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ECONOMIE INDUSTRIELLE

L'économie industrielle est un champ de l'économie consacré à la compréhension du


fonctionnement d'un marché en fonction de sa structure. Il s’agit d'analyser la stratégie de
l'entreprise en termes de prix et de quantités mais aussi en termes de qualité, de discrimination,
de dépenses en recherche et développement, de publicité ou d'innovation.
SECTION I : LA CONCENTRATION AU SEIN D’UNE BRANCHE
La concentration se définit comme toute opération juridique tendant à créer une unité de
décision entre des entreprises, dans le but d'en accroître la puissance économique.
I) Les formes de concentration
- la concentration verticale : regroupement d’entreprises complémentaires permettant de
contrôler, en amont, ses fournisseurs, et, en aval, les circuits de distribution des produits, c'est
un processus d'intégration de la production pour maîtriser les coûts
- la concentration horizontale : regroupement d’entreprises semblables permet souvent
d’obtenir des économies d’échelle et a pour but d’augmenter la part de marché .
- la concentration conglomérale : englobe dans un même groupe des entreprises n’ayant
aucune liaison technique.
II) Techniques de concentration
A) Concentration de type patrimonial : On distingue quatre catégories :
La fusion est une opération juridique consistant à regrouper plusieurs sociétés ou entreprises
en une seule. Par exemple, si deux sociétés, une société A et une société B, fusionnent,
l'opération aboutira à une dissolution de ces deux sociétés. Leurs patrimoines seront réunis en
un seul. Une nouvelle société sera créée issue de la fusion des deux précédentes et dont l'actif
se composera de l'actif de la société A et de l'actif de la société B et dont le passif se composera
du passif de la société A et du passif de la société B.
-- La fusion-absorption se caractérise par l'absorption d'une société par une autre. La société
absorbante verra son patrimoine gonflé par celui de la société absorbée. La société absorbée
disparaît mais il n'y a pas, comme dans le cas précédent, de création d'une personne morale
nouvelle.
-- La scission : -- il s'agit de l'éclatement d'une société en plusieurs entités distinctes. Par
exemple, si une société A fait l'objet d'une opération de scission, elle pourrait éclater en 2,3,4,
etc. sociétés plus petites. Juridiquement, la société A disparaît par dissolution. La scission se
caractérise donc par un éclatement des patrimoines.
-- L'apport partiel d'actif : -- dans ce cas, une société opère un apport en société au profit
d'une autre société. Par exemple, si la société A réalise un apport partiel d'actif au profit de la
société B., cette dernière remettra à la société A des titres en contrepartie de cet apport.
B) Concentration de type financier.
On distingue ici la prise de participation, la prise de contrôle, et la constitution d'un groupe.
La prise de participation se caractérise par le fait qu'une société se rend propriétaire d'une
fraction des titres d'une autre société. on parle de prise de participation lorsque le pourcentage
détenu se situe entre 10 et 50 % du capital d'une société par une autre (au-delà, il s'agit d'une
prise de contrôle.
-- La prise de contrôle se caractérise par la détention d'un pourcentage supérieur à 50 % du
capital. Par exemple, si une société A détient plus de 50 % d'une société B, celle-ci devient
filiale de la société A. Toutefois, on peut parfois parler de prise de contrôle même lorsque la
participation est inférieure à 50 %. Ces techniques sont souvent utilisées pour l'acquisition
d'entreprises dans le cadre d'une OPA (offre publique d’achat). L'OPA est une technique par
laquelle une société propose aux associés d'une société « convoitée » de leur acheter leurs titres
à un prix supérieur au cours de la bourse pendant une période limitée en vue d'en effectuer la
prise de contrôle.

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Les ententes : accords tacites ou explicite, avouées ou secrets, que plusieurs firmes passent
entre elles afin de réduire la concurrence les opposant (entente sur le prix, les quotas de
production, les zones de vente …)
La constitution d'un groupe. Un groupe se définit comme un ensemble de société
juridiquement indépendantes, mais formant une même unité économique en raison des liens
financiers très étroits.
III) mesure de la concentration
La mesure des coefficients de concentration exige des informations sur le nombre d’entreprises
et les parts de marché détenues par les plus grandes d’entre elles.
Part de marché d’une entreprise =(ventes d’une entreprise/ventes totales)*100
Indice discret : c’est la part du marché détenue par les m premières grandes entreprises (m=1,2,
4…8…20………50)
Indice Hirschman-Herfindahl est la somme des carrées de l’ensemble des parts de marchés de
toutes les entreprises
SECTION 2 : LES STRUCTURES DE MARCHE
I) Notion de marché
Un marché est l'endroit où les personnes désireuses et capables d'acheter un bien, un service
ou une ressource interagissent et effectuent un échange avec ceux qui sont disposés et capables
de fournir ce même bien, service ou ressource. Ce n'est pas toujours un lieu physique ; il peut
être local, national ou international.

II) Les structures de marché

L 'un des déterminants principaux du fonctionnement d'un marché était la structure de ce même

marché. Le tableau suivant résume la terminologie qui sera utilisée dans la suite du cours, en

fonction du nombre de vendeurs et d'acheteurs sur le marché.

Tableau de Stackelberg

Vendeurs Un seul vendeur Quelques vendeurs Plusieurs vendeurs


Acheteurs
Un seul Monopole bilatéral Monopsone Monopsone absolu
contrarié
Quelques acheteurs Monopole contrarié Oligopole contrarié Oligopsone
Monopole Concurrence pure
Plusieurs achéteurs Oligopole et parfaite

A) Le marché de concurrence pure et parfaite

La concurrence se produit lorsqu'il y a un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs agissant

indépendamment, et qu'un vendeur individuel n'a que très peu ou pas de pouvoir de marché

pour influencer le prix auquel le produit est vendu. Les conditions du marché de concurrence

pure et parfaite sont les suivantes :

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• L’atomicité des agents : il existe de nombreux offreurs et demandeurs, aucun n’ayant
d’influence sur les prix et les quantités échangées
• L’homogénéité des produits : la concurrence ne s’exerce que sur le prix et non sur les
caractéristiques du bien, par exemple sa qualité ;
• La libre entrée sur le marché : il n’y a pas de barrière à l’entrée pour les nouveaux
offreurs ;
• La mobilité des facteurs de production : travail et capital sont disponibles sans délai
pour réaliser le niveau de production souhaité ;
• La transparence du marché : tous les acteurs disposent au même moment de toutes les
informations disponibles concernant le marché.

1) La demande :

La demande est la quantité d'un bien ou d'un service que les consommateurs sont disposés et

capables d'acheter à un prix donné pendant une période donnée. La loi de la demande stipule

qu’à mesure que le prix d'un produit diminue, la quantité demandée augmente généralement

Une demande individuelle est la demande d'une personne pour un produit. La demande du

marché est la somme de toutes les demandes individuelles pour un produit à chaque prix.

2) L’offre :

L’offre est définie comme la quantité d'un bien ou d'un service que les producteurs sont

disposés et capables d'offrir à un prix donné pendant une période donnée. La relation positive

entre le prix du bien et sa quantité fournie est énoncée par la loi de l'offre La raison derrière

la loi de l'offre est que les entreprises sont motivées par le profit. Une offre individuelle est

la fourniture d'un produit par une entreprise. L'offre du marché est la somme de toutes les

fournitures individuelles d'un produit à chaque prix.


3) L’équilibre du marché
Détermination du prix d’équilibre : L’équilibre du marché se produit au point où la courbe
d'offre d'un bien ou d'un service croise la courbe de demande. C'est une situation qui se perpétue
d'elle-même, tant qu'il n'y a pas de perturbations extérieures. Le prix d’équilibre est le prix
auquel la quantité demandée d'un bien est égale à la quantité fournie, de sorte qu'il n'y ait ni
surplus ni pénurie du bien à ce prix. C'est ce qu'on appelle aussi le prix d'équilibre du marché,
car tout ce qui est offert à ce prix est vendu.
A) L’équilibre par la méthode graphique

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Exemple

Quantité de bonbons

demandée par semaine Quantité de bonbons

Prix des bonbons ($) (Q j) fournie par semaine (Q s)

5,00 $ 4 000 12 000

4,00 $ 6 000 10 000

3,00 $ 8 000 8 000

2,00 $ 10 000 6 000

1,00 USD 12 000 4 000

Travail à faire : Tracez les courbes d’offre et de demande sur un même graphique, en déduire

le prix et la quantité à l’équilibre.

Efficacité du marché : quel est le rôle des marchés concurrentiels dans l'atteinte de

l'efficacité ? L’efficacité, dans une interprétation économique large du mot, signifie « faire le

meilleur usage possible des ressources ».

L'efficacité de l'allocation est atteinte lorsque l'économie alloue des ressources de telle sorte

que personne ne peut être mieux loti sans aggraver la situation de quelqu'un d'autre. En d'autres

termes, les avantages de la consommation de ces produits sont maximisés pour l'ensemble de

la société.
L'efficacité productive suppose les entreprises ne doivent pas seulement produire à leur coût le

plus bas possible, elles doivent également produire la combinaison correcte de biens que la

société préfère, c'est-à-dire la meilleure combinaison de biens du point de vue de la société.

Maximiser le surplus communautaire

Lorsqu'un marché est en équilibre, sans perturbations externes, on dit qu'il est en état d'efficacité

allocative. Comme indiqué précédemment, cela signifie que les ressources sont allouées de la

manière la plus efficace du point de vue de la société. Pour comprendre cette situation, nous

devons explorer les concepts de surplus du consommateur et de surplus du producteur.

Graphique : surplus du producteur et surplus du consommateur

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Le surplus du consommateur est la différence entre le prix le plus élevé que les
consommateurs étaient disposés et capables de payer pour un bien et le prix réel qu'ils finissent
par payer.

Une autre façon d'interpréter la définition ci-dessus du surplus du consommateur est de la

considérer comme un avantage supplémentaire que les consommateurs reçoivent en payant un

prix inférieur pour un bien que celui qu'ils étaient prêts à payer. le triangle «abc» indique le

surplus du consommateur gagné lorsque ce marché est en équilibre au point «b». Le prix

d'équilibre est de 10 $ l'unité et la quantité d'équilibre est de 10 000 unités.

Le surplus du producteur est la différence entre le prix le plus bas auquel les
producteurs étaient disposés et capables d'offrir le bien, et le prix réel qu'ils
finissent par recevoir pour celui-ci.
La somme du surplus du consommateur et du surplus du producteur est
connue sous le nom de surplus communautaire, qui est le bénéfice total
obtenu par la société à l'équilibre.

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En l'absence d'influences externes, les coûts de production pour l'industrie
ou l'entreprise sont égaux aux coûts pour la société lors de la production d'un
bien ou d'un service spécifique.
4)Equilibre à long terme :
L’équilibre de court terme étant défini pour un niveau de prix p*1 et une quantité de production

échangée Y*1. Dans ces conditions, l’entreprise produit selon des niveaux de coût marginal

Cm et moyen CM.

L’équilibre de long terme est ainsi largement influencé par la variation de la taille et du nombre

des entreprises, appartenant à une branche de l’économie, dont l’activité est dépendante de la

rentabilité prévalant sur le marché. Sous l’influence de l’objectif de maximisation du profit,

l’entreprise doit adapter sa taille, et donc son volume de production, aux besoins du marché.

p p, coûts

O1
Oe
CmLT
CMLT
p1* p1*

pe* E pe*

0 De* = Oe* D, O 0 Ye* Y1* Y

Au point d’équilibre de l’entreprise, on remarque d’une part, que le minimum de la courbe


du CMLT correspond au minimum d’une courbe de CMCT, et d’autre part, que les coûts
marginaux de court et de long terme sont égaux.

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p, coûts

CmLT
CMLT

CmCT CMCT Au point d’équilibre de l’entreprise :

- min CMLT = min CMCT.


pe*
- CmLT = CmCT.

0 Ye* Y
La position d’équilibre de long terme d’une entreprise, dans un marché de concurrence
parfaite, est caractérisée par un super profit nul, c’est à dire par l’égalité de son coût moyen
et du prix de vente. L’entrepreneur réalise alors uniquement un profit comptable, égal à la
rémunération qu’il aurait pu obtenir, en plaçant son capital dans d’autres branches
d’activités.
Application : Exemple : soit un marché formé d’une part, de 1.000 consommateurs
identiques, dont les fonctions de demande individuelles sont exprimées par qd = -0,02. p + 8
et, d’autre part, de 100 entreprises de taille fixe, chacune d’elle ayant la fonction de coût
total exprimée comme suit : CT = 2.qs² + 4.qs + 98 ; qs étant l’offre individuelle de chaque
entreprise.

1 - En situation de marché concurrentiel de courte période, écrire les fonctions de demande et


d’offre totales.

2 - Calculer le prix d’équilibre, les quantités totales échangées et le profit par unité produite.

3 - En supposant que le marché est caractérisé par une libre entrée et sortie des entreprises, la
réalisation d’un tel profit demeure-t-elle possible ?

4 - Déterminer, pour la situation de longue période, le prix d’équilibre, les quantités totales
échangées et le nombre d’entreprises intervenant sur le marché.
résolution

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