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AIDE # M ÊM 01 R-E .· .
LAROUSSE . -
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TOUT LE PROGRAMME DU COLLÈGE

e e

COMPRENDRE :
LES MÉTHODES .
RÉVISER:
TOUT LE COURS
RÉU.SSIR :~
'LE CAHIER
D'ENTRAÎ_NEMENT -
DE 64 PAGES .: ·

. '
Grandes périodes littéraires

· Débuts ·
_dè la ·
littérature

Poésie épique
littérature courtoise ·_'
Littérature "bourgeois_e."
Poésie Ïytiq_ue
Tpéâtre religieux
Théâtre comique

..,
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,.,',

Baroql,le
Préciosité
Classicisme

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Romantisme
Réalisme
Naturalisme _ .
5 ymbolisme ·
AIDE $ MÉMOIRE
LAROUSSE

'
TOUT LE PROGRAMME DU COLLEGE

Jeanine Borrel
professeur certifié de lettres modernes

et
Brigitte Melluso
institutrice

illustrations d'Éva Nessy

17 R _UE DU M ONTPARNASSE 75298 PA R I S CEDEX 06


Préface

L A CL.ASSE DE SIXIÈME est une classe de transition entre l'école primaire


et le collège. Elle consolide les acquisitions de l'élève : en effet, toutes les
notions grammaticales essentielles sont déjà connues à l'entrée en sixième, tout le
vocabulaire de base a été abordé.
. Au collège, l'élève va apprendre à analyser systématiquement les faits de
langue, à employer un vocabulaire technique et à réinvestir ses connaissances par
des exercices de langue.
Cet ouvrage offre une synthèse des connaissances à acquérir de la sixième
à la troisième, en français. Il se prësente sous la forme d'un discours suivi résumant
les acquisitions avec définitions, explications, exemples : c'est un aide-mémoire.
Des tableaux intégrés au texte permettent de visualiser les notions abordées
et en facilitent la compréhension. Des remarques complémentaires mettent en
valeur une notion délicate. La présentation facilite la recherche d'un point précis
et la lecture rapide.
Les titres de chapitres s'inspirent du contenu de l'enseignement présenté
dans les instructions officielles et rendent compte d'une liste de connaissances
conforme à une pratique scolaire.
Les connaissances sont réunies par niveaux et réparties selon trois directions
d'étude:
- - grammaire et orthographe;
littérature et initiation aux civilisations grecque et latine;
- expression orale et écrite.
Ces disciplines correspondent à des phases d'apprentissage, d'imprégnation
et de pratique de la langue. Cette répartition n'est pas un emploi du temps de classe,
mais tente de satisfaire aux exigences d'un ouvrage clair et simple.
En grammaire et en orthographe, le vocabulaire est si varié que nous
présentons, dans un glossaire, un ensemble de définitions concernant les mots les
plus couramment utilisés dans les grammaires scolaires.
En littérature, aucun discours ne remplace la lecture. Nous proposons donc
une liste d'auteurs avec biographies et résumés d'œuvres, tableaux et commentaires
en troisième. Cette liste se réfère aux suggestions faites dans les instructions
officielles. Une bibliographie annexe, non limitative, oriente la curiosité des lecteurs.
L'initiation au grec et au latin est liée à l'enseignement du français en sixième
et en cinquième. L'organisation de la matière et le choix du contenu sont très
souples. Dans cet ouvrage, l'initiation au grec est abordée en sixième, celle du latin
en cinquième pour respecter la logique du programme d'histoire et donner une
vision globale de ces deux domaines.
L'expression orale et · écrite est une phàse de réinvestissement des
connaissances par une pratique personnelle. Ce livre indique quelques pistes de
travail et précise certaines techniques concernant les exercices habituellement
pratiqués en classe.
Coordination éditoriale : Noëlle Degoud et Marie-Jeanne Miniscloux
Coordination de la fabrication : Janine Mille J.B. et B.M.
Couverture : Véronique Laporte
© Larousse 1995

Toute reproduction, par quelque procédé que çe soit, de la nomenclature dans le présent ouvrage et q ui
est la propriété de l'Editeur, est strictement interdite.

Distributeur exclusif au Canada : les Éditions Françaises Inc.

ISBN 2-3-800476-5

Photocomposition PARJS PHOTOCOMPOSITION, Paris


Imp. RoTOLITO LOMBARDA, Pioltello - DÉPÔT LÉGAL: mai 1995.
N° de série Éditeur: 18490 - IMPRJMÉ EN ITALIE (Printed in !ta/y). - 800 476 - Mai 1995.
L 'ADJECTIF QUALIFICATIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Le genre .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... • • • • • • • • 66
Le nombre; accord . . . . . . . . . . ... . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . • • • • • . 68
L 'ADJECTIF VERBAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
PARTICIPE PASSÊ EMPLOYÉ COMME ADJECTIF . . . . .. . . . . .. . . . · · . 70

orthographe lexicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
LA PHONÉTIQUE INTERNATIONALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
COMMENT LIRE ET UTILISER UN TABLEAU DE PHONÉTIQUE . . . . . . . . . . . 72
PHONÈMES ET GRAPHIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
UN PHONÈME : PLUSIEURS GRAPHIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
UNE GRAPHIE : PLUSIEURS PHONÈMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
UNE GRAPHIE : AUCUN PHONÈME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
L'HOMONYMIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Les homophones • Les homographes

initiation au grec . . ............. . .. .... ... . . . .. . . 79


CIVILISATION GRECQUE .. . .. .. . .. . . ... . . . . .. ...... .. .. . . . . 79
LA LANGUE .. . ........ . . . .. . . . . . ... .. . . · . . . . . .. . . .. . .. . . 90

littérature 94
LA FICHE DE LECTURE : UNE AIDE POUR DÊCOUVRIR LES LIVRES . . . . 94
SÉLECTION D'ŒUVRES ET D'AUTEURS . . . . . . . . . . . . . . .... . ... . . 95

expression orale et écrite 102


QU'EST-CE QUE LA COMMUNICATION? . . . . . . . . . . .. . . . . . ... .. . . 102
ÉCRITURE ET TRAVAUX DE COMMUNICATION . . . . . . . . . . . . . . ~ . . . . . 103
Comment organiser un travail personnel en fonction d'une consigne?• L'enquête
• Le compte rendu• L'affichage• La correspondance
LES MODES D 'EXPRESSION ......... . ...... . .............. . 105
La publicité • La bande dessinée
LE TEXTE ET LA VOIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . 107
Chanson, comptine et poésie • Le théâtre

CLASSE DE 5e

grammaire . . .. ... . ... .· ......_. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110


LA PHRASE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
LES STRUCTURES DE PHRASES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Les propositions subordonnées circonstancielles • La proposition incise
• La proposition subordonnée relative introduite par dont
LES FORMES DE PHRASES : LA FORME EMPHATIQUE . . . . . . . . . • . . . . . 112
LES CONSTITUANTS DE LA PHRASE . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . 113
LE GROUPE NOMINAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Les équivalents du nom • Les adjectifs non qualificatifs, déterminants du nom • Les
Il pronoms
L'ADJECTIF QUALIFICATIF APPOSÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Les équivalents de l'adjectif apposé
LE GROUPE VERBAL: LE C.O.S. DIT « COMPLÉMENT D'ATTRIBUTION » . . . 124
LES FONCTIONS SYNTAXIQUES ... . . ... . . . . .. . .. . .. . , . . . . . . . 125
SUJET GRAMMATICAL ET SUJET DIT « LOGIQUE » OU « RÉEL » . . . . . . . . . 125
L'ATTRIBUT DU COMPLÉMENT D'OBJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
LE COMPLÉMENT DE L'ADJECTIF AU COMPARATIF ET AU SUPERLATIF . . . 126
LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS SANS PRÉPOSITION . . . . . . . . . . 127

orthographe grammaticale
LE VERBE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
ACCORD AVEC LE SUJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Avec le nom collectif ou le complément d~ nom collectif• Le sujet avec et :
coordination, énumération• Le sujet coordonné par ou, ni• Sujet formé d'un adverbe
de quantité suivi d'un complément au pluriel• Sujet d'un présentatif
PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL• Emploi et accord• Formes . . . . 130
LE NOM . . .. . . .. . .. . . . ... . .. . .. .. .. .. ... . ... .. .. . .. . . . 131
LE NOM COMPOSÉ; LE NOM MIS A LA PLACE D'UN ADJECTIF . . . . . . . . . 131
L 'HOMONYMIE GRAMMATICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

orthographe lexicale
PHONÈMES ET GRAPHIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
LES FINALES HOMOPHONES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
LES CONSONNES DOUBLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
LES PRINCIPALES FAMILLES DE MOTS PRÉSENTANT
DES PARTICULARITÉS ORTHOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

initiation au latin
CIVILISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

LA LANGUE . . . .. . . . .. . .. .. .. .. .. . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . .. 149

littérature
SÉLECTION D 'ŒUVRES A LIRE 156

expression orale et écrite


DE L 'EXPRESSION ORALE A L 'EXPRESSION ÊCRITE .. . .. . . .. . . . . . . 162
LES REGISTRES DE LANGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
QU'EST-CE QU'UN GENRE EN LITTÉRATURE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Le roman • La nouvelle • Le conte
QU'EST-CE QUE LE TON ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
UNE ÊTUDE DE STYLE : SENS PROPRE, SENS FIGURÊ . . . . . . . . . . . . . . . 166
COMMENT CONSTRUIRE UNE RÉDACTION ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Ill
L'ADJECTIF QUALIFICATIF APPOSÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Les équivalents de l'adjectif apposé
LE GROUPE VERBAL: LE C.O.S. DIT « COMPLÉMENT D'ATTRIBUTION » . . . 124
LES FONCTIONS SYNTAXIQUES ... . . ... . . . . .. . .. . .. . , . . . . . . . 125
SUJET GRAMMATICAL ET SUJET DIT « LOGIQUE » OU « RÉEL » . . . . . . . . . 125
L'ATTRIBUT DU COMPLÉMENT D'OBJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
LE COMPLÉMENT DE L'ADJECTIF AU COMPARATIF ET AU SUPERLATIF . . . 126
LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS SANS PRÉPOSITION . . . . . . . . . . 127

orthographe grammaticale
LE VERBE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
ACCORD AVEC LE SUJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Avec le nom collectif ou le complément d~ nom collectif• Le sujet avec et :
coordination, énumération• Le sujet coordonné par ou, ni• Sujet formé d'un adverbe
de quantité suivi d'un complément au pluriel• Sujet d'un présentatif
PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL• Emploi et accord• Formes . . . . 130
LE NOM . . .. . . .. . .. . . . ... . .. . .. .. .. .. ... . ... .. .. . .. . . . 131
LE NOM COMPOSÉ; LE NOM MIS A LA PLACE D'UN ADJECTIF . . . . . . . . . 131
L 'HOMONYMIE GRAMMATICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

orthographe lexicale
PHONÈMES ET GRAPHIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
LES FINALES HOMOPHONES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
LES CONSONNES DOUBLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
LES PRINCIPALES FAMILLES DE MOTS PRÉSENTANT
DES PARTICULARITÉS ORTHOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

initiation au latin
CIVILISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

LA LANGUE . . . .. . . . .. . .. .. .. .. .. . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . .. 149

littérature
SÉLECTION D 'ŒUVRES A LIRE 156

expression orale et écrite


DE L 'EXPRESSION ORALE A L 'EXPRESSION ÊCRITE .. . .. . . .. . . . . . . 162
LES REGISTRES DE LANGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
QU'EST-CE QU'UN GENRE EN LITTÉRATURE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Le roman • La nouvelle • Le conte
QU'EST-CE QUE LE TON ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
UNE ÊTUDE DE STYLE : SENS PROPRE, SENS FIGURÊ . . . . . . . . . . . . . . . 166
COMMENT CONSTRUIRE UNE RÉDACTION ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Ill
CLASSE DE 4e

grammaire
LA PHRASE COMPLEXE .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .... . . .. 170
LA PROPOSITION SUJET AU SUBJONCTIF . . . . . . . . . . .. .. . .. . . . .. . 170
La proposition subordonnée sujet introduite par que• La proposition subordonnée
sujet réel
LA PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
La relative sujet • La relative attribut • La relative apposée
LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES COMPLÉTIVES 173
L'INTERROGATIVE INDIRECTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
Caractéristiques • Concordance des temps
LA PROPOSITION SUBORDONNÉE INFINITIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
Caractéristiques • Substitution • Concordance des temps
LA CONDITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
La concordance des temps
LA PROPOSITION PARTICIPE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Caractéristiques • Rappel des formes • Concordance des temps
LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CIRCONSTANCIELLES 179
La cause et la conséquence• L'opposition et la concession. ta comparaison
LE GROUPE NOMINAL . . . ... . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Les constituants du groupe nominal • Les déterminants du nom
LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DU NOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
LA PLACE DES PRONOMS 185
Le sujet renforcé • Emploi d'un pronom complément précédant y, en • Un pronom
complément, deux verbes • Deux pronoms compléments
LA PLACE DE L'ADJECTIF QUALIFICATIF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
Place de l'adjectif épithète dans la phrase• Place de l'adjectif dit« apposé»
LE GROUPE VERBAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
CONJUGAISON COMPLÈTE : OBSERVATIONS
Radical• Désinence• Mode • Concordance des temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
LES VALEURS D'ASPECT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
Simultanéité, postériorité, antériorité • Aspect perfectif/imperfectif• Aspect itératif,
ponctuel, duratif • Analyse stylistique
MODE ET VALEUR MODALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
LE SUBJONCTIF : SENS ET EMPLOI
Emploi du mode • Sens dans les indépendantes et les principales • Sens et emploi
dans les subordonnées
LES PÉRIPHRASES VERBALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
Expression d'un temps• Périphrase .marquant l'action• Outil interrogatif• Mise en relief
EXERCICES DE TRANSFORMATION ET DE SUBSTITUTION . . . . . . . . . . 195
LE GROUPE SUJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
LE GROUPE COMPLÉMENT D'OBJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
LES GROUPES CIRCONSTANCIELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
Cause • Conséquence • Concession ou opposition • Comparaison
JUXTAPOSITION, SUBORDINATION, COORDINATION . . . . . . . . . . . . . . . 199
IV L'idée de cause • L'idée de conséquence• L'idée de comparaison
En général, une phrase est un ensemble de mots de natures grammaticales diverses; cet ensemble
est habituellement régi par un verbe conjugué.
Pour qu'il y ait phrase, il faut que cet ensemble ait une signification.
Une phrase écrite commence par une majuscule et se termine par l'un des signes de ponctuation
~uivants: le point, le point d'interrogation, le point d'exclamation.
A l'oral, une phrase correspond à une expiration et se termine par une pause:
Une phrase me trotte dans la tête.

- - - - - - - - -- - - -- REMARQUE - - - - - - - - - - - - - -
Un changement dans l'ordre des groupes a toujours une signification.

les types de phrases

Il existe différents types de phrases :


• les phrases déclaratives
• les phrases impératives
• les phrases interrogatives
• les phrases exclamatives

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LES EMPRUNTS RÉCENTS AUX LANGUES ÉTRANGÈRES . . . . . . . . . . . . . 245
LA FRANCISATION DES TERMES D'ORIGINE ÉTRANGÈRE . . . . . . . . . . . . . 246
EMPLOI DES MOTS ET REGISTRES DE LANGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
ANTONYMES, HOMONYMES, PARONYMES, SYNONYMES . . . . . . . . . . . . 248
QU'EST-CE QU'UNE LANGUE LITTÉRAIRE? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
LE SENS DES MOTS• Sens lexical• Polysémie• Sens contextuel

littérature
SÉLECTION D 'ŒUVRES ET D" AUTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
LES GRANDS MOMENTS DE LA LITTÉRATURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
LE MOYEN ÂGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
La littérature latine • L'épopée • La tradition courtoise • La littérature satirique
• La chronique • Le théâtre • La poésie
LE XVIe SIÈCLE . ... . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
La poésie de cour • La Pléiade • Les poètes lyonnais • La poésie de combat
• La prose philosophique
LE xvne SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ._ . . . . . . . . . . 267
La poésie • Le théâtre • Littérature en prose
LE XVIIIe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
La transformation de la littérature• La passion des idées• L'encyclopédie
LE XIXe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
Les événements • Histoire et littérature
LE xxe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
Le roman • Le théâtre • La poésie
SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES 275

expression orale et écrite


LA LECTURE MÉTHODIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
L'explication de texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
RHÉTORIQUE ET STYLISTIQUE .. .. . . . . . .. . . . . . . . .. . . .. . . .. . 277
LES DIFFÉRENTS TYPES D'ÉNONCÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . : . . 277
LA PROSE ET SES MOYENS D'EXPRESSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
Le roman • La nouvelle • L'essai
ÉLOQUENCE ET DISCOURS; LES PARTIES DU DISCOURS . . . . . . . . . . . . . 279
LES FIGURES DE RHÉTORIQUE. • Les figures de mot • Les figures de pensée . . . 279 ·
STYLISTIQUE : NOTION DE CHOIX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ·. 282
La phrase exclamative • Mise en relief par expansion • Mise en relief par réduction
L'EXPRESSMTÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Ponctuation• Tournures syntaxiques• Figures de rhétorique• Valeurs d'aspect
• Lexique
LA RÉDACTION AU BREVET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
LE TEXTE D'APPUI ET SES QUESTIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
LA COMPOSITION FRANÇAISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
LA PRÉPARATION A LA SECONDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
LA DISSERTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
LE RÉSUMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
LE COMMENTAIRE DU TEXTE LITTÉRAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288

annexes
QUELQUES VERBES USUELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
LES PRINCIPAUX MOTS INVARIABLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
VI CONSTITUANTS DE LA PHRASE, OU GROUPES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
a:
INDEX DES MOTS-CLÉS ! Cf)
Cf)
pour bien se comprendre :::>
,w
a:
Quand on étudie la langue française, par exemple pour faire une analyse grammaticale, on
a:
:::>
emploie un vocabulaire particulier, la nomenclature grammaticale, dont la liste est précisée 0
dans les instructions ministérielles. a..
Ce vocabulaire est utilisé dans les manuels de grammaire et il est nécessaire de le connaître Cf)
pour comprendre les explications du professeur, tout comme il faut savoir ce que sont un w
0
axiome, une réciproque ou une surface pour faire des mathématiques. 0
Les chiffres en gras renvoient aux pages. I
1-
_ _ _ _ exemples et renvois _ _ __ ,w
~
ACCORD (nom masc.) : Avoir la main heureuse. Cf)
c'est la correspondance des formes entre elles, w
selon des règles imposées par la grammaire. ..... p. 11, 61, 62,70, 130,204 0
Ainsi le nom impose son genre {masculin ou
féminin) et son nombre {singulier ou pluriel) aux
adjectifs et aux articles qui en dépendent. ..... p. 21, 68, 203
Le sujet impose son nombre {singulier ou pluriel) Les enfants chantent.
et sa personne au verbe. --> p. 40, 58, 128

ADJECTIF {nom masc.) :


mot qui qualifie ou détermine le nom auquel il se
rapporte.
- numéral cardinal : sert à compter, à Un livre; deux livres.
dénombrer. C'est lin déterminant du nom. --> p . 32

- numéral ordinal : sert à marquer un Le deuxième livre.


élément dans une série. C'est un adjectif
qualificatif. ..... p . 42

- qualificatif : énonce la qualité d'un être,


d'une chose, établit une relation distinctive (sujet
logique, sujet grammatical). S'il fait partie du
groupe nominal, il est épithète ou apposé. Un beau livre.
S'il fait partie du groupe verbal après un verbe Ce livre est beau.
d'état {être, paraître), il est attribut. --> p. 35, 68, 187

- verbal : forme verbale employée au participe li (Elle) est naturellement aimant{e).


présent et faisant fonction d'adjectif. -, p. 69,130

ADVERBE {nom masc.) : Bien lire; lire très bien; un très bon livre.
mot ou locution; invariable; modifie un verbe, un
..... p . 43, 44, 298
adverbe, un adjectif.
AFFIXE {nom masc.) : Transportable, dénombrer.
élément d'un mot placé avant ou après le radical. ..... p. 241

APOSTROPHE (nom fém.) : Maria, presse-toi!


appel ou interpellation. ..... p . 34

APPOSIDON (nom fém.) : Paul, charmant garçon, nous accompagne.


construction particulière d'un nom, d'un groupe Petite, cette maison est cependant confortable.
nominal, d'un adjectif ou d'une relative, comme
complément d'un nom sans préposition. Séparée
par une virgule ou une pause à l'oral, cette
construction sert à mettre en relief. ..... p . 48

ASPECT {nom masc.) :


valeur du verbe exprimée par sa forme (temps
simple, composé) et son sens. ..... p. 190,191,283
- accompli ou perfectif : valeur verbale li est venu. Elle a fini son travail.
indiquant que l'action exprimée par le verbe est
achevée. 11
En général, une phrase est un ensemble de mots de natures grammaticales diverses; cet ensemble
est habituellement régi par un verbe conjugué.
Pour qu'il y ait phrase, il faut que cet ensemble ait une signification.
Une phrase écrite commence par une majuscule et se termine par l'un des signes de ponctuation
~uivants: le point, le point d'interrogation, le point d'exclamation.
A l'oral, une phrase correspond à une expiration et se termine par une pause:
Une phrase me trotte dans la tête.

- - - - - - - - -- - - -- REMARQUE - - - - - - - - - - - - - -
Un changement dans l'ordre des groupes a toujours une signification.

les types de phrases

Il existe différents types de phrases :


• les phrases déclaratives
• les phrases impératives
• les phrases interrogatives
• les phrases exclamatives

JE .N'Ai
RiëN
...
A OËCLAR.ER.

-· .
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20
..·:::rf{·::' _:~:,~;:;:;; .~•
. ...-··.:. .. ._.. ~ --· ..
. ... --.·:.._:~_::./ !;:.:';_~~~-~..::.:-:.;,-..:
Q)
(0
LA PHRASE COMPLEXE
w
a: La phrase complexe comprend une phrase principale et une sous-phrase et, donc, plusieurs
<(
verbes conjugués :
~ li vient parce qu'il aimerait voir ses amis. ;
~ S( le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul (Evangile).
<(
a: _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ __ _ _ _ __ _ _ _ _ __
(!J

Attention : dans les expressions « phrase principale » et « sous-phrase », le mot phrase désigne
toujours un ensemble de mots construit autour d'un verbe, mais l'ensemble n'est pas limité par
l'emploi de la majuscule et du signe de ponctuation : point, point d'interrogation, point
· d'exclamation. Dans ce cas, on peut remplacer l'expression « phrase principale» par« proposition
principale » et « sous-phrase » par« proposition subordonnée». (Voir p. suivante.)

LA PHRASE COMPOSÉE

La phrase composée est une phrase réunissant, entre une majuscule et un point (ou un point
d'interrogation, ou un point d'exclamation), plusieurs phrases juxtaposées ou coordonnées entre
elles. Ces phrases peuvent être :

• deux phrases fondamentales :


Le temps est triste; Rachid s 'ennuie.
Rachid s'ennuie car le temps est triste.

• deux phrases simples :


Le temps est triste aujourd'hui; Rachid s'ennuie à la maison.

• deux phrases complexes :


Le temps est triste aujourd'hui parce qu'il pleut; Rachid s 'ennuie à la maison parce qu'il ne peut
pas sortir.

• une phrase fondamentale et une phrase simple :


Le temps est triste, Rachid s'ennuie à la maison.

• une phrase fondamentale, une phrase simple et une phrase complexe :


Le temps est triste; Rachid s'ennuie à la maison; il voudrait voir des amis parce qu'il aime la
compagnie.
_ __ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Bien des grammaires scolaires ne parlent pas de phrase composée,
mais uniquement de phrase complexe.

■ la juxtaposition et la coordination
• Juxtaposer, c'est poser l'une à côté de l'autre, sans lien grammatical, des phrases
indépendantes entre elles, qui pourraient exister séparément :

Rachid s'ennuie à la maison; il voudrait voir des amis parce qu'il aime la compagnie.
La séparation est le plus souvent matérialisée, à l'écrit, par un point-virgule; à l'oral, par une
pause.

• Coordonner des phrases, c'est les lier par un mot grammatical appelé « outil de liaison» ou
« conjonction de coordination ». Ces conjonctions sont : mais, ou, et, donc, or, ni, car.

26 Rachid s'ennuie à la maison et il voudrait voir des amis parce qu'il aime la compagnie.
Q)
<.O . LA PHRASE INTERROGATIVE
w
a: Elle sert à poser une question. À l'écrit, elle se termine par un point d'interrogation et à l'oral
<( par une intonation montante. Si l'interrogation porte sur la phrase tout entière, l'interrogation
::E est dite « totale ». Si elle ne porte que sur une partie de la phrase, elle est dite « partielle ».
::E
<(
a:
c:, ■ l'interrogation totale
Le niveau de langue diffère selon la personne à qui l'on s'adresse. On rencontre trois types de
construction : familière, courante ou soutenue.
La réponse à une interrogation totale ne peut être que oui ou non.
• langue familière : Elle chante bien?
L'intonation à l'oral et le point d'interrogation à l'écrit sont les seules marques qui distinguent
la phrase interrogative de la phrase déclarative.
• langue courante : Est-ce qu'elle chante bien?
La locution interrogative est-ce que est placée en tête de phrase, sans inversion du sujet.
• langue soutenue : Chante-t-elle bien?
Si le sujet est un pronom personnel, il est inversé et relié au verbe pa_r un trait d'union.
_ _ _ _ _ _ _ ________ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
• À la 3e personne du singulier, si le verbe se termine par -e ou -a, il faut introduire un -t- de
liaison encadré de deux traits d'union entre le verbe et le pronom personnel sujet.
• Si le sujet est un nom, il faut le conserver avant le verbe mais le reprendre sous la forme d'un
pronom personnel à la 3e personne :
Les supporters applaudissent-ils leur équipe avec enthousiasme?
• Lorsqu'on ajoute une négation à la forme interrogative, la phrase est dite « interro-négative »
et la réponse est si ou non :
Ne chante-t-elle pas bien? Si!

■ l'interrogation partielle
L'interrogation partielle ne porte que sur une partie de la phrase : le sujet, l'attribut, le
complément d'objet direct, le complément circonstanciel, etc. La phrase est introduite par un
pronom, un adjectif ou un adverbe interrogatif.
Qui vient? (pronom interrogatif)
Quelle heure est-il? (adjectif interrogatif)
Où le vase fut-il brisé? (adverbe interrogatif)
Dans ce cas, la réponse est un groupe nominal ou une phrase tout entièr~.

- - - -- - -- - - - - - - REMARQUE _ _ _ __ _ __ _ _ _ _ __
Le pronom interrogatif peut être accompagné d'une préposition :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?» (Jean Racine).

LA PHRASE EXCLAMATIVE

À l'écrit, on la reconnaît à son point d'exclamation; à l'oral, l'intonation est généralement


montante si la phrase est constituée de plusieurs mots. Elle sert à exprimer des sentiments : la
joie, la peur, la colère, l'énervement... devant des faits ou des situations.
Elle peut commencer par un terme introducteur tels comme, combien, que (au sens de
combien):
Comme il est adroit!
« Qu'il est triste de tout aimer sans savoir ce que l'on aime!» (Juan Ramon Jiménez).

- -- - -- - - - - - - - - REMARQUE _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ __
L'exclamation peut porter sur un seul mot ou expression : Quelle chaleur!
■ les fonctions du pronom relatif

Le pronom relatif a la fonction qu'aurait le nom à sa place.

• qui, pronom relatif sujet

Je connais un musée. Ce musée expose de belles faïences .

Je connais un musée qui expose de belles faïences.

Le nom musée est sujet dans la deuxième phrase. Dans la troisième phrase, le pronom relatif
qui remplace le nom musée : qui est sujet du verbe exposer.

• que, pronom relatif C.O.D.


Je rencontre un ami. Je connais cet ami depuis longtemps.
(cet ami est C.O.D. dans la deuxième phrase)

Je rencontre un ami que je connais depuis longtemps.


(que remplace le nom ami; que est C.O.D. du verbe connaître).

• préposition + qui ou quoi


Lorsque qui et quoi s'emploient derrière une préposition:
- qui représente un être animé :
L'homme avec qui je discute n'est pas banal.

- quoi a ce ou une phrase pour antécédent :


Ce à quoi tu penses est juste.
Finis ton travail. Après quoi tu pourras aller jouer.

• ou
Je perdis connaissance. li arriva à cet instant.
(le nom instant est complément circonstanciel de temps dans la deuxième phrase).

Je perdis connaissance à l'instant où il arriva.


(le pronom relatif où remplace le nom instant, où est complément circonstanciel de temps du
verbe arriver).

La fonction que le pronom relatif remplit dans la proposition relative entraîne un changement
,d e forme:

qui sujet

que complément d'objet direct

à quoi complément d'objet indirect

dont complément d'objet indirect ou complément du nom

où complément circonstanciel de lieu ou de temps

lequel sujet ou complément d'objet 29


Q)
(0 tableau r écapitulatif
w
a: TYPES ET FORMES DE PHRASES
<
~ LES FORMES DE PHRASES TYPE
~
<
a: Forme affirmative
C!)
L'informaticien a programmé le robot. DÉCLARATIF
L'informaticien a-t-il programmé le robot? INTERROGATIF
Programme le robot! IMPÉRATIF
Comme c'est curieux! Comme l'informaticien a bien programmé le robot ! EXCLAMATIF

Forme néoative
L'informaticien n'a pas programmé le robot. DÉCLARATIF
L'informaticien n'a-t-il pas programmé le robot? INTERROGATIF
Ne programmez pas le robot! IMPÉRATIF
Ce n'est pas possible! L'informaticien n'a pas programmé le robot ! EXCLAMATIF

Voix active
L'informaticien a programmé le robot. DÉCLARATIF
L'informaticien a-t-il programmé le robot? INTERROGATIF
Défense de programmer le robot! IMPÉRATIF
On a enfin programmé le robot! EXCLAMATIF

Voix passive
Le robot a été programmé par l'informaticien. DÉCLARATIF
Le robot a-t-il été programmé par l'informaticien? INTERROGATIF
Que le robot soit programmé! IMPÉRATIF
Le robot a enfin été programmé! EXCLAMATIF

Pour résumer, une phrase peut être :

formes

déclarative
- - - - - active
affirmative ------- o~ et ~ !ntery-og_ative
passive ~ 1mperabve
exclamative
ou

déclarative
- - - - - - active et !ntery-og_ative
négative ·- - - - - o~ 1mperative
• passive
· exclamative
les structures de phrase

- lA PHRASE NOMINALE

Certaines phrases ne comportent pas de verbe principal; elles sont alors construites autour
d'autres mots tels que le nom, l'adjectif, etc. Elles peuvent comporter un verbe conjugué s'il n'est
pas le noyau de la phrase.
Ces phrases sont le plus souvent :
• des slogans : American Airlines: la compagnie typiquement américaine (le Monde).
• des titres : Albertville : Capitale des jeux Olympiques 1992.
• certaines phrases exclamatives : Pas facile, cette leçon!
• certaines phrases interrogatives : Un sucre ou deux?
• certaines phrases présentatives : Voilà une étonnante réussite qui dure.

- lA PHRASE VERBALE

La phrase verbale se construit autour d'un ou plusieurs verbes conjugués ou à l'infinitif. C'est la
construction la plus couramment employée, qui permet de bâtir un raisonnement ou un récit.
Rémi écrit une lettre.
Rémi a envoyé la lettre qu'il a écrite.
Comment appeler un taxi?
La phrase verbale peut être une phrase fondamentale (ou minimale), une phrase simple, une
phrase complexe, une phrase composée.

- lA PHRASE FONDAMENTALE

Dans la phrase fondamentale (dite aussi: phrase minimale), tous les groupes sont essentiels à
la construction. Une phrase fondamentale peut se construire avec les éléments suivants :
• un sujet + un verbe : Elle joue.
• un sujet + un verbe + un C.O.D. (nom ou groupe nominal):
Le travail nécessite des efforts.
« Les liures ont leur destin» (Térence).

• un sujet + un verbe + un complément d'objet indirect (nom ou groupe nominal) :


Il a bénéficié d'une aide.
• un sujet + un verbe + un C.O.D. + un C.O.S. : J'offrirai une rose à ma mère
(à ma mère est un C.O.S. indispensable pour comprendre la phrase).
• un sujet + un verbe + un attribut du sujet : Le chat est noir.
Dans chacun des exemples, si un groupe manque, la phrase n'est plus construite et n'a plus de
sens. Les groupes sujet, verbe, complément d'objet direct, complément d'objet indirect, attribut
sont appelés « groupes essentiels».

- lA PHRASE SIMPLE

Si l'on ajoute, à la phrase fondamentale, un groupe nominal non essentiel à la construction


grammaticale, la phrase est une phrase simple. Les groupes nominaux non essentiels sont les
groupes nominaux compléments circonstanciels :
Le temps est triste aujourd'hui (aujourd'hui est un complément circonstanciel de temps).
_ __ ____________ REMARQUE - -- - - - - - - - - - - - -
Certaines grammaires scolaires ne font pas de différence entre la phrase simple et la phrase
fondamentale, les deux catégories de phrases portent alors le nom de phrase simple. 25
Q)
(0
LA PHRASE COMPLEXE
w
a: La phrase complexe comprend une phrase principale et une sous-phrase et, donc, plusieurs
<(
verbes conjugués :
~ li vient parce qu'il aimerait voir ses amis. ;
~ S( le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul (Evangile).
<(
a: _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ __ _ _ _ __ _ _ _ _ __
(!J

Attention : dans les expressions « phrase principale » et « sous-phrase », le mot phrase désigne
toujours un ensemble de mots construit autour d'un verbe, mais l'ensemble n'est pas limité par
l'emploi de la majuscule et du signe de ponctuation : point, point d'interrogation, point
· d'exclamation. Dans ce cas, on peut remplacer l'expression « phrase principale» par« proposition
principale » et « sous-phrase » par« proposition subordonnée». (Voir p. suivante.)

LA PHRASE COMPOSÉE

La phrase composée est une phrase réunissant, entre une majuscule et un point (ou un point
d'interrogation, ou un point d'exclamation), plusieurs phrases juxtaposées ou coordonnées entre
elles. Ces phrases peuvent être :

• deux phrases fondamentales :


Le temps est triste; Rachid s 'ennuie.
Rachid s'ennuie car le temps est triste.

• deux phrases simples :


Le temps est triste aujourd'hui; Rachid s'ennuie à la maison.

• deux phrases complexes :


Le temps est triste aujourd'hui parce qu'il pleut; Rachid s 'ennuie à la maison parce qu'il ne peut
pas sortir.

• une phrase fondamentale et une phrase simple :


Le temps est triste, Rachid s'ennuie à la maison.

• une phrase fondamentale, une phrase simple et une phrase complexe :


Le temps est triste; Rachid s'ennuie à la maison; il voudrait voir des amis parce qu'il aime la
compagnie.
_ __ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Bien des grammaires scolaires ne parlent pas de phrase composée,
mais uniquement de phrase complexe.

■ la juxtaposition et la coordination
• Juxtaposer, c'est poser l'une à côté de l'autre, sans lien grammatical, des phrases
indépendantes entre elles, qui pourraient exister séparément :

Rachid s'ennuie à la maison; il voudrait voir des amis parce qu'il aime la compagnie.
La séparation est le plus souvent matérialisée, à l'écrit, par un point-virgule; à l'oral, par une
pause.

• Coordonner des phrases, c'est les lier par un mot grammatical appelé « outil de liaison» ou
« conjonction de coordination ». Ces conjonctions sont : mais, ou, et, donc, or, ni, car.

26 Rachid s'ennuie à la maison et il voudrait voir des amis parce qu'il aime la compagnie.
(l)
<D
w
a:
<(
~
~
<(
a:
Une proposition est un ensemble de mots, construit autour d'un verbe généralement conjugué. C,
Une seule proposition peut constituer une phrase, et une phrase contient une ou plusieurs
propositions.
On classe les propositions selon le rapport qu'elles ont les unes avec les autres; il existe trois
catégories de propositions :
- les propositions indépendantes,
- les propositions principales,
- les propositions subordonnées.

la proposition indépendante

La proposition indépendante est constituée d'une phrase fondamentale ou d'une phrase simple.
C'est une proposition qui ne dépend d'aucune autre et dont aucune ne dépend. Elle se suffit à
elle-même :
Carole propose des bonbons à Benoît.
«Il voulait de souris dépeupler tout le monde» (La Fontaine).

la proposition principale

.... ··. .

Dl 0 ŒH1J□

La proposition principale forme la phrase principale à l'intérieur d'une phrase complexe; son
verbe est le noyau de la phrase complexe.
C'est une proposition dont dépendent une ou plusieurs autres propositions. Elle-même ne
dépend d'aucune autre :

La voile tomba parce que le vent avait cessé.


prop. rincipale 27
Cl)
■ les pronoms personnels <O

• Le pronom personnel sert à désigner une personne dans un discours :


w
a:
- la (ou les) personne(s) qui parle(nt)-+ 1re personne du singulier ou du pluriel : je, nous; <(
~
/' toi + moi
~
nous ➔vous + moi <(
= -+ lui/ elle + moi
a:
\. eux/ elles + moi C,

- la (ou les) personne(s) à qui l'on parle -+ 2e personne du singulier ou du pluriel: tu, vous;
/' pluriel de politesse de tu
vous ➔ toi + toi
= -+ lui/ elle + toi
\. eux/ elles + toi
- la (ou les) personne(s) dont on parle -+ 3e personne du singulier ou du pluriel : il(s), elle(s).

• La forme des pronoms personnels varie selon :


- le genre
« Si ton épée est trop courte, allonge-la d'un pas » (proverbe hongrois).
Si ton fer est trop court, allonge-le d'un pas.
- le nombre
Si ton projet est trop ambitieux, change-le.
Si tes projets sont trop ambitieux, change-les.
- la personne
- la fonction que· le pronom occupe dans la phrase :
Je regarde la télévision (/a télévision: groupe nominal complément d'objet direct du verbe
regarde).
Je la regarde (/a: pronom personnel complément d'objet direct du verbe regarde).
Je parle de télévision à la voisine (/a voisine : groupe nominal complément d'attribution du verbe
parle).
Je lui en parle (lui : pronom personnel complément d'attribution classé dans la catégorie des
compléments d'objet second du verbe parle) .

• Le pronom personnel réfléchi


On parle de pronom personnel réfléchi lorsque le pronom personnel est complément et qu'il
désigne la même chose ou la même personne que le sujet :
Je me lève (je : pronom personnel sujet, 1re personne du singulier; me : pronom personnel
réfléchi complément d'objet direct, 1re personne du singulier).

0 0

0 0
000 0
0 0
0 0 0 0
0 0 0
C> 0 0
0 0
0 0 0 0
0 0 0
0 0
0 0 0 0 C 0 37
0 0
■ les fonctions du pronom relatif

Le pronom relatif a la fonction qu'aurait le nom à sa place.

• qui, pronom relatif sujet

Je connais un musée. Ce musée expose de belles faïences .

Je connais un musée qui expose de belles faïences.

Le nom musée est sujet dans la deuxième phrase. Dans la troisième phrase, le pronom relatif
qui remplace le nom musée : qui est sujet du verbe exposer.

• que, pronom relatif C.O.D.


Je rencontre un ami. Je connais cet ami depuis longtemps.
(cet ami est C.O.D. dans la deuxième phrase)

Je rencontre un ami que je connais depuis longtemps.


(que remplace le nom ami; que est C.O.D. du verbe connaître).

• préposition + qui ou quoi


Lorsque qui et quoi s'emploient derrière une préposition:
- qui représente un être animé :
L'homme avec qui je discute n'est pas banal.

- quoi a ce ou une phrase pour antécédent :


Ce à quoi tu penses est juste.
Finis ton travail. Après quoi tu pourras aller jouer.

• ou
Je perdis connaissance. li arriva à cet instant.
(le nom instant est complément circonstanciel de temps dans la deuxième phrase).

Je perdis connaissance à l'instant où il arriva.


(le pronom relatif où remplace le nom instant, où est complément circonstanciel de temps du
verbe arriver).

La fonction que le pronom relatif remplit dans la proposition relative entraîne un changement
,d e forme:

qui sujet

que complément d'objet direct

à quoi complément d'objet indirect

dont complément d'objet indirect ou complément du nom

où complément circonstanciel de lieu ou de temps

lequel sujet ou complément d'objet 29


Q)
c.o Qui, que, quoi, dont, où sont des formes simples de pronom relatif. Il existe des formes
w composées, à partir du pronom relatif lequel. Lequel s'accorde en genre et en no~bre avec son
cr: antécédent (chose ou personne). Lequel peut se combiner avec les prépositions a et de.
<(
~
~
<( ies pronoms relatüfs
cr:
C) 1

FORMES SIMPLES j FORMES COMPOSÉES

singulier pluriel
qui
masculin féminin masculin féminin
que, qu'
quoi lequel laquelle lesquels lesquelles
dont duquel de laquelle desquels desquelles
où auquel à laquelle auxquels auxquelles

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE

La proposition subordonnée conjonctive est introduite par une conjonction de subordination. Elle
comporte un noyau verbal; elle est le complément du verbe de la principale.
Il existe deux types de propositions subordonnées conjonctives :
• La proposition subordonnée complétive :
elle peut être sujet ou complément d'objet de la proposition principale.
Que vous veniez est impossible. Je ne crois pas qu'il viendra.

• La proposition subordonnée circonstancielle :


elle remplit les fonctions circonstancielles du groupe nominal.

Stéphanie réussit C:::::::: pa:ce 9u'elle trau~ille. (subordonnée C.C. de cause).


grace a son traum/. (groupe nominal, C.C. de cause).

■ la proposition subordonnée complétive


Elle est introduite par la conjonction de subordination que :
Je sais que tu as joué avec ton camarade.
proposition principale + proposition subordonnée complétive

Elle est complément d'objet direct du verbe de la proposition principale :

son prochain déménagement. (groupe nominal, C.O.D. du verbe annonce) .


Il m'annonce <
(verbe) qu'il déménage prochainement. (subordonnée complétive, C.O.D. du verbe de
la principale, annonce).

On peut remplacer un groupe nominal complément d'objet direct par une proposition
subordonnée complétive.

La proposition subordonnée complétive est le résultat de la transformation de deux phrases :


Rémi a quitté son travail. 1 Nous l'avons appris avec stupéfaction. 1

30 Nous avons appris avec stupéfaction que Rémi a quitté son travail.
Q)
<.O L'AUXILIAIRE
w
a: Il existe deux auxiliaires : avoir et être.
<(
~ Le mot auxiliaire signifie « qui aide ». L'auxiliaire sert à conjuguer tous les autres verbes et aide
~
<( à construire le verbe conjugué à un temps composé, avec le participe passé :
a: «Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu» (César).
(!)
Les verbes venir, voir, vaincre sont conjugués au passé composé à l'aide des auxiliaires être
et avoir.

·■ l'emploi des auxiliaires avoir et être


• l'auxiliaire auoir s'emploie dans la conjugaison des verbes suivants:

- les verbes avoir et être :


J'ai eu (verbe avoir) .
J'ai été (verbe être).
- tous les verbes de construction transitive : Le miroir u réfléchi mon image.
- la plupart des verbes de construction intransitive : li a coun1.
- les verbes impersonnels : Il a gelé.

• l'auxiliaire être s'emploie dans la conjugaison des verbes suivants:

- les verbes pronominaux : Je me suis levé.


- certains verbes de construction intransitive : Je suis parti.
- tous les verbes employés à la forme passive : Le rat est pris par le chat.

• certains verbes se construisent tantôt avec l'auxiliaire être, tantôt avec l'auxiliaire avoir:

- avec avoir, ils indiquent une action : Il a monté l'escalier.


- avec être, ils expriment plutôt l'état résultant d'une action déjà accomplie : li est monté.

LE VERBE D'ÉTAT ET L'ATTRIBUT DU SUJET

L'attribut du sujet exprime une qualité, un état, une manière d'être que l'on attribue au sujet par
l'intermédiaire du verbe. L'attribut du sujet est un groupe essentiel de la phrase. Il ne peut être
supprimé sinon la phrase n'a pas de sens, sauf dans des expressions très particulières : qui ont
valeur de proverbes.
« Je pense, donc je suis »; « Lorsque l'enfant paraÎt ».

■ les verbes d'état


• L'attribut du sujet est relié au sujet par l'auxiliaire être employé ici comme verbe ou par certains
verbes, appelés verbes d'état, qui sont les verbes être, paraître, sembler, demeurer, rester.
La campagne est paisible. · } .. .
Malgré le vent, la campagne demeure paisible. pars1ble, attribut de campagne

• Les verbes d'état et certaines périphrases expriment des nuances particulières:


- l'apparence: sembler, paraître, être considéré comme...
- la permanence : noter, demeurer...

42 - le commencement: devenir, redevenir, se faire...


Les noms propres désignent d'une manière générale des prénoms, des noms de famille, des
noms de peuples ou des noms géographiques :
Sonia; la famille Rothschild; les Germains; la Loire.
Le nom commande, par la règle de l'accord, le genre et le nombre des mots qui ont un rapport
avec lui : le déterminant essentiel, le déterminant complémentaire, par exemple.

LE DÉTERMINANT ESSENTIEL

, Généralement, le nom commun est précédé d'un autre mot, indispensable aU sens de la phrase
et à la construction grammaticale du nom :
la livraison aura lieu demain (article défini)
cette livraison aura lieu demain (adjectif démonstratif)
sa livraison aura lieu demain (adjectif possessif)
une livraison aura lieu demain (article indéfini)
quelle livraison aura lieu demain? (adjectif interrogatif)
aucune livraison n'aura lieu demain (adjectif indéfini)
deux livraisons auront lieu demain (adjectif numéral cardinal)
etc.
Ces mots sont des déterminants du nom. Ils n'ont de fonction que par rapport à ce nom.

■ caractéristiques
• sans déterminant essentiel, la construction grammaticale est habituellement incorrecte;
• le déterminant essentiel est toujours placé avant le nom;
\
• le déterminant essentiel s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte ;
• certains déterminants essentiels peuvent se combiner:
les deux livraisons; ma première livraison;
ces deux livraisons; cette deuxième livraison;

• d'autres ne le peuvent pas :


la m~aison
cett~ne livraison

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - -- - -- - --
Certains mots jouent tantôt le rôle de déterminant essentiel au même titre que l'article, tantôt
le rôle de déterminant complémentaire :
déterminants essentiels < deux pigeons ➔ les deux pigeons d, 1
quelques livres ➔ ces quelques livres > eterminants comp émentaires

32
- COMPLÉMENT ~SSENTIEL DU VERBE : LE COMPLÉMENT D'OBJET

Le complément d'objet désigne l'être ou la chose qui est l'objet de l'action (auquel s'applique
l'action). C'est un complément essentiel du verbe et il ne peut être supprimé. Il fait partie du
groupe verbal.
« Avec ceux qui font les fous, je fais le fou» (Théognis)
[fous, fou : compléments d'objet de faire].

■ le complément d'objet direct et le complément d'objet indirect


Le complément d'objet est direct s'il est construit sans préposition. Il est indirect s'il est construit
avec une préposition :
Tu écris une lettre. Tu prétends à la victoire.
1 1
C.O.D. C.0.1.

Un verbe qui admet dans sa construction un complément d'objet est dit verbe transitif (voir
p. 41-42). S'il est transitif direct, son complément est un C.O.D. ; s'il est transitif indirect, son
complément est un C.O.L
Un complément d'objet direct est toujours complément d'un verbe transitif direct à la voix active:
Il écrit une lettre.
Il devient sujet du verbe construit à la voix passive : Une lettre a été écrite par lui.

■ la nature des compléments d'objet


Le complément d'objet peut être exprimé par:
• un nom ou un groupe nominal : J'ouvre ce livre. Tu adoreras ce merveilleux petit village.
• un pronom personnel ou interrogatif : Je l'ouvre. Que puis-je faire?
• par un infinitif : Jjaime lire.
• par une proposition : Je pense que la lecture est indispensable à la fonnation de l'esprit.
_ _ _ _ _ _ __ _ __ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

Un verbe peut avoir plusieurs compléments d'objet cités en une seule énumération :
J'aime la lecture et l'écriture, les mathématiques et la physique, le dessin et la musique.
Mais il n'a généralement pas à la fois un complément d'objet dit «direct» et un complément
d'objet dit« indirect». Si le complément d'objet direct désignant l'objet de l'action est suivi d'un
complément désignant pour qui (ou pour quoi) est faite l'action, ce dernier complément est
appelé complément d'objet second (ou complément d'attribution) quelle que soit sa place. Le
verbe est employé soit dans une construction transitive directe, soit dans une construction
transitive indirecte.
Un complément d'objet peut être commun à plusieurs verbes : J'aime et je lis des livres.

■ la place du complément d'objet

• après le verbe
Le complément d'objet direct se place après le verbe lorsque c'est un groupe nominal et le
complément d'objet second (ou le complément d'attribution) se place après le complément
d'objet direct suivant l'ordre logique de la pensée :
J'offre des fleurs à maman.
1 1
C.O.D. C. d'attribution
1 2

• avant le verbe
- Le complément d'objet se place avant le verbe lorsque c'est un pronom :
J'ai vu Pierre. Je l'ai vu.
- Le complément d'objet se place avant le verbe dans certaines tournures interrogatives ou
exclamatives :
De quel homme parles-tu? Que fais-tu?
1 1
C.0.1. C.0 .D. 45
Q)
CD • L'élision
w Elle est marquée par une apostrophe. On supprime la voyelle finale de l'article lorsque celui-ci
a: est placé devant un mot commençant par une voyelle ou un h- muet :
<(
~ l'orage
~ l'habitude, l'hypoténuse
<(
a: « J'aimais et j'aime encore les mathématiques pour el/es-mêmes comme n'admettant pas
C)
l'hypocrisie et le vague, mes deux bêtes d'aversion. » (Stendhal).

• La contraction
Il y a contraction lorsque l'article se combine avec les prépositions à ou de pour former un seul
mot:

0 >~F_,;··,, p;e

Nous allons au théâtre


pré position + ar·t1cle

à+ le
- art:cle cont racté

au
Nous arrivons aux escaliers à + les aux
Nous partons du lac de+ le du
Nous partons des lacs de + les des

■ l'article indéfini

• Emplois

devant un nom commun


L'article indéfini est placé devant un nom désignant un être ou une chose dont on ne précise
pas l'identité ou dont on parle pour la première fois :
Un homme marche dans la rue.
Il peut indiquer qu'un être ou qu'un objet représente d'une façon générale son espèce, que l'être
ou l'objet désigné est n'importe lequel dans l'espèce à laquelle il appartient:
Un triangle équilatéral est un triangle à trois côtés isométriques.

devant un nom propre


Il est utilisé pour exprimer le mépris ou l'admiration; parfois la phrase est ironique :
C'est un Victor Hugo, ce poète!
Quand un Dupont arrive en Amérique ...
pour faire d'un nom propre une sorte de nom commun :
un tartufe, des tartufes (des hypocrites).

■ l'article partitif
L'article partitif désigne la partie d'un tout :
J'aimerais du sucre et de la tarte ( = 'un morceau de).
Il a aussi le sens de l'article indéfini placé devant un nom désignant ce qui ne peut être compté
(ou non dénombrable, non comptable) : de l'eau
L'article partitif est formé à partir de la préposition de et d'un article défini.

singulier pluri el
34 ~asc uli11 du, de I' des (de)
[ f~min in de la, de I' des (de)
Q)

··- - - - ·· · - - - - - ---- - ~ - - REMARQUE - - -- -····- ·· ----- -- - - ··- - -- (0

p1acé devant un nom complément d'objet direct ou sujet réel dans les phrases négatives, l'article
w
a:
partitif employé est de si la négation est absolue (si on peut remplacer de par aucun) : <(
~
Je ne fais pas de fautes.
~
<(
a:
(!J

~------------__ 1 défin~ ~ --J_défi~~co~tract "' -~_indé~-",· --! r··· ; ;1 •__~ -- =·I


l~.f1l -·.,. .:'..'-':' \
j
1
1

I la
le j à le _, au I du

e
j' 1
n _ ____ ; ~~ ~Jform~ é! id_~~) _i
1· (forme élidée~-~ ~e_ l~--~ - d~- - -J ~_
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(/) 1 ·,r,,; ,iri 1 1 1
' · 1 I' (forme élidée) j un i de I' (forme élidée) 1
---------!-- - ---- ---- -- ------··- -- - · -+- - - - - -- -- 1

~u mascuiin I I à les _,. aux I des I des i


l% I J
1'

f~~inin_ _ es de (~~~ es __ de _ _ de __ J

l'ADJECTIF QUALIACATIF

L'adjectif qualificatif détermine un être ou une chose. Il est toujours en rapport avec le nom ou
le pronom qu'il qualifie. Les adjectifs qualificatifs sont très nombreux. Ils peuvent avoir trois
fonctions :

• épithète ou mis en apposition lorsque l'adjectif qualificatif appartient au groupe nominal (c'est
alors un déterminant complémentaire) :
Un magnifique paysage s'offre à nous (adjectif qualificatif épithète, détermine le nom paysage).
Magnifique, ce paysage fait l'admiration de tous (adjectif qualificatif mis en apposition, détermine
le nom paysage).

... PETTT
pOiSSoN

.... .
,. . . ..

• attribut lorsqu'il appartient au groupe essentiel :


Ce paysage est magnifique (adjectif qualificatif attribut de paysage). 35
Q)
<.O • but : en vue de l'été
w Il indique dans quelle intention s'accomplit l'action;
a:
< • manière : en silence
~ Il indique de quelle manière s'accomplit l'action;
~
<
a: • moyen : avec un hameçon
<.!) Il indique l'instrument employé pour accomplir l'action;

• accompagnement : avec lui


Il indique en compagnie de qui ou en l'absence de qui s'accomplit l'action;

• concession : malgré la pluie


Il indique le fait malgré lequel s'accomplit l'action;

• condition : en cas de danger


Il indique à quelle condition, dans quelle hypothèse s'accomplirait ou serait accomplie l'action.

■ caractéristiques
• Le complément circonstanciel n'est pas un complément essentiel : il peut être supprimé sans
que la phrase devienne incorrecte.
• La mobilité
Dans la phrase déclarative, le complément circonstanciel n'a pas de place fixe, c'est un groupe
mobile dont la place est choisie en fonction du sens du discours et de la recherche stylistique
(ou de l'effet que l'auteur veut produire sur son lecteur) :
« Pour lire un poème comme il faut, je veux dire poétiquement, il ne suffit pas, et, d'ailleurs,
il n'est pas toujours nécessaire d'en saisir le sens» (abbé Henri Brémond) : le 1er groupe est un
C.C. de but. L'auteur veut choquer.
• Le nombre
Une phrase peut contenir plusieurs compléments circonstanciels, leur nombre n'est pas limité.
Ils peuvent être coordonnés (et.. .) s'ils sont de même nature, ou séparés par une virgule:
Ce soir-là, pour me reposer, j'ai planté ma tente avec plaisir près d'un gentil ruisseau.
C.C. de temps C.C. de but C.C. cfe manière C.C. de lieu

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Certains compléments circonstanciels peuvent se construire avec ou sans préposition.

- LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS AVEC PRÉPOSITION

Lorsqu'un complément circonstanciel est construit avec une préposition, on parle de construction
indirecte. Les prépositions ou les locutions prépositionnelles (prépositions formées de plusieurs
mots) utilisées sont très nombreuses.
Le choix des prépositions varie en fonction des compléments circonstanciels :
- lieu : en, par (cet endroit), en provenance de ...
- temps : avant, après, depuis, en, ...
- cause : par, pour, de ...
- but : en vue de, dans l'intention de, pour...
- manière : avec, de, à ...
- moyen : avec, de, à ...
- accompagnement ou son contraire : en compagnie de, en l'absence de, avec, sans ...
- concession : malgré, en dépit de ...
- condition : en cas de ...
_ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ __
Une même préposition peut servir à introduire des compléments différents :
Olivier travaille avec sérieux (C.C. de manière)
50 Olivier travaille avec sa sœur (C.C. d'accompagnement).
Cl)
■ les pronoms personnels <O

• Le pronom personnel sert à désigner une personne dans un discours :


w
a:
- la (ou les) personne(s) qui parle(nt)-+ 1re personne du singulier ou du pluriel : je, nous; <(
~
/' toi + moi
~
nous ➔vous + moi <(
= -+ lui/ elle + moi
a:
\. eux/ elles + moi C,

- la (ou les) personne(s) à qui l'on parle -+ 2e personne du singulier ou du pluriel: tu, vous;
/' pluriel de politesse de tu
vous ➔ toi + toi
= -+ lui/ elle + toi
\. eux/ elles + toi
- la (ou les) personne(s) dont on parle -+ 3e personne du singulier ou du pluriel : il(s), elle(s).

• La forme des pronoms personnels varie selon :


- le genre
« Si ton épée est trop courte, allonge-la d'un pas » (proverbe hongrois).
Si ton fer est trop court, allonge-le d'un pas.
- le nombre
Si ton projet est trop ambitieux, change-le.
Si tes projets sont trop ambitieux, change-les.
- la personne
- la fonction que· le pronom occupe dans la phrase :
Je regarde la télévision (/a télévision: groupe nominal complément d'objet direct du verbe
regarde).
Je la regarde (/a: pronom personnel complément d'objet direct du verbe regarde).
Je parle de télévision à la voisine (/a voisine : groupe nominal complément d'attribution du verbe
parle).
Je lui en parle (lui : pronom personnel complément d'attribution classé dans la catégorie des
compléments d'objet second du verbe parle) .

• Le pronom personnel réfléchi


On parle de pronom personnel réfléchi lorsque le pronom personnel est complément et qu'il
désigne la même chose ou la même personne que le sujet :
Je me lève (je : pronom personnel sujet, 1re personne du singulier; me : pronom personnel
réfléchi complément d'objet direct, 1re personne du singulier).

0 0

0 0
000 0
0 0
0 0 0 0
0 0 0
C> 0 0
0 0
0 0 0 0
0 0 0
0 0
0 0 0 0 C 0 37
0 0
(1)
(0
w
cr:
<(
~
~
<(
cr:
(!)

_ __ ___ _ _ _ _ _ _ __ _ REMARQUE
Le pronom personnel réciproque ne renvoie qu'à une partie du sujet :
Arlette et Vincent se regardent (Arlette regarde Vincent, Vincent regarde Arlette, ils se
regardent l'un l'autre).

• Le pronom personnel accentué


On l'utilise seul ou avec une préposition quand on veut insister sur une personne :
Lui, tu le laisseras tranquille (lui : pronom personnel accentué qui reprend le complément d'objet
direct le, 3e personne du singulier).

• Les pronoms personnels en et y


- en s'emploie comme complément d'objet indirect quand il remplace un nom précédé de la
préposition de, ou de l'article contracté avec une proposition (des/du) :
J 'ai entendu parler de cet écrivain ➔ J'en ai entendu parler.
L 'inspecteur doute de la culpabilité du suspect ➔ L 'inspecteur en doute.
- en s'emploie comme complément circonstanciel de lieu indiquant la provenance:
Il vient de la ville ➔ Il en vient.
:-- y s'emploie comme complément d'objet indirect avec des verbes construits avec la préposition
a:
Les enfants jouent à la marelle ➔ Les enfants y jouent.
- y s'emploie comme complément circonstanciel de lieu avec des verbes indiquant la direction:
Je vais en Allemagne ➔ J'y vais.

_ __ _ _ _ __ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ __ __ __ _ _
Quand en et y ont à l'origine la fonction de compléments circonstanciels,
on les nomme pronoms adverbiaux.

• La place des pronoms personnels


- Le pronom personnel complément d'objet direct se place devant le verbe :
J 'ai vu Élisabeth --+ Je l'ai vue (Élisabeth, I' : compléments d'objet direct).

- Lorsque le verbe est complété par deux pronoms, l'un complément d'objet direct, l'autre
complément d'objet second ou complément d'attribution (compléments d'objet indirect), il existe
38 deux cas:
Q)
■ forme et désinence des modes <D
w
__J
• Les modes infinitif et participe possèdent des fonnes invariables. Leur désinence n'a pas valeur <(
temporelle ou personnelle. ü
1-
<(
• Les modes indicatif, conditionnel, subjonctif possèdent des fonnes variables. Leur désinence ~
comporte une valeur temporelle et personnelle. ~
<(
• Le mode impératif possède des formes variables. Ses désinences ont une valeur personnelle,
a:
C,
puisque ce mode se conjugue sans pronom personnel.
w
::z:::
a..
formes et va.leurs des modes <(
a:
C,
FORMES DÉSINENCES 0
::z:::
formes formes valeur
l-
variables invariables
valeur a:
temporelle personnelle 0
infinitif •
indicatif • • •
impératif • •
"
participe
- présent • 1
- passé • 1

conditionnel • • e

subjonctif • • •
(Pour la valeur modale, voir mode et valeur modale p. 192.)

LA PERSONNE : LES DÉSINENCES

1re personne du singulier

Elle est caractérisée par :

• un -e muet

- à l'indicatif présent de tous les verbes en -er, des verbes assaillir, couvrir, cueillir, défaillir,
offrir, ouvrir, souffrir, tressaillir: je chante

- aux temps simples du subjonctif de tous les verbes : que je cède.

EXCEPTION

Le verbe être : que je sois.

• un -s muet (un -s qui ne prononce pas)

- à l'indicatif présent de tous les verbes autres que les verbes en -er : finir --+ je finis

- à l'imparfait de l'indicatif : manger --+ je mangeais

- au conditionnel : manger --+ je mangerais bien un gâteau

- au passé simple des verbes autres que les verbes en -er : tu finis. 55
le groupe verbal

Le groupe verbal a pour noyau le verbe. Il peut être accompagné:


- d'un déterminant du verbe (appelé parfois adverbe notoire) comme les négations
ne...pas, ne...point, ou les adverbes inséparables du verbe comme bien :
.Je ne t'aime pas.
« Va, je ne te hais point!» (Corneille).
Je t'aime bien.
- d'un complément essentiel (complément d'objet direct, complément d'attribution) :
J'offre des fleurs à Myriam.
- d'un groupe essentiel comme l'attribut du sujet :
Il semble beau.
- de groupes secondaires comme les groupes circonstanciels :
Viens à Tours demain.
_ __ _ __ __ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Dans certaines grammaires scolaires, le groupe verbal ne comprend que le verbe et son adverbe
notoire; pour d'autres, le groupe verbal comprend aussi les groupes essentiels compléments;
enfin d'autres encore incluent aussi les groupes secondaires.

Le verbe est le mot dont la forme est la plus variable. Il se caractérise à partir d'un radical qui
lui-même peut changer.
La forme du verbe varie selon la voix, le mode, le temps et la personne.
L'ensemble des formes d'un verbe se nomme la conjugaison.
Le verbe est un mot qui exprime :
- l'existence d'une personne ou d'une chose,
- la façon dont une personne ou une chose existe,
- une action qu'il permet de décrire, de situer dans le temps et d'apprécier.
Il existe deux possibilités pour construire un verbe :
- les verbes de construction transitive,
- les verbes de construction intransitive.

1A CONSTRUCTION DES VERBES

■ les verbes de construction transitive


Un verbe de construction transitive se construit avec un complément d'objet indiquant l'objet de
l'action:
« Apaisez le lion» (La Fontaine).
1 1
verbe C.O.D.

La phrase« Apaisez» serait incorrecte parce qu'incomplète. Le complément d'objet direct le lion
est un élément essentiel de la phrase.
Lorsque le verbe n'est pas séparé du complément d'objet par une préposition, le verbe est appelé
40 « transitif direct» et le complément d'objet est dit «direct».
Lorsque le verbe est séparé du complément d'objet par une préposition, le passage de l'action
à l'objet ne se fait pas directement; on parle alors de « verbe transitif indirect » et le complément
d'objet est dit« complément d'objet indirect » :
J'obéis à mes parents.
1 1
verbe C.0.1.
Le verbe obéir, séparé du complément d'objet par la préposition à, est un verbe de construction
transitive indirecte.
Il.existe des verbes qui ont un double complément d 'objet :
Le moniteur e ntraîne ses élèves à la compétition (ses élèves: complément d'objet direct ou
C.O.D.; à la compétition : complément d'objet second ou C.O.S.).

■ les verbes de construction intransitive


Un verbe intransitif est un verbe dont l'action se limite au sujet et ne passe pas par un objet. Ces
verbes ne peuvent se construire avec un complément d'objet :
Il dort.
« Quand la liberté rentrera, je rentrerai » (Victor Hugo).

■ les verbes de construction transitive et intransitive


Un verbe peut admettre tantôt une construction transitive, tantôt une construction intransitive
avec ou sans changement de sens.

• avec changement de sens


Les eaux d'une fontaine réfléchirent l'image de Narcisse et le perdirent (image : complément
d'objet direct du v~rbe réfléchir [ = refléterJ) ; ici, le verbe réfléchir a une construction transitive).
L 'élève réfléchit un instant (le verbe réfléchir a une construction intransitive; un instant est un
complément circonstanciel de temps du verbe réfléchir [ = penser]).

AU sECOCJRS.
JLS NOUS Ofv!
ENCORE. voLE.I
UN r,œ.uF.

• sans changement de sens


Le commerçant pleure sa faillite (sa faillite : complément d'objet direct du verbe pleurer [ = se
désespérer de] ; ici, le verbe pleurer a une construction transitive).
Je pleure
(ici, le verbe pleurer [ = verser des larmes] a une construction intransitive) .
- - - - - - - - - - - - -- REMARQUE - -- - -- - -- - - - - -
Les verbes d'état (être, sembler, demeurer, rester, paraître) sont toujours intransitifs
(ils permettent de construire des attributs du sujet). 41
Q)
(0
- Si la pensée s'arrête sur le dernier sujet ou si l'on considère les sujets chacun à part, le verbe
w peut se mettre au singulier :
...J
Un jour, le chat, le chien, la tourterelle participera à notre expédition (participera : verbe ·
c3 participer, 3e personne du singulier).
~
~
~ PLUSIEURS SUJETS À DES PERSONNES DIFFÉRENTES : PRIORITÉS D'ACCORD
<(
a:
C, • Lorsque le verbe possède plusieurs sujets à des personnes différentes, il se met au pluriel. Dans
w ce cas, il existe des priorités d'accord entre les personnes.
:r:
CL - La Ire personne l'emporte sur la 2e et la 3e personne :
<(
a: Françoise et moi allons à la plage (Françoise et moi : sujets au singulier, 3e et 1re personne;
C, allons : verbe aller, 1re personne du pluriel);
0 - la 2e personne l'emporte sur la 3e personne :
:r:
l- Françoise et toi serez au premier rang (Françoise et toi : sujets au singulier, 3e et 2e personne;
a: serez : verbe être,ze personne du pluriel).
0
• On résume des sujets de différentes personnes par le pronom personnel pluriel qui règle
l'accord du verbe selon la règle de priorité :
Françoise et moi, nous allons à la plage (nous : pronom personnel, 1re personne du pluriel,
résume les sujets singuliers Françoise et moi selon la règle de priorité);
Françoise et toi, vous serez au premier rang (vous : pronom personnel, 2e personne du pluriel,
résume les sujets singuliers Françoise et toi selon la règle de priorité).

• Lorsque le verbe conjugué à un temps composé possède plusieurs sujets de genre différent, .
le masculin a priorité sur le féminin :
Serge et Maria sont allés au cinéma.

NOUS SOMMES
ALLiS
AJJCiNÉMA!

60
■ la nature de l'attribut

Des mots de nature différente peuvent avoir la fonction d'attribut.


• un adjectif ou un participe passé :
Ce mur semble triste.
L 'affaire paraît classée.
• un nom (commun ou propre) ou un groupe nominal:
Le visiteur annoncé est M. Dupont.
Le professeur Hilaire est un bon chirurgien-dentiste.
• un pronom :
Il le paraît (Je remplaçant être un bon chirurgien-dentiste).
• un infinitif, une proposition, un adverbe pris adjectivement peuvent avoir fonction d'attribut
du sujet :
Souffler n'est pas jouer (infinitif jouer : attribut du sujet souffler).
li est bien, cet homme-là (bien, adv. pris adjectivement : attribut du sujet il).

• place de l'attribut
L'attribut du sujet se place après le verbe (sauf cas du pronom personnel qui a ses propres règles
d'emploi, voir p. 38). Comme tous les groupes essentiels, il a une place fixe.

• accord de l'attribut du sujet


Lorsque l'attribut du sujet est un adjectif, un nom, un groupe nominal, il s'accorde généralement
en genre et en nombre avec le sujet du verbe :
Les murs semblent tristes.
Les professeurs de l'hôpital sont de bons chirurgiens.

• construction de l'attribut
Elle est directe dans la plupart des cas, mais certains verbes entraînent une construction indirecte :
Passer pour un génie.
,1voir l'air d'un enfant.
Etre considéré comme un fou.

L'ADVERBE

L'adverbe est un mot ou un groupe de mots (on parle alors de locution adverbiale) invariable.
Il modifie directement le sens du mot qu'il accompagne.
Ce mot peut être :

• un verbe:
Il marche lentement.
• un adjectif:
Les enfants portent de très jolis blousons.
La ville tout entière.
Tout nouveau, tout beau.

_ _ _ _ _ __ _ __ _ _ __ _ RfMARQUE - - - - - - - - - - - - -- -
Quand tout a le sens de tout à fait, il est invariable .
Ne pas confondre avec l'adjectif indéfini ou le pronom qui, eux, s'accordent. 43
Q)
(0
• un autre adverbe :
w Il marche très lentement.
a:
<( Quand il constitue un groupe à lui seul, il a la fonction du complément circonstanciel :
~ Malheureusement, je ne l'ai pas revu depuis des années.
~ 1
C.C. de manière
<(
a: Les adverbes expriment de multiples idées :
C!)
- la manière (vite) - le lieu (ici)
- la quantité ou l'intensité (beaucoup) - la négation (ne)
- le temps (demain) - le doute (peut-être)

_ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _
• Oui et non sont des adverbes particuliers : ils tiennent lieu de phrase.
• Les adverbes se suffisent souvent à eux-mêmes dans une réponse (toute la réponse est
sous-entendue) : Quand viens-tu? Rapidement ( = je viendrai rapidement).

■ les adverbes en -ment


Terminé par -ment, l'adverbe est un adverbe circonstanciel. Il signifie dans un esprit, selon le
sens du suffixe -ment, issu du nom latin mens, mentis (esprit).
En général, pour former l'adverbe, on ajoute le suffixe à l'adjectif masculin, et un -e- de liaison
s'il se termine par une consonne :
rapide --+ rapidement
lent --+ lentement

_ _ _ _ _ _ __ __ _ _ _ _ _ ATTENTION _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

L'adverbe formé sur un adjectif se terminant par -ant ou -ent présente des difficultés
orthographiques :
- le -m- du suffixe est doublé; le -nt final de l'adjectif disparaît;
- l'adverbe conserve la dernière voyelle du radical de l'adjectif :
prudent --+ prudemment
méchant --+ méchamment

■ l'adverbe: déterminant du verbe

L'adverbe précise l'action du verbe; il joue, auprès du verbe, le même rôle que l'adjectif qualificatif
auprès du nom. Il est le seul mot qui permette de modifier le sens du verbe. C 'est le déterminant
unique du verbe.
On reconnaît un adverbe déterminant du verbe à sa place fixe. Il ne peut être séparé du verbe :
Il ne mange pas.
li mange bien.
- Si le verbe est à un temps simple, l'adverbe se place après lui :
Elle fin it vite ses devoirs.
- Si le verbe est à un temps composé, l'adverbe se place entre l'auxiliaire et le participe:
Elle a vite fini ses devoirs. .
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ __ _ REMARQUE _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Certains adjectifs comme bon, fort, sec, haut, bas, cher peuvent avoir fonction d'adverbe :
Parle bas. Cette rose sent bon.

• l'adverbe circonstanciel.
On le distingue de l'adverbe déterminant du verbe à ce que sa place n'est pas fixe :
Demain, nous irons chez Stéphanie.
Nous irons demain chez Stéphanie.
44 Nous irons chez Stéphanie demain.
Cl)
(0
le nombre UJ
.....J
<
ü

Le nombre est la propriété des noms qui permet d'indiquer l'unité ou la pluralité. Il existe
~
~
deux nombres : ~
- le singulier indique l'unité d'un être ou d'un objet ou d'un ensemble d'êtres ou d'objets; <
a:
- le pluriel indique la pluralité des êtres ou des objets ou des ensembles d'êtres ou d'objets. (!}

On peut établir des règles de formation du nom au pluriel à partir du nom au singulier. UJ
::c
Q..

du singulier au pluriel
<
a:
(!}
règles exemples 0
::c
Règle générale On ajoute un -s au singulier. l-
un livre, des liures a:
0
Règles particulières
Les noms terminés par -s, -x ou -z ne changent pas un bois, des bois
au pluriel. une croix, des croix
un nez, des nez
Attention! gens est féminin quand il est précédé d 'un les vieilles gens
adjectif qualificatif, sinon il est masculin. tous les gens
Les noms en -al changent la terminaison -al en -aux, un journal, des journaux
sauf bal, carnaval, ·chacal, festival, récital, régal, qui mais :
prennent un -s. un chacal, des chacals
Les noms en -au, -eau, -eu prennent un -x au pluriel, un tuyau, des tuyaux
sauf landau, bleu, pneu, qui prennent un -s. un manteau, des manteaux
un feu, des feux
mais :
un pneu, des pneus
Les noms en -ou prennent un -s au pluriel, sauf bijou, un trou, des trous
caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou, qui prennent mais :
un -x. un pou, des poux
Les noms en -ail prennent un -s au pluriel, sauf bail, un éventail, des éventails
corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail, qui mais :
changent la terminaison -ail en -aux. un vitrail, des vitraux
Certains noms ne s'emploient qu 'au pluriel. les entrailles, les ténèbres, les annales
(fém.)
des décombres, les environs, les vivres
(masc.)
Certains noms possèdent une double forme au pluriel un travail, des travails
avec un sens différent. (appareil pour maintenir les animaux
domestiques dans différentes attitudes)
un travail, des travaux
un ciel, des ciels
(dais placé au-dessus d'un lit ou partie
représentant le ciel dans un tableau)
un ciel, des cieux
Certains noms masculins deviennent féminins au un amour fou, de folles amours
pluriel. un grand délice, de grandes délices
un orgue ancien, des orgues anciennes
Les noms empruntés aux langues étrangères prennent un parking, des parkings
la marque du pluriel français (-s) s'ils sont d'un usage mais :
très courant (vérifier dans le dictionnaire). un duplicata, des duplicata (pluriel latin)
un barman, des barmen (pluriel anglais). 65
Q)
(.D
LES FO~ CTIO S SYNTAXIQUES
w
a:
~
~
~
~
a: Il existe différents types de fonctions :
C,
- le sujet
- le complément d'objet (C.O.D., C.0.1.)
- l'attribut
- le complément d'objet second et le complément d'attribution
- le complément d'agent
- le complément circonstanciel.

le sujet grammatical

Généralement, le sujet est le point de départ d'une phrase en ce qui concerne le sens; il désigne
ce dont on parle, la personne ou l'objet dont le verbe exprime l'action ou annonce l'état.
Le sujet commande l'accord du verbe en genre, en nombre et en personne.
C'est un élément obligatoire.
- - - - - - - - - - -- - - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
À l'impératif, l'expression du sujet est dans la terminaison même du verbe :
Viens (sous-entendu: tu).

LA NATURE DES MOTS EXERÇANT LA FONCTION SUJET

Beaucoup de mots peuvent être sujets :


• un nom ou un groupe nominal :
L'équipe des sauveteurs atteint les galeries les plus basses de la mine.
• un pronom·: Elle atteint les galeries les plus basses de la mine.
• un verbe à l'infinitif : Fumer est mauvais pour la santé.
• une proposition subordonnée relative : Qui m'aime me suive.
• une proposition subordonnée complétive : Que tu sois venu me ravit.

LA PLACE DU SUJET

• Généralement le sujet se place avant le verbe (voir tous les exemples ci-dessus).
• Le sujet se place après le verbe (inversion du sujet) :
- pour exprimer une interrogation :
Viens-tu?
« Il se tue à rimer, que n'écrit-il en prose?» (Boileau)

- si la phrase comprend un mot interrogatif ou exclamatif :


Combien sommes-nous?
Combien passe le temps!
- en poésie :
46 « Passent les jours et passent les semaines » (G. Apollinaire).
Q)
- quand les adverbes sans doute, à peine, du moins, aussi commencent la phrase : (0

~ans doute viendra-t-il. w


A peine avais-je commencé... a:
<(
- dans les phrases placées en incise : « C'est faux! », répondit-il violemment. ~
phrase incise ~
<(
- dans certaines énumérations : a:
Manquent aujourd'hui à l'appel: Dominique, Valérie et Aicha. C,

• Dans les propositions commençant par un adverbe, une locution, un complément d'objet
direct, un complément circonstanciel, dans les propositions introduites par un pronom relatif
complément, la place du sujet n'est pas vraiment fixe . C'est une question d'équilibre de la phrase.
« Sous le pont Mirabeau, coule la Seine» (Apollinaire).
1 1
C.C. sujet

le complément d'agent
et la construction passive

Dans une phrase comme le cycliste blesse l'enfant :


le sujet cycliste fait l'action, il est actif dans sa réalisation;
le verbe blesse est à la voix active (on dit quelquefois : tournure active) .

1A CONSTRUCTION PASSIVE

Si je dis l'enfant est blessé par le cycliste:


le sujet l'enfant subit l'action, il ne la fait pas : il est passif; le verbe est à une forme verbale passive
(est blessé). C'est une forme composée dans laquelle on utilise l'auxiliaire être suivi du participe
passé du verbe conjugué.

DE 1A CONSTRUCTION ACTIVE À lA CONSTRUCTION PASSIVE

• Le complément d'objet direct de la construction active (l'enfant) devient sujet du verbe de la


construction passive.

• Le sujet du verbe de la construction active (le cycliste) devient le complément d'agent du verbe
de la construction passive :
construction active : Le cycliste blesse l'enfant.
I
construction passive : L'enfant+-est blessé !par le .....cycliste.

NGÉ

...
.. . 0 1) • 0
. .. · .0

0

eJ O
0

D
0
O

0
0 • # # 0 • 0
• • Q u
47
Q)
c.o participe passé employé comme adjectif
w
..J
<
ü
~
~ Employé comme adjectif, le participe passé peut être apposé, épithète ou attribut.
~ Le participe apposé a valeur de proposition subordonnée circonstancielle :
<
a: Arrivé au but, il recommence (arrivé au but : apposé à i/; le participe passé arrivé marque une
(!) antériorité par rapport à l'action exprimée par le verbe conjugué).
w
:I: - - - - -- - -- -- - - - AlTENTION - -- -- - -- - - - -- -
a..
<
a: Oans une phrase comme ils attendent leur enfant adoré, adoré ne marque pas d'antériorité; c'est
(!) en fait une forme passive elliptique utilisée pour l'enfant étant adoré par ses parents.
0
:I:
l- ■ accord
a:
0 Le participe passé employé comme épithète ou attribut s'accorde en genre et en nombre avec
le sujet auquel il se rapporte :
des femmes aimées (participe passé épithète).
Ces appartements semblent abandonnés (participe passé attribut).

- - - - - - - - - -- - - -- EXCEPTIONS - - -- - - - - - - -- - - -
- Certains participes passés placés devant le nom s'emploient comme prépositions et sont
invariables :
Excepté les exercices, j'ai fini mon travail.
'fu les difficultés, il faut s'armer de courage.
Etant donné les problèmes, je choisis cette solution.
- Les formes telles que ci-joint, ci-inclus... sont variables lorsqu'elles ont valeur d'adjectif et
invariables lorsqu'elles ont valeur d'adverbe :
Veuillez trouver d-joint les pièces de votre dossier (valeur d'adverbe, peut être remplacé par dans
ce courrier) ;
mais: Prenez connaissance des pièces ci-jointes (valeur d'adjectif, peut être remplacé par
importantes).

70
Cl)
LE COMPLÉMENT DE DÉTERMINATION DE L'ADJECTIF (0
w
■ construction a:
<
• Le complément de détennination de l'adjectif est un mot ou un groupe de mots introduit par ::E
les prépositions à ou de. Il se subordonne à l'adjectif, pour en préciser le sens : ::E
une musique agréable à entendre (à entendre : infinitif complément de détennination de l'adjectif <
a:
agréable, introduit par la préposition à).
C,
• Le complément de détennination peut être aussi introduit par les prépositions avec, dans,
pour, sur, etc. :
L'accusé était tranquille sur son sort, le témoin l'innocentait (sur son sort : complément de
détennination de l'adjectif tranquille, introduit par la préposition sur).

■ nature du complément de détermination


Le complément de détennination peut être :

• un nom : « Votre front et vos mains dignes d'une Immortelle» (Ronsard).

(Immortelle: détenninant de l'adjectif dignes).

• un pronom : Il est amoureux d'elle.

• un infinitif :
« Les trous vivants de ses narines étaient deux choses belles à voir... » (Saint.John Perse).
t 1
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Le complément de détennination peut être une proposition introduite par un pronom relatif
· comme que : L'homme que vous voyez est un sage.

les compléments circonstanciels

Le complément circonstanciel complète le verbe dans la construction de la phrase. Il précise dans


quelles conditions se déroule l'action. Les circonstances peuvent être variées.
On reconnaît le complément circonstanciel à ce qu'il répond à une des questions : Où? Quand?
Comment? Pourquoi? Combien? etc. :
Je pars cette nuit (complément circonstanciel de temps, répond à la question : quand?).

■ classement

On peut classer les compléments circonstanciels selon les notions qu'ils expriment. Il existe des
compléments circonstanciels de :

• lieu : à la ville
Il indique le lieu où l'on est, où l'on va, d'où l'on vient, par où l'on passe;

• temps : l'année prochaine


Il indique essentiellement la date à laquelle se déroule, s'est déroulée, se déroulera l'action;

• cause : pour l'amour de Dieu


Il indique la cause, le motif de l'action; 49
Q)
<.O • but : en vue de l'été
w Il indique dans quelle intention s'accomplit l'action;
a:
< • manière : en silence
~ Il indique de quelle manière s'accomplit l'action;
~
<
a: • moyen : avec un hameçon
<.!) Il indique l'instrument employé pour accomplir l'action;

• accompagnement : avec lui


Il indique en compagnie de qui ou en l'absence de qui s'accomplit l'action;

• concession : malgré la pluie


Il indique le fait malgré lequel s'accomplit l'action;

• condition : en cas de danger


Il indique à quelle condition, dans quelle hypothèse s'accomplirait ou serait accomplie l'action.

■ caractéristiques
• Le complément circonstanciel n'est pas un complément essentiel : il peut être supprimé sans
que la phrase devienne incorrecte.
• La mobilité
Dans la phrase déclarative, le complément circonstanciel n'a pas de place fixe, c'est un groupe
mobile dont la place est choisie en fonction du sens du discours et de la recherche stylistique
(ou de l'effet que l'auteur veut produire sur son lecteur) :
« Pour lire un poème comme il faut, je veux dire poétiquement, il ne suffit pas, et, d'ailleurs,
il n'est pas toujours nécessaire d'en saisir le sens» (abbé Henri Brémond) : le 1er groupe est un
C.C. de but. L'auteur veut choquer.
• Le nombre
Une phrase peut contenir plusieurs compléments circonstanciels, leur nombre n'est pas limité.
Ils peuvent être coordonnés (et.. .) s'ils sont de même nature, ou séparés par une virgule:
Ce soir-là, pour me reposer, j'ai planté ma tente avec plaisir près d'un gentil ruisseau.
C.C. de temps C.C. de but C.C. cfe manière C.C. de lieu

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Certains compléments circonstanciels peuvent se construire avec ou sans préposition.

- LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS AVEC PRÉPOSITION

Lorsqu'un complément circonstanciel est construit avec une préposition, on parle de construction
indirecte. Les prépositions ou les locutions prépositionnelles (prépositions formées de plusieurs
mots) utilisées sont très nombreuses.
Le choix des prépositions varie en fonction des compléments circonstanciels :
- lieu : en, par (cet endroit), en provenance de ...
- temps : avant, après, depuis, en, ...
- cause : par, pour, de ...
- but : en vue de, dans l'intention de, pour...
- manière : avec, de, à ...
- moyen : avec, de, à ...
- accompagnement ou son contraire : en compagnie de, en l'absence de, avec, sans ...
- concession : malgré, en dépit de ...
- condition : en cas de ...
_ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ __
Une même préposition peut servir à introduire des compléments différents :
Olivier travaille avec sérieux (C.C. de manière)
50 Olivier travaille avec sa sœur (C.C. d'accompagnement).
<LI
• La lettre -g- a généralement le son [g] : un gamin, une figure, un zigzag. <.O
Pour indiquer que le son [g] est conservé, on écrit -gu- devant les voyelles -e-, -i-, et le -u- est w
muet : un guetteur, une guitare. ..J
<(
Elle a le son [j] devant les voyelles -e-, -i- : une gemme, un gitan. ()
Pour indiquer que le son [j] est conservé, on écrit -ge- devant les voyelles -a-, -o-, -u- : X
il mangea, une nageoire, une gageure. w
..J
• La lettre -s- a le son [s] dans : un sac, un seau. w
Mais elle se prononce [z] entre deux voyelles : le raisin, raser. :c
a.
Pour indiquer que le son [s] est conservé, on écrit -ss- entre deux voyelles : une assurance. <(
L'orthographe -se-, dans descendre, par exemple, est le souvenir de l'origine du mot. a:
(!J
- - - - - - - - -- - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - -- - -- - 0
Lorsqu'un mot qui se termine par un -s est immédiatement suivi par un mot commençant :c
I-
par une voyelle, er.
- -
on entend une liaison [z] : Je suis ici; Nous avons perdu. 0

• L'ensemble -qu- se prononce


- tantôt [ku] pour les mots de la famille formée sur le latin aequare, rendre égal: équateur,
équation
- tantôt [k] pour les mots de la famille formée sur le latin quadrare, rendre carré :
équerre, équerrer.

• La lettre -y- se prononce [i] lorsqu'elle est placée en début de mot, généralement après
un -h muet, ou entre deux consonnes : l'hypothénuse, la physique.
Elle se prononce [ii] entre deux voyelles ou au début de certains mots qui viennent d'une langue
étrangère : le rayon, du gruyère, du yaourt.

• La lettre -w- se prononce [v] dans les mots d'origine germanique : Wagram.
Mais elle se prononce généralement [w] dans les mots d'origine anglaise : western.
- - - - - - - - - - - - - - - EXCEPTION - - - - - - - - - - - - - - - -
Dans wagon et ses composés (wagon-bar; wagon-lit), -w- se prononce [v].

une graphie : aucun phonème

Des lettres ou des groupes de lettres apparaissent à l'écrit mais ne se prononcent pas à l'oral.
Elles sont appelées lettres muettes. Voici quelques exemples :

• La lettre -h- ne se prononce pas vraiment :


- lorsqu'elle est muette, elle commande l'emploi de l'article défini élidé et nécessite la liaison
au pluriel : l'habitant, les habitants;
- lorsqu'elle est aspirée, elle peut être équivalente à un tréma: un bahut;
ou à un -u- : un ghetto (emprunté à l'italien).

• La lettre -s- placée à la fin d'un mot, notamment comme marque du pluriel, ne se prononce
pas : /es lapins, une souris.
- - -- - - -- - - - -- - - EXCEPTIONS - - - - - - - --

-
• Le cas des liaisons : /es lapins heureux.
• Le mot court: un os (le -s se prononce au singulier mais pas au pluriel).
• La lettre -x- ne se prononce pas lorsqu'elle est placée à la fin d'un mot ou lorsqu'elle constitue
la marque du pluriel : les chevaux, les journaux, le houx. 75
(1)
<.O - Les verbes comprenant un -é- fermé à l'avant-dernière syllabe de l'infinitif changent le -é- en
w -è-, c'est-à-dire prennent un accent grave sur le -e- devant une syllabe muette : ..
.....J céder -+ je cède; imprégner -+ j'imprègne; inquiéter -+ j'inquiète; pénétrer -+ je pénètre.
<
ü
_ _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ _ __
~
~
Ces verbes conservent le -e- accent aigu (-é-) au futur simple de l'indicatif et au conditionnel :
~
< céder -+ je céderai, je céderais.
a:
(!}
• L'accent aigu
w
J:
a. Les verbes en -éer conservent le -e- accent aigu dans toute la conjugaison. On remarque la
<
a: présence de deux -e- à certaines personnes de l'indicatif présent, du passé simple, du futur, du
(!} conditionnel, de l'impératif, du subjonctif :
0 créer -+ qu'il crée -+ créée (trois -e- au participe passé féminin).
J:
t-
a: • L'accent circonflexe
0
- Les verbes en -aître et en -oître prennent l'accent circonflexe sur le -i- du radical lorsqu'il
est suivi d'un -t- :
paraître, nous paraissons, il paraît.
- L'accent circonflexe permet de distinguer les formes homonymes de deux verbes:
il croit (verbe croire)
il croît (verbe croître).

• On remarque l'alternance des accents selon les modes. Le verbe devoir prend un accent
circonflexe lorsqu'il peut y avoir une confusion possible avec l'article partitif du :
indicatif passé simple -+ je dus
indicatif passé composé -+ j'ai dû
participe passé -+ dû; mais dus, due, dues (participes accordés).

• Le tréma
Le verbe haïr ne conserve pas le tréma sur le -i- aux trois personnes du singulier du présent de
l'indicatif et à la deuxième personne du singulier de l'impératif :
je hais

_ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

Le tréma exclut l'accent circonflexe au passé simple et au subjonctif imparfait : qu'il hait.

L'ALTERNANCE CONSONNE SIMPLE/ CONSONNE DOUBLE

• Les verbes en -eler et -eter doublent la consonne -1- ou -t- devant le -e- muet :
appeler -+ j'appelle
jeter -+ je jette.

- -- - - - - -- -- - - - - REMARQUE _ __ _ __ _ __ _ _ _ _ __

Quelques verbes en -eler et -eter prennent un accent grave sur le -e - sourd à l'avant-dernière
syllabe :
modeler -+ je modèle
acheter -+ j'achète.

• ~es verbe~ ei: -a~trt:_ e!. -oître ~hang~nt \e •!·


du radJcal de l'infinitif en deux -s- au pluriel du
present de I md1catif, a l 1mparfait de 1md1cat1f, au present du subjonctif, au participe présent :
52 paraître -+ paraissant.
Cl)
- LE CHANGEMENT DE LA CONSONNE DU RADICAL CO
w
...J
• Les verbes en -indre, -soudre ne conservent le -d- qu'au futur simple de l'indicatif et au <(
conditionnel présent : ü
peindre ..... je peins, il peint, je peindrai, elle peindrait
résoudre ..... je résous, il résout, je résoudrai, elle résoudrait. ~
~
~
Les verbes en -(a)(e)(o)indre, -oudre changent les consonnes -nd- du radical de l'infinitif en -gn- <(
devant une terminaison commençant par une voyelle : a:
peindre ..... nous peignons. (!J
w
J:
• Les verbes en -dre (autres que -indre et -soudre) ainsi que rompre et vaincre conservent la a.
finale du radical : <(
prendre ..... je prends a:
(!J
moudre ..... mouds, il moud 0
rompre ..... il rompt, tu romps J:
vaincre ..... je vaincs, il vainc l-
a:
0
- - - - -- - - - - - -- - - REMARQUE - - - - - - - - - - - -- --
Üfins ces verbes, le maintien des consommes -d-, -p-, -c- s'explique par l'étymologie.
A l'oral, on ne peut les entendre. Il faut être très attentif quand on écrit ces verbes.

• Les verbes battre, mettre ne conservent qu'un -t- au singulier du présent de l'indicatif et de
l'impératif :
mettre ..... je mets, tu mets, il met, mets.

• Transformation du -i- en -y-


Les verbes voir, croire, fuir, traire changent le -i- du radical en -y- devant une voyelle sonore :
voir ..... ils voient, ils voyaient.

• La cédille
Les verbes comportant un -c- prononcé [s] et suivi d'une voyelle dans l'infinitif prennent une
cédille sous le -c- devant -a- et -o- (le -c- conserve ainsi la prononciation de l'infinitif) :
avancer ..... nous avançons.

- -- - - - - - - - -- - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - - - -
On applique la règle générale : devant -a-, -o-, -u-, le -c- prend une cédille s'il est prononcé -ss-.

• Les verbes comprenant un -c- suivi d'une consonne dans l'infinitif changent le c en qu :
vaincre ..... nous vainquons.

• Le -e- après le -g- ·


Les verbes en -ger prennent un -e- après le -g- devant -a- et -o- (le -g- conserve ainsi la
prononciation de l'infinitif) :
rédiger ..... je rédigeais.

• En général, les verbes en -ire intercalent un -s- sonore entre le radical et la terminaison
- au pluriel du présent de l'indicatif,
- à toutes les personnes de l'imparfait et du passé simple de l'indicatif, du présent et de
l'imparfait du subjonctif :
conduire ..... nous conduisons.

- - - - -- - -- - - - -- - REMARQUE - - - - -- - - - - - - -- -
Les verbes rire, sourire et écrire sont des cas particuliers :
rire ..... nous rions
écrire ..... nous écrivons. 53
Ql
(0 L'archéologie (nom féminin), du grec archaios: ancien. L'archéologie se consacre aux choses
0 anciennes : images, inscriptions, objets, constructions...
w
a: La linguistique (nom féminin) est l'étude du langage.
(!J
Plus la civilisation que l'on étudie est éloignée dans le temps, plus les témoignages écrits sont
::> rares et plus le recours aux divers moyens qu'offre la science s'avère utile. Or, si vous comparez
< ce que vous connaissez de la civilisation romaine avec la civilisation grecque, vous vous
z apercevrez que cette dernière est beaucoup plus ancienne. Les premiers grands textes littéraires
0
datent d'Homère (tx• siècle avant J.-C.).
~
1-
z

l'histoire de la Grèce antique

• la nuit des temps

À travers l'histoire grecque jusqu'à Homère, on remonte dans le temps! Dès le néolithique, des
traces de civilisation apparaissent. Les civilisations helladiques nous ont laissé des objets multiples
et raffinés. Les Anatoliens apportent la connaissance du métal (sauf celle du fer).

• un pont entre l'Orient et l'Occident


Les traces de civilisation les plus anciennes tendraient à faire penser à des migrations du
Proche-Orient asiatique (!'Anatolie).

• un carrefour de civilisations
Une ou des civilisations? Chaque ethnie a son organisation sociale et politique, sa religion et son
art.
À chaque région occupée correspond un dialecte grec dès l'installation de la langue grecque (date
incertaine). Il existait auparavant des langues préhelléniques dont on sait peu de choses.
D'après certaines hypothèses, les peuples envahisseurs immigrent d'abord par la terre. Ils
viennent du nord par la Thessalie, passent dans la péninsule, chassent les Crétois; et, poussés
par d'autres, ils émigrent par mer à l'est du bassin méditerranéen, d'abord vers les îles, puis le
long de la côte, l'arrière-pays étant occupé par l'Empire perse.

la Grèce antique jusqu'à Homère

avant Jésus-Christ

10000
PALÉOLITHIQUE
Âge de la pierre taillée
(pa/aios = ancien;
lithos = pierre) •
À ce jour, pas de •
traces paléolithiques

en Grèce
••
10000 à 5000 •
MËSOLITHIQUE •
80 (mesos = milieu)

Q)
■ forme et désinence des modes <D
w
__J
• Les modes infinitif et participe possèdent des fonnes invariables. Leur désinence n'a pas valeur <(
temporelle ou personnelle. ü
1-
<(
• Les modes indicatif, conditionnel, subjonctif possèdent des fonnes variables. Leur désinence ~
comporte une valeur temporelle et personnelle. ~
<(
• Le mode impératif possède des formes variables. Ses désinences ont une valeur personnelle,
a:
C,
puisque ce mode se conjugue sans pronom personnel.
w
::z:::
a..
formes et va.leurs des modes <(
a:
C,
FORMES DÉSINENCES 0
::z:::
formes formes valeur
l-
variables invariables
valeur a:
temporelle personnelle 0
infinitif •
indicatif • • •
impératif • •
"
participe
- présent • 1
- passé • 1

conditionnel • • e

subjonctif • • •
(Pour la valeur modale, voir mode et valeur modale p. 192.)

LA PERSONNE : LES DÉSINENCES

1re personne du singulier

Elle est caractérisée par :

• un -e muet

- à l'indicatif présent de tous les verbes en -er, des verbes assaillir, couvrir, cueillir, défaillir,
offrir, ouvrir, souffrir, tressaillir: je chante

- aux temps simples du subjonctif de tous les verbes : que je cède.

EXCEPTION

Le verbe être : que je sois.

• un -s muet (un -s qui ne prononce pas)

- à l'indicatif présent de tous les verbes autres que les verbes en -er : finir --+ je finis

- à l'imparfait de l'indicatif : manger --+ je mangeais

- au conditionnel : manger --+ je mangerais bien un gâteau

- au passé simple des verbes autres que les verbes en -er : tu finis. 55
Q)
<O
w
_J
- - -- - - - - - - - -- REMARQUE - - - - - -- - - - - - -
<
() Aucun verbe n'a de désinence en -s à la 1re personne du singulier du futur :
je chanterai, je ferai, je verrai, je finirai.
~
~
~
<
a:
■ 2e personne du singulier
C,
w Elle comporte toujours un -s muet : tu chantes, tu ris, tu parais, tu mets, tu dois
J:
a. EXCEPTIONS
<
a: - tu peux, tu veux, tu vaux.
C, • l'impératif présent des verbes du 1er groupe : va! chante!
0
J:
l-
a: ■ 3e personne du singulier
0
Elle est caractérisée par
• un -e muet à l'indicatif présent de tous les verbes en -er et des verbes àssaillir, couvrir, cueillir,
défaillir, offrir, ouvrir : aimer --+ il aime, cueillir --+ il cueille.
• un -t pour les autres verbes : finir --+ il finit.

EXCEPTIONS
• avoir --+ il a; vaincre --+ il vainc.
· le futur simple de tous les verbes : finir --+ il finira; chanter --+ il chantera
• le présent de l'indicatif des verbes en -dre (autres que ceux qui se terminent par -(a)(e)(o)indre
et -soudre), le -t devient -d :
prendre --+ il prend.

■ 1re personne du pluriel

Elle se termine par -ons : nous croyons, nous chantons, nous devenions, que nous partions.
EXCEPTION
le passé simple : croire --+ nous crûmes; aimer --+ nous aimâmes.

■ 2e personne du pluriel

Elle se termine en -ez : vous croyez, vous chantez, vous riez, vous feriez.
EXCEPTIONS
être --+ vous êtes; dire --+ vous dites; faire --+ vous faites.

■ 3e personne du pluriel

Elle se termine par -ent à tous les temps, sauf au futur de l'indicatif :
ils chantent, elles finissaient, ils crurent.
EXCEPTIONS
- le futur simple : i/s chanteront, elles finiront.

56 · verbes avoir --+ ils ont; aller --+ elles vont; être --+ elles sont; faire .... elles font.
Q)

les grands auteurs grecs <O


ü
w
AUTEURS a:
ACTIVITÉS ET PRINCIPALES ŒUVRES (!J
:::>
LA GRÈCE ARCHAÏQUE
• <(
z
Homère poète
siècle av. J.-C.
1xe • l'Iliade (la guerre de Troie)
0
• l'Odyssée (les voyages d'Ulysse) ~
Hésiode •
• poète didactique (qui apporte un enseignement)
~
z
vme siècle av. J .-C. les Travaux et les Jours

Ésope •
• Fables
VII•-VJC siècle av. J .-C.

LA GRÈCE CLASSIQUE
•••
Eschyle •
• dramaturge, fondateur de la tragédie
525-456 av. J.-C. • les Perses, Prométhée enchaÎné, les Sept contre Thèbes,
l'Orestie, etc .

Pindare

• poète
521-441 av. J.-C. • Odes triomphales (écrites en l'honneur des vainqueurs des jeux
• sportifs)

Sophocle • dramaturge ; a écrit 123 pièces, crée le personnage principal


495-406 av. J.-C. • Antigone, Œdipe roi, Électre, etc .

Hérodote • historien
480-425 av. J.-C. •

Histoires (les guerres médiques et les peuples engagés dans
ces guerres)

Euripide •
• dramaturge; aime le pathétique et l'horreur
vers 480-406 av. J. -C. • Alceste, Médée, Andromaque, Iphigénie à Aulis, etc.

Thucydide • historien
vers 460-vers 395 av. J.-C. • Histoire de la guerre du Péloponnèse

Aristophane
vers 445-vers 386 av. J.-C.


poète comique
les Cavaliers, l'Assemblée des femmes, Lysistrate, etc.

Ménandre

• poète comique ; a écrit 108 pièces, mais aucune n'existe
vers 340-292 av. J .-C. • aujourd'hui en entier
le Flatteur, la Samienne

Platon

• philosophe, élève de Socrate; a écrit 28 dialogues
429-347 av. J.-C. • la République (sur la justice}, Phèdre (sur la science), Timée (sur
• la nature), Critias (sur l'Atlantide)

Xénophon • philosophe, élève de Socrate, puis général


vers 427-355 av. J.-C. • /'Apologie de Socrate, l'Anabase (la retraite de Cyrus)

Démosthène •
• orateur et homme politique
384-322 av. J.-C. les Philippiques, Sur la couronne



L'ÉPOQUE
HELLENISTIQUE •
Théocrite

• poète, créateur de la poésie bucolique
né vers 310 av. J.-C. e Idylles
Q)
(0 : -~· LES VERBES DU 3• GROUPE
w
_J
<( De très nombreux verbes du 3e groupe (verbes en -ir, -oir, -re) ont une conjugaison irrégulière
ü et présentent des difficultés orthographiques.
1- Le seul moyen d'éviter les erreurs est d'apprendre à les connaître mieux, en lisant ou en recourant
<( à des aides (tableaux de conjugaisons des dictionnaires, ouvrages de référence comme le
~ Larousse de la conjugaison, etc.).
~
<(
a: ,-·-·-··•-·--·- ·-··--···· ...._______ QUELQUES EXEMPLES DE DIFFICULTÉS - - - - - -- - -
<.!)
w Verbes de la même famille présentant des conjugaisons différentes :
:c dire _. vous dites
a.. médire ➔ vous médisez
<( maudire ➔ vous maudissez.
a:
<.!)
0 Verbes ayant des formes identiques à l'oral mais différentes à l'écrit :
:c fuir ➔ nous fuyons
l-
a: bouillir ➔ nous bouillons.
0
Verbes ayant la même consonne (-d) avant la désinence de l'infinitf (-re) mais changeant cette
consonne aux autres formes, ou la perdant :
prendre ➔ nous prenons
coudre -+ nous cousons
dissoudre -.. nous dissolvons
joindre -+ nous joignons
moudre -+ nous moulons.

l'accord du verbe
~

Le verbe s'accorde en nombre et en personne avec le sujet exprimé ou sous-entendu.


Le genre du sujet n'a aucune influence sur le verbe employé à un temps simple.
Lorsque la forme du verbe est composée (passé composé, plus-que-parfait... ), le participe passé
peut être variable.

ACCORD DU VERBE AVEC LE SUJET GRAMMATICAL

Le sujet grammatical commande l'accord du verbe. li représente généralement (voir sujet logique,
p. 125) celui ou ce qui fait l'action exprimée par le verbe.

■ règles générales
• Un seul sujet
Le verbe s'accorde avec le sujet en nombre et en personne :
Je rêve Ue : sujet du verbe rêver, conjugué à la 1re personne du singulier)
L'homme rêve (3e personne du singulier).
sujet

Les hommes rêvent (3e personne du pluriel).


sujet

Beaucoup rêvent (3e personne du pluriel) .


58 sujet
Q)
• Qui, pronom relatif sujet c.o
- Qui impose au verbe le nombre et la personne de son antécédent : w
_J
C'est moi qui finis le premier (moi : antécédent du pronom relatif qui = 1re personne du singulier;
qui: sujet du verbe finir -. finis: verbe finir, 1re personne du singulier). <X'.
ü
- Lorsque qui a pour antécédent un attribut se rapportant à la 1re personne ou à la 2c personne,
c'est l'attribut qui commande l'accord du verbe : ~
Je suis celle qui écrit le journal (celle : attribut = 3e personne du singulier; écrit : verbe écrire, ~
3e personne du singulier). ~
<X'.
a:
(!J
• 11, sujet grammatical d'un verbe impersonnel
Les verbes impersonnels sont toujours à la 3e personne du singulier, quels que soient le temps w
et le mode : :c
a..
li pleut de grosses gouttes (il : sujet apparent = 3e personne du singulier; pleut : verbe <X'.
impersonnel pleuvoir, 3e personne du sinsulier; de grosses gouttes : sujet réel du verbe pleuvoir, a:
qui ne commande pas l'accord du verbe). (!J
0
:c
t-
a:
0
- ACCORD DU VERBE AVEC LE SUJET GRAMMATICAL INVERSÉ

■ un seul sujet

L'accord du verbe se fait en personne et en nombre avec le sujet placé après le verbe :
Ainsi se déroula sa jeunesse (sa jeunesse : sujet grammatical inversé = 3e personne du singulier);
se déroula : verbe se dérouler, 3e personne du singulier).

■ plusieurs sujets ·

• Lorsque plusieurs sujets sont placés après le verbe, l'accord ne se fait qu'avec le premier si
celui-ci contient l'idée dominante :
Ainsi se déroula sa vie, ses espoirs, ses tourments (sa vie, ses espoirs, ses tourments : sujets du
verbe se dérouler, conjugué à la 3e personne du singulier car ses espoirs, ses tourments ne sont
qu'une partie de sa vie).

• Lorsqu'un seul des sujets est placé avant le verbe, c'est lui qui commande l'accord du verbe:
La route est difficile et les chemins et les mers aussi.
La route, les chemins et les mers : sujets de l'auxiliaire être conjugué à la 3e personne du singulier
(il faut comprendre : la route est difficile et les chemins et les mers le sont aussi).

PLUSIEURS SUJETS À LA MÊME PERSONNE

■ un ou plusieurs sujets au pluriel

- Si tous les sujets sont au pluriel, le verbe est au pluriel :


Fraises et cerises sont des fruits rouges.

- Si l'un des sujets est au pluriel, le verbe est au pluriel :


Mon père et mes oncles étaient partis à la chasse (mon père et mes oncles : sujets du verbe
partir, 3e personne du singulier et du pluriel; étaient partis : verbe partir, 3e personne du pluriel).

■ plusieurs sujets singuliers juxtaposés

- Lorsque plusieurs sujets au singulier sont juxtaposés, le verbe se met au pluriel :


Le chat, le chien, la tourterelle participeront à notre expédition (/e chat, le chien, la tourterelle :
sujets juxtaposés, 3e personne du singulier; participeront : verbe participer, 3e personne du
pluriel). 59
Q)
CO
(.)
w
a:
CJ
::::>
<
z
0
1-
< du grec au latin, du latin au français
1-
z

La langue grecque ancienne que l'on enseigne est le dialecte attique, écrit à Athènes aux ve et
IV' siècles avant Jésus-Christ.
La prononciation présente des difficultés de reconstitution (comme pour le latin). L'enseignement
propose une prononciation « reconstituée » à partir des conseils revus et adaptés, donnés par
Erasme au xvi• siècle. Une prononciation reconstituée ne prétend pas rendre la sonorité d'une
langue du passé; il s'agit d'une convention, c'est-à-dire d'un ensemble de règles fixées pour tous.
La poésie, la langue grecque d'aujourd'hui, l'étude comparative des langues permettent d'établir
des hypothèses et rendent ce code, cette convention, vraisemblable.
L'alphabet grec a donné naissance à l'alphabet latin qui est le nôtre. li introduit les voyelles dans
un système plus ancien qui ne comportait que des consonnes.

l'alphabet grec

lettre lettre transcription


minuscul e nom prononciation
m aj uscule en français

a A alpha [a] long ou bref a ·-


~.6 B bêta [b] b
y r gamma [g] g
0 ~ delta [d] d
e E e ps ilon [e] bref é
ç z dzêta [dz] dz
TJ H êta [e] long è, ê
0 e thêta [t] accompagné
d 'une aspiration th
l I iôta [i] long ou bref i
K K kappa [k] k
À, A lambda (I] 1
µ M mu [m] m
V N nu [n] n
~
0
-0 xi
omicron
[ks]
[o] bref
X
0
1t IT pi [p] p
p p rhô [R] r
cr, ç I: sigma [s] s
't T tau [t] t
\) y upsi lon [y] long ou bref u
<p <() phi [f] ph
X X khi [k] accompagné
d 'une aspiration ch
\V 'P ps i [ps] ps
{!) Q ôméga [o] ô
90
Q)
tO
le participe passé w
..J
<
ü
~
• Le participe passé : une forme verbale ~
~
Le participe passé est une forme verbale lorsqu'il se trouve dans les temps composés conjugués <
avec l'auxiliaire être ou avoir. Il permet la formation des formes composées ou surcomposées a:
de la conjugaison. (!J
Le participe passé exprime un fait passé, un résultat, par rapport au fait exprimé par le verbe w
de la proposition principale : J:
Q..
Tu as mangé de bon appétit (.. . et l'assiette est maintenant vide!). <
a:
• Participe passé et adjectif (!J
Le participe passé s'emploie aussi comme un adjectif. Dans ce cas, il peut être épithète, attribut 0
J:
ou apposé et s'accorde avec le nom auquel il se rapporte : l-
Fatiguée, Marie s'endort. a:
0

- ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC L'AUXILIAIRE ÊTRE

Le participe passé conjugué avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet
du verbe (l'auxiliaire s'accordant aussi en personne) :
verbe ranger
présent passé composé
le ·livre est rangé --+ le livre a été rangé
les livres sont rangés --+ les livres ont été rangés
la revue est rangée --+ la revue a été rangée
les revues sont rangées --+ les revues ont été rangées.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _

• Lorsque le sujet est on, le participe passé se met au masculin singulier. Si on désigne avec
certitude un sujet féminin ou plusieurs personnes, il arrive qu'on accorde le participe passé en
genre et nombre avec le sujet sous-entendu :
On est fatigué (ées).
• Le participe passé d'un verbe ayant pour sujet nous ou vous désignant une seule personne
(pluriel de courtoisie) se met au singulier :
Nous sommes content de vous (le roi dit : « nous voulons »).
Vous êtes satisfait de votre rendez-vous, Majesté!

- ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC L'AUXILIAIRE AVOIR

Conjugué avec l'auxiliaire avoir, le participe passé a toujours un sens actif. Ses règles d'accord
varient selon les cas.
• Dans les temps composés
Le participe passé d'un verbe conjugué avec l'auxiliaire avoir s'accorde en genre et en nombre
avec son complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe.
S'il ne possède pas de complément d'objet direct ou si le complément d'objet direct est placé
après le verbe, le participe passé reste invariable :
Cette réunion, je l'avais organisée (/' : complément d'objet direct, remplaçant réunion et placé
avant le verbe --+ le participe passé s'accorde);
J'avais organisé cette réunion (cette réunion : complément d'objet direct, placé après le verbe
--+ participe passé invariable);
J'avais organisé, j'avais réfléchi, ... (pas de complément d'objet direct --+ participe passé
invariable). 61
Q)
CO ~ - -- - - -- -- -- - ~ CAS PARTICULIERS - - -- - - -- - -- - -
w
_J • Les participes passés dit, dû, voulu, pensé... sont invariables lorsqu'ils ont pour complément
<
ü
d'objet direct un infinitif ou une proposition à sous-entendre après eux :
J'ai acheté toutes les robes que j'ai voulu (sous-entendu : acheter; à ne pas confondre avec toutes
~ les robes 'q ue tu as voulues et désirées) . Le pronom que qui précède est alors complément d'objet
~ direct du verbe acheter, à sous-entendre, et non du participe passé :
~ toutes les robes : complément d'objet direct placé après le verbe ➔ pas d'accord du participe
<
a: passé acheté;
(!) que : complément d'objet direct du verbe à sous-entendre acheter _. pas d'accord du participe
passé voulu.
w
:c
a. • Dans les formes surcomposées (peu courantes), généralement seul le dernier participe varie :
<
a:
Ces réunions, je les ai eu organisées (/es : complément d'objet direct placé avant le verbe; eu :
(!) 1er participe passé ➔ ne s'accorde pas; organisées : 2e participe passé, s'accorde).
0
:c
.....
• Quand le participe passé suit le pronom personnel C.O.D., le est invariable:
Elle devait arriver aujourd'hui : je l'avais annoncé à tout le monde (/' reprend toute la proposition
a: elle devait arriver aujourd'hui).
0

le participe présent

Le participe présent correspond à la forme verbale en -ant, commune à tous les groupes. Il
indique une action simultanée qui se réalise en même temps que l'action exprimée par le verbe
conjugué. Il peut avoir un complément d'objet ou un complément circonstanciel et être précédé
de la négation ne.

■ règle d'accord
Le participe présent est invariable :
Faisant mine de rire, ils pleurent (faisant mine de rire: groupe apposé à ils) ;
Transpirant sous la tente, les hommes discutent (transpirant: participe présent du verbe
transpirer, apposé au nom hommes; sous la tente : complément circonstanciel de lieu du participe
présent transpirant) ;
Les hommes racontent des histoires plaisant à chacun (plaisant : participe présent du verbe
plaire, apposé à histoires; à chacun : complément d'objet indirect du participe présent plaisant);
Ne pouvant dormir, les hommes discutent (ne pouvant : participe présent du verbe pouvoir,
précédé de la négation ne, en apposition).

■ formes
Il existe des formes simples et des formes composées :
- formes simples : chantant (participe présent du verbe chanter)
- formes composées : étant chanté, ayant chanté, ayant été chanté.
Les formes composées sont construites à l'aide du participe passé du verbe conjugué et de
l'auxiliaire être ou avoir à la forme du participe présent actif; l'auxiliaire être employé au participe
passé inséré entre l'auxiliaire avoir au participe présent et le verbe au participe passé permet de
construire la forme passive. ·

■ participe présent et gérondif


Lorsque le participe présent est précédé de la préposition en, on l'appelle gérondif.
Le gérondif équivaut pour sa fonction à un complément circonstanciel :
Je marche en chantant (en chantant: complément circonstanciel de manière).
- - -- - - - -- - - - - - REMARQUE _ _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ __
62 Attention de ne pas confondre le participe présent et l'adjectif verbal (voir p. 69).
(1)

~ ~ ~ ~ ·i;•~;,1"· 0 ~
[ô? = UY!rh:i~ (!)

w
~T Bl~AU1EURS cc
::>
~
cc
·W
I\ I=
Moyen Age ::J

r LE ROMAN DE RENART

Historique
Écrit en langue romane de plus de 25 000 vers, dont certains sont d'auteurs anonymes. Les
poèmes en vers octosyllabiques ( = huit syllabes comptées) sont réunis par branche selon le ton,
l'origine et la date. Nous possédons 27 branches dont les plus anciennes remontent à la fin du
XIII° et au XIV" siècle. L'esprit du texte s'est profondément modifié au cours du temps; mais les
deux personnages principaux restent les mêmes.

Personnages
Le héros est le goupil (du latin uulpes) , qui se prénomme Renart (prénom qui a remplacé, en
changeant -t en -d, le nom de l'espèce). Rusé et plein de malice, tantôt il représente l'animal
poursuivi par les paysans, tantôt il est personnifié : c'est alors le peuple qui se venge du seigneur.
Le loup Ysengrin (çlu germanique isan, fer, et grim, masque) est plus bête et malhonnête. C'est
le chevalier féodal ridiculisé.

Histoire
Autant de branches et même de poèmes, autant d'histoires variées qui opposent toujours Renart
à Ysengrin, les deux ennemis inséparables. Tantôt ils s'opposent aux paysans dont ils veulent
voler les poules; tantôt ils essaient de se saisir des pâtés et des anguilles des marchands; tantôt
ils se battent contre la nature pour tenter d'arracher à l'eau glacée quelques poissons destinés
à calmer la faim de l'hiver.

Intérêt
Pleines de fantaisi~ et de rebondissements, ces aventures présentent une vision satirique de la
société du Moyen Age. En dépit de son vil caractère, Renart conserve la sympathie de tous car
il représente le petit peuple affamé et frondeur.

XVIe siècle

CONTES DU XVIe SIÈCLE : LES mOIS JOUVENCEAUX ET LES mOIS FÉES

La langue du xvie siècle est une langue difficile à comprendre parce que bien des mots se sont
transformés ou même ont disparu. Mais, dans les éditions réservées aux enfants, ces textes sont
adaptés, c'est-à-dire légèrement remaniés pour que le lecteur prenne plaisir à découvrir une
époque particulièrement riche de la littérature. Vous connaissez des contes datant de cette
période sans savoir qu'on les doit aux écrivains du xvie siècle (Peau-d'Âne de Bonaventure des
Périers). Nous vous présentons trois auteurs: Bonaventure des Périers, Nicolas de Troyes,
Marguerite d'Angoulême. 95
Q)
<D règles exemples
w
_J
<(
ü
UN MÊME RADICAL
~ DEUX FORMES DIFFÉRENTES POUR LES DEUX GENRES
~
~ Les noms masculins en -er prennent au féminin un un boulanger, une boulangère
<( accent grave sur le -e- qui précède le -r-; on ajoute le
a: -e muet du féminin.
(!)
w Les noms masculins en -x changent le -x en -s- devant un époux, une épouse
J: le -e du féminin.
a.
<( Les noms masculins en -f changent le -f en -v- devant un veuf, une veuve
a: le -e du féminin .
(!)
0 Quelques noms masculins en -c changent le -c en un Turc, une Turque
J: -qu- devant le -e du féminin. (attention : à l'oral, on n'entend pas la
l-
a: différence)
0
Les noms masculins en -eur font leur fémin in en -euse. un danseu½ une danseuse
Les noms masculins en -teur font leur féminin en -trice un instituteur, une institutrice
ou en -teuse. un chanteur, une chanteuse
Certains noms masculins ont un féminin d 'une forme un héros, une héroïne
spéciale. Seul, l'usage permet de les connaître (penser un vieux, une vieille
à consulter le dictionnaire). un pécheur, une pécheresse
un docteur, une doctoresse
un supérieur, une supérieure
un préfet, une préfète ...

DEUX MOTS DE RADICAL DIFFÉRENT


Dans ce cas, l'usage seul fait loi ; il n'existe pas de règle un garçon, une fille
de formation. un frère, une sœur
un cerf, une biche...

UNE SEULE FORME POUR LES DEUX GENRES


Certains noms masculins désignant des professions un amateur, une (femme) amateur
n'ont pas de féminin. Le féminin est alors marqué par un architecte, une (femme) architecte
le mot femme placé devant le nom pris adjectivement un chef, une (femme) chef
ou par l'article. un défenseur, une (femme) défenseur
Remarque. La langue évolue et des formes féminines un sculpteur, une sculptrice
de noms masculins sont créées .

Certains noms de personnes terminés par un -e ont la un(e) élève


même forme pour les deux genres. C 'est l'article qui un(e) adversaire
prend alors la marque du genre. un(e) libraire
un(e) touriste

UN SEUL GENRE
Certains noms n'existent qu'au genre fémin in et n'ont une nourrice
pas de forme masculine. une amazone
Beaucoup de noms d 'animaux ne désignent que un éléphant femelle
l'espèce et ne possèdent qu'un seul genre. Pour une souris mâle
désigner l'individu et le sexe, on ajoute un nom mais:
déterminant (mâle ou femelle). un chien, une chienne
64
Cl)
(0
le nombre UJ
.....J
<
ü

Le nombre est la propriété des noms qui permet d'indiquer l'unité ou la pluralité. Il existe
~
~
deux nombres : ~
- le singulier indique l'unité d'un être ou d'un objet ou d'un ensemble d'êtres ou d'objets; <
a:
- le pluriel indique la pluralité des êtres ou des objets ou des ensembles d'êtres ou d'objets. (!}

On peut établir des règles de formation du nom au pluriel à partir du nom au singulier. UJ
::c
Q..

du singulier au pluriel
<
a:
(!}
règles exemples 0
::c
Règle générale On ajoute un -s au singulier. l-
un livre, des liures a:
0
Règles particulières
Les noms terminés par -s, -x ou -z ne changent pas un bois, des bois
au pluriel. une croix, des croix
un nez, des nez
Attention! gens est féminin quand il est précédé d 'un les vieilles gens
adjectif qualificatif, sinon il est masculin. tous les gens
Les noms en -al changent la terminaison -al en -aux, un journal, des journaux
sauf bal, carnaval, ·chacal, festival, récital, régal, qui mais :
prennent un -s. un chacal, des chacals
Les noms en -au, -eau, -eu prennent un -x au pluriel, un tuyau, des tuyaux
sauf landau, bleu, pneu, qui prennent un -s. un manteau, des manteaux
un feu, des feux
mais :
un pneu, des pneus
Les noms en -ou prennent un -s au pluriel, sauf bijou, un trou, des trous
caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou, qui prennent mais :
un -x. un pou, des poux
Les noms en -ail prennent un -s au pluriel, sauf bail, un éventail, des éventails
corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail, qui mais :
changent la terminaison -ail en -aux. un vitrail, des vitraux
Certains noms ne s'emploient qu 'au pluriel. les entrailles, les ténèbres, les annales
(fém.)
des décombres, les environs, les vivres
(masc.)
Certains noms possèdent une double forme au pluriel un travail, des travails
avec un sens différent. (appareil pour maintenir les animaux
domestiques dans différentes attitudes)
un travail, des travaux
un ciel, des ciels
(dais placé au-dessus d'un lit ou partie
représentant le ciel dans un tableau)
un ciel, des cieux
Certains noms masculins deviennent féminins au un amour fou, de folles amours
pluriel. un grand délice, de grandes délices
un orgue ancien, des orgues anciennes
Les noms empruntés aux langues étrangères prennent un parking, des parkings
la marque du pluriel français (-s) s'ils sont d'un usage mais :
très courant (vérifier dans le dictionnaire). un duplicata, des duplicata (pluriel latin)
un barman, des barmen (pluriel anglais). 65
Q)
(0 Personnage principal
w Poil de carotte est un petit garçon dont on se moque parce qu'il est roux.
a:
::,
Histoire
~ Poil de carotte, que sa mère n'aime pas, est la victime de ses frère et sœur. Cela le rend à la
a:
-w fois rusé et méchant, ce qui, en fait, est une défense. Son père l'aime peut-être, ~ais_!1e le 11;ontre
I= pas beaucoup. Pourtant Poil de carotte sent cet amour et cela le console de I egrnsme bete de
son frère et de sa sœur.
:::J
Dans la pièce, Poil de carotte devient un adolescent qui noue une solide amitié avec son père .

. Intérêt
C'est une histoire vécue que Jules Renard nous conte ici, avec des mots simples. Lecture à
conseiller à qui cherche un ami avide d'affection, à qui se sent mal aimé ou ne sait comment
entrer en contact avec ses proches.

xxesiècle

ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY (1900-1944)

Né à Lyon, mort au cours d'un vol de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée.


Faisant son service militaire en 1921, il entra dans l'armée de l'air et y apprit à piloter. En 1926,
il eut la possibilité de travailler pour une société chargée d'effectuer la liaison du courrier postal
aérien de Toulouse à Dakar. Puis, pour la même société, il partit étudier de nouvelles lignes vers
l'Amérique du Sud. Ses compagnons étaient Mermoz et Guillaumet. II fut ensuite attaché à Air
France. En 1938, il tente de relier New York à la Terre de Feu. Au moment de la Deuxième
Guerre mondiale, il disparaît en mission.
Tous ses romans sont inspirés de sa vie de pilote: Courrier Sud (1930), Vol de nuit (1931 ), Pilote
de guerre (1942). Un peu à part : le Petit Prince (1948) et ses Carnets, publiés après sa mort
en 1953.

■ le Petit Prince
Historique
Cette histoire a été publiée en 1943. Ce n'est ni un roman ni une histoire vraie. Ce n'est pas
un conte de fées. Son charme tient en partie à cet aspect indéfinissable. Saint-Exupéry, qui n'avait
pas l'habitude d'écrire pour les enfants, n'a pas emprunté au domaine des contes populaires. Il
a forgé une sorte de confidence et l'étrangeté de son héros séduit aussi bien les petits que les
grands.

Personnages
- L'auteur;
- Le Petit Prince, le mystérieux enfant blond du désert.

Histoire
À la suite d'un accident, l'aviateur Saint-Exupéry se trouve seul dans le désert avec son avion.
Soudain, apparaît un enfant blond qui n'a pas l'air du tout dépaysé au milieu du Sahara; il
cherche un ami, voudrait qu'on lui dessine un mouton et pleure la petite fleur qu'il a dû
abandonner sur une planète.

Intérêt
Ce livre se présente comme une histoire vécue par l'auteur. Agrémenté des dessins faits par
100 Saint-Exupéry, il se feuillette comme un recueil de poèmes et a le parfum de l'amitié.
Q)

du masculin a u fiJminin CO
w
...J
règles exemples <(
ü
DEUX FORMES OiFFÉi'i ENTES POUR LES DEUX GENR EE t-
r - - - -- - -- - - - -- - - - - - - - - - - - · - <(
Règle générale On ajoute un -e muet au masculin. étroit, étroite ~
~
<(
Règles particulières a:
C,
Les adjectifs en -el, -eil doublent la consonne finale -1 cruel, cruelle
devant le -e du féminin. pareil, pareille w
:c
(attention : à l'oral, on n'entend pas la i a.
différence) <(
1
a:
Les adjectifs en -en, -on doublent la consonne finale -n ancien, ancienne C,
devant le -e du féminin. bon, bonne 0
:c
t-
Les adjectifs en -et doublent la consonne finale -t coquet, coquette a:
devant le -e du féminin, sauf secret, concret, Inquiet, mais : 0
complet, désuet, discret, replet, qui se terminent en secret, secrète
-ète.

Les adjectifs en -at, -ot font leur féminin en -ate, -ote, délicat, délicate
sauf sot, boulot, maigriot, pâlot, vlelllot, qui doublent idiot, idiote
la consonne finale -t devant le -e du féminin. mais :
pâlot, pâlotte
Les adjectifs en -s. font leur féminin en -se, sauf las, dispos, dispose
épais, bas, gros, gras, qui doublent la consonne finale mais :
-s devant le -e du féminin . las, lasse
Les adjectifs en -x font leur féminin en -se, sauf faux, heureux, heureuse l
roux. mais : i
faux, fausse 1

roux, rousse l
Les adjectifs en -er font leur féminin en -ère. cher, chère 1

(attention : à l'oral, on n'entend pas toujours 1

la différence)

Les adjectifs en -f font leur féminin en -ve. neuf, neuve


Les adjectifs en -c font leur féminin en -che ou -que. franc, franche i
public, publique '
(attention : à l'oral, on n'entend pas toujours '
la différence) 1

Les adjectifs en -g font leur féminin en -gue. long, longue


Les adjectifs en -gu font leur féminin en ajoutant un ambigu, ambiguë
tréma sur le -e du féminin (le tréma indique que le -u aigu, aiguë
doit se prononcer). (attention : à l'oral, on n'entend pas la l
différence)

Les adjectifs en -eur font leur féminin à l'aide d'un suffixe rieur, rieuse
spécial : protecteur, protectrice
- on change -eur en -euse
- on change -teur en -trice.

UNE SEULE FORME POUR LES DEUX GENRES


~ - - - - - - - -- - - - - - - - - - -- - r- - - -- - -- - - - - - - - - - -, 1

Les adjectifs en -e ne changent pas de forme au féminin. un travail utile, une charge utile i
Remarque. Certains adjectifs n'existent qu'à un seul vainqueur : forme uniquement masculine
genre, l'usage seul permet de les connaître. bée : forme uniquement féminine 67
Q)
c.o le nombre
w
...J
<(
ü
~ Il existe des règles de formation du pluriel pour l'adjectif qualificatif.
~
~
<( du singulier au pluriel
a:
(!J
règles exemples
w
:::r:
a. Règle générale On ajoute un -s au singulier. joli, jolis; jolie, jolies
<(
a: Remarque. Tous les adjectifs féminins prennent un -s
(!J au pluriel, seul le pluriel des adjectifs masculins
0 comporte des exceptions.
:::r:
1--
a:: Règles particulières pour les adjectifs masculins
0 Les adjectifs masculins terminés par -s ou -x ne un fauteuil bas, des fauteuils bas
changent pas au pluriel. un tissu doux, des tissus doux

Les adjectifs masculins en -eau prennent un -x au pluriel. beau, beaux

Les adjectifs masculins en -eu prennent un -s au pluriel. bleu, bleus


feus mes ancêtres (feu = défunt)

Les adjectifs en -al forment leur pluriel en -aux, sauf loyal, loyaux
bancal, fatal, final, naval, qui prennent un -s. mais :
bancal, bancals

accord de l'adjectif qualificatif

■ règle générale

L'adjectif qualificatif, quelle que soit sa fonction, s'accorde en genre et en nombre avec le nom
ou le pronom auquel il se rapporte :
Elles sont belles.
Voici des roses rouges.

■ accord de l'adjectif qualificatif se rapportant à plusieurs noms ou pronoms juxtaposés ou


coordonnés

• L'adjectif qualificatif prend le genre des noms auxquels il se rapporte et se met au pluriel :
un liure et un prix intéressants,·
• lorsque l'adjectif se rapporte à plusieurs noms de genres différents, il prend le genre masculin
et se met au pluriel : ·
68 1 une table et un dîner succulents;
Q)
LE COMPTE RENDU <D
w
l-
a:
■ définition ü
-w
Le compte rendu est un rapport fait sur un événement, une situation, un ouvrage. Le compte 1-
rendu apporte des informations objectives et précises. w
w
..J
<(
■ situation de communication ou mode de présentation a:
0
Dans un compte rendu : z
- on annonce directement l'événement dont on va parler 0
- on précise les circonstances (lieu, heure ... ) en
- on rapporte avec exactitude des faits en
w
- on ne prend pas parti, on ne porte pas de jugement. a:
a.
X
w

L'AFFICHAGE

L'affichage est l'action de transmettre une information par exposition imagée sur la voie publique.
L'affichage va de la publicité d'ordre juridique, comme la publication des bans annonçant les
mariages, au photomontage artistique des affiches de cinéma.
Au collège, on peut être amené à réaliser des affiches pour une exposition.

lA CORRESPONDANCE

Une correspondance est un ensemble de lettres écrites pour quelqu'un ou échangées entre deux
personnes.
Le ton, la présentation, les formules employées dépendent des rapports qu'entretiennent
émetteur et récepteur (les rapports hiérarchiques, amicaux, etc.), du contexte social (milieu de
travail, vie privée, vie scolaire), du sujet traité (demande d'information, réclamation, nouvelles
à donner ou à prendre).

les modes d'expression

LE TEXTE ET L'IMAGE

LA PUBLICITÉ

La publicité commerciale est l'ensemble des techniques qui ont pour but, pour une entreprise,
d'acquérir, de développer ou de conserver une clientèle. Elle a un caractère d'information
lorsqu'elle expose les avantages d'un produit; mais elle n'est pas véritablement informative dans
le sens où elle met l'accent sur les mérites d'un produit et non sur ses inconvénients.
Elle a un caractère de suggestion lorsqu'elle veut convaincre et créer un besoin chez le
consommateur. Il existe un Bureau de vérification de la publicité (B.V.P.) qui veille au respect
des codes de pratiques légales en matière de publicité : la publicité mensongère ou de nature
à induire en erreur est interdite.
Elle utilise les moyens suivants : radio, cinéma, télé, presse, affiche ...
Celui qui commande la publicité se nomme l'annonceur. 105
Q)
c.o participe passé employé comme adjectif
w
..J
<
ü
~
~ Employé comme adjectif, le participe passé peut être apposé, épithète ou attribut.
~ Le participe apposé a valeur de proposition subordonnée circonstancielle :
<
a: Arrivé au but, il recommence (arrivé au but : apposé à i/; le participe passé arrivé marque une
(!) antériorité par rapport à l'action exprimée par le verbe conjugué).
w
:I: - - - - -- - -- -- - - - AlTENTION - -- -- - -- - - - -- -
a..
<
a: Oans une phrase comme ils attendent leur enfant adoré, adoré ne marque pas d'antériorité; c'est
(!) en fait une forme passive elliptique utilisée pour l'enfant étant adoré par ses parents.
0
:I:
l- ■ accord
a:
0 Le participe passé employé comme épithète ou attribut s'accorde en genre et en nombre avec
le sujet auquel il se rapporte :
des femmes aimées (participe passé épithète).
Ces appartements semblent abandonnés (participe passé attribut).

- - - - - - - - - -- - - -- EXCEPTIONS - - -- - - - - - - -- - - -
- Certains participes passés placés devant le nom s'emploient comme prépositions et sont
invariables :
Excepté les exercices, j'ai fini mon travail.
'fu les difficultés, il faut s'armer de courage.
Etant donné les problèmes, je choisis cette solution.
- Les formes telles que ci-joint, ci-inclus... sont variables lorsqu'elles ont valeur d'adjectif et
invariables lorsqu'elles ont valeur d'adverbe :
Veuillez trouver d-joint les pièces de votre dossier (valeur d'adverbe, peut être remplacé par dans
ce courrier) ;
mais: Prenez connaissance des pièces ci-jointes (valeur d'adjectif, peut être remplacé par
importantes).

70
Cl)
CO
w
.....J
<(
ü
X
w
.....J
Les mots ont deux formes : w
I
- une forme orale que l'on peut transcrire en utilisant l'alphabet phonétique : a..
<(
le son [fwa] pour le mot écrit fois; a:
C)
- une forme écrite. 0
I
1--
a:
0
la phonétique

La phonétique est l'étude des sons du langage, de la façon dont ils sont prononcés et dont ils
sont entendus.
Une voyelle transcrit un son produit par la vibration des cordes vocales. Une consonne transcrit
un son produit par le passage du souffle à travers la gorge et la bouche sans vibration des cordes
vocales.
Voyelles et consonnes forment des syllabes. Une syllabe est un groupe de lettres formé autour
d'une voyelle; elle se prononce d'une seule émission de voix.

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - -- - - - - - - -- - -- - -
En français, une voyelle peut former à elle seule une sylla be, une consonne ne le peut pas.

l'orthographe lexicale

Le mot orthographe est d'origine grecque. Il veut dire: écrire droit (au sens de «correct»).
L'orthographe donne la forme écrite des mots. Ces formes écrites sont classées alphabétiquement
dans le dictionnaire, qui présente le vocabulaire ou lexique d'une langue.
L'orthographe grammaticale, elle, donne des indications sur la place et le rôle d'un mot dans
une phrase (verbe conjugué, mot écrit au pluriel...).
Pourquoi l'orthographe lexicale est-elle si difficile à retenir?
Parce qu'à un son correspondent plusieurs formes écrites (est/et/ ê/ei/ai pour le seul son [E]).
On s'aperçoit qu'il existe quelques règles expliquant l'emploi d'une forme écrite plutôt que d'une
autre, mais ces règles sont difficiles à comprendre parce qu'elles tiennent compte de l'histoire
de la langue, et le recours à des listes est finalement plus facile.
D'autre part, l'orthographe d'un mot dépend de l'histoire du mot lui-même. Le mot a une racine,
c'est-à-dire un noyau d'origine étrangère que rappelle l'orthographe du mot français (maître, du
latin magister) . Cette racine se transforme, le mot change dans le temps et l'orthographe peut
signaler cette transformation (Jorest, devenu forêt, avec un accent circonflexe pour rappeler la
disparition du -s-).
Enfin, souvent la langue orale se transforme plus vite que la langue écrite et un décalage existe
parfois entre la prononciation d'un mot et son orthographe (dans voussoiement ou action de
vouvoyer, le -e- ne se prononce pas).
L'orthographe du français n'est pas phonétique: on dit que c'est une orthographe historique et
étymologique. 71
Q)
(0
w l'alphabet phonétique international
...J
<(
u
><
w
...J
w
:r: Ouvrez un dictionnaire de français, de portugais ou d'anglais et vous trouverez après chaque mot
a.
<( un code indiquant sa prononciation. Ce code, employé dans la plupart des dictionnaires de
cr. langue, permet de transcrire le son indépendamment de l'orthographe propre à chaque pays.
C, • Ce code se nomme Alphabet Phonétique International (A.P.I.).
0
::c
....
cr.
0 tableau de phonétique internationale

GRAPHIES LES PLUS COURANTES

[a] (a antérieur) papa, à, là


!jJ
[a] (a postérieur) pas, pâte
0'
~
" [e] (é fermé) messieurs, santé, pied, poignée, manger, nez
40 [c] (è ouvert) rester, près, être, lait, neige, maître
[i) vie, île, cygne, maïs
[o] (o fermé) piano, pôle, haute, oiseau
[::>] (o ouvert) sotte, or, homme
[y] (u) tu, mûr, aiguë
[u] (ou) vous, où, goût
[0] (eu fermé) deux, vœu, jeûne
[œ] (eu ouvert) bonheur, œuvre, œil, jeune
[a] (e sourd ou muet) venir, le
[ëi] ([a] nasalisé) an, ambulance, tente, embellir
[1:] ([ c] nasalisé) fin, imparable, main, faim, examen, frein
[5] ([::>] nasalisé) bon, ombre
[œ] ([œ] nasalisé) lundi, parfum

~ [p] père, applaudir


~ [b]
[t 1
bon, abbé
~ [ d)
table, attendre, thé

u~
dans, addition
[k] cou, que, képi, coq, orchestre
[g] gare, aggloméré, bague
[f] fraise, affaire, pharmacie
[v] valise, wagon
[s] soie, assez, ceci, maçon, ascenseur, nation
[z] maison, zéro, deuxième
[J] chat, short, schéma
[3] je, bourgeon, mange
[m] militaire, pomme
[n] cane, canne, automne, nom
[Jl] vigne, agneau
[l] livre, mille
[ r] rame, arrivée, enrhumé

!jJ VJ [il œil, fille, payer, hier, lionne, faïence


" ~ [4] huile, lui
0' 0~
~ [w] oui, oiseau, point, fouet, western
4°<J'0
~ ~(j~
rfrl
ef
VJ

72
(1)
- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - -- - (0

L'indication donnée entre parenthèses précise la façon dont le son est prononcé sur le plan w
...J
physiologique. <(
ü
Pour simplifier :
><
w
- une voyelle fermée est prononcée avec la langue plus ou moins rapprochée du palais; ...J
- une voyelle ouverte est prononcée avec la langue plus ou moins éloignée du palais; w
:r:
- une voyelle antérieure se prononce avec la langue avancée vers la partie avant de la bouche; a..
<(
- une voyelle postérieure se prononce avec la langue reculée vers la partie arrière de la bouche; a:
CJ
- le -e- est appelé muet lorsqu'il disparaît dans la prononciation moderne; il est appelé sourd 0
lorsqu'il se fait entendre (d'une sonorité plus faible que le -e- sonore); :r:
1--
- les voyelles nasalisées semblent être prononcées par le nez.
a:
0

- COMMENT LIRE ET UTILISER UN TABLEAU DE PHONÉTIQUE


Dans l'écriture phonétique, un signe écrit correspond à un son (non à une lettre) et un son
correspond à un signe. ·
Les signes de ponctuation sont remplacés par des doubles barres // ; des flèches indiquent si
la voix monte, descend, reste plane :

Les enfants du concierge de l'immeuble ont capturé des chats sauvages.


[lez afa dy k5sjer3 da limœbl 5 kaptyre de Ja sova3 //]
Toute transcription phonétique est écrite entre crochets parce qu'elle ne doit pas remplacer
l'orthographe, c'est-à-dire la forme écrite transmise par l'histoire: [o].

La phonétique est l'étude des phonèmes; un phonème correspond à un son qui ne peut être
décomposé:
bon se prononce [b5]
[b5] peut Se décomposer en [b] + [5]
[b] et [5] sont deux phonèmes.
Les phonèmes correspondent aux voyelles, consonnes et semi-voyelles (ou semi-consonnes)
appelées ainsi car elles ont une articulation proche de celle des voyelles. Le français comporte
16 voyelles, 17 consonnes, 3 semi-voyelles ou semi-consonnes.

73
Q)
CO
w
PHONÈMES ET GRAPHIES
., .. .. . ' ~' , - ~ . ' . - '; ,., -~ . -
--' ; •

<
ü
X
w
--'
w Il ne s'agit pas ici de dresser une liste complète des relations entre les différents phonèmes et
:r: leurs différentes graphies (ou écritures) possibles mais, en procédant à des groupements, de
a.
<
a:
remarquer des traits communs.
C)
0
:r:
l-
a:
0
un phonème : plusieurs graphies

Quelques exemples
• Les sons [Ë], [5], [êi] qui peuvent s'écrire in, on, en, ou an se transforment respectivement
en im-, om-, em-, am- devant les consonnes b ou p (m parfois) :
lin, imbuvable, impossible
oncle, ombre, pompe
pente, embrassade, emporter, emmuré
pantalon, ambulance, amplificateur.

• Le son [k] s'écrit le plus souvent -c- devant les lettres -a-, -o-, -u-, -1-, -r-.
Il s'écrit qu- devant les voyelles -e-, -i- :
une cave, un coq, un culte, une cloche, crayonner
une coque, quitter.

• Le son [f] s'écrit le plus souvent -f: la ferme ou -ff: différer


Il s'écrit -ph dans sphère et tous les mots contenant les racines grecques -graphe, -phage,
-phane, -philo-, -phobe, -phone, -phore, -taphe :
la graphologie, un sarcophage, la philosophie.

• Comme d'autres sons, le son [Ë] peut s'écrire de façons très diverses :

hein '\ if 7' im


ein ~ [Ë] -+ ain
en ./ '- aim

une graphie : plusieurs phonèmes

Les différentes graphies correspondant aux phonèmes sont indiquées dans le tableau de
!'Alphabet phonétique international, p. 72.

• La lettre -c- a généralement le son [k] : cuir, coq.


Mais elle se prononce [s] devant les voyelles -e- ou -i- : ceci, décevoir.
Pour conserver le son [s], elle se transforme en -ç- devant les voyelles -a-, -o-, -u- :
74 la façade, un glaçon, une gerçure.
<LI
• La lettre -g- a généralement le son [g] : un gamin, une figure, un zigzag. <.O
Pour indiquer que le son [g] est conservé, on écrit -gu- devant les voyelles -e-, -i-, et le -u- est w
muet : un guetteur, une guitare. ..J
<(
Elle a le son [j] devant les voyelles -e-, -i- : une gemme, un gitan. ()
Pour indiquer que le son [j] est conservé, on écrit -ge- devant les voyelles -a-, -o-, -u- : X
il mangea, une nageoire, une gageure. w
..J
• La lettre -s- a le son [s] dans : un sac, un seau. w
Mais elle se prononce [z] entre deux voyelles : le raisin, raser. :c
a.
Pour indiquer que le son [s] est conservé, on écrit -ss- entre deux voyelles : une assurance. <(
L'orthographe -se-, dans descendre, par exemple, est le souvenir de l'origine du mot. a:
(!J
- - - - - - - - -- - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - -- - -- - 0
Lorsqu'un mot qui se termine par un -s est immédiatement suivi par un mot commençant :c
I-
par une voyelle, er.
- -
on entend une liaison [z] : Je suis ici; Nous avons perdu. 0

• L'ensemble -qu- se prononce


- tantôt [ku] pour les mots de la famille formée sur le latin aequare, rendre égal: équateur,
équation
- tantôt [k] pour les mots de la famille formée sur le latin quadrare, rendre carré :
équerre, équerrer.

• La lettre -y- se prononce [i] lorsqu'elle est placée en début de mot, généralement après
un -h muet, ou entre deux consonnes : l'hypothénuse, la physique.
Elle se prononce [ii] entre deux voyelles ou au début de certains mots qui viennent d'une langue
étrangère : le rayon, du gruyère, du yaourt.

• La lettre -w- se prononce [v] dans les mots d'origine germanique : Wagram.
Mais elle se prononce généralement [w] dans les mots d'origine anglaise : western.
- - - - - - - - - - - - - - - EXCEPTION - - - - - - - - - - - - - - - -
Dans wagon et ses composés (wagon-bar; wagon-lit), -w- se prononce [v].

une graphie : aucun phonème

Des lettres ou des groupes de lettres apparaissent à l'écrit mais ne se prononcent pas à l'oral.
Elles sont appelées lettres muettes. Voici quelques exemples :

• La lettre -h- ne se prononce pas vraiment :


- lorsqu'elle est muette, elle commande l'emploi de l'article défini élidé et nécessite la liaison
au pluriel : l'habitant, les habitants;
- lorsqu'elle est aspirée, elle peut être équivalente à un tréma: un bahut;
ou à un -u- : un ghetto (emprunté à l'italien).

• La lettre -s- placée à la fin d'un mot, notamment comme marque du pluriel, ne se prononce
pas : /es lapins, une souris.
- - -- - - -- - - - -- - - EXCEPTIONS - - - - - - - --

-
• Le cas des liaisons : /es lapins heureux.
• Le mot court: un os (le -s se prononce au singulier mais pas au pluriel).
• La lettre -x- ne se prononce pas lorsqu'elle est placée à la fin d'un mot ou lorsqu'elle constitue
la marque du pluriel : les chevaux, les journaux, le houx. 75
Q)
(0 Il existe beaucoup de consonnes muettes à la fin des mots français. Chac,une con_stitue un piège
w orthographique qu'il est souvent possible de déjouer, en ayant recours a la famille du mot :
...J
<(
ü finales muettes mots de la même famille finales muettes mots de la même famille
X poing poignée, empoigner point pointer, pointillé
w pied pédestre, piédestal pont appontement, pontage
...J
profond profondeur, approfondir abat-jour abattre, abattage
w literie, litière
:c plus plusieurs lit
a. tamis tamiser talent talentueux
<( total, totalité
a: chat chatte, chaton tout
(.!J , coût coûter, coûteux etc.
0
.,_
:c
a:
0
l'homonymie

Les homonymes se classent en homophones et en homographes.


Voici quelques exemples.

LES HOMOPHONES

Les homophones ( = qui ont un son semblable) sont des mots de même prononciation mais
d'orthographe et de sens différents.

balade, ballade
balade (nom fém.) : mot populaire employé pol!r promenade, vient du mot ballade qui
désignait une danse (baller = danse, au Moyen Age; le bal);
ballade (nom fém .) : poème.
Ces deux mots sont de même origine mais le mot populaire a été simplifié et a donc perdu
un -1-.

buter, butter
buter (verbe) : se heurter ou appuyer contre quelque chose, trébucher (vient de but) ;
butter (verbe) : faire une butte ou monter de la terre autour d'une plante.

cahot, chaos, K.-O.


cahot (nom masc.): du verbe cahoter, secousse d'un véhicule sur une route déformée (du
germanique hotten, balancer);
chaos (nom masc.): bouleversement universel ou entassement naturel de pierres (du grec
khaos, bouleversement);
K.-O. : mise hors de combat d'un adversaire par un coup qui l'élimine (angl. knock-out).

chair, chaire, cher, chère


chair (nom fém.) : viande, substance qui constitue les muscles (lat. caro, camis);
chaire (nom fém .) : tribune, estrade d'où l'on parle à un public (lat. cathedra);
cher (adv.) : d'un prix élevé, coûteux;
cher (adj .) : aimé, qui a de la valeur aux yeux de quelqu'un (fém. chère).
Les deux mots ont la même origine latine (carus).

cou, coup, coût


cou ou col (nom masc.) : partie du corps joignant la tête aux épaules (lat. col/um);
coup (nom masc.) : synonyme de choc (lat. co/pus) ;
76 coût (nom masc.): du verbe coûter (lat. costare).
Emploi
L'adjectif démonstratif indique que l'on montre l'être ou l'objet désigné par le nom; il se place
devant le nom : cette fleur
Dans un discours, il peut prendre des valeurs diverses :
- il s'emploie pour indiquer que le nom désigne un être ou objet dont on vient de parler ou
dont on va parler :
Un automobiliste roulait à vive allure. Cet automobiliste renversa un piéton.
- il indique le lieu, le temps, les circonstances :
en ces temps reculés.. .
- il s'emploie à la place de l'article pour attirer l'attention :
J 'ai encore entendu cette musique.
- il peut s'employer avec la valeur de quel, outil exclamatif : ce cri!
L'adjectif démonstratif peut être renforcé par les particules adverbiales -ci ou -là placées après
le nom et rattachées à ce nom par un trait d'union :
- ci exprime l'idée de proximité : ces jours- d = tout récemment;
- là exprime l'idée d'éloignement ou donne une valeur péjorative : ce jour-là = il y a longtemps,
ou dans longtemps, ou ce mauvais jour.

Accord
L'adjectif démonstratif s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
ce danseur
cette danseuse
ces danseuses.

■ les adjectifs relatifs


Emploi
L'adjectif relatif se place devant un nom et introduit une proposition subordonnée. Il indique que
la proposition subordonnée qu'il introduit est rattachée à un antécédent :
J'ai vu deux films, lesquels films étaient en version originale.
1 2 3
adj. relatif _
proposition subordonnée .
Films (1) : antécédent de l'adjectif relatif lesquels, qui accompagne le mot films (3).
La répétition du mot film est une sorte de mise en relief.

Formes
L'adjectif relatif est formé de l'adjectif quel précédé d'un article défini.

les adjectifs relatifs

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

lequel laquelle lesquels lesquelles


duquel de laquelle desquels desquelles
auquel à laquelle auxquels auxquelles

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
• L'adjectif relatif se distingue du pronom relatif par le fait qu'il accompagne un nom.
• L'adjectif relatif s'emploie surtout dans le langage administratif ou juridique. 117
(1)
c.o LES HOMOGRAPHES
w
.....J Les homographes sont des homonymes ayant la même graphie (s'écrivant de la même façon)
<(
ü mais ayant un sens différent et parfois une prononciation différente. ·
X
w court
.....J
w court : verbe courir, 3e personne du singulier du présent de l'indicatif;
:::c court (nom masc.) : mot anglais, de l'ancien français court qui a donné cour, terrain
o. aménagé pour le tennis.
<(
a:
(!) couvent
0
:::c couvent (nom masc.) : maison religieuse;
~ couvent : verbe couver, 3e personne du pluriel du présent de l'indicatif.
a:
0
geste
geste (nom masc.): mouvement du corps; A

, geste (nom fém.) : poème épique du Moyen Age.


lieu
lieu (nom masc.): endroit (plur. lieux);
lieu (nom masc.) : sorte de merlan (plur. /ieus).
mineur
mineur (nom masc.): ouvrier de la mine;
mineur (adj.): plus petit, de moindre importance.
vers
vers (préposition) : indique la direction ou l'approximation;
vers : dans le domaine de la poésie, partie formant une unité rythmique définie par
des règles.

78
Q)
LO Fonnes
w
a: Les pronoms possessifs des 1re et ze personnes (plusieurs possesseurs) ont un accent
<( circonflexe sur le -o-, tandis que les adjectifs possessifs notre et votre n'en ont pas.
::E
::E
<(
a:
C, Ue s p rlfilfi @ms possessifs

un seul possesseur plusieurs possesseurs


personne
et plusieurs plusieurs
un seul objet un seul objet
genre objets objets

masculin le mien les miens le nôtre


1re pers. les nôtres
féminin la mienne les miennes la nôtre

masculin le tien les tiens le vôtre


2° pers. les vôtres
féminin la tienne les tiennes la vôtre

masculin le sien les siens le leur


3° pers. les leurs
féminin la sienne les siennes la leur

■ les pronoms démonstratifs


Emploi
Le pronom démonstratif sert à désigner, à montrer l'être ou la chose qu'il représente :
Quel livre choisissez-vous?
Je choisis celui qui se trouve sur la table. Je choisis celui-ci.
fonne simple fonne composée

Fonnes
Il existe des fonnes simples et des fonnes composées par adjonction des adverbes -ci et -là.
Ci exprime l'idée de proximité, là l'idée d'éloignement. Les fonnes simples sont suivies d'un
complément introduit par la préposition de ou d'une proposition subordonnée relative.

l es prorm;;ms tlémonstra i fs

nombre masculin féminin neutre

formes simples celui celle ce (c')


singulier
ceci
celui-ci celle-ci
formes composées cela
celui-là celle-là
ça

formes simples
,-
ceux celles
pluriel
1 ceux-ci celles-ci
formes composées
120 1 ceux-là celles-là
Ql
(0 L'archéologie (nom féminin), du grec archaios: ancien. L'archéologie se consacre aux choses
0 anciennes : images, inscriptions, objets, constructions...
w
a: La linguistique (nom féminin) est l'étude du langage.
(!J
Plus la civilisation que l'on étudie est éloignée dans le temps, plus les témoignages écrits sont
::> rares et plus le recours aux divers moyens qu'offre la science s'avère utile. Or, si vous comparez
< ce que vous connaissez de la civilisation romaine avec la civilisation grecque, vous vous
z apercevrez que cette dernière est beaucoup plus ancienne. Les premiers grands textes littéraires
0
datent d'Homère (tx• siècle avant J.-C.).
~
1-
z

l'histoire de la Grèce antique

• la nuit des temps

À travers l'histoire grecque jusqu'à Homère, on remonte dans le temps! Dès le néolithique, des
traces de civilisation apparaissent. Les civilisations helladiques nous ont laissé des objets multiples
et raffinés. Les Anatoliens apportent la connaissance du métal (sauf celle du fer).

• un pont entre l'Orient et l'Occident


Les traces de civilisation les plus anciennes tendraient à faire penser à des migrations du
Proche-Orient asiatique (!'Anatolie).

• un carrefour de civilisations
Une ou des civilisations? Chaque ethnie a son organisation sociale et politique, sa religion et son
art.
À chaque région occupée correspond un dialecte grec dès l'installation de la langue grecque (date
incertaine). Il existait auparavant des langues préhelléniques dont on sait peu de choses.
D'après certaines hypothèses, les peuples envahisseurs immigrent d'abord par la terre. Ils
viennent du nord par la Thessalie, passent dans la péninsule, chassent les Crétois; et, poussés
par d'autres, ils émigrent par mer à l'est du bassin méditerranéen, d'abord vers les îles, puis le
long de la côte, l'arrière-pays étant occupé par l'Empire perse.

la Grèce antique jusqu'à Homère

avant Jésus-Christ

10000
PALÉOLITHIQUE
Âge de la pierre taillée
(pa/aios = ancien;
lithos = pierre) •
À ce jour, pas de •
traces paléolithiques

en Grèce
••
10000 à 5000 •
MËSOLITHIQUE •
80 (mesos = milieu)

Q)
5000 à 2500
~ÉOLITHIQUE
Age de la pierre polie
• (0

ü
w
(néos = nouveau)
• a:
C,
Traces dans le Nord, en
• ::>
Thessalie, puis en Béotie :
civilisations helladiques • <(

• z
• 0
j:::
4500 Traces de civilisation en • Les Anatoliens apportent le métal (sauf le fer), alors inconnu <(
Grèce avec des populations
• en Grèce; donnent des noms propres géographiques qui ~
z
venant du Proche-Orient
asiatique (Anatolie) . • sont restés et sont reconnaissables à leur racine non
grecque (on les retrouve dans Homère). Par exemple, les
4500 à 2500 ANATOLIENS • finales des noms de lieux en -nthos-1-ssos).
Invasion des Anatoliens • Ils apportent leurs croyances .

2500 à 1950 •
BRONZE ANCIEN • La civilisation minoenne est une civilisation de paix, riche
par sa culture (fresques, architecture, etc.) représentant
Les civilisations anatoliennes • douceur et joie de vivre .
continuent à se propager du • Mythes : Thésée, Ariane (voir Homère : Télémaque à Pi las,
nord au sud, de la Macédoine à
• Ulysse à Corcyre, reçu par Altinos).
la Crète, et donnent les
civilisations minoennes. • Préoccupations : jeux, danses, amour.

2000 Premier palais crétois •


(détruit en 1700) •


1950 à 1580
BRONZE MOYEN • Les Ioniens sont les premiers envahisseurs de langue
grecque (les langues précédant cette période, ou langues
La civilisation minoenne • préhelléniques, sont encore inconnues).
domine la Crète •
de 2600 à 1400.

1950-1880 1ONIENS

Invasions ioniennes qui ne vont
pas jusqu'en Crète •


1580 à 1100 •
BRONZE RÉCENT

1400 à 1200 ACHÉENS
Les Achéens arrivent en Grèce •
vers 1580 et dominent la Crète •
de 1400 à 1200. Ils ne •
détruisent pas mais s'intègrent

au peuple crétois. Les Éoliens
arrivent à la même période que •
les Achéens •


1183 (ou 1180)
• La civilisation mycénienne est formée par les Achéens, les
Dernière victoire achéenne :
la prise de Troie. • Ioniens et les Éoliens. Elle ne connaît pas le fer. Elle se
heurte à la civilisation dorienne installée au x11e siècle, depuis
Achéens + Ioniens + Éoliens
= Mycéniens
•• l'invasion de ce peuple jusqu'au v• siècle, date de leur
premier pacte.

• Les Doriens viennent des forêts septentrionales des Balkans .


1200 à 600 • Les Doriens ne s'intègrent pas; ils détruisent les Achéens,
GRÈCE ARCHAÏQUE • en particulier. C'est alors (1150) que disparaît la civilisation
1200-700 Doriens • crétoise, qui s'était modifiée sous l'influence achéenne. Ils
800 Homère
• apportent le fer ; ils ne pénètrent pas en Attique. 81
LES FONCTIONS SYNTAXIQUES

sujet grammatical et
sujet
~-__, __
dit « logique » ou « réel »

Certains verbes ont un sujet grammatical qui ne joue que le rôle de sujet apparent, il (ou ce) :
Il manque les desserts.
Il est le sujet grammatical qui commande l'accord du verbe, c'est ici le sujet apparent, car, si l'on
posait la question « Qu'est-ce qui manque?», on répondrait : « Les desserts. » Les desserts est
le sujet réel ou sujet logique du verbe manquer.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ __ _

• Il pleut est une forme dite impersonnelle. Le verbe se suffit à lui-même au niveau du sens.
• Dans l'expression« Il pleut des cordes ». Il est le sujet grammatical, des cordes est un sujet réel
présentant l'idée de pluie sous forme d'image.

l'attribut du complément d'objet

L'adjectif qualificatif peut remplir la fonction d 'attribut du complément d'objet (voir l'attribut
du sujet, p . 42). Il exprime une manière d 'être du complément d 'objet par le moyen de verbes
comme croire, appeler, créer, faire, nommer, rendre, savoir, vouloir... :
Arlette a trouvé notre travail intéressant (notre travail: complément d'objet direct; intéressant :
attribut du complément d'objet direct notre travail).
Arlette nous croit sincères (nous : complément d'objet direct; sincères: attribut du complément
d 'objet direct nous).
L'adjectif qualificatif attribut du complément d'objet est un groupe essentiel à la construction de
la phrase. 125
Q)
462 Mise en place de la démocratie. <.O
(.)
462-429 Siècle de Périclès. w
cc

••
415 Athènes est écrasée par Syracuse, alliée à la ville de Sparte. (!}
404 Fin de l'empire d'Athènes. :::,
<(
399 • Mort de Socrate. z
359 • Résistance d'Athènes, poussée par l'orateur politique 0
• Démosthène, contre Philippe de Macédoine. 1-
336
322
• Avènement du fils de Philippe de Macédoine : Alexandre.
<(
1-
Fin de l'indépendance des cités grecques, désormais z
• rattachées à la Macédoine après les conquêtes d'Alexandre.

ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE MONTÉE DE ROME


me au 1er siècle av. J.-C. Rome occupe :
272 les villes grecques d'Italie;
212 9 Syracuse, la Sicile.
146 •
0
Corinthe est rasée; la Macédoine devient province romaine.
86 • Pillage d'Athènes par le Romain Sylla.

~ ~~:::~~::::::::::::::~:::::::~~::'.~cis!::~~~:::::::::;::2::~:::::::::::::::~::::~~
rn.i.cliJ.tutvna~AAA..,\,~~~. . . . . . . . ~~~"-AAA.,4..,AA.,<J-JV'--,

83
Q)
CO
(.)
les grands genres littéraires
w
a:
(!)
=>
<(
• Comédie
z On distingue deux périodes : celle de la comédie ancienne et celle de la comédie nouvelle. Le
0 plus célèbre des poètes comiques de l'époque ancienne est Aristophane, dont il nous reste onze
~ œuvres. Elles ont pour sujet des questions d'actualité d'ordre politique. La satire n'est atténuée
..... par la féerie que dans les Oiseaux.
z Le représentant de la comédie nouvelle est Ménandre, qui fut imité par les auteurs latins Plaute
et Térence (voir p. 218). Molière lui-même lui emprunta le sujet du Misanthrope.

• Dialogue
Le dialogue est une forme littéraire qui permet de présenter autant de points de vue qu'il y a
de personnages à échanger des idées.

• Discours
Œuvre oratoire. Les discours sont faits pour être dits. Ils s'adressent à une foule, comme les
discours politiques de Démosthène aux Athéniens pour les mettre en garde contre Philippe de
Macédoine.

• Fable
Les fables ésopiques sont de petits réci!s en prose mettant en scène une brève histoire morale
autour de personnages ou d'animaux. Esope, leur auteur, est aussi légendaire qu'Homère. Ses
fables ont été une source d'inspiration pour La Fontaine, qui a d'ailleurs commencé par les
traduire.

• Histoire
L'histoire peut être légendaire et opposer les hommes aux dieux comme dans l'Iliade et
l'Odyssée. L'intérêt est dans la poésie du récit, l'observation de la vie quotidienne et la
signification. L'histoire est événement vécu chez Thucydide.

• Poésie
- poésie didactique : elle est destinée à transmettre une leçon ou un enseignement;
- poésie lyrique : elle est destinée à être chantée, accompagnée de la lyre;
- poésie pastorale : elle prend pour sujet et pour cadre la nature.

• Tragédie
La tragédie antique met en scène des groupes ou des personnages sur lesquels le destin
s'acharne. Ces personnages représentent les grandes familles légendaires, élues par les dieux.
L'homme y est écrasé par le destin.
La tragédie antique ressemblerait davantage à notre opéra qu'à notre théâtre, un chœur
répondant à un personnage, les parties parlées, chantées et psalmodiées alternant.
Avec le temps, d'Eschyle à Euripide, la part du chœur devient moins importante, le personnage
répondant au chœur s'individualise et quelques personnages complémentaires sont créés : ainsi
naît le dialogue, tel qu'on l'entend dans le théâtre aujourd'hui.

84
(1)
LO
w
participe présent et adjectif verbal
_J
<(
ü
ï==
<(
~ EMPLOI ET ACCORD
~
<( •"' Le participe présent exprime une action délimitée dans le temps; il est invariable :
a: y- -
Ouvrant des colis, les postiers répondent au téléphone (ouvrant: forme verbale en -ant
C) '
employée comme participe présent).
w
I 'L'adjectif verbal peut exprimer un état ou avoir un sens actif; il a valeur d'adjectif et s'accorde
a. en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
<(
a: Les toits ouvrants des voitures sont surtout utilisés l'été (ouvrants: forme verbale en -ant
C) employée comme adjectif verbal).
0
I
~
a: FORMES
0
Le participe présent et l'adjectif verbal présentent d'une manière générale les mêmes formes.
L'adjectif verbal peut cependant avoir une orthographe différente de celle du participe présent
correspondant. Voici quelques exemples :

verbe à l'infinitif participe présent adjectif verbal


différer différant différent
fatiguer fatiguant fatigant
convaincre convainquant convaincant
adhérer adhérant adhérent
communiquer communiquant communicant
vaquer vaquant vacant
etc. (consultez le dictionnaire en cas d'incertitude).

Fatiguant tout le monde, cette personne épuise la patience de son entourage (participe présent).
mais : Elle est fatigante (adjectif verbal).

- - - -- - - - - - - - - - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
La forme verbale correspondant à un verbe en -quer (vaquer)
s'écrit toujours -quant (vaquant) pour le participe présent et -cant (vacant) pour l'adjectif verbal.

130
Q)
c.o HOMÈRE: l'lllADE ET l'ODYSSÉE
ü
w On situe l'existence d'Homère au IXe siècle avant Jésus-Christ. Sept villes s'attribuent sa naissance.
a:
(!J La tradition le représente comme un vieil homme aveugle, errant et récitant des vers.
En fait, on ignore même s'il a existé. Cependant, la cohérence, la logique de construction des
::> deux grands poèmes épiques, l'Iliade et l'Odyssée, semblent prouver l'existence d'un auteur (et·
<(
non pas seulement une tradition orale d'épisodes indépendants, transmis par le temps).
z
0
~ • L'Iliade
1- , L'Iliade est un poème épique: c'est un long récit en vers qui rapporte des faits de guerre propres
z à mettre en valeur le courage des héros et à valoriser le sens de la patrie. Le poème est constitué
de 24 chants.
Il met en scène un épisode de la guerre de Troie : Achille, après une altercation avec
Agamemnon, revient au combat pour venger la mort de son ami Patrocle, tué par Hector. Les
épisodes les plus célèbres sont : les funérailles de Patrocle, les adieux des époux Hector et
Andromaque, Achille demandant le corps d'Hector à Priam.
De grands passages sont réservés à la description des armes, dont le bouclier d'Achille, document
non tant sur l'époque de Troie (ville dont l'existence a longtemps paru improbable) que sur
l'époque même où a été conçu le poème.

• L'Odyssée
L'Odyssée est aussi un poème composé de 24 chants. Le ton est complètement différent de celui
de l'Iliade.
L'Odyssée se présente comme la suite de l'Iliade : il s'agit du retour d'Ulysse à Ithaque après
la guerre de Troie. Pénélope, son épouse patiente et aimante, attend ce marin dont les dieux
retardent sans cesse le retour. Il reviendra, vieil homme mendiant, le jour où Pénélope doit
prendre un nouvel époux pour la sauvegarde de son royaume.
Les épisodes célèbres sont : la rencontre des Cyclopes, la métamorphose dans l'île de Circé, la
tentation des sirènes, le séjour auprès de Calypso, le retour à Ithaque et la ruse pour vaincre les
prétendants entourant Pénélope.

86
Q)
CO
la religion : les dieux grecs 0
w
a:
(!)
::>
<(
Le monde grec est peuplé de dieux dont la vie est tourmentée, agitée par des passions violentes.
Les dieux sont anthropomorphes : conçus à l'image de l'homme, ils en ont l'apparence et les z
réactions. Leur histoire nourrit la littérature et les arts. Ils sont la représentation imagée et 0
symbolique de la création du monde.
La mythologie peut être comprise comme une question sans réponse sur l'organisation et
~
1-
l'histoire de l'univers. Ainsi, chaque notion abstraite - la prudence, la puissance - a sa z
représentation symbolique sous la forme d'un dieu fêté dans un temple.

la Terre + le Ciel
(Gaïa) (Uranus)

12 Titans dont '~ ~ ,..


·, •"' ..- •'"• "
Cronos et Rhéa
(Saturne) (Tellu s)

Aphrodite, Déméter, Hadès, Hestia, Poséidon, Zeus, Héra,


Vénus Cérès Pluton Vesta Neptune Jupiter Junon
(l'amour et (la Terre) (les Enfers) (le foyer) (la mer) (le ciel, (le mariage)
la beauté) le tout-
pui ssant)

Apollon, Artémis, Athéna, Dionysos, Hermès, Arès, Héphaïstos,


Phébus Diane Minerve Bacchus Mercure Mars Vulcain
(le soleil et (la chasse) (la guerre) (le vin et la (la vie, la (la guerre) (le feu)
les arts) fête) mort, le
messager) 87
Q)
quoique, quoi que l{)
w
quoique : conjonction de subordination, a le sens de bien que; .....J
<
ü
quoi que: pronom relatif composé (quoi, que: pronoms relatifs) ou pronom relatif indéfini; a
le sens de quelle que soit la chose que;
~
A 1TENTION! Le verbe suivant quoique ou quoi que est le plus souvent au subjonctif. ::E
Quoi que tu dises et quoique tu sois fatigué, tu dois rendre le travail à la date prévue ( = malgré ::E
ce que tu dis et bien que tu sois fatigué). <
a:
C)
w
quand, quant, qu'en :r:
a..
quand : - adverbe de temps;
<
a:
- conjonction de subordination de temps; C)
0
quant: locution, s'emploie avec la préposition à (au, aux), signifie en ce qui concerne; :r:
l-
qu'en: contraction de que... en (que : conjonction; en : pronom personnel complément a:
invariable) : 0
Rien qu'en la lisant, je connais ma leçon. Quant aux exercices, je les fais quand je m'ennuie.

vingt, vint
vingt: adjectif numéral (peut être remplacé par un autre adjectif numéral: dix, douze, trente,
etc.);
vint : verbe venir conjugué à la 3e personne du passé simple de l'indicatif (peut être remplacé
par est venu) : Wa/id vint au cours de dessin avec vingt tubes de gouache.

leur, leurs, leurre


leur: pronom personnel pluriel des deux genres, 3e personne (signifie à eux);
leur(s) : adjectif possessif des deux genres, 3e personne, plusieurs possesseurs (leur : un seul objet
possédé; leur(s) : plusieurs objets possédés);
leurre : nom masculin (signifie une illusion qui cherche à tromper) :
La teinturière leur dit que leurs vêtements seront prêts dans une demi-heure, c'est un leurre.

notre, votre - nôtre, vôtre


notre, votre : adjectif possessif des deux genres, 1re et ze personne du pluriel, plusieurs
possesseurs, un objet possédé (1) [peut être remplacé par un article] ;
nôtre, vôtre : - toujours précédé de l'article défini; pronom possessif des deux genres, 1re et
2e personne du pluriel, plusieurs possesseurs, un objet possédé (2); peut être remplacé par la
mienne;
- adjectif possessif des deux genres employé sans l'article, comme attribut (3);
peut être remplacé par mienne :
Notre maison est blanche, la vôtre est bleue. La maison blanche est nôtre.
(1) (2) (3)

ma, m'a - ta, t'a


ma, ta : adjectif possessif des deux genres, 1re et 2e personne du singulier; un possesseur, un
objet possédé (peut être remplacé par sa);
m'a, t'a : pronom personnel élidé, 1re et 2e personne du singulier, suivi du verbe avoir conjugué
à la 3e personne du singulier du présent de l'indicatif (peut être remplacé par m 'avait, t'avait) :
Elle m'a démontré que ma crainte n'était pas fondée. 135
G)

Apollon (Apollon Phébus) est né de Zeus et de Latone, sans cesse poursuivie par la jalousie c.o
de l'épouse légitime de Zeus, Héra. Apollon est donc le demi-frère d'Héphaïstos, d'Arès et 0
d'Hermès. Il est né sur l'île de Délos, où s'était réfugiée Latone, protégée par Poséidon, dieu w
de la Mer, frère de Zeus.
a:
C,
11 fut chassé du ciel pour avoir, d'une flèche fatale, tué les Cyclopes qui préparaient la foudre ::>
de Zeus. C'est le symbole des passions, de la fougue, de la jeunesse, de la beauté et de la <(
lumière, de la poésie et des arts. On le représente tantôt avec ses flèches, tantôt avec sa lyre. z
0
Rhéa, la déesse-mère. ~
Bien qu'elle ne soit pas au nombre des grands de l'Olympe, Rhéa mérite une place 1-
privilégiée. Représentant la Fécondité, elle est sans doute, des représentations divines, la plus z
ancienne. On la trouve sous les noms les plus divers : Dindymène, llea, Berecynthia.
Elle est T ellus car elle préside à la terre comme son époux Cronos préside au ciel. De
l'union du Ciel et de la Terre sont nés les Titans, dont sont issus les dieux et Rhéa veut dire
couler, parce que de la terre vient toute chose.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES _ _ _ _ _ _ __

Ouvrages concernant la civilisation

Caselli (Giovani), Au temps des premières civilisations (Hachette)


C!)ambron (Dominique), la Vie quotidienne au temps de la guerre de Troie (Hachette. Collection
«Echos»)
Crosher (Judith), les Grecs (Nathan)
Dannaud (Sylvie), Lysias aux jeux Olympiques (Vilo)
Edey (Maitland), Antiques Civilisations égéennes (édition Time Life International 1975)
Grimal, Contes et Récits du temps d'Alexandre (Nathan)
Haurez (Rosemonde), les Grecs (Bordas)
Medina (Jean-Baptiste), les Plus Belles Légendes grecques et romaines (Deux Coqs d'or)
Miquel (Pierre), Au temps de la Grèce ancienne (Hachette)
Miraut (Michel), Pythagore de Samos (Magnard)
Moessinger (Pierre), le Zéro d'OxymorolJ (Sorbier)
Onclinex (Georges), Lysias à Olympie (Ecole des Loisirs)
Orvieto (Laura), Contes et Légendes du monde grec et barbare (Nathan)
Petiska (Epuard), Mythes et Légendes de la Grèce antique (Gründ)
Ventura, A la découverte de Troie (Nathan)
Windrow (Martin), !'Armée dans la Grèce antique (Hachette)

Dictionnaire

Rachet (Guy et M.F.), Dictionnaire de la civilisation grecque (Larousse)

Bande dessinée

Histoire de l'humanité en bandes dessinées, 52 tomes (Édito Service)

Poésie

/'Antiquité en poésie (Gallimard, « Folio Juniors»)

Roman

Griosel (Annick et Yves), Spiros, l'enfant grec pêcheur d'éponges


Jan (Janette), Prends garde, Laodice (Magnard)
Q)
CO
(.)
w
a:
CJ
::::>
<
z
0
1-
< du grec au latin, du latin au français
1-
z

La langue grecque ancienne que l'on enseigne est le dialecte attique, écrit à Athènes aux ve et
IV' siècles avant Jésus-Christ.
La prononciation présente des difficultés de reconstitution (comme pour le latin). L'enseignement
propose une prononciation « reconstituée » à partir des conseils revus et adaptés, donnés par
Erasme au xvi• siècle. Une prononciation reconstituée ne prétend pas rendre la sonorité d'une
langue du passé; il s'agit d'une convention, c'est-à-dire d'un ensemble de règles fixées pour tous.
La poésie, la langue grecque d'aujourd'hui, l'étude comparative des langues permettent d'établir
des hypothèses et rendent ce code, cette convention, vraisemblable.
L'alphabet grec a donné naissance à l'alphabet latin qui est le nôtre. li introduit les voyelles dans
un système plus ancien qui ne comportait que des consonnes.

l'alphabet grec

lettre lettre transcription


minuscul e nom prononciation
m aj uscule en français

a A alpha [a] long ou bref a ·-


~.6 B bêta [b] b
y r gamma [g] g
0 ~ delta [d] d
e E e ps ilon [e] bref é
ç z dzêta [dz] dz
TJ H êta [e] long è, ê
0 e thêta [t] accompagné
d 'une aspiration th
l I iôta [i] long ou bref i
K K kappa [k] k
À, A lambda (I] 1
µ M mu [m] m
V N nu [n] n
~
0
-0 xi
omicron
[ks]
[o] bref
X
0
1t IT pi [p] p
p p rhô [R] r
cr, ç I: sigma [s] s
't T tau [t] t
\) y upsi lon [y] long ou bref u
<p <() phi [f] ph
X X khi [k] accompagné
d 'une aspiration ch
\V 'P ps i [ps] ps
{!) Q ôméga [o] ô
90
Q)
LO
z
~

~
::>
<
z
0
~
< L'horaire de français comporte quelques heures consacrées à l'initiation au latin. Que signifie le
~
mot initier?
z
On initie quelqu'un à quelque chose en lui donnant les premiers éléments d'une science. Initier
au latin en Se suppose une introduction à une langue et à une civilisation (histoire, mode de vie,
expression artistique) qui, à l'époque romaine, dominent le bassin méditerranéen jusqu'à la chute
de l'Empire romain d'Occident, en 476.

140
Cl)
(0
(.)
que nous reste-t-il de l'alphabet grec?
w lettres, graphies, symboles
cr:
(!J
::>
<
z 1111 LES LETTRES
0
~ L'alphabet grec comporte 24 lettres, possède un système de majuscules et de minuscules. Vous
1- avez reconnu certains signes parmi les majuscules : A B E Z I K M N O P T Y X.
z Notre alphabet n'utilise pas les minuscules grecques. La majuscule Y nous a fourni une minuscule.

LA NOTION DE GRAPHIE

Le latin utilise l'upsilon majuscule pour orthographier le son [u] dans les mots d'origine grecque.
L'upsilon existe en français, mais il se lit [i] (physique).
En français, l'upsilon majuscule a, par ailleurs, servi de signe graphique. La graphie est le fait
d'une convention. C'estJa transcription manuscrite d'une lettre qui garde sa spécificité. Le
système date du Moyen Age, dans le système français. Il est encore utilisé dans la rédaction des
actes manuscrits jusqu'à la fin du x1x• siècle.
L'upsilon marquait •ii• en milieu de mot {rayon) et évitait la disparition d'un -i final {on le retrouve
dans les noms propres de familles : Grasselli / Grasselly). Il est maintenant compris comme une
voyelle.

ril LES SYMBOLES

Quelques minuscules grecques sont utilisées comme symboles en chimie, en physique et en


mathématiques. De nombreuses sciences utilisent les minuscules et les majuscules de l'alphabet
grec comme symboles.

Les minuscules
- En physique, alpha (a), bêta(~), gamma (y) désignent différentes particules en radioactivité;
mu (µ) est le symbole du micromètre, unité géométrique de mesure de longueur.
- En mathématiques, alpha (a), bêta(~) permettent de nommer des puissances ou de désigner
des angles (ainsi que 0), delta (6) désigne une droite.

Pi minuscule (n)
Utilisée aujourd'hui en géométrie, pi est la première lettre d'un mot grec signifiant contour
(périphéréia). La lettre pi était déjà utilisée par les Hébreux et les Babyloniens. Elle désignait alors
un nombre. On la trouve dans un manuscrit datant de 2 000 ans avant J.-C.

Les majuscules
Les majuscules grecques sont employées dans le langage des mathématiques modernes, le sigma
(E) comme signe de la somme, par exemple, le delta (~) pour nommer un axe.

92
Q)

reconnaître un mot d'origine grecque CO


ü
dans la langue française w
a:
C,
::,
<(
z
0

Les mots empruntés au grec sont des mots d'origine savante. ~


1-
z
LES PRÉFIXES

Quelques préfixes d'origine grecque :

automobile (de soi-même) microscope (petit)


antonyme (contre) monothéisme (un seul)
épithète (sur, après) paramédical (à côté)
hémisphère (demi) périphérique (autour de)
hétérogène (autre) polygone (nombreux)
homonyme (le même) synonyme (avec)
isocèle (égal) téléphone (loin, à distance).

LES RADICAUX

Quelques radicaux :

chronique, de khronos : temps somatique, de sôma : corps


graphie, de graphein : écrire spirale, de speira : enroulement
hippique, de hippos : cheval technique, de teckhnê : savoir-faire
mètre, de métron : mesure thème, de thêma: sujet posé
psychique, de psukhé : âme thermique, de thermos : chaleur.

Deux racines peuvent être associées pour donner un mot en français :

chromosome, de krômo : couleur, et sôma : corps


chronomètre, de khronos : temps, et metron : mesure
phlébotomie, de phlébos : veine, et tomê : section
philologie, de philos : ami, et logos : parole, discours
thalassothérapie, de thalassa : mer, et therapeia, traitement.

LES GROUPEMENTS DE LETTRES CARACTÉRISTIQUES

Nous transcrivons une lettre grecque par un groupe de lettres de notre alphabet et ce groupe
est caractéristique de l'origine grecque du mot :
q> ➔ ph (physique)
ps (psychologie)
\j/ .....
X ➔ ch (chorale)
0 ➔ th (théorème)
C'est le cas notamment de toutes les aspirées. 93
Q)
LO
les genres littéraires z
g
:::,
Tous les grands genres existent : correspondance, poésie, théâtre, roman, littérature oratoire,
<
histoire, philosophie, ou art de réfléchir sur des idées (par exemple, l'amitié). z
0
Mais chacun des genres n'est pas obligatoirement défini par des lois comparables à celles
d'aujourd'hui; et chaque époque ne présente pas nécessairement les mêmes richesses en art. Si ~
la littérature est abondante, de nombreuses œuvres ont été malheureusement perdues lors de 1-
la destruction de la très grande et très célèbre bibliothèque du port égyptien d'Alexandrie, en z
390 apr. J.-C., dans les luttes des païens contre les chrétiens.

lA COMÉDIE

Le théâtre est le seul genre qui ait bénéficié d'une grande tradition populaire. Les représentations
étaient en général fort longues et entrecoupées de toutes sortes de jeux, de chants et de mimes.
Si les tragédies eurent un grand succès, c'est surtout la comédie que l'on a retenue de nos jours
- comédies toujours précédées d'un prologue dans lequel l'auteur résume l'histoire et annonce
la fin pour un public qu'on imagine peu attentif et peu cultivé.
Les personnages étaient représentés masqués parce que, les femmes ne jouant pas, les rôles
féminins étaient tenus par des hommes. Lorsque les femmes seront introduites sur la scène, ce
sera pour un spectacle vulgaire qui n'a pas grand rapport avec celui que proposaient Térence
et Plaute.

LE DISCOURS

Le discours est un genre écrit. Ce sont des morceaux de littérature qui bénéficient de la longue
tradition de l'improvisation orale des Romains (voir Cicéron).

L•HJSTOIRE

Pour les Romains, récits historiques transmis par la tradition orale, légendes, témoignages font
partie de l'histoire.
Il est considéré comme normal de trier parmi les événements en fonction de l'admiration que
l'on veut faire naître chez le lecteur et il n'est pas nécessaire qu'un discours ait été effectivement
prononcé pour qu'il existe historiquement. Il suffit que sa reconstitution soit vraisemblable et
joliment écrite. Les textes historiques se présentent sous la forme de livres rédigés en prose
(Tite-Live), d'annales (Tacite), dans lesquelles les événements sont rapportés année par année,
de journal (César), d'une longue fresque politique (Virgile), d'une succession de récits poétiques
(Ovide).

- LES LETTRES

Les lettres chez Pline ne forment pas une correspondance réelle.


Elles n'ont pas été envoyées, en tout cas sous la forme que nous leur connaissons, car chacune
ne traite que d'un sujet et, si le point de départ est personnel, l'ensemble est d'intérêt général.
D'autre part elles ne sont pas datées et ne demandent pas de réponses. Le genre de la lettre
favorise l'emploi d'un ton léger et vif pour peindre la société de l'époque.

lA POÉSIE

La poésie est un g_enre très pratiqué à l'époque romaine. Tous les sujets sont abordés : poème
historique avec l'Enéide de Virgile, poésie mythologique avec les Métamorphoses d'Ovide,
expression de sentiments personnels chez Tibulle (50-19 av. ~.-C.). 145
(1)

~ ~ ~ ~ ·i;•~;,1"· 0 ~
[ô? = UY!rh:i~ (!)

w
~T Bl~AU1EURS cc
::>
~
cc
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I\ I=
Moyen Age ::J

r LE ROMAN DE RENART

Historique
Écrit en langue romane de plus de 25 000 vers, dont certains sont d'auteurs anonymes. Les
poèmes en vers octosyllabiques ( = huit syllabes comptées) sont réunis par branche selon le ton,
l'origine et la date. Nous possédons 27 branches dont les plus anciennes remontent à la fin du
XIII° et au XIV" siècle. L'esprit du texte s'est profondément modifié au cours du temps; mais les
deux personnages principaux restent les mêmes.

Personnages
Le héros est le goupil (du latin uulpes) , qui se prénomme Renart (prénom qui a remplacé, en
changeant -t en -d, le nom de l'espèce). Rusé et plein de malice, tantôt il représente l'animal
poursuivi par les paysans, tantôt il est personnifié : c'est alors le peuple qui se venge du seigneur.
Le loup Ysengrin (çlu germanique isan, fer, et grim, masque) est plus bête et malhonnête. C'est
le chevalier féodal ridiculisé.

Histoire
Autant de branches et même de poèmes, autant d'histoires variées qui opposent toujours Renart
à Ysengrin, les deux ennemis inséparables. Tantôt ils s'opposent aux paysans dont ils veulent
voler les poules; tantôt ils essaient de se saisir des pâtés et des anguilles des marchands; tantôt
ils se battent contre la nature pour tenter d'arracher à l'eau glacée quelques poissons destinés
à calmer la faim de l'hiver.

Intérêt
Pleines de fantaisi~ et de rebondissements, ces aventures présentent une vision satirique de la
société du Moyen Age. En dépit de son vil caractère, Renart conserve la sympathie de tous car
il représente le petit peuple affamé et frondeur.

XVIe siècle

CONTES DU XVIe SIÈCLE : LES mOIS JOUVENCEAUX ET LES mOIS FÉES

La langue du xvie siècle est une langue difficile à comprendre parce que bien des mots se sont
transformés ou même ont disparu. Mais, dans les éditions réservées aux enfants, ces textes sont
adaptés, c'est-à-dire légèrement remaniés pour que le lecteur prenne plaisir à découvrir une
époque particulièrement riche de la littérature. Vous connaissez des contes datant de cette
période sans savoir qu'on les doit aux écrivains du xvie siècle (Peau-d'Âne de Bonaventure des
Périers). Nous vous présentons trois auteurs: Bonaventure des Périers, Nicolas de Troyes,
Marguerite d'Angoulême. 95
Q)
(0 TROIS AUTEURS : CINQ CONTES
w
a: Bonaventure des Périers (1510-1544)
::::>
Cet auteur est au service de Marguerite d'Angoulême, sœur de François fer. Cet homme cultivé
~ vit au milieu de la cour. Il a écrit les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis, publiés en 1558,
a: après sa mort. On lui doit en particulier trois jolis contes : . ,
•W
~ - Le Gentilhomme qui criait la nuit après ses oiseaux, opposant un gentilhomme peureux a
J un charretier astucieux.
- Maître Pierre Faitfeu, ses bottes et les singeurs de La Flèche en Anjou, où l'on retrouve Maître
Pierre qui vit aux dépens des autres.
- Peau-d'Âne, qui souffre de sa laideur et de la méchanceté de ses sœurs.
Marguerite d'Angoulême (1497-1549)
Elle est la fille de Charles d'Orléans, la sœur de François Jer. Épouse d'Henri d'Albret, elle est
reine de Navarre et de Béarn. Elle protège les écrivains Marot et Bonaventure des Périers. Elle
est l'auteur d'un recueil inachevé : l'Heptaméron (1542). On lui doit le conte comique les Deux
Cordeliers et le secret, bâti sur un jeu de mots.
Nicolas de Troyes
Nous savons seulement qu'il a vécu près de Troyes, qu'il fut sellier. Il a écrit le Grand Paragon
des nouvelles vers 1537. Nous connaissons les Trois Jouvenceaux et les trois fées . Les trois
jouvenceaux rencontrent trois fées; ce serait l'occasion de réaliser tous leurs vœux si leur
étourderie ne compromettait leur chance.

XVIIe siècle

- JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695) - poète

Né à Château-Thierry, mort à Paris.


On sait peu de choses de sa vie. D'un milieu aisé, il aima toujours vivre dans sa province.
Indépendant mais fidèle à ses amis littéraires comme à son protecteur Fouquet, il souffrit de la
disgrâce du ministre des Finances de Louis XIV et n'accepta jamais les avances du grand roi.
Il vécut de sa charge de maître particulier triennal des Eaux et Forêts, tâche qui l'amena à
s'occuper de la juridiction des eaux et forêts, lui fit parcourir les forêts pendant vingt ans. Cette
vie lui donna l'expérience unique de la nature dont témoignent les Fables.

■ Fables I à VI
Historique
Divisée en 12 livres, c'est l'œuvre la plus réussie de l'auteur. Les six premiers livres comptent
124 fables publiées en 1668. La Fontaine a 47 ans. L'œuvre eut un très grand succès. L'auteur
s'inspire d'une tradition ancienne, notamment celle du fabuliste grec Ésope (vue-vies. av. J.-C.}
qui propose de petits récits assez secs. Ayant pour but de transmettre une morale, La Fontaine
enrichit ces premières fables et renouvelle le genre. Le livre 1er contient la Cigale et la Fourmi,
le Renard et la Cigogne, le Chêne et le Roseau, la Mort et le Bûcheron.
Personnages
Ce sont les animaux communs dans nos contrées : corbeau, rat, mouton. Il faut y ajouter l'animal
qui fait peur, le loup, et l'animal « exotique », le lion.
On y rencontre aussi des objets, comme le pot de terre qui se brise contre le pot de fer.
Dans quelques fables apparaissent des êtres humains, comme le bûcheron, le meunier et son
fils.
96 Enfin, Jupiter est le dieu des dieux, qui intervient parfois pour résoudre des conflits impossibles.
Cl)
LO Il nous reste aussi des pensées intégrées dans la langue française sous forme de maxime ou
z d'expression brève et imagée d'une pensée générale :
j:: Homo homini lupus (L'homme est un loup pour l'homme).
:5 Ces emprunts directs sont répertoriés dans les pages roses du Petit Larousse. Ils ont toujours
:::> un équivalent en français et leur emploi est souvent pédant, voire ridicule; dans la langue orale,
< ils dénotent parfois un esprit ironique.
z
0 Enfin le latin a fourni directement une foule de mots aux savants en mal de détermination.
j:: '
Désignant, dans les sciences naturelles, par exemple, des espèces, ces mots savants ont souvent
< un équivalent populaire : hibiscus = mauve (de hibiscum en latin).
1-
z

- L'ORIGINE IATINE DES MOTS FRANÇAIS

Le français a pour origine le latin, mais aussi le celte, le haut germanique. 11 a fait quelques
emprunts à l'italien et à l'arabe; il a intégré des mots d'origine grecque; depuis peu, il recourt
à l'anglais.
Comment reconnaître une racine latine parmi toutes ces possibilités d'origine?

■ l'étude étymologique
L'étymologie (nom féminin) est la science qui étudie la racine des mots: elle recherche, en
partant de la forme d'aujourd'hui, la forme d'origine.
Pour cela, on utilise la phonétique, c'est-à-dire la science étudiant l'évolution des sons dans le
temps, et la sémantique, c'est-à-dire la science étudiant la diversification du sens dans le temps.
Sur une même racine, on fabrique une famille de mots.
Il est un peu dangereux de deviner une étymologie. Les fausses étymologies sont nombreuses
et les savants eux-mêmes sont parfois amenés à faire des rectifications. Souvent, ils parlent
d'étymologie incertaine, obscure, voire inconnue.
On peut, en effet, être réduit à former des hypothèses que les étapes anciennes de la langue ne
permettent pas de vérifier.
Par ailleurs, on peut parfois remonter jusqu'à une racine indo-européenne, c'est-à-dire jusqu'à
un groupement de consonnes portant toujours le même sens dans différentes familles de mots
à travers tout un ensemble de langues anciennes d'Europe et du Moyen-Orient.
Quand on dit que l'étymologie est une science difficile, en voici un exemple :
apercevoir ne vient pas du verbe voir, mais du latin percipere, à rattacher à capio qui veut dire
prendre.
Une fausse étymologie venant d'un rapprochement rapide avec un mot usuel est appelée
étymologie populaire. Vous pouvez, à l'aide du dictionnaire, tenter de trouver l'étymologie de
votre nom de famille . Ce sera amusant, mais vous risquez de constituer une étymologie populaire.

■ des indices
Des indices complémentaires permettent de reconnaître un mot d'origine latine : ce sont les
indices orthographiques et les indices _morphologiques.

Indices orthographiques
Certaines lettres ou associations de lettres ne répondent pas au caractère du latin.
-2- est d'origine arabe (zéro) ou grecque (horizon); -y- est d'origine grecque.
Les groupes -phi-, -psy- orthographient des mots d'origine grecque (philosophie, psychologie).
Le groupe -ing est d'origine récente en français et se trouve dans des anglicismes (parking).
Les mots comportant un h- muet sont d'origine latine ou grecque dans la plupart des cas {hiems,
150 mot latin ---+ hiver); le h- aspiré est d'origine germanique (héraut) ou grecque.
l .

l
Q)
c.o le Médecin malgré lui
w
a: Historique
:J
Cette comédie en trois actes est représentée pour la première fois en 1666. Molière a 44 ans.
~ La pièce est jouée sur la scène du Palais-Rpyal, son succès est immense et immédiat. Le sujet
a:
-w est emprunté à un conte à rire du Moyen Age, le Vilain mire (le paysan médecin), et l'esprit à
t=
:J
la commedia dell'arte. Le théâtre italien est à la mode au temps de Molière. Les acteurs de la
commedia dell'arte jouent le visage à demi masqué. Ils sont habillés de façon caricaturale,
utilisent leur costume pour faire rire le public populaire. Les coups de bâton et les scènes
mouvementées attirent un public pour un théâtre d'extérieur et de foire.

Les personnages principaux


Martine et Sganarelle, le couple de serviteurs.
Géronte, le bourgeois, père de Lucinde.
Lucinde et Léandre, les amoureux.

L'histoire
Sganarelle bat sa femme Martine, qui décide de se venger. Le hasard lui en donne l'occasion.
Géronte, riche bourgeois, cherche un médecin pour guérir sa fille devenue soudain muette, le
mal retardant son mariage. Martine propose son mari qui n'a pas la possibilité de reculer.
Comment se tirera-t-il d'affaire? Comment va-t-il pouvoir guérir la jeune fille et retrouver sa
condition de domestique sans recevoir une volée de coups de bâton? Tout doit bien finir puisqu'il
s'agit d'une comédie : le père doit être satisfait, les jeunes amoureux mariés, la jeune fille guérie ...
et Sganarelle - vrai valet, faux médecin - réconcilié avec sa femme.

Intérêt
La pièce est drôle. Le sujet n'est pas de l'invention de Molière, et, si l'opposition de la jeune fille
à son père est un sujet commun, le charme de la pièce se trouve dans les inventions sans cesse
renouvelées de Sganarelle pour se sortir d'affaire, dans le pittoresque de son langage et la vivacité
du rythme donné à l'ensemble de la pièce.

XIXe siècle

ALPHONSE DAUDET (1840-1897)

Né à Nîmes, mort à Paris.


Issu d'une famille lyonnaise ruinée, il vit mo.d estement mais fait de bonnes études. À 17 ans, il
«monte» à Paris rejoindre son frère aîné et publie en 1858 un recueil de vers, les Amoureuses,
qui remporte tout de suite un fort succès. Il se trouve dès lors lancé dans la carrière littéraire.
Journaliste, il collabore aux grands journaux de l'époque et écrit régulièrement (Tartarin de
Tarascon, le Petit Chose, les Contes du lundi). Bien que participant à l'effervescence littéraire
parisienne, il garde un souvenir tout particulier pour le poète provençal Frédéric Mistral.

■ Lettres de mon moulin


Historique
Le recueil est publié en 1866. Il est aussitôt apprécié. Son auteur a 26 ans. Ces lettres sont des
lettres f_ictives : ell~s n'ont jam~is été env~yé~s. Il s'agit d'un artifice littéraire, moyen employé
pour faire plus vrai. Daudet presente ses h1st01res en racontant son installation de Parisien dans
le vieux moulin qu'il a acheté en Provence pour passer quelques instants privilégiés au milieu
98 du thym et de la lavande.
Q)

En fait, il n'a jamais été certain que Daudet ait possédé un moulin à Fontvieille; il écrit sans doute <.O
dans son bureau, à Paris. Inventant sa propre histoire, Alphonse Daudet entre, de cette manière, w
dans son livre. Il est le personnage qui découvre la Provence d'un œil curieux, admiratif et a:
attendri. ::>
_.; .·' 1--
<(,:
Quant à ses sources, Tous les ans, à la chandeleur, les poètes provençaux publient en Avignon
(1

un joyeux petit livre rempli jusqu'au bord de beaux vers et de jolis contes». L'ami fidèle qui lui œ
-w·
transmet son savoir est souvent le joueur de fifre, qui ressemble fort à un santon tout droit sorti
de la crèche.
:f::
:::::i
Personnages
Les personnages sont de véritables santons de Provence : le meunier, le joueur de fifre, le pauvre
chevrier, monsieur Seguin, le rémouleur. Tous les métiers, toutes les couches de la population,
tout le village est là, niché au cœur de ce livre chaud de soleil et de tendresse.

Histoire
Autant de contes, autant d'histoires presque vraies, tout juste un peu arrangées pour faire plus
joli; tout juste un peu arrangées par l'imagination facétieuse chauffée par le ciel bleu, par l'or de
la vigne qu'on doit au bon pape d'Avignon Boniface, par « ce beau vin, couleur de rubis, qui
s'est appelé depuis le Château-Neuf des Papes ».

Intérêt
Quel Parisien, quel enfant des brumes, des pays aux forêts sombres n'a pas rêvé de humer, un
jour, ou plutôt une nuit, où les lapins se chauffent « les pattes à un rayon de lune », de humer
le thym, la lavande, la sarriette et le serpolet?
Illustration de Xavier G,acomeW pour la Chèvre de M . Seguin,
Classiques Juniors Larousse.

JULES RENARD (1864-1910)

Romancier et dramaturge, né à Châlons-sur-Mayenne, il meurt à 46 ans à Paris. Il vit avec ses


parents dans la Nièvre jusqu'au moment où il vient à Paris faire des études littéraires, qu'il
n'achève pas. Il vit à Paris modestement, fréquente les écrivains et les artistes de son temps
(Alphonse Allais, Lucien Guitry, Sarah Bernhardt). ~
Il s'essaie à la poésie et au théâtre mais réussit surtout dans le roman (!'Ecornifleur, Vigneron
dans sa vigne, Histoires naturelles). li meurt de maladie et une partie de son œuvre sera publiée
après sa mort.

■ Poil de carotte
Historique
Le roman est de 1893. De ce roman, Jules Renard a tiré une pièce de théâtre jouée en 1900.
Il est inspiré de la triste enfance de Jules Renard. 99
Q)
LO

l'ordre des mots en latin z


3
::>
<(

L'ordre des mots dans la phrase simple latine est : sujet - compléments - verbe :
z
0
Avis aucupem non amat, l'oiseau n'aime pas l'oiseleur.
L'ordre des mots dans les groupes est le suivant :
~
- 1-
- dans le groupe nominal: - prédéterminant (autre que l'article qui n'existe pas); ,·. Z
~ - ..- ~
- déterminant - nom : . .
il/a pulchra pue/la, cette jolie jeune fille (le pronom personnel '
sujet n'existe pas : canto = je chante)
- dans le groupe verbal : - complément d'objet direct - verbe;
- attribut - verbe :
nivem non amo, je n'aime pas la neige
pulchra est, elle est jolie.
Les groupes circonstanciels étant mobiles, ils peuvent se trouver en tête de phrase. Il s'agit alors
de mise en relief voulue par l'auteur. Comme en français, le latin dispose d'une relative liberté
pour rythmer la phrase; mais le verbe (sauf cas d'exception) reste en fin de proposition - signe
indispensable de la fin d'une phrase dans un système où la ponctuation n'existait pas.

constructions françaises empruntées au latin

- LE GALLICISME C'EST, DU IATINISME EST

Un gallicisme est une forme propre au français (un italianisme est propre à l'italien, un anglicisme
à l'anglais, un germanisme à l'allemand, un latinisme au latin).
Traduire une forme de ce genre suppose une transposition : la recherche de la forme la plus
proche.
Pourquoi dit-on que c'est est un gallicisme?
Regardez : c'est Pierre (c ': sujet apparent; Pierre : sujet réel).
Trois mots pour signifier une seule chose : Pierre.
En latin, il existe une formule de mise en relief : le verbe être est rejeté en tête de phrase au lieu
de venir, comme d'habitude, en fin de phrase :
est Petrus, c'est Pierre
sunt filia et filius, ce sont une fille et un fils
verbe pluriel deux sujets verbe pluriel deux sujets
Si, en français, l'accord du verbe se fait avec le sujet réel, la raison est évidente au regard de
l'expression latine. Ce n'est qu'un accessoire. Il renforce l'expression.

1A COMPLÉTIVE À L'INRNITIF

La proposition subordonnée complétive infinitive, construite sans conjonction de subordination


avec un verbe à l'infinitif accompagné d'un sujet propre semble bien compliquée.
Le français a emprunté au latin qui possède déjà une construction particulière :
J'entends l'oiseau chanter, Avem cantare audio.
Audio, j'entends, est le verbe conjugué placé à la fin de la phrase selon l'ordre imposé par les
structures latines; cantare, chanter, est l'infinitif; avem est le sujet de l'infinitif (le sujet est à
l'accusatif dans une proposition infinitive latine).
Il est bien clair en latin que ce sujet est propre à l'infinitif car il est mis à l'accusatif, cas du
complément d'objet direct. En effet, il fait corps avec son verbe cantare. Or le groupe verbal avem
cantare est groupe complément d'objet direct du verbe conjugué audio. 155
Cl)
(0
- MARCEL PAGNOL (1895-1974)
w
Romancier, dramaturge, cinéaste, né à Aubagne, mort à Paris. Auteur provençal, Pagnol fait ses a:
études secondaires à Marseille, poursuit des études littéraires à Aix-en-Provence. Puis il enseigne
:::>
à Tarascon et à Marseille. En 1925, à 30 ans, il s'installe à Paris, rencontre des écrivains et écrit ~
pour le théâtre. , a:
•W
11 abandonne son métier d'enseignant, écrit Topaze, Marius. A la suite de l'immense succès de
sa pièce, Marius, au théâtre, il adapte pour le cinéma l'œuvre de Giono, continue à écrire des ~
romans, que d'autres vont porter au cinéma (Jean de Floreffe, Manon des Sources). :J
Il publie ses souvenirs d'enfance sous une forme romancée : la Gloire de mon père, le Château
de ma mère, le Temps des secrets. Le Temps des amours est publié après sa mort. Il a, par
ailleurs, fondé la revue Cahiers du cinéma en 1935.

■ le Château de ma mère
Historique
Ce roman, publié en 1959, fait partie d'une trilogie (c'est-à-dire d'un ensemble qui comprend
trois volumes) et porte le titre de Souvenirs d'enfance (1957 : la Gloire de mon père; 1960 : le
Temps des secrets). Pagnol y raconte ses souvenirs : c'est une œuvre autobiographique, dont
le sujet est la propre vie de l'auteur.

Personnages principaux
- Le petit Marcel, âgé de neuf ans au début du roman.
- La famille de Marcel: le père, la mère, l'oncle.
- Lili des Bellons : le petit voisin.

L'histoire
Les Pagnol possèdent une maison enfouie sous les chênes, sur les collines d'Aubagne. Le petit
Marcel, qui va y passer l'été, découvre là le paradis des herbes odorantes et de la liberté en
compagnie de son voisin Lili.

Intérêt
Comme dans toute l'œuvre de Pagnol, ce livre fourmille de petits faits vrais. On y sent vivre les
gens et le pays. Lire Pagnol est une occasion d'explorer la Provence et de rêver aux vacances.

- - - -- -- - - SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES - -- - - - - -

Auteurs de langue française

Henri Bosco : /'Enfant et la Rivière


Gilbert Cesbron : Chiens perdus sans collier
Alexandre Dumas : le Comte de Monte-Cristo
Bernard Clavel : Légendes des lacs et rivières
Alphonse Daudet: Tartarin de Tarascon
Maurice Druon : Tistou les pouces verts
Robert Escarpit : les Contes de la Saint-Glinglin
Joseph Joffo : Un sac de billes
Maurice Leblanc : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur
Jean-Marie Gustave Le Clézio : Monda et autres histoires
Comtesse de Ségur : les Vacances
Vercors : Contes des Cataplasmes

101
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i . . , - .... r .. J'<",.•• ~--••• . , ... - , .. • - • • -- r --

1-
w qu'est-ce que la communication?
w
_J
<(
a:
0
z Les hommes ont le pouvoir de communiquer entre eux, d'échanger des informations, des idées,
0
ff) d'exprimer leur sentiment à l'oral comme à l'écrit.
(/) Cette faculté de communication se nomme le langage. Analysons une situation de
,w
a: communication : que se passe-t-il?
o. 1. Quelqu'un parle ou écrit : on l'appelle un émetteur.
::x
w 2. L'émetteur dit ou écrit quelque chose : on appelle cela un message.
3. Le message est destiné à quelqu'un : on appelle cette personne le récepteur.
4. Pour qu'existe une situation de communication, il faut que le récepteur comprenne le message
de l'émetteur. Il faut donc qu'émetteur et récepteur emploient un code. Il peut s'agir de la langue
(français, arabe, japonais), ou d'autres codes sonores (le morse), visuels (image, geste), tactiles
(braille).
On dit que l'émetteur procède au codage du message, c'est-à-dire le transforme en un langage
que le récepteur décodera : c'est l'opération de décodage.

Établissons le schéma de la communication :

récepteur messages . émetteur

...c::;~=-;::~" 1 JOU
Toi,co

illustration de Pierre Ballouhey pour Allo France 1, Larousse.

- -- -- -- REMARQUE -- ---- ---- -- - ---·- - -


Toute communication implique un émetteur et un récepteur (allocution présidentielle : l'émetteur
est le président de la République, le récepteur est la population).
Lorsque la communication implique un échange (conversation téléphonique), au retour le
102 récepteur devient émetteur et l'émetteur devient récepteur. '
(])
Il existe deux modes de communication: l'oral et l'écrit. (.0

w
r-------- ,- -----·- :~ ,
~------
-·--- ·
~ - -------··-•---------- ------ --------- --_l _-- - ----·
l - - -- --- €-cn t

---
t-
a:
ü
-w
emetteur I l'organe de la parole ! la main t-
------~-- - - - - - -·-- -- - r---- ---- --- w
récepteur ! l'ouïe J la vue, le toucher w
_J
··- - - - ----- ..... - - -- - - - -·- - --- - - - f· - -- -- ------- <(
canal , , ondes sonores (la voix)
1- ' - ondes visuelles a:
! n" yen de ! - recours à des éléments autres que (correspondance, presse...) 0
communication le langage : mimiques , gestes ,
intonation
z
0
1 - les règles de construction des - les règles de construction des Cl)
Cl)

~
phrases sont souples phrases sont précises
1- communication immédiate - communication littérale w
a:
1( émetteur et récepteur sont (qui procède de l'écriture et de la a..
___ _ ___ _ __ ; physiquement en présence) : lectur_e_) ____________ X
w
Message '. - dissolution du message ~ rmanence du message
\ (les paroles s'envolent) dans le (ou les écrits restent)
1
j système le plus courant (avec les
i m oyens de communication
J m odernes - magnétophone,
i vidéo -, le message a un caractère
permanent) 1
- retour immédiat I - retour différé
, (temps d'écriture)
- message en situation 1 - message hors situation
j (spontanéité de la communication) 1 (recul dû au décalage entre l'émission

- - -'··
i - - - -
! et la réception du message)
· - - - __ _____j _ - - --- - - - - - - - - -- --'
1

écriture et travaux de communication

,_ COMMENT ORGANISER UN TRAVAIL PERSONNEL EN FONCTION D'UNE CONSIGNE?

On vous donne un travail :

■ écriture de la consigne
Pour tout travail, il est très important de noter clairement et de façon précise le sujet sur votre
cahier de texte ainsi que la date à laquelle vous devez rendre votre travail. En cas d'absence,
vous pouvez consulter le cahier de texte de la classe.

■ analyse du sujet
Vous devez déterminer le genre auquel votre travail appartient (voir, plus loin, les types de travaux
et leur définition) : exposé, enquête, préparation d'une sortie .. . Vous essaierez d'abord de savoir
à qui votre travail est destiné.

■ inventaire des moyens


En fonction du type de sujet, vous dresserez un inventaire détaillé des moyens vous permettant
de le traiter : les ouvrages dont vous pouvez disposer, par exemple. 103
Q)
c.o ■ sélection des moyens
w Vous sélectionnerez des sources d'information en fonction :
l-
a: - du temps
ü
,w - du coût
- de vos compétences
1- - de votre rythme de travail.
w Le temps vous manquera peut-être pour exploiter toutes les sources d'information ...
w
...J
<
a: ■ le planning ou comment gérer son temps et ses moyens?
0
. • Prévoir une liste de tâches :
z
0 - adresses précises
Cl) - heures d'ouverture (musée, bibliothèque ... )
Cl) - temps de déplacement
w - temps de recherche.
a:
o...
X • Exécution des tâches :
w
- dépouillement des informations
- analyse des informations
- synthèse des informations .
- présentation du travail ( en fonction du genre, du destinataire : le professeur pour un devoir
écrit, le professeur et la classe pour un exposé, par exemple).
A chaque stade de votre recherche, vous devez être capable de dire précisément pourquoi vous
faites ce travail et à quoi il sert.

L'ENQUÊTE
Une enquête est l'étude d'une question traitée en réunissant des témoignages. C'est un travail
de recherche. Les enquêtes sont basées sur une participation active des élèves sur le terrain. Elle
comporte un repérage dans l'espace, une connaissance des lieux d'investigation et une prise de
contact avec des personnes.

■ comment réaliser une enquête?


· Les enquêtes portent généralement sur des sujets d'actualité. On ne vous demandera pas de faire
une étude «livresque» mais de présenter de manière vivante et personnalisée une recherche.
Quels sont les outils de travail dont vous disposez?

• Les moyens visuels et audiovisuels


- dépliants, article de presse
- interviews, commentaires
- photographies
- invités ...

~ - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - -- -- - - - - - -
Dans le cadre d'une enquête portant sur la vie locale par exemple, vous pouvez inviter une
personnalité :
1
1
le maire, l'adjoint au maire, le directeur de Maison des jeunes et de la culture, etc.

• L'investigation par questionnaire


Le passage par le questionnaire est indispensable; avant toute conversation téléphonique, tout
rendez-vous, tout contact avec un invité rédigez soigneusement les questions que vous allez poser
et n'hésitez pas à consulter votre questionnaire le moment venu si le besoin s'en fait sentir.
- une question doit être simple, directe, ne porter que sur un seul point et ne jamais contenir
de réponse afin de ne pas rompre le dialogue. .
- un questionnaire ne doit pas être répétitif; les questions y sont groupées par centre d'intérêt
104 et vont du plus simple au plus compliqué, du général au particulier.
Q)

qu'est-ce qu'un genre en littérature? LO


w
.....
a:
(.)
·W
- LE ROMAN .....
w
Le roman est une œuvre d'imagination assez longue, constituée de passages narratifs alternant w
.....J
avec des passages descriptifs. Quelques passages de dialogues peuve nt être intercalés. Ils peuvent <(
être rendus par l'utilisation du style indirect (paroles rapportées) et du style indirect libre (formule a:
intermédiaire entre le style direct et le style indirect). 0
z
0
■ les passages narratifs en
en
Ils constituent le récit : celui-ci est bâti à partir d'un déroulement d'événements pouvant w
a:
comprendre des péripéties et un dénouement. Le roman présente donc un caractère historique Cl.
(il se déroule dans le temps) : ><
w
- la vie d'un personnage : le Rouge et le Noir_ (Stendhal)
- la vie d'une famille : /es Rougon-Macquart (Emile Zola)
- la vie d'un peuple: la Guerre du feu (J. H. Rosny aîné) .

■ les passages descriptifs


D'une manière générale, décrire consiste à dégager les lignes essentielles en caractérisant les
êtres, les choses, les lieux par les adjectifs les mieux appropriés, par des subordonnées relatives,
des images;

• décrire un lieu
Il s'agit de dégager les impressions dominantes et de cerner ce qui les crée :
« Hauts sont les monts et ténébreuses les vallées, les roches sombres et terrifiants les défilés. Ce
jour même, les Français les franchirent avec grande douleur» (la Chanson de Roland).

• décrire une personne (le portrait)


Il s'agit de raconter une personne comme on raconte un événement.
- L'auteur peut décrire lui-même son personnage :
« En l'abbaye était pour lors un moine cloîtré nommé frère Jean des Entommeures, jeune,
galant (l ), /risque (2 ), de hait (3), bien à dextre (4 ), hardi, aventureux, délibéré, haut, maigre, bien
fendu de gueule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d'heures, beau débrideur de messes,
beau décrotteur de vigiles, pour tout dire sommairement vrai moine» (Rabelais, Gargantua ).
- Le personnage peut être décrit par un autre personnage :
«Ah! le bon pape! Ah! le brave pape!» s'écrie le peuple du bon pape d'Avignon» (Alphonse
Daudet, Lettres de mon moulin).
- Le personnage, qui est parfois l'auteur, peut aussi faire son propre portrait :
«J'atteignis ainsi ma seizième année, inquiet, mécontent de tout et de moi... » (J.-J. Rousseau,
Confessions).

• décrire un animal
Le portrait d'un animal fonctionne comme celui d'un personnage. Comme pour toute description,
il faut bien observer, interpréter les traits de caractère à travers les mouvements, dégager le
caractère dominant et l'annoncer en une phrase :
« Une abeille, dont le corsage brun brillait au soleil comme une armure de vieil or, vint se poser
sur une fleur mauve d'une sombre richesse et bien ouverte sur sa tige touffue » (Anatole France,
le Crime de Sylvestre Bonnard).

( 1) Gaillard. (2) Pimpant. (3) Décidé. (4) Adroit. 163


(1)
<.O ■ mode d'écriture
w
l- La publicité est souvent fondée sur un choc visuel (une affiche) et sur un slogan, une accroche.
a:
ü • L'affiche est le moyen de publicité le plus familier au grand public, elle s'offre à l'œil sur le
-w plan vertical. Elle présente un texte auquel peut être associée une image. Le texte est bref, incisif
tii et l'image est simple, saisissante. Les détails sont simplifiés, le tracé est net.
w
_j
<(
• Le slogan est un mot qui vient de l'anglais slogan, de slwagh, troupe, et de ghairm, cri de
a: guerre. Le slogan publicitaire est constitué d'une phrase brève, concise et originale.
0
z
0
en LA BANDE DESSINÉE
en
w
a: ■ historique
a..
X Les premières bandes dessinées apparaissent à la fin du x1xe siècle aux États-Unis, dans des
w journaux. Appelées comics, elles étaient faites pour distraire le lecteur.
En 1890, l'Europe lit les premières histoires en images. La Famille Fenouillard, de Christophe,
en est un exemple. ,
C'est en 1930 que sont publiées, aux Etats-Unis, des bandes d'aventures mettant en scène un
héros : Tarzan.

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PAR

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0

buiie l'lnguette
106
Q)
■ règle d'écriture (0

La bande dessinée possède ses propres règles d'écriture, elle dispose d'un vocabulaire souvent ....w
proche du cinéma et de son propre savoir-faire. 0:
Elle a pour unité de base la vignette, qui correspond à une image. ü
-w
Une vignette est composée : ....
w
- d'un dessin représentant une scène selon un angle de vue (angle selon lequel on voit la w
...J
scène) ; <
a:
- d'une bulle, espace réservé aux paroles ou aux pensées des personnages. La bulle se termine 0
par une languette lorsqu'il s'agit de paroles; elle se poursuit par d'autres bulles lorsque le z
personnage rêve ou pense. Le vocabulaire est constitué de phrases, de mots-phrases et 0
d'onomatopées; les néologismes (mots nouveaux) y sont permis; Cl)
Cl)
- d'un encadré : c'est l'espace dans lequel l'auteur donne des indications sur le récit pour aider w
à la compréhension. Il est généralement situé en haut de la vignette. a:
a..
X
w
■ savoir-faire
Les vignettes sont ensuite assemblées; cette opération se nomme le montage.

le texte et la voix

CHANSON, COMPTINE ET POÉSIE

■ la chanson (du latin cantio)


Création musicale généralement populaire et destinée à être chantée, la chanson est divisée en
couplets entre lesquels peut s'intercaler un refrain. Couplets et vers peuvent varier sans règle
précise mais des contraintes naissent de la mise en musique.

■ la comptine (de compter)


Pour les enfants, une comptine sert à éliminer un joueur, chaque syllabe de la comptine désigne
un joueur, le dernier « touché » sort du jeu. Chaque comptine a sa propre musique et
généralement les vers riment. Intermédiaire entre la chanson et la poésie, la comptine est un
genre bien particulier. Qui n'a pas chanté un jour :
Am stram gram
Pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam
Am stram gram

■ la poésie
Texte disposé dans l'espace de façon particulière, la poésie se divise souvent en strophes. La
longueur des vers est variable, de 4 à 12 syllabes le plus souvent. De la poésie se dégage une
certaine musicalité de la langue. 107
OJ
I.O
un exemple
w
!:::
a:
(.) "
-w ·
1-
w
w
..J
<( LE SUJET
a:
0 On vous propose ce sujet :
z
0 · Dans « la Charrette bleue », Barjavel écrit : « En entrant dans la remise déserte du bureau de
en tabac, j'annexais une pièce nouvelle à ma demeure personnelle, à côté du trou-dans-le-jardin,
en de la chambre-en-haut-desfagots, de la citadelle-sur-les-sacs-de-son. »
w Sans doute, vous aussi, vous avez privilégié un lieu de la maison; évoquez ce « petit-coin-de-
a:
o. maison » où vous aimez vous tenir.
><
w Comment le traiter?

LA RÉDACTION

1 Introduction Dans la maison de grand-mère, il est un tout petit coin


1 - j'annonce mon sujet où j'aime me tenir les soirs d'hiver: c'est dans la cuisine,
- je situe mon endroit le recoin isolé entre la cuisinière et le buffet, celui réservé
- je le nomme au coffre à bois.

Je laisse un espace

Développement
J.
1er paragraphe
J
Assis sur le coffre qui sent bon la fumée, appuyé au
, 1re idée : la vie de ce petit '""1-+ buffet, jambes ramassées, blotti là comme un chat qui
1 coin somnole, j'écoute la cuisinière qui ronfle. L'odeur sucrée
-1, de la soupe me réchauffe. Toute la vie est là.
2 e paragraphe
2e idée un petit coin au - 1-+ Dans ce petit coin sombre, isolé, retiré, je suis oublié,
centre de la maison délaissé : je déserte; et j'assiste, silencieux, à la vie des
-1,
autres (.. . )

3 9 paragraphe Je vis assis sur les vieux journaux qui servent à allumer
3e idée le petit coin aux '"" 1-+ le feu , feuillets jaunis, pleins de guerres et d'actes de
souvenirs courage, de menus incidents resurgis d'un passé
mystérieux. Les bûches de bois sentent la résine des
vieux sapins de ces forêts séculaires bouleversées par les
tempêtes, emportées par le poids de la neige, dans la
montagne austère. C'est l'hiver, et je rêve à l'abri du froid
et de la nuit, dans mon petit coin, blotti comme un chat
. qui somnole.
Je laisse un espace

Conclusion Si vous saviez comme je l'aime, ce petit coin où je


le petit coin un vieux coffre t---+ deviens chat, au contact lisse et tiède du vieux coffre usé
168 que j'aime par le temps!
lA PROPOSITION SUBORDONNÉE AU SUBJONCTIF, SUJET RÉEL

Pour rejeter un mot important en tête de phrase, on peut inverser la présentation des
groupes et placer le sujet réel après le verbe :
li est impossible que vous appreniez sans effort
(que vous appreniez sans effort : proposition subordonnée, introduite par que; sujet réel de
est impossible; il : sujet apparent de est impossible).

la proposition subordonnée relative

Vous avez vu, en 6e, le principe de construction de la proposition relative. Introduite par un
pronom relatif, elle est le plus souvent complément d'un nom qui est son antécédent. Dans
ce cas, elle est l'équivalent d'un nominal, on l'appelle déterminative. En Se, vous avez vu la
construction plus difficile de la proposition subordonnée relative introduite par dont.
Nous vous proposons maintenant l'étude de trois cas : la proposition subordonnée relative
sujet, la proposition subordonnée relative attribut, la proposition subordonnée apposée.

lA REIATIVE SUJET

Si on analyse cette phrase :


Qui m'aime me s·uive
on voit que : qui m'aime est une subordonnée relative introduite par le pronom relatif qui et
qu'elle est sujet du verbe au subjonctif présent suive.
La phrase équivaut à la construction Que celui qui m'aime me suive :
que celui qui m'aime: groupe nominal de suive;
qui m'aime : proposition subordonnée déterminative de celui;
celui : pronom démonstratif, noyau du groupe nominal sujet de me suive;
que : introduit le mode subjonctif.

LA REIATJVE ATTRIBUT

■ les caractéristiques de la fonction attribut


La proposition subordonnée attribut est attribut d'un complément d'objet direct. La proposition
subordonnée attribut construit des compléments d'objet direct accompagnant des verbes comme
voir (et ses composés), trouver, montrer, entendre.
Comme pour tous les mots ou groupes de mots attributs du complément d'objet direct, on
distingue la fonction attribut de la fonction épithète à ce que la phrase est construite pour ce
groupe qui ne peut être supprimé de la construction :
• épithète
J'ai acheté une (jolie) maison.
1
C.O.D.
jolie, épithète déterminant maison, n'est pas indispensable à la construction de la phrase. Si le
nom est remplacé par un pronom personnel, l'adjectif disparaît; on dit : Je l'ai achetée.
• attribut
J'ai tout fait pour rendre cette maison jolie.
1 1
C.O.D. attribut du C.O.D.
jolie, attribut du complément d'objet direct maison, est indispensable à la construction de la
phrase. Si l'on remplace le groupe nominal cette maison par un pronom personnel, l'adjectif
qualificatif jolie, groupe à lui seul, est conservé : j'ai tout fait pour la rendre jolie. 171
Elle est introduite par :
• les locutions conjonctives de subordination de sorte que, de façon que, si bien que;

• la conjonction de subordination que mise en corrélation (c'est-à-dire annoncée) avec un


adverbe qui exprime l'intensité :
- si... que: 1/ est si gentil qu'on l'aime.
- tant... que: 1/ a tant de courage qu'on l'admire.
- tellement... que : 1/ a tellement travaillé qu'il a réussi.
La proposition subordonnée circonstancielle de conséquence indique une conséquence, le
résultat d'une action exprimée dans la proposition principale. De toutes les propositions
subordonnées circonstancielles, c'est la seule dont la place soit fixe : elle est toujours placée après
la proposition principale, qui elle, exprime l'idée de la cause :
Je pense toujours à vous, de sorte que mon anxiété est extrême.

■ la proposition subordonnée circonstancielle de concession ou d'opposition


Elle est introduite par :
• les conjonctions ou locutions conjonctives de subordination :
- quoique
Quoique tu me l'interdises, je n'en ferai qu'à ma tête.
- bien que
Bien qu'il soit espiègle, cet enfant est respectueux.
- encore que
Le bassin peu profond est normalement sans danger, encore qu'il faille faire attention.
• les constructions suivantes :
- qui... que, quoi que, où que
- pour... que
Pour courageux qu'il soit, on ne peut cependant lui faire confiance.
- si... que
Si courageux qu'il soit, on ne peut cependant lui faire confiance.
La proposition subordonnée circonstancielle d'opposition indique un fait qui s'oppose au fait
énoncé dans la principale : J'ai tremblé, bien que je fusse courageux.
Les deux faits «trembler » et « être courageux » sont opposés. J 'admets, je considère que je suis
courageux et pourtant j'ai tremblé!

■ la proposition subordonnée circonstancielle de condition


Elle est introduite par :
• la conjonction de subordination si : Si tu as agi ainsi, tu as bien fait.
• les locutions conjonctives de subordination pourvu que, pour peu que, à supposer que, au
cas où:
Pour peu qu'il vienne, nous le verrons ( = s'il vient, nous le verrons).
La proposition subordonnée circonstancielle de condition indique à quelle condition s'accomplit
l'action exprimée dans la proposition principale.

1A PROPOSmON INCISE

La proposition incise (ou intercalée) est une proposition indépendante insérée au milieu d'une
phrase ou placée à la fin de la phrase. Elle indique que
• l'on rapporte les paroles de quelqu'un; elle est très utilisée dans les dialogues :
C'est très bien, répliqua-t-il, je vous remercie.
C'est très bien, je vous remercie, répliqua-t-il.

• l'on exprime une _parenthèse dans le discours :


Vous devez, je le repète, apprendre à bien vous connaître. 111
(1)
I.O LA PROPOSmON SUBORDONNÉE RELATIVE INTRODUITE PAR DONT
w
a: Le pronom relatif dont permet de faire une seule phrase avec deux phrases :
<(
Je lis le livre d'un auteur ancien. }
::E + = Je lis le livre d'un auteur ancien dont j'ignore la
::E J'ignore la nationalité de cet auteur. nationalité.
<(
a: Auteur est complément du nom nationalité dans la deuxième phrase. Dans la troisième phrase,
(!)
dont remplace le nom auteur; dont est complément du nom nationalité.
Dont peut être complément d'un nom, d'un pronom, d'un adjectif, d'un verbe :
Je parle d'un auteur + Cet auteur est célèbre = L'auteur dont je parle est célèbre.

Dans la première phrase, auteur est complément d'objet indirect du verbe parler. Dans la
troisième phrase, dont remplace le nom auteur; dont est donc complément d'objet indirect du
verbe parler. --
Dont représente des choses ou des personnes; il est l'équivalent d'un complément introduit par
de et peut être remplacé par de qui, de quoi, duquel, etc.

les formes de phrases

rlB LAFORMEEMPHATIQUE

Par la forme emphatique, on met en relief un élément pour indiquer l'intérêt particulier qu'on
lui porte au niveau du sens et de la fonction qu'il occupe dans la phrase.
On obtient la mise en relief (ou emphase)
• en plaçant un élément dans une position inhabituelle :
Je me promenais tranquillement; une voiture arriva juste en face.
Je me promenais tranquillement; arriva juste en face une voiture~
Le déplacement du sujet voiture crée un effet d'attente, d'interrogation sur ce qui arrive.
On peut déplacer l'attribut, les compléments circonstanciels, les propositions subordonnées
circonstancielles;

• en utilisant des outils particuliers de mise en relief : c'est... qui, c'est... que encadrant l'élément
mis en relief. On appelle ces outils des présentatifs :
Je préfère le chocolat.
C.0 .0 .
C'est le chocolat que je préfère.

Dans cet exemple, le C.O.D. est mis en relief; on peut mettre de la même façon en relief les
C.O.1., les compléments circonstanciels et des propositions subordonnées.
Les présentatifs peuvent porter des indications de temps : c'était... que et peuvent varier en
nombre : ce sont... que;

• en reprenant l'élément mis en relief par un pronom :


J'ai perdu mes clés.
C.O.D.
Mes clefs, je les ai perdues.
pronom
C.O.D.
Que vous ne vouliez pas le savoir , je le comprends bien.
proposition subordonnée complétive pause pronom
C.0.0 .
La proposition subordonnée complétive complément d'objet direct de comprendre est remplacée
par le pronom personnel le. Elle est présentée en tête de phrase pour être mise en valeur. Elle
112 est suivie d'une pause à l'oral, d'une virgule à l'écrit.
Q)

LES CONSTITUANTS DE LA PHRASE 1.()

- -~ ... ·-· "'-'---• .... _ - . ,. ""' .,,,. .,. __ , .,,.____ - ,,..~., , .. - _.. - ,. . w
-.... ·- ~ ~ ~ . a:
<(
~
~
<(
a:
C,
le groupe nominal

LES ÉQUIVALENTS DU NOM

Un équivalent du nom est un mot ou un groupe de mots qui peut remplir toutes les fonctions
du nom (sujet, complément d'objet, complément circonstanciel...).
Les équivalents du nom sont :
• un pronom :
ll lit le journal.
• un groupe infinitif :
Lire le Journal dans le métro n'est pas une chose aisée.
(On pourrait dire : la lecture du journal...)
• une subordonnée relative :
Qui n'a pas lu le Journal dans le métro ne peut en comprendre la difficulté.
• une subordonnée dite complétive conjonctive introduite par que :
Que vous réussissiez est une chose très importante.
Dans les exemples ci-dessus, les équivalents du nom ont tous la fonction sujet; voici d'autres
phrases où les équivalents du nom ont une autre fonction :
Il désire que vous réussissiez (C.O.D.).
Pour réussir, il vous faudrait beaucoup de courage (C.C. de but). 113
Q)
I.{)
LES ADJECTIFS NON QUALIRCATIFS, DÉTERMINANTS DU NOM
w
a: Les adjectifs non qualificatifs servent à introduire un nom dans un discours. Contrairement aux
< adjectifs qualificatifs, ils n'ajoutent pas une qualité au nom auquel ils se rapportent.
~
~ Il existe six espèces d'adjectifs non qualificatifs :
<
a:
- les adjectifs numéraux
(!) - les adjectifs possessifs
- les adjectifs démonstratifs
- les adjectifs relatifs
. - les adjectifs interrogatifs ou exclamatifs
- les adjectifs indéfinis.

■ les adjectifs numéraux


Ils expriment le nom ou le rang des êtres ou objets désignés par le nom.

• Les adjectifs numéraux cardinaux


Emploi et place
Ils indiquent le nombre précis des êtres ou des objets désignés par le ~om. Deux constructions
sont possibles :
- précédés d'un article ou d'un adjectif déterminatif, ils se placent généralement avant le nom
dont ils sont les déterminants :
les quatre musiciens
ces cent mille hommes
- ils remplacent l'article et sont alors les déterminants essentiels du nom :
quatre musiciens
cent mille hommes.

- - -- - - - - - -- - - - - REMARQUE - - -- - -- - - - - -- - -
L'adjectif numéral cardinal se place après le nom lorsqu'il indique l'ordre dans une dynastie,
une citation, une année : Henri IV; acte Ill; l'an mille.

Accord
L'adjectif numéral cardinal est invariable sauf un, vingt et cent :
- un fait au féminin une
les mille et une nuits
- vingt et cent prennent un -s lorsqu'ils sont multipliés par un autre nombre et qu'ils terminent
l'adjectif numéral :
mille trois cents francs
mille quatre vingts francs
Ils restent invariables lorsqu'ils sont suivis d'un autre nombre :
vingt-cinq; cent vingt

• Les adjectifs numéraux ordinaux


Emploi et place
lis indiquent l'ordre, le rang des êtres ou des objets et se placent avant le nom :
le quatrième musicien ·
le cent-millième homme
Formation
L'adjectif numéral ordinal se forme à partir d'un adjectif numéral cardinal.
On ajoute généralement le suffixe -ième à l'adjectif numéral cardinal en supprimant
éventuellement le -e final :
quatre ---+ quatrième; trois ---+ troisième
- on intercale -u- à cinq et l'on ajoute le suffixe (cinq ---+ cinquième)
114 - on change le -f de neuf en -v- (neuf ---+ neuvième)
les propositions subordonnées
circonstancielles

lA CAUSE ET lA CONSÉQUENCE

■ cause, but,conséquence
Dans l'action, la cause est une raison qu'on se donne, le but est le résultat qu'on souhaite
atteindre, la conséquence est le résultat considéré comme atteint.
Dans l'ordre chronologique :
raison - acte = cause = noyau principal ---+ résultat à atteindre = but
'.. résultat atteint conséquence_
Parce qu'il voulait gagner, il a travaillé ---+ pour réussir.
c.c. de cause c.c. de but
ll a si bien travaillé ---+ qu'il a réussi.
proposition principale c.c. de conséquence

■ les notions de cause et de conséquence


Elles peuvent être exprimées par la juxtaposition, par la coordination, par une subordçmnée
relative, par un groupe nominal, par un participe (voir les chapitres correspondants en 4e).

■ l'idée de cause exprimée par une phrase complexe


Il est puni parce qu'il a menti (parce qu'il a menti : proposition subordonnée conjonctive
introduite par la conjonction de subordination parce que, complément circonstanciel de cause
de punir) .
Les conjonctions de subordination introduisant le complément circonstanciel de cause sont
généralement parce que et puisque. Elles sont suivies du mode indicatif.
On trouve aussi la conjonction comme au sens de puisque. Comme est d'un emploi plus délicat
puisqu'il construit le temps ( = au moment où) et la comparaison ( = de la même manière que) :
Comme le vent avait cessé, la voile tomba ( = parce que).

■ l'idée de conséquence exprimée par une phrase complexe

• Le corrélatif
li a fourni un tel travail qu'il a réussi.
li a si bien travaillé qu'il a réussi.
li est si travailleur qu'il a réussi.
La construction de la proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de
conséquence, est caractéristique : un mot ou une locution annonce dès la proposition principale
la proposition subordonnée, articulée à la principale grâce à l'outil d'articulation ou conjonction
de subordination que. Il peut porter :
- sur un nom (adjectif tel);
:_ sur le verbe de la proposition principale (adverbe: tant, tellement; locution adverbiale: si
bien) ;
- sur un adjectif (adverbe: si, tellement).
On appelle ce mot un corrélatif. On dit que la conjonction de subordination que est mise en
corrélation avec le corrélatif si, tant, etc. 179
Q)
LO les adjectifs possessifs
w
a: un seul possesseur plusieurs possesseurs
<( personne
~ et
~ genre un seul objet plusieurs objets un seul objet plusieurs objets
<(
a: masculin mon
(!) mes notre nos
1re pers.
féminin ma

masculin ton
2e pers. tes votre vos
féminin ta

masculin son
3e pers. ses leur leurs
féminin sa

Accord
L'adjectif possessif s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. 11 change
de forme selon le possesseur auquel il renvoie.

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUES- - - - -- - - - - - - - - -
• On emploie l'adjectif possessif masculin devant un nom féminin commençant par une voyelle
ou un h- muet : mon oreille; mon héroïne préférée
• Leur · leurs
Lorsqu'il existe un objet possédé pour chaque possesseur, les deux formes sont utilisées :
Ils jouent au tennis avec leur(s) raquette(s).
leurs raquettes : on considère l'ensemble des raquettes;
leur raquette : on considère la raquette de chaque joueur.

■ les adjectifs démonstratifs

Formes
L'adjectif démonstratif a une forme variable selon son genre et son nombre.

les adjectifs démonstratifs

masculin féminin

singulier cet, ce cette


plurlel ces

On utilise ce devant un nom masculin singulier commençant par une consonne ou un h- aspiré :
ce chien, ce héros
On emploie cet devant un mot masculin singulier commençant par une voyelle ou un h- muet :
cet enfant, cet homme
Devant certains mots masculins commençant par une voyelle, on utilise ce :
116 ce onzième jour
Emploi
L'adjectif démonstratif indique que l'on montre l'être ou l'objet désigné par le nom; il se place
devant le nom : cette fleur
Dans un discours, il peut prendre des valeurs diverses :
- il s'emploie pour indiquer que le nom désigne un être ou objet dont on vient de parler ou
dont on va parler :
Un automobiliste roulait à vive allure. Cet automobiliste renversa un piéton.
- il indique le lieu, le temps, les circonstances :
en ces temps reculés.. .
- il s'emploie à la place de l'article pour attirer l'attention :
J 'ai encore entendu cette musique.
- il peut s'employer avec la valeur de quel, outil exclamatif : ce cri!
L'adjectif démonstratif peut être renforcé par les particules adverbiales -ci ou -là placées après
le nom et rattachées à ce nom par un trait d'union :
- ci exprime l'idée de proximité : ces jours- d = tout récemment;
- là exprime l'idée d'éloignement ou donne une valeur péjorative : ce jour-là = il y a longtemps,
ou dans longtemps, ou ce mauvais jour.

Accord
L'adjectif démonstratif s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
ce danseur
cette danseuse
ces danseuses.

■ les adjectifs relatifs


Emploi
L'adjectif relatif se place devant un nom et introduit une proposition subordonnée. Il indique que
la proposition subordonnée qu'il introduit est rattachée à un antécédent :
J'ai vu deux films, lesquels films étaient en version originale.
1 2 3
adj. relatif _
proposition subordonnée .
Films (1) : antécédent de l'adjectif relatif lesquels, qui accompagne le mot films (3).
La répétition du mot film est une sorte de mise en relief.

Formes
L'adjectif relatif est formé de l'adjectif quel précédé d'un article défini.

les adjectifs relatifs

singulier pluriel

masculin féminin masculin féminin

lequel laquelle lesquels lesquelles


duquel de laquelle desquels desquelles
auquel à laquelle auxquels auxquelles

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
• L'adjectif relatif se distingue du pronom relatif par le fait qu'il accompagne un nom.
• L'adjectif relatif s'emploie surtout dans le langage administratif ou juridique. 117
■ noms concrets, noms abstraits
Seul le sens permet de les différencier :
- le nom concret désigne ce qui se voit, se touche, se sent
- le nom abstrait désigne un sentiment, une idée, une notion, ce qui est du domaine de l'esprit:
la clef, les skis (noms concrets) la liberté, l'amour (noms abstraits).

■ le genre
Il existe deux genres en français, le féminin et le masculin.
Certains mots existent dans les deux genres mais ont alors un sens différent.

masculin féminin
• être mâle : un homme, un chat • être femelle : une femme, une .chatte

• animé : • inanimé :
un trompette, un enseigne - objet : une trompette, une enseigne
- agent : un aide, un manœuvre - une action : une aide, une manœuvre

wrv
v-<Ji&
,,.,. ,,..,,,. ~

I
.,
~

• sens laudatif : un puissant cerveau • sens péjoratif : une tête sans cervelle
• genre indifférencié :
- mot substantivé : /e boire et le manger
184 - reprise d'une énumération : /e tout
Q)
- totalité LO
tout/tous/toute(s), chaque, chacun : w
chaque ne s'emploie qu'au singulier; a:
tout peut avoir une valeur distributive ou un sens collectif : <(
~
« Tout pouvoir tend à sa conservation» (Balzac).
~
Toute la ville en parle. <(
a:
La qualité (!J

- individualité indéterminée
certain, quel (je ne sais quel), n'importe quel, quelconque, quelque:
quelque s'écrit en deux mots (quel que) lorsqu'il est suivi du verbe être ou d'un verbe similaire;
quel est alors attribut et s'accorde avec le sujet du verbe ;
certain n'est jamais précédé d'un article défini lorsqu'il est adjectif indéfini et déterminant
essentiel :
Certain personnage de ma connaissance ne passe pas inaperçu.
L'identité
- identité
même(s), placé avant le nom, exprime l'identité. Placé après le nom, il indique que l'on désigne
exactement l'être ou l'objet dont il s'agit :
Tu invoques toujours les mêmes raisons ( = des raisons semblables).
Tu invoques les raisons mêmes... ( = les raisons elles-mêmes).
- ressemblance
tel(s), telle(s) : Un tel travail vaut mieux que l'oisiveté.
- différence
autre(s) : Je choisis cet autre liure.

- - - - -- - · -- - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - -- -
Certains adverbes (beaucoup, assez, bien... ) suivis d'un complément introduit par de ou des
sont considérés comme adjectifs indéfinis car ils indiquent une quantité indéterminée.

LES PRONOMS

On distingue plusieurs espèces de pronoms :


- les pronoms réfléchis - les pronoms interrogatifs
- les pronoms possessifs - les pronoms indéfinis
- les pronoms démonstratifs - les pronoms adverbiaux y et en.

■ le pronom personnel réfléchi soi


Soi, pronom personnel réfléchi, s'emploie généralement comme complément d'objet ou
complément prépositionnel. Il se rapporte le plus souvent à un sujet indéterminé au singulier.
Il représente des personnes ou des choses. Soi peut être renforcé par même : ·
Penser à soi-même (soi complément d'objet indirect renforcé par même).
Chacun pour soi (soi complément de chacun, introduit par la préposition pour).

■ les pronoms possessifs


Emploi
Le pronom possessif représente un nom auquel il ajoute une idée de possession :
Ce livre est en meilleur état que le mien ( = que mon livre).
Le pronom possessif remplace généralement un nom exprimé et déterminé; mais il peut
également s'employer d'une manière absolue pour désigner, par exemple, des parents, une
idée de propriété :
Tu n'y mets pas beaucoup du tien (idée de propriété). 119
Q)
LO Fonnes
w
a: Les pronoms possessifs des 1re et ze personnes (plusieurs possesseurs) ont un accent
<( circonflexe sur le -o-, tandis que les adjectifs possessifs notre et votre n'en ont pas.
::E
::E
<(
a:
C, Ue s p rlfilfi @ms possessifs

un seul possesseur plusieurs possesseurs


personne
et plusieurs plusieurs
un seul objet un seul objet
genre objets objets

masculin le mien les miens le nôtre


1re pers. les nôtres
féminin la mienne les miennes la nôtre

masculin le tien les tiens le vôtre


2° pers. les vôtres
féminin la tienne les tiennes la vôtre

masculin le sien les siens le leur


3° pers. les leurs
féminin la sienne les siennes la leur

■ les pronoms démonstratifs


Emploi
Le pronom démonstratif sert à désigner, à montrer l'être ou la chose qu'il représente :
Quel livre choisissez-vous?
Je choisis celui qui se trouve sur la table. Je choisis celui-ci.
fonne simple fonne composée

Fonnes
Il existe des fonnes simples et des fonnes composées par adjonction des adverbes -ci et -là.
Ci exprime l'idée de proximité, là l'idée d'éloignement. Les fonnes simples sont suivies d'un
complément introduit par la préposition de ou d'une proposition subordonnée relative.

l es prorm;;ms tlémonstra i fs

nombre masculin féminin neutre

formes simples celui celle ce (c')


singulier
ceci
celui-ci celle-ci
formes composées cela
celui-là celle-là
ça

formes simples
,-
ceux celles
pluriel
1 ceux-ci celles-ci
formes composées
120 1 ceux-là celles-là
LE GROUPE VERBAL

conjugaison complète : observations

- RADICAL

Le noyau du verbe qui porte son sens s'appelle le radical (du latin radix, qui veut dire racine
et a donné, en français, radis).
À la place de radical, on trouve aussi racine, base (ou base radicale), thème : Je finis.
La racine peut être complétée d'affixes :
transporter (trans- : préfixe), rêvasser (-ass : suffixe)

- DÉSINENCE

La désinence (ou terminaison) donne la catégorie du verbe, une idée de son mode, de son
temps, de sa personne, de son nombre :
chant- er : 1er groupe; fin- ir : 2e groupe; prend- re : 3e groupe; nous chant- ons : indicatif
présent, 1re personne du pluriel.
Certaines grammaires scolaires parlent d'élargissement lorsqu'une voyelle complète la désinence
pour en changer la· valeur temporelle :
nous chantons, nous chant-i-ons.

- MODE

Les modes personnels sont l'indicatif, le subjonctif, le conditionnel, l'impératif.


Les modes atemporels (c'est-à-dire qui n'indiquent pas de valeur temporelle en eux-mêmes) et
impersonnels sont l'infinitif et le participe : ils n'indiquent que des valeurs d'aspect (antériorité
ou simultanéité) et leur forme permet au verbe de changer de catégorie grammaticale par
dérivation impropre :
infinitif ---. nom : rire ---. le rire,
participe présent ---. adjectif verbal : fatiguant ---. fatigant (attention à l'orthographe!).

- CONCORDANCE DES TEMPS

■ temps simple et temps composé


À chaque temps simple correspond un temps composé formé sur le temps simple.

temps simple - présent temps composé - passé

indicatif je mange j'ai mangé (passé composé)


subjonctif que je mange que j'aie mangé
impératif mange aie mangé
conditionnel je mangerais j'aurais mangé (passé tre forme)
infinitif manger avoir mangé
participe mangeant ayant mangé

Les auxiliaires ai, aie, aurais, avoir, ayant sont des présents auxquels sont ajoutés les participes
passés des verbes que l'on désire conjuguer au temps composé correspondant au temps simple
du présent. 189
Q)
L{)
E. DlT
w QUEI..QtlUN Y
a:
<( R QrJfLQU6 CH,
~ MAIS PER50Jti!
~ >A RifN
<(
a:
(!)

r • .

■ les pronoms indéfinis


La plupart des pronoms indéfinis sont des nominaux, c'est-à-dire qu'ils exercent la plupart des
fonctions du nom. Ils ne représentent pas un nom exprimé dans le discours et ont un sens
imprécis. Ils fournissent des informations d'ordre quantitatif ou qualitatif.
On les classe d'après leur sens :

• Les pronoms indéfinis de sens négatif évoquent l'absence d'une personne ou d'une chose :
Personne ne vient. Rien ne se produit.
• Les pronoms indéfinis de sens positif expriment soit l'unité, soit la pluralité, ou la totalité. Ils
donnent également une indication d'ordre qualitatif (le même, quelqu'un ... ) :
Chacun emploie son temps comme il l'entend (chacun exprime la totalité = tout le monde).

sens négatif sens positif


-- -· ----- ·-- -- - --- .-~---• ------- - --- --
Un '·,', 1~ 1 , JI ,, 1',:: l -,· .
, i'
1 . 1
-j - ----- -
'' --- ---- ---- -.

aucun (I') on certains 1


chacun
1
nul l'un, l'autre les uns, les autres tout
1
personne un autre d'autres tous
rien le même les mêmes
pas un quelqu'un quelques-uns
quelque chose plusieurs
n'importe qui
i
n'imoorte auoi 1

_ _ _ _ REMARQUE _______ . _ ~~···--- - - -- - -·· .••···~


On ne s'emploie que pour désigner des êtres humains. Il est à la troisième personne du masculin
singulier et occupe toujours la fonction sujet. Il peut vouloir dire « tout le monde», « quelgu'un »
et peut prendre la valeur d'un des pronoms personnels je, tu, nous, vous, il(s). elle(s) :
122 Alors, on est content.
Q)
■ les pronoms adverbiaux ou adverbes pronominaux y et en 1.()

Emploi
w
a:
- En et y, pronoms personnels (voir p . 38). <(
- En signifie de lui, d'eux, d'elle(s), y signifie à lui, à eux, à elle(s). Employés comme pronoms ::E
personnels compléments, ils représentent généralement des animaux, des choses ou des idées : ::E
<(
Il s'était détaché d'elle ➔ Il s'en était détaché. a:
Il s'accrochait à la vie ➔ Il s'y accrochait. C,

- En et y, adverbes.
En et y peuvent avoir valeur d'adverbe. Ils signifient de là et là lorsqu'ils représentent un adverbe
de lieu:
Il vient de là-bas ➔ Il en vient.
Il va là ➔ Il y va.
Il est plus simple d'employer la formule générale, « pronom adverbial», dans tous les cas.

Place
En et y se placent avant le verbe. S'ils sont construits avec des pronoms compléments, ils se
placent après eux :
Nous vous y engageons.

l'adjectif qualificatif apposé

L'adjectif qualificatif apposé qualifie un nom ou un pronom.


On l'appelle aussi adjectif en apposition ou adjectif détaché, car il est séparé du nom par une
pause - virgule ou tiret. Il est mobile à l'intérieur de la proposition.
L'adjectif qualificatif apposé indique souvent une nuance circonstancielle de l'action :
Âgé, l'homme marchait péniblement.
nom
l/homme, âgé, marchait péniblement. âgé, adjectif apposé
Agé, il marchait péniblement. avec nuance circonstancielle de cause
pronom
personnel

- - -- -- - -- - - - - - - REMARQUE - - - - - --- - -- - - - - -
Lorsque l'adjectif qualificatif apposé qualifie un pronom indéfini, il est relié au pronom indéfini
par la préposition de :
Il aurait voulu être quelqu'un de jeune.
pronom indéfini préposition adjectif apposé

LES ÉQUIVALENTS DE L'ADJECTIF APPOSÉ

■ la fonction d'apposition
L'équivalent de l'adjectif apposé apporte sur le plan du sens une information supplémentaire ou
une information 'particulière à l'être ou l'objet dont on parle. C'est un élément de mise en relief.
Il est juxtaposé au terme auquel il se rapporte (c'est-à-dire placé juste à côté) . Il peut soit faire
partie du groupe nominal, soit compléter une phrase sans être indispensable à la construction.
Mobile, sa place est déterminée par l'emploi. · 123
les périphrases verbales

EXPRESSION D'UN TEMPS

Le train devant aniver, nous allons nous approcher du quai.


devoir (participe présent) + infinitif : futur proche dans un système participe;
, aller + infinitif : futur proche dans un système indicatif.

Le train vient de partir.


venir de + infinitif : passé proche.

Au passé : Nous allions approcher du quai quand le train arriva.


Le train venait de partir quand nous arrivâmes.
Dans toutes ces phrases, devoir, aller, venir jouent le rôle d'auxiliaires.

- PÉRIPHRASE MARQUANT L'ACTION

Je fais Jaire les peintures.


fais faire : tour périphrastique (ou périphrase verbale) ;
peinture : C.O.D. de fais faire.
Le premier verbe faire joue ici le rôle d'un auxiliaire.

OUTIL INTERROGATIF

Est-ce qu'il vient?


Est-ce qu'(e) est une locution interrogative.

MISE EN RELIEF

La périphrase verbale sert à mettre en relief un nom, un adjectif.

■ mise en relief d'un nom ou d'un pronom


C'est Pierre qui vient (pour Pierre vient). C'est lui qui vient.
Les sujets Pierre et lui sont mis en relief grâce à la périphrase c'est ... qui, développant une
relative.
Être se conjugue à tous les temps :
Ce fut Maria qui vint ce jour-là.

■ mise en relief d'un adjectif


Tout sage soit-il, il faut cependant le supporter.
Tout sage qu'il soit, il faut cependant le supporter.
L'adjectif indéfini tout et le subjonctif permettent la mise en relief de l'adjectif sage dans un
194 système de concession.
LES FONCTIONS SYNTAXIQUES

sujet grammatical et
sujet
~-__, __
dit « logique » ou « réel »

Certains verbes ont un sujet grammatical qui ne joue que le rôle de sujet apparent, il (ou ce) :
Il manque les desserts.
Il est le sujet grammatical qui commande l'accord du verbe, c'est ici le sujet apparent, car, si l'on
posait la question « Qu'est-ce qui manque?», on répondrait : « Les desserts. » Les desserts est
le sujet réel ou sujet logique du verbe manquer.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ __ _

• Il pleut est une forme dite impersonnelle. Le verbe se suffit à lui-même au niveau du sens.
• Dans l'expression« Il pleut des cordes ». Il est le sujet grammatical, des cordes est un sujet réel
présentant l'idée de pluie sous forme d'image.

l'attribut du complément d'objet

L'adjectif qualificatif peut remplir la fonction d 'attribut du complément d'objet (voir l'attribut
du sujet, p . 42). Il exprime une manière d 'être du complément d 'objet par le moyen de verbes
comme croire, appeler, créer, faire, nommer, rendre, savoir, vouloir... :
Arlette a trouvé notre travail intéressant (notre travail: complément d'objet direct; intéressant :
attribut du complément d'objet direct notre travail).
Arlette nous croit sincères (nous : complément d'objet direct; sincères: attribut du complément
d 'objet direct nous).
L'adjectif qualificatif attribut du complément d'objet est un groupe essentiel à la construction de
la phrase. 125
les groupes circonstanciels

Toute proposition subordonnée (ou sous-phrase) peut être remplacée par un groupe nominal
dont le centre est un nom ou par un groupe faisant fonction de groupe nominal dont le centre
serait un verbe à l'infinitif, par exemple.
Le groupe, groupe nominal ou sous-phrase, change de nature et garde sa fonction .

LE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL DE CAUSE

La proposition subordonnée de cause peut être remplacée par un groupe faisant fonction de
groupe nominal, construit autour d'un nom ou d'un verbe non conjugué.

■ un nom
Faute de grives, on mange des merles.
faute de : locution prépositive, articule le groupe nominal au verbe manger dans la phrase simple
(ou proposition indépendante);
faute de grives : groupe nominal, complément circonstanciel de cause du verbe manger.

_ _ _ __ _ _ _ __ _ _ __ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ __
Dans l'exemple qui· suit, l'idée de la cause n'est pas exprimée par un complément circonstanciel
de verbe, mais par un adjectif qualificatif apposé :
Studieux, il réussit.
Travailleuse, elle réussit.
Studieux et travailleuse sont apposés à il et elle. lis sont déterminants de il et elle puisqu'ils font
partie du groupe nominal.
L'apposition étant une forme de mise en relief, elle a de multiples sens dont celui de la cause;
mais la fonction syntaxique est ici déterminative d'un nom ou d'un pronom.

■ un verbe non conjugué

Sous prétexte de prendre un vêtement, il a vidé l'armoire.


Pour avoir vidé l'annoire inconsidérément, il a été obligé de la ranger.
Les deux expressions compléments circonstanciels de cause du verbe conjugué ont pour noyau
un infinitif (présent annoncé par la locution prépositive sous prétexte de, passé annoncé par la
préposition pour).
Pour que les deux exemples soient grammaticalement construits, il faut que le sujet des deux
verbes (infinitif et verbe conjugué) représente la même personne.

_ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ ___ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ __ _
Cherchant un vêtement, il a vidé l'armoire.
En cherchant un vêtement, il a vidé l'armoire.
L'emploi du participe présent est délicat.
Précédé de la préposition en, il est appelé gérondif; le gérondif fonctionne comme un groupe
nominal complément circonstanciel du verbe conjugué.
Le participe présent, lui, n'est pas complément circonstanciel d'un verbe; il fait partie d'un groupe
nominal dont il est un déterminant exprimant une idée complémentaire :
cherchant un vêtement : groupe déterminant, apposé à il, sens de cause;
en cherchant un vêtement : groupe, substitut d'un groupe nominal, complément circonstanciel
du verbe vider.
Le participe présent est ambigu. Il exprime la cause, le temps ou la manière, quelquefois plusieurs
nuances à la fois. Seul le contexte permet l'analyse. 197
Q)
- LE COMPLÉMENT DE L'ADJECTIF LO
MIS AU COMPARATIF OU AU SUPERLATIF w
a:
<i
~
■ le complément de l'adjectif mis au comparatif ~
<i
Il est plus Jort que son camarade (que son camarade : groupe nominal introduit par que, a:
(!J
complément de l'adjectif fort, mis au comparatif grâce à l'adverbe plus).

■ le complément de l'adjectif mis au superlatif relatif


Arlette et Vincent sont les meilleurs de tous les parents (de tous les parents: groupe nominal,
introduit par la préposition de, complément de l'adjectif mis au superlatif relatif les meilleurs;
meilleur : superlatif irrégulier de bon).

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - -- - - - - -- - - - -

Les comparatifs et le superlatif relatif ne sont pas toujours accompagnés de leur complément.
Le superlatif absolu n'a jamais de complément puisqu'il est considéré en dehors de toute relation.

les compléments circonstanciels


sans préposition

Un grand nombre de compléments circonstanciels se construisent sans préposition. C'est le cas


pour les compléments circonstanciels de temps, de prix, de poids, de contenance :
Il attendit une heure (C.C. de temps).
Elle pèse cinquante kilos (C.C. de poids).
Certains compléments circonstanciels de manière qui ont une valeur de description ont une
construction directe :
Le cyclomotoriste roule nu-tête (C.C. de manière) .

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - -- - - -

Il ne faut pas confondre un complément circonstanciel de construction directe (sans


préposition) et un complément d'objet direct: Elle peint le dimanche (C.C. de temps).
Elle peint un tableau (C.O.D.).
Contrairement au complément d'objet direct, le complément circonstanciel de construction
directe est généralement mobile; lorsqu'il est placé en tête de phrase, il est séparé du groupe
sujet par une virgule : Le dimanche, elle peint. 127
Q)
LO
w
_J ,, ' ~ _, ''- -- . - - ... - . ~ . -· - . - . , -· .

<(
u
1-
<(
:i!
:i! ' accord avec le sujet
<( i
a:
0
w
:::r::
o.. Nous allons voir que, dans de nombreux cas, c'est le sens de la pensée, l'idée sur laquelle on
<(
a: veut insister qui commande l'accord du verbe,
(!J
0
:::r::
l-
a: L'ACCORD DU VERBE AVEC LE NOM COLLECTIF OU
,,·oi·- AVEC LE COMPLÉMENT DU NOM COLLECTIF

On considère comme noms collectifs : un certain nombre, une multitude, une foule, la
majorité, la minorité ...
Lorsque le sujet est un nom collectif suivi d'un complément, le verbe s'accorde soit avec le nom
collectif, soit avec le complément du nom collectif. L'accord dépend de l'intention de celui qui
parle ou écrit, du nom sur lequel il veut insister.

Le verbe s'accorde avec le nom collectif si celui-ci exprime la totalité de la pensée. Il s'accorde
avec le complément du nom collectif si l'on considère la pluralité des êtres ou des objets
considérés individuellement.
Une multitude de mouettes remplissait le ciel (une multitude de mouettes : sujet de remplissait,
3e personne du singulier; une multitude : nom collectif singulier; de mouettes : complément
pluriel du nom collectif; remplissait: verbe remplir, 3e personne du singulier, s'accorde avec le
nom collectif car on considère la multitude de mouettes d'une manière globale).
Une multitude de mouettes empêchèrent les avions de décoller (empêchèrent : verbe
empêcher, 3e personne du pluriel. On désire mettre en valeur le nombre de mouettes; les
mouettes sont considérées dans leur individualité et non pas comme un ensemble) .

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _

Lorsque le nom collectif est précédé d'un article défini, d'un adjectif possessif ou d'un adjectif
démonstratif, l'accord du verbe se fait toujours avec le nom collectif :
Cette multitude de mouettes empêche l'avion de décoller.

LE SUJET AVEC ET: COORDINATION - ÉNUMÉRATION

■ sujets singuliers
• Lorsque plusieurs sujets singuliers désignent le même être ou le même objet et qu'ils sont
coordonnés par la conjonction et, le verbe se met au singulier :
La femme et l'artiste remarqua l'amateur (/a femme et l'artiste: sujets singuliers représentant
la même personne -+ 3e personne du singulier; remarqua : verbe remarquer, 3e personne du
singulier).

• Lorsque plusieurs sujets singuliers coordonnés par et désignent des êtres ou des objets
différents mais qu'ils représentent la même idée, le verbe se met au singulier :
Cacher son désespoir et tenter de sourire constituait un effort surhumain (cacher son désespoir
et tenter de sourire : infinitifs sujets représentant la même idée, 3e personne du singulier;
128 constituait : verbe constituer, 3e personne du singulier).
Q)
-..:t"
w
le pluriel des noms composés
:r:
a..
<(
a: règles exemples
(!)
0
:r:
. ,: t- nom + nom en apposition
a: Les deux éléments se mettent au pluriel un chou-fleur ; des choux-fleurs
o. EXCEPTIONS mais :
- les points cardinaux,
- auto (abréviation de automobile) - un Nord-Coréen ; des Nord-Coréens
- une auto-école; des auto-écoles

nom + complément du nom un timbre-poste (sous-entendu un timbre de la


(qu'il soit ou non rattaché au nom par une poste); des timbres-poste
préposition) une pomme de terre ; des pommes de terre
Seul le premier élément se met au pluriel un arc-en-ciel ; des arcs-en-ciel
EXCEPTION
un pied-à-terre ➔ des pied-à-terre

nom + adjectif ou adjectif + nom


Les deux éléments se mettent au pluriel un coffre-fort, des coffres-forts
un grand-père, des grands-pères
EXCEPTIONS mais :
- dans les noms composés féminins, une grand-mère, des grand-mères (ou des
l'usage veut que l'adjectif grand ne se mette grands-mères)
pas au pluriel
- demi placé devant le nom est invariable une demi-heure, des demi-heures
- si l'adjectif a valeur d'adverbe, seul le nom se un haut-parleur, des haut-parleurs
met au pluriel une nouveau-née, des nouveau-nées
ATTENTION!
branle-bas, pur-sang sont invariables

adjectif + adjectif
Les deux éléments se mettent au pluriel un sourd-muet, des sourds-muets

verbe + nom un gratte-ciel, des gratte-ciel (un seul ciel)


(complément d'objet direct du verbe) un tourne-disque, des tourne-disques
Le verbe est invariable, le nom se met au pluriel (plusieurs disques)
lorsque le sens l'exige ou s'il l'est déjà un pare-chocs, des pare-chocs
(plusieurs chocs)

verbe + adverbe
Les deux éléments sont invariables un passe-partout, des passe-partout
préposition + nom
- la préposition est invariable, le nom se met une contre-offensive, des contre-offensives
au pluriel
- la préposition et le nom sont invariables un après-midi, des après-midi
lorsque le sens l'exige un hors-jeu, des hors-jeu

adverbe + nom
L'adverbe est invariable, le nom se met au pluriel un non-lieu, des non-lieux

verbe + verbe
Les deux verbes restent invariables un laissez-passer, des laissez-passer
pronom + verbe
202 Les deux éléments sont invariables un on-dit, des on-dit
(1)
LO
w
participe présent et adjectif verbal
_J
<(
ü
ï==
<(
~ EMPLOI ET ACCORD
~
<( •"' Le participe présent exprime une action délimitée dans le temps; il est invariable :
a: y- -
Ouvrant des colis, les postiers répondent au téléphone (ouvrant: forme verbale en -ant
C) '
employée comme participe présent).
w
I 'L'adjectif verbal peut exprimer un état ou avoir un sens actif; il a valeur d'adjectif et s'accorde
a. en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
<(
a: Les toits ouvrants des voitures sont surtout utilisés l'été (ouvrants: forme verbale en -ant
C) employée comme adjectif verbal).
0
I
~
a: FORMES
0
Le participe présent et l'adjectif verbal présentent d'une manière générale les mêmes formes.
L'adjectif verbal peut cependant avoir une orthographe différente de celle du participe présent
correspondant. Voici quelques exemples :

verbe à l'infinitif participe présent adjectif verbal


différer différant différent
fatiguer fatiguant fatigant
convaincre convainquant convaincant
adhérer adhérant adhérent
communiquer communiquant communicant
vaquer vaquant vacant
etc. (consultez le dictionnaire en cas d'incertitude).

Fatiguant tout le monde, cette personne épuise la patience de son entourage (participe présent).
mais : Elle est fatigante (adjectif verbal).

- - - -- - - - - - - - - - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
La forme verbale correspondant à un verbe en -quer (vaquer)
s'écrit toujours -quant (vaquant) pour le participe présent et -cant (vacant) pour l'adjectif verbal.

130
Cl)
LO
LE NOM w
• '.. • ~-· -J- • • •
~

1 ..J
<
ü
~
~
~
le nom composé <
a:
C,
w
::c
a..
Un nom composé est un nom formé de la réunion de plusieurs mots généralement joints entre <
a:
eux par un trait d'union (par opposition au nom simple qui n'est formé que d'un seul mot). C,
Le nom composé possède un sens qui lui est propre, un sens autre que celui correspondant à 0
chaque élément de l'ensemble: ::c
un bateau, une mouche - noms simples l-
un bateau-mouche - nom composé
a:
0

formation des noms composé s

composition exemples

nom + nom un chou-fleur


nom + adjectif un coffre-fort
adjectif + nom une grand-mère
adjectif + adjectif un sourd-muet
verbe + nom complément d'objet un tourne-disque
verbe + verbe un laissez-passer
pronom + verbe un on-dit
préfixe + nom une broncho-pneumonie
préposition + nom une contre-offensive
nom + préposition + nom un arc-en-ciel
adverbe + nom un non-lieu
phrase ou locution un je-ne-sais-quoi
onomatopée + onomatopée un tic-tac

(Voir p. 202, 203 l'accord des noms composés.)

le nom mis à la place d'un adjectif

Le nom peut être employé comme adjectif par dérivation impropre :


une rose - la couleur rose
un enfant - un homme enfant (c'est-à-dire un homme qui se conduit comme un enfant). 131
Q)
~
signe de
ponctuation langue écrite langue orale w
:::c
a.
LES • indiquent une phrase, une • l'élément isolé se prononce sur <(
PARENTHÈSES réflexion accessoire une tonalité plus basse a:
(!J
• mettent en relief une réflexion 0
REMARQUE
.,_
:::c
Lorsqu'on ouvre une parenthèse, a:
0
on est obligé de la refermer.
« On conte qu'un serpent, voisin d'un horloger (c'était pour l'horloger un mauvais
voisinage), entra dans sa boutique » (La Fontaine}.

LES CROCHETS • isolent un groupe déjà placé à


l'intérieur de parenthèses
REMARQUE
Lorsqu'on ouvre un crochet,
on est obligé de le refermer.
Chateaubriand s'est fait l'apologiste du christianisme (cf. Génie du christianisme [1802)).

LE TIRET • signale dans un dialogue le


changement d'interlocuteur
• met en valeur un mot ou une
expression (rôle proche de celui
des parenthèses}
• renforce une virgule
REMARQUES
• un tiret peut ne pas être répété
s'il isole un groupe situé en fin
de phrase
• le tiret double a même valeur
que les parenthèses.
« Sganarelle. - Non.
Lucas. - V'n'êtes pas médecin?
Sganarelle. - Non, vous dis-je! » (Molière}.

LE TRAIT • placé entre les différents


D'UNION éléments d'un mot composé
• placé entre le verbe et les
pronoms qui le suivent
immédiatement
Ton taille-crayon, prête-le-moi, s'il te plaît.
« Rodrigue, as-tu du cœur? » (P. Corneille}.

207
Q)
où, ou LO
w
où : - adverbe de lieu ou de temps; ...J
<(
- pronom relatif, complément circonstanciel de lieu ou de temps; ü
ou: conjonction de coordination (peut se remplacer par ou bien) : ~
Où sont-ils cachés? lis sont cachés dans le placard ou dans la cave, où je ne les ai pas encore ~
cherchés. ~
<(
a:
(!J
se, ce / s'est, c'est w
:::r:
se (s') : pronom personnel réfléchi ou réciproque de la 3e personne, accompagne un verbe dit a.
<(
à la forme pronominale; a:
(!J
ce (c') : - adjectif démonstratif singulier;
0
- pronom démonstratif singulier (avec le nom qu'il accompagne, peuvent être :::r:
remplacés par ce/a) : l-
li se regarde dans ce miroir. Ces enfants se félicitent l'un l'autre. C'est un garçon quis 'est regardé a:
dans le miroir. 0

ses, ces, sais, sait


ses : adjectif possessif de la 3e personne : un possesseur, plusieurs objets possédés (pluriel de
son ou de sa) ;
ces : adjectif démonstratif, pluriel de ce, cet, cette;
sais : verbe savoir conjugué à la 1re et à la 2e personne du singulier du présent de l'indicatif;
sait : verbe savoir conjugué à la 3e personne du singulier du présent de l'indicatif :
Ces cahiers (ceux-là). Ses cahiers (les siens). Voici ses cahiers, mais ces livres sont à moi; je le
sais et il le sait aussi.

là, la, l'a


là : adverbe de lieu, invariable (peut être remplacé par ici);
la : - article défini féminin singulier (pluriel /es);
- pronom personnel féminin singulier (peut être remplacé par un nom) ;
- nom masculin invariable, note de musique;
l'a : /' pronom personnel complément élidé, 3e personne du singulier, suivi du verbe avoir
conjugué à la 3e personne du singulier du présent de l'indicatif :
Là, se trouve la montagne. Il la remarque, car il l'a déjà vue.

çà, ça, sa
çà : adverbe de lieu, invariable (peut être remplacé par ici) ;
ça: - interjection;
- pronom démonstratif, contraction de cela;
sa: adjectif possessif, accompagne un nom féminin (peut être remplacé par son et un nom
masculin):
Çà et là, la végétation repousse. Déjà! Ça alors! Ça m'occupe d'obseroer sa croissance.

près, prêt
près: adverbe de lieu; près de, locution prépositive;
prêt: adjectif qualificatif masculin (féminin : prête) ; nom: un prêt (d'argent par ex.) :
Vincent est prêt. li va près de l'étang. 133
Q)
LO plus tôt, plutôt
w
....J plus tôt : degré supérieur de l'adverbe tôt (contraire : plus tard) ;
<
ü plutôt : adverbe, signifie de préférence :
~ Je me réveille plus tôt, plutôt qu'être en retard. Plutôt que de rêver, travaillez!
~
~
< si, s'y
cc
(!) si : - conjonction (introduit une hypothèse, une supposition; est suivi d'un verbe à l'indicatif;
w - adverbe (intensif, suivi d'un adjectif);
:c - nom masculin invariable, note de musique;
o..
<
cc s'y: contraction de se... y, appartient à un verbe pronominal (peut se remplacer par m'y, t'y):
(!) Si nous sommes vigilants, il ne s'y laissera pas prendre.
0
:c . , .
~ m, n y, me
cc
0
ni : conjonction;
n'y : contraction de ne... y;
nie : verbe nier, conjugué à la 3e personne du singulier du présent de l'indicatif :
Ni les cris ni les pleurs n'y changeront rien ( = ne changeront rien à cela). Ne le nie pas!
Tu as fait une bêtise.

d'en, dans
d'en: contraction de de ... en (de : préposition; en: pronom personnel complément);
dans: préposition, marque le lieu, l'époque, l'approximation:
Il s'est égaré dans la cité, il est pressé d'en sortir (de sortir de là).

sans, s'en, c'en


sans: préposition, marque la privation, l'exclusion, la condition négative;
s'en : contraction de se... en, appartient à un verbe pronominal (se : pronom personnel réfléchi;
en : pronom personnel complément);
c'en : contraction de ce... en (signifie cela en) :
Sans sa moto, il s'en moque, c'en est fait de la course.

quelque, quel que


quelque : se place devant un nom, un adjectif, un adverbe :
- devant un nom, quelque est adjectif et s'accorde (signifie plusieurs);
- devant un attribut, un adjectif non suivi d'un nom, un adverbe, quelque est adverbe
et est invariable (signifie si, tellement ou environ) ;
quel(le) que : s'écrit en deux mots lorsqu'il est suivi du verbe être (toujours au subjonctif) :
Quelle que soit votre décision, vous avez besoin de ces quelques instants de réflexion, quelque
intelligents que vous soyez.

quel(s), quelle(s), qu'elle(s)


quel(s), quelle(s) : varie en genre et en nombre car est:
- adjectif interrogatif;
- adjectif exclamatif;
qu'elle(s) : contraction de que elle (peut être remplacé par combien elle, comme elle ... ):
134 Quelle belle histoire, mais qu'elle est triste! ( = la belle histoire, mais comme elle est triste!) .
le style direct, le style indirect
et le style indirect libre

Ce sont trois façons de rapporter les paroles ou la pensée d'autrui.


Ces trois modes de communication peuvent mettre en présence jusqu'à quatre personnes ou
groupes de personnes, comme dans l'exemple analysé ici.

L'enfant avoua à son père qu'ils avaient tous menti à leur mère.
1 2 3 4
émetteur - - . destinataire émetteur message destinataire

message

« Nous avons tous menti à maman » avoue l'enfant à son père.


émetteur message destinataire j émetteur -+ destinataire

message ♦ incise

- - - - - - - - - - - - - - STYLE DIRECT - - - - - - - - - - - - - -

L'enfant avoua à son père : !«Nous avons tous menti à maman. » !

Caracté'ristiques Phrase composée


grammaticales

La phrase l'enfant avoua à son père : !nous avons tous menti à maman!
émetteur destinataire message
phrase indépendante phrase indépendante

Le verbe
dans le message
!message : J actualisé ➔ le passé composé dans le message
le message est rapporté tel qu'il a été prononcé

Le pronom émetteur dans le message : je/ nous


dans le message

La ponctuation
212 de la phrase émetteur ➔ destinataire : « message. { ? , !) »
Ql
LO
w
_J
<(
ü
><
w
_J

w
:c
a..
les finales homophones
<(
a:
C)
0
J:
~ • Les mots terminés par le son [3] s'écrivent -ge :
a: brassage, potage, abordage, volage.
0
• Les noms terminés par le son [si5] précédé des consonnes -1-, -n-, -r- s'écrivent -sion :
pulsion, immersion, pension, expulsion
sauf attention.
Ils s'écrivent -tion lorsque la finale [si5] est précédée
- de -c- ou de -o- :
correction, action, affection, motion, potion;
- de la voyelle -a-, -i- ou -e- :
opération, répétition, réplétion, position
sauf passion, mission et ses dérivés, scission.

• Les noms en [z5] s'écrivent -son :


maison, salaison, oraison
sauf gazon, horizon.

• Les noms féminins terminés en [e] s'écrivent généralement -aie :


la haie, la chênaie, la roseraie
sauf la paix et la forêt.

SoT E.T LoURDAUD,


AU GALOP SUR SoN VÊLOI
TEL UN GERFAuT, Flr UN SAUT
OU HAUT OU CHÂTEAU ...
DANS L'EAU.'
.
Qu'E.N RÉ.SULTA-T-iL?
UN Aa:Roc ()ANS
$Ol'I NOUVEAU
KiMONo_l

/'

1
/4 :
,o O
0 0
O O O

O o O O O

0 _//
o a
0
cr
0 0 /
0
136
Q)

• Les noms et adjectifs terminés par le son [o] peuvent s'écrire de différentes façons, LO
l'orthographe la plus fréquente étant -eau pour les noms. Voici quelques exemples. w
....J
<(
orlhographe dus n [,,.,] ü
xw
-eau -aud -au -au t -o t -0 -oc -os -aux -op -0 0 ....J
w
bourreau badaud fabliau artichaut cahot kimono accroc chaos chaux galop zoo J:
cadeau chaud fléau gerfaut chiot loto broc héros faux
a..
<(
château crapaud joyau levraut marmot moto croc et les a:
eau lourdaud landau saut mot vélo pluriels C,
gâteau pataud sarrau nabot zéro des 0
plateau réchaud sot
noms en J:
-al l-
(chevaux,
a:
0
journaux,
etc.)

les consonnes doubles

• Doublent le -c- les mots commençant par


- ac- : accalmie
sauf acuité, acropole, académie, acacia, acajou, acariâtre, acompte, acupuncture;
- oc- : occulter
sauf océan, ocre et leurs dérivés;
- rac- : raccorder
sauf race, racine, raconter et leurs dérivés;
- sac- : saccadé
sauf sacoche, sacerdoce;
- suc- : succursale
sauf sucre et ses dérivés.

• Doublent le -f- les mots commençant par


- af- : affoler
sauf afin, africain et ses dérivés;
- dif- : différent;
- ef- : effacer;
- of- : officiel;
- sif- : sifflet;
- souf- : souffrance sauf soufre et ses dérivés;
- suf- : suffisant.

• Doublent le -1· les mots commençant par


- col- : colline
sauf colimaçon, colique, colis, colonie, colonne, colorer, colosse et leurs dérivés;
- il- : illégal
sauf île, ilote et leurs dérivés. 137
Q)
LO • Doublent le -m- les mots commençant par
w
_J
<(
- em- prononcé [éî], lorsque le second -m- se prononce : emmener;
ü - im- : immense
X sauf image, imam, imiter et leurs dérivés;
w
_J

w - som- : sommeil.
:r:
a..
<( • Doublent le -n- les mots commençant par
a:
(!J
0 ,._ don- : donner
:r: sauf donataire, donateur (-trice), donation;
l-
a: - en- prononcé (éî], lorsque le -n- est suivi d'une voyelle, cela dans trois exemples : ennuyer,
0 ennoblir, enneiger et leurs dérivés; .
- in-, si le radical commence par un -n- : inné, innovation.

• Doublent le -p- les mots commençant par

- hip- : hippodrome;
- rap- : rapporter
sauf rapace, râper, rapatrier, rapiécer, rapide et leurs dérivés;
- sup- : supposer, suppositoire.

• Doublent le -r- les mots commençant par :

- bour- : bourrasque
sauf si bour- est suivi d'une consonne : bourgade;
- char- : charrette (charretée, charretier, charreton, charriage, charrier, charroi, charron,
charroyer, charrue)
sauf : - chariot et ses dérivés chariotage, charioter (termes mécaniques);
- les mots de la famille de charité (charitable, charitablement);
- charade (mot venant de la langue d'oc pour dire causerie);
- charabia (de l'arabe venu par l'Espagne et la Provence);
- charivari (du grec karêbaria, mal de tête), bruit pénible;
- ir- : irréel
sauf Iran, iris, ironie et leurs dérivés.

• Doublent le -s- les mots commençant par

- bis- : bissextile, bissectrice;


- dis- : disséquer;
- es-, lorsque le -s- est suivi d'une voyelle : essorage;
- mas-, lorsque le -s- est suivi d'une voyelle : masse;
- pas- : passagère;
- sous- : soussigner;
- trans-, lorsque le radical commence par un -s- : transsibérien.

• Doublent le -t- les mots commençant par


- at- : attribut
138 sauf atroce, atout, atome, atelier, atlas, atlantique, atmosphère.
Q)
'-=t ■ Jeannot et Colin
w
a: Historique
::> C'est un conte moral d'une dizaine de pages, publié en 1764.
~
a: Personnages principaux
·W
l=
::J
Jeannot, « fils d'un marchand de mulets très renommé».
Colin qui « devait le jour à un brave laboureur».

Histoire
Jeannot et Colin sont deux amis de collège que la différence de fortune sépare. L'argent du
marchand lui permet d'adresser à son fils une« lettre à monsieur de La Jeannotière », et de faire
venir« monsieur son fils à Paris».

Intérêt
Sur le mode ironique, récits et saynettes alternent dans cette histoire fort simple qu'illustre la
morale finale : « Et Jeannot le père, et Jeannotte la mère, et Jeannot le fils virent que le bonheur
n'est pas dans la vanité. »

X/Xe siècle

- CHARLES BAUDElAIRE (1821-1867)

Né et mort à Paris. Baudelaire, qui ne s'entend pas avec son beau-père, le commandant Aupick,
futur génffiral et sénateur sous l'Empire, est mis en pension à Lyon, puis au lycée Louis-le-Grand
à Paris. A 18 ans, il mène une vie de littéraire bohème au Quartier latin.
Sa famille le somme de s'embarquer pour les Indes pour l'arracher à ces désordres. Il revient
dix mois plus tard et exige l'héritage de son père. Sa vie est si dispendieuse qu'il risquerait bien
de se ruiner si on ne lui imposait la contrainte d'un conseil judiciaire qui limite ses dépenses.
Il n'a que 23 ans. Il vit alors misérablement. Avec ses critiques d'art, il gagne mal sa vie. Ses
poèmes des Fleurs du mal (1857) provoquent un scandale. Abusant de l'opium, malade, il meurt
paralysé.
Outre ses critiques d'art, on lui doit aussi d'avoir défendu le génie de Wagner et d'avoir fait
connaître l'écrivain Edgar Allan Poe, grâce à une magnifique traduction de ses nouvelles.

■ Petits Poèmes en prose


Le premier recueil complet des Petits Poèmes en prose ne fut publié qu'en 1869, après la mort
de l'auteur. Il s'agit d'une cinquantaipe de pièces courtes, sans rimes ni vers.
Les sujets sont simples et variés (!'Etranger, les Fenêtres, le Port). Rêveries, images fugitives
presque musicales, suggestions d'une réalité floue, tableaux à peine ébauchés, c'est une création
unique dans la littérature française.

GUSTAVE FLAUBERT (1821-1880)

Flaubert est issu d'une fa111ille bourgeoise de Normandie. Lycéen à Rouen, il écrit déjà. En 1836,
il rencontre à Trouville Elisa Schlésinger, la femme d'un éditeur de musique, inspiratrice de
nombreux romans.
À 21 ans, il commence des études de droit à Paris où il se lie avec Victor Hugo pour lequel il
éprouve une grande admiration. Terrassé par une maladie nerveuse en 1844 (il a 22 ans), il se
réfugie dans sa propriété de Croisset, près de Rouen.
Il se consacre à l'écriture, entretient ses amis (ce qui nous vaut une intéressante correspondance!)
218 et meurt subitement en 1880.
Q)
LO
z
~

~
::>
<
z
0
~
< L'horaire de français comporte quelques heures consacrées à l'initiation au latin. Que signifie le
~
mot initier?
z
On initie quelqu'un à quelque chose en lui donnant les premiers éléments d'une science. Initier
au latin en Se suppose une introduction à une langue et à une civilisation (histoire, mode de vie,
expression artistique) qui, à l'époque romaine, dominent le bassin méditerranéen jusqu'à la chute
de l'Empire romain d'Occident, en 476.

140
Q)

En quoi consistent ces rudiments et que de ma nde-t-on à un élève? Il n'a pas à parler, ni même LO
à écrire ou à comprendre la langue; on attend qu'il z
• reconnaisse un mot latin encore utilisé dans la langue française, ~
_J
• sente l'origine latine d'un mot français à travers sa forme,
:::>
• ait quelque idée des coutumes et des modes de pensée propres à cette époque, ~

• lise en français des textes mettant en scène des épisodes de l'histoire latine,
z
0
• puisse citer quelques grands noms de la littérature.
~
1-
Enfin , une approche rapide d~ la langue latine est utile à la compréhension des structures de z
la langue française du Moyen Age, dont on donne un aperçu en 3e à propos de la langue. Cette
initiation est donc une première étape à une approche de l'étude comparative, les structures
essentielles vues en initiation au latin devant nourrir une réflexion ébauchée sur les structures
de la langue française.

Cette carte montre l'expansion de i'Empire


romain . Partis d'une petite région située
autour de Rome , les Romains colonisèrent
tout le bassin méditerranéen et montèrent
jusqu'en Grande-Bretagne et en Allemagne.
Cela explique la présence de radicaux latins
même dans tes tangues anglo-saxonnes .

141
Q)

DES MODES D'EXPRESSION ~


w
l-
a:
ü
-w
1-
le cinéma w
w
_J
<
a:
L'invention du cinématographe par les frères Auguste et Louis Lumière, en 1895, fait suite à une 0
série de découvertes, qui jalonne l'histoire depuis le XVIII• siècle. Mais c'est seulement en 1928 z
que l'on obtient l'enregistrement et la reproduction simultanés du son et de l'image. 0
Cf)
Le cinéma restitue le mouvement et permet la perception instantanée et subjective d'une Cf)
situation. w
Il devient un art lorsque, impliquant le spectateur dans une situation immédiate, il permet, par a:
o..
des moyens techniques appropriés, de susciter une émotion qui peut être d'ordre esthétique. X
w
La réalisation d'un film implique trois grandes étapes : la conception, le tournage, le montage.

- LA CONCEPTION

Le point de départ d'un film est le scénario, qui présente sous une forme rédigée une idée
originale (/es Temps modernes, de Chaplin) ou l'adaptation d'une œuvre littéraire développée
dramatiquement et visuellement (Jean de Floreffe, de Marcel Pagnol).
Le premier traitement du scénario se nomme le synopsis. Il résume le sujet et l'action, esquisse
les principaux pers(?nnages, prévoit les acteurs et la durée approximative du tournage en studio
et en extérieurs.
Il indique décors, costumes et accessoires. Le synopsis permet, enfin, l'établissement d'un premier
devis à soumettre au producteur.
Dans une note d'intention - document accompagnant le scénario et le synopsis - , l'auteur
explique ses motivations et ses intentions par rapport au sujet.
L'auteur du scénario, le dialoguiste et le réalisateur établissent ensuite la continuité dialoguée :
l'évolution dramatique s'y trouve fixée et certains effets de réalisation y sont indiqués; le dialogue
y figure entièrement.
Le réalisateur peut alors établir le découpage technique, ou mise en forme cinématographique
de la continuité dialoguée; c'est la première phase écrite par le réalisateur; elle détermine son
style et celui de son film.
Y figurent les renseignements techniques, dramatiques et artistiques par plan : vaJeur des plans
(dimension et durée); mouvements et places des caméras, angles de prise de vues, cadrage;
évolution des personnages; détails de l'action; description des costumes et des décors; éclairage;
bucages et effets spéciaux; transition entre chaque plan; le son (parole, musique, bruitage).

- TOURNAGE OU RÉALISATION DES PLANS

■ cadrage et prise de vues


Le découpage, opéré par le réalisateur, est la base du travail sur laquelle les techniciens réalisent
le tournage. Confié à la scripte pour vérification en cours de tournage, le découpage indique le
nombre de prises de vues avec plans et séquences.
Le plan est l'unité de tournage du film ; c'est tout ce que prend la caméra entre deux claps (entre
un départ et un arrêt) .
La séquence est l'unité dramatique du scénario; elle est formée de plusieurs plans successifs se
rapportant au même sujet et correspond à une unité de lieu et de temps.
Le plan-séquence correspond à une séquence tournée en un seul plan. L'impact du plan est
différent selon le cadrage et l'angle de prise de vues. Le cadreur veille à ce qu'un personnage
ou un élément du décor ne soit pas coupé involontairement. Le cadrage choisi dépend de la 223
(1)

l'art dans la vie quotidienne 1.()

z
.==
:5
::>
<(
LES INFLUENCES
z
0
L'art, comme les habitudes de la vie quotidienne, a fort changé entre le vme siècle av. J .-C. et .==
le ve siècle apr. J. -C. L'influence étrusque marque les premières époques. Les Grecs vaincus, <(
Rome intègre de nombreuses coutumes et croyances; d'ailleurs, l'art romain assimilera toutes les .....
traditions des peuples soumis et respectera toujours une tradition locale. Chaque nouvelle région z
conquise adaptera l'art romain à sa propre inspiration.

- L'OBJET

Les objets appartenant à la vie quotidienne - bijoux, objets culinaires, objets usuels, objets de
culte - sont d'une infinie variété. Ils sont utiles et symboliques. Toujours beaux, ils sont de forme
élégante, souvent ciselés ou ornés.

■ les bijoux
La bulla est un médaillon en or ou en cuir selon la richesse de la famille à laquelle appartient
l'enfant qui le porte. Creux, il est rempli d'amulettes destinées à protéger l'enfant contre le
mauvais sort. Le garçon le porte attaché autour du cou à partir du neuvième jour de son existence
et le retire le jour de sa majorité. La fille est protégée par sa « médaille » à partir du huitième
jour après sa naissance et l'enlève le jour de son mariage.
La fibule {fibula) est une sorte de broche qui sert à maintenir le vêtement et son drapé, à la
hauteur de l'épaule.

■ les objets culinaires


Ils sont en bois, en verre, en terre, en métal. Ils sont fabriqués par les artisans réunis en
corporation sous le patronage d'une divinité.
Le cratère (crater : mot d'origine grecque signifiant vase à mélange) est une grande coupe dans
laquelle on présente le vin, mélangé à du miel, de l'eau tiède et des herbes odorantes.
Les plats : la quantité de noms pour les désigner prouve la variété des formes, des matières et
des utilisations. Il existe un plat creux, en terre (catinus); le même plat plus petit (cati/lus); un
plat creux, rond, en métal (/anx); un plat rond et peu profond (discus); un petit plat en forme
de losange (scutula); un plateau à servir {ferculum); un plateau pour poser le candélabre
(cande/abri superficies).

■ les objets usuels


Le lit de repos (triclinium) est une sorte de lit ou de banc, disposé devant la table. Le convive
s'y installe pour manger, à demi allongé sur le côté. Il peut être recouvert d'un linge fin (la nappe
n'est pas sur la table, mais sur le banc), nous dit l'auteur latin Ovide.
La lampe à huile (/ucema), simple mais de forme élégante, constitue le moyen d'éclairage le
plus courant. C'est une sorte de coupelle remplie d'huile, avec une mèche.

■ les objets de culte


Des statuettes en terre, par exemple, peuvent être posées sur l'autel qui, dans la maison de
chacun, permet d'honorer les dieux de la maison et de maintenir le souvenir des ancêtres.
Comme la plupart des objets en terre, elles portent la marque du potier. On parle d'objets sigillés
(sigillum : sceau ou empreinte). 143
(1)
LO L'ARCHITECTURE
z
Les Romains sont de remarquables bâtisseurs qui ont su adapter l'architecture grecque à leur
~ mode de vie. Les monuments dont on parle le plus souvent dans les textes latins sont les suivants.
=>
<( L'amphithéâtre (du grec amphi = autour et theatron = théâtre) est le lieu des fêtes publiques.
z L'amphithéâtre romain est elliptique. Il était généralement conçu pour contenir la ville entière :
0 le Colisée, à Rome. ·
~ Nous avons encore, en France, de nombreux amphithéâtres, datant de l'époque romaine: celui
.... de la ville de Saintes (Mediolanum Santonum), qui fut l'une des villes les plus importantes de
la Gaule, est adossé à deux collines opposées. Cet amphithéâtre (on appelle aussi les
z · amphithéâtres arènes) est situé à l'ouest de la ville actuelle.
Le théâtre antique d'Orange (Arosio) est le seul amphithéâtre romain au monde à avoir conservé
intact le mur de scène.
L'aqueduc (aqua = eau et duco = je conduis) est un canal conduisant l'eau des lieux de source
à la ville. Aqueduc célèbre : le pont du Gard.
Quatorze aqueducs amenaient l'eau nécessaire à Rome. Chaque aqueduc aboutissait à un bassin
(latin : castellum, château) d'où l'eau était distribuée (château d'eau).
L'arc de triomphe (arcus) est une voûte qui ressemble à une porte de ville, construite pour
célébrer les victoires d'un grand chef romain : l'arc de Constantin, à Rome.
L'Arc de triomphe, à Paris, construit sous Napoléon Jer et dédié à la Grande Armée, fut bâti à
l'imitation des Romains.
L'arc d'époque romaine conservé à Saintes est un arc à deux baies, élevé en l'honneur de
l'empereur Tibère. Il se trouvait sur le pont romain; on le voit maintenant sur la rive droite de
la Charente, où il fut reconstruit.
La basilique n'est pas un temple, même si sa disposition et son architecture ont inspiré les
premiers chrétiens pour la construction des églises. C'est un vaste lieu couvert où l'on rendait
la justice, où s'assemblaient les marchands et les gens d'argent, où se retrouvaient les
promeneurs.
La colonne (co/umna) est un simple pilier cylindrique, élevé en mémoire d'un acte héroïque dans
1~ même esprit qu'un arc de triomphe: la colonne Trajane, à Rome, qui a 29 mètres de hauteur.
A l'imitation de la colonne Trajane élevée à Rome à la gloire de Trajan, Napoléon Jer fit ériger
la colonne de la place Vendôme, à Paris. Cette colonne, haute de 43 mètres, glorifiait l'héroïsme
des vainqueurs d'Austerlitz.
Le temple (templum) est un lieu de culte réservé à une divinité.
Sous le nom de Maison carrée, nous possédons encore celui de Nîmes (Nemausus).

Les thermes (thermae) sont des bains romains, dans l'esprit de nos piscines. Les thermes
offra_ien~ le bain froid (frigidarium), le bain tiède (tepidarium). On s'y lavait, mais on s'y baignait
aussi. Lieu de rendez-vous, on y trouvait gymnase et bibliothèque. Certaines heures étaient
réservées aux hommes, d'autres aux femmes.
~a voie (via) est la route romaine ou la rue construite à l'aide de larges dalles : la voie Appienne
a Rome. '
On doit encore aux ~omains de mul~f?les so!utions pratiques : égouts, chauffage central, greniers
conçus pour contenir toutes les prov1s1ons d une ville (le seul exemple qui nous reste dans toute
144 l'Europe, est celui de Narbonne). '
Q)
'q"
Les rimes croisées ou entrecroisées : a b a b
w
l- Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
<, a
a: L'univers est égal à son vaste appétit. b
ü Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! a
,w
1-
Aux yeux du souvenir que le monde est petit. b Baudelaire (A Maxime du Camp)
w
w Les rimes embrassées : a b b a
_J
<( " Mignonne, allons voir si la rose a
a: Qui ce matin avait déclose a
0 Sa robe de pourpre au Soleil, b
z A point perdu cette vêprée c
0 Les plis de sa robe pourprée, c
Cl)
Cl)
Et son teint au vôtre pareil... » b Ronsard (A Cassandre)
w
a: Les rimes redoublées se nomment ainsi lorsqu'une même rime revient trois fois à la fin de
a.. trois vers, ou plus : a a a
X
w "Dès que Téthys chassait Phébus aux crins dorés, a
Tourets entraient en jeu, fuseaux étaient tirés; a
Deçà, delà, vous en aurez. » a La Fontaine

Les rimes mêlées sont des rimes qui ne se suivent pas selon un ordre précis.

• Qualité des rimes

La qualité des rimes est fonction du nombre d'éléments entrant en compte dans l'homophonie,
ou nombre de sons communs.

Les rimes riches sont des rimes comportant plus de deux sons communs
son consonne + son voyelle + son consonne (voyelle + consonne + voyelle ou voyelle +
consonne + voyelle + consonne) :
« Cet homme en mon esp[it restait comme un prodige, }
Et, parlant à mon père : 0 mon père, lui dis-je... » [di 3 1
Victor Hugo (Feuilles d'automne)

Les rimes suffisantes sont des rimes comportant deux éléments communs
consonne + voyelle (ou voyelle + consonne) :
« ... Si parfois de mon sein s'envolent mes pensées, } [ ]
Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ... » se
Victor Hugo (Ce siècle avait deux ans... )

Les rimes pauvres sont des rimes ne portant que sur un seul son :
« Maintenant la Fortune est maîtresse de moi,
Et mon cœur, qui voulait être maître de soi... » Du Bellay (/es Regrets)

Les rimes défectueuses sont des rimes comportant :


- une voyelle sonore n'ayant pas exactement le même timbre (ici le son [o]) :
«Allons! qu'est-ce qu'une couronne? [o]
Vous gagnez le bonheur, si vous perdez le trône... » [ o]
Victor Hugo (Hernani) [dans couronne, la voyelle -o- est ouverte, dans trône, la voyelle -o- est
fermée];
- une consonne muette dans un vers et sonore dans l'autre (vous, tous);
- deux mots de même catégorie grammaticale (joliment, heureusement: deux adverbes);
- deux mots appartenant à la même famille (faire, parfaire: radical fair-);
- deux mots « s'appelant trop » pour avoir été trop employés ensemble {gloire, victoire);
228 - deux mots qui ne riment que pour l'œil (chanter, mer).
Q)
I.{)

z
les auteurs

~
::::>
<(
CÉSAR (100-44 av. J.-C.)
z
0
1-
César met en forme ses carnets de chef militaire, connus sous le nom de Commentaires sur la
<( ·: .. ·, guerre des Gaules, épisode de la conquête de la Gaule par les Romains.
1-
z
-CICÉRON (106-43 av. J.-C.)

Cicéron est l'un des plus grands orateurs romains. Homme du peuple, il devint avocat et politicien
célèbre en son temps. Il mourut assassiné.
Comme le voulait l'habitude romaine, Cicéron préparait ses discours d'avocat de tête, puis
improvisait selon une technique précise (voir p. 279, l'art de la rhétorique) ; il ne composait ses
discours par écrit qu'après les avoir prononcés. C'étaient alors des pièces littéraires. Dans son
discours courageux contre Verrès, il prend la défense du peuple opprimé par l'impôt. Il écrit aussi
des traités, ouvrages de réflexion (De oratore: au sujet de l'orateur). Il nous reste, en outre, sa
correspondance. Sa langue est considérée comme la langue latine classique.

OVIDE (43 av. J.-C. • 17 apr. J.-C.)

Ovide est un poète, ami de Virgile et d'Horace; il reçut les faveurs de l'empereur Auguste, puis
mourut exilé, près du Pont-Euxin. Il est l'auteur d'un Art d'aimer tout à fait immoral, mais très
amusant à lire; il y donne des conseils pour séduire, pour préparer des produits de beauté et des
petits gâteaux. Il est surtout connu pour avoir écrit, sous forme de vers, les Métamorphoses,
recueil de légendes, d'un ton à la ·fois poétique et inspiré. On y trouve la très jolie légende
d'Orphée.

PLINE LE JEUNE (62-114 apr. J.-C.)

Il écrit ce que l'on appelle des Épîtres, c'est-à-dire des lettres sur les sujets les plus variés. Nous
avons de lui neuf livres de lettres, qui peuvent être aujourd'hui considérés comme des documents
historiques car il est l'ami de l'empereur Trajan, de l'historien Tacite, du poète Martial, et son
oncle est l'un des plus grands écrivains latins : Pline l'Ancien.

SUÉTONE (vers 69-126 apr. J.-C.)

C'est l'auteur des Douze Césars, récits riches en anecdotes sur l'époque impériale.

TACITE (vers 55 - vers 120 apr. J.-C.)

11 est l'auteur d'Annales, d'Histoires. Son œuvre riche et rigoureuse est celle qui s'approche le
plus de ce que l'on appelle aujourd'hui l'histoire. Il est le favori des empereurs Vespasien Titus
Domitien. ' '

TÉRENCE (190-159 av. J.-C.)

Ancien esclave africain, peut-être de Carthage, il est affranchi par son maître. Il écrit des comédies
très soignées; nous en avons conservé six.

TITE-LIVE (64 ou 59 av. J.-C. - 17 apr. J.-C.)

Il voit la fin de la République et les débuts de l'Empire sous Auguste. Son Histoire romaine - à .
partir de la fondation de Rome - comprenait 142 livres dont une partie a été perdue. Elle se
146 terminait en l'an 9 apr. J .-C.
Cl)
Le seul sujet est le sort du peuple romain qui est le héros de cette longue histoire dans laquelle LO
Tite-Live réunit des documents anciens, fait appel aux légendes et reconstitue des scènes z
dramatiques qui animent l'œuvre comme un véritable roman d'aventures. j:::
:5
::,
~
VIRGILE (70-19 av. J.-C.)
z
0
Comme Ovide, ce poète reçoit les faveurs d'Octave, futur empereur. Il est protégé par le riche
Mécène, ami des arts (le nom propre Mécène a donné le nom commun mécénat. Pratiquer le ~
mécénat signifie aider financièrement les artistes dans Uf! désintéressement complet). Il écrit trois 1-
ouyrages célèbres, les Bucoliques, les Géorgiques et l'Enéide. ~ z
L'Enéide est l'histoire légendaire de Rome. Virgile retrace les pérégrinations d'Enée, fils c!'Anchise
et Troyen parti à la découverte d'une terre pour reconstruire Troie, la future Rome. L 'Enéide se
veut une suite de l'Iliade.

- LES AUTEURS LATINS ET LES AUTEURS FRANÇAIS QU'ILS ONT INSPIRÉS

L'influence de la littérature latine sur la littérature française est constante. Au Moyen Âge, on
emploie le latin parallèlement au français. Sont en langue latine les Vies de saints, les écrits
d'origine religieuse et les écrits savants. La langue du XVIe siècle est encore riche en latinismes,
c'est-à-dire en formules directement transposées du latin en français :
« La vertu ... se contente de soi : sans disciplines, sans paroles, sans effets » (Montaigne). Ici,
disciplinae signifie règles de vie.

- DES RÉFÉRENCES

Mais ce que l'on doit surtout à la littérature latine, c'est de nourrir la pensée et l'inspiration des
grands auteurs français.
Les poètes du XVIe siècle, comme Ronsard et du Bellay, puisent dans la mythologie; au
XVIIe siècle, Corneille utilise l'histoire romaine pour sa pièce Horace, dont il trouve le thème chez
Tite-Live; au x1xe siècle, Victor Hugo y trouve un titre, Oceano Nox; au xxe siècle, Hadrien, le
héros de Marguerite Yourcenar, rêve de Rome, la cité antique (Mémoires d'Hadrien).

- UN EXEMPLE CÉLÈBRE : PLAUTE ET MOLIÈRE

■ Plaute

Né en 251 av. J.-C. en Ombrie (Italie); mort en 184 av. J .·C.


On ne sait à peu près rien de sa vie si ce n'est qu'il s'est essayé aux affaires et a été réduit à la
misère.
Plaute n'a écrit que des comédies. Il nous en reste vingt et une, inspirées par ce que l'on appelle
la « nouvelle comédie grecque ». Nous n'avons aucune trace de ses modèles. Le charme vient
de la vivacité du ton, du sens de la repartie et de l'utilisation qu'il fait dans le jeu de la présence
du public. L'une des pièces les plus connues est De aulularia (« à propos d'une marmite »). Quand
vous aurez remplacé marmite par cassette, vous devinerez aussitôt le sujet et le rapport que nous
proposons.

De aulu/aria
Le dieu de la maison, le dieu lare, a caché un trésor au fond d'une marmite. Il en révèle l'existence
au père de famille, Euclion. Ce dernier doit marier sa fille. Mais l'avarice de celui-ci est telle qu'il
va jusqu'à ordonner à la servante de respecter dans le ménage les toiles d'araignée qui font partie
de son bien. On peut imaginer que, malgré l'intervention du dieu, le mariage est compromis. 147
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Chaque peuple a son vocabulaire ~t l'enrichit au contact de ses voisins. Ainsi le Latium, où fut
bâtie Rome, subit-il l'influence des Etrusques, qui ont donné des mots et, à travers les mots, des
idées et des croyances. La langue latine a déjà une longue histoire lorsqu'elle est imposée aux
Celtes par la victoire de César sur la Gaule.
La langue continue alors à évoluer. En voici un exemple :
villa désigne en latin une grosse ferme, puis, lorsque Rome s'enrichit, de riches propriétés à la
campagne. Ces propriétés regroupées forment des villages. L'extension des cités, à l'extérieur
du vieux centre vers les terres agricoles, constitue la ville de l'époque franque. Voilà notre mot
qui supplante cité.
Le mot français villa d'aujourd'hui, qui retrouve un peu le sens latin de propriété à la campagne,
a été réintroduit par le biais de la langue italienne au XVIII• siècle.

LES MOTS LATINS EMPLOYÉS DE NOS JOURS

L~ latin est une langue morte. Cela signifie qu'elle n'est plus utilisée si ce n'est comme latin
<l'Eglise ou dans le langage juridique.
Les mots latins employés de nos jours dans la langue française sont peu nombreux (agenda,
album, omnibus, etc.). Nous employons des abréviations (etc., et caetera : et toutes les autres
choses; N.B., nota bene: remarquez bien). Il y a des expressions brèves, comprises comme des
locutions, c'est-à-dire comme des formules toutes faites, généralement courtes :
ad vitam aeternam (pour la vie éternelle) : pour toujours.
Elles s'intègrent sans modification à une phrase française :
Fiez-vous à lui comme à moi; c'est mon alter ego ( = autre moi-mê me).
Nous avons aussi des formules issues de la Bible traduite en latin :
Fiat lux! (Que la lumière soit!, Genèse, 1, 3).
Le sens s'est cependant modifié. La formule est devenue la devise de toute grande découverte. 149
Cl)
LO Il nous reste aussi des pensées intégrées dans la langue française sous forme de maxime ou
z d'expression brève et imagée d'une pensée générale :
j:: Homo homini lupus (L'homme est un loup pour l'homme).
:5 Ces emprunts directs sont répertoriés dans les pages roses du Petit Larousse. Ils ont toujours
:::> un équivalent en français et leur emploi est souvent pédant, voire ridicule; dans la langue orale,
< ils dénotent parfois un esprit ironique.
z
0 Enfin le latin a fourni directement une foule de mots aux savants en mal de détermination.
j:: '
Désignant, dans les sciences naturelles, par exemple, des espèces, ces mots savants ont souvent
< un équivalent populaire : hibiscus = mauve (de hibiscum en latin).
1-
z

- L'ORIGINE IATINE DES MOTS FRANÇAIS

Le français a pour origine le latin, mais aussi le celte, le haut germanique. 11 a fait quelques
emprunts à l'italien et à l'arabe; il a intégré des mots d'origine grecque; depuis peu, il recourt
à l'anglais.
Comment reconnaître une racine latine parmi toutes ces possibilités d'origine?

■ l'étude étymologique
L'étymologie (nom féminin) est la science qui étudie la racine des mots: elle recherche, en
partant de la forme d'aujourd'hui, la forme d'origine.
Pour cela, on utilise la phonétique, c'est-à-dire la science étudiant l'évolution des sons dans le
temps, et la sémantique, c'est-à-dire la science étudiant la diversification du sens dans le temps.
Sur une même racine, on fabrique une famille de mots.
Il est un peu dangereux de deviner une étymologie. Les fausses étymologies sont nombreuses
et les savants eux-mêmes sont parfois amenés à faire des rectifications. Souvent, ils parlent
d'étymologie incertaine, obscure, voire inconnue.
On peut, en effet, être réduit à former des hypothèses que les étapes anciennes de la langue ne
permettent pas de vérifier.
Par ailleurs, on peut parfois remonter jusqu'à une racine indo-européenne, c'est-à-dire jusqu'à
un groupement de consonnes portant toujours le même sens dans différentes familles de mots
à travers tout un ensemble de langues anciennes d'Europe et du Moyen-Orient.
Quand on dit que l'étymologie est une science difficile, en voici un exemple :
apercevoir ne vient pas du verbe voir, mais du latin percipere, à rattacher à capio qui veut dire
prendre.
Une fausse étymologie venant d'un rapprochement rapide avec un mot usuel est appelée
étymologie populaire. Vous pouvez, à l'aide du dictionnaire, tenter de trouver l'étymologie de
votre nom de famille . Ce sera amusant, mais vous risquez de constituer une étymologie populaire.

■ des indices
Des indices complémentaires permettent de reconnaître un mot d'origine latine : ce sont les
indices orthographiques et les indices _morphologiques.

Indices orthographiques
Certaines lettres ou associations de lettres ne répondent pas au caractère du latin.
-2- est d'origine arabe (zéro) ou grecque (horizon); -y- est d'origine grecque.
Les groupes -phi-, -psy- orthographient des mots d'origine grecque (philosophie, psychologie).
Le groupe -ing est d'origine récente en français et se trouve dans des anglicismes (parking).
Les mots comportant un h- muet sont d'origine latine ou grecque dans la plupart des cas {hiems,
150 mot latin ---+ hiver); le h- aspiré est d'origine germanique (héraut) ou grecque.
l .

l
Cl)
C")
DISPARITION DE LA DÉCLINAISON
w
a: En latin, un mot change de forme selon son genre, son nombre et sa fonction. ~•ensem,b!e de
<C ces formes constitue la déclinaison. Chaque possibilité de forme correspondant a une sene de
~ fonctions s'appelle cas. Le latin possède six cas courants et un cas rare (voir p. 253).
~
<C Il subsiste, en ancien français, deux cas: le cas sujet et le cas régime employé pour toutes les
a: fonctions autres que celle du sujet (complément d'objet, compléments circonstanciels).
C,
Voici un modèle très connu de déclinaison au Moyen Âge, le mur :

li mur

masculin

singulier pluriel

cas sujet li murs li mur


cas régime le mur les murs

Le cas qui a donné les formes d'aujourd'hui est celui qui couvrait le plus de fonctions et qui était
donc le plus employé. ' ,
Dès le xme siècle, dans les écrits, on trouve de nombreuses entorses à la déclinaison, ce qui
annonce le début de sa disparition.

- - - -- - - - - - - -- - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Il existait pour les pronoms des formes dites fortes, des formes dites faibles selon la place du
pronom dans la phrase.
Il nous reste des traces de ces anciennes pratiques :
Je te parle (forme faible) .
C'est à toi que je parle (forme forte) .
Voici un reste de déclinaison : je / me / moi
tu / te / toi
ils / leur / eux.

TRANSFORMATION DE LA PRONONCIATION

La prononciation varie selon les régions, selon les époques ou les classes sociales. Voici quelques
exemples d'évolution de la prononciation.

■ les particularismes régionaux


Au début du ~oyen Âge, toutes les lettres se prononcent séparément et les sons [6], [Ë], [5]
(an, un, on) n existent pas.
L'aboutissement aux sons [6], [Ë], [5] ne s'est pas fait dans toutes les régions. D'où l'impression
que les lettres « sonnent » plus dans le sud de la France que dans le nord.

■ l'évolution dans le temps


Au XVII• siècle, toutes les finales en -er se prononcent [Er] (comme ère) dans la langue des
orateurs, ce dont Molière se moque en écrivant par/air pour parler.
Toutes les consonnes finales n'ont pas encore disparu de la prononciation. Il faut y penser dans
la lecture de l'alexandrin classique pour respecter la rime. Attention, à la même époque,
238 paradoxalement, mourir se prononce sans le -r final : mouri.
Q)
U') la prononciation du latin
z et l'alphabet latin
j::
:5
:::,
<(
z
0 L'ALPHABET LATIN

~ Il comprend à l'époque de Cicéron 21 lettres:


1-
z ·A B C D E F G H I K L M N O P Q R S T V X.
Dans les textes donnés aujourd'hui aux élèves :
-v- se lit -ou- et marque la place d'une consonne
-u- se lit -ou- et marque la place d'une voyelle
-j- se lit -i- et marque la place d'une consonne
-i- se lit -i- et marque la place d'une voyelle
-y-, -z- sont introduits à la fin du J•r siècle av. J.-C. pour transcrire des mots grecs.

""""' LA PRONONCIATION

Il s'agit d'une prononciation reconstituée, comme celle du grec ancien.


-e- se dit -é- comme dans été
-ch-, -c- se disent -k- comme dans col
-s- se dit -ss- comme dans saucisson
-u- se dit -ou- comme dans hibou.
En latin, toutes les lettres se prononcent et, excepté -ch-, toutes les lettres se prononcent
séparément.
Donc -gn- donne ig-niss (prononciation du mot ignis), -ill- donne i-1-1-é (latin i/le) ; -qu- donne
-qou- (aqua se prononce a-q-ou-a), le groupe -au- se dit a-ou, et -ou-, o-ou.
-Un-, -an-, -on-, -in- n'existent pas (chaque lettre gardant sa prononciation, -in- est prononcé
-inn- comme dans inégal).

la notion de cas

En français, un nom est masculin ou féminin; il est modifié par le nombre. Il prend généralement
un -s final (une cheminée, des cheminées); la modification est plus importante sur quelques mots
(cheval, chevaux). La fonction (sujet, complément d'objet, complément circonstanciel) ne
change pas la forme des noms. Un adjectif prend la marque du genre et du nombre selon le mot
auquel il se rapporte; la fonction de l'adjectif ne modifie en rien sa forme.
En latin, le nom est masculin, féminin ou neutre (genre plutôt réservé aux objets). Il a un singulier
et un pluriel.
La finale du mot va en outre changer pour marquer la fonction : rosam.
Le -a permet de reconnaître un mot féminin et la terminaison -m est celle que prend
généralement un nom complément d'objet direct au singulier.
Souvent, une seule forme couvre deux ou trois fonctions possibles. C'est la raison pour laquelle
on ne parle pas de fonction, mais de cas.
Pour toutes les fonctions existantes, il existe sept formes, appelées cas. Chaque cas est désigné
par un nom. On récite les cas dans un ordre précis et conventionnel comme l'on récite les
personnes d'un verbe. On ne dit pas conjuguer, mais décliner un nom ou un adjectif ou un
152 pronom. Il existe cinq déclinaisons pour les noms latins.
(1)

- LES CAS LO
z
~
cas nominatif : fonctions sujet, apposition (nom) : Lutèce, cité de la Gaule, est belle.
fonctions épithète du sujet, attribut du sujet, apposition du sujet (adjectif).
cas vocatif: appel, apostrophe: Lutèce, que tu es belle! ::>
<(
cas accusatif : fonctions complément d'objet direct, complément circonstanciel de lieu
{avec déplacement et préposition le plus souvent) : J'aime Lutèce. z
0
cas génitif : complément de nom : La cité de la Gaule.
cas datif: complément d'attribution, complément dit d'intérêt : Donner un cadeau à
Pierre. Tout faire pour Pierre. ....~
cas ablatif : compléments circonstanciels et complément d'agent : Je suis séduite par
z
Lutèce.
cas locatif : complément circonstanciel de lieu pour quelques expressions : Il est à la
campagne.
Le génitif permet de savoir à quelle déclinaison appartient un nom latin, c'est pourquoi les
dictionnaires de latin indiquent, pour un même mot, son nominatif suivi de son génitif :
rosa, rosae

déclinaison d!fun mot féminin (1 re déclinaison)

rosa, ae : la rose

singulier pluriel

nominatif rosa rosae


vocatif rosa rosae
accusatif rosam rosas
génitif rosae rosarum
datif rosae rosis
ablatif rosa rosis

N.B. On décline d'abord le singulier, puis le pluriel.

déclinaison d'un mot masculin r2e déclinaison)

domlnus, 1 : le maître de maison

sin guli er pluriel

nominatif dominus dominl


vocatif domine dominl
accusatif dominum dominos
génitif dominl dominorum
datif domino dominls
ablatif domino dominls

déclinaison d'un mot neutre r2e déclinaison)

templum, 1 : le temple

singulier pluriel

nominatif templum templa


vocatif templum templa
accusatif templum temple
génitif templl templorum
datif templo templis
ablatif templo templis
153
Q)
rôle : elle joue le même rôle que la préposition; elle articule entre eux des mots de fonction (W')

différente. w
a:
La locution prépositive peut aussi articuler un groupe nominal à un verbe : <
« Hier, passant sur le nouveau boulevard pour aller herboriser le long de la Bièvre, du côté de
::E
Gentilly, je fis le crochet à droite... » (Rousseau)
::E
<
a:
La locution prépositive est un outil d'articulation entre les groupes dans la phrase. C,

- lA LOCUTION CONJONCTIVE

tandis que, pour que, afin que, si bien que, de manière à ce que, parce que, etc.

forme : préposition + (nom commun) + conjonction de subordination


analyse : locution conjonctive de subordination, introduit l'idée de but, de cause, de temps, etc.
rôle : elle joue le même rôle que la conjonction de subordination. Contrairement aux locutions
prépositives, ce sont des phrases qu'elle permet d'articuler entre elles. La locution conjonctive
articule des groupes de même nature (phrases), mais de fonction différente :
« Les mains dans les mains, restons face à face ➔ proposition principale
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe } proposition subordonnée
Des éternels regards l'onde si lasse. »
(Apollinaire)

La locution conjonctive de subordination est un outil d'articulation entre les phrases.

- lA LOCUTION ADVERBIALE

Il existe deux sortes de locutions adverbiales invariables, celles dont les termes ne forment qu'un
seul mot comme cependant, où la valeur de chaque mot a été perdue, et les expressions dans
lesquelles les termes sont liés par un trait d'union : au-dessus, par exemple.
formes : les locutions adverbiales sont formées de mots
appartenant à des catégories grammaticales diverses :
préposition + nom : à côté
deux prépositions : dedans, dessous ...
adverbe + adjectif : là-bas
analyse : dans les derniers exemples cités, la locution adverbiale invariable
est un complément circonstanciel de lieu
rôle : généralement, comme l'adverbe circonstanciel, la locution adverbiale remplace un groupe
- nominal complément circonstanciel d'un verbe.

- - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - - -
Deux autres emplois sont possibles :

• la locution adverbiale d'intensité, intégrée au groupe verbal lui-même :


li peut fort bien venir;
• l'adverbe issu d'une locution se trouvant à la place d'une conjonction de coordination :
li est venu, pourtant on ne l'attendait pas.
Mis en fin de phrase (Il est venu, on ne l'attendait pas, pourtant), il perd sa valeur d'outil de
liaison pour ne garder que sa valeur de concession (ou opposition). 243
Q)
LO

l'ordre des mots en latin z


3
::>
<(

L'ordre des mots dans la phrase simple latine est : sujet - compléments - verbe :
z
0
Avis aucupem non amat, l'oiseau n'aime pas l'oiseleur.
L'ordre des mots dans les groupes est le suivant :
~
- 1-
- dans le groupe nominal: - prédéterminant (autre que l'article qui n'existe pas); ,·. Z
~ - ..- ~
- déterminant - nom : . .
il/a pulchra pue/la, cette jolie jeune fille (le pronom personnel '
sujet n'existe pas : canto = je chante)
- dans le groupe verbal : - complément d'objet direct - verbe;
- attribut - verbe :
nivem non amo, je n'aime pas la neige
pulchra est, elle est jolie.
Les groupes circonstanciels étant mobiles, ils peuvent se trouver en tête de phrase. Il s'agit alors
de mise en relief voulue par l'auteur. Comme en français, le latin dispose d'une relative liberté
pour rythmer la phrase; mais le verbe (sauf cas d'exception) reste en fin de proposition - signe
indispensable de la fin d'une phrase dans un système où la ponctuation n'existait pas.

constructions françaises empruntées au latin

- LE GALLICISME C'EST, DU IATINISME EST

Un gallicisme est une forme propre au français (un italianisme est propre à l'italien, un anglicisme
à l'anglais, un germanisme à l'allemand, un latinisme au latin).
Traduire une forme de ce genre suppose une transposition : la recherche de la forme la plus
proche.
Pourquoi dit-on que c'est est un gallicisme?
Regardez : c'est Pierre (c ': sujet apparent; Pierre : sujet réel).
Trois mots pour signifier une seule chose : Pierre.
En latin, il existe une formule de mise en relief : le verbe être est rejeté en tête de phrase au lieu
de venir, comme d'habitude, en fin de phrase :
est Petrus, c'est Pierre
sunt filia et filius, ce sont une fille et un fils
verbe pluriel deux sujets verbe pluriel deux sujets
Si, en français, l'accord du verbe se fait avec le sujet réel, la raison est évidente au regard de
l'expression latine. Ce n'est qu'un accessoire. Il renforce l'expression.

1A COMPLÉTIVE À L'INRNITIF

La proposition subordonnée complétive infinitive, construite sans conjonction de subordination


avec un verbe à l'infinitif accompagné d'un sujet propre semble bien compliquée.
Le français a emprunté au latin qui possède déjà une construction particulière :
J'entends l'oiseau chanter, Avem cantare audio.
Audio, j'entends, est le verbe conjugué placé à la fin de la phrase selon l'ordre imposé par les
structures latines; cantare, chanter, est l'infinitif; avem est le sujet de l'infinitif (le sujet est à
l'accusatif dans une proposition infinitive latine).
Il est bien clair en latin que ce sujet est propre à l'infinitif car il est mis à l'accusatif, cas du
complément d'objet direct. En effet, il fait corps avec son verbe cantare. Or le groupe verbal avem
cantare est groupe complément d'objet direct du verbe conjugué audio. 155
Q)
LO
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SÉLECTION D'ŒUVRES A LIRE
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Moyen Age
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CONTES MORAUX

■ la Housse partie et le Vilain mire

Historique
Les contes moraux sont de courtes histoires dont le but est de transmettre une morale. D'abord
écrits en vers de huit syllabes, puis en prose, ces contes sont faits pour être dits. Ces contes ont
été créés de la fin du XII• siècle au XN• siècle. Nous en avons conservé environ 150. Ils étaient
racontés dans la langue française du Moyen Âge, transformée au cours des siècles pour devenir
le français d'aujourd'hui. Ainsi, il y a sept cents ans, on ne disait pas le paysan médecin mais
le vilain mire ; on ne disait pas la couverture partagée mais la housse partie.
Leurs auteurs ne sont pas toujours connus car il n'était pas dans l'habitude des artistes de signer
leurs œuvres. Ils étaient jongleurs ou ménestrels et allaient de château en château pour divertir
les grands seigneurs, qui les logeaient.
Le conteur savait tenir en haleine son public, piquer sa curiosité, captiver l'attention de l'auditoire,
le scandaliser parfois.
Plus tard, Molière s'est inspiré du Vilain mire en créant le Médecin malgré lui.

Personnages principaux
- Dans la Housse partie : le grand-père, le père et le fils.
- Dans le Vilain mire : le paysan devenu médecin, sa femme; le roi et sa fille.

Histoire
La Housse partie
Le grand-père devient vieux. On lui est reconnaissant d'avoir donné tous ses biens à ses enfants,
mais on ne supporte plus sa présence. Les querelles de ménage se succèdent. Voilà le bon père
de famille obligé d'expliquer à son propre père qu'il est devenu indésirable. Avant de chasser
le vieillard, le père de famille lui accorde la couverture qui protège le cheval. L'enfant de la
maison assiste à la scène. Son père lui demande d'aller à l'étable chercher cette couverture pour
son grand-père. Le petit garçon n'en donne que la moitié. Pourquoi? C'est que, prévoyant, il
conserve l'autre moitié dont le père aura besoin lorsque, devenu vieux grand-père à son tour,
il sera une bouche inutile sous le toit familial.

Le Vilain mire
Les amis d'un riche paysan lui cherchent femme. Jolie mais pauvre, la fille d'un seigneur voisin
ne peut prétendre à un mariage dans son entourage. Son père accepte donc pour gendre un
riche paysan qui peut assurer la sécurité à la jeune femme. Les fêtes du mariage terminées, le
paysan jaloux se pose des questions : « Convient-il à un paysan qui travaille au-dehors toute la
journée d'avoir une femme oisive à la maison?» Il la bat pour que ses pleurs l'occupent et fassent
fuir ses amis, mais la jeune femme trouve l'occasion de se venger des coups reçus : des messagers
cherchant un savant capable de soigner la fille du roi, elle propose son mari en avertissant bien
la compagnie que, un peu fou, il a besoin d'être battu pour avouer sa qualité de médecin. Voilà
le pauvre paysan chargé d'une tâche délicate. La suite de l'histoire nous montre comment il se
tire d'affaire.

Intérêt
Ces histoires nous montrent la cruauté de la vie; l'une sur un mode tragique, l'autre sur un mode
156 comique. Le lecteur peut tirer une conclusion morale de chacun de ces contes.
EMPLOI DES MOTS ET REGISTRES DE LANGUE

rappel de définitions

Les antonymes sont des mots de sens opposé (on dit aussi contraires) :
étroit *
large
grand *
petit
soir *
matin.
Les homonymes sont des mots de sens différent, mais semblables sur le plan sonore :
porc, port, pore.
Les paronymes sont des mots sans rapport de sens, qui ne diffèrent sur le plan sonore que par
un seul son:
pore, spore; percepteur, précepteur; stalactite, stalagmite.
Les synonymes sont sans rapport de son, ni d'origine. Ces mots sont de sens voisin avec des
nuances d'intensité ou de registres de vocabulaire :
une lettre, un pli
voc. courant voc. soutenu
aimer, adorer, raffoler
neutre fort très fort
haïr, détester, ne pas pouvoir sentir
très fort fort vocabulaire familier

qu'est-ce qu'une langue littéraire?

Les mots employés dans la langue orale ne sont pas toujours les mots de la langue écrite. On
demande à l'élève l'emploi du registre courant; cela signifie qu'il doit utiliser à l'écrit comme à ;
l'oral une langue juste quant au choix du mot et de la structure grammaticale, et une langue qui ··
ne soit ni familière ni grossière. · ;
Dans la langue écrite comme dans la langue orale, il existe différents niveaux de langue :

- IANGUE ORALE

niveaux
• vulgaire : mec, gonze, gus
• populaire : zèbre, lapin, zigue, zigoto, type
• familier : gars, bonhomme, individu
• courant : homme, garçon.

IANGUE ÉCRITE

niveaux
• courant: homme, garçon
• littéraire ou soutenu : être humain, hère, créature :
248 « Minos Juge aux enfers tous les pâles humains. » (Racine)
Q)
LO Personnages
w Barbe-Bleue: le mari oppresseur et monstrueux.
a: La Belle au bois dormant : la jeune amoureuse comblée par l'amour.
::::>
~ Cendrillon : l'enfant martyre dont les qualités triomphent.
Riquet à la Houppe, le Petit Poucet, le Chat Botté et bien d'autres personnages font de ces contes
a:
•W une passionnante galerie de portraits.
I=
::J Histoires
Sorcellerie, objets auxiliaires magiques, comme les bottes de sept lieues, mét~morphoses ...
contribuent à animer l'univers des Contes où s'opposent sans complaisance le Bien et le Mal.

· Intérêt
Les Contes ont immortalisé Ch. Perrault. Le genre, très populaire, quoique reposant sur des
histoires traditionnelles, séduit encore les lecteurs par sa richesse didactique et sa puissance
narrative. La transposition des Contes de Perrault au cinéma par le producteur américain Walt
Disney (nombreux dessins animés de long métrage) et le cinéaste français Jacques Demy
(Peau-d'Âne) remporte un vif succès auprès d'un public international.

MOLIÈRE
■ les Fourberies de Scapin

Pour la vie de l'auteur, voir p. 96.

Historique
Comédie en 3 actes, en prose, représentée pour la 1re fois en 1671.
Molière a 49 ans. Cette comédie est bâtie comme une farce, ou pièce rapide pleine de
rebondissements et de jeux de scène propres à faire rire le public (coups de bâton, ruses) soit
aux dépens du héros Scapin, soit avec Scapin aux dépens des autres personnages de la pièce.
Cette comédie compliquée n'a pas plu du vivant de son auteur, mais elle eut un succès éclatant
après sa mort (1673).

Personnages
Scapin est le valet, maître de jeu par qui tout arrive et se conclut. Molière le jouait lui-même.
On retrouve ensuite les personnages habituels des comédies de Molière : les deux pères fâchés
Argante et Géronte, les amoureux désespérés Octave et Hyacinte, ainsi que Léandre et
Zerbinette, que le valet sort d'une mauvaise affaire.

Histoire
Les jeunes gens se trouvent contrariés dans leur amour par leurs pères respectifs qui interdisent
les mariages. Scapin s'en mêle; il trompe les deux pères autoritaires, sert l'amour des jeunes gens
par l'argent et la ruse. Il défend l'honneur dç chacun. Des révélations finales inattendues sauvent
la situati9n : Zerbinette n'est pas une belle Egyptienne, mais la fille d'Argante, autrefois enlevée
par des Egyptiens. Hyacinte n'est pas une jeune fille pauvre, de naissance inconnue, mais la fille
que Géronte cherchait jusque-là vainement. Les jeunes filles ont retrouvé leurs pères; elles sont
dignes d'épouser les jeunes gens qui les aiment. Les mariages peuvent être conclus et la morale
du XVJJe siècle est respectée.

Intérêt
C'est la vivacité du jeu et l'imagination de l'auteur qui font l'intérêt de cette pièce. Deux scènes
sont considérées comme de grands classiques du comique de farce : celle de la galère et celle
158 du sac.
Cl)
LO
XIXe siècle w
a:
::,
.....
<(
Illustration a:
de 20000 Lieues sous les mers : ·W
dessin gravé par Hildibrand
pour la co.llection Hetzel.
I=
J
Photo Larousse.

JULES VERNE

■ Vingt Mille Lieues sous les mers

Romancier, né à Nantes, mort à Amiens (1828-1905).


A 20 ans, Jules Verne vient à Paris pour y faire des études. Il découvre le théâtre, se lie avec
Alexandre Dumas, qui dirige alors un théâtre et accepte de monter sa première pièce. Mais son
génie n'ira pas dans cette direction. Il essaie différents genres : des nouvelles, une opérette, un
roman historique. Parallèlement, les découvertes de la science le passionnent et il a pour ami
l'explorateur Jacques Arago. Lorsqu'il publie Cinq Semaines en ballon, en 1863, son livre a un
succès si grand que son éditeur, Hetzel, lui signe un contrat de 20 ans pour deux volumes par
an. En France, il invente le roman d'anticipation scientifique, très proche de la science-fiction.

Historique
Paru en 1870, ce roman se situe entre /es Enfants du capitaine Grant et /'Île mystérieuse.

Personnages
C'est dans ce roman que l'on trouve l'extraordinaire capitaine Nemo (en latin : personne).
Le deuxième héros n'est pas un homme, mais un sous-marin : le Nautilus, sous-marin imaginé
par le capitaine Nemo.

Histoire
Une énorme vague soulevée par un monstre projette Aronnax, Conseil et Ned Land hors de leur
bateau. Ce monstre est en fait le sous-marin de l'étrange capitaine Nemo qui va faire découvrir
à ses trois passagers les fonds marins.

Intérêt
Après le ciel (dans De la Terre à la Lune) le fond des mers ... Jules Verne est une fois encore
en avance sur la science. La technique ouvre des mondes mystérieux qu'il invente avec une
fantaisie qui tient le lecteur en haleine. 159
Cl)

Histoire M
Un riche bourgeois est dupé par son entourage qui profite de sa névrose. Heureusement, sa w
a:
femme et sa servante gardent leur bon sens. ::>
Intérêt ~
a:
L'intérêt de cette pièce réside dans le divertissement plaisant qu'offre le genre même. Les •W
intermèdes dansés et chantés en font un spectacle complet et transforment cette satire de la l:=
médecine en farce, là où le sujet même et la personnalité d'Argan pourraient fournir un sujet :J
dramatique, ton dans lequel on a d'ailleurs tenté de jouer la pièce.

■ les Femmes savantes


Historique
La comédie date de 1672. Molière a 50 ans. Il reprend le thème des Précieuses ridicules (1659) :
satire de la prétention des femmes au savoir. Dans les Précieuses ridicules, les femmes se piquent
de beaux vers; dans les Femmes savantes, elles prétendent être versées en philosophie et en
sciences.

Personnages principaux
Philaminte, la maîtresse de maison, mère d'Henriette et d'Armande, Bélise, sœur du maître de
maison Chrysale. Trissotin, l'intrus, le poète vaniteux.

Histoire
La maisonnée est divisée en deux clans : celui du bon sens et celui du pédantisme. Si Henriette
souhaite se marier avec Clitandre, Bélise et Armande méprisent tout attachement sans
enlèvement, selon la règle de la littérature qu'elles affectionnent. Philaminte entichée de science
promet sa fille, la pauvre Henriette, à Trissotin, flatteur vaniteux et ridicule, qui espère tirer profit
de la situation. Le bon sens finit par l'emporter.

Intérêt
À la comédie de caractère s'ajoute la peinture
des mœurs. Comme dans /es Précieuses
ridicules, Molière déplore cette mode du
pédantisme qui affectait les salons bourgeois
à la recherche d'un éclat littéraire qui brillait
autour de celles qu'on appela les précieuses.
La plus connue est M11e de Scudéry, dont la
littérature romanesque et mondaine eut un
grand succès. Elle avait fréquenté l'hôtel de
Rambouillet, où l'on pouvait rencontrer
Corneille et Richelieu au début du siècle.

Frontispice de l'édition de 1682,


représentant le Renvoi de Martine LES.FEMMES SCAVANTES
Photo Giraudon. 253
Q)
- Joseph KESSEL LO

■ le Lion
w
a:
::::>
Né en Argentine, de parents russes, en 1898 et mort en 1979, c'est une sorte d'aventurier des
temps modernes. Après des études à Nice, puis à Paris, il s'engage dans l'aviation en 1916. La
~
a:
guerre finie, il voyage et parcourt le monde entier. Il participe à la guerre d'Espagne en 1936; ·W
il est correspondant de guerre lors de la Seconde Guerre mondiale. Ses œuvres, très nombreuses,
sont d'extraordinaires romans d'aventures, qui mêlent sang, guerre, violence et exotisme barbare.
I=
:J
Ses reportages ont la même étrangeté. Le Lion est un peu à part dans sa production.

Historique
Ce roman a été publié en 1958. L'auteur a alors 60 ans. Il est célèbre. Une carrière riche s'étend
derrière lui. C'est un souffle de fraîcheur dans l'ensemble de son œuvre.

Personnages
Le lion, Patricia.

Histoire
Le Lion n'est pas une histoire d'animaux, mais plutôt l'histoire d'une petite fille qui voudrait voir
son lion grandir avec elle. Mais, même au Kenya, les lions que l'on nourrit au biberon ne peuvent
devenir les amis des hommes. Située dans un décor réel et bien documentée (mœurs des
animaux, vie quotidienne en Afrique), cette histoire raconte l'amitié d'une petite fille pour un
animal, et son amour pour un pays.

Intérêt
C'est une grande histoire d'amitié qui fait découvrir un pays lointain.

_ _ _ _ _ _ __ SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES _ _ __ _ __ _

AUTEURS ÉTRANGERS TRADUITS

H. C. Andersen, Contes
Sir Arthur Conan Doyle, la Ceinture empoisonnée, la Crinière du lion
D. Defoe, Robinson Crusoé
A Franck, Journal
M. Gorki, Enfance
Grimm, Contes
E. Hemingway, le Vieil Homme et la mer
J. R. Jiménez, Platero et moi
R. Kipling, Histoires comme ça, le Phoque blanc
S. Lagerlof, Au pays des oies sauvages
C. Laye, /'Enfant noir
H . P. Richter, Mon ami Frédéric
I. B. Singer, Zlateh, la Chèvre et les autres contes
W. Scott, Ivanhoé
R. L. Stevenson, /'Île au trésor, le Cas étrange du docte ur Jekyll et Mr. Hyde
M. Twain, Tom Sawyer
J. M. Vasconcelos, Mon bel oranger
O. Wilde, le Fantôme de Canteruille
R. Wright, Black Boy.
161
Q)
LO
w
Dé: l"EXPRIESSION ORALE
l- A L'EX smoN ÉCRITE
a:
ü
•W
1-
w
w Dans l'expression orale comme dans l'expression écrite, le registre de langu~ d~pend de la culture
-'
<( de l'émetteur et du récepteur, du contexte dans lequel le message est em1s et du but de ce
a: message.
0
z
0
(/)
(/)
w
a: les registres de langue
a..
><
w

Selon la personne à qui l'on s'adresse, la langue varie, à la fois dans le choix du vocabulaire et
dans le choix des constructions de phrases.

exemples de registre s de langue

FAMILIER. COURANT SOUTENU

expression orale conversation entre conversation avec di scours d'avocat


amis, avec la famille un(e) inconnu(e) dans conversation avec un
la rue supérieur hiérarchique,
par ex., le Principal du
~ --- -- ---- - --------- _________ ________ _ collège
.,_.
expression écrite correspondance correspondance lettres publiées (dans
amicale, familiale administrative la presse ou sous
forme de recueil, de
livre)
---------------------
exemples
-------------------
ouvrage
bouquin livre
graisser la patte à qqn acheter qqn corrompre qqn
cinglé, dingue fou dément

À l'oral, dans la langue familière, cela est abrégé en ça, la négation ne disparaît souvent, pas
est souvent utilisé seul (Je sais pas), les phrases sont juxtaposées ou coordonnées mais rarement
subordonnées, les mises en relief sont fréquentes (Il est formidable, ton blouson!).

Dans la langue écrite, on emploie de préférence le registre courant ou soutenu, par exemple,
dans un devoir de français : négations complètes, subordonnées, constructions correctes, etc.
De toute façon, il est nécessaire de tenir compte de la personnalité, de la culture, de la position
sociale de celui (ou celle) qui lira le texte produit.

Par exemple, l'écrit journalistique : il a pour but d'informer; il ne vise pas à créer un effet artistique,
mais à transmettre un message simple au plus 9rand nombre. Le registre de langue dépend alors
de la cible (du public qui va lire l'information).

Dans le cadre d'une publication littéraire, le texte écrit tend à être une œuvre d'art, ce qui implique
pour l'auteur une recherche de vocabulaire et de style.
L'écrivain fait œuvre de création : création de personnages, de lieux, de situations qu'il fait vivre
162 avec des mots.
Q)

qu'est-ce qu'un genre en littérature? LO


w
.....
a:
(.)
·W
- LE ROMAN .....
w
Le roman est une œuvre d'imagination assez longue, constituée de passages narratifs alternant w
.....J
avec des passages descriptifs. Quelques passages de dialogues peuve nt être intercalés. Ils peuvent <(
être rendus par l'utilisation du style indirect (paroles rapportées) et du style indirect libre (formule a:
intermédiaire entre le style direct et le style indirect). 0
z
0
■ les passages narratifs en
en
Ils constituent le récit : celui-ci est bâti à partir d'un déroulement d'événements pouvant w
a:
comprendre des péripéties et un dénouement. Le roman présente donc un caractère historique Cl.
(il se déroule dans le temps) : ><
w
- la vie d'un personnage : le Rouge et le Noir_ (Stendhal)
- la vie d'une famille : /es Rougon-Macquart (Emile Zola)
- la vie d'un peuple: la Guerre du feu (J. H. Rosny aîné) .

■ les passages descriptifs


D'une manière générale, décrire consiste à dégager les lignes essentielles en caractérisant les
êtres, les choses, les lieux par les adjectifs les mieux appropriés, par des subordonnées relatives,
des images;

• décrire un lieu
Il s'agit de dégager les impressions dominantes et de cerner ce qui les crée :
« Hauts sont les monts et ténébreuses les vallées, les roches sombres et terrifiants les défilés. Ce
jour même, les Français les franchirent avec grande douleur» (la Chanson de Roland).

• décrire une personne (le portrait)


Il s'agit de raconter une personne comme on raconte un événement.
- L'auteur peut décrire lui-même son personnage :
« En l'abbaye était pour lors un moine cloîtré nommé frère Jean des Entommeures, jeune,
galant (l ), /risque (2 ), de hait (3), bien à dextre (4 ), hardi, aventureux, délibéré, haut, maigre, bien
fendu de gueule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d'heures, beau débrideur de messes,
beau décrotteur de vigiles, pour tout dire sommairement vrai moine» (Rabelais, Gargantua ).
- Le personnage peut être décrit par un autre personnage :
«Ah! le bon pape! Ah! le brave pape!» s'écrie le peuple du bon pape d'Avignon» (Alphonse
Daudet, Lettres de mon moulin).
- Le personnage, qui est parfois l'auteur, peut aussi faire son propre portrait :
«J'atteignis ainsi ma seizième année, inquiet, mécontent de tout et de moi... » (J.-J. Rousseau,
Confessions).

• décrire un animal
Le portrait d'un animal fonctionne comme celui d'un personnage. Comme pour toute description,
il faut bien observer, interpréter les traits de caractère à travers les mouvements, dégager le
caractère dominant et l'annoncer en une phrase :
« Une abeille, dont le corsage brun brillait au soleil comme une armure de vieil or, vint se poser
sur une fleur mauve d'une sombre richesse et bien ouverte sur sa tige touffue » (Anatole France,
le Crime de Sylvestre Bonnard).

( 1) Gaillard. (2) Pimpant. (3) Décidé. (4) Adroit. 163


Q)
1.() lA NOUVELLE
w
l-
a: Genre littéraire apparaissant au YN• siècle, la nouvelle est un récit bref, comportant une
ü construction dramatique et un petit nombre de personnages.
•W Elle établit des liens très étroits entre la qualité, le caractère du personnage et l'action qu'il
1- entreprend. Toute action secondaire ou superflue est éliminée. Tous les détails du récit ont une
w importance.
w Les nouvelles comportent le plus souvent une chute, c'est-à-dire une fin qui surprend le lecteur.
...J
<
a: Ce genre est proche du conte par sa brièveté, mais apparenté au roman par la façon dont sont
0 caractérisés les personnages et dont est représentée l'action, comme dans les nouvelles de Guy
z . de Maupassant ou de Prosper Mérimée.
0
en
en
w LE CONTE
a:
a..
X Les contes commencent souvent par « Il était une fois ... ».
w Leur histoire se déroule dans des temps lointains et indéterminés.
Les personnages sont des enfants, parents et grands-parents vivant au côté de personnages
fantastiques tels que l'ogre ou la fée. Les animaux parlent. Magie et réalité se confondent.
L'emploi des nombres et des objets est magique.
Le conte a une signification morale et une valeur symbolique, comme les Contes de Grimm.
Les contes existent dans toutes les civilisations et remontent à l'origine des temps : on retrouve
le thème du Petit Poucet dans des contes populaires africains, et l'histoire de la Belle et la Bête,
écrite au XVII• siècle, reprend le conte d'Amour et Psyché, écrit par Apulée (II• siècle av. J.-C.).

qu'est-ce que le ton?

Le ton est ce qui caractérise le style d'un passage et crée l'atmosphère. Les mots pour le qualifier
sont innombrables. La caractérisation est souvent subjective. Tout est question de nuance et de
sensibilité. Il faut savoir choisir entre les synonymes, par exemple entre touchant, émouvant,
pathétique, dramatique ou tragique..., quand on fait une explication de texte.

tragique (situation qui inspire une terreur presque sacrée, née de la force du destin) :
« Phèdre : - ... Écoute-moi, Thésée.
C'est moi qui sur ce fils chaste et respectueux
Osai jeter un œi/ profane, incestueux.
Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste» (Jean Racine, Phèdre).

dramatique (le bouleversement intérieur est lié à l'action ou à une situation) :


L'enfant tué par le terrible Tiphaine:
« Il lui creva les yeux; il lui broya les dents;
Il lui pétrit le crâne en ses ongles arde,nts
Sous l'armet d'où le sang sortait comme d'un crible.
Le jeta mort à terre, et s'envola terrible» (Victor Hugo, la Légende des siècles : « /'Aigle du
casque»).

pathétique (sentiment violent de tristesse tragique) :


« Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie ... » (Corneille, le Cid).

émouvant (qui produit une impression forte) :


164 « Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe » (Victor Hugo, Booz endormi).
Q)
touchant (qui produit une émotion douce) : LO
« Tristesse tendre, résignée et malgré tout souriante» (André Gide) . w
t-
badin (ton de celui qui plaisante) : a:
ü
« Je viens voir à la brune, -w
Sur le clocher jauni, t-
La lune w
Comme un point sur un i » (Alfred de Musset, Ballade à la lune). w
....J
burlesque (ton caricatural qui tient de la farce) : <
a:
« Matamore : - Quand je veux, j'épouvante; et quand je veux, je charme » (Pierre Corneille, 0
/'Illusion comique). z
circonspect (prudent) : 0
en
«Don Rodrigue : - Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, en
La vaillance et l'honneur de son temps? Le sais-tu? w
Le comte : - Peut-être » (Pierre Corneille, le Cid).
a:
a.
X
condescendant (employé négativement - péjorativement - pour faire sentir à celui à qui on w
s'adresse qu'on le considère comme inférieur) :

Le comte à Don Rodrigue : « Jeune présomptueux!
Te mesurer à moi! » (Pierre Corneille, le Cid).
grandiloquent (emphatique, pompeux, exagéré, affecté) :
« Matamore : - Contemple, mon ami, contemple ce visage;
Tu vois un abrégé de toutes les vertus» (Pierre Corneille, /'Illusion comique).
héroï-comique (évoquant la fausse grandeur) :
Par ex., le titre de. la pièce de Jean Giraudoux : l'Apollon de Bellac.
héroïque (célébrant les exploits des héros, comparables à des demi-dieux ou capables de faits
dignes des dieux) :
Aristée domptant le devin des flots azurés Protée : « li n'en dit pas plus. À ces mots le devin,
roulant avec force ses yeux où brille une glauque lueur, grinçant des dents, ouvre enfin la bouche
pour annoncer le destin» (Virgile, les Géorgiques).
indifférent (celui qui s'exprime ne marque aucun intérêt particulier) :
« Don Rodrigue : - Cette ardeur que dans les yeux je porte,
Sais-tu que c'est son sang? Le sais-tu?
Le comte : - Que m 'importe?» (Pierre Corneille, le Cid) .
ironique (on fait entendre le contraire de ce que l'on pense) :
« Ils soupçonnèrent qu'on avait contre eux quelques mauvais desseins, comme par exemple celui
d'être libre» (Voltaire, Torture) .
malicieux (qui se moque gentiment) :
« - Le Bon Dieu, le Bon Dieu ?. .. Comment le voyez-vous, le Bon Dieu, Jean?
Jean Lépée digère ma question » (Henri Vincenot, /a Billebaude).
moqueur (cherche à tourner en ridicule) :
« J 'ai tué mon ami, j'ai mérité le feu,
J'ai taché mon pourpoint et l'on me congédie!» (Alfred de Musset, Contes d 'Espagne et d'Italie).
objectif (suppose que celui qui rapporte ne défonne pas la réalité ) :
« Beaucoup de gens sont prévenus contre l'enthousiasme; ils le confondent avec le fanatisme,
et c'est une grande erreur» (Mme de Staël, De l'Allemagne ).
satirique (qui attaque systématiquement, avec mordant) :
« La première fois que la femme d'un grave magistrat demande le soir à son mari : « Mon petit
cœur, n'avez-vous fait donner la question (1) à personne?» (Voltaire, Torture) .

(1) La torture. 165


Q)
1
C') EUGÈNE IONESCO, 1912-1994
w
a:
::, Né à Slatina en Roumanie, il est élevé à Paris et en Mayenne.
~ Il crée le « théâtre de l'absurde » avec la pièce la Cantatrice chauve, en 1950. Il est l'auteur d'une
trentaine de pièces, dont : la Leçon; le Rhinocéros, pièce jouée en 1960 par Jean-Louis Barrault;
a:
-w la Soif et la Faim, jouée en 1966 à la Comédie-Française.
I= Il a publié d'autre part :
:J - Notes et Contre-notes, sur la pratique du théâtre;
- la Photo du colonel, nouvelles;
- Journal en miettes, œuvre autobiographique en 2 tomes.

■ la Cantatrice chauve

Historique
Pièce de théâtre en 11 scènes. Elle est présentée au théâtre des Noctambules, à Paris, par la
compagnie Nicolas-Bataille, le 11 mai 1950.
Elle comporte un sous-titre : Anti-pièce.
Comme le sous-titre l'indique, la pièce ne répond pas aux critères traditionnels qui induisent un
titre significatif, des personnages caractérisés et engagés dans une histoire qui mène à un
dénouement.
Le titre n'est que le contenu anodin d'une réplique.

Personnages
Deux couples (Mr. et Mrs. Smith, M. et Mme Martin), la bonne Mary, le capitaine des pompiers.
Les noms de Smith et de Martin marquent l'anonymat des personnages; les rôles sont
interchangeables. Mary est un cliché : sa présence situe la famille dans un contexte bourgeois,
tel qu'il est représenté dans le théâtre de boulevard. Le pompier n'est ni un caractère ni même
une fonction sociale : c'est un costume (Mrs. Smith : « Monsieur le capitaine ... Mettez-vous à l'aise,
enlevez votre casque ... »).

Histoire
Il n'y a pas d'histoire au sens habituel du terme. Deux couples s'invitent et échangent des propos
de salon. La fin de la pièce nous ramène au départ.

Intérêt
À partir d'un jeu sur le langage, le dramaturge construit une caricature, ironique parfois,
sarcastique souvent, « violemment comique » toujours, de l'incohérence, de la banalité, voire de
l'absurdité des propos, des situations communes dans la vie quotidienne. Ce type de théâtre porte
le nom de « théâtre de l'absurde». Tout est une question de ton, de rythme et d'atmosphère.
Le résultat est l'insolite.

262
Q)
LO
COMME STRUIRE w
l-
a:
(.)
·W
1-
w
w
...J
<(
Le but de l'exercice est de prouver que l'on sait rédiger. Que veut dire : « Savoir rédiger»? a:
C'est être capable d'écrire, c'est-à-dire d'organiser sa pensée en quelques phrases simples, 0
claires, grammaticalement correctes. z
Vingt-cinq lignes suffisent. Comment composer le devoir? Il doit comporter : 0
- une introduction; . en
- un développement; en
w
- une conclusion. a:
L'introduction, comme une entrée, met en appétit; le développement tient lieu de plat a..
principal; la conclusion fait office de dessert. ><
w

composition de la rédaction

L'INTRODUCTION

Elle annonce le sujet qui va être traité, en trois ou quatre lignes.


Grâce à elle, le lecteur doit comprendre de quoi il sera question et avoir envie de lire la
suite.
L'introduction, qui ne comporte qu'un paragraphe, est séparée du développement par une
ligne : il s'agit ainsi de faciliter la lecture.

- LE DÉVELOPPEMENT

Il traite le sujet donné, et s'organise autour de deux ou trois idées principales.


Ç'est la partie la plus longue, qui nécessite une division en paragraphes.
A chaque idée principale est consacré un petit paragraphe de six lignes environ.
Le décalage en début de paragrap11e (appelé alinéa) visualise le début du paragraphe. Aller
à la ligne à la fin de chaque paragraphe permet de bien suivre les différentes étapes de la
pensée.
Les paragraphes s'enchaînent de façon logique pour rendre la lecture agréable.

LA CONCLUSION

Comme l'introduction, elle est séparée du développement par l'espace d'une ligne.
Elle ne comprend qu'un petit paragraphe d'une longueur équivalente à celle de
l'introduction. Elle donne au lecteur l'impression d'arriver à la fin de l'histoire ou du
développement qui a été construit.
Elle satisfait son besoin de logique : c'est la fin de l'exploitation du sujet annoncé dans
l'introduction. 167
OJ
I.O
un exemple
w
!:::
a:
(.) "
-w ·
1-
w
w
..J
<( LE SUJET
a:
0 On vous propose ce sujet :
z
0 · Dans « la Charrette bleue », Barjavel écrit : « En entrant dans la remise déserte du bureau de
en tabac, j'annexais une pièce nouvelle à ma demeure personnelle, à côté du trou-dans-le-jardin,
en de la chambre-en-haut-desfagots, de la citadelle-sur-les-sacs-de-son. »
w Sans doute, vous aussi, vous avez privilégié un lieu de la maison; évoquez ce « petit-coin-de-
a:
o. maison » où vous aimez vous tenir.
><
w Comment le traiter?

LA RÉDACTION

1 Introduction Dans la maison de grand-mère, il est un tout petit coin


1 - j'annonce mon sujet où j'aime me tenir les soirs d'hiver: c'est dans la cuisine,
- je situe mon endroit le recoin isolé entre la cuisinière et le buffet, celui réservé
- je le nomme au coffre à bois.

Je laisse un espace

Développement
J.
1er paragraphe
J
Assis sur le coffre qui sent bon la fumée, appuyé au
, 1re idée : la vie de ce petit '""1-+ buffet, jambes ramassées, blotti là comme un chat qui
1 coin somnole, j'écoute la cuisinière qui ronfle. L'odeur sucrée
-1, de la soupe me réchauffe. Toute la vie est là.
2 e paragraphe
2e idée un petit coin au - 1-+ Dans ce petit coin sombre, isolé, retiré, je suis oublié,
centre de la maison délaissé : je déserte; et j'assiste, silencieux, à la vie des
-1,
autres (.. . )

3 9 paragraphe Je vis assis sur les vieux journaux qui servent à allumer
3e idée le petit coin aux '"" 1-+ le feu , feuillets jaunis, pleins de guerres et d'actes de
souvenirs courage, de menus incidents resurgis d'un passé
mystérieux. Les bûches de bois sentent la résine des
vieux sapins de ces forêts séculaires bouleversées par les
tempêtes, emportées par le poids de la neige, dans la
montagne austère. C'est l'hiver, et je rêve à l'abri du froid
et de la nuit, dans mon petit coin, blotti comme un chat
. qui somnole.
Je laisse un espace

Conclusion Si vous saviez comme je l'aime, ce petit coin où je


le petit coin un vieux coffre t---+ deviens chat, au contact lisse et tiède du vieux coffre usé
168 que j'aime par le temps!
G>
C') ·- LA POÉSIE DE COUR
w
a: 1
l Marot (1496-1544) est le Jils du rhétoriqueur Jean Marot. Les rhétoriqueurs sont les héritiers
::> des maîtres du x:ve siècle. Elevé à cette école, Clément Marot pratique la poésie de cour à forme
~ fixe. Ces formes sont les plus variées : élégies, épîtres, ballades, rondeau~. chansons,
a:
•W
épitaphes, complaintes. La poésie de cour est une poésie de circonstance (Petite Epître au Roy),
qui s'adresse au roi, à la reine, à un personnage de la cour ou célèbre un moment de l'histoire.
~
...J
Clément Marot vit à la cour de François (er.

LA PLÉIADE

La Pléiade est le nom adopté par sept poètes, en souvenir de sept poètes alexandrins qui, au
me siècle av: J.-C., se sont placés sous le signe de cette constellation. Au xvie siècle, ces sept
poètes sont: Ronsard, du Bellay, Pontus de Tyard, Baïf, Peletier du Mans, Belleau, Jodelle. Ils
ont en commun le goût et la connaissance de !'Antiquité, la passion de l'Italie et le fervent désir
de faire évoluer la langue française. Ce sont des novateurs.

Ill LES POÈTES LYONNAIS

En même temps que s'épanouit dans le Val de Loire un courant littéraire autour de Ronsard et
du Bellay, un autre courant poétique naît à Lyon. Les représentants les plus connus sont Maurice
Scève et Louise Labé, l'un s'adonnant à la poésie hermétique (c'est-à-dire « fermée à clef»,
volontairement obscure et symbolique), l'autre pratiquant une poésie pleine de fraîcheur et de
sincérité. Tous deux vantent la délicatesse de l'amour et s'inspirent des traditions italiennes.

LA POÉSIE DE COMBAT

Au xvie siècle, siècle de violence et de guerres fratricides entre catholiques et protestants, les
horreurs sanglantes ne peuvent laisser indifférent. Chaque camp déplore ces troubles civils. Le
catholique Ronsard, dans ses Discours, évoque de manière émouvante les souffrances. Agrippa
d'Aubigné, le protestant, s'indigne avec passion dans son œuvre les Tragiques.

LA PROSE PHILOSOPHIQUE

Le xvie siècle connaît deux grands prosateurs : Rabelais et Montaigne.

Moine, médecin, humaniste, Rabelais est un homme cultivé. Il a 38 ans quand est publiée à Lyon,
en 1532, la première partie de son œuvre, répartie en cinq livres: Pantag111el, Gargantua (1534),
le Tiers Livre (1546), le Quart Livre (1548-1552), le Cinquième Livre (publié en 1564, après
la mort de l'auteur). Autour du personnage de Gargantua, géant intelligent et curieux né sur les
bords de la Loire, se construit une fresque satirique de la société de l'époque. Conteur,
philosophe, facétieux, Rabelais met le rire au service des idées.

Le Bordelais Montaigne appartient à la génération suivante. Il écrit tout au long de sa vie ce qu'il
appelle modestement ses Essais, réflexions sur tous les sujets de la vie. Il crée aussi le genre de
l'autobiographie qui n'existait pas alors dans la littérature française. Le ton en est libre; le style
se veut familier. La pensée s'élabore autour d'images qui se nourrissent de la vie quotidienne.
266 La forme est neuve; «je» est à la fois auteur, narrateur et sujet de l'œuvre.
LA PHRASE COMPLEXE

la proposition sujet au subjonctif

lA PROPOSITION SUBORDONNÉE SUJET AU SUBJONCTIF INTRODUITE PAR QUÈ

La construction est d'un langage soutenu (ou d'un certain niveau de pureté ou d'élégance) :
Qu 'il apprenne sans effort est impossible.
1 1
subjonctif indicatif
Le subjonctif étant le mode employé pour indiquer une obligation, une idée de doute, de réserve
faite quant à la réalité d'un fait, la proposition sujet au subjonctif accompagne généralement un
verbe principal à l'indicatif (ou au conditionnel) dont le sens implique ces différentes idées (ici,
l'idée de réserve est exprimée par l'adjectif impossible accompagnant le verbe être).

- - - - -- - - -- - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - - - -
11 faut respecter la concordance des temps (ou accord des temps entre eux).
• Dans un contexte de présent.
Le point de référence est le présent, le temps qui commande l'ensemble du texte est le
présent :
- la simultanéité des faits ou des actions par rapport au moment de la parole est indiquée
par le présent :
Qu'il apprenne sans effort est impossible.
..._ présent - -
(pas de décalage entre l'action d'apprendre et le jugement);
- l'antériorité s'exprime avec une forme composée sur le présent, dans la subordonnée:
Qu'il ait appris sans effort est impossible.
1 1
passé --- présent
(l'action d'apprendre est antérieure au jugement émis sur cet apprentissage).
• Dans un contexte de passé.
L'ensemble du discours est situé dans le passé par rapport au moment où l'on parle:
- la simultanéité des faits s'exprime avec un imparfait:
Qu'il apprît sans effort était impossible .
..._ impartait - -
(pas de décalage entre l'action d'apprendre et le jugement);
- l'antériorité s'exprime avec une forme composée sur l'imparfait, dans la subordonnée:
Qu'il eût appris sans effort était impossible.
1 1
plus-que-parfait - - - imparfait
(l'action d'apprendre est antérieure au jugement émis sur cet apprentissage).
Pour résumer : plus-que-parfait passé présent futur

:
1
:
qu'il ait ~ppris est impossible
1 qu'il apprenne
i
qu'il eQt appris_ était !,:nposs!ble
170 qu il appnt
lA PROPOSITION SUBORDONNÉE AU SUBJONCTIF, SUJET RÉEL

Pour rejeter un mot important en tête de phrase, on peut inverser la présentation des
groupes et placer le sujet réel après le verbe :
li est impossible que vous appreniez sans effort
(que vous appreniez sans effort : proposition subordonnée, introduite par que; sujet réel de
est impossible; il : sujet apparent de est impossible).

la proposition subordonnée relative

Vous avez vu, en 6e, le principe de construction de la proposition relative. Introduite par un
pronom relatif, elle est le plus souvent complément d'un nom qui est son antécédent. Dans
ce cas, elle est l'équivalent d'un nominal, on l'appelle déterminative. En Se, vous avez vu la
construction plus difficile de la proposition subordonnée relative introduite par dont.
Nous vous proposons maintenant l'étude de trois cas : la proposition subordonnée relative
sujet, la proposition subordonnée relative attribut, la proposition subordonnée apposée.

lA REIATIVE SUJET

Si on analyse cette phrase :


Qui m'aime me s·uive
on voit que : qui m'aime est une subordonnée relative introduite par le pronom relatif qui et
qu'elle est sujet du verbe au subjonctif présent suive.
La phrase équivaut à la construction Que celui qui m'aime me suive :
que celui qui m'aime: groupe nominal de suive;
qui m'aime : proposition subordonnée déterminative de celui;
celui : pronom démonstratif, noyau du groupe nominal sujet de me suive;
que : introduit le mode subjonctif.

LA REIATJVE ATTRIBUT

■ les caractéristiques de la fonction attribut


La proposition subordonnée attribut est attribut d'un complément d'objet direct. La proposition
subordonnée attribut construit des compléments d'objet direct accompagnant des verbes comme
voir (et ses composés), trouver, montrer, entendre.
Comme pour tous les mots ou groupes de mots attributs du complément d'objet direct, on
distingue la fonction attribut de la fonction épithète à ce que la phrase est construite pour ce
groupe qui ne peut être supprimé de la construction :
• épithète
J'ai acheté une (jolie) maison.
1
C.O.D.
jolie, épithète déterminant maison, n'est pas indispensable à la construction de la phrase. Si le
nom est remplacé par un pronom personnel, l'adjectif disparaît; on dit : Je l'ai achetée.
• attribut
J'ai tout fait pour rendre cette maison jolie.
1 1
C.O.D. attribut du C.O.D.
jolie, attribut du complément d'objet direct maison, est indispensable à la construction de la
phrase. Si l'on remplace le groupe nominal cette maison par un pronom personnel, l'adjectif
qualificatif jolie, groupe à lui seul, est conservé : j'ai tout fait pour la rendre jolie. 171
■ exercices de transformation (ou de manipulation des mots)
mettant en valeur la relative attribut
J'ai trouvé Pie"e; Pie"e dormait.
Deux idées essentielles ressortent de ces deux propositions indépendantes juxtaposées : trouver,
dormir.
On peut transformer ces deux phrases en une seule, par divers moyens :
• enchâssement (une phrase en « avale» une autre) -. J'ai trouvé Pie"e endormi
(endormi : participe passé, attribut du complément d'objet direct Pie"e) ;
• substitution (un groupe en remplace un autre) -. Je l'ai trouvé endormi
·(endormi: participe passé, attribut du pronom personnel/', complément d'objet direct mis pour
Pie"e) ;
• transformation avec sous-phrase relative -. J'ai trouvé Pie"e qui dormait.
Je l'ai trouvé qui dormait .
(qui dormait: proposition subordonnée relative, attribut de Pie"e ou du pronom personnel I').

LA RELATIVE APPOSÉE

Comme l'adjectif qualificatif ou le participe apposé à un nom, la relative apposée est un


complément de détermination très riche car il peut prendre des sens circonstanciels et se
construire avec le subjonctif.

■ idée de cause
Attentif, il va pouvoir répondre.
"
attentif, il: groupe nominal sujet de va pouvoir; attentif: adjectif qualificatif, apposé à il, ou
complément de détermination du sujet il; sens de la relative : la cause.
Substitution : Lui qui est attentif va pouvoir répondre.
lui qui est attentif : groupe nominal sujet de va pouvoir; qui est attentif: proposition subordonnée
relative, apposée à lui, forme forte du pronom personnel il aboutissant à une mise en relief; sens
de la relative : la cause.
La phrase équivaut à : Il va pouvoir répondre parce qu'il est attentif.

■ idée de conséquence
Je cherche un remède qui puisse me soulager rapidement.
La relative remplace : Je cherche un remède de façon à être soulagé rapidement.
qui puisse me soulager rapidement : proposition subordonnée relative, complément de
l'antécédent remède; sens consécutif.
- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ __
Le subjonctif - mode de l'irréel - implique la recherche et non son résultat.
Il n'est pas sûr que le remède existe.

■ idée de finalité
C'était la seule occupation qui pût donner un sens à ma vie.
La proposition subordonnée relative est complément de l'antécédent occupation.
172 Le subjonctif tient tout autant à l'idée de finalité qu'à la formule restrictive se ule.
G)
M .. HISTOIRE ET LITTÉRATURE
w
a:
::::,
L'acte d'écrire au XIXe siècle est toujours une prise de position par rapport à l'événement :
participation, refus de la vie politique ou réflexion.
~
a:
-LU ■ participer aux événements
~ L'auteur le plus engagé de ce temps est Victor Hugo.
:J
Comment comprendre la diversité de ses modes d'écriture et l'adulation qu'il a suscitée (vente
de médailles, de vaisselle souvenirs, d'images, objets d'un véritable culte populaire) si l'on oublie
l'engagement politique?
Ses discours d'orateur politique ne sont pas répertoriés parmi ses chefs-d'œuvre parce qu'ils sont
construits pour provoquer des réactions de foule; ils manquent de la finesse que recherche le
lecteur solitaire, mais la poésie y fait écho : poésie de l'espoir, de l'indignation, du regret, poésie
de « mage inspiré».
L'œuvre romanesque dénonce, de la même manière, la misère humaine dans le contexte social
de l'époque. Ce mouvement contribuera à servir la naissance du syndicalisme dont nous parle
Zola à la fin du siècle.

■ la sympathie
Sans s'engager, beaucoup s'émeuvent des conditions de vie et se font les chantres de malheureux
touchés par le développement de l'industrie et du monde citadin, dont la misère est comparable
à celle des campagnes.
Avec Maupassant et George Sand, nous sommes loin des visions idéalisées d'un Bernardin de
Saint-Pierre, de la recherche poétique d'un paradis perdu : l'enfant parcourt les campagnes à
la recherche de la plus élémentaire sécurité, les jeunes à la recherche d'un emploi abandonnent
leur village.

■ la réflexion
La réflexion sur l'époque est commune à tous les auteurs.
Parallèlement à la première euphorie hugolienne, on aura les Illusions perdues (Balzac) après
la défaite napoléonienne, déceptions de ces cœurs ambitieux qui trouvaient en Napoléon Ier le
symbole de la réussite sociale, de la reconnaissance publique de la valeur personnelle, en dehors
de toute contrainte de caste.

■ le refus
Cette désillusion fait écho à d'autres : à celle des romantiques - purement littéraire - vient
s'ajouter la désillusion plus personnelle, plus authentique et plus sarcastique de Baudelaire.
Certains poètes rejettent totalement cette société. Ce sont les« poètes maudits» de la fin du siècle
(par exemple, Rimbaud).
Est-ce contre l'attitude qui voulait que l'art fût défini en fonction de son engagement politique
qu'a réagi le parnassien Leconte de Lisle, n'attendant de l'art rien d'autre qu'un art en dehors
du temps?
Quel que fût le choix littéraire des auteurs de ce temps, leur attitude politique, leur engagement
ou le r~fus d'engager leur art dans l'événement, c'est la force de leur plume qui en garde le
souvemr.

272 ----=:..-_---- -- -- - -- - -- - -
- - - -- - - - -- - - -.

l'interrogative indirecte

La proposition subordonnée complétive interrogative indirecte rapporte une question qui a été
posée. Ainsi, la proposition indépendante interrogative directe Vient-il? peut devenir : Je me
demande s 'il vient_
s'il vient : proposition subordonnée interrogative indirecte, complétive du verbe principal
demander.

CARACTÉRISTIQUES
• le verbe introducteur
Les verbes introduisant une proposition subordonnée interrogative indirecte sont des verbes de
construction transitive directe qui signifient: dire, demander, savoir, regarder, voir, sentir,
comprendre ... et certains verbes pronominaux comme se demander.
• interrogation partielle ou totale
Comme pour l'interrogation directe, l'interrogation peut être partielle ou totale; s'il y avait
réponse, elle serait détaillée en cas d'interrogation partielle, oui ou non en cas d'interrogation
totale ,
interrogation partielle : Je me demande qui vient.
interrogation totale : Je me demande s'il vient.
• le terme d'introduction ou outil d'articulation est :
- si, adverbe interrogatif : Je me demande s'il vient.
- qui/que, pronom interrogatif : Je me demande qui vient.
- ce qui, ce que..., locution interrogative: Je me demande ce qu'il fait.
- les outils d'interrogation directe comme combien, quand, comment, adverbes interrogatifs:
Je ne sais pas quand il viendra. Je ne vois pas comment il peut faire.
• le signe de ponctuation
Le signe de ponctuation forte est le point.
Je me demande s'il viendra (interrogation indirecte). Vient-il? (interrogation directe).

LA CONCORDANCE DES TEMPS


L'interrogative indirecte peut être introduite par un verbe au présent ou au passé.
Que se passe-t-il alors dans la proposition subordonnée?
Je me demande s'il viendra.
présent indicatif futur
Je me demandais s'il viendrait.
imparfait conditionnel présent
L'accord des temps entre eux veut que là notion de postériorité ( = une action se passant après
l'autre) dans un contexte au passé soit exprimée à l'aide d'un conditionnel présent (on parle d'un
futur dans le passé) :
Je me demande s'il aura fait son travail à temps.
présent indicatif futur antérieur
Je me demandais s'il aurait fait son travail à temps.
imparfait conditionnel passé

passé présent futur


Je me demande }---► s'il viendra
1 2
1 Je me demandais ~►s'il viendrait
1 2

Je me demande -► s'il aura fini- avant le


I 2 retour de son
ami
3
Je me demandais -► s'il aurait fini - avant le retour de son ami
174 1 2
la proposition subordonnée infinitive

Dans la phrase : « Il entend un enfant crier» (La Fontaine, le Loup, la mère et l'enfant),
un enfant crier est une proposition subordonnée infinitive, complétive, complément d'objet direct du
verbe de la proposition principale entend.

CARACTÉRISTIQUES

La proposition infinitive est, avec la proposition subordonnée participe (voir plus loin), la seule
proposition dont le verbe ne soit pas conjugué à un mode personnel. Elle n'est pas articulée à la
proposition principale par une conjonction de subordination.
Pour qu'il y ait proposition subordonnée infinitive, il faut que le verbe employé à l'infinitif soit construit
avec un sujet grammatical propre (qu'il ne partage pas avec le verbe de la principale).
Comparons cette phrase avec l'exemple précédent :
Pierre croit parler, il hurle (parler : infinitif, complément d'objet direct du verbe croire ).
11 n'y a pas de proposition subordonnée infinitive car le verbe parler n'a pas de sujet propre (le sujet
de croire et de parler est le même : Pierre).

suesmUTION·

Il est intéressant d'observer comment fonctionnent les transformations dans un exercice de substitution.
Il entend les oiseaux. li entend les oiseaux chanter.
Il entend que les oiseaux chantent. Il les entend chanter. Les entend-il chanter?
les oiseaux : groupe nominal.
que les oiseaux chantent : proposition subordonnée à verbe conjugué.
les oiseaux chanter/ les (. .. ) chanter : proposition subordonnée infinitive.
Les trois groupes interchangeables sont de nature différente, mais de même fonction car ils jouent le
même rôle dans la construction de la phrase : ils sont tous trois compléments d'objet direct du verbe
entendre.
La proposition subordonnée infinitive est dite complétive parce qu'elle est nécessaire à la construction
grammaticale du verbe principal. Elle fait partie des groupes essentiels. En cela, sa place est fixe . Elle
n'existe que si le verbe qu'elle complète est de construction transitive directe puisqu'elle a pour fonction
d'être complément d'objet direct (verbes de volonté, de conseil, de prière, de défense, de perception).
_ __ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ ATTENTION _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ __ _

• Le sujet de l'infinitif peut être un sujet inversé :


J 'entends les oiseaux chanter.
J 'entends chanter les oiseaux (oiseaux : sujet de l'infinitif chanter).
• Si le sujet de l'infinitif est un pronom personnel, il se trouve toujours avant le verbe conjugué.

CONCORDANCE DES TEMPS

Que se passe-t-il quand le verbe introduisant la proposition subordonnée infinitive change de temps?
J'entends les oiseaux chanter. J 'ai entendu les oiseaux chanter.
présent présent passé présent

Malgré la nomination d'infinitif présent ou passé (chanter/avoir chanté), l'infinitif n'a pas de valeur
temporelle en soi. Il a une valeur d'aspect. L'infinitif présent peut compléter une proposition principale
construite au présent ou au passé : il marque un rapport de simultanéité. 175
la condition
iA IMM T&tO M ttt ce- =

Trois termes synonymes sont souvent employés dans les grammaires scolaires :
la supposition, l'hypothèse, la condition.

• Le mot supposition est le mot courant. Il désigne ce qu'on avance arbitrairement pour servir
de base au raisonnement.

• Le mot hypothèse fait déjà partie du vocabulaire technique: c'est la supposition que l'on
avance, en mathématique par exemple, en partant du principe qu'elle est juste, pour conduire
une démonstration dont la conclusion vérifie l'hypothèse.

• Le mot condition est le plus usité en grammaire. Il indique, souvent dans une proposition
subordonnée, ce qui est nécessaire à la réalisation d'une seconde idée exprimée dans une
proposition principale : Si tu viens, je serai heureux.
si tu viens : proposition subordonnée conjonctive introduite par la conjonction de subordination
si; complément circonstanciel de condition de serai heureux (ta venue est une condition à la
réalisation de mon bonheur).

lA CONCORDANCE DES TEMPS

La condition, dans un système de phrase complexe (proposition subordonnée + proposition


principale), peut s'exprimer de manière différente selon que la condition est considérée comme
réalisable ou non.
Mais, dans chaque système, la concordance des temps est rigoureuse; elle est de l'ordre de la
contrainte grammaticale. S'il n'y a aucune mise en doute, on emploie l'indicatif qui est le mode
du réel.

a) Si tu viens, je serai heureux.


indicatif , indicatif
présent futur

Un doute plus ou moins grand est apporté à la réalisation de la condition; le mode employé dans
la principale est l'indicatif.

b) Si tu venais, je serais heureux (et je ne désespère pas de te voir).


indicatif conditionnel
imparfait présent

On considère, malgré le doute émis sur la venue, que le vœu est réalisable. On dit que le
conditionnel présent employé dans la proposition principale a une valeur de potentiel (d'un
verbe latin qui signifie je peux).

c) Si tu venais, je serais heureux (hélas! je te sais indisponible).


indicatif conditionnel
imparfait présent

On considère que le vœu est en soi irréalisable. Nous sommes dans l'expression d'un regret. Les
temps et les modes employés sont les mêmes que dans le système b; mais on dit que le
conditionnel présent dans la proposition principale exprime l'irréel du présent.

d) Si tu étais venu, j'aurais été heureux (mais tu n'es pas venu ...).
indicatif conditionnel
plus-que-parfait passé

Dans le passé, seul un regret est possible; le conditionnel passé dans la proposition principale
176 a une valeur d'irréel du passé.
Cl)
M ■ la description
w
1-- La description a pour but de permettre au lecteur de visualiser, par le travail de son imagi~ation,
a:
(.)
un lieu, le physique d'un personnage ou de rendre compte minutieusement d'un caractere :
-w « Financièrement parlant, M. Grandet tenait du tigre et du boa : il savait se coucher, se blottir,
envisager longuement sa proie, sauter dessus» (Balzac, Eugénie Grandet).
tu
w
_J ■ le documentaire
<(
a: Il relate des faits historiquement établis ou donne une information prétendue véridique :
0 « Je reçois, de plus, différentes feuilles périodiques, parmi lesquelles le Fanal de Rouen,
z quotidiennement, ayant l'avantage d'en être le correspondant pour les circonscriptions de Buchy,
0 Forges, Neuchâtel, Yonville et les alentours» (Flaubert, Madame Bovary) .
ën
U)
w
a:
a.
~ la prose et ses moyens d'expression
,=

Nous avons eu l'occasion en Se de parler longuement de la notion de genre et de caractériser


le ton d'un passage. Rappelons qu'un genre est une catégorie d'œuvres, définie par la tradition.
Chaque genre a ses caractéristiques. En prose, on distingue par exemple l'éloquence (discours
de Cicéron), le roman (Kessel, le Lion), la nouvelle (Maupassant), l'essai (Montaigne), le genre
épistolaire (Montesquieu, Lettres persanes), le conte philosophique (Voltaire, Candide), la fable
(La Fontaine).
Le mot genre est parfois employé pour qualifier le ton (grave, épique, sublime, comique ... ). Le
ton de l'œuvre est destiné à produire un effet sur le lecteur par des moyens stylistiques choisis
par l'auteur : le ton épique, dans un passage de type narratif, au cours d'une œuvre romanesque,
suscitera, par exemple, l'admiration au récit d'actes héroïques.
Voici quelques indications complémentaires sur le roman, la nouvelle, l'essai et le discours.

LE ROMAN

Le roman, au Moyen Âge, est simplement un écrit en· langue romane (le Roman de Renart) par
opposition à l'écrit en langue latine.
Généralement, le roman est un récit d'aventures souvent imaginaires, d'une longueur assez
importante (V. Hugo, les Misérables). Le roman lui-même comporte plusieurs genres : le roman
historique, le roman d'analyse, le roman de science-fiction, le roman autobiographique, le roman
d'amour, le roman policier, etc. Le x1xe siècle fut, par excellence, celui du roman.

LANOUVEUE

Elle s'apparente au roman dans la mesure où elle présente aussi un récit fictif. Mais, par sa
brièveté, la nouvelle exige une concentration autour d'un minimum d'actions et de personnages.
Elle est généralement bâtie de manière à amener une chute inattendue. Toute la nouvelle est
construite de façon à conduire à cet effet final : par exemple, la découverte de la folie du
personnage dans le Horla de Maupasssant.
C'était un genre propre à créer le fantastique. Très en vogue au x1xe siècle (Maupassant,
Mérimée), la nouvelle, tombée en désuétude, retrouve une récente vivacité avec la science-fiction.

L'ESSAI

L'essai peut être une narration, un texte poétique, politique, philosophique, critique,
biographique ou historique. Il permet de traiter tout sujet. Il implique souvent le lecteur dans
l'énoncé d'ordre subjectif que suppose la réflexion d'un auteur sur un phénomène (les Essais de
Montaigne). Ce genre a existé dans toutes les périodes de la littérature française. Au xxe siècle,
278 Sartre et Camus en sont les auteurs les plus représentatifs.
,---~ CONCORDANCE DES TEMPS

■ la proposition principale est au présent ou au futur

Le feu étant allumé, nous pouvons préparer les brochettes.


présent nous pourrions...
présent
(indicatif ou conditionnel)

· Le feu ayant été allumé, nous pouvons préparer les brochettes.


passé nous pourrions...
présent
(indicatif ou conditionnel)

Le feu étant allumé, nous pourrons préparer les brochettes.


présent futur

Pour résumer :
~

passe présent futur


ayant été allumé nous pouvons nous pourrons
participe indicatif indicatif
nous pourrions
conditionnel
étant allumé
participe

■ la proposition principale est à un temps du passé

Le feu étant allumé, nous pouvions préparer les brochettes.


participe présent imparfait indicatif

Le feu ayant été allumé, nous pouvions préparer les brochettes.


participe passé imparfait indicatif

Pour résumer
passé présent futur
nous pouvions nous pouvons
ayant été allumé étant allumé

■ conclusion

Il apparaît, par la confrontation des deux schémas, que le participe n'a pas de valeur temporelle
propre (on parle de participe présent .o u passé par référence à son mode de formation).
Sa valeur temporelle lui est donnée par la proposition principale. li marque une valeur d'aspect
(manière dont se produit le développement de l'action). La valeur est ici de simultanéité ou
d'antériorité.
Le participe présent indique une valeur de simultanéité (les actions indiquées par la proposition
participe et la proposition principale se déroulent en même temps dans un contexte de présent
ou de passé).
Le participe passé indique une valeur d'antériorité (l'action indiquée dans la proposition participe
se déroule avant celle indiquée dans la proposition principale, que son verbe soit au présent ou
178 au passé).
Q)
LES FIGURES DE PENSÉE (Y)

w
1--
antithèse n . f. : c'est la partie du développement s'opposant à une thèse avancée; c'est une a:
« contre-argumentation » qui permet de nuancer la pensée en montrant l'intérêt d 'une idée (.)
contraire à celle qui vient d'être exprimée soit parce qu'elle est complémentaire, soit parce que -w
de l'opposition de deux idées contraires naît une troisième idée qui permet de faire progresser
l'argumentation ou la discussion : tü
« Sire, on pâme de joie ainsi que de tristesse; w
....1
Un excès de plaisir nous rend tout languissant,
Et quand il surprend l'âme, il accable les sens »
<
a:
(Corneille, le Cid) . 0
z
apostrophe n. f. : c'est la manière dont un orateur interpelle souvent une personne ou une chose 0
personnifiée : ci5
Cl)
« France, mère des arts, des armes et des lois, w
Tu m 'as nourri... » (Du Bellay, Regrets). a:
0..
X
énumération n. f. : une suite de mots ou d'idées faisant partie d'un tout. L'énumération rend w
compte d'un contenu sous forme de catalogue :
« Il faut laisser maisons et vergers, et jardins,
Vaisselles, et vaisseaux que l'artisan burine »
(Ronsard, Derniers Vers).

exclamation n. f. : c'est un tour propre à exprimer ce qui est de l'ordre du sentiment (peine,
douleur, joie, surprise, indignation .. . ) : ·
« Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village
Fumer la cheminée »
(Du Bellay, Regrets).

gradation n . f. : consiste à présenter des mots ou des idées dans une succession croissante ou
décroissante pour passer insensiblement d'un ton à un autre (du comique au tragique, par
exemple) et créer chez le lecteur un effet progressif (de joie, de surprise, de perplexité .. . ) :
« Le "livre d'occasion", vieux avant l'âge, écorché et chaud, sa ficelle de brochage p endant au
derrière, il est à vous, à moi, à tous »
(Colette, Paris sous ma fenêtre) .

hyperbole n. f. : un style hyperbolique met en relief des idées par un vocabulaire excessif (ou
aboutit à l'effet inverse par abus) :
Une maison merveilleuse pour une jolie maison.
« Cléomire est grande et bien faite; tous les traits de son visage sont admirables; la délicatesse
de son teint ne peut s 'exprimer; la majesté de toute sa personne est digne d'admiration »
(Mlle de Scudéry dans le Grand Cyrus). Ce ton a été ridiculisé par Molière dans /es Précieuses
ridicules.

interrogation n. f. : elle suppose que l'énoncé se présente comme une question dont on ne
connaît pas la réponse (voir la partie réservée à l'étude stylistique).

interruption n. f. : principe qui consiste à rompre un discours, à suspendre une idée. Si la rupture
a lieu au niveau même de la construction de la phrase, on parlera d'une anacoluthe :
Rentré chez lui, sa femme était malade.
« Et pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre... » (La Fontaine).

périphrase n. f. : elle dit en plusieurs mots ce qui peut se dire en un seul. Très utilisée par les
précieux aux xvne siècle :
L'astre du jour pour le soleil.

prosopopée n. f. : figure qui donne des sentiments et prête une parole à des absents , des morts,
des êtres inanimés comme la nature, par exemple :
« Vous avez, Félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté» (d'Aubigné, les Tragiques, à propos de la France). 281
• L'introduction par locution
Il a travaillé, si bien qu'il peut espérer réussir. A • , , ••

La proposition subordonnée conjonctive de conséquence peut etre art1culee a la propos1tlon


principale à l'aide de locutions conjonctives de subordination :
si bien que, de façon que, de manière que, de sorte que, au point que.

• Le mode de la proposition subordonnée


- La proposition subordonnée est à l'indicatif :
Il travaille tellement qu'il peut réussir.
. C'est la construction la plus courante.
- La proposition subordonnée est au subjonctif :
Il est bien trop paresseux pour qu'on puisse lui faire confiance.
Le subjonctif dans la proposition subordonnée vient de l'emploi de la locution adverbiale bien
trop, annonçant pour que sur le mode restrictif.
- La proposition subordonnée est au conditionnel :
Elle est si gentille qu'on aimerait s'en faire une amie.
Le conditionnel, dans la proposition subordonnée complément circonstanciel de conséquence,
ajoute une idée de souhait au sens général de la phrase.
ATTENTION! La proposition subordonnée de conséquence est l'un des rares groupes
circonstanciels à avoir une place fixe dans la phrase, le résultat étant toujours
présenté après l'action : je travaille d'abord, je réussis ensuite :
Je travaille, si bien que Je réussis.
1 2
prop. principale prop. subordonnée de conséquence

Ill L'OPPOSmON OU CONCESSION

Opposition et concession sont synonymes.


L'opposition suppose une contradiction dans l'expression de la pensée.
La concession indique une opposition ou seulement une restriction sur ce qui est formulé (même
si...).
Très souvent, on trouve l'expression: opposition concessive.

■ l'opposition concessive
L'idée d'opposition peut s'exprimer dans un système de propositions indépendantes juxtaposées
ou coordonnées (voir exercices de transformation et de substitution, p. 195).
On peut aussi employer un système formé à partir d'un relatif (voir la proposition subordonnée
relative).
Quand elle porte sur un mot, l'idée de concession est exprimée par un groupe faisant fonction
de groupe nominal (voir les groupes circonstanciels).
Un participe peut encore être employé (voir la proposition participe).

■ l'idée d'opposition exprimée par une phrase complexe

• La proposition subordonnée est au subjonctif :


« Quoiqu'il n'eût guère vu d'autres gens qu'un ermite... il avait du bon sens» (La Fontaine).

Les deux locutions conjonctives de subordination les plus courantes sont quoique, bien que.
180 On trouve aussi : sans que, au lieu que, loin que, alors que.
- - - - - - - - - - - - - - REMARQUES - - -- - - - - - - -- --
• malgré que (malgré qu'il en ait) est une forme archaïque, peu employée aujourd'hui dans la
langue littéraire;
• encore que + subjonctif est une forme vieillie, mais utilisée :
«Et ce serait péché de vouloir diminuer l'image que vous vous faites du Prince, encore que, selon
moi, elle soit un peu embellie» (Montherlant).

• La proposition subordonnée est au conditionnel :


Quand il le demanderait, on le lui refuserait ( = Quand bien même... ).
ATTENTION! La conjonction de subordination quand au sens de quand bien même introduit
une proposition subordonnée concessive.
Le conditionnel dans la proposition subordonnée est alors en relation avec un
conditionnel dans la proposition principale
(voir les systèmes conditionnels, p. 176).

• La proposition subordonnée est à l'indicatif :


Même s'il le demandait, on le lui refuserait.
Même s'il l'avait demandé, on le lui aurait refusé.
La proposition subordonnée concessive est complément circonstanciel de concession du verbe
de la proposition principale refuser. Le verbe de la proposition concessive, introduite par la
locution conjonctive de subordination même si, est à l'indicatif; le verbe de la proposition
principale est au conditionnel.

lA COMPARAISON

La comparaison établit une équivalence entre deux termes : // est beau comme un dieu.

■ la notion de comparaison
Elle peut être exprimée par juxtaposition, par une proposition subordonnée conjonctive, par une
proposition subordonnée relative, par un groupe nominal.

■ l'idée de comparaison exprimée par une phrase complexe

• La proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel d'un verbe conjugué


Elle est introduite par les locutions conjonctives de subordination ainsi que, de même que.
Comme est d'un emploi plus délicat, compte tenu de son emploi dans l'introduction du temps
et de la cause :
« Une flotte ionienne baissait ses voiles [... ] comme une troupe de colombes ploie ses ailes... »
(Chateaubriand).

• La proposition subordonnée elliptique de son verbe


Lorsque le verbe de la proposition subordonnée conjonctive ne fait que reprendre celui de la
proposition principale, le verbe est sous-entendu et la proposition est dite elliptique. Deux
analyses sont possibles :
Les nuages couvrent le ciel comme une voile.
comme une voile : 1. proposition subordonnée conjonctive elliptique (couvre sous-entendu),
complément circonstanciel de comparaison de couvrent;
2. groupe nominal, complément circonstanciel de comparaison de couvrent. 181
Q)
C'? LA PRÉPARATION A LA SECONDE
w k • .,.,_ .. , 1 • - "' · · ,,,,.,, ...... ,- . , , , ~ , •• , , • • • • ' • ' A- ,J,. - - ~ • • - ..._ n -~ ~- '

!::: ~t

a:
0
-w la dissertation
tu
w
...J
<
a: C'est l'exercice qui vous convient si vous avez un peu de culture et de curiosité. C'est l'un des
0 trois sujets proposés aux épreuves écrites du baccalauréat.

1A PRÉSENTATION DU SUJET

Il se présente sous la forme d'un libellé plus ou moins long qui peut être précédé d'une citation.
En voici un exemple : « Il n'y a pas de mauvais livre pour le lecteur vorace », déclarait un
journaliste à propos du Salon du liure en 1983. En vous appuyant sur des exemples précis tirés
de votre expérience et de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ou non cette
opinion.

LE BUT DE L'EXERCICE

On demande à l'élève de comprendre la pensée d'autrui, de se situer par rapport à cette pensée
et d'en voir les prolongements. Il obéit ainsi à une consigne, c'est-à-dire prouve qu'il sait répondre
à une question en affirmant sa personnalité. Pour atteindre ce but, il faut d'abord éviter le
contresens sur la pensée proposée, puis ne pas prendre la citation pour un prétexte. Ce que l'on
demande est d'abord le respect de l'auteur que vous vous efforcerez de comprendre avant
d'exposer votre point de vue.

L'ORGANISATION DU TRAVAIL

■ l'analyse du sujet proposé


Le sujet contient deux textes bien distincts : la citation ét ce qu'il faut en faire. Le vocabulaire
est précis (commentez, discutez... ); le recours au dictionnaire peut être nécessaire pour
comprendre le libellé du sujet. Crayon en main, faites une explication de texte de la citation,
si courte soit-elle (sujet, ton, niveau de langue, genre). La citation est accompagnée d'une date,
d'un nom d'auteur, du titre d'une œuvre qui doivent vous permettre de la situer dans un contexte
historique ou littéraire. Si l'une de ces indications vous est fournie, c'est qu'elle est capitale.

■ la phase d'écriture
Ces premiers matériaux, qui ressemblent à une explication de texte, peuvent, une fois organisés,
être utilisés soit dans l'introduction pour présenter le sujet, soit dans une première partie.
La deuxième partie, argumentée par des exemples, peut être un prolongement ou présenter un
point de vue différent, voire opposé. La dissertation argumentée en deux ou trois parties s'ouvre
par une introduction qui présente le sujet, le situe dans un courant littéraire, dans un contexte
historique; elle annonce votre plan, c'est-à-dire votre argumentation.
La conclusion, brève, résume l'argumentation et permet de faire le point par rapport à la citation
de départ.

■ la relecture
Demandez-vous qui est je dans votre devoir. Sachez que je (vous-même) se nomme nous par
convention littéraire. Je ne doit pas raconter sa vie dans des exemples personnels au risque de
se perdre dans des anecdotes déplacées ou de reproduire des clichés de langage quotidien. Les
exemples sont tirés de votre culture (lectures, théâtre, cinéma, art plastique, histoire). Vous devez
argumenter en Vous référant à la pensée des auteurs. Si vous êtes satisfait de votre travail, relisez
286 une dernière fois le sujet qui vous était proposé pour vérifier si vous l'avez vraiment traité.
les différentes catégories du nom

Un nom sert à nommer, c'est-à-dire à désigner, et permet de construire un groupe dit « nominal».

LES TYPES DE CLASSEMENT

On peut classer les noms selon différents critères.

■ l'origine

• Le nom en français a pour origine un nom dans une autre langue :


radis, du latin radix, racine / rabbin, de l'araméen rabbi, maître;
despote, du grec despotês, maître.
• Le nom est dit « formé par dérivation impropre » lorsque le mot est emprunté à une autre
catégorie grammaticale :
adjectif qualificatif -+ le bleu verbe -+ le rire
adverbe -+ le bien phrase -+ un je-ne-sais-quoi.

■ la structure

• C'est un nom simple issu d'un radical : arbre, du latin arbor.


• C'est un nom construit à partir :
- de deux racines : psychologie, du grec psukhê, esprit, âme, et logos, étude;
- d'un préfixe + un radical + un suffixe : pré-nom; al-lum-age; port-age.
• C'est un nom composé : porte-avions.
• C'est une abréviation : diapo; cinéma.
• C'est un sigle : S.N C.F. (Société nationale des chemins de fer français).

■ le sens

Le nom peut représenter :


- un objet : un bol - une idée : /a liberté
- une matière : le fer - une action : /a marche
- un être animé : un chat, un enfant - un rapport : la moitié

■ noms propres, noms communs


Le nom propre, qui prend une majuscule, peut désigner :
- une lignée : les Bourbons - un ensemble géographique : les Indes
- un lieu : Bordeaux - une institution : le Parlement

_ _ __ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _

Un nom propre désigne une personne, une lignée, un lieu, etc., unique : Harpagon.
Mais la célébrité du personnage transforme le nom propre en nom commun pour désigner un
type de comportement : un harpagon = un avare.
En général, la majuscule est changée en minuscule :
des dons Juans = des séducteurs, mais des Cicérons = des personnes éloquentes.
« Ceux qui remuent sérieusement et noblement le monde, les Mirabeau, les Danton, les Pitt... »
(George Sand) . 183
(

./

r .
• l'objet dont on ignore le nom : • un appareil : une machine
un truc, un machin

• nom collectif : /es gens • nom collectif : la foule


_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ATTENTION - - - - - - - - - - - - -- -

• nom commun : /e rouge • adjectif qualificatif : le ou la rouge


J'aime le rouge Je préfère la rouge
le nom formé par dérivation impropre à le nom (voiture, par ex.) est sous-entendu
partir d'un adjectif est masculin. pour ne pas être répété.

■ les valeurs du nombre

Certains noms changent de sens selon qu'ils sont employés au singulier ou au pluriel.
Voici quelques exemples.

singulier pluriel
• noms abstraits
la liberté (notion) les libertés (lois permettant de vivre libre)
la vanité (notion) les vanités (actes qui montrent la vanité)
une vacance (poste libre) les vacances (période pendant laquelle on
ne travaille pas)

• œuvre d'art
Cupidon (dieu antique)
un cupidon (statue) des cupidons (statues représentant le dieu
antique de l'Amour)

la place des pronoms

En ancien français, c'est-à-dire dans la langue française du Moyen Âge (voir p. 238), il existe
des formes dites faibles, des formes dites fortes ou accentuées.
Les formes faibles se reconnaissent dans les constructions sans préposition : me, te, se.
Les formes fortes : moi, toi, soi, sont souvent construites avec préposition : Je fais tout pour toi.

LE SUJET RENFORCÉ

Moi, je viens: le pronom personnel sujet je est renforcé par l'emploi du pronom personnel moi,
forme forte , apposé à je.
Lui viendra : lui, pronom personnel sujet, est mis pour il : c'est une forme de mise en relief. 185
Q)
"o::t EMPLOI D'UN PRONOM COMPLÉMENT PRÉCÉDANT Y, EN
w
cr: li m 'y mène.
<(
~ m ' : pronom personnel complément d'objet direct du verbe mener;
~ y : pronom adverbial complément circonstanciel de lieu du verbe mener.
<(
cr:
(!J Il m'en apporte.
m' : pronom personnel complément d'attribution du verbe apporter;
en : pronom personnel complément d'objet indirect du verbe apporter.

UN PRONOM COMPLÉMENT, DEUX VERBES

Nous l'avons fait examiner.


Le deuxième verbe est complément du premier;
l': pronom personnel complément d'objet direct de l'infinitif examiner.
Je le crains et le souhaite à la fois.
Dans les deux parties de la phrase, les deux verbes conjugués sont employés dans des
constructions symétriques; ils sont les centres de deux propositions de même nature (deux
propositions indépendantes).
Les deux verbes ont le même sujet. Dans ce cas, le deuxième sujet n'est pas exprimé; et devient
indispensable. Avec deux verbes de forme simple (ou forme employée sans auxiliaire), le pronom
personnel le, complément d'objet direct, est répété.

Je l'ai craint et souhaité à la fois.


Je l'ai craint et l'ai souhaité à la fois.
Les deux constructions sont possibles si les verbes sont employés à une forme composée
(c'est-à-dire formée à partir d'un auxiliaire). Les deux phrases sont composées de deux
propositions indépendantes coordonnées, la seconde proposition étant de construction elliptique
(éléments communs aux deux verbes non répétés, ici : l'ai).

DEUX PRONOMS COMPLÉMENTS

Quand le verbe est accompagné de deux pronoms, l'un C.O.D., l'autre C.O.S., l'ordre d'emploi
est rigoureux mais il change selon la construction.

■ question/réponse
Me le rappelles-tu? Tu me le rappelles.
C.O.S. C.O.D. C.O.S. C.O.D.

Le lui rappelles-tu? Je le lui rappelle (C.O.S . singulier).


Le leur rappelles-tu? Je le leur rappelle (C.O.S. pluriel).
C.O.D. C.O.S. C.O.D. C.O.S.

■ impératif positif
Rappelle -le- moi. Rappelle -1e- lui.
C.O.D. C.O.S. C.O.D. C.O.S.

■ impératif négatif
Ne me le rappelle pas. Ne le leur rappelle pas.
Ne nous le rappelle pas. Ne le lui rappelle pas.
186 C.O.S. C.O.D. C.O.D. C.O.S.
Cl) les verbes outils _ _____________
w
X
w INDICATIF
z
z
<t: DEVOIR POUVOIR VOULOIR FALLOIR

présent
je dois peux (puis) veux
tu dois peux veux
il (elle) doit peut veut il faut
nous devons pouvons voulons
vous devez pouvez voulez
ils (elles) doivent peuvent veulent

Imparfait
je devais pouvais voulais
tu devais pouvais voulais
il (elle) devait pouvait voulait il fallait
nous devions pouvions voulions
vous deviez pouviez vouliez
ils (elles) devaient pouvaient voulaient

futur
je devrai pourrai voudrai
tu devras pourras voudras
il (elle) devra pourra voudra il faudra
nous devrons pourrons voudrons
vous devrez pourrez voudrez
ils (elles) devront pourront voudront

passé simple
je dus pus voulus
tu dus pus voulus
il (elle) dut put voulut
il fallut
nous dûmes pûmes voulûmes
vous dûtes pûtes voulûtes
ils (elles) durent purent voulurent

passé composé
j' ai dû ai pu ai voulu
tu as dû as pu as voulu
il (elle) a dû a pu a voulu
nous avons dû avons pu avons il a fallu
voulu
vous avez dû avez pu avez voulu
ils (elles) ont dû ont pu ont voulu

plus-que-parfait
j' avais dû avais pu avais voulu
tu avais dû avais pu avais voulu
il (elle) avait dû avait pu avait voulu
nous avions dû avions pu avions il avait fallu
voulu
VOUS aviez dû aviez pu aviez voulu
ils (elles) avaient dû avaient pu avaient voulu

futur antérieur
j' aurai dû aurai pu aurai voulu
tu auras dû auras pu auras voulu
il (elle) aura dû aura pu aura voulu
nous aurons dû aurons pu aurons voulu il aura fallu
vous aurez dû aurez pu aurez voulu
ils (elles) auront dû auront pu auront voulu

passé antérieur
j' eus dû eus pu eus voulu
tu eus dû eus pu eus voulu
il (elle) eut dû eut pu eut voulu
nous eûmes dû eûmes pu eûmes voulu il eut fallu
vous eûtes dû eûtes pu eûtes voulu
ils (elles) eurent dû eurent pu eurent voulu
294
PLACE DE L'ADJECTIF DIT APPOSÉ

■ la mise en valeur
C'est un adjectif qui, tout en appartenant à un groupe nominal, est mis en valeur.
Il est facile de le reconnaître.

■ l'antéposition et la postposition
Dans un groupe sujet, l'adjectif qualificatif est placé avant le groupe nominal et le déterminant,
dont il est séparé par une virgule. On dit qu'il est antéposé :
Délicat, cet enfant craint la chaleur.
Mis en valeur, il est souvent renforcé par un complément :
Ivre de chaleur, l'enfant rit aux éclats.
Postposé, c'est-à-dire placé après le nom, il en est séparé par des virgules et prend une nuance
circonstancielle :
« Le corbeau, honteux et confus,jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus» (La Fontaine) :
nuance causale.

■ le participe passé
Le participe passé employé comme adjectif qualificatif peut avoir les caractéristiques d'un adjectif
qualificatif apposé à un nom :
Vieillie par le temps, cette maison garde un charme étrange.

- - - - - - - - - - - - - - REMARQUE _ _ __ _ _ _ _ __ __ __
Charmant, ce garçon!
L'adjectif antéposé, ici, ne fait pas partie d'un groupe nominal. Il est essentiel à la construction,
donc il est un groupe à lui seul.
La construction est un tour de mise en relief de l'idée : Ce garçon est charmant.
Charmant est ce que l'on appelle le prédicat (ce qui se dit en premier dans une phrase nominale).
Il remplace l'attribut du sujet de la seconde construction.

188
LE GROUPE VERBAL

conjugaison complète : observations

- RADICAL

Le noyau du verbe qui porte son sens s'appelle le radical (du latin radix, qui veut dire racine
et a donné, en français, radis).
À la place de radical, on trouve aussi racine, base (ou base radicale), thème : Je finis.
La racine peut être complétée d'affixes :
transporter (trans- : préfixe), rêvasser (-ass : suffixe)

- DÉSINENCE

La désinence (ou terminaison) donne la catégorie du verbe, une idée de son mode, de son
temps, de sa personne, de son nombre :
chant- er : 1er groupe; fin- ir : 2e groupe; prend- re : 3e groupe; nous chant- ons : indicatif
présent, 1re personne du pluriel.
Certaines grammaires scolaires parlent d'élargissement lorsqu'une voyelle complète la désinence
pour en changer la· valeur temporelle :
nous chantons, nous chant-i-ons.

- MODE

Les modes personnels sont l'indicatif, le subjonctif, le conditionnel, l'impératif.


Les modes atemporels (c'est-à-dire qui n'indiquent pas de valeur temporelle en eux-mêmes) et
impersonnels sont l'infinitif et le participe : ils n'indiquent que des valeurs d'aspect (antériorité
ou simultanéité) et leur forme permet au verbe de changer de catégorie grammaticale par
dérivation impropre :
infinitif ---. nom : rire ---. le rire,
participe présent ---. adjectif verbal : fatiguant ---. fatigant (attention à l'orthographe!).

- CONCORDANCE DES TEMPS

■ temps simple et temps composé


À chaque temps simple correspond un temps composé formé sur le temps simple.

temps simple - présent temps composé - passé

indicatif je mange j'ai mangé (passé composé)


subjonctif que je mange que j'aie mangé
impératif mange aie mangé
conditionnel je mangerais j'aurais mangé (passé tre forme)
infinitif manger avoir mangé
participe mangeant ayant mangé

Les auxiliaires ai, aie, aurais, avoir, ayant sont des présents auxquels sont ajoutés les participes
passés des verbes que l'on désire conjuguer au temps composé correspondant au temps simple
du présent. 189
U)
w
><
UJ
z
z<(

expression CATÉGORIE
recherchée MOTS INVARIABLES CONSTRUCTION
GRAMMATICALE
--- .
liaison - et, ou, or, ni + GN, adj., infinitif conj. de
(accompagnée ou phrase coordination
ou non
d'une nuance
circonstancielle)

lieu - dans, en, à, de, par, chez, sur, préposition


devant.. .
- près de, à côté de,
au-dessus de... }+ GN toc. prépositive

} + GV,
- ici, là, ailleurs, dehors, dessus ... adj. ou adverbe
- en avant, en arrière, au-dessus ... adv. toc. adverbiale

mamere
.~ - avec, sans, par + GN ou infinitif
~ en + participe } préposition
présent ou GN
- bien, mal, mieux, pire, b.ps, haut
- gentiment, méchamment, } + GV } adverbe
prudemment. ..

opposition - malgré, sans } + GN ou préposition


(ou concession) - en dépit de, au lieu de, loin de... infinitif toc. prépositive
- avoir beau + infinitif toc. verbale
- tout en + participe Jrésent toc. adverbiale
- mais + phrase, N ou conj. de
infinitif coordination
- cependant, toutefois, pourtant... + phrase ou GN adverbe de liaison
- même si + indicatif ou toc. conjonctive
conditionnel
- quoique conj. de
- bien que, si... que, quel... que, } + subjonctif subordination
quelque... que ... toc. conjonctive
- quand bien même + conditionnel !oc. conjonctive

quantité - beaucoup, peu, assez, trop, plus, + GV, adj. ou adv. adverbe
très ...

temps - pendant, avant, après, en, à, + GN préposition


vers, depuis, dès ...
- avant de + infinitif toc. prépositive
- quand, lorsque, comme conj. de
subordination
- dès que, depuis que, tandis que, } + indicatif
tant que ...
- avant que, après que, + subjonctif } !oc. conjonctive
jusqu'à ce que
- aujourd'hui, demain, bientôt, + GV, adj. ou adv. adverbes
toujours ...
299
.. les valeurs d'aspect

On appelle valeur d'aspect cette nuance complémentaire de sens donnée par la forme verbale.
La valeur d'aspect est indépendante du mode et du temps.
Par contre, elle est liée à la forme du verbe.
La valeur d'aspect conduit souvent le choix stylistique et la préférence d'un temps simple à un
temps composé ou inversement, d'un temps du passé à un autre.

- SIMULTANÉITÉ, POSTÉRIORITÉ, ANTÉRIORITÉ

Il ira jouer lorsqu'il aura tenniné son travail.


futur futur antérieur
aura terminé : marque l'antériorité par rapport à ira jouer} .1 'Il d' b d •1 • •
ira : marque la postériorité par rapport à aura terminé 1 trava1 e a or ' 1 Joue ensuite.

Il pleut et il neige à la fois } rapport de simultanéité


Il pleuvait et il neigeait à la fois (du latin simul: en même temps).

- ASPECT PERFECTIF/IMPERFECTIF

On parle de l'aspect perfectif pour une action terminée et de l'aspect imperfectif pour une action
non terminée :
La Matra est en train de dépasser la Porsche (aspect imperfectif).
La Matra a dépassé la Porsche (aspect perfectif).
La Matra était en train de dépasser la Porsche quand l'accrochage eut lieu (aspect imperfectif) .
La Matra avait déjà dépassé la Porsche quand l'incident eut lieu (aspect perfectif).
La valeur perfective et la valeur imperfective ne sont pas liées au temps mais aux formes
composées et simples.

- ASPECT ITÉRATIF, PONCTUEL, DURATIF

• L'aspect itératif (du latin iterum : qui revient) suppose la répétition d'une action :
Il va tous les jours promener son chien à la même heure.
Il allait tous les jours à la même heure promener son chien.

- - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - -- - -
Souvent, la valeur d'aspect est renforcée par l'emploi d'une expression complémentaire (ici le
complément circonstanciel de temps).

• L'aspect duratif envisage l'action dans sa durée : La pluie tombe toujours.


• L'aspect ponctuel indique une action terminée quelle qu'ait été sa durée :
li arrivait avec une pile d'assiettes quand la porte claqua.

.- ANALYSE STYLISTIQUE

Une même forme peut porter plusieurs valeurs d'aspect à la fois et l'analyse est parfois un peu
délicate. Souvent, le contexte et le bon sens permettent de déterminer la valeur d'aspect que l'on
ne s'attachera à remarquer que si elle témoigne d'un choix d'auteur, propre à produire un effet. 191
AIDE I MÉMOIRE
LAROUSSE·
POUR CHAQUE. MATIÈRE DU CO.LLÈGE,
-~'· .
3 MODULES ·o'APPRENTI_S SAGE:
~ 1. LaMÉTHODOLOGIE, pour acquérir r igueur et méthode
-tr • pourquoi s'organiser, que mémori'ser, comment travailler vite et bien
~ 2. Le COURS, pour maîtriser les contenus
-tr • l'ensemble du programme officiel exposé classe par classe, de la 6• à la 3·
3. Le CAHIER D'ENTRAÎNEMENT, pour réussir sa scolarité , ·
. ; ' • 64 pages d'exercices, de conseils pratiques et de corrigés pour assurer. les savoir-faire

Rédigé par des enseignants en contact avec les élèves,


chaque AIDE-MÉMOIRE constitue, avec son CAHIER D'ENTRAÎNEMENT,
un outil d'apprentissage, de perfectionnement et d'auto-évaluation irremplaçable.

AIDE ..,MtMOIRE AIDE .....MtMOIRE AIDE ......MtMOIRE


LAROUSSE LAROUSSE LAROU$SE

MATH ,-FRANÇAIS- ANGtA1S


TOU T LE l"WOGltAH HE DU cout:GE TOUT U f'llOGIU.HHE DU COU.t:GI TOUT U: raOGltAMHE OU COU.ËGI

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LES TITRES Ae 3 e

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AIDE-MÉMOIRE

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AIDE ..,MtMOIRE
LAROUSSE
AIDE .....MtMOIRE
LAROUSSE '" AIDE.....MtMOIRE
LAROUSSE
AIDE ...,MtMOIRE
LAROUSS_E .
AIDE ..... MtMOIRE
LAROUSSE

ALLEMAND ESPAGNOL- LATIN rclSTOIRE ·


G OGRAPHIE
TOVY'La N04UNNI DU COI.ÙN T O U r U I ~ DUcou.a. TOUT U- . . . . , . . D U cou.a. TOUTUl....,.... DU COLI.NI

:, ~
... Ae 3 e

:, ~
e Ae 3 e Ae 3 e Ae 3 e

==- 4'r :ltl'r ~--


=== ===
==- --fi..
LAR'àffise =-
-· t(U.
LARd:_tjSSE '
{'"~. -·
1
LARé/ssE
=..;_
==•' r--~-
LAR
1
d3'\se

ISBN 2-03-800476-5
Ce LIVRE
ne pe ut être vendu sans le

1111111
9 782038 004762
CAHI ER D 'ENTRAÎNEMENT
qui le co mplè te.
Q)

- - - - - - - - - - - - - -- REMARQUES - - - - - - - - - - - - - - - 'o::t

• Le subjonctif est rare dans les propositions principales et les propositions indépendantes. Il
w
se trouve dans des formules dites figées (c'est-à-dire que l'on ne peut transformer).
a:
<(
• Généralement, le subjonctif exprime un fait non réalisé, une pensée ou suppose une restriction :::
sur la réalité. C'est le mode qui s'emploie pour exprimer ce qui n'appartient pas à la réalité. :::
<(
a:
C,

- SENS ET EMPLOI DANS LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES


Le mode est imposé par la construction du verbe de la proposition principale.

■ la proposition subordonnée complétive


Je souhaite que vous réussissiez (au moment du souhait, la réussite n'est pas réalisée) .
Je crains qu'il ne soit malade (en fait, j'ignore s'il est malade).

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
On dit : Je pense qu'il viendra (mode indicatif).
Je ne pense pas qu'elle vienne (mode subjonctif).

■ les propositions subordonnées circonstancielles


• l'opposition :
Quoi que tu dises, je ferai à mon idée.

• la restriction :
De peur qu'il ne vienne, je pars.

• le temps :
Avant qu'il ne vienne, finis le travail.
(avant que + subjonctif : l'action énoncée dans la subordonnée n'est pas réalisée quand
l'action énoncée dans la principale se réalise).

Mais:
Après qu'il sera venu, nous discuterons de son affaire.
futur antérieur indicatif
(après que + indicatif : l'action énoncée dans la subordonnée est réalisée quand l'action
énoncée dans la principale se réalise).

• le but :
Je fais tout pour qu'elle réussisse.
Le but n'est pas encore atteint et l'acte n'a pas encore vu ses effets.

■ la proposition subordonnée relative


Il existe deux possibilités de construction pour la proposition subordonnée relative (subjonctif ou
indicatif) selon la nuance de pensée que l'on a choisi d'exprimer :
Nous cherchons une voiture qui soit de couleur rose (existe-t-elle?).
Nous cherchons une voiture qui est de couleur rose (car cette voiture a renversé un piéton avant
de disparaître).

_ _ _ _ __ _ _ _ _ __ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Par leur sens ou par la tradition, certains verbes et certaines tournures entraînent le mode
subjonctif : Pourvu qu'il ne pleuve pas : je dispute un match de tennis (subjonctif de souhait). 193
les périphrases verbales

EXPRESSION D'UN TEMPS

Le train devant aniver, nous allons nous approcher du quai.


devoir (participe présent) + infinitif : futur proche dans un système participe;
, aller + infinitif : futur proche dans un système indicatif.

Le train vient de partir.


venir de + infinitif : passé proche.

Au passé : Nous allions approcher du quai quand le train arriva.


Le train venait de partir quand nous arrivâmes.
Dans toutes ces phrases, devoir, aller, venir jouent le rôle d'auxiliaires.

- PÉRIPHRASE MARQUANT L'ACTION

Je fais Jaire les peintures.


fais faire : tour périphrastique (ou périphrase verbale) ;
peinture : C.O.D. de fais faire.
Le premier verbe faire joue ici le rôle d'un auxiliaire.

OUTIL INTERROGATIF

Est-ce qu'il vient?


Est-ce qu'(e) est une locution interrogative.

MISE EN RELIEF

La périphrase verbale sert à mettre en relief un nom, un adjectif.

■ mise en relief d'un nom ou d'un pronom


C'est Pierre qui vient (pour Pierre vient). C'est lui qui vient.
Les sujets Pierre et lui sont mis en relief grâce à la périphrase c'est ... qui, développant une
relative.
Être se conjugue à tous les temps :
Ce fut Maria qui vint ce jour-là.

■ mise en relief d'un adjectif


Tout sage soit-il, il faut cependant le supporter.
Tout sage qu'il soit, il faut cependant le supporter.
L'adjectif indéfini tout et le subjonctif permettent la mise en relief de l'adjectif sage dans un
194 système de concession.
Q)
'V
EXERCICES DE TRANSFORMATION
w
ET DE SUBSTITUTION a:
- . . - - . . ... - - __,.__ -- -·-· _________ , .... - __ ... -
. '
.
.-
.. ......
,~, _ ,...,
.-
-
.. - . ~
~ ..
-
<(
~
~
<(
a:
(!)

le groupe sujet

1111 SUBSTITUTION

Substituer un groupe à un autre est une opération qui consiste à remplacer un groupe
grammatical par un autre qui joue le même rôle dans la construction de la phrase.
Les deux groupes ont donc la même fonction, c'est la nature qui change :
ll vient. Le jeu est impossible.
Cet enfant vient. Jouer est impossible.
Laurent vient. Qu 'on joue est impossible.
Il, cet enfant, Laurent, d'une part, le jeu, jouer, qu'on joue, d'autre part, sont des groupes
grammaticaux de même fonction: ils sont tous sujets de la phrase dans laquelle chacun d'eux
se trouve. ·
Ils fonctionnent tous en place de groupe nominal, mais ils sont de nature différente :
- cet enfant, le jeu sont des groupes nominaux dont le noyau est un nom commun;
- Laurent est un nom propre;
- il est un pronom personnel;
- jouer est un verbe à l'infinitif;
- qu'on joue est une proposition.

- TRANSFORMATION

Elle peut se faire par simple substitution (cet enfant remplacé par il} dans le but de réduire un
groupe : on pratique alors ce qui est appelé une réduction dans le groupe sujet.
On peut pratiquer l'exercice inverse, l'expansion d'un groupe en allongeant le groupe: il suffit
de remplacer le pronom personnel par un groupe nominal. Il y a alors une transformation dans
le groupe grâce à un jeu de substitution.
La transformation du groupe sujet peut entraîner une transformation de la phrase par
enchâssement, c'est-à-dire en permettant d'introduire grammaticalement une phrase dans une
autre:
Ce livre est intéressant. J'aimerais ce livre. -+ J 'aimerais ce livre qui est intéressant.
La première phrase est enchâssée dans la seconde grâce à la substitution du groupe nominal
ce livre par qui sujet, pronom relatif qui permet de transformer deux propositions indépendantes
en une seule phrase comprenant une proposition principale et une proposition subordonnée
relative:

PROPOSITION PROPOSITION
INDÉPENDANTE + INDÉPENDANTE

PROPOSITION PROPOSITION = phrase complexe.


PRINCIPALE + RELATNE 195
(1)
""1" le groupe complément d'objet
w
a:
<(
~
~
<(
a: SUBSTITUTION
C!l
J'aime le jeu. J'aime cet enfant.
J'aime jouer. J'aime Laurent.
J'aime que tu joues. Je l'aime.
· Le jeu, jouer, que tu joues, cet enfant, Laurent, l' sont tous des compléments d'objet direct du
verbe aimer.
Tous ces groupes ont la même fonction. Seule, leur nature grammaticale est différente: le jeu,
cet enfant sont des groupes nominaux dont le centre est un nom commun; Laurent est un nom
propre, l' est un pronom personnel élidé; que tu joues est une proposition subordonnée
complétive, jouer est un infinitif.
Les mots ou groupes ont changé de nature, mais non de fonction.
J'use d'une cuillère pour manger. ➔ J'en use pour manger.
Le nom commun cuillère, complément d'objet indirect, est remplacé par le pronom en, de même
fonction.

- - - - - - -- - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - -- - -
Toutes les substitutions ne sont pas toujours possibles; ainsi la phrase construite à l'infinitif n'a
pas le même sens que la phrase construite avec une proposition subordonnée, dans nos
exemples.

TRANSFORMATION

Comme dans le groupe sujet, de multiples transformations dans le groupe complément d'objet
peuvent permettre une expansion dans un groupe (par ajout d'un adjectif, par exemple : j'aime
cet enfant gentil) ou une réduction (par suppression des termes d'une énumération, par exemple :
je voudrais ces livres, ces cahiers, ces crayons ➔ je les voudrais) .
Une substitution peut amener une transformation importante de la phrase :
les oiseaux
C.O.D., groupe nominal dans une proposition indépendante.

J'entends les oiseaux qui chantent


C.O.D. avec une expansion, proposition subordonnée relative.
les oiseaux chanter
C.O.D., proposition subordonnée infinitive.

Dans le dernier exemple, la phrase est composée d'une proposition principale et d'une
proposition subordonnée infinitive puisque l'infinitif a son propre sujet qui est oiseaux.

196
les groupes circonstanciels

Toute proposition subordonnée (ou sous-phrase) peut être remplacée par un groupe nominal
dont le centre est un nom ou par un groupe faisant fonction de groupe nominal dont le centre
serait un verbe à l'infinitif, par exemple.
Le groupe, groupe nominal ou sous-phrase, change de nature et garde sa fonction .

LE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL DE CAUSE

La proposition subordonnée de cause peut être remplacée par un groupe faisant fonction de
groupe nominal, construit autour d'un nom ou d'un verbe non conjugué.

■ un nom
Faute de grives, on mange des merles.
faute de : locution prépositive, articule le groupe nominal au verbe manger dans la phrase simple
(ou proposition indépendante);
faute de grives : groupe nominal, complément circonstanciel de cause du verbe manger.

_ _ _ __ _ _ _ __ _ _ __ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ __ _ __ _ __
Dans l'exemple qui· suit, l'idée de la cause n'est pas exprimée par un complément circonstanciel
de verbe, mais par un adjectif qualificatif apposé :
Studieux, il réussit.
Travailleuse, elle réussit.
Studieux et travailleuse sont apposés à il et elle. lis sont déterminants de il et elle puisqu'ils font
partie du groupe nominal.
L'apposition étant une forme de mise en relief, elle a de multiples sens dont celui de la cause;
mais la fonction syntaxique est ici déterminative d'un nom ou d'un pronom.

■ un verbe non conjugué

Sous prétexte de prendre un vêtement, il a vidé l'armoire.


Pour avoir vidé l'annoire inconsidérément, il a été obligé de la ranger.
Les deux expressions compléments circonstanciels de cause du verbe conjugué ont pour noyau
un infinitif (présent annoncé par la locution prépositive sous prétexte de, passé annoncé par la
préposition pour).
Pour que les deux exemples soient grammaticalement construits, il faut que le sujet des deux
verbes (infinitif et verbe conjugué) représente la même personne.

_ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ ___ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ __ _
Cherchant un vêtement, il a vidé l'armoire.
En cherchant un vêtement, il a vidé l'armoire.
L'emploi du participe présent est délicat.
Précédé de la préposition en, il est appelé gérondif; le gérondif fonctionne comme un groupe
nominal complément circonstanciel du verbe conjugué.
Le participe présent, lui, n'est pas complément circonstanciel d'un verbe; il fait partie d'un groupe
nominal dont il est un déterminant exprimant une idée complémentaire :
cherchant un vêtement : groupe déterminant, apposé à il, sens de cause;
en cherchant un vêtement : groupe, substitut d'un groupe nominal, complément circonstanciel
du verbe vider.
Le participe présent est ambigu. Il exprime la cause, le temps ou la manière, quelquefois plusieurs
nuances à la fois. Seul le contexte permet l'analyse. 197
Q)
,q- LE GROUPE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL DE CONSÉQUENCE
w
a: À l'outil d'articulation (locution conjonctive de subordination introduisant une proposition
<( subordonnée) au point que correspond l'outil d'articulation, locution prépositive, au point de,
~ permettant de construire un infinitif :
~ L 'enfant ne se couvre jamais -+ au point qu'il est toujours malade.
<( \. proposition subordonnée
a: au point d'être toujours malade.
(!J
groupe infinitif

LE GROUPE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL DE CONCESSION OU D'OPPOSITION

■ malgré
Malgré est l'outil le plus courant du groupe nominal d'opposition. C'est la préposition qui
équivaut à la locution conjonctive de subordination bien que ou quoique.
Exemple de substitution :
Bien qu'il ait travaillé avec acharnement, il a échoué. -+ Malgré un travail acharné, il a échoué.
Le groupe nominal malgré un travail acharné est un groupe non essentiel, mobile (il a échoué
malgré un travail achamé), complément circonstanciel d'opposition du verbe échouer.
La substitution entraîne une transformation de la phrase qui, de phrase complexe, devient une
phrase simple.

■ quelques tours littéraires construisant un infinitif


• «Ah! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme » (Molière).
Voilà une phrase simple constituée d'une proposition indépendante :
je : pronom personnel, faisant fonction du groupe nominal, sujet de suis;
homme : nom commun, attribut du sujet je;
pour être dévot : groupe infinitif fonctionnant comme un groupe nominal, complément
circonstanciel de concession de suis.
Pour annonce ne... pas moins... qui renforce l'idée d'opposition.
On pourrait simplifier : Bien que je sois dévot, je suis pourtant un homme.
• « Autrefois carpillon fretin
Eut beau prêcher, il eut beau dire
On le mit dans la poêle à frire» (La Fontaine).
avoir beau : périphrase introduisant les infinitifs prêcher, dire.
Le tour avec infinitif peut être remplacé par un groupe nominal : malgré prêche et parole.
Ces vers sont construits à partir de trois propositions indépendantes juxtaposées. Avec l'emploi
du groupe nominal malgré prêche et parole, ils seraient réduits à une phrase simple comprenant
une seule proposition indépendante mais exprimant aussi la concession.
_ __ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE - - - - - - - - - - - - - - - -

Ce genre de transformation ne présente aucun intérêt sur le plan stylistique.


Elle permet d'expliciter et de mieux comprendre une construction et le sens d'une phrase.

LE COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL DE COMPARAISON

La p_roposition subordonnée conjonctive de comparaison peut être remplacée par un groupe


nommai :
• préposition + nom : Il agit en homme sage;
• nom + nom, complément de nom : Un regard de vipère (figure de rhétorique);
• adjectif + préposition + { nom complément d'adjectif : {I es! pa,_reil à un chat.
pronom : Il reste semblable a lur-meme.
198 Les deux adjectifs sont des attributs du sujet.
juxtaposition, coordination, subordination

ce.Tif Fois,
... ff
NOUS NOIJS SOMMES
SoMMES
SUBORDONNÉES.
COOROOWNÉE.S. ··
JUXTAPOSaS.1

. . .. ' . .
.'
. . • . ·.
·.- i. _. ·:

• Dans la juxtaposition, des éléments de même nature (phrase ou mot) sont simplement posés
les uns à côté des autres. La ponctuation a un rôle primordial : elle peut expliciter le lien de
sens; l'emploi d'un signe de ponctuation est une contrainte grammaticale.

• Dans la coordination, les éléments de même nature (phrase ou mot) sont liés entre e ux par
un outil de liaison, appelé conjonction de coordination.

• Dans la subordination, une phrase s'articule à une autre pour exprimer le lien de sens. L'outil
d'articulation est un pronom relatif ou une conjonction de subordination.

- L'IDÉE DE CAUSE

subordination : Il est puni parce qu'il a menti.


coordination : Il est puni car il a menti.
juxtaposition : Il est puni : il a menti.
Il est puni; il a menti.
La cause est exprimée dans la deuxième partie de la phrase.
Dans la juxtaposition, les deux propositions sont indépendantes et le lien grammatical qui
explicite le sens n'existe pas.
Seule la place des deux propositions indique le rapport de sens dans le dernier exemple; l'ordre
des deux propositions est donc fixe.
En effet, si les deux-points annoncent une cause, le point-virgule indique seulement que les deux
propositions sont deux éléments d'une idée qui doit être exprimée en une phrase. 199
- L'IDÉE DE CONSÉQUENCE

subordination : Il a si bien travaillé qu'il a réussi.


Il a menti, si bien qu'il est puni.
coordination : li a travaillé, donc il a réussi.
li a menti, donc il est puni.
juxtaposition : Il a travaillé : il a réussi. Il a menti : il est puni.
Il a travaillé; il a réussi. Il a menti; il est puni.
Il a travaillé : il a donc réussi. li a menti : il est donc puni.
La conséquence, c'est-à-dire le résultat d'une action (réussite ou punition), est présentée dans
. la deuxième partie de la phrase.
Dans la subordination, la phrase est une phrase complexe.
Dans la coordination et la juxtaposition, la phrase est une phrase composée de systèmes
indépendants grammaticalement.
Si vous inversez l'ordre des propositions dans la juxtaposition, la deuxième proposition exprime
l'idée de cause. Souvent, des exercices vous proposent de transformer l'idée de cause en
conséquence (ou inversement), il suffit alors, dans un système de juxtaposition, d'inverser l'ordre
des propositions.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

Dans le dernier exemple, la conjonction de coordination a changé de fonction; elle modifie le


sens du verbe; elle perd son rôle d'outil de liaison; elle est incluse dans le groupe verbal.

cause - conséquence - opposition

SUBORDINATION COORDINATION JUXTAPOSITION

parce qu'il a menti, il est puni il est puni :


il est puni car il a menti il a menti
CAUSE @
il est puni
parce qu'il a menti
'\ ,li '\ /1 '\ ,li
✓ '\i ✓ '\i
CONSÉQUENCE il a menti, il a menti, il a menti:
si bien qu'il est puni donc il est puni il est puni
bien qu'il ait menti, il a menti, il a menti;
il n'est pas puni mais il n'est pas puni il n'est pas puni
OPPOSITION
@
ïn' est pas puni
1
.
bien qu'il ait menti

L'IDÉE DE COMPARAISON

La comparaison peut s'exprimer de deux façons.


• subordination
« La flotte ionienne baissait ses voiles (. .. ) comme une troupe de colombes ploie ses ailes... »
(Chateaubriand).
• apposition
Troupe de colombes ployant ses ailes, la flotte ionienne baissait ses voiles.
Le groupe écrit en gras est apposé à flotte, il fait partie du groupe sujet. L'apposition est moins
explicite que la proposition subordonnée conjonctive de comparaison. C'est une sorte de
j~xtaposition, les deux éléments étant simplement posés l'un à côté de l'autre et séparés par une
virgule.
- -- - - - - - - - - - - - REMARQUE _ __ _ _ __ _ _ __ _ __
200 La comparaison peut être renforcée par des mots comme tel(le), ainsi que, de même que.
Q)
'q"
MORPHOLOGIE w
J:
o.
~
a:
C)
0
J:
La morphologie (du grec morphê, forme , et logos, discours) est l'étude des différentes formes 1--'-
que peuvent prendre les mots variables par nature (noms, adjectifs, verbes, pronoms) : a::
- masculin et féminin,
0
- singulier et pluriel,
- mode, temps et personne des verbes.

Elle analyse aussi la transformation des mots lors des phénomènes de dérivation et de
composition, c'est-à-dire quand de nouveaux mots sont créés avec des mots qui existent déjà.

l'accord des noms composés

- LE GENRE

• Les noms composés constitués d'un nom déterminé par un autre élément prennent le genre de ce
nom :
Un bateau-mouche ( = un bateau petit comme une mouche; bateau: nom masculin).
Une basse-cour ( = une cour basse; cour : nom féminin).
Il existe des exceptions :
Un rouge-gorge (un oiseau qui a la gorge rouge).

• Les noms composés formés


- d'un verbe et d'un nom complément (un porte-plume)
- d'une préposition et d'un nom (un en-tête)
- de deux verbes (un laissez-passer)
sont masculins sauf :
une garde-robe une contre-offensive
une contre-attaque une avant-scène
Après-guerre et après-midi peuvent être masculins ou féminins.

LE NOMBRE

Les noms composés s'écrivant comme des noms simples, c'est-à-dire sans trait d'union, suivent les règles
du pluriel des noms simples :
un portemanteau, des portemanteaux; un portefeuille, des portefeuilles.
En règle générale, seuls les noms et les adjectifs entrant dans la composition des noms composés
prennent la marque du pluriel.
Les autres mots (adverbes, verbes, prépositions, pronoms) sont invariables. 201
Q)
-..:t"
w
le pluriel des noms composés
:r:
a..
<(
a: règles exemples
(!)
0
:r:
. ,: t- nom + nom en apposition
a: Les deux éléments se mettent au pluriel un chou-fleur ; des choux-fleurs
o. EXCEPTIONS mais :
- les points cardinaux,
- auto (abréviation de automobile) - un Nord-Coréen ; des Nord-Coréens
- une auto-école; des auto-écoles

nom + complément du nom un timbre-poste (sous-entendu un timbre de la


(qu'il soit ou non rattaché au nom par une poste); des timbres-poste
préposition) une pomme de terre ; des pommes de terre
Seul le premier élément se met au pluriel un arc-en-ciel ; des arcs-en-ciel
EXCEPTION
un pied-à-terre ➔ des pied-à-terre

nom + adjectif ou adjectif + nom


Les deux éléments se mettent au pluriel un coffre-fort, des coffres-forts
un grand-père, des grands-pères
EXCEPTIONS mais :
- dans les noms composés féminins, une grand-mère, des grand-mères (ou des
l'usage veut que l'adjectif grand ne se mette grands-mères)
pas au pluriel
- demi placé devant le nom est invariable une demi-heure, des demi-heures
- si l'adjectif a valeur d'adverbe, seul le nom se un haut-parleur, des haut-parleurs
met au pluriel une nouveau-née, des nouveau-nées
ATTENTION!
branle-bas, pur-sang sont invariables

adjectif + adjectif
Les deux éléments se mettent au pluriel un sourd-muet, des sourds-muets

verbe + nom un gratte-ciel, des gratte-ciel (un seul ciel)


(complément d'objet direct du verbe) un tourne-disque, des tourne-disques
Le verbe est invariable, le nom se met au pluriel (plusieurs disques)
lorsque le sens l'exige ou s'il l'est déjà un pare-chocs, des pare-chocs
(plusieurs chocs)

verbe + adverbe
Les deux éléments sont invariables un passe-partout, des passe-partout
préposition + nom
- la préposition est invariable, le nom se met une contre-offensive, des contre-offensives
au pluriel
- la préposition et le nom sont invariables un après-midi, des après-midi
lorsque le sens l'exige un hors-jeu, des hors-jeu

adverbe + nom
L'adverbe est invariable, le nom se met au pluriel un non-lieu, des non-lieux

verbe + verbe
Les deux verbes restent invariables un laissez-passer, des laissez-passer
pronom + verbe
202 Les deux éléments sont invariables un on-dit, des on-dit
Q)

règles exemples -.:t


w
I
onomatopée + onomatopée a..
<(
Les deux éléments restent invariables un tic-tac, des tic-tac a:
un coin-coin , des coin-coin (!J
0
les noms d 'origine étrangère suivent l'usage du un self-service , des self-services I
l-
français si le nom est réellement francisé sinon un week-end, des week-ends e:
ils prennent le pluriel de leur langue d'origine mais: 0
un self-mad e man, des self-made men
un post-scriptum , des post-scriptum

l'accord des adjectifs composés

Un adjectif composé est un adjectif formé de plusieurs mots généralement reliés entre eux par
un trait d'union (par opposition à l'adjectif simple, qui n'est formé que d'un seul mot).
L'adjectif composé peut être formé de deux adjectifs, d'un adverbe et d'un adjectif.

ACCORD DES ADJECTIFS COMPOSÉS

■ adjectif + adjectif
• Lorsque les deux adjectifs se rapportent au même nom, ils s'accordent en genre et en nombre
avec ce nom :
des enfants sourds-muets

• Lorsqu'un adjectif a la fonction de complément de détermination vis-à-vis de l'autre, cet adjectif


reste invariable :
des enfants mort-nés

■ adverbe + adjectif
L'adverbe reste invariable, l'adjectif s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se
rapporte:
ces lycéennes sont avant-dernières de leur classe.

l'accord des noms et des adjectifs de couleur

NOM EMPLOYÉ COMME ADJECTIF

Le nom désignant une couleur peut être simple ou composé. Lorsqu'il est employé comme
adjectif par dérivation impropre (un marron --+ marron, une orange --+ orange), il est invariable :
des chaussures marron (marron : sous-entendu de la couleur marron, marron est alors considéré
comme complément du mot couleur ou comme exprimant une comparaison implicite [des
chaussures pareilles à la couleur du marron]). 203
Q)
~ L'ADJECTIF DE COULEUR
w
J: L'adjectif désignant une couleur peut être simple ou composé.
a.
<(
a:
CJ l'adjectif simple
0
J: Il s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :
l-
a: des aquarelles bleues, des robes mauves et roses
0

l'adjectif composé (adjectif + adjectif, adjectif + nom)


L'adjectif composé désignant un nom de couleur est invariable car le premier adjectif est alors
considéré comme un nom : ·
des lèvres rouge sombre (adjectif + adjectif), c'est-à-dire d'un rouge sombre
des cheveux jaune paille (adjectif + nom), c'est-à-dire jaune comme la paille.

l'accord du participe passé


dans une tournure pronominale

Tous les verbes pronominaux se conjuguent avec l'auxiliaire être.

■ le participe passé des verbes pronominaux s'accorde:


• avec le pronom réfléchi ou réciproque lorsque celui-ci est complément d'objet direct:
Ils se sont lavés (se : pronom réfléchi complément d'objet direct [ils se sont lavés eux-mêmes]);
• avec un pronom relatif complément d'objet direct si celui-ci est placé avant le verbe
pronominal :
Les choses qu'ils se sont imaginées sont vraisemblables (qu': pronom complément d'objet
direct, commande l'accord du participe imaginées).
Pour accorder le participe passé, il ne faut donc pas oublier de poser la question qui permet de
trouver le complément d'objet direct.
• avec le sujet du verbe :
- quand il s'agit de verbes uniquement pronominaux- c'est-à-dire dont le pronom réfléchi n'a
pas de fonction propre mais fait toujours partie du verbe et lui donne un sens particulier :
Elles se sont doutées de son départ (elles : sujet du verbe se douter, commande l'accord du
participe passé; se : pronom réfléchi, n'a pas de fonction propre).
- quand il s'agit de verbes pronominaux dont le sens est proche du passif:
lls se sont enrichis par la finance (=la finance les a enrichis).

■ le participe passé des verbes pronominaux qui correspondent à des verbes transitifs
indirects ou intransitifs est invariable. Ces verbes sont les suivants :
se plaire à se sourire se suffire
se déplaire s'en vouloir se ressembler
se complaire à s'entre-nuire se succéder
204 se parler se nuire se survivre
Q)
'q"
LES SIGNES DE PONCTUATION w
:c
a.
<(
cc
C,
En fonction du sens de l'énoncé, les signes de ponctuation ou signes syntaxiques marquent, dans 0
:c
la langue écrite, la limite des groupes entre eux lorsque aucun signe grammatical ne l'indique. 1-
Dans la langue orale, ils indiquent les pauses correspondant à la distribution des groupes, les cc
modifications mélodiques du débit, les changements de registre de voix. 0
Il existe une ponctuation logique indispensable au déchiffrage d'un texte et soumise à des règles
fixes, c'est une contrainte grammaticale.
Il existe une ponctuation expressive, c'est une convention orthographique, soumise aux intentions
stylistiques de l'auteur.

&il LES SIGNES DE PONCTUATION ET LES PAUSES

_ _ _ _ _ _ _ _ CONTRAINTE GRAMMATICALE

signe de
ponctuation langue écrite langue orale

LE POINT • indique la fin d'une phrase • la voix descend


• toujours suivi d'une majuscule • marque une pause longue
Il a neigé cette nuit. Les toits sont tout blancs.

LE POINT- • placé à l'intérieur de la phrase • la voix descend


VIRGULE • sépare deux aspects d'une • marque une pause moyenne
même idée ou deux
propositions de moyenne
étendue faisant partie d'un
même ensemble
• suivi d'une minuscule
La route est verglacée; les automobilistes roulent prudemment.

LA VIRGULE • placée à l'intérieur de la phrase, • maintien de la hauteur de la


elle sépare : voix, qui marque une légère
- des propositions juxtaposées pause
dans une même phrase;
- les propositions subordonnées
et les principales;
- des termes de même nature
et de même fonction dans une
énumération;
- les mots en apostrophe;
- les propositions incises;
- certains adverbes;
- les propositions relatives
circonstancielles;
- le sujet du complément quand
le verbe est sous-entendu
• suivie d'une minuscule
« J'ai
compris que tout ce qu'il cherchait, espérait depuis un moment,
c'était de se faire descendre» (Cl. Simon) .
« Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches» (P. Verlaine). 205
Q)
-.::t" signe de
w ponctuation langue écrite langue orale
:r:
Q..
<( LE POINT • placé à la fin d'une phrase • la voix monte et marque une
a: D'INTERROGATION • exprime une interrogation pause
(.!)
0 directe
._
:r: • suivi d'une majuscule
a: si la phrase est close
0
Viens-tu? J'espère bien.

LE POINT • placé à la fin d'une phrase • suspension de la voix sur une


D'EXCLAMATION exclamative, après une note haute ou basse
interjection, une apostrophe, • la voix marque une pause
un impératif
• suivi d'une majuscule
si la phrase est close
Comme elle est jolie!

LES DEUX- • placés avant une citation, un • pas de chute de voix


POINTS développement explicatif, une . • la voix marque une pause
énumération
• suivis d'une minuscule
sauf si on fait une citation
entre guillemets
« On me l'a souvent dit: il n'y a pas de quoi être fier. - Si, il y a de quoi» (A. Camus).
Te souviens-tu de : « A moi, comte, deux mots... »?

CONVENTION ORTHOGRAPHIQUE

LES GUILLEMETS • placés au commencement • changement de registre de voix


et à la fin
- d'une citation
- d'une expression étrangère
au langage courant
Naïma répondit : « Je l'ignore. »
Salamalec est un mot qui vient de l'arabe « salam'alaïk », signifiant « paix sur toi».
REMARQUE
Lorsqu'on ouvre des guillemets,
on est obligé de les refermer.

LES POINTS • toujours au nombre de trois • maintien de la voix en vue d'un


DE SUSPENSION • indiquent que la phrase n'est effet de surprise
pas complètement achevée • marque une pause prolongée
REMARQUE
On ne doit pas écrire de points
de suspension après etc., qui
indique déjà une interruption
de la phrase
• suivis d'une majuscule si la
phrase est achevée
« Cette publication mensuelle paraissait.. . quelquefois» (E.M. de Vogüé).
« Ce n'est rien ... c'est nerveux... Je ne sais pas... j'ai été saisie. Je suis si heureuse que la
206 moindre chose me bouleverse le cœur » (G. de Maupassant, Une vie).
Q)
~
signe de
ponctuation langue écrite langue orale w
:::c
a.
LES • indiquent une phrase, une • l'élément isolé se prononce sur <(
PARENTHÈSES réflexion accessoire une tonalité plus basse a:
(!J
• mettent en relief une réflexion 0
REMARQUE
.,_
:::c
Lorsqu'on ouvre une parenthèse, a:
0
on est obligé de la refermer.
« On conte qu'un serpent, voisin d'un horloger (c'était pour l'horloger un mauvais
voisinage), entra dans sa boutique » (La Fontaine}.

LES CROCHETS • isolent un groupe déjà placé à


l'intérieur de parenthèses
REMARQUE
Lorsqu'on ouvre un crochet,
on est obligé de le refermer.
Chateaubriand s'est fait l'apologiste du christianisme (cf. Génie du christianisme [1802)).

LE TIRET • signale dans un dialogue le


changement d'interlocuteur
• met en valeur un mot ou une
expression (rôle proche de celui
des parenthèses}
• renforce une virgule
REMARQUES
• un tiret peut ne pas être répété
s'il isole un groupe situé en fin
de phrase
• le tiret double a même valeur
que les parenthèses.
« Sganarelle. - Non.
Lucas. - V'n'êtes pas médecin?
Sganarelle. - Non, vous dis-je! » (Molière}.

LE TRAIT • placé entre les différents


D'UNION éléments d'un mot composé
• placé entre le verbe et les
pronoms qui le suivent
immédiatement
Ton taille-crayon, prête-le-moi, s'il te plaît.
« Rodrigue, as-tu du cœur? » (P. Corneille}.

207
CONVENTIONS ORTHOGRAPHIQUES

l'usage de la majuscule

On met une majuscule :

• au premier mot d'une phrase, d'un discours après :


- un point(.)
- un point d'interrogation (?)
- un point d'exclamation (!)
- des points de suspension (. .. ) lorsque ces signes de ponctuation terminent une phrase.

• au début d'un vers :


« Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué... » (G. Apollinaire, la Chanson du Mal-Aimé).

• aux noms propres :


- noms de divinités : l'Éternel, Dieu, le Créateur, Zeus.
- noms de peuples, de familles ou de dynasties :
les Mérovingiens, les Allemands, les Bourbons, monsieur Martin.
- noms géographiques : le Rhône, Paris, I' Himalaya, la Martinique.

• aux noms de choses ou d'abstractions personnifiées par la poésie ou la mythologie :


/'Envie, le Mal, le Bien, la Charité, le Temps.

• aux noms des étoiles, constellations, planètes :


Uranus, la Lune, la Terre, Mars, Vénus.

• aux noms des points cardinaux quand ils désignent une région :
le Nord (mais au nord de la France).

• aux noms de fêtes :


la Toussaint, Noël, la Fête nationale, Yom Kippour.

• aux titres d'ouvrages ou d'œuvres d'art :


J'ai lu le Rouge et le Noir.
J 'ai admiré la Joconde.

• aux titres honorifiques :


Son &cellence, Sa Majesté.

• à l'adjectif :
- quand il est joint intimement au nom propre : la Comédie-Française.
- quand il accompagne comme adjectif caractéristique un terme de géographie :
208 la mer Méditerranée, l'océan Pacifique, le mont Blanc.
(1)
'V
les sigles et les acronymes UJ
:r::
a..
<
cc
(!J

- DÉFINmON ET EMPLOI 0
:r::
1-
La langue évolue et a tendance à réduire les mots composés longs et fréquemment employés
cc
0
en leurs seules lettres initiales; ce mode d'abréviation se nomme un sigle :
S.A.R.L. : Société Anonyme à Responsabilité Limitée
O.N. U. : Organisation des Nations Unies

Il existe un autre mode d'abréviation qui consiste à prendre la première syllabe de chacun
des mots ou de quelques mots significatifs d'un groupe; ce mode d'abréviation se nomme
un acronyme :
Orgeco : Organisation générale des consommateurs
Sigle et acronyme sont principalement employés dans le langage professionnel, administratif
ou politique; c'est une création écrite.
L'abrègement à proprement parler est une création orale :
professeur ➔ prof; cinéma ➔ ciné.

- - - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - - --
Ce rtains mots sont créés à la fois sur le procédé du sigle et sur celui de l'acronyme :
Sofrecom:
Société française d'études et de réalisations d'équipements de télécommunications.

- PRONONCIATION

• Les sigles peuvent se prononcer de deux manières :


- on épelle le sigle lettre par lettre - en prononçant les lettres de la même façon qu'elles se
prononcent dans l'alphabet :
S. N. C. F. (Société Nationale des Chemins de fer Français) ;
- on prononce le sigle comme un mot :
Unesco [ynesko] (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization); sigle
anglais.

• Les acronymes se prononcent comme des mots : Orgeco [:>rgeko].

- ÉCRITURE

• La majuscule : les sigles qui se prononcent comme des mots et les acronymes commencent
toujours par une majuscule mais les lettres suivantes sont généralement minuscules (Orgeco :
mais O. TA.N.).

• Le point: chaque lettre initiale constituant le sigle est suivie d'un point (S.N.C.F.} sauf dans
le cas des sigles étrangers.

- - - - - - - - - - - - -- REMARQUE - - - - -- - - - - - - --
Le point est obligatoire après une abréviation, sauf si celle-ci comporte la lettre initiale et la lettre
finale, ou si elle indique une unité de mesure : kg, m, !, min. 209
Q)
,q-
PRÉLIMINAIRES A LA LECTURE :
w
a: L'ANALYSE D'UN TEXTE
::::>
~
a:
,w En 4e, l'explication d'un extrait de texte faite en classe invite l'élève à nommer les moyens
I= employés par l'auteur pour produire un effet qu'il s'agit d'expliciter. L'exercice est un exercice
d'analyse qui engage l'élève dans une lecture attentive, personnelle et active.
:J

l'o~ganisation d'une recherche


!
INTRODUCTION 1
AU TEXTE Introduction :
D'AUTEUR - Auteur (siècle)
- Titre de l'œuvre, du passage
j
- Genre littéraire '
- Impression générale
- Sujet et plan du texte d'auteur
- 3 idées directrices d'étude, posées sous forme de questions

I_NTRODUCTION
l
A L'EXPLICATION Questions :
- Comment l'auteur développe-Hl l'idée?
- Comment crée-t-il l'émotion?
- Quelle relation établir entre l'impression ou l'émotion créée et la
manière de développer l'idée?

l
Développement : réponses aux questions en suivant le plan
du texte d'auteur
(en divisant le texte en 3 parties, par exemple)

1re
partie conclusion
Contenu de chaque partie (1 )
du
I
"'
partie n° 1
texte d'auteur
- un titre
l (mettant en valeur l'idée
principale du passage
2e ou l'impression produite)
partie
du +- - reponse ---. conclusion
partie n° 2
texte d'auteur (aux questions d'introduction)

l - arguments
(ou citations expliquées,
3e
partie / pour appuyer la réponse
aux questions d'introduction) I'\ conclusion
du partie n° 3
texte d'auteur
1
+
Conclusion générale : réponse aux questions d'introduction :
- nommer l'ensemble des moyens utilisés (en les classant) pour créer
l'émotion et développer l'idée.
- trouver en quoi réside l'originalité de l'extrait.

(1) Les trois parties correspondent à la logique du texte de l'auteur. Dans chacune des 3 parties on répond à chaque
210 fois aux 3 questions posées, en suivant la même démarche. '
utilisation des faits grammaticaux
dans l'analyse stylistique

- S1YLE DIRECT
• Introduction du message par une proposition indépendante et ouverture des guillemets :
Amour, Amour, quand tu nous tiens,
On peut dire : « Adieu prudence! » (Jean de La Fontaine)
Le style direct permet de conserver la formulation du message tel qu'il pourrait être directement
exprimé. La phrase exclamative à structure réduite produit un effet de chute.
• Message souligné par une incise isolée entre virgules; le message est entre guillemets :
« Quoi? Je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe!» (Jean de La Fontaine)
L'incise allège l'introduction du message et facilite la rapidité d'expression. L'essentiel est dans
l'emploi de l'interrogative (mot-phrase), de l'exclamative et du conditionnel, accumulation de
moyens pour exprimer avec vivacité l'indignation du personnage.
• Utilisation du tiret :
- Tu possèdes les étoiles?
- Oui. (Antoine de Saint Exupéry, le Petit Prince)
Le tiret permet la construction d'un dialogue dans lequel le destinataire du message devient
émetteur. Le lecteur sait quel effet émotionnel produit ce message dans l'échange des répliques.
- • Aucun signe n'introduit le message :
Je ne sais ce que ça donnera : j'ai résolu d'écrire au hasard. (André Gide, Ainsi soit-il ou Les jeux
sont faits). Sorte de dialogue avec le lecteur, et effet d'aveu car narrateur et auteur sont
confondus.

ril STYLE INDIRECT


• Introduction du message dans une proposition subordonnée complétive introduite par que :
On conte que les Égyptiens n'avaient bâti leurs pyramides que pour en faire des tombeaux.
(Voltaire)
L'auteur rapporte une hypothèse qu'il ne veut surtout pas prendre à son compte. La formulation
est celle de la distanciation.
• Introduction du message dans une proposition subordonnée complétive interrogative
indirecte:
Je ferai tout comme j'ai toujours fait, dans l'ignorance
terme introducteur

de ce que je fais, de qui je suis, d'où je suis, de si je suis. (Samuel Beckett, Ma/one meurt)

style indirect
Tout en parlant à un destinataire, l'émetteur introduit dans son discours les questions qu'il s'est
déjà posées à lui-même. La formulation implique qu'il ne cherche plus de réponse.

- S1YLE INDIRECT LIBRE


• Mode d'introduction : question au présent pour une réponse à l'imparfait (le passage au style
indirect libre est la réponse) :
Et pourquoi l'âme est-elle dans la poitrine plutôt qu'ailleurs?[. .. ] Cette âme était quelque chose
d'aérien; c'était une figure légère qui se promenait où elle pouvait, jusqu'à ce qu'elle eût retrouvé
son corps. (Voltaire)
L'auteur prend à son compte la question (style direct; présent); la réponse est ambiguë quant
à la personnalité de l'émetteur.
Au style indirect libre marqué par la présence d'un imparfait, elle suppose une réponse d'un autre
temps, que Voltaire transmet sans se prononcer sur sa validité. 211
le style direct, le style indirect
et le style indirect libre

Ce sont trois façons de rapporter les paroles ou la pensée d'autrui.


Ces trois modes de communication peuvent mettre en présence jusqu'à quatre personnes ou
groupes de personnes, comme dans l'exemple analysé ici.

L'enfant avoua à son père qu'ils avaient tous menti à leur mère.
1 2 3 4
émetteur - - . destinataire émetteur message destinataire

message

« Nous avons tous menti à maman » avoue l'enfant à son père.


émetteur message destinataire j émetteur -+ destinataire

message ♦ incise

- - - - - - - - - - - - - - STYLE DIRECT - - - - - - - - - - - - - -

L'enfant avoua à son père : !«Nous avons tous menti à maman. » !

Caracté'ristiques Phrase composée


grammaticales

La phrase l'enfant avoua à son père : !nous avons tous menti à maman!
émetteur destinataire message
phrase indépendante phrase indépendante

Le verbe
dans le message
!message : J actualisé ➔ le passé composé dans le message
le message est rapporté tel qu'il a été prononcé

Le pronom émetteur dans le message : je/ nous


dans le message

La ponctuation
212 de la phrase émetteur ➔ destinataire : « message. { ? , !) »
- - - - - - - - - - - - - - STYLE INDIRECT _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ __

!
L 'enfant avoua à son père qu'ils avaient tous menti à leur mère. 1

Caractéristiques Phrase complexe


grammaticales

La phrase l'enfant auoua à son père u'ils avaient tous menti à leur mère
groupe verbe groupe nominal C.O.D. (sous-phrase)
nominal C.O.S.
sujet

émetteur destinataire message

Le verbe Imessage :Itransposé ➔ le temps du verbe principal (auouer au passé


dans le message simple) impose la concordance des temps (le plus-que-parfait marque
l'antériorité dans le passé)

Le pronom émetteur dans le message : il/ils (elles)


dans le message

La ponctuation
de la phrase émetteur ➔ destinataire ➔ 1message.!

_ _ __ __ _ __ _ _ _ STYLE INDIRECT LIBRE _ _ _ _ _ _ _ __ _ __

jlls avaient tous menti à leur mère. !

Caractéristiques Phrase fondamentale


grammaticales

La phrase avaient tous mentis à leur mère


groupe groupe verbal groupe nominal
nominal
sujet c.o.s.
message

Le verbe !messaae :!transposé ➔ plus-que-parfait (ou imparfait) :


dans le message temps e la narration

Le pronom émetteur dans le message : ils


dans le message

La ponctuation
de la phrase message. 213
Q)
,q-
w
les ruptures de style
cc
::,
~
cc
•W
l= Généralement, les auteurs combinent les moyens pour varier les effets.
::::i

DU STYLE DIRECT AU STYLE INDIRECT

Je parlais donc de mes petites distractions


style direct
et j'allais dire
introduction du style indirect
que je ferais mieux de m 'en contenter. (Samuel Beckett, Ma/one meurt)
style indirect

Le mélange des styles est un des procédés de l'humour dans ce passage :


le narrateur va-t-il ou non nous dire ce qu'il voulait nous dire ou n'exprimer que le regret d'en
avoir trop dit avant même d'avoir parlé?

DU STYLE INDIRECT AU STYLE INDIRECT LIBRE

Le comte Mosca était absolument fou d'amour,


narration
et la comtesse pensait déjà que
introduction du style indirect
l'âge ne devait pas faire objection,

style indirect
si d'ailleurs on le trouvait aimable. (Stendhal, la Chartreuse de Parme)
style indirect libre

Dans la partie narrative, l'auteur présente une situation (l'amour du comte).


Au style indirect, nous avons le point de vue de la comtesse sur l'amour du comte.
Au style indirect libre, l'auteur juge la comtesse dans son attitude de demi-aveu (elle n'osait se
dire : « d'ailleurs, je le trouve aimable») .

214
Q)

SÉLECTION D'ŒUVRES ET D'AUTEURS ..::t


w
a:
::::,
~
a:
-w
Lire en 4e, c'est prendre plaisir à une découverte, accepter d'entrer dans une fiction, c'est aussi ~
'.J ,-_.
comprendre, c'est-à-dire démonter le mécanisme et passer dans les coulisses du savoir-faire.
La fiche de lecture, exercice rébarbatif au premier abord, permet de mieux appréhender l'apport
des textes.
C'est un instrument utile de réflexion personnelle et de synthèse car on ne résume bien sa pensée
que le crayon en main. C'est aussi l'aide-mémoire dans un travail de contenu.
La présentation que nous donnons des auteurs, en 4e, a pour but d'orienter la lecture, de faciliter
le travail de mise en forme d'une recherche personnelle, non de la remplacer. On se souvient
qu'une fiche n'est construite que sous forme de notes ou de plans. Elle fait partie des méthodes
de travail, ce n'est pas en soi un outil de communication (il faudrait alors « rédiger ces notes»).
Que contient une fiche de lecture?
• Le titre de l'œuvre (date de publication ou de représentation pour une pièce de théâtre);
• Le nom de l'auteur (prénom et dates de naissance et de mort);
• Le résumé succinct de la vie de l'auteur (pour le replacer dans son époque et situer son œuvre
par rapport à sa vie);
• La présentation de l'ouvrage :
- l'historique (circonstances particulières liées à la création de l'ouvrage);
- le résumé, très court, du contenu;
- la liste des perso-nnages principaux (leur rôle dans l'histoire ou situation des uns par rapport
aux autres) ;
- des sujets d'étude personnelle (la présentation des centres d'intérêt de l'ouvrage et la façon
dont l'auteur les a exploités, ou mise en valeur de l'art de l'auteur).
_ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ REMARQUES _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

Le jugement personnel ne vient qu'après ce travail modeste qu'implique le respect de l'auteur.


La fiche d'auteur sur Jean Anouilh suit exactement le plan présenté ci-dessus pour guider l'élève
dans l'acquisition de cette méthode. Cependant pour en rendre la lecture plus aisée, nous l'avons
plus rédigée qu'il ne convient de le faire dans un dossier personnel.

"
Moyen Age

- LA CHANSON DE ROLAND (fin du xie siècle)

Historique
L'auteur est inconnu. Les hypothèses les plus diverses ont été avancées sur l'histoire de cette
œuvre (somme de légendes transmises au cours du temps, création d'un seul auteur...?). La
Chanson de Roland se présente de manière très construite: c'est une œuvre d'une grande unité,
constituée de laisses assonancées.

Personnages principaux
Roland, le neveu de Charlemagne.
Olivier, son ami fidèle et raisonnable.
Ganelon, le traître.
Charlemagne, entouré de ses preux chevaliers.
Le roi Marsile et l'armée des Maures. 215
Cl)
"'-t' Histoire
w À son retour d'Espagne, Charlemagne voit son arrière-garde écrasée par l'armée des Maures.
a: Ganelon, jaloux de la confiance que le roi accorde au jeune Roland à qui il a confié le
:::>
1-- commandement de l'arrière-garde, a trahi les siens pour se venger.
<(
a:
-w Intérêt
l:: Il n'est pas d'ordre historique. La Chanson de Roland est composée deux siècles après l'époque
:::i de Charlemagne, couronné empereur en l'an 800. D'ailleurs, on ne trouve pas trace d'un neveu
de Charlemagne ni de cette grande défaite, sujet du texte. Ce texte fait partie de la légende. Il
glorifie l'héroïsme chevaleresque. Bien qu'il ne corresponde pas à la sensibilité de notre époque,
si l'on accepte « d'entrer» dans l'œuvre, on peut apprécier l'évocation barbare des combats, le
portrait symbolique du grand roi, l'atmosphère presque sacrée, qui en font une œuvre très
particulière.

XV/Je siècle

- JEAN DE LA BRUYÈRE (1645-1696)

Jean de La Bruyère est un personnage discret do,nt nous savons peu de choses. Il appartient à
une famille de la riche bourgeoisie parisienne. A 28 ans, La Bruyère achète une charge de
trésorier général de France à Caen, mais continue de vivre à Paris. A 39 ans, il est sous-précepteur
dans la maison du Grand Condé, auprès du duc Louis de Bourbon, petit-fils du prince. Il doit
sans doute ce poste à Bossuet. Il fréquente ainsi la cour royale, tantôt à Versailles, tantôt à Paris,
tantôt à Chantilly, expérience utile à la peinture qu'il nous donne de son temps dans /es
Caractères, seul livre qui ait traversé le temps.

■ les Caractères (1688-1696)


Historique
Les Caractères sont une œuvre
constamment remaniée et complétée.
Ils présentent une suite de portraits
et de jugements groupés en chapitres
Du cœur, De la société, De la ville,
De la mode...
Personnages principaux
Les femmes, les hommes, les gens
de cour et de ville en général.

Le Colérique , gravure de Nicolas ,


d 'après un dessin de Robert Bonnart
(1652-après 1729) .
Bibliothèque nationale.
216 Photo Larousse.
Histoire
Sous la fonne de maximes (phrase courte énonçant une vérité générale) ou sous la forme de
portraits, La Bruyère donne une image des vices et des vertus, des habitudes et des coutumes
de son siècle. Il fait œuvre de moraliste (celui qui étudie les usages de son temps).
Intérêt
Outre la vivacité et l'humour avec lesquels La Bruyère campe ses personnages, le charme de
l'ouvrage tient à la variété des sujets abordés.
On s'attachera à noter le jugement que La Bruyère porte sur les autres, à voir comment il se situe
par rapport à la noblesse qu'il prend comme objet d'observation, quel rôle il donne à !'écrivain
et quel portrait il en fait à travers les remarques qui émaillent portraits et maximes; on finira par
dégager une idée sur ce qu'est l'honnête homme au XVII• siècle, c'est-à-dire l'idéal moral de
l'époque.
Dans une étude plus technique, on pourra essayer de déterminer les caractéristiques de la
maxime par rapport à d'autres formes d'expression brève (proverbes, dictons) grâce à un exercice
d'imitation, par exemple.

- MADAME DE SÉVIGNÉ (1626-1696)

Mme de Sévigné est née Marie de Rabutin-Chantal, à Paris. À la suite de la mort de ses parents,
elle est élevée, dès l'âge de 6 ans, par ses grands-parents maternels; puis à partir de 9 ans, à
la suite du décès de ses grands-parents, elle est confiée à son oncle Philippe de Coulanges.
Mariée jeune, elle est mère de deux enfants à 22 ans : Françoise-Marguerite de Sévigné, la future
Mme de Grignan, et Charles de Sévigné. Excellente mère de famille et bonne grand-mère, elle
s'inquiète des moindres soucis de ses proches.
Vivant dans l'entourage du roi, elle tient une correspondance fournie avec tous les grands de
l'époque, participe à toutes les festivités, suit l'actualité littéraire au jour le jour. C'est cette vie
que nous retrouvons dans l'abondante correspondance publiée après sa mort.

■ les Lettres choisies


Les lettres de Mme de Sévigné sont de vraies lettres adressées à des destinataires. Ce n'est pas
une œuvre littéraire conçue pour être livrée à un public amateur de belles phrases. C'est la vie
même, l'anecdote la plus simple, la petite nouvelle et le cadeau adressés à l'oncle chéri, à la fille
éloignée en Provence, à l'amie sincère, Mme de La Fayette. Cette correspondance est d'un
immense intérêt historique; elle a tout le charme que donne le style aisé d'une personne élégante
et gaie. Les lettres les plus touchantes sont sans doute celles datées de l'année 1671 et adressées
à sa fille, Mme de Grignan, qui quitte Paris pour suivre son mari nommé lieutenant général de
Provence.

XVIJJe siècle

- FRANÇOIS-MARIE AROUET, DIT VOLTAIRE (1694-1778)

Né et mort à Paris. La vie de Voltaire est longue et son œuvre considérable. Il s'essaie à la tragédie
(Zaïre, 1732), mais c'est surtout dans le genre du conte qu'il trouve une forme d'expression
propre à servir sa pensée. Sous les apparences d'un récit plein de fantaisie , d'une utopie, il
dénonce les excès de son temps. Il crée ainsi ce qu'on appelle le conte philosophique (Candide,
Zadig). Parallèlement, il développe la même pensée sous des formes plus traditionnelles : le traité
et l'essai. Enfin, il participe à la création de l'Encyclopédie, somme des connaissances de
l'époque. 217
Q)
'-=t ■ Jeannot et Colin
w
a: Historique
::> C'est un conte moral d'une dizaine de pages, publié en 1764.
~
a: Personnages principaux
·W
l=
::J
Jeannot, « fils d'un marchand de mulets très renommé».
Colin qui « devait le jour à un brave laboureur».

Histoire
Jeannot et Colin sont deux amis de collège que la différence de fortune sépare. L'argent du
marchand lui permet d'adresser à son fils une« lettre à monsieur de La Jeannotière », et de faire
venir« monsieur son fils à Paris».

Intérêt
Sur le mode ironique, récits et saynettes alternent dans cette histoire fort simple qu'illustre la
morale finale : « Et Jeannot le père, et Jeannotte la mère, et Jeannot le fils virent que le bonheur
n'est pas dans la vanité. »

X/Xe siècle

- CHARLES BAUDElAIRE (1821-1867)

Né et mort à Paris. Baudelaire, qui ne s'entend pas avec son beau-père, le commandant Aupick,
futur génffiral et sénateur sous l'Empire, est mis en pension à Lyon, puis au lycée Louis-le-Grand
à Paris. A 18 ans, il mène une vie de littéraire bohème au Quartier latin.
Sa famille le somme de s'embarquer pour les Indes pour l'arracher à ces désordres. Il revient
dix mois plus tard et exige l'héritage de son père. Sa vie est si dispendieuse qu'il risquerait bien
de se ruiner si on ne lui imposait la contrainte d'un conseil judiciaire qui limite ses dépenses.
Il n'a que 23 ans. Il vit alors misérablement. Avec ses critiques d'art, il gagne mal sa vie. Ses
poèmes des Fleurs du mal (1857) provoquent un scandale. Abusant de l'opium, malade, il meurt
paralysé.
Outre ses critiques d'art, on lui doit aussi d'avoir défendu le génie de Wagner et d'avoir fait
connaître l'écrivain Edgar Allan Poe, grâce à une magnifique traduction de ses nouvelles.

■ Petits Poèmes en prose


Le premier recueil complet des Petits Poèmes en prose ne fut publié qu'en 1869, après la mort
de l'auteur. Il s'agit d'une cinquantaipe de pièces courtes, sans rimes ni vers.
Les sujets sont simples et variés (!'Etranger, les Fenêtres, le Port). Rêveries, images fugitives
presque musicales, suggestions d'une réalité floue, tableaux à peine ébauchés, c'est une création
unique dans la littérature française.

GUSTAVE FLAUBERT (1821-1880)

Flaubert est issu d'une fa111ille bourgeoise de Normandie. Lycéen à Rouen, il écrit déjà. En 1836,
il rencontre à Trouville Elisa Schlésinger, la femme d'un éditeur de musique, inspiratrice de
nombreux romans.
À 21 ans, il commence des études de droit à Paris où il se lie avec Victor Hugo pour lequel il
éprouve une grande admiration. Terrassé par une maladie nerveuse en 1844 (il a 22 ans), il se
réfugie dans sa propriété de Croisset, près de Rouen.
Il se consacre à l'écriture, entretient ses amis (ce qui nous vaut une intéressante correspondance!)
218 et meurt subitement en 1880.
■ Trois Contes
Historique
Le recueil des Trois Contes (1877) réunit Un cœur simple, la Légende de saint Julien /'Hospitalier
et Hérodias.
Un cœur simple
Le premier conte présente l'histoire émouvante d'une servante au cœur simple, Félicité. Le conte
commence sur le mode réaliste et se termine sur une extraordinaire vision de folie.
La Légende de saint Julien /'Hospitalier
C'est une légende que raconte Flaubert. Julien expie le meurtre involontaire de ses parents
jusqu'au jour où Dieu met à l'épreuve sa générosité pour mettre un terme à son destin tragique.
Hérodias
Pour Hérodias, Flaubert s'inspire de la célèbre histoire de Salomé, qui, à l'instigation de sa mère
Hérodias, obtint d'Hérode la tête de saint Jean-Baptiste.

Intérêt
Il réside dans la variété de ces trois contes : au niveau des thèmes, du ton, des 1>ources
d'inspiration. Le premier est tout de simplicité; le deuxième nous plonge dans le Moyen Age des
vitraux de cathédrales; le troisième est peint avec les fastes de l'Orient.

- GUY DE MAUPASSANT (1850-1893)

Né au château de Miromesnil, près de Dieppe, il meurt dans l'isolement de la folie. -i~i:i\


11 apprend à écrire avec Flaubert, qui l'entraîne à la composition de petits portraits. .,,,•,tf/1;)
A la même époque, il est reçu chez Zola et participe aux soirées de Médan. <f ~·f;-,{;:{
Dans les années 80, en effet, Zola invite dans sa maison de campagne
un groupe d'écrivains qui travaillent ensemble à des nouvelles
et partagent la même vision de l'art : leur but est
la peinture objective du fait vrai.
De 1880 à 1891 , Maupassant écrit environ
trois cents nouvelles et six romans. Mais
il a des problèmes de santé qui le
conduisent lentement à la folie. ù i' r;~..
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■ le Horla : ►;,· ·
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Historique <,,· .:.r::


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Ces nouvelles de la peur, dont .<;\/'~~; \ . >:
le Horta fait partie avec l'Auberge,
ont été écrites alors que Maupassant
est déjà fort malade. Il peint sa propre -~- ·
épouvante avec la minutie d'un analyste (
et les aliénistes considèrent ce travail · ·~
comme un précieux témoignage •-..::;

sur l'évolution de son mal.

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Gravure de Georges Lemoine
pour l'illustration du Horla ,...,,
( édition de 1903) .
Bibliothèque nationale.
Photo Lauros-Giraudon . 219
Personnage principal
Je raconte son histoire.
Histoire
Je écrit son journal, croit au surnaturel, aux forces occultes, se sent mal, et lutte contre la présence
invisible du Horla jusqu'au suicide.

Intérêt
On pourra étudier l'art de Maupassant sur le plan : .
- de l'utilisation du genre (composition de la nouvelle avec introduction d'un journal dans une
relation événementielle);
- de la construction du temps (ce qui est vécu le jour, la nuit; l'importance que va prendre la
nuit sur le jour dans l'évolution de la nouvelle; la datation, les retours en arrière ...);
- de l'analyse que le personnage fait de lui-même (la multiplication des portraits qui tous lui
échappent).
On se demandera, pour finir, sur quel ressort repose le fantastique dans cette nouvelle.

PROSPER MÉRIMÉE (1803-1870)

Né à Paris, mort à Cannes, fils d'un peintre, Prosper Mérimée a le goût des arts.
Son père l'en détourne et l'oriente vers des études de droit qui le mènent à une brillante carrière,
puisqu'il deviendra chef de cabinet.
Il écrit, d'abord sous différents pseudonymes, des ouvrages «exotiques» qui ont un certain
succès, puis des récits brefs et des nouvelles.
Co/omba publié en 1840 est considéré comme son chef-d'œuvre.
Il fit, par ailleurs, connaître la littérature russe grâce à ses traductions de Gogol, Pouchkine et
Tourgueniev. En 1844, il est reçu à l'Académie française.

■ Colomba
Historique
Inspecteur général des Monuments historiques à partir de 1834, Mérimée fait un tour de France.
Ses impressions alimentent ses récits. Il rapporte le sujet de Colomba d'un voyage en Corse.
Personnages principaux
Colomba, sœur du lieutenant Orso Della Rebbia.

H~~ (
Un lieutenant corse, quelques années après Waterloo, regagne sa terre natale. Il retrouve sa sœur 1
Colomba dans un état de haine féroce : leur père a été assassiné; Orso, le frère valeureux, doit .
venger l'honneur de la famille. '
C'est le thème de la vendetta.
~
Intérêt .t
Autour des deux personnages, Mérimée fait vivre la Corse des traditions sombres et violentes. 1,
Les termes empruntés à la langue corse donnent la couleur locale. .
La tension dramatique tient le lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages de cette œuvre
inquiétante.

220 .- - -
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XXe siècle w
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- JEAN ANOUILH, 1910

Dramaturge, né à Bordeaux, Jean Anouilh fait ses études à Paris.


Très vite, il travaille dans le monde de la publicité, puis dans celui du théâtre (d'abord comme
secrétaire de Louis Jouvet) et celui du cinéma.
C'est le théâtre qu'il affectionne et il travaille auprès de Georges Pitoëff et André Barsacq. Il
expérimente avec eux ses pièces sur le terrain.
Auteur prolifique, il a réuni ses pièces, selon le ton, en pièces noires, pièces roses, pièces
brillantes, pièces grinçantes et costumées.
Tragédies ou comédies, ce sont toutes des études de comportement, présentées sur le mode de
l'utopie.

■ le Bal des voleurs


Historique
Cette comédie, écrite en 1932, fait partie du cycle qu'Anouilh a appelé pièces « roses ».
Elle est montée en 1938 par Barsacq et eut assez de succès pour installer définitivement
Anouilh dans son métier d'auteur.

Personnages
Lady Hurff, la tante, et ses deux nièces confiées à un tuteur. Les trois voleurs.

Histoire
Lady Hurff s'ennuie et rêve d'une aventure insolite, qui survient par l'entremise de trois voleurs
déguisés en grands d'Espagne. Lady Hurff feint de croire à cette supercherie, les accueille dans
sa villa de Vichy.
Mais l'affaire tourne autrement que prévu, la jeune Juliette tombant amoureuse du faux prince
Pedro.

Intérêt
Cette comédie pleine de fantaisie et de rebondissements est un divertissement.
Dans cette comédie, l'art d'Anouilh peut être caractérisé comme un art du masque qui s'exprime
dans :
- le sujet de la pièce (double supercherie, voir dans le résumé) ;
- le choix des rôles (personnages masqués puisque voleurs, qui jouent à être d'honnêtes gens) ;
- les indications de jeu (dans les didascalies, ou informations de l'auteur à l'acteur: bandit
masqué touchant « malgré lui ses moustaches et sa perruque »);
- les rapports des personnages entre eux (amour feint et véritable amour, vraie et fausse colère);
- le J11asque littéraire, qui réside dans une parodie des genres (premier tableau : baiser cinéma
d'Eva et d'Hector. Plus tard, l'aspect roman policier);
- le jeu de miroir du théâtre dans le théâtre (première réplique : « Attention, on nous
applaudit »).
Vers un jugement personnel : rôle du jeu masqué dans le phénomène de distanciation et fonction
de l'humour. Le théâtre est un jeu pour grands enfants. Si l'on jouait à jouer du théâtre? 221
JULES SUPERVIELLE (1884-1960)

Poète, né à Montevideo (Uruguay), mort à Paris. Son père est béarnais et sa mère basque.
Orphelin à l'âge de huit mois, il est élevé par son oncle et sa tante en Uruguay, jusqu'à ce qu'il
entre en sixième, au lycée, à Paris.
La famille est fortunée; ses études sont celles d'un dilettante. S'il s'installe, marié et père de
famille, à Paris, il continue à vivre sur les deux continents. Lorsque l'affaire familiale s'écroule,
le gouvernement uruguayen le nomme attaché culturel honoraire à l'ambassade de Paris.

Il peut ainsi continuer à écrire. Il s'est essayé à divers genres: roman (Voleur d'enfants, 1926),
théâtre sur le ~mode du conte de fées (/a Belle au bois, 1931 ), contes (l'Arche de Noé, 1938),
traduction (!'Etoile de _Séville de Lope de Vega), un Robinson mi-prose, mi-vers.
Il excelle en poésie : A la nuit (1947), /'Escalier (1956), le Corps tragique (1959).

■ le Corps tragique

La poésie de Supervielle est à la limite de la fable et du conte de fées.


D'une expression simple, presque modeste, elle respire les espaces, la mer et les forêts humides.
Sur le ton de l'humour familier, Supervielle se livre à un délire géographique et burlesque :
« J 'étais de fort mauvaise humeur, je refusais de me raser et même de me laver. Le soleil et la
lune me paraissaient complètement stupides [. .. ], j'avais un besoin urgent de boucliers [. . .].
Soudain, je me sentis comblé. J'étais devenu un rhinocéros et trottais dans la brousse ... »

- - - - - - QUELQUES SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES _ _ _ _ _ __

- Guillaume Apollinaire, Poésies


- René Barjavel, Ravage
- Hervé Bazin, Vipère au poing
- Blaise Cendrars, !'Or
- Bernard Clavel, Malataverne
- Colette, la Maison de Claudine
- Corneille, le Cid
- Robert Desnos, Poésies
- Alexandre Dumas, les Trois Mousquetaires, Vingt Ans après
- Paul Eluard, Poésies
- Théophile Gautier, le Roman de la momie
- Max Jacob, Poésies
- Richard Llewelyn, Qu'elle était verte ma vallée
- Prosper Mérimée, la Vénus d'I!le .
- Molière, !'Avare, le Bourgeois gentilhomme
- Jules Romain, Knock
- Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit
- George Sand, la Mare au diable
- Jules Vallès, !'Enfant
- Roger Vercel, Capitaine Conan
222 - Paul Verlaine, Poésies.
Q)

DES MODES D'EXPRESSION ~


w
l-
a:
ü
-w
1-
le cinéma w
w
_J
<
a:
L'invention du cinématographe par les frères Auguste et Louis Lumière, en 1895, fait suite à une 0
série de découvertes, qui jalonne l'histoire depuis le XVIII• siècle. Mais c'est seulement en 1928 z
que l'on obtient l'enregistrement et la reproduction simultanés du son et de l'image. 0
Cf)
Le cinéma restitue le mouvement et permet la perception instantanée et subjective d'une Cf)
situation. w
Il devient un art lorsque, impliquant le spectateur dans une situation immédiate, il permet, par a:
o..
des moyens techniques appropriés, de susciter une émotion qui peut être d'ordre esthétique. X
w
La réalisation d'un film implique trois grandes étapes : la conception, le tournage, le montage.

- LA CONCEPTION

Le point de départ d'un film est le scénario, qui présente sous une forme rédigée une idée
originale (/es Temps modernes, de Chaplin) ou l'adaptation d'une œuvre littéraire développée
dramatiquement et visuellement (Jean de Floreffe, de Marcel Pagnol).
Le premier traitement du scénario se nomme le synopsis. Il résume le sujet et l'action, esquisse
les principaux pers(?nnages, prévoit les acteurs et la durée approximative du tournage en studio
et en extérieurs.
Il indique décors, costumes et accessoires. Le synopsis permet, enfin, l'établissement d'un premier
devis à soumettre au producteur.
Dans une note d'intention - document accompagnant le scénario et le synopsis - , l'auteur
explique ses motivations et ses intentions par rapport au sujet.
L'auteur du scénario, le dialoguiste et le réalisateur établissent ensuite la continuité dialoguée :
l'évolution dramatique s'y trouve fixée et certains effets de réalisation y sont indiqués; le dialogue
y figure entièrement.
Le réalisateur peut alors établir le découpage technique, ou mise en forme cinématographique
de la continuité dialoguée; c'est la première phase écrite par le réalisateur; elle détermine son
style et celui de son film.
Y figurent les renseignements techniques, dramatiques et artistiques par plan : vaJeur des plans
(dimension et durée); mouvements et places des caméras, angles de prise de vues, cadrage;
évolution des personnages; détails de l'action; description des costumes et des décors; éclairage;
bucages et effets spéciaux; transition entre chaque plan; le son (parole, musique, bruitage).

- TOURNAGE OU RÉALISATION DES PLANS

■ cadrage et prise de vues


Le découpage, opéré par le réalisateur, est la base du travail sur laquelle les techniciens réalisent
le tournage. Confié à la scripte pour vérification en cours de tournage, le découpage indique le
nombre de prises de vues avec plans et séquences.
Le plan est l'unité de tournage du film ; c'est tout ce que prend la caméra entre deux claps (entre
un départ et un arrêt) .
La séquence est l'unité dramatique du scénario; elle est formée de plusieurs plans successifs se
rapportant au même sujet et correspond à une unité de lieu et de temps.
Le plan-séquence correspond à une séquence tournée en un seul plan. L'impact du plan est
différent selon le cadrage et l'angle de prise de vues. Le cadreur veille à ce qu'un personnage
ou un élément du décor ne soit pas coupé involontairement. Le cadrage choisi dépend de la 223
Cl)
v composition du plan ou répartition des volumes en fonction de l'effet recherché. On admet qu'il
w existe huit possibilités.
l-
Le plan général correspond à un paysage (effet d'espace pour un coucher de soleil sur la plaine
a: de l'Ouest américain), un certain nombre de personnages intégrés dans un décor (effet de nombre
ü
•W par l'image de la foule - Je Cuirassé Potemkine d'Eisenstein).
Gj Le plan moyen : un personnage est vu en pied et son action est mise en valeur.
w Le plan italien : le personnage est filmé au-dessus du genou. Ce plan concentre l'action sur
...J
<( l'acteur.
a:
0 Le plan américain : le personnage est pris à mi-cuisse.
z Le plan demi-rapproché : il prend l'acteur à la taille.
0
Cl) Le plan rapproché ; il prend l'acteur à la poitrine.
Cl)
w Le gros plan : il concentre le regard du spectateur sur un visage ou une expression.
a:
Q. lnsert ou très gros plan : il concentre le regard du spectateur sur un détail et permet, par exemple,
X
w de capter les indices dans les films policiers (tache de sang, revolver... ).
À la notion de cadrage s'ajoute celle d'angle de prise de vues et de profondeur de champ ou
distance comprise entre le premier et le dernier plan de l'image.
L'angle normal de prise de vues : la caméra est située face à l'objet filmé. Elle est dite objective.
La plongée : la caméra est située au-dessus de l'objet filmé. Le sujet paraît « ftcrasé »; l'image
peut traduire l'angoisse (prise de vues du haut d'un escalier en spirale dans /'Ecume des jours,
de Charles Belmont), mais elle peut également accentuer le comique dans un film de ce genre.
La contre-plongée : la caméra est située au-dessous de l'objet filmé. Cette prise de vues valorise
un sujet en le grandissant (séquence finale sur la proue du navire dans le Cuirassé Potemkine
d'Eisenstein) mais peut également le ridiculiser en le déformant.

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..,
~

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1)✓ ,
' ,)ij
1> 11 ,

plongée contre-plongée
illustrations de Xavier Giacometti /
pour /a Belle et la Bête et /a chèvre de M. Seguin. Classiques juniors Larousse.
■ mouvements de caméra
Les mouvements de la caméra permettent de restituer le mouvement de la vie. Ce sont :
Le panoramique : la caméra pivote sur son axe gauche-droite ou droite-gauche, de haut en bas
ou de bas en haut. Le panoramique accompagne généralement un personnage ou balaye une
portion de paysage en la découvrant progressivement. Effet : insiste sur le vide d'une pièce en
en montrant tous les murs; il accroît le suspense en balayant une foule avant de s'arrêter sur le
personnage que l'on recherche.
Le travelling : la caméra, appareil mobile, est montée sur un chariot se déplaçant sur des rails,
sur une grue ou une automobile; la caméra est portée à la main ou à l'aide d'un harnais solidaire
224 du cadreur dans ses déplacements.
Cl)
Le travelling avant: la caméra se rapproche progressivement de l'objet filmé. Le travelling avant ~
peut, par exemple, faire passer un acteur d'un plan d'ensemble à un très gros plan; le but est w
d'attirer l'attention du spectateur sur un acteur. t-
a:
Le travelling arrière : la caméra s'éloigne progressivement de l'objet filmé en dévoilant une plus ü
-w
grande partie du décor. Il provoque suspense, angoisse ou surprise; le travelling arrière est aussi
un moyen d'introduction dans un nouveau décor. ~
Le travelling d'accompagnement : descriptif, il accompagne un objet ou un acteur dans ses w
..J
déplacements. La caméra peut alors être montée sur une voiture pour suivre un personnage, dans <(
une course par exemple (promenade sur la plage dans Un homme et une femme : 20 ans déjà, a:
de Claude Lelouch). 0
z
Le travelling latéral : la caméra se déplace pendant qu'acteurs et objets restent immobiles. 0
Cl)
Des combinaisons travelling-panoramique sont possibles. Cl)
w
a:
a.
X
- LEMONTAGE w
Chaque plan est tourné en fonction de l'effet que le réalisateur désire produire. Le film étant
composé d 'une succession de plans, l'effet final dépend de l'agencement des plans entre eux et
de leur durée. Cette opération de synthèse est réalisée au cours du montage. En effet, le tournage
ne se déroule pas selon l'ordre chronologique de la narration, mais se plie aux impératifs
techniques (réalisation de tous les gros plans, prise de vues en extérieurs, montage d'un décor
en studio ...).
Le montage consiste à remettre les plans dans l'ordre chronologique du scénario. C'est la phase
de sélection, de suppression et de collage des plans. On fixe leur durée et on définit ainsi le
rythme du film.
Le nombre de plans sélectionnés et la durée de chaque plan déterminent le rythme du film.
Lorsqu'un film comporte un nombre de plans important, ceux-ci sont courts et donnent au film
un rythme rapide. Lorsqu'un film comporte un nombre de plans plus réduit, ceux-ci sont plus
longs et donnent au film un rythme plus lent. La dimension des plans ainsi que leur succession
influent également sur le rythme du film (lorsqu'un gros plan succède à un plan d'ensemble, cela
crée une cassure dans le rythme).
Le montage du film commence dès le début du tournage dans le repérage des différents plans
tournés. Pancarte et claquette (plus communément appelées clap) sont prévues à cet effet. La
pancarte constitue le repère image; y figurent le numéro du plan, le titre du film , le nom du
réalisateur et du directeur de la photographie; des indications techniques (jour, nuit...). La
claquette constitue le repère son; en effet, les plans sont généralement tournés en image-son
synchrones. Lorsque le « clapman met le clap en position fermée, il est alors possible de
,i

synchroniser les deux bandes son et image au montage.


Il existe différentes sortes de montage :
Le montage normal : il a une valeur narrative car il suit la chronologie de l'histoire; il s'emploie
surtout pour les films d'action, les films policiers.
Le montage parallèle : l'écran est généralement partagé en deux; le spectateur voit deux prises
de vues différentes - deux prises de vues sous des angles différents de la même scène, deux
objets ou deux scènes différentes.
Le montage par adjonction d'images : des images n'ayant généralement pas de valeur narrative
sont ajoutées au montage pour aider, par association d'idées, à la compréhension. Par exemple :
pour montrer la joie d'un sportif remportant une épreuve, on ajoute une image représentant le
visage épanoui d'un enfant.
Le montage par suppression d'images : une action n'est pas développée en entier dans une
séquence, laissant ainsi le spectateur émettre des hypothèses sur la suite des événements.
Le montage par retour en arrière ou flash-back : il permet d'expliquer une situation présente en
intercalant une situation passée.
Le montage par leitmotiv : une image revient comme un leitmotiv et annonce un type de
situation. 225
Q)
'-:t LE CINÉMA, SYNTHÈSE DES TECHNIQUES ET DES ARTS?
w
l- Le cinéma (du grec kinêma, mouvement) est non seulement un art du mouvement mais aussi
a: un art de la lumière, de la couleur et de la musique.
ü
•W
1-
w ■ la couleur et la lumière
w Aujourd'hui, certains réalisateurs préfèrent le noir et blanc comme mise en valeur de la
...J
<( psychologie des personnages (Manhattan, de Woody Allen). D'autres préfèrent la couleur,
a: élément de narration important; il existe, pour l'utilisation de la couleur, un véritable code :
0 -i-
• des tons froids provoquent chez le spectateur une sensation de malaise (/es Damnés, de
z Visconti - avec des camaïeux de vert) ;
0 • des tons chauds suggèrent vie, chaleur ou violence, lorsque le rouge évoque le sang (Shining,
CfJ
CfJ de Stanley Kubrick);
w • un bleu intense suggère la joie (par connotation : ciel, mer, plénitude); .
a: • une couleur fauve suggère tristesse ou nostalgie.
Q.
X Tout comme un peintre, le cinéaste joue sur le ton et la valeur de la couleur. La valeur est rendue
w
par l'utilisation de la lumière et généralement les valeurs d'éclairage sont étalonnées au début
du film.
Les fondus font appel à des variétés d'intensité lumineuse. Dans le fondu au noir, l'écran noir
s'éclaire progressivement pour laisser apparaître l'image. Dans le fondu enchaîné, une image
apparaît pendant qu'une autre disparaît.

■ l'univers sonore : parole, musique, bruitage


Les sons sont enregistrés pendant le tournage (méthode directe); ou bien en studio,
indépendamment de l'image (méthode play-back employée pour la musique, le bruitage et le
doublage).
L'univers sonore est réalisé par l'introduction de la parole, de la musique et la reconstitution d'une
ambiance sonore naturelle.
Au niveau de la parole, il peut s'agir d'un dialogue (paroles prononcées directement par les
acteurs), d'une voix off, ou paroles prononcées par un récitant (/'Année dernière à Marienbad,
de Resnais).
La musique, qui accompagne les images, contribue à l'atmosphère du film. Elle souligne les
moments importants de l'action dramatique (l'Homme qui en savait trop, d'Hitchcock).
Enfin, le bruitage, réalisé en studio, reproduit des sons naturels à l'aide d'éléments artificiels. Lors
du tournage, les bruits naturels sont en effet souvent perdus dans une ambiance sonore.

■ l'appel à l'imaginaire
Enfin, le cinéma est le lieu privilégié de l'imaginaire : par les trucages et les effets spéciaux, il
fait entrer la fiction dans le réel par la communication immédiate de l'image.

- - - - - - - - -- - - - - BIBLIOGRAPHIE - - -- - - - - - - - - - -
Technique
- Y.-R. Baticle, Clés et codes du cinéma, Magnard Université.
- Lo Duco, Technique du cinéma, Que sais-je?, P.U.F.

Ouvrages d'ordre général


- A. Bazin, Qu'est-ce que le cinéma?, coll. 7e Art, Éditions du Cerf.
- M. Martin, le Langage cinématographique, coll. 7e Art, Éditions du Cerf.
- G. Sadoul, Histoire du cinéma mondial, Flammarion.
- Sous la dir. de J.-L. Passek, Dictionnaire du cinéma, Larousse.

Revues
- Cinéma.Jeunes.
226 - Les Cahiers du cinéma, mensuel.
(1)

la poésie -.;:t-
w
~
cc
ü
·W
~
w
La poésie est « une invitation au voyage » à travers la musicalité des mots. w
Lire un poème, c'est maîtriser un corps de règles strictes et contraignantes, pour restituer la _J
<(
couleur sonore et la magie de la langue. cc
0
z
0
Cl)
- LA SONORITÉ Cl)
.w
De nombreux moyens permettent de créer un univers sonore par le retour régulier de sons. cc
a.
X
■ l'assonance w
En fin de vers, elle correspond à la répétition d'un son commun qui est un son voyelle. Les plus
vieux poèmes, comme la Chanson de Roland (XIe siècle), ne connaissent que l'assonance :

« Rodlanz ferit en une pen-e bise : (Roland frappa contre une pierre grise
Il tape plus que je ne sais vous dire
Plus en abat que jo ne vos sai dire; L'épée grince, mais ne s'ébrèche ni se brise,
L 'espede cruist, ne fruisset ne ne briset, Vers le ciel elle a rebondi. )
Cuntre ciel a munt est resortide. »

■ la rime
C'est la répétition à la fin de deux vers d'une même sonorité composée d'un son voyelle et d'un
son consonne :
« Dans les montagnes de Cachemire
Vit le sultan de Sala mandragore [::>r]
Le jour il fait tuer un tas de monde
Et quand vient le soir il s'endort. » [ ::>r] Jacques Prévert (Paroles)

• Nature des rimes


Une rime féminine se termine par un -e muet, c'est-à-dire qui n'est pas prononcé :
« Ici la tombe, là le chaos; sur ma têt(e)
La noirceur; sous mes pieds, la chute; ou je m'an-êt(e) ... » Victor Hugo (la Fin de Satan)

Une rime masculine se termine par une consonne :


~ D'hymnes d'hommes comblés des dons du juste éther,
Iles! dans la rumeur des ceintures de mer... » Paul Valéry (la Jeune Parque)

• Agencement des rimes


Il existe les rimes plates, croisées, embrassées, redoublées qui alternent selon des combinaisons
variées. Par convention aa, bb, cc forment des couples de mots rimant ensemble.
- - -- - - - - - - -- - - - REMARQUE - - - - - -- - - - - - - - -
À partir du xv1e siècle, Ronsard établit la règle de l'alternance d'une rime féminine et d'une
rime masculine.

Les rimes plates ou suivies : a a b b

«C'était un Chat vivant comme un dévot ermite a


Un Chat faisant la chattemite, a
Un saint homme de Chat, bien fourré, gros et gras, b
Arbitre expert sur tous les cas. 11 b La Fontaine (le Chat, la Belette et le Petit Lapin) 227
Q)
'q"
Les rimes croisées ou entrecroisées : a b a b
w
l- Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
<, a
a: L'univers est égal à son vaste appétit. b
ü Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! a
,w
1-
Aux yeux du souvenir que le monde est petit. b Baudelaire (A Maxime du Camp)
w
w Les rimes embrassées : a b b a
_J
<( " Mignonne, allons voir si la rose a
a: Qui ce matin avait déclose a
0 Sa robe de pourpre au Soleil, b
z A point perdu cette vêprée c
0 Les plis de sa robe pourprée, c
Cl)
Cl)
Et son teint au vôtre pareil... » b Ronsard (A Cassandre)
w
a: Les rimes redoublées se nomment ainsi lorsqu'une même rime revient trois fois à la fin de
a.. trois vers, ou plus : a a a
X
w "Dès que Téthys chassait Phébus aux crins dorés, a
Tourets entraient en jeu, fuseaux étaient tirés; a
Deçà, delà, vous en aurez. » a La Fontaine

Les rimes mêlées sont des rimes qui ne se suivent pas selon un ordre précis.

• Qualité des rimes

La qualité des rimes est fonction du nombre d'éléments entrant en compte dans l'homophonie,
ou nombre de sons communs.

Les rimes riches sont des rimes comportant plus de deux sons communs
son consonne + son voyelle + son consonne (voyelle + consonne + voyelle ou voyelle +
consonne + voyelle + consonne) :
« Cet homme en mon esp[it restait comme un prodige, }
Et, parlant à mon père : 0 mon père, lui dis-je... » [di 3 1
Victor Hugo (Feuilles d'automne)

Les rimes suffisantes sont des rimes comportant deux éléments communs
consonne + voyelle (ou voyelle + consonne) :
« ... Si parfois de mon sein s'envolent mes pensées, } [ ]
Mes chansons par le monde en lambeaux dispersées ... » se
Victor Hugo (Ce siècle avait deux ans... )

Les rimes pauvres sont des rimes ne portant que sur un seul son :
« Maintenant la Fortune est maîtresse de moi,
Et mon cœur, qui voulait être maître de soi... » Du Bellay (/es Regrets)

Les rimes défectueuses sont des rimes comportant :


- une voyelle sonore n'ayant pas exactement le même timbre (ici le son [o]) :
«Allons! qu'est-ce qu'une couronne? [o]
Vous gagnez le bonheur, si vous perdez le trône... » [ o]
Victor Hugo (Hernani) [dans couronne, la voyelle -o- est ouverte, dans trône, la voyelle -o- est
fermée];
- une consonne muette dans un vers et sonore dans l'autre (vous, tous);
- deux mots de même catégorie grammaticale (joliment, heureusement: deux adverbes);
- deux mots appartenant à la même famille (faire, parfaire: radical fair-);
- deux mots « s'appelant trop » pour avoir été trop employés ensemble {gloire, victoire);
228 - deux mots qui ne riment que pour l'œil (chanter, mer).
Q)
- - - - - - - - - -- - - - - REMARQUE - - -- -- - - - -- - - - - -.::t'

• L 'al/itération est la répétition d'un son consonne pour produire un effet d'harmonie et de
musicalité.
....w
a:
Prenons comme exemple la sibilation qui est une allitération en -s- produisant un effet imitatif. ü
« Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur vos têtes?» Racine (Andromaque) •W
Racine transpose le sifflement continu du serpent en répétant l'élément caractéristique du mot ....
w
siffler; on parle alors de poésie imitative.
w
• Les rimes sont dites sénées si chaque vers commence par le même phonème ou son. L'emploi ....J
<(
de la rime sénée est rare. a:
• La rime léonine est une rime interne au vers, un son fait écho à un autre situé en fin de vers 0
(le terme léonin viendrait du prénom Léonius, d'un chanoine qui aurait mis à la mode, au z
XJJe siècle, des vers latins avec jeu de rimes internes). 0
«Plutôt souffrir que mourir, en
en
C'est la devise des hommes. » w
La Fontaine (la Mort et le Bûcheron) a:
Q.
L'expression rime léonine désigne aussi une rime riche. X
w

VERS, RYTHME ET LECTURE

■ vers et rythme

La poésie est généralement composée de vers.


{)ne strophe est un groupe de vers formant un système de rimes complet.
A chaque type de vers correspond une distribution des accents oraux qui créent le rythme.

• L'accent tonique et l'accent rythmique :


l'accent tonique est un accent oral propre à la langue. Il se trouve sur la dernière syllabe
prononcée de chaque groupe grammatical. L'accent tonique est dit rythmique lorsque le poète
travaille la répartition des accents toniques dans le vers de manière à créer un effet sonore (vers
ternaire) :
« L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs ... » Verlaine (Vœu)

• Le rythme de la langue tient à la distribution, dans la phrase, des accents toniques :


« La Reine blanche comme lis (5 syllabes + 3 syllabes)
Qui chantait à voix de sirène » (3 syllabes + 5 syllabes).
Villon (Ballade des dames du temps jadis)

■ la lecture
• La césure ou coupe : elle correspond à une pause à l'intérieur d'un vers. Généralement située
à place fixe, elle vient après une syllabe portant l'accent tonique.
« Mille songes affreux,//mil/e images sanglantes. » Corneille (Horace)

• La diérèse et la synérèse : on dit qu'il y a diérèse lorsque deux voyelles placées l'une à côté
de l'autre appartiennent à deux syllabes différentes :
« .. . D'un li-en conjugal joindre ces deux amants... » Corneille (le Cid)
Inversement, on parle de synérèse si deux voyelles placées l'une à côté de l'autre appartiennent
à la même syllabe et se disent d'une seule émission de voix :
« •• . Je vous suis. Juste ciel,
D'où j'attends mon remède, ... » Corneille (le Cid)
• Le -e muet : dans un vers, toutes les syllabes se prononcent et comptent dans la mesure du
vers, excepté le -e muet s'il est placé à certains endroits :
- à la fin d'un vers :
« Montagne qui voilait le brouillard de l'automne. » Lamartine (Milly ou la terre natale);
- à l'intérieur d'un mot après une voyelle :
« Ceux que vous oublierez ne vous oublieront pas.» (Victor Hugo)
- à la fin d'un mot et suivi d 'une voyelle ou d'un h- muet :
« Quand votre heureux amour peut tout ce qu'il désire. » Racine (Bérénice) 229
Q)
"=:t" • L'élision et le hiatus :
w lorsqu'un mot terminé par une voyelle précède un mot commençant aussi par une voyelle, on
l- dit qu'il y a élision lorsque la première des deux voyelles ne se prononce pas.
a: Inversement, on dit qu'il y a hiatus lorsque les deux voyelles se prononcent :
ü
•W « Après bien du travail, le coche arrive au haut. » (La Fontaine)
1-
w • La liaison : principe phonétique consistant à prononcer d'une seule émission de voix la dernière
w consonne ordinairement muette d'un mot et la voyelle initiale du mot suivant : ·
...J
<(
a:
0
-
« la gare avec trois eucalyptus». Andréas Karantonis (Nature)

- -- - - - - - -- -- - - REMARQUE - - -- -- -- - - -- --
z
0 On veillera à lire les vers de manière juste
Cl) en respectant dans la prononciation le nombre de syllabes comptées.
Cl)
w
a:
CL
X
w QUELQUES lYPES DE VERS

■ l'alexandrin
L'alexandrin est un vers de douze syllabes comptées (ou pieds). Il se nomme ainsi parce qu'il
a été employé pour la première fois dans le Roman d'Alexandre, au xne siècle. L'alexandrin
comporte une césure à la sixième syllabe; à cette césure correspond une coupe syntaxique. Le
vers est ainsi partagé en deux; chaque partie de l'alexandrin se nomme un hémistiche. Au
xixe siècle, la sixième syllabe devient atone (elle ne porte plus l'accent tonique) et le vers
comporte des divisions ternaires (c'est-à-dire trois coupes précédées chacune d'un accent
tonique) :
« Battit de l'aile, ouvrit les mains, puis tressaillit. » Victor Hugo (la Fin de Satan)
Ba-ttit-de-l'aile-//, ou-vrit-les-mains//, puis-tre-ssai-llit.
Dans ce cas on parle d'alexandrin ternaire romantique.

■ le décasyllabe
Le décasyllabe est un vers de dix syllabes. La place de la coupe varie selon les époques :
«J'ai dit à mon cœu;; à mon faible cœur... » Musset (Chanson)
J 'ai-dit-à-mon-cœur-J, à-mon-fai-ble-cœur.. .

■ l'octosyllabe
L'octosyllabe est un vers de huit syllabes qui ne comporte pas obligatoirement de césure mais
qui possède toujours une syllabe plus accentuée :
« La Reine blanche comme lis
Qui chantait à voix de sirène. » Villon (Ballade des dames du temps jadis)

■ les vers impairs


Les vers impairs - qui comptent un nombre de syllabes impair - sont plus rares que les vers
pairs. Ils sont utilisés afin de produire des effets exceptionnels ou par contraste (La Fontaine)
ou recherche (Verlaine).
« A utrefois, le Rat des villes
Invita le Rat des champs. » La Fontaine (le Rat des villes et le Rat des champs)
Au-tre-fois-, le-rat-des-vi-lles.
12 3 456 7
« De la musique avant toute chose. » Verlaine (Art poétique )
De-la-mu-si-qua-vant-tou-te-cho-(se).
230 1 234 5 6 7 89
Q)

- lA COMPOSITION D'UN POÈME ~


w
■ quelques poèmes à forme fixe !::
a:
On appelle poèmes à forme fixe des poèmes possédant une structure rigide et un nombre de ü
vers imposé par la structure même de la forme poétique choisie (ex. : le sonnet ~ 14 vers). -w
1-
L'acrostiche w
Lorsqu'on lit verticalement la première lettre de chaque vers composant ce type de poème, on w
....J
trouve le nom de la personne dont on parle ou à qui l'on s'adresse. <(
C'est plus un jeu de société qu'une source de composition poétique. Cela peut être une manière a:
de signer un poème : 0
Vous portâtes, douce vierge, princesse,
z
0
lésus régnant, qui n'a ni fin , ni cesse; en
Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse, en
Laissa les cieux et nous vint secourir, w
Offrit à mort sa très chère jeunesse; a:
a..
Notre seigneur tel est, tel le confesse; X
En cette foi je veux vivre et mourir. w
Villon (Ballade que fit Villon, à la requête de sa mère, pour prier Notre-Dame)
La ballade
Poème fonné de trois strophes et d'un envoi composés sur les mêmes rimes. Le dernier vers de
la première strophe est repris comme dernier vers des autres strophes ainsi que de l'envoi. Un
envoi est la partie d'un poème dans laquelle l'auteur s'adresse aux personnes à qui le poème
est dédié.
Las! Mort, qui t'a fait si hardie
De prendre la noble Princesse
Qui était mon confort, ma vie,
Mon bien, mon plaisir, ma richesse!
Puisque tu as pris ma maîtresse,
Prends-moi aussi son serviteur,
Car j'aime mieux prochainement
Mourir que languir en tourment,
En peine, souci et douleur!
Las! de tous biens était garnie
Et en droite fleur de jeunesse!
Je prie à Dieu qu'il te maudie,
Fausse Mort, pleine de rudesse!
Si prise l'eusses en vieillesse,
Ce ne fût pas si grand rigueur;
Mais prise l'as hâtivement,
Et m'as laissé piteusement
En peine, souci et douleur!
Las! je suis seul, sans compagnie!
Adieu ma Dame, ma liesse!
Or est notre amour departie,
Non pourtant, je vous fais promesse
Que de prières, à largesse,
Morte vous servirai de cœur,
Sans oublier aucunement;
Et vous regretterai souvent
En peine, souci et douleur.
ENVOI
Dieu, sur tout souverain Seigneur,
Ordonnez, par grâce et douceur
De l'âme d'elle, tellement
Qu'elle ne soit pas longuement
En peine, souci et douleur!
Charles d'Orléans (Ballades) · 231
Q)
~ Le rondeau
w
l- Il existe différents types de rondeaux.
a: Sous sa forme classique, le rondeau est un poème comprenant treize vers composés sur deux
ü rimes seulement et un refrain de deux vers au moins répété plusieurs fois. Une rime est employée
•W cinq fois (A), l'autre huit fois (B) [ou vice versa].
1-
w
w SOUHAITS DU JOUR DE L'AN
.....J
<( REFRAIN {Bon an, bon jour e~ bo~ne étr:nne, A
a: Ma Dame, vous s01t hw donnee B
0
Au commencement de l'année, B
z Comme à m'amour très souveraine A
0 Et la plus belle qui soit née. B
en
en · REFRAIN {Bonan, bon jour e~ bo~ne étr:nne, A
w
a: Ma Dame, vous soit hw donnee. B
a.. A
De mon cœur et corps vous étrenne,
~ Tout vous doing à cette journée B
Et pour être mieux étrennée B
REFRAIN {Bon an, bon jour e~ bo~ne étr:nne, A
Ma Dame, vous soit hw donnee B
Au commencement de l'année. B
Eustache Deschamps (Rondeau)

Le sonnet
Poème de quatorze vers composé de deux quatrains et de deux tercets formant un sizain.
Le quatrain est une strophe composée de quatre vers. Les rimes sont croisées ou embrassées
(ABBA) et chaque quatrain forme un tout sur le plan de la rime comme du sens.
Le tercet est un groupe de trois vers. Les deux tercets sont inséparables. Chaque tercet comprend
deux vers rimant ensemble; ces deux vers sont embrassés avec un troisième vers rimant avec le
premier et le troisième vers du tercet suivant (CCD) .
Composition d'un sonnet : ABBA-ABBA-CCD-EDE (ou EED).
L'an se rajeunissait en sa verte jouvence A
Quand je m'épris de vous, ma Sinope cruelle; B
Seize ans étaient la fleur de votre âge nouvelle, 13
Et votre teint sentait encore son enfance. A
Vous aviez d'une infante encor la contenance, A
La parole, et les pas; votre bouche était belle, B
Votre front et vos mains dignes d'une Immortelle, B
Et votre œil, qui me fait trépasser quand j'y pense. A
Amour, qui ce jour-là si grandes beautés vit, C
Dans un marbre, en mon cœur d'un trait les écrivit; C
Et si pour le jourd'hui vos beautés si parfaites D
Ne sont comme autrefois, je n'en suis moins ravi, E
Car je n'ai pas égard à cela que vous êtes, D
Mais au doux souvenir des beautés que je vis. E
Ronsard (Sonnet à Sinope)

- - - - - - - - - - - - - -- REMARQUE - - - - - - - - - - - - - - -
Par convention, on classe les rimes en les nommant par les lettres de l'alphabet. À la rime du
premier vers correspond la première lettre de l'alphabet reprise à chaque fois que le poète
232 réemploie le son; au deuxième son nouveau correspond la lettre suivante et ainsi de suite.
. 1'

.....r .'
1 ··

' :'

, - 1

:-··
(.
Cl)
('I')
HISTOIRE DE LA LANGUE
w
a:
<(
::E
::E
<(
a:
(!)
champ lexical et champ sémantique

LA SÉMANTIQUE

C'est l'étude de la langue du point de vue de la signification. Elle s'intéresse, notamment, à la


synonymie, aux changements de sens d'un mot, à la structure du vocabulaire.

■ un champ sémantique
C'est l'ensemble des différentes significations d'un même mot selon le contexte où il se trouve :
? maison d'édition
maison ➔ employé de maison
\. maison d'arrêt
Dans chacune de ces expressions, le même mot, maison, a un sens précis différent.

LE LEXIQUE

C'est l'ensemble des mots formant la langue d'une communauté, d'une activité, d'un locuteur
ou d'un auteur : le lexique de la voile, le lexique de Balzac, le lexique des jeunes.

■ un champ lexical
C'est une série de mots possédant des propriétés communes et se rapportant à une même idée
ou notion :
confortable '\. ? bâtiment }
adjectifs spacieuse +- maison ➔ manoir noms
{ inhabitée ✓ \. domicile

Voici un exemple des relevés qui pourraient être faits pour le mot maison :

mot étudié champ sémantique champ lexical

- maison d'habitation - propriété - habiter


- tenir sa maison - immeuble - confortable
- maison de correction - domicile - inviter
- une jeune fille de maison - résidence - ameublement
maison - maison de repos - demeure - déménager
- les douze maisons du ciel - manoir - foyer
- la maison du Seigneur - gentilhommière - nid
- un train de maison - édifice - bâtir
- etc. - chaumière - etc.

11 existe d'autres façons d'étudier le sens des mots.


• On peut observer les différents sens d'un mot à une étape donnée de leur évolution : l'étude
est alors synchronique. .
• On peut choisir d'étudier l'évolution des différents sens d'un mot à travers le temps: cette étude
est dite diachronique.
• Revenir à la racine d'un terme pour en comprendre le sens, c'est faire une recherche
234 étymologique.
L'étude du mot ville selon ces trois principes se résumerait ainsi :

type d'étude
synchronique /' agglomération regroupant des constructions
en 1987 --+mœurs des habitants de la ville
\. ensemble des habitants de la ville

diachronique latin villa : grande ferme --+ Moyen Âge : ferme


--+ XII• au XVI• s. : village --+ époque moderne : agglomération
ville formée sur le terrain d'anciens domaines ruraux
~ ainsi, le sens contemporain est radicalement opposé au sens
Il
étymologique
étymologique du latin villa : grande ferm~ u
on retrouve, au Moyen Age, l'adjectif vilain(e) = paysan (par Il
conséquent rustre, laid) 11

li

notions d'évolution: l'ancien français

On appelle communément ancien français le français du Moyen Âge (jusqu'à la fin du X:Je siècle),
langue d'abord uniquement orale, dont on n'a de traces écrites qu'à partir du 1xe siècle environ
avec un texte politique : le Serment de Strasbourg, et un texte littéraire de 28 vers : /a Cantilène
de sainte Eulalie.

Dialectes gallo-romains.

235
Q)
('I') En tant de siècles, on peut imaginer une évolution d'autant plus rapide que la langue n'est fixée
w ni dans son orthographe ni dans ses structures grammaticales. C'est le developpement de
a: l'imprimerie qui va amener les écrivains à ressentir la nécessité d'une fixation des règles au
<( XVI• siècle (voir J. du Bellay, Défense et illustration de la langue française, 1548).
::E Jusque-là, on pouvait trouver cinq ou six orthographes pour un même mot, :elon . les
::E prononciations régionales ou la fantaisie des clercs, ce qui ne facilitait pas la comprehens1on.
<(
a:
C,
DIALECTE ET PATOIS

La langue n'est uniforme ni dans le temps ni dans l'espace. Les dialectes sont de véritables
langues régionales constituées selon des lois précises. Les patois sont autant d'adaptations
locales du dialecte. Chaque village a souvent son patois.

IANGUE D'OC ET IANGUE D'OÏL

Chaque province a sa culture et subit l'influence de ses voisins. Ainsi peut-on remarquer une plus
grande influence de la langue latine dans le sud de ce qu'était alors la France que dans le nord.
Le roman - ou langue romane - dans le Sud a pris le nom de langue d'oc (mot qui signifiait :
oui, dans le Sud). Les parlers germaniques ont davantage influencé les régions du Nord pour
donner ce que l'on appelle la langue d'oïl (oui, dans le Nord). Ces deux langues contiennent
a,µtant de dialectes que de régions; parmi les plus célèbres se trouvent le francien (parler de
l'Ile-de-France), le picard, le normand et l'anglo-normand.
Les déformations régionales d'aujourd'hui ne sont pas des fautes mais la trace des particularismes
régionaux et la marque de ces cultures anciennes.

du latin à l'ancien français


et au français moderne

FOND CELTE ET LATIN

Sur le fond celte que l'on retrouve aujourd'hui en pays de Galles, par exemple, vient se
superposer le latin à l'époque de la conquête romaine. Les populations autochtones apprennent
le latin de force, oralement, avec toutes les déformations que cela suppose.
Cette nouvelle langue (dialectes celtes + latin) n'est pas la langue de l'écrit. On écrit en latin.
La langue romane ne s'imposera vraiment comme langue littéraire qu'avec la Chanson de
Roland, au XJe siècle; parallèlement aux écrits de langue française, il continue d'exister, en France,
des écrits en latin jusqu'à la fin du xve siècle.
C'est pourquoi le français du xvue siècle est encore si près dans son lexique et dans ses sources
d'inspiration des traditions latines; c'est pourquoi la langue oratoire des gens de lettres du
xv11e siècle est pétrie de latinismes. La langue n'a jamais cessé de se transformer.

L'ÉVOLUTION DES FORMES

■ la tradition orale
Les formes évoluent parce que la prononciation dans l'emploi courant les transforme. Plus un
mot est employé, plus il est déformé (voir le nombre de formes que possède le verbe être).
Nous sommes réduits à des hypothèses sur ce qu'a dû être l'histoire d'un mot aussi longtemps
que nous n'en avons pas de trace écrite. Ensuite, les écrits donnent des stades d'orthographe
236 permettant de suivre l'histoire et l'évolution de la langue dans le système oral.
■ le Moyen Âge
Q)
M
Les mots d'origine latine étant les plus nombreux dans le lexique français, nous partirons de cet w
a:
exemple. Les formes françaises sont issues de formes souvent non attestées (1 ) de la période du <(
bas latin (période du V• siècle apr. J.-C.). Ces formes, déjà usées par des hommes illettrés, sont ~
déformées en fonction des habitudes de langage propres aux pays dans lesquels s'installe ~
l'envahisseur romain. <(
a:
L'évolution phonétique n'est pas anarchique puisqu'elle dépend aussi des possibilités de C,
l'organisme humain.
Plusieurs phénomènes importants peuvent entraîner une modification des formes :
• l'affaiblissement des consonnes :
fenestre ➔ fenêtre (mais défenestrer)
sa/f _. sauf;
• la déformation de voyelles :
courir ➔ couvrir;
• la disparition progressive des voyelles finales autres que -a, elle-même transformée en -e muet :
rosa (latin) ➔ rose;
• la disparition phonétique des consonnes devenues finales, qui provoque un raccourcissement
des formes : . ·
se/one ➔ selon;
• la disparition de la déclinais~m lorsque la fin du mot ne se prononce plus;
• l'affaiblissement du système latin de prononciation opposant syllabes longues et syllabes
brèves, d'où la transformation du système rythmique;
• la création des accents écrits, du xNe au XVIe siècle, pour témoigner d'une transformation dans
le système oral.

■ à partir du xvie siècle


De nombreuses lettres qui ne sont plus prononcées sont conservées dans la langue écrite :
doulcement vient du latin dulcis.
On peut trouver ainsi chez un même auteur comme du Bellay, au XVIe siècle, deux orthographes
pour le mot vraiment : urayme nt/ urayement, qui témoignent l'une d'une prononciation
contemporaine de l'auteur, l'autre d'un état ancien de la langue.
On peut rencontrer jusqu'à trois orthographes pour un même mot :
encore en prose et en vers
encor à la fin du vers
encores, supprimé par le grammairien Vaugelas (1585-1650).
Cet état de fait explique les licences poétiques (du latin licet : il est permis), c'est-à-dire les libertés
laissées aux poètes. Ces libertés n'ont rien d'anarchique ni de fantaisiste : elles reflètent un état
de la langue à un moment de son évolution.
Cependant, la tendance est à la disparition des doublets (les formes doubles issues d'une même
racine) : auecques disparaît au XVIIe siècle au profit de la forme avec.
Si certaines lettres sont conservées, le phénomène est dû parfois aux hésitations des
grammairiens et, au XVI• siècle , de nombreuses orthographes sont le résultat d'erreurs
d'étymologie.

(1) Dont il n'y a pas de trace écrite mais qu'on suppose avoir existées à un moment donné. 237
Cl)
C")
DISPARITION DE LA DÉCLINAISON
w
a: En latin, un mot change de forme selon son genre, son nombre et sa fonction. ~•ensem,b!e de
<C ces formes constitue la déclinaison. Chaque possibilité de forme correspondant a une sene de
~ fonctions s'appelle cas. Le latin possède six cas courants et un cas rare (voir p. 253).
~
<C Il subsiste, en ancien français, deux cas: le cas sujet et le cas régime employé pour toutes les
a: fonctions autres que celle du sujet (complément d'objet, compléments circonstanciels).
C,
Voici un modèle très connu de déclinaison au Moyen Âge, le mur :

li mur

masculin

singulier pluriel

cas sujet li murs li mur


cas régime le mur les murs

Le cas qui a donné les formes d'aujourd'hui est celui qui couvrait le plus de fonctions et qui était
donc le plus employé. ' ,
Dès le xme siècle, dans les écrits, on trouve de nombreuses entorses à la déclinaison, ce qui
annonce le début de sa disparition.

- - - -- - - - - - - -- - REMARQUE _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __
Il existait pour les pronoms des formes dites fortes, des formes dites faibles selon la place du
pronom dans la phrase.
Il nous reste des traces de ces anciennes pratiques :
Je te parle (forme faible) .
C'est à toi que je parle (forme forte) .
Voici un reste de déclinaison : je / me / moi
tu / te / toi
ils / leur / eux.

TRANSFORMATION DE LA PRONONCIATION

La prononciation varie selon les régions, selon les époques ou les classes sociales. Voici quelques
exemples d'évolution de la prononciation.

■ les particularismes régionaux


Au début du ~oyen Âge, toutes les lettres se prononcent séparément et les sons [6], [Ë], [5]
(an, un, on) n existent pas.
L'aboutissement aux sons [6], [Ë], [5] ne s'est pas fait dans toutes les régions. D'où l'impression
que les lettres « sonnent » plus dans le sud de la France que dans le nord.

■ l'évolution dans le temps


Au XVII• siècle, toutes les finales en -er se prononcent [Er] (comme ère) dans la langue des
orateurs, ce dont Molière se moque en écrivant par/air pour parler.
Toutes les consonnes finales n'ont pas encore disparu de la prononciation. Il faut y penser dans
la lecture de l'alexandrin classique pour respecter la rime. Attention, à la même époque,
238 paradoxalement, mourir se prononce sans le -r final : mouri.
Cl)
■ l'emprise des événements historiques C")

w
Dans les mêmes régions, aux mêmes époques, on peut trouver des prononciations concurrentes. a:
Ainsi, il existe pour la graphie -oi- deux prononciations [wa] et [we], la première étant celle <
du peuple, la seconde étant celle de la noblesse. ~
À partir de 1789, c'est la prononciation populaire [wa] qui sera reconnue comme prononciation ~
officielle, comme aujourd'hui. <
a:
C,

■ la reconnaissance d'une évolution


Une «faute» de prononciation devient règle de prononciation lorsque son emploi s'est
généralisé; aujourd'hui, la liaison assez fréquente, let.,haricots, tend à être admise.

- LA CRÉATION DES ACCENTS

Les trois accents écrits sont l'accent grave, l'accent aigu, l'accent circonflexe. Ils ne se sont
imposés que tardivement et lentement dans la langue. Tant que toutes les lettres étaient
prononcées et se prononçaient séparément, ils n'étaient pas utiles. La confusion a commencé
lorsque la prononciation n'a plus correspondu à la graphie et que des groupes comme -ai- ou
-ei- ont donné lieu à une prononciation -e- ouvert [E] au lieu d'être prononcés en deux syllabes
séparées.

■ l'accent grave .

• Un accent de son
Le son [E] est toujours prononcé -e- ouvert mais n'est pas toujours écrit -è-.
Comment savoir quelle orthographe il convient d'adopter? Souvent le recours à l'étymologie
ou la comparaison entre deux mots de même famille donne une indication :
latin : regina -. français : reine;
mots de la même famille: nom commun reine; nom propre Régine (doublet).
Il faut se souvenir, par ailleurs, que le son [E] est automatique lorsque -e- est suivi d'une consonne
double. L'accent est alors inutile : Il appelle.
Enfin, lorsqu'un accent circonflexe est nécessaire pour rappeler la disparition d'un -s-, il l'emporte
sur l'accent grave : tête.

• Un accent de différence
Un accent grave sur une voyelle autre que le -e- n'est pas un accent qui indique une forme de
prononciation. Il permet de différencier deux homonymes :
a (verbe)/ à (préposition)
ou (conjonction de coordination) / où (pronom relatif)
la (article défini)/ là (adverbe de lieu)
du (article partitif)/ dû (participe passé du verbe devoir) .

■ l'accent aigu
Il est plus facile à mettre que l'accent grave car le son [ e] (-e- fermé) à l'intérieur d'un mot s'écrit
t_pujours -é-. ,
A la fin d'un mot, il existe deux graphies pour le son [e] : -e; le groupe -er.
Le groupe -er est la marque d'un verbe à l'infinitif employé comme tel (Je veux dîner) ou d'un
infinitif devenu nom (Le dîner est servi). Il peut être encore un suffixe grammatical (boulanger;
boulangère).
EXCEPTIONS : très
près (préposition)/ les prés (nom commun)
et ([e], conjonction)/ est ([.:], verbe). 239
11
1
G)
(W) ■ l'accent circonflexe
w
a: • Un témoin de l'histoire du mot
<
:E
Très employé au XVI• siècle, il témoigne en général d'un -s- disparu dans la racine:
:E maître - magistral (maestro)
<C paître - pasteur/ pastoral
a: (doublet) hôtel/ hôpital - hospitalier/ hospitaliser
C, fête - festivités (fiesta).
En cas de doute sur l'orthographe d'un mot, cherchez-en un autre de la même famille. Vous devez
retrouver trace de ce -s- disparu. Pensez aussi à un mot d'origine étrangère formé sur la même
racine que le mot français : honnête et honest (anglais) .

• L'accent circonflexe et le verbe


L'accent circonflexe est assez fréquent dans la conjugaison.
- À l'indicatif, l'accent circonflexe permet de distinguer deux mots appartenant à des familles
différentes :
Il croit (croire); il croît (croître).
Mais l'accent sur le -i- du radical disparaît lorsque le -s- de la racine _est restitué :
Il paraît; nous paraissons / il paraissait.
ATTENTION! Ne pas confondre le -i- de la racine et celui de la terminaison verbale.
- Au subjonctif passé
Qu'il parût; que nous parussions.
ATTENTION! Ne pas confondre la 3e personne du singulier du subjonctif passé avec un passé
simple de l'indicatif.
- Au participe passé du verbe devoir
L'accent n'existe qu'au participe passé masculin singulier:
Il a dû venir; il les a dus (participe passé du verbe devoir).
Il évite la confusion avec l'article partitif :
Je veux du pain.
Les verbes croître et mouvoir prennent aussi un accent circonflexe au participe passé masculin
singulier. -.

240
FORMATION DES MOTS

mots créés par dérivation

- DÉRIVATION DITE SAVANTE

Un mot est formé d 'un radical, ou racine (noyau du mot qui comporte l'essentiel du sens), auquel
sont ajoutés des affixes; dans le mot retarder, on reconnaît :
- une racine : tard, qui permet de créer une famille (tardif, attardé, retard, etc.)
- deux affixes : - le préfixe re-, placé avant la racine
- le suffixe -er, placé après la racine.
Le mot créé à partir d'une racine à laquelle on ajoute des affixes est formé par dérivation savante.
L'affixe peut indiquer la catégorie grammaticale à laquelle appartient le mot :
original, adjectif construit à partir du nom origine.
L'affixe peut aussi apporter une nuance supplémentaire au sens de la racine :
vol, surool : deux noms } d t d' · , 1 , ·
bleu, bleuâtre : deux adjectifs on un enve au sens pus prec1s.

■ le sens du suffixe

• Exemples de suffixes formant des noms masculins


- noms d'actions -age : balayage, lavage
-ment : changement, avancement
- noms d'objets -oir : battoir, fermoir
et d'instruments -eur : élévateur, ascenseur
-ier : sucrier, encrier.

• Exemples de suffixes formant des noms féminins


- noms d'actions -ade : baignade, parade
-ance : assistance, croyance
-ation : congélation, préparation
- noms d'objets -oire : mangeoire, écumoire
et d'instruments -trice : calculatrice, perforatrice.

■ le sens du préfixe

- dé- } défaire, déshabituer


- a-, an- sont privatifs apolitique, anonyme
- in• (im-) inintelligent, imbuvable
- re- (ré-) indique la répétition : refaire, réimprimer

- sur-, super-, archi- } t . t ·f surabondant, supermarché, archifou


- extra-, hyper-, ultra- son m ensi s extrafin, hypermarché, ultramoderne

indiquent une position


- post-, pré-, anté- } dans le temps postscolaire, préhistoire, antédiluvien
- co-, intra-, trans- ou dans l'espace coauteur, intraveineuse, transocéanique 241
a,
C') LES MOTS CRÉÉS PAR DÉRIVATION IMPROPRE
w
cc Ce sont des mots qui appartiennent, à l'origine, à une autre catégorie grammaticale:
< - un adverbe devient un nom : un oui
~
- un adjectif devient un nom : le vrai
~ - une forme verbale permet de former un nom : un penchant, le dîner
<
cc - plusieurs termes forment une nouvelle expression : un qu'en-dira-t-on, les on-dit.
(!)

mots créés par composition

LE NOM COMPOSÉ

■ les noms écrits en un seul mot


L'origine grammaticale de chacun des deux mots peut avoir été oubliée. Le nom prend la marque
de l'accord comme un nom commun habituel : _
un pourboire, des pourboires
un passeport, des passeports
un portefeuille, des portefeuilles.

- - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - -- -- - - - - - - - - -
11 arrive que les deux éléments formant le nom commun conservent chacun leur valeur; les deux
éléments prennent alors la marque du pluriel :
monsieur, messieurs
madame, mesdames
mademoiselle, mesdemoiselles
bonhomme, bonshommes
gentilhomme, gentilshommes.

■ les noms composés d'éléments visuellement distincts


Le trait d'union permet de faire un seul mot de deux mots qui, employés séparément, changent
de sens :
abattre (verbe) + le Jour (nom commun)
➔ un abat-jour: nom commun désignant un objet qui « abat la lumière».
Souvent, le trait d'union disparaît si une préposition lie les deux parties du nom composé : raz
de marée; esprit de sel.

les locutions

Une locution est un groupe de mots qui prend le sens d'un seul mot et s'analyse comme un tout
inséparable et invariable : ·
à côté de ... ; au moment où...; parce que...

LA LOCUTION PRÉPOSITIVE

à côté de, le long de, près de, en haut de, en bas de, au-dessus de, etc.
forme : préposition + (nom) + préposition
242 analyse : locution prépositive, introduit un complément circonstanciel de lieu
Q)
rôle : elle joue le même rôle que la préposition; elle articule entre eux des mots de fonction (W')

différente. w
a:
La locution prépositive peut aussi articuler un groupe nominal à un verbe : <
« Hier, passant sur le nouveau boulevard pour aller herboriser le long de la Bièvre, du côté de
::E
Gentilly, je fis le crochet à droite... » (Rousseau)
::E
<
a:
La locution prépositive est un outil d'articulation entre les groupes dans la phrase. C,

- lA LOCUTION CONJONCTIVE

tandis que, pour que, afin que, si bien que, de manière à ce que, parce que, etc.

forme : préposition + (nom commun) + conjonction de subordination


analyse : locution conjonctive de subordination, introduit l'idée de but, de cause, de temps, etc.
rôle : elle joue le même rôle que la conjonction de subordination. Contrairement aux locutions
prépositives, ce sont des phrases qu'elle permet d'articuler entre elles. La locution conjonctive
articule des groupes de même nature (phrases), mais de fonction différente :
« Les mains dans les mains, restons face à face ➔ proposition principale
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe } proposition subordonnée
Des éternels regards l'onde si lasse. »
(Apollinaire)

La locution conjonctive de subordination est un outil d'articulation entre les phrases.

- lA LOCUTION ADVERBIALE

Il existe deux sortes de locutions adverbiales invariables, celles dont les termes ne forment qu'un
seul mot comme cependant, où la valeur de chaque mot a été perdue, et les expressions dans
lesquelles les termes sont liés par un trait d'union : au-dessus, par exemple.
formes : les locutions adverbiales sont formées de mots
appartenant à des catégories grammaticales diverses :
préposition + nom : à côté
deux prépositions : dedans, dessous ...
adverbe + adjectif : là-bas
analyse : dans les derniers exemples cités, la locution adverbiale invariable
est un complément circonstanciel de lieu
rôle : généralement, comme l'adverbe circonstanciel, la locution adverbiale remplace un groupe
- nominal complément circonstanciel d'un verbe.

- - - - - - - - - - - - - - REMARQUE - - - - - - - - - - - - - -
Deux autres emplois sont possibles :

• la locution adverbiale d'intensité, intégrée au groupe verbal lui-même :


li peut fort bien venir;
• l'adverbe issu d'une locution se trouvant à la place d'une conjonction de coordination :
li est venu, pourtant on ne l'attendait pas.
Mis en fin de phrase (Il est venu, on ne l'attendait pas, pourtant), il perd sa valeur d'outil de
liaison pour ne garder que sa valeur de concession (ou opposition). 243
mots créés par amputation

Les lois d'évolution dans la prononciation ont tendance à être les lois de la paresse ou du gain
de temps.
Ainsi le rythme de la langue française est-il tout à '.ait original_ par w:lpport a~ latin, )~ltemance
rvthmique des syllabes longues et brèves ayant pratiquement disparu - ce qui est deJa un mode
de raccourcissement des mots, sinon d'amputation.

L'ÉVOLUTION DES FINALES

L'évolution des finales entraîne un raccourcissement des mots. Parfois, deux syllabes se réduisent
à une seule dans le phénomène de nasalisation :
hominem (latin) ➔ homme ➔ hom ➔ on
on et homme (finale imitée de femme) sont des doublets. Issus d'un même mot, ils représentent
les deux cas de la déclinaison en ancien français.

À L'INTÉRIEUR DES MOTS

L'affaiblissement des consonnes, la transformation des voyelles, la réduction de plusieurs syllabes


à une seule par la création de nouveaux groupes peuvent transformer un mot de trois syllabes
en mot de deux syllabes :
pagese ➔ pais (pays).

LES PÉRIPHRASES VERBALES

La forme je chanterai est issue d'une périphrase verbale : j'aurai à chanter, écrite en ancien
français : chanter aurai.
Quand la forme se fige par un emploi fréquent, les différents mots n'étant plus sentis comme
autonomes, la périphrase disparaît au profit d'un seul mot formé à la fois par amputation et
composition. .
Cette même simplification se retrouve dans voici ( = vois ici).

1A LUTTE CONTRE 1A DISPARITION DES MOTS COURTS

Amputés, les mots devenus très courts (une syllabe) disparaissent de la langue si l'on ne veille
à leur conservation.
Comment les sauvegarder?

• Par la composition, en les associant pour former un mot par dérivation impropre :
ce lui - ci (trois mots) ➔ celui-ci (un mot).

• Par le pléonasme: soit par création de formes redondantes (qui disent deux fois la même
chose) :
aujourd'hui (hui = hodie en latin : aujourd'hui).

• Par l'accent écrit : que devient le mot pré sans son accent, étant donné que le -e final est muet,
que les consonnes ne peuvent être sonorisées sans un point d'articulation donné par une
voyelle?
L'accent ici n'a pour seule raison d'être que de permettre la conservation d'un mot devenu
244 sinon imprononçable.
Cl)

les archaïsmes C")

w
a:
<(
~
~
Les archaïsmes sont des formules ou des mots anciens qui ont vieilli et subsistent dans la langue <(
d'aujourd'hui souvent à l'état de formules figées, difficilement transformables, délicates à a:
(!J
analyser. On les reconnaît souvent en ce qu'ils ne semblent plus répondre à la logique de la
langue : les archaïsmes sont des témoignages d'un moment de l'histoire et de l'évolution de la
langue.
En voici quelques exemples, avec les difficultés qu'ils présentent.
• De la vérité
L'archaïsme est souvent d'un emploi littéraire. Ce de français est une trace de la construction
latine avec de ( = au sujet de) . On la trouve encore dans des titres d'ouvrages.
• L'hôtel-Dieu
Il s'agit d'un complément de nom sans préposition (construction d'ancien français qui s'explique,
à l'époque, par l'existence d'une déclinaison). Il faut comprendre: l'hôtel de Dieu. On trouve cette
forme dans des noms de villes comme La Chaise-Dieu.
• Il manque des gens
On admet généralement l'analyse suivante: il manque est un tour impersonnel; des gens est la
suite du tour impersonnel.
En fait, il est un sujet apparent; gens est le sujet réel. On dit que gens représente ceux qui font
l'action ( = des gens manquent).
D'où vient ce tour? Il s'agit d'un sujet postposé en ancien français. Au cas sujet d'abord, on l'a
trouvé ensuite au cas régime, cas des compléments lorsque la langue a commencé à oublier
l'emploi systématique de sa déclinaison. Le sujet postposé a alors été rappelé par un pronom.
• Vive(nt) les vacances!
C'est un subjonctif de souhait avec sujet inversé. La formule rappelle une construction latine
courante.
Cette phrase signifie mot à mot : que les vacances vivent!

les emprunts récents aux langues étrangères

LES EMPRUNTS RÉCENTS

Ils sont faits essentiellement à l'anglais.

■ les mots voyagent


Certains mots nous reviennent après un détour dans les langues anglophones comme le mot
flirter, forme transformée de (to) flirt, forme elle-même anglicisée de fleureter, « conter fleurette».

■ le vocabulaire de la vie quotidienne


Ce vocabulaire, souvent peu utile, répond à une mode quand il ne correspond pas à une pauvreté
réelle de vocabulaire chez ceux qui en abusent :
training, jogging, parking, fastfood.

■ la vie scientifique
Celui qui invente impose son lexique, d'où le nombre de termes d'origine anglaise dans le
vocabulaire de l'informatique : listing, bug, software, etc. 245
G)
C") LE RÔLE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
w
a: L'Académie française, fondée par Richelieu en 1635, a pour voc~tion_ de contrôler l'évoluti~:m
<( de la langue soit en vérifiant la nécessité des emprunts étrangers, s01t en imposant un v<?cabul~1re .
::E de formation française, ou en veillant à ce que les structures de la langue française s01ent f
::E respectées lors de la création de mots nouveaux.
<C Ainsi, sur le modèle atterrir : at - terr - ir
a:
C, préfixe racine suffixe
grammatical

ont été admis : a - /un - ir, a - mer - r - ir.


Elle préconise l'usage de mots français existant (ou créés spécialement) pour remplacer les mots
étrangers utilisés abusivement :
liste ou listage pour listing; parc pour parking; mercatique pour marketing.

LES TRANSFORMATIONS FRANCOPHONES.

Le français d'autre-Atlantique a sa propre évolution. Et si le québécois, par exemple, subit la


pression de l'américain, il continue à créer ses propres mots selon une logique qui respecte les
structures de la langue française : peinture ➔ peinturer.

la francisation des termes d'origine étrangère

LES TERMES ANCIENS

Les termes anciens témoignent d'influences diverses. Chaque région a sa propre histoire, dont
nous trouvons trace dans les mots d'origine régionale ou dans les termes désignant des endroits
géographiques.

■ les mots créés par composition


Il existe entre Lourdes et la frontière espagnole une dizaine de vallées portant le nom de vallées
du Lavedan. Au Moyen Age, ces vallées se trouvaient sous la puissance des vicomtes du Lavedan,
directement inféodés aux comtes de Bigorre.
Lavedan est un terme composé de deux parties : Lave - dan.
Laue signifie : sapin. Il s'agit du mot latin abies « occitanisé » avec, en particulier, adoucissement
du -b- en -v- et ajout de l'article.
Dan désignerait une région boisée.
Ces vallées étaient plantées de sapins. Certaines le sont encore. Le terme occitan est resté dans
le français moderne pour désigner un lieu géographique.

■ une évolution phonétique


Chacun connaît les deux termes : Aquitaine et Guyenne. Le deuxième ne serait que la
transformation du premier sous l'influence de la présence anglaise en Aquitaine (le roi
d'Angleterre Henri Ill, duc d'Aquitaine, conclut un traité de paix en 1258 avec le roi de France
Louis IX. Cet état se perpétue au xive siècle).
Dans ces deux cas, la transformation est un fait d'évolution phonétique, dû à la transmission orale
246 de la langue française et à la rencontre de peuples d'origines linguistiques différentes.
- LES EMPRUNTS RÉCENTS
Ces mots s'adaptent aux structures morphologiques de la langue française.
Un terme directement emprunté peut être transformé pour répondre aux exigences
morphologiques de la structure de la langue française .
Ainsi, le mot anglais lift (to lift, élever) donne, en 1919, le nom liftier, pour désigner le garçon
d'ascenseur. L'affixe grammatical -ier permet de former un nom de personne masculin du type
magasinier.

- - - - - - - - - - - - -- - REMARQUE - - - - -- - - - -- - - --
Une langue ne conserve un mot que si la logique de sa structure l'intègre au lexique et que s'il
est nécessaire. La transformation de la société et la disparition d'un style de vie entraînent une
disparition progressive du besoin et par conséquent du mot.

■ la transcription d'un son


Lorsque le français fait référence à une langue éloignée dans sa structure, une transcription peut
rendre compte par imitation d'un son. Le nom you-you désigne, en français, le cri suraigu des
femmes arabes en Afrique du Nord :
« Une note suraiguë, les« you! you! you! » des femmes arabes accourues d 'un douar voisin pour
aider à chasser les criquets. » (A. Daudet)

_____________ _ la langue française - - - - - - - -- - - - --


dans le monde

. . . .. .
A N A

AMÉRIQ

Seychelles
( '
--..., Comores
·- Polynésie

rJ
MA~AGASCAR
. i française
( 1. Maurice
Réunion Nouvelle-
Calédonie

1 Maroc 11 Burkina (Haute-Volta )


2 Algérie 12 Togo
3 Tunisie 13 Bénin
4 Mauritanie 14 Cameroun
5 Mali 15 République Centrafricaine
6 Niger 16 Gabon
7 Tchad 17 Congo
8 Sénégal 18 Zaire 21 Laos
9 Guinée 19 Ruanda 22 Viêt-Nam
10 Côte-d'Ivoire 20 Burundi 23 Kampuchéa ( Cambodge)
247
EMPLOI DES MOTS ET REGISTRES DE LANGUE

rappel de définitions

Les antonymes sont des mots de sens opposé (on dit aussi contraires) :
étroit *
large
grand *
petit
soir *
matin.
Les homonymes sont des mots de sens différent, mais semblables sur le plan sonore :
porc, port, pore.
Les paronymes sont des mots sans rapport de sens, qui ne diffèrent sur le plan sonore que par
un seul son:
pore, spore; percepteur, précepteur; stalactite, stalagmite.
Les synonymes sont sans rapport de son, ni d'origine. Ces mots sont de sens voisin avec des
nuances d'intensité ou de registres de vocabulaire :
une lettre, un pli
voc. courant voc. soutenu
aimer, adorer, raffoler
neutre fort très fort
haïr, détester, ne pas pouvoir sentir
très fort fort vocabulaire familier

qu'est-ce qu'une langue littéraire?

Les mots employés dans la langue orale ne sont pas toujours les mots de la langue écrite. On
demande à l'élève l'emploi du registre courant; cela signifie qu'il doit utiliser à l'écrit comme à ;
l'oral une langue juste quant au choix du mot et de la structure grammaticale, et une langue qui ··
ne soit ni familière ni grossière. · ;
Dans la langue écrite comme dans la langue orale, il existe différents niveaux de langue :

- IANGUE ORALE

niveaux
• vulgaire : mec, gonze, gus
• populaire : zèbre, lapin, zigue, zigoto, type
• familier : gars, bonhomme, individu
• courant : homme, garçon.

IANGUE ÉCRITE

niveaux
• courant: homme, garçon
• littéraire ou soutenu : être humain, hère, créature :
248 « Minos Juge aux enfers tous les pâles humains. » (Racine)
La langue littéraire conserve les formes anciennes et les tours archaïques. L'écrivain vise souvent
un but esthétique.
Cette langue n'est pas appelée littéraire parce qu'elle est compliquée. Un bon auteur cherche
le mot et la tournure grammaticale qui conviennent le mieux à l'expression d'une idée, d'une
émotion, à l'harmonie sonore qu'il désire produire.
Une étude littéraire doit mettre en valeur l'art propre de chaque écrivain, c'est-à-dire cerner les
moyens qu'utilise un auteur pour produire un effet.

le sens des mots

Toute lecture, toute analyse littéraire repose sur une parfaite maîtrise du sens du vocabulaire.

SENS LEXICAL

Un mot a un sens précis que l'on trouve en ouvrant le dictionnaire; c'est le sens lexical.
Ainsi, calcul, opération ou ensemble d'opérations.

LA POLYSÉMIE

Dans le dictionnaire, on peut trouver plusieurs sens, parfois très différents, pour un même mot :
emploi dans la langue courante, emploi dans des domaines techniques variés; sens propre et
sens figuré .
Le terme de polysémie évoque cette variété de sens (poly : plusieurs; sémé : sens, en grec) :
calcul : 1. Concrétion pierreuse qui se forme dans les reins (emploi technique).
2. Il a fait un bas calcul (sens figuré : moyens pour arriver à une fin).

- SENS CONTEXTUEL

Dans un texte littéraire, un mot peut prendre « une couleur » particulière selon le contexte.
L'art de l'auteur tient souvent à cet emploi particulier qui vient non d'une impropriété (mot
employé dans un sens qui n'est pas le sien), mais d'un rapprochement inattendu de termes :
« La Terre est bleue comme une orange. » (Paul Eluard)

249
Q)
(f)
SÉLECTION D'ŒUVRES ET D'AUTEURS
w
a:
:::>
~
a: En 6e, la lecture d'œuvres intégrales d'une certaine ampleur familiarise l'élève avec la langue
-w
écrite. En Se l'accent est mis sur le plaisir des découvertes multiples. En 4e, la lecture se veut
J:: plus critique: En 3e, l'investigation littéraire devi~nt systématique. Les instructions officielles,
:J
présentées au grand public par le ministère de l'Education nationale en 1985, suggèrent une
bibliographie. Notre liste de textes d'auteurs s'y réfère. Une place importante est réservée au
passé. Les textes officiels rappellent l'intérêt à accorder aux traductions des textes anciens mais
invitent aussi à la découverte de la littérature moderne. Le but d'une liste est de couvrir l'ensemble
des siècles et des genres pour favoriser la découverte individuelle. C'est en pensant à cette lecture
personnelle :
• que nous situons sommairement les auteurs les uns par rapport aux autres dans un cadre
événementiel;
• que nous rappelons le genre littéraire que chacun a pratiqué avec le plus de bonheur;
• que nous dressons une bibliographie complémentaire.
Par cette découverte progressive des genres littéraires à travers l'étude d'un certain nombre
d'œuvres représentatives, l'élève pourra ainsi aborder l'histoire littéraire en 2e avec l'esprit critique
que suppose la maîtrise des idées.

"
Moyen Age

FABLIAUX

Le mot fabliau définit un genre propre au Moyen Âge. On trouve alors les noms de fabelet, fable!,
fabel, fableau, fabliau. C'est la forme d'origine picarde qui est restée. On appelle aussi les fabliaux
des contes à rire. Le fabliau est un court récit, sorte de conte destiné à faire rire, souvent assorti
d'un conseil moral. Le genre s'est essentiellement développé au XIII• siècle. H nous reste
125 fabliaux environ, dont une trentaine d'une grande valeur littéraire. D'auteurs souvent
anonymes, ces contes nous sont parvenus sous des form~s quelque peu différentes selon le
nombre de manuscrits et le savoir des copistes du Moyen Age.

■ les Trois Aveugles de Compiègne (de Cortebarbe)


En traduction, le texte se présente comme un récit de quelques pages écrites en prose. En fait,
le conte se présente originellement sous la forme d'octosyllabes rimées.
L'auteur raconte plaisamment le double exploit d'un clerc astucieux qui trompe successivement
trois aveugles et un aubergiste. Si la manière de conter estAdrôle, le contenu est assez cruel.
Ce texte donne une idée de la vie quotidienne au Moyen Age et de la mentalité médiévale.

TRISTAN ET ISEULT

Histoire
La Légende de Tristan nous est connue sous plusieurs formes: le poème du trouvère
anglo-normand Thomas, composé entre 1155 et 1170; celui du trouvère normand Béroul,
composé vers la fin du XJe siècle; un petit poème, la Folie de Tristan, écrit vers 1170; le Lai du
chèvrefeuille, poème de Marie de France; un vaste ouvrage daté des environs de 1230.
Le sujet est emprunté à la « matière de Bretagne », c'est-à-dire à un fond de tradition celtique.
Les versions présentent une « coloration » différente, de l'ironie réaliste à la vision pathétique et
250 poétisée de l'aventure humaine.
1
,,
CD
Le roman de Tristan M
Orphelin, neveu du roi Marc de Cornouailles, Tristan de Loonois est élevé en chevalier par w
a:
l'écuyer Gorneval. Introduit à la cour du roi Marc, il se distingue par ses exploits en tuant le :::,
Morholt, géant venu exiger un tribut de 300 garçons et 300 filles . Blessé, Tristan est abandonné
par les siens au gré des flots marins. Rejeté sur le sol d'Irlande, il est soigné par Iseult la reine, ~
a:
sœur du Morholt, et sa fille Iseult la Blonde. Guéri, de retour auprès de son roi, celui-ci lui -w
demande de retrouver la femme à qui appartient un cheveu d'or déposé par deux hirondelles.
Le cheveu appartient à Iseult la Blonde que Tristan se charge de convaincre d'un mariage futur
l=
::J
avec le roi Marc. Mais, sur le bateau qui les ramène d'Irlande en Cornouailles, Tristan partage
avec Iseult le philtre d'amour qui était réservé au roi. Voici les deux amants condamnés à une
folle passion jusqu'au jour où le philtre aura cessé ses effets. Les épreuves et les fuites sont alors
incessantes jusqu'à la mort du héros.

Intérêt
Héritier d'un passé culturel, on pense, on aime, on vit à travers ses mythes et la légende de Tristan
et Iseult a façonné la sensibilité occidentale : elle a imposé une vision de l'amour, celle de la
puissance du coup de foudre soudain et irraisonné, représenté ici par le philtre; elle a défini un
idéal féminin . Iseult la Blonde, douce, aimante, fidèle, est l'objet des rêves du roi Marc et de la
passion de Tristan. Iseult aux cheveux noirs est rejetée par Tristan; délaissée et jalouse, elle le
trahit. En annonçant l'arrivée d'un bateau à voile noire, elle provoque sa mort; la voile blanche
ramenait Iseult 19 Blonde à Tristan. Vision satanique d'une part; angélique d'autre part. Dans
quelle mesure l'Eglise a-t-elle favorisé cette image? Est-elle l'héritage d'un fond légendaire très
ancien?
Parallèlement, tout un discours sous-jacent repose sur la magie du nombre (3 x 100 filles et
3 x 100 garçons sacrifiés). On relèvera des indices (combien de temps le philtre agit-il? combien
de temps Tristan et Iseult sont-ils protégés par la forêt? combien de fois le roi croise-t-il le chemin
des deux amants? .. .). On verra à quels autres éléments ils sont associés (notion d'espace avec
la forêt, la merl. On comparera à ce que l'on trouve dans des contes connus (la princesse
endormie cent ans de la Belle au bois dormant). On se demandera ce qui arrive quand le chiffre
est atteint. N'y a-t-il pas là une alchimie des nombres?
Dans ce parcours, on s'apercevra que certaines étapes de l'histoire sont liées à des objets (philtre,
épée, mare-miroir, voile). Pourquoi?
Quel rôle jouent donc tous ces éléments dans l'atmosphère du texte? Interviennent-ils dans la
vision idéalisée de l'amour? Subsistent-ils dans la peinture réaliste du quotidien? Qu'apporte
l'humour? On se demandera enfin pourquoi cette vieille légende continue à être source
d 'inspiration artistique.

- POÉSIES

La poésie est un genre très pratiqué jusqu'à la fin du Moyen Âge. Il existe une poésie de cour
et une expression libre, personnelle. La poésie est toujours marquée par le courant littéraire de
son époque : elle est d'esprit courtois au moment du roman courtois (le héros est un amant délicat 1

mis à l'épreuve par sa Dame, à moins qu'une légende ne présente sous forme allégorique des
sentiments amoureux). Cette poésie est marquée par l'influence de la rhétorique, art que l'on
pratique pendant le Moyen Age. Plus tard, il existe une poésie plus réaliste et personnelle, comme
celle de Villon.

■ Marie de France

Marie de France est la première poétesse française. Son nom est entouré d'un halo de mystère.
Elle a vécu dans la seconde moitié du XII• siècle à la cour d'Aliénor d'Aquitaine et à la cour
d'Angleterre. Une hypothèse voudrait qu'elle soit comtesse de Champagne. Son œuvre fut fort
appréciée au XIII• siècle, puis oubliée et redécouverte au XVIII•.

■ les lais
Marie de France crée le lai à partir de la tradition bretonne. Elle lui donne une présentation
narrative. Le lai est toujours une forme d'expression brève dans laquelle la peinture de l'amour
nous transporte dans un univers mystérieux et fantastique. 251
1
G>
(")
XVJJe siècle
w
a:
::,
~
a:
-w
PIERRE CORNEILLE, 1606-1684, dramaturge
~
:J Fils d'avocat, né à Rouen, mort à Paris. Sa première œuvre dram~tique est une comédie (M1li~e,
1629). Il écrit ensuite une tragi-comédie, Clitandre, en 1630, puis de nouveau quatre comed1es
avant d'être distingué par Richelieu et de recevoir une pension. En 1636, il écrit son œuvre la
plus féerique dans le but d'utiliser les inventions techniques nouvelles offertes au théâtre (l'illusion
' comique). Viennent ensuite sept chefs-d'œuvre, de 1636 (le Cid) à 1644 (Rodogune).
Ce succès l'amène à être membre de l'Académie française (1647), que vient de fonder Richelieu.
Ses dernières œuvres ne recevant pas la faveur attendue, il abandonne définitivement le théâtre
en 1674.

■ Horace
Historique
Drame historique écrit en 1640. Corneille a trente ans. Il emprunte son sujet à l'historien romain
Tite-Live, selon lequel, au temps de la royauté, Albe et Rome en lutte auraient confié chacune
leur sort à trois frères; les trois Curiaces défendaient Albe, les trois Horaces combattaient pour
Rome.

Personnages, histoire
Outre les personnages masculins que nous venons de citer, Corneille crée le personnage féminin
de Sabine, sœur de Curiace et femme d'un des Horaces. Il reprend le personnage de Camille,
amante de Curiace et sœur d'Horace : le drame politique se double ainsi d'un drame familial.

Intérêt
Il est dans la lutte intérieure de ces héros, partagés entre leur sens du devoir et de l'honneur et
leur affection familiale, chacun des deux personnages féminins symbolisant la légitimité des choix
possibles.
Pour plus d'intérêt, on mènera une étude parallèle de la source de Corneille, qui est Tite-Live,
et de la tragédie du xvne siècle. On sera attentif à ce que devient chez Corneille le récit du combat
emprunté à Tite-Live : comment Corneille transpose-t-il le récit des péripéties de la lutte pour
y trouver le ressort dramatique de la pièce?
Vous serez sensible, par ailleurs, à la morale de l'honneur chez les Romains, telle qu'elle est
exaltée par Tite-Live, et vous vous demanderez par quelle tradition (permanence des valeurs
féodales?) et pourquoi le culte de l'honneur au service du roi se perpétue au début du xvnesiècle.
Enfin, vous n'oublierez pas que le xvne siècle est le siècle de l'art oratoire, tel que les Romains
nous l'ont transmis. Cet art se retrouve dans le monologue chez Corneille et vous vous poserez
à ce propos la question du rôle que joue le personnage de Camille dans la présentation de la
thèse de la pièce.

MOLIÈRE
(pour la vie de cet auteur, voir p. 96)

■ le Malade imaginaire
Historique
Le Malade imaginaire est la dernière pièce de Molière, qui meurt après la quatrième
représentation, le 17 février 1673. Cette pièce est une comédie-ballet. Pour les intermèdes,
Molière avait prévu 12 violons, 7 musiciens, 12 danseurs. Le succès fut immédiat.

Personnage principal
252 Le malade imaginaire est Argan, rôle que s'était réservé Molière.
Cl)

Histoire M
Un riche bourgeois est dupé par son entourage qui profite de sa névrose. Heureusement, sa w
a:
femme et sa servante gardent leur bon sens. ::>
Intérêt ~
a:
L'intérêt de cette pièce réside dans le divertissement plaisant qu'offre le genre même. Les •W
intermèdes dansés et chantés en font un spectacle complet et transforment cette satire de la l:=
médecine en farce, là où le sujet même et la personnalité d'Argan pourraient fournir un sujet :J
dramatique, ton dans lequel on a d'ailleurs tenté de jouer la pièce.

■ les Femmes savantes


Historique
La comédie date de 1672. Molière a 50 ans. Il reprend le thème des Précieuses ridicules (1659) :
satire de la prétention des femmes au savoir. Dans les Précieuses ridicules, les femmes se piquent
de beaux vers; dans les Femmes savantes, elles prétendent être versées en philosophie et en
sciences.

Personnages principaux
Philaminte, la maîtresse de maison, mère d'Henriette et d'Armande, Bélise, sœur du maître de
maison Chrysale. Trissotin, l'intrus, le poète vaniteux.

Histoire
La maisonnée est divisée en deux clans : celui du bon sens et celui du pédantisme. Si Henriette
souhaite se marier avec Clitandre, Bélise et Armande méprisent tout attachement sans
enlèvement, selon la règle de la littérature qu'elles affectionnent. Philaminte entichée de science
promet sa fille, la pauvre Henriette, à Trissotin, flatteur vaniteux et ridicule, qui espère tirer profit
de la situation. Le bon sens finit par l'emporter.

Intérêt
À la comédie de caractère s'ajoute la peinture
des mœurs. Comme dans /es Précieuses
ridicules, Molière déplore cette mode du
pédantisme qui affectait les salons bourgeois
à la recherche d'un éclat littéraire qui brillait
autour de celles qu'on appela les précieuses.
La plus connue est M11e de Scudéry, dont la
littérature romanesque et mondaine eut un
grand succès. Elle avait fréquenté l'hôtel de
Rambouillet, où l'on pouvait rencontrer
Corneille et Richelieu au début du siècle.

Frontispice de l'édition de 1682,


représentant le Renvoi de Martine LES.FEMMES SCAVANTES
Photo Giraudon. 253
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1-
JEAN RACINE, 1639-1699, dramaturge

Né à La Ferté-Milon, mort à Paris, il est élevé dans l'esprit janséniste dont les principes religieux
sont d'une grande force à l'époque. Il fait de sérieuses études de grec, études rares en son temps.
'
<( Son théâtre est marqué par ces deux orientations données à sa formation . Il écrit de manière
a: continue pendant dix ans, qui sont dix années de chefs-d'œuvre (de 1667 avec Andromaque à
-w 1677 avec Phèdre) . Phèdre ne plaît pas; il renonce alors au théâtre et se consacre à sa charge
~ d'historiographe du roi. Il ne réécrira que deux pièces de commande (Esther et Athalie, en 1689
:::i et 1691) destinées à mettre en valeur les qualités des jeunes filles du collège de Saint-Cyr. Il
écrit enc~re en 1694 des Cantiques spirituels et un Abrégé de l'histoire de Port-Royal, monastère
célèbre du xvne siècle. Cet ouvrage est publié peu avant sa mort.
Auteur tragique s'inspirant de la tradition grecque, il n'a écrit qu'une seule comédie : /es Plaideurs
(1668).

■ Andromaque
Historique
C'est la première pièce d'une grande série qui va de 1667 à 1674. Elle fut représentée pour la
première fois devant le roi et la cour. Le lendemain, elle était jouée pour le public. Elle eut un
très grand succès. Racine avait 28 ans.

Personnages
- Pyrrhus, fils d'Achille, roi d'Épire.
- Oreste, fils d'Agamemnon.
- Andromaque, veuve d'Hector, captive de Pyrrhus.
- Hermione, fille d'Hélène, accordée à Pyrrhus.

Histoire
Le drame fait~suite à la guerre de Troie; Racine, dans sa première préface, cite ses sources
historiques : l'Enéide de Virgile, !'Andromaque d'Euripide. Racine oppose deux figures féminines,
la véhémente Hermione, promise à Pyrrhus, et la douce Andromaque, esclave qui tente de sauver
son fils par son propre sacrifice. C'est une tragédie: celui qui aime voit ses vœux repoussés.

Intérêt
Il réside dans la peinture du drame des passions humaines. Les héros ne peuvent échapper à
leur destin, selon la tradition grecque.

■ Iphigénie
Historique
La pièce est de 1674. Racine a 35 ans. La première représentation eut lieu en août, dans le parc
de Versailles, au bout de l'allée qui mène à !'Orangerie, dans un décor naturel qui ajoute à l'éclat
de la pièce. Le succès fut immense. Le sujet est emprunté aux grands tragiques grecs; Racine
s'inspire surtout d'Euripide.

Personnage principal
L'héroïne est la jeune Iphigénie.

Histoire
Iphigénie doit être sacrifiée par son père Agamemnon à la colère des dieux. C'est le prix
nécessaire à la victoire de la Grèce sur Troie.
Intérêt
Avec Racine, le xvne siècle découvre la force de la tragédie grecque. Tuant sa fille, Agamemnon
agit en chef de guerre. Il commande un peuple à qui il doit tout sacrifier; mais il continue ainsi
à perpétuer « la faute originelle » du crime, à laquelle la famille des Atrides ne peut échapper.
Racine ajoute à ce thème l'amour d'Achille et d'Iphigénie.
Iphigénie est toute intelligence, finesse et sensibilité. Comparez les deux jeunes héroïnes
amoureuses, Iphigénie et Camille de Corneille. Pourquoi Iphigénie fait-elle figure de victime?
Contre qui se heurte Camille? Quels sont ses moyens de défense et d'attaque? Contre quoi se
254 heurte Iphigénie? Quelles sont leurs armes? Vous aurez alors défini deux types d'héroïne.
Q)
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XVIIJe siècle w
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JEAN-JACQUES ROUSSEAU, 1712-1778, écrivain et philosophe

Né à Genève, mort à Ermenonville, il est issu d'une famille protestante d'origine française et
vécut principalement en France.
Rousseau est un autodidacte qui souffrit toute sa vie de la pauvreté dans laquelle il était
contraint de vivre.
Passionné et tourmenté, il déclenchait tout autant la sympathie (protection de Mme de
Warens, 1732-1741) que des haines féroces (inimitié de Voltaire).
Ses œuvres eurent un grand succès et ses idées philosophiques font partie de ce fonds
culturel qui prépare l'esprit révolutionnaire.
Son œuvre s'oriente selon trois directions : collaboration à l'Encyc/opédie dirigée par Diderot,
réflexion philosophique livrée dans des « discours » sous forme ~de lettres ouvertes (Lettre à
d'Alembert sur les spectacles, 1758), roman épistolaire (l'Emile, 1762) et des écrits
autobiographiques (les Rêveries du promeneur solitaire, de 1766 à sa mort, les Confessions,
publiées après sa mort).

■ Confessions et Rêveries du promeneur solitaire

Historique
Œuvres autobiographiques, elles constituent pour ainsi dire le bilan d'une vie puisque la première
partie des Confessions est publiée en 1782, la deuxième partie en 1789, alors que Rousseau
est décédé en 1778.
On sait que son éditeur hollandais lui avait demandé une biographie en 1761 pour introduire
l'ensemble de son œuvre, que cette biographie prend la forme des Confessions en 1766.
Quant aux Rêveries du promeneur solitaire, composées de dix promenades (ou de 10
chapitres), il en commence la rédaction en 1772, qui s'achève avec la mort de l'auteur.

Personnage principal
C'est l'auteur lui-même, de l'enfance à l'âge d'homme dans les Confessions, homme vieillissant
dans les Rêveries.

Histoire
Dans les Confessions, Rousseau raconte sa vie en suivant l'ordre chronologique des événements.
Dans les Rêveries, chaque chapitre prend pour prétexte une promenade dans la nature.

Intérêt
Le charme des Confessions est dans la variété de l'anecdote personnelle, charmante, dérisoire,
gaie, émouvante, ensemble de petits faits vrais qui constituent une vie.
Dans les Rêveries, on retrouve la même volonté de créer l'atmosphère par la langue ; mais la
méditation y tient une place plus importante.
Dans les deux ouvrages, on peut tenter d'imaginer la vie du XVIIIe siècle :
- vie difficile de l'enfant (début des Confessions);
- vie de plaisirs simples (cueillette de cerises, repas en plein air, promenade d'herboriste) et
rythme d'une journée.
On pourra s'intéresser davantage à l'art de l'auteur en s'attachant au thème littéraire de la nature,
cher aux écrivains du xvrne siècle et qui suscita de nombreux débats passionnés
(Voltaire, Diderot, Bernardin de Saint-Pierre, etc.). 255
Q)
CV)
XJXe siècle
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::::,
~
a: FRANÇOIS RENÉ, VICOMTE DE CHATEAUBRIAND, 1768-1848
-LU
Né à Saint-Malo mort à Paris. Sa carrière militaire est interrompue par la Révolution de 1789 :
l:= il quitte sa Bretagne natale pour l'exil. Il part pour l'Amérique puis revient vers l'An~le!erre, où
:J
il écrit un Essai sur les révolutions (1791) avant son retour en France (1800). Il red1ge deux
romans: Atala (1801) et René (1802), qualifiés aujourd'hui de « préromantiques». Les ouvrages
suivants sont d'inspiration à la fois religieuse et politique (Génie du ~hristianisme, _e r: ~802; les
Martyrs, en 1809). Il joue un rôle politique important sous la Restauration. ~ es~ cons1?ere comme
un monarchiste modéré et sa pensée est bien reçue. Le texte des Memo1res d outre-tombe
constitue par son ampleur l'un des ouvrages les plus intéressants.

Les Fouilles de Torre Vergata,


illustration de Philipotteaux,
pour les Mémoires d'outre-tombe.
Bibliothèque des Arts décoratifs.
Photo Larousse.

■ Mémoires d'outre-tombe
Historique
Chateaubriand avait décidé que ses Mémoires ne paraîtraient qu'après sa mort, mais des soucis
financiers l'obligèrent à en céder quelques passages à l'édition à partir de 1834. On pense qu'il
en commença la rédaction vers 1809 et qu'il la corrigea jusqu'à sa mort en 1848.·C'est donc
l'œuvre d'une vie.

Personnage
Il s'agit essentiellement de l'auteur lui-même, puisque nous avons affaire à une autobiographie.

Histoire
L'œuvre commence réellement comme des Mémoires, c'est-à-dire comme un récit de souvenirs
remontant à l'enfance; elle se termine comme un journal de la vie politique.

Intérêt
Pour les premières années, l'intérêt est dans la fraîcheur avec laquelle l'auteur évoque le monde
de l'adolescence, même si l'invention littéraire y tient sans doute plus de part que la vérité
historique. Ensuite, l'intérêt réside dans l'évocation de tout un univers aristocratique qui souffre
de la Révolution française; enfin, par ses activités politiques, Chateaubriand est un esprit lucide
qui présente les événements politiques de son temps avec clairvoyance et une relative objectivité.
Devant l'étendue de l'œuvre, on pourra choisir une époque, celle de l'enfance et de
l'adolescence, par exemple. On sera attentif à la manière dont Chateaubriand construit sa propre
légende d'enfant imaginatif relégué dans la tour noire du château familial de Combourg, qu'on
imagine volontiers hanté. On veillera à ne pas prendre pour entièrement véridique le portrait du
jeune homme et de sa sœur Lucile.
Quelle part accorder à l'idéalisation du souvenir? Quelle part accorder à la volonté de créer un
nouveau type littéraire dont on tentera de déterminer les caractéristiques en comparant les
256 évocations avec les portraits d'Amélie et de René dans le roman René?
G)
- HONORÉ DE BALZAC (1799-1850) C')
w
Né à Tours, Honoré de Balzac est mort à Paris. Sa mère l'élève loin d'elle: à partir de 8 ans, a:
il est mis en pension à Vendôme; à 15 ans, il poursuit ses études dans une pension, à Paris. Après :::>
des études de droit, il fait un stage chez un avoué puis se lance dans la voie littéraire à 20 ans, ~
seul et sans argent. Il signe les Chouans à 30 ans, après s'être essayé à une littérature plus facile. a:
Ses tentatives dans l'édition et l'imprimerie le conduisent à la faillite. Il garde de ses échecs une -w
expérience propre à nourrir quelque quatre-vingt-cinq romans. Menant une vie agitée, errante, I=
cherchant à travers l'Europe un amour impossible (Mme Hanska), il meurt usé. ::::i

■ les Chouans
Historique
Le roman les Chouans, publié en 1829, constitue une œuvre de jeunesse. Il est le premier des
romans qui composeront l'ensemble de la Comédie humaine - titre que Balzac donne en
souvenir de la Divine Comédie de Dante.
Personnages principaux
- Le marquis de Montauran, chef des chouans.
- M11e de Verneuil, aventurière belle et passionnée.
L'histoire
Les Chouans est un long roman qui mêle l'histoire à l'aventure et à l'amour. Nous sommes en
Bretagne, en 1799, à une époque où cette partie de la France se révolte contre le nouveau
gouvernement républicain pour rétablir la monarchie. Dans ce cadre historique propice à la
création de scènes de brigandage, d'attaque surprise, d'espionnage, Balzac campe deux
personnages qui se haïssent autant qu'ils s'aiment.
L'intérêt
L'intérêt est dans l'importance accordée à l'histoire et à l'évocation de la Bretagne.
On peut préférer s'attarder sur un thème plus littéraire et étudier le portrait du paysan dans le
roman. Au début du texte, Balzac adopte le point de vue d'un ethnologue lorsqu'il le décrit dans
le costume traditionnel, véritable image des arts et traditions populaires. Il en fait aussi une espèce
de bête à« la tête presque aussi grosse que celle d'un bœuf », aux larges lèvres retroussées par
des dents blanches, sorte de « demi-dieu barbare »; les citadins, « ces malins de Paris», le
découvrent ainsi dans leur inquiétude et leur peur du pays; en revanche, sous l'apparence fruste
de Marche-à-Terre, le vieux soldat Hulot sait discerner l'intelligence, la ruse et la fermeté.
On pourra arrêter là l'étude ou, par opposition, définir les caractéristiques du portrait
« romantique » à travers la présentation des deux jeunes héros.
On pourra préférer une étude comparative avec d'autres auteurs et reprendre le portrait du
Moyen Age avec Chrétien de Troyes, la peinture de l'homme nourri de racines dans la vision
de La Bruyère, identique à celle qu'offre le dossier sur l'état de la France préparé par Colbert
à l'attention de Louis XIV.
On s'apercevra que, s'il existe une incompréhension entre le citadin et le paysan, il y a aussi une
tradition littéraire dans la peinture du paysan, tradition avec laquelle George Sand, Eugène Le
Roy dans Jacquou le Croquant et Pierre Loti dans Ramuntcho ont voulu rompre.

- VICTOR HUGO, 1802-1885, poète, romancier, dramaturge

Né à Besançon, mort à Paris, il est fils d'un général de Napoléon . La première partie de sa vie
d'adulte est consacrée à la littérature : il s'illustre d'abord en poésie (Odes et Ballades,
1822-1828), il est l'initiateur du courant romantique et l'animateur du groupe du Cénacle.
Ses grands principes littéraires sont réunis dans la Préface de Cromwell (1827), celle des
Orientales (1829); il les met en pratique dans sa pièce Hernani (1830), qui fait scandale.
Résumons l'essentiel d~ ses principes littéraires : liberté dans les sources d'inspiration,
redécouverte du Moyen Age, liberté dans la composition théâtrale (intérêt pour Shakespeare),
liberté dans les modes d'écriture en poésie (l'alexandrin romantique « brise » l'alexandrin
classique) .
La deuxième partie de sa vie est caractérisée par son epgagement politique : il est député lors
de la révolution de 1848; il est exilé après le coup d'Etat du 2 décembre 1851. Son œuvre
s'enrichit alors d'écrits satiriques, d'une poésie violente et amère (/es Châtiments, 1856).
La dernière partie de son œuvre est écrite au retour de l'exil, en 1870. Lorsqu'il meurt, la
République lui rend des honneurs nationaux. 257
Q)
C') Victor Hugo fut connu dès ses premières œuvres et adulé par 1~ peuple; son exil accrut enc?re
w son prestige. La générosité anime toute son œuvre dans la pemture de la souffrance humame
a: (/es Misérables, 1862; les Travailleurs de la mer, 1866).
::,
~
a: ■ les Misérables
-w
l= Historique
J L'œuvre est publiée en dix volumes, à Paris, du 3 avril au 30 juin 1882. Le r~n_:an est écrit en
plusieurs fois. Commencé en 1845, il est pratiquement terminé en 1861 . Ayant ete conçu comme
un feuilleton, l'ouvrage peut être lu en extraits.

Personnages principaux
- La petite Cosette, l'enfant sacrifiée.
- Jean Valjean, le malheureux devenu bagnard puis riche bourgeois; le sauveur.
- Marius, le révolutionnaire amoureux de Cosette.
- Gavroche, le gamin de Paris. ·
- Javert, l'implacable policier traquant le forçat qu'il a reconnu dans l'honorable monsieur
Madeleine, Jean Valjean.

Histoire
Le roman commence à l'abandon de la toute petite Cosette par une jeune mère que la misère
a épuisée, pour se terminer sur le bonheur retrouvé, Marius et Cosette se mariant grâce à Jean
Valjean, qui meurt dans leurs bras. La vie des personnages est prétexte à traverser l'histoire:
Waterloo, vie politique en 1831-1832 et Paris insurgé. Les différentes aventures des personnages
permettent une incursion dans tous les milieux.

Intérêt
Le roman est une vaste fresque historique et sociale.

■ Quatrevingt-Treize

Historique
Quatrevingt-Treize est le dernier roman publié par Victor Hugo (1873). C'est le roman historique
de la Révolution française autant qu'une œuvre romanesque.

Personnages
Les trois personnages principaux sont des hommes honorables. Le marquis de Lantenac
représente la vieille aristocratie courageuse. Cimourdain est l'homme du peuple à la recherche
de sa dignité. Gauvain, neveu du marquis et fils adoptif de Cimourdain, essaie d'unir les partis.

Histoire
Elle est pleine de rebondissements, comme toujours chez Hugo. Lantenac, insurgé vendéen,
vient d'Angleterre pour mener la révolte des chouans contre la République, pour remettre la
France entre les mains d'un roi, avec l'appui des Anglais. Cependant, le héros vaincu est fait
prisonnier et Gauvain trouve la mort sous le couperet de la guillotine. Homme de parti,
Cimourdain ne peut les gracier malgré l'admiration qu'il porte au vieil aristocrate et l'affection
qu'il témoigne au jeune homme. Il les condamne au nom de la Révolution et se suicide.

GEORGE SAND, 1804-1876

Née à Paris, morte à Nohant (Indre), George Sand est le pseudonyme d'Armandine Lucie Aurore
Dupin, baronne Dudevant.
Enfant, la jeune Armandine est élevée par sa grand-mère dans le riche domaine familial de
Nohant, où elle vit en enfant espiègle, au milieu des paysans. Elle y apprend à aimer la terre.
Mariée à 18 ans, elle quitte son mari avec son fils et sa fille pour mener à Paris une vie qui choqua
beaucoup. Elle s'habille en homme et fume le cigare. Elle est entourée de Musset et de Chopin
dont elle partagera la vie pendant dix ans. Plus tard, ses amis sont Sainte-Beuve, Michelet,
258 Théophile Gautier, Fromentin, About, Dumas fils, Flaubert.
(1)
Son œuvre, comme sa vie, est extrêmement riche et sa Correspondance compte six volumes. M
Les jeunes lecteurs apprécient surtout ses contes et ses romans champêtres, dans lesquels elle w
fait vivre le monde paysan, comme dans /a Petite Fadette, François Je Champi, les Maîtres a:
sonneurs, la Mare au diable. ::::>
~
a:
■ le Meunier d 'Angibault -w
l:=
Historique :J
Le roman, publié en feuilleton comme souvent la littérature romanesque au x1xe siècle, est écrit
entre 1844 et 1845. Par l'esprit, il se nourrit du rêve d'égalité et de bonheur social qui sera l'une
des sources de la révolution de 1848.

Personnages
- Henri Lémor, le jeune homme pauvre et idéaliste.
- Marcelle de Blanchemont, jolie veuve que refuse Henri Lémor par mépris de la fortune et
de l'aristocratie.

Histoire
Henri Lémor pourrait épouser la jolie veuve qui l'aime. Mais il préfère se cacher au moulin
d'Angibault que de succomber au charme d'une aimable personne riche et noble, dont la vie n'est
pas conforme â son idéal social. Marcelle de Blanchemont découvre les méfaits de l'argent dans
une riche famille paysanne minée par l'avarice et décide d'abandonner son bien pour apprendre
et mériter l'amour d'l:-fenri Lémor.

Intérêt
À travers ce récit passionné, pétri des idées sociales de l'époque, on découvre la George Sand
des grands romans champêtres.

JULES VAU.ÈS, 1832-1885

Né au Puy (Haute-Loire), mort à Paris. Professeur, chroniqueur de Bourse au Figaro, journaliste,


il mèrie une vie politique difficile : la révolution de 1848 l'exalte; nommé membre de la Commune
lors de l'insurrection du 18 mars 1871 , il est condamné à mort comme chef d'insurrection, s'enfuit
à Londres et ne rentre qu'après l'amnistie générale de 1880. Les thèmes de son œuvre sont sa
vie et la cause populaire.
Il est célèbre pour une trilogie : /'Enfant (1879), le Bachelier (1881), l'insurgé (1886), ensemble
réuni sous le titre de Jacques Vingtras. Il fait aussi un Tableau de Paris (1882-1883) et ses articles
sont réunis dans /es Réfractaires (1866), la Rue (1867).

■ l'Enfant

Historique
Roman autobiographique (1879), qui fait partie d'une trilogie publiée sous le titre de Jacques
Vingtras.
Personnage principal
Jacques Vingtras, l'auteur lui-même.

Histoire
Le père de Jacques, professeur de mathématiques et surveillant de collège, n'ose intervenir dans
le système éducatif qu'impose sa femme à leur enfant : le fouet quotidien. Malheureux, Jacques
ne peut gagner l'affection des siens qui lui reprochent jusqu'au pain qu'il mange. li souffre de
cette misère physique et morale. Il souffre surtout d'avoir honte de ses parents et souhaite quitter
le milieu dans lequel il vit. La suite est le sujet du Bachelier.

Intérêt
Il réside dans l'art de restituer l'atmosphère sombre d'une vie de famille au milieu du xixe siècle
et dans la présentation d'un type d'éducation dont on peut discuter la valeur. 259
Q)
C")
ALFRED, COMTE DE VJGNY, 1797-1863
w
cc Né à Loches dans la vieille aristocratie, mort à Paris. Il compose ses premiers poèmes en 1822
:::> et obtient un' certain succès. Il entretient des relations avec les hommes de lettres de l'époque,
~ dont ceux du cercle appelé le Cénacle et se lie avec Victor Hugo.
cc Il écrit les Poèmes antiques et modernes de 1822 à 1826, puis un très beau roman historique,
-LU Cinq-Mars (1826), qui a pour sujet la noblesse humiliée par la monarchie absolue.
~ Ses thèmes sont toujours empruntés à l'histoire de l'aristocratie au x1xe siècle (Seroitude et
:J Grandeur militaires, 1835).
Déçu par l'accueil qui lui est réservé à l'Académie française en 1845 et son échec politique en
1848, il s'enferme dans un pessimisme amer et s'interroge sur le silence de Dieu (les Destinées).
Plus tard, ses notes furent publiées sous le titre de Journal d'un poète.

■ Servitude et Grandeur militaires

Historique
Cet ouvrage, publié en 1835, est composé de trois nouvelles: Laurette ou le Cachet rouge, la
Veillée de Vincennes et la Canne de jonc.

Personnages
Ce sont des hommes, ce sont des figures héroïques grâce à leur courage et à leur vie exemplaire.

Histoire
Dans les trois nouvelles, l'homme est confronté à un destin qui n'est pas digne de lui. Dans le
Cachet rouge, un capitaine de vaisseau reçoit l'ordre de tuer le poète devenu son meilleur ami;
dans la Veillée de Vincennes, la fatalité s'attache aux plus humbles et un vieil adjudant meurt
dans une explosion à la suite d'une imprudence; dans la Canne de Jonc, le héros obscur des
guerres napoléoniennes meurt d'une bille d'agate partie du pistolet d'un enfant de treize ans.

Intérêt
Il est dans l'art de créer l'émotion malgré la sévérité du sujet.

CHARLES DE COSTER, 1827-1879

Né à Munich, mort à Ixelles, Charles De Coster est un écrivain belge d'expression française,
journaliste, puis professeur de littérature. Seule sa première œuvre (1858) eut un certain succès
de son vivant.
Passionné par l'histoire populaire et les traditions anciennes, il écrit d'abord, en 1858, des
A

Légendes flamandes dans l'esprit du xvie siècle tout en s'inspirant des fabliaux du Moyen Age;
puis, dans la langue de son époque, il compose des Contes brabançons (1872); il met dix ans
à l'élaboration de son récit les Aventures d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays des
Flandres et ailleurs (1868).

■ les Aventures d'Ulenspiegel

Historique
Cette œuvre se présente sous la forme d'un récit picaresque, c'est-à-dire d'un récit d'aventures,
introduisant un héros populaire dans des milieux différents qui lui apporteront connaissance de
la vie et recul sur l'événement. Le · genre est emprunté à la littérature espagnole. Ce récit
représente dix années de travail et de recherche sur la langue ancienne pour recréer l'atmosphère
de l'époque où le héros est censé vivre. Publié en 1868, l'ouvrage n'eut de succès qu'après la
mort de l'auteur.

Personnages
Till Ulenspiegel (ou Uylenspiegel), connu encore sous le nom de Till !'Espiègle, est un
personnage légendaire attesté depuis le xvie siècle. Gai, farceur, haut en couleur, on le retrouve
260 dans le théâtre populaire de marionnettes belge.
Q)

Histoire (V)

À travers une série d'aventures, Till se révolte contre l'oppression de Philippe Il et du duc d'Albe w
a:
pour défendre la cause du petit peuple flamand. C'est un héros généreux et courageux. =>
Intérêt ~
a:
,w
II est dans la gaieté et la fantaisie du récit émaillé d'expressions archaïsantes qui font tout le
charme de l'écriture de cet auteur. L'intérêt réside aussi dans la découverte d'une grande figure
de la tradition populaire germanique.
I=
~

xxe siècle

HENRI AIAIN-FOURNIER, 1886-1914

Né à La Chapelle-d'Angillon (Cher), mort dans les combats près de Verdun. Il n'a le temps de
publier qu'un roman en 1913, le Grand Meaulnes, par la Nouvelle Revue française. Après sa
mort, ses poèmes et des contes sont réunis sous le titre de Miracles, en 1924. A été publiée, par
ailleurs, la Correspondance de Jacques Rivière et d'Alain-Fournier, échange d'amitié. La
correspondance parut en 1926 et en 1928. Jacques Rivière, né en 1886, avait disparu en 1925.

■ le Grand Meaulnes
Historique
Roman publié en 1913 par la Nouvelle Revue française, roman d'amour et d'adolescence
qui mêle réalisme et féerie.
Personnages principaux
- François Seure), le fils de l'instituteur, narrateur de l'histoire.
- Augustin Meaulnes, l'ami étrange.
- Yvonne de Galais, la douce jeune fille qui hante les rêves d'Augustin.
- Frantz, frère d'Yvonne, mystérieux jeune homme.
Histoire
Le timide François vit en enfant solitaire entre son père instituteur et l'école du bourg de
Sainte-Agathe, situé en Sologne.
Survient un étrange élève, Augustin Meaulnes, qui cache des trésors dans son cartable et fait
l'admiration de tous. Le directeur d'école, Seure), prend cet adolescent en pension. François
trouve dans le mystérieux inconnu, son aîné, un ami étrange ~ qui il s'attache avec passion.
Peu avant Noël, Augustin Meaulnes disparaît pendant trois jours. A son retour, il confie à François
son secret : s'étant égaré dans la campagne, il assiste à une fête merveilleuse pleine d'enfants,
de chants et de lumière. Yvonne de Galais est là.
Cette vision d'un jour de fête apparu comme un rêve le poursuit. Il épousera la jeune fille,
disparaîtra au lendemain même du mariage, appelé par Frantz. Yvonne meurt dans les bras de
François. L'époux disparu, l'ami énigmatique, reparaît trop tard.
Intérêt
Le charme tient à la délicatesse des sentiments évoqués, à la peinture de la vie en Sologne, au
mystère d'Augustin, à la féerie qui se dégage des visions et du souvenir que les deux héros tentent
d'entretenir.
On pourra adopter le point de vue d'une étude historique en considérant ce roman
autobiographique comme un document sur l'époque:
- la vie dans un village au début du siècle;
- l'école;
- une famille d'instituteurs.
On pourra choisir un moment privilégié comme celui de la fête pour montrer comment l'étrange
est introduit dans le quotidien. On l'étudiera en se référant, par exemple, à Alice au pays des
merveilles de Lewis Carroll (passage initiatique de l'enfance à l'âge adulte; valeur symbolique
du chemin à parcourir dans une forêt où l'on se perd; rôle des rencontres successives; indices
sur la nuit... ). Ainsi se dégagera la signification de la fête dans ce récit d'une adolescence. 261
Q)
1
C') EUGÈNE IONESCO, 1912-1994
w
a:
::, Né à Slatina en Roumanie, il est élevé à Paris et en Mayenne.
~ Il crée le « théâtre de l'absurde » avec la pièce la Cantatrice chauve, en 1950. Il est l'auteur d'une
trentaine de pièces, dont : la Leçon; le Rhinocéros, pièce jouée en 1960 par Jean-Louis Barrault;
a:
-w la Soif et la Faim, jouée en 1966 à la Comédie-Française.
I= Il a publié d'autre part :
:J - Notes et Contre-notes, sur la pratique du théâtre;
- la Photo du colonel, nouvelles;
- Journal en miettes, œuvre autobiographique en 2 tomes.

■ la Cantatrice chauve

Historique
Pièce de théâtre en 11 scènes. Elle est présentée au théâtre des Noctambules, à Paris, par la
compagnie Nicolas-Bataille, le 11 mai 1950.
Elle comporte un sous-titre : Anti-pièce.
Comme le sous-titre l'indique, la pièce ne répond pas aux critères traditionnels qui induisent un
titre significatif, des personnages caractérisés et engagés dans une histoire qui mène à un
dénouement.
Le titre n'est que le contenu anodin d'une réplique.

Personnages
Deux couples (Mr. et Mrs. Smith, M. et Mme Martin), la bonne Mary, le capitaine des pompiers.
Les noms de Smith et de Martin marquent l'anonymat des personnages; les rôles sont
interchangeables. Mary est un cliché : sa présence situe la famille dans un contexte bourgeois,
tel qu'il est représenté dans le théâtre de boulevard. Le pompier n'est ni un caractère ni même
une fonction sociale : c'est un costume (Mrs. Smith : « Monsieur le capitaine ... Mettez-vous à l'aise,
enlevez votre casque ... »).

Histoire
Il n'y a pas d'histoire au sens habituel du terme. Deux couples s'invitent et échangent des propos
de salon. La fin de la pièce nous ramène au départ.

Intérêt
À partir d'un jeu sur le langage, le dramaturge construit une caricature, ironique parfois,
sarcastique souvent, « violemment comique » toujours, de l'incohérence, de la banalité, voire de
l'absurdité des propos, des situations communes dans la vie quotidienne. Ce type de théâtre porte
le nom de « théâtre de l'absurde». Tout est une question de ton, de rythme et d'atmosphère.
Le résultat est l'insolite.

262
(1)
C")
LES GRANDS MOMENTS DE LA LlffÉRATURE
w
a:
:::,

A
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a:
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le Moyen Age I=
:::::i

1 · - --- - -
'
GENRES
ŒUVRES
SIÈCLE
ET AUTEURS - -l .
epopee courtois satirique chronique théâtre poésie
lyrique
-- - --
XJC la Chanson de Roland
i 1095-1099 : *
1re croisade
-
XIJC 1 Marie de France : Lais e
1154 : AI iénor Chrétien de Troyes :
d'Aquita ine
1180-1223 :
Lancelot
Premiers fabliaux : •
••
Philippe Auguste le Vilain Mire
Roman de Renart
XIIJC 1
JeânB.ôclèTëI Arras : le 1 --
1204 : 4 , crn;sade [Jeu de sa;nt Nicolas
1226 : Saint Louis Villehardouin : J:listoire • •
1270: 8 e croisade de la conquete de
1 Constantinople
JRutebeuf : le M;racle de
Théophile, Complainte • e
d'outremer
Jean de Meung :
Roman de la Rose •
-- -- --
XJVC
Guerre de
Les derniers fabliaux de
Renart •
Cent An s Joinville : Vie de
Saint Louis •
Jean Froissard
Guillaume de Machaut : •
Ballades
Eustache Deschamps : •
xve
-- ---
!'Art de dictier
-- -- - - · - - - - --- - -- - - - : -- - •
1453 : fi·n de la
la Farce de Maître
Pathelin •
guerre de
Cent Ans
Charles d'Orléans
François Villon : •
1461 -1483 :
Louis XI
le Testament
Philippe de •
-- -- ~
Commynes : Mémoires__, ____ •

lA LITTÉRATURE lATINE DU MOYEN ÂGE

Dans toute l'Europe, la langue écrite demeure le latin. C'est une langue commune qui favorise
des contacts fréhquents et des échanges d'un pays à l'autre. La notion de frontière culturelle n'est
pas du Moyen Age. Lorsque les premières grandes œuvres en langue française apparaissent, une
littérature en langue latine continue à exister.h
On trouve dans la littérature latine du Moyen Age de la poésie, des récits de pèlerinage, des vies
de saints, des écrits historiques, des épopées, des écrits religieux. 263
G)
Cf) L'ÉPOPÉE
w
a: La littérature française commence lorsque la langue française acquiert un statut de langue écrite.
::::> Les premières grandes œuvres en français sont des épopées, c'est-à-dire des récits qui glorifient
~ les exploits dans l'art du combat. C'est un genre qui se développe surtout au xne siècle et
a: s'organise en cycle. Le plus célèbre est le Cycle du roi, centré autour de Charlemagne. La
-w
chanson de geste (du latin gesta: actes guerriers) chante le courage des preux au service de leur
~ roi et de leur religion. Ce genre, qui met en scène des nobles, s'adresse à tous les publics.
~

■ caractéristiques littéraires
La chanson de geste est faite pour être dite ou chantée par les jongleurs, sorte de chanteurs
populaires. La présentation aide la mémoire du conteur et favorise l'écoute : la chanson est en
effet composée de laisses ou groupes de vers (octosyllabes puis décasyllabes) assonancés puis
rimés. La laisse, toujours chantée sur une mélodie identique, peut alterner avec des passages
de récit. Certaines laisses servent de résumés. Le retour de formules retient l'attention, rappelle
l'essentiel, crée une magie du conte par le mécanisme même de la répétition. Les laisses
s'enchaînent de manière savante dans un jeu de reprise.

- lA TRADfflON COURTOISE

Alors que le nord de la France semble avoir trouvé sa forme d'expression dans l'épopée avec,
en particulier, la Chanson de Roland, le sud découvre la poésie courtoise. La société évolue. Dans
le sud-ouest de la France règne, en 1154, Aliénor d'Aquitaine, reine d'Angleterre, qui s'entoure
de génies littéraires. Dans le pays breton, une autre tradition courtoise prend existence.

■ caractéristiques
Dans la littérature courtoise, le héros ne met plus son courage à la disposition de son roi mais
de sa dame, dont il veut conquérir le cœur. Les événements entravent ses projets; la dame
éprouve sa valeur. Comme dans la chanson de geste, le héros reste un personnage d'exception
qu'un destin hors du commun attend. Le merveilleux se mêle à la peinture nuancée de l'amour
et des passions. L'œuvre se développe en un roman, long récit en langue romane, ou en lais.

- lA LITTÉRATURE SATIRIQUE

Parallèlement à la littérature courtoise du xne et du xive siècle, une littérature gaie et satirique
s'adresse à tous les publics : le Roman de Renart, dans lequel le goupil Renart vit l'aventure du
quotidien partagé avec le Loup. Il nous reste de nombreux fabliaux, ou petits récits, dont certains
sont de véritables comédies aux rebondissements imprévus. Les contes à rire, à travers leur
fantaisie débridée, présentent une image fidèle de leur temps; le petit monde des fabliaux est
celui de la vie quotidienne.

Eli 1A CHRONIQUE

Du xme au )We siècle, chaque époque a son chroniqueur ou historien. Le chroniqueur rapporte
les événements contemporains en tenant une sorte de journal. Il suit l'événement comme un
homme de terrain. Les chroniques suivent les événements au jour le jour dans un ordre
chronologique. La part du vécu y est primordiale. Aussi l'effet produit sur le lecteur paraît-il plus
important que la véracité du fait à un écrivain qui veut rendre le lecteur sensible à l'atmosphère
d'un moment. L'anecdote acquiert une place de choix. Elle doit souvent être significative et
mettre, par exemple, en valeur les qualités du roi.

LE THÉÂTRE

Les Mérovingiens et les Carolingiens ont oublié le théâtre. Le Moyen Âge le recrée en s'inspirant
de la vie liturgique. Le théâtre médiéval est, à l'origine, un théâtre religieux qui fait partie de
264 l'office : on mime d'abord des scènes religieuses comme celle de la Résurrection. De ces mimes
G)

représentant un moment de la vie religieuse dérive le défilé religieux. Puis le drame religieux se M
transporte sur le parvis et raconte la vie des saints. Ces manifestations portent le nom de w
mystères. Ainsi la plus ancienne pièce de théâtre est-elle le Jeu d'Adam, dont le sujet est la a:
::,
mésaventure d'Adam au paradis.
~
a:
-w
- LAPOÉSIE
~
Elle est d'inspiration courtoise ou nourrie de culture latine. Elle aborde les sujets dignes :::J
d'intéresser les gens cultivés. Elle utilise un lapgage allégorique. C'est le langage symbolique que
l'on trouve dans les tapisseries du Moyen Age. Les formes sont très variées et fort savantes
lorsque apparaissent au xwe siècle les poèmes à formes fixes, c'est-à-dire régis par un code de
règles précis et étroit, cela sous l'influence de Guillaume de Machaut. Ces formes seront encore
à l'honneur au début du xvie siècle.

le XVIe siècle

GENRES PRATIQUÉS
ET GROUPES D'ECRIVAINS
CHRONOLOGIE AUTEURS ŒlNRES poésie prose

de cour de la lyon- philoso-


combat Pléiade naise phique
1515
François I•r
Clément Marot
(1 496-1544)
Épîtres
(1518-1542) •
Marignan François Rabelais
(1 494-1553)
Gargantua
(1534) •
Maurice Scève
(1510?-1564?)
Délie
(1544) •
1547
Henri Il
Joachim du Bellay
(1522-1560)
Défense et
illustration de la •
langue française
la Pléiade (1549)
Pierre de Ronsard
(1524-1585)
les Amours
(1552) •
1559
François Il
Louise Labé
(1525?-1565)
Élégies et sonnets
(1555)

1560
Charles IX
1562
Début des guerres
de Religion
1574
Henri Ill
Agrippa d'Aubigné
(1552-1630)
les Tragiques
(1577 début de la

composition)
1589
Henri IV
Michel de
Montaigne
Essais
(1580 lre édition)

(1533-1592)
1598
Fin des guerres de
Religion 265
G>
C') ·- LA POÉSIE DE COUR
w
a: 1
l Marot (1496-1544) est le Jils du rhétoriqueur Jean Marot. Les rhétoriqueurs sont les héritiers
::> des maîtres du x:ve siècle. Elevé à cette école, Clément Marot pratique la poésie de cour à forme
~ fixe. Ces formes sont les plus variées : élégies, épîtres, ballades, rondeau~. chansons,
a:
•W
épitaphes, complaintes. La poésie de cour est une poésie de circonstance (Petite Epître au Roy),
qui s'adresse au roi, à la reine, à un personnage de la cour ou célèbre un moment de l'histoire.
~
...J
Clément Marot vit à la cour de François (er.

LA PLÉIADE

La Pléiade est le nom adopté par sept poètes, en souvenir de sept poètes alexandrins qui, au
me siècle av: J.-C., se sont placés sous le signe de cette constellation. Au xvie siècle, ces sept
poètes sont: Ronsard, du Bellay, Pontus de Tyard, Baïf, Peletier du Mans, Belleau, Jodelle. Ils
ont en commun le goût et la connaissance de !'Antiquité, la passion de l'Italie et le fervent désir
de faire évoluer la langue française. Ce sont des novateurs.

Ill LES POÈTES LYONNAIS

En même temps que s'épanouit dans le Val de Loire un courant littéraire autour de Ronsard et
du Bellay, un autre courant poétique naît à Lyon. Les représentants les plus connus sont Maurice
Scève et Louise Labé, l'un s'adonnant à la poésie hermétique (c'est-à-dire « fermée à clef»,
volontairement obscure et symbolique), l'autre pratiquant une poésie pleine de fraîcheur et de
sincérité. Tous deux vantent la délicatesse de l'amour et s'inspirent des traditions italiennes.

LA POÉSIE DE COMBAT

Au xvie siècle, siècle de violence et de guerres fratricides entre catholiques et protestants, les
horreurs sanglantes ne peuvent laisser indifférent. Chaque camp déplore ces troubles civils. Le
catholique Ronsard, dans ses Discours, évoque de manière émouvante les souffrances. Agrippa
d'Aubigné, le protestant, s'indigne avec passion dans son œuvre les Tragiques.

LA PROSE PHILOSOPHIQUE

Le xvie siècle connaît deux grands prosateurs : Rabelais et Montaigne.

Moine, médecin, humaniste, Rabelais est un homme cultivé. Il a 38 ans quand est publiée à Lyon,
en 1532, la première partie de son œuvre, répartie en cinq livres: Pantag111el, Gargantua (1534),
le Tiers Livre (1546), le Quart Livre (1548-1552), le Cinquième Livre (publié en 1564, après
la mort de l'auteur). Autour du personnage de Gargantua, géant intelligent et curieux né sur les
bords de la Loire, se construit une fresque satirique de la société de l'époque. Conteur,
philosophe, facétieux, Rabelais met le rire au service des idées.

Le Bordelais Montaigne appartient à la génération suivante. Il écrit tout au long de sa vie ce qu'il
appelle modestement ses Essais, réflexions sur tous les sujets de la vie. Il crée aussi le genre de
l'autobiographie qui n'existait pas alors dans la littérature française. Le ton en est libre; le style
se veut familier. La pensée s'élabore autour d'images qui se nourrissent de la vie quotidienne.
266 La forme est neuve; «je» est à la fois auteur, narrateur et sujet de l'œuvre.
Q)

le XVJJe siècle (W)

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1
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-LU
~
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GENRES PRATIQUÉS
CHRONOLOGIE AUTEURS ŒlNRES
poésie prose théâtre
1610
mort d'Henri IV
avènement de
Louis XIII
régence de
Marie de Médicis
1624
Richelieu,
ministre
1634-1635 Pierre Corneille le Cid tragédies, 1

fondation de (1606-1684) (1636) tragi-comédies


l'Académie
française Il

1643
mort de
Louis XIII
avènement de
Louis XN
régence d'Anne
d'Autriche
Mazarin, ministre
1661 Bossuet le Carême du discours
règne de (1627-1704) Louvre (sermons)
Louis XIV (1662)
Molière Tartuffe comédies
(1622-1673) (1664)
François, duc de Maximes morale
La Rochefoucaulc (1665) et observation
(1613-1680) des mœurs
Jean Racine Andromaque tragédies
(1639-1699) (1667) et une comédi~
Jean Fables (I à VI) fables
de La Fontaine (1668)
(1621-1695)
Blaise Pascal Pensées morale,
(1623-1662) (1670) philosophie,
religion
Nicolas Boileau Art poétique art poétique
(1636-1711) (1674) (satires-épîtres)
Mme de Sévigné Lettres à Bussy correspondance
(1626-1696) (1677)
Mme de la Princesse romans
La Fayette de Clèves
(1634-1694) (1678)
Jean Caractères portraits
Il
de La Bruyère (1688)
(1645-1695)
Saint-Simon Mémoires mémoires
(1675-1755) (composés de
1694 à 1752)
1715
mort
de Louis XIV
267
Q)
C') Alors que le XVIe siècle est le siècle de la poésie, le XVIIe pratique des genres très divers.
w
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::,
~
a: LA POÉSIE
-w
I=
:J
Comme au XVIe siècle, il existe une poésie officielle de cour avec l'auteur Malherbe (1555-1628).
Protégé d'Henri N dans la seconde partie du XVIe siècle, il ma~que le XVIIe siècle par ses théories.
Boileau salue en lui son maître et lutte contre les excès en matière poétique. Ce qui reste de son
œuvre, ce sont moins les théories que la vivacité du ton. Par ailleurs, on cultive le ton lyrique,
le ton badin, le ton épique, le ton précieux. Ce n'est pas là qu'il nous faut chercher les grands
noms de l'époque, mais dans le génie original et indépendant qui crée dans la littérature française
le genre de la fable : La Fontaine.

LE THÉÂTRE

Il faut bien ~emarquer que Corneille aurait pu être le père de Racine. Corneille est le grand
dramaturge de l'époque de Louis XIII, Racine celui de l'époque suivante : il est l'historien de
Louis XN. Leur génie comme leur culture sont différents.
Corneille écrit d'abord des pièces dans un goût baroque avec /'Illusion comique, fantaisie propre
à utiliser le théâtre de machines que la technique venait de mettre au point; mais il est surtout
connu pour ses tragédies dites classiques, inspirées de situations historiques propres à !'Antiquité
latine. Les personnages maîtrisent leurs passions et choisissent la voie du devoir politique.
Racine est l'helléniste qui cherche ses sujets dans la grande tradition grecque. Ses héros, dominés
par leurs passions, ne peuvent échapper à leur destin tragique. Sa vision de la condition humaine
est foncièrement noire. Sa morale est guidée par le jansénisme, courant religieux selon lequel
Dieu sauve des âmes et en prédestine d'autres à leur perte, à leur insu, l'homme voué à sa perte
ne peut échapper à ce destin. La tragédie de l'homme est dans son ignorance du sort que Dieu
lui a réservé et dans son incapacité à changer son destin par la générosité de ses actes.
Molière appartient à un courant de pensée foncièrement opposé, le courant libertin. Le mot ne
couvre pas ce qu'on croit; il ne s'agit pas d'une liberté des mœurs, mais d'une attitude critique
face aux croyances religieuses. On le dit gassendiste, c'est-à-dire se rattachant à la pensée du
philosophe célèbre alors, Gassendi (1592-1655), philosophe qui conclut que toute tentative pour
expliquer le monde est vaine. Si le pessimisme ne domine pas dans ses comédies, l'esprit critique
dû au recul que prend Molière lui permet de créer le genre de la comédie de mœurs, ou étude
d'un milieu social et de ses habitudes.

LflTÉRATURE EN PROSE

Autant d'auteurs, autant de genres cultivés et d'esprits différents.


Les maximes sont des remarques nées de l'observation des habitudes humaines. Elles donnent
lieu à des principes livrés sous forme de phrases, prenant valeur de vérité d'ordre général (ex. :
« On n'a guère de défauts qui ne soient plus pardonnables que les moyens dont on se sert pour
les cacher» La Rochefoucauld).
La formulation d'un écrit sous forme de pensées permet un discours aussi discontinu que sous
forme de maximes.
Ainsi, Pascal montre que l'homme n'est qu'un roseau; mais, si, comme tout roseau, il plie, il ne
rompt pas parce qu'il est pensant grâce à Dieu. Il invite le libertin à faire le pari de la foi. On
étudierait la pensée de Pascal seulement en philosophie si les pensées ne s'enrichissaient au cours
des ans de développements et d'images d'une grande beauté et d'une rare puissance.
Les discours de Bossuet témoignent du même esprit religieux, mais ils sont écrits dans un but
différent. Ces œuvres ne sont pas faites pour être lues mais pour être dites. Elles sont animées
d'un souffle oratoire. Ce sont, par exemple, des sermons prononcés en chaire, que Bossuet devait
réécrire ensuite selon l'effet produit sur l'auditoire. Ces moments de la vie de la cour étaient fort
prisés. On f?isait la queue à l'entrée de l'église comme au théâtre pour pouvoir écouter, parfois
pendant tr01s heures, le sermon marquant un moment important du calendrier. Mme de Sévigné
268 en parle longuement dans ses lettres.
Q)
(")
Les Lettres de Mme de Sévigné faisaient partie d'une correspondance comme il en existe encore
aujourd'hui. Mais ces lettres de l'époque présentent un grand intérêt historique puisque son w
auteur vit au contact de la cour. Ce sont de véritables pièces littéraires tant le style est aisé, l'image a:
:::,
juste, le regard perspicace, l'esprit curieux, le ton alerte. Aucune de ces lettres ne fait moins de
dix pages. Pour celui qui la reçoit, c'est toute la vie de la cour présentée en un raccourci ~
d'anecdotes. Pour celui à qui elle l'adresse, la lettre est un journal d'informations sur la vie a:
•W
parisienne. Ces lettres fourmillent de portraits, genre mis à la mode par les jeux de salons.
~
La Bruyère écrit aussi une succession de portraits plus ou moins longs, véritable catalogue imagé ::J
des manies du siècle. La Bruyère est un moraliste, tout comme Bossuet, La Rochefoucauld ou
Saint-Simon, c'est-à-dire un auteur curieux des habitudes de son temps(« morale» vient d'un mot
latin signifiant« mœurs, coutumes»; le terme est à prendre dans son sens étymologique).
Le dernier genre dont nous parlerons est celui que le siècle a créé sans s'en apercevoir: le roman.
Il y eut en ce siècle un seul roman, tel que nous le concevons. Ce fut le premier vrai roman de
la littérature française. Ce fut un chef-d'œuvre. Il s'agit de /a Princesse de Clèves (1678) de Mme
de La Fayette. Il existait bien une forme de récits d'aventures racontés sur le mode précieux, mais
auxquels il manquait une rigueur de construction. Le genre sera redécouvert au x1xe siècle.

le XVIJJe siècle

GENRES PRATIQUÉS
AUTEURS ŒUVRES 1
1 CHRONOLOGIE
I
" tr Iautobio diction- philo-
roman poésie thea e grap h"te naire
. sophie
1715
mort de Louis XN
Régence Alain René Lesage Gif Blas 8
(1668-1747) (1715-1735)
Montesquieu Lettres persanes lettres
(1689-1755) (1721)
1723
Louis )W Marivaux le Jeu de l'amour corné-
(1688-1763) et du hasard dies
(1730)
Denis Diderot
(1713-1784)
fonde
/'Encyclopédie
• s
(1751)
Voltaire
(1694-1778)
Candide
(1759)
• contes!

Jean.Jacques Confessions ~
Rousseau (1765-1770) "'
(1712-1778)
1774
Louis XVI Beaumarchais le Mariage de comé-1
(1732-1799) Figaro dies
(1784)
André Chénier Bucoliques 'if
(1762-1794) (1785-1787)

Henri Bernardin Paul et Virginie e


de Saint-Pierre (1788)
(1737-1814)
1789 : Révolution
1799 : Bonaparte
1(18-Brumaire) 1 1 1
269
G)
C") 1A TRANSFORMATION DE 1A LITTÉRATURE
w
a: Le XVIIIe siècle marque le déclin de la monarchie. Les tentatives de réformes sous Louis XVI
:> n'aboutissent pas. 1789 est la date que l'on retient pour la Révolution française.
~ Tout au long du XVIIIe siècle, la cour du roi de France cesse d'être un lieu de rayonn,ement
a: littéraire. La source de la pensée se trouve dans les salons, puis dans les clubs et les cafes. Les
-w salons célèbres sont: la cour de Sceaux (1700-1753), tenue par la duchesse du Maine, petite-fille
J::
:J
du Grand Condé· le salon de Mme de Lambert (1710-1733), dirigé par la marquise de Lambert,
rue de Richelieu;'le Bureau d'esprit de Mme de Tencin (1726-1749), rue Saint-H:moré; 1~ salon
de Mme du Deffand (1740-1780); le Royaume de Mme Geoffrin (1749-1777), qui appartient au
milieu de la riche bourgeoisie; enfin le salon de Mme de Lespinasse (1764-1776). Ces femmes
cultivées réunissent autour d'elles tous les grands esprits de l'époque; elles favorisent les échanges
d'idées· et dans l'émulation ces salons, d'abord littéraires et mondains, deviennent
philosophiques. Chacune de c~s femmes a son jour de réception et ses habitués. Ainsi les
Encyclopédistes se retrouvent-ils autour de Mme Geoffrin, qui soutient financièrement le projet
de !'Encyclopédie.
Les cafés restés célèbres sont le café de la Régence et le café Procope, le café Laurent, le club
de !'Entresol (1720-1731 ). lis vont devenir des lieux de réflexion politique, chacun regroupant
les hommes d'un parti.

1A PASSION DES IDÉES

"Ces hommes épris d'idées neuves sont ouverts à tous les courants de pensée, à tous les arts, à
tous les pays. L'influence des sciences est grande sur la littérature (Histoire naturelle de Buffon,
mode des salons d'astronomie, goût pour la constitution des herbiers; découverte de la nature);
Diderot est critique d'art, Rousseau commente la musique italienne, c'est l'époque des peintres
Chardin, La Tour, Boucher, Greuze, Fragonard.
La France rayonne à l'étranger, Voltaire est appelé à la cour du roi Frédéric de Prusse; on reçoit
aussi des idées et l'influence anglaise comme celle des pays du Nord est ininterrompue; on
cherche un modèle politique dans la royauté anglaise. C'est le siècle des Lumières, ou des
esprits éclairés.

L'ENCYCLOPÉDIE

L'esprit philosophique s'exprime dans tous les genres de l'époque : le roman, principalement
inspiré à l'origine par le roman picaresque espagnol que Lesage fait découvrir à la France; le
théâtre, qui fait monter sur les planches le bouillant valet Figaro, avec Beaumarchais;
l'autobiographie, à travers le genre souple des Rêveries, qu'invente Rousseau ou, après la
Révolution, avec les Mémoires de Chateaubriand, qui a vingt et un ans en 1789. On pratique
aussi le discours, le conte, la lettre ou toute forme littéraire permettant l'expression libre au nom
d'un personnage fictif. C'est que le danger de la condamnation est grand; l'Encyclopédie court
le risque incessant du feu et du pilon. Tous ces auteurs cherchent une solution littéraire pour
présenter cette somme d'idées et de réflexion sur leur siècle. Le dictionnaire est né.
L'un des dictionnaires le plus connu de l'époque est celui de Pierre Bayle, né en Ariège, en 1647,
quittant la France pour la Suisse, puis Sedan et Rotterdam où l'on sait apprécier son savoir. Le
Dictionnaire historique et critique (1695-1697) est l'œuvre d'une vie. Cette somme d'érudition
ne connaît pas moins de dix éditions avant 1760. 11 ne faut pas imaginer ces dictionnaires comme
des écrits scientifiques animés par une rigueur objective. lis sont l'occasion d'une réflexion sur
un sujet souvent d'actualité à propos d'un mot choisi délibérément dans une liste alphabétique.
Toute une équipe peut contribuer à cette création et plusieurs auteurs y présenter des points de
vue différents. C'est ainsi qu'est née!'Encyclopédie, à l'initiative de Diderot; en 1751, vingt et
un collaborateurs contribuent à son élaboration; en 1753, ils sont trente-cinq. Une soixantaine
de personnes travaillèrent à cette œuvre qui contient 17 volumes infolio, 11 volumes de
planches, 5 volumes de suppléments, 2 volumes de tables, réalisés en vingt et un ans de travail
(1751-1772) pour porter le nom de Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers,
par une société de gens de lettres.
Cette entreprise donna l'idée à Voltaire de tenter de réunir des idées en les intégrant dans des
articles répertoriés sous des noms classés par ordre alphabétique, mais dans un système plus
pratique et plus léger : avec son Dictionnaire philosophique portatif ou la Raison par alphabet
270 apparaissait le premier dictionnaire de poche (1764).
Q)

le XIXe siècle M
w
a:
::::>
~
a:
GENRES PRATIQUÉS -w
CHRONOLOGIE AUTEURS ŒUVRES ~
poésie roman théâtre :J
Directoire
1799 : Consulat François René
de Chateaubriand
René
(1802) •
(1768-1848)
1804 : Empire
1814 : Restauration Alphonse de Lamartine
( 1790-1867)
Méditations poétiques
(1820) •
1824 : Charles X
1830 : Louis-Philippe Victor Hugo
(1802-1885)
la Légende des siècles
/es Misérables • • 1
Hernani
(1830) •
Stendhal
(1783-1842)
le Rouge et le Noir
(1830) •
Alfred de Vigny
(1797-1863)
Chatterton
(1835)
e •
Alfred de Musset
(1810-1857)
les Nuits, Souvenir
(1835-1841) • •
Honoré de Balzac
(1799-1850)
la Comédie humaine
(1842) •
1848 : IIe République George Sand
(1804-1876)
la Petite Fadette
(1848) •
1851 : coup d'État
du 2-Décembre
1852 : second Empire
Gérard de Nerval
(1808-1855)
les Chimères
(1854) •
Gustave Flaubert
(1821-1880)
Madame Bovary
(1856) •
Charles Baudelaire
( 1821-1876)
/es Fleurs du mal
(1857) •
Leconte de Lisle
(1818-1894)
Poèmes barbares
(1862) •
Paul Verlaine
( 1844-1896)
Poèmes saturniens
(1866) •
Alphonse Daudet Lettres de mon moulin contes
(1840-1897) (1869)
1870 : guerre franco-
allemande
1870 : Ille République
1871 : la Commune Arthur Rimbaud
(1854-1891)
le Bateau ivre
(1871) •
Stéphane Mallarmé
(1842-1898)
!'Après-midi d'un faune
(1876) •

LES ÉVÉNEMENTS

On ne peut comprendre la littérature si elle est isolée de son contexte. Les événements que nous
citons sont peu nombreux, mais essentiels; ce siècle troublé a connu des régimes bien différents :
le Consulat, l'Empire, la royauté, la République; il était utile de présenter une chronologie, même
dépouillée. La France a vécu les drames internes de la Révolution, du coup d'Etat et de
l'insurrection (1848-1851-1871).
Le siècle s'est achevé sur la lutte franco-allemande des années 70. 271
G)
M .. HISTOIRE ET LITTÉRATURE
w
a:
::::,
L'acte d'écrire au XIXe siècle est toujours une prise de position par rapport à l'événement :
participation, refus de la vie politique ou réflexion.
~
a:
-LU ■ participer aux événements
~ L'auteur le plus engagé de ce temps est Victor Hugo.
:J
Comment comprendre la diversité de ses modes d'écriture et l'adulation qu'il a suscitée (vente
de médailles, de vaisselle souvenirs, d'images, objets d'un véritable culte populaire) si l'on oublie
l'engagement politique?
Ses discours d'orateur politique ne sont pas répertoriés parmi ses chefs-d'œuvre parce qu'ils sont
construits pour provoquer des réactions de foule; ils manquent de la finesse que recherche le
lecteur solitaire, mais la poésie y fait écho : poésie de l'espoir, de l'indignation, du regret, poésie
de « mage inspiré».
L'œuvre romanesque dénonce, de la même manière, la misère humaine dans le contexte social
de l'époque. Ce mouvement contribuera à servir la naissance du syndicalisme dont nous parle
Zola à la fin du siècle.

■ la sympathie
Sans s'engager, beaucoup s'émeuvent des conditions de vie et se font les chantres de malheureux
touchés par le développement de l'industrie et du monde citadin, dont la misère est comparable
à celle des campagnes.
Avec Maupassant et George Sand, nous sommes loin des visions idéalisées d'un Bernardin de
Saint-Pierre, de la recherche poétique d'un paradis perdu : l'enfant parcourt les campagnes à
la recherche de la plus élémentaire sécurité, les jeunes à la recherche d'un emploi abandonnent
leur village.

■ la réflexion
La réflexion sur l'époque est commune à tous les auteurs.
Parallèlement à la première euphorie hugolienne, on aura les Illusions perdues (Balzac) après
la défaite napoléonienne, déceptions de ces cœurs ambitieux qui trouvaient en Napoléon Ier le
symbole de la réussite sociale, de la reconnaissance publique de la valeur personnelle, en dehors
de toute contrainte de caste.

■ le refus
Cette désillusion fait écho à d'autres : à celle des romantiques - purement littéraire - vient
s'ajouter la désillusion plus personnelle, plus authentique et plus sarcastique de Baudelaire.
Certains poètes rejettent totalement cette société. Ce sont les« poètes maudits» de la fin du siècle
(par exemple, Rimbaud).
Est-ce contre l'attitude qui voulait que l'art fût défini en fonction de son engagement politique
qu'a réagi le parnassien Leconte de Lisle, n'attendant de l'art rien d'autre qu'un art en dehors
du temps?
Quel que fût le choix littéraire des auteurs de ce temps, leur attitude politique, leur engagement
ou le r~fus d'engager leur art dans l'événement, c'est la force de leur plume qui en garde le
souvemr.

272 ----=:..-_---- -- -- - -- - -- - -
- - - -- - - - -- - - -.

Q)

le xxe siècle C")

w
cc
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CHRONOLOGIE
- - ·-·- ----- -- ---· ·· - ---· - . -
AUTEURS
- --- - ----- -·--- ·- ---- -
ŒUVRES
- - --

- -- -- --- -- -- -- -- -
t. ~EN~ ~RATI:U:...
-
poes1e
-~
roman
- - -
t eatre
- -
1
~
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-w
~
::i
1871 : Ille République
Colette Claudine (série) ~
(1873-1954) (1900 à 1904)
Romain Rolland Jean-Christophe
(1866-1944) (1904. l er volume) "'
Marcel Proust À la recherche du ,..
(1871-1922) temps perdu (série)
(1913. }er volume)
Guillaume Alcools
Apollinaire (1913)
(1880-1918)
1914-1918 :
1re Guerre mondiale
Roger Martin
du Gard les Thibault (série)
(1881-1958) dont /'Été 14
1917 : révolution russe
Paul Claudel le Soulier de satin ~ ~
(1868-1955) (1919-1924)
le Cimetière marin
Paul Valéry
(1871-1945) (1920) •
André Gide j Jes
Faux-Monnayeurs 8
(1869-1951 ) (1926)
Julien Green
(1900)
Adrienne Mesurat
(1927) •
Paul Eluard l'Amour de la poésie
(1895-1952) (1929)
1933 : Hitler au
pouvoir
André Malraux
(1901-1976)
la Condition humaine
(1933) •
1936 : Front populaire Jean Giraudoux
en France (1882-1944)
Électre
(1937) •
1936-1939 : guerre Jean Anouilh le Voya eur sans
civile d'Espagne (1910) bagage 1937) 1 *
1939-1945:
2e Guerre mondiale Henry de la Reine morte
(bombe d'Hiroshima} Montherlant (1942}
(1896-1972)
Louis Aragon
(1897-1982}
les Yeux d'Elsa
(1942) • •
1944 : IVe République Jean-Paul Sartre
(1905-1980)
Huis clos
(1944) •
Saint.John Perse
(1887-1975)
Vents
(1946) •
Albert Camus la Peste .~ ~
(1913-1960) (1947)
Henri Troyat les Semailles et les $
(1911) Moissons
(1954-1955)
j 1958 : Ve République 273
Cl)
C") Au xxe siècle, trois grands phénomènes bouleversent le monde de la littérature :
w - le livre devient un produit de consommation de masse (littérature de poche) dont la large
a:
::)
diffusion est permise par les nouvelles techniques de fabrication et d'impression. Produit
commercial, il fait l'objet d'une importante promotion par le biais des magazines, des émissions
~ radiophoniques ou télévisuelles et des prix littéraires;
a: - l'apparition de nouveaux supports culturels (films, disques, cassettes, produits informatiques)
-w et de nouveaux médias (radio, télévision) favorise l'émergence de formes artistiques nouvelles
J:: où les arts s'interpénètrent (cinéma, bande dessinée, roman-photo, chanson ... ). Dans ce contexte
~ nouveau, la littérature est amenée à redéfinir ses caractères spécifiques en menant une réflexion
sur l'écriture et l'évolution des genres littéraires;
- des mouvements artistiques (surréalisme) et des courants de pensée (existentialisme)
conduisent à la remise en cause des conceptions littéraires des siècles passés. Des genres
littéraires nouveaux voient le jour (science-fiction, roman policier, littérature fantastique) dont on
avait néanmoins déjà pu deviner les prémices à la fin du x1xe siècle. L'ouverture sur le monde
et la découverte d'autres cultures, rendues possibles par le développement des moyens de
communication et d'information, enrichissent et agrandissent le champ de la création littéraire.
Que deviennent donc les grands genres littéraires hérités du passé?

LE ROMAN

Genre populaire, il conserve tout d'abord ses grandes orientations du x1xe siècle. Grandes sagas,
romans cycles volumineux (appelés romans-fleuves) ou œuvres plus courtes lient toujours l'étude
psychologique individuelle à l'étude d'un milieu ou d'un moment :
- milieu bourgeois pendant la guerre de 1914-1918 (/es Thibault, de Roger Martin du Gard);
- France de l'entre-deux-guerres (/es Hommes de bonne volonté, de Jules Romains);
- milieu bordelais (/e Nœud de vipères, de François Mauriac) ;
- Shangai en 1927 (/a Condition humaine, d'André Malraux) .
Cette conception va être peu à peu contestée :
- d'abord par les surréalistes, qui voient dans ces portraits d'une réalité sociale une entrave à
l'imagination;
- puis par un certain nombre d'écrivains pour qui le roman doit permettre l'expression d'un
engagement (André Gide) ou d'une réflexion philosophique (Jean-Paul Sartre, Albert Camus);
- enfin, à partir des années 60, par des écrivains comme Alain Robbe-Grillet, Michel Butor,
Claude Simon ou Jean-Marie G. Le Clézio qui refusent !'intrigué, le personnage et, à la limite,
l'idée même de roman. ·

LE THÉÂTRE

Si, avec Jean Anouilh et Montherlant, le genre est maintenu dans sa tradition, un mouvement
comparable à celui qui a lieu pour le roman aboutit au refus de l'histoire et du personnage.
Chez Eugène Ionesco (théâtre de l'absurde), le dialogue ne raconte plus une histoire : dans la
Cantatrice chauve se succèdent les clichés de langage; dans la pièce En attendant Godot de
Samuel Beckett, le théâtre n'est qu'un temps vécu; dans le Shaga, de Marguerite Duras, on ne
saisit plus d'individualités (les personnages sont nommés par des lettres), mais des modes de
communication (parole, chant, psalmodie). •.

LA POÉSIE

Héritière de Verlaine, Rimbaud et Mallarmé, la poésie du xxe siècle offre de multiples facettes.
Tandis qu'Anna de Noailles reste fidèle au romantisme et que Paul Fort publie ses ballades, Paul
Valéry et Saint-John Perse offrent une poésie symbolique qui tend parfois à l'hermétisme.
Opposés à toute idée d'école, Guillaume Apollinaire, puis Jean Cocteau se proclament pour une
poésie libre où se mêlent joie de vivre, humour et variété du génie.
Chez les surréalistes le rêve est privilégié; l'écriture automatique engendre, par le choc des
images, une poésie de l'insolite et de l'étrange.
Grâce à la chanson, la poésie reste un genre très populaire (Jacques Prévert, Francis Jammes,
274 Robert Desnos et Louis Aragon).
G)
- - - - - - - - -- -·- - SUGGESTIONS DE LECTURES PERSONNELLES _ _ __ M
w
a:
=>
LISTE D'AUTEURS À CONNAÎTRE À L'ENTRÉE EN SECONDE ~
a:
Il conviendrait d'avoir lu un ouvrage de chacun de ces auteurs. -w
~
Jean Anouilh, Antigone J
Honoré de Balzac, le Médecin de campagne
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, le Mariage de Figaro
Albert Camus, la Peste
Gustave Flaubert, Trois Contes
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Hernani
Marivaux, les Fausses Confidences
Guy de Maupassant, Contes
Prosper Mérimée, Nouvelles
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac
George Sand, la Petite Fadette
Stendhal, Vie de Henry Brulard, le Rouge et le Noir
Émile Zola, Germinal

AUTEURS FRANÇAIS ET ÉTRANGERS DE LECTURE AISÉE

Alain-Fournier, le Grand Meaulnes


Pierre Boulle, le Pont de la rivière Kwaï
Ray Bradbury, Chroniques martiennes, Fahrenheit 451
Pearl Buck, Vent d'Est, vent d'Ouest
Bernard Clavel, !'Espagnol
Roland Dorgelès, les Croix de bois
Claire Etcherelli, Élise ou la Vraie Vie
Jean Giono, le Chant du monde
Ernest Hemingway, !'Adieu aux armes
Georges Perec, les Choses
Charles Ferdinand Ramuz, la Grande Peur dans la montagne
John Steinbeck, Des souris et des hommes
Léon Tolstoï, Enfance et Adolescence
Vercors, le Silence de la mer
Kateb Yacine, Nedjma
Ridha Zili, /frikya ma pensée (poésie)

LA VIE EN PROVINCE

Jean Carrière, !'Épervier de Maheux (pays occitan)


Bernard Clavel, la Maison des autres (Jura)
Erckmann-Chatrian, l'Ami Fritz (Alsace)
Eugène Le Roy, Jacquou le Croquant (Dordogne)
Pierre Jakez-Hélias, le Cheval d'orgueil (Bretagne)
Maxence Van Der Meersch, le Maison sur la dune (Nord)
Henri Vincenot, le Pape des escargots (Bourgogne). 275
Q)
(Y)
LA LECTURE MÉTHODIQUE
w
1-
cc
0
•W

lîi Cet exercice est pratiqué depuis le collège jusqu'en tenninale. En 6e, le professeur le dirige; en
w
_J
3e, un élève peut en prendre quelquefois seul la responsabilité. C'est l'une des épreuves orales
<( imposées au baccalauréat.
cc La lecture méthodique prépare à une explication orale d'un texte littéraire grâce aux notes
0 que vous avez prises. Le but de l'exercice est double :
z - prouver que vous savez présenter un auteur;
0 - montrer que vous êtes capable de vous exprimer face à un public en improvisant.
Cl)
Cl) Avoir des notes et improviser n'est pas contradictoire. Car les notes ne sont pas rédigées : elles
w donnent sous fonne de plan les renseignements utiles à l'explication.
cc
Q.
X
w

- COMMENT MENER À BIEN UNE EXPLICATION DE TEXTE?

■ comment s'exprimer face à un public?

Si vous vous contentez de lire un texte préparé à l'avance, l'auditoire se lassera.


La voix s'étouffe, le débit est trop rapide : vous ne regardez plus le public, qui ne se sent plus
concerné.
Si l'on vous interrompt, il faut que vous puissiez répondre à la question posée, et reprendre le
fil de· votre propre argumentation tout en intégrant les remarques d'autrui, qui sont souvent
justifiées.
La difficulté est moins dans le texte à expliquer que dans la présence des autres.

■ que dire? comment le dire?

On part du principe que le texte à expliquer n'est pas connu de l'auditoire.


L'introduction au texte comprend le nom de l'auteur, le titre de l'œuvre, le genre auquel cette
œuvre appartient, le titre du passage à expliquer, une date.
Une lecture suit. Elle est déjà une fonne d'explication car toute lecture est expressive.
Ensuite, vous donnez des éléments essentiels : le sujet, en quelques mots, le ton dans lequel il
est traité, les personnages s'il y a lieu. Vous mettez en évidence la logique du texte de l'auteur
(enchaînement des thèmes, par exemple).
Le développement de votre explication de texte reprend le texte de l'auteur dans l'ordre de
l'enchaînement des thèmes. Vous ferez remarquer alors ce qu'il y a de plus original, ce qui produit
un effet et ce qui aide au développement de l'idée en vous appuyant sur des exemples précis
tirés du texte (figures de style, choix du vocabulaire, rythme, intervention des personnages dans
le théâtre, rôle de l'espace, d'un jeu de scène .. .).
Vos remarques doivent vous mener ~ une conclusion à chaque étape du raisonnement.
La conclusion générale sert à regrouper l'essentiel des explications pour montrer ce qui fait
l'originalité du passage, son intérêt.

276
Q)
C")
RHÉTORIQUE ET STYLISTIQUE
~ "- ---•-i;l~.,. ,,;,.,,._ ,....,, __..,._ w
t-
' • ._. • ., - ' - ,.. •• .._,.._ • • • -•- •~ • .,. -• --• --- •• , ,.,. 'I.&•

- - ~- -
a:
(.)
-w
La rhétorique est l'art qui consiste à convaincre un auditoire selon des règles précises. C'est un tu
art ancien puisqu'il existe un traité de rhétorique écrit par Aristote (philosophe grec, 384-322 w
...J
av. J.-C.). En littérature française, les « grands rhétoriqueurs» sont des poètes de la fin du <
)We siècle et du début du xvie siècle, qui ont adapté les moyens de la rhétorique à la poésie. a:
La stylistique est la science du style. Le style est l'art de choisir, entre les différentes possibilités 0
d'expression qu'offre la grammaire, celle qui exprime le mieux la pensée et produit l'effet z
recherché sur le lecteur. 0
L'intérêt d'une étude stylistique est de mieux comprendre ce qui fait l'originalité d'un texte en Cl)
Cl)
étudiant l'effet que produit un moyen d'expression choisi par l'auteur. w
a:
a.
X
w

les différents types d'énoncé

En linguistique (ou étude de la langue), un énoncé désigne tout ce qui, dit ou écrit pour
quelqu'un, forme un ensemble au niveau du sens.

- - - -- -- - - - - -- - - REMARQUE - - - -- - - - - -- - - - -
Dans les grammaires, vous trouvez souvent le mot discours là où celui d'énoncé serait d'une
utilisation plus simple. En effet, le mot discours a de multiples sens. Son emploi est difficile; il
désigne :
• la conversation, le dialogue, tout propos tenu;
• une allocution, une conférence, une harangue, tout propos tenu et organisé pour convaincre
un public;
• un traité ou tout écrit littéraire, destiné à enseigner ou à convaincre;
• en grammaire, toute forme de langage (les parties du discours sont alors des catégories
grammaticales, nom, article, adjectif, verbe, etc.);
• en linguistique; un ensemble d'énoncés;
• en rhétorique, la suite des parties d'un énoncé destiné à convaincre.

LES CARACTÉRISTIQUES DES ÉNONCÉS

Caractériser un énoncé n'est pas caractériser un genre. Un même genre comme le roman peut
avoir recours à des types différents d'énoncés et à des manières différentes de le rapporter. Pour
caractériser le type d'énoncé, il faut considérer le contenu des informations, le but de l'énoncé,
le rapport étabfi-entre celui qui s'exprime, le locuteur, et son destinataire.
Les types d'énoncés les plus courants sont narratifs, descriptifs, documentaires.

■ la narration
La narration ou récit est un type d'énoncé qui rapporte une suite de faits ou d'actes sous une
forme littéraire :
« Charles, qui tombait en province pour la première fois, eut la pensée d'y paraître avec la
supériorité d'un jeune homme à la mode• (Balzac, Eugénie Grandet) . 277
Cl)
M ■ la description
w
1-- La description a pour but de permettre au lecteur de visualiser, par le travail de son imagi~ation,
a:
(.)
un lieu, le physique d'un personnage ou de rendre compte minutieusement d'un caractere :
-w « Financièrement parlant, M. Grandet tenait du tigre et du boa : il savait se coucher, se blottir,
envisager longuement sa proie, sauter dessus» (Balzac, Eugénie Grandet).
tu
w
_J ■ le documentaire
<(
a: Il relate des faits historiquement établis ou donne une information prétendue véridique :
0 « Je reçois, de plus, différentes feuilles périodiques, parmi lesquelles le Fanal de Rouen,
z quotidiennement, ayant l'avantage d'en être le correspondant pour les circonscriptions de Buchy,
0 Forges, Neuchâtel, Yonville et les alentours» (Flaubert, Madame Bovary) .
ën
U)
w
a:
a.
~ la prose et ses moyens d'expression
,=

Nous avons eu l'occasion en Se de parler longuement de la notion de genre et de caractériser


le ton d'un passage. Rappelons qu'un genre est une catégorie d'œuvres, définie par la tradition.
Chaque genre a ses caractéristiques. En prose, on distingue par exemple l'éloquence (discours
de Cicéron), le roman (Kessel, le Lion), la nouvelle (Maupassant), l'essai (Montaigne), le genre
épistolaire (Montesquieu, Lettres persanes), le conte philosophique (Voltaire, Candide), la fable
(La Fontaine).
Le mot genre est parfois employé pour qualifier le ton (grave, épique, sublime, comique ... ). Le
ton de l'œuvre est destiné à produire un effet sur le lecteur par des moyens stylistiques choisis
par l'auteur : le ton épique, dans un passage de type narratif, au cours d'une œuvre romanesque,
suscitera, par exemple, l'admiration au récit d'actes héroïques.
Voici quelques indications complémentaires sur le roman, la nouvelle, l'essai et le discours.

LE ROMAN

Le roman, au Moyen Âge, est simplement un écrit en· langue romane (le Roman de Renart) par
opposition à l'écrit en langue latine.
Généralement, le roman est un récit d'aventures souvent imaginaires, d'une longueur assez
importante (V. Hugo, les Misérables). Le roman lui-même comporte plusieurs genres : le roman
historique, le roman d'analyse, le roman de science-fiction, le roman autobiographique, le roman
d'amour, le roman policier, etc. Le x1xe siècle fut, par excellence, celui du roman.

LANOUVEUE

Elle s'apparente au roman dans la mesure où elle présente aussi un récit fictif. Mais, par sa
brièveté, la nouvelle exige une concentration autour d'un minimum d'actions et de personnages.
Elle est généralement bâtie de manière à amener une chute inattendue. Toute la nouvelle est
construite de façon à conduire à cet effet final : par exemple, la découverte de la folie du
personnage dans le Horla de Maupasssant.
C'était un genre propre à créer le fantastique. Très en vogue au x1xe siècle (Maupassant,
Mérimée), la nouvelle, tombée en désuétude, retrouve une récente vivacité avec la science-fiction.

L'ESSAI

L'essai peut être une narration, un texte poétique, politique, philosophique, critique,
biographique ou historique. Il permet de traiter tout sujet. Il implique souvent le lecteur dans
l'énoncé d'ordre subjectif que suppose la réflexion d'un auteur sur un phénomène (les Essais de
Montaigne). Ce genre a existé dans toutes les périodes de la littérature française. Au xxe siècle,
278 Sartre et Camus en sont les auteurs les plus représentatifs.
Q)
ÉLOQUENCE ET DISCOURS C")

w
Il est intéressant de donner une démarche de l'analyse du discours parce que c'est un genre !::
ancien (cf le discours de Cicéron, avocat latin, 106-43 av. J. -C.), très codifié, qui a beaucoup a:
0
marqué l'esprit littéraire français, en particulier au xvue siècle. -w
Il convient de voir son sujet et la part de l'invention (c'est-à-dire la matière du discours), la
disposition ou ordonnance du discours, le ton et le but. Les figures de rhétorique renforcent les lij
effets que chacune des parties doit produire. w
..J
<(
a:
■ les parties du discours 0
z
Les six parties traditionnelles sont l'exorde, la proposition, la narration, la preuve, la réfutation, 0
la péroraison. ci5
en
• l'exorde est une sorte d'introduction qui tend à s'attacher l'attention bienveillante de l'auditoire w
a:
(du latin exordium, de exordiri_ : « commencer »), en mettant, par exemple, en valeur les seIVices a.
que le prévenu a rendus à l'Etat; X
w
• la proposition est liée à l'exorde; elle présente le sujet d'une manière générale (du latin
propositium, « action de faire connaître ses intentions »);
• la narration est un exposé des faits;
• la preuve est une sorte de conclusion à la narration;
• la réfutation (du latin refutatio) prévient les réseIVes que pourrait faire l'auditoire ou une partie
adverse sur ce qui a été dit en montrant, par exemple, que la partie de l'accusation manque
de preuves et que l'on ne peut accorder de crédit à ses témoins;
• la péroraison est une conclusion générale qui rappelle les points positifs essentiels de
l'argumentation ~t qui a pour but d'emporter l'adhésion de l'auditoire (du latin peroratio, du
verbe orare, qui signifie « parler, prier en faveur de quelqu'un ». Il était d'usage alors que
l'avocat pleurât et implorât le public à genoux pour provoquer la pitié en faveur de son client.
La plaidoiri~, encore aujourd'hui, s'inspire de ce modèle de construction.

les figures de rhétorique

Les figures de rhétorique sont intéressantes à connaître parce qu'on les trouve dans tous les types
d'énoncé et dans tous les genres littéraires. Leur emploi étant un choix d'auteur, les remarquer
permet une étude stylistique.
Traditionnellement, on distingue les figures de mot et les figures de pensée.

LES FIGURES DE MOT

Elles consistent à détourner le sens des mots.


allégorie n. f. : personnification de notions abstraites.
« Las! Où est maintenant ce mépris de Fortune? (pour le destin, du Bellay, Regrets).

antiphrase n. f. : consiste à dire le contraire de ce qu'on pense de telle manière que l'auditoire
comprenne la pensée malgré son expression.
Quel gredin! (à un enfant, de manière affectueuse).
antonomase n. f. : sorte de métaphore (voir ce mot) qui permet d'exprimer de façon expressive
un jugement rapide : un harpagon ou un picsou pour un avare; c'est un âne pour un imbécile. 279
G>
C'? Extrait du Français en liberté ,
._.
w d'Agnès Rosenstiehl.
Larousse.
a:
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-w
._.
w
w
...J
<(
a:
0
z
0
en
en
w
a:
Q.
X
w

catachrèse n. f. : formule métaphorique qui utilise un mot en allant au-delà de son sens propre.
Les jambes du pantalon; « Une voix d'oiseau cria» (Guy de Maupassant, le Horla).
ellipse n. f. ou tour elliptique : tour dans lequel une partie de la phrase n'est pas exprimée; le
sous-entendu doit être clair : Il est gros comme (est gros) un éléphant.
euphémisme n. m. : adoucissement d'une expression : Il nous a quittés pour Il est mort, les
demandeurs d'emploi pour les chômeurs, les non-voyants pour les aveugles.
litote n. f. : adoucissement d'une expression par une formule négative :
« Va, je ne te hais point» (Corneille, le Cid) pour « Je t'aime ».
métaphore n. f. : c'est une comparaison sans comme, elliptique du mot qui est le sujet même
de la comparaison :
Les violons ailés pour les oiseaux (pour la même idée, l'expression par comparaison serait les
oiseaux sont comme des violons ailés; les oiseaux ressemblent à des violons ailés).
On dit que la métaphore est filée lorsqu'elle se poursuit en une suite d'images, tout le long d'un
texte:
« Voilà assez de linge sale, il s'agit de le laver, et de le bien laver. C'est la grâce que je vous
souhaite. Amen!» ··
« Ce qui fut dit fut fait. On coula la lessive » (Alphonse Daudet, le Curé de Cucugnan).
Les âmes des Cucugnanais sont comparées à du linge sale qu'il importe de laver par la confession
qui devient la lessive dans la métaphore.
métonymie n. f. : elle exprime la cause pour l'effet, le contenant pour le contenu ... :
Il a mangé une assiette de frites (au lieu d'une assiettée).
pléonasme n. m. : c'est l'emploi à tort dans la langue courante de deux mots ayant le même
sens : monter en haut, descendre en bas.
« Pégase [... ] recule en arrière» (Boileau).

REMARQUE - - - - - - -- - - - - - -
« Aujourd'hui » est un tour pléonastique puisque hui signifie «jour».

syllepse n. f. : c'est l'accord selon le sens et non selon la structure grammaticale:


La personne m 'a dit qu'il viendrait (il représente personne, la personne étant un homme).
synecdoque n. f. : le terme d'origine grecque veut dire : « compréhension de plusieurs choses
à la fois ». La synecdoque est un raccourci d'expression par lequel une partie exprime un tout
ou inversement :
Acheter un renard pour·une peau de renard.
« I{ faut bien de la pratique pour conclure de pareils marchés! C'est des combats d'œil à
œ,l »
280 = d'homme à homme (Balzac, le Cousin Pons).
Q)
LES FIGURES DE PENSÉE (Y)

w
1--
antithèse n . f. : c'est la partie du développement s'opposant à une thèse avancée; c'est une a:
« contre-argumentation » qui permet de nuancer la pensée en montrant l'intérêt d 'une idée (.)
contraire à celle qui vient d'être exprimée soit parce qu'elle est complémentaire, soit parce que -w
de l'opposition de deux idées contraires naît une troisième idée qui permet de faire progresser
l'argumentation ou la discussion : tü
« Sire, on pâme de joie ainsi que de tristesse; w
....1
Un excès de plaisir nous rend tout languissant,
Et quand il surprend l'âme, il accable les sens »
<
a:
(Corneille, le Cid) . 0
z
apostrophe n. f. : c'est la manière dont un orateur interpelle souvent une personne ou une chose 0
personnifiée : ci5
Cl)
« France, mère des arts, des armes et des lois, w
Tu m 'as nourri... » (Du Bellay, Regrets). a:
0..
X
énumération n. f. : une suite de mots ou d'idées faisant partie d'un tout. L'énumération rend w
compte d'un contenu sous forme de catalogue :
« Il faut laisser maisons et vergers, et jardins,
Vaisselles, et vaisseaux que l'artisan burine »
(Ronsard, Derniers Vers).

exclamation n. f. : c'est un tour propre à exprimer ce qui est de l'ordre du sentiment (peine,
douleur, joie, surprise, indignation .. . ) : ·
« Quand reverrai-je, hélas! de mon petit village
Fumer la cheminée »
(Du Bellay, Regrets).

gradation n . f. : consiste à présenter des mots ou des idées dans une succession croissante ou
décroissante pour passer insensiblement d'un ton à un autre (du comique au tragique, par
exemple) et créer chez le lecteur un effet progressif (de joie, de surprise, de perplexité .. . ) :
« Le "livre d'occasion", vieux avant l'âge, écorché et chaud, sa ficelle de brochage p endant au
derrière, il est à vous, à moi, à tous »
(Colette, Paris sous ma fenêtre) .

hyperbole n. f. : un style hyperbolique met en relief des idées par un vocabulaire excessif (ou
aboutit à l'effet inverse par abus) :
Une maison merveilleuse pour une jolie maison.
« Cléomire est grande et bien faite; tous les traits de son visage sont admirables; la délicatesse
de son teint ne peut s 'exprimer; la majesté de toute sa personne est digne d'admiration »
(Mlle de Scudéry dans le Grand Cyrus). Ce ton a été ridiculisé par Molière dans /es Précieuses
ridicules.

interrogation n. f. : elle suppose que l'énoncé se présente comme une question dont on ne
connaît pas la réponse (voir la partie réservée à l'étude stylistique).

interruption n. f. : principe qui consiste à rompre un discours, à suspendre une idée. Si la rupture
a lieu au niveau même de la construction de la phrase, on parlera d'une anacoluthe :
Rentré chez lui, sa femme était malade.
« Et pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre... » (La Fontaine).

périphrase n. f. : elle dit en plusieurs mots ce qui peut se dire en un seul. Très utilisée par les
précieux aux xvne siècle :
L'astre du jour pour le soleil.

prosopopée n. f. : figure qui donne des sentiments et prête une parole à des absents , des morts,
des êtres inanimés comme la nature, par exemple :
« Vous avez, Félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté» (d'Aubigné, les Tragiques, à propos de la France). 281
G>
C'?
stylistique, notion de choix
w
t:::
a:
0
-LU
.....
w
w La stylistique est la science qui étudie le style d'un auteur, c'est-à-dire le choix qu'il fait entre
..J plusieurs moyens grammaticaux, lexicaux ou syntaxiques pour s'exprimer et produire un effet.
<
a: Les choix répondent à des critères précis, mais sont innombrables.
0 Les exercices de transformation de phrases simples en phrases complexes ou passant d'un
z système de coordination ou de juxtaposition à un système de subordination amènent à explorer
0 les possibilités de choix qu'offre la grammaire à l'auteur.
ëi5
Cl)
w
a:
a.
X LA PHRASE DE TYPE EXCLAMATIF
w
Explorons sur un exemple ses possibilités. Une phrase exclamative peut se construire :

• comme une phrase déclarative :


Il est adroit!

• comme une phrase interrogative :


Est-il adroit, cet acrobate!
(mise en valeur de l'adjectif antéposé par rapport à acrobate)

• avec un exclamatif :
Quelle habileté, ces acrobates!
(l'exclamatif porte sur un nom antéposé)

• en formulation négative :
Quelle n'est pas l'habileté de cet acrobate au cours de cet exercice!

• avec rejet en tête de phrase d'un groupe circonstanciel :


Au cours de cet exercice, quelle n'est pas l'habileté de cet acrobate!

LES TOURS DE MISE EN RELIEF PAR EXPANSION


DE LA PHRASE DÉCLARATIVE À LA PHRASE INTERRO-NÉGATIVE

Une formulation, en mettant en valeur un mot dans la structure de la phrase, suscite l'attention
du lecteur. Ces formulations sont appelées tours de mise en relief ou tournures emphatiques. Elles
existent toujours parallèlement à une structure grammaticale plus simple et leur emploi relève
toujours du choix de l'auteur.

Voilà Vincent qui vient, tour emphatique de mise en relief du sujet Vincent :
Voilà : adverbe ·
Vincent : complète l'adverbe
Voilà Vincent : gallicisme (équivaut à vois là Vincent, verbe + adverbe de lieu +
complément d'objet direct de voir).

N'est-ce pas Vincent qui vient? (réponse attendue : si) : phrase interro-négative introduite par la
locution interro-négative N'est-ce pas? (l'analyse des éléments séparés est celle présentée pour
l'exemple C'est Vincent qui vient) .

L'intérêt de l'interro-négative par rapport à la phrase déclarative est de susciter l'adhésion de


282 l'interlocuteur, que l'on engage dans une réponse tendant à approuver ce que lui dit le locuteur.
Q)
1A MISE EN RELIEF PAR RÉDUCTION; LES PHRASES À STRUCTURE RÉDUITE M
w
La langue, de la même manière, offre toute possibilité de réduction. La phrase ne répond plus l-
alors au schéma de base de la phrase fondamentale, dite aussi phrase minimale : sujet + verbe a:
conjugué + complément essentiel. u
-w
Nous sommes devant une phrase à structure réduite. 1-
• Phrase à base nominale : chute de pierres! w
• Phrase à base adjectivale : difficile à savoir. w
..J
<(
• Phrase à base infinitive : ne pas tremper dans l'eau chaude.
a:
• Mots-phrases : Moi? Jamais! 0
phrase 1 phrase 2 z
0
U)
U)
w
a:
l'expressivité CL
><
w

C'est souvent l'expressivité d'un style qui lui donne son caractère propre. Est qualifié d'expressif
tout ce qui fait réagir affectivement le lecteur.

1A PONCTUATION

La ponctuation, associée à d'autres moyens, peut rendre une langue expressive lorsqu'il n'y a
pas exigence grammaticale :
Vraiment. (exigence grammaticale)
Vraiment?
Vraiment!. .. } choix stylistique
Vraiment...

LES TOURNURES SYNTAXIQUES

Sont de caractère à rendre le texte expressif les constructions qui contribuent à mettre en relief
un mot par une tournure emphatique, l'emploi d'un archaïsme là où une autre forme existe :
« Il y a que Mon Seigneur» pour« Monseigneur» (Beaumarchais, Mariage de Figaro).

.. LES FIGURES DE RHÉTORIQUE

Sont de caractère à rendre le texte expressif toutes les figures de rhétorique portant sur la
modification du mot ou la mise en valeur de la pensée.

LES VALEURS D'ASPECT

C'est tout l'intérêt de la richesse de la conjugaison au passé qui peut introduire d'autres nuances
que celles du temps.
« Quand le soir approchait je descendais des cimes de l'île et j'allais volontiers m'asseoir au bord
du lac. » Expression de la durée dans la proposition subordonnée temporelle, puis aspect itératif
marquant la répétition, l'habitude (Rousseau, Rêveries d'un promeneur solitaire).

LE LEXIQUE

Le choix des mots peut, lui aussi, contribuer à l'expressivité :


- par le sens même du terme : exécrable.
- par l'agencement des termes entre eux : un petit malin.
- par la résonance d'un terme dans un contexte politique ou social : /es bourgeois. 283
.
Q)
C")

w
LA RÉDACTION AU BREVET
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1-
w
w Au brevet, vous rédigez dans deux types d'exercices : les réponses aux questions qui dépendent
_J du texte d'appui à la rédaction, puis la composition française.
<
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z
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ëi5 ie texte d'appui et ses questions
en
w
a:
a. ï1
X
w 1

Les questions posées à la suite du texte d'appui portent sur :


• des points de grammaire (analyse ou exercices de transformation et de substitution);
• des points qui supposent une pratique de la langue.
Les exercices de pratique de la langue demandent :
- une explication de vocabulaire (sens du mot en général, sens dans le texte et valeur
stylistique), comme vous apprenez à la faire en explication de texte orale;
- un petit résumé qui, même s'il ne comprend que cinq lignes, s'apparente à l'exercice de
résumé pratiqué en entraînement à la seconde.
Si le jury est moins exigeant qu'au baccalauréat, il attend toujours, dans les exercices de pratique
de la langue, une réponse rédigée. Il jugera sur l'exactitude de la réponse mais aussi sur la maîtrise
de la langue (langue claire et correcte).

la composition française

On vous donne une heure trente, ce jour-là, pour faire l'exercice. La composition française au
brevet peut ne comporter que trente lignes. Vous êtes noté sur la qualité de votre devoir, non
sur sa longueur.

LA PRÉSENTATION DU SUJET

Les sujets (deux au choix) sont toujours appuyés par un texte qu'il faut lire. Ils sont très variés,
mais peuvent être groupés selon leur objectif : le sujet d'imagination ou le sujet de réflexion.

■ le sujet d'imagination

C'est le plus facile si votre langue est correcte et votre écriture aisée. Il faudra transposer la
situation du texte en imaginant, par exemple, la même scène à une autre époque; raconter une
histoire semblable au texte de base et qui vous serait arrivée; faire le portrait d'un personnage
qui parle dans le texte; inventer celui auquel s'adresse le personnage qui parle dans le texte de
base ...
On vous demande souvent de reconstituer le début du texte de l'épreuve, d'imaginer une suite,
ou « le milieu manquant » indiqué par des points de suspension. Un tel exercice nécessite une
284 bonne maîtrise technique de l'écriture d'un texte.
Cl)
M
■ le sujet de réflexion w
l-
Il annonce la dissertation et l'entrée en seconde. Il s'agit de discuter une idée présentée dans a:
le texte. · (.)
-w
1-
w
LE BUT DE L'EXERCICE w
..J
<(
Prouver qu'on sait lire et écrire sans faute de grammaire ni d'orthographe en répondant au sujet. a:
On ne vous demande pas la performance du baccalauréat quant à la maîtrise d'une technique 0
(deuxième sujet, par exemple). Un devoir réussi est simple, clair, logique, soigné. z
Pour atteindre ce but, il faut prendre le temps de choisir son sujet pour ne pas avoir à en changer 0
au milieu de l'épreuve, de bien cerner ce qui est demandé pour ne pas confondre les sujets. Cl)
Cl)
w
a:
~
t 1A TECHNIQUE
a.
X
w
■ le sujet d'imagination
C'est le sujet le moins contraignant lorsqu'on vous demande de raconter une aventure
r.ersonnelle. Mais votre histoire est vite sans intérêt si vous ne travaillez pas un peu le style
(humour, ironie, atmosphère inquiétante, voire fantastique, texte à chute ... ):
Dans une transposition, il faut garder la logique du caractère du personnage et l'imaginer dans
une situation propre à une autre époque (/f\uare de Molière aujourd'hui, par exemple). Vous
pouvez aussi vous inspirer de la progression dramatique que suggère le texte de base pour
construire votre propre texte; mais sachez faire preuve d'originalité par rapport à l'auteur que l'on
vous propose.
Écrire un début, un milieu ou la fin d'un texte suppose de procéder de telle façon que votre texte
joint à celui de l'épreuve fasse un tout. Votre texte ne doit donc jamais répéter ou résumer ce
qui est proposé. Pour que les deux textes réunis soient cohérents, il faut respecter :
- la logique de l'histoire,
- la logique des personnàges s'il y en a,
- le temps employé par l'auteur,
- l'emploi des pronoms,
- le ton général et le niveau de langue.
Si vous écrivez un début, votre texte annonce les éléments qui suivent dans le texte donné; si
· vous écrivez une fin, il peut s'agir de la suite d'une histoire ou de la conclusion d'un raisonnement;
pour un milieu de texte - exercice plus rare - , vous devez donc à la fois tenir compte de ce
qui précède, comme dans l'écriture d'une fin de texte, et de ce qui suit, comme dans la rédaction
d'un début de texte.

■ le devoir de réflexion
Sans vous imposer la technique de la dissertation, cet exercice suppose de toute façon que vous
la connaissiez un peu, c'est-à-dire que vous sachiez construire un raisonnement étayé par des
arguments prouvant votre culture personnelle (voir page suivante).
C'est l'exercice le plus difficile, qui vous prépare aux exigences de la seconde.

285
Q)
C'? LA PRÉPARATION A LA SECONDE
w k • .,.,_ .. , 1 • - "' · · ,,,,.,, ...... ,- . , , , ~ , •• , , • • • • ' • ' A- ,J,. - - ~ • • - ..._ n -~ ~- '

!::: ~t

a:
0
-w la dissertation
tu
w
...J
<
a: C'est l'exercice qui vous convient si vous avez un peu de culture et de curiosité. C'est l'un des
0 trois sujets proposés aux épreuves écrites du baccalauréat.

1A PRÉSENTATION DU SUJET

Il se présente sous la forme d'un libellé plus ou moins long qui peut être précédé d'une citation.
En voici un exemple : « Il n'y a pas de mauvais livre pour le lecteur vorace », déclarait un
journaliste à propos du Salon du liure en 1983. En vous appuyant sur des exemples précis tirés
de votre expérience et de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ou non cette
opinion.

LE BUT DE L'EXERCICE

On demande à l'élève de comprendre la pensée d'autrui, de se situer par rapport à cette pensée
et d'en voir les prolongements. Il obéit ainsi à une consigne, c'est-à-dire prouve qu'il sait répondre
à une question en affirmant sa personnalité. Pour atteindre ce but, il faut d'abord éviter le
contresens sur la pensée proposée, puis ne pas prendre la citation pour un prétexte. Ce que l'on
demande est d'abord le respect de l'auteur que vous vous efforcerez de comprendre avant
d'exposer votre point de vue.

L'ORGANISATION DU TRAVAIL

■ l'analyse du sujet proposé


Le sujet contient deux textes bien distincts : la citation ét ce qu'il faut en faire. Le vocabulaire
est précis (commentez, discutez... ); le recours au dictionnaire peut être nécessaire pour
comprendre le libellé du sujet. Crayon en main, faites une explication de texte de la citation,
si courte soit-elle (sujet, ton, niveau de langue, genre). La citation est accompagnée d'une date,
d'un nom d'auteur, du titre d'une œuvre qui doivent vous permettre de la situer dans un contexte
historique ou littéraire. Si l'une de ces indications vous est fournie, c'est qu'elle est capitale.

■ la phase d'écriture
Ces premiers matériaux, qui ressemblent à une explication de texte, peuvent, une fois organisés,
être utilisés soit dans l'introduction pour présenter le sujet, soit dans une première partie.
La deuxième partie, argumentée par des exemples, peut être un prolongement ou présenter un
point de vue différent, voire opposé. La dissertation argumentée en deux ou trois parties s'ouvre
par une introduction qui présente le sujet, le situe dans un courant littéraire, dans un contexte
historique; elle annonce votre plan, c'est-à-dire votre argumentation.
La conclusion, brève, résume l'argumentation et permet de faire le point par rapport à la citation
de départ.

■ la relecture
Demandez-vous qui est je dans votre devoir. Sachez que je (vous-même) se nomme nous par
convention littéraire. Je ne doit pas raconter sa vie dans des exemples personnels au risque de
se perdre dans des anecdotes déplacées ou de reproduire des clichés de langage quotidien. Les
exemples sont tirés de votre culture (lectures, théâtre, cinéma, art plastique, histoire). Vous devez
argumenter en Vous référant à la pensée des auteurs. Si vous êtes satisfait de votre travail, relisez
286 une dernière fois le sujet qui vous était proposé pour vérifier si vous l'avez vraiment traité.
le résumé

Il est pratiqué dans tous les enseignements (sciences, géographie, histoire). Il fait partie des
techniques de travail personnel. Il est inclus dans bon nombre d'examens et de concours. Sa
maîtrise est indispensable dans la vie professionnelle.

1A PRÉSENTATION DU SUJET

Accompagné d'un texte à lire, le sujet se présente généralement de la manière suivante :


« Vous résumerez ce texte en 140 mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise.
Vous indiquerez, à la fin de votre résumé, le nombre de mots employés. »

LE BUT DE L'EXERCICE

On demande à l'élève de résumer un texte en un nombre de mots donnés. Cela veut dire :
comprendre la pensée d'autrui, en dégager l'essentiel, et rendre la pensée de l'auteur sans être
esclave de son style. Cela suppose rigueur de travail, richesse et souplesse de langue.
Le piège serait de confondre résumé, commentaire et discussion (vous n'avez pas à développer
la pensée de l'auteur ni à donner votre avis) . On vous demande le respect de l'auteur, que vous
partagiez ou non son point de vue. La pensée doit être restituée en un nombre de mots
absolument imposé.

L'ORGANISATiON DU TRAVAIL

■ l'analyse du texte
Le texte est lu lentement plusieurs fois, les passages difficiles relus séparément. On cherche
ensuite les mots obscurs dans le dictionnaire. On vérifie qui est l'auteur pour éviter de grosses
erreurs (anachronismes).
On revient au texte avec un crayon pour en repérer la logique (plan, enchaînement des idées,
mots clés), place et rôle des exemples, sens des chevilles (mais, or, donc, enfin, d'une part...
d'autre part, ou... ou... , ni... ni, si... eh bien. .. ). On distinguera l'exemple et la digression de
l'essentiel; on repérera tout ce qui est répétition.

■ la phase d'écriture
Sans regarder le texte, rédigez l'essentiel en essayant d'être fidèle à la logique de l'auteur. Puis
comparez le résultat avec le texte imposé. Vérifiez votre fidélité ; ajoutez ce qui a été omis;
équilibrez les différentes parties de votre texte en fonction du texte de départ; comptez le nombre
de mots auxquels vous êtes arrivé. Si votre texte est trop long, supprimez d'abord tous les mots
- adverbes, adjectifs, périphrases, coordinations - qui peuvent être remplacés par des signes
de ponctuation ou des expressions abrégées. Si le texte est trop court, c'est que, certainement,
il manque une partie de la pensée qui doit être restituée avec toutes ses nuances.

■ la relecture
Le résumé est un discours continu. Le vocabulaire ne doit pas être trop abstrait. La citation et
la paraphrase sont interdites. La paraphrase consiste à répéter les propos de l'auteur avec des
synonymes. Un mot nouveau doit remplacer un groupe de mots ou une phrase. Mettez entre
guillemets un terme clé qu'il vous a paru indispensable de garder. Enfin, vérifiez l'élégance de
votre langue. Une langue est élégante quand elle est simple, claire, précise et souple. Il ne vous
restera qu'à recompter le nombre de mots employés.
_ __ _ __ _ _ _ _ __ __ _ ATTENTION._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __

L'expression c'est-à-dire comprend quatre mots.


G)
(\')

w
le commentaire de texte littéraire
t:
a:
(.)
-w
Le commentaire de texte est le plus littéraire » des trois sujets proposés en troisième et aux
tii épreuves écrites du baccalauréat.
«

w
...J
<(
a: c::J LA PRÉSENTATION DU SUJET
0
À la suite du texte littéraire à lire, le sujet se présente généralement sous cette forme :
z
0 Vous ferez de ce texte un commentaire composé, que vous organiserez à votre gré. » Parfois
· «
00
Cl)
une phrase supplémentaire vous guide vers ce qu'il faut apprécier dans l'extrait.
w
a: LE BUT DE L'EXERCICE
a.
X
w On vous demande de comprendre la pensée de l'auteur, d'être sensible au charme particulier
du morceau choisi et d'être capable de traduire cette émotion. Le piège serait de répéter le texte
(paraphrase), de juger d'un auteur au lieu d'éclairer le passage (discussion), d'expliquer mot à
mot au fil du texte (explication de texte).
On demande de composer autour de deux ou trois thèmes un énoncé mettant en valeur ce qui
fait l'originalité du texte dans la manière de traiter le sujet (par exemple, chez Colette, à propos
de portrait : réalisme et poésie dans l'observation).

L'ORGANISATION DU TRAVAIL

■ l'analyse du texte
On lit une fois le texte à son rythme de lecture habituel pour être sensible, même le jour d'un
examen, à l'atmosphère générale.
Puis l'analyse du texte procède de la même démarche que l'explication de texte : on relit le texte
plusieurs fois; on cherche les mots obscurs dans le dictionnaire; on vérifie qui est l'auteur. On
revient au texte avec un crayon pour en repérer la logique, qu'il s'agisse d'un discours, d 'une
description ou d'une narration. On souligne les éléments clés du style qui produisent, par
accumulation, l'effet final (images, métaphores, périphrases; emploi de verbes de mouvement;
choix d'un temps plutôt que d'un autre avec écriture à l'imparfait ou au passé simple; vocabulaire
du sentiment, vocabulaire supposant un jugement moral...). Avec le plan du texte, vous avez le
sujet tel que l'auteur entend le développer. Avec un simple repérage des caractéristiques du style,
vous savez comment l'auteur veut développer son thème et vous avez trouvé comment il procède
pour produire l'effet auquel vous avez été sensible à la première lecture. Il vous faut maintenant
nommer cet effet, avec nuance car cette impression de lecture pourrait très bien servir à construire
l'introduction. Organisez la matière que vous avez relevée (phrases, rythme, registre de langue,
rôle des pronoms... ) en ne gardant que ce qui est nécessaire au thème que vous allez développer.

■ la phase d'écriture
La rédaction est la présentation organisée sous forme d' énoncé de votre lecture selon deux ou
trois orientations. Tentez plusieurs plans rédigés en cinq ou six lignes pour voir lequel enchaîne
le mieux la présentation des thèmes retenus. Il n'est pas de plan idéal. Le meilleur est le vôtre
si vous sentez que les paragraphes s'enchaînent selon une progression et que votre
développement respecte la pensée et l'art de l'auteur.
Ce développement a été annoncé par une introduction brève qui a annoncé vos intentions et
situé œuvre et auteur pour présenter l'extrait. La conclusion résume l'essentiel de ce que vous
avez trouvé sur l'art de l'auteur dans le passage.

■ la relecture
Vérifiez q~e votre devoir est construit, que chacune des citations d'auteur, entre guillemets, est
commentee et accompagne une phase de votre argumentation.
Vous ne vous êtes permis aucune paraphrase, mais avez-vous bien parlé de l'essentiel et
n'avez-vous pas voulu faire dire à l'auteur ce que vous aviez envie qu'il dît? Si oui, recommencez.
288 La pensée des autres n'est pas la vôtre.
(

./

r .
Cf)
w QUELQUES VERBES USUELS
X
w
z
z<(
Le conditionnel passé 2e forme ne figure pas dans ces tableaux. Cette forme est
identique, pour tout verbe, à celle du subjonctif plus-que-parfait. .

_______________ les auxiliaires - - - - - -- - - - -- - - -

AVOIR

INDICATiF

présent Imparfait futur passé simple

j' ai j' avais j' aurai j' eus


tu as tu avais tu auras tu eus
il (elle) a il (elle) avait il (elle) aura il (elle) eut
nous avons nous avions nous aurons nous eûmes
vous avez vous aviez vous aurez vous eûtes
ils (elles) ont ils (elles) avaient ils (elles) auront ils (elles) eurent

passé composé plus-que-parfait futur antérieur passé antérieur

j' ai eu j' avais eu j' aurai eu j' eus eu


tu as eu tu avais eu tu auras eu tu eus eu
il (elle) a eu il (elle) avait eu il (elle) aura eu il (elle) eut eu
nous avons eu nous avions eu nous aurons eu nous eûmes eu
VOUS avez eu vous aviez eu VOUS aurez eu vous eûtes eu
ils (elles) ont eu ils (elles) avaient eu ils (elles) auront eu ils (elles) eurent eu

SUBJONCTIF

présent Imparfait passé plus-que-parfait


que j' aie que j' eusse que j' aie eu que j' eusse eu
que tu aies que tu eusses que tu aies eu que tu eusses eu
qu' il (elle) ait qu' il (elle) eût qu' il (elle) ait eu qu' il (elle) eût eu
que nous ayons que nous eussions que nous ayons eu que nous eussions eu
que vous ayez que vous eussiez que vous ayez eu que vous eussiez eu
qu' ils (elles) aient qu' ils (elles) eussent qu' ils (elles) aient eu qu' ils (elles) eussent eu

CONDITIONNEL IMPÉRATIF

présent passé présent


j' aurais j' aurais eu aie, ayons, ayez
tu aurais tu aurais eu
il (elle) aurait il (elle) aurait eu
nous aurions nous aurions eu passé
vous auriez vous auriez eu
ils (elles) auraient ils (elles) auraient eu aie eu, ayons eu, ayez eu

PARTICIPE II\IFINITif

présent passé présent passé


eu
ayant ayant eu avoir avoir eu
290
Cl)
w
X
UJ
z
z<(

ÊTRE

INDICATIF

présent Imparfait futur passé simple


je suis j' étais je serai je fus
tu es tu étais tu seras tu fus
il (elle) est il (elle) était il (elle) sera il (elle) fut
nous sommes nous étions nous serons nous fûmes
vous êtes vous étiez vous serez vous fûtes
ils (elles) sont ils (elles) étaient ils (elles) seront ils (elles) furent

passé composé plus-que-parfait futur antérieur passé antérieur


j' ai été j' avais été j' aurai été j' eus été
tu as été tu avais été tu auras été tu eus été
il (elle) a été il (elle) avait été il (elle) aura été il (elle) eut été
nous avons été nous avions été nous aurons été nous eûmes été
vous avez été vous aviez été vous aurez été vous eûtes été
ils (elles) ont été ils (elles) avaient été ils (elles) auront été ils (elles) eurent été

SUBJONCTIF

présent Imparfait passé plus-que-parfait

que je sois que je fusse que j' aie été que j' eusse été
que tu sois que tu fusses que tu aies été que tu eusses été
qu' il (elle) soit qu' il (elle) fût qu' il (elle) ait été qu' il (elle) eût été
que nous soyons que nous fussions que nous ayons été que nous eussions été
que vous soyez que vous fussiez que vous ayez été que vous eussiez été
qu' ils (elles) soient qu' ils (elles) fussent qu' ils (elles) aient été qu' ils (elles) eussent été

CONDITIONNEL IMPÉRATIF

présent passé présent

je serais j' aurais été sois, soyons, soyez


tu serais tu aurais été
il (elle) serait il (elle) aurait été
nous serions nous aurions été passé
vous seriez vous auriez été
ils (elles) seraient ils (elles) auraient été aie été, ayons été, ayez été

PARTICIPE INFINITIF

présent passé présent passé


été
étant ayant été être avoir été
291
(j)
w un exemple de verbe à la voix passive - - - -- -- - -
><
w AIMER - - -- - -- - - - - - - .
2
z<( INDICATIF

présent Imparfait futur

je suis aimé(e) j' étais aimé(e) je serai aimé(e)


tu es aimé(e) tu étais aimé(e) tu seras aimé(e)
il (elle) est aimé(e) il (elle) était aimé(e) il (elle) sera aimé(e)
nous sommes aimés(es) nous étions aimés(es) nous serons aimés(es)
vous êtes aimés(es) vous étiez aimés(es) vous serez aimés(es)
ils (elles) sont aimés(es) ils (elles) étaient aimés(es) ils (elles) seront aimés(es)

passé slmple passé composé plus-que-parfait

je fus aimé(e) j' ai été aimé(e) j' avais été aimé(e)


tu fus aimé(e) tu as été aimé(e) tu avais été aimé(e)
il (elle) fut aimé(e) il (elle) a été aimé(e) il (elle) avait été aimé(e)
nous fûmes aimés(es) nous avons été aimés(es) nous avions été aimés(es)
vous fûtes aimés(es) vous avez été aimés(es) vous aviez été aimés(es)
ils (elles) furent aimés(es) ils (elles) ont été aimés(es) ils (elles) avaient été aimés(es)

passé antérieur futur antérieur

j' eus été aimé(e) j' aurai été aimé(e)


tu eus été aimé(e) tu auras · été aimé(e)
il (elle) eut été aimé(e) il (elle) aura été aimé(e)
nous eûmes été aimés(es) nous aurons été aimés(es)
vous eûtes été aimés(es) vous aurez été aimés(es)
ils (elles) eurent été aimés(es) ils (elles) auront été aimés(es)

SUBJONCTIF

présent Imparfait
que je sois aimé(e) que je fusse aimé(e)
que tu sois aimé(e) que tu fusses aimé(e)
qu' il (elle) soit aimé(e) qu' il (elle) fût aimé(e)
que nous soyons aimés(es) que nous fussions aimés(es)
que vous soyez aimés(es) que vous fussiez aimés(es)
qu' ils (elles) soient aimés(es) qu' ils (elles) fussent aimés(es)

passé plus-que-parfait
que j' aie été aimé(e) que j' eusse été aimé(e)
que tu aies été aimé(e) que tu eusses été aimé(e)
qu' il (elle) ait été aimé(e) qu' il (elle) eût été aimé(e)
que nous ayons été aimés(es) que nous eussions été aimés(es)
que VOUS ayez été aimés(es) que vous eussiez été aimés(es) -
qu' ils (elles) aient été aimés(es) qu' ils (elles) eussent été aimés(es)

CONDITIONNEL

présent passé
je serais aimé(e) j' aurais été aimé(e)
tu serais aimé(e) tu aurais été aimé(e)
il (elle) serait aimé(e) il (elle) aurait été aimé(e)
nous serions aimés(es) nous au rions été aimés( es)
vous seriez aimés(es) vous auriez été aimés(es)
ils (elles) seraient aimés(es) ils (elles) auraient été aimés(es)

IMPÉRATIF PARTICIPE

présent passé
présent passé étant aimé(s)(eXes) ayant été aimé(s)(eXes)
sois aimé(e) aie été aimé(e)
soyons aimés(es) ayons été aimés(es) INFINITIF
soyez aimés(es) aY,eZ été aimés(es)

292 l
-
· -. - - - - - - 1 . . . _ _ _ __
présent
être aimé(s)(e)(es)
_
passé
avoir été aimé(s)(e)(es)
__J
un exemple de verbe pronominal ( f",
/JJ
.
r--
,,
SE TROMPER - - -- '., ·j
1
'7
tNDICATIF i 7
1 z::[
1
présent Imparfait futur
1
je me trompe je me trompais je me tromperai
tu te trompes tu te trompais tu te tromperas
il (elle) se trompe il (elle) se trompait il (elle) se trompera
nous nous trompons nous nous trompions nous nous tromperons
vous vous trompez vous vous trompiez vous vous tromperez
ils (elles) se trompent ils (elles) se trompaient ils (elles) se tromperont 1

passé slmple passé composé plus-que-parfait


1
1
je me trompai je me suis trompé(e) je m' étais trompé(e)
tu te trompas tu t' es trompé(e) tu t' étais trompé(e)
1
il (elle) se trompa il (elle) s' est trompé(e) il (elle) s' était trompé(e) 1
nous nous trompâmes nous nous sommes trompés(es) nous nous étions trompés(es)
vous vous trompâtes vous vous êtes trompés(es) vous vous étiez trompés(es)
ils (elles) se trompèrent ils (elles) se sont trompés(es) ils (elles) s' étaient trompés(es) 11

passé antérieur futur antérieur


je me fus trompé(e) je me serai trompé(e)
tu te fus trompé(e) tu te seras . trompé(e)
il (elle) se fut trompé(e) il (elle) se sera trompé(e)
nous nous fûmes trompés(es) nous nous serons trompés(es)
vous vous fûtes trompés(es) vous vous serez trompés(es)
ils (elles) se furent trompés(es) ils (elles) se seront trompés(es)

SUBJONCTIF !
présent Imparfait
que je me trompe que je me trompasse
que tu te trompes que tu te trompasses
qu' il (elle) se trompe qu' il (elle) se trompât
que nous nous trompions que nous nous trompassions
que vous vous trompiez que vous vous trompassiez
qu' ils (elles) se trompent qu' ils (elles) se trompassent

passé plus-que-parfait
que je me sois trompé(e) que je me fusse trompé(e)
que tu te sois trompé(e) que tu te fusses trompé(e)
qu' il (elle) se soit trompé(e) qu' il (elle) se fût trompé(e)
que nous nous soyons trompés(es) que nous nous fussions trompés(es)
que vous vous soyez trompés(es) que vous vous fussiez trompés(es)
qu' ils (elles) se soient trompés(es) qu' ils (elles) se fussent trompés(es)
1
:
CONDITIONNEL

présent passé

je me tromperais je me serais trompé(e)


tu te tromperais tu te serais trompé(e)
il (elle) se tromperait il (elle) se serait trompé(e)
nous nous tromperions nous nous serions trompés(es)
vous vous tromperiez VOUS vous seriez trompés(es)
ils (elles) se tromperaient ils (elles) se seraient trompés(es)

PARTICIPE
IMPÉRATIF
présent passé
présent passé se trompant s'étant trompé(sXeXes)
trompe-toi (inusité)
trompons-nous - INFINITIF
trompez-vous
présent passé
se tromper s'être trompé(s)(e)(es)
293
Cl) les verbes outils _ _____________
w
X
w INDICATIF
z
z
<t: DEVOIR POUVOIR VOULOIR FALLOIR

présent
je dois peux (puis) veux
tu dois peux veux
il (elle) doit peut veut il faut
nous devons pouvons voulons
vous devez pouvez voulez
ils (elles) doivent peuvent veulent

Imparfait
je devais pouvais voulais
tu devais pouvais voulais
il (elle) devait pouvait voulait il fallait
nous devions pouvions voulions
vous deviez pouviez vouliez
ils (elles) devaient pouvaient voulaient

futur
je devrai pourrai voudrai
tu devras pourras voudras
il (elle) devra pourra voudra il faudra
nous devrons pourrons voudrons
vous devrez pourrez voudrez
ils (elles) devront pourront voudront

passé simple
je dus pus voulus
tu dus pus voulus
il (elle) dut put voulut
il fallut
nous dûmes pûmes voulûmes
vous dûtes pûtes voulûtes
ils (elles) durent purent voulurent

passé composé
j' ai dû ai pu ai voulu
tu as dû as pu as voulu
il (elle) a dû a pu a voulu
nous avons dû avons pu avons il a fallu
voulu
vous avez dû avez pu avez voulu
ils (elles) ont dû ont pu ont voulu

plus-que-parfait
j' avais dû avais pu avais voulu
tu avais dû avais pu avais voulu
il (elle) avait dû avait pu avait voulu
nous avions dû avions pu avions il avait fallu
voulu
VOUS aviez dû aviez pu aviez voulu
ils (elles) avaient dû avaient pu avaient voulu

futur antérieur
j' aurai dû aurai pu aurai voulu
tu auras dû auras pu auras voulu
il (elle) aura dû aura pu aura voulu
nous aurons dû aurons pu aurons voulu il aura fallu
vous aurez dû aurez pu aurez voulu
ils (elles) auront dû auront pu auront voulu

passé antérieur
j' eus dû eus pu eus voulu
tu eus dû eus pu eus voulu
il (elle) eut dû eut pu eut voulu
nous eûmes dû eûmes pu eûmes voulu il eut fallu
vous eûtes dû eûtes pu eûtes voulu
ils (elles) eurent dû eurent pu eurent voulu
294
S UB,lOi\lGïiF (!)

J - ;rése, ;-- - ··
·-- - - -- ILJ
><
UJ
' que je doive puisse veuille z
que tu
qu'il (elle)
d oives
doive
puisses
puisse
veuilles
veuille
z
<(
que nous devions qu'il faille
puissions voulions
que vous d eviez puissiez vouliez
qu'ils (elles) doivent puissent veuillent
Imparfait
que je dusse pusse voulusse
que tu dusses pusses voulusses
qu'il (elle) dût pût voulût
que nous d ussions qu'il fallût
pussions voulussions
que vous d ussiez p ussiez voulussiez
qu'ils (elles) dussent pussent voulussent
passé
que j' aie dû aie pu aie voulu
que tu aies dû aies pu aies voulu
qu'il (elle} ait dû ait pu ait voulu
que nous qu'il ait fallu
ayons dû ayons pu ayons voulu
que vous ayez dû ayez pu ayez voulu
qu'ils (elles) aient dû aient pu aient voulu
plus-que-parfait
que j' eusse dû eusse pu eusse voulu
que tu eusses dû eusses pu eusses voulu
qu'il (elle) eût dû eût pu eût voulu
qu'il eût fallu
que nous eussions dû eussions pu eussions voulu
que vous eussiez dû eussiez pu eussiez voulu
qu'ils (elles) eussent dû eussent pu eussent voulu
- - - --

COMDITIONNEL

r-··présent 7 1
! je devrais ! pourrais voudrais
tu d evrais pourrais voudrais
il (elle) devrait pourrait voudrait
il faudrait
nous devrions pourrions voudrions
vous d evriez pourriez voudriez
ils (elles) devraient pourraient voudraient
passé
j' aurais dû aurais pu aurais voulu
tu aurais dû aurais pu aurais voulu
il (elle) aurait dû aurait pu aurait vou lu
il aurait fallu
nous aurions dû aurions pu aurions voulu
vous auriez dû auriez pu auriez voulu
ils (elles) auraient dû auraient pu auraient voulu
- ---- - -- - - ..J .....1

IMPÉRATIF
--
résent do is veux (veuille)
devons
devez
- voulons
voulez (veuillez)
-
passé aie dû aie voulu
ayons dû
ayez dû
- ayons
ayez
voulu
voulu
-

PARTICIPE
r ·- - -- -
1 présent devant pouvant voulant -
/ passé dû, d us, due, dues pu voulu(s)(e)(es) fallu
ayant dû ayant pu ayant voulu ayant fallu
.

INFINITIF

ent devoir pouvoir vouloir falloir


é avoir dû avoir pu avoir voulu
295
-
'

u.
·, '
~
.

t-;:,J
y-'·~-.-,._., _ _ _ _ __ _ - -
INDICATIF '
SAVOIR ALLER FAIRE
7- -- -- - - -- - -- - - -
Q
présent
je sais vais fais
tu sais vas fais
il (elle) sait va fait
nous savons allons faisons
vous savez allez faites
ils (elles) savent vont font

Imparfait
je (j') savais allais faisais
tu savais allais faisais
il (elle) savait allait faisait
nous savions allions faisions
vous saviez alliez faisiez
ils (elles) savaient allaient faisaient

passé slmple
je (j') sus allai fis
tu , sus allas fis
il (elle) sut alla fit
nous sûmes allâmes fîmes
vous sûtes allâtes fîtes
ils (elles) surent allèrent firent

futur
je (j') saurai irai ferai
tu sauras iras feras
il (elle) saura ira fera
nous saurons irons ferons
VOUS saurez irez ferez
ils (elles) sauront iront feront

pass6 composé
j' (je) ai su suis allé(e) ai fait
tu as su es allé(e) as fait
il (elle) a su est allé(e) a fait
nous avons su sommes allés(es) avons fait
vous avez su êtes allés(es) avez fait
ils (elles) ont su sont allés(es) ont fait

plus-que-parfait
j' avais su étais allé(e) avais fait
tu avais su étais allé(e) avais fait
il (elle) avait su était allé(e) avait fait
nous avions su étions allés(es) avions fait
vous aviez su étiez allés(es) aviez fait
ils (elles) avaient su étaient allés(es) avaient fait

passé antérieur
j' (je) eus su fus allé(e) eus fait
tu eus su fus allé(e) eus fait
il (elle) eut su fut allé(e) eut fait
nous eûmes su fûmes allés(es) eûmes fait
vous eûtes su fûtes allés(es) eûtes fait
ils (elles) eurent su furent allés(es) eurent fait

futur antérieur
j' (je) aurai su serai allé(e) aurai fait
tu auras su seras allé(e) l auras fait
il (elle) aura su sera allé(e) aura fait
nous aurons su serons allés(es) 1 aurons fait
vous aurez su serez allés(es) aurez fait
ils (elles) auront su 1
seront allés(es) auront fait
296 '--- - '--- ! J
SUBJONCTIF
- - - · · - - · - ---- · ~·--·1
présent
que je (j') sache aille fasse
que tu saches ailles fasses 1
q u' il (elle) sache aille fasse 1
que nous sachions allions fassions
1
que vous sachiez alliez fassiez
qu' ils (elles) sachent
i
aillent fassent
Imparfait
q ue je (j') susse allasse fisse
q ue tu susses allasses fisses
qu' il (elle) sût allât fît !
que nous sussions allassions fissions i
que vous sussiez allassiez fissiez '
qu' ils (elles) sussent allassent fissent !

passé
que j' (je) aie su sois allé(e) aie fait
que tu aies su sois allé(e) aies fait
qu' il (elle) ait su soit allé(e) ait fait '
que nous ayons su soyons allés(es) ayons fait
que vous ayez su soyez allés(es) ayez fait
qu' ils (elles) aient su soient allés(es) aient fait
plus-que-parfait
que j' (je) eusse su fusse allé(e) eusse fait
q ue tu eusses su fusses allé(e) eusses fait
qu' il (elle) eût su fût allé(e) eût fait
que nous eussions su fussions allés(es) eussions fait
que vous eussiez su fussiez allés(es) eussiez fait
qu' ils (elles) eussent su fussent allés(es) eussent fait
l
CONDITIONNEL

présent
je (j') saurais irais ferais 1
tu saurais irais ferais
il (elle) saurait irait ferait
nous saurions irions ferions
vous sauriez iriez feriez
ils (elles) sauraient iraient feraient
passé
j' (je) aurais su serais allé(e) aurais fait
tu aurais su serais allé(e) aurais fait
il (elle) aurait su serait allé(e) aurait fait
nous aurions su serions allés(es) aurions fait
vous auriez su seriez allés(es) auriez fait
ils (elles) auraient su seraient allés(es) auraient fait

IMPÉRATIF

présent sache va fais


sachons allons faisons
sachez allez faites
passé aie su sois allé(e) aie fait
ayons su soyons allés(es) ayons fait
ayez su soyez allés(es) ayez fait
--
PARTICIPE

J
présent sacttant allant faisant
passé su(s )( e Xes), allé(s)(e){es), fait(s)(e)(es),
ayant su étant allé(s){e){es) ayant fait

INFINITIF

présent savoir aller faire


passé avoir su être allé(s)(e)(es) avoir fait
297
(f)
w les principaux mots invariables
><
UJ
z
z<(

Ces mots sont très importants car ils servent à lier et à articuler des mots ou des phrases en
exprimant toutes les nuances de la pensée.

expression CATÉGORIE
recherchée MOTS INVARIABLES CONSTRUCTION
GRAMMATICALE

but - pour préposition


- afin de, en vue de, de peur de .. . } + infinitif locution prépositive
- pour que, afin que, de peur + subjonctif locution conjonctive
que ...

cause - par, pour, de, avec, sous...


- à cause de, grâce à, faute de ... } + GN ou infinitif rcréposition
ocution prépositive
- car + phrase, GN, conj. de coord.
- en effet } adj. ou infinitif lac. adverbiale
- parce que, comme, vu que ... loc. conjonctive
- puisque } + indicatif conj. de subord.
- de peur que, de crainte que ... + subjonctif loc. conjonctive

comparaison - selon, suivant préposition


- à la manière de, } + GN loc. prépositive
comparativement à ...
- comme + phrase (verbe conj. de
sous-entendu) subordination
- ainsi que, aussi... que, + indicatif ou loc. conjonctive
autant que ... conditionnel

condition - à condition de, en cas de, + GN ou infinitif loc. prépositive


à moins de ...
- si + indicatif ou conj. de
conditionnel subordination
- à condition que, à moins que, + subjonctif lac. conjonctive
pourvu que ...
- selon que ... + indicatif lac. conjonctive

consequence - de façon à , au point de, + infinitif loc. prépositive


en sorte de ...
- donc + phrase GN ou conj. de
adj. ou infinitif coordination
- si bien que, si. .. que, + indicatif
de sorte que ...
- assez ... pour que, de façon (à ce) + subjonctif } loc. conjonctive
que ...
298 - ainsi, aussi + phrase adverbe de liaison
U)
w
><
UJ
z
z<(

expression CATÉGORIE
recherchée MOTS INVARIABLES CONSTRUCTION
GRAMMATICALE
--- .
liaison - et, ou, or, ni + GN, adj., infinitif conj. de
(accompagnée ou phrase coordination
ou non
d'une nuance
circonstancielle)

lieu - dans, en, à, de, par, chez, sur, préposition


devant.. .
- près de, à côté de,
au-dessus de... }+ GN toc. prépositive

} + GV,
- ici, là, ailleurs, dehors, dessus ... adj. ou adverbe
- en avant, en arrière, au-dessus ... adv. toc. adverbiale

mamere
.~ - avec, sans, par + GN ou infinitif
~ en + participe } préposition
présent ou GN
- bien, mal, mieux, pire, b.ps, haut
- gentiment, méchamment, } + GV } adverbe
prudemment. ..

opposition - malgré, sans } + GN ou préposition


(ou concession) - en dépit de, au lieu de, loin de... infinitif toc. prépositive
- avoir beau + infinitif toc. verbale
- tout en + participe Jrésent toc. adverbiale
- mais + phrase, N ou conj. de
infinitif coordination
- cependant, toutefois, pourtant... + phrase ou GN adverbe de liaison
- même si + indicatif ou toc. conjonctive
conditionnel
- quoique conj. de
- bien que, si... que, quel... que, } + subjonctif subordination
quelque... que ... toc. conjonctive
- quand bien même + conditionnel !oc. conjonctive

quantité - beaucoup, peu, assez, trop, plus, + GV, adj. ou adv. adverbe
très ...

temps - pendant, avant, après, en, à, + GN préposition


vers, depuis, dès ...
- avant de + infinitif toc. prépositive
- quand, lorsque, comme conj. de
subordination
- dès que, depuis que, tandis que, } + indicatif
tant que ...
- avant que, après que, + subjonctif } !oc. conjonctive
jusqu'à ce que
- aujourd'hui, demain, bientôt, + GV, adj. ou adv. adverbes
toujours ...
299
_ __ _ _ _ CONSTITUANTS DE LA PHRASE OU -GROUPES - - -- - -

article et nom (ou infinitif ou pronom)


+
adjectif qualificatif
groupG +
i'ii'.HT!Îllat
=
groupe grammatical complément compléments de nom
formé autour d'un de = +
nom ôu d'un détermination apposition
équivalent du nom +
proposition subordonnée relative

verbe + adverbe (non ci rconstanciel)


ou locution adverbiale

groupe verbe + adverbe + ~


verbal C.O.
=
groupe grammatical ~ c:o.o. + C.O.S.
formé autour d'un
verbe \ C.0.1.
::.
C.0.0. + C.O.S. + C.C.

- - - - - - - -- - PHRASES ET PROPOSITIONS - - - - - - - - --

phrase à structure réduite

Bien.

phrase minimale (ou fondamentale} proposition indépendante

Elle parle de son travail.

phrase simple
1
Elle parle de son travail avec joie.

phrase complexe proposition principale + proposition


subordonnée

Elle parle de son travail avec joie parce qu'elle aime son métier.
proposition princi pale proposition subordonnée

phrase composée proposition principale + proposition


subordonnée, coordonnées à une proposition
indépendante

Elle parle de son travail avec joie parce qu'elle aime son métier et on l'écoute volontiers.
proposition principale proposition subordonnée proposition indépendante
1
1 proposition principale + propos ition
1 subordonnée, ·
!
1
juxtaposées à une proposition indépendante
1
,· !;lie parle de son travail avec joie parce qu'elle aime son métier , on l'écoute volontiers.
L
1 _____________________________ ___ ___ ___ ___.
proposition principale proposition subordonnée proposition indépendante
300
AIDE# MÉMOIRE
LAROUSSE

ABRÉVIATIONS
QUE VOUS
RENCONTREREZ
AU COURS
DE VOS LECTURES

art. article
c.-à-d. c'est-à-dire
cf. conferre (comparer)
chap. chapitre
coll. collection
éd. édition
etc. et caetera
ex. exemple
f., ff. feuillet, feuillets
fasc. fascicule
f", ffOS folio, folios
ibid. ibidem (là-même, au
m ême endroit)
id. idem (le même)
introd. introduction
liv. livre
no, nos numéro, numéros
op. cit. opere citato (ouvrage
cité)
p. page, pages
§ paragraphe(s)
part. partie
pl. planche
ro recto
se. scène
sect. section
sq. sequens (suivant)
suiv. suivant, suivants
suppl. supplément
t. tome
trad. traducteur,
traduction, traduit par
V. vers
vo verso
V. F. version française
V. O. version originale
vol. volume
AIDE I MÉMOIRE
LAROUSSE·
POUR CHAQUE. MATIÈRE DU CO.LLÈGE,
-~'· .
3 MODULES ·o'APPRENTI_S SAGE:
~ 1. LaMÉTHODOLOGIE, pour acquérir r igueur et méthode
-tr • pourquoi s'organiser, que mémori'ser, comment travailler vite et bien
~ 2. Le COURS, pour maîtriser les contenus
-tr • l'ensemble du programme officiel exposé classe par classe, de la 6• à la 3·
3. Le CAHIER D'ENTRAÎNEMENT, pour réussir sa scolarité , ·
. ; ' • 64 pages d'exercices, de conseils pratiques et de corrigés pour assurer. les savoir-faire

Rédigé par des enseignants en contact avec les élèves,


chaque AIDE-MÉMOIRE constitue, avec son CAHIER D'ENTRAÎNEMENT,
un outil d'apprentissage, de perfectionnement et d'auto-évaluation irremplaçable.

AIDE ..,MtMOIRE AIDE .....MtMOIRE AIDE ......MtMOIRE


LAROUSSE LAROUSSE LAROU$SE

MATH ,-FRANÇAIS- ANGtA1S


TOU T LE l"WOGltAH HE DU cout:GE TOUT U f'llOGIU.HHE DU COU.t:GI TOUT U: raOGltAMHE OU COU.ËGI

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LES TITRES Ae 3 e

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DE LA COLLECTION ':,e

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AIDE-MÉMOIRE

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AIDE ..,MtMOIRE
LAROUSSE
AIDE .....MtMOIRE
LAROUSSE '" AIDE.....MtMOIRE
LAROUSSE
AIDE ...,MtMOIRE
LAROUSS_E .
AIDE ..... MtMOIRE
LAROUSSE

ALLEMAND ESPAGNOL- LATIN rclSTOIRE ·


G OGRAPHIE
TOVY'La N04UNNI DU COI.ÙN T O U r U I ~ DUcou.a. TOUT U- . . . . , . . D U cou.a. TOUTUl....,.... DU COLI.NI

:, ~
... Ae 3 e

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e Ae 3 e Ae 3 e Ae 3 e

==- 4'r :ltl'r ~--


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LAR'àffise =-
-· t(U.
LARd:_tjSSE '
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1
LARé/ssE
=..;_
==•' r--~-
LAR
1
d3'\se

ISBN 2-03-800476-5
Ce LIVRE
ne pe ut être vendu sans le

1111111
9 782038 004762
CAHI ER D 'ENTRAÎNEMENT
qui le co mplè te.

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