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I
SOMMAIRE
1 Préambule
2 Introduction
2.1 Examen des preuves
2.2 Relations avec l'industrie et autres conflits d'intérêts
2.3Quelles sont les nouveautés des lignes directrices 2019?
2.3.1 Changement des recommandations de 2003 à 2019
2.3.2Nouvelles recommandations en 2019
2.3.3 Nouveaux concepts révisés
3 Définitions et classification
4 Mécanismes électrophysiologiques de tachycardie supraventriculaire
5 Anatomie cardiaque pour l'électrophysiologiste
6 Epidémiologie de la tachycardie supraventriculaire
7 Présentation clinique
8 Évaluation initiale des patients atteints de tachycardie supraventriculaire
9 Diagnostic différentiel des tachycardies
9.1 Tachycardies a QRS fins (= 120 ms)
9.1.1 Diagnostic différentiel électrocardiographique
9.1.1.1 Début et fin de la tachycardie
9.1.1.2 Régularité de la durée du cycle de tachycardie
9.1.1.3 Relation P / QRS
9.1.2 Manœuvres vagales et adénosine
9.1.3 Etude d’électrophysiologie
18Messages clés
19 Lacunes dans la preuve
20 Messages factuels sur «quoi faire» et «ne pas faire»
21 Domaines de recherche approfondie
22 Données supplémentaires
23 Annexe
24 Références
Dr BELAFDAOUI.I
TACYCARDIE
SUPRAVENTRICULAIRES
2 INTRODUCTION
-Les arythmies supraventriculaires sont fréquentes et les patients sont souventsymptomatiques, nécessitant une prise en
charge médicamenteuse et des procédures électrophysiologiques. L’ESC a publié des directives de gestion pourtachycardies
supraventriculaires (SVT) en 2003; des lignes directrices USont également été publiées, la plus récente datant de 2015. Il
est nécessaire de fournir des recommandations d'experts aux professionnels qui participent à la prise en charge des
patients présentant une SVT. En plus,plusieurs conditions associées dans lesquelles les SVT peuvent coexister doivent être
expliqué plus en détail. Pour aborder ce sujet, un groupe de travail a étéconvoquée par l’ESC, avec pour mission de passer
des preuves en revuepublié et de publier des lignes directrices sur la gestion despatients atteints de TSV, avec des
recommandations consensuelles à jour pour la pratique clinique. Ce document résume les développements actuels sur le
terrain, en mettant l'accent sur les progrès réalisés depuis les dernières directives CESpublié, et fournit des
recommandations générales pour la directiondes adultes atteints de TSV sur la base des principes thérapeutiques.
Quand l'ablation sans fluor est disponible. AT = tachycardie auriculaire; AVNRT = tachycardieauriculoventriculaire nodale rentrante;
AVRT = tachycardie auriculoventriculaire réentrante
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2.3.2 Les nouvelles recommandations en 2019
AF = atrial fibrillation; AP = accessorypathway; AT = atrial tachycardia; AV = atrioventricular; EPS = electrophysiologystudy; ERP = effective refractoryperiod; POTS: postural
orthostatictachycardia syndrome; SPERRI = shortestpre-excited RR intervalduring atrial fibrillation; SVT = supraventriculartachycardia; TCM = tachycardiomyopathy; WPW = Wolff-Parkinson-
White.
-La réentrée :
*C’est le mécanisme des arythmies le plus fréquent.
*La rentrée peut se produire sous différentes formes, dans sa forme la plus simple, il se produit une excitation répétitive d'une région
du cœur qui est le résultat de la conduction d'une impulsion électrique autour d'un obstacle fixe dans un circuit défini.
*Il faut plusieurs conditions pour son initiation et sa maintenance :
.L’initiation d'une tachycardie par réentrée nécessite un bloc de conduction unidirectionnel dans une branche d'un circuit qui peut
résulter soit d’une accélération de la fréquence cardiaque ou d'une impulsion prématurée
qui tombent en période réfractaire de la voie.
.Une conduction lente est habituellement nécessaire pour l'initiation et la maintenance d'une tachycardie par réentrée.
.Dans le cas d’une réentrée AV orthodromique (c.à.d. conduction antérograde à travers le nœud AV
avec conduction rétrograde sur une voie accessoire), le ralentissement de la conduction à travers le nœud AV permet la
récupération et l'activation rétrograde de la voie accessoire.
.Une condition pour l'entretien d'une telle tachycardie est la longueur d'onde de la tachycardie (qui le produit de la vitesse de
conduction et la période réfractaire) qui doit être plus courtes que la longueur du trajet du circuit sur lequel passe l'impulsion :
..La différence entre la longueur du trajet et la longueur d'onde représente l'écart excitable.
..Les antiarythmiques peuvent interrompre la tachycardie par réentrée en modifiant la relation entre la longueur du trajet et la
longueur d'onde.
..La réentrée est le mécanisme des TSV tels que les AVRT, AVNRT et le flutter auriculaire ; cependant, un obstacle fixe et un circuit
prédéterminé ne sont pas des conditions essentielles pour toutes les formes de réentrée.
Dr BELAFDAOUI.I
7 PRESENTATION CLINIQUE
Dr BELAFDAOUI.I
L'impact de la SVT sur un individu est basé sur une série de facteurs et peut entraîner des palpitations, de la fatigue, des
vertiges, une gêne thoracique, une dyspnée ou une altération de la conscience.
Les rythmes rapides sont plus susceptibles de présenter une histoire claire et aigüe que les rythmes moins rapides, mais la
SVT produit généralement des symptômes.
La durée des symptômes et l’âge du patient au début sont importants. Un individu avec un début à l'adolescence ou moins
est moins susceptible de souffrir d'TA ou FA jusqu’à l'âge adulte. Si c’est une longue histoire ça va se pointer vers un
mécanisme réentrant.
-Une tachycardie supra-ventriculaire persistante pendant des semaines ou des mois et associé à une cadence ventriculaire
rapide peut conduire à une cardiomyopathie rythmique.
Une dyspnée ou autres signes cliniques et les symptômes de l'IC peuvent survenir lorsque le patient a développé une
tachycardiomyopathie. Les étourdissements associés à la SVT ne sont pas rares.
La présyncope et la syncope sont moins fréquentes observée dans environ 15% des patients, et ont tendance à être
associées chez les personnes âgées.
Chez les patients plus âgés, les symptômes peuvent être plus extrêmes - avec des étourdissements, une présyncope et
syncope - compte tenu des caractéristiques moins accommodantes de la circulation; les chutes de tension artérielle sont
généralement immédiates.
-La syncope est généralement juste après le début d’une TSV rapide ou avec une pause prolongée après la fin brutale de la
tachycardie.
-Elle peut être associée à une FA avec une conduction rapide sur une voie AV accessoire ou peut suggérer des anomalies
structurelles concomitantes comme une sténose valvulaire aortique, une cardiomyopathie hypertrophique, ou une maladie
cérébro-vasculaire.
Chez certains patients, une description de polyurie (probablement due à l'activité peptidique natriurétique auriculaire
induite par l'étirement auriculaire liée à des contractions des oreillettes contre des valves AV fermées, qui est en faveur
d'une arythmie supra-ventriculaire soutenue.) peut être élucidée, bien que cela soit peu fréquent.
Les risques directs dus à la SVT sont inhabituel, mais dans des situations spécifiques (par exemple chez les patients atteints
du syndrome WPW et AF, ou après le fonctionnement du commutateur auriculaire) peut entraîner une mort cardiaque.
Un début soudain indique plus probablement AVNRT ou AVRT, bien qu’une AT puisse également se présenter de cette
manière. Les caractéristiques en termes dela régularité ou l'irrégularité sont utiles. La durée des épisodes individuels peut
aider en termes de différenciation.
Les tachycardies réentrantes ont tendance à durer plus longtemps que les épisodes AT, ce qui peut survenir dans une série
de courses répétitives. Des descriptions claires des coups dans le cou (les soi-disant «Signe de grenouille») ou «battement
de chemise» indiquerait l’éventuelle influencecompétitionde la contraction auriculaire et ventriculaire sur la valve
tricuspide et à l'AVNRT comme cause probable.
La SVT peut ne pas être reconnue lors de l'évaluation médicale initiale et ses caractéristiques peuvent imiter un trouble de
panique. Chez les patients avec tachycardie sinusale associée à l'anxiété et au syndrome de tachycardie orthostatique
postural (POTS), il est important d'exclurela possibilité d'une tachycardie ré-entrante.
-Les patients souffrant d'arythmies paroxystiques sont le plus souvent asymptomatique au moment de l'évaluation.
-Une histoire de symptômes liés à l'arythmie peut donner des indices importants sur le type d'arythmie :
*Les extrasystoles sont communément décrites comme des pauses ou des battements non conduit
suivie d'une sensation d'un battement de cœur solide, ou bien elles sont décrites comme des irrégularités du rythme
cardiaque.
*Le clinicien doit savoir si les palpitations sont régulières ou irrégulières :
.Les palpitations irrégulières peuvent être dues à des extrasystoles, FA ou MAT.
.La tachycardie sinusale est à l'inverse non paroxystique, et s’accélère et se termine progressivement.
.Les palpitations régulières et paroxystiques (aussi appelé PSVT) avec un début et une fin brusque résultent le plus
souvent de AVRT ou AVNRT.
*La terminaison des palpitations par des manœuvres vagales suggère une tachycardie par réentrée impliquant le nœud
AV (par exemple AVNRT, AVRT).
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8 ÉVALUATION INITIALE DES PATIENTS AVEC TACHYCARDIE SUPRAVENTRICULAIRE
-La prise d'antécédents complets, y compris les antécédents familiaux et un examen physique sont essentiels.
-Comme discuté, l'histoire clinique est particulièrement pertinente en cas de palpitations sans documentation ECG de la
tachycardie.L'évaluation initiale indique une arythmie ré-entrante lorsque le mode d'apparition / terminaison est soudain,
est souvent associé à unchangement de position, et la tachycardie est perçue comme régulière.
-Le début du ou des épisode (s), fréquence et conditions de déclenchement des arythmies sont des indices importants
pour un diagnostic spécifique, et peuvent être la preuve que des actions spécifiques conduisent à l'arrêt de
l'arythmie.Celles-ci pourraient inclure des manœuvres vagaux standards, mais aussi d’autres mesures telles que boire un
verre d'eau glacée. Aussi, les réponses àl'administration de médicaments (par exemple, l'adénosine ou le vérapamil), a été
observée mais les ECG sont manquants, peuvent aider au diagnostic
-Une numération globulaire complète et un profil biochimique, y compris la fonction rénale, électrolytes et la fonction
thyroïdienne - peuvent être utiles dans descas (tableau 7).
ECG de repos :
-Doit rechercher la présence d’un rythme anormal, de pré-excitation, un QT allongé, une tachycardie sinusale, ou
des signes de cardiopathie sous-jacente.
-La présence d’une préexcitation sur l'ECG de repos chez un patient avec des antécédents de palpitations régulières
paroxystiques est suffisante pour le diagnostic présomptif d’AVRT et le renvoi vers un centre spécialisé en rythmologie.
-Un ECG enregistré pendant la tachycardie est idéal, et les patients doivent être encouragés à demander une assistance
médicale et l’enregistrement de leur ECG pendant les épisodes.
Echocardiographie :
Doit être considérée chez les patients atteints de TSV soutenue documentée pour exclure la possibilité d’une atteinte
cardiaque structurelle, qui ne peut pas être détectée par l’examen physique ou l’ECG à 12 dérivations.
-Un ECG de repos à 12 dérivations et une évaluation échocardiographique de base est nécessaire.
-Cela peut être utile pour faire des enregistrements ECG 24 h, mais les épisodes de tachycardie sont généralement
sporadiques et peuvent ne pas être assez fréquents pour être enregistrés en ambulatoire.
Surveillance trans-téléphonique,
- Appareils d'enregistrement mobiles, ou, très rarement, un enregistreur de boucle implantable peuvent être nécessaire.
Les moniteurs de fréquence cardiaque portés au poignet à base optique sont faciles à utiliser, mais une validation
appropriée du dispositif utilisé est impérative.
Le test d'effort
- Peut également être utile chez les patients présentant une pré-excitation apparente et en cas d'arythmies dépendant des
catécholamines.
- L'épreuve d'effort est moins souvent utile pour le diagnostic à moins que l’arythmie soit clairement déclenchée par
l'effort.
L’arrêt de l'arythmie avec une onde P après le dernier complexe QRS est très improbable dans l'AT, et le plus fréquent
dans l'AVRT et AVNRT. La terminaison avec un complexe QRS est souvent observée dans l'AT,et éventuellement en
AVNRT atypique. L'adénosine n'interrompt pas la macro- AT réentrants (MRAT).
Les TV fasciculaires, en particulier, sont sensibles au vérapamil mais pas à l'adénosine. La plupart des VT, par opposition
au SVT, ne répondent pas au massage des sinus carotidiens, mais les VT à QRS étroitprovenant de la branche gauche du
faisceau se terminant par un massage des sinus de la carotidea été signalé.
Inhibiteurs calciques (vérapamil / diltiazem i.v.) et bêtabloquants (par exemple, l'esmolol et le métoprolol i.v.) sont utiles,
en particulierchez les patients avec des ESA ou ESV fréquents.
- Le Vérapamil [0,075 - 0,15 mg / kg i.v. (5 à 10 mg en moyenne) sur 2 min] ou le diltiazem i.v. [0,25 mg / kg (20 mg en
moyenne) pendant 2 min] a démontré que la SVT termine chez 64 - 98% des patients, mais est associée a un risque
d'hypotension. Ces médicaments doivent être évités chez les patients présentant une instabilité hémodynamique, IC avec
fraction d’éjection du VG réduite (<40%), une suspicion de TV ou AF pré-excité.
- Betablockers (i.v.), comme l'esmolol à action brève (0,5 mg / kg en bolus i.v. ou 0,05 - 0,3 mg / kg / min en perfusion) ou le
métoprolol (2,5 à 15 mg administrés par voie i.v. en bolus de 2,5 mg), sont plus efficaces pour réduire le taux de
tachycardie que d'y mettre fin. Bien que les preuves de l'efficacité des bêta-bloquants dans la terminaison de SVT est limité,
ils ont unexcellent profil de sécurité chez les patients hémodynamiquement stables. Betablockers sont contre-indiqués
chez les patients atteints d'IC décompensée.
-La prudence est de rigueur lors de l'utilisation concomitante de bloqueurs de canaux calciquesi.v. et bêta-bloquants, en
raison de la potentialisation possible de l'hypotension et effets bradycardiques. Dans le premier essai clinique sur
l'étripamil, un inhibiteur calcique de type L à courte durée d'action avec un début d’action rapide après administration
intranasale, taux de conversion de SVT en rythme sinusal compris entre 65 et 95% .
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10.1.2 Tachycardies aQRS larges (120 ms)
La prise en charge aiguë d'un patient présentant une tachycardie a QRS large dépend de la stabilité hémodynamique du
patient (Figure 5)
- Les SVT soutenue devient plus fréquente pendant la grossesse, survenantdans 22 - 24/100 000 grossesses. Cela peut
même se manifester pour le premiertemps, en particulier au troisième trimestre ou péri-partum, selondes données
complètes sur les sorties des hôpitaux. La fréquence globale de toute arythmie est plus élevée chez les femmes âgées de 41
à 50 ans(199/100 000) que chez les 18 à 30 ans (55/100 000), quipeut être dû fréquemmentà une FA ou TV, alors que la
SVT semble stableavec le temps. Les arythmies sont également plus fréquentes chez les femmesavec cardiopathie
congénitale, en particulier le flutter auriculaire, comparéavec des femmes sans malformations congénitales.
- Les études prospectives ou randomisées de fond n'étant pas disponibles,les recommandations sont principalement
basées sur de petites cohortes ou des rapports accompagnés d’avis d’experts.
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14.1 Risque Maternelle, obstétricale et foetal
- La SVT est associée à un risque accru de décès pendant la grossesse,et la fréquence signalée est de 68 pour 100 000
hospitalisations liées à toute arythmie, 22 pour 100 000 pour SVT, 4 pour100000 pour le flutter auriculaire, 27 pour 100000
pour la FA, 2 pour 100000 pourfibrillation ventriculaire, et 16 pour 100 000 pour VT.
- L'identification et le traitement des conditions sous-jacentes sont lapremière priorité. Bien que la plupart des
exacerbations de la SVT pendant la grossessesont bénins et peuvent être traités efficacement avec des soins médicaux
standards, les circonstances à considérer comprennentle bien-être du fœtus et les effets sur le travail, l'accouchement et la
lactation.
- L'effet hémodynamique de la tachycardie, ainsi que les effets secondairesdes traitements, doivent être équilibrés et
adressés pour le fœtus.L'ablation par cathéter doit donc être envisagée avant la grossesselorsque cela est possible chez les
patients ayant des antécédents connus de tachyarythmie. Des essais évaluant le niveau de surveillance à
l'accouchementsont nécessaires.
14.2 Thérapie
14.2.1 Médicaments antiarythmiques
- Le traitement avec des médicaments antiarythmiques pour la prévention de la SVTdevrait, en général, être réservé aux
SVT entraînant un compromis hémodynamiqueou des symptômes importants.
-La préoccupation majeure concernantl'utilisation de médicaments antiarythmiques pendant la grossesse est
potentiellement les effets indésirables sur le fœtus: alors que le premier trimestre est associé à un risque tératogène le plus
élevé, une exposition au médicament plus tard dans la grossesse peut entraîner des effets indésirables sur la croissance et
le développement du fœtus et sur la contractilité de l'utéruset un risque accru de pro-arythmie.
- Les risques etles avantages de la poursuite ou de l'arrêt du traitement doivent être soigneusement examinésen termes de
risque de récidive de SVT et de potentiel compromis hémodynamique.
-Les décisions doivent être individualisées,en fonction de la situation clinique et d'une éventuellecardiopathiestructurelle
supplémentaire. Les principales études contrôlées sur les antiarythmiques pendant la grossessefont défaut.
-Si les manœuvres non invasives échouent, l'adénosine doitêtre le médicament de première intention pour le traitement si
nécessaire pendant le deuxième ettroisième trimestre. Il y a peu de données sur la gestion de la SVT dans
le premier trimestre.
- Tous les bêtabloquants peuvent provoquer une bradycardie et une hypoglycémie chez le fœtus. Les bêta-bloquants bêta-
1sélectifs moins susceptibles d'affecter la relaxation utérine, ils sont préférés.
-L'utilisation de bêtabloquants au cours du premier trimestre n'a pas été associée a une forte augmentation du risque de
malformations globales ou cardiaques.Cependant, dans l'étude EUROmediCAT, une associationentre l'utilisation d'alpha /
bêta-bloquant adrénergique au premier trimestre une dysplasie rénale multicystique a été signaléesur «faible poids pour
l’âge gestationnel» avec les bêta-bloquants,bien que les effets rapportés puissent ne pas être suffisamment importants
pour être important.
-L'exposition à l'aténolol a été associée à un risque plus élevé de nouveaux nés petits pour leur âge gestationnel par rapport
au métoprolol et le propranolol.
- Le diltiazem s'est avéré tératogènechez les animaux, avec seulement des données humaines limitées, et son utilisation
n'est généralement pasrecommandée pendant la grossesse. Le vérapamil est considéré comme plus sûrque le diltiazem et
pourrait être utilisé comme médicament de deuxième intention.
14.2.2 Cardioversion électrique
-La cardioversion électrique devrait être le premier choix en cas d'arythmiesinstables sur le plan hémodynamique.
-La cardioversion semble sûre dans tousphases de la grossesse car il ne compromet pas le flux sanguin fœtal,et présente un
faible risque d'induire des arythmies fœtales ou d’accouchement prématuré.
-La fréquence cardiaque fœtale doit être contrôlée systématiquement aprèscardioversion.
14.2.3 Ablation par cathéter
-L'ablation par cathéter doit être reportée au deuxième trimestre sipossible, mais peut être nécessaire dans le cas de TSV
réfractaires aux médicaments ettachycardie mal tolérée.
-Il doit ensuite être effectué dans uncentre utilisant la cartographie électroanatomique non fluoroscopiqueet systèmes de
navigation par cathéter.
- L’Ablation par cathéter de TSV récidivantes,AVNRT réfractaire aux médicaments, AVRT, AT focale et auriculaire,flutter CTI-
dépendantont étéréussis pendant grossesse.
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15 TACYCARDIOMYOATHIES
15.1 Définition
- La cardiomyopathie induite par la tachycardie (MTC), ou plus précisémentcardiomyopathie induite par l'arythmie, est une
cause réversible de dysfonction VG due à une tachycardie persistante ou battements prématurés ventriculaire très
fréquentpouvant entraîner une IC et la mort. L'incidence de la MTC est inconnue mais a été signalée dans tous les tranches
d'âge, du fœtusaux personnes âgées.
15.2 Mécanisme
-Le syndrome a été initialement décrit avec PJRT, mais nous savons maintenantque toute arythmie cardiaque chronique
peut provoquer la MTC. AVRT Incessantes dus à des AP septales, à une FA rapide, à une TV idiopathique, à une TA et à une
des battements ectopiques persistantes sont les mieux décrits.
-Chez les patients âgés<18 ans, la TA focale est la cause la plus fréquente.
-La stimulation rapide chez les animaux induit des changements cytosquelettiques et un remodelage de la matrice
extracellulaire attribué à un cyclismeanormalcalcium, augmentation des catécholamines, diminution de la densité des
récepteursdes bêta-1 adrénergiques, stress oxydatif, épuisement dustock de l'énergie myocardique, et une ischémie
myocardique due à une augmentation de la fréquence cardiaque.Un échantillon de biopsie endomyocardique provenant de
patients atteints de MTCcaractéristiques distinctes de celles des autres types de cardiomyopathie,y compris cardiomyocyte
dérangé et morphologie mitochondriale,et l'inflammation cardiaque dominée par les macrophages.Il n'a pas été
complètement établi comment chez la majorité des patients avec des contractions ventriculaires prématurées ont une
évolution bénigne, alors que ≤30% d'entre eux peuvent développer une cardiomyopathie.
15.3 Diagnostic
- La MTC est l'une des très rares causes réversibles d'IC et de cardiomyopathie dilatée,et doit être envisagé chez tout
patient avec une nouvelle apparitionde dysfonctionnement VG. En présence de tachycardie persistante ou fréquente,ou
contractions ventriculaires prématurées fréquentes, un indice élevé desuspicion doit être maintenue.
-Le diagnostic est établi en excluant les autres causes de cardiomyopathie et démontrant la guérisonde la fonction VG après
éradication de l'arythmie ou le contrôle dela fréquence ventriculaire. Typiquement en TCM, la fraction d'éjection VG est
<30%, le diamètre télé-diastolique VG est <65 mm, et le diamètre télé-systolique VG est<50 mm, des volumes
ventriculaires plus dilatés suggèrent une cardiomyopathie dilatée, bien qu'un chevauchement des deux conditionspeut
arriver. Chez les patients avec suspicion de TCM, une IRM (CMR) est conseillé pour exclure les changements structurels
intrinsèques.Une Évaluation en série du peptide natriurétique de type N-terminal pro-B (NTproBNP)et estimation du ratio
NT-proBNP au départ par rapportNT-proBNP pendant le suivi peut aider à différencier TCM de
l'irréversiblecardiomyopathie dilatée idiopathique.
15.4 Thérapie
- En TCM, la fonction LV s'améliore fréquemment après 3 mois derestauration d'une fréquence cardiaque normale. En
ISTInappropriate sinus tachycardia, les bêta-bloquants sont indiqués.
- L'ablation par cathéter est indiquée lorsque le TCM est dû à une autre SVT.Lorsque la tachycardie elle-même ne peut pas
être ablée, l'ablation nodale AVavec une stimulation biventriculaire ou His-bundle est appropriée.
- Le traitement médical à long terme avec des bêtabloquants et IEC, ARAII estindiqué avant et après une ablation réussie
pour le bienfait connu des effets de ces médicaments sur le processus de remodelage du VG. Compte tenu du risquede
récidive des arythmies, la surveillance à long terme des patients estconseillée.
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16 TACHYCARDIE SUPRAVENTRICULAIRE ET SPORTS
- Les athlètes souffrant d'arythmies supraventriculaires fréquentes doivent être évalué pour exclure la présence d'une
maladie cardiaque sous-jacente, un déséquilibre électrolytique, un dysfonctionnement thyroïdien et l’utilisation de
stimulantsou des médicaments améliorant la performance. Le tableau 13 présente les recommandationspour l'éligibilité
sportive des patients atteints de TSV.
-La pré-excitation ventriculaire (syndrome WPW) est une cause rare demort cardiaque subite chez les jeunes athlètes.
- Bien que de nombreuses personnesavec pré-excitation ventriculaire restent asymptomatiquestout au long de leur vie,
une AVRT symptomatique peut survenir. Les patientsavec WPW peuvent également développer d'autres arythmies, telles
que la FA, quipourrait dégénérer en fibrillation ventriculaire et le décès. Parce que l'activité sportive a été associée à un
risque accru de FA, les athlètes avec pré-excitation ventriculaireprésentent un risque accru de mort cardiaque subite si le
PA a lepotentiel de conduction antérograde rapide. Ainsi, l'ablation par cathéter del'AP est actuellement recommandé chez
les athlètes symptomatiques avec pré-excitation ventriculaire.
- Les athlètes asymptomatiques avec intermittence de pré-excitation (au repos ou à l'effort) ou disparition brutale de
préexcitation pendant les tests de stress peut êtreconsidéré comme à faible risque (voir section 11.3.11 pour les
réservations),mais devraient être évalués plus avant car ils peuvent être éligibles pour une activité sportive.
- Chez les athlètes asymptomatiques avec pré-excitationventriculaire, une stratification du risque invasive doit être
effectuée et est décrit à la section 11.3.11 et l'ablation par cathéter doit être effectuée chez les personnes présentant des
caractéristiques à haut risque. Les patients asymptomatiques stratifiés à faible risque sont autorisés à pratiquerdes sports.
- L’AVNRT, AVRT orthodromique sur AP dissimulé et AT ne figure pas parmi les causes de mort cardiaque subite pendant
l'exercicechez les patients ayant un cœur structurellement normal. Cependant, leurs survenue pendant une activité
sportive peut être associée à desfréquences cardiaques dues à une stimulation sympathique et peut provoquer une
déficience hémodynamiquemême chez les patients présentant uncœur sain.
-En conséquence, l'ablation par cathéter doit être généralement recommandéepour tous les athlètes ayant des
antécédents de SVT paroxystique. Les athlètesavec SVT qui ne souhaitent pas subir d'ablation par cathéter, ou dont la
procédure a échoué, peut être considéréeéligible à une activité sportive de compétition si l'arythmie est sporadique,sans
rapport avec une maladie cardiaque, bien toléré et sans rapport avec l’exercice, et lorsque l'activité sportive n'a pas
unrisque de perte de connaissance (tel que plongeurs, pilotes, chevauxcoureurs, etc.).
- Le traitement de la SVT paroxystique avec des bêtabloquants ou un inhibiteur calcique est déconseillés chez les athlètes,
car ces médicaments peuventréduire les performances pendant le sport et ont une capacité limitée à prévenir les récidives
d'arythmie lors d'une activité sportive. De plus, les bêta-bloquantssont répertoriés par l'Agence mondiale antidopage
comme interditsdrogues dans les sports particuliers.
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17 TACHYCARDIE SUPRAVENTRICULAIRE ET LA CONDUITE
- La fréquence à laquelle les causes médicales contribuent auxaccidents automobiles ne sont pas connus avec précision.
- Les données sur les arythmies comme cause des accidents de la route sont difficiles à obtenir en raison de la difficulté de
documenter ces événements dans la population générale. Cependant, la proportion serait faible, avec 1 à 3% de tous
lesaccidentsautomobiles reconnus comme dus à l’incapacité soudaine d’un conducteur.
- Parmi ces accidents, 5 à 10% sont liés à des causes cardiaques, avec ou sans syncope, tandis que <2% des cas signalés du a
l'incapacité de conduite soudaine a entraîné des blessures ou la mort du concerné, ou d'autres les usagers de la route.
- En 2013, un groupe de travail del’ESC a publié des recommandations détailléessur la restriction de la conduite chez les
patients atteints de TSV (tableau 14). Deux groupes de conducteurs sont considérés.
-Le groupe 1 comprend les conducteurs demotocyclettes, voitures et autres petits véhicules avec et sans remorque.
- Le groupe 2 comprend les conducteurs de véhicules de plus de 3500 kg ou les véhicules passagersde plus de huit places à
l'exclusion du conducteur.
- les conducteursde taxis, de petites ambulances et d'autres véhicules constituent unecatégorie intermédiaireentre le
conducteur privé ordinaire et le chauffeur professionnel.
-Avec l'avènement de l'ablation par cathéter dans les années 1990, l’élimination réussite des PA chez les patients avecAVRT
symptomatiques, représente <20% de toutes les SVT. La fréquence de l'AVNRT, utilisé pour représenter 50% de tous les cas
de SVT, est devenu30%, et l'ablation AF entraînera inévitablementdans l'oreillette gauche plus iatrogèneMRAT.
-De plus, la survie prolongéedes patients pédiatriques et ACHD devraient imposer unedéfi aux électrophysiologistes, qui
rencontreront encore plusMRAT complexes. Plusieurs avancées importantes dans le domaine de l'anatomieet cartographie
électrique, ainsi que notre appréciation du tissu cicatricielet la transmuralité des lésions d'ablation, devraient améliorer
notre efficacitédans le traitement de ces patients.
-La dernière décennie a été témoin d'une évolution rapide des équipements d'ablationet les systèmes de guidage
d'électrodes, ce qui a permis de mieux contrôleret des procédures plus sûres. Échocardiographie intracardiaque,techniques
robotiques et systèmes de navigation anatomiques sophistiquésont été développés, et il est maintenant possible
d'effectuer une ablationsans exposer l'opérateur à des radiations et sur le plan ergonomique. Nouveaux matériaux pour
électrodes et autres équipementsont permis le concept d'une électrophysiologie sans rayonnement
avec l'utilisation de CMR. La vision sans rayonnement,le laboratoire magnétique du futur n'est plus de la science-fiction.
-La révolution de la technologie informatique offre non seulement des systèmes de cartographie et de déplacement
d'électrodes, mais aussi l'amélioration desschémas de classification SVT spécifiques avec des algorithmes entièrement
automatisésqui peuvent grandement aider les services d'urgence, les ambulances et les patients suivis
-Modélisation mathématique et analyses numériquesont également été employés dans l'enquête sur le circuit d’AVNRT.
---- une analyse plus approfondie des ECG enregistrés à l'aide de Fourier rapideet les modèles gaussiens peuvent également
fournir des informations de diagnostic utilessur la nature de la tachycardie. Cartographie électroanatomique novatricedes
systèmes sont en cours de développement pour aider à l'identification du mécanisme de tachycardie et du site d'ablation
optimal de la SVT, et, en particulier,tachycardies auriculaires complexes, avec systèmes radioscopie réduitesont maintenant
disponibles qui permettent une visualisation simultanée de l'activation et de la tension.
-Les implicationsque ceux-ci peuvent avoir sur la caractérisation du substrat de la tachycardie, etpas seulement le circuit,
nécessitent des recherches futures.
-De nouvelles données sur la génétique de la SVT apparaissent continuellement depuis l'identificationd'une mutation faux-
sens dans le gène PRKAG2, qui code la sous-unité c régulatrice de l'adénosine monophosphate (AMP) activéeprotéine
kinase, comme cause du syndrome WPW familial.
-La mutation R302Q dans PRKAG2 a été associée aux fibres Mahaim.Une nouvelle forme de syndrome WPW est associée à
la microdélétion du gène BMP2, qui code pour la protéine morphogénétique osseuse-2, un membrede la superfamille du
gène bêta du facteur de croissance transformant, et affectele développement de l'annulusfibrosus.
-Autres formes génétiques rares dela pré-excitation a également été décrite. Si ce type de prédisposition génétique se
traduit par un risque de fibrillation ventriculaire plus élevéreste à voir.Les modèles animaux génétiques de WPQ qui
expriment les mutations(comme le gène codant pour la protéine kinase activée par l'AMP)responsable d'une forme
familiale de syndrome WPW avec un phénotypeidentique à celui du syndrome humain ont été développés, et
peuventdonner un aperçu du développement et des propriétés de la conduction cardiaquesystème et points d'accès.
- AVNRT spontanée a également été identifiécomme première manifestation clinique potentielle de syndrome Brugada
dissimulée, en particulier chez les patientes. Il a été postulé queles variantes génétiques qui réduisent le courant sodique
peuvent prédisposer les individusà l'expression des deux phénotypes.
-L'électrophysiologie cellulaire esten cours d’intégration dans l’analyse génétique. Le couplage de wholeexomeséquençage
avec analyse fonctionnelle électrophysiologique cellulairepeut élucider le mécanisme physiopathologique sous-jacent
responsablepour certains phénotypes.
-Récemment, une forme familiale de TSI s'est avéréeêtre associé à une mutation de gain de fonction dans le stimulateur
HCN4canal (R524Q), conférant une sensibilité accrue au second messagerAMP cyclique, qui est un médiateur clé dans la
modulation sympathique.
- Ces développements peuvent avoir des implications importantes pour unapproche diagnostique plus spécifique et
thérapeutique personnalisée en SVT.Les recherches futures devraient définir des actions moléculaires spécifiques au
patientmécanismes d'arythmie, clarifier les réponses des substrats sous-jacentsaux interventions et atteindre un ciblage
supraventriculaire sélectifdes mécanismes arythmiques spécifiques avec des médicaments.
- Les SVT ne sont pas seulement un problème clinique quotidien, l'AVNRT étantl'arythmie régulière la plus courante chez
l'homme. Ils fournissent égalementle contexte d'une formation adéquate des futurs électrophysiologistesparmoyens de
leurs circuits bien définis, dans la plupart des cas, et prévisiblesréponses au laboratoire d'électrophysiologie. À l'ère de
l'informatiqueapproches qui sont maintenant disponibles pour la FA, les TA complexes et
- L'ablation de la TV, c'est très important pour un aristotélicien rationnelapproche de l'art de la médecine.
Dr BELAFDAOUI.I
-La tachycardie sinusale est le résultat des influences physiologiques sur les cellules pacemaker individuels et d'un
changement anatomique du site à l’origine de la dépolarisation auriculaire à l'intérieur du nœud sinusal.
-L'intervalle de PR est normalement compris entre 120 ms et 200 ms (220 ms chez les personnes âgées).
-La tachycardie sinusale est non paroxystique se différenciant ainsi de la rentrée.
La tachycardie physiologique des sinus est traitée en identifiant et en éliminant la cause.
Dr BELAFDAOUI.I
-Les BB peuvent être utiles dans certaines situations (émotions, hyperthyroïdie).
-Les inhibiteurs calciques non dihydropyridiniques, comme le diltiazem ou le vérapamil, peuvent être bénéfiques
chez les patients atteints de thyréotoxicose symptomatique, si les bétabloquants sont contres indiqués.
11.1.1.2 TACHYCARDIE SINUSALE INAPPROPRIEE
- IST est défini comme un rythme sinusal rapide (> 100 b.p.m.) au repos ou une activité minime pas de meme niveau que le
stress physique, émotionnel, pathologique ou pharmacologique. La tachycardie a tendance à être persistante, et la plupart
des patients atteints sont des jeunes l’age moyen 38 ans ± 12 ans.; professionnels de la santé, et environ 90 % sont des
femmes, mais ce trouble ne se limite pas à cette population. Le mécanisme sous-jacent de l'IST reste mal compris et est
probablement multifactoriel (par exemple, dysautonomie, dérégulation neurohormonale, et hyperactivité intrinsèque du
nœud sinusal). Récemment, une mutation de la fonction du stimulateur nucléotidique cyclique activé par hyperpolarisation
canal 4 (HCN4) a été rapportée dans une forme familiale d’IST. De plus des preuves montrent que les anticorps anti-
récepteurs de l'immunoglobuline G antibeta se trouvent dans l'IST. Le pronostic de l'IST est généralement considéré
comme bénin et l'arythmie n'a pas été associée a une tachycardiomyopathie. Deux mécanismes principaux 1-Automaticité
accrue du nœud sinusal.
-Régulation autonome anormale du NS avec excès de l’activité sympathique et un tonus parasympathique réduit.
11.1.1.2.1 Diagnostic
Les patients avec IST ont un large spectre de présentations allant l’asymptomatiques ordinaire ou minimalement
symptomatique palpitations à la dyspnée, intolérance à l'exercice, et étourdissements. Le diagnostic d'IST est celui
d'exclusion du POTS, tachycardie sinusale réentrante, ou AT focale de la partie supérieure du crista terminalis ou PV (veine
pulmonaire) supérieur droite. De manière caractéristique, La surveillance Holter 24 h démontre une fréquence cardiaque
moyenne> 90 b.p.m. avec une réponse de fréquence cardiaque exagérée> 100 b.p.m. au réveil. La tolérance de l'exercice
pourrait également être envisagé pour documenter la fréquence cardiaque ou la pression artérielle exagérée. Un EPS n'est
généralement pas nécessaire pour établir le diagnostic, et ne doit pas être effectué systématiquement à moins que,
rarement, une rentrée de nœud est suspectée. Au final le diagnostic : repose sur les critères suivants :
-Tachycardie sinusale persistante : FC > 100/mn pendant le jour avec réponse excessive lors des périodes d’activité et
normalisation nocturne (Holter ECG). -La tachycardie et ses symptômes ne sont pas paroxystiques, L’onde P à une
morphologie identique à l’onde P sinusale. -Exclusion d’une cause systémique à cette tachycardie.
11.1.1.2.2 Thérapie
- Interventions de réassurance et de style de vie telles que entraînement physique, augmentation du volume et évitement
des stimulants cardiaques doit être essayé avant le traitement médicamenteux (Figure 6) . le pronostic de l'IST est bénin, et
le traitement vise à réduire les symptômes et peut ne pas être nécessaire. Les bêta-bloquants ont été utilisés chez les
patients avec IST depuis plusieurs années, mais peuvent être nécessaires à des doses élevées suffisamment pour provoquer
des effets secondaires intolérables tels que la fatigue chronique. Les inhibiteurs calciques Non-dihydropyridiniques peuvent
également être utilisés, mais à certaines doses peuvent provoquer une hypotension, et les preuves concernant ces
médicaments sont limités. L’Ivabradine, un bloqueur sélectif du «stimulateur cardiaque courant »(If) dans les myocytes
sino-auriculaires qui ralentissent directement le cœur, s'est avéré sûr et efficace dans plusieurs petits essais. Cependant, le
blocus de l'If peut perturber le contrôle sous-jacent des barorécepteurs de l'équilibre autonome, avec augmentation de
l'activité sympathique du cœur. Si cet effet se produit chroniquement à des doses thérapeutiques, ce serait un sujet de
préoccupation pour son remodelage et son potentiel pro-arythmique. L’Ivabradine doit être de préférence co-administré
avec un bêtabloquant lorsque cela est possible; cette combinaison peut également être plus bénéfique que chaque
médicament seul pour IST. L'ivabradine ne doit pas être prise pendant la grossesse ou l'allaitement. En tant que substrat du
cytochrome p450 (CYP) 3A4, l'ivabradine doit être évitée ou utilisée avec prudence avec les inhibiteurs du CYP44A
(kétoconazole, vérapamil, diltiazem, clarithromycine et jus de pamplemousse) ou aves les inducteurs (rifampicine et
carbamazépine). Des preuves limitées et décevantes, rapportées à partir de petites études d'observation, suggère que
l'ablation par cathéter ne doit pas être considéré comme faisant partie de la gestion courante de la plupart patients avec
IST.
11.1.1.3 TACHYCARDIE REENTRANTE DU NŒUD SINUSAL
-La tachycardie ré-entrante du nœud sinusal provient d'un circuit de rentrée impliquant le nœud sinusal et, contrairement
à IST, se caractérise par épisodes paroxystiques de tachycardie à début et fins brusques le plus souvent par une ESA. Cette
arythmie rare peut être associée à des symptômes paroxystiques de palpitations, étourdissements,vertige et présyncope.
Sur l'ECG, la polarité et la configuration des ondes P sont similaires à la configuration des ondes P du sinus.
-L'hétérogénéité de conduction dans le nœud sinusal fournit un substrat pour la rentrée.
-La syncope est extrêmement rare (la tachycardie est rarement supérieure à 180 bpm).
-Un indice important pour le diagnostic est la nature paroxystique des attaques.
11.1.1.3.1 Diagnostic. Le diagnostic de la tachycardie réentrante du nœud sinusal est suspectée sur l'ECG et l’Holter ECG.
Cela peut être confirmé avec un EPS.
11.1.1.3.2 Thérapie. Le traitement médical est empirique et aucun médicament n'a été étudié dans des essais contrôlés.
Le vérapamil et l'amiodarone ont démontré un succès variable, alors que les bêta-bloquants sont souvent inefficaces. La
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tachycardie réentrante du nœud sinusal peut être efficace et traité en toute sécurité par ablation par cathéter ciblant le
site d’activation de l'oreillette le plus précoce par rapport à l'onde P. Cette approche a été démontrée être faisable avec un
bon résultat à long terme.
11.1.1.4 SYNDROME DE TACHYCARDIE ORTHOSTATIQUE POSTURALE
-Le POTS est défini comme un syndrome clinique généralement caractérisé par un augmentation de la fréquence cardiaque
≥ 30 b.p.m. en position debout> 30 s (ou≥40 b.p.m. chez les individus âgés de 12 à 19 ans) et une absence d’hypotension
orthostatique (baisse> 20 mmHg de la pression artérielle systolique).
-La prévalence du POTS est de 0,2% et représente la cause la plus courante d'intolérance orthostatique chez les jeunes,
avec la plupart des patients âgés de 15 à 25 ans et> 75% étant des femmes.
-Bien que le pronostic à long terme du POTS ait été explorée, 50% des patients guérissent spontanément en 1 à 3 ans.
-Un certain nombre de mécanismes ont été décrits chez des patients POTS, y compris dysfonctionnement du système
nerveux autonome, dénervation autonome périphérique, hypovolémie, stimulation hyperadrénergique, neuropathie
diabétique, déconditionnement, anxiété et hypervigilance, réduction de la masse des globules rouges en rapport avec une
réponse insuffisante à l'érythropoïétine
-Deux formes semblent prédominer :
*La première forme est une bêta- hypersensibilité centrale dans laquelle les baroréflexes ne parviennent pas à mettre fin
à la tachycardie déclenchée par le passage en position debout liée à un défaut au niveau des transporteurs de la
noradrénaline.
*La deuxième forme est dite « dysautonomique partielle », est observée chez la majorité des patients.
11.1.1.4.1 Diagnostic.
-Le POTS est diagnostiqué lors d'un test stand actif de 10 min ou test d'inclinaison tête haute avec surveillance
hémodynamique non invasive. L'évaluation d'un patient suspecté d'avoir POTS devrait éliminer les autres causes de
tachycardie sinusale telles que l'hypovolémie, anémie, hyperthyroïdie, embolie pulmonaire ou phéochromocytome.
-L'histoire clinique doit se concentrer sur la définition la chronicité de la maladie, causes possibles de tachycardie
orthostatique, facteurs modificateurs, impact sur les activités quotidiennes et déclencheurs potentiels.
-Les patients se présentent avec des palpitations, fatigue intense, intolérance à l'exercice, présyncope, des tremblements,
hypomotilité intestinale et vertiges ou des étourdissements, une fatigue chronique
-Une proportion importante de patients se plaint de froideur et une incapacité de tolérer la chaleur extrême.
11.1.1.4.2 Thérapie.
Les traitements non pharmacologiques doivent être tentés en premier chez tous les patients. Ceux-ci incluent le retrait des
médicaments qui pourraient aggraver le POTS, tels que les inhibiteurs du transport de la noradrénaline, augmentation du
volume sanguin avec un apport accru de sel et de liquide, réduire l'accumulation veineuse avec des vêtements de
compression, et limiter le déconditionnement. Les patients doivent s'engager dans un programme régulier, gradué et
programme d'exercices supervisé avec reconditionnement aérobie avec un peu de musculation pour les cuisses. Au départ,
l'exercice devrait être limité aux exercices non debout, y compris l'utilisation de l'aviron machines et la nage, pour
minimiser le stress orthostatique sur le cœur.
-Si les approches non pharmacologiques s'avèrent inefficaces, les thérapies peuvent être ciblées sur des aspects
spécifiques. Les patients fortement soupçonné d'avoir une hypovolémie doit boire ≥2-3 L d'eau par jour, et l'apport
alimentaire en sel doit être augmenté à 10-12 g / jour si toléré. La midodrine réduit considérablement la tachycardie
orthostatique mais à un degré moindre que la solution saline i.v. La midodrine a un début rapide avec seulement de brefs
effets et est généralement administré trois fois par jour. Le le médicament ne doit être administré que pendant la journée
car il peut provoquer une hypertension en décubitus dorsal. Pour réduire la tachycardie sinusale désagréable et
palpitations, propranolol à faible dose [10-20 mg per os (p.o.)] abaisse fortement la fréquence cardiaque debout et
améliore les symptômes des patients atteints de POTS, alors que des doses plus élevées de propranolol sont moins bien
toléré. Le propranolol à action prolongée n'améliore pas la qualité de vie des patients atteints de POTS. Les bêtabloquants
non sélectifs sont préférable car ils bloquent en outre la médiation par l'épinéphrine bêta-2-vasodilatation, mais d'autres
bêtabloquants n'ont pas été correctement étudié. Le Pyridostigmine, un agoniste cholinergique qui fonctionne en inhibant
l'acétylcholinestérase, peut augmenter le tonus du système autonome parasympathique et présente un risque
d'hypertension plus faible que d'autres médicaments. Les effets secondaires potentiels comprennent des crampes
abdominales, diarrhée et crampes musculaires. L’Ivabradine ralentit la fréquence des sinus sans affecter la pression
artérielle, et dans une étude ouverte, 60% des les patients atteints de POTS ont présenté une amélioration symptomatique.
L’Ivabradine devrait idéalement être administré avec des bêta-bloquants à long terme.
Dr BELAFDAOUI.I
Dr BELAFDAOUI.I
Les fréquences auriculaires se situent dans une gamme très large qui va de 100 à 200 battements par minute.
Les ondes P’ de surface diffèrent d’autant plus des ondes P sinusales que la dépolarisation auriculaire commence à distance
de la région sinusale. Or, l’origine de cette dépolarisation peut se situer aussi bien dans l’oreillette droite (Fig. 10) que dans
l’oreillette gauche (Fig. 11). Lorsque la dépolarisation est localisée sur la paroi latérale de l’oreillette droite, les ondes P’
sont positives dans les dérivations inférieures ; lorsqu’elle prend naissance dans la partie basse de l’oreillette droite, les
ondes P’ sont négatives dans ces mêmes dérivations. Contrairement à ce que l’on observe généralement pour les
tachycardies jonctionnelles, on constate que P’R est inférieur à RP’, bien que ce critère soit soumis à la fréquence des ondes
P’ et à l’état de perméabilité du nœud auriculoventriculaire. Néanmoins, la tachycardie est indépendante de ce dernier. Les
manœuvres vagales ralentissent assez souvent l’activité auriculaire qui peut même s’arrêter après ce ralentissement ou un
passage bref (Fig. 10) en bloc auriculoventriculaire transitoire. La cartographie endocavitaire ne retrouve pas de circuit
comme pour le flutter (Fig. 12). La stimulation apporte pourtant des arguments en faveur d’une réentrée qui est
vraisemblablement localisée dans une structure peu étendue. La stimulation auriculaire programmée déclenche la
tachycardie, et le premier cycle de celle-ci est d’autant plus long que la stimulation a été prématurée. La stimulation arrête
aussi la tachycardie qui se termine sur un ventriculogramme. Barold [76] a localisé les sites d’origine les plus fréquents de
ces tachycardies. On les rencontre dans 59 % des cas sur la crista terminalis, dans 21 % des cas au niveau de l’auricule
gauche, dans moins de 20 % des cas à l’entrée du sinus coronaire ou dans l’auricule droite, et dans de très rares cas autour
de l’abouchement des veines pulmonaires (Fig. 13).
Traitement
Les tachycardies par réentrée intra-auriculaire localisée sont facilement traitées par les médicaments antiarythmiques. On
peut utiliser les inhibiteurs calciques (notamment le vérapamil) ou les digitaliques. Les bêtabloquants ainsi que les
antiarythmiques de la classe I sont également efficaces.
Compte tenu de la grande sensibilité aux médicaments qui viennent d’être cités, il est exceptionnel de recourir à
l’amiodarone. On préfère alors proposer une ablation endocavitaire par courants de radiofréquences : le repérage
endocavitaire de l’origine de la tachycardie est aisé lorsqu’elle se situe dans l’oreillette droite, et généralement un seul tir
suffit à faire définitivement disparaître l’arythmie, sans risques importants (Fig. 12).
**TACHYCARDIES DIGITALIQUES
-Ce sont des tachycardies atriales par activités déclenchées qui sont une complication classique, bien que rare, d’un
surdosage digitalique.
-Le contexte médicamenteux explique que cette tachycardie est souvent associée à d’autres troubles rythmiques ou peut
se compliquer d’un bloc auriculo-ventriculaire complet.
-L’aspect électrocardiographique est caractéristique et a été décrit bien précisément : on observe d’abord une accélération
de l’activité atriale alors que la morphologie de l’onde P se modifie jusqu’à présenter celle d’une activité ectopique.
-Avec l’accélération de la cadence auriculaire, le délai auriculoventriculaire augmente naturellement et l’onde P’ est ainsi
progressivement incluse dans l’onde T la précédant, puis dans le QRS lui-même.
-Le mécanisme de ces tachycardies, dont l’origine est très souvent céphalique droite, n’a pas été démontré formellement,
mais il s’agit vraisemblablement d’un hyperautomatisme et l’on considère, après les connaissances acquises sur les
arythmies ventriculaires de l’intoxication digitalique, qu’il est la conséquence de postpotentiels tardifs.
-Le traitement de ces tachycardies est tout simplement l’arrêt des digitaliques. Une surveillance continue ne s’impose
généralement pas et l’administration de diphénylhydantoïne intraveineuse ne se conçoit que devant des troubles
ventriculaires associés sévères.
-Les tachycardies digitaliques sont à rapprocher, quant à leurs mécanismes, des formes paroxystiques à rechutes des
tachycardies atriales par activités déclenchées.
-Elles sont rares et ont la même présentation clinique et électrocardiographique que les tachycardies atriales par réentrées
localisées.
-Seulement, si ces tachycardies sont déclenchables par stimulation auriculaire programmée, plus l’extrastimulus qui les
provoque est prématuré, plus le cycle de retour initiateur est court : cela est très en faveur d’une activité déclenchée par
des postpotentiels tardifs.
-Ce sont des tachycardies que l’on accélère d’ailleurs facilement par une stimulation auriculaire rapide en « salve ».
-Le traitement est rendu simple par la grande sensibilité de ces tachycardies aux inhibiteurs calciques.
Dr BELAFDAOUI.I
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11.1.3 TACHYCARDIE AURICULAIRE MULTIFOCALE (ou chaotique)
- La TA multifocale est définie comme un rythme rapide et irrégulier avec au moins trois morphologies distinctes des ondes
P sur l'ECG de surface. La AT Multifocal est généralement associé à des conditions sous-jacentes : maladie pulmonaires,
hypertension pulmonaire, maladie coronarienne ou valvulopathies, ainsi que les troubles métaboliques ou
hydroélectrolytiques (l'hypomagnésémie) et le traitement à la théophylline et aux agonistes adrénergiques.. Elle peut
également être observé chez les nourrissons en bonne santé de moins de 1 an et porte bon pronostic en l'absence de
cardiopathie sous-jacente.
-Il peut être difficile de distinguer la TA multifocale de la FA sur un seul Trace ECG, donc un ECG 12 dérivations est indiqué
pour confirmer le diagnostic. Sur l'ECG, la fréquence auriculaire est> 100 b.p.m. Contrairement à AF, il existe une période
isoélectrique entre les ondes P visibles. Les intervalles PP, PR et RR les sont variables. Bien que l'on suppose que la
variabilité de La morphologie de l'onde P implique une origine multifocale, il y a eu très peu d’études de cartographie des
AT multifocales.
11.1.3.1 Thérapie
-Le traitement de première intention est la gestion de la maladie sous-jacente.
-Le magnésium (i.v.) peut également être utile chez les patients, même chez ceux avec des taux normaux de magnésium.
-Les médicaments antiarythmiques, en général, ne sont pas utiles pour supprimer l'AT multifocale. La prise en charge
implique souvent un ralentissement de la conduction au niveau AVN pour contrôler la fréquence cardiaque.
-Le vérapamil a une certaine efficacité chez les patients atteints de TA multifocale qui n’ont pas un dysfonctionnement
ventriculaire, dysfonctionnement du NS ou de BAV.
-Le métoprolol s'est révélé supérieur au vérapamil, et les bêta-bloquants peuvent être utilisés avec précaution pour traiter
les TA en l'absence de décompensation respiratoire, de dysfonctionnement du nœud sinusal ou de bloc AV. Il y a également
eu un rapport de cas sur l’utilisation réussite de l'ibutilide. Dans les cas symptomatiques et réfractaires médicalement dans
lesquels une détérioration du VG est observée, une modification nodale AV peut être utilisé pour le contrôle de la
fréquence ventriculaire.
Dr BELAFDAOUI.I
*Stimulation auriculaire endocavitaire (Fig. 7). Par voie percutanée est introduite dans une veine fémorale ou brachiale une
sonde bipolaire que l’on positionne dans l’oreillette droite. Pour certains, la stimulation gagne en efficacité lorsqu’elle est
appliquée dans la partie latérale haute de l’oreillette. Les stimuli doivent avoir une intensité d’au moins 5 à 10 mA.
-Deux techniques de stimulation sont possibles [51]. La première consiste à stimuler à une fréquence légèrement
supérieure à celle du flutter. Lorsqu’une capture de l’oreillette est obtenue, on augmente alors rapidement la fréquence de
stimulation de 30 à 50 coups par minute pour l’arrêter brusquement au bout de quelques secondes. L’autre méthode
consiste à stimuler d’emblée et à une fréquence fixe l’oreillette avec une fréquence 20 à 30 % supérieure à celle du flutter,
pendant environ une vingtaine de secondes, avant d’interrompre brusquement la stimulation.
-Lorsque l’une ou l’autre de ces techniques ne réussit pas, elle peut être réitérée soit à la même fréquence, soit surtout à
une fréquence supérieure. La moitié au moins des flutters communs peuvent être réduits de cette façon ; un quart d’entre
eux sont dégradés en fibrillation auriculaire (Fig. 7) qui est le plus souvent transitoire avant le retour du rythme sinusal.
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Pour les flutters qui résistent à la stimulation, on peut délibérément les transformer en fibrillation auriculaire par
stimulation à très haute fréquence, étape temporaire parfois vers la réduction [52–54].
*Stimulation oesophagienne. La stimulation oesophagienne est une technique dont l’intérêt dans le traitement curatif du
flutter le dispute à celui de la stimulation endocavitaire [55–57]. La technique consiste à placer dans l’oesophage une sonde
en regard de l’oreillette gauche afin de la stimuler selon des protocoles en tous points identiques à ceux de la stimulation
endocavitaire. La sonde, spécialement conçue pour cet usage, est souple, bi ou quadripolaire. Elle est introduite dans
l’oesophage le plus souvent par voie nasale, le patient en position demi-assise. On peut enduire l’extrémité de la sonde
d’un gel anesthésique comme la Xylocaïne®, ou procéder à une légère anesthésie oropharyngée.
-Il est recommandé que le patient soit à jeun car l’introduction de la sonde provoque souvent d’intenses réflexes nauséeux.
Ces inconvénients peuvent être atténués en rassurant pleinement le patient auparavant. Un traitement anticoagulant ne
contre-indique pas la technique. Les électrodes vont permettre, dans un premier temps, de repérer les auriculogrammes :
le positionnement de la sonde se fait d’ailleurs le plus souvent par l’enregistrement de ces derniers que l’on recherche les
plus amples possibles, diphasiques de préférence. La stimulation se fait ensuite en prévenant le patient d’une possible
gêne. On débute toujours avec des intensités de stimulation faibles pour les augmenter ensuite progressivement jusqu’à
des valeurs dépassant parfois 10 mA. Si la gêne ressentie par le patient est intense, on augmente la largeur des stimuli, qui
peut ainsi atteindre 20 ms. Il est possible parfois de capturer les ventricules : c’est la raison pour laquelle on ne débutera
jamais une stimulation à une intensité et une fréquence trop élevées.
-Les chances de succès de la stimulation oesophagienne sont nettement plus grandes pour les flutters de type I que pour
ceux de type II.
-Stimulation endocavitaire ou oesophagienne ? Les résultats obtenus sont sensiblement équivalents avec l’une ou l’autre
technique [58]. Sur l’instant, la stimulation endocardique permet plus souvent le retour au rythme sinusal (40–50 % contre
19–50 % selon les études), mais les passages en fibrillation auriculaire paraissent plus nombreux (autour de 50 % contre 25
%). Au terme de 24 heures de suivi, le retour au rythme sinusal est obtenu dans environ 75 % des cas lorsque la stimulation
a été faite par voie endocavitaire, 82 % avec l’autre technique. La stimulation oesophagienne possède sur la stimulation
endocavitaire l’avantage de ne pas être invasive, de ne pas nécessiter de scopie et de pouvoir en principe être plus
facilement répétée. En fait, à résultats équivalents, le choix sera surtout dicté par la tolérance de l’examen.
-L’introduction percutanée d’une sonde de stimulation dans l’oreillette droite peut être parfois mieux tolérée et plus
rapidement effectuée par un opérateur expérimenté que le positionnement laborieux d’une sonde oesophagienne.
-Il ne faut cependant pas oublier qu’un cathétérisme, même de courte durée dans les cavités droites, peut présenter des
risques, en particulier locaux (hématome, surtout chez un patient sous anticoagulants).
-En revanche, certains stimulateurs cardiaques implantés peuvent avoir une fonction de stimulation atriale rapide, soit
activée temporairement lors d’une consultation, soit automatique (Fig. 8).
*Choc électrique externe. La cardioversion électrique est rarement nécessaire. En dehors des exceptionnelles conditions
d’urgence, elle est requise lorsqu’un flutter est rebelle à la stimulation (quelle que soit sa technique) ou surtout lorsqu’une
stimulation a dégradé un flutter en fibrillation auriculaire durable.
-La cardioversion électrique du flutter ne nécessite pas de hautes énergies : 50 J suffisent le plus souvent, mais on peut par
souci d’une plus grande efficacité choisir d’emblée de délivrer 100 J sans risques supplémentaires [59–62].
Dr BELAFDAOUI.I
Traitement préventif
-Traitement médicamenteux. Assez peu de travaux ont été consacrés à l’efficacité des traitements médicamenteux dans
la prévention des rechutes de flutter, soit après un épisode paroxystique, soit après une réduction pharmacologique ou
électrique [63, 64].
-Au décours d’un premier accès de flutter atrial, un traitement préventif n’est pas la règle et tout est affaire de cas
particulier. Certains administrent un traitement préventif quel que soit le patient. D’autres, les plus nombreux, préfèrent
surseoir à tout traitement lorsqu’il n’y a aucune cause favorisante, ne réservant un traitement préventif qu’aux arythmies
récidivantes [65]. En règle générale, les médicaments utilisés sont ceux de la prévention des rechutes de FA [66].
-On privilégie en première intention, et si la qualité du myocarde le permet, les antiarythmiques de la classe I et en premier
lieu ceux de la classe Ic.
-Les bêtabloquants trouvent ici leur indication lorsqu’un facteur catécholergique paraît favoriser la survenue des épisodes
arythmiques ; dans les autres circonstances, ils sont souvent d’une efficacité incertaine, à l’exception du sotalol qui possède
également des propriétés de la classe III. L’amiodarone n’est réservée qu’aux flutters atriaux résistant aux autres
antiarythmiques [67].
-Les associations médicamenteuses sont réservées aux échecs des monothérapies et ne doivent jamais être proposées en
première intention.
-En cas de rechutes fréquentes malgré le traitement et/ou de mauvaise tolérance hémodynamique ou fonctionnelle, il est
maintenant licite d’envisager l’ablation endocavitaire par radiofréquence.
-Ablation endocavitaire. Les premières ablations endocavitaires du flutter atrial ont débuté à la fin des années 1980 avec la
fulguration [68, 69]. La procédure consistait alors à délivrer un choc de 200 J à l’endroit de la zone de conduction lente
nécessaire à la réentrée [70]. Malgré des succès certains, cette méthode a été abandonnée en raison, d’une part, du réel
danger de perforation que le barotraumatisme faisait courir aux patients, d’autre part, de l’apparition de l’ablation par
courants de radiofréquences. Les lésions créées par cette nouvelle technique sont alors devenues très petites en regard de
la large zone intéressée par la réentrée du flutter. La procédure mise alors au point, toujours utilisée, consiste à ne plus
vouloir détruire la zone de réentrée, mais à couper une voie de passage nécessaire au circuit du flutter.
-Cette voie est apparue très vite comme devant être la région comprise entre valve tricuspide et veine cave inférieure, (Fig.
3, 4) appelée encore « isthme » [71]. Plusieurs tirs en ligne sont entrepris selon cet axe jusqu’à l’interruption du flutter ; on
s’assure ensuite que le flutter n’est plus réinductible, qu’il existe bien un bloc de conduction dans la région considérée qui
interdit au flutter de se reproduire. L’ablation en cours de flutter n’est pas nécessaire dès lors que l’on obtient ce bloc en
rythme sinusal (Fig. 9).
-Les résultats de l’ablation sont bons dans environ 85 % des cas et immédiatement. Malheureusement, beaucoup de
rechutes se font à distance et l’on observe souvent la survenue d’une FA [72], témoignant d’une maladie plus générale des
oreillettes dont le flutter était la première manifestation.
L’ablation du flutter peut être actuellement proposée en deuxième intension aux cas gênants dès la deuxième récidive du
fait de la faible efficacité des traitements pharmacologiques, en expliquant au patient la possibilité de survenue ultérieure
d’autres arythmies atriales.
Dr BELAFDAOUI.I
FLUTTER TYPIQUE: « COMMUN (SENS ANTIHORAIRE) ET INVERSE (SENS HORAIRE) »
-Le flutter auriculaire commun typique est le plus fréquent « flutter CTI- dépendant », c'est-à-dire un circuit de macro-
réentrée autour de l'anneau tricuspide en utilisant le CTI comme un passage à la limite inférieure.
-L'activation descend dans la paroi libre de l’OD, à travers l’CTI, et monte dans le septum droit, l’activation de l’OG est
passive. La partie supérieure du circuit peut être antérieure ou postérieur à la veine cave supérieure. Cette activation est
également connue sous le nom de « sens anti-horaire » vu de l'apex. Encore appelé flutter de type I. C’est le plus fréquent
puisqu’il est rencontré dans plus des deux tiers des cas de flutters.-Lorsque le circuit est activé dans le sens opposé, c'est-à-
dire dans le sens horaire, il en résulte un schéma ECG différent, alors appelé flutter typique inverse.
Mécanisme du flutter auriculaire commun
-Il ne fait plus de doute actuellement que le mécanisme fondamental du flutter atrial est une réentrée [11], et l’on a abandonné l’hypothèse
d’un foyer d’hyperautomatisme que Lewis avait pu déjà réfuter en 1921 [12, 13].
-De nombreux modèles animaux ont été mis au point. Ils ont tous pour caractéristique commune de reproduire l’aspect du flutter en créant
des lésions auriculaires qui sont autant d’obstacles autour desquels tourne la dépolarisation [14].
-C’est le cas du modèle de Garcia-Ramos et Rosenblueth [15] qui consiste à pratiquer une lésion entre les deux veines caves : il est intéressant
d’ailleurs de constater que ce modèle n’aboutit au résultat escompté – la création d’un flutter atrial – que si la lésion déborde sur le muscle
pectiné et inclut en fait la terminaison de la crista terminalis.
-D’autres modèles aboutissent à des résultats similaires en écrasant une région limitée du muscle pectiné, en suturant la crista terminalis [16–
18], voire, plus récemment, en prolongeant les incisions pratiquées par Garcia-Ramos et Rosenblueth à l’auricule droite [19, 20]. L’hypothèse
d’un obstacle anatomique à l’origine du flutter atrial peut aisément se concevoir à la lumière des constatations faites à partir des cartographies
endocavitaires chez l’homme comme il sera vu plus loin. Allessie a pu démontrer qu’un simple obstacle fonctionnel pouvait également
provoquer l’apparition d’un flutter [21, 22]. Ce bloc fonctionnel a depuis été reproduit avec les mêmes conséquences par talcage péricardique
[23–27], ou dilatation auriculaire droite par surcharge de pression (hypertension artérielle pulmonaire) ou de volume (régurgitation
tricuspidienne massive)
-Tous ces modèles ont en quelque sorte été validés par l’exceptionnelle observation faite par Boineau [30] qui a décrit un flutter spontané chez
un chien à la faveur d’un mouvement tournant de la dépolarisation auriculaire autour d’une zone de dégénérescence localisée du muscle
pectiné. Chez l’homme, Waldo a démontré la nature réentrante du flutter par le phénomène de l’entraînement transitoire [31–33]. On sait
qu’il ne suffit pas de modifier une tachycardie par stimulation pour prouver que son mécanisme est une réentrée. En revanche, si l’on recycle
cette tachycardie par des extrastimulations, le mécanisme est alors très vraisemblablement une réentrée, surtout si ce recyclage est
permanent à la faveur d’un train de stimulations : c’est l’entraînement transitoire. La tachycardie est transitoirement accélérée car la
stimulation pénètre son circuit, et le rythme initial réapparaît au moment de l’arrêt de la stimulation ou de son ralentissement. Pour pénétrer
le circuit, il faut que celui-ci présente, à un moment donné de son cycle, une période même courte pendant laquelle il est sorti de sa période
réfractaire : c’est la fenêtre d’excitabilité [34]. À l’arrêt de la stimulation, le cycle de retour est souvent égal à celui de la tachycardie.
L’ensemble de ces observations est spécifique des tachycardies par réentrée [35]. Pour ce qui concerne le flutter humain tel qu’il a pu être
cartographié, lorsqu’une stimulation est délivrée à proximité d’un circuit, la dépolarisation qui en est issue parvient dans ce circuit et le
pénètre, dans la mesure où ce circuit comporte une fenêtre d’excitabilité [36]. La pénétration se fait à la fois dans le sens du circuit (sens
orthodromique) que dans le sens contraire (sens antidromique). La dépolarisation qui a pénétré le circuit dans le sens orthodromique anticipe
le cycle du flutter, mais l’aspect des ondes est légèrement modifié par la dépolarisation antidromique qui est plus ou moins importante et a
donc déjà assuré une dépolarisation du circuit : c’est le phénomène de la fusion. Sur l’électrocardiogramme, la fusion correspond à des ondes F
modifiées. L’arrêt de la stimulation n’interrompt pas le flutter mais la pénétration orthodromique finale rétablit le cycle normal du flutter sans
que le dernier auriculogramme stimulé présente un aspect de fusion. Plus la stimulation est effectuée à distance du circuit, plus le premier
cycle spontané suivant le dernier cycle stimulé est long par rapport au cycle habituel du flutter car incluant le temps de conduction du point de
stimulation au circuit [37–41].
-Le flutter commun est donc un phénomène qui prend naissance au sein de l’oreillette droite. Il est caractérisé par une dépolarisation circulaire
de sens antihoraire, comme l’ont démontré les cartographies endocavitaires chez l’homme. C’est une macroréentrée intra-auriculaire, dont la
nature est prouvée par la stimulation [42], qui provoque le phénomène d’entraînement dont on retient les critères spécifiques suivants :
•la fréquence du flutter est modifiée en cours de stimulation ;
• on observe l’apparition de complexes de fusion ;
•la fusion est progressive et son degré dépend de la fréquence de stimulation ;
• à l’arrêt de la stimulation, la longueur du dernier cycle entraîné est celle observée au cours de la stimulation mais sans fusion ;
• la tachycardie reprend son allure habituelle à l’arrêt de la stimulation. Il est habituel de constater qu’un seul extrastimulus ne peut pas
induire ou arrêter un flutter.
La particularité du mécanisme du flutter commun est que l’activation de l’oreillette droite s’effectue autour d’un obstacle
« mixte » : anatomique (les deux orifices des veines caves) et fonctionnel (bloc de conduction entre ces deux mêmes orifices). Ce dernier
serait, selon toute vraisemblance, constitué par la crista terminalis dont l’orientation des fibres musculaires à cet endroit (perpendiculaire au
sens de la dépolarisation) constituerait un obstacle fonctionnel du même type que ceux démontrés par Spach [43]. D’une façon similaire,
l’extrême complexité des orientations des fibres musculaires à la base du triangle de Koch expliquerait le freinage de l’onde d’activation
observé. Ce ne sont là que des hypothèses ; aucune observation anatomique n’a permis de retrouver des anomalies histopathologiques
susceptibles d’expliquer le schéma de la dépolarisation du flutter, mais on sait les difficultés pour établir des corrélations entre des
observations histologiques et des phénomènes électriques.
-Des observations particulièrement intéressantes ont permis de montrer que des épisodes de flutters pouvaient survenir chez des patients
présentant, sur l’électrocardiogramme de surface en rythme sinusal, des troubles manifestes de la conduction intra- et interauriculaire. Ces
derniers font apparaître des ondes P en doubles bosses en DII, ou diphasiques dans les dérivations inférieures. Bien qu’une relation directe
entre ces aspects et la survenue d’épisodes de flutter soit difficile à établir, une « resynchronisation » de la dépolarisation des deux oreillettes a
pu, dans certains cas privilégiés, prévenir la rechute du flutter.
11.1.4.1.2 Diagnostic.
Dr BELAFDAOUI.I
-Dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, le circuit entraîne une activation auriculaire régulière à partir de 250-330
b.p.m, avec dent de scie négative ondes dans les dérivations inférieures et ondes positives dans V1 (Figure 10).
-Dans le flutter dans le sens des aiguilles d'une montre, les ondes de flutter ECG dans les dérivations inférieures semblent
positives et large, et sont souvent biphasiques négatifs en V1. Le flutter auriculaire typique a une forte dépendance
anatomique reproductible, résultant en la reproductibilité morphologique de l'ECG.
-Cependant, ce schéma ECG bien reconnu peut être considérablement modifié lorsque l'activation auriculaire a été
modifiée, comme c'est le cas en chirurgie cardiaque impliquant tissu auriculaire, après une ablation étendue par
radiofréquence, ou à un stade avancé maladie auriculaire. Les médicaments antiarythmiques peuvent également modifier
les Schéma ECG. Dans ces situations, un ECG atypique ne règle pas sur un circuit de flutter typique en utilisant le CTI.
-Le flutter typique est lié à la FA dans la pratique clinique, les deux étant associés à des milieux cliniques similaires et
coexistant dans le même patients: la FA peut déclencher un flutter auriculaire et après une ablation de flutter typique la FA
est fréquente. Un scintillement typique peut également se produire chez les patients traités pour FA avec des médicaments
de classe IC ou de l'amiodarone. Dans ce cas, le taux de scintillement peut être réduit à <200 b.p.m. facilitant une
conduction AV 1:1. L'action des antiarythmiques sur l'activation ventriculaire peut entraîner une tachycardie a QRS larges.
Au-delà des symptômes associés à une fréquence élevée et à une perte de coup de pied auriculaire, la dysfonction
systolique réversible et la MTC subséquente ne sont pas inhabituel.
Électrocardiogramme de surface (Fig. 1)
Activité auriculaire.
-Plusieurs études ont permis de préciser les séquences d’activation auriculaire dans le flutter atrial [7, 8] (Fig. 3, 4).
-On constate un asynchronisme de dépolarisation entre les deux oreillettes. La dépolarisation auriculaire gauche étant
cartographiée à partir du sinus coronaire, à la faveur d’un foramen ovale perméable et par des enregistrements
oesophagiens, elle se propage de la droite vers la gauche, et de bas en haut. On a bien montré que cette dépolarisation est
accomplie dans un temps beaucoup plus court que celui du cycle du flutter et correspond sur l’électrocardiogramme de
surface à la phase négative de l’onde F enregistrée en DII, DIII et VF. L’oreillette gauche n’a en fait aucun rôle actif dans le
mécanisme du flutter, comme il sera vu plus loin : elle est dépolarisée à partir d’un mécanisme réentrant entièrement situé
dans l’oreillette droite.
-La cartographie endocavitaire de l’oreillette droite montre bien en effet que sa dépolarisation occupe la quasi-totalité du
cycle du flutter : c’est en son sein que le flutter trouve son mécanisme (Fig. 3). Le septum est dépolarisé de bas en haut
avant que la dépolarisation gagne la paroi latérale en empruntant l’espace situé entre la veine cave supérieure et l’auricule
droite : cette phase correspond sur l’électrocardiogramme de surface à la dernière partie de la phase descendante de
l’onde F. La dépolarisation descend ensuite le long de la paroi latérale, par la crista terminalis et le muscle pectiné, puis
gagne le bas-fond de l’oreillette droite. Cette phase de la dépolarisation correspond à la partie ascendante de l’onde F de
l’électrocardiogramme de surface. Il est intéressant d’observer que la vitesse de dépolarisation et son orientation sur la
paroi latérale de l’oreillette droite en cours de flutter sont strictement identiques à celles que l’on peut mesurer en rythme
sinusal, cette région de l’oreillette droite ne servant vraisemblablement que de voie de passage à la dépolarisation. C’est
dans le basfond de l’oreillette droite que l’on suit le plus difficilement le déroulement de la dépolarisation. Dans les cas
privilégiés où la cartographie couvre la totalité du cycle du flutter, on enregistre dans cette zone des potentiels le plus
souvent fragmentés [10] : ces potentiels ne sont pas spécifiques de cette zone puisqu’on les rencontre également dans
d’autres parties de l’oreillette droite, en particulier au niveau de sa région supérieure, mais le bas-fond de l’oreillette est
l’endroit où se produit manifestement un ralentissement de la dépolarisation. Cette région correspond anatomiquement à
la partie inférieure du triangle de Koch, entre l’orifice d’entrée du sinus coronaire et la valve tricuspide. Sur
l’électrocardiogramme, on a montré qu’elle correspond au ressaut observé à la partie moyenne
de la phase descendante de l’onde F en DII, DIII et VF. Les moyens techniques utilisés chez l’homme ne permettent pas de
localiser exactement l’endroit de ce ralentissement, la dépolarisation se continuant vers la partie supérieure du triangle de
Koch où se situe le noeud atrioventriculaire en passant à la fois entre sinus coronaire et veine cave inférieure, entre sinus
coronaire et fosse ovale, et entre sinus coronaire et valve tricuspide.
11.1.4.1.3 Thérapie aiguë.
Bien que la première étape devrait être le contrôle du taux lorsque la fréquence ventriculaire est élevée, cela peut être
difficile à réaliser. Médicaments bloquant les ganglions AV, 235 238, y compris l'amiodarone appliquée principalement chez
les patients atteints d'insuffisance cardiaque ou gravement malades, 239240 peuvent être utiles, mais la cardioversion peut
être nécessaire (Figure 11). Dans certains cas, présentant un bloc AV 2: 1, le diagnostic de le flutter peut ne pas être évident
sur l'ECG. Dans ces situations, i.v. adénosine peut augmenter le degré de bloc AV et révéler l'ECG typique modèle.
Cependant, l'adénosine peut produire une augmentation de rebond de l'AV conduction à 1: 1 et peut également précipiter
AF.271,272 Ainsi, il devrait être utilisé uniquement si cela est jugé nécessaire pour le diagnostic et la réanimation
l'équipement est disponible. Le contrôle de la fréquence doit être la première étape chez les patients très symptomatiques
avec des fréquences ventriculaires rapides. C'est un objectif particulièrement difficile dans le flutter auriculaire et même la
Dr BELAFDAOUI.I
combinaison de médicaments bloquant l'AVN (digoxine, bêta-bloquants et inhibiteurs calciques) 235238 peuvent échouer,
ce qui cardioversion au rythme sinusal nécessaire. Dofétilide et ibutilide, les antiarythmiques purs de classe III sont
généralement efficaces interrompre le flutter auriculaire en i.v. administration (le dofétilide peut être également
administré par voie orale à cette fin), alors que les médicaments de classe IA et IC ont peu ou pas d'effet 250 257
médicaments antiarythmiques de classe IC ne être utilisé en l'absence d'agents anti-AV en raison du risque ralentissement
de la fréquence auriculaire, ce qui peut entraîner une conduction AV 1: 1. 273274 L'amiodarone peut ne pas être très
efficace pour rétablir rythme sinusal, mais cela aide à contrôler le ventricule si elle est trop rapide.275,276 La cardioversion
électrique à basse énergie est couramment utilisé en cas de compromis hémodynamique ou après échec des actions
précédentes, mais cela pourrait être le premier choix en raison de son efficacité. La cardioversion électrique pour le flutter
auriculaire est plus efficace et moins d'énergie est nécessaire, par rapport à la FA.248,249 Lorsque l'oreillette des
électrodes sont en place, une stimulation à fréquence élevée peut être utilisée pour convertir scintillement, parfois via
AF.258,259 Si la stimulation induit la mise au point automatique, cela peut permettre un meilleur contrôle de la fréquence
ventriculaire que le flutter.
La stimulation auriculaire peut également être effectuée par voie endocardique percutanée électrodes ou de l'œsophage;
cela se fait principalement en pédiatrie. 261 Un prétraitement par procaïnamide peut faciliter la conversion du flutter
auriculaire par stimulation atriale.277 Données sur la pré-cardioversion l'anticoagulation fait défaut, mais les patients
devraient très probablement traité de la même manière que ceux avec AF.
11.1.4.1.4 Ablation par cathéter.
L'ablation par cathéter est la plus efficace thérapie pour maintenir le rythme sinusal, et est clairement supérieure à
l'amiodarone. 262263 Ablation de CTI avec conduction bidirectionnelle confirmée bloc entraîne un taux de récidive <10
%.279 Cependant, l'incidence de la FA est élevée sur le long terme280. un flutter auriculaire survient pendant un
traitement médicamenteux antiarythmique (classe IC ou amiodarone) pour l'AF, l'ablation CTI est une choix pour garantir
que les médicaments antiarythmiques peuvent Contrôle AF 262263
Bien qu'aucune mortalité liée à la procédure n'ait été détectée premières études, 203204 dans des études récentes, taux
de mortalité et d'AVC 0,2 - 0,34 et 0,19 - 0,5%, respectivement, ont été signalés (Tableau 11) .12206 Dans un registre
récent, l'ablation du flutter avait une mortalité que celle de la FA (0,3 vs 0,05%), mais cela aurait pu être en raison des
comorbidités ou de l'âge avancé des patients référés ablation du flottement.207
11.1.4.1.5 Thérapie chronique.
Le contrôle de la fréquence fait partie de la thérapeutique approche, en utilisant des agents bloquants ganglionnaires AV
tels que le diltiazem, le vérapamil, ou bêta-bloquants (Figure 12). Lorsque l'ablation n'est pas possible ou que préférence du
patient, des médicaments antiarythmiques peuvent également être utilisés pour maintenir un rythme sinusal. Le
dofétilide257 et le sotalol281 sont utiles, mais il y a des inquiétudes sur la pro-arythmie. L'amiodarone a peut-être un rôle
263, mais il devrait être limité aux cas d'IC ou de cardiopathie structurelle importante.
11.1.4.1.6 Anticoagulation.
Données sur le risque embolique auriculaire flutter ont généralement été dérivés en présence de AF, ce qui rend difficile la
stratification individualisée des risques. La gauche l'appendice auriculaire (LA) «étourdissant» et les thrombus semblent
inférieurs à ceux de la FA.247,282 Le risque thrombo-embolique de le flutter auriculaire, bien que inférieur à celui de la FA,
246 est toujours significatif. 241244 Cela, avec l'association avec AF, justifie la thromboprophylaxie et l'anticoagulation ont
été recommandées comme dans AF.2,3 Ces recommandations s'étendent aux réglage pour la cardioversion lorsque le
flutter dure> 48 h 278
Cependant, il convient de noter qu'il y a un manque de prospective, études dédiées et randomisées sur le sujet. De plus, le
valeur du CHA2DS2-VASc [Insuffisance cardiaque, hypertension, âge > _75 (doublé), diabète, accident vasculaire cérébral
(doublé), maladie vasculaire, 65 ans et 74 ans et catégorie sexe (femmes)] dans la prévention AVC ischémique chez les
patients présentant un flutter auriculaire n'a pas été établi, 245 et chez les patients sans FA concomitante le seuil car
l'initiation de l'anticoagulation semble être supérieure à celle pour les patients atteints de FA.246
-Les termes MRAT non dépendant du CTI et flutter atypique sont utilisés de manière interchangeable, et décrit les ondes de
flutter dans l'ECG non évocateur de circuits typiques. Le piège de cette utilisation vient de l'ECG atypique qui peut se
produire lorsque des circuits typiques se développent oreillettes malades, le plus souvent après une chirurgie ou une
ablation étendue, ou sous les effets de médicaments antiarythmiques. Inversement, upperloop la rentrée peut imiter un
schéma ECG flutter typique sans dépendante de la CTI. Le véritable flutter atypique est en fait un diagnostic lorsque le
circuit a été délimité et la dépendance à CTI a été exclu.
FLUTTER ATYPIQUE
-La description ECG des types de ce flutter reste encore, sur bien des points, imprécise.
-La cartographie endocavitaire peut apporter plus de clarté dans le dénombrement de ces divers types, mais il est fréquent
de constater l’absence de concordance absolue entre les données des cartographies et l’aspect des ondes de flutter sur les
tracés de surface.
-Deux types de flutters atypiques peuvent être individualisés à partir de leur fréquence et de l’aspect des ondes F.
-Le premier est appelé rare (Fig. 5). On le rencontre dans 10 à 15 % des cas environ.
-Depuis la première description qu’en a faite Puech [9], on constate que les aspects électrocardiographiques actuellement
retenus ne sont pas clairement définis et identiques pour tous les auteurs. Classiquement, les ondes F ont une fréquence
basse, entre 200 et 250 battements par minute, rarement au-delà.
-Elles sont surtout positives dans les dérivations DII, DIII et VF, peu « voltées », avec une faible négativité dans ces
dérivations où il est fréquent d’observer un retour à la ligne isoélectrique. Dans les dérivations précordiales, les ondes F
sont positives, séparées nettement par une ligne isoélectrique.
-Cependant, ailleurs, les ondes F dessinent un feston quasi ininterrompu d’accidents positifs dans les dérivations
inférieures, sont bien « voltées », ou prennent un aspect qui rappelle les ondes du flutter commun tout en demeurant
moins « voltées » et sans présenter le ressaut caractéristique de la phase descendante (Fig. 6).
-Cette difficulté d’identification tient vraisemblablement au fait que le sens de la dépolarisation des oreillettes n’est pas
univoque. Peu de ces flutters atypiques ont été cartographiés [44].
-Mais, très souvent, le sens de la réentrée, qui se situe toujours dans l’oreillette droite, est horaire : elle descend sur le
septum interauriculaire de façon craniocaudale et remonte sur la paroi latérale dans le sens inverse. À l’instar du flutter
commun, ce flutter atypique présente une zone de conduction lente dans la partie basse de l’oreillette droite et une ligne
de bloc anatomofonctionnel entre les deux veines caves. Il est intéressant de remarquer que le flutter rare est très souvent
provoqué par la stimulation rapide d’un flutter commun.
-On l’observe également depuis peu au cours de l’ablation endocavitaire du flutter commun. Dans ces circonstances, on
constate que le changement du sens de la dépolarisation ne s’accompagne pas toujours d’une modification de la
morphologie des ondes F de surface. On sait maintenant que d’authentiques flutters ont leur circuit de réentrée non plus
dans l’oreillette droite mais dans l’oreillette gauche. Par cartographie endocavitaire, on observe une dépolarisation
débutant à l’extrémité distale du sinus coronaire et la dépolarisation de l’oreillette gauche s’effectue de la gauche vers la
droite. Dans tous les cas de flutters atypiques ou rares, la stimulation influence peu l’arythmie, sinon en la faisant changer
de type ou en précipitant la survenue d’une fibrillation auriculaire.
-On doit rapprocher de ces types de flutters ceux qui sont observés à la suite d’interventions chirurgicales correctrices de
cardiopathies congénitales nécessitant une atriotomie. C’est le cas des opérations de Mustard et de Fontan ainsi que des
corrections de communications interauriculaires (Fig. 4). Les flutters surviennent fréquemment et souvent tardivement,
démontrant le grand potentiel arythmogène des incisions atriales. Les flutters sont généralement atypiques et des
auriculogrammes dédoublés sont enregistrés au centre du circuit, c’est-à-dire au niveau de la cicatrice puisque la
dépolarisation tourne autour de celle-ci (septum ou paroi libre). Leur traitement est particulièrement difficile.
-Le second est appelé flutter de type II selon la dénomination proposée par Waldo.
-Il existe bien des similitudes entre cette forme et celle qu’il était coutume d’appeler en France le « fibrilloflutter » ou «
flutter input ». La fréquence des ondes F est élevée, entre 350 et 400 battements par minute. Les cycles sont fixes dans leur
morphologie et leur longueur, avec des ondes F particulièrement bien « voltées » dans les dérivations précordiales.
Dr BELAFDAOUI.I
-Les tachycardies de la jonction auriculoventriculaire sont dues à des tachycardies par réentrée dont au moins une des voies du circuit
passe par le noeud auriculoventriculaire dont le trajet total ou partiel utilise le noeud de Tawara et/ou le faisceau de His jusqu’à sa
bifurcation. Elles sont paroxystiques dans 90 % des cas (appelées autrefois tachycardies de Bouveret, mais le travail de cet auteur
rapporté en 1889 incluait des tachycardies de natures diverses) et, si l’électrocardiogramme intercritique est normal, la réentrée
intranodale représente leur mécanisme essentiel (75 % des cas). Les formes chroniques sont plus rares (10 %) mais sont faciles à
documenter par opposition aux formes paroxystiques ; elles ont sensiblement le même mécanisme.
-Suivant la fréquence de la tachycardie qui peut varier de 130 à 280 battements/min et l’âge de survenue (l’affection peut toucher tous
les âges de la vie), la sémiologie fonctionnelle parfois trompeuse et le pronostic sont très variables d’un patient à l’autre, allant d’une
affection bénigne à une affection parfois potentiellement grave aux deux âges extrêmes de la vie.
- L’affection est assez fréquente, probablement sous-estimée car les crises peuvent être rares ou avoir des manifestations très
atypiques. Aux États-Unis, il y a 89 000 nouveaux cas par an et 570 000 patients atteints par des tachycardies supraventriculaires
paroxystiques [1]. Cela correspond à une prévalence de 2,29/1000 personnes et une incidence de 36/100 000 personnes.
-Par rapport aux patients atteints d’une cardiopathie, ceux qui ont une tachycardie paroxystique et pas de cardiopathie sont plus
jeunes, ont une tachycardie plus rapide et souvent une première documentation en service d’urgence.
-Les femmes ont deux fois plus de risque de développer une tachycardie paroxystique que les hommes.
-Les principaux problèmes cliniques sont celui de la mise en évidence de la tachycardie, puis de l’attitude thérapeutique, qui peut aller
de l’abstention à l’indication d’un traitement curatif par ablation (Tableau 1).
Dr BELAFDAOUI.I
I - MECANISMES DES TACHYCARDIES DE LA JONCTION AURICULOVENTRICULAIRE
1- UN PHENOMENE DE REENTREE OU RYTHME RECIPROQUE : pour une majorite de tachycardies (fig. 1)
-Une des voies du circuit de réentrée au moins passe par le noeud de Tawara. Suivant les propriétés électrophysiologiques
des voies en cause, la tachycardie peut être paroxystique ou chronique.
ECG
-Si la tachycardie peut être documentée par un ECG en crise, le diagnostic du type de réentrée peut être fait dans 80 à 84 %
des cas [36, 37]. Enregistrer l’ECG est facile dans les formes chroniques.
-Il est parfois beaucoup plus difficile dans les formes paroxystiques qui s’arrêtent souvent spontanément avant qu’un ECG
puisse être enregistré.
-Différents éléments peuvent être utilisés pour poser le diagnostic de tachycardie jonctionnelle et évoquer son mécanisme
électrophysiologique.
Fréquence cardiaque
-La fréquence cardiaque varie de 130 à 280 battements/min [26]. Classiquement, elle est le plus souvent aux alentours de
180 battements/ min.
Tachycardie La tachycardie est régulière.
Complexes QRS
-Ils sont fins ou comportent une aberration de conduction semblable à celle qui est notée en rythme sinusal (Fig. 5).
-Exceptionnellement, une tachycardie régulière avec retard gauche peut être due à une conduction antérograde par un
faisceau de Mahaim.
-Chez certains patients, il y a une alternance électrique, les complexes QRS changeant de morphologie une fois sur deux,
surtout dans la dérivation V1 [5]. Ce signe est retrouvé plus souvent dans les tachycardies utilisant un faisceau de Kent mais
il n’est pas spécifique.
Activité auriculaire
- Elle doit être recherchée ; la place de l’auriculogramme par rapport au ventriculogramme et sa morphologie doit être
notée (Fig. 6) :
-l’activité peut être invisible ou apparaître à la fin du ventriculogramme et se traduire par un aspect de bloc incomplet droit
en V1 : il s’agit d’une réentrée intranodale [5] ;
Dr BELAFDAOUI.I
• l’activité auriculaire peut être clairement visible après le ventriculogramme, elle est négative en D2, D3, VF. Si par ailleurs
l’onde P est négative en D1, il y a une forte présomption pour que la réentrée utilise un faisceau de Kent postérolatéral
gauche [38]. Toutefois, ce signe peut être noté également dans les réentrées utilisant un faisceau de Kent antéroseptal
[39]. Lorsque l’on peut disposer d’un enregistrement de l’auriculogramme par voie oesophagienne, la présence d’une
activité auriculaire en V1 notée après la survenue de l’auriculogramme oesophagien est un signe de réentrée dans un
faisceau de Kent gauche [40] ;
• l’activité auriculaire peut être dissociée des ventricules : 10 % des tachycardies par réentrée intranodale sont associés à la
survenue d’un bloc 2/1 vers les ventricules [41]. Une dissociation auriculoventriculaire au cours d’une tachycardie à QRS
fins est exceptionnellement observée dans certaines tachycardies par réentrée intranodale et en cas de tachycardie
hisienne par automatisme anormal. Une dissociation auriculoventriculaire au cours d’une tachycardie avec bloc de branche
gauche survenant chez un sujet qui a un aspect de préexcitation ventriculaire sur l’ECG en rythme sinusal est un signe de
réentrée dans un faisceau de Mahaim nodoventriculaire ;
• la mise en évidence de l’activité auriculaire est souvent difficile si la tachycardie est rapide ou s’il existe une aberration de
conduction. Les signes sont également parfois trompeurs avec des aspects pouvant évoquer des tachycardies atriales [42],
avec notamment une polarité subnormale en dérivations inférieures.
Tachycardies rapides
-Elles présentent parfois, lors de leur initiation, un bloc de branche fonctionnel. Normalement, la fréquence cardiaque est
soit inchangée, soit plus rapide lors de l’aberration de conduction.
-En cas de réentrée dans un faisceau de Kent gauche et en présence d’un bloc de branche gauche transitoire, la tachycardie
est plus lente que la tachycardie à QRS fins. Il s’agit du phénomène de bloc de branche ralentisseur dont le mécanisme a
été rapporté en 1975 par Slama et al. [16] (Fig. 7). Exceptionnellement en cas de réentrée dans un Kent latéral droit, on
peut observer un bloc de branche droit ralentisseur dans les tachycardies avec un bloc de branche droit [16].
Manoeuvres vagales
-Les manoeuvres vagales ou l’injection d’acide adénosine triphosphorique (Striadyne® , Krenosin® ) reproduisant une action
vagale intense peuvent aider au diagnostic en provoquant éventuellement une dissociation auriculoventriculaire pendant la
tachycardie sans l’arrêter, ce qui est un signe d’une réentrée intranodale ou plus souvent en révélant la présence d’un
syndrome de préexcitation lors de l’arrêt de la crise [43] par le blocage des voies normales de conduction.
ENREGISTREMENT DE L’ECG
Le plus souvent, l’ECG est enregistré en dehors d’une crise de tachycardie.
Dépister un syndrome de Wolff-Parkinson-White Son principal intérêt est de dépister un syndrome de Wolff-
Parkinson-White, auquel cas le diagnostic rétrospectif de tachycardie jonctionnelle est très hautement probable.
ECG normal ou avec un espace PR court Chez les autres patients, l’ECG est normal ou montre un espace PR
relativement court, signe d’une conduction dans une voie rapide. Rarement, il peut révéler la présence d’une double voie
nodale en montrant des variations de l’espace PR sur l’ECG qui est soit court en raison d’une conduction dans la voie
rapide, soit long en raison d’une conduction dans la voie lente.
IV- ÉTIOLOGIES
Tachycardies jonctionnelles
-Elles surviennent classiquement sur coeur sain, ce qui explique leur pronostic généralement favorable.
Dr BELAFDAOUI.I
- En cas de syndrome de Wolff-Parkinson-White en rapport avec une préexcitation droite (WPW de type B), il est utile de
vérifier l’absence de cardiopathie congénitale associée comme une maladie d’Ebstein [18].
-En cas de signes fonctionnels de mauvaise tolérance, il est également souhaitable de vérifier qu’il n’y a pas de cardiopathie
sous-jacente. Des facteurs favorisants peuvent être recherchés. Classiquement, le facteur catécholergique facilite
l’ensemble des troubles du rythme :
• la survenue au cours d’une activité sportive a pu être rapportée [44]. Il s’agit d’un trouble du rythme relativement rare
dans ces conditions ;
• la grossesse peut être également un élément favorisant des tachycardies jonctionnelles, mais il est rare qu’il s’agisse de la
première crise (3,9 % des cas) [45].
Tachycardies hisiennes
+Elles sont congénitales chez le nouveau-né et acquises chez l’adulte : elles sont associées généralement à un contexte aigu
infectieux ou médicamenteux qu’il est impératif de rechercher.
V-PRONOSTIC (Tableau 3)
TACHYCARDIES DE LA JONCTION AURICULOVENTRICULAIRE
-Elles ont classiquement un bon pronostic. Chez l’enfant et l’adolescent,
la crise peut rester unique si elle est survenue dans un contexte
particulier (stress ou effort excessif). Si elle récidive, les crises risquent de
réapparaître et de se pérenniser à l’âge adulte. Plus elles sont longues,
plus le risque de récidive augmente [46].
-À l’âge adulte, les tachycardies survenant sur coeur sain sont
considérées comme bénignes, sous réserve que les crises ne deviennent
pas fréquentes et donc invalidantes. Lorsque le patient est vu pour une
première crise de tachycardie, il est difficile de prédire l’évolution de la
maladie, la crise pouvant rester unique ou se répéter à un rythme plus ou
moins éloigné. Des auteurs italiens [46] ont rapporté qu’au bout d’un
suivi moyen de 11,4 +/-16 ans, 17 des 37 patients (44,7 %) non traités
devenaient asymptomatiques.
-Ces patients avaient une durée des symptômes et une durée des TRIN
plus courtes que les patients chez lesquels les crises persistaient. Chez les
sujets vus entre 50 et 60 ans, ce qui représente la majorité des patients
[2], l’histoire clinique retrouve souvent un long passé de tachycardies bien tolérées initialement et de moins en moins bien
tolérées au fur et à mesure que l’âge du patient avance.
-La grossesse est un facteur aggravant de crises de tachycardies qui existaient préalablement [45]. Cette aggravation est
cependant inconstante, survenant dans moins de 30 % des cas, et elle concerne les femmes avec une préexcitation.
VII- TRAITEMENT
Traitements de la crise de tachycardie (Fig. 9)
-Ils ont peu évolué depuis de nombreuses années. Ils font appel avant tout aux manoeuvres vagales [5, 72] : gorgée
d’eau glacée, manoeuvre de Valsava, massage sinocarotidien, réflexe oculocardiaque que l’on doit enseigner au patient.
En cas de tachycardie à QRS fins :
Dr BELAFDAOUI.I
• en l’absence de traitement antiarythmique au long cours et s’il y a échec des manoeuvres vagales classiques, l’injection
de 20 à 40 mg d’acide adénosine triphosphorique (ATP) (Striadyne® , Krenosin® ) ou de 5 à 10 mg de vérapamil (Isoptine® )
sont les traitements de choix [72, 73]. Certains auteurs utilisent également l’injection de 2,5 mg d’esmolol (Brevibloc® ), un
bêtabloquant de très courte demi-vie. L’ATP est déconseillée chez les sujets avec antécédent d’asthme. Tous ces produits
injectables doivent être utilisés avec une prudence extrême (demi-doses) ou doivent être évitées chez les sujets âgés ou
avec suspicion de troubles de conduction sinoauriculaire ou auriculoventriculaire ;
• en cas de contre-indication aux médicaments précédents ou en cas de traitement préalable, il est préférable d’utiliser la
digoxine injectable dont l’action est cependant retardée. Chez le jeune enfant, il s’agit du traitement de choix ;
• il est exceptionnel d’avoir recours à une stimulation auriculaire pour arrêter la crise.
En cas de tachycardie antidromique avec aspect de préexcitation maximale :
• le vérapamil et la digoxine sont formellement contre-indiqués car ils peuvent faciliter la conduction dans la voie
accessoire en bloquant la conduction dans les voies normales ;
• quand le syndrome de Wolff-Parkinson-White est connu et que le diagnostic de tachycardie antidromique est hautement
probable, l’injection de flécaïnide (1 à 2 mg/kg) est le produit de choix [74] ;
• si l’état cardiaque préalable du patient est inconnu, il vaut mieux utiliser de l’amiodarone injectable (150 à 300 mg) ou
privilégier en milieu hospitalier la mise en place d’une sonde endocavitaire pour établir la nature de la tachycardie à QRS
larges, puis arrêter la tachycardie par stimulation auriculaire ou ventriculaire.
• certaines tachycardies antidromiques sont très rapides et sont mal tolérés. Une cardioversion en urgence et après
sédation est parfois nécessaire.
Traitements préventifs
Les moyens sont actuellement nombreux et leurs indications ont fait l’objet de recommandations en 2003, puis en 2016 [5,
75] (Tableau 4).
Traitements médicamenteux
Les traitements médicamenteux sont les plus anciens :
• les médicaments agissant sur la conduction nodale sont les mieux indiqués ; le traitement par bêtabloquant est le
traitement de choix si les tachycardies sont favorisées par l’effort ou le stress ; le diltiazem ou le vérapamil (120 à 360 mg/j)
sont indiqués dans les autres cas ou s’il y a une contre-indication aux bêtabloquants, mais ils sont contre-indiqués chez le
sujet qui a un syndrome de Wolff-Parkinson-White et tant que la nature exacte du syndrome n’a pas été vérifiée par étude
électrophysiologique, car ils peuvent favoriser la conduction dans le faisceau accessoire et l’apparition d’une arythmie
grave, voire d’une fibrillation ventriculaire ;
• chez les sujets qui ont des réentrées dans un faisceau accessoire latent ou patent, les antiarythmiques de classe I ont une
action directe sur le faisceau accessoire avec allongement des périodes réfractaires ;
• l’association des antiarythmiques à un bêtabloquant ou l’utilisation d’amiodarone permettait généralement de contrôler
la majorité des tachycardies. Cependant, compte tenu des effets secondaires liés à ces traitements et du développement
des techniques d’ablation, ils ne sont plus utilisés pour prévenir une tachycardie jonctionnelle, sauf en cas de refus de
l’ablation par le patient ;
• les risques des traitement antiarythmiques doivent être en effet rappelés, notamment chez les sujets âgés et chez les
patients qui ont des troubles de conduction spontanés ou une cardiopathie sous-jacente, cardiomyopathie et/ou
antécédents d’infarctus.
Traitements curatifs
Depuis près de 20 ans, il y a eu une explosion des traitements curatifs par ablation par radiofréquence des circuits de
réentrée des tachycardies jonctionnelles. Ce traitement est privilégié dans les recommandations récentes [5, 55, 75] :
• de nombreuses études ont montré qu’il est possible de traiter de fac¸on curative dans au moins 90 % des cas les
tachycardies par réentrée intranodale en réalisant l’ablation de la voie lente de préférence à l’ablation de la voie rapide
[76–80] et les tachycardies utilisant un faisceau de Kent latent ou patent par l’ablation de ce faisceau [81] ;
• il faut néanmoins rappeler les risques inhérents à la technique qui doivent être mis en balance avec l’évolution spontanée
de la maladie. Les risques du cathétérisme et de l’application du courant de radiofréquence représentent 1 à 10 % des cas
suivant les séries [82–84] et la gravité de la complication, les risques inhérents à l’ablation rapportés dans des registres
maintenant anciens [82, 83] ont cependant diminué car les différentes complications possibles sont connues des équipes
entraînées [77, 82, 85] ; il y a cependant un risque propre à l’ablation des tachycardies jonctionnelles par réentrée
intranodale qui est celui d’un bloc auriculoventriculaire qui peut être définitif dans 0,5 à 1 % des cas [86]. Cependant, le
développement d’une autre source d’ablation par le froid (cryoablation) permet d’éviter ce risque en stoppant l’application
en cas d’apparition d’un trouble de conduction auriculoventriculaire [87, 88], la lésion étant réversible au début de
l’application de la cryoénergie.
Cette nouvelle technique est donc plus sûre mais il y a cependant plus de risques de récidive qu’avec la technique classique
utilisant un courant de radiofréquence. Dans le cas des réentrées dans le faisceau de Kent, le même risque existe pour les
réentrées dans les faisceaux de Kent antéroseptaux situés près du faisceau de His ;
• de plus, les complications liées au cathétérisme et à l’ablation augmentent chez les sujets âgés [26, 83, 84].
Dr BELAFDAOUI.I
Indications (Tableau 5) [5, 75]
Généralement, l’abstention thérapeutique s’impose, tout particulièrement chez un sujet jeune qui a des crises
spontanément courtes relativement bien tolérées et qui a un ECG intercritique normal ou une forme bénigne de syndrome
de Wolff-Parkinson- White, notamment chez l’enfant de moins de 12 ans [62].
L’évolution naturelle de ces patients peut se faire vers une guérison spontanée.
Si les crises sont rares, mais nécessitent un moyen médicamenteux pour les arrêter, un traitement au coup par coup de la
crise peut s’envisager avec la prise orale d’un bêtabloquant (par exemple 40 mg de propranolol ou 80 mg de vérapamil), le
délai d’action étant d’au moins 15 minutes.
En cas de crises fréquentes et donc invalidantes, le traitement peut être médical ou un traitement radical par ablation peut
être envisagé [89] :
• en cas de réentrée intranodale chez un jeune adulte, le risque de bloc auriculoventriculaire conduit à faire discuter les
deux possibilités de traitement, médicamenteux ou pour ablation, sauf si une technique de cryoablation peut être utilisée ;
l’indication de l’ablation devient évidente si le patient refuse de prendre un médicament ou tolère mal la thérapeutique ;
• de même, chez l’enfant, compte tenu d’une évolution souvent favorable dans l’adolescence, le traitement médical au
long cours est souvent efficace ; il peut comporter de l’amiodarone, le risque de dysthyroïdie étant faible à cet âge ou un
antiarythmique de classe I [29, 90]. Il faut rappeler les risques de bloc auriculoventriculaire lors de l’ablation de la voie
lente, qui ont été rapportés chez les jeunes enfants, voire de décès imputables à l’examen [91, 92], et donc l’ablation ne se
propose qu’en cas de mauvaise tolérance du traitement ou de son inefficacité et sauf exception après l’âge de 5 ans. La
cryoablation doit être préférée si elle est possible dans le centre référant. Sinon, la plupart des équipes attendent que
l’enfant soit suffisamment mature et ait une taille d’adolescent pour faciliter la procédure.
L’indication d’ablation peut être posée chez un petit enfant si les crises persistent sous traitement ou si celui-ci est mal
toléré [65, 66, 77, 82, 90, 92].
L’ablation par radiofréquence de la tachycardie a des indications non discutables [5, 75] :
• la présence d’une forme maligne de syndrome de Wolff- Parkinson-White conduit obligatoirement à l’ablation du Kent
• elle est également vivement conseillée chez les sujets qui tolèrent mal leurs crises, si celles-ci s’accompagnent d’une
syncope, d’une insuffisance cardiaque ou de crise d’angor [30, 32, 34], et cela même chez des sujets très âgés qui mettent
en jeu leur pronostic vital lors de leur tachycardie jonctionnelle [26]. Outre l’amélioration fonctionnelle, ces patients
bénéficieront d’une amélioration de leur pronostic [31] ;
• elle est également la solution de choix chez les sujets mal contrôlés par leur traitement médicamenteux ou tolérant mal
leurs médicaments, ou refusant de prendre un traitement médical alors que leur vie est perturbée par ces tachycardies par
ailleurs bénignes et cependant curables ;
• elle est maintenant le traitement privilégié des tachycardies par réentrée auriculoventriculaire dues à une conduction
dans un faisceau de Kent latent ou patent, même si celui-ci a une période réfractaire longue [75], à l’exception de la
localisation antéroseptale du faisceau de Kent où le risque de bloc auriculoventriculaire n’est pas négligeable et pour lequel
un traitement médicamenteux associant un antiarythmique de classe IC et un bêtabloquant peut être déjà essayé.
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La cryoablation a aussi une place importante si le faisceau accessoire est trop près du faisceau de His pour éviter un bloc
auriculoventriculaire. L’ablation est contre-indiquée par une grossesse sauf en cas de menace vitale ; le traitement est
médicamenteux, en privilégiant les bêtabloquants (Tableau 6) [45, 75].
CONCLUSION
Les méthodes de diagnostic et de traitement des tachycardies jonctionnelles paroxystiques ont considérablement évolué
depuis la description initiale en 1889.
Si, actuellement, il est tout à fait possible de guérir de cette affection par les techniques d’ablation, il faut garder à l’esprit
qu’une majorité des patients a une forme bénigne de l’affection et que l’abstention thérapeutique est souvent l’attitude la
plus sage, sauf en cas d’association à un syndrome de Wolff-Parkinson-White.
“ Point fort
• Les tachycardies sont habituellement bénignes.
• Le diagnostic est parfois difficile.
• La présence d’une préexcitation ventriculaire sur l’ECG impose un bilan.
• Il faut éviter toute escalade thérapeutique.
• Il faut privilégier l’ablation chez l’adolescent ou l’adulte réellement gêné.
• Il faut toujours mettre en balance les risques éventuels liés à l’affection avec ceux du traitement
“ Points essentiels
• Des réentrées dont au moins une des voies du circuit passe par le noeud auriculoventriculaire.
• Les tachycardies sont paroxystiques dans 90 % des cas et chroniques dans 10 % des cas.
• En cas d’ECG intercritique normal, la réentrée intranodale est la plus fréquente (75 %).
• Le pronostic est très variable, parfois grave aux deux âges extrêmes de la vie.
• En cas de préexcitation ventriculaire, le pronostic dépend de celui-ci.
• Le traitement curatif par ablation du circuit a transformé le pronostic.
• Le traitement médical reste d’abord indiqué chez les enfants où le pronostic est excellent.
Dr BELAFDAOUI.I
MECANISMES
-Le mécanisme est une réentrée favorisée par une dualité nodale.
-Selon les propriétés éléctrophysiologiques des deux voies de conduction nodales, on peut distinguer 3 formes d’AVNRT :
A. Forme typique (Slow-Fast : 80%) :
-C’est la forme la plus fréquente.
-Elle est responsable de tachycardies paroxystiques
-Descente de l’impulsion auriculaire par la voie lente à période réfractaire courte avec une remontée par une voie rapide à
période réfractaire longue.
-L’individualisation anatomique de ces voies n’a jamais été prouvée réellement, il s’agirait simplement de structures
anisotropiques.
-Les voies ne seraient pas obligatoirement totalement situées dans le nœud de Tawara.
-La participation de l’oreillette au circuit, prouvée par l’ablation réussie de certaines tachycardies à ce niveau, est possible.
-De plus, certaines tachycardies sont probablement plus complexes et pourraient utiliser une troisième voie expliquant
qu’un même patient peut avoir des tachycardies typiques et des tachycardies atypiques.
B. Formes atypiques (Fast-Slow : 10%, Slow-Slow: 10% )
-Elles sont beaucoup plus rare et le plus souvent responsables de tachycardie chroniques (encore appelées incessantes ou
permanentes).
-Descente de l’impulsion auriculaire par une voie à période réfractaire courte qui est soit une voie rapide, soit une voie
lente, et une remontée de l’impulsion par une voie à période réfractaire longue et à conduction toujours lente.
ECG
A. ECG percritique :
-Tachycardie régulière le plus souvent à QRS fins (parfois QRS larges si bloc de branche préexistant ou fonctionnel) à 180
par minute en moyenne (130-280).
-Les manœuvres vagales peuvent aider au diagnostic :
*Ils ne ralentissent jamais la tachycardie.
*Peuvent provoquer une dissociation auriculo-ventriculaire ou arrêter la tachycardie.
1. Tachycardie Slow-Fast :
-Démarrage sur une ESA
-RP’ court inférieur à 70 ms, l’onde P’ peut être donc invisible ou apparaître à la fin de QRS (aspect de BID avec un pseudo
r’ en V1)
-Un bloc de branche fonctionnel n’induit pas un ralentissement du cycle de la TJ.
2. Autres formes :
a) Fast-Slow:
*RP’>P’R sur ECG
*Déclenchement de la TJ par ESV
b) Slow-Slow:
*RP’>P’R sur ECG
B. ECG intercritique :
-ECG normal
-Pas de préexcitation.
-PR relativement court, signe d’une conduction dans une voie rapide.
-Rarement, PR variable révélant une double voie nodale : PR qui est soit court en raison d’une conduction dans la voie
rapide, soit long en raison d’une conduction dans la voie lente.
Dr BELAFDAOUI.I
BILAN
A. Documenter la tachycardie :
1. Holter ECG et épreuve d’effort : sont peu sensibles.
2. Exploration électrophysiologique :
-Elle peut être effectuée par voie transoesophagienne ou par voie endocavitaire.
a) Protocole :
*Mesure des intervalles de conduction de base (intervalles de conduction AH, HV...) par voie endocavitaire.
*Stimulation auriculaire à fréquence croissante jusqu’au point de Wenckeback.
*Stimulation auriculaire programmée utilisant jusqu’à deux extrastimulus délivrés sur au moins deux cycles imposés
(600,400 ms) avec un raccourcissement de l’intervalle de couplage de l’extrastimulus jusqu’à la période réfractaire
effective auriculaire.
*Stimulation ventriculaire fixe à fréquence croissante et étude de la conduction rétrograde et de la séquence de
dépolarisation auriculaire rétrograde par voie endocavitaire.
*Le protocole peut être répété après sensibilisation par l’isoprénaline.
b) Résultats :
Tachycardies Slow-Fast :
-La stimulation auriculaire programmée :
*Peut mettre en évidence une double voie nodale : pour un couplage long, il y a une conduction par une voie rapide à
période réfractaire effective longue.
*En raccourcissant le couplage, l’extrastimulus rencontre la voie rapide en période réfractaire et ne peut
s’engager que dans la voie lente à période réfractaire longue.
*Il y a un saut de conduction antérograde avec allongement brutal du délai AH suivi d’un echo atrial ou d’un démarrage
d’une TJ (Augmentation de l’intervalle AH > 50 ms pour un décrément de l’ES de seulement 10 ms).
*Ce saut de conduction n’est ni spécifique (retrouvé chez 25 % des sujets sans TRIN), ni requis pour l’induction d’une
tachycardie.
*Elle permet donc également de déclencher la tachycardie et les signes ECG de la tachycardie.
c) Indications :
-Exploration endocavitaire si crises récidivantes et documentées ; elle est le plus souvent réalisée en vu de l’ablation de la
tachycardie.
-Exploration transœsophagienne si crises récidivantes non documentées.
-Aucune exploration si crises rares avec ECG normal.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
-Tachycardies orthodromiques
-PJRT
-Tachycardie atriale
-Tachycardie hisienne
-Tachycardie sinusale ou para sinusale
Dr BELAFDAOUI.I
- L’AVNRT indique la réentrée dans la zone du NAV, mais le circuit exact reste insaisissable. Le NAV est une structure
tridimensionnelle avec une grande variabilité du tissu et une pauvre connectivité des gap-jonction due à l'expression
différente des isoformes de connexine, condition qui fournit une explication pour la double conduction et l’arythmie
réentrante nodale. Il y a eu également des preuves histologiques et électrophysiologiques que les extensions droites et
inférieures gauches de l'AVN humain et les entrées atrionodales qu'ils facilitent, peuvent fournir le substrat anatomique
pour le slow pathway. Ainsi, des modèles complets du circuit de tachycardie pour toutes les formes d'AVNRT basés sur le
concept atrionodale ont été proposées.
-L'apparition de l'AVNRT semble se produire de manière bimodale au fil du temps. Dans de nombreux patients, les crises se
manifestent en effet tôt dans la vie, alors que dans une proportion de patients les AVNRT commence plus tard, par ex. dans
le quatrième ou cinquième décennie de vie. La moitié des patients avec des symptômes et des épisodes de tachycardie de
courte durée et peu fréquentes peuvent devenir asymptomatique au cours des 13 prochaines années.
-L'AVNRT peut finir en une FA qui est généralement, mais pas toujours, éliminée après l'ablation par cathéter de l'AVNRT.
-L’ AVNRT familial doit être considéré.
Dr BELAFDAOUI.I
11.2.1.1 Diagnostic
11.2.1.1.1 Électrocardiogramme à 12 dérivations pendant une tachycardie. Typiquement, L'AVNRT est une tachycardie a
QRS fins, c'est-à-dire une durée QRS <120 ms, sauf en cas de conduction aberrante, généralement de type RBBB, ou un
défaut de conduction antérieur (Figure 13). La dissociation AV est exceptionnelle, mais cela peut se produire car ni les
oreillettes ni les les ventricules sont nécessaires pour le circuit de rentrée. Ainsi, la coexistence avec un bloc de conduction
AF ou AV est possible mais rare.
- Un sous decalage ST peut être observée pendant ou après la tachycardie. Dans la forme typique d'AVNRT (également
appelé AVNRT lent et rapide), les ondes P rétrogrades sont constamment liées au QRS et, dans la majorité des cas, sont
indiscernables ou très proches du complexe QRS.
-Ainsi, les ondes P sont soit masquées par le complexe QRS, soit vu comme une petite onde P ’terminale qui n’est pas
présente pendant le rythme sinusal.
-Dans la forme atypique d'AVNRT, les ondes P sont clairement visibles avant les QRS, c'est-à-dire RP> PR, dénotant une
longue PR, et sont négatifs ou peu profond en D II, III, aVF et V6, mais positif en V1.
- Le sous decalage du segment ST liée à la tachycardie, variation de l'intervalle RR, ainsi que des QRS alternans peuvent être
vus. Les critères ECG del’ AVNRT bien que spécifique mais moins sensibles, par opposition à la AT et l’AVRT, sont une
pseudo R déviation en V1 et pseudo S en inférieurs, une encoche en aVL, et pseudo R en aVR. Si la tachycardie est initiée
par des battements ectopiques auriculaires, L'onde P (ectopique) diffère généralement de l’onde P suivante (rétrograde).
11.2.1.1.2 Etude d'électrophysiologie. L’hétérogénéité à la fois des voies de conductions lentes et rapides et ont été bien
décrits et toutes formes d’AVNRT peut résulter d’une activation antérieure, postérieure, moyenne, ou même LA
rétrograde. Ainsi, des manœuvres électrophysiologiques spécifiques peuvent être nécessaires pour le diagnostic
différentiel, en particulier, l’AVNRT atypique, l’AT focal ou l’AVRT en raison d'une voie septale dissimulée. La forme rare de
TA sensible au vérapamil est due à une réentrée dans le tissu auriculaire près de NAV, mais pas au système de conduction
AV nodale.
11.2.1.1.3 Tachycardie réentrante nodale auriculo-ventriculaire typique. Dans la forme slow-fast d'AVNRT, le début de
l'activation auriculaire apparaît avant, au début ou juste après le complexe QRS, ainsi un rapport AH / His-auriculaire (HA)>
1. L'intervalle VA mesuré à partir du début de l'activation ventriculaire sur l'ECG de surface jusqu'à la premiere déflexion de
l'activation auriculaire dans le faisceau de His est ≤60 ms. Bien que l'activation auriculaire rétrograde la plus précoce soit
généralement enregistré à l'électrogramme de son faisceau, des études cartographiques minutieuses ont démontré que les
voies rapides septales postérieures ou même gauches peuvent survenir chez ≤7,6% des patients avec AVNRT typique.
11.2.1.1.4 Tachycardie atypique atrioventriculaire réentrante nodale. Une AVNRT atypique est observé dans 6% de tous les
cas d'AVNRT et chez certains patients, peut coexister avec la forme typique.
-Une AVNRT atypique a été documentée chez les athlètes. Dans la forme slow-fast d’AVNRT, les électrogrammes
auriculaires rétrogrades commence après l'activation ventriculaire avec un rapport AH / HA <1, indiquant que la conduction
rétrograde est plus lente que la conduction antérograde. L'intervalle AH est <185 - 200 ms. L'intervalle VA mesuré à partir
du début de l'activation ventriculaire sur l'ECG de surface à la première deflexion de l'activation auriculaire dans
l'électrogramme du faisceau de His est> 60 ms. La première activation auriculaire rétrograde est généralement signalé à la
base du triangle de Koch, près de l’ostium du sinus coronaire, mais il peut être variable, avec une activation auriculaire
excentrique au niveau du septum inférieur ou même du sinus coronaire distal
-Dans la forme «slow slow», le rapport AH / HA est> 1 et l'intervalle AH> 200 ms, mais l'intervalle VA est> 60 ms, suggérant
que les deux voies lentes sont utilisées pour les deux activations antérogrades et rétrogrades. La première activation
auriculaire rétrograde est généralement au niveau de l'ostium du sinus coronaire, mais des variantes de l'activation
rétrograde l'oreillette gauche ont également été publiées. La distinction entre les formes «fast slow» et «slow slow» n’est
pas pratique, et certains cas d'AVNRT atypiques ne peuvent être classés selon les critères décrits.
Dr BELAFDAOUI.I
-Il est également prouvé que la voie «rapide» pendant l’AVNRT slow-fast n’est pas identique a la composante «rapide» de
l’AVNRT dit fast slow. L'AVNRT peut être classé comme typique ou atypique selon l'intervalle AH, ou - lorsqu'un
enregistrement de l’électrogramme du fx de His n'est pas fiable — selon l'intervalle VA mesuré sur le faisceau His électrode
d'enregistrement - Le tableau 12 présente une classification conventionnelle. D'autres approches ont également été
publiées.
11.2.1.2 Thérapie
11.2.1.2.1 Thérapie aiguë. La plupart des données sur l'efficacité des manœuvres vagales et l’adénosine pour l'arrêt aigu
de la tachycardie sont dérivés de populations mixtes de SVT, comme décrit dans la section 10.1.1 sur le traitement aigu de
la SVT en général, mais il semble qu’ils réussissent moins bien en AVNRT qu'en AVRT.
-La dose de diltiazem oral (120 mg) plus un bêtabloquant (c.-à-d. propranolol 80 mg) peut convertir ≤94% des patients,
mais il existe un risque d’hypotension, bloc AV transitoire ou - rarement - syncope
-La prudence est de mise chez les personnes âgées et chez les patients présentant des troubles du sinus ou AV nodale.
-Une dose unique de flécaïnide par voie orale (3 mg / kg) peut également être efficace, mais à un taux inférieur.
- L'étripamil intranasal est prometteur (voir rubrique 10.1.1) . Rarement, lorsque les manœuvres vagales et l'adénosine ne
peuvent pas arrêté la tachycardie et l’hypotension s'ensuit, la cardioversion CC synchronisée est indiqué (Figure 14).
11.2.1.2.2 Ablation par cathéter. Un essai clinique randomisé récent (ECR) comparant l'ablation par cathéter comme
traitement de première intention par rapport aux antiarythmiques ont démontré des avantages significatifs dans
l’hospitalisation des arythmies. En outre, l'ablation par cathéter pour SVT en général, et AVNRT en particulier, est le
traitement de choix actuel pour les patients symptomatiques car il améliore considérablement la qualité de vie et réduit les
coûts. La modification de la voie lente est efficace dans les AVNRT typiques et atypiques. Habituellement, une approche
anatomique et cartographique est utilisée, avec des lésions d'ablation livré à la partie inférieure du triangle de Koch, soit du
côté septal droit ou gauche. Cette approche offre un taux de succès de 97%, et un taux de récidive de 1,3 - 4% et a été
associé à un risque de bloc AV <1% dans les rapports précédents. L'expérience récente indique que dans les centres, la
procédure peut être effectuée à la fois dans des centres AVNRT typiques et atypiques avec presque aucun risque de bloc
AV, en ciblant les extension nodale et évitant le mi-septum, et le toit du sinus coronaire. Les taux de réussite sont plus
faibles (82%) et le risque de bloc cardiaque plus élevé (14%) chez les patients atteints de (ACHD) . Habituellement, les
récidives sont observées dans les 3 mois suite à une intervention réussie chez des patients symptomatiques avec épisodes
fréquents de tachycardie, mais chez les jeunes, âgés de ≤18 ans, les récidives peuvent être observées jusqu'à 5 ans post-
ablation. IST Inappropriate sinus tachycardia peut se produire, mais est généralement transitoire et non fréquente après une
ablation à voie lente. L'âge avancé n'est pas une contre-indication à l'ablation à voie lente. La préexistence du bloc
cardiaque du premier degré comporte un risque plus élevé de bloc AV tardif et il est préférable d'éviter une ablation
extensive par voie lente dans de telles conditions.
- La cryoablation peut entraîner un risque moindre d'AV bloc, mais est associé à un récidive significativement plus élevée.
Son profil d'innocuité favorable et son succès à long terme plus élevé chez les patients plus jeunes le rendent
particulièrement attractif pour le traitement des enfants. Les AVNRT est une cause de chocs inappropriés chez les patients
porteurs de défibrillateurs automatiques implantables (DAI) et, en cas d'épisodes fréquents, l'ablation par cathéter est
clairement indiqué.
11.2.1.2.3 Thérapie chronique.
- Les Patients présentant des symptômes minimes et des épisodes de tachycardie de courte durée et peu fréquentes
peuvent être suivis sans besoin d'ablation ou de traitement pharmacologique à long terme (Figure 15). Environ la moitié
d'entre eux peuvent devenir asymptomatique au cours des 13 prochaines années. l’administration chronique des
médicaments antiarythmiques diminue la fréquence et la durée de l'AVNRT, mais a un taux de réussite variable dans
l'abolition de la tachycardie, allant de 13 à 82%, et ≤20% des patients peuvent arrêter au vu de l'excellent taux de réussite
et un risque d'ablation par cathéter dans les cas symptomatiques, la valeur du long terme du traitement médicamenteux
antiarythmique semble très limité.
- Tachycardie ectopique jonctionnelle (JET), ou tachycardie jonctionnelle focale, est une arythmie rare qui résulte
d'une anomalie de l’automaticité au niveau de l'AVN ou de son faisceau proximal.
- La tachycardie jonctionnelle focal chez les enfants peut être considérée comme une arythmie congénitale ou,
plus souvent, tôt après une chirurgie à cœur ouvert chez le nourrisson.
- La tachycardie jonctionnelle congénitale entraîne une morbidité et mortalité considérable. La tachycardie
jonctionnelle peut également être observée chez l'adulte ayant un cœur structurellement normal, et a dans le
passé fait un infarctus du myocarde aigu non fibrinolysé. L'ECG habituel de la JET est une tachycardie a QRS fins
avec un court intervalle RP ou dissociation AV. Parfois, la tachycardie peut être irrégulière et ressembler à une AF.
- Le Propranolol (i.v.) avec ou sans procaïnamide, vérapamil, ou procaïnamide, ou flécaïnide, peuvent être utilisés
pour le traitement aigu, mais les données sont rares. L'amiodarone (i.v.) est le médicament de choix pour le JET
postopératoire ainsi que pour la prévention du JET précoce chez les enfants après une chirurgie à cœur ouvert.
Chez les enfants atteints de tachycardie jonctionnelle, l’amiodarone seule ou avec propafénone ou l'ivabradine,
semble efficace. Pour le traitement chronique, propranolol ou, en l'absence d'ischémie ou de cardiopathie
structurelle, flécaïnide et propafénone, peuvent être essayés.
- L’ablation sélective par cathéter au site de la première activation auriculaire rétrograde est possible, mais
entraîne un taux de réussite plus faible et un risque de bloc AV plus élevé par rapport à l'AVNRT (5 à 10%). La
cryoablation est plus sûre.
- Une tachycardie jonctionnelle non paroxystique était fréquemment diagnostiquée dans le passé en tant qu’un
rythme jonctionnel d'apparition et de terminaison graduelles, avec un taux entre 70 - 130 b.p.m., et a été
considéré comme un exemple typique de DAD Delayed after-depolarization induites par la digitaline et d'activité
déclenchée dans le NAV.
- L'intervalle RP pendant la tachycardie est variable. L’ischémie myocardique, hypokaliémie, la maladie
pulmonaire obstructive chronique et la myocardite sont également des conditions associées.
- la Tachycardie nodale AV non réentrante causée par conduction des voies nodales multiples (souvent appelée
pathologie a double incendie ou tachycardie ganglionnaire AV double) est un mécanisme rare de tachycardie
ganglionnaire AV, et a été associé à une dissimulation rétrograde répétitive ou phénomènes de «liaison». Ils sont
exprimés sous la forme de pauses ventriculaires avec une relation AV cohérente après la pause, et peuvent
souvent être diagnostiqués à tort comme AF. Ces tachycardies rares peuvent provoquer la MTC et répondre à une
ablation de la voie lente.
Dr BELAFDAOUI.I
Dr BELAFDAOUI.I
LA PREEXCITATION
-On définit comme préexcitation toute situation anatomique où la transmission de l’influx atrial auxventricules est plus
rapide que si elle passait par la voie nodohisienne normale. Ce sont des anomaliescongénitales, dont les plus fréquentes
sont celles atrioventriculaires, totalement indépendantesde la voie normale, dénommées « faisceau de Kent », en général
responsables du syndrome deWolff-Parkinson-White. Il peut s’agir aussi de circuits plus rares, entre la voie nodohisienne et
l’oreilletteou le ventricule. (Fig. 1)
-La nomenclaturede ces voies accessoires de conduction a été normalisée en1975 par un groupe d’anatomopathologistes
-Ce sont les voies atriohisiennes, court-circuitantle noeud AV, les voies nodoventriculaires, entre le nœud AV et le
myocarde ventriculaire, court-circuitant le faisceau de His-Purkinje, et les voies fasciculoventriculaires entre le tronc de His
etle ventricule.
-Ces courts-circuits sont essentiellement responsables de tachycardies dites jonctionnelles,par réentrée, où l’activation
tourne entre la voie normale et la voie accessoire, et parfois induit une fibrillationatriale. D’autre part, en cas de fibrillation
atriale, lorsque les voies accessoires atrioventriculairesont une période réfractaire très courte, les influx de très haute
fréquence de cette fibrillation que cesvoies conduisent aux ventricules entraînent des rythmes très rapides, à l’origine
d’exceptionnelles mortssubites par fibrillation ventriculaire.
-Ce sont les explorations électrophysiologiques endocavitaire desannées 1970 qui ont permis de mieux comprendre cette
pathologie. Leur seul problème est celui de ladécouverte fortuite d’une préexcitation asymptomatique, dont il faut évaluer
ce risque de mort subite, leplus souvent par une exploration électrophysiologiques.
-Leur traitement dépend de la gêne fonctionnelleet du risque vital. Ce sera l’abstention devant une voie accessoire
asymptomatique avec une conductionatrioventriculaire à période réfractaire longue. En revanche, en cas de période
réfractaire inférieure à 250 ms, ou de tachycardies, c’est l’alternative entre un traitement pharmacologique préventif
permanentet l’ablation de la voie accessoire, principal traitement depuis les années 1990, qui permet une vraieguérison
pour le patient.
Définition :
-Anomalies congénitales responsables de connexions électriques anormales entre les oreillettes et les ventricules qui court-
circuitent les voies de conduction normales nodo-hisiennes.
-Elles entraînent une activation prématurée des ventricules.
Épidémiologie
-Sa prévalence dans la population générale [3, 4] est probablement sous-estimée, de un à trois pour 1000 personnes du fait
de l’existence ou non de tachycardies et du caractère permanent ou intermittent de la préexcitation sur
l’électrocardiogramme (ECG).
-Enfin, certaines voies accessoires ne fonctionnant que dans le sens ventriculoatrial ne sont révélées que si elles permettent
des tachycardies jonctionnelles. Cette prévalence diminue avec l’âge, certaines préexcitations disparaissant spontanément
par involution du circuit.
-Les tachycardies peuvent débuter à tout âge. Leur incidence ne peut être réellement précisée pour les mêmes raisons que
précédemment, et est évaluée à 16 pour 1000 personnes par année de suivi dans une méta-analyse récente [4]. Il s’agit
dans la majorité des cas (78 % de notre série d’ablations) de tachycardies jonctionnelles, réalisant la maladie de Bouveret,
et parfois de fibrillation atriale (18 % de notre série). Cette dernière a une incidence plus importante que dans la population
générale et survient à un âge plus jeune, mais exceptionnellement avant l’âge de 10 ans. Elle peut être liée à la conduction
rétrograde par la voie accessoire et se déclenche souvent lors d’une tachycardie réciproque. Certaines tachycardies
jonctionnelles sont observées dès la naissance et disparaissent pendant la première année, d’autres persistent, d’autres
encore n’apparaissent qu’à l’adolescence. Inversement, certaines préexcitations ne se révèlent que plus tard par une
fibrillation atriale, parfois bien au-delà de la cinquantaine, alors sans rapport avec la préexcitation, cette dernière pouvant
simplement en aggraver les symptômes.
-Enfin, il existe un risque exceptionnel de mort subite tout aussi difficile à estimer, entre 0,02 et 0,1 % par an, ou encore
entre 0 et 4,5 événements pour 1000 personnes par année selon les séries de la littérature [4]. La rareté de l’événement,
mais aussi l’existence de préexcitations asymptomatiques pouvant se révéler uniquement par cette mort subite, explique
cette incertitude. On sait en revanche, à partir de séries rétrospectives de patients [5, 6], confirmées de façon prospective
[7], que la mort subite est liée à un double facteur, une voie accessoire à période réfractaire extrêmement courte,
inférieure à 250 ms, associée à la survenue d’une fibrillation atriale. C’est la transmission aux ventricules de cycles très
courts préexcités qui peut déclencher une fibrillation ventriculaire (Fig. 5). Ainsi, dans l’étude bordelaise de 1994 [6], une
période réfractaire supérieure ou égale à 250 ms au repos a une valeur prédictive négative de mort subite de 100 %, et une
valeur prédictive positive de 63 %[6].
-Les préexcitations ne sont en général pas associées à d’autres cardiopathies, mise à part la maladie d’Ebstein où elle est
constatée dans 30 % des cas. Il en existe des formes familiales, parfois dans le cadre de cardiomyopathies mitochondriales.
Il semble cependant que l’incidence d’un syndrome de Wolff-Parkinson-White soit quatre fois plus grande dans la famille
d’un sujet porteur d’une voie accessoire que dans la population générale [8].
Dr BELAFDAOUI.I
Électrocardiogramme en rythme sinusal
-L’ECG est très caractéristique, associant un espace PR court, <120 ms, et un QRS large, débutant par l’onde lente, l’onde
delta (Fig. 4). Il est parfois variable d’un ECG à l’autre. En fait, selon la différence des vitesses de la conduction dans
chacune des voies, on peut avoir tous les intermédiaires entre une activation totalement prise en charge par la voie
accessoire et un QRS normal.
-La préexcitation peut être tout à fait masquée par exemple par un temps de conduction prolongé entre le noeud sinusal et
le pôle atrial de la voie accessoire, en général gauche, avec un temps de conduction nodale court. Une extrasystole atriale
augmentera le degré de préexcitation, confirmant la dualité de conduction (Fig. 4). On peut parfois voir sur un seul tracé
ECG ces variations, appelées effet concertina par les premiers auteurs. La préexcitation peut aussi n’apparaître qu’un cycle
sur deux, témoignant d’une voie accessoire à périodes réfractaires longues. Il faut écarter une parasystolie ventriculaire,
survenant par moments juste après l’onde P sinusale, mais sur un tracé long on finit par voir qu’elle se décale, montrant
son origine ventriculaire (Fig. 6). Une préexcitation droite peut être due à une fibre de Mahaim (voir infra). Un aspect de
pseudosyndromede Wolff-Parkinson-White peut parfois être constaté dans certaines cardiomyopathies hypertrophiques,
chez des patients dont l’espace PR est à 120 ms, et il faudra le différencier d’une authentique préexcitation qui peut
coexister. Enfin, après
Examens à pratiquer
Holter
Un enregistrement de Holter doit être réalisé pour voir si la préexcitation est permanente ou intermittente.
Échocardiogramme
Un échocardiogramme doit être réalisé, à la recherche d’une cardiopathie, et en particulier d’une anomalie d’Ebstein, avec
parfois la découverte d’un diverticule proche de l’orifice du sinus coronaire.
Électrocardiogramme d’effort
Une épreuve d’effort doit être effectuée pour voir le comportement de la voie accessoire (Fig. 17). Sous l’effet des
catécholamines induites par l’effort, la conduction nodale va se raccourcir, diminuant progressivement la préexcitation qui
en fait n’est que masquée. En revanche, celle-ci peut disparaître brusquement d’un cycle à l’autre, témoignant alors d’une
période réfractaire longue [15, 16]. Par ailleurs, il est exceptionnel de déclencher une tachycardie.
Dr BELAFDAOUI.I
Exploration électrophysiologique
-Une exploration électrophysiologique est indispensable. Elle vérifie d’abord le mécanisme de la préexcitation par une
stimulation extrasystolique. On constate avec un extrastimulus à prématurité croissante l’allongement de l’espace
atriohisien (AH), le potentiel hisien se projetant de plus en plus tard dans le QRS alors que l’espace PR ne change pas. Si
l’espace PR s’allonge sans changement de la forme du QRS (voir infra), c’est une variété de fibre de Mahaim[14].
-On mesure ensuite sa période réfractaire de conduction antérograde, et rétrograde, pour différentes fréquences de
stimulation, les valeurs se raccourcissant avec l’accélération. On mesure ensuite le cycle le plus court conduit en 1/1 par la
voie accessoire (point du Kent).
-On tente enfin de déclencher des tachycardies réciproques par des extrastimuli atriaux, pour en vérifier le mécanisme, la
voie accessoire ou nodale qui peuvent coexister. On finira par déclencher par des extrastimuli ou des rafales de stimulation
atriales uneFA pour mesurer l’intervalle RR le plus court entre deux complexespréexcités. On parle de vulnérabilité atriale
lorsque cette FA induite dure plus de une minute [17]. Ces tests peuvent être refaits sous isoprotérénol[18, 19] pour
simuler l’effet de l’effort ou de l’émotion qui raccourcissent les périodes réfractaires du myocarde, et peuvent faciliter le
déclenchement de tachycardies. La posologie à utiliser n’est pas bien définie, entre 1 et 4 _ par minute, en recherchant
celle qui donne une accélération du rythme sinusal au-dessus de 140 par minute.
-Cependant, la réponse à l’isoprotérénol n’est pas comparable à celle physiologique qui favorise davantage la conduction
nodale [18], probablement par levée du tonus vagal, et aucune étude prospective n’a été faite sur ce sujet [20]. Il est quand
même admis que le raccourcissement de la période réfractaire de la voie accessoire en dessous de 220 ms pourrait être un
facteur de risque.
-Cette exploration peut être faite en ambulatoire par stimulation atriale transoesophagienne avec un stimulateur spécial. -
Elle n’est que partielle. Elle sert essentiellement à vérifier rapidement le risque potentiel de la préexcitation en cas de
fibrillation, et à déclencher des tachycardies. Elle peut être utilisée lors d’une épreuve d’effort.
-L’exploration électrophysiologique complète est invasive, dans une salle de cathétérisme équipée d’une baie de recueil et
d’analyse des signaux électrophysiologiques. On la propose lorsque l’on ne dispose pas de l’appareillage transoesophagien,
devant un seuil de stimulation trop élevé avec cette méthode pour être tolérable, ou pour mieux comprendre le
mécanisme d’une tachycardie. Actuellement, elle est surtout le premier temps d’une ablation, en localisant la voie
accessoire.
Syndrome du PR court :
-Syndrome de LGL : PR < 0,12 sec, QRS fins, tachycardies paroxystiques.
-Un PR court est présent chez 2 % de la population générale :
*Le plus souvent il est en rapport avec une variation du tonus sympathique ou un NAV de petite taille.
*Rarement, il est en rapport avec une voie accessoire atriohisienne.
*Le risque vital de ces voies accessoires est mal connu
Dr BELAFDAOUI.I
11.3.1 VOIES ACCESSOIRES
Deux types de voies accessoires :
A : faisceau auriculoventriculaire.
B : fibre nodoventriculaire.
C : fibre fasciculoventriculaire.
D : fibres atriohisiennes.
Anatomie
-L’activation de l’oreillette droite, lancée par le noeud sinusal, se propage dans les faisceaux myocardiques qui la forment,
sans tissu de conduction particulier, et vers l’oreillette gauche. Lorsque l’onde d’activation atteint la partie basse du septum
interauriculaire, elle rencontre le noeud auriculoventriculaire. Celui-ci a une double fonction : d’une part il impose un délai
entre l’activation atriale et l’activation ventriculaire, d’autre part c’est un filtre avec une période réfractaire qui protège les
ventricules des influx trop rapides provenant des oreillettes, comme lors de la fibrillation auriculaire. Ce noeud se prolonge
par le faisceau de His qui est la seule structure conductrice entre les oreillettes et les ventricules [2].
-En effet, sur le plan électrique, oreillettes et ventricules sont séparés au niveau de leur paroi libre par les anneaux fibreux
qui supportent les valves tricuspides et mitrales, et au niveau du septum interventriculaire par le septum membraneux,
entièrement fibreux, que traverse le faisceau de His. Sa bifurcation en ces deux branches permet l’activation simultanée et
rapide des deux ventricules par le réseau de Purkinje, donnant un QRS étroit, de 80 ms.
-Cette situation d’isolement électrique des cavités ventriculaires apparaît au cours du développement embryonnaire, et les
voies accessoires auriculoventriculaires sont liées à des erreurs de ce développement. Elles sont composées de fibres de
myocarde contractile normal, non spécialisé dans la conduction. Elles peuvent être situées à n’importe quel endroit des
anneaux ou du septum interventriculaire, et les études histologiques montrent qu’elles peuvent être uniques, ramifiées ou
multiples, parfois en rapport avec une discontinuité de l’anneau, passant ailleurs en pont externe ou interne, de longueur
et d’épaisseur variables, parfois longues, constituant quelquefois un simple accolement des myocardes auriculaires et
ventriculaires (Fig. 2).
Dr BELAFDAOUI.I
Physiologie
-Ces voies sont directement reliées au myocarde contractile d’un des deux ventricules, dont la vitesse de conduction, bien
plus lente (0,3 m/s) que les 3,4 m/s du réseau de Purkinje, donne le début lent de l’activation ventriculaire, et
l’élargissement du QRS puisque les ventricules ne sont plus synchrones. Elles n’introduisent pas de délai de conduction
comme le fait le noeud AV, expliquant l’intervalle PR court. Elles n’ont pas non plus de conduction décrémentielle et
répondent à la loi du tout ou rien, conduisant l’influx atrial en 1/1 sans allonger le délai AV jusqu’à sa période réfractaire.
-Celle-ci diffère d’un patient à l’autre. Elle peut être longue, par exemple de plus de 400 ms, ne permettant pas de
conduction 1/1 de tachycardies atriales au-dessus de 150 par minute au repos, ou parfois très courte, inférieures à 200 ms,
permettant la transmission des ondes de fibrillation auriculaires aux ventricules à plus de 300 par minute, entraînant
parfois des fibrillations ventriculaires.
-Enfin, ces périodes réfractaires se raccourcissent sous l’effet des catécholamines de l’effort ou de l’émotion, comme toutes
les fibres myocardiques. Certaines voies accessoires peuvent en outre ne conduire que dans un sens, antérograde ou
rétrograde, en fonction de la géométrie de leur connexion avec le myocarde.
-En rythme sinusal, l’activation ventriculaire est donc un complexe de fusion entre deux activations (Fig. 3), celle passant par
la voie accessoire arrivant en premier sur un ventricule, l’activation nodohisienne arrivant plus ou moins tard sur le reste
des ventricules.
-La présence de deux voies de conduction AV permet le déclenchement de tachycardies jonctionnelles, par réentrée entre
elles. Les tachycardies réciproques orthodromiques surviennent souvent sur une extrasystole atriale, qui trouve la voie
accessoire en période réfractaire (Fig. 4). L’activation ventriculaire se fait alors totalement par le faisceau de His, et
l’allongement du temps de conduction par le noeud AV avec la prématurité de l’extrasystole permet, à l’activation,
lorsqu’elle remonte au niveau de l’anneau valvulaire, de trouver le pôle ventriculaire de la voie accessoire sorti de sa
période réfractaire, puis une oreillette à nouveau excitable, permettant le bouclage de l’activation qui s’entretient. Ce type
de tachycardie est impossible lorsque la voie accessoire ne conduit que dans le sens antérograde. En revanche, lorsqu’elle
ne conduit que dans le sens rétrograde, c’est un des mécanismes des tachycardies jonctionnelles à QRS fins sans
préexcitation en rythme sinusal, qu’il faudra distinguer des tachycardies nodales.
-Le circuit inverse, tachycardie réciproque antidromique, avec des QRS préexcités, est plus rare (voir infra).
Dr BELAFDAOUI.I
Localisation de la voie accessoire :
-L’ECG peut orienter vers la localisation, mais la localisation précise est effectuée par l’exploration électrophysiologique.
-Elle est le plus souvent latérale gauche, postéroseptale, latérale droite, antéroseptale ou médioseptale…
-Pendant longtemps cet ECG était classé en deux types, en fonction de l’orientation du QRS préexcité en V1, le type A, où le
QRS est positif avec un aspect de retard droit, et le type B, concernant tous les autres. Cette description n’a commencé à
avoir de l’intérêt que lorsqu’on a voulu localiser plus précisément la voie accessoire pour la supprimer. On peut définir,
selon les auteurs, au moins sept zones (Fig. 7) :
ANTEROSEPTALE DROITE, proche des gros vaisseaux, jusqu’au faisceau de His,
LATERALE DROITEdu bord libre de l’anneau tricuspidien,
PARASEPTALE postérieure droite,
MIDSEPTALE, entre sinus coronaire et His,
PARASEPTALE POSTERIEURE GAUCHE, en regard du début du sinus coronaire,
LATERALE GAUCHE du bord libre de l’anneau mitral,
Et l’exceptionnelle ANTEROSEPTALE GAUCHE,dans la zone de la valve aortique.
Figure 17 Localisation des voies accessoires en présence d'une pré-excitation maximale (spontanée ou évoquée)
400 Emplacements des voies accessoiressont en verts à droite et en rouges à gauche.
Les voies accessoires postéro-latérales gauches peuvent avoir 0, 1 ou 2 dérivation(s)inferieure(s) positive(s), alors que
Les voies accessoires nodo-hisiennes peuvent avoir 1, 2 ou 3 dérivation(s)inferieure(s) positive(s).
Les voies accessoires du côté droit sont encadrés en orange ou en jaune lorsqueV3 est respectivement négatif ou positif.
Les voies accessoires postérieures gauche sont encadrées en bleu lorsque le rapport V1 / I est <1 ou en violet lorsque le rapport V1 / I est ≥1.
AP = voie accessoire; DCS = sinus coronaire profond; LL = latéral gauche; LPL = postéro-latéral gauche; LPS = paraseptal gauche; NH = nodo-hisien; RA=
droiteantérieur; RL = latéral droit; RP = postérieur droit; RPS = paraseptal droit.
-Ces dénominations ne sont pas « anatomiquement » justes puisque ce qui est appelé antérieur est en fait supérieur, et ce
qui est postérieur est en fait inférieur [11], mais les habitudes sont difficiles à changer. Les plus fréquentes sont les voies
Dr BELAFDAOUI.I
gauches. On a proposé plusieurs algorithmes de localisation basés sur les orientations de l’onde delta et sur celles du QRS,
en les comparantaux données provenant de l’expérience des ablations. Leur spécificité et leur sensibilité sont proches de
90 %[12] mais dépendent de la localisation de la voie accessoire, du nombre de zones définies, du degré de préexcitation,
de l’existence d’une cardiopathie associée et de la coexistence de plusieurs voies. D’autre part, il existe des voies obliques,
entre l’oreillette droite et la partie attenante du ventricule gauche. Enfin, les anneaux forment une continuité, et les zones
prédéfinies se chevauchent. Ces algorithmes ont surtout l’inconvénient de ne pas être faciles à mémoriser, à la différence
du diagnostic d’un bloc de branche sur l’ECG ou de la localisation d’un infarctus. En fait, la recherche d’une localisation
précise est faite pendant une intervention d’ablation, et l’identification préalable par l’ECG ne sert qu’à avoir une idée de la
voie d’abord, droite ou gauche, du taux de succès espéré et du risque de complication, en particulier de bloc AV pour les
voies septales, ou de tamponnade pour l’abord transeptal gauche. Nous proposons de garder la méthode habituelle
déductive de l’ECG, largement suffisante, comme pour les troubles de conduction.
-Lorsque le coeur est faiblement préexcité, les QRS sont pratiquement de durée normale, l’onde delta est peu visible, et la
voie accessoire est plus difficile à localiser, sauf pour celles qui ont une onde delta négative en D1 et/ou VL, comparable à
une onde Q d’infarctus latéral haut, correspondant à une préexcitation latérale gauche (Fig. 8). En revanche, dès que la
préexcitation est nette, avec une onde delta qui fait 40 ms, la largeur du QRS permet de raisonner comme pour un bloc de
branche, la seule différence consistant à analyser V1 et aussi V2 pour latéraliser la voie accessoire, c’est-à-dire identifier la
zone de transition, sans nécessité de se préoccuper de l’onde delta qui est moins spécifique.
-Un QRS positif ou diphasique en V1, donnant un aspect de retard droit, correspond toujours à une préexcitation gauche.
- Un QRS négatif en V1 et V2, donnant un aspect de retard gauche, correspond à une préexcitation droite. Enfin, si le QRS
est négatif en V1 et positif en V2, la préexcitation est septale postérieure (Fig. 9).
- C’est ensuite l’orientation du QRS dans le plan frontal (Fig. 10) qui détermine la situation au niveau des anneaux, mais
avec une spécificité moindre, dépendant de la position du coeur dans le thorax. Une orientation descendante, au-delà de
60◦, positive en D1, D2, D3, suggère une origine à la partie haute des anneaux, au pied des gros vaisseaux, souvent proche
du His, dite paraseptaleantérieure. Une orientation ascendante, au-delà de –30◦, positiveen D1, négative en D2 et D3,
correspond à une préexcitation dela partie basse des anneaux, septale postérieure, ou à proximité.
- Une orientation horizontale suggère une localisation à la partie moyenne des anneaux. Cependant, lorsque la
préexcitation est droite (QRS négatif en V1 et V2), un axe horizontal, entre –30 et +30◦ ne suffit pas à différencier une
localisation du bord libre de l’anneau droit d’une préexcitation septale moyenne, dite midseptale, entre le faisceau de His
et l’orifice du sinus coronaire.
Dr BELAFDAOUI.I
ESC :
- Les AP sont des brins simples ou multiples de cellules myocardiques qui contournent le système de conduction
physiologique, et connecte directement l'oreillette au myocarde ventriculaire. Ces connexions AV sont dues à un
développement embryonnaire incomplet des anneaux AV, sansséparation complète des oreillettes et des ventricules.
-Bien qu'il y aitdifférents types de AP, les plus courants sont ceux qui connectentl'oreillette et le ventricule le long de
l'anneau mitral ou tricuspide.
-Environ 60% sont situés le long de la valve mitrale et sontappelés AP à paroi libre gauche, insertion de 25% le long de la
face septalede l'anneau mitral ou tricuspide, et 15% d'insertion le long de la paroi libre droite
-Parce que le muscle ventriculaire manque à proximitéde la valvule antérieure de la valve mitrale, les AP du côté gauche
sontgénéralement limité à la région de l'anneau mitral à l'attachedu dépliant mural (postérieur).
- Les AP situés dans la zonesuperieure – paraseptalà proximité immédiate du pack His-NAV peut se produire également
-Les AP présentent des caractéristiques électrophysiologiques caractéristiques qui diffèrentdes propriétés de conduction
nodale AV. Ils présentent généralement une conduction rapide(à l'exception des voies atypiques - voir section
11.3.9),dépendant d'un courant sodique similaire à celui des cellules myocardiques.
-De plus, bien que la majorité des AP procèdent à la fois une conduction antero et rétrograde, certains propagent des
impulsions dans une seule direction. Ceuxqui conduisent uniquement dans le sens antérograde sont rares (≤10%),tandis
que ceux qui conduisent dans le sens rétrograde seulement sontplus fréquents (≤50%). Lorsque l'AP conduit dans le sens
antérograde, la pré-excitation ventriculaire est généralement évidente au repos pendant le rythme sinusal et la AP est
appelé «manifeste». À l'inverse, les AP sont appelés«cachées» s’ils conduisent exclusivement de manière rétrograde.
- L’AP cachéspeut avoir des propriétés décrémentielles. Le terme «AP latent» désigneuneAP qui n'est pas ou est à peine
visible en raison de l'emplacement ou d'une conduction plus rapidevia l'AVN.
-Des AP multiples sont présents chez ≤12% des patients avec pré-excitation et chez ≤50% chez les patients présentant une
anomalie d'Ebstein.L'AVRT est la tachycardie la plus courante associée aux AP. Deuxmécanismes de réentrée sont possibles
en fonction de la conduction antérograde ourétrograde sur l'AVN HPS, et sont classés commeAVRT orthodromique et
antidromique.
Dr BELAFDAOUI.I
11.3.2 SYNDROME DE WOLFF PARKINSON WHITE
- Le syndrome de WPW fait référence à la présence d'une AP manifeste (manifeste),résultant ainsi dans la soi-disant pré-
excitation, en combinaison avec une tachyarythmie généralement récurrente.
-En rythme sinusal, les caractéristiques suivantes sont présentesdans l'ECG de repos:
un intervalle PR court (<_120 ms);
une branche ascendante difficile (oudescente) du complexe QRS («onde delta»);
un Complexe QRS large (> 120 ms).
- Dans la plupart des cas, les points d'accès donnant lieu au WPWpattern sont observés dans les cœurs structurellement
normaux. Des formes familiales raresde pré-excitation associées à l'hypertrophie VG et à la maladie de système [mutations
de la protéine kinase adénosinesous-unité gamma 2 non catalytique activée au monophosphate (PRKAG2), maladie de
Danon et Fabry et autres] ont égalementdécrit.
-Plusieurs algorithmes ECG de surface ont été développés qui peuvent localiser les APen présence de préexcitation
manifeste(Figures 16 et 17).
-La pré-excitation peut être intermittent a l'ECG et peut même disparaître définitivement (≤35% des cas) au fil du temps.
-De plus, divers degrés de pré-excitationsont possibles en fonction de l'emplacement de l’APet des propriétés de
conduction AVN.
A. Introduction :
-C’est la préexcitation ventriculaire la plus fréquente.
-L’association PR court, onde delta, tachycardies paroxystiques symptomatiques chez des patients indemnes de
cardiopathies définit le syndrome de WPW.
-Le WPW est la 2ème cause de TSV paroxystique.
-Prévalence du WPW : 0,15-0,30 % de la population générale.
-Prédominance masculine.
B. Caractéristiques électrophysiologiques :
-Il s’agit de bandes musculaires le plus souvent sous-endocardiques, parfois sous-epicardiques.
-Unique en général, parfois multiples (10%)
-Localisation : latérale gauche 50 %, droite 15%, Septale 30%
-La conduction obéit à la loi du tout ou rien ; il n y’a pas de conduction decrementielle.
-La période réfractaire est variable : lorsqu’elle est courte, une FA, plus fréquente en cas de préexcitation, peut être
conduite très rapidement aux ventricules, pouvant ainsi entraîner une FV et une mort subite.
-Le faisceau de Kent peut conduire de façon antérograde (oreillettes vers ventricules) ou rétrograde (ventricules vers
oreillettes).
-Parfois conduction rétrograde unidirectionnelle : Kent caché.
-Lorsque le faisceau de Kent est loin des voies de conduction normale, l’ECG au repos est normal : Kent masqué.
C. Clinique :
-Asymptomatique
-Palpitations à début et fin brusques.
-Syncope et lipothymie.
-Mort subite.
D. ECG :
1. En dehors des crises de tachycardies :
a) Diagnostic :
-PR court < 0,12 sec chez l’adulte.
-QRS larges avec onde delta
-Troubles de la repolarisation secondaire souvent associés.
-L’ECG peut être normal (les tachycardies par réentrée à travers un faisceau accessoire représentent 25 % des tachycardies
jonctionelles à ECG intercritique normal).
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-Kent masqué :
*L’importance de la préexcitation ventriculaire dépend de la qualité de la conduction nodohisienne et de la distance qui
sépare la voie accessoire des voies de conduction normales (NS et NAV).
*Plus la voie accessoire est située à distance des voies normales, moins la préexcitation est visible.
*Les ventricules sont alors principalement activés par les voies normales malgré l’existence d’une conduction
antérograde sur le Kent.
*A l’extrême, l’ECG est normal : c’est ce qu’on appelle un Kent masqué.
*Se voit surtout en cas de Kent latéral gauche.
*Des tachycardies paroxystiques orthodromiques et antidromiques sont possibles.
-Kent caché :
*Conduction rétrograde unidirectionnelle
*Pas de préexcitation ventriculaire car pas de conduction antérograde par le Kent.
*Des tachycardies paroxystiques orthodromiques sont possibles
*Pas de troubles du rythme graves.
2. Evaluation du risque :
b) Bilan invasif :
EEP transoesophagienne :
-Peut être proposée de principe aux patients ayant un WPW même asymptomatiques.
-La stimulation auriculaire permet :
*De calculer la PR antérograde de la voie accessoire
*De déclencher parfois la tachycardie ou une FA, un intervalle RR préexcité< 250 ms en cas de FA provoquée est le
principal facteur de risque de mort subite.
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EEP endocavitaire :
-Indications :
*Elle est réalisée chez les patients symptomatiques et les patients asymptomatiques avec un métier a risque (pilote,
sportif de compétition…) en vue d’une ablation par RF.
-But :
*Confirmer la présence d’une voie accessoire qui peut être cachée ou masquée sur l’ECG de surface, les arguments en
faveur d’une voie accessoire sont :
.Mise en évidence d’une conduction antérograde avec une conduction non décrémentielle : pas d’allongement
du délai A-delta lors de la stimulation atriale à fréquence croissante ou après un extrastimuli.
.Mise en évidence d’une conduction rétrograde non décrémentielle par stimulation ventriculaire à fréquence croissante
ou après un extrastimuli.
.Le déclenchement de la tachycardie jonctionelle.
*Évaluer la dangerosité de la voie accessoire en calculant sa PR.
*Localiser avec précision la voie accessoire.
*Évaluer la vulnérabilité auriculaire : le déclenchement d’une FA permet d’évaluer la dangerosité du Kent en mesurant le
RR pré-excité le plus court.
*Réaliser un geste curatif selon les résultats : Ablation.
“ Point fort
•Le syndrome de Wolff-Parkinson-White est une anomalie congénitale due à la persistance d’une voie de conduction supplémentaire des influx
électriques entre les oreillettes et les ventricules. Les ventricules sont ainsi préexcités par l’activation de cette voie accessoire.
•Les conséquences de ce syndrome sont purement électriques, d’une part sur l’ECG en rythme sinusal, d’autre part en permettant deux types de
tachycardies qui touchent un tiers des patients, mais qui peuvent débuter à tout âge.
•La conduction antérograde par la voie accessoire modifie l’électrocardiogramme, en élargissant les QRS puisqu’un ventricule estactivé avant l’autre.
Comme l’activation auriculaire arrive directement sur du myocarde contractile non spécialisé dans la conduction, l’espace PR est court, et la première
partie du QRS débute par une onde lente appelée l’onde delta. Enfin, certaines de ces voies n’ont qu’une conduction rétrograde, ne modifiant pas l’ECG,
mais permettant quand même l’apparition de tachycardies par réentrée.
•Les tachycardies par réentrée sont les plus fréquentes, bénignes mais gênantes. L’influx descend des oreillettes aux ventricules par la voie nodohisienne
normale et remonte aux oreillettes par la voie accessoire (tachycardies réciproques orthodromiques), et exceptionnellement en sens inverse (tachycardies
antidromiques).
•Les fibrillations atriales sont plus rares, dangereuses seulement lorsqu’une voie accessoire à période réfractaire courte permet la transmission d’un
rythme très rapide aux ventricules, dégénérant parfois en fibrillation ventriculaire.
•Le risque de mort subite est la seule question importante de ce syndrome, toujours associé à la fibrillation atriale et à la brièveté de la période réfractaire.
Très rare, moins de un pour 1000, le risque est difficile à apprécier. Il est nul lorsque l’intervalle le plus court préexcité en fibrillation atriale au repos est
supérieur à 250 ms. En revanche, lorsque cet intervalle est inférieur à 250 ms, le risque de mort subite, s’il n’est plus nul, reste très faible.
•La première conduite devant des tachycardies ressenties est de les documenter, et si elles sont gênantes ou dangereuses de proposer un traitement, soit
préventif médicamenteux, soit curatif par l’ablation de la voie accessoire.
•La deuxième conduite est d’évaluer l’exceptionnel risque de mort subite, important à vérifier chez un sujet qui ne sera pas traité. La seule méthode
spécifique est l’exploration électrophysiologique, soit ambulatoire par stimulation atriale transoesophagienne, soit endocavitaire. On déclenche une FA,
dont on va mesurer l’intervalle RR préexcité le plus court. Une valeur de 250 ms a une valeur prédictive négative de 100 %.
•Le traitement urgent de tachycardies gênantes comprend : arrêt des TR par manoeuvres vagales ou injection de médicament bloquant le noeud AV,
vérapamil, diltiazem, bêtabloqueur, ATP ; arrêt des FA par amiodarone ou flécaïnide I, voire choc électrique.
•Le traitement ultérieur préventif par médicaments comprend :sotalol, pour les tachycardies jonctionnelles, flécaïnide ou amiodaronepour la FA, en cas
de refus ou en attendant l’ablation par cathéter.
•Le traitement définitif par l’ablation de la ou des voies accessoires obtient pratiquement 100 % de réussite, sauf pour certaines voies septales qui ont un
risque exceptionnel de bloc AV dans ces localisations. Le risque embolique des ablations des voies gauches est prévenu par l’anticoagulation, avec
comme conséquence un risque hémorragique transitoire.
•Les autres préexcitations sont bien plus rares, atriohisiennes, fibres de Mahaim, et n’entraînent que des tachycardies jonctionnelles.
11.3.10 THERAPIE
Dr BELAFDAOUI.I
une méta-analyse des publications entre 1990 et 2007 regroupant 2267 patients [22]. C’est une vraie guérison des tachycardies jonctionnelles et des fibrillations
auriculaires déclenchées par la conduction rétrograde.
on retrouve dans notre série de plus de 1000 patients une thrombose coronaire aiguë lors du déplacement brusque de la sonde d’ablation pendant un tir proche de
l’orifice aortique. Le registre espagnol de 2011 rapporte un cas sur 1813 ablations par une rupture aortique à 48 heures dans un syndrome d’Ehlers-Danlos à
grande fragilité tissulaire [23].
La méthode est bien systématisée. On localise la voie accessoire au niveau des anneaux valvulaires en analysant le signal électrique enregistré [24]. On recherche un
signal atrioventriculaire dont le signal unipolaire ventriculaire est exclusivement négatif, avec une continuité entre le signal atrial et ventriculaire bipolaire ( Fig.
19), et parfois entre les deux une déflexion brève interprétée comme le potentiel de la voie accessoire. On recherche également à obtenir en conduction rétrograde
par stimulation ventriculaire, ou en tachycardie réciproque, le délai VA le plus court, localisant alors le pôle atrial de la voie accessoire, seule méthode pour celles
qui n’ont qu’une conduction en ce sens.
Les voies gauches sont recherchées sous la valve mitrale, par abord rétrograde transaortique, ou par voie transeptale sur l’anneau mitral. Il existe
d’exceptionnelles voies parahisiennes gauches, qu’il faut savoir chercher au niveau des valves aortiques devant une préexcitation septale haute d’apparence droite
sur l’ECG, sans critères endocavitaires concluants à droite. Certaines sont épicardiques, abordées dans le sinus coronaire, ou dans l’une de ses veines affluentes
septales, parfois au niveau d’un diverticule idiopathique de ce sinus.
Les voies droites sont recherchées autour de la tricuspide, dans sa portion libre, où le contact n’est pas toujours facile, ou au niveau des zones septales où elles
peuvent être proches des tissus de conduction dans les zones parahisiennes et midseptales.
C’est dans ces zones qu’existe un risque de bloc atrioventriculaire définitif avec la radiofréquence, ce qui n’est pas le cas avec la cryoablation, plus lente à agir.
Enfin, onpeut rencontrer à droite d’exceptionnelles voies entre l’auricule droit et la zone du ventricule droit sur laquelle il repose.
-La plupart des patients présentant un schéma WPW asymptomatique iront tout au long de la vie sans aucun événement
clinique lié à leur pré-excitation. Environ un patient sur cinq développera une arythmie liée à leur PA au cours du suivi.
-L'arythmie la plus courante chez les patients atteints du syndrome WPW est l’AVRT (80%), suivi d'une incidence de 20 à
30% de FA. La mort cardiaque subite secondaire à une FA pré-excitée qui se dirige rapidement vers le ventricule sur l'AP,
entraînant une fibrillation ventriculaire, est la manifestation la plus redouté du syndrome WPW. Le risque d'arrêt cardiaque
/ fibrillation ventriculaire a été estimée à 2,4 pour 1000 années-personnes (Intervalle de confiance à 95% 1,3 3,9), mais
aucun décès n'a été rapporté dans un registre de 2169 patients sur un suivi de 8 ans Cependant, dans un registre danois de
310 personnes avec pré-excitation (tranche d'âge 8 à 85 ans), le risque de FA et HF, entraînés par un AP antéroseptal droit,
et chez les patients âgés > 65 ans, il y avait également statistiquement un risque de mort plus élevé.
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-Les caractéristiques cliniques et électrophysiologiques associées à un risque accru de mort subite cardiaque, l’inductibilité
de la tachycardie AV-réciproque pendant l’EPS, les voies accessoires multiples, et la démonstration de la capacité de l'AP à
permettre une conduction rapide vers les ventricules.
-Ces variables incluent Intervalle RR préexcité le plus court pendant la FA (SPERRI) de ≤250 ms au départ ou une courte
période réfractaire effective antérograde (ERP) de l'AP (≤250 ms) .
-Avec les tests non invasifs, l’identification d'une normalisation brusque et complète de l'intervalle PR avec perte d'onde
delta pendant les tests d'effort, ou après, l'administration de propafénone la procaïnamide ou de dispopyramide été
considéré comme un marqueur de faible risque.
- La sensibilité aux catécholamines est un facteur limitant majeur de tous les tests, invasifs et non invasifs, y compris les
tests d'effort.
- La perte Intermittente de pré-excitation sur un ECG de repos ou une surveillance ambulatoire a également été associé aux
voies accessoires avec des ERP plus longs, et accepté comme un outil crédible de stratification des risques.
-Un bon nombre d'études récentes, qui ont inclus à la fois les patients symptomatiques et asymptomatiques, ont indiqué
que plus d'un cinquième des patients avec pré-excitation intermittente ont des ERP AP <250 ms. Ainsi, la pré-excitation
intermittente est maintenant reconnue comme un marqueur imparfait d'un AP à faible risque
-Au cours des 30 dernières années, une masse considérable de littérature a a été publié qui a porté sur le sujet important
de l’évaluation et la prise en charge des patients présentant une pré-excitation asymptomatique.
-Ces publications comprennent celles qui décrivent les caractéristiques électrophysiologiques des patients avec pré-
excitation et ayant subi un arrêt cardiaque, et une série de patients avec pré-excitation qui sont soit symptomatiques
ou asymptomatiques, et sont suivis pendant des périodes variables
-Parmi ces études, il y a été un ECR prospectif sur l'ablation par cathéter (37 patients) vs. suivi clinique sans traitement (35
patients) des patients avec pré-excitation asymptomatique. L'ablation par cathéter a réduit la fréquence des événements
arythmiques (7 vs 77%, p <0,001) sur 5 ans. Un patient du groupe témoin a eu un épisode de fibrillation ventriculaire.
-La figure 22 résume les recommandations pour le dépistage et la prise en charge des patients avec pré-excitation
asymptomatique.
-Un dépistage invasif avec EPS doit être effectué chez les patients avec pré-excitation asymptomatique qui ont soit des
professions à haut risque ou des athlètes de compétition (Figure 22).
- Les variables sur l'EPS qui identifient les patients avec un PA à haut risque incluent un SPERRI ≤250 ms, AP ERP ≤250 ms,
plusieurs voies accessoires et une tachycardie inductible médiée par l’AP dans l'état de base ou pendant la perfusion
d'isoprotérénol, qui devraient toujours être essayées. Les options de dépistage des patients qui ne font pas partie de ces
groupes, incluez l'utilisation du BPA comme moyen de stratification des risques ou l'utilisation de dépistage non invasif avec
des tests d'effort, tests et surveillance ambulatoire comme outils de stratification des risques.
-Si un patient subit un dépistage avec un EPS et qu'il a une PA présentant des caractéristiques «à haut risque», une ablation
par cathéter doit être réalisée.
-L'ablation par cathéter d'un AP, lorsqu'elle est effectuée par un opérateur, est associé à un taux de polymérisation élevé (>
95%) et risque (<0,5%) de complications majeures (voir également la rubrique 11.1.2.3) .
-Cependant, il convient de noter que même les études invasives ne confèrent pas une certitude absolue quant à
l'évaluation des risques. Dans une étude rétrospective récente chez 912 patients jeunes (âgés de <_21 ans) avec le
syndrome WPW, 96 événements potentiellement mortels, dont 49% avaient rapidement réalisé une FA pré-excitée. Chez
les patients avec événements soumis à une stratification du risque de BPA, 22 sur 60 (37%) présentent des caractéristiques
à haut risque déterminées par le BPA et 15 sur 60 (25%) n'avait ni les caractéristiques de la voie, ni l'AVRT inductible. Il
existe également des preuves appuyant la notion de dysfonctionnement du VG liée à l'asynchronie électrique chez les
patients, en particulier les enfants, avec pré-excitation asymptomatique. Il semble raisonnable de recommander une EPS et
envisager l'ablation si un lien entre la pré-excitation et un dysfonctionnement du VG peut se produire. L’ablation par
cathéter d’un PA asymptomatique à «faible risque» apparaît également raisonnable dans des centres expérimentés selon le
choix éclairé du patient. Cependant, lorsqu'une décision est prise pour effectuer l’ablation par cathéter, il est important de
reconnaître que l'ablation des PA de la région antéroseptale ou médio-septale (MS) sont associés à un petit risque de bloc
AV. Le risque de bloc cardiaque associé à l'ablation des AP antéroseptaux ou MS peuvent empêcher l'ablation d'un
antéroseptal ou MS AP chez un patient asymptomatique.
-Ainsi, l'approche pour les patients avec pré-excitation asymptomatique qui ne présente pas de caractéristiques à haut
risque au BPA dépend de la l'expérience et l'expertise de l'électrophysiologiste effectuant la procédure, ainsi que les
préférences et les valeurs du patient. Dans le Registre CASPED portant sur 182 enfants et adolescents avec pré-excitation,
l'ablation par cathéter a obtenu un taux de réussite de 91% sans complications significatives.
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