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Med Mal Metab 2023; 17: 64–69

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Pour la pratique
Prise en charge de l'artériopathie des
membres inférieurs chez les patients
diabétiques présentant une plaie du pied

Mathilde Sollier, Caroline Bogeat, Assa-Zourak Ibrahim, Cyril Garcia, Sika Nassouri, Bernard Bauduceau,
Lyse Bordier

Disponible sur internet le : Hôpital d'instruction des armées Bégin, service d'endocrinologie,
4 octobre 2022 69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France

Correspondance :
Mathilde Sollier, Hôpital d'instruction des armées Bégin, service d'endocrinologie,
69, avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
mathilde.sollier@intradef.gouv.fr

Mots clés Résumé


Diabète
Artériopathie Les plaies des pieds chez les personnes diabétiques sont très fréquentes et peuvent aboutir à une
Plaie des pieds amputation. Les mécanismes en cause dans leur apparition sont multiples et fréquemment
Revascularisation intriqués. Parmi ceux-ci, l'artériopathie présente des particularités qui compliquent la prise en
Amputation charge. Une évaluation précise par une équipe multidisciplinaire est indispensable afin d'optimiser
le traitement médical et de déterminer si la cicatrisation pourra être obtenue sans la réalisation
d'un geste de revascularisation. Ces techniques permettent aujourd'hui de diminuer très signi-
ficativement le nombre d'amputation. Le groupe de travail très actif de la société francophone du
diabète (SFD) consacré au pied diabétique s'est donné pour objectif, en particulier, d'améliorer la
prise en charge médicale et paramédicale de cette très grave complication du diabète.

Keywords Summary
Diabetes
Arteriopathy Management of lower limb arteriopathy in diabetic patients presenting with
Foot wounds a foot wound
Revascularization
Foot sores in diabetic patients are very common and can lead to amputation. The mechanisms
Amputation
involved in their appearance are numerous and frequently intertwined. Among these, arteriopa-
thy has particularities that can complicate the management of foot ulcers. A precise evaluation by
a multidisciplinary team is essential to optimize medical treatment and to determine whether
healing can be obtained without a revascularization procedure. These techniques are now able to
significantly reduce the amputation rate. The "Société Francophone du Diabète'' (SFD) working
group on the diabetic foot has the specific objective to improve the medical and paramedical
management of this particularly serious complication.

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10.1016/j.mmm.2022.08.008
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Pour la pratique
Introduction indispensable afin d'apporter des réponses thérapeutiques
Les lésions persistantes du pied touchent en France 2,5 % des adaptées. Ce fait implique que la prise en charge soit multi-
patients diabétiques. L'artériopathie oblitérante des membres disciplinaire, associant médecins, chirurgiens, infirmières et
inférieurs (AOMI) intéresse globalement 4,4 % de l'ensemble pédicures-podologues [6].
des personnes diabétiques et cette fréquence augmente avec Les causes les plus fréquentes de l'installation d'une lésion du
l'âge [1]. C'est ainsi qu'elle touche 6,7 % des sujets de plus de pied sont l'existence d'une neuropathie qui entraîne une dis-
75 ans [2]. Le risque chez le patient diabétique de présenter une parition de la sensibilité et l'AOMI qui touche les grosses et les
AOMI est multiplié par 3,5 chez l'homme et par 6 chez la femme. petites artères, limitant l'apport de sang aux extrémités, favo-
Les lésions podologiques sont particulièrement graves, puisque risant l'infection des lésions et pouvant aboutir à la gangrène.
le risque d'amputation est de 15 à 40 fois plus important par Les troubles de la statique du pied, un chaussage inadapté, un
rapport aux personnes non-diabétiques. déficit visuel ou un surpoids, sont des facteurs qui jouent éga-
Le diabète reste aujourd'hui en France, la première cause lement un rôle important.
d'amputation non-traumatique des membres inférieurs avec Il existe fréquemment un élément déclenchant qu'il faut recher-
un chiffre qui atteint 8000 par an. Ces amputations sont pré- cher : un traumatisme lors du port de chaussures neuves, une
cédées dans la plupart des cas par une ulcération du pied, ce qui ampoule après une promenade inhabituelle, une petite blessure
souligne l'importance de la prévention et des soins précoces de lors de la marche sans protection ou une brûlure par une
ces lésions et d'une prise en charge par une équipe multidisci- bouillotte, en sont quelques exemples. L'importance de la pré-
plinaire [3]. De plus, le pronostic de ces patients présentant vention de ces plaies grâce à l'éducation thérapeutique du
l'association diabète + plaie + AOMI est très défavorable, avec patient (ETP), tout particulièrement en cas de pied à risque,
un taux de mortalité à 5 ans de près de 50 % et un risque accru est donc une priorité de la prise en charge.
de décès chez les patients insuffisants rénaux [4]. En définitive, l'implication - au moins partielle - d'une AOMI dans
C'est pourquoi, depuis 1999, l'International working group on l'installation d'une plaie des pieds est fréquente chez les per-
the diabetic foot (IWGDF) a développé et réactualise régulière- sonnes diabétiques et doit absolument être identifiée et traitée
ment des recommandations pour la prise en charge de ces plaies afin d'obtenir une bonne cicatrisation.
du pied qui mènent à une amputation chez environ 1 million de
personnes par an dans le monde [5]. Les particularités de l'artériopathie au
cours du diabète
Les mécanismes en cause dans d'apparition L'AOMI chez le patient diabétique est plus précoce, plus fré-
des plaies des pieds quente et plus grave que chez les sujets non-diabétiques. Elle se
Les mécanismes qui contribuent à l'apparition des plaies au caractérise par une atteinte volontiers distale, c'est-à-dire tou-
niveau des pieds chez les patients diabétiques sont complexes. chant préférentiellement les petites artères de la périphérie.
Une évaluation très précise de chaque facteur est donc L'installation de l'artériopathie est aggravée au cours du diabète
par le tabagisme, les anomalies lipidiques et l'hypertension
artérielle. Toutefois, ces facteurs de risque classiques majorent
Les points essentiels de façon préférentielle les atteintes plus proximales, c'est-à-dire
 L'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une
celles des grosses artères des membres inférieurs.
Le diabète s'accompagne de calcifications artérielles fréquentes
complication fréquente et grave du diabète.

réalisant la médiacalcose de Montckeberg, bien visible sur la
Elle est souvent associée aux autres mécanismes qui induisent les
simple radiographie des extrémités.
plaies des pieds, comme la neuropathie et l'infection.
La présence d'une artériopathie gêne la cicatrisation des plaies,
 L'AOMI des patients diabétiques se caractérise par des atteintes favorise l'infection, et peut se compliquer de gangrène et
diffuses et périphériques des lésions. conduire à l'amputation. Ceci justifie qu'elle soit reconnue
 La constatation d'une AOMI impose la recherche d'une atteinte des devant toute plaie des pieds survenant chez une personne
autres vaisseaux : coronaires, troncs supra-aortiques, et aorte diabétique.
abdominale.
 Un bilan très précis réalisé par une équipe multidisciplinaire vise Évoquer cliniquement une atteinte
à déterminer la topographie, la sévérité et le retentissement des artérielle devant une plaie des pieds :
lésions artérielles.  l'AOMI est souvent indolore en raison de son association dans
 Cette démarche est indispensable pour déterminer si un geste de 70 % des cas à une neuropathie. C'est ainsi que la claudication
revascularisation est nécessaire pour obtenir une bonne cicatrisation. intermittente intéressant le mollet, la cuisse ou la fesse est
rarement rapportée par le patient, d'autant qu'elle s'observe

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Pour la pratique
Figure 1 Figure 3
Gangrène sèche d'un orteil en rapport avec une atteinte Lésion ischémique surinfectée.
artérielle distale.

Figure 4
Figure 2 Mal perforant plantaire caractéristique des plaies en relation
Plaques de nécrose au cours d'une ischémie critique. avec une neuropathie.

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de préférence lors des atteintes artérielles proximales qui ne risque évolutif des plaques. Enfin, une cartographie complète
sont pas les plus fréquentes au cours du diabète ; des gros troncs artériels est facilement réalisable par un opé-
 l'aspect de la plaie peut faire évoquer cliniquement une contri- rateur entraîné ;
bution artérielle dans son mécanisme d'apparition [7]. C'est  la mesure transcutanée de la pression partielle en oxygène
ainsi que la constatation d'un orteil noir ou de plaques de (TcPO2) est un examen non invasif particulièrement utile [12].
nécrose localisées au niveau de la jambe sont très fortement Il est réalisé par la pose d'un capteur sur la peau au niveau du
évocatrices d'une AOMI d'origine diabétique en rapport avec pied ou de la cheville. Le résultat est normal au-dessus de
des thromboses artérielles périphériques (figure 1) et 50 mm Hg, et la cicatrisation reste possible tant que la
(figure 2). Cependant, l'évaluation de la composante artérielle TcPO2 est supérieure à 30 mm Hg. Cette technique est donc
doit être systématique en cas de plaie des pieds chez une particulièrement informative sur la nécessité de réaliser une
personne diabétique, car une composante infectieuse n'est revascularisation et permet de surveiller l'efficacité d'un
pas rare (figure 3). L'association avec une neuropathie est pontage ;
fréquente, alors qu'elle est caractérisée le plus typiquement  enfin, l'artériographie classique demeure la technique de
par un mal perforant plantaire (figure 4) ; référence pour l'exploration d'une AOMI. Cet examen
 lors de l'examen clinique, les pieds sont froids et les pouls sont comporte une injection d'iode au niveau de l'artère et ne doit
mal ou non perçus. Toutefois, la présence des pouls distaux ne être réalisé que si un geste de revascularisation est envisagé.
permet pas d'écarter totalement l'implication d'une atteinte L'arrêt de la metformine est indispensable avant l'examen, et
vasculaire très périphérique ; celle-ci peut être reprise 48 heures plus tard en l'absence de
 l'ischémie critique constitue une situation grave comportant variation de la créatininémie. Les patients présentant une
un risque de 20 % d'amputation d'emblée et de décès dans clairance de la créatinine inférieure à 60 mL/min doivent être
l'année. Le diagnostic doit être évoqué devant des douleurs de hydratés avant injection et la fonction rénale doit être étroi-
décubitus persistantes depuis 2 semaines malgré un traite- tement surveillée après le geste. L'angioscanner évite la ponc-
ment antalgique, ou la présence d'ulcérations ou de plaques tion artérielle, mais présente un certain nombre de limites, si
de gangrène du dos du pied ou des orteils et affirmé par la bien que l'angiographie par résonance magnétique (angio-
constatation d'une pression systolique inférieure ou égale IRM) qui ne nécessite pas d'apport de produit iodé est une
à 50 mm Hg à la cheville[8]. alternative très intéressante chez les patients les plus fragiles
Le diagnostic d'AOMI impose de réaliser une exploration vascu- (figure 5).
laire complète portant sur les troncs supra-aortiques, les coro-
naires et l'aorte abdominale, car il s'agit d'une véritable maladie
systémique de l'ensemble de l'arbre artériel [9].

Les examens paracliniques permettant


d'évaluer l'importance et le retentissement
de l'AOMI
La réalisation d'explorations simples est nécessaire à l'évaluation
de la qualité de la vascularisation [10].
 la mesure de la pression artérielle à la cheville permet de

calculer l'index de pression systolique (IPS) défini par le rap-


port entre cette pression et celle du bras. L'existence d'une
atteinte artérielle est probable lorsque l'IPS est inférieur à 0,9.
Toutefois, ce résultat peut être difficile à interpréter lorsqu'il
existe d'importantes calcifications des artères qui gênent la
mesure de la pression au niveau de la cheville ;
 l'IPS au gros orteil est défini comme le rapport entre la pression

systolique du gros orteil et celle du bras. Cette recherche est


utile car les artères du pied sont moins calcifiées que celles de
la jambe. Un rapport supérieur à 0,7 permet d'exclure la
présence d'une AOMI [11] ;
 l'écho-doppler artériel permet de faire l'état des lieux précis

des sténoses, des occlusions, ainsi que leur retentissement sur Figure 5
le flux sanguin, et précise la qualité du réseau d'aval. Cet Angiographie par résonance magnétique (angio-IRM) montrant
examen permet également de caractériser la nature et le le caractère diffus et distal des lésions artérielles.

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Les soins locaux de la plaie majeurs au niveau des membres inférieurs après 900 jours de
traitement [22] ;
Comme pour toutes les plaies des pieds des personnes diabé-
 un antiagrégant plaquettaire comportant la prise d'aspirine,
tiques, la décharge est essentielle, d'autant qu'une neuropathie
puisque le clopidrogrel ne paraît pas fournir des résultats
est souvent associée. Cette attitude s'oppose toutefois aux
supérieurs [23]. En revanche, l'association avec une faible
recommandations habituelles d'encouragement à la marche
dose de rivaroxaban, un inhibiteur direct hautement sélectif
chez les personnes présentant une AOMI.
du facteur Xa, doté d'une biodisponibilité par voie orale,
Les soins locaux sont naturellement importants, mais ils sont
permet, dans une étude, de réduire de 70 % les amputations
souvent difficiles en raison de la douleur qu'ils induisent. C'est
majeures chez des patients présentant une AOMI. Ce résultat
ainsi que le débridement chirurgical doit fréquemment être
vient probablement du fait de la présence de lésions throm-
réalisé sous sédation. Différents pansements sont utilisables
botiques fréquemment constatées sur les pièces d'amputation
et certains ont fait la preuve de leur efficacité dans des études
[24].
menées en double aveugle [13,14].
L'oxygénothérapie pressurisée locale est intéressante, appor-
Les techniques de revascularisation
tant de l'oxygène dans une petite enceinte au contact direct de
la plaie [15]. Cette technique, validée dans une étude multi- Comme pour les atteintes des artères coronaires, la revascula-
centrique, est beaucoup plus accessible que celle du caisson risation peut faire appel, selon le type des lésions, à une angio-
hyperbare dont les résultats sont d'ailleurs discutés [16]. plastie ou à un pontage, permettant de réduire de façon très
Ces différents soins locaux sont toutefois insuffisants lorsqu'il importante la nécessité d'une amputation [25,26].
existe un déficit circulatoire important nécessitant un traitement Les angioplasties peuvent être réalisées de préférence pour des
par voie générale et un geste de revascularisation [17]. sténoses courtes uniques ou multiples, surtout sur des artères de
fort calibre. La mise en place d'un stent permet de limiter le
risque de resténose.
Les caractéristiques de l'artériopathie diabétique expliquent que
Le traitement médical les pontages sont volontiers distaux et nécessitent donc l'inter-
Devant une plaie d'origine artérielle, l'arrêt impératif du taba- vention d'un chirurgien expérimenté, d'autant que les artères
gisme, l'antibiothérapie en cas de surinfection de la plaie et distales sont souvent calcifiées. Le matériel utilisé pour le
l'optimisation de l'équilibre glycémique qui peut être compro- pontage peut être prothétique (dacron ou goretex), mais surtout
mis par cette complication, sont indispensables. La vérification veineux.
du statut vaccinal anti-tétanique, ainsi que la prise en charge de Dans tous les cas, une surveillance étroite doit être exercée,
la douleur, font également partie de la prise en charge. Le choix comportant une TcPO2 après l'intervention et des examens
du traitement hypoglycémiant se porte de préférence vers les écho-doppler réguliers.
classes thérapeutiques ayant fait la preuve de leur efficacité en Une revue de la littérature a été réalisée par l'IWGDF en
termes de protection cardiovasculaire. À noter qu'un point de 2020 pour évaluer l'efficacité des techniques de revascularisa-
vigilance avait été relevé concernant l'association de la cana- tion dans la prise en charge des plaies des pieds [27]. Ce travail a
gliflozine, un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose de permis de regrouper 64 études, soit 13 434 patients, dont 80 %
type 2 (iSGLT2, ou gliflozines) et les amputations distales dans de personnes diabétiques présentant une AOMI et une plaie du
l'étude « Canagliflozin cardiovascular assessment study » (CAN- membre inférieur. Le taux de cicatrisation complète à un an,
VAS) [18]. Cette donnée n'a pas été retrouvée dans les études rapporté seulement dans 12 études, était en moyenne de 75 %
menées sur les molécules de cette classe (dapagliflozine et après revascularisation endoluminale et de 52 % après pontage.
empagliflozine) qui sont commercialisées en France [19,20]. Les taux de sauvetage du membre à un an étaient similaires
Ce préalable posé, trois familles médicamenteuses sont avec les deux méthodes, soit de 80 % après une angioplastie et
indispensables : de 85 % après pontage. Le taux de mortalité péri-opératoire de
 un inhibiteur du système rénine-angiotensine, inhibiteur de
2 % était identique avec ces deux techniques.
l'enzyme de conversion (IEC) ou sartan à dose efficace, Toutes ces possibilités thérapeutiques rendent compte de la
d'autant que ces patients sont à très haut risque cardiovascu- nécessité qu'une équipe multidisciplinaire soit étroitement
laire, surtout s'il existe une insuffisance rénale, avec un taux de impliquée dans la prise en charge d'une plaie du pied chez
mortalité globale de 50 % à 5 ans [21] ; une personne diabétique [6].
 une statine à dose maximale tolérée permettant une baisse

efficace du LDL-cholestérol et une stabilisation des plaques. Conclusion


Une étude récente menée avec l'évolocumab, un inhibiteur de La présence d'une artériopathie dans un contexte de plaie chez
la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 un sujet diabétique est un facteur aggravant qui doit absolu-
(PCSK9), a permis de réduire de 42 % les événemements ment être dépisté et exploré. L'évaluation du capital artériel est

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fondamentale dans le bilan lésionnel d'une ulcération du pied. l'optimisation de l'équilibre glycémique en privilégiant des
Elle doit être réalisée de manière systématique lors de l'examen molécules qui ont fait la preuve d'un bénéfice sur le plan
clinique à l'aide d'outils utilisables au lit du patient, et précisée cardiovasculaire. Le dépistage régulier de l'AOMI et un pro-
par des techniques non invasives, écho-doppler et TcPO2. gramme d'ETP porté tout particulièrement chez les personnes
Ces examens permettent de déterminer si un geste de revas- présentant des pieds à risque doivent permettre de diminuer le
cularisation est indispensable pour obtenir une cicatrisation et nombre des amputations.
éviter le risque d'amputation.
Déclaration de liens d'intérêts : les auteurs déclarent avoir effectué des
La prévention de la survenue de plaies artéritiques chez les interventions ponctuelles à la demande des firmes pharmaceutiques
patients diabétiques repose sur le contrôle strict des facteurs de suivantes : AstraZeneca, Boehringer, Eli Lilly, Jansen, Merck Sharp &
Dohme (MSD), Novo Nordisk, Pfizer, Sanofi.
risque cardiovasculaires, notamment l'arrêt du tabagisme et

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