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1. Préalables au diagnostic
1.1 Objectifs
Les objectifs d’un diagnostic de la qualité du sous-sol, sur un site à développer ou en activité, peuvent être :
— de répondre à une contrainte réglementaire ou contractuelle ;
— d’élaborer un référentiel (sol et nappe) opposable aux tiers, dans le cadre de transfert d’exploitation ou de
propriété ainsi que dans le cadre de contentieux de voisinage ;
— de disposer d’éléments indispensables à une stratégie de réhabilitation d’un site et/ou de réception de
travaux de requalification.
Quel que soit le besoin à satisfaire, un diagnostic du sous-sol nécessite de s’appuyer sur un schéma
d’exposition intégrant les trois composantes d’une analyse de risque : sources de pollution potentielle, voies
de transfert, cibles exposées à des effets néfastes. Pour illustrer, nous donnons en exemple le schéma de la
figure 1.
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Exemple : la probabilité de ne pas détecter une « tache » de pollution en fonction de ses dimensions et de
la maille de reconnaissance a fait l’objet d’une approche systématique par l’EPA et a donné lieu à
l’élaboration de tables pour des grilles de reconnaissance à maille carrée (figure 3b) ou triangulaire.
Une tache de sol contaminé de forme circulaire et de rayon 10 m aura une probabilité de 21 % de ne pas
être découverte si l’on s’appuie sur une reconnaissance à maille carrée de 20 m (incomplétude des
résultats). Une maille carrée d’échantillonnage de 15 m permet de garantir une probabilité de découverte
proche de 100 %.
Outre le fait que le plan et la maille de reconnaissance doivent être adaptés aux caractéristiques du milieu, il
convient d’éviter que la grille d’échantillonnage soit en phase avec des phénomènes naturels
(granoclassement d’un dépôt, par exemple).
En fonction des caractéristiques du site, on choisira une grille de reconnaissance adaptée ; cette stratégie
d’échantillonnage aléatoire stratifié ou systématique, de recherche spécifique, d’approches basées sur le
jugement d’expert fait appel :
— soit à une sélection subjective ;
— soit à une grille d’échantillonnage suivant des cercles concentriques, disposés en profils ou suivant des
contours prédéterminés.
La figure 2 donne un exemple de stratégies d’échantillonnage pour détecter une source circulaire occupant 5
% de la superficie totale d’un site.
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Figure 2 – Performance des différents types de stratégies pour détecter une source circulaire
occupant 5 % de la superficie totale d’un site [d’après Fergusson]
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Figure 3 – Plan
d’échantillonnage et de
qualité du milieu
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Ainsi, dans le cadre du contrôle d’une mise à niveau de friche industrielle issue de la sidérurgie, a-t-on été
conduit à constituer un échantillon de référence de 250 t pour un volume de terrassement de 200 000 t de
terres contaminées, à partir de 200 prises élémentaires aléatoires afin de garantir un seuil minimal d’erreur
fondamentale de 10 % sur l’élément chrome qui constituait le polluant critique.
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Piézomètre : équipement d’un sondage constitué d’un tube plein et/ou crépiné, d’un massif filtrant, d’un
bouchon de fermeture, nettoyé, protégé et nivelé pour le contrôle des nappes (niveau, qualité) et mesures
in situ (perméabilité…).
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Les sondages qui ne sont pas destinés à être équipé pour des mesures ultérieures doivent être obstrués à
l’aide d’un coulis de bentonite-ciment afin de ne pas constituer des voies préférentielles de pénétration de la
pollution. Les piézomètres doivent être conçus de manière à éviter le mélange de nappes superposées et la
pénétration de contamination superficielle vers des nappes profondes jusque-là non polluées.
Le tableau 3 donne une fiche standard de collecte d’informations sur un sondage équipé d’un piézomètre :
mise en cohérence des différentes données collectées.
Certains outils de reconnaissance [par exemple, sondeuse munie d’appareil en destructif type rotary
(tableau 2) avec mesures in situ en continu (diagraphie) associée à des carottiers de petit diamètre à l’air]
permettent d’obtenir une reconnaissance de criblage et un échantillonnage ponctuel, pour la définition
précise du type de pollution.
Diagraphie : enregistrement en continu d’un paramètre de sondage (vitesse d’avancement, pression sur
l’outil, radioactivité naturelle, carbone organique volatil …)
En ce qui concerne les méthodes analytiques (tableau 4) les outils disponibles permettent aujourd’hui de
regrouper :
— des mesures sur site, kits d’analyse de type immuno-enzymatique, méthode colorimétrique,
fluorescence X ou infrarouge, dont la mise en œuvre nécessite du personnel formé afin d’éliminer les erreurs
de reproductibilité ;
— des mesures hors site, en laboratoire, réunissant les différentes techniques analytiques disponibles
[chromatographie en phase gazeuse ou liquide, spectrométrie de masse, ICP/MS (Inducted Coupled
Plasma/Mass Spectometry) …].
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Aux mesures chimiques devront être associées des mesures physiques (humidité, densité, granulométrie,
perméabilité…) ou environnementales (tests de toxicité ou d’écotoxicité normalisés, type test daphnies, test
de germination, test de croissance…), indispensables à l’appréciation des dommages potentiels au niveau
des cibles et au calage des modèles de transfert et d’exposition.
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Ces anomalies, qui peuvent altérer la qualité des résultats, sont susceptibles d’être maîtrisées par
l’amélioration des procédures de contrôle :
— prise d’échantillons de contrôle et plan d’assurance-qualité ;
— réalisation de blanc de rinçage du flaconnage, de blancs de parcours (référentiels), de double
échantillonnage, d’échantillons colocalisés, d’échantillons du fond géochimique naturel extérieur au site ;
— mise en place d’indicateurs de contrôle de la chaîne de froid ;
— identification et traçabilité des échantillons qui peuvent être rompues du fait de causes extérieures
(décollage d’étiquettes, vandalisme, disparition de l’identification sur les conteneurs…).
La présentation des résultats doit être assortie d’une appréciation des incertitudes et erreurs en fonction
du niveau de diagnostic et de l’état d’avancement de la réflexion. Ainsi une conclusion du style : « 5 000 ±
800 t de sols contaminés hors d’eau à plus de 700 ± 50 p.p.m. d’hydrocarbures » reflète le niveau de
connaissance acquis sur un site et permet un meilleur choix de la filière de traitement à mettre en œuvre.
Les erreurs analytiques peuvent être évaluées et contrôlées en maîtrisant la dérive analytique des bancs de
mesure, des blancs d’étalonnage et la reproductibilité des résultats.
Après analyses, il n’est plus nécessaire de conserver les échantillons et on les élimine suivant les filières
autorisées par la législation.
Le traitement graphique et/ou statistique nécessite, enfin, la mise en œuvre d’outils adaptés afin d’éviter
des interpolations abusives entre des données ponctuelles trop peu nombreuses.
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