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Fiche 51 : La présomption de communauté

Avec le mariage, à défaut d’avoir signé un contrat de mariage, le régime matrimonial de la


communauté de biens réduite aux acquêts d’applique automatiquement.

On distingue 3 masses de biens :

- Les biens propres de l’époux détenus avant le mariage et ceux recueillis par donation ou
succession pendant le mariage

- Les biens communs achetés pendant le mariage : « les acquêts de communauté ».

Comment prouver le caractère commun ou propre d’un bien ? Il faut prouver que le bien a été acquis
avant ou pendant le mariage.

1) Charge de la preuve réglée par la présomption de communauté

La loi accorde une dispense de preuve à celui qui veut établir que le bien est commun ->
présomption sauf preuve contraire que les biens sont des biens communs = présomption légale
d’acquêt.

Article 1402 du Code Civil : « Tout bien, meuble ou immeuble, est réputé acquêt de communauté si l'on ne
prouve qu'il est propre à l'un des époux par application d'une disposition de la loi.

Si le bien est de ceux qui ne portent pas en eux-mêmes preuve ou marque de leur origine, la propriété
personnelle de l'époux, si elle est contestée, devra être établie par écrit. A défaut d'inventaire ou autre preuve
préconstituée, le juge pourra prendre en considération tous écrits, notamment titres de famille, registres et
papiers domestiques, ainsi que documents de banque et factures. Il pourra même admettre la preuve par
témoignage ou présomption, s'il constate qu'un époux a été dans l'impossibilité matérielle ou morale de se
procurer un écrit. »

La présomption concerne les biens mobiliers et immobiliers et s’applique à tous.

= Le doute profite à la communauté -> si on n’arrive pas à prouver le caractère propre d’un bien -> il
fait partie de la communauté. Il appartient à l’époux d’écarter la présomption de communauté.

Cette présomption s’applique dans :

- les rapports entre époux :

La présomption apparait lors de la dissolution du régime : tous les biens dont le caractère propre n’a
pas été démontré rentre dans la masse partageable.

Elle joue un rôle pendant le mariage : permet de déterminer les pouvoirs des époux sur le bien.

- à l’égard des tiers :

Quand présomption qu’un bien commun :

-> Quand il s’agit d’actes qui peuvent être fait par l’un ou l’autre époux : les tiers peuvent traiter
avec l’un ou l’autre des époux.
-> Quand il s’agit d’acte soumis à co-gestion : il faut l’accord des deux époux.

Droit des créanciers : Les créanciers du mari ou de la femme peuvent saisir les biens communs =
chacun subi le concours des créanciers de l’autre.

La présomption ne joue pas pour les biens propres par nature.

2) Modes de preuves admissibles pour combattre la présomption de communauté

En réalité, pas de difficulté pour les immeubles du fait de l’établissement du titre.

Les modes de preuves contraires à la présomption de communauté : L’article 1402 instaure une
hiérarchie :

1/ : La preuve préconstituée par écrit : il s’agit d’un acte signé par les parties.

Exemple : un inventaire au moment du mariage ou une déclaration dans le contrat de mariage indiquant quels
sont les biens présents de chaque époux.

2/ Les autres écrits : titres de famille, registre, papiers domestiques, documents de banque
et factures

En cas de litige, le juge va apprécier la valeur probante des écrits.

3/ Les témoignages et présomptions en cas d’impossibilité matérielle ou morale de se


procurer un écrit

Exemple : photos. Le document est souvent émané d’un tiers. (L’impossibilité morale n’est pas
facilement admise)

Ces règles s’appliquent aux époux et aux tiers :

1ère situation : Le conflit se déroule entre époux. L’époux va devoir fournir un écrit, sauf impossibilité
matérielle ou morale.

2ème situation : La preuve serait faite par les époux contre les tiers. Exemple : créanciers du mari veulent
saisir les biens communs -> la femme va prouver que tel bien est son bien propre pour éviter la poursuite du
créancier. Preuve écrite à défaut sauf impossibilité matérielle ou morale.

3ème situation : Quand la preuve est faite par les tiers contre les époux. Exemple : un créancier antérieur
au mariage -> son gage comprend que les biens propres donc le créancier peut avoir à démontrer que tel bien
est propre. Dans ce cas : pas application de l’article 1402, on ne peut pas exiger un écrit d’un tiers -> il
faut admettre la preuve par tout moyen pour les tiers.

Cas particuliers : 2 cas ou la présomption est automatiquement renversée :

- Pour les biens qui portent en eux même preuve ou marque de leur origine. Exemples : meuble
portant un cachet attestant de l’appartenance à la famille, objet dédicacé à l’un des époux.

- Quand la propriété personnelle d’un des époux n’est pas contestée. La règle a été insérée dans le
code pour inviter le notaire à ne pas demander de justification quand les époux sont d’accord (époux
capable juridiquement)

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