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République du Cameroun Republic of Cameroon

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Ministère de l’Enseignement Ministry of Higher Education
Supérieur ****
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Université de Maroua ****
**** B.P./P.O. Box : 46 Maroua National Advanced School of
Ecole Nationale Supérieure Email : Engineering of Maroua
Polytechnique de Maroua institutsupsahel.uma@gmail.com
Site : http://www.uni-
maroua.citi.cm

Département d’Agriculture, d’Elevage et Produits Dérivés

COURS D’ELEMENTS D’AGRICULTURE

Niveau : MASTER I

Dispensé par Monsieur TIZE KODA Joël


Ingénieur Agronome
Assistant à l’ISS

Année Académique 2017/2018

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PLAN DU COURS D’ELEMENTS D’AGRICULTURE

Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE

Chapitre II : CONCEPTS DE BASE

Chapitre III : ROLE DE L’AGRICULTURE

Chapitre IV : ETAPES FONDAMENTALES DE L’AGRICULTURE ET


DE L'AGRONOMIE

Chapitre V : NATURE DES PRINCIPAUX PROBLEMES AGRICOLES

Chapitre VI. COMPOSANTES DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Chapitre VII : CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS


AGRICOLES

Chapitre VIII : CONDUITE D’UNE CULTURE

Chapitre IX : DEVENIR DES PRODUITS AGRICOLES

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BIBLIOGRAPHIE

Yerima K. et Van Ranst E., 2005. Introduction to the soil science: soils of the
tropics. Trafford, Canada, 397p.

Mvondo A, 2010. Cours Eléments d’agriculture FASA I, Université de Dschang,


Cameroun.

Prévost PH, 1990. Les bases de l’Agriculture moderne. Technique et


documentation-Lavoisier, Paris, France, 261p.

Soltner D, 2003. Les bases de la production végétale. Tome 1, le sol et son


amélioration 23e édition. Collection Sciences et Techniques Agricoles,
Toulouse, France, 472p.

Mémento de l’Agronome

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Chapitre I. INTRODUCTION GENERALE

1.1 Objectifs du cours

Le cours «Eléments d’agriculture» a pour objectif de donner à l’étudiant


nouvellement admis au département d’Agriculture, Elevage et Produits Dérivés,
une vision globale de l’agriculture en tant que domaine d’activités et champ
disciplinaire.

1.2. Origine de l’agriculture

L’agriculture au sens large intègre les productions végétales et animales.


L'agriculture implique la domestication et la production des végétaux et des
animaux utiles à l'homme.

La domestication asservit les espèces animales et végétales aux objectifs de


l'homme. La nécessité économique (insuffisance de la chasse et de la cueillette
face à la croissance de la population) est probablement le facteur principal de la
naissance de l'agriculture.

L’agriculture a fondé la sédentarité. En effet, elle bouleversa surtout les


conditions socioculturelles en développant la sédentarité au détriment des
systèmes nomades ou transhumants de l’époque. Ainsi, sur la base des territoires
cultivés, se construisirent des villages, des villes, des nations et des empires. La
féodalité, fondée sur la possession des terres par les nobles et la servitude des
paysans est caractéristique de l'âge agricole.

1.3. Formation agricole au Cameroun

Dès les années 1960, le Cameroun s’est doté d’établissements de formation


agricole afin de former des techniciens dont avaient besoin les pouvoirs publics
pour assurer le développement du secteur rural. Ces premières institutions
avaient également pour missions d’étudier scientifiquement l’agriculture avec la
participation de la collectivité agricole, d’en présenter les résultats à un vaste
ensemble d’agriculteurs susceptibles de les utiliser et de former les cultivateurs,
vulgarisateurs, enseignants et chercheurs, de façon à ce que la production
agricole puisse poursuivre sa croissance sur des bases durables.

Pour soutenir cette politique, le Gouvernement a entrepris au fil du temps, un


vaste programme d’investissement dans les infrastructures de formation
agricole. De nombreuses transformations du dispositif de l’enseignement et de la
formation agricole et rurale ont ainsi vu le jour aussi bien dans les orientations
que dans l’organisation.

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1.3.1. Etablissements de formation

Niveau supérieur

Les principaux établissements de formation agricole au Cameroun sont les


suivants :
- l’Institut Supérieur du Sahel (ISS)
- La Faculté d’Agronomie et des Sciences agronomiques (FASA) de
l’Université de Dschang;
- L’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agro-industrielles (ENSAI) ;
- L’Ecole de Médecine Vétérinaire
- La Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I où existe déjà une
formation dans des filières du domaine agricole et forestier ;
- L’Ecole Nationale des Travaux Publics pour la formation en génie
rural ;
- Les écoles relevant du Ministère de l’élevage.

L’enseignement agricole supérieur, à l’exception de la formation des


Techniciens Supérieurs (Bac+2) assurée par les ministères techniques du
développement rural concernés, est placé sous la tutelle du ministère de
l’Enseignement Supérieur.

Niveau moyen

Les ministères ayant des institutions dispensant un enseignement agricole de


niveau moyen sont :
- le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural qui dispose de
18 établissements (Collèges Régionaux d’Agriculture et Ecoles
Techniques d’Agriculture) ;
- le Ministère de la Faune et des Forêts avec l’Ecole de Faune de Garoua
et l’Ecole des eaux et Forêts de Mbalmayo ;
- le Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales dispose
de 3 Centres de Formation Zootechnique et Vétérinaire

En plus de ce dispositif d’enseignement agricole moyen, l’Etat a une vison de


création d’un certain nombre de Lycées agricoles.

Niveau de base

Le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural dispose de 67 centres


de formation agricole et rurale plus ou moins fonctionnels. Certaines ONG
disposent également des centres de formation assez opérationnels. Les
confessions religieuses s’affirment davantage dans l’encadrement et la formation
agricole des populations rurales à travers un réseau de centres d’apprentissage
agricole.

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1.3.2. Projet de reconstruction de la formation agricole au MINADER

Axes stratégiques de la réforme

Les axes stratégiques de la réforme arrêtés sont :

1. La professionnalisation, basée sur l’acquisition des compétences adaptées


aux conditions réelles de développement de l’agriculture ;
2. La formation à l’emploi;
3. La régionalisation en vue de prendre en compte la diversité écologique et
socioéconomique de l’agriculture camerounaise et de mettre en place des
pôles régionaux de formation pluridisciplinaires ;
4. La généralisation de la formation continue qui doit concerner l’ensemble
des acteurs du développement ;
5. La contractualisation entre l’Etat et les établissements privés de
l’enseignement et de la formation agricole et rurale ;
6. Le renforcement de la formation technique de base dans le domaine de
l’agriculture en général à travers les programmes d’enseignement agricole
dans l’enseignement général et la création des établissements
d’enseignement technique agricole.

Finalités

Le nouveau système de l’enseignement et de la formation agricole et rurale au


MINADER envisage pour principales finalités de contribuer à:

- l’émergence d’une nouvelle race d’entrepreneurs ruraux, véritables


professionnels exerçant un métier, aptes à se faire employer ou à s’auto
employer et de servir de courroie d’entraînement de la modernisation du
secteur traditionnel ;
- la formation des ressources humaines nécessaires pour assurer le progrès
agricole et rural et par conséquent, le développement économique et
social du Cameroun ;
- la transformation des structures de formation en véritables pôles de
développement économique et social dans la région d’implantation ;
- la revalorisation du métier d’agriculteur en suscitant l’intérêt surtout des
jeunes et des élites pour les professions du secteur rural et en élevant le
niveau technique et d’organisation des agriculteurs.

Chapitre II. CONCEPTS DE BASE

2.1. Agriculture

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Au sens large, l'agriculture peut être définie comme un ensemble de techniques
visant à mettre en valeur et à exploiter rationnellement et économiquement, les
végétaux (phytotechnie) et les animaux (zootechnie).

En d'autres termes, l'agriculture consiste à obtenir une production (animale et/ou


végétale) sur une certaine surface, au sein d'un milieu physique et socio -
économique donné, en mettant en œuvre des facteurs de production (terre,
travail, biens d'équipement, etc.).

Dans le cadre de ce cours, le terme agriculture a un sens plus restrictif dans la


mesure où il sera surtout question des végétaux.

A l'origine, l'agriculture a été plus un art qu'une technique. Elle faisait davantage
appel à l'habileté et au savoir - faire. Son développement et sa rationalisation
n'ont été possibles qu'à partir du moment où elle a été considérée comme un
ensemble de techniques faisant appel à des connaissances fondamentales mises
au point dans les sciences physiques, chimiques, biologiques et humaines.

Le métier d'agriculteur est souvent présenté comme l'un des plus beaux métiers
de l'activité humaine (Prévost, 1999). Outre le rôle nourricier qu'il joue dans la
société depuis toujours, il est difficile de rester indifférent face à ce métier qui
exige toutes les qualités intellectuelles, morales et physiques de l'homme, qui
permet de vivre dans la nature, et qui laisse beaucoup de place à l'initiative
individuelle. Face à l'évolution dans divers domaines, l'agriculteur doit être à la
fois :

- un technicien, c’est à dire quelqu'un qui maîtrise les techniques de


production ;
- un agronome c’est à dire quelqu'un qui possède les connaissances
scientifiques nécessaires (l'agriculture n'est pas un métier de recette qu'il
suffit de suivre car l'outil de travail est le milieu vivant et la nature est trop
capricieuse pour être stable) ;
- un bon gestionnaire, d'autant plus que l'agriculture est consommatrice
d'intrants (matériel agricole, engrais, pesticides, etc.) et que les marges de
rentabilité sont souvent étroites pour de nombreuses productions ;
- un bon chef d'entreprise qui doit savoir gérer sa main d'œuvre
(ouvriers) et le matériel agricole ;
- un homme de relations publiques qui sait maintenir de bonnes
relations avec tout le milieu professionnel (les services de vulgarisation,
les coopératives, les transporteurs, les fournisseurs d'intrants, etc.) ;
- un commerçant qui sait vendre ses produits et en tirer un meilleur
revenu (les produits agricoles sont soumis à la loi du marché, c'est à dire à
l'offre et à la demande) ;
- un homme de progrès qui sait s'adapter aux nouveaux contextes
économiques, sociaux et culturels et qui en outre, est capable d'innover.

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Compte tenu de ce qui précède, on peut observer que l'agriculture est un métier
complexe et difficile. Quelquefois, les satisfactions qu'il apporte ne sont pas à la
hauteur des problèmes et des soucis que l'agriculteur rencontre. Aussi est – il
recommandé de commencer à produire à une petite échelle et étendre sa
production au fur et à mesure que l’on maîtrise la production.
2.2. Types d’agriculture

Arboriculture

L'arboriculture désigne l'activité qui consiste à cultiver des arbres, le plus


généralement, il s'agit d'arbres fruitiers, pour la production de fruits.

Sylviculture

La sylviculture (du latin silvæ, les bois et forêts, et cultura, la culture) est
l'exploitation rationnelle des arbres forestiers.

Elle consiste en la conservation, l'entretien, la régénération naturelle ou


artificielle (reboisement) des massifs forestiers. Les forêts ainsi entretenues le
sont généralement à des fins commerciales (meubles, pâte à papier). Néanmoins,
la sylviculture intervient également dans la sauvegarde de l'environnement
(développement durable) ou l'aménagement paysager.

Maraîchage

Le maraîchage est la culture de légumes et de certains fruits, voire de certaines


fleurs, à usage alimentaire de manière intensive et professionnelle en vue de leur
commercialisation.

Le maraîchage est un type d'agriculture intensive, qui vise à maximiser


l'utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très courts. En
contrepartie, il nécessite des moyens parfois importants (réseau d'irrigation,
serres, etc.) et une main d'œuvre abondante, la mécanisation étant plutôt difficile
à mettre en œuvre dans ce type de cultures.

Horticulture

L'horticulture désigne la branche de l'agriculture consacrée à la production de


plantes de jardins. Le terme a été formé sur le latin hortus, jardin. Horticulture
s'oppose à agriculture au sens de culture de plein champ (ager, le champ). Son
champ d'activité comprend des cultures vivrières : légumes (maraîchage), arbres
fruitiers, des cultures de plantes ornementales : fleurs à couper, plantes vivaces,
arbustes et arbres d'ornement, et des cultures à vocation industrielle : plantes
aromatiques, à épices ou à parfums (vanille, cannelle, poivre, girofle, thé, cacao,
etc.).

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2.3. Agronomie

L'agronomie est l'étude des problèmes physiques, chimiques, biologiques et


économiques que pose la pratique de l'agriculture. L'agronome est celui qui se
consacre aux sciences agronomiques. Il cherche à découvrir les lois de la
production agricole et à établir les théories de l'agriculture.

Les agronomes doivent connaître les mécanismes de la production agricole dans


ses détails. Très souvent, l'élaboration de solutions aux problèmes de
l'agriculture demande un esprit capable d'intégrer de nombreuses composantes et
nécessite la plupart du temps, une approche pluridisciplinaire imprégnée des
différentes sciences agronomiques.

Le rôle de l’agronome est de contribuer à l’optimisation des productions


agricoles en vue de promouvoir la sécurité alimentaire et le développement
économique. Entre autres, l’agronome doit :
- Orienter ses activités vers le professionnalisme en développant notamment un
esprit d’initiative et de compétition
- Participer à l’identification des problèmes du secteur agricole et
- Contribuer à l’accumulation progressive des références techniques nécessaires
à la résolution des problèmes qui se posent.

2.4. Agronomie vs agriculture

Agronomie et agriculture relèvent de deux domaines différents. En effet,


l'agronomie regroupe un ensemble de disciplines scientifiques orientées vers
l’acquisition des connaissances. Par contre, l'agriculture est une activité finalisée
qui implique une action de l'homme sur le milieu.

Sur un autre plan, l'agriculture ne peut pas être considérée comme une simple
application de l'agronomie, compte tenu des nombreux autres aspects qui
régissent son fonctionnement.

Bien que la recherche agronomique s'intéresse à des situations agricoles réelles,


les progrès de connaissance acquis en agronomie grâce aux démarches
expérimentales ne se traduisent pas toujours par des progrès similaires au niveau
des pratiques agricoles.

L’agronomie permet notamment de :


- développer des connaissances susceptibles d'être utilisées en agriculture
;
- développer des démarches de diagnostic en milieux de production ;
- de mettre au point et d'assurer le transfert de techniques nouvelles.

2.5. Recherche agronomique, une science locale

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La recherche en agronomie, plus que toute autre recherche, présente un caractère
très souvent local. Elle peut être considérée comme la science des localités dans
la mesure où elle est étroitement liée aux sols et aux climats, qui ne sont jamais
les mêmes d'une région à l'autre.

2.6. Branches et sciences agronomiques fondamentales

On prête au président américain Truman d'avoir considéré l'agronomie comme


une science au carrefour des autres sciences. En effet, le développement
rationnel de la production agricole nécessite le concours de plusieurs autres
disciplines qui permettent de mieux connaître et partant, de prétendre contrôler
les deux principaux paramètres de la production agricole à savoir :
- le milieu écologique
- la plante cultivée (ou encore l'animal d'élevage).

L'agronomie est une science réunissant plusieurs disciplines.


- Productions végétales
- Productions animales
- Fertilisation des plantes, nutrition animale et alimentation humaine
- Protection/défense des cultures
- Sciences du sol
- Gestion de l'eau
- Biotechnologies
- Machinisme agricole
- Économie agricole
- Industries alimentaires
- Sciences et génie de l'environnement
- Valorisation et recyclage des déchets
- Écologie et environnement, etc.

De nombreuses sciences fondamentales contribuent au développement de


l’agriculture ; c’est le cas :
- des mathématiques
- de la statistique
- de la physiologie
- de la biochimie (science traitant des problèmes de la vie, de la
constitution de la matière vivante ainsi que des réactions chimiques dont
les organismes vivants sont le siège) ;
- de la microbiologie
- de la biologie
- de la botanique (science des végétaux) ;
- de la génétique
- de la pédologie (étudie les sols en place compte tenu de leur évolution
dans le passé et de leurs tendances dévolutions future) ;
- de l'agrologie (étude des propriétés du sol considérées dans leur rapport
avec la production végétale) ;
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- de la chimie etc.

2.7. Sécurité alimentaire

Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à


l'accès de nourriture en quantité et qualité suffisante. La sécurité alimentaire
comporte quatre dimensions:

1. Disponibilité (production intérieure, capacité d'importation, de stockage et


aide alimentaire)
2. Accès (dépend du pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible)
3. Stabilité (des infrastructures mais aussi stabilité climatique et politique)
4. Salubrité, qualité (hygiène, principalement accès à l'eau).

La sécurité alimentaire dépasse la notion d'autosuffisance alimentaire.


.
La sécurité alimentaire n'est pas nécessairement acquise lorsque l'offre
alimentaire est suffisante. On doit pouvoir répondre aux questions telles que
« qui produit la nourriture », « qui a accès aux informations nécessaires à la
production agricole » et « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir la
nourriture » et enfin, « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir les
informations nécessaires à une bonne production ».

Différentes options sont possibles pour augmenter la production agricole, par le


biais d'adoption de systèmes de production agricole spécifiques :

- augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet négatif la perte


de surfaces forestières et d'une façon générale, de lieux riches en
biodiversité) ;
- augmentation de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays
exportateurs (et exportation des surplus vers les pays déficitaires) ;
- augmentation de la productivité globale dans les pays déficitaires,
lesquels pourront devenir autosuffisants.

2.8. Autosuffisance alimentaire

Possibilité pour un pays de subvenir aux besoins alimentaires de son peuple par
sa seule production.

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Chapitre III. ROLE DE L’AGRICULTURE

3.1. Fourniture de produits alimentaires

La plante verte est une usine de son genre qui élabore de nombreuses molécules
et composés organiques. Ainsi, à travers le phénomène de photosynthèse la
plante verte élabore des hydrates de carbone. D’autres réactions biochimiques
assurent la synthèse des protéines, des lipides et d’autres composés organiques.

Les substances ainsi élaborées par les plantes sont produites pour assurer leur
propre croissance. On appelle autotrophes, ces êtres vivants capables d’élaborer
les substances nutritives dont ils ont besoin à partir de l’eau et du milieu
minéral.

Les substances nutritives élaborées par les plantes peuvent aussi être utilisées
par les différents maillons subséquents de la chaîne trophique et notamment
dans l’alimentation humaine et animale. Les hommes et les animaux sont des
hétérotrophes dont l’existence ne serait pas possible sans l’existence des plantes.
Les plantes vertes sont ainsi à la base de toutes les chaînes alimentaires.

La fonction nutritionnelle de l’agriculture à l’échelle d’un pays est une


composante majeure de la vie économique, un gage de sécurité et un élément de
stabilité sociale. La déficience de l’agriculture peut devenir dramatique. Par
exemple, l’empire des Mayas en Amérique centrale (Mexique) s’est effondré et
a disparu au moyen âge après l’installation d’une longue période de famine. Plus
près de nous, et plus récemment encore, des sécheresses successives en Ethiopie
dans les années 70 et 80 ont été à l’origine de mauvaises récoltes et des désastres
humains dont les images ont fait le tour du monde. Dans notre pays, les émeutes
du 28 Février en est un exemple.

3.2. Fourniture de matières premières

La fonction économique de l’agriculture comme pourvoyeuse de matières


premières a eu beaucoup d’importance jusqu’au début de ce siècle dans les pays
développés. Par contre, dans de nombreux pays en développement, l’économie
repose encore largement sur l’exploitation des matières premières d’origine
agricole. Ainsi par exemple,

- le coton et la laine sont à la base de l’industrie textile ;


- de nombreuses plantes domestiquées sont utilisées pour l’extraction des
principes actifs de nombreux médicaments ou des nombreuses potions.
C’est le cas du quinquina (Chinchona spp) dont on extrait la quinine bien
connue pour ses propriétés anti-paludéennes ;
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- l’hévéa fournit du latex qui sert pour de nombreuses fabrications. Ainsi,


le latex d’hévéa qui renferme environ 30% de caoutchouc sert à la
fabrication de pneus, de chambres à air, de préservatifs, etc.

Toutefois, l’agriculture comme source de matières premières connaît des


bouleversements importants, surtout dans les pays développés. En effet, des
produits industriels ou miniers remplacent de plus en plus les produits d’origine
agricole. Par exemple,

- des fibres synthétiques remplacent abondamment le coton, la laine et la


soie dans l’industrie textile. C’est le cas du polyester, du nylon, etc.
- le caoutchouc naturel est de plus en plus remplacé par des produits
synthétiques à base de pétrole et de houille,
- des arômes artificiels sont de plus en plus utilisés dans l’agro-industrie.
La présence dans la composition de produits agro-alimentaires de la formule
“à saveur de” est souvent une indication de l’inclusion d’arômes artificiels.

Le débat sur l'impact socio-économique et environnemental de ces substitutions


reste ouvert. On pourrait penser que l’industrie moderne, en concurrençant
l’agriculture permet de libérer d’énormes surfaces cultivées qui peuvent être
consacrées à des cultures vivrières ou d'autres spéculations. D’un autre côté, on
ne saurait ignorer qu’en le faisant, l’industrie utilise souvent des ressources non
renouvelables et que les produits obtenus sont difficilement biodégradables.

3.3. Fourniture d’énergie

Les produits d’origine agricole et notamment le maïs, la canne à sucre et le


tournesol sont de plus en plus utilisés pour la fabrication de l’alcool. Ce dernier
est mélangé à de l’essence pour être utilisé comme combustible (biocarburant).
D’autres plantes non comestibles comme le Jatropha sont exploitées comme
source de biodiesel.

Les résidus végétaux peuvent aussi être utilisés comme source de biogaz. Cette
technologie a été vulgarisée au Cameroun à l’époque par le CENEEMA et le
PNUD.

3.4. Amélioration du milieu

Les jardins et les parcs ont un rôle esthétique connu. Les jardins à fleurs bien
aménagés sont beaux. Les pelouses à gazon embellissent les concessions. De
plus, l’implantation judicieuse du gazon a pour effet de réduire l’érosion.

3.5. Source de revenus et de devises


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De nombreux pays et notamment ceux du tiers monde tirent l’essentiel de leurs


devises de la production et la commercialisation de produits agricoles. Le cacao
et le café ont longtemps été la principale source de devises du Cameroun. Le
secteur agricole représente 40 % du PIB du pays et emploie 62 % de la
population active en 2007.

Les pays développés, à l’instar des Etats-Unis d’Amérique, malgré leur


puissance industrielle et les bénéfices de leurs activités tertiaires, équilibrent
leurs achats de matières premières et d’énergie par la vente de leurs surplus
agricoles.

3.6. Préservation d'espèces


L'agriculture participe à la conservation de nombreuses espèces végétales qui
autrement n'auraient pas survécu. On pense par exemple que le maïs actuel
aurait des difficultés à se maintenir sans l'implication humaine. De même de
nombreuses variétés n'existent que grâce à l'opiniâtreté de certains agriculteurs,
en milieu traditionnel notamment.

Chapitre IV : ETAPES FONDAMENTALES DE L’AGRICULTURE


ET DE L'AGRONOMIE

4.1. Evolution des forces productives

Le développement des forces productives de l'agriculture a comporté trois "


étapes fondamentales " dans les pays développés. Il s’agit de l'agriculture
manuelle, l'agriculture attelée et l'agriculture motorisée.

L'agriculture manuelle est la forme primitive qui substitue les outils de


production aux outils d'acquisition propres à la cueillette. La houe (pour la
préparation des sols) est ici l'outil universel. L’agriculture manuelle est celle qui
domine encore dans nos campagnes.

L'agriculture attelée développée dès 4000 avant notre ère au Proche-Orient,


gagne en efficacité au Moyen Age par la substitution du cheval au bœuf, et
diverses inventions (collier d'épaule, ferrure, etc.). Dans les provinces

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septentrionales du Cameroun, l’âne et le bœuf sont abondamment utilisés pour


le labours et le transport.

L'agriculture motorisée ne s'est imposée qu’à partir du milieu du XXe siècle


dans les pays développés. Au Cameroun, en dehors de certaines grandes
plantations, elle reste embryonnaire.

Ainsi, contrairement à l’évolution observée dans les pays développés, les


différentes formes d’agriculture coexistent au Cameroun, avec une agriculture
manuelle relativement dominante.

4.2. Développement de l’Agriculture/agronomie


L'agronomie est une science qui a beaucoup évoluée. L'intensification de
l'agriculture (années 60 à 90), également connu sous le terme de révolution
verte, est fortement liée aux progrès scientifiques qui ont permis des
développements majeurs en matière de productions végétales et animales
(sélection et amélioration), ainsi qu'en matière d'intrants (engrais et produits
phytosanitaires).

Toutefois, les dégradations environnementales liées à une agriculture intensive,


au développement industriel et au fort accroissement de la population mondiale
ont soulevé de nombreuses questions et entraîné le développement, voire
l'apparition de nouvelles disciplines pour les sciences agronomiques (pollution,
traitement des déchets, aménagement rural, lutte biologique, etc.).

Enfin, l'essor des nouvelles technologies, des biotechnologies et de


l’informatique a ouvert de nouveaux champs d'études. Les sciences
agronomiques ont su profiter des nouveaux moyens techniques fournis par les
industries.

4.3. Portée de l’agronomie


L’agronomie a une portée essentiellement locale. En effet, la recherche
agronomique, plus que toute autre recherche, présente un caractère très souvent
local. Elle peut être considérée comme la science des localités dans la mesure où
elle est étroitement liée aux sols et aux climats, qui ne sont jamais les mêmes
d'une région à l'autre. C’est cet aspect qui justifie l’implantation d’Antennes à
vocation agronomique dans les différentes zones agro écologiques du
Cameroun.

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Chapitre V. NATURE DES PRINCIPAUX PROBLEMES AGRICOLES

Les problèmes agricoles au Cameroun sont de divers ordres. Les principaux


portent sur la mauvaise perception de l’agriculture, le milieu biophysique parfois
rude, le manque d’intrants agricoles, l’insuffisance de transformation des
produits agricoles, les problèmes de commercialisation de ces produits, la
recherche agricole très limitée et le faible financement des activités agricoles.

5.1. Mauvaise perception de l’agriculture


L’agriculture contemporaine souffre d’un grave préjudice qu’entretiennent
certains de nos plus hauts dirigeants. Ainsi, peut de manière très récurrente
entendre dire que l’agriculture est l’activité à considérer lorsqu’on n’a pas pu
percer dans les autres domaines d’activités dans les villes.

5.2. Problèmes liés au milieu bio-physique


Le Cameroun est globalement divisé en 5 principales zones agro-écologiques
qui présentent des potentialités agricoles assez contrastées :

- la zone forestière à pluviométrie monomodale


- la zone forestière à pluviométrie bimodale
- les hauts plateaux de l’Ouest
- la zone de savane guinéenne
- la zone soudano sahélienne.

Les difficultés transversales que connaissent les zones ainsi identifiées


concernent l’absence de connaissances scientifiques détaillées sur le milieu
biophysique, en ce qui concerne le climat, les sols, les facteurs biotiques, les
espèces animales et végétales.
Pour la plupart, les sols au Cameroun sont acides et pauvres en éléments
nutritifs. Aux problèmes liés au sol s’ajoute la rigueur du climat en zone
soudano- sahélienne. A ces problèmes de qualité des terres il faudrait ajouter
ceux liés à la disponibilité même des terres. En effet, dans de nombreuses
régions du pays, la quantité des terres disponible par ménage n’excède guère 2,5
ha. C’est pourtant dans ce contexte que le ménage doit produire tout ce dont il a
besoin.
Un autre problème lié à la disponibilité des terres concerne la difficulté d’accès
à la terre par certains groupes sociaux, dans les zones où les traditions féodales
sont encore fortes.

5.3. Problèmes liés aux intrants agricoles


L’inaccessibilité ou la non disponibilité des intrants agricoles constituent un
frein pour le développement de l’agriculture camerounaise. Les principaux
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intrants faisant défaut sont : les semences de qualité, les engrais, un outillage
agricole adapté et des produits phytosanitaires.

Au problème d’insuffisance d’intrants agricole s’ajoute celui de la mauvaise


qualité de certains produits rencontrés sur le marché. C’est notamment le cas de
pesticides avariés ou de molécules frappées d’interdit.

5.4. Obstacles à la migration/installation des travailleurs

La densité des personnes agricoles actives n’est pas partout la même.


Cependant, il y a de sérieuses difficultés pour le recasement de la main d’œuvre
agricole excédentaire dans certaines régions. Des tentatives de recasement des
populations en provenance des monts Mandara dans la province de l’Extrême
Nord en direction de la province du Nord se traduisent par de nombreuses
difficultés, à Lagdo notamment.

5.5. Insuffisance de transformation


Malgré quelques exemples comme celui des produits du palmier à huile, la
proportion des produits agricoles transformés localement reste très faible. Il y a
un besoin pour des méthodes de conservation et des procédés de transformation
des produits agricoles qui leur assure une plus value et qui mettent à la
disposition des consommateurs des denrées alimentaires de qualité.

5.6. Problèmes de commercialisation des produits


Dans un passé encore récent, la conception de l’agriculture faisait abstraction de
la transformation et de la mise au marché. Ce n’est donc que très récemment,
avec la mise en œuvre de la ‘’nouvelle politique agricole’’ que les filières de
production sont encouragées.
Cependant, les producteurs souffrent d’une méconnaissance des marchés et des
prix. Le cas de la production du Cacao est un exemple édifiant. Au fort de la
crise ivoirienne en 2003, on pensait que les prix allaient grimper, comme le
laissent croire les partisans du libre marché. Cependant, les prix sont restés
stables et auraient même baissé dans plusieurs localités à cette époque.

Outre la méconnaissance des prix et des mécanismes de leur élaboration, les prix
des produits agricoles sont relativement bas dans l’ensemble, ce qui n’incite pas
les possesseurs de capitaux à investir dans l’agriculture. Les formes
d’investissement que les riches font aujourd’hui concernent la mise en place des
plantations de cultures industrielles. Ces dernières rentrent davantage dans des
stratégies de sécurisation du foncier plutôt que de recherche d’un rendement sur
un investissement donné.
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5.7. Financement
Très peu de ressources financières sont consacrées au développement de
l’agriculture. Le désengagement de l’Etat du secteur agricole a ralenti le
développement de ce secteur d’activité.
Malgré l’émergence de nombreuses entreprises et ONG dédiées à la micro-
finance, les conditions de crédit aux producteurs agricoles ne sont pas incitatives
car les taux d’intérêt sont relativement élevés

5.8. Recherche agricole limitée


La recherche scientifique est considérée comme essentielle au progrès, l’un des
moyens les plus sûrs d’expansion et de progrès économique. Pourtant, très peu
de ressources sont consacrées à la recherche agricole au Cameroun. Les progrès
de l’agriculture camerounaise dépendront surtout de l’applicabilité ou de
l’application des résultats de recherche obtenus dans des zones à écologie
voisine.
La recherche agricole poursuit un double but :s
- en premier lieu, elle vise la résolution des problèmes qui se posent et la mise
au point de référentiels ou de nouvelles techniques de production ou alors, à
adapter aux conditions locales, des méthodes déjà éprouvées ailleurs ; tout cela
devrait aider l’agriculteur à améliorer ses conditions de vie.
- en second lieu, la recherche agricole devrait permettre au consommateur
d’avoir des produits abondants, variés et aussi nutritifs que possible.

La production et la productivité agricoles ne pourront véritablement


décoller au Cameroun que lorsque les activités agricoles seront
appuyées par des programmes de recherche pertinents.

18
19

Chapitre VI. COMPOSANTES DE LA PRODUCTION AGRICOLE

La production agricole comporte deux principales composantes :


- le milieu de production
- la plante cultivée.

6.1. LE MILIEU DE PRODUCTION

6.1.1. La composante climatique

6.1.1.1. Notion de climat

Le climat est un ensemble de fluctuations d'éléments physiques, chimiques et


biologiques caractérisant l'atmosphère d'un lieu et dont l'action complexe
influence l'existence des êtres qui y sont soumis. Le climat d'un lieu est
caractérisé par l'enchaînement des situations météorologiques, leurs fréquences
et leur distribution.

6.1.1.2. Composantes du climat

Les principales composantes du climat (éléments climatiques) qui ont une


influence sur la production agricole sont :
- la température (chaleur),
- la lumière,
- l'humidité (eau) et
- le vent.

Par le jeu combiné de ses composantes, le climat interviendra comme facilitateur


ou comme facteur limitant de la production agricole.

Les éléments climatiques (température, la lumière, l'humidité et le vent) varient


sous l'action de facteurs ou agents climatiques dont :
la latitude,
l'éloignement de la mer,
les courants atmosphériques,
le relief,
le couvert végétal, etc.

L’intervention de ces agents constitue la principale raison qui explique une


répartition géographique des espèces cultivées à travers le globe.
Pour déterminer le climat d'un lieu, il est nécessaire de disposer d'informations
sur une période assez longue (25 à 30 ans). La durée souhaitable dépend de

19
20

l'irrégularité de l'élément considéré. Par exemple, elle doit être plus longue pour
les précipitations que pour la température.

6.1.1.3. Climat et production végétale

Les effets du climat sur la production végétale se manifestent de différentes


manières :
- en conditionnant le choix des cultures et des variétés ;
- en agissant sur la croissance et le développement ou encore,
- en imposant des contraintes à la réalisation et à l'efficacité des
itinéraires techniques.

En milieu naturel, le climat est l'élément sur lequel il est le plus difficile d'agir
afin d'obtenir des conditions particulières. Cependant, l'action anthropique à
travers la destruction des forêts, la mise en place de vastes pâturages et les
émissions d'industrie par exemple, contribue à modifier le climat de certaines
régions du globe. Les effets sont surtout observables à long terme.

Les éléments du climat et notamment la température, l'humidité, la lumière et le


vent ont une action importante sur la croissance et le développement des plantes.

L’étude de l’impact des facteurs climatiques sur le milieu fait l’objet du cours de
phytotechnie en deuxième année.

6.1.1.4. Action cumulative des facteurs du climat

Les différents éléments du climat (température, pluie, lumière et vent) agissent


simultanément sur les végétaux. Leur action combinée définit le climat agricole.
Une connaissance aussi complète que possible des données climatiques
détermine, avec celles relatives au sol, la vocation agricole d'une région à savoir,
son aptitude à recevoir certains types de plantes ou d'y pratiquer des systèmes de
culture particuliers.

Le climat exerce de nombreuses actions qui intéressent directement l'agriculture


en particulier dans les domaines du choix des cultures, de la fluctuation des
rendements ou de l'exécution des travaux agricoles.

6.1.2. La composante édaphiques (le sol)

Avec le climat, le sol constitue le milieu dans lequel la plante se développe. En


milieu naturel, c'est la base de toute production agricole. Le sol constitue pour la
plante un support, un réservoir d'eau et d'éléments nutritifs.
20
21

L'un des objectifs de l'agriculture est de maintenir et d'accroître la fertilité


naturelle du sol. L'agriculteur connaissant bien son sol pourra maintenir les
qualités de celui-ci et en atténuer les défauts.

6.1.2.1. Quelques notions relatives au sol

Sol

Selon la conception pédologique, le sol est la formation naturelle de surface à


structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de la transformation de la
roche - mère sous-jacente sous l'influence de divers processus physiques,
chimiques et biologiques (A. Demolon).

Le sol constitue l'interface entre la lithosphère et l'atmosphère. Il est le lien entre


l'inorganique et le vivant.

Sol agricole

Le sol agricole est la partie de la couche superficielle de l'écorce terrestre qui,


grâce à sa structure meuble et à sa composition physico-chimique et biologique
est susceptible d'assurer un développement normal des végétaux cultivés

Terre

La terre est le matériau qui constitue le sol. Elle se caractérise par sa


composition granulométrique, sa nature et ses propriétés. Une terre est dite
végétale lorsqu'elle est propice à la végétation.

Terrain

Un terrain est une portion de surface terrestre aménagée pour une activité
donnée. Il est caractérisé par son relief, la nature des matériaux et ses propriétés.
On dit par exemple d'un terrain qu'il est en pente, argileux, perméable, etc. ou
encore un terrain agricole, un terrain de football.

Fertilité naturelle du sol

La fertilité naturelle du sol est son aptitude à fournir des récoltes valables au
point de vue quantitatif et qualitatif, sans qu’il y ait eu fertilisation ou
amendement.

21
22

Pédologie

La pédologie est la science qui vise une connaissance approfondie des sols, leur
formation, leur évolution et leur répartition géographique. Elle fait l’objet d’un
cours important dans le cursus

Agrologie

L’agrologie est la science appliquée qui vise une connaissance suffisante du sol
et les bases de son utilisation en vue de la production végétale. L'agrologie vise
donc à mieux connaître le sol pour mieux l'utiliser.

Composantes de la fraction édaphique

Dans l’étude du sol, on distingue la physique du sol, la chimie du sol et la


microbiologie du sol.

6.1.2.2. Physique du sol

Les propriétés physiques du sol permettent aux racines de se répartir dans le sol
et d’avoir une certaine quantité d’air, d’eau et de chaleur à leur disposition. La
physique du sol fait l’objet d’un cours spécifique.

Le sol est un milieu hétérogène qui comporte trois phases :


- une phase solide composée par un mélange de matières organiques et de
matières minérales ;
- une phase liquide représentée par l’eau plus ou moins chargée de
substances dissoutes ;
- une phase gazeuse ou atmosphère du sol.

Deux notions définissent la structure du sol. Ce sont la texture et la structure.

Notion de texture

La matière minérale résultant de la dégradation de la roche mère est constituée


d’éléments que l’on peut distinguer principalement par leur nature
minéralogique (calcaire, siliceuse) ou par leur taille. La distinction des
dimensions des constituants ou granulométrie est la plus importante car c’est la
taille qui conditionne les propriétés des éléments minéraux du sol.

Les fractions granulométriques sont définies de façon suivante :

22
23

- les particules de taille supérieure a 2 mm déterminent les éléments


grossiers
- les particules inférieures a 2 mm caractérisent la terre fine. La terre fine
est celle qui passe au travers d’un tamis à trous ronds de 2 mm de
diamètre.

La composition granulométrique de la fraction de terre fine qui indique les


proportions relatives de sable, de limon et d’argile, caractérise la texture du sol
concerné. La texture représente l’ensemble des propriétés qui résulte de la taille
des constituants du sol.
Notion de structure du sol

La structure du sol représente le mode d'assemblage des particules entre elles.


Le sol en place apparaît comme un ensemble d'éléments assemblés entre
lesquels circulent l'air et l'eau que l'on appelle, selon la taille, des agrégats ou
des mottes.

L'agrégat est l'élément structural de base. Il est formé de particules minérales


réunies entre elles par le complexe argilo-humique. La liaison entre les
particules peut aussi être assurée par des hydroxydes de fer, de manganèse ou
d'aluminium ; des ciments de calcaire, etc.

On distingue trois principales classes structurales :


- la structure continue : la terre forme une masse compacte sans
fissurations nettes ;
- la structure particulaire : les éléments sont juxtaposés et sont peu reliés
entre eux;
- la structure fragmentaire : les éléments structuraux sont bien
individualisés.

La structure du sol conditionne des propriétés importantes. Par exemple,


- l'aération
- la rétention de l'eau
- la perméabilité
- le travail du sol
- l'activité biologique du sol.

6.1.2.3. Chimie du sol

En plus d’être le support, le sol est aussi le milieu nutritif de la plante. L’étude
de la chimie du sol révélera, entre autres, comment le sol retient les éléments
minéraux et les met à la disposition de la plante.

23
24

Constituants chimiques du sol

Le sol renferme de nombreux éléments chimiques. Cependant tous ne sont pas


utiles aux plantes. La plante a besoin pour sa croissance et son développement,
d'un nombre restreint d'éléments chimiques qui sont de plus en plus classés en
trois catégories selon leur importance quantitative dans la plante : les éléments
majeurs ou plastiques, les éléments secondaires et les oligo-éléments.

Les éléments majeurs sont : azote (N), phosphore (P), le potassium (K) et le
calcium (Ca). La plante est très exigeante en ces éléments et souvent, elle en
nécessite plus que le sol peut lui en fournir. L'agriculteur doit en faire des
apports réguliers. Ces éléments constituent alors les fertilisants prioritaires.

Les éléments secondaires sont : le magnésium (Mg) et le soufre (S). Ils


interviennent dans la plante en quantité moindre. Ils sont souvent présents en
quantité suffisante dans les sols.

Les sept principaux oligo-éléments sont : le fer (Fe), le manganèse (Mn), le zinc
(Zn), le cuivre (Cu), le bore (B), le chlore (Cl) et le molybdène (Mo). Ils
représentent une fraction très faible de la matière sèche mais leur présence reste
indispensable au bon métabolisme de la plante.

Chacun de ces éléments se trouve dans le sol en plus ou en moins grande


quantité et sous des formes plus ou moins utilisables par la plante. Ils peuvent
être liés à la roche mère, liés à la matière organique, libres dans la solution de
sol, etc. Pour l'agriculteur, la richesse du sol en éléments minéraux se limite à
ceux qui sont utilisables par la plante. Chaque élément a une dynamique
spécifique et la présence d'un élément ne traduit pas sa disponibilité pour les
plantes.

Notion de pouvoir absorbant


Le pouvoir absorbant est la propriété que possède le sol (complexe argilo-
humique) de retenir énergiquement à sa surface (on parle aussi d’adsorption)
certains ions provenant de la solution de sol, cette dernière correspondant à l’eau
du sol dans laquelle sont dissous de nombreux éléments minéraux solubles.

Le pouvoir absorbant est lié aux colloïdes (suspension de fines particules, la


phase dispersée, dans un fluide ou milieu dispersant. Un colloïde est donc
constitué de deux phases. Les particules colloïdales ont en général un diamètre
compris entre 0,2 et 0,002 µm) du sol que sont l’argile et l’humus. Ces colloïdes
électronégatifs attirent et fixent à leur surface des ions de la solution du sol. Les
ions retenus seront des cations (+) ou ions positifs.

24
25

6.1.2.4. Biologie du sol

Le sol est un milieu vivant par sa faune et par sa flore. En fait, toutes les classes
du règne animal et du règne végétal sont représentées dans le sol. Certains
organismes telluriques se comportent comme des pestes ou des parasites
(nématodes, larves du sol, etc), d’autres par contre ont une action bénéfique :
entre autres, ils contribuent à l’évolution des matières organiques.

Les espèces appartenant à la flore et à la faune du sol sont particulièrement


diversifiées. On estime que moins de 10 % des espèces sont connues.
L'agriculteur doit connaître les multiples rôles des organismes qui vivent dans le
sol afin de pouvoir mieux les contrôler ou d’en tirer un meilleur profit de leur
activité.

6.2. LA PLANTE CULTIVEE

6.2.1. Organisation d’une plante


Une plante est constituée :
- d’une partie souterraine : le système radiculaire est composé de racines
plus ou moins ramifiées en racines secondaires, tertiaires, etc. selon les
plantes ;
- d’une partie aérienne : la tige, plus ou moins ramifiée en rameaux, porte
les feuilles, les fleurs et les fruits, ces derniers renfermant les graines.

La taille et la forme très variées de ces différents organes sont à l’origine de la


très grande diversité morphologique des végétaux.

Ces organes ne sont pas toujours tous présents en même temps sur la plante. La
vie de la plante se réalise selon un cycle appelé cycle de végétation.

6.2.2. Cycle de végétation d’une plante

On entend par cycle de végétation, la succession de phases de croissance et de


développement permettant à un végétal de s’implanter dans un milieu et d’y
vivre jusqu’à la mort.
Ainsi, le cycle de végétation d’une plante comprend deux grandes phases :
- la phase végétative ;
- la phase reproductive.

25
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Ces phases se divisent en plusieurs étapes d’importance et de durée variable


selon les plantes. Pour cela, il est nécessaire de distinguer trois groupes de
plantes :

- les plantes annuelles, qui effectuent leur cycle sur une année, c’est-à-
dire que la graine semée donnera une plante fournissant des graines la
même année
- les plantes bisannuelles, dont le cycle de végétation s’échelonne sur
deux années :
- la Ière année, la graine donne une plante accumulant des réserves
dans un organe (racine, tige, feuille) ;
- la 2e année, les réserves accumulées vont permettre, après le froid
hivernal, d’obtenir les graines servant à multiplier la plante.
- les plantes pérennes dont une partie du cycle de végétation se
renouvelle tous les ans durant plusieurs années. A partir de la graine, il se
forme une plante qui, arrivée à un certain stade de croissance, va produire
des graines tous les ans.

6.2.3. Principales étapes du cycle de végétation

6.2.3.1. Germination et levée

La germination de la graine est la première phase de végétation. La graine, qui


peut se conserver assez longtemps, passe d’un état de vie ralentie (la dormance).
La germination consiste en la sortie de l’embryon de la graine hors des
téguments (enveloppe de la graine). Pour germer, un certain nombre de
conditions sont nécessaires.

Conditions de germination liées à la graine


- la graine doit être vivante et bien formée.
- la graine doit être apte à germer ; en agriculture, on apprécie cette
aptitude à germer grâce à deux notions : la faculté germinative et l’énergie
germinative.

La faculté germinative mesurée concerne le taux de germination d’un lot de


graines mises à germer dans des conditions précises, en fonction de l’espèce ;
l’énergie germinative est déterminée par la mesure du taux de germination dans
un temps donné (variable également selon l’espèce). En particulier, une graine a
une faculté germinative qui diminue avec l’âge.
- la graine doit être saine, certains champignons pathogènes nuisant à la
germination.

26
27

Conditions de germination extérieures à la graine


Les conditions extérieures à la graine concernent :
- l’eau,
- l’oxygène et
- la température.
L’eau est l’élément essentiel car la graine, pour germer, doit se réhydrater ;
l’imbibition de l’eau entraîne le gonflement de la graine et la déchirure des
téguments.

L’oxygène doit être présent en quantité normale.

La température peut être un facteur limitant ; une température très basse


augmente la durée de germination; de même, une température très élevée peut
inhiber (ex. : la graine de laitue ne germe plus à une température supérieure à 32
°C).

L’embryon, sorti de la graine, va puiser sur les réserves de la graine jusqu’à ce


qu’il sorte de la terre. Hors de la terre, le stade de la levée est atteint (en
agriculture, on considère que la culture est au stade levée lorsque 50% des
plantules sont sorties de la terre). C’est à partir de ce stade que le végétal va
commencer à s’alimenter dans le sol et à réaliser la photosynthèse, c’est-à-dire
la transformation de la matière minérale (sève brute) en matière organique (sève
élaborée) ; c’est également à ce stade que la plante prend sa couleur verte grâce
à la formation de la chlorophylle.

6.2.3.2. Croissance active


La croissance caractérisée par l’augmentation en taille, en surface ou en volume,
est la plus active durant les premiers mois du cycle de végétation si les
conditions de milieu le permettent.
La période de croissance représente l’essentiel de la phase végétative où seuls
les organes végétatifs se développent (racines, tiges, feuilles).

6.2.3.3. Floraison

La floraison est le début de la phase reproductive puisque avec elles apparaissent


les organes reproducteurs. En fait, la floraison, résultant de transformations
profondes due à une différenciation cellulaire, commence durant la phase
végétative (on parle d’initiation florale).

L’apparition de la floraison est liée aux conditions de milieu (thermopériodisme,


photopériodisme) et à la régulation interne de la plante (par l’intervention
d’hormones végétales).

27
28

6.2.3.4. Fructification

La fructification correspond à la formation du fruit qui va contenir les graines.


Les modalités de fructification sont très variables, ce qui entraîne une immense
variété dans la forme et constitution des fruits. Parfois même, le fruit ne
représente qu’une mince couche à la surface de la graine.

6.2.3.5. Maturation de la graine

La graine est issue du développement de l’ovule fécondé par l’organe mâle


contenu dans le grain de pollen). Dans le fruit, elle prend sa forme et sa taille
définitive. En revanche, sa maturité n’est pas toujours atteinte ; il faut
distinguer :
- la maturité de récolte : elle représente le stade de maturation qui
permettra une bonne conservation de la graine après la récolte ; en
général, elle est atteinte lorsque le taux d’humidité est inférieur à un
certain seuil (blé : 16 %) ;
- la maturité physiologique : elle est obtenue après la maturité de récolte
et correspond à la maturation de la graine permettant sa germination si
elle est mise en conditions favorables. Elle est atteinte après un certain
temps de dormance plus ou moins important selon l’espèce.

La graine mûre peut alors débuter un nouveau cycle de végétation.

6.2.3. Cycle de culture

Le cycle de culture représente la partie du cycle de végétation qui correspond à


la durée de la culture.
En effet, de nombreuses productions végétales ne nécessitent pas
l’accomplissement du cycle de végétation. Le cycle de culture peut s’arrêter à
différents stades du cycle de végétation.
- Arrêt au stade croissance active à la fin de croissance : Exemples : la
plupart des productions fourragères ; de nombreux légumes ; betterave
sucrière.
- Arrêt au stade de la floraison : Exemples : productions florales.
- Arrêt au stade fructification : Exemples : productions fruitières ; certains
légumes (tomate, concombre, etc.).
- arrêt au stade maturation de la graine : Exemples : céréales,
protéagineux.

Le cycle de culture peut donc être considéré comme l’intervalle de temps entre
la mise en place et la récolte de la culture. Toutefois, chez les cultures pérennes,
il faut distinguer le complet de culture du cycle annuel de culture.

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Le complet de culture est la durée entre la mise en place de la culture et sa


destruction (= longévité) alors que le cycle annuel de culture représente la durée
entre le démarrage de la végétation chez les plantes herbacées ou le
débourrement des bourgeons chez les arbres et la récolte.
L’agriculteur ne s’intéresse qu’au cycle de la plante. Son objectif est d’obtenir
de sa culture le maximum de production de qualité ; il doit donc veiller à ce que
toutes les phases du cycle de culture se passent dans les meilleures conditions
possibles. Les exigences particulières peuvent concerner :
- la nutrition de la plante :
en éléments minéraux (ex : azote au stade tallage et montaison du
blé).
en eau (ex : stade floraison du maïs) ;
- les besoins climatiques :
la température (ex : floraison du blé),
la longueur du jour (ex : floraison du chrysanthème),
humidité du sol (ex : germination des graines) :
- les conditions de sol :
- aération (ex : jeunes plants).
- enherbement par les adventistes (ex : stade de la levée de toutes
les cultures)

Chapitre VII. CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS


AGRICOLES

7.1. NOTION D’EXPLOITATION AGRICOLE

Une exploitation agricole est une entreprise de production de biens agricoles


intégrée dans un environnement naturel, social, politique, économique et culturel
donné, et permettant à l’exploitant de rémunérer ses facteurs de production et de
satisfaire ses exigences professionnelles (Prévost, 1999).

7.2. ENVIRONNEMENT DE L’EXPLOITATION

L’exploitation agricole est un système complexe dont l’activité doit, de plus en


plus, prendre en compte l’environnement dans laquelle elle se trouve. C’est au
niveau local que cet environnement est le plus important car à cette échelle que
les interactions avec l’exploitation agricole sont les plus fortes.

Dans l’environnement local de l’exploitation agricole, on devrait considérer :


- les conditions naturelles (physiques) qui conditionnent en partie la
relation au territoire local de l’agriculteur mais également de toute la
29
30

société locale. Par exemple, une région caféière a une activité très liée au
terroir ;
- le contexte politique, social, culturel, économique et technologique qui
constitue l’environnement professionnel de l’agriculteur influençant
l’activité quotidienne de l’agriculteur sur son exploitation.

7.2.1. Environnement naturel, premier déterminant de la situation locale

L’environnement naturel a un rôle direct sur l’activité de l’agriculteur. Il


influence pour une grande part le choix des productions sur l’exploitation
agricole. C’est par exemple le cas des conditions pédoclimatiques sur les
productions végétales.

La notion d’agriculture durable introduit une nouvelle conception de


l’environnement naturel. La parcelle cultivée est considérée comme un agro-
écosystème que l’agriculteur doit gérer selon les potentialités et dans le respect
de l’intégrité du milieu

7.2.2. Environnement professionnel local, partenaire de l’exploitation


agricole

L’agriculteur, même s’il travaille souvent seul sur son exploitation, n’est pas
pour autant isoler. Les relations avec l’extérieur sont très variables.

Dans la description de l’organisation de l’environnement professionnel, il est


possible de distinguer l’environnement politique, l’environnement social,
l’environnement économique et l’environnement technologique.

L’environnement professionnel est représenté, selon les localités, par un groupe


d’organismes et de personnes, plus ou moins importantes, dont les rôles et les
fonctions sont parfois multiples. Ainsi, les agents de vulgarisation, les
fournisseurs d’intrants, les sociétés de micro-finance, les ONG de
développement, les revendeurs, etc. constituent un ensemble avec lequel les
producteurs agricoles devraient interagir efficacement.

La richesse de l’environnement professionnel local est devenue une source de


réussite dans l’activité professionnelle car seule la communication avec
l’extérieur permet de prendre connaissance des informations. C’est la diversité
des sources d’informations qui permet à l’agriculteur d’apprécier la situation
agricole et d’envisager des stratégies d’action qui lui permettront d’adapter son
exploitation agricole à l’évolution de l’environnement.

30
31

L’agriculture a donc fortement intérêt à ouvrir son exploitation vers l’extérieur


car l’environnement professionnel local est un véritable partenaire.

7.3. SYSTEME DE PRODUCTION

Le système de production est défini comme l’ensemble structuré des facteurs de


production combinés entre eux pour assurer une production végétale et/ou une
production animale en vue de satisfaire les objectifs des responsables de la
production, en l’occurrence l’exploitant agricole et sa famille.

Cette notion permet de caractériser le mode de fonctionnement de l’exploitation


agricole ; elle prend en compte :

- l’exploitant agricole et sa famille : composition de la famille, goûts,


compétences ;
- l’histoire et l’évolution de l’exploitation : exploitation héritée ou non ; conflits
familiaux ;
- les relations avec l’environnement : physique (région de montagne, zone
climatique particulière) ; socioéconomique (proximité de la ville, industries
agroalimentaires, implication dans le milieu professionnel);
- le système de gestion des moyens de production disponibles : il représente les
choix de l’agriculteur concernant la mobilisation de ses moyens de production
par exemple, la mobilisation de la terre (terres labourées, terres de pâture, terres
en jachère) ; la mobilisation des bâtiments (bâtiment d’élevage, hangar à
matériel) ;
- le système technique de production : c’est l’ensemble des différents processus
techniques à l’origine de la production, et qui résulte des décisions techniques de
l’agriculteur (ex. : choix du matériel végétal et animal, mode de conduite des
cultures et des animaux).

Ainsi, chaque exploitation possède son propre système de production. Malgré la


spécificité des exploitations, il est possible de définir des grands types de
systèmes de production.

7.3.1. Agriculture extensive

L'agriculture extensive est une forme d'agriculture qui ne maximise pas la


productivité du sol. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se
caractérise par des rendements à l'hectare relativement faibles. Il existe en fait
deux formes d'agriculture extensive :

- une forme traditionnelle rencontrée dans les pays du tiers monde, qui utilise
des moyens techniques limités et une main d'œuvre relativement nombreuse, du

31
32

fait de ce faible niveau de mécanisation. Son type extrême est l'agriculture


itinérante, encore courante en Afrique et en Amérique du Sud.

- une forme moderne, très mécanisée, propre aux pays industrialisés « neufs »
qui disposent d'immenses étendues, notamment en Amérique du Nord ou en
Asie centrale (Kazakhstan), mais ont souvent une main d'œuvre limitée. Dans ce
cas le caractère extensif ne se rapporte qu'au sol, la productivité de la main
d'œuvre étant au contraire très élevée.

La persistance de ces formes d'agriculture extensive est liée à différents


facteurs :
- manque de main-d'œuvre,
- manque de moyens financiers (lié au sous-développement),
- structures sociales d'une région,
- mode de propriété,
- conditions climatiques (zones semi-arides) ou naturelles (qualité des
sols) défavorables.

7.3.2. Agriculture intensive

L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive, qui se caractérise par


des rendements à l'hectare très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture
hors-sol.

L'agriculture intensive est un système de production agricole caractérisé par


l'usage important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport
aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'œuvre, du sol ou des autres
moyens de production (matériel, intrants divers).

Elle est parfois également appelée agriculture productiviste. Elle repose sur
l'usage optimum d'engrais chimiques, de traitements herbicides, de fongicides,
d'insecticides, de régulateurs de croissance, de pesticides, etc. (Un régulateur de
croissance (ou substance de croissance) est une substance active ou une
préparation qui, appliquée sur tout ou une partie d'un végétal, agit sur les
mécanismes physiologiques, notamment la différenciation ou l'élongation
cellulaires, sans nuire à la plante d'un point de vue agronomique. Cette action
s'accompagne généralement d'une modification de la morphologie et de la
structure de la plante. Les régulateurs de croissances sont constitués d'hormones
de croissances telles que l'auxine et la gibbérelline contenus dans des substances
de croissances qui agissent principalement sur la division cellulaire.). Elle fait
appel aux moyens fournis par la technique moderne, machinisme agricole,

32
33

sélection génétique, irrigation et drainage des sols, culture sous serre et culture
hors-sol etc.

La notion d'agriculture intensive est relative. Elle peut chercher à maximiser la


productivité du sol, en augmentant les facteurs humains et financiers. C'est par
exemple le cas des élevages hors-sol ou des cultures en serre. Elle peut au
contraire chercher à réduire la main d'œuvre par le recours à la mécanisation sur
de grandes surfaces, c'est le cas de la céréaliculture des pays développés. Elle
s'oppose en cela à l'agriculture extensive.

L'agriculture intensive a permis d'augmenter très fortement les rendements au


cours du XXe siècle et de diminuer corrélativement les coûts de production. Les
gains de productivité réalisés ont autorisé la très forte diminution de la
population agricole dans les pays développés (elle ne représente plus que 2 à 3
% de la population active), en assurant non seulement la couverture des besoins
de la population agricole, mais également un surplus destiné à couvrir ceux de la
population non agricole et les exportations, contribuant ainsi à corriger, en
partie, les déséquilibres alimentaires existant sur la planète. L'intensification de
l'agriculture datant des années 1960 à 1980 est aussi connue sous le terme de
révolution verte.

Les pays en voie de développement n'ont souvent pas pu bénéficier des


avantages de l'agriculture moderne en raison en particulier de l'insuffisance du
capital financier, d'un manque de savoir-faire et dans un certains nombre de pays
de conditions politiques défavorables.

L'agriculture intensive est parfois pratiquée aux dépens des considérations


environnementales, d'où son rejet par de nombreux producteurs et
consommateurs. Elle peut également être associée à l'utilisation des organismes
génétiquement modifiés, et a pu être mise en rapport avec les crises alimentaires
telles que la maladie de la vache folle.

7.3.3. Agriculture durable

L'agriculture durable (également appelée agriculture soutenable) est


l'application à l'agriculture des principes du développement durable. Il s'agit
donc d'assurer la production de nourriture, de bois et de fibres en respectant les
limites écologique, économique et sociale qui assurent la durabilité dans le
temps de cette production.
Concrètement et dans l'idéal (rien n'assurant qu'une agriculture respectant
simultanément toutes ces qualités soit possible), elle recherche les qualités
suivantes :

33
34

- L'utilisation des ressources naturelles locales (utilisation des biens et services


fournis par la nature comme intrants). Elle utilise les processus naturels et
régénérateurs, comme les cycles nutritifs, la fixation biologique de l'azote, la
reconstitution des sols et les ennemis naturels des ravageurs ;

- Elle favorise l'utilisation des sous produits de l'activité agricole ou de toute


autre activité (par exemple, utilisation de déchets humains, voir toilette sèche).

- Elle vise également à réduire la production de déchets issus de son activité en


créant des interdépendances avec d'autres activités économiques, dans un
objectif de plus grande efficacité globale ;

-L'agriculture durable limite les intrants tels que les pesticides à leur fraction
dégradable, utilise des pratiques limitant la dégradation des sols, réduit
l'usage d'intrants pour protéger les ressources en eau).

- Elle ne porte pas atteinte à l'intégrité des personnes et des êtres vivants.

- L'agriculture durable limite l'usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé


des agriculteurs et des consommateurs , elle vise à protéger la biodiversité.

- Elle doit être acceptée par tous les acteurs de la filière, depuis le producteur
jusqu'au consommateur (y compris en évitant les pollutions olfactives, les
nuisances sonores, les doutes et les angoisses liés à l'utilisation des
OGM...).

- Elle doit apporter une amélioration dans la soutenabilité du système, en créant


plus de richesses, sur une base plus équitable, et de façon plus respectueuse
de l'environnement. Ces principes sont basés sur le fait que les ressources
ne sont pas infinies et doivent être utilisées de façon judicieuse pour apporter
une évolution positive dans le bien-être économique et social. Le concept
principal est que la ferme est constituée d'un ensemble de sous-systèmes qui
fonctionnent tous en synergie, un sous-système générant des entrées pour
les autres, le système fonctionnant dans l'idéal en cycle fermé.

Le terme agriculture soutenable, que l'on rencontre parfois, est la traduction


littérale du terme anglo-saxon sustainable agriculture, qui se traduit plutôt par
agriculture durable.

7.3.4. Agriculture raisonnée

L’agriculture raisonnée est un système de production agricole dont l’objectif


premier est d’optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités

34
35

d’intrants, et notamment les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais)


dans le but de limiter leur impact sur l’environnement.

L’expression est assez ambiguë car elle laisse entendre que les agriculteurs
traditionnels seraient dépourvus de bon sens. L’agriculture raisonnée met en
avant la notion de plafond d’efficacité : au-delà d’un certain seuil, les moyens
mis en œuvre ne sont plus rentables. Le peu de rendement/surface gagné coûte
plus cher en terme économique et écologique qu’il ne rapporte.

Ainsi, bien que prudente en matière d’utilisation d’intrants, l’agriculture


raisonnée admet l’utilisation de la plupart des techniques de l’agriculture
productiviste : engrais chimiques, aliments énergétiques pour les animaux,
sélection des plantes et des animaux pour améliorer leurs performances, produits
phytosanitaires de synthèse pour la protection des plantes et antibiotiques pour
les animaux.

7.3.5. Agriculture biologique

L'agriculture biologique est, au sens propre, un pléonasme (il n'existe pas


d'agriculture non biologique). Le terme est apparu vers 1950, par opposition au
système de production agricole qui s'est mis en place à partir du XIXe siècle,
qualifié de chimique en raison de son usage de produits de synthèse (engrais
d'abord, puis produits de protection des plantes contre les maladies et les
ravageurs), ou de productiviste par sa logique, et considéré, parfois, comme
dangereux et non durable. L'agriculture biologique se caractérise principalement
par son refus d'utiliser des produits « chimiques ».

Comme toute démarche innovante, la culture biologique a coûté beaucoup


d'argent aux premiers agriculteurs biologiques. L'hostilité à ce modèle agricole,
jusqu'à une époque récente, était ultra-majoritaire au sein de la population
agricole. Cela était surtout dû a l'impression de retour en arrière. En effet, la
remise en question de la révolution verte était vécue comme un retour à
l'agriculture de grand papa, et semblait réactionnaire à toute une génération
d'agriculteur qui avait participé à ce grand mouvement productiviste. De leur
point de vue, et à juste titre, ils se considéraient comme à la pointe du progrès et
techniquement ultra compétent, sans voir les problèmes liés au modèles qu'il
entretenait. Ce sentiment a été exacerbée par le discours radical des premiers
agriculteurs biologiques qui avait pour quelques uns une vision mystique du
métier, ces quelques agriculteurs ne sont plus a l'heure actuelle significatifs dans
l'ensemble des exploitations biologiques.

Malgré tout l'intérêt de l'agriculture biologique, les résultats techniques de la


plupart des cultures biologiques sont légèrement inférieurs à ceux de

35
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l'agriculture conventionnelle. L'agriculture biologique massive entraînerait une


légère baisse de la production agricole qui diminuerait l'excèdent agricole
européen et américain, alors qu'en Afrique par exemple cela permettrait une
hausse de la production agricole du fait de la meilleure prise en compte des
éléments naturels et des réponses appropriées.

Surtout, cela permettrait une garantie de durabilité de l'agriculture, l'agriculture


conventionnelle n'étant pas viable (économiquement comme écologiquement) a
long terme du fait de l'érosion des sols et des coûts indirects non pris en compte
(frais de santé et dépollution par exemple) qui s’ils sont pris en compte rendent
l'agriculture biologique bien plus pertinente

7.3.6. Agriculture biologique et agriculture conventionnelle

L'opposition entre ces deux types d'agriculture n'est pas aussi radicale que cela
peut apparaître à première vue. D'une part, le cahier des charges de l'agriculture
biologique préconise un certain nombre de mesures de gestion qui peuvent
s'appliquer en agriculture classique, par exemple la rotation des cultures, ou le
délai minimum d'abattage des animaux, qui s'impose aussi pour certains labels
de qualité.

D'autre part, l'interdiction de produits chimiques (ce terme est vague comme la
frontière entre chimique et naturel, mais les cahiers des charges sont, eux,
précis) n'est pas totale en agriculture bio, elle est plus restrictive, les
pyréthrinoïdes et la roténone, deux insecticides naturels tirés de végétaux sont
autorisés, ils ont une biodégradabilité rapide et sont beaucoup moins nocifs que
la plupart des insecticides issus de la pétrochimie.

Il est vrai que les agriculteurs biologiques préfèrent restaurer les équilibres de la
petite faune en favorisant la faune utile (lutte biologique) plutôt qu'éliminer
indistinctement toute activité animale.

L'agriculture biologique élimine un certain nombre de risques sanitaires induits


par l'usage, ou l'abus, de certains intrants chimiques, mais elle introduit des
facteurs de risque liés à certaines pratiques :

- l'interdiction des fongicides chimiques entraîne le risque de présence de


mycotoxines dans les aliments ;
- l'emploi de fertilisants organiques peut amener des germes pathogènes
pour l'homme; c'est vrai aussi en agriculture classique ;

36
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- l'interdiction d'emploi de désherbants entraîne l'augmentation des


travaux culturaux d'où une augmentation de la dépense énergétique par
unité produite (en contradiction parfois avec la notion de développement
rural).

L'agriculture biologique a aussi permis de développer de nombreuses techniques


et technologies innovantes dont la plupart se diffusent lentement dans
l'agriculture productiviste et possèdent des avantages non négligeables :

- elle supprime la plupart des nuisances liées aux pesticides que ce soit
pour les nappes phréatiques ou les eaux de surface, la faune et l'homme ;
- elle utilise beaucoup moins de matériaux issus de la pétrochimie et donc
tend à retarder le pic pétrolier ;
- elle est très favorable à la biodiversité ;
- elle permet de diminuer l'exode rural en améliorant la viabilité à long
terme des exploitations et l'image des paysans ;
- elle est un moyen de lutter contre l'érosion.
- selon une étude de la Cornell University de New York, elle consomme
30 % d’énergie en moins, moins d'eau et pas de pesticides pour des
rendements équivalents.

7.4. FACTEURS DE LA PRODUCTION AGRICOLE

Les facteurs ou moyens de la production agricole peuvent mieux être


appréhendés lorsqu’on les considère en rapport avec les quatre principaux sous
systèmes de l’agriculture que sont les sous-systèmes biophysique, travail,
économique et socio économique qui influence les sous systèmes pré-cités.

7.4.1. Facteurs biophysiques

Les facteurs biophysiques regroupent surtout les facteurs naturels qui sont les
caractéristiques climatiques et édaphiques du terroir où se situe l’exploitation
agricole. Celles-ci influencent pour une bonne part la vocation de l’exploitation
par la manifestation d’atouts et de contraintes spécifiques.

Exemples : La région septentrionale du Cameroun est favorable à la culture de


l’oignon du fait de la longue saison sèche et de la texture des sols.
La région côtière est favorable à la production du palmier à huile en
raison de son climat (pluviométrie) particulier

7.4.2. Le travail

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38

Le travail est surtout en relation avec la Main-d’œuvre. C’est elle qui permet
d’assurer le travail de l’exploitation ; on l’évalue souvent en UTH (unité de
travail humain).

1 UTH =un homme ou une femme adulte et valide travaillant 270 jours/an
sur l’exploitation soit 2 160 heures/an.
Le travail en agriculture présente certains caractères spécifiques liés aux
contraintes imposés par le milieu, les productions, les structures de production et
l’évolution démographique.
.

7.4.3. Aspects économiques

Ils sont surtout en relation avec le capital d’exploitation. Le capital


d’exploitation se compose :
- des bâtiments d’exploitation ;
- du matériel agricole
- du cheptel (les animaux de l’exploitation).

7.4.4. Foncier

Le foncier se compose des terres et des améliorations foncières réalisées sur ces
terres (drainage, irrigation, plantation d’arbres, clôtures, abris, etc).
Généralement, on distingue la surface agricole totale (superficie globale de
l’exploitation) et la surface agricole utile (superficie productive de
l’exploitation).

7.5. SYSTEME DE CULTURE

7.5.1. Notion de système de culture

Le système de culture correspond à un ensemble de parcelles cultivées de façon


homogène et se définit par la nature des cultures et leur ordre de succession et
l’itinéraire technique.

7.5.2. Eléments du système de culture

Le système de culture, que nous venons de définir, se caractérise par


l’assolement, la rotation et l’itinéraire technique.

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39

Assolement

L’assolement est la répartition sur l’exploitation des surfaces consacrées aux


différentes productions végétales.

L’assolement est une répartition des cultures dans l’espace. La surface réservée
à chaque culture porte le nom de sole. Une sole peut ainsi regrouper plusieurs
parcelles. Par exemple, une exploitation de 8 ha produisant du manioc, de la
tomate, du maïs et du haricot. L’assolement peut être pour une année le suivant :
3 ha de manioc ;
2 ha de maïs
2 ha de tomate ;
1 ha de haricot

L’assolement comprend ainsi quatre soles :


une sole de manioc de 3 ha ;
une sole de tomate de 2 ha ;
une sole de maïs de 2 ha ;
une sole de haricot de 1 ha.

Rotation

La rotation est l’ordre de succession de cultures sur la même parcelle. Elle


correspond à une répartition des cultures dans le temps.

La rotation est une nécessité technique ; en effet, de nombreuses cultures ne


supportent pas être produites plusieurs années de suite sur la même parcelle.
L’explication en est simple : chaque espèce végétale modifie le milieu
environnant et la succession d’espèces différentes évite de trop perturber dans
une seule direction les conditions de milieu initiales. Les modifications du
milieu peuvent se situer au niveau de :

- l’ameublissement du sol : le travail du sol, le développement racinaire et


la couverture du sol par la végétation qui protège le sol des pluies sont
autant de facteurs influençant le bon état physique du sol; or, ceux-ci sont
variables selon les cultures ;
- la richesse du sol en matières organiques : certaines cultures laissent
beaucoup de résidus de récolte (ex. : paille de maïs), d’autres moins ;
- la richesse minérale du sol : certaines plantes sont très exigeantes en
éléments nutritifs qu’elles puisent dans le sol ; elles sont dites épuisantes
(ex. : maïs). D’autres ont la faculté d’enrichir le sol, elles sont dites
améliorantes ; c’est le cas des légumineuses (ex. : haricot) qui enrichissent

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le sol en azote grâce à une symbiose avec une bactérie appelée


Rhizobium ;
- le développement des adventices des cultures : Certaines adventices sont
difficiles à éliminer d’une culture, même avec les herbicides car elles ont
une physiologie proche de celle de la plante cultivée (ex. : graminées
sauvages dans une culture de sorgho). En changeant de culture, on pourra
lutter contre les adventices différents à chaque culture et donc éliminer la
quasi totalité des plantes indésirables ;
- le développement du parasitisme : le principe est identique à celui des
adventices ; les parasites animaux et végétaux qui se sont développés sur
une culture ne peuvent pas, si l’on change de culture, retrouver leur hôte
de choix. Les parasites sont alors condamnés à fuir ou plus souvent à
mourir d’autant plus que les pesticides utilisés pour la nouvelle culture
peuvent être toxiques pour eux.

Ces perturbations du milieu existent même si elles peuvent être limitées grâce
aux techniques culturales modernes:
- épandage d’engrais ;
- désherbage chimique ;
- lutte phytosanitaire à l’aide des pesticides.
La rotation dépend de l’assolement qui a été choisi par l’agriculteur. Mais il est
également indispensable que l’assolement tienne compte de la rotation des
cultures qu’on envisage ; en effet, de nombreux problèmes, surtout
phytosanitaires ou d’épuisement des sols, pourraient être évités si l’agriculteur
se souciait d’assurer une bonne rotation des cultures. La rotation des cultures se
détermine en considérant les éléments cités ci-dessus. La règle est d’essayer de
faire succéder des cultures ayant des exigences différentes.

Itinéraire technique
Un itinéraire technique est la combinaison logique et ordonnée de différentes
techniques appliquées à une culture en vue d’atteindre un objectif donné de
rendement

7.5.3. Déterminants du choix des itinéraires techniques


Un itinéraire technique a été défini comme une combinaison logique et
ordonnée de techniques appliquées à une culture en vue d’atteindre un objectif
donné de rendement. Le choix d’un itinéraire technique repose sur un certain
nombre de critères dont les principaux sont : la culture considérée, les pratiques
culturales, la disponibilité des facteurs de production et le rendement escompté.

Culture considérée
Chaque culture a ses exigences spécifiques quant aux techniques à lui appliquer.
De la préparation du sol (sol plus ou moins ameubli), à la mise en place de la

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41

culture (semis direct ou semis en pépinière puis plantation), jusqu’à la récolte


(récolte mécanisable ou non), les techniques diffèrent selon les cultures
Culture de la tomate
Apport d’engrais de fond

Labour semis en pépinière

Emiettement du sol repiquage éventuel

Désinfection éventuel du sol

Plantation

Tuteurage

Taille Irrigation
Apport engrais de
couverture
Traitement préventif
Récolte des fruits de façon régulier

Arrachage des résidus des récoltes


Puis brûlage ou compostage

Disponibilité des facteurs de production

La recherche agronomique, depuis plusieurs décennies expérimente les


différentes techniques culturales dans des conditions de milieu variées et il
existe maintenant un certain nombre de références permettant de définir le
meilleur itinéraire technique pour une culture donnée.

La conduite d’un itinéraire technique suppose que l’agriculteur possède tous les
moyens nécessaires pour mettre en œuvre ; or, il arrive parfois que les facteurs
de production ne sont pas appropriés

Exemples : L’irrigation, sur la culture du maïs, présente un avantage


certain dans l’amélioration du rendement mais représente pour de
nombreuses exploitations un investissement non amortissable. L’apport
de matières organiques, s’il est indispensable, n’est pourtant pas
systématique car le fumier n’existe que dans les exploitations d’élevage.

Rendement escompté

Selon le rendement que l’on veut tirer de sa récolte, les techniques utilisées
peuvent être différentes. On parle alors d’intensification plus ou moins élevé du
système cultural. L’intensification de la culture n’a d’intérêt que si

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l’augmentation de revenu est supérieure à l’augmentation des charges induites


par les systèmes intensifs (opérations culturales plus nombreuses, quantités
d’intrants plus importantes chauffage de la serre. etc.).

En céréaliculture, la notion d’intensification est surtout caractérisée par la


recherche d’une très haute efficience des quantités d’intrants utilisés dans les
cultures et en particulier :

- la dose et la période d’apport des éléments nutritifs ;


- la protection de la culture contre les adventices et les ennemis.

7.5.4. Organisation d’un système de culture

7.5.4.1. Contraintes de l’exploitation

L’organisation du système cultural devrait permettre la réalisation de


l’assolement, de la rotation et des itinéraires techniques choisis, dans les
conditions les plus favorables. Pour cela, l’agriculteur doit apprécier les
contraintes de son exploitation qui vont influencer l’organisation de son travail.

7.5.4.2. Parcellement de l’exploitation

Le parcellement de l’exploitation représente la répartition des parcelles de


l’exploitation. Les parcelles se caractérisent par :

- leur superficie ;
- leur forme ;
- leur accessibilité (voirie, éloignement de l’exploitation).

Le parcellement est un élément très important dans la gestion du système de


culture. Entre autres, il influence beaucoup les temps de travaux (ex : le labour
d’une parcelle trapézoïdale de 3 ha peut demander plus de temps que celui d’une
parcelle rectangulaire de 4 ha).

7.5.4.3. Main-d’œuvre et matériel de l’exploitation

L’itinéraire technique doit tenir compte de la main-d’œuvre et du matériel


disponible. Dans l’organisation du système de culture, l’agriculteur doit gérer
son personnel et son matériel afin que ceux-ci soient utilisés au maximum de
leur efficacité sans qu’il y ait de surcharges temporaires ou permanentes.

7.5.4.4. Etablissement du calendrier cultural

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Le calendrier cultural représente l’état récapitulatif de toutes les opérations


culturales à effectuer sur les différentes cultures tout au long de la campagne
agricole. Le calendrier cultural permet :

- d’apprécier les périodes de pointes de travail et des périodes ‘’ creuses’ ;


- de prévoir la disponibilité du matériel, de la main-d’œuvre et des intrants
nécessaires à la réalisation de chaque opération culturale ;
- d’établir le calendrier de travail en prévoyant en particulier les blocs de
travaux qui correspondent aux périodes caractérisées par un travail
dominant (travaux de saison sèche : défrichage, abattage ; Travaux début
de saison des pluies : labour, semis, etc.

7.5.4.5. Calendrier des travaux

Le calendrier cultural étant connu, l’agriculteur doit essayer de programmer ses


travaux et établir le calendrier des travaux. Celui-ci est très difficile à établir de
façon rigide car le temps de travaux de chaque opération ne sont pas toujours
bien connus et ils peuvent varier d’une année sur l’autre) ex : un labour en sol
très humide est plus long qu’un labour en sol bien ressuyé*) ; en outre, les
conditions climatiques fluctuent d’une année sur l’autre et il est impossible de
prévoir à l’avance les travaux à date fixe.

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Chapitre VIII. CONDUITE D’UNE CULTURE

La conduite d’une culture représente la mise en œuvre d’un itinéraire technique


permettant à la culture mise en place de satisfaire la production désirée par le
producteur.

8.1. Défrichement

La mise en place d’une culture commence par le défrichement. Il consiste à


débarrasser la parcelle de toute végétation antérieure indésirable appelée friche.
Le défrichement peut être manuel ou mécanisé.

8.2. Écobuage

L'écobuage, ou débroussaillement par le feu, est une pratique agricole qui


consiste à arracher la végétation suivi de l’incinération en petits tas de ces
éléments puis de l'épandage des cendres sur les terres afin de les enrichir en
éléments nutritifs. Cette pratique coûteuse en main d'œuvre, a progressivement
disparu au profit de la technique qui consiste à brûler directement les végétaux
sur pied.

Cette technique offre de multiples intérêts:


- Elle permet d'éliminer les broussailles et les résidus végétaux secs qui
occupent l'espace.
- Les cendres générées ont un effet fertilisant.
- Elle permet d'entretenir des espaces pastoraux en terrain accidenté.
En revanche l’écobuage comporte certains risques:
- Mal utilisée, elle dégrade les sols.
- Mal maîtrisée, elle dégénère en incendie.

8.3. Préparation du sol

La préparation du sol consiste à travailler le sol à l’aide de différents outils


aratoires dans les buts :
- d’améliorer les propriétés physiques du sol et surtout régénérer la
structure du sol et rétablir une bonne porosité.
- de préparer le lit de semence ou de plantation : l’émiettement du sol
permet une bonne germination ou un bon enracinement du plant ;
- d’incorporer au sol les ameublements, engrais et produits de traitement
éventuel ;

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- de détruire les plantes adventices présentes avant la mise en place de la


culture.

Quelques-unes des opérations de préparation du sol comprennent :


- le sous-solage
- le labour
- les pseudo-labours ou façons superficielles
- le buttage.

8.4. Semis ou mise en place des cultures

Techniques de semis

Il existe plusieurs techniques des semis. Les principaux procédés sont : le semis
en place, le semis en pépinière et le repiquage.

Lors du semis en place ou semi-direct, la graine est placée à l’endroit où elle


assurera tout son cycle de culture, c’est notamment le cas des céréales.

Le semis en pépinière se pratique pour les plantes très fragiles et à forte


productivité (plantes légumières) ou celles mises en place à grand écartement
(arbres fruitiers et d’ornement). Il consiste à semer les graines dans une petite
parcelle de pépinière sur laquelle les soins peuvent être minutieux ; on obtient
ainsi des plants que l’on met en place par plantation après un certain temps de
pépinière.

En ce qui concerne le repiquage, la mise en place au champ est précédée d’un


séjour des plantules dans une pépinière ou dans un germoir.

Le semis peut être réalisé en lignes, à la volée, en poquets, en poquets alignés,


etc

Le semis en lignes se réalise le plus souvent à l’aide d’une corde que l’on tend
entre deux piquets ou alors, à l’aide d’un semoir qui répartit les graines le long
de lignes dont l’écartement dépend de l’espèce (importance de la végétation) et
du type de matériel.

Lors du semis à la volée : la répartition des graines se fait à la main ou avec un


semoir de façon la plus uniforme possible sur toute la surface.

Le semis en poquets consiste à semer les graines par groupe de quelques graines
dans des trous disposés de loin en loin (haricot) en ligne ou de manière plus ou
moins aléatoire.

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Densité des semis

La densité de semis représente la quantité de graines à semer à l’unité de


surface. Elle est déterminée à partir du peuplement désiré, c’est-à-dire du
nombre de plantes que l’on désire obtenir par unité de surface.

On recherche un peuplement qui permet d’obtenir le meilleur rendement de la


culture (on évitera donc un risque de compétition par un peuplement trop élevé).
La densité des semis tient compte :

- de la plante cultivée : chaque plante a un mode de développement


spécifique qu’il est nécessaire de respecter. Par exemple, la densité de
semis d’une plante rampante ne pourra pas être la même que celle d’une
plante dressée ;
- de la richesse du sol : un sol riche évite la compétition entre les plantes
pour la nourriture, ce qui peut permettre d’augmenter dans certains cas le
peuplement ;
- des pertes encours de culture : ce sont surtout les pertes à la levée les
plus importantes soit après une mauvaise germination, soit à cause de
conditions climatiques ou de sols défavorables.

8.5. Paillage Le paillis (ou mulch) est une couche de matériau protecteur
posée sur le sol, principalement dans le but de modifier les effets du climat local.
Si, à l'origine, le terme dérive évidemment de paille, de nombreux autres
matériaux naturels ou synthétiques sont utilisés à cet effet. L'opération qui
consiste à mettre en place ce matériau est le paillage.

Les objectifs du paillage sont de :


- réguler la température du sol en limitant les écarts de température
marqués,
- maîtriser le développement des adventices en interceptant le
rayonnement solaire nécessaire à la germination,
- ralentir l'évaporation de l'eau et maintenir l'humidité dans le sol,
- garder un sol meuble, éviter que la terre ne durcisse, ce qui diminue les
travaux de sarclage et binage
- enrichir le sol en matière organique et en nutriments grâce à la
dégradation du matériau de paillage,
- améliorer progressivement les conditions de culture en procurant une
surface propre et sèche aux fruits reposant sur le sol comme les courges,
les melons, etc.
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Les principaux matériaux utilisés sont :


- des déchets organiques (tontes de gazon, feuilles mortes, foin, paille,
sciure, copeaux de bois, etc.)
- du compost (cela suppose un matériau complètement décomposé, dans
lequel les graines d'adventices ont été détruites par le compostage, sinon
le paillis risque de se transformer en un tapis de mauvaises herbes).
- du paillis en plastique (il s'agit de fines feuilles de matière plastique,
dans lesquelles sont pratiquées des fentes ou des ouvertures pour la
plantation).

La manière dont un paillis organique se décompose et réagit sous l'action de


l'humidité apportée par la pluie ou la rosée détermine en grande partie son
efficacité. Un matériau organique peut pourrir rapidement plutôt que se
décomposer progressivement, et il peut se transformer en un paillasson formant
barrière qui bloque l'eau et l'air, au détriment des cultures.

Les plantes de couvertures peuvent aussi faire office de paillis. Cette technique
suppose de semer, en même temps que la culture principale, une plante de
couverture à croissance rapide qui inhibera le développement des adventices et
apportera les autres avantages d'un paillis.

8.6. Principaux soins culturaux

Une fois en place, les plantes ont besoin d’un certain nombre de soins de nature
variée. Les plus courants sont : la fertilisation, la protection phytosanitaire,
l’irrigation, l’éclaircissage, l’habillage, le sarclage, le tuteurage, la taille.

8.6.1. Eclaircissage

L’éclaircissage consiste à réduire le nombre de plantules ayant levé pour laisser


la parcelle à la densité voulue.

8.6.2. Fertilisation

La fertilisation a pour objectif la maîtrise de l’alimentation de la plante cultivée


par la fourniture de ses éléments nutritifs en quantité, en qualité et au moment
où elle en a besoin.
La fertilisation consiste à apporter des éléments minéraux au sol sous forme
d’engrais afin de satisfaire des besoins de la culture. En effet, la plante prélève
ses éléments nutritifs en grande partie dans le sol sous forme d’éléments
minéraux en solution. Dans une parcelle cultivée, la richesse en éléments
minéraux doit donc être renouvelée continuellement, pour compenser les
exportations des cultures et les pertes par lessivage.
47
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8.6.3. Protection phytosanitaire

Les dégâts causés par les ennemis des cultures sont encore estimés par la FAO à
un quart de la production agricole mondiale ; ceci justifie le grand intérêt qu’il
faut porter à la lutte phytosanitaire. On entend par ennemi de culture un être
vivant animal ou végétal nuisible aux plantes cultivées s’il trouve les conditions
de milieu favorables à son développement.

Chaque espèce cultivée possède son lot d’ennemis qui peuvent être spécifiques
(l’ennemi ne possède qu’un seul hôte, ex. : mildiou de la pomme de terre) ou
polyphages (l’ennemi peut s’attaquer à plusieurs espèces, ex. : pucérons).

La protection phytosanitaire est devenue une condition essentielle à la réussite


de la culture. Elle peut être envisagée sous deux aspects :

- un aspect préventif : elle cherche à protéger la plante contre l’attaque


éventuelle d’un ennemi ;
- un aspect curatif : elle cherche alors à guérir la plante déjà atteinte en
supprimant l’agent pathogène responsable. On utilise alors des pesticides.
La chimie qui fournit aux agriculteurs un nombre de molécules de
pesticides grandissant chaque année.

La phytopathologie et la phytopharmacie font l’objet de cours spécifique.

8.6.4. Irrigation

L’irrigation est la technique consistant à apporter l’eau aux plantes par des
procédés divers. Beaucoup de cultures et en particulier des cultures de contre
saison ont des exigences hydriques qui ne sont pas toujours pleinement
satisfaites et l’irrigation permet d’améliorer leur alimentation en eau. Le besoin
en eau d’irrigation de la culture se détermine à partir du bilan hydrique qui met
en évidence à certains moments un déficit hydrique.

Les systèmes d’irrigation sont nombreux et varient selon la technique sous


laquelle l’eau est apportée :
- l’irrigation par aspersion : elle consiste à réaliser un arrosage de la
culture, sous forme de pluie ; c’est la technique la plus utilisée (figure
110) ;
- l’irrigation par submersion : l’eau recouvre toute la surface du sol et
s’infiltre progressivement ; c’est la technique utilisée dans les rizières (ou
la submersion est permanente) ;

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- l’irrigation par ruissellement ou à la raie : un réseau de rigoles


d’amenée d’eau, en légère pente, achemine l’eau dans toute la parcelle ;
une partie de l’eau s’infiltre lors de son passage et l’excès d’eau est
récupéré par une rigole;
- l’irrigation au goutte à goutte : elle consiste à apporter l’eau par des
distributeurs ou «goutteurs», au goutte à goutte, à proximité de la plante
cultivée ; ce système d’irrigation permet en particulier d’économiser
l’eau.

L’irrigation est un cours tout entier.

8.6.5. Buttage

Le buttage consiste à rejeter sur une ligne de plantes cultivées de la terre meuble
à l’aide d’un outil appelé «butteuse». Cette pratique culturale a pour but :
- d’améliorer la résistance à la verse (maïs) ;
- de favoriser le blanchissement de certaines parties du végétal
(tubercules de pommes de terre, asperges).

8.6.6. Sarclage et binage

Sarclage et binage sont deux opérations souvent réalisées simultanément ; on


parle de sarclo-binage. Le sarclage consiste à arracher les adventices de la
culture. Le binage a pour rôle d’écroûter la terre en surface.

Tuteurage

Le tuteurage se réalise chez les plantes dont le port est naturellement rampant et
consiste à disposer un tuteur (piquet, ficelle, rangée de fils de fer, etc) près de la
plante afin qu’elle puisse se maintenir en hauteur soit par des fixations naturelles
(vrilles chez le concombre) soit en attachant la plante (tomate).

Le tuteurage permet :
- d’augmenter la densité de plantation ; par exemple, il représente un
facteur d’intensification de certaines cultures (concombre, melon en
serre) ;
- de diminuer les problèmes phytosanitaires en évitant les contaminations
par le sol ;
- d’améliorer les conditions de travail.

8.6.7. Taille

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La taille consiste à supprimer certaines parties de la plante dans le but d’en


faciliter la culture, voire d’améliorer la production (rendement, qualité,
précocité). Elle est pratiquée principalement sur les plantes ligneuses (cultures
fruitières et ornementales) mais aussi sur certaines espèces légumières (tomate,
melon…).

On distingue:
- la taille de formation qui a pour but de modifier l’aspect morphologique
des arbustes ou des arbres : la suppression de certains rameaux permet de
diriger la forme que prendra la plante adulte (haies ornementales taillées
en formes géométriques) ;
- la taille de floraison ou de fructification a pour objectif de supprimer les
rameaux qui n’interviennent pas dans la production recherchée, d’éviter le
développement trop important des plantes alors que seuls les rameaux
jeunes sont productifs.

8.7. Récolte

La récolte d’une culture représente toujours pour l’agriculteur le moment crucial


du constat de la réussite de la culture avec la conséquence financière qu’elle
entraîne. Mais elle est également, au plan agronomique, dernière étape de la
conduite de la culture et sa réalisation nécessite le respect de certaines
conditions.

Choix du meilleur stade de récolte

Selon l’espèce, le produit récolté et sa destination, la détermination du stade de


récolte varie :
- chez les céréales, le taux d’humidité du grain doit être inférieur à un
certain seuil (humidité inférieure à 18%) pour une bonne conservation ;
- chez les fruits et légumes, les habitudes alimentaires, le mode et la durée
de conservation, l’utilisation (en frais ou pour l’industrie) conditionnent le
stade de récolte ;
- chez les plantes fourragères, le stade de récolte optimal est un
compromis entre le maximum de matière sèche produit et la digestibilité
de l’herbe.

Conditions climatiques

Lors de la récolte, de mauvaises conditions climatiques peuvent nuire au produit


récolté, surtout si celui-ci doit être conservé car il favorise le développement
d’agents pathogènes (récolte des céréales après ou la pluie).

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La récolte de culture effectuée, la phase de production agricole est terminée. Le


produit agricole, avant d’être consommé, peut être stocké ou transformé.

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Chapitre IX. DEVENIR DES PRODUITS AGRICOLES

9.1. Stockage des produits

9.1.1. But du stockage

Le principal but du stockage est la régulation de l’offre et de la demande. En


évitant la mise en marché directe des produits après la récolte, on contribue à
stabiliser les prix.

9.1.2. Principaux moyens de stockage

Stockage en silo des graines


Réfrigération normale
Réfrigération en atmosphère contrôlée (faible teneur en CO2 ; 1 à 3%).

9.2. Conservation des produits

9.2.1. Procédés de conservation

Séchage : On abaisse la teneur en eau du produit, ce qui favorise sa


conservation.

Appertisation : le produit appertisé se nomme vulgairement conserve.


L’appertisation est un procédé de stérilisation par la chaleur.

Surgélation : La surgélation consiste à congeler un produit très rapidement


à basse température et à maintenir une température basse,
généralement inférieure à – 18C.

Déshydratation : La teneur en eau du produit déshydraté est très faible. Elle est
réalisée par vaporisation de l’eau dans des fours (eau liquide
transformée en vapeur puis éliminée) ou par lyophilisation
(passage de l’eau solide (glace) en vapeur (en diminuant la
pression).

9.3. Transformation des produits

La transformation des produits représente l’utilisation des produits agricoles


récoltés pour la fabrication de produits divers utiles à l’activité de l’homme. Les
principaux secteurs de transformation des produits agricoles sont :

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- l’industrie agroalimentaire : boulangeries


- l’industrie de l’alimentation animale : céréales et protéagineux
- l’industrie des produits domestiques : latex (préservatifs), coton
- l’industrie pharmaceutique et parfumerie.

9.4. Distribution des produits agricoles

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Chapitre X. QUELQUES THEMES CONTEMPORAINS

Agriculture et environnement
OGM
Biocarburants
Agriculture de précision.

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