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DEVIGNE, Anne-Charlotte
Mai 2017
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comptable. Il permet ainsi à la profession d’accéder à un fonds documentaire inestimable par sa
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de ce mémoire des éléments étaient amenés à manquer, nous vous invitons à les demander à
l'équipe de Bibliotique qui vous les communiquera dans la mesure du possible.
TABLE DES MATIÈRES
2
2.1. Gestion efficace et efficiente ................................................................. 59
2.2. Concentration sur son cœur de métier .................................................. 62
CHAPITRE 3 : Le contrôle interne, une assurance bénéfique pour l’expert-
comptable .................................................................................................................. 65
SECTION 1 : Un outil utile dans le cadre de la responsabilité de l’expert-
comptable .............................................................................................................. 65
1.1. Devoir de conseil de l’expert-comptable ............................................... 65
1.2. Responsabilité civile de l’expert-comptable .......................................... 67
1.3. Responsabilité pénale de l’expert-comptable ....................................... 68
SECTION 2 : Un outil utile dans le cadre du respect de la norme anti-blanchiment
............................................................................................................................... 69
2.1. Cadre législatif ....................................................................................... 69
2.2. Allégement de la vigilance ..................................................................... 71
3
LISTE DES ABRÉVIATIONS
4
PCG : Plan Comptable Général
SOX : Sarbanes OXley
TPE : Très Petite Entreprise
TRACFIN : Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits FINanciers
clandestins
TTC : Toutes Taxes Comprises
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
URSSAF : Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et
d’Allocations Familiales
5
TABLE DES FIGURES
6
NOTE DE SYNTHÈSE
ième
Le prochain congrès de l’Ordre des Experts-Comptables, pour sa 72 édition prévu en
septembre 2017, va avoir pour thème « le conseil ». C’est d’avenir et de développement
de l’offre cabinet dont débattront les congressistes en septembre prochain.
Il s’inscrit dans une démarche actuelle liée à la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité
des chances économiques, dite « Loi Macron ». Les différentes mesures de cette loi,
étendent considérablement le champ d’intervention et de conseil des experts-
comptables. L’objectif de ces modifications est d’offrir un service de plus en plus global
aux clients.
7
Ces outils présentent en fait un double bénéfice, le premier étant bien évidemment une
mission de conseil pour le client restaurateur et le deuxième une sécurisation de l’activité
de l’expert-comptable face à un secteur dit à risque.
8
Enfin, pour aider l’expert-comptable à constituer son dossier de travail, des outils de
travail adaptés à cette mission sont proposés :
- questionnaire d’acceptation de la mission ;
- modèle de lettre de mission ;
- modèle de grille d’évaluation du budget d’honoraires ;
- compte-rendu de fin de mission.
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Parallèlement à ces difficultés qui touchent le secteur des hôtels, cafés, restaurants
(HCR), les restaurants traditionnels sont également atteints par des risques inhérents à
leurs activités parmi lesquels : l’intensité de la concurrence, la difficile gestion du
personnel caractérisée par un fort « turn-over », la gestion des stocks en lien avec la
fluctuation de l’activité, elle-même dépendante du temps, de l’actualité, de l’économie, les
risques de détournement et/ou de fraude, les risques sanitaires, l’abondante
réglementation…
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toute vision à court terme, tout manque de rigueur face aux multiples activités, va avoir
des répercussions sur la gestion.
Habituellement mis en place dans les grandes entreprises, ce dispositif n’est pas une
pratique courante dans les petites et moyennes entreprises.
Alors pourquoi ne pas vouloir l’appliquer aux restaurants traditionnels de petites et
moyennes taille ?
Dans un deuxième temps, l’objet d’étude concerne le contrôle interne. En connaître ses
caractéristiques et ses enjeux est une nécessité pour adapter ce contrôle à un
établissement qui n’en a pas l’obligation légale ni l’habitude. C’est aussi un bon moyen
pour sécuriser les travaux de l’expert-comptable.
Cette étape est présentée en deuxième partie du mémoire.
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Dans un troisième temps, il convient de proposer une marche à suivre pour permettre à
l’expert-comptable d’accompagner son client restaurateur dans la mise en place de
procédures de contrôle interne. C’est par le biais d’un guide pratique méthodologique et
d’un dossier de travail que le professionnel de l’expertise comptable pourra mener à bien
sa mission.
La présentation de ces outils fait l’objet de la troisième partie du mémoire.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
PARTIE 1
PRISE DE CONNAISSANCE ET ANALYSE DES RISQUES DU
SECTEUR D’ACTIVITÉ DE LA RESTAURATION
TRADITIONNELLE, UN PRÉALABLE INDISPENSABLE À LA
RÉALISATION DE LA MISSION.
L’objectif est de mettre en exergue les caractéristiques essentielles dans la gestion d’un
restaurant. Dresser un état clair et précis des spécificités et des risques inhérents à la
gestion d’un établissement de restauration traditionnelle est donc une étape préalable
indispensable.
Cette première partie est composée de trois chapitres. Ils n’ont pas pour but d’effectuer
une simple description de la restauration traditionnelle mais de situer le plus précisément
possible ce secteur dans un cadre juridique, comptable, fiscal, social et de gestion.
Ainsi cette connaissance aidera l’expert-comptable à maîtriser ce secteur et lui permettra
d’apporter des conseils utiles et adaptés à chacun de ses clients restaurateurs.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Figure 1 Le secteur de la restauration en France, INSEE parution : 02/09/2015 – INSEE Focus n°34
La restauration traditionnelle consiste à proposer des repas ou des plats mais également
à offrir un site d’accueil pour la consommation ainsi qu’un couvert installé accompagné
d’un service à table. C’est sous le code APE 56.10 que l’INSEE regroupe l’ensemble de
la profession avec la sous classe APE 56.10A pour la restauration traditionnelle.
Figure 2 INSEE, NAF rév. 2, 2008, édition 2015 - Sous-classe 56.10A Restauration traditionnelle
L’accès à cette profession est réglementé. En effet, pour pouvoir ouvrir et exploiter un
restaurant, il est nécessaire d’obtenir une licence. Il existe deux sortes de licences, la
petite licence restaurant et la licence restaurant.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Ces deux licences limitent donc le service des boissons à l’accompagnement d’un
repas. Elles permettent aussi la vente à « emporter » des boissons proposées.
Toutefois, pour servir des boissons en dehors des repas, le restaurant doit être titulaire
d’une licence de débits de boissons à consommer sur place. Il existe deux catégories:
- La licence restreinte
ème
Cette licence dite de 3 catégorie autorise de vendre pour consommer sur place les
ème
boissons des groupes 1 et 3 ; celle de 2 catégorie est devenue de plein droit une
ème er
licence de 3 catégorie depuis le 1 janvier 2016.
- La grande licence
ème
La licence de 4 catégorie dite grande licence ou licence de plein exercice, comporte
l’autorisation de vendre pour consommer sur place toutes les boissons dont la
ème ème
consommation à l’intérieur demeure autorisée, y compris celles des 4 et 5 groupes.
L’annexe 1 présente les trois catégories de boissons et leurs liens avec les licences.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Outre les licences, les restaurants doivent respecter d’autres règles dans leurs
établissements, pour assurer la sécurité de leurs clientèles. Les aspects de cette
réglementation tels que les normes de sécurité, les normes sanitaires, les affichages
obligatoires etc. seront développés en 2.1. Section 2 de la présente partie.
Cette clientèle qui fréquente les restaurants est abondante et en constante évolution.
Figure 3 Graphique sur l’évolution du chiffre d’affaires dans la restauration, DGCCRF éco n°28
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
C’est également un acteur clé sur le marché du travail puisque ce secteur emploie près
de 360.000 salariés en 2011, comme le montre le tableau ci-dessous.
Figure 4 : évolution des effectifs salariés en Restauration, extrait de l’analyse sectorielle Restaurants 2014-
2015, OEC
Figure 5 La fréquentation des établissements de restauration en baisse. Analyse sectorielle Restaurants 2014-
2015 OEC
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
L’expert-comptable doit donc attirer l’attention de son client sur les difficultés liées à ce
secteur d’activité, et insister sur les précautions à prendre pour prévenir les éventuels
risques, dans le cadre de son devoir de conseil.
Les spécificités fiscales dans la restauration concernent la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA), les majorations de prix réclamées au titre du service à la clientèle, les pourboires
et la tenue de caisse.
Plusieurs taux de TVA sont applicables dans la restauration :
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Les recettes provenant des ventes de nourriture à consommer sur place et/ou à
emporter (en vue d’une consommation immédiate) sont assujetties au taux réduit
de 10 %.
Les recettes provenant des boissons alcooliques sont exclues du taux réduit et
sont donc taxées au taux normal de 20 %.
Il est à noter que le taux réduit de TVA à 5,5 % en restauration concerne les produits
vendus sous un emballage permettant leur conservation. A priori, la restauration
traditionnelle, qui concerne un service à table, n’est pas concernée par ce taux.
L’annexe 6 permet de vérifier le taux de TVA à appliquer selon les produits vendus.
Le chiffre d’affaires doit être ventilé en fonction de chaque taux de TVA.
Si une vente concerne une formule « tout compris » comprenant des produits taxables à
différents taux de TVA et faisant l’objet d’une facturation forfaitaire, par exemple une
formule entrée, plat, verre de vin, dessert, pour un montant de 45 € TTC, le restaurateur
doit ventiler les recettes correspondantes à chaque taux de TVA. Si la répartition n'est
pas effectuée, la totalité de la facture devra être soumise au taux de TVA le plus élevé,
soit 20 %.
Pour ce qui est de la majoration des prix, il est fréquent, dans le secteur de la
restauration traditionnelle, que les prix fassent apparaître la mention « service
compris ». Cette mention signifie qu’une majoration de prix est réclamée à la clientèle
au titre du « service » et que le personnel est rémunéré au pourcentage du service. Cette
majoration de prix est donc une sorte de pourboire « obligatoire ».
3
L’arrêté du 29/03/2001 de la Cour de Justice des Communautés européennes, précise
que toutes les majorations de prix réclamées au titre du service à la clientèle doivent être
comprises dans la base d'imposition à la TVA de l'entreprise, que les pourboires
« obligatoires » soient centralisés par l'employeur ou perçus directement par les
employés.
En revanche, les pourboires « facultatifs », que les clients versent de leur plein gré en
guise de satisfaction pour le service, ne sont pas à soumettre à TVA ni à cotisations
sociales. La non-soumission à TVA des pourboires facultatifs n’est applicable qu’à la
condition suivante : le pourboire ne doit pas être considéré comme un salaire ou un
complément de salaire au vu de la législation du travail et de la sécurité sociale.
Une des caractéristiques de la clientèle des restaurants, est qu’elle règle souvent
« l’addition » en espèces. Cela impose la tenue d’un livre de caisse ne représentant que
les espèces et où sera comptabilisée chaque vente.
Néanmoins, pour des valeurs n’atteignant pas 76 € TTC, il est admis que les opérations
peuvent être globalisées et ce, à la fin de chaque journée, et le montant des opérations
3
Affaire n° 404/99
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
L’expert-comptable doit veiller à ce que son client restaurateur applique les bons taux
de TVA, déclare bien les pourboires « obligatoires ». Étant donné qu’il est fortement
conseillé d’utiliser une caisse enregistreuse, l’expert-comptable devra le rappeler à son
client et le mettre en garde en ce qui concerne la conservation obligatoire des pièces
justificatives pendant 10 ans.
Cette convention collective est bien « fournie », dans le sens où de nombreux textes sont
différents du code du travail comme par exemple la rémunération des heures
supplémentaires, le temps de travail journalier, les repos quotidiens et hebdomadaires,
les jours fériés garantis (Cf. annexe 8).
Il est important de préciser qu’en dehors de la convention collective nationale des HCR, il
existe aussi des accords locaux dont il faudra tenir compte et vérifier qu’ils soient bien
adaptés en fonction du lieu où se situe l’établissement.
Ces spécificités sociales doivent être connues et appliquées, d’autant que le poste
« personnel » représente une part importante dans l’activité du restaurant, le ratio charge
de personnel/chiffre d’affaires hors taxes (CAHT) doit en principe être compris entre 35 et
45 %.
Ceci montre l’importance du personnel en restauration.
4
Convention collective nationale des hôtels, cafés restaurants (HCR) du 30 avril 1997 - Texte de base -
Convention collective nationale du 30 avril 1997 – IDCC 1979.
5
Pour les salariés des HCR, la valeur de l’avantage en nature nourriture est évaluée à un minimum
garanti par repas de 3,54 € (valeur au 1er janvier 2017).
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Il est utile ici de préciser que ce si le chef cuisinier n’est pas le propriétaire du restaurant,
il devra être responsabilisé par un salaire conséquent, il reste la clé de voûte d’une
structure dont la réussite dépend de sa présence, de son implication et de ses
compétences. Inversement, ce peut être un risque majeur en cas d’absence de celui-ci.
Si cette identification des métiers est parfaitement bien établie dans les grandes
structures, elle ne l’est pas forcément dans des restaurants plus modestes et conduit à
un travail polyvalent pour les salariés. Ils peuvent alors être amenés à réaliser diverses
activités, de la cuisine au service et à l’encaissement jusqu’à l’entretien des locaux. Cela
peut être source de conflits voire de désorganisation dans la bonne marche de
l’établissement.
Il paraît donc utile de s’intéresser à ce personnel. Il est caractérisé par des compétences
professionnelles plus ou moins importantes selon l’expérience et la formation. De plus, ce
personnel présente d’autres caractéristiques, il est souvent décrit comme étant une main
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
d’œuvre majoritairement masculine, plutôt jeune, travaillant à temps complet bien que le
recours au temps partiel ne soit pas négligeable à certaines périodes de l’année, et avec
un taux de rotation élevé. Ce « turnover » est un indice précieux pour évaluer la stabilité
des équipes nécessaire au bon fonctionnement de l’établissement et à sa gestion. Il
paraît donc utile de tout mettre en œuvre pour le limiter. D’ailleurs, une enquête sur le
thème « Comment fidéliser son personnel et lutter contre le turnover ? » a été lancée le
12 décembre 2016 par l’Hôtellerie Restauration et CHD expert. Ce qui témoigne, une fois
de plus, de la nécessité de prendre en compte les besoins et les caractéristiques du
personnel dans ce secteur d’activité. Sans attendre les résultats de cette enquête, il
semblerait que le faible salaire associé à des horaires contraignants en soit la principale
6
cause, selon les résultats d’une enquête portant sur les raisons du mal à recruter dans
les HCR.
6
Enquête du 29 avril 2016 réalisée par l’Hôtellerie Restauration et le cabinet CHD Expert.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
- Période de « suractivité » :
Cette activité supérieure à l’activité normale est une période temporaire mais qui peut
être récurrente. Elle peut être prévisible (réservation pour une soirée par exemple) ou liée
à des facteurs imprévisibles (arrivée d’un groupe de touristes qui n’a pas effectué de
réservation). Le restaurateur devra tenter au maximum d’en prévoir les facteurs pour
effectuer les achats nécessaires en temps voulu et ne pas se retrouver en pénurie. Il
devra également prévoir d’effectuer les embauches nécessaires pour assurer un service
de qualité en ayant recours aux contrats à durée déterminée (CDD), aux contrats
saisonniers, et éventuellement aux contrats d’extra. Le contrat d'extra est un CDD
pouvant être conclu pour des emplois par nature temporaires dans certains secteurs
d'activité, définis par décret, où il est d'usage constant de ne pas recourir au contrat à
7
durée indéterminée (CDI) . Le secteur de la restauration fait partie de ces secteurs
8
autorisés à recourir à ce type de contrat . L’article 14 de la convention collective des
HCR précise les conditions d’emploi des extras.
- Période de « sous-activité » :
C’est une insuffisance d’activité au regard de l’activité de référence. Cette période est
difficilement prévisible en raison des nombreux facteurs évoqués pesant sur le secteur de
la restauration auxquels s’ajoute le pouvoir d’achat des ménages. Nous comprenons
donc la nécessité, pour le restaurateur, d’arriver à déterminer au mieux ses besoins
stables en main d’œuvre car si ses besoins sont mal estimés, les charges fixes seront
trop élevées ce qui se répercutera sur le seuil de rentabilité.
7
Article L 1242-2 3° du code du travail
8
Article D1242-1 du code du travail
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
1) Achats 4) Ventes
2) Stocks 5) Trésorerie
3) Production 6) Personnel
Si l’ensemble de ces cycles sont étroitement liés, car eux-mêmes engagés dans une
même finalité, le dirigeant devra les maîtriser individuellement pour assurer la bonne
gestion de son établissement et ainsi pérenniser son activité.
ACHATS
L’objectif de la gestion des achats est de réaliser le meilleur compromis entre les trois
variables suivantes :
- la qualité, garante de la satisfaction des clients ;
- le prix, condition sine qua non de rentabilité ;
- les délais de livraison particulièrement importants en restauration au regard des
produits périssables dont les qualités organoleptiques sont rapidement modifiées
en fonction du temps risquant ainsi une qualité moindre des plats d’une part et un
gaspillage donc des coûts inutiles d’autre part.
Une bonne politique d’achat (choix des fournisseurs, négociation des prix, délais de
paiement) contribue en grande partie à la pérennisation d’une affaire de restauration.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
STOCKS
Comme il a été vu précédemment, la gestion des stocks est étroitement lié au cycle
« achats », tout du moins en ce qui concerne l’approvisionnement en matières premières.
La gestion du stock est un des piliers de la gestion d’un restaurant pour les raisons
suivantes :
- la valeur du stock peut, en fonction des produits achetés (vins, produits haut de
gamme…) représenter une part importante des actifs de l’entreprise ;
- une grande partie du stock est périssable.
Une parfaite maîtrise de l’évolution de son stock (entrées/sorties) notamment en
normalisant l’utilisation des produits frais et en assurant la traçabilité des
mouvements assurera une gestion efficiente.
PRODUCTION
VENTES
La gestion des ventes est à mettre en parallèle avec les deux cycles précédents. En
général, le cycle « vente » comprend toutes les opérations depuis la fixation des prix de
vente jusqu’au règlement client en passant par la commercialisation, la réception des
commandes et la facturation client.
Dans les faits, le règlement client en restauration est plus un processus lié au cycle
« trésorerie » et à la caisse qui sera traité ci-après.
Il est à noter le rôle important joué par les serveurs pour assurer la « promotion » des
plats et des boissons ; cela suppose qu’ils maîtrisent les spécificités des produits
proposés dans la carte (origine des produits, mode de cuisson, ingrédients…).
L’assurance d’une gestion cohérente de ce cycle « vente » favorise la bonne marche
de l’entreprise. Inversement, une activité mal maîtrisée peut remettre en cause la
continuité de l’exploitation d’un restaurant.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
TRÉSORERIE
PERSONNEL
Si le personnel a une place très importante dans la vie de toute entreprise, il est essentiel
en restauration. Le personnel étant en lien direct avec la clientèle, la prestation de
chacun engage la réputation et par conséquent le niveau d’activité. Les choix du
restaurateur au niveau de la gestion du personnel seront primordiaux pour la continuité
de son affaire.
La gestion du personnel regroupe en particulier les fonctions suivantes :
- gestion des mouvements du personnel ;
- gestion de la politique sociale ;
- gestion des plannings surtout en restauration ;
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
- gestion des conflits (la restauration est un milieu où les salariés travaillent sous
pression) ;
- gestion de la formation. Elle est primordiale dans ce secteur et il faudra veiller à
former en interne les employés aux règles d’organisation de l’entreprise, aux
règles d’hygiène et de sécurité, aux procédures de travail. De plus, les propos lus
sur le site internet de pôle emploi « S’il y a bien un secteur qui recrute, c’est celui
de la restauration. Serveurs, commis de cuisine, ou encore chef de rang… des
métiers variés, et la possibilité de faire évoluer sa carrière après quelques
années d’expérience. » mettent en évidence le dynamisme de ce secteur et
l’importance de la formation en cours de carrière.
Une vigilance accrue quant au recrutement de son personnel et au respect (et aux
preuves de ce respect) de la législation en vigueur, notamment sur celles relatives
aux conditions de travail et de sécurité est de mise pour maintenir stable l’activité du
restaurant.
Précisions : les marchandises utilisées pour les repas du personnel et les « offerts » ne
sont pas à prendre en compte pour le calcul du coût d’achats des marchandises
consommées car elles ne génèrent pas de chiffre d’affaires.
À partir de la marge brute, il est intéressant de calculer le taux de marge qui indique la
part de la marge dans le prix de vente. Il se calcule de la manière suivante :
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
standards nécessitera une analyse approfondie du prix de revient des plats les plus
fréquemment vendus, par exemple.
L’intérêt de ce taux est donc d'estimer la rentabilité de la vente d'un repas ou de fixer un
prix de vente par le biais du coefficient multiplicateur.
Ce coefficient est une notion importante pour le restaurateur car il va lui permettre de
calculer les prix de vente de ses plats et boissons.
En effet, les prix en restauration sont libres et les prix de vente peuvent être établis en
fonction de l’utilisation d’un coefficient multiplicateur selon les plats et les boissons.
L’application de ce coefficient permet d’établir un prix de référence théorique qui sera
ensuite revu, à la hausse ou à la baisse, par le restaurateur en fonction de différents
facteurs : image de marque du restaurant, ticket moyen, concurrence, localisation du
restaurant, niveau d’acceptabilité des clients (prix psychologique pour un menu)...
Le coefficient multiplicateur se calcule de la manière suivante :
Le calcul du seuil de rentabilité nécessite de calculer le taux de marge sur coût variable
(MCV). La MCV est la différence entre le chiffre d’affaires et les charges variables. Le
taux de MCV se calcule en divisant la MCV par le CAHT. Ainsi, le seuil de rentabilité se
calcule de la manière suivante :
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Il est possible de calculer le seuil de rentabilité en nombre de repas (point mort). Dans ce
cas, il faut diviser le chiffre d’affaires obtenu lors du calcul du seuil de rentabilité par le
ticket moyen et par le nombre de jours d’ouverture du restaurant.
Cette donnée peut être communiquée au personnel et lui servir d’objectif.
Le poids du personnel étant un élément clé, il convient d’analyser le rapport entre son
coût et le chiffre d’affaires généré, ce qui renseigne sur la part du coût du personnel sur
le prix d’un repas. Il est idéalement compris être 35 et 45 % du CAHT.
Ce ratio devant être calculé par service, pour le jour, le mois et en cumul.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
La gestion du délai de règlement des fournisseurs est une source de financement pour
l’entreprise. L’augmentation du délai permet de repousser les échéances de sortie de
trésorerie.
Le crédit-fournisseur ne doit pas dépasser 90 jours. Au-delà, une analyse approfondie
devra être effectuée pour déterminer les causes : prélèvements excessifs de l’exploitant,
investissements sans emprunts, etc.
Ces différents ratios sont à effectuer régulièrement afin d’assurer un bon suivi de l’activité
de l’établissement, tout comme le suivi du chiffre d’affaires, le suivi du nombre de
couverts.
Outre l’approche comptable, la gestion d’un restaurant s’appuie sur une réglementation
et un système d’information stricts nécessitant une approche juridique et
organisationnelle pour en comprendre les tenants et les aboutissants.
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Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Les articles de lois qui dépendent de ces différents codes sont pléthoriques.
Pour ce qui est de l’exploitation d’un restaurant, la réglementation concerne le permis
d’exploitation et donc la licence associée (présentés au chapitre 1, section 1, 1.1). Les
affichages obligatoires concernent :
- affichage des prix à l’intérieur et à l’extérieur ;
- affichage de l’origine des viandes bovines ;
- affichage relatif à l’interdiction de fumer ;
- affichage pour la protection des mineurs et la répression de l’ivresse publique ;
- affichage de la licence ;
- affichage du menu et de la carte du jour avec dénomination exacte des plats ou
ingrédients ;
- affichage des titres de paiement ;
- affichage des allergènes
- affichage des consignes de sécurité incendie et gaz en cuisine
- affichage concernant les règles d’hygiène alimentaire
L’annexe 9 en présente les grandes lignes.
31
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Pour ce qui est de l’hygiène, il est inutile de préciser qu’il s’agit d’un domaine très
sensible. Les risques de développement microbiens sont favorisés pendant la
préparation des plats et durant le service à cause des fluctuations de température et
outre les risques infectieux cela peut aussi entraîner la dégradation des qualités
organoleptiques des préparations culinaires. D’ailleurs, les manquements aux règles
d’hygiène constituent une préoccupation chez les consommateurs de la restauration,
comme le montre le tableau ci-dessous.
2009 2010 2011 2012 2013 2014*
Règles générales d’hygiène des 779 604 601 602 633 197
denrées
Règles générales d’hygiène des 164 152 221 569 380 134
établissements
Tromperies à l’égard des 85 71 106 86 60 15
consommateurs
Refus de ventes aux 20 32 31 16 17 8
consommateurs
Respect des DLC et DLUO 20 21 15 15 14 8
Figure 8 Classement des cinq premières pratiques dénoncées par les consommateurs, concernant e secteur de
la restauration, 2009-2014 - Sources DGCCRF, baromètres des réclamations, juin 2014. * chiffres arrêtés au 1 er
juin 2014
Pour faciliter l’application de la méthode HACCP, les pouvoirs publics et les syndicats de
9
la profession ont élaboré des guides de bonnes pratiques d’hygiène « restaurateur »
(GBPH) qui proposent des savoirs faire, des méthodes à appliquer pour optimiser les
pratiques professionnelles et ainsi atteindre un niveau satisfaisant d’hygiène. En
9
le GBPH restaurateur se trouve en téléchargement sur le lien :
http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/gph_20085905_0001_p000_cle0b8fb7.pdf
32
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
appliquant ces mesures, les professionnels respectent ainsi les exigences instaurées par
la réglementation en matière d’hygiène.
En dehors de la sécurité sanitaire, en lien avec le respect des règles d’hygiène, un autre
aspect mérite d’être évoqué, celui de la protection physique des personnes. La législation
est très précise dans ce domaine. Si son but est avant tout de protéger les salariés
contre les accidents du travail, et ils peuvent être nombreux, elle s’adresse également
aux clients contre tous les risques afférents à leur présence.
Pour la sécurité des clients, les restaurants font partie des établissements recevant du
public (ERP). Dans le cadre de la protection des personnes, la réglementation applicable
vise à ce que les établissements soient conçus de manière à permettre de limiter les
risques d’incendie, de favoriser l’évacuation des personnes tout en évitant la panique et
d’alerter des services de secours et de faciliter leur intervention.
33
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Par ailleurs, l’utilisation d’une caisse enregistreuse, « boîte noire » du restaurant, permet,
en principe, d’assurer la valeur probante des recettes déclarées. Elle doit être tenue
avec la plus grande attention et doit permettre de présenter les tickets journaliers appelés
« Z », la liste des produits vendus et le prix de vente de chaque article. À ce jour, la
possession d’une caisse enregistreuse est une préconisation faite par l’administration
fiscale et non une obligation légale.
er
En revanche, à compter du 1 janvier 2018, afin de lutter contre les dissimulations de
recettes et pour lutter contre la fraude à la TVA, la loi de finances pour 2016 instaure une
obligation pour les commerçants, qui utilisent une caisse enregistreuse, d’enregistrer les
paiements de leurs clients au moyen d’un logiciel de comptabilité ou d’un système de
caisse sécurisé et certifié.
Le logiciel de comptabilité ou le système de caisse choisi, devra satisfaire aux conditions
d'inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage des données, attestées
par un certificat délivré par un organisme accrédité ou par une attestation individuelle
délivrée par l'éditeur. L’annexe 12 présente un modèle de certificat d’un logiciel.
10
Robert Reix (1934-2006), agrégé de sciences de gestion, docteur d'État, était professeur émérite de
l'université Montpellier 2. Il a fortement influencé le management des systèmes d'information, notamment
en faisant partie des membres fondateurs de l'AIM (Association Information et Management) et de la
revue Systèmes d'information et Management.
34
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Par ailleurs, l’adoption d’un logiciel de gestion des stocks contribuera également au
système d’information. Ce logiciel permet de suivre la disponibilité et le mouvement de
chaque marchandises stockées et plats préparés au fur et à mesure des sorties et
ventes, grâce à une gestion automatisée et instantanée des stocks. Il donne une
valorisation du stock en temps réel, ce qui facilitera le calcul de certains ratios, et permet
également d’éviter des ruptures de stocks en créant des seuils de sécurité.
L’expert-comptable doit dans le cadre de son devoir de conseil, avertir ses clients de
cette nécessité de mise en conformité de leur logiciel ou système de caisse. Les clients
pourront se mettre en conformité avec cette nouvelle obligation grâce à une mise à jour
de leur logiciel de caisse, ou alors ils devront investir dans un nouveau système.
Il doit aussi rappeler que lorsque la caisse est remplacée, une sauvegarde doit être
archivée pour satisfaire à la conservation des comptabilités informatiques.
Il peut aussi informer son client sur l’efficacité de la mise en place d’un logiciel de gestion
des stocks. Le paramétrage est certes fastidieux, mais une fois réalisé, la gestion des
stocks sera grandement facilitée et permettra d’obtenir des informations utiles pour la
gestion.
35
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Lorsque la comptabilité est rejetée par l’administration fiscale, s’en suit une procédure
de rectification contradictoire, une reconstitution du chiffre d’affaires et du bénéfice
brut de l’entreprise à partir des conditions réelles et concrètes de fonctionnement et en
se basant sur des statistiques professionnelles du secteur d’activité de la restauration,
entre autres.
Il y aura donc une reconstitution des bases d’imposition des divers impôts qui engendrera
l’application de pénalités.
Notons que lors d’un contrôle fiscal, l’administration peut également prononcer une
fraude fiscale. C’est l’article 1741 du CGI qui définit ce délit de fraude fiscale. Il se
caractérise par le fait, pour un contribuable, de se soustraire, ou tenter de se soustraire
frauduleusement au paiement partiel ou total d’un impôt.
Ce délit implique donc un acte frauduleux, c’est-à-dire l’utilisation délibérée de certains
procédés pour échapper ou tenter d'échapper, partiellement ou totalement, à l'impôt tels
que :
- une omission délibérée de déclaration ;
- une dissimulation volontaire de biens ou revenus soumis à l'impôt ;
- l'organisation de son insolvabilité ;
- toutes manœuvres visant à faire obstacle au recouvrement de l'impôt.
36
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Les bénéficiaires effectifs des distributions occultes, même non instigateurs, encourent
les mêmes majorations que la société, à savoir 40 % en cas de manquements délibérés
et 80 % en cas de manœuvres frauduleuses.
Lorsque le ou les bénéficiaires de la distribution occulte ne sont pas connus,
l’administration fiscale met en demeure la société de fournir toutes indications
37
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
L’expert-comptable devra sensibiliser son client sur les risques liés à sa comptabilité et
à la tenue de sa caisse, les conséquences financières pouvant être dramatiques pour
son entreprise.
La sensibilisation de son client sur ce risque est d’autant plus importante que l’expert-
comptable peut voir sa responsabilité engagée en cas de défaut de diligences ou de
conseils.
Le contrôle et l’analyse des ratios de gestion du restaurant dans le cadre de la mission
principale est donc indispensable mais sert également à déceler les éventuels risques de
fraude.
Les risques fiscaux sont donc importants et doivent être appréhendés avec précaution,
mais le restaurateur s’expose aussi à des risques en matière pénale.
38
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Le dirigeant lèse ainsi la société et se sert d’elle comme s’il s’agissait de son propre
patrimoine. Or, la confusion de patrimoine est interdite dans les sociétés commerciales.
La peine maximale encourue est de 5 ans d'emprisonnement et de 375 000 € d’amende.
Une peine complémentaire pourra être prévue : interdiction temporaire pour le dirigeant
condamné d’exercer des fonctions professionnelles ou sociales au sein de la société à
titre de mesure de sûreté.
Le risque de blanchiment
L’article L. 324-1 du code pénal définit le délit de blanchiment comme « le fait de faciliter,
par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus de
l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
Constitue également un blanchiment le fait d'apporter un concours à une opération de
placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou
d'un délit. »
11
Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins
12
Délégation Nationale de Lutte contre la Fraude
39
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Il faut donc être extrêmement prudent sur ces risques dont les conséquences peuvent
être fatales pour l’entreprise. La vigilance portera notamment sur la tenue de la caisse, le
logiciel utilisé, l’accès à la caisse des personnes, les retraits d’espèces effectués, les
soldes de caisse ; et bien entendu le calcul des ratios sera réalisé pour soulever toutes
incohérences.
On voit donc l’importance pour le client d’accomplir l’ensemble des diligences en vigueur
concernant la réception du paiement en espèce.
Un manque de vigilance de la part du dirigeant peut lui faire endosser une faute commise
par un de ses salariés. D’où l’importance de bien sécuriser la gestion de certaines tâches
pour limiter le risque d’accusation du gérant. C’est un argument supplémentaire que
l’expert-comptable peut évoquer pour « vendre » sa mission d’accompagnement de
procédures de contrôle interne.
Les problèmes identifiés ci-dessus concernent des risques comptables et fiscaux liés à la
direction de l’établissement. En revanche, il en existe d’autres, ceux liés au personnel.
40
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
postes le plus important dans un restaurant, c’est un risque à appréhender avec grande
précaution. Le restaurateur doit en être conscient.
Les situations pouvant « glisser » vers l’irrégularité sont nombreuses :
- non-respect des horaires de travail, des pauses légales, des repos
conventionnels, des jours fériés garantis, du salaire minimum, des règles de
sécurité sur le lieu de travail ;
- recours abusif aux CDD, aux CDD saisonniers, aux contrats d’extra ;
- non-paiement ou non-compensation des heures supplémentaires ;
- licenciement abusif d’un employé pour faute grave, vol de marchandise ou
d’argent par exemple, non prouvé.
Rappelons ici, qu’en restauration, le recours à des CDD saisonniers et des contrats
d’extra est autorisé et fréquent. Cependant un recours abusif à cette pratique peut être
sanctionné. L’article 14 de la convention collective des HCR prévoit qu’ « un extra qui se
verrait confier par le même établissement des missions pendant plus de 60 jours dans un
trimestre civil pourra demander la requalification de son contrat en contrat à durée
indéterminée. ». Or, l’action en requalification du contrat pourra entraîner le versement
d’une indemnité s'élevant à un mois de salaire au minimum. Si le salarié n’est plus dans
l’entreprise, ou si l’employeur ne souhaite pas réintégrer le salarié dans l’entreprise, des
indemnités de préavis et de licenciement seront dues avec des dommages et intérêts
pour rupture abusive. La condamnation prud'homale au paiement peut être assortie d'un
intérêt au taux légal et d'une astreinte.
La convention collective des HCR prévoit aussi que les contrats saisonniers conclus
pendant trois années consécutives à partir de la date d’application de cette convention
collective et couvrant toute la période d’ouverture de l’établissement pourront être
considérés comme établissant avec le salarié une relation de travail d’une durée
indéterminée sur la base des périodes effectives de travail.
En ce qui concerne les heures supplémentaires, dont le recours est fréquent dans ce
secteur d’activité, de nombreux litiges y sont associés. Lorsqu’une action est menée
devant les prud’hommes pour le non-paiement des heures supplémentaires à un salarié,
l’employeur peut être condamné à verser un rappel de salaire pour les heures
supplémentaires non rémunérées, des dommages et intérêts, et être condamné pour
travail dissimulé.
41
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Mais, si le risque lié à un procès aux Prud’hommes existe, le risque lié à une infraction
pénale est également présent.
Concernant le travail dissimulé, l’article L.8221-5 du code du travail, indique que « Est
réputé travail dissimulé par dissimulation d'emploi salarié le fait pour tout employeur :
1°) Soit de se soustraire intentionnellement à l'accomplissement de la formalité prévue à
l'article L. 1221-10, relatif à la déclaration préalable à l'embauche ;
2°) Soit de se soustraire intentionnellement à l'accomplissement de la formalité prévue à
l'article L. 3243-2, relatif à la délivrance d'un bulletin de paie, ou de mentionner sur ce
dernier un nombre d'heures de travail inférieur à celui réellement accompli, si cette
mention ne résulte pas d'une convention ou d'un accord collectif d'aménagement du
temps de travail conclu en application du titre II du livre Ier de la troisième partie ;
3°) Soit de se soustraire intentionnellement aux déclarations relatives aux salaires ou aux
cotisations sociales assises sur ceux-ci auprès des organismes de recouvrement des
contributions et cotisations sociales ou de l'administration fiscale en vertu des
dispositions légales. »
Les principales situations de travail dissimulé sont présentées ci-après. L’annexe 13 y
fait également référence.
La non-déclaration de salariés
La non-déclaration de salarié auprès de l’union de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) est une infraction. L’absence
intentionnelle de déclaration d’un salarié constitue un délit de travail dissimulé par
dissimulation d’emploi salarié.
Des sanctions civiles, administratives et pénales sont prévues.
Les sanctions civiles concernent la régularisation, par l’URSSAF, des cotisations
de sécurité sociale non versées du fait de l’absence de déclaration du salarié.
42
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Les sanctions administratives vont consister à régler une pénalité égale à 300
fois le taux horaire du minimum garanti (soit 3,54 € en 2017),
Concernant les sanctions pénales, en cas de dissimulation d’emploi salarié
intentionnel, l’établissement peut être condamné à une peine cumulative de
45.000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement (si l’employeur est une personne
physique), ou 225.000 € d’amende et un placement sous surveillance judiciaire
(si l’employeur est une personne morale).
La dissimulation d’heures
Il s’agit de soustraire une partie de la rémunération des salariés aux charges sociales et
à l’impôt, moyennant un complément de salaire versé de façon occulte. Il peut s’agir de
mentionner un nombre d’heures de travail inférieur à celui réellement effectué en
dissimulant des heures complémentaires ou supplémentaires par exemple.
Ce délit est puni de 45 000 € d’amende et/ou d’une peine privative de liberté de 3 ans
(peines maximales). L’amende est multipliée par 5 lorsque l’employeur est une société.
Ces peines peuvent être plus sévères en cas de circonstances aggravantes : si le travail
dissimulé touche un mineur, ou une pluralité de personnes, ou encore si le délit est
commis en bande organisée. Des peines complémentaires peuvent également être
prononcées.
L’attention sera également portée sur les faux statuts : « faux stagiaires », faux
bénévoles » et au « coup de main » qui pourront être considérés comme travail dissimulé
et donc sanctionné. Le recours au « coup de main » pour faire face à un pic d’activité
est possible, il doit s’agir d’une entraide familiale.
L’entraide familiale peut être admise dans la mesure où elle intervient :
- de manière occasionnelle ;
- de manière spontanée et non planifiée ;
- en dehors de toute rémunération ;
- en l’absence de tout lien hiérarchique avec le chef d’entreprise.
En aucun cas, le poste occupé ne doit être indispensable au fonctionnement normal de
l’entreprise. Le non-respect de ces éléments peut être considéré comme travail
dissimulé.
Depuis le 1er juillet 2007, tous les conjoints qui participent régulièrement à l’activité de
l’entreprise sont obligés de choisir un statut social : salarié, associé, conjoint
collaborateur.
43
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
En effet, le personnel qui a le sentiment d’être mal rémunéré et/ou exploité, ou qui veut
nuire à son employeur, peut voler ou profiter d’une commande pour effectuer ses propres
achats… Il complètera ainsi à sa manière, son salaire.
Selon les denrées volées, les pertes peuvent être considérables notamment lorsqu’il
s’agit de bouteilles de vin, de produits nobles : foie gras, truffes entre autres produits.
Le vol de matériel engendre également des pertes puisqu’il faudra réinvestir pour
racheter le matériel disparu. De même, le vol dans la caisse est également une perte
pour l’établissement, mais qui peut s’avérer être d’autant plus grave lors d’un contrôle :
dissimulation de recettes et tous les risques que cela comporte (voir risque de rejet de
comptabilité et de fraude fiscale analysé précédemment).
Les conséquences de ces vols sont des pertes sèches pour l’établissement et fausseront
les calculs de coûts de revient et marges.
er
À compter du 1 mars 2017, une publication des résultats des contrôles officiels en
matière de sécurité alimentaire sera obligatoire. Le décret, présenté en annexe 14,
renseigne sur cette obligation. Quoi qu’il en soit, une fermeture administrative de
l’établissement peut être prévue en cas de contrôle par l’inspection sanitaire.
44
Partie 1 : Prise de connaissance et analyse des risques du secteur d’activité de la restauration
traditionnelle, un préalable indispensable à la réalisation de la mission
Ainsi, par cette étude sur les risques majeurs dans la restauration, il ressort que lorsqu’ils
sont mal identifiés et/ou mal maîtrisés par le client restaurateur, ils peuvent remettre en
cause la continuité de l’exploitation. Des pertes sèches, des investissements imprévus,
des sanctions pécuniaires, des fermetures administratives, une mauvaise réputation
engendreront des conséquences préjudiciables au gérant et à son restaurant.
Des solutions pour maîtriser ces risques existent, notamment grâce à l’analyse des ratios
mais encore faut-il que les données issues du système d’information soient exactes. Une
bonne assurance peut couvrir certains de ces risques contre les vols, les pertes
d’exploitation, mais cela suffit-il ? Le restaurateur a davantage intérêt à agir contre le
risque plutôt qu’à le voir se répéter. Comment peut-il se prémunir de ces risques en
amont ? La mise en place de procédures de contrôle interne est une solution.
Conclusion de la partie 1
Le taux de défaillance des restaurants traditionnels est élevé en raison du contexte
économique difficile et des nombreux risques inhérents à ce secteur d’activité. Si
l’analyse des ratios permet de déceler les faiblesses au niveau de la gestion et d’en
indiquer les failles, elle ne peut le faire qu’à postériori. Cette situation n’est pas
satisfaisante et montre que l’action doit être corrective et réalisée en amont donc
préventive. La mise en place des procédures de contrôle interne est une solution à cette
problématique.
L’expert-comptable est donc un allié de choix pour le client afin de mener à bien cette
action.
45
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
PARTIE 2
LE CONTRÔLE INTERNE,
DOUBLE OUTILS DE MAITRISE DES RISQUES
46
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
1.1. Définitions
Quelle que soit la taille de l’entreprise, le contrôle interne est un dispositif performant
pour son développement. S’il est très largement présent dans les établissements de
grande importance, en revanche il l’est peu dans les petites et moyennes structures.
Mais que faut-il entendre par contrôle interne ?
Une des définitions, donnée par l’OEC est la suivante : « le contrôle interne est
l'ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise. Il a pour but d'un côté
d'assurer la protection, la sauvegarde du patrimoine et la qualité de l'information, de
l'autre l'application des instructions de la direction et de favoriser l'amélioration des
performances. Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de
chacune des activités de l'entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci. ».
13
Le COSO propose la définition suivante : « le contrôle interne est un processus mis en
œuvre par le Conseil d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation,
destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs suivants :
- la réalisation et l’optimisation des opérations ;
- la fiabilité des informations financières ;
- la conformité aux lois et aux réglementations en vigueur.
Cette définition pose certains concepts fondamentaux :
- le contrôle interne est un processus. Il constitue un moyen d’arriver à ses fins et
non pas une fin en soi ;
- le contrôle interne est mis en œuvre par des personnes. Ce n’est pas seulement
un ensemble de manuels de procédures et de documents, il est assuré par des
personnes à tous les niveaux de la hiérarchie ;
13
COSO est l’acronyme abrégé de Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway
Commission, une commission à but non lucratif qui établit en 1992 une définition standard du contrôle
interne et crée un cadre pour évaluer son efficacité.
47
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Ce qu’ajoute cette définition donnée par le COSO c’est la dimension humaine. Tout le
personnel de l’entité doit agir ensemble pour atteindre les objectifs. Cette vision
corrobore les propos tenus dans la première partie figure 6 de la page 21, voulant
montrer le personnel comme un « élément clé » de la réussite de l’entreprise.
Le contrôle interne est donc un ensemble de procédures mis en œuvre, dans les
différents domaines de l’entité, par la direction avec la participation de l’ensemble du
personnel, pour assurer une gestion rigoureuse et efficace des activités. La fiabilité des
données issues du contrôle interne favorisera la qualité des analyses financières et
statistiques, et l’atteinte des objectifs fixés synonyme d’une gestion performante.
Notons que le contrôle interne, ne permet pas d’exclure à 100 % le risque d’infraction aux
lois et réglementations en vigueur, mais reste néanmoins un bon moyen de se prémunir
contre les agissements contraires aux lois et de limiter au maximum les infractions
possibles ou tout du moins, de les découvrir le plus tôt possible.
Le contrôle interne est un concept qui n’est pas figé. Ses évolutions réglementaires
permettent sa mise en place dans une entreprise, et, en l’occurrence dans un restaurant.
Déjà en 1888, Henri Fayol, alors directeur général d’une grande entreprise minière et de
métallurgie avait été interpellé par les dégâts que pouvaient provoquer l’absence de
fonction administrative et d’organisation au sein d’un groupe. Plus tard, Fayol précise :
« Administrer, c’est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler ».
Le contrôle interne a connu un regain d’intérêt ces dernières années suite à certains
scandales financiers des années 2000 (ENRON, WORLD COM, VIVENDI) et à l’évolution
de la situation économique mondiale entrainant une augmentation des fraudes en tout
genre dans les entreprises.
48
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Ces événements ont conduit les États à mettre en place de nouvelles lois et ont montré
la nécessité d’identifier et de gérer les risques dans les entités.
er
En France, la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) du 1 août 2001 introduit
le concept de contrôle interne dans les domaines comptables et financiers et
essentiellement à partir des dispositifs de supervision et de contrôle de gestion.
er
Avec la loi sur la sécurité financière (LSF) du 1 aout 2003, qui vise à améliorer la
transparence de l’information financière dont la fiabilité dépend du contrôle interne, le
législateur a imposé à chaque président de société anonyme de présenter et publier un
rapport sur le dispositif de contrôle interne en vigueur dans la société qu’il dirige.
Inspirée de la loi américaine Sarbanes Oxley (SOX) en 2002 qui a généralisé le contrôle
interne dans les sociétés cotées aux États-Unis en rendant obligatoire non seulement
une description mais également une évaluation de leurs procédures de contrôle interne
concernant les informations comptables et financières (en se basant sur un référentiel
reconnu, comme le COSO), la LSF se distingue de SOX qui ne s’intéresse qu’au contrôle
comptable et financier.
Il est donc important de rappeler que, même si le contrôle interne n’est pas obligatoire
dans toutes les entreprises, sa mise en place est vivement conseillée et apparaît comme
une nécessité au vu des opportunités qu’il génère. Quels sont ces opportunités ?
1.3. Objectifs
Les définitions identifiées ci-dessus nous donnent des indications sur les finalités du
contrôle interne. Mais pour bien comprendre les apports du contrôle interne, il faut
reprendre la définition d’une entreprise, au sens « organisation ». Elle se caractérise par
la mise en œuvre de moyens matériels et humains en vue de la réalisation d’objectifs.
La direction d’une entreprise impose, en effet, de prendre, à tout moment, des décisions
quant aux objectifs à atteindre, aux moyens matériels et humains à engager, aux actes à
accomplir, à l’exécution et au contrôle du processus d’organisation. De plus, pour pouvoir
prendre les décisions, le dirigeant doit s’appuyer sur des informations issues, notamment,
49
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Ainsi l’objectif du contrôle interne est destiné à fournir une assurance raisonnable quant à
la réalisation des objectifs suivants :
- permettre la réalisation et l’amélioration des opérations ;
- garantir l’intégrité, la pertinence et la permanence des informations ;
- assurer la protection et la sauvegarde du patrimoine ;
- assurer l’application des lois, des réglementations en vigueur et des instructions
de la direction.
Inversement, comme il a été vu dans la première partie, le moindre faux pas peut
engendrer de graves conséquences pour l’entreprise, d’autant que l’information circule
très rapidement avec l’avènement de l’ère du numérique et des réseaux sociaux.
50
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Le directeur d’exploitation
Notons que le directeur de restaurant n’est pas forcément le gérant de l’établissement. Il
n’est pas nécessairement associé/actionnaire.
Il coordonne et supervise toutes les activités.
Il est responsable de la gestion financière et définit les tarifs à appliquer dans
l’établissement en collaboration avec le chef cuisinier et le sommelier. Il prépare des
budgets. Il est également en charge de la gestion du personnel, de l’embauche à
l'organisation du travail. Il veille à la qualité de l'accueil et s'assure de la satisfaction des
clients. Le directeur de restaurant partage son temps entre les tâches administratives, la
salle et la cuisine. Il devra, dans le contexte actuel, gérer une nouvelle mission : sur
internet et sur les réseaux sociaux.
Ses missions varieront selon le type de restaurant qu'il dirige. Dans un établissement
indépendant, le directeur participe, sous l’autorité du dirigeant, et avec le chef cuisinier, à
l'élaboration des plats inscrits sur la carte.
Il devra contrôler :
- l’application des règles et la législation en vigueur ;
- la production et la distribution culinaire.
Ses tâches administratives et financières consisteront à :
- gérer le budget de fonctionnement ;
- négocier les prix avec les fournisseurs ;
- contrôler les inventaires ;
- analyser les comptes d’exploitation ;
- analyser les ratios ;
- contrôler les coûts, les ratios ;
- gérer la tenue de la caisse ;
51
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Concernant les seconds de cuisine, leurs fonctions et tâches principales sont les
suivantes :
- production culinaire : réalisation des préparations culinaires préliminaires
(sauces, fonds de bases…), réalisations de recettes à partir des fiches
techniques et en fonction des commandes, vérification des préparations, choix
des produits à utiliser pour l’élaboration des plats ;
- approvisionnement : élaboration d’une liste de produits nécessaires aux
réalisations culinaires, réception et vérification des marchandises livrées
quantitativement et qualitativement ;
- stockage des denrées : stockage selon les méthodes prescrites dans
l’établissement, réalisation d’inventaires, contrôle des dates de péremptions ;
- organisation du travail et de la production : détermination des besoins en
matériel, planification des tâches en fonction de la production ;
- distribution : réponse aux commandes, dressage et envoi des plats ;
- respect des règles d’hygiène et de sécurité : contrôle du rangement et du
stockage des produits et matériels en fonction des consignes de sécurité, port
d’une tenue professionnelle conforme à la législation.
52
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Le chef de rang, responsable d’un groupe de tables, avec les serveurs qui travaillent
sous ses ordres, devra veiller au bon déroulement du service sur l’ensemble et pour cela
s’assurera des tâches suivantes :
- relation avec la clientèle : présentation de la carte, écoute du client et réponse à
ses questions ;
- gestion de la prise de commande : présentation de la carte, établissement d’une
commande, annonce ou transmission des données en cuisine, service à table ;
- organisation du service : dressage des tables, service, débarrassage des tables ;
- gestion de la facturation : établissement de l’addition, réalisation et vérification
des opérations d’encaissement.
Le sommelier quant à lui, lorsque son poste est présent, officie à la fois en cuisine et en
salle, il assure les fonctions qui suivent :
- élaboration et mise à jour permanente de la carte des vins ;
53
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Il apparaît donc à la lecture de ces différents profils de poste que les tâches de chacun
des membres du personnel sont bien identifiées et participent au bon fonctionnement de
la structure. Il est donc aisé de comprendre que les défaillances des uns auront des
répercussions sur les tâches attribuées aux autres et, qui plus est, sur le résultat attendu.
Il pourra en résulter soit un mécontentement du client, soit pour le dirigeant des pertes
financières. L’expert-comptable doit donc insister auprès de son client pour que chacun
des membres du personnel respecte les tâches qui lui sont attribuées.
La mise en place de procédures de contrôle interne pour éviter les risques identifiés
apparaît dès lors comme une évidence.
54
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
- Le règlement intérieur
À défaut d’avoir un règlement intérieur, il s’avère nécessaire d’en réaliser un pour clarifier
les obligations sur le lieu de travail. Il est obligatoire à partir de vingt salariés, et facultatif
en deçà. Le contenu est réglementé par l’article L 1321-1 du code du travail « Le
règlement intérieur est un document écrit par lequel l'employeur fixe exclusivement :
1°) Les mesures d'application de la réglementation en matière de santé et de sécurité
dans l'entreprise ou l'établissement, notamment les instructions prévues à l'article L.
4122-1 ;
2°) Les conditions dans lesquelles les salariés peuvent être appelés à participer, à la
demande de l'employeur, au rétablissement de conditions de travail protectrices de la
santé et de la sécurité des salariés, dès lors qu'elles apparaîtraient compromises ;
3°) Les règles générales et permanentes relatives à la discipline, notamment la nature et
l'échelle des sanctions que peut prendre l'employeur. ».
Il peut être modifié par des notes de service ou tout autre document comportant des
obligations générales et permanentes sur les sujets abordés dans le règlement. Il peut
également être modifié ou invalidé à la demande de l'inspecteur du travail ou d'un juge à
la suite d'un litige par exemple. Un modèle en sera proposé en troisième partie.
- Le manuel de procédures
Ce manuel est un document qui recense des instructions précises sur l’ensemble des
processus de gestion à respecter par l’ensemble du personnel : achat, vente, production,
trésorerie et personnel. Il doit indiquer pour une tâche donnée : qui doit la réaliser, où elle
doit être réalisée, quand elle doit être accomplie et comment elle doit être exécutée.
Les procédures sont présentées dans la troisième partie.
55
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
14
Frédéric Bernard, Rémi Gayraud, Laurent Rousseau auteurs de l’ouvrage « Contrôle
Interne » page 73.
15
Traduction du titre « Enterprise Risk Management Framework »
56
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
La question est donc de savoir, comment le contrôle interne permet une maîtrise des
risques préalablement identifiés ?
Comme défini précédemment, le contrôle interne correspond à la maîtrise de l’entreprise
par la mise en place de procédures permettant de détecter et prévenir les irrégularités. Il
permet, grâce à des outils et des dispositifs, de limiter, réduire et voire même supprimer
le risque fiscal, en l’occurrence. Ce sont les suivants :
- une annonce des objectifs ayant pour but la maîtrise des activités de l’entreprise
(ils permettent de savoir où l’on va et de se mettre à l’abri des risques) ;
- un déploiement de moyens humains (personnel compétent et adapté), matériels,
techniques et financiers permettant de maîtriser l’activité et d’atteindre les
objectifs. Parmi les moyens techniques, une mise à disposition de systèmes
d’information et de pilotage permettant l’enregistrement et le suivi de données
pour mesurer la réalisation des objectifs (Logiciels de caisse et de gestion des
stocks, tableaux de bord avec des indicateurs pertinents, reporting,…) ;
- une organisation hiérarchisée reposant sur une séparation des tâches ;
- des procédures écrites précisant le contenu et le déroulement de chaque tâche
(manuel de procédures, fiches de poste, règlement intérieur) ;
- une supervision permettant de contrôler aléatoirement le respect des règles de
l’entreprise, le respect de la séparation des tâches et des procédures.
Notons que la veille juridique est très importante, elle permet de prévenir le
risque. L’expert-comptable devra se tenir informé de toutes les nouvelles règles
fiscales pouvant intéresser son client et l’en informer s’il ne l’est pas.
57
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Tous ces dispositifs de contrôle interne permettent de se prémunir contre le risque fiscal
et, en cas de redressement, la bonne foi du client pourra être plus facilement démontrée.
Ainsi, non seulement le contrôle interne permet une sécurisation fiscale pour le client
restaurateur, mais il assure également une sécurisation sociale.
Le risque social peut être défini comme l’ensemble des agissements, volontaires ou non,
dans le non-respect des règles juridiques, légales, conventionnelles, contractuelles, entre
l’entreprise et le personnel, et susceptible d’affecter temporairement, durablement, voire
même définitivement, le fonctionnement de l’entreprise. Il comprend également le risque
de gestion interne du personnel et relationnel entre les individus de l’entreprise.
Il est important de rappeler ici le contexte spécifique dans lequel se situe la mise en place
du contrôle interne. En effet, le personnel en restauration occupe une place très
importante puisqu’il est en lien direct avec la clientèle. La prestation de chacun engagera
la réputation et donc le niveau d’activité de l’entreprise. Un conflit entre salariés et
employeurs ou entre salariés peut avoir des répercussions sur l’ambiance du restaurant
et sur la fréquentation de celui-ci par les clients. Ce point a été développé en première
partie du mémoire tout comme le risque social qui peut se traduire par des pertes
financières importantes et nuire à l’atteinte des objectifs fixés ainsi qu’à la continuité de
l’exploitation. Un oubli déclaratif, une mauvaise compréhension et/ou application d’un
texte, un non-respect de disposition d’un texte légal ou d’un règlement interne à
l’entreprise, volontairement ou par méconnaissance, peut causer des risques
conséquents pour le restaurant.
58
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Cette partie a présenté les différents moyens de parvenir à la sécurisation des risques
fiscaux et sociaux dans la gestion du restaurant, reste maintenant à proposer l’utilisation
concrète des moyens ce qui sera traité dans la troisième partie de ce mémoire.
ACHATS
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Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Ces procédures permettent de maîtriser le coût de revient des plats préparés et peuvent
dissuader le personnel de commander des marchandises pour leur propre compte ou
d’en voler au moment de la livraison car une même personne ne peut commander,
recevoir et payer la facture.
Ainsi, le contrôle interne améliore la politique d’achat, contribue à réaliser des économies
tant au niveau des quantités achetées que des prix et permet d’éviter une perte
financière en limitant des vols ou des gaspillages et par voie de conséquence, de mieux
maîtriser le coût de revient.
STOCKS
Comme cela a déjà été souligné dans la première partie du mémoire, le cycle de la
gestion des stocks est fortement lié à la gestion des approvisionnements. La valeur du
stock peut représenter une part importante des actifs de l’entreprise, en fonction de la
nature des produits achetés (produits haut de gamme, vins…). Par ailleurs, une grande
partie du stock est périssable. Il peut donc y avoir une perte importante due à une
mauvaise gestion des stocks.
L’efficience de la gestion des stocks est assurée par le système d’information qui va
permettre d’affiner les besoins et ainsi d’adapter le stock et son utilisation. La marge en
sera améliorée.
PRODUCTION
La gestion est efficiente car la production est optimisée par le respect des quantités
utilisées grâce aux fiches techniques de production. De plus, la production est sécurisée
60
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
sur le plan de l’hygiène par l’utilisation d’un matériel professionnel adapté et grâce au
respect des procédures de travail.
VENTES
La gestion est efficiente car des doubles contrôles vont se mettent en place
systématiquement entre la salle et la cuisine et la « caisse » du fait de la répartition des
tâches.
TRÉSORERIE
Les dispositifs de contrôle interne mis en place dans chaque processus permettent de
contrôler implicitement les encaissements au niveau des ventes, et les décaissements au
niveau des achats. L’efficacité de la gestion de la trésorerie dépend du respect de ces
dispositifs par tous les acteurs impliqués et bien entendu par une supervision du directeur
d’exploitation et/ou du gérant.
L’efficience de cette gestion est soumise au respect de toutes les procédures des cycles
précédents.
PERSONNEL
61
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Notons cependant que la valeur ajoutée du contrôle interne sur la gestion de l’entreprise
est difficilement mesurable et chiffrable car le contrôle interne évite des risques dont
l’impact ne peut qu’être estimé. Il est difficile d’arriver à connaître le coût généré par le
déploiement des dispositifs du contrôle interne et de le rapprocher aux gains réalisés.
Une chose est sûre, le contrôle interne évite une perte de valeur.
Il est utile de souligner que, grâce aux dispositifs de contrôle interne mis en place, le chef
d’entreprise peut agir sur la gestion de son entreprise et non pas la subir.
62
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
La carte, par sa présentation, son contenu est un des premiers pas de la relation client
au restaurant. Elle peut avoir un fort impact sur l’addition finale tout comme celle des vins
d’ailleurs. Le restaurateur doit donc être y attentif. Mettre en avant les plats générateurs
de bénéfices comme les plats du jour ou les plats caractéristiques du chef où la marge
est plus importante est une pratique judicieuse.
Pour la carte des vins, il semble préférable aujourd’hui de l’adapter à tous les types de
consommateurs. Elle sera exprimée en termes simples, en classant les vins selon leur
tempérament et non pas selon leur couleur, en proposant des appariements avec des
plats proposés dans la carte. L’orientation se fera vers un vin qui plaît plutôt que vers son
prix. En fait de nombreuses astuces peuvent être mises en avant pour stimuler les
commandes, le restaurateur a tout intérêt à ne pas les négliger.
Cependant, le principal critère de choix d’un restaurant reste la qualité des plats
consommés. Pour maintenir ou améliorer sa réputation, le gérant doit contrôler la qualité
de ses produits depuis l’achat jusqu’à la consommation, faire preuve de créativité et
renouveler régulièrement sa carte. Pour cela, il doit consacrer du temps au choix des
produits et aux tests lors de la réalisation de nouvelles recettes.
63
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Cette démarche exige une collaboration avec le chef de cuisine dans le choix des
fournisseurs, et bien sûr des produits, car c’est lui le professionnel confirmé possédant la
maîtrise de la fabrication des plats qui constitueront la carte. Le chef cuisinier se sentira
impliqué dans la gestion et la réussite du restaurant, ce qui génèrera une bonne
ambiance, réduira les conflits éventuellement, et sera finalement source d’amélioration.
S’adapter aux nouveaux modes de communication fait aussi partie de pratiques que le
restaurateur ne peut pas négliger. Créer un site internet, s’inscrire sur des réseaux
sociaux, mettre en avant un « storytelling » (par exemple en raconter l’histoire du
restaurant, de ses produits, de son chef, ou même encore de sa tradition familiale..) incitera
certains clients à fréquenter le restaurant.
Ne pas rester figé dans ses pratiques, s’améliorer constamment, innover régulièrement,
s’adapter à de nouvelles technologies telles sont démarches et objectifs des
restaurateurs qui veulent maintenir leur entreprise performantes. Ceci exige d’y
consacrer beaucoup de temps d’où la nécessité d’en dégager par ailleurs, ce que permet
en partie le contrôle interne. En dehors de cette aide apportée au restaurateur, il
représente aussi une assurance bénéfique pour l’expert-comptable.
64
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Le professionnel doit, tout au long de sa mission, mettre en œuvre son devoir de conseil.
C’est une obligation inscrite dans le code de déontologie des professionnels de
l’expertise-comptable, devenue une disposition réglementaire par le décret n° 2007 –
1387 du 27 septembre 2007). Ce devoir de conseil est exposé dans l’article 155 du code
de déontologie dans la section 2 « devoirs envers les clients ou adhérents » :
« Dans la mise en œuvre de chacune de leurs missions, les personnes mentionnées à
16
l’article 141 sont tenues vis-à-vis de leur client ou adhérent à un devoir d’information et
de conseil, qu’elles remplissent dans le respect des textes en vigueur. »
Cependant, le code de déontologie ne précise pas son contenu ; c’est la jurisprudence
qui le réalise, par le biais de nombreuses décisions de justice, déclinant ainsi ce devoir
de conseil en quatre obligations à la charge du professionnel, étant entendu que le devoir
de conseil provient du déséquilibre présumé de connaissances entre lui et son client.
Le tableau ci-après définit ces obligations.
16
Article 141 du code de déontologie : « Les dispositions du présent chapitre constituent le code de
déontologie des professionnels de l’expertise comptable. Elles s’appliquent aux experts-comptables
stagiaires et aux salariés mentionnés respectivement à l’article 83 ter et à l’article 83 quater de
l’ordonnance du 19 septembre 1945 susvisée. À l’exception de celles qui ne peuvent concerner que des
personnes physiques, elles s’appliquent également aux sociétés d’expertise comptable et aux
associations de gestion et de comptabilité. »
65
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Il doit mettre en garde son client dès qu’il commet une action, une
omission ou dès la découverte de toutes anomalies pouvant lui porter
Devoir
préjudice, sous réserve que celle-ci entre dans son domaine de
de compétence.
La communication de l’information par l’expert-comptable ne suffit pas, il
mise
faut alerter le client en lui précisant toutes les conséquences de l’action
en garde ou de l’omission et l’informer des conséquences des écritures passées. Il
doit également faire toutes recommandations et mises en garde utiles
afin de respecter les exigences fiscales.
L’expert-comptable ne peut se contenter des simples déclarations de son
client, mais se doit, en sa qualité de professionnel, de l’informer du
contenu des déclarations et de ses conséquences (CA Agen, 23/09/13).
17
Arrêt de la cour d’appel de Montpellier du 24 mai 1977, repris par l’arrêt de la cour d’appel de Paris du
30 avril 1987.
66
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Devant les risques inhérents à ce secteur, l’expert-comptable devra mettre en garde son
client sur la nécessité d’une gestion très rigoureuse et d’une mise en place des
procédures de contrôle interne pour éviter toute négligence dont les conséquences
peuvent, aller jusqu’à la fermeture du restaurant.
En présence d’une option qui s’offre au client, l’expert-comptable doit le mettre en garde
sur les conséquences de l’activation (ou non) de cette option. De la même manière, il
doit, par son charisme, faire en sorte que son client se plie à son avis, c’est-à-dire
applique à la lettre les recommandations prescrites pour limiter les risques préalablement
identifiés. Il s’agira par exemple de faire acquérir un logiciel de caisse adapté à son
client.
Si le client refuse d’entendre les mises en garde édictées et d’appliquer les
recommandations préconisées, s’il persiste dans des agissements risqués, l’expert-
comptable pourra mettre in fine, un terme à sa mission.
En d’autres termes, l’expert-comptable doit donc sensibiliser son client sur le contrôle
interne de son établissement. C’est également un préalable à la vente de la mission
d’assistance à la mise en place de procédures de contrôle interne.
Bien que le contrôle interne ne soit pas à ce jour une obligation légale, réglementaire ou
conventionnelle, pour toutes les sociétés, c’est une option qui s’offre au client lui assurant
une maîtrise de son activité et qui permet à l’expert-comptable de satisfaire son devoir de
conseil.
18
« Maîtriser son obligation de conseil en matière fiscale » Eric FERDJALLAH, Gaëlle PATETTA, Patrick
COLLIN, Annabelle MINEO, édition professionnelle OEC – Septembre 2015 page 11.
67
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
68
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Obligation de vigilance
L’obligation de vigilance est essentielle dans le cadre de la lutte contre le blanchiment.
Elle nécessite une identification du client et du bénéficiaire effectif de la prestation. Les
19
Aux sections 2 à 7 du chapitre Ier du titre VI du livre V dudit code.
69
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
20
Article L561-10 du code monétaire et financier, modifié par Ordonnance n°2016-1635 du 1er décembre
2016 - art. 3.
70
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
D’après le guide d’application de la norme blanchiment publié par l’OEC, le secteur des
HCR fait partie des activités à risques, les recettes en espèces y étant importantes. Par
conséquent, l’expert-comptable doit mettre en œuvre des moyens suffisants afin
d’appliquer la vigilance renforcée.
Dans ce contexte, la mise en place d’un contrôle interne en adéquation avec les risques
peut être un outil permettant à l’expert-comptable d’alléger son niveau de vigilance et
donc les diligences à mettre en œuvre.
Il est important de préciser qu’un client qui souhaite mettre en place des procédures de
contrôle interne au sein de son restaurant, prouve qu’il souhaite se conformer au mieux à
la réglementation. Cela donne une première indication, positive, concernant l’appréciation
de l’intégrité du dirigeant.
21
« Guide d’application de la norme blanchiment », OEC, collection pratique professionnelle, octobre
2011, page 79.
71
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
22
Décret n° 2009-874 du 16 juillet 2009 pris pour application de l'article L. 561-15-II du code monétaire et
financier
72
Partie 2 : Le contrôle interne, double outils de maîtrise des risques
Dès lors, l’expert-comptable qui accompagne et assiste son client dans la mise en place
de règles et de procédures pourra maîtriser le risque de fraude fiscale, en fonction des
cycles suivants :
Conclusion de la partie 2
À l’issue de cette étude, il ressort que le contrôle interne peut réduire les risques
inhérents auxquels sont exposés les restaurants en sécurisant la gestion.
La mise en place du contrôle interne au sein d’un restaurant passe par le déploiement de
moyens humains, matériels, techniques et d’investissements. Une organisation
hiérarchisée reposant sur une séparation des tâches et des procédures écrites précisant
le contenu et le déroulement de chaque tâche est essentiel.
Une supervision constante est nécessaire pour contrôler le respect par tous des règles et
procédures imposées.
L’expert-comptable est donc un allié de choix pour accompagner son client restaurateur
dans cette nouvelle démarche. Comment l’expert-comptable doit-il procéder pour mener
à bien cette mission ?
73
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
74
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
75
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Les observations sur place devront être réalisées par le professionnel de l’expertise
comptable à un rythme à définir avec le gérant.
L’objectif est se forger une opinion plus précise sur la structure, son potentiel, sur les
attitudes et comportements pouvant influencer le fonctionnement donc la gestion de
l’établissement et là encore, orienter les choix de l’expert-comptable dans sa façon
d’engager son travail.
Pour compléter le diagnostic, il est nécessaire d’analyser les fonctions et les tâches des
salariés.
76
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Les observations sur place seront réalisées à différents moments pour apprécier le
travail des équipes (cuisine et salle).
Valide l’organigramme et vérifie les tâches affectées aux employés.
Permet de corroborer les informations obtenues par les autres outils d’investigation
(entretiens, questionnaires et pièces justificatives).
77
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
L’étude qui va suivre s’appuie sur un modèle de restaurant de taille moyenne qui
comprend par exemple :
- un représentant légal (par simplification, celui-ci sera nommé gérant)
- un directeur d’exploitation autre que le représentant légal ;
- un chef de cuisine ;
- des seconds de cuisine ;
- des commis de cuisine ;
- des plongeurs ;
- un chef de salle ;
- des serveurs
Pour rendre efficace les procédures, il est impératif de nommer un responsable pour
chacune des fonctions. Cette efficacité sera renforcée en évitant les situations
78
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
d’autocontrôle. Cela représente une situation idéale, que tous les restaurants ne peuvent
pas mettre en application compte tenu de leur taille. Dans le cas contraire, le gérant
devra être plus présent dans une fonction de supervision.
Comme nous l’avons vu en première partie de ce mémoire, la gestion des stocks est un
processus très important. Le stock vise à assurer un état de service.
Les denrées doivent être stockées dans de bonnes conditions (durée, température,
hygrométrie, ventilation, lumière) pour garantir une conservation optimale des
marchandises. Cette fonction est assurée par le directeur d’exploitation et le chef
cuisinier
Cf. manuel de procédures en annexe 28.
79
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
La cuisine est le moteur du restaurant. Le chef cuisinier doit déterminer le coût de revient
prévisionnel de chaque plat afin d’en fixer le prix. Les fiches techniques comprenant les
recettes culinaires doivent bien reprendre les produits à utiliser pour chaque recette, les
quantités à respecter pour une portion, le temps de travail nécessaire pour réaliser une
portion, etc.
Le chef de cuisine doit veiller à être toujours en place et prêt à exécuter les
commandes dans les meilleures conditions possibles sur le plan technique et dans le
respect des règles d’hygiène et de sécurité ; il est aidé en cela par les seconds et les
commis. La satisfaction du client est une priorité et l’activité de chacun y contribue.
Cf. manuel de procédures en annexe 29.
23
« La trésorerie c’est le nerf de la guerre. Difficile à constituer, facile à dilapider […] »,
afin d’éviter tout détournement et/ou erreurs des mesures s’imposent. Les
encaissements doivent correspondre aux factures clients. Le directeur du restaurant
assume cette fonction qui est très lourde. Il doit analyser les comptes d’exploitation, les
bilans, les tableaux et les ratios régulièrement afin d’être réactif face à toute situation qui
pourrait s’avérer néfaste au bon fonctionnement de l’entreprise.
Ces procédures sont précisées en annexe 31 dans le manuel de procédures.
Lorsque le gérant ne peut pas valider ce cycle, il faut mettre en place une double
validation.
23
Créer et développer son restaurant. Marc Binet. Ed du puits fleuri page 251.
80
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
La mise en œuvre de toutes ces procédures valide la mise en place du contrôle interne
par l’expert-comptable car elle :
. Permet d’avoir une traçabilité des tâches effectuées depuis l’entrée du client dans le
restaurant jusqu’à sa sortie, d’identifier la personne responsable en cas de défaillance
sur un processus donc de favoriser les corrections de ces erreurs.
. Laisse sous-entendre une parfaite coordination de tous les acteurs du restaurant,
assurant la complète satisfaction du client, des employés et celle du restaurateur sur le
plan organisationnel et financier donc bénéfique à la bonne marche du restaurant.
. Sécurise et optimise la gestion du restaurant.
Même si ces procédures, réunies au sein d’un manuel, sont un bon outil de sécurisation
de la gestion du restaurant, elles ne permettent pas à elles seules la maîtrise des risques
de gestion. Il est nécessaire d’émettre des recommandations en termes de moyens
matériels, humains et techniques et de permettre au dirigeant d’effectuer une supervision
sur le respect des procédures par les salariés.
81
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Ainsi, différentes procédures de supervision devront être mises en place pour limiter les
risques inhérents identifiés dans le secteur de la restauration traditionnelle (Cf. partie 1,
chapitre 3, section 1 et 2).
Ces procédures de contrôle sont impératives pour sécuriser la justification des recettes.
Elles permettent ainsi d’effectuer une supervision dans le respect des procédures de
répartition des tâches (respect des visas sur les factures et bons de commandes).
Elles ont pour but de prévenir les accusations contre le risque d’abus de bien social, à
l’encontre du dirigeant, et vont avoir pour objectifs de :
82
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Contrôler que chaque sortie d’espèces de la caisse est justifiée pour les besoins
de l’activité.
S’assurer que toutes les dépenses sont engagées dans l’intérêt de la société en
vérifiant que les achats font bien partie des articles référencés.
Vérifier que les comptes courants d’associés ne soient jamais débiteurs.
Ces procédures visent à éviter toute accusation de blanchiment pour cela il faudra
analyser l’origine des revenus perçus et donc :
Contrôler que les encaissements sont justifiés par une facture et un bon de
commande visé par le serveur et un bon de sortie visé par le chef cuisinier.
83
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Rédiger un règlement intérieur afin de bien encadrer les relations de travail avec les
salariés et de pouvoir sanctionner les salariés en connaissance de cause. Quand
celui-ci n’est pas obligatoire, il est vivement conseillé d’en mettre un en place.
En effet, le règlement intérieur est un document qui recense les obligations que le
salarié et l'employeur doivent respecter à l'intérieur de l'entreprise. Ces obligations
concernent notamment des obligations en termes d'hygiène, de sécurité ou de
sanctions. Il est obligatoire à partir de vingt salariés, et facultatif en deçà de ce seuil.
Le règlement intérieur doit préciser la date de son entrée en vigueur (au moins un
mois après l'accomplissement de la dernière des formalités de dépôt et de publicité).
Notons qu’il peut être modifié par des notes de service ou tout autre document
comportant des obligations générales et permanentes sur les sujets abordés dans le
règlement.
Il peut également être modifié ou invalidé à la demande de l'inspecteur du travail ou
d'un juge à la suite d'un litige par exemple. Un modèle de règlement intérieur se
trouve en annexe 35.
D’adhérer à un service de santé au travail et de programmer la première visite
médicale que passera le salarié. Il s’agit d’une visite médicale d’information et de
prévention (le terme visite médicale d’embauche est désormais supprimé depuis le
er
1 janvier 2017). Hormis cette première visite, il faudra s’assurer que les visites de
pré-reprise ou de reprise de travail aient bien été effectuées.
S’assurer d’avoir établi le document unique d’évaluation des risques (DUER) et
de la pénibilité s’il y a lieu. Un modèle partiel de DUER est présenté en annexe 36.
Que ce soit pour limiter les risques de vols de marchandises (nourriture et boissons)
et/ou les vols dans la caisse, il peut être conseillé au dirigeant du restaurant de :
84
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Toutes ces actions favorisent une supervision des tâches (respect des visas sur les
factures, bons de commandes…) et montrent au personnel qu’un contrôle de leurs
tâches est effectué.
Ces procédures revêtent un double aspect : la sécurité des clients et celles des salariés :
pour assurer la sécurité des clients : proposer des productions culinaires saines (en
respectant les règles du GBPH et l’affichage sur les allergènes) et en les protégeant
contre les risques d’incendie (mises aux normes de l’établissement) ;
pour la sécurité des salariés : s’assurer que l’évaluation des risques professionnels
aient bien été précisés dans le DUER et surtout que les mesures préventives aient
été mises en place.
85
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Pour faciliter cette préconisation, il est recommandé, une fois de plus, au dirigeant de se
doter :
- d’un logiciel de caisse satisfaisant à des conditions d'inaltérabilité, de
sécurisation, de conservation et d'archivage des données ;
- d’un logiciel de gestion des stocks ;
- de matériel technique de dosage de boisson ou alors du matériel relié à la caisse
enregistreuse tel que des doseurs automatiques de boisson.
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Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
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Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Les tests de contrôle des paiements des fournisseurs seront effectués dans le cycle
trésorerie.
Un autre point de vérification pourra être effectué : il s’agira de sélectionner des articles
sur des factures, préalablement sélectionnées par sondage, et vérifier qu’ils ont bien été
entrés en stock sur le logiciel de gestion des stocks (ou sur le registre d’inventaire) au
bon prix et pour les bonnes quantités.
Cela permet de vérifier que les procédures liées à la gestion des stocks sont bien
respectées.
88
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Les tests de contrôle des encaissements seront effectués dans le cycle trésorerie.
89
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Pour contrôler les encaissements et les décaissements, il faudra sélectionner sur des
relevés de banque des dépenses et des encaissements. Il conviendra de réclamer les
justificatifs (factures et bons de commande) correspondants :
Une analyse de quelques plannings de salariés sera nécessaire pour vérifier que la
durée légale du travail est respectée et que les éventuelles heures supplémentaires sont
bien respectées et retranscrites sur les bulletins de salaire (sauf si annualisation du
temps de travail). Il faudra rapprocher ces données du contrat de travail.
Il faudra contrôler par sondage les dossiers salariés et vérifier pour chacun d’eux que les
documents nécessaires sont bien conservés par la société : copie de la déclaration
préalable à l’embauche (DPAE), copie du contrat de travail signé, copie de la pièce
d’identité du salarié, attestation de carte vitale, autorisation de travail pour les étrangers.
Cela confirmera la bonne conduite de la gestion du personnel.
Tous ces tests devront être réalisés par l’expert-comptable. Notons que le client
restaurateur pourra et devra effectuer, ponctuellement, ces tests pour vérifier que ses
salariés suivent bien les procédures mises en place.
Il est indispensable d’effectuer un suivi du contrôle interne pour vérifier le respect des
procédures. Ce suivi doit être effectué de manière permanente par la direction de
l’établissement dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Des interventions
ponctuelles par le cabinet d’expertise comptable doivent permettre de s'assurer de
l'efficacité et de la qualité des contrôles et procédures.
Notons que le professionnel devra attirer l’attention de ses clients sur le fait que les
pièces comptables (bons de commande, factures émises, etc.) devront être conservées
pendant 10 ans et donc ces données devront être conservées dans des lieux sûrs et faire
l’objet de sauvegardes informatiques par exemple.
90
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
En parallèle de ces tests de procédures sur place, il faut analyser si les procédures ont
eu des effets au niveau de la gestion. Elle nécessite la mise en place de tableaux de bord
de gestion.
La mise en place des tableaux de bord nécessite donc d’identifier les indicateurs clés à
prendre en compte puis de chiffrer et quantifier l’objectif prévu pour ces indicateurs.
Les indicateurs clés à faire apparaître dans les tableaux de bord peuvent être les
suivants :
91
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
- La marge
Une marge réelle plus faible que prévue signifiera que le prix de revient est trop élevé
et/ou que le prix de vente est trop faible. Est-ce en raison :
o de vols de marchandises, de pertes, de ratés ?
o d’une valorisation erronée du stock ?
o d’une évaluation erronée des achats de marchandises ?
o d’une consommation des marchandises trop importante par rapport aux
ventes ?
o de dissimulation de recettes ou de prix de vente trop faible ?
- L’addition moyenne
Une addition moyenne non cohérente avec le prix moyen des menus et le plat/menu le
plus vendu indiquera une incohérence au niveau des recettes encaissées et/ou du
nombre de couverts servis, donc un problème de facturation.
Le dirigeant devra alors axer ses contrôles sur le respect des procédures liés aux ventes
et à la trésorerie.
92
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
respect des règles de cuisson, de présentation des assiettes, des produits abimés, des
produits périmés non détectés.
Cette liste d’indicateurs est non-exhaustive, elle est donc à adapter en fonction des
indicateurs clés de gestion pertinents et voulant être suivis par le gérant de
l’établissement.
Cette analyse d’indicateurs permet une identification des faiblesses et pousse le dirigeant
à agir pour améliorer sans cesse ses procédures de contrôle interne.
La direction pourra et devra axer ses contrôles sur les processus où les procédures qui
ne sont pas respectées par les salariés.
L’expert-comptable sera le partenaire privilégié du dirigeant pour alimenter et analyser
les ratios et indicateurs.
Le gérant devra mettre à jour régulièrement ses tableaux de bord, ce qui pourra faire
l’objet d’une mission complémentaire (situation intermédiaire).
93
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Nous voyons donc que, si le déploiement semble être la phase la plus importante,
évaluer le contrôle interne l’est tout autant. L’évaluation permet de faire le point sur les
mesures proposées, de vérifier si elles sont adaptées à l’établissement, de contrôler si
elles sont bien appliquées, et de mesurer les évolutions à apporter.
Après notre mission, le dirigeant devra mettre en exergue ces nouvelles préconisations
en sachant qu’il ne faut jamais se satisfaire du maintien en l’état, mais toujours chercher
à améliorer le contrôle interne.
Figure 10 d’après le schéma général du cadre de référence issu du référentiel normatif de l’OEC 2016
page 18
94
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Cette mission s’inscrit dans les missions sans assurance et plus précisément dans les
« autres prestations fournies à l’entité ».
Ce type de mission est généralement mis en œuvre à la demande de l’entité cliente pour
ses propres besoins, et ne donnent pas lieu à l’expression d’une assurance.
S’agissant d’une mission sans assurance, il n’y a pas de norme spécifique à respecter,
seule les règles applicables à toutes les missions devront être respectées à savoir :
- le code de déontologie des professionnels de l’expertise comptable ;
- la norme professionnelle de maîtrise de la qualité et la norme anti-blanchiment
devront être respectée.
C’est une mission accessoire à la mission principale. Cependant, elle pourra aussi être
proposée à de nouveaux clients dont l’expert-comptable n’a réalisé aucune mission.
En effet, la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 6
août 2015, a confirmé le rôle des experts-comptables en tant que conseils des
entreprises.
Les experts-comptables ont désormais la possibilité de réaliser toutes études ou travaux
d’ordre statistique, économique, administratif, ainsi que tous travaux et études à
caractère administratif ou technique dans le domaine social et fiscal y compris au profit
de clients pour lesquels ils n’effectuent aucune mission comptable.
L’exigence que ces prestations soient l’accessoire d’une prestation comptable fournie au
même client a donc disparu.
La seule restriction posée par le texte vise à s’assurer que ces prestations ne constituent
pas l’objet principal de l’activité exercée par le professionnel qui doit rester l’expertise
comptable.
95
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
définies par le conseil supérieur de l’ordre dans les conditions prévues au 3° de l’article
29. »
La norme d’application générale NPMQ, aux paragraphes 26 et 27, prévoit que :
« 26.- La structure définit des règles et met en œuvre des procédures pour l’acceptation
et le maintien des missions afin de s’assurer qu’elle n’accepte ou ne maintien de
missions que si :
(a) elle a la compétence, les aptitudes, le temps et les ressources nécessaires pour
réaliser la mission (Réf. Par. A18) ;
(b) elle peut se conformer aux règles de déontologie ;
(c) compte tenu des informations dont elle a connaissance, elle ne conclut pas à un
manque d’intégrité du client. (Réf. Par. A19)
27.- Ces règles et procédures doivent prévoir que :
(a) la structure obtient les informations qu’elle estime nécessaires pour accepter ou se
maintenir sur une mission (Réf. Par. A21) ;
(b) lorsqu’elle identifie un conflit d’intérêts lié à l’acceptation ou au maintien d’une
mission, elle en tire les conséquences appropriées, conformément au Code de
déontologie ;
(c) si des difficultés ont été identifiées et que la structure décide toutefois d’accepter ou
de maintenir la mission, elle documente la manière dont ces difficultés ont été résolues. »
96
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
La prise de connaissance de l’entité est une étape commune à toute mission, elle est
plus ou moins approfondie en fonction de la mission concernée. Cette étape est évoquée
par le code déontologie et la NPMQ au niveau de l’acceptation et maintien des missions
dans le référentiel normatif 2016.
À ce stade, la phase de prise de connaissance ne comprend pas l’évaluation des
procédures de contrôle interne. Ce n’est qu’une fois la mission acceptée que la
démarche de prise de connaissance approfondie sera enclenchée, dans la phase
« diagnostic du contrôle interne ».
La décision d’accepter une mission est concrétisée, une fois toutes les règles exposées
ci-dessus validées, et une fois la lettre de mission signée. Dans ce contexte, la
commission juridique du CSOEC a précisé que les lettres de mission sont revêtues pour
les autres missions :
- de la signature du responsable de la mission, qui n’est pas nécessairement inscrit à
l’OEC ;
- et du visa ou de la signature sociale si le responsable de la mission n’en est pas
délégataire.
Dans tous les cas, la décision finale doit être en conformité avec la procédure
d’acceptation définie par la structure d’exercice professionnel.
En ce qui concerne la lettre de mission, une attention particulière devra être effectuée
dans la rédaction de la lettre de mission.
En effet, ce type de mission ne disposant pas de norme spécifique, la lettre de mission
aura une importance capitale puisqu’il s’agira de préciser la nature de l’intervention et les
termes de la relation contractuelle entre l’expert-comptable et son client.
L’article 151 du Code de déontologie mentionne que « Les personnes mentionnées à
l’article 141 passent avec leur client ou adhérent un contrat écrit définissant leur mission
et précisant les droits et obligations de chacune des parties. »
97
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
- la durée de la mission ;
- le nom et le rôle du responsable de mission ;
- les conditions générales et/ou particulières de la mission ;
- un tableau de répartition des tâches entre le client et l’expert-comptable.
L’objectif de cette lettre est de s’assurer qu’il n’y a aucun malentendu avec le client
restaurateur quant aux termes de la mission. Elle facilite la planification des travaux et
permet de confirmer l’acceptation de la mission ; elle pourra servir de preuve en cas de
litige pour rechercher les responsabilités respectives.
Pour les missions ne disposant pas de norme professionnelle spécifique, la doctrine
professionnelle recommande de compléter et de préciser la définition des obligations
réciproques, afin de bien limiter la responsabilité de l’expert-comptable.
La lettre de mission doit donc être précise et détaillée, notamment en ce qui concerne la
répartition des tâches. Elle doit également faire référence aux honoraires qui seront
facturés. La question des honoraires sera traitée dans la partie 3.1 de la section 3.
Dès que la lettre de mission est acceptée par le client restaurateur, l’expert-comptable
peut démarrer sa mission, ce qui le conduit à programmer ses travaux.
La NPMQ prévoit des que l’expert-comptable doit disposer de personnel ayant les
compétences et les capacités pour réaliser la mission conformément au respect des
normes professionnelles et déontologiques.
Il doit affecter le personnel à la mission, il s’agit de constituer l’équipe de travail,
conformément au principe prévu par la NPMQ au paragraphe 30 :
« La structure désigne, pour chaque mission, un responsable de mission, définit des
règles et met en œuvre des procédures prévoyant :
(a) que le nom et le rôle du responsable de la mission sont communiqués au client ;
98
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
ère
1) 1 étape : Diagnostic
Objectif général : déceler les faiblesses organisationnelles et fonctionnelles du restaurant
pour proposer des mesures correctives.
Objectifs opérationnels :
- obtenir des informations approfondies sur la structure, la gestion et le
fonctionnement de l’établissement ;
- obtenir des informations sur les fonctions, tâches réalisées dans le restaurant par
tous les acteurs présents ;
- recenser la réglementation professionnelle applicable en restauration
traditionnelle (textes de loi, et guide méthodologique technique).
99
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
ème
2) 2 étape : mise en place de procédures
Objectif général : corriger les faiblesses identifiées par des procédures de contrôle
interne.
Objectifs opérationnels :
- décomposer les tâches à réaliser pour chaque processus de gestion identifié
comme « faible » ;
- attribuer aux acteurs présents dans l’établissement les tâches à effectuer ;
- concevoir des procédures de contrôle adapté aux points de risque identifié (à
destination des superviseurs) ;
- appliquer la réglementation professionnelle aux processus de gestion concerné.
Techniques de travail utilisées :
- manuel de procédures ;
- fiches de poste ;
- règlement intérieur ;
- tableaux de bord ;
ème
3) 3 étape : analyse des procédures
Objectif général : S’assurer que les procédures proposées soient adaptées et bien
appliquées par les acteurs du restaurant.
Objectifs opérationnels :
- effectuer des contrôles par sondage sur chaque processus de gestion
sélectionné en raison des faiblesses identifiées ;
- calculer et analyser des ratios significatifs ;
- analyser l’évolution des indicateurs du tableau de bord.
100
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
Un compte rendu sera établi et identifiera les points non respectés, les erreurs etc
Les diligences à effectuer ont été présentées dans la partie 3, chapitre 1, section 3.
Le déroulement de la mission doit être organisé. Il faut donc prévoir les fréquences et les
modalités d’intervention en fonction des délais convenus avec le client.
La planification consiste à établir un planning des différentes interventions au cours de la
mission.
Notons que l’étape du diagnostic de l’établissement permettra de bien préparer et
planifier la mission. En fonction des faiblesses et risques identifiés, les fréquences
d’interventions seront plus ou moins fréquentes.
101
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
3.1. Facturation
Évaluer en termes de coût une prestation d’accompagnement demande réflexion. Faut-il
ne s’intéresser qu’au temps passé à élaborer la mise en œuvre et l’application de la
stratégie adaptée à la demande ? Faut-il proposer une somme forfaitaire qui inclurait à
la fois le temps passé à la mission et le bénéfice qu’en retire le client ? Faut-il encore ne
considérer que la valeur ajoutée par la prestation au bon fonctionnement de l’affaire ?
Mais alors, comment évaluer correctement l’intérêt qu’en retire le client ?
Face à ces interrogations une réflexion s’impose !
102
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
L’application d’une somme forfaitaire pourrait en partie résoudre les problèmes évoqués
ci-dessus. Dans cette situation, le taux horaire pratiqué par le professionnel de l’expertise
comptable n’apparaît pas et ne peut être soumis à discussion. De plus, le client sait à
quoi s’en tenir en termes de budget, le tarif de la prestation est fixé dès le départ. Cette
formule de tarification peut inclure à la fois la prestation en termes de temps de travail
alloué à la réalisation de la mission et le bénéfice pour le client qui constitue
véritablement une valeur ajoutée à la gestion de son restaurant.
Dans ce cas la révision des honoraires n’est pas possible. L’expert-comptable devra
donc évaluer précisément la durée de sa prestation et estimer la valeur ajoutée dans la
gestion du restaurant. Mais là encore, comment apprécier cette valeur ajoutée ?
Cette facturation, pour ce type précis de mission, ne semble pas appropriée. En effet, il
est difficile de quantifier des objectifs attendus. Des facteurs extérieurs peuvent limiter
l’atteinte d’objectifs sans pour autant remettre en cause le contrôle interne. De plus,
comment quantifier la réussite de la mission quand les effets attendus concernent entre
autres une sécurisation fiscale et sociale du restaurant ? Certes la réussite peut
s’exprimer en termes de qualité et confort de travail, de prévention des risques, mais ils
sont difficilement quantifiables.
24
D’après : Francilien des experts-comptables (Le) n° 61, 2008, p. 10-11
103
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
104
Partie 3 : La mise en place du contrôle interne dans un restaurant, proposition d’un guide pratique
méthodologique et d’un dossier de travail pour l’expert-comptable
La mission proposée dans ce mémoire est une mission sans assurance, dans ce cas,
l’expert-comptable n’a pas à se prononcer sur la réalité ni sur l’exhaustivité des
informations.
Conclusion de la partie 3
Cette partie donne à l’expert-comptable des moyens et des outils adaptés à
l’accompagnement de son client restaurateur dans la mise en place de procédures de
contrôle interne.
Le guide pratique méthodologique représente le programme de travail détaillé que doit
suivre tout expert-comptable désireux d’accomplir cette même mission pour un de ces
clients restaurateur ou prospect.
Le dossier de travail quant à lui, formalise et sécurise la mission.
105
Conclusion
CONCLUSION
Secteur essentiel de l’économie française, la restauration traditionnelle est aussi un
acteur clé sur le marché du travail. Pourtant, « un restaurant sur deux ferme avant sa
troisième année d’exploitation » tel est le constat du cabinet Conseil CHR, cabinet de
conseil en hôtellerie et restauration.
Assurer le bon fonctionnement d’un restaurant exige de la part de son gestionnaire une
application rigoureuse de la réglementation en matière d’hygiène et de sécurité, mais
aussi des connaissances en matière comptable, fiscale, sociale et administrative.
Pourtant, cela ne suffit pas toujours. Avec les difficultés économiques touchant le
secteur, la baisse du pouvoir d’achat mais aussi l’évolution des modes de consommation
des individus, les restaurants traditionnels sont tout autant atteints par des risques
inhérents à leur secteur d’activité, lesquels sont nombreux et peuvent nuire fortement à
la continuité d’exploitation. Parmi ceux-ci, les risques comptables et fiscaux sont
importants. La dissimulation de recettes, fait souvent rencontré, peut se traduire par un
rejet de comptabilité et des sanctions fiscales. Des infractions pénales nombreuses
peuvent être commises : délits de fraude fiscale, faux et d’usage de faux, abus de biens
sociaux, blanchiment, avec à la clé de lourdes sanctions pénales et financières.
D’autres risques, liés au personnel, peuvent conduire à des sanctions similaires. Le
risque de procès aux prud’hommes est bien présent au regard de la réglementation
abondante en matière sociale. Le risque pénal, lié au travail dissimulé par la non-
déclaration de salariés ou la dissimulation d’heures de travail de salariés déclarés,
aboutit à des sanctions civiles, administratives et pénales. Enfin, des risques autres : vol
de marchandises, d’espèces, de matériels, sanitaires, de gestion, d’erreurs
professionnelles peuvent selon leur gravité mettre en péril le fonctionnement du
restaurant.
S’il est possible, pour le restaurateur, de déceler ou de se protéger contre certains de ces
risques, il a tout intérêt à les prévenir plutôt qu’à les gérer. Les professionnels de
l’expertise comptable peuvent les y aider grâce au contrôle interne dont les intérêts sont
nombreux. Par des procédures et règles à respecter par tous les acteurs du restaurant, le
contrôle interne permet d’optimiser la réalisation du processus de gestion depuis l’achat
de marchandises jusqu’à l’encaissement, en passant par la production culinaire
L’utilisation de matériels techniques, garantissant l’intégrité et la fiabilité des informations,
permet de sécuriser les recettes, d’obtenir des statistiques et de calculer, de manière
plus précise, des ratios et indicateurs.
Pour vérifier son application, en termes de procédures et de réglementation, par tous les
acteurs concernés, le contrôle interne doit prévoir des supervisions.
Un des autres intérêts de ce dispositif est d’obtenir une gestion plus saine dans le but de
pérenniser l’exploitation. En effet, la mise en place de procédures, cadrant
106
Conclusion
Pour ce qui est des deux premières parties de ce mémoire, présentant pour l’une les
caractéristiques essentielles des restaurants traditionnels et pour l’autre le contrôle
interne qui leur est appliqué, elles constitueront une documentation utile pour les
collaborateurs affectés à l’équipe de travail devant intervenir sur la mission.
107
Conclusion
Par ailleurs, cette mission peut être un axe de développement des cabinets d’expertise
comptable. De plus, par la satisfaction apportée, la clientèle sera fidélisée. Cette mission
pourra être vendue à d’autres de ses clients restaurateurs et/ou à des restaurateurs non
clients du cabinet mais intéressés par cet accompagnement. Il est désormais possible de
réaliser des missions ponctuelles de ce type pour un nouveau client n’ayant signé
aucune mission d’ordre comptable pour le cabinet. En effet, la loi Macron a confirmé le
rôle des experts-comptables en tant que conseils des entreprises et a entrainé l’explosion
de leurs missions pour subvenir aux besoins croissants des entreprises.
La diversification des missions entraine, de fait, une obligation de conseil d’autant plus
vaste qu’elle est applicable quel que soit le domaine d’intervention du professionnel de
l’expertise comptable. Le manquement à cette obligation constitue l’une des principales
causes de sinistralité de la profession et ne pourra qu’être amplifié par cette loi. Les
enjeux sont donc de répondre aux demandes multiples des clients tout en étant capable
de justifier, à tout moment, la réalisation de la mission de conseil. Cette obligation de
conseil exige de bien formaliser ce devoir en gardant une trace écrite des diligences
accomplies, d’où l’importance d’un dossier de travail irréprochable.
25
« La profession comptable en France », OEC PARIS, juillet 2008.
108
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
TEXTES OFFICIELS
Directive européenne :
Directive européenne n° 93/43/CEE du 14 juin 1993 relative à l’hygiène des denrées
alimentaires et arrêté ministériel du 9 mai 1995 règlementant l’hygiène des aliments
remis directement au public.
Loi :
Loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 instaurant l'obligation à
partir de 2018 pour les commerçants et autres professionnels assujettis à la TVA
d'enregistrer les paiements de leurs clients au moyen d'un logiciel de comptabilité ou d'un
système de caisse sécurisés et certifiés.
Loi n°2006-396 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances, instaurant un « permis
d’exploitation » dans les restaurants, modifiée par la loi 2011-893 du 28 juillet 2011.
Ordonnance :
Ordonnance n°2015-1682 du 17 décembre 2015 portant simplification de certains
régimes d’autorisation préalable et de déclaration des entreprises et des professionnels
(simplification des licences de débit de boissons).
Décrets :
Décret n°2016-17050 du 15 décembre 2016 organisant la publication des résultats des
contrôles officiels en matière de sécurité sanitaire des aliments.
Décret n°2009-874 du 16 juillet 2009 pris pour application de l'article L. 561-15-II du code
monétaire et financier.
Décret n° 2007-911 du 15 mai 2007 relatif à la formation délivrée pour l’exploitation d’un
restaurant ou d’un débit de boissons.
Décrets :
Arrêté du 4 juillet 2005 portant extension d’un accord relatif à la formation professionnelle
tout au long de la vie dans les métiers de l’hôtellerie, de la restauration et des activités
connexes.
Arrêtés du 27 mars 1987 et du 29 juin 1990 portant sur l’affichage des prix.
109
Bibliographie
Code :
Code monétaire et financier :
- Article L561-9 du code monétaire et financier modifié par l’ordonnance n°2016-
1635 du 1er décembre 2016.
- Article L561-10 du code monétaire et financier, modifié par Ordonnance n°2016-
1635 du 1er décembre 2016 - art. 3.
- Article L561-15-II du code monétaire et financier, modifié par l’ordonnance
n°2016-1635 du 1er décembre 2016 - art. 4.
Code du travail :
- Article L1242-2 3° du code du travail.
- Article D1242-1 du code du travail.
Convention collective :
Convention collective nationale des hôtels, cafés restaurants (HCR) du 30 avril 1997 -
Texte de base et ses avenants. (Source : Légifrance)
er
Plan comptable professionnel de l’industrie hôtelière actualisé au 1 janvier 2015. Édition
Foucher.
OUVRAGES PROFESSIONNELS
« Créer et développer son restaurant. De la création à la revente : toutes les clés du
succès, les pièges à éviter, les fondamentaux à respecter... », Marc Binet, Collection :
Gestion et organisation, Éditions du Puits Fleuri, 07/01/2016 (3ème édition), 296 pages.
110
Bibliographie
« Le contrôle des coûts et des recettes en restauration », CHAR Philippe, Edition 2008-
2009, 145 pages.
« Les Bonnes pratiques en matière de contrôle interne dans les PME », Cahiers de
l’académie n°13, OEC, Académie des sciences techniques comptables et financières,
octobre 2008, 97 pages.
« Utilisation des fonctions cachées d’un logiciel pour dissimuler des recettes », Finances
Publiques, Direction générale des Finances Publiques, juin 2014, 2 pages.
111
Bibliographie
« Suppression électronique des ventes: une menace pour les recettes fiscales », OCDE,
rapport OCDE, février 2013, 50 pages.
« Un accord dans les hôtels, cafés, restaurants pour la lutte contre le travail illégal »,
UMIH, communiqué de presse, UMIH, septembre 2012, 2 pages.
« Les principaux ratios et indicateurs de gestion dans les CHR », Gestion en CHR : outils
pratiques, le blog des experts, l’hôtellerie-restauration, Jean-Claude Oulé.
Mon dispositif de contrôle interne est-il efficace ? Accompagner le dirigeant dans la mise
en place d’outils de mesure d’indicateurs et de tableaux de bord de pilotage du contrôle
interne. HUET Cécile. Mai 2013. 132 pages.
SITES INTERNET
http://www.lhotellerie-restauration.fr/boite-a-outils/juridique-et-social.htm
L’hôtellerie restauration : le journal des Restaurants, Hôtels, Cafés. Consultation en ligne
de la rubrique « juridique et social ».
http://www.insee.fr
Consultation de données statistiques relatives à la restauration.
112
Bibliographie
http://www.synhorcat.com/
Site du syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs. Consultation
en ligne des chiffres clés dans la rubrique « synhorcat » et des rubriques suivantes : «
actualités » et « GNI ». Le GNI (Groupement National des Indépendants) est la seule
organisation professionnelle indépendante au service des hôtels, cafés, restaurants,
traiteurs organisateurs de réception et établissements de nuit indépendants et
patrimoniaux.
http://www.umih.fr/
Site de l’union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
Consultation des rubriques « études & statistiques », « dossiers d’actualité », « salle de
presse », « formations ».
https://www.urssaf.fr/
Consultation des études sur le travail dissimulé : « Qu'est-ce que le travail dissimulé ? »,
« La lutte contre le travail dissimulé », « les risques du travail dissimulé ».
https://www.cci-paris-idf.fr/
Consultation des fiches d’information réglementaires : « ouverture et exploitation d’un
restaurant », « les affichages obligatoires d’un restaurant » et « normes d’hygiène
alimentaires en restauration commerciale ».
https://www.legifrance.gouv.fr/
Consultation des textes législatifs.
https://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/restauration.html
Consultation des fiches pratiques destinées à aider le restaurateur pour l’évaluation et la
prévention des risques professionnels dans un restaurant traditionnel.
Consultation sur les risques en restauration.
http://www.agriculture.gouv.fr/guides-de-bonnes-pratiques-dhygiene-gbph
Consultation du guide de bonnes pratiques d’hygiène en restauration.
http://www.resoemploi.fr/restauration/fiches-de-poste-restauration
Consultation pour l’élaboration des fiches de poste en restauration
http://www.chefentreprise.com
Consultation pour obtenir des informations sur le dynamisme du secteur de la
restauration.
https://services.infocert.org/certificats/CERTIF-16-0023.pdf
Consultation de certificat délivré par INFOCERT concernant les logiciels de caisse.
113
ANNEXES
114
SOMMAIRE DES ANNEXES
115
ANNEXE 32 Manuel de procédures : gestion du personnel ........................................... 178
ANNEXE 33 Modèle de fiches de poste ......................................................................... 179
ANNEXE 34 Modèle de feuille de décompte journalier de la durée de travail ............... 193
ANNEXE 35 Modèle de règlement intérieur ................................................................... 194
ANNEXE 36 Modèle de document unique d’évaluation des risques (DUER) ................ 194
ANNEXE 37 Modèle de reporting ................................................................................... 206
ANNEXE 38 Modèle de tableaux de bord ....................................................................... 207
ANNEXE 39 Modèle de questionnaire d’acceptation de la mission ............................... 209
ANNEXE 40 Modèle de lettre de mission ....................................................................... 212
ANNEXE 41 Modèle de grille d’honoraires ..................................................................... 225
ANNEXE 42 Modèle de compte rendu de mission ......................................................... 226
116
Annexe 1
Les boissons sont, en vue de la réglementation de leur fabrication, de leur mise en vente
et de leur consommation, réparties en quatre groupes :
1° Boissons sans alcool : eaux minérales ou gazéifiées, jus de fruits ou de légumes non
fermentés ou ne comportant pas, à la suite d'un début de fermentation, de traces d'alcool
supérieures à 1,2 degré, limonades, sirops, infusions, lait, café, thé, chocolat ;
2° (abrogé)
3° Boissons fermentées non distillées et vins doux naturels : vin, bière, cidre, poiré,
hydromel, auxquelles sont joints les vins doux naturels, ainsi que les crèmes de cassis et
les jus de fruits ou de légumes fermentés comportant de 1,2 à 3 degrés d'alcool, vins de
liqueur, apéritifs à base de vin et liqueurs de fraises, framboises, cassis ou cerises, ne
titrant pas plus de 18 degrés d'alcool pur ;
4° Rhums, tafias, alcools provenant de la distillation des vins, cidres, poirés ou fruits, et
ne supportant aucune addition d'essence ainsi que liqueurs édulcorées au moyen de
sucre, de glucose ou de miel à raison de 400 grammes minimum par litre pour les
liqueurs anisées et de 200 grammes minimum par litre pour les autres liqueurs et ne
contenant pas plus d'un demi-gramme d'essence par litre ;
Licences restaurant
Ces deux licences limitent le service des boissons à l'accompagnement d'un repas.
Licences qui permettent aussi de vendre à emporter les boissons proposées. (Art. L.3331-1)
e
Petite licence restaurant 3 groupe
Lors des repas et en accessoires de la nourriture.
er e e e
Grande licence 1 , 3 , 4 , 5 groupes
restaurant Lors des repas et en accessoires de la nourriture.
117
Annexe 2
118
Annexe 3
119
Annexe 4
120
Annexe 5
121
Annexe 6
122
Annexe 6
123
Annexe 6
124
Annexe 7
125
Annexe 8
126
Annexe 8
127
Annexe 8
128
Annexe 8
129
Annexe 9
Les menus ou cartes du jour ainsi qu'une carte comportant au minimum les prix de cinq vins,
ou à défaut les prix des vins s'il en est servi moins de cinq, doivent être affichés de manière
visible et lisible de l'extérieur :
Si certains menus ne sont servis qu'à certaines heures de la journée, cette particularité doit
être mentionnée dans le document affiché.
Des menus et cartes identiques à ceux qui sont affichés à l'extérieur doivent être mis à la
disposition de la clientèle.
Remarque : les cartes et menus doivent comporter, pour chaque prestation, le prix ainsi
que la mention « boisson comprise » ou « boisson non comprise » et, dans tous les cas,
indiquer pour les boissons : la nature et la contenance offertes.
L'information doit être donnée de façon lisible et visible, par affichage, indication sur les
cartes et menus ou sur tout autre support.
Sanction en cas de défaut d'information sur l'origine des viandes
Les infractions aux dispositions ci-dessus sont punies d'une amende contraventionnelle de
450 € (2 250 € pour les personnes morales).
130
Annexe 9
131
Annexe 9
MODÈLE D’AFFICHAGE
Le décret du 17 avril 2015 - entré en vigueur au 1er juillet 2015 -, précise comment
informer le consommateur sur la présence d'allergènes dans les plats. Le professionnel
doit indiquer sous forme écrite, lisible et visible les modalités selon lesquelles le client
pourra avoir accès à cette information librement, sous forme écrite (par exemple, renvoi
sur le menu à un document écrit et consultable librement).
132
Annexe 9
Pour assurer la sécurité alimentaire, les restaurateurs peuvent afficher au sein de leur
établissement, un panneau reprenant les règles à respecter par le personnel qui
s’appuient sur les principes HACCP définis par l’Arrêté du 21 septembre 2009 et le
Règlement 852/2004 du Parlement Européen et du Conseil.
Ces règles s'articulent autour de trois segments :
- La sécurité alimentaire.
- Les dispositions d'hygiène : l'hygiène alimentaire et l'hygiène personnelle.
- Les locaux et les équipements.
CONSIGNE GÉNÉRALE
TEXTES LÉGISLATIFS ET RÈGLEMENTAIRES APPLICABLES
Arrêté du 21 décembre 2009 relatif aux règles sanitaires applicables aux activités de commerce de
détail, d'entreposage et de transport de produits d'origine animale et denrées alimentaires en
contenant
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
HYGIÈNE ALIMENTAIRE
Protection des denrées contre toutes contaminations (stockage des denrées, conservation des
préparations ….).
Documents réalisés à partir de :
- textes réglementaires issus de legifrance.gouv.fr,
- visites d’établissements
- sites internetLOCAUX: ET ÉQUIPEMENTS DE PRÉPARATION DES ALIMENTS
http://www.umih87.fr/index_affichage_obligatoire.htm exporté le 5 février 2017
http
Entretien des://www.lhotellerie-restauration.fr
locaux, des équipements et ustensilesexportés
de travaille 5 févier 2017
http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/reglementation/activites-
Respectreglementees/metiers-de-la-restauration-et-hotellerie/obligations-affichage-
du protocole d’entretien des locaux et matériaux
restaurant exporté le 5 février 2017
HYGIÈNE DU PERSONNEL
133
Annexe 10
134
Annexe 11
Source : http://www.inrs.fr/metiers/commerce-service/restauration.html ;
exporté le 03/01/2017
135
Annexe 12
136
Annexe 13
137
Annexe 13
138
Annexe 13
139
Annexe 13
140
Annexe 13
141
Annexe 14
142
Annexe 14
143
Annexe 15
144
Annexe 16
Processus
impactés Exemple de situations à risque
145
Annexe 17
146
Annexe 18
147
Annexe 19
148
Annexe 19
THÈME 4 : Le personnel
- Quel niveau de confiance accordez-vous à vos employés ?
- Quel regard portez-vous sur le travail du personnel de salle ? de cuisine ?
- Que diriez-vous de l’ambiance de travail Estimez-vous satisfaisante
l’ambiance de travail ?
- Pensez-vous subir des vols dans votre restaurant ?
- Subissez-vous un turn-over important ? Quelle raison en donnez-vous ?
149
Annexe 20
Ce questionnaire vise à mieux connaitre l’équipe merci par avance de bien vouloir le
compléter et cocher les cases
- Quels sont pour vous les éléments attractifs du métier (vous pouvez cocher
plusieurs cases ; merci de compléter par un numéro indiquant l’ordre de priorité) :
□ Salaire
□ Créativité
□ Relation avec la clientèle
□ Opportunités de progression
□ Ne nécessite pas forcément d’expérience
□ Autres : préciser
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
- Quelles sont vos ambitions personnelles (même remarque que pour la question
précédente) :
□ Évolution professionnelle
□ Ouvrir son propre restaurant
□ Relation avec la clientèle
□ Autres : préciser
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
150
Annexe 20
- Les stocks
□ Oui
□ Non
□ Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………
- La production culinaire
□ Oui
□ Non
□ Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………
- Les ventes
□ Oui
□ Non
□ Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………
- La trésorerie
□ Oui
□ Non
□ Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………
- La gestion du personnel
□ Oui
□ Non
□ Si oui lesquelles ? ……………………………………………………………………
151
Annexe 20
1) Les diplômes :
□ CAP (certificat d'aptitude professionnelle)
□ Bac pro ou techno (baccalauréat professionnel ou technologique)
□ BP (brevet professionnel)
□ BTS (brevet technicien supérieur)
□ CQP (certificats de qualification professionnelle) Spécialité ……………..……….
□ Autre : précisez la spécialité s’il y a lieu : ……………………………………………
2) L’expérience professionnelle
□ Années d’expérience dans la restauration ………………………………………….
□ Parcours personnel dans ce domaine d’activité (Fonctions exercées et durée)
152
Annexe 20
L’ambiance :
□ Très bonne
□ Plutôt bonne
□ Médiocre
□ Très médiocre
□ Suggestions éventuelles pour l’améliorer :
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
153
Annexe 21
Bail commercial
Contrat d’assurance
Organigramme
Jugements prud’homaux
154
Annexe 22
Objectif de ce questionnaire :
Identifier la répartition des tâches du cycle achat au cycle personnel
Comprendre le fonctionnement de chaque cycle
Identifier les points forts et les points faibles, pour chaque cycle
Public concerné :
Ces questions sont à poser à chaque personne concernée par une ou plusieurs
tâches relatives aux achats
Ces personnes ont été identifiées grâce au questionnaire d’identification
2) Achat de marchandises :
2.1. Prenez-vous part à cette procédure ?
□ Oui □ Non : passez à la procédure suivante
155
Annexe 22
4.4. Y-a-t-il un contrôle sur les quantités et la qualité des marchandises reçues ?
(date de péremption, contrôle des températures,…)
□ Oui
□ Non : pourquoi ?..........................................................................................
5.3. Une fois la facture validée, le bon à payer apparaît-il sur celle-ci ?
□ Oui □ Non
156
Annexe 22
5.5. Toutes les factures reçues sont-elles classées avec les bons de commandes
et les bons de livraisons ?
□ Oui
□ Non : pourquoi ?.....
157
Annexe 22
2.6. Des seuils de sécurité pour certains produits, permettant de déclencher des
commandes ont-ils été mis en place ?
□ Oui, sur quels critères ? ………………………………………………………
Y avez-vous participé ? □ Oui □ Non
158
Annexe 22
159
Annexe 22
2) Gestion de la production :
2.4. Tous les plats prêts à être servis, sont-ils automatiquement contrôlés par le
chef avant d’être servis ?
□ Oui
□ Non, pourquoi ?…………………………………………………………………
2.6. Respectez-vous les quantités à la lettre comme sur les fiches techniques ?
□ Oui
□ Non, pourquoi ? …………………………………………………………………
160
Annexe 22
161
Annexe 22
3) La transmission de la commande :
□ Vous transmettez oralement la commande au cuisinier
□ Vous transmettez la commande écrite sur papier au cuisinier
□ Le cuisinier reçoit instantanément la commande électroniquement
□ Autre : préciser …………………………………….……………………………
4) L’établissement de la facture :
Prenez-vous part à cette procédure ?
□ Oui □ Non : passez à la procédure suivante
□ Cela dépend, complétez ………………………………………………………
5) L’encaissement :
5.1. Prenez-vous part à cette procédure ?
□ Oui □ Non
□ Cela dépend, complétez ………………………………………………………
162
Annexe 22
163
Annexe 22
2) Contrôle de la caisse
2.1. Participez-vous à ce contrôle ?
□ Oui □ Non
164
Annexe 22
2) Embauche
Y participez-vous ?
□ Oui □ Non
□ Sous quelle forme ?
Précisez ………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………
3) Le contrat de travail
Participez-vous à son élaboration ?
□ Oui □ Non
□ Sous quelle forme ?
Précisez ………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………
4) Formation du personnel
Intervenez-vous à ce niveau ?
□ Oui □ Non
□ Sous quelle forme ?
Précisez ………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
5) Accidents de travail
Tenez-vous un registre des accidents de travail ou des blessures ?
□ Oui □ Non
□ Sous quelle forme ?
Précisez ………………………………………………………………………….
165
Annexe 23
REPRÉSENTANT LÉGAL
SECOND DE CUISINE
COMMIS DE CUISINE
D’EXPLOITATION
CHEF CUISINIER
CHEF DE SALLE
DIRECTEUR
PLONGEUR
SERVEURS
ACHAT
Évaluation / besoins Xx
Prise de commande X x Situation à privilégier
Réception marchandises X x x
Validation factures x X
Règlement fournisseurs x X Situation à risque
STOCKS
Réception
Stockage des produits
Stockage des matériels
Sorties
PRODUCTION
Élaboration des plats
Contrôle qualité
Conformité / normes
hygiène
Élaboration fiches
techniques
Études de coûts
Transmission au pers. de
salle
Entretien
cuisine/vaisselle/matériel
Tri des déchets
VENTES
Accueil
Prise de commande
(Sommelier)
Transmission
Service
Facturation
Paiement
Entretien salle de restaurant
TRÉSORERIE
Encaissements
Décaissements
Évolution de a trésorerie
Tenue livre de caisse
Signatures
PERSONNEL
Recrutement
Gestion / mouvements
Management équipe
Gestion politique sociale
Gestion / plannings
Gestion des conflits
Gestion / formations
166
Annexe 24
Contrat de travail
Bulletins de salaires
Organigramme
Règlement intérieur
Plannings de travail
Registre d’entrée / sortie du personnel
DUER
Bons de commande d’achat, bons de livraison, factures
Bons de commande client, bons de sortie « cuisine », factures
167
Annexe 25
Monsieur X,
Nous avons, mon équipe et moi-même, pris connaissance de la société que vous gérer
et arrivons au terme de cette première phase de notre mission.
Les rencontres et entretiens que nous avons eus, les visites effectuées, les résultats des
questionnaires adressés à vos employés accompagnés des documents fournis, nous
permettent d’établir un diagnostic de la situation présente.
En ce qui concerne votre établissement, sa bonne réputation est confirmée par la
consultation des sites d’avis en ligne et témoigne de votre investissement en lien avec
vos compétences professionnelles. De plus, les employés ont fait remonter la bonne
ambiance dans laquelle ils travaillent ce qui corrobore le faible « turn-over » que vous
avez vous-même évoqué et de l’attention particulière que vous portez au recrutement. Ce
point est donc extrêmement positif. Pour ce qui est de l’analyse des documents fournis et
des réponses aux questionnaires, nous avons relevé quelques incohérences parmi
lesquelles :
- des bons de commandes des serveurs pas systématiquement conservés ;
- des boissons pas toujours inscrites sur les bons de commandes ;
- des « offerts » pas pris en compte sur les factures ;
- une réception de marchandises mal gérée ;
- une absence de contrôle du stock en cours d’année ;
- une absence de logiciel de stock ;
- une discordance entre certains achats, ventes et stock qui laisserait supposer
que soit l’inventaire est mal réalisé, soit des offerts n’ont pas été pris en compte
soit des détournements ont eu lieu.
Nous reviendrons dans le détail sur ces points à risque qui, corrigés, devraient vous
permettre de sécuriser et optimiser la gestion de votre établissement.
Dans ce contexte, la mise en place des procédures devrait se passer dans les meilleures
conditions possibles. Il vous appartiendra d’expliquer au personnel le bien-fondé de ces
changements. L’application des conseils préconisés peut ainsi être abordée. A ce
propos, une proposition de procédures et des recommandations vous seront fournies
dans les plus brefs délais pour vous permettre de déployer le contrôle interne dans votre
établissement.
Vous en souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer Monsieur mes respectueuses
salutations.
L’expert-comptable XXXXXXXXX
168
Annexe 26
RÉFÉRENCEMENT PRODUITS
Recette n° 1………………………………………………………………………………
Liste des Ingrédients Fournisseurs référencés
169
Annexe 27
170
Annexe 27
QUAND A la livraison
171
Annexe 27
26
Cf. norme anti-blanchiment
172
Annexe 28
COMMENT En favorisant l’accès aux stocks par les cuisiniers dans des conditions
qui permettent une optimisation dans l’utilisation des marchandises,
notamment pour les denrées périssables (les dates limites d’utilisation
les plus récentes mis en avant).
En réalisant régulièrement un inventaire, aussi bien pour les denrées
alimentaires, les boissons, le petit matériel (couverts, ménages,
linge…), que le gros matériel (tables, chaises, four en cuisine,…).ce
qui permet de connaitre l’état et la valeur des stocks à un moment
donné.
En utilisant un logiciel de gestion des stocks permettant
un contrôle entre les marchandises reçues, consommées par la
cuisine et le bar et celles en stock. Une analyse des éventuels écarts
devra en déterminer la cause : perte, vol, oubli d’enregistrement.
En s’aidant de documents qui faciliteront l’enregistrement et le
comptage des denrées ou du matériel choisi : feuille de comptage et
logiciel de gestion des stocks.
En vérifiant les valeurs de chaque paramètre sur les appareils de
mesure et de sécurité par en contrôlant visuellement.
173
Annexe 29
174
Annexe 30
3) SERVICE
QUI Le chef de rang
Le serveur
175
Annexe 30
176
Annexe 31
177
Annexe 32
178
Annexe 33
179
Annexe 33
180
Annexe 33
181
Annexe 33
182
Annexe 33
183
Annexe 33
184
Annexe 33
185
Annexe 33
186
Annexe 33
187
Annexe 33
188
Annexe 33
189
Annexe 33
190
Annexe 33
191
Annexe 33
192
Annexe 34
193
Annexe 35
INTRODUCTION
ARTICLE 1 – OBJET ET CHAMP D'APPLICATION
Le présent règlement intérieur a pour objet de rappeler à chacun ses droits et ses devoirs
afin d’organiser la vie dans l'établissement dans l’intérêt de tous.
Il fixe notamment :
Pour toutes les autres questions qui n’entrent pas dans le champ d’application du présent
règlement intérieur, elles pourront faire l’objet de notes de services portées à la connaissance
des salariés qui devront s’y conformer sans réserve comme ils devront se conformer aux
instructions verbales de la direction ou du chef de service.
Le présent règlement sera remis à chaque membre du personnel lors de son embauche.
Tout salarié est tenu de participer aux actions de prévention et d’information mises en
place au sein de l’établissement nécessitant sa présence. Tout refus d’assister à une
telle action serait constitutif d’une faute.
De même, tout salarié est tenu de participer, selon les consignes particulières qui seront
données au coup par coup, aux différentes actions ou opérations d’amélioration des
conditions de travail afin d’être en conformité avec les règles en matière d’hygiène et de
sécurité, si besoin était.
194
Annexe 35
Tout accident sur les lieux de travail, de quelque nature que ce soit, doit, dans la journée
où il se produit ou au plus tard dans les 24 heures, être immédiatement signalé à la
direction ou au supérieur hiérarchique, sauf cas de force majeure, d’impossibilité absolue
ou de motifs légitimes. Toute fausse déclaration engage la responsabilité de son auteur.
L’ensemble du personnel doit veiller à garder une hygiène corporelle correcte. Cette
obligation s’impose particulièrement au personnel de cuisine qui doit garder une
chevelure propre et taillée court ainsi que des ongles de main courts parfaitement
propres.
De plus, le port de la Toque (ou calot) est obligatoire pour le personnel de cuisine.
Des lave-mains sont mis à la disposition de l’ensemble des salariés. Il devra en être fait
usage dès que nécessaire.
Le personnel est tenu de veiller à la propreté des locaux qui lui sont plus spécialement
affectés (vestiaires, lavabos, wc, douches...). Le personnel est tenu de tenir les armoires
et vestiaires en parfait état de propreté. Il est interdit d'y conserver des denrées
périssables ou des matières dangereuses.
La Direction sera en droit de faire ouvrir l'armoire en cas de nécessité liée à l'hygiène et à
la sécurité en présence de l'intéressé, sauf urgence ou empêchement exceptionnel.
Tout membre du personnel est tenu de conserver en bon état le matériel qui lui est
confié.
Chacun est tenu en ce qui le concerne de nettoyer et d’entretenir ses outils de travail et
machines.
Les salariés travaillant sur machines doivent signaler immédiatement à leur supérieur
hiérarchique les dysfonctionnements de celles-ci.
Tout membre du personnel doit utiliser correctement les dispositifs de sécurité des
appareils.
Les salariés travaillant sur des appareils munis d’un système de sécurité ne doivent en
aucun cas neutraliser ce système lors de l’utilisation des appareils.
L’enlèvement ou la neutralisation, même partielle, de tous dispositifs de sécurité par le
salarié, sans fait justificatif, pourra constituer une faute grave.
Les salariés doivent veiller à ne pas procéder à des réparations ou faire l’entretien du
matériel sans respecter les consignes de sécurité (mise hors tension, refroidissement...).
Les maladresses répétées entraînant des détériorations ou des destructions du matériel
ou des locaux mis à la disposition du personnel, peuvent motiver une sanction.
Il est interdit de fumer dans l'entreprise. Cette interdiction s’applique aussi bien dans les
locaux ouverts au public et que dans ceux réservés au personnel.
195
Annexe 35
La direction peut imposer l’alcootest aux salariés qui manipulent des produits dangereux,
qui sont affectés à une machine dangereuse ou qui manipulent des ustensiles
dangereux, dont l’état d’imprégnation alcoolique constituerait une menace pour eux-
mêmes ou pour leur entourage.
De même, la direction peut imposer l’alcootest aux salariés qui sont en contact avec la
clientèle et dont l’imprégnation alcoolique constituerait une menace pour eux-mêmes,
pour la clientèle, pour leurs collègues de travail ou pour l’image de l’établissement.
Cet alcootest sera effectué dans des conditions préservant la dignité et l’intimité des
personnes concernées, dont le consentement sera dans la mesure du possible, recueilli.
Cet alcootest s’effectuera en présence d’un tiers appartenant à l’entreprise ou d’un
représentant du personnel.
En cas de refus du salarié, la direction pourra faire procéder à ce test par un officier de
police judiciaire.
Des alcootests sont mis à la disposition des salariés afin qu’ils puissent tester
volontairement leur alcoolémie ou contester l’alcootest effectué à la demande de leur
supérieur hiérarchique.
ARTICLE 9 : VIDEOSURVEILLANCE
Le présent article a pour objet d'informer les salariés, en application des dispositions de
l’article L.1222-4 du Code du travail, qu'un système de vidéosurveillance est installé dans
les locaux suivants...
Le but de cette installation est de garantir la sécurité tant du personnel présent dans
l’enceinte de l’entreprise, que de la clientèle de l’établissement et les biens de celui-
ci. Tout dommage ou dysfonctionnement constaté du système de vidéosurveillance doit
être signalé à la direction.
Le présent article a également pour objet d'informer les salariés que le système de
vidéosurveillance pourra être utilisé à des fins disciplinaires en cas de manquements
fautifs.
Afin de prévenir les accidents du travail, le personnel est tenu de respecter parfaitement
l'ensemble des consignes et instructions liées à l'hygiène et à la sécurité dans le travail
tant par des consignes individuelles que par des notes de service ou par tout autre
moyen.
Tout accident du travail, même bénin ou tout autre dommage corporel ou non causé à un
tiers doit immédiatement, sauf cas de force majeure, d'impossibilité absolue, ou sauf
motif légitime, faire l'objet d'une déclaration de l'intéressé ou des témoins auprès du
supérieur hiérarchique.
196
Annexe 35
Tout salarié doit également se soumettre à une visite médicale obligatoire au moins tous
les 24 mois. Cette visite médicale doit s'effectuer tous les 6 mois pour les veilleurs de nuit
conformément à aux articles R 3122-18 et -19 du code du travail.
Le salarié bénéficie d'une visite médicale de reprise du travail par le médecin du travail
après un congé de maternité, après une absence pour cause de maladie professionnelle
ou après une absence d'au moins trente jours.
Tout manquement à l’une des dispositions du présent chapitre peut être sanctionné
conformément au présent règlement.
Il est interdit de limiter l'accès aux matériels de sécurité (extincteurs, brancards, trousses
de secours, etc), de les déplacer sans nécessité ou de les employer à un autre usage.
En cas d'incendie, toute personne ayant une formation de pompier pourra être
réquisitionnée.
Tout matériel de secours ou d'extinction doit être rendu libre d'accès. Aucun matériel de
secours ne peut être manipulé hors incendie.
ARTICLE 13 - EMBAUCHE
Tout nouvel embauché doit fournir avec exactitude tous les renseignements nécessaires
à l’établissement de son dossier, notamment les coordonnées complètes d'une personne
proche à prévenir en cas d'accident.
197
Annexe 35
Toute absence prévisible doit être préalablement autorisée. À défaut de motif valable, les
retards et absences constituent des fautes qui peuvent être sanctionnées.
Si une absence est imprévisible, le salarié doit informer ou faire informer au plus tôt son
responsable hiérarchique, qui avisera immédiatement le service du personnel, et fournir
une justification dans les 48 heures, sauf cas de force majeure.
Aucun salarié ne peut s’éloigner de son poste de travail ou le quitter sans un motif
valable et l’autorisation de son supérieur hiérarchique ou de la direction. Cette disposition
ne fait pas obstacle à l’exercice par les salariés de leur droit de retrait en cas de situation
dangereuse.
Les salariés sont tenus de respecter les dates de congéspayés sous peine de sanctions
disciplinaires.
Pour des raisons d’hygiène, de sécurité et d’identification par la clientèle, tout salarié est
tenu de porter les vêtements de travail fournis par l’entreprise.
Tout salarié devra veiller à l’entretien et à l’état des vêtements de travail fournis par
l’entreprise. La détérioration volontaire des vêtements confiés peut être considérée
comme une faute grave.
198
Annexe 35
En cas de départ de l’entreprise, le salarié devra restituer les vêtements qui lui ont été
confiés.
L’entreprise accueillant de la clientèle celle-ci fait partie de « l’espace public » au sens de
la loi n°2010-1192 du 11 octobre 2010. Dès lors, il est interdit de porter toute tenue
destinée à dissimuler le visage.
La direction mettant à la disposition des salariés des vestiaires individuels conformes aux
normes, il est interdit de déposer à son poste : vêtements, sacs, papiers et sacoches.
Chacun est tenu de conserver son vestiaire dans un état constant de propreté et de ne
l’utiliser que pour l’usage auquel il est destiné.
Le personnel est invité à prendre toutes les précautions afin d’éviter tout vol, échange ou
détérioration d’objets personnels.
La direction ne pourra pas être tenue pour responsable s’il est prouvé que le salarié n’a
pas utilisé ou a mal utilisé son vestiaire.
Tout membre du personnel est tenu de conserver en bon état, d’une façon générale, tout
le matériel qui lui est confié en vue de l’exécution de son travail. Celui-ci ne devra pas
être utilisé à d’autres fins et notamment à des fins personnelles, sans autorisation.
Lors de la cessation de son contrat de travail, tout salarié doit, avant de quitter
l’entreprise, restituer tous matériels et documents en sa possession appartenant à
l’entreprise.
Il est interdit d’emporter des objets appartenant à l’entreprise sans autorisation.
Il est interdit d’utiliser les téléphones, fax et systèmes informatiques de l’entreprise à des
fins personnelles. L’accès internet à partir des systèmes informatiques de l’entreprise est
limité à des fins professionnelles.
Conformément aux articles L. 2323-32, L. 1321-1 et L. 1121-1 du Code du travail, l’usage
d’Internet pendant les heures de travail ainsi que pendant les temps de pause et de
repas est contrôlé.
Ainsi et en application du principe de proportionnalité, la direction se réserve le droit de
sanctionner la navigation excessive sur Internet et ceci tant par la visite de sites que dans
l’usage de la messagerie électronique. De ce fait, il est rappelé aux salariés que toute
activité sur Internet est constamment enregistrée dans un fichier journal permettant de
connaître les sites visités et la fréquence de l’utilisation d’Internet ainsi que d’identifier les
utilisateurs.
Les courriels adressés ou reçus par le salarié à l’aide d’un outil informatique mis à sa
disposition par l’entreprise pour les besoins de son travail sont présumés avoir un
caractère professionnel. Il pourra donc être procédé à l’ouverture de ces courriels en
dehors de la présence du salarié, sauf s’ils sont identifiés comme personnels.
Par ailleurs, la direction rappelle l’interdiction formelle de visites sur des sites pénalement
répréhensibles. Si tel était le cas, la direction pourra envisager de prendre des sanctions
disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement ainsi que l’engagement éventuel de
poursuites pénales.
L’usage du téléphone portable personnel au cours des horaires travails est interdit. Leur
usage à des fins personnelles doit être limité aux cas d’urgence et de nécessité absolue.
199
Annexe 35
Dans l'exécution de son travail, chaque membre du personnel est tenu de respecter les
instructions de ses supérieurs hiérarchiques, ainsi que l'ensemble des instructions
diffusées par voie de notes de service et d'affichage. Tout acte contraire à la discipline
est passible de sanctions. Il doit de plus faire preuve de correction dans son
comportement vis-à-vis de de la hiérarchie, de ses collègues et de la clientèle, sous
peine de sanctions.
Le personnel :
200
Annexe 35
Sous réserve des droits reconnus par la loi aux représentants du personnel et aux
délégués syndicaux et afin de maintenir le bon ordre, il est, sauf autorisation expresse,
interdit au personnel :
- d’entrer ou de sortir des lieux de travail en dehors des horaires fixés par la
direction ;
- d’introduire ou de laisser introduire, sauf cas grave et urgent, toute personne
étrangère à l'établissement.
ARTICLE 22 : FOUILLES
- aucun salarié, ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure
discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de
formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de
promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour
avoir subi ou refusé de subir les agissements de harcèlement de toute personne
dont le but est d’obtenir des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit
d’un tiers ;
- aucun salarié ne peut être sanctionné ni licencié pour avoir témoigné des
agissements définis à l’alinéa précédent ou pour les avoir relatés ;
- tout autre disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit.
L’article L.1153-6 du Code du travail dispose qu’est passible d’une sanction disciplinaire
tout salarié ayant procédé aux agissements définis à l’article L.1153-2.
En conséquence, tout salarié dont il sera prouvé qu’il se sera livré à de tels agissements
fera l’objet d’une des sanctions énumérées dans le présent règlement.
- aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont
pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de
porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale
ou de compromettre son avenir professionnel ;
- aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure
discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de
formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification , de
promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour
avoir subi, ou refusé de subir, les agissements définis à l’alinéa précédent ou
pour avoir témoigné de tels agissements ou les avoir relatés ;
201
Annexe 35
- toute rupture du contrat de travail qui en résulterait, toute disposition ou tout acte
contraire est nul de plein droit.
L’article L.1152-5 du Code du travail dispose qu’est passible d’une sanction disciplinaire
tout salarié ayant procédé aux agissements définis aux articles L. 1152-1 et L.1152-2.
En conséquence, tout salarié dont il sera prouvé qu’il se sera livré à de tels agissements
fera l’objet d’une des sanctions énumérées dans le présent règlement.
Toute infraction à l’un des articles du présentrèglement, aux notes de services et aux
directives données, et de façon plus générale, tout agissement considéré comme fautif
pourra, en fonction de sa gravité, faire l'objet d'une sanction disciplinaire.
Aucune sanction ne peut être infligée au salarié sans que celui-ci soit informé dans le
même temps et par écrit des griefs retenus contre lui.
202
Annexe 35
Toute sanction disciplinaire allant jusqu’au licenciement ne peut intervenir moins de deux
jours ouvrables, ni plus d’un mois après l’entretien. Elle doit être motivée et notifiée à
l’intéressé.
Dans l’exercice de leur mandat, les représentants du personnel doivent dans la mesure
du possible, afin de ne pas perturber l’organisation du travail et de répondre aux besoins
de la clientèle, informer au préalable leurs supérieur hiérarchique ou la direction de
l’heure et de la durée de leur absence, de manière à permettre leur remplacement
éventuel.
Un cahier sera remis à chaque représentant du personnel pour qu’il y note la date, les
heures de départ et de retour.
Ce cahier sera communiqué à la fin de chaque mois au service du personnel pour le
calcul des heures de délégation.
ARTICLE 30 : MODIFICATIONS
203
Annexe 36
204
Annexe 36
Ce document est à élaborer par l’employeur qui peut se faire aider par le CHSCT ou
le médecin du travail.
Ce document doit :
- contenir l’identification des risques auxquels sont exposés les salariés du restaurant
- être actualisé annuellement
- être tenu à la disposition :
- des travailleurs
- du CHSCT, des délégués du personnel, du médecin du travail,
- de l’inspection du travail, des contrôleurs des CARSAT
L'employeur met en œuvre les mesures prévues à l'article L. 4121-1 sur le fondement
des principes généraux de prévention suivants (Article L4121-2) :
1°) Éviter les risques,
2°) Évaluer les risques,
3°) Combattre les risques à la source : agir en amont,
4°) Adapter le travail à l’homme,
5°) Tenir compte de l’état d’évolution des techniques,
6°) Substituer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou par ce qui est moins
dangereux,
7°) Planifier la prévention en y intégrant la technique, l’organisation du travail, les
conditions de travail,
8°) Prendre des mesures de protection collective prioritairement sur la protection
individuelle,
9°) Donner les instructions appropriées aux travailleurs : information et formation.
205
Annexe 37
206
Annexe 38
207
Annexe 38
208
Annexe 39
209
Annexe 39
210
Annexe 39
211
Annexe 40
Lettre de mission
Mission d’accompagnement du client dans la mise en place de
procédures de contrôle interne
27
Coordonnées de l’expert-comptable :
Dénomination sociale de la structure d’exercice professionnel / nom de l’expert-
comptable,
Adresse géographique, et si elle est différente, adresse du siège social,
Numéro de téléphone et adresse électronique.
28
Informations à fournir ou à mettre à la disposition du client :
Statut et forme juridique de la structure d’exercice professionnel,
Numéro d’inscription au registre du commerce et des sociétés,
Nom et adresse du Conseil régional de l’Ordre auprès duquel la structure
d’exercice professionnel est inscrite,
Numéro individuel d’identification à la TVA.
1. VOTRE ENTITÉ
À ce jour, les caractéristiques de votre entité sont les suivantes :
activité principale : Restauration traditionnelle ;
exercice social ou date de clôture (personnes physiques) ;
structure juridique :
chiffre d’affaires :
marge commerciale :
effectif du personnel :
organisation comptable :
volumes annuels (factures clients, fournisseurs, etc.) :
démarche marketing envisagée :
27
Informations à fournir obligatoirement au client (Art. L 111-1 et R 111-1 du code de la consommation), figurant
habituellement sur le papier à en-tête
28
Art R 111-2 du code de la consommation
29
Expert-comptable : Ce terme désigne les experts-comptables et les salariés autorisés à exercer la profession
d’expertise comptable aux termes de l’article 83 ter ou 83 quater de l’ordonnance du 19 septembre 1945.
212
Annexe 40
2. NOTRE MISSION
La mission que vous envisagez de nous confier sera effectuée dans le respect des
30
dispositions des textes légaux et réglementaires applicables aux experts-comptables .
Nous vous précisions que ces travaux seront réalisées grâce à des :
entretiens avec le gérant,
questionnaires à destinations des salariés,
observations sur place,
pièces justificatives pour vérifier certaines informations.
À l’issue de cette première phase, un compte-rendu sous forme de diagnostic sera établi
et vous sera communiqué.
30
Voir paragraphe 3 des conditions générales « Obligations de l’expert-comptable »
213
Annexe 40
Durant cette phase de déploiement du contrôle interne, vous pourrez nous contacter,
échanger avec l’équipe de travail sur la mise en œuvre des recommandations.
214
Annexe 40
Dès votre accord sur les dispositions de cette lettre de mission, nous programmerons
ensemble un planning de travail tout en respectant vos contraintes en termes de périodes
d’activité (période la plus propice).
215
Annexe 40
Il est à noter que cette liste est non-exhaustive et que pour les besoins de la mission, il
pourra être demandé, par exemple, d’avoir accès à d’autres pièces comptables ou autres
documents liés à cette mission.
Nous référencerons alors nos demandes sur un courrier, et vous devrez donner votre
accord.
Nous garderons une trace de toutes informations et documents récupérés lors de nos
travaux afin d’alimenter notre dossier de travail et justifier nos recommandations.
À l’issue de nos travaux, nous établirons un compte-rendu de mission dont copie vous
sera communiqué.
216
Annexe 40
Tout aménagement devant éventuellement être apporté aux missions définies ci-dessus
sera préalablement arrêté d'un commun accord.
2.7. Honoraires
Nos honoraires seront calculés au temps passé.
Les taux horaires appliqués sont les suivants :
… pour un chef de mission
….pour un collaborateur
Compte tenu des temps prévus, que nous avons estimés à … heures, nos honoraires
devraient s’élever à … HT.
En cas de dépassement des temps prévus, dont nous vous informerions dans les
meilleurs délais, une régularisation des honoraires sera effectuée en fin de mission.
Nous vous serions obligés de bien vouloir nous retourner un exemplaire de la présente et
des annexes jointes, dont les conditions générales qui font partie intégrante de la lettre
de mission, revêtues d’un paraphe sur chacune des pages et de votre signature sur la
dernière page de la lettre de mission, attestant de votre prise de connaissance et
acceptation de la lettre de mission et de ses annexes.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos salutations distinguées.
Signatures :
Expert-comptable Client
217
Annexe 40
ANNEXE 1
EXEMPLE DE CONDITIONS GÉNÉRALES
Client professionnel
À JOINDRE À LA LETTRE DE MISSION
1- DOMAINE D’APPLICATION
Les présentes conditions sont applicables aux conventions portant sur les
31 32
missions conclues entre le cabinet x dénommé l’expert-comptable et son client .
33
Le client reconnaît qu’il contracte en qualité de professionnel et que la lettre de mission
annexée constitue un contrat de prestations de services en rapport direct avec ses
activités professionnelles.
2- DÉFINITION DE LA MISSION
Les travaux incombant à l’expert-comptable sont détaillés dans la lettre de mission et ses
annexes (le cas échéant) et sont strictement limités à son contenu.
3- OBLIGATIONS DE L’EXPERT-COMPTABLE
L’expert-comptable effectue la mission qui lui est confiée conformément aux dispositions
du Code de déontologie intégré au décret du 30 mars 2012 relatif à l’exercice de l’activité
d’expertise comptable, de la norme professionnelle de « Maîtrise de la qualité», de la
norme « anti-blanchiment » élaborée en application des dispositions du Code monétaire
et financier et le cas échéant de la norme professionnelle de travail spécifique à la
mission considérée. Il contracte, en raison de cette mission, une obligation de moyens.
L’expert-comptable peut se faire assister par les collaborateurs de son choix. Le nom du
collaborateur principal chargé du dossier est indiqué au client.
À l’achèvement de sa mission, l’expert-comptable restitue les documents appartenant au
client que ce dernier lui a confiés pour l’exécution de la mission.
L’expert-comptable est tenu :
à une obligation au secret professionnel dans les conditions prévues à l’article
226-13 du Code pénal ;
31
Expert-comptable : Ce terme désigne les experts-comptables et les salariés autorisés à exercer la profession
d’expertise comptable aux termes de l’article 83 ter ou 83 quater de l’ordonnance du 19 septembre 1945.
32
Client : Ce terme comprend l’adhérent.
33
Professionnel : défini par l’article liminaire du code de la consommation comme toute personne physique ou
morale, publique ou privée, qui agit à des fins entrant dans le cadre de son activité commerciale, industrielle,
artisanale, libérale ou agricole, y compris lorsqu’elle agit au nom ou pour le compte d’un autre professionnel.
218
Annexe 40
4- OBLIGATIONS DU CLIENT
(le cas échéant) A réaliser les travaux lui incombant conformément aux
34
dispositions prévues dans le tableau de répartition des obligations respectives ;
34
L’expert-comptable élabore le cas échéant un tableau de répartition des obligations respectives joint en annexe à la
lettre de mission.
219
Annexe 40
5- HONORAIRES
L’expert-comptable reçoit du client des honoraires librement convenus qui sont exclusifs
de toute autre rémunération, même indirecte. Il est remboursé de ses frais de
déplacement et débours.
Des acomptes sur honoraires peuvent être demandés périodiquement.
Les conditions de règlement des honoraires sont les suivantes :
Les honoraires sont payés à leur date d’échéance ; en cas de paiement anticipé, aucun
escompte n’est accordé ; en cas de retard de paiement, des pénalités de retard sont
exigibles le jour suivant la date de règlement figurant sur la facture ; sauf disposition
contraire qui ne peut toutefois fixer un taux d’intérêt de ces pénalités inférieur à trois fois
le taux d’intérêt légal, le taux d’intérêt sera égal à celui appliqué par la Banque Centrale
Européenne à son opération de refinancement la plus récente majoré de 10 points de
35
pourcentage. Les pénalités de retard sont exigibles sans qu’un rappel soit nécessaire.
Une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement d’un montant de 40 euros est
36
également exigible de plein droit en cas de retard de paiement . Lorsque les frais de
35
Article L 441-6 du Code de commerce.
36
Article D 441-5 du Code de commerce.
220
Annexe 40
37
Article 2254 du Code civil : la durée de la prescription ne peut toutefois être réduite à moins d’un an ni étendue à plus
de 10 ans ; il est recommandé de contractualiser cette durée à trois ans.
221
Annexe 40
7- RÉSILIATION DE LA MISSION
En cas de résiliation par le client au cours d’un exercice comptable (ou pendant la
mission en cas de mission ponctuelle), et sauf faute grave imputable à l’expert-
comptable, le client devra verser à ce dernier les honoraires dus pour le travail déjà
39
effectué, majorés d’une indemnité conventionnelle égale à ... des honoraires annuels
convenus pour l’exercice en cours ou de la dernière année d’honoraires en cas de
montant incertain.
En cas de manquement du client à l’une de ses obligations, l’expert-comptable aura la
faculté de mettre fin à sa mission après l’envoi d’une mise en demeure sous forme de
lettre recommandée restée sans effet.
Dès la survenance d’un évènement susceptible de le placer dans une situation de conflit
d’intérêts ou de porter atteinte à son indépendance, l’expert-comptable a l’obligation de
dénoncer le contrat.
8- SUSPENSION DE LA MISSION
40
Lorsque la mission est suspendue pour cause de force majeure (empêchement
temporaire), les délais de remise des travaux sont prolongés pour une durée égale à
celle de la suspension susvisée, à moins que le retard en résultant ne justifie la
résolution.
Pendant la période de suspension, toutes les dispositions du contrat demeurent
applicables.
En cas de manquement du client à l’une de ses obligations (exemple : défaut de
paiement des honoraires à l’échéance prévue), l’expert-comptable aura la faculté de
suspendre sa mission après l’envoi d’une mise en demeure sous forme de lettre
recommandée restée sans effet, et ne pourra être tenu responsable des conséquences
préjudiciables pouvant découler de cette suspension.
38
Facultatif si indiqué dans un autre document fourni ou mis à la disposition du client : souscrit auprès de la compagnie …
(ne pas mentionner le nom du courtier ou de l’agent d’assurance mais de la compagnie d’assurance) située (indiquer
l’adresse : pour le contrat groupe MMA ASSURANCES MUTUELLES 14 boulevard Marie et Alexandre Oyon 72030 le Mans
cedex 9). La couverture géographique de cette assurance porte sur le monde entier … (à adapter en fonction du contrat
d’assurance).
39
Il est recommandé de fixer un pourcentage de 25%.
40
Telle que définie à l’article 1218 du Code civil.
222
Annexe 40
Chaque partie se conformera aux dispositions de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative
à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. Le traitement et le transfert de données à
caractère personnel par le cabinet auront pour finalités l’exécution et le suivi de la
mission, de la relation client et la gestion informatique des données.
10- DIFFÉRENDS
« Tous les litiges auxquels le contrat pourra donner lieu, notamment au sujet de sa
validité, de son interprétation, de son exécution et de sa réalisation, seront soumis aux
tribunaux compétents de … (nom de la ville). »
41
L’article 160 du décret du 30 mars 2012 prévoit la possibilité d’insérer également une clause compromissoire
pour soumettre les différends à l’arbitrage du Président du conseil régional de l’Ordre.
223
Annexe 40
TABLEAU DE RÉPARTITION
DES OBLIGATIONS RESPECTIVES
À JOINDRE À LA LETTRE DE MISSION
comptable nants
224
Annexe 41
ÉTAPE FINALE
TOTAL 70 6510
225
Annexe 42
SOCIÉTÉ ………….
À L’ATTENTION DE XXX
Monsieur,
Ce compte rendu entre dans le cadre de notre mission d’expertise comptable relative à la
mission d’accompagnement dans la mise en place de procédures de contrôle interne au
sein de votre établissement.
Conformément à notre lettre de mission en date du …/…/…, nous avons mis en œuvre
les diligences que nous avions contractuellement définies concernant la mission précitée.
Le présent compte-rendu a pour but de faire le point sur la mission accomplie et aborde
les points suivants :
Quelques rappels sur notre mission, son déroulement et les difficultés rencontrées
Les conclusions sur notre mission et nos recommandations/informations post-mission
226
Annexe 42
Notre intervention
Conformément à notre lettre de mission, nous nous permettons de vous rappeler que
notre cabinet n’est pas intervenu sur la phase de déploiement.
Déroulement de la mission
Notre mission a été exécutée :
Sous la direction de M./Mme XXXX, expert-comptable
Et de M./Mme XXXX, chef de mission, assisté(e) :
M./Mme XXXX, assistant(e) confirmé(e)
M./Mme XXXX, assistant(e).
Nos interventions ont été réparties depuis l’acceptation de la mission jusqu’à la fin de
réalisation de nos diligences. Des interventions régulières, notamment en phase de
diagnostic et en phase finale de contrôle, et une bonne collaboration avec votre équipe
de travail ont permis de mener à bien notre mission.
Dans le cadre de notre devoir de conseil, nous attirons votre attention sur le fait que la
non-application de ces recommandations peuvent avoir un impact sur votre gestion et sur
la fiabilité des informations comptables permettant de calculer vos ratios et indicateurs.
227
Annexe 42
Nous vous rappelons une fois de plus l’intérêt de mettre en place ces recommandations
notamment pour le calcul de votre marge.
La mise en place d’un inventaire tournant peut vous sembler être une procédure longue
et fastidieuse à mettre en place mais elle a pour effet de déceler des incohérences et
peut permettre de dissuader les salariés de voler des marchandises. De plus, la gestion
informatique des stocks, une fois paramétrée, permettra de faciliter vos contrôles et
d’obtenir une valorisation plus fiable et plus facilement.
La valorisation du stock est une donnée importante qui entre dans le calcul de la marge.
Il nous semble donc important et pertinent de vous doter et d’utiliser cet outil de gestion.
Nous restons à votre disposition pour vous aider dans cette démarche et pour vous
accompagner dans la gestion de votre établissement.
Nous espérons que tous ces éléments vous seront utiles et permettront de faciliter la
gestion de votre établissement.
Nous restons à votre disposition pour toutes informations complémentaires que vous
pourriez souhaiter, et vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de nos
sentiments les meilleurs et les plus dévoués.
M. XXXX, expert-comptable
228