons que ce type d’investissement colle bien avec le cas des emballages faits en
bagasse. En effet, le projet aura un impact social. Il mènera à une réduction importante du
nombre de déchets plastiques en République Dominicaine. Ceci aura donc un impact positif
sur l’environnement du pays ainsi que des externalités positives sur la population
dominicaine. Cet investissement est donné par le « Global Innovation Fund ». Il peut être
attribué à des compagnies voulant faire du profit ou non.
- Le projet doit améliorer les vies de ceux qui sont en-dessous du salaire journalier de
5$ ;
- Le projet doit être une innovation ; il doit s’attaquer à un défi de développement
important ;
- L’impact positif sur la société humaine doit pouvoir être évalué et grand ;
- Le projet doit avoir un potentiel de développement (ex : pilot project, en 12 mois, il
faut toucher 1000 personnes et dans le long terme, des millions) ;
- Le projet doit avoir une équipe très compétente et performante (ils doivent avoir une
connaissance élevée sur le sujet) ;
- L’équipe du projet doit être présente sur place.
73
Pour trouver du financement, nous pouvons toujours nous endetter au près des banques.
Voici une banque qui serait susceptible de bien vouloir investir dans notre projet. Il s’agit de
l’Inter-America Development Bank (IADB). Elle soutient financièrement les pays qui veulent
réduire la pauvreté et les inégalités tout en restant durables et compatibles avec leur
environnement. Un de leurs programmes serait susceptible de bien vouloir investir dans notre
projet. Il s’agit du Multilateral Investment Fund (MIF). Il finance les petits projets qui
promeuvent le développement innovant du secteur privé et renforcent les petites entreprises.
Si nous choisissons l’investissement public, nous suggérons les deux sources de financement
suivantes :
- Plan Estrat.gico de Distrito Nacional : promeut les entrepreneurs sociaux dans chaque
district de la RD ;
- European Investment Bank (EIB) : fond provenant d’une organisation publique
étrangère (ACP Investment Facility).
Afin de tester le marché, nous voulons, dans un premier temps, importer en gros des
emballages en bagasse depuis l’étranger et puis, les vendre directement à des grossistes du
secteur de la nourriture et du packaging qui s’assureront du stockage et de la distribution
comme dans notre modèle cible décrit auparavant. Notre premier objectif est donc de trouver
des clients pour ces distributeurs.
Selon le rapport du Ministère du Travail « Niveles Salariales de las Actividades », les cadres
des petites entreprises coûtent 950€/mois à l’entreprise (Ortiz, 2010). Il/elle aura comme
missions principales :
- Démarcher un maximum de clients finaux dans une zone géographique précise, en
présentant le produit et ses avantages ;
74
Nous devons ensuite trouver les fournisseurs d’emballages adéquats. L’entreprise chinoise,
Oolimapack, propose des lots de 30.000 pièces pour lesquels le prix à l’unité est de 0,025€
(Oolimapack, n.d.). Ce prix est, selon nos recherches, le plus bas dû à la taille de lot.
Pour la mise en place du projet, nous estimons que notre demande évoluera, grâce à l’activité
commerciale de notre gestionnaire et des distributeurs, de façon exponentielle. Le premier
quadrimestre sera uniquement consacré aux démarchages. La commande minimum est de
30.000 unités. Il faut donc trouver assez de clients pour pouvoir passer la première
commande. Les ventes commenceront au Q2 de 2021 lorsqu’on pourra s’assurer d’écouler
notre première commande. Pour rappel, nous supposons que les propriétaires de streetfood
vendent en moyenne 131 repas par jour. Il suffit donc de 3 ou 4 clients finaux qui utilisent nos
produits pendant 3 mois pour atteindre les objectifs du Q2.
Pour les ventes du Q3 et Q4, la logique est la même, les clients du quadrimestre précédent
recommandent. Nous posons l’hypothèse que nous aurons plus 150% de nouveaux clients.
Cette croissance sera due à l’augmentation de performance de notre gestionnaire et à une
augmentation de notoriété de notre produit.
Les coûts variables sont les coûts d’achat de notre marchandise. Ce coût est de 0,025€/la pièce
auquel nous rajoutons 0,015€/pièce pour les frais de port. Ils dépendront de la croissance de
notre activité.
75
Lors de la première phase, nous n’avons qu’un seul coût fixe, le salaire de notre gestionnaire.
Il s’élève à 950€/mois, ce qui revient à 11.400€ pour l’année.
Le capital social minimum à investir est de 1500€. De plus, il faut compter les frais
d’enregistrement et l’impôt à la création d’entreprise qui est de 1% du capital social. Nous
supposons donc un total de 2000€.
Ne pouvant pas garantir l’accès à des fonds d’investissement sociaux, nous émettons
l’hypothèse que nous aurons contracté un prêt bancaire remboursable sur 5 ans avec un taux
d’intérêt annuel de 3,5% (Country Economy, 2020). Le montant du prêt s’élève à 10.000€.
Nous devons rembourser 2000€ par an.
Afin de ne pas changer de prix lors des différentes phases, les emballages seront vendus aux
distributeurs au prix déterminé dans notre évaluation du prix de vente, soit 0,066€ TVAC.
En plus des taxes salariales, déjà incluses dans le coût de notre gestionnaire, nous serons taxés
sur nos bénéfices à hauteur de 27%. Nous devrons également verser la TVA de 18% sur chaque
produit vendu et déduire la TVA payée sur notre marchandise qui est également de 18%.
76
Lors de la deuxième année, en 2022, nous voulons atteindre deux objectifs. Le premier est de
vendre sur les trois derniers mois autant de pièces que nous pourrons en produire, avec l’unité
de production présentée en partie 2, sur la même durée de temps, c’est-à-dire 930.000 pièces.
Nous devons donc continuer à augmenter nos ventes en trouvant de nouveaux clients.
Rappelons qu’en moyenne, nos clients cibles vendent environ 130 repas par jour. Pour
atteindre cet objectif, nous devons avoir une petite centaine de clients finaux fidèles.
Le deuxième objectif est la mise en place de l’unité de production. Tout d’abord, il faudra
trouver de nouveaux investisseurs (voir section 5.2.) afin de financer l’achat d’un terrain, la
construction d’un bâtiment et l’installation des machines. À ce stade du projet, nous serons
capables d’évaluer le marché grâce à l’année 1, et nous servir de nos résultats pour convaincre
les investisseurs. Les informations concernant les investissements nécessaires se trouvent
dans la partie 2, le montant s’élève à 415.000€. Ensuite, notre gestionnaire sera en charge
d’accompagner le projet pour que l’unité de production soit opérationnelle au début de
l’année 2023 au sein de la supply chain décrite à la section 2.4.
77
Nous avons estimé une croissance de 50% par quart d’année concernant les ventes. Cette
croissance, bien moins élevée que la précédente, s’explique par les nombreuses nouvelles
tâches que notre gestionnaire devra accomplir : gestion du projet, suivi de clients de l’année
précédente et recherche de financements. Elle s’explique aussi par le fait que le marché
adressable est énorme. Pour le type de produits que nous vendons, même si cette croissance
semble immense, nous pensons qu’il est possible d’obtenir ce genre de croissance.
Les charges financières sont bien plus élevées à cause des nouveaux emprunts de 415.000€,
comme pour le quart d’année précédent, nous nous sommes basés sur le taux d’intérêts
bancaire moyen de la République Dominicaine (3,5%) et nous avons étalé le remboursement
sur 10 ans.
production et le coût de production est de 0,046€/pièce. Les coûts fixes restent inchangés et
représentent le salaire de notre gestionnaire.
Selon nos prévisions, la demande estimée pour le dernier quart de l’année 2022 est de
949.219 pièces. Nous souhaitons garder cette demande stable dans un premier temps car elle
peut être satisfaite par notre unité de production sur la même période de temps.
Les charges financières restent inchangées par rapport à l’année 2. Elles comprennent le
remboursement du premier prêt de 10.000,00€ plus les intérêts, soit 2.350,00€, et le
remboursement du deuxième emprunt plus les intérêts, soit 42.952,50€.
Pour calculer la TVA due au gouvernement dominicain, nous avons soustrait la TVA que nous
payons sur les matières premières et l’énergie utilisée, ce qui représente par pièce 18% de
0,0039€, à la TVA que nous percevons lors de la vente de nos produits aux distributeurs, soit
0,01€ par pièce.
Le tableau ci-dessous, est une prévision des trois premières années qui suivent le lancement
de l’unité de production. Notre principal frein à notre croissance est notre capacité de
production. Néanmoins, grâce aux résultats, nous avons la possibilité de réinvestir pour
augmenter cette capacité afin de s’étendre davantage sur le marché dominicain et atteindre
notre objectif qui est de remplacer les emballages en styromousse par nos emballages en
bagasse biodégradables.
6. Conclusion
Ce travail présente une étude de faisabilité économique concernant la création d’une chaîne
de production d’emballages en bagasse en République Dominicaine. Ces emballages en
bagasse représentent une solution écologique de substitution aux emballages en
styromousse, plastiques à usage unique, qui sont responsables de diverses pollutions dans ce
pays.
Nous avons ensuite identifié la supply chain dans laquelle nous intégrons notre chaine de
production. En amont, nous avons deux acteurs : les producteurs de canne à sucre et les usines
à sucre. Les producteurs de cannes à sucre vendent leurs cannes au poids aux usines qui en
extraient le sucre. La bagasse est le résidu de cette extraction. Actuellement, en République
Dominicaine, la bagasse est très peu valorisée. En général, elle est convertie en énergie
électrique lors de sa combustion ce qui permet de garder les réacteurs des usines à
température ambiante. En tenant compte de cette valorisation, le ministère de l’agriculture
français a estimé le prix de la bagasse à 14,5€ la tonne. Notre coût de revient est corrélé à ce
prix. En instaurant de nouvelles techniques de valorisation, il risque d’augmenter. Pour
l’instant, nous pouvons profiter de cette faible valorisation.
80
En aval, nous avons en premier plan, les distributeurs suivis de nos clients finaux, les vendeurs
de streetfood. La réussite de notre projet dépend de la demande des clients finaux. En tenant
compte des habitudes alimentaires des Dominicains, de la fréquentation touristique du pays
et des informations concernant la densité de commerçants « streetfood », nous avons estimé
dans notre étude de marché que la demande journalière des emballages comme le nôtre
serait de 223.223 pièces, répartie chez 1.700 commerçants. Nous remarquons que la
demande estimée est considérablement supérieure à notre capacité de production. Ceci nous
permet de réduire les risques de surproduction et d’envisager de nouveaux investissements
pour augmenter cette capacité ultérieurement.
Les commerçants achèteront nos produits aux distributeurs à 0,10€ la pièce, soit le même prix
que les substituts en styromousse. Notre avantage concurrentiel face aux producteurs
d’emballages en styromousse ne réside donc pas dans le prix, attribut déterminant pour les
commerçants, mais bien dans le fait que nos emballages sont produits localement avec des
matières premières naturelles et renouvelables. Ces caractéristiques nous permettent de
répondre à plusieurs besoins/tendances identifiés dans notre étude de marché, qui
s’affirment en République Dominicaine ainsi que partout dans le monde. Elles apportent
également une solution au problème environnemental, causé par le plastique, que connait le
pays des Dominicains.
Le prix de 0,10€ la pièce comprend la TVA de 18%, la marge des distributeurs, nos coûts de
production et notre marge. Nous vendons nos produits à 0,056€/pièce HTVA aux
distributeurs. Pour rappel notre coût de revient est de 0,0446€/pièce. Nous réalisons donc
une marge de 24,5%. Ce taux de marge est dans la moyenne de ceux réalisés par l’industrie
de l’emballage français, soit 24,3% (Sessi, 2008). Présenter un taux de marge comme celui-là
attire davantage de potentiels investisseurs. Ceci nous permettrait d’accélérer le processus de
lancement (présenté dans le business plan) de notre entreprise pour atteindre plus
rapidement notre objectif final : substituer les emballages en styromousse avec des
emballages en bagasse dans toute la République Dominicaine. Pour cette raison, nous voulons
garder ce taux de marge élevé.
81
Avant d’établir notre business plan, nous avons réalisé une étude de marché. Celle-ci met en
évidence nos forces, nos faiblesses, les opportunités et les menaces de notre projet. Il en
ressort que nous possédons les forces nécessaires pour lancer correctement le projet. Nos
faiblesses ne sont pas nombreuses et peuvent être très facilement améliorées. Par exemple,
se construire un réseau pour lancer un projet dans un pays tel que la République Dominicaine
est indispensable quand on connait les difficultés pour pénétrer le marché dominicain.
Seulement, lorsque nous serons présents localement, nous créerons directement notre
réseau et cette faiblesse n’en sera plus une.
Après avoir réalisé notre analyse SWOT, nous nous sommes aperçus qu’il y avait énormément
d’opportunités pour ce projet, ce qui est fortement rassurant et positif pour nous. Cependant,
et même si elles ne sont pas nombreuses, les menaces auxquelles nous devrons faire face sont
extrêmement fortes. En effet, certaines mesures politiques comme la décision de ne pas
encore interdire la production et l’utilisation du plastique à usage unique sont fortement
néfastes à notre projet. De plus, tant que le système politique sera défaillant et corrompu, il
nous sera relativement difficile de démarrer notre entreprise. Ces éléments nous dépassent,
s’il n’y a pas de changement concernant la corruption et le système politique du pays, il nous
sera difficile d’atteindre nos objectifs.
La dernière partie de ce travail a été l’élaboration d’un business plan sur 5 ans. Ce business
plan comporte trois phases. La première « le projet-pilote » consiste à créer l’entreprise
juridiquement, trouver des investisseurs en présentant le projet et tester le marché en
important des emballages en bagasse. Nous avons construit un scénario pessimiste dans le
sens où les seuls investisseurs qui acceptent de financer notre projet sont les banques
dominicaines dont le taux d’intérêt est de 3,5% par an. Nous considérons qu’en pratique, nous
pourrions trouver d’autres moyens de financement grâce à la finalité positive de notre projet
et à notre taux de marge attractif. La deuxième phase « mise en place du projet » consiste à
augmenter nos parts de marché jusqu’à atteindre l’équivalent de notre capacité de
production (6,5%) et à la conception de l’unité de production. Elle requiert d’importants
investissements. La dernière phase est « le lancement de l’unité de production ». De
nombreux challenges y seront liés pour mettre en place notre procédé industriel théorique en
pratique. Selon notre business plan, à partir de la quatrième année, nous dégagerons nos
premiers bénéfices de 8.073,34€. En accumulant ces bénéfices, nous pourrons envisager
82
d’agrandir notre unité de production afin de substituer aux emballages en styromousse dans
toute la République Dominicaine, mais également de réduire considérablement l’impact
environnemental de ce secteur.
83
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(Vas, 2017)
100
Tourisme Ciment
7.6%
Transformation
agroalimentaire
Annexe 10 :
(Cepalstat, 2020)
Annexe 11 :
(Statista, 2016)
105
Annexe 12 :
- Terre de déchets :
o Pas assez/pas de poubelles du tout dans les rues.
o Les déchets finissent dans la mer car les habitants les placent dans des
décharges, près des cours d’eau, et lorsqu’il y a des précipitations, l’eau monte
et emporte tous les détritus qui finissent dans la mer, au bord des plages.
o Ils impactent la santé des habitants -> contamination.
o Improvisation de décharges
o Etat a peu d’argent, il préfère l’utiliser pour développer le tourisme que pour
régler les problèmes environnementaux du pays.
- Minuo Tavarez Mirabal : Présidente de l’opinion démocratique (ex-députée)
o Les problèmes de l’environnement sont régulés par la Constitution :
§ Sectoral laws
§ 1 responsable par loi par domaine
• Water law
• Sewage water law
• Solide waste law
• Protected areas law (seule loi approuvée et mise en place par le
gouvernement en 2018)
o La Commission de l’environnement renvoie la responsabilité au pouvoir
exécutif quand on parle de problèmes environnementaux.
o C’est le pouvoir exécutif qui met le plus de pression pour la Solid waste law
m’aient pas de mesures restrictives qui devraient diminuer la production de
solid waste (plastique).
o Le styrofoam est interdit aux 4 coins du monde sauf en RD, il est produit en
toute impunité.
- Dona Marcia : recycleuse de l’association & Don José : Président de l’association des
recycleurs traditionnels de Rafey
o Elle recyclait mal.
o Elle avait une grande place de décharge, mais elle a tout perdu dans un
incendie car on ne peut pas faire de décharge derrière les entreprises.
o Les plongeurs travaillent la nuit de peur d’être tués par les gardes de sécurité
de la mairie d’Abel Martinez. Il les empêchent de recycler.
- Habitant de Haïti
o Il ne faut pas arrêter le plastique, il faut trouver une façon de le recycler. Pour
la plupart des déchets présents en Haïti, ils viennent de la RD.
o Haïti a interdit le styrofoam et les sacs de plastique en 2013.
112
o Quelle est la durée de vie d’une décharge comme celle de Las Placetas ? Entre
9 mois et 1 an s’il y a un usage responsable (trou dans la terre où sont placés
les déchets). Ils font un trou dans la terre, mettent les déchets. Une fois vide,
ils remettent une couche de terre et puis, ils plantent des nouveaux arbres pour
diminuer la contamination. Ils changent d’endroits pour refaire une décharge
après. Cependant, comme dit avant, quand un maire d’une ville ne suit pas le
mouvement des habitants, il brûle/supprime les décharges clandestines. Car si
vous êtes un simple habitant, vous ne pouvez pas utiliser un endroit au hasard
pour créer une décharge. C’est la raison pour laquelle, on voit des incendies sur
les décharges, des pauvres mutilés par la garde de la mairie.
o Ce n’est sûrement pas la meilleure façon de travailler pour traiter les déchets
car la contamination est toujours présente, mais en tout cas, c’est celle qui
fonctionne le mieux dans le pays.
o Ils essayent d’éduquer leur communauté, surtout les plus jeunes, à éviter
l’usage du plastique autant que possible et à trier les déchets correctement c-
à-d jeter ce qui doit être jeté et recycler ce qui peut être recyclé.
cela, il faut qu’il soit bien séparé/trié or les pauvres ramassent les déchets de
manière générale, ils ne trient pas vraiment.
- Conclusion du film :
o En 2050, il y aura plus de plastique sur la planète que de poissons dans les mers
et océans.
o Un tiers de ce que les habitants de la RD inhalent vient de l’océan. Ils en vivent.
o Les changements climatiques, les décharges et les conséquences de ceux-ci,
tout cela va faire/doit faire réagir l’Homme. On va arriver à un stade où la
société va dire stop. Quand la société dit stoppe et veut quelque chose, elle
l’obtient. Quand les femmes voulaient l’égalité, elles l’ont eue. Quand les
homosexuels ont dit stoppent et voulaient l’autorisation de se marier, ils l’ont
eue. De toute façon , rien n’est durable comme ça, les futures générations
doivent changer les choses.
o A Playa San Gil, c’est une mer de déchets. Tout vient des décharges et des
rivières. C’est vraiment une île de Plastique. En 10 ans, nous avons produit plus
de plastique que durant le 20 è siècle tout entier. 50 % du plastique que nous
consommons est à usage unique. Il faut entre 500 et 1000 ans pour que le
plastique se dégrade dans le sol. Par an, 500*10^9 sacs en plastique sont
utilisés dans le monde, ce qui représente plus de 2 000 000 sacs et 1 000 000
de bouteilles en plastique par minute. 60 pays dans le monde ont interdit le
plastique. Tout l’Amérique Latine n’a pas interdit le plastique. Sewage Water
Legislative Law est toujours bloquée au congrès national à cause des intérêts
multiples et différents liés au plastique des parties prenantes concernant
l’interdiction du plastique à usage simple et la taxe imposée sur le plastique. Il
ne faut pas attendre le gouvernement, il faut agir soi-même en tant que citoyen
modèle. Les producteurs de plastique doivent commencer à trouver d’autres
alternatives au plastique pour sauver la planète.