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ARTICULATIONS DU PIED

Les articulations du pied comprennent celles de l’arrière pied (du tarse) et celles de l’avant
pied (métatarse, phalanges). Les articulations du tarse guident le pied dans les plans
transversal et frontal (complémentaire de l’articulation talo-crurale qui le guide dans le plan
sagittal). La plante du pied peut donc très bien s’adapter aux irrégularités du sol au cours de la
marche. Les articulations du tarse et de l’avant pied, interviennent pour maintenir ou
modifier les courbures de la voûte plantaire dans la répartition du poids du corps au sol.

1. Articulations de l’arrière pied


Elles comprennent : l’articulation sub-talaire, l’articulation transverse du pied et les
articulations des os du tarse distal.

1.1 Articulation sub-talaire


Deux articulations synoviales de type trochoïde qui sont indépendante sue le plan anatomique
mais indissociable sur le plan mécanique. Elles sont séparées par le sinus tarsi.

1.1.1 Surfaces articulaires

Talus :

 Une surface postérieure à la face inférieure du corps du talus qui est concave selon son
grand axe et plane transversalement. Elle est ovalaire à grand axe oblique en avant en
dehors. Elle est recouverte de cartilage hyalin. Elle regarde en bas en arrière et répond au
thalamus du calcanéus.

 Une surface antérieure à la face inférieure de la tête du talus qui est convexe selon son
grand axe et plane transversalement. Elle est ovalaire à grand axe oblique en avant en
dehors. Elle est recouverte de cartilage hyalin. Elle regarde en bas et répond à la surface
en semelle du calcanéus.

Calcanéus :

 Une surface postérieure ou thalamus à la partie moyenne de la face supérieure du corps


du calcanéus qui est convexe selon son grand axe et plane transversalement. Elle est
ovalaire à grand axe oblique en avant en dehors. Elle est recouverte de cartilage hyalin.
Elle regarde en haut et répond à la surface postérieure du talus.

 Une surface antérieure ou surface en semelle à la partie antérieure de la face supérieure


du calcanéus qui est concave selon son grand axe et plane transversalement. Elle est
ovalaire à grand axe oblique en avant en dehors. Elle est recouverte de cartilage hyalin.
Elle regarde en haut et répond à la face inférieure de la tête du talus.
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1.1.2 Moyens d’union

Capsule (au nombre de 2) :

 Une postérieure qui s’attache au pourtour des surfaces articulaires postérieures

 Une antérieure qui s’attache au pourtour postérieur de la surface en semelle et se


poursuivra sur le naviculaire. Cette capsule est commune avec l’articulation médiale
transverse du tarse. En haut elle s’attache au pourtour de la tête du talus

Les synoviales sont au nombre de deux et tapissent la face profonde des capsules

Ligaments :

 Ligament talo-calcanéen interosseux : Le plus important


C’est une lame fibreuse transversale courte épaisse et résistante. Il est tendu verticalement
dans le sinus tarsi. Il est constitué de deux plans antérieur et postérieur séparé par du tissu
adipeux ou une bourse synoviale

 Ligament talo-calcanéen latéral


Court tendu de l’apex de la face latérale du corps du talus, se dirige en bas en arrière et se
termine sur le bord latéral du thalamus.

 Ligament talo-calcanéen médial


Très mince vertical tendu du bord médial de la surface articulaire postérieure du talus au
bord médial du thalamus.

 Ligament talo-calcanéen postérieur


Court tendu verticalement du processus latéral de la face postérieure du talus à la face
supérieure du calcanéus (1 cm en arr du thalamus)

1.2 Articulation transverse du pied


Elle se divise en deux compartiments : un médial (talo-naviculaire) et un latéral
(calcaneo-cuboïdien). Le compartiment médial partage sa capsule avec l’articulation
subtalaire antérieure, c’est une zone clé de la voûte plantaire qui quand elle est arthrodésée,
bloque les trois articulations : subtalaire, transverse médiale et latérale du tarse

1.2.1 Articulation transverse médiale du tarse

Surfaces articulaires :

 Talus : tête du talus encroûtée de cartilage hyalin avec deux parties.


Partie antérieure : qui répond à la face postérieure du naviculaire. C’est une saillie ovalaire
convexe en tous sens (sphéroïde), à grand axe oblique en bas, en dedans. Elle regarde en
bas en avant en dedans.
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Partie inféro-médiale : triangulaire à base médiale, appelée champ ligamentaire. Elle


répond à la face profonde du ligament calcanéo-naviculaire-plantaire. Elle regarde en bas,
et très légèrement en dedans en avant.

 Naviculaire : Surface articulaire encroûtée de cartilage hyalin répondant à la face


antérieure du talus. C’est une surface ovalaire concave en tous sens (sphéroïde), à grand
axe oblique en bas, en dedans. Elle regarde en haut en arrière en dehors

 Fibrocartilage glénoïdien : face profonde du ligament calcanéo-naviculaire plantaire,


encroûtée de cartilage hyalin. Répond à la surface inféro médiale de la tête du talus, qu’il
soutient.

Moyens d’union :

 La capsule est commune à la sub talaire antérieure. Elle s’insère sur :


- Le pourtour de la surface articulaire du naviculaire.
- Le bord libre du ligament calcanéo-naviculaire plantaire.
- Sur le talus, sur le versant antérieur de la crête transversale en haut et en bas au
pourtour de la surface subtalaire antérieure

Elle est plus mince en dedans et plus épaisse en dehors (à la jonction des deux
articulations transverses du tarse : renfort par le ligt bifurqué).
La synoviale tapisse la face profonde de la capsule

 Le ligament calcanéo-naviculaire plantaire :


Tendu du bord antérieur du sustentaculum tali au bord inférieur de la glène du naviculaire.
C’est un « ligament ressort » qui soutient la tête du talus par en dessous. Il s’agit d’un
fibrocartilage : sa face profonde est encroûtée de cartilage hyalin.

 Le faisceau médial du ligament bifurqué :


Le ligament bifurqué s’insère sur la face supérieure du calcanéus à la partie latérale du
sinus tarsi en dedans du CEO. Il a deux faisceaux : un médial appelé ligament calcanéo-
naviculaire latéral et un latéral appelé ligament calcanéo cuboïdien médial. Le ligament
calcanéo-naviculaire latéral se dirige en avant et en dedans et se termine sur la partie
supérieure de la face latérale du naviculaire

 Les ligaments à distance sont ceux des articulations voisines :


- Le faisceau latéral du ligament bifurqué et le ligament plantaire long
- Le plan antérieur du ligament talo calcanéen inter osseux
- Le plan superficiel du ligament collatéral tibial de la cheville
- L’aponévrose plantaire

 Les tendons rétro malléolaires médiaux stabilisent cette articulation surtout les expansions
étendues à la face plantaire du muscle tibial postérieur.

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1.2.2 Articulation transverse latérale du tarse

Surfaces articulaires :

 Calcanéus : face antérieure du calcanéus encroûtée de cartilage hyalin répondant à la face


postérieure du cuboïde. De type en selle, elle est de forme triangulaire à base supérieure.
Elle est convexe transversalement, concave de haut en bas. Elle regarde en avant.

 Cuboïde : face postérieure du cuboïde encroûtée de cartilage hyalin répondant à la face


antérieure du calcanéus. De type en selle, elle est de forme triangulaire à base supérieure.
Elle est concave transversalement, convexe de haut en bas. Elle regarde en arrière

Moyens d’union :

 La capsule s’insère au pourtour des surfaces articulaires. Elle est plus mince en dehors
plus épaisse en dedans (à la jonction des deux articulations transverses du tarse : renfort
par le ligt bifurqué).
La synoviale tapisse la face profonde de la capsule

 Le ligament calcanéo-cuboïdien plantaire :


Tendu de la tubérosité de la face plantaire du calcanéus à la tubérosité postérieure de la
face plantaire du cuboïde (intime avec les CFV OPPV CFI et ADD I) en arrière du sillon
du long fibulaire.

 Le ligament plantaire long : ancien faisceau superficiel du précédent


S’attache à la partie moyenne de la face plantaire du calcanéus (avec le muscle carré
plantaire). Il se dirige en avant et se termine sur :
- la face plantaire du cuboïde en avant du sillon du long fibulaire
- la face plantaire de la base des quatre derniers métatarsiens

 Le faisceau latéral du ligament bifurqué :


Le ligament bifurqué s’insère sur la face supérieure du calcanéus à la partie latérale du
sinus tarsi en dedans du CEO. Il a deux faisceaux : un médial appelé ligament calcanéo-
naviculaire latéral et un latéral appelé ligament calcanéo cuboïdien médial. Le ligament
calcanéo-cuboïdien médial se dirige en avant et en dehors et se termine sur la partie
médiale de la face supérieure du cuboïde.

 Les ligaments à distance :


- Le faisceau médial du ligament bifurqué
- L’aponévrose plantaire

 Les éléments stabilisateurs :


Les tendons rétro malléolaires latéraux en dehors
Les muscles intrinsèques de l’hallux au dessous
Le CEO au dessus

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1.3 Les articulations des os du tarse distal


Les os du tarse distal sont unis par cinq articulations :
L’articulation cunéo- naviculaire
L’articulation cuboïdo-naviculaire
L’articulation cunéo-cuboïdienne
Les articulations intercunéïformes latérale et médiale

1.3.1 L’articulation cunéo- naviculaire

Elle unit la face antérieure du naviculaire convexe transversalement aux faces postérieures des
trois cuneïformes concaves transversalement. Les surfaces sont encroûtées de cartilage hyalin.
C’est une articulation synoviale de type condylaire. La capsule est renforcée par les ligaments
cunéo-naviculaires dorsaux et plantaires (plus resistants). La cavité synoviale est commune
aux articulations intercunéïformes, cuboïdo-naviculaire (quand elle est synoviale) et cunéo-
cuboïdienne.

1.3.2 L’articulation cuboïdo-naviculaire

Le plus souvent c’est une syndesmose dans le plus souvent entre la face latérale du
naviculaire et la face médiale du cuboïde. Dans 40% des cas elle est synoviale plane et
partage sa cavité avec les articulations du tarse distal. Elle est maintenue par les ligaments
cuboïdo naviculaire dorsaux plantaires et interosseux (plus résistant qui remplace les surfaces
articulaires en cas de syndesmose)

1.3.3 Les articulations intercunéïformes latérale et médiale et l’articulation cunéo-


cuboïdienne

Ce sont des articulations synoviales planes communiquant avec l’articulation cunéo-


naviculaire. Elles sont renforcées par des ligaments plantaires et dorsaux renforçant la capsule
et par des ligaments interosseux intercunéens et inter cunéo-cuboïdiens très résistants : ils sont
attachés en avant des surfaces articulaires et contribuent au maintient de l’arche du pied.

1.4 Biomécanique
Les articulations subtalaires et transverses du tarse ont une fonction mécanique liée par la
connexion anatomique de la tête du talus.

Les articulations des os du tarse distal sont le siège de faibles mouvements de glissement qui
démultiplient les contraintes subies par le pied lors de son contact au sol. Elles assurent la
souplesse du pied.

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1.4.1 Mouvements du pied

Décomposition des axes et degrés de liberté :

L’articulation subtalaire et talo-calcanéo-naviculaire admettent trois axes (qui ne sont pas les
mêmes) autour desquels s’effectuent les mêmes mouvements.

Un axe sagittal qui se confond avec le deuxième orteil autour duquel le calcanéus effectuera
des mouvements de rotation latérale (~20° effectuée seule) et médiale (~50° effectuée seule).
Un axe vertical autour duquel s’effectuent des mouvements d’abduction-adduction (15~20°
effectuée seule). Un axe transversal autour duquel s’effectuent des mouvements de flexion
(rotation postérieur) -extension (rotation antérieur) qui accompagnent ceux de l’articulation
talo-crurale.

Mouvement de l’articulation sub-talaire :

L’articulation subtalaire composée de deux trochoïdes fonctionne comme une arthrodie.


Faraboeuf décrit le mouvement de la subtalaire comme suit : « le calcanéum tangue, vire et
roule sou l’astragale (talus) comme un bateau agité par la houle »

On dit que le calcanéus « roule » autour de son axe sagittal, qu’il « vire » autour de de son
axe vertical et qu’il « tangue » autour de son axe transversal. Comme un bateau descend
une vague il fait un mouvement global de « roulement virement tangage », le calcanéus se
mobilise autour d’un un axe global de mouvement d’inversion/éversion.

Ces mouvements se font autour d’un axe global (additionnant les trois axes) : l’axe de
Hencke oblique en bas en dehors en arrière passant par la partie supéro médial du col du
talus traversant le sinus tarsi puis la trochlée fibulaire

Mouvement de l’articulation transverse du tarse :

De la même façon on admet un axe global de mouvement pour le couple cuboïde naviculaire :
il est oblique en bas en dehors en arrière et forme un axe de 45° avec l’horizontal. Ce n’est
pas le même que l’axe de Hencke mais on le confond pour les mouvements d’inversion
éversion.

Le complexe fonctionnel de l’arrière pied : décomposition des mouvements d’Inversion /


Eversion (articulation à un axe (Hencke) et 1 degré de liberté.)

L’INVERSION :

 Le muscle Tibial postérieur tracte le naviculaire en bas en dedans, cela découvre la partie
supéro latérale da la tête du talus.
 Le naviculaire entraîne le cuboïde par la tension des ligaments cubonaviculaires dorsaux.

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 Le cuboïde entraîne le calcanéus (en prenant un point d’appui sur le rostre) qui plonge
sous le talus : ouverture du sinus tarsi limité par la tension du ligament interosseux.
 La partie antéro inférieure du thalamus est découverte.
 Le couple cuboïde-naviculaire part en dedans : c’est une ADDUCTION
 Puis il tourne autour du ligament bifurqué qui fonctionne en élongation torsion.
 La tubérosité du naviculaire tourne vers le haut, l’extrémité latérale du cuboïde se déplace
vers le bas : c’est une ROTATION MEDIALE
 L’arche externe s’abaisse, l’arche interne s’élève : l’avant pied se porte en avant et en
dedans.
 Son amplitude est de 30°. La fixation pathologique du pied en inversion s’appelle pied
varus

L’EVERSION :

 Le muscle court fibulaire tire le cuboïde en arrière et en dehors


 Le cuboïde entraîne le naviculaire qui découvre la partie supéro médiale de la tête du
talus.
 Le calcanéus suit en dehors : le sinus tarsi se ferme, la partie supérieure du thalamus se
découvre.
 Le couple cuboïde – naviculaire se déplace en dehors : ABDUCTION.
 La tubérosité du naviculaire tourne vers le bas, l’extrémité latérale du cuboïde se déplace
vers le haut : c’est une ROTATION LATERALE
 L’arche externe s’élève, l’arche interne s’abaisse : l’avant pied se porte en avant et en
dehors.
 Son amplitude est de 25°. La fixation pathologique du pied en éversion s’appelle pied
valgus

Muscles moteurs

Le muscle inverseur (adducteur et rotateur médial) principal est le muscle tibial postérieur, il
est aidé par les muscle tibial antérieur et long fléchisseur de l’hallux.
Les muscles éverseurs (abducteurs et rotateur latéraux) sont les muscles court et long
fibulaire, et le 3° fibulaire (éverseur pur) dans 91,5% des cas.

1.4.2 Considérations mécaniques importantes

Le talus : os singulier

C’est l’os qui réparti le poids du corps et les efforts sur l’ensemble du pied : Il reçoit le
poids du corps par la trochlée du talus et il le redistribue par l’intermédiaire de la surface
subtalaire postérieure au talon et de la tête aux arches interne et externes. C’est un os qui
travaille en compression. Il ne possède aucune insertion musculaire mais est encagé par les
tendons des muscles jambiers. C’est un os relai entièrement recouvert de surfaces
articulaires et d’insertions ligamentaires. Il est donc nourri uniquement par les vaisseaux lui
parvenant par les insertions ligamentaires ce qui est insuffisant : en cas de fracture du col il
est sujet aux pseudarthrose du col ou à la nécrose aseptique du corps.

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Le cardan hétéro cinétique

L’axe de Hencke est un axe évolutif qui se déplace au cours du mouvement et qui se
confond avec l’axe du couple cuboïde-naviculaire. Il existe donc au niveau de l’arrière pied
deux axes successifs non parallèles obliques : l’axe de l’articulation talo-crurale
(flexion/extension) et l’axe de Hencke (inversion/éversion) qui fonctionnent sous le modèle
biomécanique du cardan. En mécanique le cardan se définit comme une articulation à deux
axes orthogonaux entre eux compris entre deux arbres : il permet la transmission du
mouvement de rotation quelque soit l’angle formé. C’est un joint « homo cinétique » qui
permet à un couple moteur de rester égal à lui même quelque soient les positions relatives des
arbres.

Au niveau de l’arrière pied les axes ne sont pas perpendiculaires, ce cardan est donc un
joint « hétérocinétique » qui crée des directions préférentielles dans les mouvements du
complexe articulaire de l’arrière pied ; les muscles qui s’organisent par rapport aux deux axes
ne peuvent produire que deux types de mouvement (ne favorisant pas les autres) :

 L’inversion (adduction rotation médiale) qui porte le pied en extension et


oriente la plante du pied en dedans.
 L’éversion (abduction rotation latérale) qui porte le pied en flexion et oriente
la plante du pied en dehors.

Incidences pratiques

L’articulation subtalaire est l’articulation de stabilité de l’aplomb du pied au sol du fait que
celle ci par des mouvement réduits (vire tangue et roule) induit tout de même des
déplacements tridimensionnels. Cette inter ligne vu de face de dos ou bien de profil reste une
ligne brisée qui montre la tendance de cette articulation à la stabilité lié à l’appui du poids du
corps au sol.

2. Articulations de l’avant pied


Elles comprennent les articulations tarso-métatarsiennes, métatarso-phalangiennes,
intermétatarsiennes et inter phalangiennes. Elles présentent des mouvements réduits de
glissement, indépendants. Dans la marche elles permettent l’amortissement du poids du corps
dans la réception simultanée sur les têtes de MV et MI et assurent le déroulement du pas.

2.1 Articulations tarso-métatarsiennes et inter métatarsiennes


L’interligne articulaire décrit une ligne brisée due à l’emboîtement de MIV et MII dans le
tarse antérieur. MII est en retrait de 8 mm sur MI, 4 mm sur MIII. MIV est en retrait de 2 mm
sur MII. Elle est limitée en dehors par le tubercule de MV et médialement par la base de MI
qui se trouve 2 cm en avant du niveau du tubercule de MV. Les directions des lignes cuboïde
– MV et C1-MI se croisent au niveau de la base de MIII. Cette inter ligne intègre les facettes
intermétatarsiennes situées aux facettes adjacentes des os (MII-MIII ; MIII-MIV ; MIV-MV).

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2.1.1 Surface articulaires

Tarse antérieur :

Surface articulaires planes encroûtées de cartilage hyalin se situant à la face antérieure de


cunéiformes et du cuboïde :
- C1 : réniforme à hile latéral répond à la face postérieure de la base de MI
- C2 : triangulaire à base supérieure répond à la face postérieure de la base de MII
- C3 : triangulaire à base supérolatérale répond à la face postérieure de la base de MIII
- Cuboïde : une facette médiale quadrangulaire répond à la face postérieure de la base
de MIV, et une facette latérale triangulaire à sommet latéral répond à la face
postérieure de la base de MV

Bases métatarsiennes :

Surfaces articulaires qui sont inversement conformées à celles du tarse antérieur

2.1.2 Moyens d’union

La capsule :

Au nombre de 3 manchons fibreux qui s’attachent au pourtour des surfaces articulaires :


- Une pour CI-MI
- Une pour C2-MII, C3-MIII, MII-MIII, MIII-MIV
- Une pour cuboïde- MIV/MV et MIV-MV

Les synoviales sont au nombre de 3 et tapissent la face profonde des capsules sus citées

Les ligaments :

Les ligaments dorsaux sont faibles et renforcent les capsules. Les ligaments plantaires
franchissent chaque interligne, plus un qui joint C1 et MIII Les ligaments inter métatarsiens
maintiennent les bases entre elles.

A distance, le ligament plantaire long et l’aponévrose plantaire sont des structures puissantes
croisant l’interligne tarso-métatarsienne

2.1.3 Anatomie fonctionnelle

Éléments stabilisateurs :

Latéralement : CFV, Opp V


Médialement : Long fibulaire au dessous, tibial antérieur au dessus
Au centre : expansions tibial postérieur, CFI, Add oblique I

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Considération biomécanique importante :

Cette zone encastrée n’est pas très mobile pour une raison simple : le cunéiforme moyen est
la clé de voûte de la faîtière de la voûte plantaire. C’est une zone qui doit rester très stable
est soutenu au niveau plantaire par le passage du long fibulaire et les expansions du tibial
postérieur.

2.2 Articulations métatarso-phalangiennes

2.2.1 L’hallux

C’est une articulation à synoviale à surface ellipsoïde. Elle unit :

 La tête du premier métatarsien convexe en tout sens et aplatit transversalement qui


présente une crête sagittale à la moitié inférieure séparant deux sillons répondant aux
sésamoïdes,
 Avec la glène phalangienne de la première phalange concave qui est complétée par un
fibrocartilage glénoïdien qui contient les sésamoïdes.
 Avec les sésamoïdes plus volumineux qu’à la main, présentant une crête glissant dans
le sillon de la tête de MI

Les surfaces sont encroûtée de cartilage hyalin. Elle possède une capsule, renforcée par des
ligaments collatéraux. Ils sont tendus du tubercule de la tête de MI à P1 et au fibrocartilage.
L’appareil sésamoïdien stabilise l’interligne Les fibres de l’aponévrose plantaire renforcent à
distance

2.2.2 Les 4 autres métatarsiens

Ce sont des articulations à synoviale à surface ellipsoïde. Elle unit la tête des métatarsiens
convexe en tout sens et aplatit transversalement, avec la glène phalangienne concave qui est
complétée par un fibrocartilage glénoïdien.

Les surfaces sont encroûtée de cartilage hyalin. Chaque interligne possède une capsule,
renforcée par des ligaments :

 Ligaments collatéraux : ils sont tendus du tubercule de la tête des métatarsiens à la


phalange et au fibrocartilage.
 Ligaments métatarso phalangiens plantaires : épais et résistants, ils sont tendus des
faces palmaires des têtes des métas aux bases des phalanges proximales, ils adhèrent
aux gaines synoviales des tendons des fléchisseurs
 Ligaments métatarsiens transverses profonds : épais et résistants, ils sont tendus
transversalement et adhèrent aux ligaments métatarso phalangiens plantaires ; ils
séparent dans les espaces inter osseux, d’en bas les lombricaux, les vaisseaux et nerfs
digitaux, d’en haut les muscles interosseux.

Les tendons des interosseux stabilisent ces interlignes. Les fibres de l’aponévrose plantaire
renforcent à distance

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2.2.3 Biomécanique

Ce sont des articulations à 2 DDL, elles permettent les mouvements de flexion/extension,


abduction/adduction. Cette jonction est très sollicitée dans le déroulement du pas : ses
mouvements induisent les changements de courbure de l’arche antérieure

2.3 Articulations inter phalangiennes


Les articulations interphalangiennes proximales (IPP) et distales (IPD), sont des articulations
à synoviale de type ginglyme. Il y a 5 IPP et 4 IPD.

Elles unissent la tête des phalanges (P1 ou P2) qui forme la poulie pleine, avec la base
phalangienne (P2 ou P3) qui forme la poulie creuse et qui est complétée par un fibrocartilage
plantaire. Les surfaces sont encroûtée de cartilage hyalin. Chaque interligne possède une
capsule, renforcée par des ligaments collatéraux. Ils sont tendus du tubercule de la tête des
phalanges à la base de la phalange et au fibrocartilage. Elles permettent des mouvements de
flexion/extension. Elles sont souvent victimes de déformations orthopédiques, traumatiques
ou rhumatismales.

3. Le pied : considérations biomécaniques importantes

3.1 Motricité du pied

3.1.1 La flexion / extension des orteils

L’extension des orteils se fait essentiellement dans les articulations


métatarsophalangiennes. A la différence de la main l’extension métatarsophalangienne
dépasse la flexion.

 L’extension active est de 50~60° alors que la flexion est de 30°


 L’extension passive indispensable lors du dernier temps du pas postérieur atteint 90°
(contre 45° dans la flexion passive)

L’extension active des orteils se fait grâce à trois muscles : le court extenseur des orteils
(pour les 4 premiers métas), le long extenseur des orteils (pour les 4 derniers métas) et le long
extenseur de l’hallux. Les deux derniers étant surtout des fléchisseurs de la cheville, le
premier étant le principal extenseur des orteils.

La flexion des orteils se fait dans les articulations métatarso phalangiennes (30°) et inter
phalangiennes (90°). Elle est assurée par les court et long fléchisseurs des orteils, le CFV, les
lombricaux et les inter osseux pour les 4 derniers orteils, et par le CFI et le long fléchisseur de
l’hallux pour l’hallux

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3.1.2 Les inter osseux et lombricaux

Les inter osseux et lombricaux sont comme à la main fléchisseurs de la première phalange et
extenseurs des deux dernières :

 Les 4 inter osseux dorsaux sont centrés sur MII (vs MIII à la main) et se terminent sur le
2° orteil ou sur l’orteil le plus rapproché du 2°
 Les trois interosseux plantaires s’attachent tous du côté médial des trois derniers métas et
se terminent sur l’orteil correspondant au méta d’origine.
 Les 4 lombricaux annexés au tendon du long fléchisseur des orteils, le tendon des
lombricaux se portant en dedans et se terminant comme l’interosseux sur la base de P1 et
sur la bandelette latérale de l’extenseur.

3.2 La voûte plantaire


La voûte plantaire est un ensemble architectural qui grâce à ses changements de courbure et à
son élasticité peut s’adapter à toutes les inégalités de terrain et transmettre au sol les efforts et
le poids du corps dans les meilleures conditions mécaniques.

Elle est définie comme une voûte soutenue par trois arches dont chaque point d’appui est
commun aux deux arches contiguës. La forme de la voûte plantaire s’apparente à celle d’un
foc gonflé par le vent

Les points d’appui sont :

 La tête de MI
 La tête de MV
 Les tubérosités postérieures du calcanéus

3.2.1 L’arche médiale

Elle est constituée des pièces osseuses suivantes :

 La tête de MI, C1, Naviculaire, talus, calcanéus


 Le naviculaire forme la clé de voûte de cette arche

Les tendeurs de cette arche sont :

 L’abducteur du I forme la corde totale, c’est l’entrait majeur avec l’aponévrose


plantaire.
 Le long fléchisseur du I forme une corde sub totale, il permet la stabilité du talus et
du calcanéus qu’il soutient par le sustentaculum tali.
 Le tibial post forme une corde partielle
 Le long fibulaire augmente la concavité de l’arche en entraînant une flexion de C1 sur
le naviculaire

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3.2.2 L’arche latérale

Elle est constituée des pièces osseuses suivantes :

 La tête de MV, le cuboïde, et le calcanéus.


 La clé de voûte se situe au niveau du rostre.

Cette arche est beaucoup plus rigide que l’arche médiale dû à la tension des ligaments
plantaire long et calcanéo-cuboïdien plantaire.

Les tendeurs sont :

 L’abducteur du V qui forme la corde totale


 Les fibulaires qui forment des cordes partielles empêchant le baillement inférieur

3.2.3 L’arche antérieure

Les pièces osseuses de cette arche sont représentées par la tête des métas

Elle est sous tendu par l’Adducteur oblique du I qui est peu résistant et facilement forcé,
l’arche antérieure est souvent effondrée. Elle repose sur le sol par l’intermédiaire des parties
molles appelées « talon antérieur ».

Ses changements de courbures sont induits par la mobilité de l’interligne tarso métatarsienne
soutenue par la tension du long fibulaire : le long fibulaire agit sur les trois arches.

3.3 L’équilibre architectural du pied

La conception de voûte plantaire au niveau biomécanique est un peu dépassée et la notion des
arches latérale et antérieure est considérée comme une vue de l’esprit anatomique (pas
incompatible avec la description anatomique).

De Doncker et Kowalski comparent le pied à une charpente comportant deux arbalétriers


articulés ensemble au niveau d’une faîtière (ou crête) et maintenus à la base par un entrait qui
empêche l’écrasement du triangle sous la charge qui s’applique au faîte.

Le pied se résume à une « ferme » axiale avec un entrait principal formé des ligaments
plantaires et des muscles plantaires, et de deux entraits latéraux secondaires (arches latérale et
médiale).

Le plus juste est de voir cette charpente en deux courbures :

 Une courbure transversale qui se poursuit d’avant en arrière. La faîtière est formée par
le deuxième cunéiforme (la clé de stabilité) et MII. Elle est maintenue par trois
muscles : l’ADD oblique du I (au niveau des métas), le Long fibulaire (au niveau des
cunéiformes) et le tibial postérieur (au niveau du couple cubo-naviculaire)
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 Une courbure longitudinale contrôlée par l’ABD I en dedans et l’ABD V en dehors, qui
forment les entraits secondaires

Le maintient du deuxième cunéiforme et de la base de MII se fait d’abord par l’encastrement


de celles ci et surtout inférieurement par les expansions du muscle tibial postérieur qui se
contractent dans la propulsion du pied lors du pas postérieur de la marche.

Le muscle tibial postérieur s’attache sur tous les os du tarse sauf le talus. Certains
anatomistes n’accordent pas plus d’importance à l’expansion sur le naviculaire qu’à cet
éclatement de fibres sous la voûte plantaire qui jouent un rôle statique de tendeurs
synergiques au long fibulaire.

Son rôle biomécanique ne doit pas être compris comme un inverseur du pied mais plutôt
comme un muscle antigravitaire qui sustente la malléole médiale dans le pas postérieur (en
synergie avec le LF).

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