Vous êtes sur la page 1sur 11

Le milieu intérieur - sang et lymphe

Le milieu intérieur - sang et lymphe


Le milieu intérieur est le milieu liquide dans lequel vivent les cellules. Il est composé du liquide
interstitiel, du réseau lymphatique et du plasma sanguin. Ces différents composants sont en
relation permanente. La composition de ce milieu intérieur présente un certain nombre de
paramètres qui doivent être maintenus constants.
Les changements de l’environnement externe et l’activité des organes provoquent des varia-
tions des paramètres du milieu interne. Des mécanismes régulateurs s’opposent à ces varia-
tions, parmi lesquels se trouvent le sang et la circulation lymphatique.

I. Le sang Il existe trois pigments hémoglobiniques normaux,


isolés en 1949 par Pauling :
Le sang est un tissu conjonctif liquide et rouge.
Le corps humain contient environ 5 à 6 litres de sang, –– Hb A, constituant principal qui représente 97 %
soit 8 % du poids du corps. Il est composé d’un liquide, chez l’adulte (l’adulte étant l’âge supérieur à un
le plasma, transportant un certain nombre de cellules, an), est constituée de deux chaînes alpha et deux
les éléments figurés. Il transporte les nutriments issus chaînes bêta ;
de la digestion, les déchets de l’organisme, les gaz
de la respiration, les cellules responsables de notre –– Hb A2, qui représente moins de 3 % et dont le taux
défense et des molécules d’information. s’élève au cours des thalassémies, est constituée de
deux chaînes alpha et deux chaînes delta ;

–– Hb F, qui représente à la naissance 80 % de l’hé-


moglobine et diminue rapidement pour ne plus
subsister qu’à l’état de traces après un an, est
composée de deux chaînes alpha et deux chaînes
gamma. Les taux s’élèvent dans certaines leucé-
mies et dans les aplasies médullaires.

Fig. 1  Le sang © Alexandr Mitiuc - stock.adobe.com Hémoglobine A


Une partie de l’hémoglobine A est glyquée
A. Les catégories d’hémoglobine – c’est-à-dire que du glucose se fixe sur les chaînes
bêta. Cette hémoglobine A1C représente 5 % de l’hé-
L’hémoglobine est un pigment respiratoire. C’est moglobine et est un bon reflet de la glycémie (sur les
un tétramère constitué de quatre chaînes polypepti- 2-3 derniers mois).
diques égales deux à deux.

1
B. La structure de l’hémoglobine
L’hémoglobine est une molécule présentant une
fraction protéique et une fraction prosthétique dont
la seule fonction est le transport de l’oxygène des
poumons aux tissus. Cette molécule est sphéroïde,
de 60 Å de diamètre et de 65 000 daltons de poids
moléculaire. Elle est constituée de 10 000 atomes
dont quatre atomes de fer essentiels.

C’est une hétéroprotéine constituée d’un groupement


prosthétique (groupement métallique), l’hème, et
d’une copule protidique, la globine. Fig. 2  ADN © photoplotnikov - stock.adobe.com

L’hème a une structure constante, c’est une molécule 3. La structure tertiaire
formée par association de fer ferreux Fe2+ à une proto-
porphyrine. Chaque chaîne de globine est associée à Elle est due aux liaisons hydrogène qui apparaissent
une molécule d’hème et comprend un atome de fer après la spiralisation secondaire.
(soit en tout quatre pour l’hémoglobine).
4. Structure quaternaire
L’hème
L’hème est une protoporphyrine contenant les Elle résulte de l’assemblage des quatre chaînes.
atomes de fer nécessaires au transport de l’oxygène.
Si une mutation vient modifier la chaîne primaire,
La globine le retentissement porte sur la structure secondaire,
La globine est une molécule protéique consti- puis tertiaire, sur la forme du globule rouge, sa fonc-
tuée de quatre chaînes polypeptidiques identiques tion et sa résistance, et peut donner une anémie
deux à deux. Chaque chaîne présente une extrémité à hémolytique.
fonction amine numérotée en premier et une extrémité
à fonction acide, numérotée en dernier. C. Le plasma
1. La structure primaire Le plasma est un liquide limpide et jaune représentant
55 % de la masse sanguine ; c’est le sang dépourvu
Elle est constituée par l’enchaînement d’acides des cellules sanguines. Il est composé de :
aminés, enchaînement variable suivant le type de
chaîne. –– 90 à 93 % d’eau, qui a un rôle de diffusion et
thermique ;
Une chaîne alpha est commune aux trois types d’hé-
moglobine et est constituée de 141 acides aminés, et : –– 7 à 8 % de protéines plasmatiques ;
–– une chaîne bêta de 146 acides aminés caractérise
l’Hb A1 ; –– 1 % d’électrolytes : sels minéraux (Na+, CI–, Ca2+,
–– une chaîne delta de 146 acides aminés caractérise HCO3–, P) nécessaires dans la régulation de la
l’Hb A2 ; pression osmotique, dans le maintien du pH et
–– une chaîne gamma de 146 acides aminés carac- dans l’établissement des potentiels de membranes
térise l’Hb F. cellulaires ;

2. La structure secondaire –– molécules organiques : hormones, nutriments et


vitamines pris en charge au niveau de l’intestin et
Elle consiste en une spiralisation partielle de la redistribués dans l’ensemble de l’organisme, et
molécule sur elle-même et est conditionnée par la déchets azotés (urée et acide urique) ;
structure primaire.
–– gaz dissous (O2 et CO2) en très faible quantité.

2
Le milieu intérieur - sang et lymphe

Le plasma véhicule des cellules et des particules Les hématies portent un pigment capable de se lier
appelées « éléments figurés du sang » (globules aux gaz de la respiration (O2 et CO2), l’hémoglobine :
rouges, globules blancs et plaquettes). –– liée à l’oxygène (O2), elle devient l’oxyhémoglo-
bine, de couleur rouge vif ;
D. Les éléments figurés du sang –– liée au dioxyde de carbone (CO2), elle devient la
carbhémoglobine, de couleur rouge sombre.
Globules rouges Plaquettes
Les globules rouges sont porteurs de marqueurs
caractéristiques des groupes sanguins.

2. Les globules blancs

Les globules blancs, ou leucocytes, au nombre de


7 000/mm3, sont des cellules responsables de la
défense de l’organisme. Ils portent des marqueurs
Globules blancs déterminant l’identité immunologique de
l’organisme.

Ces cellules, capables de se déplacer grâce à la défor-


mation de leur cytoplasme, peuvent franchir la paroi
des vaisseaux sanguins, la diapédèse, et aller à la
Polynucléaire rencontre de corps étrangers dans les tissus.
neutrophile
Ils sont classés en plusieurs catégories :

–– Les monocytes ont une durée de vie courte dans le


Monocyte milieu sanguin, ils passent dans les tissus pour se
différencier en macrophages. Ces cellules sont des
Polynucléaire phagocytes.
éosinophile
–– Les polynucléaires neutrophiles jouent un rôle
dans les réactions inflammatoires en s’attaquant
notamment aux bactéries. Les polynucléaires éosi-
nophiles luttent contre les infections parasitaires
Lymphocyte
et les polynucléaires basophiles sont liés aux réac-
Polynucléaire tions allergiques.
basophile
Fig. 3  Les éléments figurés du sang © Mélissa Riffard –– Les lymphocytes sont responsables de la défense
spécifique de l’organisme. Les lymphocytes B
1. Les globules rouges produisent des substances neutralisant les corps
étrangers  : les anticorps. Les lymphocytes  T
Les globules rouges, ou hématies, au nombre de 4 à fabriquent des substances chimiques qu’ils
5 millions par mm3, sont des cellules dépourvues de injectent dans les cellules à tuer. Ils gardent la
noyau et d’organites. Ils naissent, chez l’adulte, dans mémoire des attaques microbiennes, ce qui permet
la moelle osseuse rouge et meurent dans le foie. Leur la vaccination de l’organisme. Ils sont produits
durée de vie est d’environ 120 jours. dans la moelle osseuse et le thymus, et sont stockés
dans la rate et les ganglions lymphatiques. D’autres
catégories de lymphocytes B permettent la coordi-
nation cellulaire.

3
3. Les plaquettes Il existe ainsi quatre groupes sanguins :

Les plaquettes, ou thrombocytes, sont des fragments Tableau n°1 


cellulaires en forme de disque, de taille de 2 à 3 μm.
ANTICORPS
On en compte entre 150 000 et 400 000/mm3, et elles MARQUEURS DES
PLASMATIQUES
assurent la coagulation du sang. Elles forment pour GROUPES GLOBULES ROUGES
(SUBSTANCES
SANGUINS (SUBSTANCES
cela des bouchons hémostatiques, mis en place en AGGLUTINOGÈNES)
AGGLUTINANTES OU
cas de plaie, destinés à limiter les pertes de sang et à AGGLUTININES)

lutter contre les hémorragies. A A Anti-B


B B Anti-A
Tout mauvais fonctionnement d’un des facteurs de AB AB Aucun
coagulation est responsable d’hémophilie. O Aucun Anti-A ; Anti-B

Le saviez-vous ?
L’hématopoïèse est le mécanisme de produc- Il en résulte des groupes compatibles et d’autres
tion des cellules sanguines. Elle se fait dans la moelle incompatibles.
osseuse. Elle est initiée à partir de cellules souches
hématopoïétiques (CSH) et aboutit à la production Ceci se manifeste lors de tests de compatibilité au
continue (et régulée) des cellules érythroïdes, plaquet- cours desquels sont mises en présence des gouttes
taires, myéloïdes et lymphoïdes. de sang d’un receveur avec des gouttes de sang de
groupe connu (donneur). En effet, le plasma du rece-
Bon à savoir veur agglutine (formation de petits agrégats) les
Le processus de coagulation se fait en trois globules rouges du donneur lorsque les deux sangs
étapes : sont incompatibles, du fait de la présence dans son
–– rétrécissement et constriction des vaisseaux (temps sang d’anticorps dirigés contre les marqueurs étran-
vasculaire) ; gers du donneur.
–– activation des plaquettes permettant la coagulation
(phase d’adhésion plaquettaire) (temps plaquet- Exemple : un individu de groupe sanguin A présente
taire) : c’est l’hémostase primaire ; l’antigène A sur ses cellules mais pas l’antigène B. Son
–– activation des protéines (facteurs de coagulation) et sang contient des anticorps (encore appelés « agglu-
des plaquettes : c’est la coagulation. tinines ») contre l’antigène B. Si son sang est mis en
contact avec un sang de groupe B, les anticorps anti-B
E. Les groupes sanguins vont agglutiner les cellules sanguines du donneur
pourvues de l’antigène B.
1. Le système ABO
RECEVEUR
Les hématies déterminent les groupes sanguins. Groupe A B AB O
En cas de perte importante de sang par hémorragie,
A
le remède est la transfusion sanguine. Cependant,
le donneur et le receveur doivent avoir des groupes
B
sanguins compatibles. DONNEUR

AB
En effet, chaque individu possède, sur ses globules
rouges, des marqueurs de son groupe sanguin (subs- O
tances agglutinogènes), et dans son plasma des
anticorps contre les marqueurs des groupes oppo-
sés (substances agglutinantes ou agglutinines, c’est- = incompatible (agglutination) ;
à-dire qui provoquent l’agglutination des globules
rouges porteurs des marqueurs des groupes opposés). = compatible (pas d’agglutination)
Fig. 4  Le groupe sanguin © Skill and You

4
Le milieu intérieur - sang et lymphe

Ainsi, ces informations sont indispensables pour les F. Les facteurs biochimiques
transfusions sanguines :
–– les individus de même groupe peuvent se transfu- 1. Les protides
ser entre eux ;
–– AB peut recevoir du sang provenant de tous les Un certain nombre d’acides aminés sont indispen-
groupes, c’est un receveur universel ; sables  : leucine, thréonine, lysine, tryptophane,
–– O peut donner son sang à tous les autres groupes, phénylalanine, valine, méthionine, isoleucine. Les
c’est un donneur universel. protéines sont formées de plusieurs acides aminés.

En règle générale, des transfusions iso-groupes De toutes les synthèses de l’organisme, celle de l’hé-
sont réalisées, c’est-à-dire entre individus de même moglobine (Hb) a une priorité absolue.
groupe sanguin.
C’est ce qui explique la rareté des anémies par
2. Le facteur rhésus carence protéique, que l’on ne voit que dans les pays
en voie de développement, et qui se corrige facile-
Ce facteur est un autre marqueur des globules rouges : ment avec un apport en protéines.
il est soit présent (groupe Rh+), soit absent (Rh–). Les
anticorps antirhésus ne sont pas innés comme ceux En France, il n’apparaît d’élément de carence
du système ABO mais fabriqués quand le sang d’un protéique avec anémie que dans une importante
individu rhésus négatif est en contact avec le sang malabsorption avec polycarence.
d’un individu rhésus positif, comme cela peut être le
cas lors d’une première grossesse. 2. Le fer

Il doit, notamment, être connu pour éviter les incom- C’est le véhicule de l’oxygène.
patibilités fœto-maternelles. En effet, au moment de
l’accouchement, le sang de la mère et celui de l’en- L’hémoglobine est formée de quatre parties, chacune
fant entrent en contact. Si la femme est Rh– et son contenant une molécule d’hème, c’est-à-dire
enfant Rh+, elle va fabriquer des anticorps anti-Rh une structure porphyrique capable de véhiculer le fer
dangereux pour la grossesse suivante, car les anti- qui lui-même est chargé d’un atome d’oxygène. Le fer
corps maternels traversent le placenta et causent la est indispensable à l’hémoglobino-synthèse.
destruction des globules rouges fœtaux (maladie
hémolytique du nourrisson). Chez un sujet normal, le fer a une origine alimen-
taire : au niveau de l’estomac, l’acide chlorhydrique
Le remède est alors injecté juste après le premier transforme le fer alimentaire ferrique en fer ferreux,
accouchement, des anticorps contre ceux produits puis il y a absorption au niveau duodénal. Ensuite, le
par la mère pour les neutraliser. Si l’enfant a reçu du fer se fixe sur la sidérophiline (ou transferrine) qui est
sang maternel porteur d’anticorps, il faut procéder à normalement chargée au tiers de sa capacité (coeffi-
un renouvellement total de son sang à la naissance cient de saturation d’environ 30 %).
(exsanguino-transfusion).
Donneur
Le fer transite alors par le sang pour aller dans les
organes cibles :
Type O- O+ B- B+ A- A+ AB- AB+
–– le foie : rôle de réserve ;
AB+
–– la rate : rôle de réserve ;
AB-
–– la moelle osseuse  : où le fer est utilisé dans
A+
l’érythropoïèse.
Receveur

A-

B+ Pour fabriquer une molécule d’hémoglobine, il faut


B- quatre molécules de fer.
O+

O-
On les retrouve alors dans le sang circulant, dans les
hématies dont la durée de vie est de 120 jours.
Fig. 5  Receveur et donneur © Apangshusaha - Wikimédia Commons

5
Puis l’hémolyse des hématies libère le fer qui est En revanche, elle sert peu à la synthèse de l’ARN.
repris par le foie, la rate, la moelle osseuse, et réutilisé
par l’organisme au même titre que le fer absorbé par En cas de carence en vitamine B12, la synthèse
voie digestive. d’ADN diminue, donc la multiplication cellulaire
diminue aussi.
Les pertes quotidiennes sont de 1 mg/24 heures chez
l’homme et 2 mg/24 heures chez la femme (à cause En pratique, les cellules restent grosses – car à chaque
des menstruations). mitose, le volume baisse (la duplication de l’ADN
est lente et la maturation cytoplasmique reste, elle,
L’apport quotidien est de 1 à 2 mg de fer, absorbé normale). Dans le cas des érythroblastes, il en résulte
au niveau du duodénum. Seul 10 % en moyenne du des hématies plus grosses (macrocytes), traduites
fer est absorbé. L’essentiel du fer dont l’organisme a à la numération de la formule sanguine par une
besoin provient de l’hémolyse, donc en circuit fermé. anémie macrocytaire. La cause de la carence en vita-
mine B12 est le plus souvent l’anémie de Biermer,
Le saviez-vous ? maladie peu fréquente, liée à l’absence de facteur
Il existe deux types de fer alimentaire : intrinsèque gastrique.
–– le fer héminique lié à l’hème, qui se trouve dans les
protéines animales et est absorbé entre 10 et 30 % ; b. L’acide folique
–– le fer non héminique d’origine végétale, qui est L’apport de l’acide folique est alimentaire (légumes
absorbé entre 1 et 5 %. verts), car l’organisme ne le synthétise pas.
L’absorption est digestive, puis l’acide folique est utili-
Les carences en fer sont dues à : sé dans la synthèse d’ADN – avec un rôle comparable
–– l’achlorhydrie, qui entraîne une mauvaise absorp- à celui de la vitamine B12.
tion du fer ;
–– une hémorragie prolongée, qui appauvrit le capital La carence en folate entraîne aussi la formation
en fer. de macrocytes, et dans la moelle osseuse, de gros
érythroblastes (les mégaloblastes), ce qui se traduit
La première molécule touchée par une carence en fer par une anémie macrocytaire à la numération de la
est l’hémoglobine. formule sanguine.

3. Les vitamines L’acide folique


L’acide folique est recommandé pendant la
a. La vitamine B12 période préconceptionnelle et pendant la grossesse
L’apport de la vitamine B12 est alimentaire (viande), pour éviter les anomalies de fermeture du tube neural.
car l’organisme humain ne la synthétise pas. Dans
l’estomac, elle se combine avec le facteur intrinsèque 4. Les hormones
qui permet le passage intestinal.
L’érythropoïétine est l’hormone de la différenciation
Puis, après dissociation du complexe, la vitamine cellulaire des érythroblastes. Elle imprime à la cellule
B12 passe dans le sang pour aller au foie où elle souche une orientation érythroblastique et donc
est stockée. stimule la formation des globules rouges.

De là, elle gagne les différents tissus, en particulier Elle est sécrétée par le rein, l’anoxie étant le facteur
la moelle osseuse qui en a besoin pour synthétiser déclenchant la sécrétion. Elle n’est pas dosée de façon
l’ADN. courante, car elle existe en quantité infime.

Donc la vitamine B12 joue un rôle pour toute cellule


en voie de formation (hémato et érythropoïèse).

6
Le milieu intérieur - sang et lymphe

II. L’anatomie du système lymphatique


Le système lymphatique est l’un des circuits de répartition des liquides les plus importants, et le plus méconnu.
Il va ramener à la circulation sanguine les liquides interstitiels qui prennent le nom de lymphe dès qu’ils ont
pénétré dans les formations lymphatiques. Cette lymphe, dans les ramifications lymphatiques les plus fines, est
dépourvue de cellules ; elle s’enrichira en cellules surtout après son passage dans les ganglions lymphatiques.

Fig. 6  Ensemble de l’appareil lymphatique © Mélissa Riffard

7
A. La lymphe
La lymphe est un liquide interstitiel emprisonné dans les vaisseaux lymphatiques. Elle joue le rôle de drainage
des espaces intercellulaires.

La lymphe est un liquide jaune clair, dérivé du plasma sanguin, composé de protéines, de cellules de défense,
les lymphocytes, et des lipides pris en charge dans l’intestin.

Au total, il y a 5 à 6 litres de lymphe dans le corps.


lymphe interstitielle

hématie
capillaire
sanguin

cellule
conjonctive lymphe
canalisée

endothélium

ions glucose diffusion


protéines lipides diffusion impossible
gaz dissous

sang

Pôle artériel Pôle vein


veineux

Pression osmotique (constante)


Pression hydrostatique (variable)
Pression résultante (conditionne les échanges lymphe-plasma)

Fig. 7  Lymphe © Mélissa Riffard

8
Le milieu intérieur - sang et lymphe

B. La circulation lymphatique Des valvules assurent le sens du drainage.

Le réseau lymphatique est parallèle au système Le système lymphatique n’a pas besoin du cœur pour
sanguin, formé de capillaires et de vaisseaux qui être en mouvement, mais il dépend des mouvements
portent les ganglions lymphatiques. musculaires squelettiques, de la pression respira-
toire et circulatoire (répercussion des mouvements
Les capillaires lymphatiques sont intimement insérés des vaisseaux sanguins à proximité), et des multi-
dans les tissus conjonctifs, ils convergent ensuite en ples valvules qui tapissent la paroi des vaisseaux et
vaisseaux lymphatiques, qui portent les ganglions orientent le flux. La circulation lymphatique est extrê-
lymphatiques. mement lente.

Les capillaires se retrouvent au niveau des tissus (sauf Les contractions lymphatiques sont rythmées par la
au niveau par exemple du système nerveux central, systole et la diastole :
des nerfs périphériques, etc.), leur paroi est un endo- –– 6 à 10 contractions par minute pour le sujet
thélium simple et il compte des jonctions intercel- allongé ;
lulaires lâches. Ces jonctions servent au passage de –– 20 à 30 contractions par minute pour le sujet assis.
molécules du milieu intérieur vers les capillaires.
Au niveau intestinal, les chylifères permettent l’ab- La circulation s’élève avec l’activité musculaire.
sorption des lipides.
Ce système lymphatique assure le drainage du liquide
Les capillaires se rejoignent en collecteurs lympha- interstitiel et des protéines extravasculaires.
tiques puis les collecteurs forment des troncs lympha-
tiques qui rejoignent la circulation au niveau des C. Les organes lymphatiques
veines sous-clavières (gauche pour le canal thora-
cique et droit pour la grande veine lymphatique). Ces organes sont formés de tissu conjonctif conte-
nant un grand nombre de lymphocytes (catégorie de
Note globules blancs).
Sur le chemin des vaisseaux, on trouve des
ganglions qui assurent un rôle de filtration et un rôle
immunitaire.

9
Amygdale palatine
Veines Canal
Ganglion submandibulaire jugulaires thoracique

Ganglion cervical

Canal lymphatique
droit

Thymus

Ganglion
axillaire
Rate
Veine cave Veines sous
Canal thoracique supérieure clavières
Citerne de Pecquet

Intestin grêle

Follicule lymphatique agrégé


du grêle (plaque de Peyer)

Ganglion intestinal

Appendice

Ganglion inguinal

Moelle osseuse

Vaisseau lymphatique

Les principaux constituants


du système lymphatique

Fig. 8  Les organes lymphatiques © Mélissa Riffard

1. Les ganglions lymphatiques b. L’appendice vermiculaire


Situé sur le cæcum du côlon, il possède des follicules
Ce sont de petits amas cellulaires qui filtrent la lymphoïdes qui aident à combattre les infections.
lymphe et la débarrassent de ses agents infectieux. Ils Son rôle est toutefois mineur.
sont aussi une zone de fabrication active d’anticorps
et de lymphocytes. Lorsqu’une infection est décla- c. La rate
rée, les ganglions durcissent, gonflent et deviennent Située à gauche de la cage thoracique, entre l’esto-
douloureux, ils se nomment alors « bubons ». mac et les fausses côtes, la rate est branchée sur la
circulation sanguine.
2. Les organes lymphoïdes
Elle constitue une réserve de plaquettes (30 % y sont
a. Les amygdales stockées) et un faible réservoir de globules rouges.
Ce sont des amas de follicules lymphoïdes dans
lesquels les cellules défensives sont très nombreuses. Elle participe à la fabrication d’une catégorie de
Ce sont les premiers bastions de la bataille contre lymphocytes (les lymphocytes B) ainsi qu’à la dégra-
certaines infections (par exemple lors d’une angine). dation de l’hémoglobine et au recyclage du fer des
globules rouges morts. Elle n’a aucun rôle digestif.

10
Le milieu intérieur - sang et lymphe

C’est un organe lymphoïde qui intervient dans les Ils quittent le thymus pour se diriger vers les nœuds
phénomènes immunitaires et dans la destruction lymphatiques.
des globules rouges.
c. Un réservoir de lymphocytes
3. Les fonctions des organes lymphatiques Les nœuds lymphatiques sont répartis le long des
vaisseaux lymphatiques, souvent en amas. Ils servent
Le système lymphatique assure trois fonctions à la division des lymphocytes B, leur transformation
principales : en plasmocytes et en LB mémoire. Ils sont aussi le
–– récupérer l’excès de liquides interstitiels et le rever- réservoir des lymphocytes T en attente d’un contact
ser dans le sang ; antigénique.
–– transporter les lipides ;
–– assurer les réponses immunitaires. Lors d’une infection, la lymphe entraîne avec elle
les particules étrangères. Une partie sera détruite sur
a. La naissance des cellules de l’immunité place par phagocytose, une autre sera détruite par les
C’est dans la moelle rouge osseuse que naissent les réactions immunitaires spécifiques.
lymphocytes, comme toutes les cellules sanguines.

Les lymphocytes B restent dans la moelle alors que les


lymphocytes T se dirigent vers le thymus.

b. La maturation des lymphocytes T


Le thymus, placé entre le sternum et l’aorte, s’atro-
phie après la puberté. Il est le lieu de maturation des
lymphocytes T, ils apprennent à reconnaître ce qui
appartient à l’organisme (le soi) de ce qui ne lui appar-
tient pas (le non-soi).

11

Vous aimerez peut-être aussi