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FONDEMENTS ET MISE EN ŒUVRE PRATIQUE DE

L’INTEGRATION DES ACQUIS


Plan
INTRODUCTION

I. FONDEMENTS DE L’INTEGRATION DES ACQUIS


I.1. Les défis posés aux systèmes éducatifs
I.2. L’évolution du statut de la connaissance
II. GENERALITES SUR L’INTEGRATION DES ACQUIS
II.1. Définitions
II.1.1. L’intégration des acquis
II.1.2. La situation
II.2. Objectif de l’intégration
II.3. Les types de situation
II.3.1. La situation didactique
II.3.2. La situation d’intégration
III. MISE EN ŒUVRE DE L’INTEGRATION
III.1. L’appropriation des ressources
III.2. Caractéristiques d’une situation d‘intégration
III.3. Les constituants d’une situation

III.4. Planification des activités d’intégration

III.5.  Exemples de situation d’intégration

CONCLUSION

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INTRODUCTION
En 2013, après plusieurs années de tentatives de réformer les curricula selon l’APC, la décision a été prise
d’abandonner cette option pour une approche éclectique dénommée Approche Pédagogique Intégratrice (API)
dont un des fondements essentiels repose sur l’intégration.
En effet, l’API commande une approche intégrée des savoirs dont la justification se trouve même dans l’esprit
du COC. De plus, le contexte sous-régional et international avec le projet d’harmonisation du baccalauréat
dans l’espace UEMOA  annonce sans détour des épreuves fondées sur la résolution de situations complexes.
Or, il se trouve que depuis le début de la phase d’expérimentation, cet aspect intégration n’est pas encore une
réalité. Pourtant, comme on peut le constater, la maitrise de l’élaboration des situations d’apprentissage et des
situations complexes s’avère d’une impérieuse nécessité en vue de préparer efficacement les élèves à mener
des apprentissages qui ont du sens. C’est pourquoi quelques situations d’intégration on été introduites dans les
guides pédagogiques à titre d’exemples pour les enseignants en attendant une formation plus appropriée.
Le présent exposé a pour objectif d’aborder cette question cardinale à travers une présentation d’une part des
fondements de l’intégration et d’autre part des pistes pour sa mise en œuvre.
I. FONDEMENTS DE L’INTÉGRATION DES ACQUIS DANS
L’ENSEIGNEMENT
1.1. Les défis posés aux systèmes éducatifs
La nécessité de répondre à l’augmentation de la quantité et de l’accessibilité des informations
Les savoirs très diversifiés et évolutifs d’où la nécessité de repenser le rôle de l’enseignant
La nécessité de donner du sens aux apprentissages
Baisse de la motivation des élèves, Analphabètes fonctionnels
Les situations se complexifient, les métiers également
La nécessité d’efficacité interne, d’efficience et d’équité dans les systèmes éducatifs

Réduction ou inadéquation des budgets de l’éducation, rendements faibles, échecs scolaires…


1.2. L’évolution du statut de la connaissance
Le statut de la connaissance a évolué à travers les siècles. Cela a eu des effets sur la façon d’organiser les
systèmes de formation et d’enseignement. Quatre grands mouvements peuvent être observés :
 Connaitre, c’est prendre connaissance des textes fondateurs et les commenter
Dans l’antiquité, puis au Moyen-âge, puis à la renaissance, l’intellectuel était celui qui avait pris
connaissance des textes fondateurs de la civilisation, notamment les grandes œuvres des Grecs, des Arabes
des Romains. Être cultivé, c’est les étudier et pour les commenter après les grands Maîtres. Roegier.
 Connaitre, c’est assimiler les résultats des découvertes scientifiques et technologiques
Les connaissances des lois de la nature sont mises en exergue ici. Observation naturelle, observation
provoquée, naissance de l’esprit scientifique. Diderot milite pour le détachement des sciences par rapport à
la philosophie.
Transmission des connaissances acquises par la communauté scientifique. Programme inventaire de
connaissances.
 Connaitre, c’est démontrer sa maitrise d’objectifs traduits en comportements observables

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 Le taylorisme recommande plus de rationalité dans la gestion des processus de fabrication en industrie.
 Le behaviorisme à la recherche d’une démarche plus rationnelle. Les deux tentent de réduire la
complexité en découpant les objets d’étude en élément plus simples et en séquences plus courtes.
 Ces mouvements ont inspiré le monde de l’éducation (MAGER ET BLOOM). Beaucoup de réformes de
programmes. Base exhaustive de données, arbre des objectifs…
 Connaitre, c’est démontrer sa compétence
 Après la seconde guerre mondiale, relance économique, globalisation mondialisation, concurrence. Au
sein des entreprises, trois constats :
Diplôme élevé, candidat capable de s’adapter et de donner satisfaction
Les sortants de l’école sont incapables d’accomplir des tâches complexes même si toutes les connaissances et
techniques requises leur ont été enseignées
Nombre de diplômés supérieur aux besoins, sphère de recrutement plus large, main d’œuvre bon marché
II. GENERALITES SUR L’INTEGRATION
2.1. Définitions : intégration et situation d’intégration
2.1.1. L’intégration
Intégration : « opération par laquelle on rend interdépendants différents éléments qui étaient dissociés au
départ en vue de les faire fonctionner d’une manière articulée en fonction d’un but donné » Roegiers, une
pédagogie de l’intégration, 2001.
 En éducation:
 articulation de la formation théorique et de la formation pratique
 mise en place des acquis à travers un projet, un centre d’intérêt
 action concertée de plusieurs formateurs, plusieurs enseignants qui interviennent auprès d’un même
groupe d’élèves
 articulation de plusieurs éclairages (sociologique, philosophique, psychologique, historique…) pour
appréhender une situation
En pédagogie, l’intégration est «  la mobilisation conjointe, par l’élève (l’apprenant), de différents acquis
scolaires dans une situation significative  ».
Pour le Conseil supérieur de l’Éducation du Québec, l’intégration des savoirs désigne [….] le processus par
lequel un élève (apprenant):
- greffe un nouveau savoir à ses savoirs antérieurs,
- restructure en conséquence son univers intérieur et
- applique à de nouvelles situations concrètes les savoirs acquis. (Legendre, p.739).
Les activités d’intégration s’effectuent à travers les situations.
2.1.2. la situation
Le concept de situation est une notion d’usage courant qui désigne souvent l’environnement dans lequel se
réalise une activité où se déroule un évènement.
Exemples :
1. la situation de trouver des mesures à prendre face à un problème d’environnement qui se pose.
2. la situation de faire face à la production d’un texte dialogué recommandé par l’enseignant sur la
violence en milieu scolaire.
La situation-problème (situation complexe) :

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C’est un ensemble contextualisé d’informations à articuler en vue d’exécuter une tâche déterminée dont l’issue
n’est pas évidente à priori.
L’ensemble contextualisé des informations est préparé par l’enseignant (formateur) et les élèves cherchent la
solution.
En résumé, pour ROEGIERS (2000, p.126 : « par situation-problème, il faut entendre toute tâche complexe,
tout projet qui pose à l’élève des défis, dont celui de mobiliser ses ressources ».
2.2. Objectifs de l’intégration
L’intégration prônée par les nouveaux curricula vise à :
- accroitre l’efficacité interne et externe du système éducatif ;
- centrer les activités scolaires sur les apprenants plutôt que sur l’enseignement ;
- donner du sens aux apprentissages;
- réduire l’échec scolaire en garantissant une meilleure fixation des acquis et partant une meilleure
formation des apprenants ;
- certifier les acquis de l’élève en termes de résolution de situations problèmes concrètes, en plus des
simples connaissances.
2.3. Les types de situation
Dans le cadre des apprentissages scolaires, on peut utiliser une situation complexe à deux occasions
différentes :
2.3.1. Situation didactique
La situation didactique ou situation d’apprentissage est celle qui vise l’acquisition et la maitrise de nouveaux
concepts, de savoir-faire, de savoir-être nouveaux liés à une discipline. Elle est une situation dont le contexte de
réalisation est scolaire.
Les activités d’intégration ne peuvent se réaliser qu’après une acquisition suffisante de ressources à travers les
apprentissages ponctuels.
2.3.2. Situation d’intégration
L’opérationnalisation de l’intégration des acquis est réalisée à travers la résolution de situations complexes ou
situations d’intégration. La situation d’intégration est dite complexe lorsqu’elle constitue un moment de
démonstration, de mobilisation et de réinvestissement des ressources pour résoudre un problème proche de la
vie courante.
En d’autres termes c’est un exercice (devoir, travail, situation problème) donné aux apprenants et qui les
obligent à réinvestir l’ensemble des acquis de la séquence pour traiter l’exercice qui leur proposé.

Tableau comparatif
Situation didactique Situation d’intégration
Favoriser de nouveaux Apprendre à l’élève à intégrer ses acquis
apprentissages vérifier s’il est compétent

Résolution en groupes ou de façon Résolution de façon individuelle


collective
Situations construites à des fins Situations proches des réalités de la
pédagogiques vie courante (complexes)
⁻ (exercices)

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3.1. L’appropriation des ressources 
Les ressources sont essentiellement constituées des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être nécessaires à la
maîtrise de la compétence, de l’objectif ou du thème ;
Ces ressources relèvent de ce que l’élève apprend à l’école (ressources internes), complétées par son expérience
de vie (ressources externes).
L’appropriation des ressources (savoirs, savoir-faire, savoir être), se fait au quotidien, à travers les méthodes,
les techniques et les procédés de l’approche considérée
3.2. Caractéristiques d’une situation d‘intégration
Une bonne situation cible doit être:

- Une situation d’intégration


-Susciter l’intégration des savoirs et savoir- faire et non leur juxtaposition
Une situation-cible est une situation dans laquelle l’élève doit montrer qu’il peut mobiliser plusieurs
ressources en situation.
Si on décompose la situation de manière à ce que l’élève réponde à des sous questions, ou qu’il effectue
un ensemble de petites tâches « prédigérées », on passe à côté de ce que l’on voulait faire.
Une bonne situation cible doit être:
Une situation nouvelle, authentique et contextualisée
-Garantir le caractère de nouveauté de la situation
-Montrer sa compétence, c’est pouvoir résoudre une situation nouvelle.
-Seule une situation nouvelle apprend à l’élève à intégrer, ou permet de vérifier qu’il peut
intégrer adéquatement ses acquis.
 Une bonne situation cible doit être:
- Une situation débouchant sur une production
 Préférer une consigne à une question, ou à un ensemble de questions Plus qu’une question, une
consigne oriente souvent l’élève vers une production.
 Pourquoi rechercher la production ?
La production est souvent le meilleur garant de la complexité, alors qu’une question (à réponse courte)
n’en donne pas toujours les garanties.
Une bonne situation cible doit être:
 Une situation dont l’élève est acteur
 Rendre la situation compatible avec le contexte de travail
 Il faut éviter que la situation ne soit rédigée d’une manière telle que, compte tenu des conditions dans
lesquelles l’enseignant travaille (manque de matériel didactique, absence de photocopieuse...), il n’ait
pas un autre choix que de faire exécuter les tâches collectivement. On est alors tout à fait à côté de ce
qui doit être fait.

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 C’est chaque élève qui intègre ses acquis et non l’enseignant. La situation doit traduire cela, et
s’adresser personnellement à l’élève (tu, te, ta…) pour que ce dernier se sente concerné par la situation.
NB. Éviter la dérive littéraire
Il s’agit d’éviter qu’une situation en histoire, en sciences par exemple ne devienne une situation dont la
principale difficulté est la maîtrise de la langue d’enseignement.
Dans ce cas, privilégier des réponses schématiques rédigées dans un langage scientifique, fonctionnel (réponses
synthétiques, tableaux, etc.).
Si l’on demande, malgré tout, une production littéraire plus consistante, éviter que la qualité de la langue ne
constitue un critère essentiel pour la réussite.
 Une bonne situation cible doit être:
Une situation qui véhicule des valeurs positives
 Véhiculer des valeurs positives
Une situation doit induire certaines valeurs, promouvoir certaines attitudes que l’on cherche à développer à
l’école. Il ne faut pas s’en priver. Citoyenneté, solidarité, genre, environnement, démocratie…
3.3. Les constituants d’une situation
Une situation est composée de trois constituants : un support, une ou plusieurs tâches ou activités et une
consigne.
Le support. C’est l’ensemble des éléments matériels qui sont présentés à l’apprenant : texte écrit,
illustration, photo, etc. Il doit comprendre les trois éléments suivants :
 un contexte qui décrit l’environnement dans lequel on se situe
 l’information sur la base de laquelle l’apprenant va agir
 une fonction qui précise dans quel but la production est réalisée.
 La tâche : c’est l’anticipation du produit attendu.
 La consigne : c’est l’ensemble des instructions de travail qui sont données à l’apprenant de façon
explicite.
3.4. Planification des activités d’intégration
Il faut peut-être rappeler qu’il n’y a intégration que si :
L’élève possède différentes ressources : des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être ;
L’élève réinvestit ses acquis dans un contexte nouveau, une situation problème qui est bien plus complexe et
riche qu’une application de cours ou un exercice. Elle fait appel à plusieurs savoirs déjà acquis.
L’élève s’implique personnellement dans la résolution de la situation-problème en trouvant lui-même les
savoirs et les savoir-faire qui doivent être mobilisés et les articule de façon appropriée pour résoudre la
situation-problème.
C’est pourquoi, les activités d’intégration ne peuvent avoir lieu qu’après un certain nombre d’acquisitions des
enseignements. Il convient alors d’arrêter une période au bout de laquelle l’intégration peu se faire.
Pour apprendre aux élèves à intégrer les acquis, on leur soumet dans un premier temps, une situation complexe
qu’ils peuvent résoudre en groupes ou individuellement. Dans un deuxième temps, les élèves sont invités à
résoudre individuellement une autre situation complexe appartenant à la même famille.
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Pour les deux situations d’entrainement, l’enseignant reste à la disposition des élèves.
Exemple de représentation graphique

INTEGRATIO

INTEGRATIO
apprentissage

apprentissage

apprentissage

apprentissage

apprentissage
apprentissage

apprentissage

apprentissage

apprentissage

Eval certific
certification
N

N
Il est conseillé de réserver le quatrième quart du temps d’apprentissage aux activités d’intégration, temps
pendant lequel on apprend à l’élève à mobiliser ses ressources dans des situations complexes.
EXEMPLES DE SITUATIONS D’INTREGRATION (voir annexe)

CONCLUSION
Le volet « intégration » est indispensable pour atteindre l’amélioration de la qualité et du rendement du système
éducatif burkinabè recherchés à travers la réforme curriculaire en cours.Les guides pédagogiques et les manuels
scolaires à produire offrent l’opportunité d’opérationnaliser la mise en œuvre des situations d’intégration des
acquis des élèves pour un meilleur apprentissage.
L’API trouve sa finalisation à travers la mise en œuvre effective des situations d’intégration dans les classes.

JE VOUS REMERCIE POUR ATTENTION

ANNEXE
Mathématiques CP2
SITUATION N°1
7
ECOLE :…………………………………… Classe :…………….
NOM :………………………………………. PRENOMS :................................................. 

C’est jeudi, Karim vend des mangues au verger avec sa mère.


Observe bien l’image.
1- Karim ne connait pas le nombre total de mangues cueillies. Calcule et écris pour lui le nombre total
des mangues des 3 paniers dans la case
2- Le soir, il reste 18 mangues dans le 2ème panier.
Souligne le nombre de mangues qu’ils ont vendues du 2ème panier.
7 mangues
9 mangues
11 mangues

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