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LA GESTION BUDGETAIRE

Définition
Les phases
d’élaboration des
budgets
Les techniques de
préparation des
budgets
Le budget des ventes
Le budget de
Ecole Supérieure en Génie Electrique et Energétique d’Oran production
Gestion de l’entreprise

Support de cours destiné aux étudiants de M1 département


Génie Electrique

Dr. MEBARKI

Année : 2020/2021
LA GESTION BUDGETAIRE Dr. MEBARKI

Introduction
La gestion budgétaire est un mode et une technique de gestion qui consiste à partir d’une
prévision objective des conditions internes et externes d’exploitation, à fixer à l’entreprise, pour
une période définie, un objectif, ainsi que les moyens nécessaires pour l’atteindre.
La gestion budgétaire permet une gestion décentralisée de l’entreprise, en rendant possible
la délégation des pouvoirs, c’est-à-dire, affecter à chaque responsable de centre des ressources
et des objectifs à respecter tout en étant libre des moyens employés.
1. les conditions internes et externes d’exploitation
Les conditions externes : le marché, la conjoncture, les choix politiques, les possibilités
d’approvisionnement en matières premières.
Les conditions internes : la qualité et la qualification du personnel, les capacités productives
de l’entreprise, etc.…
2. L’objectif, période et moyens
Définir au préalable l’objectif qui est le but à atteindre dans une période bien définis ainsi
que les moyens nécessaires (par exemple : accroître le chiffre d’affaires de X% d’ici un an par
l’augmentation de la production). Au sens strict de la gestion budgétaire, la prévision couvre
une période d’un an.
Il est nécessaire de parler d’un aspect supplémentaire qui est le contrôle budgétaire et qui
consiste en la comparaison périodique (généralement une fois par mois) des résultats prévus
avec les résultats réalisés, afin de maitre en évidence l’existence, ou non, des déviations ou des
écarts.
Ces écarts sont soumis à une analyse qui doit permettre de discerner les causes mais aussi
les responsables de cet écart, informer les différents niveaux hiérarchiques et de prendre les
mesures correctives nécessaires.
Il y a donc deux phases dans la gestion budgétaire : La phase d’élaboration des budgets et
la phase du contrôle budgétaire.
I. Les phases d’élaboration des budgets
I.1. La procédure budgétaire
1. Définition du budget
Le budget représente un chiffrage des objectifs et/ou des moyens ; il est exprimé en valeur
et/ou en quantité.
Les budgets sont à la fois des instruments de prévision et de coordination entre les unités
décentralisées et des aides à la délégation des décisions et à la motivation des décideurs.
2. Les étapes de la procédure budgétaire :
La procédure budgétaire comprend cinq grandes étapes :
a) Transmission des objectifs du plan opérationnel aux responsables des centres ;
b) Elaboration des budgets provisoires ;
c) Les budgets provisoires sont regroupés pour tester leur cohérence ;
d) Elaboration des budgets définitifs ;
e) Suivi et actualisation des budgets en fonction de leurs évolutions et des leurs réalisations (le
contrôle budgétaire).
3. L’articulation des budgets
Le découpage des budgets dépend de l’organisation de l’entreprise. On distingue,
généralement, quatre grandes catégories de budgets :
a) Les budgets d’exploitation : ils comprennent le budget commercial (budget des ventes
et budget des frais de commercialisation), le budget de production et le budget des
approvisionnements.
b) Le budget des investissements : il recense les engagements à court terme qui découlent
des projets d’investissement de l’entreprise.

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c) Le budget des frais généraux (charges de structure) : il regroupe les charges liées à
l’administration générale de l’entreprise.
d) Le budget de trésorerie : traduit les données budgétées en terme d’encaissements et de
décaissement, et permet le suivi régulier de la situation de trésorerie de l’entreprise.
L’élaboration des documents de synthèse prévisionnelle constitue la dernière étape de la
construction budgétaire.
Ainsi, on distingue six types de budgets dans l'entreprise industrielle et cinq types de budgets
dans l'entreprise commerciale :
Entreprises industrielles Entreprises commerciales
Budget des ventes. Budget commercial.
Budget de production. Budget des achats.
Budget des approvisionnements. Budget des charges.
Budget des charges. Budget des investissements.
Budget des investissements. Budget de trésorerie.
Budget de trésorerie.
4. L’élaboration des budgets
Leur élaboration diffère selon les modes de gestion des entreprises. On distingue :
 les budgets imposés : la hiérarchie assigne à chaque responsable de centre opérationnels
ses objectifs et lui affecte des moyens ;
 les budgets négociés : une collaboration est établie entre les responsables des centres
opérationnels (ou les chefs de service) et leur hiérarchie sur des propositions d’objectifs. Les
décisions sont prises sur des bases de consentement, la hiérarchie s’assurant seulement de leur
cohérence avec la politique générale de l’entreprise.
II. Les techniques de préparation des budgets
II.1. le budget des ventes
II.1.1. Méthodes de prévision
La prévision des ventes est nécessaire car elle constitue le point de départ de la gestion
budgétaire. La prévision des ventes permet à l'entreprise de s'organiser pour :
- Elaborer les budgets prévisionnels.
- Saisir les opportunités éventuelles ou anticiper une évolution défavorable.
- Ajuster les capacités et les charges.
- Constituer les stocks appropriés.
- Disposer d'une planification marketing plus efficace.
A. Les méthodes qualitatives :
Les méthodes qualitatives de prévision des ventes ont pour objectif de mieux connaitre la
demande du produit et le marché potentiel de l’entreprise ainsi que les causes qui pourraient
affecter les ventes d'un produit, leurs natures et les dates de leur survenance. Ces méthodes
peuvent être des enquêtes auprès des vendeurs et clients à travers une étude du marché ou bien
des questionnaires destinés à des experts qui font des prévisions.
B. Les méthodes quantitatives :
Les méthodes quantitatives de prévision des ventes s'appuient principalement sur des
modèles mathématiques et statistiques d'analyse des données avec des comparaisons historiques
(analyse des séries chronologiques).
Une série chronologique (chronique ou temporelle) est une série statistique donnant
l'évolution d'un phénomène en fonction du temps mesuré en intervalles égaux. L'étude de ces
séries est essentielle en sciences commerciales, dès lors que les prévisions sur l'évolution du
phénomène considéré sont fondées sur l'extrapolation du passé.

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1. L'ajustement non linéaire de la saisonnalité par les moyennes mobiles :


Le pilotage de l'entreprise exige souvent la prise en compte de périodes plus courtes (le
mois, le trimestre ou les jours), le simple ajustement d'une tendance passée est alors rarement
pertinent dans la mesure où un autre facteur est souvent déterminant : celui de la saisonnalité
des ventes.
Les moyennes mobiles éliminent les mouvements saisonniers et fournissent la tendance
générale du phénomène observé, en substituant à la valeur observée yi, une valeur ajustée yi’.

y
Variations Tendance
saisonnières générale

Les ventes

Variations
accidentelles

Le temps x
Les formules de calcul des moyennes mobiles sont les suivantes :
1 𝑦 𝑦𝑖+2
- La moyenne mobile centrée trimestrielles : 𝑦′𝑖 = 4 × ( 𝑖−2 + 𝑦𝑖−1 + 𝑦𝑖 + 𝑦𝑖+1 + )
2 2
1 𝑦 𝑦
Ou bien Mensuelles : 𝑦′𝑖 = 12 × ( 𝑖−6 + 𝑦𝑖−5 + ⋯ + 𝑦𝑖−1 + 𝑦𝑖 + ⋯ +𝑦𝑖+5 + 𝑖+6 )
2 2
Exemple : L’analyse des ventes trimestrielles de tubes Y au cours des quatre derniers exercices
a permis de dresser le tableau ci-après :
Volume des ventes trimestrielles (En milliers de tubes yi)
Période Ventes (yi) Yi
N–3 1er trimestre 524 -
2ème trimestre 378 -
3ème trimestre 354 474
4ème trimestre 636 480
N–2 1er trimestre 532 488
2ème trimestre 418 498
3ème trimestre 378 508
4ème trimestre 692 512
N-1 1er trimestre 556 515
2ème trimestre 426 520
3ème trimestre 394 536
4ème trimestre 716 556
N 1er trimestre 660 568
2ème trimestre 482 574
3ème trimestre 434 -
4ème trimestre 724 -

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800 Lissage des ventes par les moyennes mobiles


600
Ventes

400

200

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Période

Valeurs observées
Valeurs ajustées
2. L'ajustement linéaire par la méthode des moindres carrés :
La méthode d'ajustement linéaire par la droite des moindres carrés est celle qui minimise la
somme carrés des écarts entre les valeurs observée yi (qui représente les ventes) et sa valeur
ajustés y’i. L'extrapolation de la tendance permet une prévision des ventes pour les périodes à
venir. Les périodes sont représentées par x par exemple lére année c’est x1 2ème :x2, 3ème :x3....
Les formules de calcul de la méthode des moindres carrés sont les suivantes :
 L'équation de la droite d'ajustement : 𝑦′ = 𝑎𝑥 + 𝑏
∑ 𝑋𝑖 𝑌𝑖 ∑(𝑥𝑖−𝑥𝑖
̅ )(𝑦𝑖−𝑦𝑖
̅̅̅)
 Le paramètre (a) : 𝑎= ∑ 𝑋𝑖 2 = ̅ )2
∑(𝑥𝑖−𝑥𝑖

 Le paramètre (b) : 𝑏 = 𝑦̅ − 𝑎𝑥̅


 𝑥̅ = ∑ 𝑥𝑖 ⁄𝑛 et 𝑦̅= ∑ 𝑦𝑖 ⁄𝑛

La représentation graphique de la méthode d'ajustement linéaire est la suivante :


y
Les ventes
Ventes constatées

Extrapolation

Droite d'ajustement

Le temps
x
Exemple : reprennent l’exemple précédent mais cette fois si l’ajustement linéaire ce fait par
la méthode d'ajustement linéaire (méthode des moindres carrés). Donner les prévisions des
ventres pour l’année N+1.

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Période xi yi 𝑋𝑖 = (𝑥𝑖 − 𝑥𝑖
̅) Yi=(𝑦𝑖 − 𝑦𝑖
̅) Xi2 Xi*Yi 𝑦′ = 𝑎𝑥 + 𝑏
N-3 1er trimestre 1 524 -7,5 5 56,25 -37,5 447
2ème trimestre 2 378 -6,5 -141 42,25 916,5 456,6
ème
3 trimestre 3 354 -5,5 -165 30,25 907,5 466,2
4ème trimestre 4 636 -4,5 117 20,25 -526,5 475,8
er
N-2 1 trimestre 5 532 -3,5 13 12,25 -45,5 485,4
ème
2 trimestre 6 418 -2,5 -101 6,25 252,5 495
3ème trimestre 7 378 -1,5 -141 2,25 211,5 504,6
ème
4 trimestre 8 692 -0,5 173 0,25 -86,5 514,2
er
N-1 1 trimestre 9 556 0,5 37 0,25 18,5 523,8
2ème trimestre 10 426 1,5 -93 2,25 -139,5 533,4
3ème trimestre 11 394 2,5 -125 6,25 -312,5 543
4ème trimestre 12 716 3,5 197 12,25 689,5 552,6
N 1er trimestre 13 660 4,5 141 20,25 634,5 562,2
2ème trimestre 14 482 5,5 -37 30,25 -203,5 571,8
3ème trimestre 15 434 6,5 -85 42,25 -552,5 581,4
4ème trimestre 16 724 7,5 205 56,25 1537,5 591
somme 16 136 8304 0 0 340 3264
136 8304
𝑥̅ = ∑ 𝑥𝑖 ⁄𝑛 = = 8,5 ; 𝑦̅= ∑ 𝑦𝑖 ⁄𝑛 = = 519
16 16
∑ 𝑋𝑖 𝑌𝑖 3264
𝑎= ∑ 𝑋𝑖 2
= = 9,6
340
𝑏 = 𝑦̅ − 𝑎𝑥̅ = 519 - (9,6*8,5) = 437,4
𝑦 = 𝑎𝑥 + 𝑏, l’équation de l’ajustement est la suivante : y=9.6 𝑥 + 437,4.
Par exemple on ajuste le :1er trimestre de l’année N-3 : y=(9,6*1)+437,4=477
Le 3ème trimestre de N-1 : y=(9,6*11)+437.4=543
Les prévisions des ventres pour l’année N+1 sont :
N+1 1er trimestre 17 y=(9,6*17)+437.4 600,6
2ème trimestre 18 y=(9,6*18)+437.4 610,2
3ème trimestre 19 y=(9,6*19)+437.4 619,8
4ème trimestre 20 y=(9,6*20)+437.4 629,4

L'ajustement linéaire
800
700 692 716 724
636 660
600 571,8 581,4 591
556 543 552,6 562,2
500 524 532
495 504,6 514,2 523,8 533,4
447 456,6 466,2 475,8 485,4 426 394
482
434
400 418
378 354 378
300
200
100
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16

3. La corrélation :
On constate parfois une relation de corrélation (une liaison) entre le volume des ventes d’un
produit (y) que l'on cherche à prévoir et le volume des ventes d’un produit (x) déjà connue, la
variable (x) peut être des ventes récentes sur un autre marché ou le prix d'un autre produit
similaire.
Cette relation est souvent linéaire, l'intensité de la relation entre les deux variables est peut
être estimé par le coefficient de corrélation (r).

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∑ 𝑋𝑖 𝑌𝑖 ∑(𝑥𝑖−𝑥𝑖
̅ )(𝑦𝑖−𝑦𝑖
̅̅̅)
𝑟= ; 𝑟=
√∑ 𝑋𝑖 2 ∑ 𝑌𝑖 2 ̅ 2 ∑ 𝑦𝑖−𝑦𝑖
√∑ 𝑥𝑖−𝑥𝑖 ̅̅̅2

𝑥̅ : moyenne des valeurs x et 𝑦̅ : moyenne des valeurs de y


La valeur de ce coefficient comprise entre -1 et 1, est ainsi interprétée :
 r > 0 : la relation entre x et y évoluent dans le même sens.
 r < 0 : la relation entre x et y évoluent dans le sens contraire.
 r = 0 : absence d'une relation entre x et y.
 r proche de ±1 : une relation étroite (forte) entre x et y.
4. L'ajustement exponentiel ou non linéaire :
L'évolution générale d'une série n'est pas toujours linéaire. En particulier, les ventes peuvent
connaitre une tendance exponentielle.
La fonction exponentielle est de la forme : 𝑦 = 𝑏𝑎 𝑥
En prenant le logarithme décimal de cette expression, on obtient :
log 𝑦 = log 𝑏 + 𝑥 log 𝑎
Supposons que : 𝑌 = log 𝑦, 𝐵 = log 𝑏, 𝐴 = log 𝑎, on obtient : 𝑌 = 𝐴𝑥 + 𝐵
C'est l'expression linéaire de la fonction exponentielle, il est possible alors d'appliqué la
méthode de moindres carrés pour déterminer les paramètres A et B, les paramètres a et b sont
ensuite déterminés ainsi : a = 10A et b = 10B. La représentation graphique de la méthode
exponentielle est la suivante :
II.1.2. L’élaboration du budget des ventes
Le budget des ventes est le premier budget à élaborer, c'est le budget de départ, il permet de
constituer les autres budgets.
Le budget des ventes établit la prévision du chiffre d'affaires selon la périodicité et sur un
horizon définis dans le cadre de la procédure budgétaire.
 La prévision des prix :
Les prix de vente à estimer sont les prix courant des périodes futures, ils sont obtenus soit
par extrapolation des prix actuels, soit par une décision dans le cadre d'une politique
commerciale.
La prévision des prix de ventes résulte de la prise en compte de données interne (stratégie
du prix, les coûts) et des données externe (prix du marché, législation, concurrence).
 La prévision des quantités :
La prévision des ventes en quantités prend en compte des variables internes (capacités
productives et commerciales) et externes (conjoncture et législation).
 La structure de budget des ventes :
Le tableau de budget des ventes comprend : les périodes, les ventes en quantités, les prix de
ventes hors taxes, le chiffre d'affaires hors taxes, le taux de la TVA, la valeur de la TVA et le
chiffre d'affaires en TTC.
Période 1 Période 2 ….. Période N
Ventes (quantités)
Prix (HT)
Chiffre d'affaires (HT)
TVA (%)
Chiffre d'affaires (TTC)

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Exemple :
Dans une entreprise, les prévisions des ventes par trimestres de l'année 2020 sont comme suit :
1er Trimestre 2ème Trimestre 3ème Trimestre 4ème Trimestre
Ventes (en volume) 6000 1T + 28 % 1T 2T – 15 % 1T 3T + 10 % 3T
Le prix de vente hors taxes est de 100 DA avec une augmentation de 30 % à partir de du
troisième trimestre, le taux de TVA est de 19 %. Elaborer le budget des ventes.
Solution :
1er Trimestre 2ème Trimestre 3ème Trimestre 4ème Trimestre
Ventes (quantités) 6000 7680 6780 7458
Prix (HT) 100 100 130 130
Chiffre d'affaires (HT) 600000 768000 881400 969540
TVA (19%) 114000 145920 167466 184212,6
Chiffre d'affaires (TTC) 714000 913920 1048866 1153752,6
 La ventilation des ventes :
La ventilation consiste à découper les ventes en fonction des centres d'intérêt retenus dans
l'entreprise. Plusieurs documents sont en général présentés compte tenu de la typologie retenue,
tous ces documents sont regroupés dans un budget global qui précise l'ensemble des ventes.
1. La ventilation par produit :
Cette ventilation se fera par produit ou par regroupement de produits. Il existe 4 types de
regroupement : technique (caractéristique des produits), commerciale (prix de vente), financier
(marge et profil) et comptable (les coûts).
Produit 1
Période 1 Période 2 …. Période N
Chiffre d'affaires
2. La ventilation par période :
Cette ventilation se fera par période (semestres, trimestres, mois et semaines), le mois est
souvent une période courte et satisfaisante pour la budgétisation et le contrôle budgétaire.
Période 1
CA produit N
3. La ventilation par région) :
Cette ventilation se fera par région, elle est importante car elle sert à préparer les quotas qui
seront fixés aux vendeurs.
Région 1
Période 1 Période 2 … Période N
CA produit N
4. La ventilation par canal de distribution :
Cette ventilation se fera par canal de distribution.
Canal 1
Période 1 Période 2 … Période N
CA produit N
 Le contrôle du budget des ventes :
Le contrôle de budget des ventes est la comparaison entre les ventes réalisées et les ventes
prévues.

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1. L'écart total sur ventes :


Lorsqu'un suivi des ventes a été mise en place, le contrôleur dispose à posteriori de données
prévisionnelles et réelles, l'écart total sur chiffre d'affaires est :
Ecart total = Chiffre d'affaires réelles – Chiffre d'affaires prévisionnelles
Un écart positif indique un accroissement du chiffre d'affaires par rapport aux prévisions,
donc un écart favorable pour l’entreprise.
Un écart négatif indique une perte de recettes, donc un écart défavorable pour l’entreprise.
2. La décomposition de l'écart sur ventes :
Le chiffre d'affaires = quantité vendue*le prix de vente, donc, deux causes peuvent expliquer
un écart sur les ventes :
 Soit un écart de volume : quantité réelle – quantité prévue.
 Ou bien un écart de prix : prix réelle – prix prévue.
a) Evaluation de l'écart quantité :
Ecart sur volume = (quantité réelle – quantité prévue) x prix prévu
b) Evaluation de l'écart prix :
Ecart sur prix = (prix réel – prix prévu) x quantités réelles
Quantité Prix Chiffre d'affaires
Réelles QR PR CAR
Prévues QP PP CAP
Les formules des différents écarts sont alors :
Ecart total sur ventes (Etotal) =Etotal = Σ (CAR – CAP)
La décomposition de l'écart: Ecart sur volume(Evolume)+Ecart sur prix (Eprix)
Ecart sur volume(Evolume) Ecart sur prix (Eprix)
Evolume = Σ [(QR – QP) PP] Eprix = Σ [(PR – PP) QR]
Vérification : Evolume + Eprix = Etotal
Exemple : Soient les données suivantes pour une entreprise concernant le 1 er trimestre de
l’année 2020 :
Quantité Prix Chiffre d'affaires
Réelles 1000 90 90000
Prévues 856 100 85600
Ecart total sur ventes (Etotal) 90000-85600=4400
La décomposition de l'écart:
Ecart sur volume(Evolume) Ecart sur prix (Eprix)
14400= (1000 – 856)*100 -10000 =(90 – 100)*1000
Vérification :14400 + (-10000)= 4400.
II.2 le Budget de production
La première étape dans l’établissement d’un plan de production est de déterminer la quantité
à produire. Le budget de production est composé du budget des matières premières, du budget
de la main d’œuvre directe et le budget des frais généraux de production.
L’objectif de la programmation de la production est de définir et contrôler le rythme de la
production et assurer le plein emploi des ateliers ou des machines ou bien tout outils de
production, ainsi on utilise le plus souvent les techniques de la programmation linéaire.
En plus de la méthode du programme de plein emploi, il existe d’autres méthodes telles-que
la solution optimale en termes de rentabilité et la méthode du simplexe.

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 Élaboration d’un programme de production à l’aide de la programmation linéaire :


La programmation linéaire c'est une technique de recherche opérationnelle qui permet de
déterminer la solution optimale (maximisation du chiffre d’affaire ou minimisation des coûts)
d'une "fonction économique" en tenant compte de contraintes de production.
𝑃1 , 𝑃2 , … , 𝑃𝑛 ≥ 0 Contraintes de non-négativité
𝑎1.1 𝑃1 + 𝑎1.2 𝑃2 + ⋯ + 𝑎1.𝑛 𝑃𝑛 ≤ 𝑏1
𝑎2.1 𝑃1 + 𝑎2.2 𝑃2 + ⋯ + 𝑎2.𝑛 𝑃𝑛 ≤ 𝑏2 Contraintes économiques
………………………………
𝑎𝑗.1 𝑃1 + 𝑎𝑗.2 𝑃2 + ⋯ + 𝑎𝑗.𝑛 𝑃𝑛 ≤ 𝑏𝑗
𝑀𝑎𝑥 𝐹 = 𝐹1 𝑃𝑥1 + 𝐹2 𝑃2 + ⋯ + 𝐹𝑛 𝑃𝑛 Fonction économique

- Les variables P1,P2, …, Pn représentent les quantités à produire des produits.


- Les paramètres F1, F2, …, Fn sont les marges unitaires sur couts variables des produits P1, P2,
…, Pn.
- Les paramètres aij sont des coefficients techniques.
- b1, b2, …, bn sont des constantes.
- i c'est le nombre des contraintes.
- j c'est le nombre des variables
La résolution du programme de production consiste à trouver une solution optimale
(maximisation ou minimisation de la fonction économique) en respectant les contraintes.
Exemple :
Une entreprise fabrique et vend trois produits P1, P2 et P3 sur lesquels elle réalise
respectivement une marge unitaire de 160DA, 140DA et 50DA. Les trois types de produits
passent successivement dans trois ateliers : A1, A2 et A3. Le temps de passage de P1 est de
4heure dans A1, 3 heures dans A2 et 2heurs dans A3, le temps de passage de P2 est de 2heure
dans A1, 3heures dans A2 et 5heurs dans A3 et le temps de passage de P3 est de 1heure dans
A1, 2 heures dans A2 et 3heurs dans A3. La capacité maximale des ateliers en heures : A1 max
2600, A2 max 2500, A3 max 3000.
Pour des contraintes commerciales, la production du P3 est fixée à 200 unités.
TAF : Présenter le programme linéaire et les solutions possibles.
Solution
Notre but est de trouver un programme de production qui assure le plein emploi des
capacités de production. Les contraintes du programme sont les capacités de chaque atelier et
peuvent être mises dans un tableau et en équation. Tout d’abord il faudra traiter nos données
sous forme de tableau pour nous faciliter la tâche :
Produits P1 P2 P3 Capacité des ateliers en heures
Ateliers
A1 4 2 1 2600
A2 3 3 2 2500
A3 2 5 3 3000
Marge 160 140 50
P1, P2, P3≥0 Contraintes de non-négativité
A1 :4P1+2P2+ P3≤2600
A2 :3P1+3P2+ P3≤2500 Contraintes économiques
A3 :2P1+5P2+ P3≤3000
Max F=160P1+140P2+50P3 Fonction économique
En prenant pour acquis la vente et la production de 200 P3 on doit donc calculer la capacité
des ateliers sans le P3. Le choix se situe donc entre les produits P1 et P2.

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D’abords calculons la capacité des ateliers sans la contrainte du P3 :


A1 :2600-(200*1)=2400
A2 :2500-(200*2)=2100
A3 :3000-(200*3)=2400
L’équation des contraintes économique sans la contrainte P3 est la suivante :
A1 :4P1+2P2≤2400
A2 :3P1+3P2≤2100
A3 :2P1+5P2≤2400
Représentation graphique des contraintes :

L’équation des contraintes sans P3 devient donc :


A1 :4P1+2P2≤2400
A2 :3P1+3P2≤2100
A3 :2P1+5P2≤2400
D’après le graphique, les solutions acceptables sont définit par la zone grise délimité par
ABCD, aucun de ces points n’assure le plein emploi des trois Ateliers au même moment, par
contre il existe 2 points de rencontre qui assures le plein emploi de deux des trois Ateliers, le
point B entre A2 et A3 et le point C entre A1 et A2, il existe un point M mais on peut le retenir
car il faudra augmenter les capacités de production de A2 (il ne couvre pas la zone grise).
Voici les solutions possibles :
Solution B : A2∩A3
A2 :3P1+3P2=2100 3P1=2100-3P2; P1=700-P2 A3:2(700-P2)+5P2=2400 P2=333 et P1=367
A3 :2P1+5P2=2400
Ainsi l’atelier A1 est en sous-emploi de A1 : 2400- [(4*367)+(2*333)]=266 Heures.
Solution C : A1∩A2
A1 :4P1+2P2≤2400 P1=500 et P2=200
A2 :3P1+3P2≤2100
Ainsi l’atelier A3 est en sous-emploi de A : 2400- [(2*500)+(5*200)]=400 Heures.
Afin de choisir la solution optimal, on choisit la solution qui représente le moins de temps
de sous-emploi et dans notre cas c’est la solution B seulement 266 Heures contre 400 Heures
de la solution C.
Ainsi les quantités à produire sont : P1= 367, P2=333 et P3=200
Et la marge maximale est :
Max F=160P1+140P2+50P3=(160*367)+(140*333)+(50*200) Max F=115340 DA
 Elaboration du budget de production
Lors de la programmation de la production, les dirigeants prennent en considération les
prévisions des ventes, les niveaux des stocks prévu et actuels au budget des matières premières.

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LA GESTION BUDGETAIRE Dr. MEBARKI

Quantités à produire = Quantités à vendre – Stock initial + Stock final.


Tableau : Budget de production
Période 1 Période 2 …. Période N
Quantité à vendre
Stock initial
Stock final
Quantité à produire
On soustrait le Stock initial des quantités à vendre, car c’est une quantité de produit qui a
été déjà produite lors de la période d’avant et en ajoute le stock final car c’est la quantité
produite actuel qui n’a pas était vendue.
Exemple : Prenons le cas d’une entreprise qui produit 1 seul produit, les prévisions des ventes
pour l’année 2022 sont :
1er Trimestre 2ème Trimestre 3ème Trimestre 4ème Trimestre
Ventes (en volume) 1500 1700 1800 1600
La politique de stockage est la suivante :
- L'entreprise conserve au début de chaque trimestre une quantité de 15 % des prévisions de
vente. Ainsi le stock initial de chaque trimestre correspond au stock final du trimestre d’avant.
- Stock de produit fini au 31/12/2022 sera de 290 unités.
Travail à faire : élaborer le budget de production (en volume).
Solution :
1er Trimestre 2ème Trimestre 3ème Trimestre 4ème Trimestre
Quantité à vendre 1500 1700 1800 1600
Stock initial 225 255 270 240
Stock final 255 270 240 290
Quantité à produire 1530 1715 1770 1650
Explication des calculs :
Stock initial du 1er T= vente*15%=1500*0.15=225.
Stock initial du 2ème T= vente*15%=1700*0.15=255.
Stock final du 1er T= Stock initial du 2ème T.
Stock final du 2ème T= Stock initial du 3ème T.
Quantités à produire 1er T = Quantités à vendre 1er T – Stock initial 1er T + Stock final1er T
=1500-225+255=1530
Quantités à produire = Quantités à vendre 2ème T – Stock initial 2ème T + Stock final 2ème T
=1700-255+270=1715
II.3 Le budget des approvisionnements
La gestion des approvisionnements concerne deux services dans l’entreprise : le service
magasin et le service achat :
- Au service magasin s’organise la gestion des stocks.
- Le service achat est chargé de la sélection des fournisseurs, les commandes et la gestion
des livraisons.
Les deux services sont complémentaires, ils ont l’obligation de fournir les matières premières
et composants nécessaires à la production, en quantité et en qualité suffisantes, au moment
voulu et au coût le plus bas possible, d’où l’intérêt de la gestion des stocks et de la gestion des
approvisionnements. Ce budget est étroitement lié au budget de production, car ce dernier
détermine les besoins de l'entreprise en matières premières.

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LA GESTION BUDGETAIRE Dr. MEBARKI

Comme dans les cas des ventes et de la production, la gestion budgétaire des
approvisionnements s’organise en deux étapes :
- Une phase de prévision des approvisionnements nécessaires, compte tenu des modes de
gestion des stocks retenus par l’entreprise.
- Une phase d’élaboration du budget.

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