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Hemley BOUM et Patrice NGANANG proposent une idée du héros à première vue
surprenante et même choquante pour le commun des mortels. L’histoire coloniale ne présente pas
les nègres comme des héros, mais comme des sous-hommes. Fort de ce constat, la question
fondamentale que nous nous posons est celle de savoir comment la fécondité littéraire de nos
deux auteurs peut-elle revaloriser l’image diabolisante du maquisard véhiculé par les colons aux
fils des années, en une figure qui incarne l’idéologie de bravoure ; de courage et de liberté. La
vérification de cette question principale fait appel aux interrogations subsidiaires ci-après : Qu’est
ce qui peut être à l’origine de la dévalorisation de l’identité de ceux-là qui ont luttés pour
l’indépendance de l’Afrique en générale et du Cameroun en particulier ? Comment les paradoxes
du héros libérateur sont-ils esthétisés dans les œuvres convoquées ? quels sont les mythes qui
contribuent à la mise en lumière de l’héroïsme des personnages. Pouvons dire que la
réappropriation de l’identité de ces nationalistes par ces deux écrivains camerounais participe de
la déconstruction idéologique coloniale ? (Prière de distinguer la question principale des
questions secondaires)
Suite à ces interrogations, nous formulons les hypothèses ci-après : De prime à bord la lutte
pour l’indépendance au Cameroun est une réalité. En effet Les maquisards de HEMLEY BOUM
et Empreintes de crabe de Patrice NGANANG présentent des personnages mythiques de par
leur sens moral du devoir, remarquable par leur combat, leur bravoure et leur sacrifice. A priori,
ses traits de caractères ne relevant pas du commun des mortels, tirent leur source des mythes
originels susceptibles de réhabilité et de revalorise ceux et celles qui ont donné de leur vie pour
libérer le Cameroun. ( Cette hypothèse correspond à quel question ?)
Dans le cadre de notre travail de recherche, le choix de ces deux écrivains et de ces corpus
n’est pas anodin. Pour ce qui est de nos auteurs, ils jouissent d’une visibilité importante dans le
champ de la littérature africaine en générale et camerounaise en particulier, de sorte que, leurs
œuvres sont de véritables patrimoines de la culture et de la littérature africaine. Parlant des
romans, objet de notre travail Les maquisards et Empreintes de crabe. Ces titres captivent et
témoignent du caractère mythique de ses ouvrages, car associer sa pensée a un maquisard ou
encore imaginer que les traces d’un crustacé comme le crabe ne peuvent pas être mortelles, sont
des données abstraites et représentent la métaphore du malheur. Et comme toute œuvre littéraire,
ces deux fictions sont fondées sur plusieurs mythes, c’est ce qui fait l’herméticité de ses deux
romans pour la compréhension d'un lecteur non avertis : d’où ce paradoxe.