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Résumé Abstract
Cette contribution défend la thèse qu’une This paper argues that strong interactions
forte interaction entre les trois acteurs du pro- between the three players in the global audit pro-
cessus global d’audit permettrait une produc- cess could lead to higher quality information for
tion de connaissances de plus grande qualité company directors. This information could then
à destination des administrateurs de l’entre- contribute to improved decision-making and
prise. Ce volume d’informations pourrait alors enable the company to seize the most relevant
constituer un socle de discussion dans les lieux investment opportunities. However, the audit pro-
de décision, pour inciter l’entreprise à saisir les cess can contribute to such cognitive governance
opportunités d’investissement les plus perti- only by relying on a formalized system of relations
nentes. Le processus global d’audit ne pourra between the audit committee, internal auditors
être source de développement d’une gouver- and external auditors. In order to identify such
nance cognitive, que s’il existe un système an interaction model, we led an empirical investi-
de relations formalisées entre comité d’audit, gation based on the Delphi technique by building
audit interne et audit externe. Afin de caracté- a group of French experts equally composed of all
riser les modes d’interaction, nous avons mené players in the global audit process. Our research
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une enquête inspirée de la méthode Delphi, en shows that audit committees do not fully take on
constituant un groupe d’experts français, com- the role of coordinator and facilitator that they
posé à parité par les acteurs du processus global should have in the audit process. Furthermore, the
d’audit. Notre étude exploratoire montre que relationships between internal auditors and exter-
le comité d’audit n’assume pas pleinement le nal auditors can be described as non-systematic
rôle de coordinateur et d’animateur du proces- interactions rather than actual cooperation. Using
sus global d’audit, qu’il devrait jouer. De sur- dynamic collective action theory (Hatchuel 1994)
croît, les relations entre auditeurs internes et to explain this low intensity of interactions, we
auditeurs externes relèvent plus d’une consul- conclude that the conditions to produce useful
tation non systématique que d’une coopéra- collective information are not met in the French
tion. La mobilisation de la théorie dynamique context, and that the current system of relations
de l’action collective (Hatchuel 1994) pour ex- actually hinders any changes in the interaction
pliquer la faible intensité des interactions nous model. Incorporating the 8th European Directive
conduit à constater que les conditions ne sont into French law could improve these relations,
pas réunies, dans le contexte français, pour pro- because it aims at endowing the audit committee
duire une information commune et utile aux with added institutional power and legitimacy.
administrateurs, et que le système de relations Nevertheless, several issues about dysfunctional
bloque la révision du modèle d’interaction. collective action remain unsolved.
La transposition de la 8e Directive Européenne
en droit français est susceptible d’améliorer
les relations, en dotant le comité d’audit d’un
pouvoir institutionnel et d’une certaine légiti-
mité. Néanmoins, des questions, susceptibles
d’entraîner un nouveau dysfonctionnement de
l’action collective, demeurent en suspens.
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Introduction
Des textes réglementaires et des recommandations professionnelles (loi Sarbanes-Oxley, loi de
Sécurité Financière, 8e Directive Européenne, NEP1 610, Norme 2050 et MPA 2050-12) ont renforcé
le rôle de l’audit interne3, de l’audit externe4 et du comité d’audit5 en matière de gouvernance de
l’entreprise. Le point commun à ces différents écrits est de soulever le caractère crucial des relations
entre ces trois dispositifs en vue d’une gouvernance effective. En effet, le comité d’audit est un véri-
table canal de communication, permettant de rapporter aux autres administrateurs les irrégularités
et les erreurs comptables, ainsi que les bienfaits et les dysfonctionnements du contrôle interne et du
management des risques. Pour cela, il doit prendre appui sur les deux autres dispositifs du système
d’audit susceptibles de le nourrir en informations et connaissances sur ces aspects. Les administra-
teurs pourront alors, par le biais du comité d’audit, se forger un schéma cognitif propre. Ce dernier
est une représentation de la façon dont l’entreprise est en mesure d’atteindre ses différents objectifs :
stratégiques, de reporting, opérationnels et de conformité. Les administrateurs pourront le comparer
avec celui des dirigeants. Nous nous inscrivons ainsi dans le cadre d’une gouvernance cognitive, selon
laquelle la confrontation de visions et d’interprétations différentes peut contribuer à l’émergence
d’idées nouvelles, source d’innovation dans la conduite des affaires de l’entreprise (Guery-Stevenot
2006). Dans cette perspective, l’objet de la gouvernance n’est pas de supprimer les conflits d’inté-
rêts, mais de faciliter l’échange entre les différents schémas cognitifs (Charreaux 2002), au sein des
groupes décisionnels. Cette position converge avec les résultats de l’étude de Gendron et al. (2004),
dans laquelle les dirigeants des entreprises étudiées apprécient le fait d’être confrontés à des points de
vue différents. Pour mettre à la disposition des administrateurs des savoirs, il importe que le processus
global d’audit – défini comme l’ensemble des activités réalisées par l’audit interne, l’audit externe et le
comité d’audit, interactives et transformant des éléments d’entrée (données brutes) en éléments de sortie
(opinion ou assurance, recommandation) – soit en mesure de les produire. Les trois dispositifs doivent
donc développer une action collective permettant la production d’une information complète et utile.
Notre postulat est qu’il ne peut exister de production de connaissances sans l’existence de relations
entre les trois acteurs de ce processus.
Dans une approche socio-interprétative, nous essaierons de comprendre la nature des interac-
tions entre les différents acteurs du système d’audit – défini comme l’ensemble des trois dispositifs
complémentaires : audit interne, audit externe, comité d’audit, interagissant et organisé. Nous suivons
ainsi les recommandations de Beasley et al. (2009), de Gendron et al. (2004) et de Gendron (2009)
mettant respectivement l’accent sur la nécessité d’étudier le processus conduit par le comité d’audit
et sur l’utilité d’analyser la réalité du fonctionnement du comité d’audit. Nous souhaitons identi-
fier les conditions dans lesquelles le comité d’audit influence la coordination entre audit interne et
audit externe (Cohen et al. 2004), en confirmant ou infirmant les résultats obtenus dans le contexte
belge par Sarens et al. (2009). Pour ce faire et surtout dans la perspective de dépasser les études
bipolaires existantes, nous avons mis en œuvre une enquête s’inspirant de la méthodologie Delphi
(Dalkey et Helmer 1963). Il a été constitué un groupe d’experts français, composé à parité par les
acteurs du processus global d’audit. Selon un schéma d’application aménagé et simplifié, l’étude
empirique a été réalisée juste avant la promulgation de l’ordonnance du 8 décembre 2008 transposant
la 8e Directive Européenne dans le droit français. Cette enquête exploratoire a permis d’identifier la
nature des relations nouées entre les différents acteurs du système d’audit dans le contexte français,
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ainsi que les conditions pouvant conduire à une intensification de ces relations. Les résultats de cette
étude exploratoire ont été discutés en recourant à une lecture théorique originale permettant d’entrer
dans la « boîte noire » selon l’expression utilisée par Gendron et al. (2004) pour évoquer les relations
entre les acteurs de la gouvernance. Il est en effet apparu pertinent de mobiliser des théories suscep-
tibles de comprendre et d’expliquer l’action collective (qu’est-ce qui incite des individus à interagir
et comment ?). Nous nous sommes alors orientés vers la théorie dynamique de l’action collective de
Hatchuel (1994).
Les développements qui suivent s’articulent autour de quatre autres sections. La première section
consiste en une revue de la littérature, qui met en exergue la pertinence de cette voie de recherche sur
les interactions entre les acteurs du processus global d’audit et la nécessité de dépasser les approches
dyadiques pour s’orienter vers une approche en triade. La section deux présente la méthodologie de
recherche. Il s’agit de justifier le recours à une méthode d’enquête inspirée de la démarche Delphi et
de présenter le schéma d’application utilisé. La section trois livre les résultats de l’étude empirique
sous une forme qualitative en précisant le consensus sur un certain nombre de points précis relatifs
aux interactions entre les trois acteurs du processus global d’audit dans le contexte français. La section
quatre vise à interpréter, à la lumière des apports de la théorie dynamique de l’action collective de
Hatchuel (1994), les résultats de l’enquête et justifie la faible intensité des relations entre les auditeurs
internes, les auditeurs externes et le comité d’audit, dans le contexte français. La transposition de la
8e Directive européenne par l’ordonnance du 8 décembre 2008, de même que le rapport de l’Institut
Français des Administrateurs (IFA) sur les relations entre le comité d’audit et les auditeurs externes
(2009), le rapport IFACI/IFA sur le rôle de l’audit interne dans le gouvernement d’entreprise (2009)
et le rapport final de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) sur le comité d’audit (2010), semblent
apporter des réponses insuffisantes aux problèmes soulevés.
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Au terme de cette revue de littérature, nous constatons que les travaux portant sur l’interaction
des acteurs dans le cadre du processus global d’audit prennent habituellement appui sur la théorie de
l’agence, sur la théorie des conventions ou sur une approche néo-insitutionnelle. Ces cadres théoriques
revêtent un intérêt indéniable pour mettre en évidence et légitimer les relations entre les acteurs en
vue de servir le processus de gouvernance de l’entreprise. Cependant, ils n’offrent pas la possibilité
d’expliquer la nature et l’intensité des relations entre les acteurs. Nous nous sommes donc orientés vers
des grilles de lecture théorique permettant d’entrer dans la « boîte noire » (Gendron et al. 2004). Il est
apparu pertinent de mobiliser des théories susceptibles de comprendre et d’expliquer l’action collective.
La théorie dynamique de l’action collective de Hatchuel (1994) a été retenue, pour son pouvoir explica-
tif, l’inséparabilité relations/connaissances qu’elle pose comme principe, et les convergences du terrain
utilisé par Hatchuel avec le contexte de notre étude. Elle sera présentée à la fin de cette section.
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interne-audit externe est influencée par la perception qu’a l’auditeur externe de la qualité du départe-
ment et des travaux d’audit interne. Ils évoquent également comme facteur d’influence, en fonction
du niveau de risque inhérent, la disponibilité des auditeurs internes ainsi que l’étendue de la coordi-
nation entre auditeurs externes et auditeurs internes. L’auditeur externe recherchera l’aide de l’audit
interne si les connaissances de ce dernier sont spécifiques. En particulier, un secteur d’activité et/ou
une organisation complexe peuvent exercer une influence sur le niveau d’interaction (Morill et Morill
2003). Zain et al. (2006) indiquent une association positive entre la taille du département d’audit
interne et le niveau d’expérience en audit des personnes du département, d’une part, et les échanges
entre l’audit interne et l’audit externe, d’autre part. Schneider (2009) aborde la problématique de la
confiance entre auditeur interne et auditeur externe. Cette étude souligne l’évolution de la profession
d’audit interne et, de fait, la possibilité plus grande pour les auditeurs externes de s’appuyer sur les
travaux d’audit interne. Cependant, il est mis en avant que la nature des travaux de l’audit interne,
le contexte et le jugement de l’audit externe influenceront l’intensité des relations.
D’autres recherches s’intéressent à l’association entre le niveau des honoraires d’audit externe et les
caractéristiques du département d’audit interne. Elles cherchent à mettre en évidence, de cette façon,
un éventuel effet de substitution entre les deux acteurs (Wallace 1984), c’est-à-dire la possibilité pour
les auditeurs externes de s’appuyer sur des travaux de l’audit interne déjà réalisés et de limiter ainsi
les leurs. Ho et Hutchinson (2010) observent ainsi une relation négative entre les honoraires d’audit
externe et la taille du département d’audit interne, ou la nature de certaines activités effectuées par
cette fonction. Cette relation n’est démontrée qu’à la condition que les auditeurs externes aient un
accès illimité aux documents de travail des auditeurs internes. Cet effet de substitution n’apparaît
cependant pas dans d’autres travaux. Par exemple, les résultats de Goodwin-Stewart et Kent (2006)
mettent en évidence que les honoraires d’audit externe sont positivement corrélés avec trois facteurs :
la taille du département d’audit interne, la présence d’un comité d’audit et la fréquence des réunions
organisées par le comité d’audit. Selon ces auteurs, les entreprises qui disposent d’un département
d’audit interne de grande dimension sont également caractérisées par un important niveau d’effort
de l’audit externe et du comité d’audit. Ces conclusions amènent une remarque essentielle : audit
interne, audit externe et comité d’audit sont trois mécanismes complémentaires au sein du processus
de gouvernance. En effet, les travaux du premier et du second sont utiles aux membres du comité
d’audit, tout comme les travaux de l’audit interne servent la démarche d’audit légal. En outre, l’étude
des interactions entre les deux premiers ne peut se faire sans considérer le troisième et notamment son
influence sur chacun des deux autres et sur leur relation.
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Pour cela, l’audit interne doit rendre compte directement au comité d’audit, ce qui accroît son indé-
pendance (Scarbrough et al. 1998). La tenue de réunions régulières entre le comité d’audit et les
auditeurs internes est un important moyen pour améliorer l’efficacité et l’indépendance de l’audit
interne (Verschoor 1992 ; Scarbrough et al. 1998). En raison de la nature sensible des résultats de
l’audit interne, les réunions doivent idéalement se dérouler en l’absence des dirigeants (Kalbers 1992 ;
Braiotta 1999). Le niveau d’interaction entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne est plus
élevé, lorsque le comité d’audit se compose uniquement d’administrateurs indépendants (Goodwin et
Yeo 2001 ; Scarbrough et al. 1998). Scarbrough et al. (1998) observent que l’activité du comité d’audit
(fréquence des réunions) est plus intense lorsque le responsable de l’audit interne dispose d’un accès
privé à ce comité, ou lorsque ce dernier est impliqué dans les décisions de révocation de l’auditeur
interne. La proportion des membres du comité avec une expérience en comptabilité ou en finance est
liée à la fréquence à laquelle ils révisent le travail de l’audit interne (Goodwin 2003 ; Raghunandan
et al. 2001). Ainsi, l’indépendance de l’audit interne semble accrue par un comité d’audit efficace
(Turley et Zaman 2007).
Par ailleurs, quelques travaux mesurent l’influence des caractéristiques du comité d’audit sur l’im-
portance du budget alloué à la fonction d’audit interne. Barua et al. (2010) mettent en évidence que
le budget de l’audit interne diminue avec la présence d’experts en audit au sein du comité d’audit et
la durée moyenne du mandat de ses membres. Ils font ressortir également l’association positive entre
le budget de l’audit interne et la fréquence des réunions du comité d’audit, laquelle constitue un indi-
cateur de ses diligences. Carcello et al. (2005) montrent que le montant du budget alloué à l’audit
interne est positivement associé à plusieurs facteurs, parmi lesquels la revue par le comité d’audit de ce
budget, laquelle traduit l’implication de cet organe dans la surveillance de l’audit interne et la super-
vision des risques de l’organisation. Abbott et al. (2010) démontrent, quant à eux, que le montant du
budget de l’audit interne consacré à l’évaluation des procédures de contrôle interne est d’autant plus
important que le degré de supervision du comité d’audit sur cette fonction (implication dans la déci-
sion de révocation du responsable de l’audit interne, contrôle budgétaire, exigence de reporting) est
élevé. La présence d’un comité d’audit efficace semble ainsi contribuer à l’accroissement des moyens
de la fonction d’audit interne.
D’un autre côté, l’audit interne constitue un relais essentiel pour le comité d’audit (IFACI 2002).
Une fonction d’audit interne forte peut accroître l’efficacité du comité d’audit dans l’accomplissement
de ses missions (Bishop et al. 2000 ; Turner 1999). Gendron et al. (2004) ont montré que le comité
d’audit s’appuie sur le résultat des travaux de l’audit interne pour se forger sa propre appréciation de
l’efficacité du contrôle interne. L’audit interne, grâce à sa connaissance approfondie et unique des dis-
positifs de contrôle interne et de management des risques, couplée avec sa position privilégiée au sein
de l’organisation, peut être considéré comme un « provider of comfort » pour le comité d’audit (Sarens
et al. 2009, Gendron et al. 2004 ; Gendron et Bédard 2006). L’étude de Krishnan (2005) met en
évidence que l’indépendance et l’expertise d’un comité d’audit diminuent la probabilité d’occurrence
d’une faiblesse du contrôle interne. Ce résultat est confirmé par une autre étude réalisée après la mise
en place de la loi Sarbanes-Oxley (Krishnan et Visvanathan 2007). L’audit interne permet de réduire
les problèmes d’asymétrie informationnelle entre les membres du comité d’audit et les opérationnels
au sein de l’organisation (Raghunadan et al. 2001 ; Scarbrough et al. 1998).
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Il convient de noter que même les travaux les plus récents, réalisés dans les pays anglo-saxons
(Turley et Zaman 2007 ; Beasley et al. 2009), insistent sur la diversité des situations en ce qui concerne
les relations et les échanges entre comité d’audit et audit interne.
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importants. Les entreprises qui se dotent de comités d’audit indépendants et actifs versent des hono-
raires d’audit plus élevés, ce qui peut être interprété comme une exigence accrue de qualité d’audit.
Selon cet auteur, le comité d’audit apparaît donc comme un mécanisme de contrôle de l’information
financière complémentaire à celui réalisé par l’audit externe.
Enfin, l’auditeur externe, en faisant part au comité d’audit des questions fondamentales soulevées
par le contrôle légal, notamment des faiblesses majeures du contrôle interne en rapport avec le pro-
cessus d’élaboration de l’information financière, assiste le comité d’audit dans l’accomplissement de
ses missions. Compernolle (2009) avance également l’idée que le comité d’audit peut tranquilliser
l’auditeur externe « dans un contexte où il est difficile d’être sûr de son objectivité d’opinion […],
s’assurer que les membres du comité d’audit ont un jugement qui se rapproche du sien peut sécuriser,
rassurer le commissaire aux comptes ».
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a pour mission première de produire des connaissances qu’il mettra, par l’intermédiaire du comité
d’audit, à la disposition des administrateurs. En prenant appui sur cette logique, nous chercherons
à caractériser les interactions entre les acteurs du système d’audit à la lumière des « quatre propriétés
remarquables » d’Hatchuel (1999). Celles-ci, une fois réunies, doivent autoriser l’atteinte d’une norme
commune. En l’occurrence, elle serait un schéma cognitif servant de référence aux administrateurs,
pour analyser le degré d’atteinte des objectifs de l’organisation et l’opportunité des orientations stra-
tégiques proposées par les dirigeants.
2. La méthodologie de recherche
L’accès au terrain pour dresser un état des lieux des relations entre ces trois dispositifs de gouvernance
de l’entreprise repose sur une enquête inspirée de la démarche Delphi, dans un schéma d’application
adapté à notre terrain de recherche et à la disponibilité des experts. Le choix de cette méthode relève
d’un double constat réalisé lors de l’organisation par nos soins d’une journée de recherche sur cette
thématique. Le premier est celui d’un manque de relations entre les trois acteurs du processus global
d’audit et d’une volonté de les intensifier pour contribuer à une meilleure gouvernance. Le second est
relatif à des opinions contrastées concernant l’intensité des relations. Partant du principe que les rela-
tions ne peuvent se bâtir que sur une volonté de chaque acteur de les développer, nous avons cherché
à obtenir un consensus de l’ensemble des trois acteurs du dispositif sur l’état actuel de leur interaction
et leur devenir. La méthode d’enquête Delphi, développée par Dalkey et Helmer (1963), permet
d’atteindre ces deux objectifs. En effet, cette méthode d’enquête permet de mettre en évidence des
convergences d’opinion, en administrant de façon répétée un questionnaire auprès d’experts préa-
lablement choisis. Par ailleurs, en garantissant l’anonymat et en arbitrant le processus de commu-
nication entre les acteurs, nous évitons les mauvais effets d’influence6 (Dalkey 1972) résultant de
désaccords importants ou politiquement inacceptables.
Par rapport à la liste des applications dressées par Gupta et Clarke (1996), notre enquête inspirée
de la méthode Delphi a pour objet de saisir les réalités des relations entre les acteurs de l’audit et
d’identifier les tendances concernant l’évolution de ces interactions. L’existence de plusieurs sché-
mas d’application (Khosro 2009) nous a permis d’établir un schéma propre reposant sur différentes
étapes : organisation de l’équipe de pilotage, identification et sélection des experts, préparation des
questionnaires, organisation des tours (rounds) et analyse des données. Nous reviendrons sur les élé-
ments identifiés comme cruciaux pour la validité d’une enquête Delphi à savoir : le choix des experts,
la conception des questionnaires, l’organisation des tours et enfin l’analyse des données.
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De cette façon, nous étions assurés que les savoirs et les expériences donnaient aux experts la capacité
de pouvoir développer le champ d’étude. Cette précaution nous a ainsi permis d’éviter de demander à
chaque question le niveau de compétence de l’expert pour répondre à cette dernière. Respectivement
pour les auditeurs internes, les auditeurs externes et les membres de comité d’audit, l’IFACI, la CNCC
et l’Institut Français des Administrateurs (IFA) nous ont fourni une liste de professionnels expéri-
mentés susceptibles de faire partie du panel d’experts7. Nous avons contacté chacun des experts par le
biais d’un courriel accompagné d’un fichier expliquant le projet de recherche, les caractéristiques et le
planning de l’enquête pour leur demander de participer à cette étude en tant qu’experts. Nous avons
comptabilisé les réponses positives en fonction de l’appartenance de l’expert à l’un des trois dispositifs
du processus global d’audit. Nous avons alors décidé de constituer trois sous-groupes de dimension
équivalente. En prenant appui sur le nombre réduit de réponses positives des auditeurs externes, nous
avons identifié vingt et un experts au total, c’est-à-dire sept experts par dispositif du processus global
d’audit. Ce nombre est inférieur au seuil des trente experts défini par Dalkey (1972) et nécessaire
pour avoir une significativité statistique. De surcroît, le fait de sélectionner des experts à partir d’une
liste proposée par des organismes professionnels peut être à l’origine d’un certain biais.
Nous positionnons donc notre recherche dans la voie initiée par Gendron et al. (2004) en étu-
diant la réalité du fonctionnement du processus global d’audit et de son apport au processus de gou-
vernance de l’entreprise. Il s’agit d’une visée interprétative reposant sur une approche qualitative et
mettant l’accent sur la description des résultats et l’interprétation des phénomènes (Herrbach 2000).
La volonté est d’enrichir la compréhension des facteurs d’efficacité du processus global d’audit, à
l’instar des remarques de Piot et Kermiche (2009) sur les approches qualitatives concernant le comité
d’audit. Par ailleurs et à défaut d’atteindre le seuil indiqué ci-dessus, nous avons pris soin de sélec-
tionner des groupes d’experts suffisamment diversifiés parmi les deux autres groupes (audit interne et
comité d’audit). La sélection des experts a été faite en diversifiant les secteurs d’activité des entreprises
dans lesquelles ils officient (cf. annexe 1).
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résultats. Après prise en compte des réactions des experts lors de cette deuxième phase, les résultats
sont soumis à nouveau à l’ensemble de la population des experts pour les faire à nouveau réagir. La dif-
ficulté d’accès au terrain nous a conduits à aménager le schéma d’application de l’enquête. En effet, la
prise en compte d’une disponibilité réduite des experts durant la phase d’identification de ces derniers,
nous a obligés à adapter et simplifier le schéma d’application. Il a été réduit à deux tours plus un tour
facultatif à l’initiative des experts. Nous avons interrogé une première fois les experts au début du
mois d’octobre 2008 en leur soumettant par courriel un questionnaire d’une quarantaine de questions
nécessitant au maximum trente minutes pour l’auto-administrer. Après avoir rassemblé l’ensemble
des réponses auprès des experts, ces dernières ont été traitées de façon à faire émerger une ébauche
de consensus par rapport au groupe de rattachement sur les différentes questions. Ces résultats ont
alors été envoyés à chaque expert sous forme d’un document Excel précisant pour chaque question sa
position et celle de son groupe de rattachement. Comme convenu lors de la demande de participation,
une semaine à quinze jours après réception des résultats du premier tour, chaque expert a été contacté
par téléphone, afin d’échanger avec lui sur les différents points de divergence par rapport à son groupe
de rattachement, mais également dans le but de le faire réagir sur les prises de position des deux autres
sous-groupes d’experts vis-à-vis de son propre rôle en matière de gouvernance de l’entreprise. Chacun
des entretiens téléphoniques a duré entre vingt et quatre-vingts minutes, en fonction du nombre de
points de divergence par rapport à l’ébauche de consensus (cf. annexe 2). Ces entretiens ont fait l’objet
d’une prise de notes par les auteurs et n’ont pas été enregistrés à la demande de certains experts.
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Le troisième constat est relatif au rôle des auditeurs internes en matière d’évaluation du processus
de gouvernance de l’entreprise. Ce rôle est considéré comme moyennement important (cf. annexe 3
– Tableau n° 12). Les auditeurs internes avouent même ne pas effectuer ou effectuer rarement une
évaluation de ce processus et encore moins prodiguer des conseils en la matière, même si la définition
officielle de l’audit interne le leur recommande. Seulement, deux auditeurs internes sur sept (Experts
AI 3 et AI 7) affirment examiner systématiquement « la gouvernance des filiales, le suivi des objectifs
et la déclinaison de la stratégie au niveau du groupe » et aucun auditeur interne n’évalue les organes de
gouvernance. En effet, les auditeurs internes se trouveraient dans une position délicate, s’ils devaient
apprécier le fonctionnement et l’efficacité du conseil d’administration, du comité d’audit, de la direc-
tion générale de l’organisation dont ils font partie et auxquels ils sont rattachés fonctionnellement ou
hiérarchiquement. La totalité des auditeurs internes interrogés estime que cette tâche ne doit pas faire
partie de leurs attributions.
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étendus, que les auditeurs externes peuvent utiliser plus facilement. Ceci confirme également les
travaux de Zain et Subramaniam (2007) ou ceux de Turley et Zaman (2007) concernant la montée
en puissance de l’audit interne en tant que pilier du processus de gouvernance. Dans le même temps,
quatre auditeurs internes sur sept (Experts AI 2, AI 5, AI 6, AI 7) affirment qu’ils ne consultent pas
les auditeurs externes, sauf si ces derniers les alertent sur un point particulier.
Tous les experts AI et AE sont unanimes pour dire que leur relation s’est améliorée (c’est-à-dire
que les deux fonctions ne font pas que simplement coexister). Cependant, elle n’est aujourd’hui que
moyennement satisfaisante pour les deux groupes. Auditeurs internes et auditeurs externes ont ainsi
une position commune concernant le partage des travaux, en reconnaissant finalement avoir recours
de façon peu importante aux travaux de l’autre (cf. annexe 3. Résultats bruts – Tableau n° 6.4).
L’élément inquiétant est que chaque groupe déclare avoir moyennement confiance dans les travaux
produits par l’autre groupe. Selon la typologie de Felix et al. (2001), on ne peut donc pas parler de
coexistence, ni de coordination, ni d’intégration, ni de partenariat entre l’audit interne et l’audit
externe. Le concept le plus adéquat pour décrire cette relation semble être la consultation non sys-
tématique (de l’autre acteur et de ses travaux), c’est-à-dire un degré d’interaction se situant entre la
simple coexistence (sans échanges) et la coordination. Des dialogues existent au travers de la partici-
pation à des réunions communes, mais sans réellement partager leurs travaux.
Ces résultats nous amènent à identifier, selon les experts, les éléments incitant à une plus forte
interaction entre les différents acteurs, conformément à la voie de recherche proposée par Cohen et
al. (2004).
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Tableau 1
Les facteurs influençant l’intensité de la relation
Membres de comité
Auditeurs internes Auditeurs externes
d’audit
Le texte en italique résulte des informations réunies à l’issue du premier tour. Le texte en gras est de l’informa-
tion recueillie au moment des entretiens avec les experts.
par téléphone (Experts AI 2, AI 4 et AI 6), « l’obligation de rotation des auditeurs externes entraînerait
une perte de connaissance de l’organisation contrôlée ». En outre, « l’auditeur externe a un angle particu-
lier de vision, des contraintes réglementaires spécifiques, qui font qu’ il ne regarde pas la société de la même
manière que l’auditeur interne. Les auditeurs externes adoptent une approche « parapluie », très formaliste,
et orientée vers le passé », selon l’expert AI 3.
Les auditeurs externes reconnaissent la professionnalisation croissante de la fonction d’audit
interne. Ils s’attachent aux critères définis dans la NEP 610, dans les cas où ils souhaitent évaluer
la qualité de la fonction et des travaux de l’audit interne. La « certification qualité » de la direction
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d’audit interne (par « IFACI Certification ») représente, pour la quasi-totalité (six experts AE sur sept)
des auditeurs externes interrogés, « un élément inspirant la confiance dans la compétence et l’ indépen-
dance de cette fonction, donc dans ses rapports et documents de travail » (Expert AE 2).
La majorité des directeurs de l’audit interne interrogés ne mettent pas en œuvre le rôle de coor-
dinateur des travaux de l’audit interne et de l’audit externe qui leur est dévolu par les normes et
recommandations de la profession, et notamment par la MPA 2050-1. Ce n’est que très rarement
qu’ils assurent cette coordination, qu’ils établissent en commun un planning d’interventions, afin de
minimiser les dérangements causés par l’audit, qu’ils organisent des réunions en commun ou chacun
rend compte de ses investigations.
Il faut souligner que le secret professionnel, auquel sont astreints les commissaires aux comptes, et
la confidentialité de certaines informations, auxquelles ont accès les auditeurs internes, sont suscep-
tibles de constituer des limites à leurs échanges. Par ailleurs, deux auditeurs externes (Expert AE 1,
AE 4) expriment, avec des termes légèrement différents, l’idée que « chacun est assez grand pour savoir
ce qu’ il a à faire ». Cette remarque sous-entend que les auditeurs externes peuvent percevoir une coor-
dination des travaux venant de l’audit interne comme une tentative de contrôle de leur comportement
et d’atteinte à leur indépendance, et peuvent penser que le directeur de l’audit interne n’est pas le
mieux placé pour effectuer une telle tâche.
Le deuxième constat concerne l’interaction de ces deux acteurs avec le comité d’audit. Les audi-
teurs internes et les auditeurs externes seraient incités à coopérer avec le comité d’audit si trois
conditions étaient réunies (et même si elles ne sont pas hiérarchisées de la même façon par les deux
groupes) : un niveau d’expertise en comptabilité, une indépendance vis-à-vis de la direction et un
comité d’audit qui « fait autorité ». L’autorité du comité d’audit tient, selon les auditeurs internes et
externes, « à la personnalité de son président, à son aptitude à traiter des questions délicates en privé avec
les auditeurs, à soulever des points épineux devant la direction générale, et à sa faculté d’ intrusion dans
le contenu des missions des auditeurs » (Expert AE 2). Les auditeurs internes évoquent également l’im-
portance des connaissances du comité d’audit en matière de contrôle interne et de management des
risques. Les auditeurs internes et externes sont donc en quête d’un comité d’audit compétent et indé-
pendant conformément aux résultats de DeZoort et Salterio (2001) montrant que l’indépendance et
la compétence du comité d’audit sont positivement corrélées avec un soutien des auditeurs.
Le troisième constat est que les membres de comité d’audit estiment qu’un niveau d’interaction
plus fort avec les auditeurs externes passe par une confiance accrue dans leurs travaux, nécessitant de
fait des auditeurs compétents, présentant un niveau d’indépendance suffisant vis-à-vis de la direction
de l’entreprise et ayant fourni un niveau d’engagement suffisant dans la mission. En cela, nos résultats
sont à rapprocher des conclusions de Sori et al. (2008) citées plus haut concernant le rôle de protec-
tion de l’indépendance des auditeurs externes que doit assumer le comité d’audit. Cette vision est en
adéquation avec celle des auditeurs externes. Quand ils sont interrogés sur ce que représente pour eux
un audit de qualité dans la perspective d’une participation efficace au processus de gouvernance, ils
avancent les arguments de la compétence, de l’indépendance, du respect du code de déontologie de
leur profession et du niveau d’engagement dans la mission.
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Le quatrième constat est relatif au point de vue des membres de comité d’audit au sujet de leur
relation avec les auditeurs internes. À l’issue du premier tour de l’enquête, les membres de comité
d’audit mettent en avant trois conditions qui les inciteraient à coopérer de façon plus intense avec les
auditeurs. Il s’agit d’un rattachement fonctionnel au comité d’audit, d’un rattachement hiérarchique à
la direction générale ainsi que l’adhésion à un code de déontologie de la profession. Lors des entretiens,
nous avons sollicité les membres du comité d’audit pour obtenir des éclaircissements sur ces critères.
Ils ont notamment évoqué que les échanges avec l’audit interne peuvent leur apporter « une certaine
tranquillité d’esprit » (Experts MCA 5 et MCA 7). En cela, nos résultats rejoignent les conclusions de
Sarens et al. (2009) citées plus haut, qui mettaient l’accent sur le rôle de l’audit interne en tant que
« provider of comfort » du comité d’audit. Mais certaines conditions doivent exister. Selon les membres
de comité d’audit, le double rattachement hiérarchique et fonctionnel de l’audit interne contribue à
garantir l’indépendance de celui-ci vis-à-vis non seulement des différents départements de l’organisa-
tion, mais aussi de la direction générale. Leur confiance dans cette fonction est ainsi accrue, ce qui les
amène à être plus à l’écoute du directeur de l’audit interne et permet un échange de meilleure qualité.
Par ailleurs, l’adhésion au code de déontologie de la profession promeut une culture de l’éthique chez
les auditeurs internes, renforçant l’indépendance et le professionnalisme dans cette fonction. Mais les
membres de comité d’audit affirment également, avec des termes parfois différents, que « la confiance
peut se construire sur ces critères classiques, auxquels on peut rajouter la compétence, [mais également] sur
des paramètres plus irrationnels (culture, éducation, empathie…) » (Experts MCA 3, 4 et 6), mais aussi
« qu’elle croît avec la quantité d’ information transmise par l’audit interne au comité d’audit pour atteindre
un seuil de confiance, puis décroît lorsque l’ information devient excessive. La difficulté est alors de détermi-
ner le bon niveau de transparence entre l’audit interne et le comité d’audit. Le comité doit préciser la nature
et le niveau des informations nécessaires à l’exercice correct de ses missions. L’audit interne doit également
réfléchir aux informations qu’ il estime nécessaire de porter à la connaissance du comité d’audit » (citation
de l’expert MCA 5 reprise avec des termes différents par l’Expert MCA 7). Ce résultat rejoint l’idée
évoquée par Gendron et al. (2004) selon laquelle il serait souhaitable que le comité d’audit conserve la
maîtrise de la quantité et de la nature de l’information qui lui est communiquée.
4. Discussion et conclusion
Cette section a pour objet de revenir sur les résultats de l’enquête inspirée de la méthodologie Delphi,
en les interprétant à l’aide d’une grille théorique non encore utilisée dans les recherches en compta-
bilité : la théorie dynamique de l’action collective proposée par Hatchuel (1994). L’analyse met en
évidence les dysfonctionnements dans le système de relations. Dans un second temps, nous analysons
si les évolutions réglementaires (ordonnance du 8 décembre 2008 transposant la 8e directive) et les
prises de position récentes de l’AMF, de l’IFA et de l’IFACI/IFA constituent une « réponse » aux
difficultés soulevées par les investigations empiriques. Enfin, il s’agira de conclure et de présenter les
prolongements de ce travail de recherche.
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initiale, sauf à contraindre l’audit interne et l’audit externe à collaborer. Deux membres de comité
d’audit (Experts MCA 1, MCA 6) ont expliqué qu’ils avaient « fait pression » sur les auditeurs externes
pour les faire coopérer avec les auditeurs internes avec des résultats plutôt satisfaisants en matière de
production d’informations. Cela implique donc que le comité d’audit joue un rôle de coordinateur
et non simplement un rôle de superviseur consistant à s’assurer que le travail annoncé est effectué
(Turley et Zaman 2007). Nous apportons ainsi une réponse à une des questions soulevées par Cohen
et al. (2004), concernant la manière dont le comité d’audit peut influencer la coopération entre audi-
teurs internes et auditeurs externes pour apporter de l’assurance sur les états financiers. Cependant, et
à la différence des études réalisées dans un contexte anglo-saxon, cinq membres de comité d’audit sur
sept ne considèrent pas le comité d’audit comme un coordinateur du système d’audit. Il semble donc
que, dans le contexte français, le processus global d’audit souffre d’une absence de « pilote ».
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d’audit les faiblesses significatives du contrôle interne, pour ce qui concerne les procédures relatives à
l’élaboration et au traitement de l’information comptable et financière ;
• indirectement concernant l’intensification des relations avec l’audit interne. L’ordonnance ne pré-
voit pas un article en particulier, mais nous voyons mal comment le comité d’audit pourrait se passer
dans cette mission d’un suivi de l’audit interne. En effet, l’audit interne évalue les processus de contrôle
interne et de management des risques, et, qui plus est, en ne se limitant pas aux seuls aspects financiers
et comptables, mais en couvrant l’ensemble des domaines de l’entreprise, ce qui fournit une approche
complémentaire de celle des auditeurs externes. Le rapport de l’AMF va dans le sens d’un renforcement
des relations en précisant « pour réaliser sa mission de suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle
interne et de gestion des risques, le comité d’audit doit pouvoir prendre connaissance des résultats des
travaux de l’audit interne et/ou de l’audit externe réalisés sur ces sujets ».
Le rapport du groupe de travail de l’AMF aborde les modalités de fonctionnement du comité
d’audit. Il évoque notamment ses relations avec les autres organes de gouvernance. Ce document
apporte ainsi quelques réponses pertinentes à des problèmes soulevés lors de notre étude empirique :
il met l’accent sur la nécessité d’entretiens, de réunions avec divers acteurs de l’entreprise et hors la
présence des représentants de la direction générale, et sur les caractéristiques des informations dont
le comité d’audit doit être destinataire. Le rapport IFACI/IFA souligne que l’audit interne n’est pas
en position d’évaluer les organes de gouvernance (dont fait partie le comité d’audit) et qu’il importe
que les travaux des commissaires aux comptes et des auditeurs internes soient coordonnés. Le rapport
de l’IFA insiste également sur la nécessité d’une coordination des travaux des auditeurs internes et
externes qui doit s’améliorer notamment par la tenue d’une réunion commune avec le comité d’audit
« afin de discuter les plans d’audit respectifs, de s’assurer que les risques majeurs sont couverts, que les
rapports d’audit interne sont transmis à l’audit externe lorsqu’ils sont susceptibles d’avoir un lien avec
sa mission ». Ce document n’indique pas précisément les modalités de la coordination. Il se contente
de décrire la nature des échanges entre audit interne et audit externe d’une part, et entre audit interne
et comité d’audit d’autre part.
En faisant percevoir au comité d’audit l’importance de son rôle de coordination, l’ordonnance du
8 décembre 2008 et les prises de position de l’AMF et de l’IFA sont susceptibles de faire émerger un
nouveau modèle d’interactions donnant au comité d’audit un rôle d’animateur du processus global
d’audit. Dans cette perspective, il est primordial qu’il soit à l’origine des échanges entre auditeurs
internes et externes au travers de réunions suffisamment longues, durant lesquelles les trois acteurs
sont regroupés. Ces rencontres doivent :
• clarifier les objectifs et les enjeux globaux du processus ;
• définir les besoins en information de chacun. Selon le rapport IFACI/IFA et conformément à nos
résultats, « les administrateurs ont besoin d’une information synthétique, organisée, hiérarchisée, leur
permettant d’utiliser efficacement les constats et recommandations […] et initier, le cas échéant, les
mesures qu’ils estimeraient appropriées » ;
• faire mieux comprendre à chacun les travaux, les difficultés et les contraintes des autres, et ainsi
contribuer à la réduction des phénomènes de réactance psychologique (Doise et al. 1991). En effet, une
intensification de la coopération ne doit pas être perçue, tant par les auditeurs internes que les audi-
teurs externes, comme une tentative de contrôle de leurs actions, une atteinte à leur liberté de choix ou
une perte d’indépendance ;
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• confronter les visions, générant, de fait, des conflits cognitifs au sein même du système d’audit, tout
en élargissant l’approche de la gouvernance.
Par ailleurs, la position du comité d’audit, rattachée au plus haut niveau et lui donnant donc un
pouvoir institutionnel (Compernolle 2009) fait de lui un véritable canal de communication spéci-
fique permettant de rapporter les irrégularités, les erreurs, les risques et les opportunités. Il pourrait
alors jouer le rôle de préparateur technique pour éclairer le conseil d’administration ou le conseil de
surveillance sur des questions de stratégie financière ou de gestion des risques.
Cependant, la révision du modèle d’interactions ne sera effective qu’à la condition que le comité
d’audit dispose des compétences nécessaires, mais aussi que ces dernières soient reconnues par les
deux autres dispositifs et plus largement par l’ensemble des acteurs de la gouvernance.
Concernant la question de la compétence, des réponses sont apportées par la 8e Directive et com-
plétées par le rapport du groupe de travail de l’AMF, mais il nous semble que des précisions doivent
être apportées. L’ordonnance du 8 décembre 2008 indique qu’au moins un des membres doit présen-
ter des compétences particulières en matière financière et comptable. Face à une responsabilité accrue
des membres du comité d’audit, le groupe de travail de l’AMF « est favorable à ce que les membres
du comité d’audit, autres que l’expert, disposent de compétences minimales en matière financière
et comptable à défaut d’expertise en la matière ». Si la loi (article 823-19 du Code de Commerce)
ne donne pas de définition de la compétence en matière comptable et financière, l’AMF précise
que « la compétence ainsi requise peut être appréciée au regard de l’expérience professionnelle du
membre du comité d’audit, de sa formation académique et/ou de sa connaissance de l’activité propre
de la société ». Toujours selon ce rapport, « l’expérience professionnelle acquise dans des fonctions
au sein d’une direction générale, d’une direction financière ou d’un cabinet d’audit, est de nature à
caractériser des compétences particulières en matière financière ou comptable ». Nous pensons que
la présence d’anciens directeurs de l’audit interne au sein des comités d’audit est également à encou-
rager. La question de la compétence renvoie à la formation et à la professionnalisation des membres
du comité d’audit. À notre avis, pour évaluer cette compétence, il serait nécessaire de mettre en place
une certification à l’instar de la certification AMF dans le domaine bancaire permettant de repérer
de façon objective si les membres du comité d’audit possèdent les compétences minimales nécessaires
pour la réalisation de ces missions.
Concernant la reconnaissance de cette compétence des membres du comité d’audit par les deux
autres dispositifs du processus global d’audit, l’obtention de la certification nous paraît nécessaire,
mais pas suffisante. Les travaux de Sarens et al. (2009) et de Compernolle (2009), montrent que le
comité d’audit est confronté à un problème d’asymétrie d’information notamment sur les problé-
matiques spécifiques de l’entreprise. Si l’audit interne peut réduire cette asymétrie d’information
(Raghunandan et al. 2001 ; Scarbrough et al. 1998), il est impératif que le comité d’audit sache
poser des questions pertinentes (Turley et Zaman 2007 ; Gendron et al. 2004), afin de montrer ses
compétences et d’obtenir le respect. Comme le relève Beasley et al. (2009) dans le cadre de l’analyse
du scandale financier lié à l’affaire Hollinger au Canada, il est impératif que le comité d’audit fasse
preuve d’un esprit critique et ne fasse pas uniquement confiance aux informations produites par les
deux autres dispositifs. Il nous semble donc nécessaire que le comité d’audit acquière une démarche
propre consistant à se doter d’un arsenal instrumental permettant à ses membres de synthétiser et
d’exploiter l’information provenant des travaux de l’audit interne et de l’audit externe.
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SOURCE DE DÉVELOPPEMENT D’UNE GOUVERNANCE COGNITIVE ? 169
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Dans le prolongement de cette étude exploratoire, une autre recherche mériterait d’être effectuée
après quatre ou cinq années, afin d’analyser la façon dont les trois acteurs ont fait évoluer le modèle
d’interaction, à la suite de l’évolution de la réglementation et de la publication des différents rapports
analysés. La norme ISA 610 révisée, qui vient d’être publiée en 2012, et qui précise les responsabi-
lités de l’auditeur externe lorsqu’il utilise les travaux de l’audit interne, sera également susceptible
d’influencer le modèle d’interaction. Il serait pertinent de mettre en œuvre une enquête Delphi en
essayant, cette fois, de rassembler un groupe d’experts plus important. L’étude pourrait également
être déployée dans d’autres pays à des fins comparatives. Il serait également intéressant de mobiliser
d’autres théories, notamment en sociologie, pour expliquer la nature des liens entre les différents
acteurs du processus global d’audit et ainsi rendre compte de la construction et de la révision d’ap-
prentissages individuels contraints par leur indépendance ou rendus possibles par celle-ci.
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SOURCE DE DÉVELOPPEMENT D’UNE GOUVERNANCE COGNITIVE ? 171
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Auditeurs internes
Auditeurs externes
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16. Sur une échelle de 1 à 7, comment jugez-vous votre rôle en matière de coordination entre audit
interne et audit externe ?
17. Sur une échelle de 1 à 7, positionnez l’importance de l’auditeur interne comme maillon du pro-
cessus de gouvernance de l’entreprise :
18. Sur une échelle de 1 à 7, positionnez l’importance de l’auditeur interne comme évaluateur du
processus de gouvernance de l’entreprise :
19. Être à la fois juge et partie du processus de gouvernance de l’entreprise comme l’est théoriquement
l’audit interne, est-ce préjudiciable pour l’objectivité de l’évaluation réalisée par cet acteur ?
20. De quelle manière avez-vous recours aux travaux de l’audit interne ? De façon :
21. En moyenne, quelle est la fréquence de vos rencontres avec le responsable de l’audit interne ?
22. En général, sous quelle forme ces réunions sont-elles réalisées ?
23. Comment considérez-vous le rôle du comité d’audit en matière de protection de l’indépendance
de l’auditeur interne ?
24. Hiérarchiser (1 pour le déterminant le plus important) les déterminants de la qualité d’un service
d’audit interne ?
25. Comment jugez-vous de façon générale l’efficacité d’un service d’audit interne ?
26. Quel est votre degré de satisfaction général sur vos relations avec le service d’audit interne ?
27. Ces dernières années, votre relation avec les auditeurs internes s’est-elle
28. À votre avis, l’auditeur externe est-il un maillon du processus de gouvernance de l’entreprise ?
29. Comment considérez-vous le rôle de l’auditeur externe en matière de bonne gouvernance de l’en-
treprise ? De façon :
30. De quelle manière avez-vous recours aux travaux de l’auditeur externe ? De façon :
31. Quelle est la fréquence des rencontres entre comité d’audit et auditeur externe ?
32. Sous quelle forme ces réunions sont réalisées ?
33. Hiérarchiser les éléments qui vous inspirent une confiance dans le travail effectué par l’auditeur
externe.
34. Quel degré de confiance accordez-vous au travail de l’auditeur externe ?
35. Considérez-vous votre coopération avec les auditeurs externes comme :
36. Ces dernières années, votre relation avec les auditeurs externes s’est-elle
37. Comment considérez-vous la coopération entre auditeur interne et auditeur externe pour dévelop-
per une bonne gouvernance de l’entreprise ?
38. Dans quelle mesure l’évolution du cadre réglementaire et des normes professionnelles a contribué
à modifier les échanges entre auditeur interne et auditeur externe ? De façon :
39. Comment considérez-vous le niveau des économies de coûts engendrées par une bonne collabo-
ration entre auditeur externe et auditeur interne ?
40. Comment considérez-vous la coopération entre comité d’audit et auditeur interne pour dévelop-
per une bonne gouvernance de l’entreprise ?
41. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation « une bonne gouvernance passe par une vision intégrée
de la fonction d’audit »
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Tableau 1
Perception de l’importance des trois acteurs en matière de gouvernance
Ce tableau situe sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) la perception par les autres acteurs du niveau
d’efficacité des dispositifs. Il s’agit d’un indicateur du niveau de confiance d’un acteur dans un autre
dispositif.
Tableau 2
Le degré d’efficacité des dispositifs en matière de bonne gouvernance
Le tableau 3 compare les hiérarchies des réponses formulées par chaque groupe d’experts concer-
nant le rôle du comité d’audit dans le cadre du processus global d’audit. Seuls les trois premiers rôles
ont été retenus pour présenter les résultats.
Tableau 3
Les rôles du comité d’audit dans le cadre du processus global d’audit
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1 Revue des états financiers Supervision du management Revue des états financiers
des risques
Tableau 4
L’efficacité du comité d’audit pour protéger l’indépendance
des auditeurs internes et externes
*Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « auditeurs externes »
quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de protection de leur indépendance.
** Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « auditeurs
internes » quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de protection de leur indépendance.
*** Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « membres de
comité d’audit » quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de protection de l’indépen-
dance des auditeurs internes et externes
Tableau 5
L’efficacité du rôle de coordination des travaux d’audit par le comité d’audit
*Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « auditeurs
externes » quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de coordination des travaux
d’audit externe et d’audit interne
** Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « auditeurs
internes » quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de coordination des travaux
d’audit externe et d’audit interne
*** Moyenne des notes obtenues sur une échelle de 1 (faible) à 7 (fort) pour le groupe d’experts « membres
de comité d’audit » quant à leur perception de l’efficacité du comité d’audit en matière de coordination des
travaux d’audit externe et d’audit interne
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Tableaux 6
La coopération audit externe/audit interne
Tableau 6.1
Perception de l’importance de la coopération et degré de satisfaction
sur le niveau actuel de coopération
Tableau 6.2
Évolution de la relation audit interne/audit externe
*Les experts devaient se prononcer à partir de trois possibilités (dégradée, stabilisée, améliorée) sur l’évolution
de la relation entre auditeurs internes et auditeurs externes.
** Il était demandé aux experts de se prononcer sur l’importance des « évolutions du cadre réglementaire et des
normes professionnelles sur la modification des échanges entre auditeur interne et auditeur externe ».
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Tableau 6.3
Impact d’une coopération plus grande entre AI et AE sur le niveau de coûts
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Tableau 7
Les rencontres entre AI, AE et CA
Le tableau 8 compare les réponses formulées par les auditeurs externes concernant les conditions
pour assurer un audit légal de qualité aux réponses formulées par les auditeurs internes et les membres
de comité d’audit quant aux éléments les incitant à coopérer avec les auditeurs externes.
Tableau 8
Les conditions d’efficacité de l’audit légal pour contribuer
à une bonne gouvernance
* Le chiffre entre parenthèses situe sur une échelle de 1 à 7 l’importance accordée à la condition pour réaliser
un audit légal de qualité
** Il a été demandé aux auditeurs internes et membres de comité d’audit de hiérarchiser les éléments les incitant
à coopérer davantage avec les auditeurs externes. Seuls les trois premiers éléments sont présentés ici.
Comptabilité – Contrôle – Audit / Tome 18 – Volume 3 – Décembre 2012 (p. 145 à 184)
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Élisabeth Bertin et Christophe Godowski
LE PROCESSUS GLOBAL D’AUDIT :
SOURCE DE DÉVELOPPEMENT D’UNE GOUVERNANCE COGNITIVE ? 183
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Le tableau 9 compare les réponses formulées par les auditeurs internes concernant les conditions
pour assurer un audit interne de qualité aux réponses formulées par les auditeurs externes et les
membres de comité d’audit quant aux éléments les incitant à coopérer avec les auditeurs internes.
Tableau 9
Les conditions d’efficacité de l’audit interne
pour contribuer à une bonne gouvernance
* Le chiffre entre parenthèses situe sur une échelle de 1 (faible) à 7 (forte) l’importance accordée à la condition
pour assurer l’efficacité de l’audit interne
** Il a été demandé aux auditeurs externes et membres de comité d’audit de hiérarchiser les éléments les inci-
tant à coopérer davantage avec les auditeurs internes. Seuls les trois premiers éléments sont présentés ici.
Le tableau 10 compare les réponses formulées par les membres de comité d’audit concernant les
conditions pour que cet organe soit efficace dans la perspective d’une bonne gouvernance aux réponses
formulées par les auditeurs externes et les auditeurs internes quant aux éléments les incitant à coopérer
avec les auditeurs internes.
Tableau 10
Les conditions d’efficacité du comité d’audit
pour contribuer à une bonne gouvernance
* Le chiffre entre parenthèses situe sur une échelle de 1 (faible) à 7 (forte) l’importance accordée à la condition
pour assurer l’efficacité du comité d’audit
** Il a été demandé aux auditeurs externes et aux auditeurs internes de hiérarchiser les éléments les incitant à
coopérer davantage avec le comité d’audit. Seuls les trois premiers éléments sont présentés ici.
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Tableau 11
La perception des acteurs sur l’importance d’une vision intégrée de l’audit
pour une bonne gouvernance
Tableau 12
L’audit interne comme évaluateur du processus de gouvernance
Membres
Auditeurs Auditeurs
de comité
externes Internes
d’audit
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