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3.

L ’exemple du transport de l’oxygène : myoglobine et hémoglobine

3.1. Introduction : place du transport de l ’oxygène dans les processus biologiques

3.2. Myoglobine
3 2 1 La
3.2.1. L myoglobine
l bi a une structure
t t compacte
t ett riche
i h en hélice
héli alpha
l h
3.2.2. L’oxygène est fixé sur la myoglobine grâce à l’hème, un groupement prosthétique
3.2.3. La liaison de ll’hème
hème à la myoglobine dépend principalement de deux résidus histidine
3.2.4. La liaison de l’oxygène à la myoglobine suit une courbe hyperbolique

3 3 Hémoglobine
3.3.
3.3.1. L’hémoglobine est composée de 4 sous-unités de structure proche de celle de la
myoglobine
3 3 2 L’hémoglobine
3.3.2. L hémoglobine adulte contient 2 chaînes alpha et deux chaînes bêta,
bêta identiques deux
à deux. Cette structure confère à la molécule des caractéristiques de protéine allostérique
3.3.3. L’hémoglobine est parfaitement adaptée pour la captation, le transport et la
libération de l ’oxygène
oxygène dans les tissus : modulations de l ’affinité
affinité pour O2
3.3.4. L’analyse tridimensionnelle de l ’hémoglobine permet de définir le mécanisme
moléculaire de son fonctionnement
3 3 5 l’hémoglobine
3.3.5. l’hé l bi sertt de
d modèle
dèl pour lles protéines
téi allostériques
ll té i
3.3.6. l’hémoglobine sert de modèle pour l ’étude des pathologies moléculaires 1

3. L ’exemple du transport de l’oxygène : myoglobine et hémoglobine


3.1.
. . Introduction : place
p du transport
p de l ’oxygène
yg dans les processus
p biologiques
gq
La création d’énergie disponible pour les processus biologiques est le premier impératif
du vivant.
On extrait 18 fois plus d’énergie
d énergie à partir du glucose en présence qu ’en
en absence dd’oxygène
oxygène
Chez les vertébrés deux protéines sont chargées du transport de l’oxygène :
La myoglobine est une protéine simple et fixe l ’oxygène avec une forte affinité
L ’hémoglobine
hémoglobine est une protéine complexe et fixe l’oxygène
l oxygène avec une affinité modulable
Le contexte biologique du transport de l’oxygène chez l ’homme

2
3.2. La myoglobine

3.2.1. La myoglobine
y g a une structure compacte
p et riche en hélice alpha
p

Schéma simplifié Modèle en cylindre Modèle à haute résolution

Structure 3D de la myoglobine
y g de cachalot par
p diffraction X
Protéine de 153 résidus, de forme globulaire (« sphérique ») de 45x35x25 A.

3.2.2. L’oxygène est fixé sur la myoglobine grâce à l’hème, un groupement prosthétique

méthyle
vinyle

Unité de base D B
UMR 7101
groupement prosthétique =
C
molécule non peptidique
nécessaire à la fonction
C
apoprotéine = protéine propionate
dépourvue de groupement
prosthétique

HEME = protoporphirine IX +fer


Cette molécule est plane et polaire
4
3.2.2. L ’oxygène est fixé sur la myoglobine grâce à l’hème, un groupement prosthétique

Le fer jjoue un rôle majeur


j dans cette fixation

Le fer est sous forme ferreuse Fe2+ (ferromyoglobine) et dispose de 6 liaisons de coordination
L’oxydation du fer en forme ferrique Fe3+ (ferrimyoglobine) rend la molécule inactive

Dans le cas de l ’hémoglobine ces formes s’appellent respectivement ferrohémoglobine (Fe2+)


et ferrihémoglobine ou methémoglobine (Fe3+)

La fi
L fixation
ti d’d’oxygène
è dé
déplace
l l’l’atome
t de
d ffer par
rapport au plan de l’hème 5

3.2.3. La liaison de l ’hème à la myoglobine dépend principalement de deux résidus histidine

O2

Modèle à haute résolution

6
Noyau imidazole
3.2.3. La liaison de l ’hème à la myoglobine dépend principalement de deux résidus histidine

Le monoxyde de carbone CO se lie au fer de façon compétitive avec ll’O


O2 avec une affinité
beaucoup plus forte.

L ’histidine distale limite la fixation du CO


Sur ll’hème
hème isolé (hors de la protéine),
protéine) le CO a une affinité 25 000 fois plus forte que
l ’oxygène.
Dans la molécule de myoglobine, le CO a une affinité seulement 40 fois plus forte que
ll’oxygène
oxygène. C’est
C est ll’encombrement
encombrement stérique du à l ’histidine
histidine distale E7 qui réduit l’affinité
l affinité du
CO.
7

3.2.4. La liaison de l ’oxygène à la myoglobine suit une courbe hyperbolique


Elle traduit la très haute affinité de la myoglobine pour l’oxygène
ti
tissus poumons
1,0

la myoglobine n’est pas


adaptée pour le transport
P50 = 3-5 et la libération de
ation (Y)

l’oxygène dans les tissus

0 5
0,5
Satura

0,0
0 20 40 60 80 100
Pression partielle en oxygène, pO2 (en torr)
8
1 torr = 1mm Hg 1 torr = 0,13 kPa
3.3. Hémoglobine

3.3.1.
3 3 1 L’hémoglobine
L hémoglobine est composée de 4 sous-unités de structure proche de celle de la
myoglobine

3.3.2. L’hémoglobine adulte contient 2 chaînes alpha et deux chaînes bêta, identiques deux à
deux. Cette structure confère à la molécule des caractéristiques de protéine allostérique

protéine allostérique = protéine,


comportant généralement plusieurs
sous-unités, possédant plusieurs sites
de liaisons pour un/des ligands et telle
que la liaison d’un ligand sur un site
modifie
difi lla li
liaison
i d
des autres
t li
ligands
d

L ’évolution de la myoglobine vers l’hémoglobine


confère
è à cette dernière
è des propriétésé é
remarquables :
- coopérativité de la liaison de O2
- possibilité de modulation physiologique de la
fixation de l’oxygène : pH, CO2, BPG...
Molécule d ’hémoglobine avec 2 chaînes alpha
et deux chaînes bêta maintenues par des
interactions non covalentes. Chaque chaîne
possède un hème et un site de liaison de l’O2

NB : on note l’hémoglobine adulte HbA α2β2. Il existe de nombreuses autres chaînes


possibles pour l’hémoglobine, comme par exemple l’hémoglobine fœtale HbF α2γ2 10
3.3.3. L’hémoglobine est parfaitement adaptée pour la captation, le transport et la
libération de l ’oxygène dans les tissus : l ’effet coopératif
tissus poumons On peut
p ut qu
quantifier
ntifi l’l effet
ff t
1,0 coopératif grâce à l’équation de
Hill. Cette équation exprime la
relation entre la qquantité de
ligand lié (ou saturation, Y) en
fonction de la quantité totale de
n (Y)

P50 = 3-5 ligand.


D n le
Dans l cas ded l ’hém
hémoglobine,
l bin lle
Saturatio

ligand est O2
0,5
Cette équation s’écrit :
S

Y
log = nlog pO2- nlog P50
P50 = 26 1 - Y

n estt le
l nombre
b ded Hill

0,0
0 20 40 60 80 100
Pression partielle en oxygène, pO2 (en torr)
1 torr = 1mm Hg 1 torr = 0,13 kPa

L affinité de Hb pour 02 est plus faible que celle


L’affinité
de Mb et modulable
11
Cette courbe traduit un effet coopératif.

3.3.3. L’hémoglobine est parfaitement adaptée pour la captation, le transport et la


libération de l ’oxygène dans les tissus : modulations de l’affinité pour O2

l’affinité de Hb pour O2 est diminuée par la diminution du pH (augmentation de [H+])

l’affinité de Hb pour O2 est diminuée par l’augmentation de CO2 Effet BOHR

Poumons, pH 7,4, pO2 100 torrs


Muscles,, pH
p 7,4,
, , pO2
p 20 torrs: 66% capacité
p libérée
Muscles, pH 7,2, pO2 20 torrs: 77% capacité libérée
Muscles, pH 7,2, pO2 20 torrs, pCO2 40 torrs 90% capacité libérée
12
3.3.3. L’hémoglobine est parfaitement adaptée pour la captation, le transport et la
libération de l ’oxygène dans les tissus : modulations de l ’affinité pour O2

L’affinité de Hb pour O2 est diminuée par le 2,3 diphospho-glycérate (DPG)


Hb purifiée Le DPG (= BPG: bis phosphoglycérate) est un
intermédiaire de la glycolyse, libéré dans les tissus
périphériques et présent dans les hématies à la
même concentration que l’Hb (2 mM)
En absence de BPG,
BPG ll’hémoglobine
hémoglobine perd ses
propriétés de coopérativité...

Hb dans les hématies

P50=20

P50=26
L’affinité
ff de Hb f
fœtale ((HbF=α2γ2) p
pour O2 est
supérieure à celle de l’hémoglobine maternelle
(HbA =α2β2).

Cette différence d’affinité


d affinité HbF>HbA est liée à
la plus faible affinité de la chaîne γ de HbF pour
13
le DPG comparée à la chaîne β de HbA

3.3.4. L’analyse tridimensionnelle de l’hémoglobine permet de définir le mécanisme


moléculaire de son fonctionnement
3 3 4 1 Lors
3.3.4.1. L s de
d l’l oxygénation,
x én ti n l’l atome
t m de
d fer
f ses déplace
dépl c verss le
l plan
pl n de
d ll’hèm
hème

Ce mouvement est transmis à l’histidine


l histidine
proximale et à l’ensemble de la chaîne
polypeptidique par déplacement de proche
en proche

En l ’absence d ’O2
Après fixation de O2

14
3.3.4.2.Les déplacements générés sur une sous-unité sont transmis à une sous-unité associée

α1

α2 Les interactions entre


chaînes adjacentes sont
principalement réalisées
par des ponts salins
entre résidus chargés.

Contact α1 β1

β2

Contact α2 β1
β1

Modèle à basse résolution indiquant les zones de contact α−β


15

3.3.4.2.Les déplacements générés sur une sous-unité sont transmis à une sous-unité associée

L résultante
La é lt t globale
l b l estt un mouvementt du
d dimère
di è α1β1
1β1 par rapportt à α2β2
2β2

16
3.3.4.4. La comparaison des structures de l ’oxyHb et de la desoxyHb indiquent l ’existence
de deux états moléculaires distincts.

2,3 DPG

Etat relaché R Etat tendu T

Le 2,3 DPG bloque l ’hémoglobine en position T en se fixant dans l ’espace libre


17
entre les 4 sous-unités. C ’est pourquoi il interfère avec la coopérativité.

3.3.5. l ’hémoglobine sert de modèle pour les protéines allostériques


Il existe deux modèles pour la « transition » allostérique de l’hémoglobine

Considérons pour simplifier deux états de l’hémoglobine

T R
Etat tendu T Etat relaché R

la « transition » allostérique peut suivre deux voies :


Modèle du tout ou rien ou modèle symétrique

T T R R O2 R O2 O2 O2 O2 O2 O2
T T R R R R R R O2 R O2 O2

Modèle séquentiel

T T T O2 O2 O2 O2 O2 O2 O2
T T T T T T O2 T O2 O2
18
O2 O2
O2 O2
O2 O2
O2 O2

O2 O2
T T

R R T T
R R T T

19

3.3.6. l ’hémoglobine sert de modèle pour l ’étude des pathologies moléculaires


L ’exemple de la drépanocytose (anémie drépanocytaire, Sickle cells anemia)

20
3.3.6. l ’hémoglobine sert de modèle pour l ’étude des pathologies moléculaires
L’exemple de la drépanocytose (anémie drépanocytaire, Sickle cells anemia)

Passage dans la microcirculation.


Oxyy HbS libère son oxygène
yg et se
transforme en desoxyHbS. Cette
Oxy HbS Hématie normale
transformation est associée à un
O2
changement conformationnel qui
favorise la formation d’une
d une poche
hydrophobe

desoxy HbS

Deux exemples
de situations pathologiques:

CO :
blocage du site actif de l’Hb

Drépanocytose:
Pas d’atteinte du site actif

Hématie falciforme
Polymère de 21
desoxy HbS

4 L ’exemple
4. exemple de la reconnaissance du soi : les immunoglobulines

4 1 L
4.1. Les iimmunoglobulines
l b li : un vaste
t répertoire
é t i ded protéines
téi capables
bl ded reconnaissance
i
spécifique
4.2. De très nombreuses protéines participent à la défense contre les agressions
4.3. Les immunoglobulines ont toutes la même structure de base
4.4. Le motif de base, « immunoglobulinique » est principalement formé de feuillets bêta
4 5 L
4.5. Les iimmunoglobulines
l b li comportent
t t ddeux parties
ti f fonctionnelles
ti ll didistinctes
ti t
4.6. La spécificité de liaison dépend de la variabilité de composition de la séquence sur un
très petit nombre de site des régions variables des chaînes lourdes et légères

22
4.1. Les immunoglobulines : un vaste répertoire de protéines capables de reconnaissance
spécifique

Production d ’anticorps
100
Réponse AC relative (log)

10 Première injection
j Seconde injection
de l’antigène A de l’antigène A Première injection
de l’antigène B

0 10 20 30 40 50 60 temps (jours)

Toute molécule étrangère sera reconnue par un anticorps, une immunoglobuline.

g
L’immunoglobuline pré-existe à l ’antigène.
p g L’organisme
g a produit
p un répertoire
p permettant
p
de reconnaître plus de 10 molécules différentes
8

23

4.2. De très nombreuses protéines participent à la défense contre les agressions

24
4.3. Les immunoglobulines ont toutes la même structure de base
VL VL
E
Exemple
l de
d l’IgG
l’I G

C C
L L

VH VH

C C
Deux chaînes lourdes (H) H1 H1
Deux chaînes légères (L)
Chaîne H (446 résidus) = 50 kDa
reliées entre elles par des Chaîne L (214 résidus) = 25 kDa
ponts disulfure inter- Ig G = 150 kDa
C C
caténaires H2 H2
Chaque type de chaîne (H et L)
D ’autres ponts disulfure contient une partie de
intra-caténaires composition constante (C) et
stabilisent la structure C une partie variable (V)
H3 C
H3
Ces domaines p
présentent entre
eux une très forte homologie
structurale 25

4.4. Le motif de base, « immunoglobulinique » est principalement formé de feuillets bêta

26
4.5. Les immunoglobulines comportent deux parties fonctionnelles distinctes
Le clivage par la papaïne libère deux fragments Fab et un fragment Fc
Les fragments Fab présentent la capacité de lier les antigènes
Le fragment Fc présente des fonctions « effectrices » (complément, etc...)

Fab Fab Antigène


Antigène
g

papaïne

Antigène

Fc
27

4.6. La spécificité de liaison dépend de la variabilité de composition de la séquence sur un


très petit nombre de sites des régions variables des chaînes lourdes et légères

domaine
d m in c constant
nst nt domaine
d m in variable
i bl
(chaîne légère) (chaîne légère)
28
4.6. La spécificité de liaison dépend de la variabilité de composition de la séquence sur un
très petit nombre de sites des régions variables des chaînes lourdes et légères

La reconnaissance antigène-anticorps dépend d’un petit nombre de liaisons non covalentes

Ch î
Chaîne L
région variable
VL

vitamine K

Chaîne H
région
g variable
VH

Liaison d’un dérivé de la vitamine K à son AC spécifique


29

5. L ’exemple des protéines motrices : actine, myosine et les autres...

5.1. Corréler les structures anatomique et histologique à la composition biochimique


5.1.1 La structure d’un sarcomère en microscopie électronique montre l’existence
de filaments fins et épais
5.1.2 Les filaments fins sont principalement composés d ’actine. Les filaments épais
sont principalement composés de myosine
5.1.3 Un modèle simple permet de corréler les données anatomique et biochimique

5.2. Comprendre le mécanisme de transformation d’énergie chimique en énergie mécanique


5.2.1 Les filaments d ’actine
actine (microfilaments) sont composés de polymères d d’actine
actine globulaire
5.2.2 La myosine est une protéine complexe de très grande taille
5.2.3 La « tête » de la myosine (S1) est responsable de l’activité motrice
5 2 4
5.2.4 L’interaction
L interaction de la myosine (S1) avec ll’actine
actine est réversible et dépend de la
fixation de l ’ATP et de l ’activité ATPase

5.3. Etudier un exemple de régulation de l’activité des protéines par leur environnement

30
5. L ’exemple des protéines motrices : actine, myosine et les autres

Corréler la structure anatomique à la composition biochimique


Comprendre le mécanisme de transformation d ’énergie chimique en énergie mécanique
Etudier un exemple de régulation de l ’activité des protéines par leur environnement

31

5.1. Corréler les structures anatomique et histologique à la composition biochimique


5.1.1 La structure d ’un sarcomère en microscopie électronique montre l ’existence
de filaments fins et épais
Myofibrille au repos
Bande I Bande A Bande I
Ligne Z Zone H Ligne Z

1μm

fins fins + épais épais fins + épais fins


Myofibrille contractée

32
5.1. Corréler les structures anatomique et histologique à la composition biochimique

5.1.2.
5 1 2 L Les fil
filaments
t fi
fins sontt principalement
i i l t composés
é d’
d’actine.
ti
Les filaments épais sont principalement composés de myosine

Un filament d’actine est un polymère Les molécules de myosine sont regroupées en


constitué de sous unités (monomère) faisceaux desquels émergent des « ponts »

33

5.1. Corréler les structures anatomique et histologique à la composition biochimique

5.1.3 Un modèle simple permet de corréler les données anatomique et biochimique

Les filaments fins d’actine


« coulissent » sur les filaments épais
de myosine

Les lignes (disques) Z sont


principalement composés d’une protéine
particulière la myomésine
p y

Dans le muscle,, de très nombreuses


unités (sarcomères) sont juxtaposées

34
5.2. Comprendre le mécanisme de transformation d ’énergie chimique en énergie mécanique

5.2.1. Les filaments d ’actine ((microfilaments)) sont composés


p de p
polymères
y d ’actine g
globulaire
Le monomère d’actine, actine G (43 kDa)
présente une polarité qui permet la
formation du p
polymère
y

Le monomère d ’actine est composé de


deux domaines.

Chaque domaine présente plusieurs types


de structures secondaires

hélices alpha

feuillets bêta

coudes et boucles

Chaque monomère contient une


molécule d ’ATP
ATP et un ion Ca2+.
35

5.2.2. La myosine musculaire est une protéine complexe de très grande taille

N-terminal
2 hélices α chaînes
Super-enroulées légères

tête

C-terminal
queue

36
5.2.2. La myosine est une protéine complexe de très grande taille
La myosine (520 kDa) est une protéine polymérique composée de deux chaînes lourdes
((220 k
kDa)) et de deux paires de chaînes
h î légères
lé è (
(20 k
kDa chacune)
h )

La digestion enzymatique de la myosine génère des fragments qui permettent l ’étude de


sa structure et de ses fonctions

La méromyosine légère isolée est capable


de former des filaments mais ne se
combine pas à l ’actine
actine

La méromyosine lourde isolée est capable


de se lier à l ’actine, d ’hydrolyser l ’ATP,
mais pas de former des filaments

La méromyosine
é llourde
d est clivée
l é en deux
d
fragments par la papaïne S2 et S1 ou tête
de la myosine

37

5.2.3. La « tête » de la myosine (S1) est responsable de l ’activité motrice

La myosine est une ATPase qui catalyse la


réaction qui produit de l ’énergie :

ATP + H2O ADP + Pi + H+

ATP

ADP
Pi
L ’hydrolyse de l ’ATP entraîne un
changement
h conformationnel
f l
(bras de levier) 10 nm

Chaînes
légères

38
5.2.4. L ’interaction de la myosine (S1) avec l ’actine est réversible et dépend de la
fixation de l ’ATP et de l ’activité ATPase
Le mouvement de bras de levier de la tête de la myosine peut être transmis au filament d ’actine
actine

tête de la myosine

filament d ’actine

39

5.2.5. La coordination de l ’hydrolyse de l ’ATP, du changement conformationnel et de la


fixation à l ’actine permet le mouvement : le cycle actine-myosine est une superbe mécanique

1 5

ATP ADP

2 4

Hydrolyse 3
de l ’ATP Pi

40
5.3. Etudier un exemple de régulation de l ’activité des protéines par leur environnement

Comment contrôler la contraction musculaire ?


Il existe un complexe de protéines régulatrices : la troponine et la tropomyosine
fixé sur les filaments d ’actine : notion d'édifice macromoléculaire

la troponine est une protéine sensible aux ions Ca22+ . Elle change de conformation en présence
de Ca2+ et la tropomyosine est déplacée.

Troponine Ce déplacement permet la fixation de la myosine

C T I

Actine Tropomyosine

C = calcium binding T = tropomyosin binding I = inhibitory


41
La contraction musculaire est donc sous le contrôle direct de la concentration en ions Ca2+

5.3. Etudier un exemple de régulation de l ’activité des protéines par leur environnement
La mécanique moléculaire de la contraction musculaire est hautement contrôlée
à l ’échelle
échelle cellulaire I fl
Influx
nerveux Canal Ca2+ sensible au voltage

Influx
d C
de Ca2+

Sécrétion d’acetylcholine

Membrane plasmique +++++ +++++ C


Canal N + couplé
l Na lé
+
+ ---- -----
+ - Na+ Na+
+ -
+ - Z Z
+ -
+ -
- actine
Tubule T + myosine
Protéines
protéine sensible
p régulatrices
au voltage
Reticulum
endoplasmique

Canal Ca2+

Ca2+ ATPase

42
Myocyte
6. Un exemple de protéine membranaire, le récepteur nicotinique de
l’acétylcholine

6.1. C’est une protéine intégrale de la membrane plasmique

6.2. C’est un canal cationique régulé

6.3 C’est une protéine pentamérique

6.4 C’est la structure du p


pore qui
q détermine la sélectivité ionique
q

6.5. Ce canal ionique est aussi un récepteur: il lie spécifiquement un


neuromédiateur, l’acétylcholine

6.6. La fixation de deux molécules d’acétylcholine induit l’ouverture du pore

43

6. Un exemple de protéine membranaire: le récepteur nicotinique de l’acétylcholine

6 1 C’est
6.1. C’ t une protéine
téi intégrale
i té l de
d la
l membrane
b plasmique
l i

c est-à-dire
c’est à dire une protéine immergée dans la
bicouche lipidique et entrant largement en
interaction avec les chaînes hydrocarbonées et
y p
hydrophobes des lipides.
p

C’est une protéine transmembranaire


comprenant 3 domaines
1 domaine extracellulaire,
1 domaine intramembranaire
1 domaine cytoplasmique (intracellulaire).

44
6.2. C’est un canal cationique régulé C’est une protéine contenant un pore
réalisant un pont aqueux entre les faces
intra- et extra-cellulaires de la
Pore Site de liaison membrane plasmique.
C’est une p
protéine-canal ou pplus
de l’acétylcholine

simplement un canal.

Le pore laisse passer les molécules


d’
d’eau ett certains
t i iions. On
O parle
l de
d
canal ionique.

Le récepteur de l’acétylcholine
l acétylcholine est
sélectif pour les cations,
Na+, Ca++ et K+.
C’est
C est un canal cationique.

Le pore peut exister dans au moins


deux conformations,
une conformation fermée
é
une conformation ouverte
Le passage d’une conformation à
ll’autre
autre est sous le contrôle de la
Structure tridimensionnelle du récepteur nicotinique fixation d’un ligand, l’acétylcholine,
sur un site spécifique 45

6.3 C’est une protéine pentamérique

Le récepteur nicotinique est constitué de 5 sous-unités


(monomères) dont deux sont identiques (sous-unités α)

2α, 1β, 1γ, 1δ

Les cinq sous


sous-unités
unités présentent une organisation générale
commune;
Chaque sous-unité contient 4 hélices (ou segments)
transmembranaires. Ces hélices ne sont pas des hélices
α;
Le récepteur nicotinique contient donc au total 20 hélices
transmembranaires.

Les 20 hélices constituent la région transmembranaire qui


forme le pore à travers la double couche de lipides
¾ Les régions des hélices qui sont en contact avec les
chaînes lipidiques sont riches en résidus hydrophobes.
¾ Les régions des hélices qui constituent la paroi
du pore sont hydrophiles.

46
6.4 C’est la structure du pore qui détermine la sélectivité ionique

Deux paramètres contrôlent la sélectivité pour


l cations:
les ti

¾ Le diamètre
è du pore dans sa partie la
l
plus étroite appelée « filtre de
sélectivité » : 9-10 Angströms

¾ Les 5 hélices M2 qui forment la paroi


interne du pore contiennent des acides
aminés dont les chaînes latérales portent
des charges négatives: ces charges
repoussent les anions et permettent au
contraire le p
passage
g des cations. Il y a
trois anneaux de charges négatives.

47

6.5. Ce canal ionique est aussi un


récepteur: il lie spécifiquement un
neuromédiateur, l’acétylcholine

Il porte deux sites de


liaison un sur chaque
liaison,
sous-unité α

Chaque site est situé sur la face interne de


l’entrée du pore et constitue une sorte de
poche où vient se fixer la molécule
y
d’acétylcholine

L’acétylcholine est libérée par la


terminaison du motoneurone dans la
fente synaptique
48
6.6. La fixation de deux molécules d’acétylcholine induit l’ouverture du pore

La fixation de 2 molécules
y
d’acétylcholine sur les 2 sites de
liaison induit un changement
conformationnel de la protéine qui se
traduit par une ouverture du pore à
la fois au niveau de la région
transmembranaire et au niveau du
domaine cytoplasmique (sortie du
pore).

L’ouverture du pore dans le


domaine intra-membranaire est le
résultat d’une rotation des hélices
M2 qui forment la paroi interne du
pore. Chaque hélice a la forme d’un
coude.

49

Conclusions:

Le récepteur nicotinique de ll’acétylcholine


acétylcholine assure 3 fonctions:

1. La réception d’un signal spécifique porté par la molécule d’acétylcholine

2. Le transport passif et sélectif de cations à travers la membrane de la


cellule

3 La régulation de ce transport
3. par ll’acétylcholine
acétylcholine à travers un
changement conformationnel

Chacune de ces fonctions est assurée


é par des régions
é précises
é et limitées
é au sein du
récepteur-canal.

Les mécanismes élémentaires responsables de ces trois fonctions se retrouvent dans de


très nombreuses autres protéines membranaires.

50
Une pathologie humaine touchant le récepteur nicotinique,
l myasthénie
la thé i

Bl
Blocage d
du récepteur
é t par d
des auto-anticorps
t ti
Une maladie neuromusculaire
motoneurone motoneurone
- Se traduit sur le pplan clinique
q
par une fatigabilité musculaire

-Production d’auto-anticorps acétylcholine


anti récepteur nicotinique
anti-récepteur Auto-anticorps
p
(maladie auto-immune)
cellule musculaire
g et internalisation des
-Blocage
Récepteurs
récepteurs
nicotiniques
- Diminution de la transmission
neuromusculaire Ré
Récepteurs
t nicotiniques
i ti i
internalisés et dégradés

51

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