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UMMTO / FSBSA
DEPT DES SCIENCES AGRONOMIQUES
FILIERE : SCIENCES ALIMENTAIRES
Module
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de
Toxicologie alimentaire
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
La toxicologie étudie toutes les substances chimiques toxiques susceptibles de nuire aux êtres vivants.
Cette science concerne les sciences biologiques c’est à dire la biologie, la médecine, la physiologie
animale, végétale et des microorganismes, la pharmacie, la biochimie, l’agronomie et la chimie…
Les effets des substances toxiques et des contaminants sur les organismes vivants s’expliquent par
des interactions au niveau atomique ou moléculaire. Ces effets peuvent être soit des troubles assez
légers ou encore des perturbations très graves ou mortelles.
Les produits toxiques sont aussi appelés poisons : ils ont été connus par l’homme depuis les temps
les plus anciens : Socrate (savant grec) a été empoisonné à mort par l’extrait d’une plante ombellifère
appelée la cigüe. Celle–ci renferme un poison la cicutine qui cible le système nerveux et provoque la mort
à la suite de la paralysie des muscles respiratoires.
Des substances chimiques minérales telles que l’arsenic, le soufre, le chlorure mercurique, le sulfate
de cuivre… ont été utilisées depuis longtemps pour protéger les cultures et les plantes contre les
champignons et moisissures, et dans la lutte contre les insectes nuisibles.
Certains produits toxiques notamment ceux contenus dans les rejets d’origine industrielle sont aussi
appelés polluants et causent des effets toxicologiques aux êtres vivants dans la nature.
La nature des substances toxiques est des plus diverses : il existe des poisons dits minéraux (sans
C) et des poisons organiques contenant du carbone. Ils se présentent soit à l’état gazeux ou liquide ou
solide.
Des exemples :
*les toxines d’origine animale : venins de scorpions, venins de serpents, d’abeilles, de guêpes, de
poissons…
*les toxines microbiennes : ce sont les substances chimiques toxiques ou toxines fabriquées par les
bactéries pathogènes telles que Clostridium botulinum (bacille anaérobe à spore responsable du tétanos),
Clostridium perfringens, Salmonelles, streptocoques, staphylocoques,… qui contaminent divers aliments
(œufs, viandes rouges ou blanches, poissons, produits laitiers…). Ces toxines sont généralement de
nature protéique. La toxine de Clostridium perfringens est par contre un polysaccharide.
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*les antibiotiques : qui peuvent parfois déclencher des réactions allergiques très graves (choc
anaphylactique) d’où la nécessité des tests d’allergie avant utilisation par les malades. Les antibiotiques
peuvent se rencontrer en grandes quantités dans les laits et dérivés et dans les viandes rouges ou
blanches provenant d’animaux d’élevage malades en cours de traitement. Un manque de contrôle peut
provoquer des phénomènes de résistance chez l’homme.
*les hormones de croissance et les anabolisants : utilisés pour l’engraissement des animaux
d’élevage. Ces hormones se répartissent en deux groupes :
-celles dites naturelles càd produites par les animaux et l’homme (testostérone, œstradiol et
progestérone). Celles-ci sont métabolisées au cours de la digestion et elles sont administrées par voie
injectable aussi bien chez les animaux ou l’homme : elles ne posent pas de problème toxicologique car
elles sont dégradées lors de la digestion.
-celles de synthèse ou anabolisants (tels les produits de dopage des sportifs) : elles sont actives par voie
orale sur les animaux et l’homme et ne sont pas facilement dégradées dans le système digestif. Par
conséquent, elles sont à l’origine de désordres hormonaux et métaboliques et peuvent conduire à des
effets cancérigènes chez les consommateurs.
*les substances anti nutritives naturelles des aliments d’origine végétale et même animale :
-les composés goitrigènes du chou, du choux fleur, et du soja qui bloquent la fixation d’iode indispensable
pour la biosynthèse des hormones thyroïdiennes au niveau de la glande thyroïde.
-les glucosides cyano -génétiques (libérateurs d’un poison mortel de la chaine respiratoire appelé l’acide
cyanhydrique HCN) du manioc (tubercule des régions tropicales comme la pomme de terre), du noyau
des prunes, des abricots…
-l’acide phytique ou hexa inositol phosphorique et ses sels les phytates : l’acide phytique contient jusqu’à
6 groupements phosphates ; est présent à la périphérie des graines de céréales et de légumineuses
(c’est une réserve de phosphore pour la graine lors de la germination. Il diminue d’une part la fixation et
l’absorption du calcium pouvant aboutir dans les cas extrêmes à la décalcification et d’autre part à la
baisse de la disponibilité des oligoéléments métalliques utiles à l’activité de la plupart des enzymes Mn2+,
Mg2+, Cu2+, Fe2+, Zn2+,…de l’organisme.
-l’acide oxalique HOOC-COOH des épinards peut complexer aussi les cations utiles.
*les substances anti vitaminiques
-l’anti vitamine B1 ou thiaminase ex. la thiaminase de la carpe et d’autres poissons et de végétaux tels le
choux et les épinards.
-l’anti vitamine C ou ascorbate oxydase des pulpes de courgettes, de concombre, du chou, des tomates
et petits pois. La cuisson et le chauffage vers 100°C inactive cette enzyme.
*les glucosides responsables du favisme :
La consommation de fèves chez des individus déficients génétiquement en glucose 6 phosphate
déshydrogénase peut conduire à effet toxique très grave l’hémolyse des globules rouges et à leur
éclatement.
*les composés allergènes :
-les protéines du gluten des dérives des céréales (pain, biscuits, farines lactés) sont inacceptables chez
certains individus sensibles notamment les enfants d’où la production de produits diététiques sans gluten
ex. les farines lactées.
-le lactose du lait peut être à l’origine d’une allergie alimentaire chez un nombre très restreint d’individus
déficients en β D galactosidase ou lactase.
-les amines telles que l’histamine (obtenue par décarboxylation de l’acide aminé Histidine) qui est issue
des poissons mal conservés au froid sous l’effet des attaques et altérations microbiennes. Un homme
adulte de 70kg peut supporter au maximum 6mg de cette substance qui déclenche des allergies, des
picotements au niveau de la peau, des céphalées, des étourdissements, des nausées, des douleurs
abdominales et des palpitations du cœur (150 battements / min.) en fonction de l’accroissement de la
dose.
-les protéines de l’arachide sont aussi allergiques chez certains individus.
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HCl
Cl
HCl HCl
Cl Cl
HCl HCl
Cl Cl
HCl
Cl
Ces composés sont insolubles dans l’eau, solubles dans les solvants organiques et les lipides et
s’accumulent dans les graisses animales et le système nerveux. Leur persistance (ex. la demi vie du DDT
dans l’eau est de 10 ans et dans le sol de 20 ans) et accumulation responsable de pollution a conduit à
leur interdiction.
-les insecticides organo phosphorés (Démeton voir formule ci dessous, Parathion, Malathion (forme
methyle du parathion), Mevinphos, Fenthion)
H5C2O---P—S---(CH2)-S-C2H5
H5C2O
Ces organophosphorés sont plus efficaces et sont hydrolysables donc biodégradables d’où leur utilisation
croissante.
-les insecticides carbamates (Aldicarbe voir formule ci dessous, Dithiocarbamate, Carbaryl)
CH3 – S – C (CH3)2- CH = N – O – CO – N –H
CH3
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Ex 1. Le triallate est un herbicide carbamate utilisé sous forme de granulé dans le cas du blé et sous
forme de liquide pulvérisable pour la betterave, la luzerne et le lin.
Ex 2. Le mecoprop ou MCPP est utilisé en liquide pour le désherbage des céréales.
Les herbicides de contact sont caractérisés par une action limitée à la surface du végétal (ex. les
feuilles). Leur diffusion et leur pénétration sont réduites par rapport au groupe des herbicides dits
endothérapiques qui circulent à travers toute la plante. Les herbicides de contact possèdent aussi une
persistance assez faible ce qui diminue le risque au consommateur si les légumes sont bien lavés.
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Analyse des BPC dans une chaine alimentaire des côtes de Californie
Cette phase est appelée aussi phase pharmaco dynamique. Au cours de cette phase, la quantité réelle
de toxique disponible commence son action et des effets physiologiques seront visibles sur le ou les
organes cibles. Cette phase est composée par l’entrée de mécanismes d’action en relation avec des
interactions au niveau moléculaire entre le produit toxique et les sites d’action au niveau des cellules.
La notion de site récepteur a été introduite pour la première fois en 1909 par Langley lors de l’étude des
neurotoxiques sur le système nerveux. Elle a été reprise par Ehrlich en 1913 : Un site récepteur est
caractérisé par 2 propriétés essentielles :
-la reconnaissance spécifique de la toxicité d’un produit chimique donné
-la reproduction d’un effet biochimique et biophysique en réponse à ce produit.
Du fait de leur analogie de structure avec quelques médiateurs chimiques du système nerveux, des
substrats ou molécules des chaines de réactions du métabolisme, les produits toxiques se fixent de façon
préférentielle sur des sites récepteurs spécifiques soit des membranes cellulaires soit d’enzymes
entrainant par conséquent des perturbations plus ou moins graves des réactions biochimiques chez les
êtres vivants.
On distingue ainsi 2 catégories de substances toxiques celles se liant de façon réversible et celles se
liant de façon irréversible.
La réaction des produits toxiques avec les molécules biochimiques peut être basée soit sur une liaison
réversible ou non covalente telle que la liaison ionique, la liaison hydrophobe ou de Wan der vals, la
liaison hydrogène dont l’énergie ne dépasse pas 60Kj/Mole. Dans cette catégorie, nous avons les
neurotoxiques qui interférent dans la transmission de l’influx nerveux comme mimétiques ou analogues
ex. nicotine ou d’ antagonistes comme les insecticides organophosphorés, les alcaloïdes de l’ergot, la
toxine botulinique, les pesticides carbamates…
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Les organophosphorés et les carbamates, bien que différents structurellement, inhibent tous deux
l'activité de l’acétyle cholinestérase. Certains sont utilisés dans un but médical pour inverser la
curarisation (ex., Néostigmine, Pyridostigmine, Edrophonium) ou pour traiter un glaucome
(Echothiophate), une myasthénie (Pyridostigmine) et la maladie d'Alzheimer (Tacrine et Donépézil).
Certains organophosphorés ont été développés pour un usage comme gaz neurotoxiques. L'un d'eux,
le sarin, est utilisé comme gaz de guerre. Les organophosphorés et les carbamates sont couramment
utilisés comme insecticides. Ceux qui sont le plus souvent impliqués dans les intoxications humaines
incluent les carbamates ( l'Aldicarbe et le méthomyl) et les organophosphorés (le Chlorpyrifos, le
Diazinon, le Dursban, le Fenthion, le Malathion et le Parathion).
Les organophosphorés et les carbamates sont des causes fréquentes d'empoisonnement et de décès
à l'échelle mondiale.
Ainsi les insecticides organophosphorés tels que le Parathion et le Demeton…se lient de façon
réversible aux sites récepteurs membranaires : il existe des produits chimiques anti dotes ou
contrepoisons (Atropine et Aldoxime) dont l’injection ou l’absorption après intoxication permet la
réactivation des enzymes inhibées les acétyles choline estérases.
D’autres substances se lient de manière irréversible par des liaisons fortes : les liaisons entre atomes
ou liaisons covalentes ce qui rend la rupture des liaisons établies difficile voire impossible. Ces
substances chimiques dangereuses ont des effets mutagènes et des effets cancérigènes. Elles se lient
de façon irréversible, c’est le cas des agents chimiques mutagènes, des agents chimiques cancérigènes,
des médicaments anticancéreux, certains antibiotiques, des pesticides, des produits chimiques
industriels… il y a des agents chimiques à la fois mutagènes et cancérigènes alors que d’autres non.
Ces agents se liant par des liaisons fortes aux bases azotées de l’ADN ou l’ARN ou encore des protéines
basiques ou les NHP non basiques perturbent les biosynthèses protéiques et la division cellulaire qui
deviennent incontrôlées. De plus elles peuvent provoquer des nécroses tissulaires ou mort de cellules
des organismes intoxiqués.
Le facteur temps est un paramètre d’une importance capitale dans l’expression des effets toxicologiques
(ex. effet cancérigène) des produits toxiques de même que la dose absorbée et le mode d’intoxication.
La relation dose réponse –physiologique diffère de celles des substances toxiques à liaison réversible. Il
existe cependant des systèmes de réparations dans le cas des acides nucléiques ADN et des protéines
mais peuvent être dépassés par les doses élevées de produits toxiques.
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Rappels et généralités :
Beaucoup de produits chimiques toxiques possèdent comme organe-cible le système nerveux et donc
sont très dangereux pour l’homme ou les animaux. La plupart des pesticides notamment les insecticides
efficaces affectent le système nerveux des insectes.
Chez les mammifères et l’homme en particulier, le Système nerveux SN se décompose en 2 parties: le
SNC et le SNP
SNC ou SN central : encéphale et moelle épinière
SNP ou SN périphérique : représente l’ensemble des nerfs
.nerfs crâniens
.nerfs rachidiens
.nerfs périphériques
Le SNP est classé en 2 ensembles de nerfs : le 1 er est appelé le système nerveux périphérique ortho
sympathique ou sympathique et le second est le SNP parasympathique.
Le SNP sympathique ou ortho sympathique regroupe l’ensemble des nerfs qui dilatent les bronches,
augmentent le rythme des battements cardiaques, augmentent la tension artérielle et qui ralentissent les
contractions du tube digestif cas du nerf appelé le pneumogastrique.
Le SNP parasympathique est l’ensemble des nerfs qui sont doués des propriétés physiologiques
opposées.
Du point de vue cytologique, le SN contient deux types de cellules : les neurones et les cellules de soutien.
Le SN contient des milliards de cellules nerveuses ou neurones portant des prolongements cellulaires
afférents (les dendrites) et des prolongements efférents (les axones).
Schéma du neurone :
Influx nerveux
Dendrites axone
Neurone
Les neurones ne peuvent pas se multiplier contrairement aux autres cellules de l’organisme ex. les
cellules de la peau se reproduisent d’où la cicatrisation. Les globules rouges du sang sont constamment
dégradés et renouvelés par la moelle rouge des os.
Les cellules de soutien sont appelées cellules gliales ou névroglie dans le SNC et cellules de Schwan
dans le SNP. Les cellules de soutien contrairement aux neurones peuvent se diviser.
Les neurones possèdent aussi deux propriétés physiologiques particulières : une très grande
excitabilité et une très grande conductibilité électrique.
Le transport de l’influx nerveux le long de l’axone d’un neurone est appelée la conduction axonique de
l’influx nerveux. Le transfert de l’influx nerveux d’un neurone à un autre à travers les zones de contact ou
synapses est la conduction synaptique de l’influx nerveux. Généralement, la transmission de l’information
nerveuse d’un neurone à un autre se fait par l’intermédiaire d’un médiateur chimique contenu dans la
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cellule excitatrice ou cellule pré-synaptique. De plus l’influx nerveux ne se déplace en général que dans
le sens : cellule pré synaptique vers cellule post synaptique.
IN IN
La cellule pré-synaptique est toujours un neurone alors que la cellule post synaptique est soit un neurone
ou une autre cellule de l’organisme (cellule musculaire, cellule glandulaire..). L’IN se définit comme une
onde de dépolarisation qui se propage d’une façon unidirectionnelle. Ce phénomène est lié en réalité à
des déplacements de 3 ions : Potassium K+, Sodium Na+, et Calcium Ca2+ de part et d’autre de la
membrane cellulaire au niveau intra et extra axonique. L’onde est générée par une entrée massive de
Na+ suivie d’une sortie massive de K+ puis suivi d’une entrée d’un peu de Ca2+.
Ext + + + + + + + + +
Int. - - - - - - - - - -
Int - - - - - - - - - - - - -
Ext + + + + + + +
Ext + + + - - - + +
Int. - - - + + + - - -
Int - - - - - + + + - - -
Ext + + + + + + + Na+ K+ Ca2+
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présente au voisinage de la terminaison nerveuse sur des sites récepteurs : il s’agit du médiateur
chimique appelé l’acétyl choline.
Le mécanisme actuellement admis de la transmission de l’influx nerveux est : au repos, l’AC est stocké
dans divers compartiments combiné à des composants cellulaires dans les vésicules synaptiques.
L’excitation du nerf fait que l’AC se fixe sur les sites récepteurs de la cellule post synaptique modifiant
ainsi la perméabilité de la membrane cellulaire du neurone pour les 3 ions Na+ , K+ et Ca2+. Ensuite l’AC
est rapidement dégradé par son enzyme spécifique l’ACE l’acetyl choline estérase en 2 composants
inactifs : l’acétate et la choline. La choline est 1000 fois moins toxique que l’AC. L’action de l’AC est très
brève car cette molécule est très toxique.
Les réactions de biosynthèse de l’AC sont les suivantes :
L’apport d’éserine un des inhibiteurs des ACE sur la plaque motrice des pattes postérieures de
batraciens entraine pour une unique excitation non pas une seule contraction mais une suite
ininterrompue de contractions ou tétanos.
Les médiateurs chimiques après fixation les sites récepteurs de la membrane de la cellule post
synaptique transmettent l’influx nerveux puis seront détruits par des enzymes présents au voisinage de
la membrane afin d’éviter le blocage des synapses. Chez les invertébrés (ex. Calmar), il existe des fibres
nerveuses géantes (ou neurones géants) qui ont facilité la connaissance du fonctionnement des synapses
et du transport de l’influx nerveux.
On distingue 2 types de synapses :
a-les synapses chimiques :
-elles sont caractérisées par
-une transmission uni directionnelle totale de l’influx nerveux.
-la membrane de la cellule post synaptique est électriquement inexcitable
-la réponse de la cellule post synaptique se fait après libération d’un médiateur chimique produit par la
cellule pré synaptique.
Dans les synapses chimiques, le phénomène électrique est provoqué par la fixation du médiateur
chimique sur la membrane de la cellule post synaptique
Ces synapses chimiques, se rencontrent chez les vertébrés et chez les invertébrés. Chez les insectes le
médiateur chimique principal est l’acétyl choline.
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1/l’acetyl choline :
C’est le plus répandu et le plus connu des médiateurs chimiques. Les synapses fonctionnant à l’acétyl
choline sont dites synapses cholinergiques. Ce médiateur possède 2 types d’actions physiologiques :
-des effets rapides et brefs inhibés par le curare et qui sont reproduits par la nicotine du tabac. Ce sont
les effets nicotiniques de l’acetyl choline.
-des effets lents et durables dans d’autres synapses du système nerveux. Ce type d’effets sont inhibés
par l’atropine alcaloïde de la plante la belladone et qui sont semblables à ceux de la muscarine l’alcaloïde
d’un champignon vénéneux la fausse oronge ou Amanita muscaria . Ces effets sont insensibles au curare
ou aux curarisants de synthèse.
Formule développée de l’acétylcholine : CH3- COO-(CH2)2- N+(CH3)3
Les catécholamines :
Elles jouent un rôle essentiel dans les synapses dites adrénergiques. Ce sont l’adrénaline, la
noradrénaline et la dopamine. Chez les mammifères, les catécholamines sont bio synthétisées
partiellement à partir de deux acides aminés aromatiques : la phénylalanine et la tyrosine. Elles sont
dégradées par la suite par les monoamines oxydases (M.A.O) ou par les catéchol méthyl transférase
(C.O.M.T) en un produit final l’acide vanyl mandélique . Il existe des substances chimiques (des
médicaments) qui inhibent les monoamines oxydases : les I.M.A.O.
MeO
HO HO HO COOH
HO CHOH
OH OH OH
2/Adrénaline :
Chez les mammifères et l’homme, l’adrénaline est secrétée par la partie médullo surrénale de la glande
surrénale (M.S). Il en est de même d’une partie de la noradrénaline et de la dopamine.
L’adrénaline induit les effets suivants chez l’homme et les animaux :
-d’une part une augmentation de la glycémie et accroissement de la dégradation des lipides
- d’autre part :Sur les sites récepteurs alpha : elle provoque la vasoconstriction, stimule les
hypersécrétions et augmente les contractions des muscles lisses
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Sur les récepteurs beta : il provoque la vasodilatation, accroit la lipolyse et le relâchement des muscles
lisses du tube digestif
3/La noradrénaline : elle agit sur tous les vaisseaux sanguins excepté ceux du cœur pour induire la
vasoconstriction et l’hypertension
4/La dopamine :
elle agit comme médiateur chimique dans le SNP ortho sympathique
Le SNP est composé de deux types de nerfs : les nerfs afférents et les nerfs efférents . les afférents
véhiculent les informations de la périphérie vers le SNC et les nerfs éfferents s’occupent de la voie
inverse. Le SNP comprend deux types de voies : -les voies qui contrôlent les muscles rouges c’est un
contrôle volontaire. Des voies qui contrôlent les organes, les viscères et les glandes. Ces voies forment
le SN P autonome végétatif et son contrôle est involontaire.
Chez l’homme, la maladie de Parkinson caractérisée par des tremblements permanents qui touche les
personnes âgées est due justement à un déséquilibre entre les taux de la dopamine par rapport à
l’acétylcholine ; le remède donné à ces personnes est de la dopamine en comprimés.
5/La sérotonine :
C’est le médiateur chimique des synapses dites tryptaminergiques ; elle a été découverte en 1949 .
Chez les animaux et l’homme elle est synthétisée à partir de 2 acides aminés aromatiques précurseurs :
la tyrosine et le tryptophane. Elle est ensuite dégradée en acide 5 indole acétique. ses fonctions sont mal
élucidées : un excès de ce médiateur conduit à la stimulation cérébrale alors qu’un déficit conduit à la
dépression .
Tyrosine Le tryptophane la sérotonine
Elle est dégradée en acide 5 indole acétique. Ses fonctions ne sont pas encore élucidées : il semble
qu’un excès de ce médiateur provoque la stimulation cérébrale alors que le déficit induit la dépression.
L’injection de sérotonine dans différentes régions du SNC provoque soit une excitation soit une inhibition
de neurones isolées ou d’ensemble de neurones.
6/L’acide γ amino butyrique ou GABA :
Il dérive de l’acide aminé l’acide glutamique Glu par décarboxylation sous l’action d’une décarboxylase
présente dans le SNC plus précisément dans la matière grise du cerveau. Son action inhibitrice a été
démontrée dans les tissus nerveux.
Glu Acide glutamique GABA
Ce médiateur est ensuite inactivé par une transaminase. Jusqu’à présent, on pense que le GABA
jouerait un rôle de médiateur chimique exclusivement inhibiteur aussi bien chez les vertébrés et les
invertébrés. L’influx inhibiteur est généré par une hyperpolarisation résultant des mouvements de K+ et
Cl- de la membrane des neurones. Il est ensuite dégradé en semi aldéhyde succinique par désamination
puis se transforme en acide succinique l’acide du cycle de Krebs
GABA Semi aldehyde succinique
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Les effets physiologiques des produits toxiques sur les organismes vivants sont regroupés en deux
types : les effets somatiques liés à l’altération de fonctions végétatives et les effets germinaux qui sont
liés à l’altération des fonctions reproductrices.
DDT Pyréthrine
H3C CH3
Cl
CH=CH-(CH3)2
COO CH3
CH
CCH3 CH2-CH-CH-CH-=CH2
Cl
O
Il existe des neurotoxiques qui sont des analogues de l’acétylcholine ce sont :
*la nicotine : la drogue du tabac (Nicotiana tabacum) est un autre insecticide d’origine végétale
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CH3
N
*La muscarine : est un autre produit toxique d’origine fongique neurotoxique d’un champignon vénéneux
la fausse oronge et qui se fie facilement sur les sites récepteurs de l’acétyle choline.
Comme il existe deux types de synapses cholinergiques du système nerveux, d’une part celles
localisées dans le cortex cérébral et qui sont sensibles à ce poison de la fausse oronge et celles localisées
dans le SNP para sympathique et dans les jonctions neuro musculaires sur lesquelles peut se fixer la
nicotine, on distingue alors deux types de neurotoxiques :
-ceux dits nicotiniques – et ceux dits muscariniques
Les neuro toxiques nicotiniques provoquent : des paralysies musculaires, des tremblements des muscles
rouges et la tachycardie ou élévation du rythme des battements cardiaques.
Les neuro toxiques muscariniques causent : des troubles psychiques (hallucinations visuelles, ou
auditives, des effets sur l’humeur et la mémoire, des hypersécrétions, hyper salivation… ; la bradycardie
ou ralentissement du rythme des battements cardiaques.
Les produits pesticides organohalogénés tels que le DDT, Aldrine, Endrine, Heptachlore…provoquent
les deux types de symptômes.
* L’intoxication par ingestion d’aliments contaminés par la bactérie pathogène Clostridium botulinum
(bacille anaérobe à spore) ou maladie du botulisme affecte le système nerveux par l’apparition de
paralysies musculaires. Les agents du botulisme se trouvent dans les boites de conserves mal stérilisées
de poissons ou à partir de l’eau ou de conserves de légumes tels que les petits pois ou champignons ou
haricots ou pois chiches et piments à partir de particules de sol. La neuro toxine de cette bactérie
pathogène de nature protéique cause le blocage de la biosynthèse de l’acétylcholine.
Le tétanos, qui consiste en des contractures musculaires et tremblements causés par la toxine produite
par le Clostridium tetani. Cette dernière peut pénétrer dans l’organisme à la suite d’une blessure lésion
de la peau ou des muqueuses (ex. avec métal rouillé) ou contact avec le sol.
*L’intoxication par la bactérie appelée Clostridium tetani ou agent du tétanos suite à une blessure par le
fer rouillé et contaminé provoque des contractions musculaires et des tremblements.
*il existe des neurotoxiques qui sont doués d’une activité anti choline esterasique càd inhibiteurs de
l’activité de l’enzyme appelée acétyle choline estérase ACE qui dégrade l’acétyle choline lorsqu’il s’est
fixé sur le site récepteur et qu’il a déclenché l’onde de dépolarisation ou influx nerveux. Ces produits
provoquent le blocage des synapses cholinergiques et la permanence de l’effet. La contraction d’où le
tétanos.
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*la néostigmine : est un premier exemple de neurotoxique anti choline esterasique. Des molécules
possédant deux pôles chargés + et - à une distance de 5 Angstrom sont capables de se lier et de bloquer
l’acétyle choline estérase. La néostigmine est un herbicide de type carbamate et la liaison avec l’ACE est
réversible.
*l’ésérine : est un autre ex d’inhibiteur de l’ACE
*un insecticide organophosphoré : l’amiton se lie à l’ACE de façon irréversible est donc un neuro toxique
plus dangereux que le premier (la néostigmine).
*les insecticides organophosphorés tels que le Parathion, le Malathion, le Fenthion, le tri orthocrésol
phosphate (les premiers sont des insecticides OP et le dernier est un neurotoxique utilisé comme additif
du plastique, des vernis peintures, des huiles moteurs ou comme retardant de flamme) sont des
inhibiteurs des ACE. Le carbaryl herbicide carbamate, les gaz de combat sont généralement des
inhibiteurs des ACE dans le SN.
*Il existe des insecticides et des médicaments neuroleptiques qui affectent ou inhibent les enzymes
monoamines esterases qui se chargent de dégrader les catécholamines dans les synapses à sérotonine
ou tryptaminergiques.
Les neurotoxiques provoquent aussi des destructions et dégénérescence du système nerveux : ceci a
été observée lors des intoxications chroniques faites sur les rongeurs avec les pesticides organo chloré ,
organo phosphorés et organo mercuriels : la fourniture au rat d’un aliment contenant 2.1ppm de Dieldrine
(organo chloré ) durant 750j a conduit à des liaisons mortelles dans son SN.
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Les herbicides tels que le paraquat sont responsables de lésions pulmonaires après inhalation chez les
agriculteurs qui traitent leur vigne et leurs vergers.
Outre les effets de certains gaz toxiques, il y a également la maladie pulmonaire causée par l’inhalation
prolongée de poussières, la silicose causée par l’inhalation de silice ( travailleurs de la pierre taillée) et
le cancer du poumon causé par la fumée de cigarette, et l’asthme, induit par les spores de moisissures
(ex. : Aspergillus) et autres allergènes (pollens..)
L’inhalation de microparticules d’amiante chez l’homme est à l’origine d’atteinte pulmonaire irréversible :
les fibres et particules d’amiante sont connues pour être cancérigènes.
Les produits cardiotoxiques qui perturbent la fonction circulatoire affectent la fonction respiratoire.
Parmi les produits toxiques à action purement chimique sur la respiration, il ya l’arsenic (utilisé depuis
trés longtemps contre les plantes parasites, les insectes) et ses sels les arséniates, les sels de cyanures
de K+ ou de Na+, les thiocyanates, et l’acide cyanhydrique capables de libérer les ions cyanures CN2-
. Leur action est localisée dans la chaine respiratoire de la membrane interne des mitochondries.
Le gaz CO qui se lie à l’hémoglobine d’une façon irréversible à la place du CO2.
Il y a deux types de poisons de la respiration :
-ceux qui bloquent le transport d’électrons dans la chaine respiratoire des membranes internes
mitochondriales ex. les cyanures, la roténone (insecticide végétal inhibant les DH ases à NADH de cette
chaine, amytal, arsenic, chloroforme, ether… et l’antimycine A. Ces poisons inhibent les enzymes
DHases à NADH2 à FADH2 ou encore d’autres protéines tels que les cytochromes ou autres composants
de la chaine respiratoire. ces inhibiteurs y compris les pesticides à base d’arsenic agissent de la même
façon sur les cellules animales, végétales et microbiennes.
-Ceux qui inhibent la production d’ATP couplée au transport d’e- dans la chaine respiratoire càd la
phosphorylation oxydative .ex. le dinitrophenol DNP, du dinitro ortho crésol DNOC (tous deux des
herbicides nitrés) , l’oligomycine qui inhibe les ATP ases responsables de l ‘union de l’ADP et du Pi avec
l’énergie dégagée par le transport d’e- (on les appelle agents découplants).
-les nitrates de Na et de K qui sont des engrais de plus en plus utilisés pour enrichir les sols en azote
peuvent se retrouver dans l’alimentation d’origine végétale après les récoltes .Ces nitrates sont aussi des
conservateurs dans l’industrie agroalimentaire lors de la conservation ou la transformation des viandes
(charcuterie par ex .) car ils sont très efficaces sur Clostridium botulinum.
Ces nitrates peuvent etre contenus par l’eau de robinet provenant de retenues collinaires ou barrages
situées en aval de surfaces agricoles cultivées et traitées.les nitrates NO3- et les nitrites NO2- provoquent
une formation excessive de la méthémoglobine une hémoglobine anormale à Fe3+dont la proportion dans
le sang ne dépasse pas le 1% alors que 99 % est de l’Hb Fe2+.la methemoglobine se lie à l’oxygène
fortement et ne pourra plus le libérer. Les nitrates et nitrites sont appelés méthemoglobinisants directs .
Au cours de cette intoxication la peau devient gris noirâtre lorsque le taux de méthémoglobine devient
élevé. Heureusement des concentrations élevées de vit Cà injecter par voie veineuse ou l’absorption
d’une solution de bleu de méthylène peuvent jouer le rôle de contrepoison et sont les remèdes à cette
intoxication.
Les nitrites peuvent se former chez les êtres intoxiqués sous l’action des nitrates réductase
bactériennes du tube digestif : Les nitrates et les nitrites sont une autre source de danger la formation de
molécules de nitrosamines lesquelles sont réputées pour être cancérigènes.
Les DJA pour le Nitrate de sodium et pour le nitrite de sodium sont de 0-5mg /Kg et 0-0.2mg /Kg de
poids corporel selon le comité mixte FAO : OMS de 1980.Pour l’ion nitrate, la DJA est 3.65ppm soit
220mg/personne de 60Kg alors que pour le nitrite la DJA est de 0.13ppm soit 8mg/personne de 60Kg .
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
toxiques les plus dangereux pour les reins sont le mercure et ses sels, l’ethylène glycol ou produit antigel
utilisé dans le circuit de refroidissement des moteurs et également le tetra chlorure de carbone CCl4.
D’autres effets s’observent suite à des expositions de longues durées et peuvent être :
Dermatologiques: très fréquemment observés et pour des produits très divers (organochlorés –
organophosphorés – autres) et assez peu spécifiques : congestion, rougeurs, démangeaisons, éruptions,
ulcérations, fissures.
Digestifs : affectant les fonctions gastro-intestinales et hépatiques : nausées, diarrhées, vomissements,
anorexie (pesticides organochlorés – organophosphorés)
Circulatoire : arythmie cardiaque, hyper ou hypotension, douleurs cardiaques (organophosphorés).
Hématopoïétiques : surtout observés avec les organochlorés, diminution du nombre d’éléments figurés
du sang (globules rouges et/ou blancs, plaquettes) et anomalies de la formule sanguine, avec des cas
extrêmes de leucémie (dérivés nitrés ou chloro-nitrés des hydrocarbures benzéniques),
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Cl OCH2-COOH
Cl O Cl
Cl O Cl
Cl Cl
L’agent chimique tératogène du 24D et du 245T est en réalité une impureté qui résulte de l’association
de 2 molécules d’herbicides lors de leur synthèse c’est une dioxine appelée la TCDD. Les teneurs en
cette impureté sont passées de 50ppm autrefois à moins de 0.1ppm actuellement suite à des procédés
de purifications. L’alerte générale déclenchée en Belgique il y a quelques années suite à la découverte
de poulet à teneur élevée en dioxine par rapport à la norme a provoqué une grande panique et des pertes
économiques considérables.
Effets sur le métabolisme des protéines et des acides nucléiques
Certains pesticides ont des effets sur la biosynthèse des protéines et des acides nucléiques. Les
relations fonctionnelles entre l’ADN, l’ARN et la synthèse des protéines au travers de mécanismes de
réplication, de transcription et de traduction peuvent être affectés à tous les niveaux et chez tous les
organismes vivants . Sur l’ADN, les dommages peuvent concerner une ou plusieurs bases azotées, les
liaisons entre les bases, les ruptures de chaîne, la formation intercalations. Des herbicides (prophame,
chlorprophame, barbane, 2,4-D) agiraient sur le noyau ; le 2,4-D, l’ioxynil, le propanil et le chlorprophame
bloqueraient le mécanisme de la réplication (ex. ARN polymérase). Les fongicides, bénomyl et
méthylthiophanate sont métabolisés en carbendazime dont les analogies structurales avec les deux
bases azotées puriques adénine et guanine sont remarquables et peuvent être à l’origine de substitutions
et d’erreurs dans l’information génétique et donc de l’apparition de mutations.
La mutagenèse :
C’est l’apparition de mutations au niveau du matériel génétique sous l’effet des substances chimiques
ou agents physiques mutagènes les radiations ionisantes. Des organismes animaux végétaux microbiens
unicellulaires et pluricellulaires sont utilisés pour tester le pouvoir mutagène.
Les pesticides appartiennent à l'ensemble des xénobiotiques ou substances "étrangères à la vie", dont
font partie les additifs alimentaires, mais tous ne sont pas toxiques ou du moins en fonction de la dose,
alors qu'il existe de nombreux constituants chimiques naturels des aliments qui peuvent exercer des effets
réellement toxiques (parfois selon des prédispositions génétiques). Enfin de nombreuses substances
mutagènes ou cancérogènes, et donc toxiques, peuvent être naturellement présentes dans les aliments
transformés ou non. Ces molécules de même que les médicaments peuvent subir des interactions entre
elles quand elles se retrouvent ensemble dans un organisme vivant (homme ou animal) .
1/phénomène d’antagonismes
L’effet de certains produits toxiques est diminué voire annulé par la présence de substances chimiques
appelées anti-dotes ou contrepoisons ou antagonistes.
Ex. d’antagonismes :
Les ions cyanures CN2- : -------------------------- nitrite d’amyle, thiosulfate de sodium et hydroxycobalamine
Les pesticides organophosphorés--------------- contrathion ou pralidoxime et atropine
Le plomb---------------------------------------------------tétraacémate calcique
Mercure et arsenic--------------------------------------dimercaprol ou BAL
Vitamine K (composant certains raticides)-----dicoumarol ou substance anticoagulante du trèfle
Nitrates et nitrites---------------------------------------vitamine C ou bleu de méthylène
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
L’intérêt du point de vue médical des substances chimiques antagonistes est incontestable.il apparait
donc que les produits toxiques impliqués dans des intoxications aigues ou chroniques sont d’autant plus
dangereux s’ils ne possèdent pas de produits antagonistes.
2/phénomènes de synergismes :
D’autres produits toxiques par contre voient leur toxicité stimulée par la présence d’une autre substance
chimique dite synergiste qui elle-même n’est douée d’aucun pouvoir toxique dans le cas général.
Exemple 1 :
L’adjonction du piperonyl butoxide à un insecticide d’origine végétale la pyréthrine accentue son pouvoir
insecticide.
Exemple 2 :
L’association de CO, des vapeurs d’oxydes d’azote, la fumée du tabac, et les poussières ou particules
d’amiante constitue un autre exemple illustrant le synergisme. Ainsi une étude statistique sur le personnel
d’une usine d’amiante a montré que : un travailleur d’une usine d’amiante et qui de plus est fumeur
possède 8 fois plus de chances de périr d’un cancer du poumon qu’un fumeur de même intensité
tabagique qui n’a aucun contact avec cette matière minérale toxique et que ce même travailleur a 92 fois
plus de chances de mourir de cette affection qu’un non-fumeur.
Exemple 3 :
La caféine est une base azotée exerce sur les bactéries une action mutagène.
O
H3C
N N
OH N N H
CH3
Des expériences de toxico génétique ont montré que cette action a été rendue plus accentuée par
l’exposition aux rayons UV qui jouent le rôle de facteurs synergistes. Par ailleurs cette action mutagène
sur les bactéries est inhibée par la présence d’autres bases puriques (expériences de Witkin, 1958).
Exemple 4 :
Pour la caféine, les rayons X se comportent en facteurs synergistes de l’action mutagène provoquée sur
les globules blancs du sang humain cultivés in vitro alors que la présence de la mitomycine conduit à un
effet antagoniste (expériences de Wragg et al. 1967).
Les phénomènes de synergismes augmentent les effets de faibles concentrations des substances
toxiques et amplifient les effets des substances faiblement toxiques.
La pénétration des produits toxiques à l’intérieur des être vivants dépend de leur état physique. Chez
les animaux, les gaz, les poussières et les particules (ciment et amiante, métaux comme le plomb passent
facilement par voie pulmonaire et leur action est assez rapide. Ainsi, l’intoxication aigue par les gaz
toxiques CO, HCN, HF… est très dangereuse voire mortelle, les produits soit liquides ou solides après
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
ingestion traversent le tube digestif et divers facteurs interviennent dans leur répartition à l’intérieur de
l’organisme.
La taille des molécules du produit toxique.
Leur degré d’ionisation.
Leur liposolubilité.
Leur capacité de liaison aux protéines plasmatiques telles que la sérumalbumine.
La pénétration par voie respiratoire est la plus grave en raison de la proximité du courant sanguin, du
débit sanguin très élevé, de la minceur de l’épithélium pulmonaire et de la grande surface d’échange. Le
mode de pénétration cutané est également très important bien que la peau soit classiquement considérée
comme une barrière protectrice en raison notamment de la présence de la couche cornée, plusieurs
facteurs entrent en jeu : affinité de la substance pour la peau, liposolubilité du produit, état sanitaire de la
peau (blessure, eczéma, surface exposée, etc...). Il convient de rattacher à ce mode de pénétration, la
pénétration à travers les muqueuses, facilitée par l’absence de couche cornée et par une vascularisation
plus dense (œil, nez, bouche). Le mode de pénétration par voie orale est à la fois exceptionnel dans le
contexte des produits phytosanitaires (accidents, suicide) mais aussi très banal (manque d’hygiène :
mains non lavées /alimentation sur le lieu de travail) voire courant (consommateur) . L’absorption
digestive peut s’effectuer à tous les niveaux du tube digestif (bouche, œsophage, estomac) mais surtout
au niveau de l’intestin qui constitue un lieu d’absorption particulier (grande surface d’échange, gradient
de concentration favorable à l’absorption) mais la présence d’aliments dans le tube digestif, d’acide
chlorhydrique et d’enzymes peut aussi moduler le processus. Certains produits (même introduits à fortes
concentrations) peuvent être éliminés rapidement par voie respiratoire, urinaire ou digestive (fécès) après
avoir été ou non métabolisés notamment au niveau hépatique (organophosphorés) ; d’autres produits au
contraire, même pénétrant en faible quantité, peuvent s’accumuler en différents endroits et en particulier
dans le tissus adipeux (organochlorés) . Il faut noter que de nombreux facteurs comme l’âge, le sexe,
l’état sanitaire, l’état nutritionnel, influent.
Les substances toxiques liposolubles (Barbituriques, pesticides organochlorés …) s’accumulent dans
le tissu adipeux et dans le système nerveux qui sont riches en lipides : elles représentent de ce fait un
danger certain pour le système nerveux après l’absorption, 3 mécanismes entrent en jeu et vont tendre à
diminuer la concentration et par conséquent à réduire l’effet des produits toxiques.
La réparation et la distribution à travers l’organisme résultant de la circulation du sang
(phénomène de dilution).
Les réactions biochimique de la détoxification hépatique lesquelles produisent généralement des
métabolites moins actifs que le produit toxique initial.
L’élimination ou l’excrétion par les voies rénale ou fécale.
Le phénomène de détoxification chez les animaux est assuré par les cellules hépatiques. Chez les
insectes, ce sont les cellules appelées adipocytes. Les végétaux possèdent aussi des systèmes
enzymatiques réalisant la détoxification.
La mise en évidence des phénomènes de détoxifications a été rendue possible suite à des analyses
chimiques et toxicologiques réalisées sur des animaux intoxiqués (malades ou morts).
L’analyse des résidus de produits toxiques se fait sur des prélèvements du tube digestif, du sang, des
urines ou d’organes tels que le foie, le cœur, les reins et le système nerveux.
Les dérivés métaboliques isoles et identifiés différents du pesticide de départ suite à des
transformations enzymatiques.
- La réaction d’hydrolyse (+H2O)
- La réaction de réduction (+H2)
- La réaction d’oxydation (+O)
- La réaction de déshalogènation (-Cl, -F, -Br, …)
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Les analyses chimiques qualitatives et quantitatives des résidus sont réalisées sur les appareils
suivants :
Les chromatographe en phase gazeuses.
Les spectrophotomètres.
La chromatographie en phase gazeuse notamment s’avère une des techniques très utile et très efficace
pour l’identification et le dosage des composés de structure chimique très voisine. Cette technique permet
de déceler des traces de substances chimiques (les hydrocarbures ont été séparés par cette technique).
NO2 NH2
O2N OH O2N OH
CH3 CH3
Cl CH Cl
Cl C Cl D.D.E
Cl
Cl C Cl
Cl H C
H Cl Cl Cl
. D.D.D
Cl CH Cl
Cl C H
Cl
-Le Parathion:
Insecticide organophosphoré Paraoxon
OCH3 OCH3
NO2 OP =S NO2 OP
=O
OCH3 OCH3
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Le paraoxon obtenu après l’action du cytochrome P450 et des mono oxygénases de la chaine
respiratoire des hépatocytes est un métabolite plus toxique ou plus actif que le parathion : c’est la
bioactivation.
L’aldicarbe :
Est un insecticide carbamate dont la métabolisation chez les animaux et les végétaux se fait selon 3
voies possibles :
O H
CH3- S – C (CH3)2 – CH = N – O – C - N
CH3
1ère voie:
H
Formation du dérivé oxime R N
O
2eme voie :
N
Formation du dérivé nitrile R’ C R’’
3ème voie :
O O
L’impact des substances toxiques sur les êtres vivants (animaux, végétaux et microorganismes) varie
en fonction de 2 types de facteurs :
-les facteurs intrinsèques càd particuliers à l’espèce
-les facteurs extrinsèques càd les facteurs écologiques
1/les facteurs intrinsèques : ce sont les facteurs liés à une espèce donnée (animale ou végétale), à une
souche donnée (ex. bactérie), ou à une lignée donnée. Ce sont aussi des caractères propres à un stade
physiologique ou vital donné.
*variation taxonomique : vis-à-vis des produits toxiques et des polluants, il existe de grandes variations
de sensibilité selon le groupe taxonomique considéré. Ceci est lié à l’existence d’une toxicité sélective.
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Ainsi pour 4 espèces d’oiseaux dont 3 appartiennent à la même famille, l’effet de certains herbicides et
insecticides n’est pas identique :
DL 50 en ppm de quelques pesticides absorbés par voie orale par 4 espèces d’oiseaux
DL 50 Insecticides Herbicide
Les variations de sensibilité aux substances toxiques ne fonction des espèces vivantes ont été à l’origine
d’erreurs dans l’utilisation des médicaments chez l’homme. C’est pour cette raison que l’étude de l’effet
d’un produit toxique ou d’un médicament doit passer par des essais sur au moins 2 espèces animales ou
même trois.
Ces variations de sensibilité portent aussi sur l’intoxication à court terme ou à long terme.de grandes
variations de sensibilité selon les espèces ont été remarquées par rapport aux substances toxiques
naturelles :
-l’α amanitine un des poisons du champignon vénéneux l’amanite phalloïde est toxique chez la souris et
l’homme à la même dose de 0.1 mg/Kg ou 0.1ppm alors que pour le rat la dose toxique est de 1 ppm càd
que le rat est 10 fois moins sensible (ou 10 plus résistant).
-la phalloidine le second poison de ce même champignon est toxique à la dose de 3 ppm chez la souris
et de 100 ppm chez les limaces et escargots (gastéropodes).
-les cailles du genre Coturnix L. sont insensibles à la cicutine l’alcaloïde des graines de la cigüe. L’homme
étant très sensible à ce poison de cette plante ombellifère Conium maculum L. qui ressemble à la carotte
sauvage (avec laquelle Socrate philosophe grec du 4 siècle avant J.C. a été empoisonné). La cigüe
contient de la conitine et d’autres alcaloïdes. Toutes les parties de la plante sont toxiques).
C’est un alcaloïde puissant poison pour l'homme et animaux comme le bétail. Cet alcaloïde est un
perturbateur du système nerveux périphérique, paralysant et anesthésique. Une dose de 0,2 g entraîne
la mort d'un homme par paralysie respiratoire.
-chez les végétaux les différences de sensibilité et de toxicité ont été justement exploitées dans l’emploi
des herbicides de type hormones de croissance de synthèse sur les céréales qui sont plus résistantes
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
L’étude de la relation qui existe entre la dose des produits toxiques et l’apparition des effets
physiologiques toxiques permet de distinguer 3 groupes de substances chimiques et donc 3 types de
courbes doses-réponses.
L’étude de la relation dose réponse n’est pas assez simple. Généralement, à fortes doses, les effets
toxicologiques des produits toxiques se manifestent plus rapidement qu’à faibles doses.
L’étude de la relation dose-réponse physiologique doit renseigner sur l’existence ou non de l’effet
cumulatif surtout lors de l’exposition prolongée à des doses de toxiques mêmes infimes. ainsi on distingue
selon la nature des produits toxiques soit :
-un effet cumulatif total : les faibles doses reçues au cours du temps d’exposition provoquent un effet plus
important qu’une seule dose de produit toxique.
-un effet cumulatif partiel : la cumulation résulte de l’intervention des processus de détoxification.
-un effet cumulatif nul :
L’effet cumulatif de faibles concentrations de produits toxiques lors des intoxications de longue durée
ou chroniques est transféré également sur la descendance. Ceci a été vérifié expérimentalement sur les
rongeurs. L’étude des effets cumulatifs des substances toxiques lors de l’exposition de longue durée est
très importante pour l’homme et la protection de sa santé. L’air, l’eau, l’environnement et les aliments
dont dépend son existence renferment des quantités plus ou moins variables de produits chimiques
toxiques. L’effet cumulatif est du à l’accumulation de faibles quantités de substances toxiques dans les
organes cibles.des recherches expérimentales ont conduit à définir pour les produits toxiques des doses
maximales tolérables ou DMT ou DJA qui ne provoqueront aucun effet nocif durant toute la vie de
l’individu. Ex. la DJA pour le DDT et ses résidus dans le lait de vache est de 2 ppm.
Cependant l’établissement des DJA n’est pas parfaite car les expériences de toxicologie ne dépassent
pas plusieurs années car elles se font sur des animaux dont la durée de vie est courte par rapport à
l’homme (chien, singe et rongeurs).
La DJA est la dose du produit toxique qui sera absorbée par l’homme durant toute sa vie sans lui causer
d’effet négatif sur sa santé. les DJA sont obtenues après des expérimentations sur au moins 3 espèces
animales. On prend l’espèce la plus sensible. On cherche la quantité maximale que peut ingérer cet
animal durant toute sa vie sans avoir d’effet nocif sur sa santé. On la divise par dix cette quantité. Pour
l’extrapolation pour l’homme, on divise encore par dix afin de tenir compte des variations individuelles
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
(état de santé, état nutritionnel , sexe, âge…). La DJA est donc le 1/100ème de la dose maximale sans
effet sur l’animal le plus sensible. Elle est exprimée en mg/Kg de poids corporel ou ppm.
Le seuil maximum de consommation d'un additif alimentaire, sans qu'il engendre le moindre effet toxique
démontré, est défini à partir d'études expérimentales portant sur plusieurs générations d'animaux
recevant l'additif dans leur alimentation. Ce seuil maximum est dénommé "dose sans effet nocif" (DSE
ou NOAEL en anglais).
A titre de précaution supplémentaire, le seuil NOAEL est divisé par cent pour tenir compte des
différences éventuelles à intégrer lors de l'extrapolation des données issues de l'observation animale à
la valeur retenue pour les humains, et les variations de réactions individuelles chez les humains. Cette
"dose journalière admissible" (DJA) fournit une large marge de sécurité et se réfère à la quantité d'additif
alimentaire qui peut être absorbée dans l'alimentation, chaque jour et durant toute la vie durant, sans
risque pour la santé.
La LMR ou limite maximale en résidus de pesticides ou autres substances toxiques c’est un paramètre
concernant les produits alimentaires d’origine végétale ou animale. C’est la dose maximale de produit
toxique ou de ses résidus en mg/Kg du poids frais d’une denrée alimentaire
Dans le cas particulier des denrées stockées surtout les graines de céréales et certains légumes et
fruits qui constituent un cas d’exemple puisque aux traitements en végétation s’ajoutent les traitements
lors du stockage et la conservation. Un problème analogue peut se poser pour certains fruits (pommes et
traitement fongicide, oignons et tubercules divers, pommes de terre). Dans ces cas les doses
d’application ne peuvent laisser de résidus supérieurs aux LMR d’autant que ces denrées peuvent être
consommées sitôt le traitement appliqué d’où la nécessité d’utiliser des produits de faible toxicité ou
extrêmement fugaces, avec peut être une exception pour la pomme de terre car il est admis qu’elles ne
sont consommées que cuites et pelées.
Les procédés ménagers d’usage courant ou les procédés industriels peuvent avoir une influence sur
la quantité et la nature des résidus de pesticides dans les aliments transformés par rapport à leur
présence dans les denrées alimentaires primaires.
Ex. la DJA pour l’aldicarbe chez l’homme est de 0.001 ppm (10-3)
La LMR de l’aldicarbe est de 2 x10-3 ppm dans le lait
« « « « « 1 ppm dans la pomme de terre
« « « « « 0.2 ppm dans les agrumes
3/ Évaluation de la toxicité :
La toxicité des substances chimiques est liée en réalité à leur dose. La différence entre les substances
réside justement dans le degré de toxicité. L’étude de la toxicité se fait grâce aux tests toxicologiques
lesquels visent à estimer le degré de toxicité ou d’efficacité selon les especes.il existe 2 types de tests
toxicologiques.
Dans le 1er type de tests, on fixe le temps et on fait varier la dose. les résultats s’expriment graphiquement
selon les 3 courbes précédentes.
Dans le 2eme type de tests, on étudie la relation dose-réponse avec une dose constante et un temps
variable.
% de mortalité
100%
Temps 28
Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Ces tests visent à étudier l’efficacité des insecticides par ex. ils sont utilisés pour déterminer des
paramètres de toxicologie :
-la DL 50 ou dose létale moyenne : dose qui provoque la mort de 50% des individus d’expériences
intoxiqués (mouches, insectes, rongeurs, oiseaux…)
-le TL 50 ou temps létal moyen : c’est la durée qui diminue par deux la population testée pour une dose
donnée.
Cependant les études de toxicologie doivent être réalisées sur des échantillons de populations
relativement homogènes quant au sexe, l’âge et le poids…
L’évaluation de cette toxicité se fait en administrant le produit chimique toxique en une seule fois pour
déterminer la dose provoquant la mort de 50% des êtres testés (soit animaux, mouches, souris, lapins,
chiens, singes) dans un délai assez court ne dépassant pas 15 jours (généralement 24 à 72h) : c’est la
DL 50. On travaille en outre sur au moins trois espèces animales.
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Remarque :
Lors de l’étude de la toxicité d’un produit chimique sur des organismes aquatiques, on détermine la CL
50 ou concentration létale moyenne càd qui tue 50 % des individus des êtres étudiés (ex. poissons).
Ex. si la CL 50 est de 3 ppm pour une substance donnée veut dire que 3 mg de cette substance dans 1
Kg d’eau (ou 1 litre) du milieu en question détruit la moitié de la population testée.
5/ La toxicité chronique :
L’évaluation de cette toxicité à long terme nécessite des doses répétées et faibles de la substance
chimique à donner durant toute la vie de l’animal (ou au moins sur une grande partie) et sur sa
descendance et sur plusieurs générations. Pour cela, on réalise des expériences sur la souris (dont la
durée de vie est de 1 an et1/2), le rat (durée de vie est de 2 ans), le chien, le singe (durées de vie plus
grandes).
On note durant les expérimentations d’intoxications toutes variations dans le comportement, le poids,
le nombre et la constitution des portées, la croissance, les effets anormaux de type morphologique,
physiologique, hématologique, histologique, biochimique… ainsi que la mortalité en % et la longévité.
Pour la détection de l’action mutagène d’une intoxication chronique qui puisse se manifester après
plusieurs générations, on se sert des mouches « drosophiles » (Drosophylla mélanogaster) dont le rythme
de croissance est des plus élevés et également des microorganismes unicellulaires (levures
Saccharomyces cerevisiae , bactéries normales (Escherichia coli ) ou mutantes telles que Salmonella
typhymurium His dépendante.
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Toxicologie alimentaire / L3 TACQ / Mr AMIR Youcef
Reproduction
Ces troubles de la reproduction peuvent s’étendre, de la gamétogenèse (spermatogenèse et
ovogenèse) jusqu’au comportement sexuel en passant par toutes les étapes de la physiologie sexuelle
(synthèse, sécrétion, transport, action des hormones, cycles sexuels, implantation du corps jaune,
pouvant aboutir à l’état de stérilité, etc...).
Immunotoxicité et Allergénicité
L’impact des pesticides sur les fonctions immunitaires et les éventuels effets allergiques sont difficiles
à apprécier en raison de l’existence des vraies et fausses allergies, de la présence de plusieurs produits
ou même d’impuretés dans la formulation et du risque de sensibilisation croisée. Au cours de diverses
expérimentations, beaucoup d’autres effets toxiques pouvant être imputables aux pesticides ont pu être
mis en évidence, ils peuvent affecter toutes les fonctions physiologiques : neurotoxicité, fonctions de
nutrition (respiration, digestion), circulation et fonction d’élimination.
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