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Assurance Automobile
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I – L’OBLIGATION D'ASSURANCE
Selon l’article L. 211-1 alinéa 1er du Code des Assurances, « toute personne physique ou
toute personne morale autre que l’Etat, dont la responsabilité civile peut être engagée en
raison de dommages subis par des tiers résultant d’atteintes aux personnes ou aux biens dans
la réalisation desquels un véhicule terrestre à moteur, ainsi que ses remorques ou semi-
remorques, est impliqué, doit, pour faire circuler lesdits véhicules, être couverte par une
assurance garantissant cette responsabilité, dans les conditions fixées par règlement
d’administration publique »
La personne tenue de s’assurer est, celle « dont la responsabilité civile peut être
engagé » et qui « fait circuler un véhicule » terrestre à moteur, selon l’article L. 211-1 du
Code des Assurances. On peut déduire de ce texte que ces deux conditions sont donc
nécessaires pour qu’une personne soit tenue de s’assurer. Dans la pratique, la personne
soumise à cette obligation d’assurance peut être :
Dans certains cas toutefois, le véhicule n’est pas conduit par son propriétaire. Il convient
alors de faire la distinction entre deux situations :
a. L’utilisation occasionnelle :
On peut déduire de cet arrêt que le défaut d’assurance est à la fois le fait de l’utilisateur,
qui a emprunté un véhicule sans s’assurer, par la remise de l’attestation d’assurance, qu’il
était couvert pour sa responsabilité, et du propriétaire, qui a « fait circuler » un véhicule alors
qu’il n’était pas assuré. En revanche, si ce document lui avait été remis, le défaut d’assurance
aurait pesé sur le seul propriétaire, qui a permis l’utilisation du véhicule par un tiers sans avoir
remis en vigueur le contrat d’assurance.
b. L’utilisation exclusive :
Dans ce cas, le propriétaire n’a pas l’usage du véhicule et sa responsabilité ne peut pas
être engagée en cas d’accident de circulation dans la mesure où il n’en a plus la garde, au sens
de l’article 1384 alinéa 1er du Code Civil. Il ne remplit donc plus les conditions requises par
l’article L. 211-1 du Code des Assurances précité. Dans ce cas, seul l’utilisateur exclusif du
véhicule est tenu à l’obligation d’assurance et doit se préoccuper d’en souscrire une, le cas
échéant. Cette situation vise notamment :
- Toute personne ayant acheté un véhicule en vue de son utilisation exclusive par
une autre personne (un parent pour ses enfants…). Cette personne, propriétaire du
véhicule, peut souscrire elle-même l’assurance, en prenant soin de mentionner aux
conditions particulières du contrat les coordonnées du conducteur habituel du
véhicule, ou demander à l’utilisateur de souscrire lui-même l’assurance. En cas de
difficulté, le propriétaire est présumé gardien du véhicule et doit donc prouver
qu’il n’en avait pas la garde pour échapper aux sanctions prévues en cas de défaut
d’assurance ;
- Les sociétés de leasing, s’il s’agit d’un véhicule acquis en location-vente. Dans ce
cas, le contrat de leasing impose à l’utilisateur la souscription d’une assurance, y
compris pour les dommages au véhicule ;
- Les loueurs de véhicule. Dans la pratique, le loueur souscrit, tant dans son intérêt
que celui de sa clientèle, une police couvrant la flotte des véhicules loués. Si le
contrat de location prévoit que le locataire doit satisfaire à l’obligation
d’assurance, il est d’usage que le loueur souscrive une police dite « parapluie »,
destinée à couvrir sa responsabilité en qualité de propriétaire du véhicule ;
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En revanche, lorsqu’un véhicule est utilisé pour les besoins d’une entreprise ou d’une
collectivité publique, celles-ci en ont la garde, même si le véhicule ne leur appartient pas.
Responsables des dommages causés par tous les véhicules utilisés pour les besoins du service,
elles sont donc a priori tenues de s’assurer. Une distinction doit être faite entre les entreprises
privées et les collectivités publiques :
A la différence des collectivités publiques, elles ont le choix entre plusieurs formules
pour satisfaire à l’obligation d’assurance :
La responsabilité d’une collectivité locale peut être mise en cause en cas d’accident
imputable à un agent utilisant son véhicule personnel pour les besoins du service (Civ. I, 16
avril 1996, JCP éd. G 96-IV-1382 ; Bull. Civ. I, n° 187). Aussi, les contrats d’assurance de
responsabilité des collectivités locales comportent-ils une clause « besoins du service », pour
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couvrir les dommages causés par un véhicule dont elles n’ont ni la propriété, ni la garde et
que ses préposés utilisent pour les besoins de service (y compris sur le trajet de leur résidence
au lieu de travail et vice versa), soit exceptionnellement, au su ou à leur insu, soit
régulièrement. Dans ce dernier cas, la garantie n’est accordée qu’à la condition que le contrat
d’assurance automobile souscrit pour l’emploi du véhicule comporte, au moment de
l’accident, force majeure. Cette extension de garantie intervient en complément ou à défaut
des garanties accordées par l’assurance responsabilité du véhicule.
En effet, les agents des communes, des régions, des départements ou de leurs
établissements publics (districts urbains et communautés urbaines, etc) sont tenus de souscrire
une assurance automobile pour les déplacements professionnels qu’ils effectuent au moyen de
leur véhicule personnel (D. 91-573 du 19 juin 1991, JO du 21 juin). Cette assurance doit
couvrir les garanties « responsabilité civile automobile » et « protection juridique », dont le
bénéfice doit être étendu à la collectivité publique en sa qualité de commettant. Cette
obligation d’assurance incombe personnellement à l’agent public et son employeur ne peut se
substituer à lui. Le surcoût de l’assurance est financé par les indemnités kilométriques qu’il
reçoit de la collectivité publique. L’agent a par ailleurs intérêt à souscrire des garanties
facultatives (dommages tous accidents, vol, incendie, bris de glaces, etc), car il ne peut
prétendre recevoir de son employeur une indemnisation pour ses dommages matériels (RM n°
33735, JOAN Q, 19 février 1996, p. 929). La situation est identique pour les agents de l’Etat
et de certains organismes subventionnés utilisant leur véhicule pour les besoins du service (D.
66-619, 10 août 1966, art. 26 à 31, JO du 20 août).
Jusqu’au 1er janvier 1997, les entreprises ou organismes qui justifient de garanties
financières suffisantes pouvaient bénéficier d’une dérogation totale ou partielle. L’article L.
211-3 du Code des Assurances qui le prévoyait a été abrogé par la loi n° 96-314 du 12 avril
1996 (art. 85). La Poste et France Télécom étaient déjà rentrées dans le giron de l’assurance
en 1995. Les quatre sociétés dérogatoires restantes (la SNCF, la RATP, la Ville de Paris et
l’INRA), qui totalisent un parc de 13800 véhicules, sont désormais soumises à l’obligation
d’assurance.
En revanche, ne sont pas soumis à l’obligation d’assurance les véhicules de l’Etat (art.
L. 211-1 CA). Une circulaire n° 94-16 du 18 février 1994 du Ministère de l’Equipement
précise que cette dérogation à l’obligation d’assurance concerne à la fois les véhicules
appartenant à l’Etat et ceux loués par l’Etat pour une durée supérieure à un an. Si la durée de
location est inférieure à un an, le loueur doit souscrire une assurance. A l’inverse, si l’Etat
loue un véhicule lui appartenant à une entreprise privée, celle-ci est tenue de l’assurer.
Si l’Etat confie un véhicule lui appartenant à une collectivité locale, celle-ci est
responsable des dommages causés par le véhicule lors de son utilisation pour les besoins du
service. Elle doit donc se préoccuper de son assurance : s’il s’agit d’une assurance couvrant sa
responsabilité civile, s’il comporte une clause garantissant la conduite occasionnelle de
véhicules terrestres à moteur. S’il s’agit d’une utilisation habituelle, elle doit souscrire une
assurance spécifique.
1- LE DEFAUT D’ASSURANCE :
Depuis le 1er octobre 1986, le défaut d’assurance est une contravention et non plus
un délit. Cette mesure a été prise dans le but de désencombrer les tribunaux de
police (art. 63). La contravention est de 5ème classe (art. R. 211-45 Ca et R. 324-1
C. route) et concerne aussi bien le véhicule que ses remorques et semi-remorques ;
Le contrevenant peut se libérer au moyen d’une amende forfaitaire, sauf en cas de
récidive (art. 529 C. pr. Pén) ;
L’amende ainsi perçue est majorée, comme par le passé, de 50 % et cette
majoration, une fois recouvrée, est versée au Fonds de garantie automobile (art. L.
211-26 CA).
Le véhicule démuni d’assurance peut être immobilisé, mis en fourrière ou retiré de
la circulation (art. L. 325-1 et R. 324-2 C. route) ;
Enfin, le permis de conduire du contrevenant peut être suspendu pendant trois ans
maximum, cette suspension pouvant être limitée à la conduite en dehors de
l’activité professionnelle (art. R. 324-2 C. route).
Une condamnation pénale pour défaut d’assurance est possible même si le véhicule est
en stationnement (Paris, 4 juin 1970, RGAT 71-247). En cas de relaxe au bénéfice du doute,
l’assureur peut néanmoins invoquer la non-assurance du véhicule devant les tribunaux civils
(Civ. I, 18 juin 1980, D. 81-75, note Berr et Groutel).
Si une juridiction civile est saisie d’une contestation sérieuse portant sur l’existence ou
la validité de l’assurance, la juridiction pénale appelée à se prononcer sur les poursuites
exercées pour violation de l’obligation d’assurance doit surseoir à statuer jusqu’à ce qu’il ait
été définitivement statué sur la contestation (art L. 211-26 CA). Ces dispositions ne sont pas
applicables aux véhicules ayant leur stationnement habituel à l’étranger.
Pour permettre aux autorités de police de vérifier que l’obligation d’assurance a bien été
satisfaite, le Code des Assurances a prévu l’établissement et la présentation de documents
justificatifs, l’attestation d’assurance et le certificat d’assurance. Le non-respect de ces
dispositions donne lieu à des sanctions prévues par le Code des Assurances (art. R. 211-21-7
CA), reprises dans le Code de la Route, qui fait office de Code suiveur (art. R. 233-3 C.
route).
a- La portée de ce document :
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Exemple : Si l’attestation d’assurance concerne une période d’assurance
comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année N, son
détenteur n’est pas en infraction s’il la présente aux autorités de
police jusqu’au 31 janvier de l’année N + 1. En revanche, il l’est à
compter du 1er février de l’année N + 1
Par ailleurs, si une personne, invitée à présenter les documents présumant de l’existence
d’une assurance pour le véhicule, n’est pas en mesure de justifier de leur possession effective
dans un délai de cinq jours, elle est passible d’une contravention de 4ème classe (art. R. 211-14
CA). Lorsque cette contravention de 4ème classe est applicable, celle de 2ème classe prévue en
cas de non-présentation ne s’applique pas.
a- La portée de ce document :
Apposé sur le véhicule, le certificat d’assurance justifie qu’une assurance a été souscrite
ou renouvelée pour le véhicule concerné (art. R. 211-21-1 à 7 CA, art. A. 211-9 et 10 CA). La
période de validité du certificat est mentionnée sur ce document et reste valable pendant un
mois à l’expiration de celle-ci, sauf s’il s’agit d’un certificat provisoire (art. R. 211-4 CA).
Ces dispositions ne sont pas applicables à certains véhicules (véhicules dont le poids
total autorisé en charge est supérieur à 3,5 tonnes, véhicules immatriculés en W). Les
garagistes y sont astreints, mais l’immatriculation du véhicule est remplacée par la mention
« garage ». En cas de perte ou de vol de ce document, l’assuré doit en faire la déclaration aux
autorités de police afin d’obtenir de l’assureur l’établissement d’un double de ce document
(art. R. 211-21-3 CA).
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Le refus de délivrance par l’assureur, dans un délai de 15 jours, du certificat d’assurance
ou la délivrance d’un document non conforme est passible d’une contravention de 2ème classe
(art. R. 211-21-3 CA).
AUTRES ASSURANCES
DE RESPONSABILITE OBLIGATOIRES EN AUTOMOBILE
2- VEHICULE EN LEASING :
Le leasing est un mode de financement d’un bien à crédit, sous forme de location avec
option d’achat. Un bailleur, la société de leasing, achète comptant un véhicule afin de le louer
à un locataire, ou preneur, qui l’utilise de manière exclusive. En fin de contrat, celui-ci
dispose d’un droit d’option : il peut restituer le bien au bailleur ou l’acheter à sa valeur
résiduelle. Il s’agit d’abord d’une opération financière, car l’organisme financier, lorsqu’il
achète le bien, n’a pas vraiment l’intention d’en disposer comme un propriétaire ; l’opération
a seulement pour but de lui permettre de percevoir des loyers, la conservation de la propriété
du bien n’étant pour lui qu’une sûreté. Par ailleurs, le recours au leasing permet au locataire
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de disposer d’un bien sans avoir à mobiliser des fonds importants ou à recourir à l’épargne
pour l’acquérir. On distingue deux sortes d’opération de leasing :
Encore appelée location avec promesse de vente, elle concerne les biens loués par des
particuliers pour un usage personnel ou familial. Elle est soumise au Code de la
consommation et les parties ne sont pas libres du montant de l’indemnité de résiliation, fixée
par le décret n° 87-344 du 21 mai 1987, sans préjudice de l’application de l’article 1152 du
Code Civil.
b. Le crédit-bail :
Réservé aux biens à usage professionnel, il est régi par la loi n° 66-445 du 2 juillet 1966.
Il vise les locations avec promesse de vente de biens d’équipement ou de matériels
d’outillage, de biens immobiliers à usage professionnel et de fonds de commerce. Ces
opérations doivent faire l’objet d’une publicité et ne peuvent être pratiquées que par des
entreprises commerciales spécialisées relevant du droit bancaire. Les parties sont libres de
fixer le montant de l’indemnité de résiliation, voir de se soumettre volontairement aux
dispositions du décret du 21 mai 1987 précité.
a. Restituer le bien :
Comme tout locataire, le preneur répond des dégradations ou des pertes qui arrivent
pendant sa jouissance, à moins qu’il ne prouve qu’elles ont eu lieu sans sa faute (art. 1732 C.
civ). Il pèse donc sur lui une présomption de faute en cas de dommage causé au bien loué ; il
s’exonère s’il apporte la preuve que le dommage n’est pas dû à sa faute, mais à un cas de
force majeure (tel que dommage résultant d’un acte criminel, d’un vol, d’un accident
imputable à un tiers).
La société de leasing peut également souscrire elle-même une assurance de choses pour
garantir la conservation du véhicule loué. Cette assurance intervient alors pour son compte,
afin de l’indemniser des pertes et des dommages qu’elle subit en qualité de propriétaire du
bien. Mais elles constitue également une assurance pour compte, ne serait-ce qu’implicite, au
profit du locataire, puisqu’elle le dispense de souscrire cette garantie et qu’il en paie les
primes.
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c. Payer l’indemnité de résiliation :
En cas de disparition du bien, le contrat est résilié de plein droit : le bailleur se trouve
privé des loyers que lui versait le locataire et des bénéfices qu’il escomptait tirer de
l’opération. Il oblige donc le locataire, par une disposition du contrat, à le dédommager de
cette perte, au moyen d’une indemnité de résiliation dont le montant dépend des loyers restant
à courir.
L’assurance de responsabilité civile ne couvre pas les dommages subis par le conducteur
(art. R. 218-8 CA). En revanche, les passagers transportés, y compris les membres de la
famille du conducteur (art. L. 211-1, dernier al., CA), sont garantis dans le cadre de
l’assurance de responsabilité obligatoire, qui leur assure (sauf en cas de faute inexcusable,
rarement admise) la réparation intégrale de leur préjudice. Ils n’ont donc pas besoin d’une
assurance spécifique.
La loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, a, dans une certaine mesure, aggravé le
sort des conducteurs puisque son article 4 prévoit que, « la faute commise par le
conducteur a pour effet de limiter ou d’exclure l’indemnisation des dommages
qu’il a subi ». Un conducteur blessé n’est totalement indemnisé que s’il n’a
commis aucune faute et si son dommage est imputable à la responsabilité d’un
tiers.
Cette situation n’est pas tant gênante pour le conducteur que pour les personnes
dont il peut avoir la charge (ses ayants droit : ses enfants mineurs, son conjoint).
S’il décède à la suite d’un accident, ils ne sont pas indemnisés de leur préjudice si
le conducteur est seul en cause ou s’il a commis une faute exclusive de toute
indemnisation. Selon l’article 6 de la loi précité, le préjudice subi par un tiers du
fait des dommages causés à la victime directe d’un accident de la circulation est
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réparé en tenant compte des limitations ou exclusions applicables à
l’indemnisation de ces dommages.
Aussi la Direction des Assurances a-t-elle incité les assureurs à offrir aux conducteurs
des garanties « dommages corporels » leur assurant une indemnisation comparable à celle que
reçoit une victime dans le cadre d’une assurance de responsabilité civile. Pour limiter le coût
de cette assurance, il est prévu qu’elle ne constitue qu’une « avance sur recours » lorsque le
dommage engage la responsabilité d’un tiers. Cette assurance repose à la fois sur l’article L.
131-2 et sur l’article L. 211-25 code des Assurances. Toutefois, des assureurs continuent à
offrir des garanties forfaitaires, assorties d’une clause d’avance sur recours.
B- L’ASSURANCE DES BIENS TRANSPORTES
En second lieu, les biens transportés sont exclus, de telle sorte qu’une garantie doit être
souscrite pour couvrir les dommages qu’ils subissent en cours de transport.
Dans le tableau ci-dessous, nous indiquons les exclusions applicables et la manière dont
ces exclusions peuvent être rachetées :
La technique de l’extension de garantie est surtout utilisée pour les particuliers et les
PME-PMI. Par exemple, l’assuré dont le véhicule est équipé d’accessoires ou d’appareils
(lecteur de cassette ou de CD, radio téléphone, matériel de télétransmission…) ou qui
transport, pour les besoins de sa profession, des marchandises ou des échantillons, doit veiller
à souscrire une garantie complémentaire pour couvrir ces biens. Ils peuvent également être
couverts par un contrat séparé, de type tous risques objets divers.
Comme toute personne faisant circuler un véhicule, le transporteur doit souscrire une
assurance de responsabilité civile. En ce qui concerne les marchandises transportées, il peut
souscrire une police type, propre au transport routier, dont la garantie est en général étendue à
tous les Etats signataires de la Convention CMR. Elle couvre les seuls dommages matériels,
dans la limite d’un capital maximum, et exclut la faute lourde du voiturier et le retard de
livraison. Le vol est couvert, mais selon des limitations et des conditions fixées par des
clauses syndicales, modifiées en janvier 2003.
L’entreprise utilise des véhicules pour les besoins spécifiques de son activité, de sorte
qu’une analyse préalable de son risque automobile s’avère nécessaire pour apporter une
couverture d’assurance adaptée à ses besoins.
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Il n’est pas toujours facile de déterminer si un sinistre relève de l’exploitation de
l’entreprise ou de la circulation du véhicule. Pour éviter des problèmes de frontières, il est
souhaitable que l’entreprise souscrive également une assurance de responsabilité
civile »exploitation », couvrant ces véhicules dans leur fonction d’outil, de préférence auprès
du même assureur que celui les garantissant pour le risque de circulation proprement dit.
La technique habituelle pour assurer des véhicules consiste à souscrire un contrat dit
« mono véhicule », couvrant un ou plusieurs véhicules, tous nommément désignés dans le
contrat. Toute modification de véhicule doit être signalée au préalable à l’assureur, pour éviter
la suspension automatique du contrat (art. L. 121-11 CA). Lors de cette modification,
l’assureur établit une attestation d’assurance et un certificat d’assurance concernant le
nouveau véhicule, ainsi qu’un avenant précisant le nouveau taux de prime applicable.
Mais lorsqu’une entreprise ou une collectivité utilise de nombreux véhicules pour les
besoins de son activité, ce mode de gestion s’avère lourd et inadapté. Afin de faciliter cette
gestion, les assureurs proposent d’établir des « polices flottes » prévoyant la couverture de
leur parc de véhicules, quel que soit son effectif.
En principe, il est possible de souscrire un contrat d’assurance flotte dès qu’un parc
comporte au moins quatre ou cinq véhicules. Si le Code des Assurances ignore la notion de
flotte, la clause type de bonus-malus n’est pas applicable lorsque le contrat d’assurance
couvre plus de trois véhicules appartenant à une même personne et nécessitant la possession
du permis B (art. A. 121-2, al. 1er CA).
Ce sont des groupements, couverts au moyen d’un même contrat d’assurance, réunissant
des véhicules appartenant à des personnes faisant partie d’un même groupe, tels que les
salariés d’une entreprise, les membres d’une corporation, les détendeurs d’un même type de
véhicule.
Parmi les flottes naturelles, on distingue notamment les flottes de sociétés, qui
regroupent les véhicules de fonction ou de service d’une même entreprise, les flottes à usages
particuliers, tels que le transport de personnes ou de marchandises à titre onéreux, les engins
de chantiers et autres véhicules adaptés à un travail particulier, les flottes de location de
véhicules en longue ou courte durée.
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THEME II : Les Garanties Facultatives
L’assurance de responsabilité civile a été instaurée dans l’intérêt des victimes. Il faut en
effet qu’en toutes circonstances, la solvabilité de l’auteur de leurs dommages soit garantie par
un assureur ou, à défaut d’assurance, par le Fonds de Garantie Automobile.
L’assurance de responsabilité civile profite également aux assurés, puisqu’elle évite que
l’on puise dans leur patrimoine pour indemniser les victimes. Mais elle ne satisfait pas leurs
propres besoins d’indemnisation. Aussi, les assureurs proposent-ils des garanties
complémentaires, destinées à couvrir les dommages subis par le conducteur et par son
véhicule ou lui permettant d’en obtenir le remboursement lorsqu’ils engagent la responsabilité
d’un tiers.
Ces garanties sont généralement contenues dans le même contrat que celui qui couvre la
responsabilité civile. C’est pourquoi les contrats offerts sur le marché sont appelés
« multirisques ». L’expression est partiellement inexacte. Elle signifie que le contrat
d’assurance couvre un seul risque ou (risque objet), à savoir un véhicule, contre plusieurs
risques ou (risque événement) au moyen de plusieurs garanties. Le terme « multi garanties »
serait donc plus approprié.
Lorsque le contrat comporte une garantie « dommages tous accidents », il est parfois
appelé « tous risques », ce qui peut parfois faire croire aux assurés qu’ils sont couverts pour
tous les risques, alors qu’il n’en est rien. Ne sont ainsi pas forcément couverts les dommages
subis par le conducteur ou l’assistance au véhicule et aux passagers.
Puisque ces garanties ne sont pas obligatoires, chaque assureur est libre d’en définir le
contenu et l’étendue. Elles sont par ailleurs soumises aux règles de droit commun de
l’assurance, telles que la prescription biennale ou le principe indemnitaire.
A – LIBERTE CONTRACTUELLE :
Puisqu’il ne s’agit pas de garanties obligatoires, chaque assureur est libre de leur
contenu. Elles varient d’un assureur à l’autre et il n’y a pas de règles générales permettant de
déterminer, dans chaque situation, ce qui est couvert et ce qui est exclu. Il est donc nécessaire
de se reporter au contrat qui fait « la loi entre les parties », pour déterminer l’étendue de la
garante accordée par l’assureur.
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B – LA PRESCRIPTION BIENNALE :
Passé le délai de deux ans, l’assureur n’a plus d’obligation à l’égard de l’assuré, sauf si
ce délai a été interrompu par une assignation en justice, même en référé, un commandement
ou une saisie, la reconnaissance des droits de l’assuré par l’assureur (qui a par exemple payé
un acompte, proposé une indemnisation), la désignation d’un expert à la suite d’un sinistre ou
l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception par l’assuré. A compter de ces
événements, un nouveau délai de deux ans est accordé à l’assuré.
C – LE PRINCIPE INDEMNITAIRE :
D’autre part, si le dommage est imputable à la responsabilité d’un tiers, l’assureur peut
obtenir de celui-ci la restitution des sommes versées à l’assuré. Selon l’article 21 du code des
assurances : « l’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance est subrogé, jusqu’à concurrence
de cette indemnité, dans les droits et actions de l’assuré contre les tiers qui, par leur fait, ont
causé le dommage ayant donné lieu à la « responsabilité de l’assureur ».
Mais l’assureur n’a pas de recours contre le responsable lorsqu’il s’agit des « enfants,
descendants, ascendants, alliés en ligne directe, préposés, employés, ouvriers ou domestiques
et généralement toute personne vivant habituellement au foyer de l’assuré, sauf le cas de
malveillance commise par une de ces personnes ».
L’assurance de responsabilité civile obligatoire ne couvre pas les dommages « subis par
la personne conduisant le véhicule ». Le conducteur assuré n’est donc jamais indemnisé,
même si l’accident est dû à un vice propre du véhicule (engageant la responsabilité d’un
garagiste ou du constructeur) ou à la faute d’un passager (qui s’était emparé des organes de
commande de véhicule), sauf en cas d’extension de garantie.
Les dommages subis par le conducteur sont exclus alors même qu’ils peuvent avoir des
conséquences économiques graves. Si le conducteur décède, sa famille peut être privée des
revenus qu’il lui procurait. En cas de blessures, il peut perdre son emploi à la suite de
l’accident. D’ou l’intérêt de souscrire une assurance pour le conducteur. Bien que non
obligatoire, elle est vivement conseillée et des assureurs incitent même fortement leurs
assurés à la souscrire, en l’incluant par exemple dans la garantie de base.
A cet effet, l’assureur peut proposer différentes formules de garanties, qui peuvent se
cumuler ou non entre elles, comporter des options plus ou moins étendues selon le prix que
l’assuré consent à payer pour se garantir. La garantie peut couvrir le seul conducteur ou tous
les passagers ayant pris place dans le véhicule assuré. Les prestations accordées peuvent être
de type forfaitaire (en individuelle accident), indemnitaire (en « droit commun ») ou un
mélange des deux (individuelle droit commun). Cette garantie peut comporter ou non une
clause d’avance sur recours.
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Elle peut être souscrite dans le cadre d’un contrat multirisque automobile ou au moyen
d’un contrat séparé. L’assurance peut couvrir le souscripteur et ses proches dans le seul cas où
ils conduisent le véhicule assuré ou lorsqu’ils sont au volant d’un véhicule quelconque.
A – L’INDIVIDUELLE ACCIDENT :
Cette garantie peut couvrir les passagers ou le seul conducteur, comporter des
prestations plus ou moins étendues, être versée ou non à titre d’avance sur recours.
– Le Conducteur :
Dans ce cas, seul le conducteur, ou ses ayants droits en cas de décès du conducteur,
bénéficie des prestations offertes. Elle s’applique à tout conducteur autorisé et titulaire d’un
permis de conduire en état de validité.
Cette garantie prévoit le versement de sommes convenues d’avance. L’assureur peut être
amené à prendre en charge des frais de soin, des indemnités journalières en cas d’incapacité
temporaire, un capital, en cas de décès de l’assuré, versé à ses ayants droit, ou, en cas
d’incapacité permanente, une somme égale à une fraction d’un capital correspondant au taux
d’incapacité retenu par expertise médicale (sur la base d’un barème figurant généralement
dans le contrat).
La plupart des sommes ainsi versées ne présentent pas un caractère indemnitaire car
elles sont calculées en fonctions d’éléments prédéterminées par les parties, indépendamment
du préjudice subi : Le cantonnement du caractère indemnitaire de certaines assurances de
personnes. Elles peuvent donc se cumuler avec celles reçues au titre d’autres assurances de
même nature ou à un autre titre, par la Sécurité sociale, par l’assureur du responsable ou par le
Fonds de garantie automobile. D’autre part, l’assureur ne peut en demander la restitution au
responsable.
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En revanche, les frais de soins et les compléments de salaires, qui correspondent au
paiement de frais réellement engagés ou à un préjudice réel, présentent un caractère
indemnitaire et sont récupérables auprès du responsable.
Par ailleurs, si la garantie comporte une clause d’avance sur le recours, les prestations
deviennent indemnitaires par la volonté des parties, alors même que leur calcul s’effectue de
manière forfaitaire, sans référence aux règles de droit commun. Les mutuelles d’assurance
offrent ainsi des formules d’assurance du conducteur hybrides, se référant à des postes de
préjudices dits de droit commun mais dont la détermination se fait d’après de barèmes
forfaitaires. Les prestations prévues dans le cadre des assurances individuelles accidents
classiques sont donc récupérables sur le responsable si elles comportent une clause d’avance
sur indemnité.
1 – LE FONCTIONNEMENT DE L’ASSURANCE :
Dinars Tunisiens
Postes de préjudice Patrimoniaux (A) Personnels (B) Plein de garantie
Montant : 1 500 000 200 000
A déduire créance 300 000 néant 1 000 000
Solde du préjudice indemnisable 1 200 000 1 200 000
Total du préjudice indemnisable 1 400 000
(A+B)
Somme contractuellement due à 1000 000
L’assuré
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– L’ETENDUE DES GARANTIES :
– La notion de conducteur
Le contrat peut par exemple couvrir les dommages subis par le conducteur non
seulement lorsqu’il est au volant de son véhicule (pour les quatre roues) ou juché sur son
engin (pour les deux roues), mais aussi lorsqu’il en sort ou qu’il le quitte, lorsqu’il y effectue
des réparations ou qu’il se trouve à proximité ;
Ceux-ci peuvent faire l’objet d’une énumération limitative, de telle sorte que les postes
de préjudice non énumérés sont exclus. Ils peuvent également faire l’objet d’une définition
restrictive : par exemple, si l’incapacité temporaire st définie comme les pertes de salaires ou
de revenus subies pendant la période d’incapacité, l’indemnisation de la gêne éprouvée dans
l’accomplissement des actes de la vie ordinaire est exclue. D’autres postes de préjudices
peuvent faire l’objet d’exclusions directes ; tel est le cas si l’assurance ne couvre pas les
préjudices personnels ou l’incapacité de travail.
L’assurance de responsabilité civile est conçue de telle manière qu’elle ne puisse jamais
intervenir pour la prise en charges des dommages subis par le véhicule assuré. Il s’agit en
effet d’inciter l’assuré à souscrive une assurance complémentaire pour ces dommages. Voici
deux exemples pratiques permettant de le démontrer :
Exemple n°2 : La situation est la même que dans le cas n°1, mais le conducteur qui
cause l’accident s’était emparé du véhicule contre le gré de son propriétaire. Il ne s’agissait
donc pas d’un véhicule confié ou loué au conducteur et l’exclusion ne peut s’appliquer.
L’assureur de responsabilité civile doit-il pour autant indemniser son assuré pour les
dommages causés à son véhicule ?
Réponse : non, car selon l’article 5 alinéa 2 de la loi du 5 juillet 1985, lorsque le
conducteur d’un véhicule n’en est pas le propriétaire, la faute de ce conducteur peut être
opposée au propriétaire pour l’indemnisation des dommages causés à son véhicule ». La
garantie est acquise, mais la responsabilité du conducteur fautif ne peut être recherchée par le
propriétaire.
Si l’assuré souhaite que les dommages à son véhicule soient garantis en cas d’accident
indépendamment de toute notion de responsabilité, il doit souscrire une garantie
complémentaire « dommages au véhicules ».
Il convient de se reporter au contrat d’assurance, qui fixe à la fois les postes de préjudice
indemnisables et leur mode d’évaluation.
Sont pris en charge les dommages causés au véhicule assuré. Le contrat précise que ces
dommages sont fixés de gré (d’un commun accord entre l’assureur et l’assuré) ou, à défaut,
par expertise. Le règlement de gré à gré intervient pour les petits dommages qui ne nécessitent
pas le recours à l’expertise.
La garantie peut également couvrir les frais de dépannage, dans la limite d’un montant
maximum fixé au contrat. Mais ces frais sont souvent pris en charge au titre de la garantie
assistance, de sorte que l’assuré n’a pas à en faire l’avance. La garantie peut être complétée
par la mise à disposition d’un véhicule de remplacement.
Les autres postes de préjudice annexe (privation de jouissance, etc.) ne sont pas compris
dans la garantie des dommages au véhicule. Ils peuvent néanmoins être réglés par l’assureur
direct dans le cadre de la convention, lorsque le dommage est imputable à un autre véhicule
impliqué dans l’accident.
Lorsque le véhicule a été acquis en leasing, le contrat d’assurance peut comporter deux
clauses de garantie particulières :
- Une garantie dite « perte pécuniaire), qui couvre l’indemnité de résiliation due à la
société de leasing en cas de sinistre mettant prématurément fin au contrat de leasing. Cette
garantie est limitée au montant de la TVA due sur la valeur du bien assuré :
20
- Une garantie dite « perte financière », qui couvre l’indemnité de résiliation due à la
société de leasing dans sa totalité. Cette garantie peut être souscrite soit par le détenteur du
véhicule, soit par la société de leasing elle-même, soit par les deux.
La valeur vénale. C’est le prix auquel un véhicule peut être vendu sur le marché de
l’occasion. Il est déterminé en fonction de la cotation sur le marché d’un véhicule présentant
les mêmes caractéristiques et dans un état général semblable, par référence aux cours moyens
par des journaux spécialisés (tel le journal L’Argus de l’automobile).
Une indemnisation en valeur à neuf tant que le véhicule n’a pas atteint six mois ou un an
d’ancienneté, selon les contrats (clause véhicule neuf) ;
Lorsque le véhicule a atteint une certaine ancienneté, une majoration de sa valeur, de
l’ordre de 10 à 30%, ou un montant minimum garanti, fixé aux conditions particulières
(clause véhicule ancien).
L’assurance peut exclure les dommages subis par le véhicule lorsque le conducteur n’a
pas l’âge requis ou n’est pas titulaire du permis de conduire régulier en état de validité. Cette
exclusion peut être rachetée lorsqu’il s’agit d’un véhicule d’entreprise, lorsque le préposé a
présenté à son employeur un permis de conduire falsifié ou a omis de lui signaler une
suspension ou une annulation de son permis.
De même, le contrat peut prévoir une exclusion de garantie pour conduite en état
alcoolique lors de l’accident (à partir de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang). Selon les
contrats, cette exclusion s’applique dans tous les cas ou uniquement lorsque cet état a eu une
21
influence sur le sinistre. L’assureur peut également prévoir une exclusion pour conduite sous
l’empire de stupéfiants, refus de se soumettre à des tests de dépistage, délit de fuite.
Certains dommages peuvent être exclus, tels que les pneumatiques, les dommages
provoqués ou aggravés par le transport de matières dangereuses, les dommages imputables à
la guerre civile ou étrangère.
Les contrats peuvent comporter les franchises. Ces franchises peuvent être modulées en
fonction des garanties souscrites (les garanties incendie, explosion, bris des glaces sont sans
franchise), des options choisies par l’assuré ou des biens couverts.
L’assureur garantit les dommages subis par le véhicule lorsqu’ils résultent d’un choc
avec un corps fixe ou mobile (un autre véhicule, un animal, un piéton identifié ou non, un
obstacle quelconque, des grêlons…) ou du versement du véhicule, avec ou sans collision
préalable.
Cette garantie couvre également les actes de vandalisme, soit de manière expresse (le
terme vandalisme étant mentionné dans le contrat), soit de manière tacite, du seul fait que le
dommage résulte d’un choix avec un corps fixe (ce qui exclut toutefois les graffitis).
Lorsque la garantie est acquise, l’assureur prend en charge toutes les conséquences
directes ou indirectes de l’événement, sauf clause contraire. Par exemple, si véhicule tombe
en contrebas d’une route et se retrouve immergé, l’assureur doit prendre en charge le
dommage dû au contact avec l’eau de mer (TGI Toulouse, 13 juin 1994, JA 646-94).
- que le heurt intervienne avec un tiers, ce qui n’est pas le cas si deux véhicules
appartenant au même assuré entrent en collision :
- qu’il se « matérialise » par une trace visible de choc ou d’autres éléments dont la
preuve incombe à l’assuré :
- qu’il intervienne avec un véhicule est non avec un élément de celui-ci : une roue se
détachant du véhicule, un colis tombé à terre… :
- que le maître de l’animal soit identifié, en cas de heurt avec celui-ci. Par exemple, en
cas de choc avec un animal sauvage (ou « resnullius »), qui par définition n’a pas de
maître, la garantie n’est pas acquise.
Dans ce cas, le conducteur non assuré dispose d’un recours contre le Fonds de
garantie (quand un des passagers transportés a subi des dommages corporels) ou, à défaut,
contre la société de chasse, éventuellement responsable d’avoir laissé pulluler le gibier sur
son fonds, ou contre l’Etat, qui pourrait se voir reprocher de ne pas avoir placé un panneau
22
de signalisation à un endroit où la traversée de la chaussée par des animaux sauvages est
fréquente.
3 – LES AUTRES EVENEMENTS GARANTIS
Cette extension de garantie a été introduite peu avant la garantie obligatoire des
catastrophes naturelles, avec laquelle elle peut faire double emploi. Dans ce cas, les garanties
ne se cumulent pas et l’assureur doit faire application de la garantie et de la franchise la plus
favorable pour l’assuré.
La Société garantit l’assuré contre les dommages subis pas le véhicule assuré ainsi que
par les accessoires et les pièces de rechange dont le constructeur prévoit la livraison en même
temps que le véhicule, lorsque ces dommages résultent des événements suivants : incendie,
combustion spontanée, chute de foudre, explosion.
La garantie des dommages est comprise dans les formules « dommages accidentels au
véhicule », pour autant que l’accident entraînant ces dommages entre dans la garantie de la
formule prévue au contrat. Lorsque cette assurance est souscrite isolément, elle comprend la
garantie des dommages consécutifs à tous accidents (y compris la projection d’objets
extérieurs) subis par les pare-brise, glaces latérales et lunette arrière du véhicule assuré, « à
l’exclusion des glaces destinées à protéger les phares ».
En application de la loi du 13 juillet 1982, tout véhicule couvert pour ses dommages est
automatiquement garanti pour les dommages matériels directs résultant d’une catastrophe
naturelle, moyennant une cotisation égale à 6% des cotisations incendie et vol ou, à défaut, à
0,8 % des cotisations dommages (art. A. 125-2 CA).
Si l’événement est couvert à un autre titre (par exemple, au titre de l’action des forces de
la nature), on applique la franchise la plus favorable à l’assuré (Civ. I, 7 mars 1995, L’Argus
95-61).
3.6 – La tempête :
Les contrats d’assurance qui comportent une garantie dommages au véhicule couvrent
automatiquement les risques de tempête, ouragans et cyclones. Cette garantie s’applique dès
lors que les effets du vent à caractère cyclonique ne dépassent pas 145 km/h en moyenne sur
23
10 minutes ou 215 km/h en rafale. Au-delà, le dommage peut être pris en charge au titre de la
garantie des catastrophes naturelles
C- LA GARANTIE VOL :
1- MESURES PREVENTIVES :
En raison de la recrudescence des vols, les assureurs ont été amenés à imposer aux
assurés des mesures destinées à les prévenir. Par exemple :
L’assureur peut subordonner sa garantie au gravage sur toutes les glaces, du véhicule du
numéro d’immatriculation ou de série, accompagné d’une inscription du véhicule sur un
fichier accessible aux forces de police. Cette clause subordonnant la garantie vol à
l’installation de ces dispositifs de protection n’a pas le caractère d’une exclusion et ne doit
donc pas figurer en caractères très apparents. Si un délai est imparti à l’assuré pour prendre
ces mesures et qu’elles n’ont pas été prises à l’expiration de ce délai, la garantie n’est pas
acquise. Si l’assuré a procédé au marquage mais a omis d’inscrire le véhicule au fichier du
marqueur, alors que ces deux formalités étaient requises sous peine de sanction, la garantie
vol s’applique car la sanction était commune aux deux formalités et non spécifique à celle-ci.
- La remise du véhicule la nuit dans un garage fermé à clef. Le simple fait que le vol du
véhicule ait été perpétré dans un garage public suffit à démontrer que cette obligation
n’a pas été respectée (Civ. I, 27 février 1997, RGDA 97-578) ;
- En matière de transport routier, les sociétés d’assurance ont adopté le 30 janvier 1992
une clause syndicale vol, qui a été modifiée en janvier 2003. Le transporteur doit
équiper son véhicule et de dispositifs antivol propres à empêcher toute effraction du
véhicule et de ses remorques. En cas de stationnement d’une durée supérieure à deux
heures, le véhicule doit être remisé dans un droit clos, surveillé ou fermé à clef. A
défaut, le chauffeur doit rester à bord du véhicule.
24
En cas de non-respect des mesures de prévention préconisées, les contrats peuvent
prévoir diverses sanctions, pouvant aller de la non garantie, de la déchéance, à une réduction
d’indemnité, généralement sous la forme d’une franchise supplémentaire.
C’est à l’assuré de faire la preuve que son véhicule a fait l’objet d’un vol ou d’une
tentative de vol.
La preuve du vol peut résulter de divers indices, tels que le dépôt de plainte, l’effraction
du véhicule ou de l’antivol. Mais la valeur de ces indices dépend des circonstances.
- Le dépôt de plainte
Les tribunaux estiment généralement que le dépôt de plainte suffit à établir la réalité du
vol. Mais ils peuvent écarter cette preuve s’ils constatent d’autres éléments en sens contraire.
Tel est le cas par exemple si le dispositif de blocage de direction est retrouvé intact ou si des
faits peuvent faire douter de la sincérité de l’assuré, car les juges sont souverains pour
apprécier la portée des éléments de preuve fournis. Dans la pratique, si le dépôt de plainte doit
être retenu a priori comme élément de preuve, il peut être écarté toutes les fois qu’il existe des
éléments contraires.
- L’absence d’effraction
Pendant longtemps, les tribunaux ont estimé que l’absence d’effraction n’était pas un
critère permettant d’écarter le vol. En revanche, si d’autres indices permettent de penser qu’il
s’agit d’un vol simulé, l’absence d’effraction devient un élément déterminant. Tel est le cas si
le véhicule est retrouvé à l’état d’épave ou à une dizaine de kilomètres de son garage avec un
antivol intact et bloqué ou si l’assuré précise à la gendarmerie qu’il ne portera pas plainte.
Aujourd’hui, les contrats d’assurance sont plus exigeants. Ils précisent que la preuve du
vol doit être rapportée par des traces d’effraction, constatées sur les serrures, sur l’antivol
et/ou sur la colonne de direction. Si le véhicule est retrouvé sans trace d’effraction, le vol peut
donc être écarté faute de preuve. A plus forte raison le vol doit-il être écarté si le juge constate
des incohérences dans les déclarations de l’assuré.
25
fracturées, ailes défoncées, faisceaux électriques arrachés, couvert de graffitis injurieux, que
ni l’intention de soustraction frauduleuse, ni la tentative de vol n’étaient établies.
Si le véhicule est retrouvé, l’assureur prend en charge le coût de sa remise en état sans
abattement pour vétusté, à condition qu’elle s oit bien la conséquence du vol (Nîmes, 5
Janvier 1984, JA 85-122). Si le véhicule n’est pas retrouvé, l’assureur, passée une période
fixée par le contrat (de 1 à 2 mois), rembourse à l’assuré la valeur de son véhicule, contre la
remise de certains documents (carte grise, certificat de cession, clefs, certificats de non-gage,
le cas échéant facture d’achat du véhicule).
Si le véhicule est retrouvé, l’assuré en est informé par les autorités de police qui lui
remettent un « avis de découverte ». Les contrats lui donnent la possibilité d’opter pour la
reprise du véhicule (contre remboursement de l’indemnité, déduction faite d’éventuelles
réparations à ou pour son délaissement au profit de l’assureur, qui en devient alors le
propriétaire.
L’assureur, une fois qu’il a indemnisé son assuré, dispose d’une action contre le voleur
ou le receleur, sur la base de l’article L. 121-12 du Code des assurances, voire d’une action en
revendication contre le possesseur de bonne foi, sur le fondement de l’article 2279 du code
civil, à condition toutefois qu’il soit effectivement en possession de la chose.
26
THEME III : La Tarification du Risque Automobile
Si les assureurs sont libres de fixer leur tarification, les pouvoirs publics ont mis en
place des garde-fous et imposé un système réglementaire de bonus-malus.
En multipliant la fréquence des accidents par leur coût moyen, déterminé par
statistique, il est possible, pour un véhicule, d’obtenir le coût du risque que constitue sa mise
en circulation, ce coût représentant le montant de la « prime pure ».
Une analyse globale de l’ensemble des risques liés à la circulation automobile aboutit à
l’établissement de structures de tarification qui permettent aux assureurs d’équilibrer leurs
résultats. Si les assureurs sont libres du choix de ces structures, l’article 2 de l’annexe A à
l’article A. 121-1 du Code des Assurances prévoit que les caractéristiques techniques
suivantes doivent être prises en compte : véhicule, zone géographique, usage
socioprofessionnel ou kilométrage, conduite exclusive ou non. S’y ajoutent les réductions
éventuelles figurant au tarif des entreprises d’assurances.
Une distinction peut être faite entre les critères propres au véhicule et ceux concernant le
ou les conducteurs de ce véhicule.
Ils concernent les catégories de véhicule, les zones de tarification et l’usage du véhicule.
- Les véhicules de la 2ème catégorie (camions et véhicules industriels d’un poids total
autorisé en charge supérieur à 3500 kg) dont la tarification est établie en fonction de
leur tonnage et des types de matières transportées.
27
1.2 Les zones de tarification :
La tarification diffère selon la zone dans laquelle le véhicule est amené à circuler. Les
statistiques montrent que la fréquence des accidents augmente lorsque le véhicule circule dans
une zone de densité urbaine plus importante. Les communes ont été classées en 5 zones de
tarification (de 2 à 6). A titre d’exemple, le Puy-de-Dôme est classé en zone 2, sauf pour
Clermont-Ferrand (zone 4) et Riom (zone 3), alors que Paris et sa proche banlieue sont en
zone 5.
Certains assureurs proposent des contrats à prime réduite aux conducteurs qui effectuent
moins de 9000 km par an, ce qui est le cas de 30 % des Français alors que la moyenne
nationale est de 12 800 km. Toutefois, ce type de contrat nécessite la pose d’un appareil de
contrôle ou une déclaration périodique du kilométrage.
Les études statistiques ont ainsi permis de distinguer neuf groupes de catégories
professionnelle (fonctionnaires, salariés, sédentaires, autres salariés, commerçants, sociétés,
artisans, autres professions, sans profession et étudiants, exploitants et salariés agricoles,
autres agriculteurs, retraités) et deux usages lorsque ces mêmes catégories
socioprofessionnelles utilisent leur véhicule pour des transports de marchandises ou de
voyageurs ou pour des « tournées » (des déplacements constants pour visiter la clientèle).
Certains assureurs exigent désormais, notamment pour les véhicules haut de gamme, le
passage de contrôle technique permettant de vérifier que le véhicule est en bon état et de
procéder, le cas échéant, aux réparations indispensables.
Les statistiques montrent que les accidents sont d’autant plus fréquents que le
conducteur est jeune, que son permis de conduire est récent, qu’il est célibataire, de sexe
masculin et qu’il a des antécédents (tels qu’accidents antérieurs, suspension ou retrait de
permis de conduire, infraction au Code de la Route). Tous ces éléments sont donc pris en
considération dans le calcul de la prime ou cotisation.
28
2.1 Les conducteurs novices :
a- Le constat :
Moins prudents et plus vulnérables, les conducteurs jeunes ou novices justifient donc
d’une tarification plus élevée. Mais pour éviter qu’elle ne devienne prohibitive, les pouvoirs
publics ont fixé un pourcentage maximum d’augmentation, prévu à l’article A. 335-9-1 du
Code des Assurances. Son plafond est de 100 % du tarif de référence, sans pouvoir excéder 50
% lorsque le conducteur novice a acquis sont permis de conduire au moyen de l’apprentissage
par la conduite accompagnée, cette méthode étant réputée améliorer l’expérience de la
conduite. La surprime est réduite de moitié après chaque année passée sans sinistre
engagement la responsabilité du conducteur. A l’issue de trois années, le conducteur perd sa
qualité de conducteur novice.
Ainsi, un enfant majeur qui vient d’obtenir son permis de conduire et qui ne peut ou ne
veut pas s’acheter un véhicule a intérêt à être désigné comme conducteur habituel dans le
contrat de ses parents. Lorsqu’il souscrira une assurance pour son propre compte, l’ancienneté
obtenue en tant que conducteur désigné dans le contrat de ses parents sera prise en compte
pour le calcul de son bonus. Certains assureurs acceptent même de ne pas appliquer de
surprime « conducteur novice » quand ce conducteur est un membre de la famille du
souscripteur assuré.
29
Par ailleurs, les assureurs cherchent à décourager par des tarifs dissuasifs les
conducteurs à risque, ce qui a conduit les pouvoirs publics à fixer des pourcentages
maximums d’augmentation par rapport à la prime de référence. Ces pourcentages sont prévus
à l’article A. 335-9-2 du Code des Assurances (voir tableau ci-contre).
En revanche, les assureurs cherchent à fidéliser les (bons conducteurs ». Ils accordent
ainsi des tarifs préférentiels aux conducteurs présentant certaines caractéristiques (par
exemple, ancienneté de plus de dix ans, âge de 30 ans au moins, bonus de 50 % au moins,
conduite exclusive du véhicule par le conducteur ou son conjoint…). Toutefois, la survenance
d’accidents ultérieurs est susceptible d’entraîner une augmentation de la cotisation (par le jeu
du malus et l’alignement sur le tarif de référence), d’autant moins acceptée que la tarification
antérieure était avantageuse.
Selon l’article A. 335-9-1 du Code des Assurances, elle est fixée de la manière
suivante : la « prime de référence » (prévue à l’article 2 de l’annexe à l’article A. 121-1 CA)
est majorée, le cas échéant, de la surprime conducteur jeune ou novice (prévue à l’article A.
335-9-1). Puis on lui applique la clause type de réduction-majoration des primes (ou bonus-
malus), et, le cas échéant, les majorations pour « risques aggravés » prévues à l’article A. 335-
9-2 du Code des Assurances.
A la prime nette ainsi calculée s’ajoutent les taxes et les contributions de toute nature
versées à la Sécurité Sociale et au Fonds de Garanti, dont le total représente environ le tiers de
30
celle-ci. Chaque année, l’assureur peut ajuster son tarif de base en fonction de l’évolution,
d’une année sur l’autre, de la fréquence et du coût moyen des sinistres, du rapport des
sinistres aux primes et du coefficient moyen de bonus-malus de son portefeuille.
B- LE BONUS-MALUS :
1- LA JUSTIFICATION DU BONUS-MALUS :
Cette question a été tranchée par la Commission Européenne. Par un « avis motivé » du
21 mars 2002, elle a demandé à la France la suppression de cette clause. Selon elle, le système
français, qui fait évoluer la prime en fonction de critères imposés par les pouvoirs publics, est
contraire au principe de la liberté tarifaire instauré par la troisième directive non-vie n°
92/49/CEE du 18 juin 1992. S’il est possible de prévoir un barème de type « bonus-malus »
basé sur le nombre de sinistres, leur fréquence ou leur gravité, voire d’autres critères, il relève
de l’appréciation de chaque assureur.
Mais les pouvoirs publics et les assureurs, représentés par leurs instances
professionnelles, ont fait savoir à la Commission qu’ils demeuraient attachés au système mis
en place en France, qui garantit la transparence du marché, rend possible la comparaison des
prix, favorise la prévention et réalise un compromis entre responsabilité et solidarité. Depuis,
la Commission européennes, qui doit donc statuer sur la validité de cette clause type.
31
1.3 Ses aspects techniques :
3- LA NOTION DE SINISTRE :
Les sinistres à prendre en compte sont ceux qui engagent la responsabilité, au moins
partielle, du conducteur ou du gardien du véhicule ou qui mettent en jeu une garantie
« dommages au véhicule », à l’exception des garanties vol, incendie, bris de glaces et des
accidents de stationnement sans tiers identifié.
Lorsque l’assuré déclare un sinistre impliquant un tiers, un malus lui est appliqué
d’office, sauf s’il apporte la preuve que celui-ci n’engage pas sa responsabilité (Civ. I, 21
décembre 1981, 26 mars 1985, JCP 85-IV-203). L’appréciation des responsabilités s’effectue
selon les règles de « droit commun » et non selon les articles 2 à 6 de la loi du 5 juillet 1985.
Ainsi, ne donnent pas lieu à malus les sinistres exclusivement imputables à un cas de
force majeure, à un tiers ou à la victime. De même l’assureur ne peut se fonder sur le barème
de la convention IRSA si cela aboutit à une responsabilité plus lourde qu’en « droit commun »
(TGI Angers, 17 janvier 1983, GP 11 août 83). Par contre, l’assuré qui y a intérêt peut s’en
prévaloir. Si le sinistre n’est pas garanti, il ne peut donner lieu à majoration, même si
l’assureur a accepté une prise en charge à titre commercial ou pour une autre raison (Civ. I, 17
mai 1982, RGAT 83-223).
3.2 Les sinistres sans suite :
Les assurés admettent difficilement qu’un malus leur soit appliqué quand leur assureur
n’a pas reçu de réclamation du tiers. Dans une circulaire du 18 novembre 1983, le Directeur
des Assurances avait demandé aux assureurs que les sinistres « sans suite », qui n’ont donné
33
lieu à aucune indemnisation, « soient examinés avec bienveillance ». Selon l’article L. 124-1
du Code des Assurances, l’assureur de responsabilité n’est tenu que si une réclamation lui est
présentée.
Le conducteur à qui un malus est appliqué, alors que la preuve est faite de sa non-
responsabilité, peut obtenir que le montant de sa prime soit rectifié. Il en est de même en cas
d’erreur de calcul. Ce droit est prévu à l’article 8 de la clause-type et, si une rectification doit
intervenir, elle se fait au plus tard à la prochaine échéance.
A notre avis, l’assuré peut obtenir, en vertu de ces dispositions d’ordre public, la
rectification d’un malus appliqué à tort, même si les faits incriminés datent de plus de 2 ans,
sans pouvoir réclamer le remboursement des primes trop versées au-delà de ce délai. En effet,
selon l’article 8 de la clause-type, « aucune rectification de prime ne sera effectuée si la
constatation est faite au-delà de 2 ans suivant l’échéance postérieure à ce sinistre ».
Exemple : Si l’accident qui a donné lieu à malus date de 5 ans, l’assuré doit
pouvoir obtenir la rectification de son coefficient de réduction-
majoration à titre rétroactif. Mais le remboursement des primes trop
versées ne peut porter que sur les deux dernières échéances de
prime.
34
THEME IV : TARIFICATION DES FLOTTES VEHICULES
Alors que les contrats d’assurances « mono véhicule »sont tarifés en fonction de critères
prédéterminés, le tarif de flottes couvrant des véhicules est établit sur la base des résultats de
leur sinistralité propre.
La statistique des sinistres engendrés par une flotte d’automobile est un élément capital,
puisqu ‘elle permet d’établir le coût de la prime ou cotisation applicable au risque.
Chaque période doit faire l’objet d’un état distinct, afin de déterminer des évolutions
significatives, susceptibles d’être projetées dans l’avenir.
Pour chaque période considérée, la statistique fournit la liste des sinistres, leur montant
et leur répartition par garantie et par nature de dommages, la position de chaque dossier
(terminé, sans suite, en cours), la distinction entre les paiements effectués et les évaluations
(ces dernières étant révisables et négociables pour l’assuré), le montant des recours encaissés
ou évalués, le nombre moyen de véhicules assurés (nombre de véhicules exprimé en jours,
divisé par 365 jours). Un tableau récapitulatif donne une vision d’ensemble de la sinistralité.
D’autre part lorsqu’elles lancent des appels d’offre pour renouveler l’assurance de leur
flotte de véhicules, elles doivent faire connaître leurs statistiques sinistres à tous les candidats
assureurs pour qu’ils puissent leur présenter une offre de tarification comparable et fiable.
Une distinction doit être faite entre les flottes administratives et les flottes privées :
- En cas d’appel d ‘offre public, la statistique des sinistres antérieurs doit être fournie
afin de permettre à l’ensemble des candidats assureurs d’apprécier de manière
équitable et éclairée le risque à courir. Selon l’administration, le fait que cette
information soit restée en la seule possession de l’intermédiaire tenant le contrat est
susceptible de rompre l’égalité entre les candidats et d’entacher la procédure
d’irrégularité.
- S’il s’agit d’un appel d’offre privé, en vertu des règles d’égalité de traitement entre
les candidats et de transparence, le documents fournis aux candidats tout au long de la
procédure doivent être strictement identiques. A notre avis, les candidats sont en droit
d’exiger, comme pour les appels d’offres publics, la fourniture d’une statistique
complète et fidèle de la sinistralité antérieure.
35
- L’assureur et l’intermédiaire (courtier ou agent) sont tenus par la déontologie de
délivrer la statistique des sinistres lorsque l’assuré leur en fait la demande. L’assuré
peut mandater une intermédiaire afin d’obtenir de l’assureur tenant le contrat. Par
ailleurs, nous estimons que la tenue d’une statistique fidèle et complète par cet
assureur relève à priori de ses devoirs professionnels.
L’examen des statistiques permet d’établir la fréquence et le coût moyen des sinistres.
3.1 La fréquence :
La fréquence des sinistres est le nombre de sinistre par véhicule assuré. Elle est égale au
rapport entre le nombre de sinistres et le nombre de véhicule, les remorques, engins et 2 roues
n’étant pas pris en compte.
Les sinistres de responsabilité civile inférieurs à la franchise doivent être pris en compte
dans le calcul de la fréquence des sinistres. Les sinistres de l’année doivent être appréciés
avec un recul d’au moins de 2 ou 3 mois pour tenir compte des délais nécessaire aux
déclarations. L’examen de la fréquence permet de dégager des évolutions au fil du temps,
qu’il es possible d’extrapoler pour évaluer le nombre de sinistres futurs, servant de base à la
tarification.
Le coût moyen des sinistres est égal au coût total des sinistres divisé par le nombre de
sinistres. Le coût total comprend des règlements effectués, les évaluations totales ; du montant
ainsi obtenu, sont déduits les recours encaissés ou à prévoir.
Pour apprécier le coût moyen des sinistres, il convient de prendre en compte l’évolution
des franchises, qui peuvent avoir une incidence sur la statistique des sinistres de coût faible.
Ainsi l’introduction d’une franchise plus élevée a pour effet d’augmenter le niveau des coûts
moyens. Le calcul du coût moyen permet de fixer le montant de la prime ou cotisation
d’assurance.
B – LA FIXATION DE LA PRIME :
1 – La prime de souscription :
La prime de base, ou prime pure, est égale à la prime de fréquence, mutualisée au niveau
de la flotte de véhicules assurés, augmentée de la prime d’intensité, mutualisée au niveau de
l’ensemble du portefeuille de l’assureur.
Pour calculer les primes ultérieures, l’assureur se base sur les résultats statistiques de
l’année écoulée, qu’il compare aux résultats antérieurs. Pour apprécier le résultat d’une flotte,
le principal indicateur est le rapport sinistre à primes. Un autre indicateur est celui de la
fréquence des sinistres, comparée avec celle ayant servi de base au tarif initial.
L’ajustement tarifaire d’une assurance flotte consiste par exemple à adapter la prime de
fréquence à la tendance manifestée au cours de la dernière période d’assurance, à réduire ou
augmenter la provision pour sinistres graves, à anticiper les effets de l’inflation sur les coûts
de sinistres (matériels et corporels), à adapter les chargements aux conditions de gestion de la
police et des sinistres.
Les parties peuvent insérer dans le contrat une clause de participation bénéficiaire.
L’assureur restitue alors une part de la prime si la charge des sinistres est inférieure à celle
prévue. Le calcul de la participation se fait dans les trois à six mois qui suivent la clôture de
l’exercice, le temps que les sinistres soient tous déclarés et complètement évaluées.
Les sinistres pris en compte sont écrêtés au-delà d’un certain montant, car le coût des
sinistres graves est parfois difficile à évaluer. En contrepartie, la part de prime correspondant
à la couverture des sinistres graves reste acquise à l’assureur et n’intervient pas dans le calcul
de la ristourne. En principe, la clause de participation ne doit porter que sur le risque de
fréquence, à l’exclusion du risque d’intensité.
C – LA REGULARISATION ANNUELLE :
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La régularisation annuelle ne doit pas être confondue avec l’ajustement tarifaire. Alors
que l’ajustement tarifaire permet de calculer la prime de l’année ultérieure (année N + 1), la
régularisation annuelle permet de fixer de manière définitive la prime de l’année écoulée
(année N). En effet, en début d’année N, l’assureur a établi une prime provisionnelle, calculée
en fonction de l’effectif prévisible de la flotte. En fin d’année N, il doit fixer sa prime en
tenant compte de son effectif réel.
Lorsque la flotte de véhicules est importante, le calcul prorata temporis est souvent
remplacé par un mode de calcul plus simple, appelé « demi différence des parcs ». Ce calcul
permet au gestionnaire de faire abstraction des mouvements de véhicules intervenus tout au
long de la période d’assurance.
La régularisation de la prime peut se faire sur la base d’un autre paramètre que le parc
automobile, en relation plus ou moins directe avec l’évolution du risque automobile. Ce
critère peut être le chiffre d’affaires de l’entreprise (pour le transport de marchandises ou de
passagers, les loueurs de courte durée), les salaires du personnel (pour les transporteurs), le
nombre de journées (pour les loueurs de courte durée ou les flottes de véhicules immatriculés
en TT), le nombre de personnes transportées (pour les entreprises de transport de
voyageurs).
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