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Physique Nucléaire

1- Introduction
a- Stabilité nucléaire

Les nucléons du noyau sont liés entre eux par :


Interaction nucléaire forte : force attractive à courte portée

Une force coulombienne : force répulsive qui tend les protons l’un de l’autre

La stabilité ou l’instabilité d’un noyau résulte de la compétition entre ces deux forces: si la répulsion
coulombienne et la force nucléaire ne se compensent pas le noyau est instable (radioactif).

Influence de la parité
Si on procède à un dénombrement des noyaux stables selon la parité il apparaît que:

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Physique Nucléaire

- les nuclides pairs–pairs sont les plus abondants ( 60%): ce sont les plus stables .

2
- pour A pair seuls les pairs-pairs existent ( à l’exception de 1 H ,36Li,105B,147N
qui sont des éléments légers ayant N =Z )

- pour A impair, il n’y a qu’un seul isobare stable ( sauf pour A=113 et A= 123 )
- Enfin une stabilité exceptionnelle caractérise certains nombres pair de nucléons : 20, 28, 50, 82. Ces
nombres dits « magiques» correspondent à des couches fermées de nucléons identiques
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Physique Nucléaire
b- Radioactivité
Certains noyaux se transforment ( ou désintègrent ) par émission spontanée d’une particule : c’est la
radioactivité Etat initial Etat final
A
Z X Y  particule
A'
Z'
noyau radioactif
noyau résiduel
Lors du passage de l’état initial à l’état final, on a conservation de:
- Charge :  Z initial   Z Final
- Nombre de masse A : A initial   AFinal

- Energie totale E : E initial   EFinal

- Quantité de mouvement : P initial   P Final

c- Différents types de désintégration


On distingue trois modes de désintégration :
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Physique Nucléaire

c.1. Désintégration alpha a


Dans le processus de désintégration alpha, un noyau radioactif émet une particule alpha selon le schéma
suivant:
Z
A
X A 4
Z 2 Y a
Les particules alpha sont identifiées à des ions He, elles sont absorbées par une feuille de papier. Elles ont une
charge 2+.
a  4
2 He   
Ce type de désintégration ne se rencontre à l’état naturel que dans certains noyaux :

Exemple: 146 154


Sm , Dy

et dans les noyaux lourds ( A > 160).

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Physique Nucléaire

c.2. Désintégration beta b


Dans le processus de désintégration b, le noyau radioactif possédant un excès de neutrons ou de protons réduit
cet excès en convertissant un neutron en proton ou un proton en neutron. Les particules b sont absorbées par
une feuilles d’Al de quelques mm.
Désintégration b - 
Ces particules sont identiques aux électrons b   e  
A
Z X A
Z 1 Y  e  
Dans ce cas, le noyau X a un excès de neutrons, un neutron se convertit en proton selon le schéma suivant :
1
0 n 1
1 p  10e   
Désintégration b + Ces particules sont identiques aux positrons b 
 e 
A
Z X
A
Z 1 Y  e  
Dans ce cas, le noyau X a un excès de protons, un proton se convertit en neutron selon le schéma suivant :

n 10e   
1 1
1 p 0
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Physique Nucléaire

Désintégration g
La désintégration g ( désexcitation), le noyau radioactif passe d’un niveau d’énergie excité élevé à un niveau
d’énergie excité plus bas ou au niveau d’énergie fondamental , par émission de rayonnement g .

A
Z X* A
X g
Remarques
A
- l’énergie du rayonnement g est égale à la différence en Z X*
énergie entre les niveaux mix en jeu.

Eg  E  Ei  E f

- La désexcitation g se produit généralement après une


désintégration a ou b et pour les noyaux dont A est > à 5.

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d- Schéma de désintégration

Ils permettent de représenter les transformations énergétiques conduisant d'un noyau père au noyau fils ainsi
que la nature des émissions de rayonnements.
Symbolisme utilisé :
1/ Dirigée vers la gauche si on a diminution du numéro atomique (Z)
- émission α : double-flèche (diminution de deux unités)
- émission β+ ou capture électronique

2/ Dirigée vers la droite si on a augmentation du numéro atomique (Z)


- émission β-

3/ Verticale si Z est constant, soit si la composition du noyau ne varie pas

- désexcitation des noyaux


- émission g ou conversion interne
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Physique Nucléaire

Symbolisme utilisé dans un schéma de désintégration

51
Physique Nucléaire
2- Etude de différents types de désintégration radioactives
2.1. Désintégration alpha a
La radioactivité a affecte les nucléides lourds. Lors de cette désintégration, il y a émission de particules alpha (
ce sont des noyaux d’Hélium).
Z
A
X A 4
Z 2 Y a

Ze Ze
Zp-2
émission de a
Zp
Zn Zn-2

Exemple :
212
83 Bi 208
81 Tl  2 He
* 4

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Physique Nucléaire
L’énergie initial du système est l’énergie au repos du noyau X, elle est donnée par : Einitial  M ( A, Z )c ²

L’énergie final du système est l’énergie du noyau Y et celle de a. Masse atomique de X

Avec :
EY  E( A4, Z 2)  M ( A  4, Z  2, Z )c ²  TY

Masse atomique de Y L’énergie de recul de Y

Ea  M (4,2,0)c ²  Ta

Masse atomique de a L’énergie cinétique de a

E final  M ( A  4, Z  2, Z )c ²  TY  M (4,2,0)c ²  Ta
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Physique Nucléaire

2.1.a. bilan énergétique atomique


Conservation de l’énergie totale : Einitial  E final

M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z )c ²  TY  M (4,2,0)c ²  Ta E.1

On remarque que X est neutre alors que Y(A-4, Z-2,Z) et He(4,2,0) ne le sont pas.
On rappelle que la masse atomique est donnée par :
M ( A, Z )c ²  m( A, Z )c ²  zme c ²  BeZ e( z ) E.2

Où : Z désigne le nombre de protons et z c ’est le nombre des électrons


Donc, on aura :

M ( A  4, Z  2, Z )c ²  m( A  4, Z  2)c ²  Zme c ²  BeZ 2 ( Z ) E.3

M (4,2,0)c ²  m(4,2)c ² E.4


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Physique Nucléaire

Les vrais masses atomiques (atome neutres ) sont :

M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  m( A  4, Z  2)c ²  Z  2me c ²  BeZ 2 ( Z  2) E.5

M (4,2,2)c ²  m(4,2)c ²  2me c ²  Be2 (2) E.6

(E3 – E5)

M ( A  4, Z  2, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  2me c ²  BeZ 2 ( Z )  BeZ 2 ( Z  2) E.7

(E4-E6)
M (4,2,0)c ²  M (4,2,2)c ²  2me c ²  Be2 (2) E.8

(E.7 et E.8 dans E.1) , la conservation d’énergie devient :

M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  TY  E *  Ta
 BeZ 2 ( Z  2)  BeZ 2 ( Z )  Be2 (2)
terme négligeable 55
Physique Nucléaire

M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  TY  Ta E.9


Cette équation constitue le bilan énergétique atomique pour la désintégration a
Remarque
L’énergie libérée lors de la désintégration a est :
Qa  M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  TY  Ta
2.1.b bilan énergétique nucléaire
On a :
M ( A, Z , Z )c ²  m( A, Z )c ²  Zme c ²  BeZ e( Z ) E.2

M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  m( A  4, Z  2)c ²  Z  2me c ²  BeZ 2 ( Z  2) E.5

M (4,2,2)c ²  m(4,2)c ²  2me c ²  Be2 (2) E.6

M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  TY  Ta E.9


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Physique Nucléaire

( E.2, E.5 et E.6 dans E.9) , on obtient le bilan énergétique nucléaire:

m( A, Z )c ²  m( A  4, Z  2, Z  2)c ²  m(4,2,2)c ²  TY  Ta
L’énergie libérée lors de la désintégration a est :

Qa  m( A, Z )c ²  m( A  4, Z  2, Z  2)c ²  m(4,2,2)c ²  TY  Ta
2.1.c Calcul de l’énergie cinétique de a :Ta

L’énergie libérée dans la désintégration a est répartie sous forme d’énergie cinétique entre la particule a et le
noyau résiduel Y.
A
Z X A 4
Z 2Y a

On a conservation de la quantité de mouvement : P X  P Y  Pa

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Physique Nucléaire

Initialement, le noyau X est au repos : PX  0 PY2  Pa2


M Y TY  M a Ta
Or : Qa  TY  Ta
MY
Ta  Qa
MY  Ma

2.1.d Schéma de désintégration

Si la désintégration se fait vers un l’état fondamental

Qa  M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²

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Physique Nucléaire

Qa  M X c ²  M Y  M a c ²

X
M X c2

Qa

a
M Y  M a c 2
Ma c2
0 MY c2
Y
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Physique Nucléaire

Si la désintégration se fait vers un état excité du noyau Y

L’énergie libérée lors de la désintégration est : Q


Q  M ( A, Z )c ²  M * ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  M X c ²  M Y*  M a c ² 
Avec :
M * ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  E *

Énergie d’excitation de Y

Q  M ( A, Z )c ²  M ( A  4, Z  2, Z  2)c ²  M (4,2,2)c ²  E *
Qa

Q  Qa  E *
Ta 
MY
MY  Ma

Qa  E * 
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Physique Nucléaire

 
Q  M X c ²  M Y*  M a c ² Q  Qa  E *

X MXc 2

a
Qa M *
Y 
 Ma c2
E*
M Y 
 Ma c2
Y * E*
g Ma c2

Y 0 MY c2

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Physique Nucléaire
Exemple ( Bismuth / Polonium)

Schéma de désintégration Spectre d’énergie

L’énergie des particules a est quantifiée : spectre de raies

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Physique Nucléaire
2.2. Désintégration b-
La radioactivité β − affecte les nucléides présentant un excès de neutrons. Lors de cette désintégration, il y a
émission d’un électron et d’un antineutrino (particule sans charge et sans masse, nécessaire pour assurer le
principe de conservation de l’énergie )
Y  e  0 
A A
Z X Z 1 1

Ze Ze

émission de e  et 

M ( A, Z , Z )c ² M ( A, Z  1, Z  1)c ² me c ²  Te m c ²  T
Exemple
3
1 H 23H e  10e   
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Physique Nucléaire
2.2.a bilan énergétique atomique

Conservation de l’énergie totale : Einitial  E final

M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z )c ²  me c ²  m c ²  Te  TY  T e.1
Or :
M ( A, Z  1, Z )c ²  m( A, Z  1)c ²  Zme c ²  BeZ 1 ( Z ) e.2

M ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  BeZ 1 ( Z  1) e.3

(e.2-e3) M ( A, Z  1, Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²  BeZ 1 ( Z  1)  BeZ 1 ( Z ) e.4


terme négligeable
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Physique Nucléaire

(e.4-e1) M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  Tb  T  TY
Le bilan énergétique atomique pour b- est :
Qb   M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  Te  T  TY

La désintégration b- est possible si :


Qb   0 M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²
2.2.b bilan énergétique nucléaire

On a : Qb   M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  Te  T  TY

M ( A, Z , Z )c ²  m( A, Z )c ²  Zme c ²  BeZ ( Z )

M ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  BeZ 1 ( Z  1)


65
Physique Nucléaire
On obtient alors :
Qb   m( A, Z , Z )c ²  m( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²
La désintégration b- est possible si :

Qb   0 m( A, Z , Z )c ²  m( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²
Remarques
- La désintégration b- est une réaction isobarique puisque A n’est pas modifié

- Les particules b- et n se partagent de manière aléatoire l’énergie libérée lors de la réaction, d’où un spectre
d’émission continu : il s’étend de 0 quand n emporte toute l’énergie, jusqu’à quand n n’emporte aucune
énergie .

66
Physique Nucléaire

Exemple

Schéma de désintégration Spectre d’énergie

67
Physique Nucléaire
2.3. Désintégration b+

La radioactivité β + affecte les nucléides présentant un excès de protons; lors de cette désintégration, il y a
émission d’un positon (antiparticule associée à l’électron) et d’un neutrino n
A
Z X Z 1  
Y  10e  b   
A

Ze Ze

émission de e

b  et 

M ( A, Z , Z )c ² M ( A, Z  1, Z  1)c ² me c ²  Te m c ²  T
Exemple
30
15 P14
30
S * 10e   
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Physique Nucléaire

2.3.a bilan énergétique atomique


Conservation de l’énergie totale

M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z )c ²  me c ²  m c ²  Te  TY  T A.1

Or : M ( A, Z  1, Z )c ²  m( A, Z  1)c ²  Zme c ²  BeZ 1 ( Z )  BeZ 1 ( Z  1) A.2

M ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  BeZ 1 ( Z  1) A.3

(A.2-A3)

M ( A, Z  1, Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²  BeZ 1 ( Z  1)  BeZ 1 ( Z ) A.4


terme négligeable
69
Physique Nucléaire

(A.4-A1) M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  2me c ²  Tb  T


Le bilan énergétique atomique pour b+ est :

Qb   M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  2me c ²  Tb  T

La désintégration b+ est possible si :

Qb   0 M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  2me c ²
2.3.b bilan énergétique nucléaire

On a : Qb   M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  2me c ²  Tb   T
M ( A, Z , Z )c ²  m( A, Z )c ²  Zme c ²  BeZ ( Z )
M ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  BeZ 1 ( Z  1)
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Physique Nucléaire

Qb   m( A, Z , Z )c ²  m( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²  BeZ ( Z )  BeZ 1 ( Z  1)  Tb  T


terme négligeable

Qb   m( A, Z , Z )c ²  m( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²

La désintégration b- est possible si :

Qb   0 m( A, Z , Z )c ²  m( A, Z  1, Z  1)c ²  me c ²

71
Physique Nucléaire

Remarques
- La désintégration b+ est une réaction isobarique puisque A n’est pas modifié

- Les particules b+ et n se partagent de manière aléatoire l’énergie libérée lors de la réaction, d’où un
spectre d’émission continu .
- La radioactivité β + ne concerne que les noyaux artificiels, ce sont des particules à durée de vie très courte.

Exemple Schéma de désintégration Spectre d’énergie

72
Physique Nucléaire

2.4. Désintégration CE
Processus qui conduit au même élément-fils que le β +
Pour un atome donné :
A
Z X  10e  Z 1Y 
A *

1
1 p  10e01n  
Ze Z  1e
émission de 
m c ²  T

M ( A, Z , Z )c ² M ( A, Z  1, Z  1)c ²
Exemple
55
26 Fe  10e  25
55
M n 
73
Physique Nucléaire
2.4.a bilan énergétique atomique
Conservation de l’énergie totale
M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z )c ²  m c ²  QC .E

QC .E  M ( A, Z , Z )c ²  M * ( A, Z  1, Z )c ² (m c ²  0)
Avec:
M ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  BeZ 1 ( Z  1)

M * ( A, Z  1, Z  1)c ²  m( A, Z  1)c ²  Z  1me c ²  Be*Z 1 ( Z  1)

M * ( A, Z  1, Z  1)c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  Be*Z 1 ( Z  1)  BeZ 1 ( Z  1)


terme négligeable

QC .E  M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  Be*Z 1 ( Z  1)  BeZ 1 ( Z  1)


74
Eléments de Physique Nucléaire
la vacance laissée par l’électron provoque un réarrangement de tout le cortège électronique

On a émission de rayon X dont l’énergie est : Be*Z 1 ( Z  1)  BeZ 1 ( Z  1)


terme négligeable devant les masses nucléaires

QC .E  M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²
Donc , le capture électronique est possible si :
QC .E  M ( A, Z , Z )c ²  M ( A, Z  1, Z  1)c ²  0
Exemple
Désintégration de 40K

75
Physique Nucléaire
2.5 Désintégration g
Lors d’une désintégration a , b ou CE, le noyau-fils est émis dans un état d’énergie excité. Lors de la
désexcitation de ce noyau, l’excédent d’énergie se libère sous forme de rayonnement électromagnétique,
correspondant à l’émission de photons de très haute fréquence : c’est donc un rayonnement très énergétique

Y* Y g

- Le rayonnement g est très pénétrant, il faut une forte épaisseur


de béton (plusieurs mètres) ou de plomb (quelques cm) pour
s’en protéger.

76
Physique Nucléaire
Exemple
- Le noyau-père Sr se désintègre tout d’abord en Yttrium 90Y
avec un temps de demi-vie de 64.1 heures, en émettant des
électrons d’une énergie cinétique maximum de 0.546 MeV.
- Ce noyau intermédiaire 90Y se désintègre en suite en
Zirconium Zr, de deux manières différentes :

* Soit il se désintègre en noyau stable de Zirconium Zr par b-


avec une énergie cinétique maximum de 2.284MeV : la
probabilité de désintégration est de 99.98%

* Soit ce même noyau de Yttrium peut se désintégrer en


noyau excité de Zirconium avec une énergie cinétique de
0.523MeV : la probabilité de désintégration est de 0.02% .
Cette désintégration est suivie de l’émission d’un
rayonnement g de 1.76 MeV.
77
Physique Nucléaire

3. Stabilité dans une chaine isobarique


Dans une chaine isobarique, on a trois cas :

1 b 2 b

3 CE

78
Physique Nucléaire

La formule de Bethe-Weizsäcker donne :

B( A, Z )  av A  as A2/3  ac .Z 2 . A1/3  aa . A1.  A  2Z  2 a p . ( A)

Or : M ( A, Z )c ²  ZmH c ²  Nm n c ²  B( A, Z )

M( A, Z )c ²  ZmH c ²  ( A  Z ) m n c ²
 av A  as A2/3  ac .Z 2 .A1/3  aa .A1.  A  2Z  2 a p . ( A) 

M A ( A, Z )c ²   m n c ² A  av A  as A2/3  aa . A     mH  mn  c ²  4aa  .Z

  ac A1/3  4aa A1  .Z 2  a p ( A)

M A ( A, Z )  a A  b .Z  g Z 2  a p . ( A) 79
Physique Nucléaire

M A ( A, Z )  a A  b .Z  g Z 2  a p . ( A)

Avec :

Pour un A donné, M(A,Z) est une parabole ‘parabole de masse’


a- Si A est impair:
 ( A)  0 M ( A, Z )  a A  b .Z  g Z 2
M ( A, Z ) b M ( A, Z ) b
0 Z  0Z   Z0
Z 2g Z 2g

b
On a est un minimum au point : Z 0  
2g
80
Physique Nucléaire
Remarque :

Z = Z0 : M(A,Z)c² est minimum : c’est l’élément le plus stable A est impair

Z < Z0 : l’élément instable se désintègre par émission b -

Y  10e   
A A
Z 0 1 X Z0

Z > Z0 : l’élément instable se désintègre par émission b + ou CE

0 
A
Z 0 1 X e 1
A
Z0 Y 

A
Z 0 1 X A
Z0  
Y  10e  b   

81
Physique Nucléaire
b- Si A est pair:
On a deux paraboles :

Z impair et N impair : M ( A, Z )  a A  b .Z  g Z 2    A 

Z pair et N pair : M ( A, Z )  a A  b .Z  g Z 2    A 

M ( A, Z ) b M ( A, Z ) b
0 Z  0Z   Z0
Z 2g Z 2g

b
On a est un minimum au point : Z 0  
2g

82
Physique Nucléaire
On a deux cas:
Z0 est pair Z0 est impair
On obtient un seul noyau stable On a deux noyaux stables

Z0 est impair
Z0 est pair

83
Physique Nucléaire
4- Cinématique de la radioactivité
Le phénomène de désintégration radioactive est un phénomène aléatoire (impossible à prédire) pour
un noyau donné, mais qui devient déterministe pour une source (grand nombre de noyaux) : le phénomène est
alors statistiquement établi avec une très grande précision.
4-1- Loi de décroissance

Soient :
* N le nombre de noyaux radioactif existant à t
* dN est le nombre de désintégrations qui se produisent pendant un temps dt

* l : la probabilité totale de désintégration par unité de temps pour chaque noyau,

(dt, dN) N(t)-dN


N(t)
alors : dN  l.N (t ).dt t+dt
t

84
Physique Nucléaire
Remarque
Le coefficient λ est appelée constante radioactive , elle s’exprime en (s-1). Elle est spécifique du
radioélément, et indépendante du nombre initial d'atomes radioactifs, du temps d'origine, de l'état
chimique de l'atome, de la pression et de la température (en condition terrestre).

On a :
dN  l.N (t ).dt

dN
 N    lt

N (t )  N 0 .e  lt

Au temps t=0,il y avait N0 noyaux radioactifs


85
Physique Nucléaire
4-2- Période radioactive ou demi-vie d’un radioélément
La période radioactive , notée T, est le temps au bout duquel le nombre d'atomes radioactifs a diminué
de moitié,
N0 ln 2
N (t  T )  T
2 l
4-3- Vie moyenne τ :
La durée de vie d'un noyau radioactif ne peut être définie de façon exacte, elle peut prendre toute les
valeurs de 0 à l'infini. Cependant, pour un échantillon donné, on peut définir la vie moyenne comme la somme
L des durées de vies individuelles de tous les noyaux radioactifs de cet échantillon divisée par le nombre de
noyaux initial N0.

0 
N0 L 1
L   tdN   t.N 0 exp(lt )dt   t
N0 0
l N0 l

86
Physique Nucléaire

4-4 Activité d’une substance radioactive


On définit l'activité d'une source comme le nombre de noyaux qui se désintègrent par unité de temps.

 l.N (t ) Bq
dN (t )
Ac 
dt
Le becquerel est défini comme étant le nombre de désintégrations radioactives par seconde. L'ancienne
unité de radioactivité était le curie (Ci) :
1Ci  3.71010 Bq  3.71010 dé sin tégration / s
4-5- Filiations radioactives (désintégration en chaine )
Les filiations radioactives sont l'ensemble des désintégrations aboutissant à un noyau stable

X1  X 2  X 3  X 3 X n (stable)
Exemple :
228
90Th 224
88 Ra  220
86 Rn 216
84 Po 212
82 Pb 87
Physique Nucléaire

4-5-a Filiation à deux corps

Considérons le cas simple d'une espèce radioactive (1) qui décroît en produisant une autre espèce radioactive (2):

l1
1 2 (stable)
noyaux parents noyaux fils

à t =0 N10 N 20  0
àt: N1 (t ) N 2 (t )
La décroissance de l'espèce (1) se traduit par l'équation différentielle :
dN1
 l1 N1 N1 (t )  N1 (0).e  l1t
dt
88
Physique Nucléaire

La croissance de l'espèce (2) se traduit par l'équation différentielle :

dN 2 dN 2 dN1
 l1 N1  N 2 (t )  N 2 (0)  N1 (0)  N1 (t )
dt dt dt

On a : N 2 (0)  N  0 0
2

On obtient alors : 
N 2 (t )  N10 1  e  l1t 
N 2 (t )  N1 (t )

T 89
Physique Nucléaire

4-5-b Filiation à trois corps


Considérons le cas simple d'une espèce radioactive (1) qui décroît en produisant une autre espèce radioactive
(2):
l1 l2
1 2 3
noyaux parents noyaux fils (stable)

à t =0 N10 N 20  0 N 30  0
àt: N1 (t ) N 2 (t ) N 3 (t )
dN1 (t )
La décroissance de l'espèce (1) se traduit par l'équation différentielle :  l1 N1 (t )
dt
dN 2 (t )
La décroissance de l'espèce (2) se traduit par l'équation différentielle :  l1 N1 (t )  l2 N 2 (t )
dt
90
Physique Nucléaire
On a :
dN1 (t )
 l1 N1 (t ) N1 (t )  N1 (0).e  l1t
dt

dN 2 (t )  dN 2 (t ) 
 l1 N1 (t )  l2 N 2 (t )   l2 N 2 (t ) .e l2t  l1 N1 (t ).e l2t
dt  dt 

 l2 t
d e N 2 (t ) 
 l1 N10el2 l1 t N 2 (t ) 
l1 N10 l t l t
e e  1 2

dt l2  l1
La croissance de l'espèce (3) se traduit par l'équation différentielle :
On a :
dN3 (t ) l1l2 N10  1  e  l t 1  e  l t 
1 2

 l2 N 2 (t ) N 3 (t )    
dt l1  l2  l1 l2 
91
Physique Nucléaire
4-5-c Etudes des équilibres radioactifs entre parent et descendant

l1 l2
1 2 3
noyaux parents noyaux fils (stable)

On suppose qu’ à t =0 N 20  N 30  0
l1 N10 l t l t
On a : N 2 (t ) 
l2  l1
e e  1 2

En présence de deux types de noyaux radioactifs de période T1 et T2, selon la grandeur de T1 devant T2, on
distingue généralement trois cas:
• T1 > T2 dans ce cas on atteint un équilibre
• T1 < T2 dans ce cas il n'y a pas d'équilibre
• T1 est voisine de T2
92
Physique Nucléaire

Temps maximum
On a :
l1.l2 N10 l t l t l2
A2 (t ) 
l2  l1
e  e   A1
1 0 2

l2  l1
e l t  e l t 
1 2

Si au temps t=0, A2 (0)  0


A2 (t ) passe par un maximum au temps tm
au temps t=∞, A2 (0)  0
 l2 
ln 
dA2 (t )  l1 
Le temps tm peut être calculer par : 0 tm 
dt tm l2  l1

93
Physique Nucléaire

a- Equilibre transitoire ou de régime T1  T2  l1  l2 


l2
On a :
A2 (t )  A 0
1
l2  l1
e  l1t
 e  l2 t 

Pour : t  t m e  l1t  e  l2t


l2 A2 (t ) l2
Donc : A2 (t )  A10 e l1t  1
l2  l1 A1 (t ) l2  l1
Exemple
99 T1  67h 99 m T2  6h 99
42 Mo 43 Tc 43 Tc

94
Physique Nucléaire

• Lorsque le nucléide père décroit assez rapidement en


donnant naissance à la même occasion, un radioélément
fils, chacun à sa propre période, il arrive à un certain
moment que leurs activités deviennent égales,
T1  T2 
• À partir de là, l’activité du radioélément fils commence à
décroitre au même niveau que celle du nucléide père

• Dans ce cas on atteint un équilibre: appelé équilibre de


régime ou transitoire.

95
Physique Nucléaire

b- Equilibre séculaire T1  T2  l1  l2 

l2
On a :
A2 (t )  A
0
1
l2  l1
e  l1t
 e  l2 t 
Dans la cas où : T1  T2  T1  T2

A2 (t ) l2

A1 (t ) l2  l1
en comme : l1  l2 A2 (t )
1
A1 (t )
Exemple
137
T1  30ans 137 m
T2  2,5 min 137
55 Cs 56 Ba 56 Ba
96
Physique Nucléaire

• Lorsque la période du père est très grande par rapport à


celle du radioélément fils, et que l’activité du nucléide père
semble constante, l’activité du fils va augmenter jusqu’à
arriver au même niveau que celle du nucléide père et
rester constante.
T1  T2 
• Dans ce cas on atteint un équilibre: appelé équilibre
séculaire .
c- cas où T1 = T2 T1  T2  l2  l1  
l2
On a : A2 (t )  A 0
1
l2  l1
e  l1t
 e  l2 t 
A2 (t )

l2

1  e ( l2 l1 )t  l2t  A2 (t ) l2 
  
t ²   l t
 t 
A1 (t ) l2  l1 A1 (t )   2 
2

97
Physique Nucléaire

d- non équilibre T1  T2  l1  l2 


On a :
l2
A2 (t )  A 0
1
l2  l1
e  l1t
 e  l2 t 
Pour un temps assez long : t  10T1
A1 (t )  0
On obtient :
l2
A2 (t )  A 0
e  l2 t
1
l1  l2
Après un temps suffisamment long, seule l'activité du fils restera, puisque l'activité du père disparaît. Dans ce
cas on n’a pas d’équilibre radioactif .

98
Physique Nucléaire
4-6- Désintégration composée ou embranchement
Un même radionucléide peut admettre plusieurs modes de désintégration. Chaque mode est alors
caractérisé par sa probabilité partielle par unité de temps.

Avec : li : la probabilité pour que le noyau X se désintègre selon le mode i


l1 X 1 ( N1 ) l : la probabilité de désintégration totale du noyau X .
X X 2 (N2 ) l  l1  l2  l3
l2
l3 Exemple :
X 3 ( N3 )

99
Physique Nucléaire
a- Détermination de N1, N2 et N3
On suppose que où X1 , X2 et X3 sont stables :
Supposons qu'au temps t=0, le nombre de noyaux fils est nul. N (t  0)  N 0

Le nombre de noyaux X présent à l’instant t est : N (t )  N 0 .e  lt


La variation du nombre (Ni) de noyau Xi présent à l’instant t est :
l1 N 0
dN1 (t )
 l1.N (t ) N1 (t )  .1  e lt 
dt l

l2 N 0
.1  e lt 
dN 2 (t )
 l2 .N (t ) N 2 (t ) 
dt l
l3 N 0
dN3 (t )
 l3 .N (t ) N (t )  .1  e lt 
dt
3
l
Ni est le nombre de noyau Xi formé entre l’instant 0 et t 100
Physique Nucléaire

b- Relation entre l’activité totale et les activités partielles

L’activité totale de X est donnée par : Ac (t )  lN 0 e  lt


Les activités partielle de X selon les 3 modes sont données par :
l1
A (t )  l1 N  l1 N 0 e
1  lt
 . Ac (t )
c
l
l2
Ac2 (t )  l2 N  l2 N 0 e lt  . Ac (t )
l
l3
A (t )  l3 N  l3 N 0 e
3  lt
 . Ac (t )
Remarque
c
l
Aci (t ) li
  Ki Ki est appelé le rapport d’embranchement relatif à la voie i
Ac (t ) l
101
Physique Nucléaire

5- La radioactivité naturelle

Elle provient des noyaux radioactifs qui existent dans la nature.


On distingue essentiellement :
a) Les familles radioactives :
le noyau précurseur est de très grand période, proche à l'âge de l'univers. Il qui se désintègre par une série
de filiations radioactives donnant au bout de la chaîne un noyau stable.
Il existe 4 familles radioactives qu'on peut classer selon leur nombre de masse A :

Famille de thorium pour laquelle A = 4n (n entier) :

Famille de Neptunium (A = 4n + 1) :

102
Physique Nucléaire

Famille de l'uranium-radium ( A = 4n +2) :

Famille de l'uranium-actinium ( A = 4n +3) :

b) Radioéléments de grandes périodes :


Ιl existe des noyaux plus légers de très grande période mais ne donnent pas de série radioactive
rhénium 187R ; lutétium 176Lu ; rubidium 87Rb (T > 1010 ans) ; potassium 40K (T = 1.3 109 ans).

c) Radioéléments de courtes périodes :


Certains noyaux ont des périodes relativement courtes mais existent toujours dans la nature suite aux
interactions des rayons cosmiques avec l'atmosphère.
Citons par exemple : 14C (T = 5730 ans) ; 3H ( T = 12.3 ans) ; 22Na ( T = 2.6 ans).
103
Physique Nucléaire
6- La radioactivité artificielle
C'est la radioactivité provenant des éléments radioactifs fabriqués artificiellement par irradiation d'une cible par
un faisceau de projectiles (n, p, α …) : activation

Chaque projectile possède une probabilité d'interagir avec la cible. Pour cela, on associe à chaque cible une
surface σ tel que si le projectile passe à travers cette surface il y aura interaction et s'il passe en dehors il n'y
aura pas d'interaction.

104
Physique Nucléaire
Equation d’activation
X  particule
 Y l Z (stable)

Noyau cible Noyau artificiel Noyau formé suit à


(stable) (radioactif) La désintégration de Y

Pour calculer le nombre d’atomes formés dans l’intervalle de temps dt, nous avons besoin de :

* Flux φ : l’intensité du faisceau en nombre de particules par seconde

* N0 : le nombre initial de noyaux par unité de volume de la cible

* σ : section efficace d’activation c-à-d la probabilité d’interaction entre le projectile et la cible.

* N2 : nombre de noyaux radioactifs présent à l’instant t.


105
Physique Nucléaire

àt: N1 (t ) N 2 (t ) N 3 (t )
Donc pendant l’intervalle du temps dt , on a

dN1 dN 2 dN 3
1   N1 2  N1  lN 2 3  lN 2
dt dt dt
Pendant un temps dt , on a :
1. Formation de ( N0fdt ) noyaux radioactifs Y.
2. Désintégration de ( lN2dt ) noyaux radioactifs Y.
Ce qui donne :

1  N1  N 0 e  t  N 0
N 0 
2  N2 
l
1  e  N
 lt
2 (t  0)  0
106
Physique Nucléaire

- le nombre de noyaux (2) formés après un temps


d'irradiation ti :
N 0 
N 2 ti  
l
1  e 
 lti

- le nombre de noyaux (Y) présents après un temps


d'irradiation ti et un temps de décroissance td > ti :

N 0 
N 2 ti , t d  
l
1  e .e
 lti  ltd

107
Physique Nucléaire

Le nombre de noyaux Y présents après un temps de décroissance td + tm est :

N 0 
N 2 ti , t d  t m  
l
1  e .e
 lti  l td  t m 

Le nombre de noyaux N des qui se sont désintégrés dans l'intervalle de temps td et td+tm est :

N 2des ti , t d , t m   N 2 ti , t d   N 2 ti , t d  t m 


Le nombre de noyaux Z formés pendant le temps de mesure tm.
td tm
dN 3
 lN 2 N 3 t m    lN t , t dt
2 i
dt td


N 3 t m   N 2 ti .e  ltd  1  e  ltm  
108
Physique Nucléaire
Remarque
On peut avoir :
activation avec filiation
Dans ce cas, les noyaux Z sont radioactifs et décroissent avec un taux λ3N3 vers des noyaux T stables :

X  particule
 Y
l l'
Z T ( stables )
activation avec embranchement

Dans cas, les noyaux Z radioactifs et décroissent vers deux noyaux T1 et T2 :

l' T1 ( stable )
X  particule  l
Y Z
T2 ( stable ) 109
Physique Nucléaire

Activation des isotopes

Dans cas, la cible est composée des isotopes


 1
X1 Y1 stable ou radioactifs

 2
X2 Y2 stable ou radioactifs

110

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