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INJECTION THERMOPLASTIQUE
Albin JOSSE
11 février 2022
Résumé
Le procédé de mise en forme de matières thermoplastiques est une technique de fabrication de pièces en grande série. En
effet, ce procédé permet une cadence de fabrication élevée (le temps pour produire une pièce est de l’ordre de la minute), et
ainsi permet un coût de production par pièce faible. Ce processus est donc très utilisé dans l’industrie.
Pour comprendre et gérer ce procédé des notions de thermique sont indispensables. C’est pourquoi, il est essentiel
d’acquérir en tant qu’ingénieur thermicien, la démarche d’analyse de ce procédé thermique.
1 Principe de fonctionnement
Une machine à injection plastique peut être décomposée en
deux parties : une partie injection où le matériau est traité ;
une seconde partie est consacrée à l’injection. Nous allons
donc dans un premier temps étudier l’unité de traitement de
matière, et dans un second temps l’unité où le thermoplas-
tique est injectés.
1
est connu pour être peu chère du fait de la cadence de pro-
duction très élevée. Cependant, cette cadence possède une li-
mite qui est physique, car si nous ne possédons pas un temps
de refroidissement assez long alors la pièce aura des imper-
fections ce qui engendrera des pièces moins solides. Ce pa-
ramètre est réglé visuellement par l’opérateur. Cette presse
instrumentée nous permet de décrire le cycle précisément et
ainsi de déterminer efficacement le temps de refroidissement
indispensable pour le type de matière injectée.
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la pièce injectée d’un thermocouple. On obtient la valeur de est simulé sur Comsol à partir des valeurs de flux thermiques.
la température en utilisant les capteurs de flux présents dans Tous ces résultats sont tracés sur la figure 6.
le moule, les flux couplés à une simulation 1D sur Comsol cal-
cule la température de surface du thermoplastique en fonction 10−2 350
du temps. Ces résultats sont présentés sur la figure 5. RTC Pression
300
350
Pression Température
250
300 58
200
54
100
150
52 50
100
10−4 0
50 50 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0 17.5 20.0
Temps (s)
0
0 5 10 15 20 25 30 35 Figure 6 – Pression & RTC
Temps (en s)
La réduction de la pression augmente la valeur de cette
Figure 5 – Courbe pression et température pièce résistance thermique dans un premier temps, puis lorsque la
pression redescend à un bar seul le retrait de la pièce induit
Ces courbes nous permettent de relever plusieurs informa- cette résistance thermique jusqu’à une valeur de RTC qui
tions sur le déroulement du procédé d’injection. Comme nous indique que le contact est rompu ( 102 ) entre l’outillage et
l’avons vu précédemment trois phases sont importantes et re- le thermoplastique. Il est donc théoriquement pas possible de
marquables sur ce graphique. La première phase est l’injection refroidir plus la pièce à l’aide des canaux de refroidissement, il
qui s’arrête après une pression de 300 bar et dure environ 2,5 est donc nécessaire d’évacuer la pièce lorsque la RTC devient
s , la seconde étape est le refroidissement de la pièce que l’on trop grande.
perçoit sur le saut de température après 30 s, puis la dernière
phase qui consiste à éjecter la pièce injectée.
4 TP Jule Vernes Factory Academy
3.3 Résistance thermique de contact En plus de ce TP nous avons eu la possibilité d’effectuer
Une résistance thermique de contact (RTC) peut forte- un second TP sur une seconde presse à injecter plus récente.
ment impacter les échanges thermiques ainsi que le temps La presse possède quelques options supplémentaires telles
de refroidissement nécessaire à la pièce. Une résistance ther- que le système hydraulique, qui permet le fonctionnement de
mique de contact apparaı̂t car le thermoplastique se rétracte certains actionneurs, ce système à été complètement changé
au cours de son refroidissement ce qui a pour effet de décoller par des actionneurs électriques. Ceci permet des économies
légèrement la pièce du moule et de créer une lame d’air entre d’énergie sur le fonctionnement de la presse car un système
la pièce et le moule ce qui induit une RTC. La RTC peut se hydraulique demande à toujours être en marche pour créer
définir à l’aide de l’équation suivante : une pression, ce qui demande beaucoup d’énergie. Aussi cette
machine est plus autonome quant à l’approvisionnement des
Tsp ptq Tso ptq
ϕptq
granules thermoplastiques. Tout un système de chauffe et
RT C ptq
(2)
d’aspirateur est présent pour permettre à la machine de ne
pas être en manque de matière à injecter. Aussi, un bras au-
Avec,
tomatisé est présent afin de retirer les pièces directement au
RT C, la résistance de contact
niveau du moule puis de les ranger dans des caisses.
ϕ, le flux thermique à l’interface outillage/pièce
La plus grande différence que nous pouvons noter par rap-
Tsp , la température de surface de la pièce
port à la précédente presse à injecter réside dans le moule
Tso , la température de surface de l’outillage
utilisé. En effet, ce moule contient deux cavités (voir figure
Le flux thermique est mesuré par un fluxmètre affleurant
7), la première cavité injecte le moyeu d’une roue de trotti-
à la pièce, puis la température de surface de l’outillage est
nette, puis la seconde effectue une sur-injection d’un autre
mesurée par un thermocouple instrumenté dans l’outillage.
thermoplastique sur le moyeu précédemment injecté.
Seule reste l’information de la température de surface de la
Ce système pose d’autres problèmes thermiques car les
pièce est inconnue. Pour ce faire l’évolution de la température
3
Figure 9 – Injection pneu
5 Conclusion
Les analyses thermiques nous permettent d’optimiser les
procédés d’injection thermoplastiques. En effet, les cycles
thermiques limitent les cadences de production. Il est même
important de respecter les critères thermiques pour concevoir
Figure 7 – Moule presse à injecter JVMA de bonnes pièces injectées.
Aussi, l’automatisation des presses a injecté d’aujourd’hui
nous permettent de faire d’énormes économies énergétiques
deux injections n’injectent pas le même matériau. Le moule
quant à l’utilisation de ces machines.
possède ainsi deux températures de fonctionnement qui
peuvent créer des flux thermiques dans l’outillage.
Nous avons pu observer le cycle d’injection des deux pièces
différentes (voir figure 8 et 9)