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Année 2023
2
UN PEU D’HISTOIRE
POUR COMPRENDRE LES
EVOLUTIONS ACTUELLES
L’ANTIQUITE: LES PREMIERES CONTENTIONS
MOYEN-AGE
Les « plus »:
– L’infanticide, relativement répandu, commence à faire
scandale mais pas l’inceste et le viol
Les « moins »:
– Explosion des suicides
– Naissance de l’anarchisme criminel
– Le traitement des malades mentaux peu évolué…
13
Naissance de la nosographie
(=observation clinique)
15
NAISSANCE DE LA LOBOTOMIE ET DES
ELECTROCHOCS
1920: diathermie cérébrale latérale:
précurseur de l’ECT, considéré comme le
laser de l’époque utilise un courant galvanisé
pour secouer les personnes souffrant de
psychose
1935: Fulton présente 2 chimpanzés dont on
a retiré le lobe frontal: les cobayes sont
imperturbables, Moniz fera l’expérience sur
l’être humain
1936: Freeman insère un pic à glace dans
l’orifice oculaire et gosse dans le trou de
façon aléatoire pour détériorer le siège des
émotions situé dans le lobe frontal
1938: Cerletti et Bini expérimentent la
pratique de l’électrochoc
16
Des tentatives dans les traitements aussi
La malariathérapie (1917),
le choc pyrétique
Les mutilations:
consiste à retirer du corps du
fou une partie infectée qui
serait la cause de la folie (les
dentistes s’invitent en
psychiatrie…)
La cure de sakel (1933) ou
le coma insulinique jusqu'en
1957
17
XX° SIECLE
Développement des
compétences;
Diversité des pratiques et
des approches;
Réhabilitation psychosociale
au cœur de la cité;
Apparition de nouvelles
molécules;
…
21
CHARTE DE L’USAGER EN SANTE MENTALE
2000
ANNEES 2000
PRINCIPES GENERAUX
3. Protéger les personnes privées de liberté contre toute atteinte à leur intégrité physique ou psychique
4. Satisfaire les besoins élémentaires des personnes privées de liberté et respecter leur dignité dans les actes de la vie
quotidienne
5. Permettre aux personnes privées de liberté de s’exprimer, de participer à une vie sociale et d’exercer des activités
6. Garantir aux personnes privées de liberté un accès aux soins équivalent à celui de la population libre
7. Favoriser le maintien des liens familiaux des personnes privées de liberté et leurs relations avec l’extérieur
8. Garantir l’exercice effectif des droits de la défense et des droits civils, civiques et sociaux des personnes privées de liberté
SYNTHESE
2016 2022
Loi du 26 Loi du 22 2023: Mise
Janvier Janvier en
2016 2017 2020 2022 application
Notion de HAS HAS Décret du des
dernier Guide de Manuel 23 Mars décrets de
recours RBP V2020 2022 9/22
Isolement et Isolement et
contention = contention =
soins intensifs et
mal nécessaire vertus
quand les autres thérapeutiques?
méthodes ont
échoué?
55
Nouvelle-Zélande:
– abandon de la mesure en 2020
Suisse:
– développe des mesures pour ne plus y avoir recours
Finlande, Islande:
– interdiction de ces mesures depuis de nombreuses années
Angleterre:
– mesure très exceptionnelle et la plus brève possible
56
LA CRISE PSYCHIQUE
64
TENSION
Énergie retenue dans le corps
(plus ou moins longtemps)
RELAXATION
Le relâchement après la
décharge
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MISE EN APPLICATION
LA CRISE (SUITE)
LA CRISE (SUITE)
Ingérable:
Féconde: Le sujet va produire des symptômes ou
Participe à une évolution favorable du sujet Adopter des comportements pathologiques
S’il mobilise des moyens Qui peuvent nécessiter
internes et/ou externes adaptés une intervention extérieure
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LA NOTION DE CRISE PSYCHIQUE
(Urgences psychiatriques Nancy, Pichené)
LE VÉCU DE LA CRISE
Intensité Crise
(Élévation
de l’anxiété)
Escalade
(Les 5 niveaux du
continuum verbal d’un client
en escalade vers la crise
Récupération
d’agression)
Courbe normale
(À l’intérieur des limites socialement acceptables)
Activation Stabilisation
(Facteurs déclenchants)
Temps
(Évolution de la crise)
Attention :
Bien qu’il suive le schéma des six phases illustrées ci-haut, le déroulement d’une crise se présente fréquemment en dents de scie. De
fait, après avoir atteint le sommet, la crise peut diminuer pour ensuite reprendre momentanément en intensité. Cette recrudescence des
comportements agressifs tend à diminuer progressivement au fil de l’accompagnement pour finalement atteindre la phase de
décompression.
79
Sources pour phase 1 à 6 : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012, formation
OMEGA
80
AGRESSIVITE/
VIOLENCE/
DANGEROSITE
81
DÉFINITION DE L’AGRESSIVITÉ
Elle est, selon Laborit (médecin), l’un des trois systèmes de défense
de l’individu ou du groupe social : agressivité, fuite ou inhibition.
DÉFINITION DE L’AGRESSIVITÉ
VIOLENCE
Type « impulsif » :
– agressions non planifiées, souvent provoquées par un événement
extérieur, accompagnées d’une charge émotionnelle importante et
souvent suivies d’un sentiment de remord chez l’agresseur.
Type « psychopathique » ou « organisée»
– agressions préméditées ayant un but défini, souvent le fait de
personnalités comportant des traits psychopathiques. Le remord
n’est pas présent après les faits.
Type « psychotique » :
– violence qui peut parfois s’exprimer dans le contexte des
symptômes de psychose (hallucinations, délire, désorganisation de
la pensée.)
89
PREVENIR ET GERER
LES PHENOMENES
90
sept.2016
91
AU NIVEAU STRUCTUREL
LA POSTURE SOIGNANTE
SANCTIONS
LOI CODE JURIDIQUE
JUDICIAIRES
SANCTIONS
DEONTOLOGIE CODE PROFESSIONNEL
PROFESSIONNELLES
LA REFLEXION ETHIQUE
Evaluer les
Bénéfices/
Risques d’une
situation
(pour autrui et pour soi)
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Posture éthique:
– De plus en plus prégnante dans le domaine du soin.
– Recherche constante: le juste milieu, le bon compromis-
TOUJOURS DANS L’INTERET DU PATIENT
L’éthique du soin:
– envisage le patient dans sa globalité et dans toutes ses
composantes : physiques, psychiques, sociales, culturelles et
spirituelles. ...
– L'éthique du soin convoque la responsabilité dans l'acte
soignant.
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L’ETHIQUE SOIGNANTE
L’ACCUEIL
Normal et pathologique
Liberté d’accepter les soins
Liberté d’aller et venir
Respect de l’autonomie
Consentement éclairé
Respect de la dignité
Respect de l’intégrité physique et psychique
Rapport bénéfices/risques des traitements
CADRE THERAPEUTIQUE ET CONTENANCE
Pourquoi?
– Mobiliser les capacités réflexives des professionnels pour
désactiver certaines dispositions acquises au cours de la
socialisation professionnelle
– Sortir de l’approche sécuritaire pour envisager une
perspective humaniste
« on a toujours faire comme ça », « on manque de personnels », on
n’a pas de budget »…
121
Quand?
– Lors de temps cliniques, institutionnels
– Réunion de synthèse, analyse de pratiques, temps de
transmission, formation
Pourquoi faire?
– Aide à la décision
– Compréhension pluriprofessionnelle et éclairage clinique
– Elaboration et coordination du projet du patient
– Distanciation
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L’évaluation de la situation
LA PACIFICATION
Les valeurs
la sécurité physique et psychologique – autant pour soi, le client, le
personnel, l’entourage et l’établissement
LA PACIFICATION
Se protéger,
Evaluer la situation
Se protéger
Sources : - guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012,
- ET HALL « La dimension cachée »
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LES FONDEMENTS DE L’INTERVENTION
Limiter au maximum la nécessité de contrôle physique
Tenir compte des différences entre les personnes impliquées (sur le plan
physique, mental, statut, …)
– Le langage corporel
Mâchoires et poings serrés
Empiètement sur l’espace personnel ou grande distance
interpersonnelle
Regard fixe ou vigilance
Postures et gestes
Expression faciale (air maussade, méprisant, colérique)
Mains (objets susceptibles d’être utilisés comme arme)
L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE 134
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Source : Démarche d’intervention lors de comportements violents des patients, de leurs famille ou des visiteurs, CHUS, 2007
– l’activité motrice
Se promène de long en large
Se frotte les mains
Respiration rapide et peu profonde
Mouvements rituels, répétitifs, mouvements de la tête et des yeux
Rougeur ou pâleur du visage
Soupirs
Tremblements
Transpiration
135
L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Source : Démarche d’intervention lors de comportements violents des patients, de leurs famille ou des visiteurs, CHUS, 2007
– Le comportement
Changement dans le comportement ou l’humeur
Sursaut, frayeur
Observation objective d’un comportement intimidant ou menaçant
Apparence d’intoxication ou d’abus de substances
Comportement qui laisse présager la présence d’hallucinations
Envie d’en découdre
136
L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Ecouter : Qu’entendez-vous?
– Contenu du discours
À qui la personne s’adresse-t-elle?
Le discours comporte-t-il des menaces, jurons, propos inopportuns ?
Le discours est-il très émotif et tenu à voix très haute ou encore en
marmonnant ?
La personne est-elle orientée en fonction du temps, des lieux, des
gens ?
La personne s’adresse-t-elle à une personne invisible ?
Source : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012
137
L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Ecouter : Qu’entendez-vous?
– organisation du discours
La personne a-t-elle une aisance d’élocution?
Saute-t-elle d’un sujet à l’autre ?
La personne peut-elle suivre une idée précise ?
Le discours est-il répétitif, stéréotypé, thématique ?
La communication est-elle bloquée, la vitesse de discours est-elle
appropriée ?
Source : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012
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L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Repérer : tenir compte de l’environnement
Bruit
Affluence
Portes de sortie possibles
Ambiance générale
Degré de confiance envers les collègues
Lieu connu ?
Source : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012
L’ÉVALUATION RAPIDE DU RISQUE DE 139
VIOLENCE CHEZ L’USAGER
Ressentir : comment vous sentez-vous ?
Chacun aborde les situations de violence en fonction de son histoire, ses
expériences, ses connaissances, son état. Le sentiment de confort dans de
tels contextes varie donc d’une personne à l’autre
Évaluez subjectivement votre degré d’inconfort sur une échelle de 0 à 10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
léger Moyen Assez élevé Élevé Intolérable
Source : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012
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QUE FAIRE POUR INTERVENIR EFFICACEMENT LORS DE
SITUATION DE VIOLENCE
EN TOUTE CIRCONSTANCE :
S’assurer d’être en contrôle de soi-même et de la situation
Source : guide de prévention et d’intervention concernant la violence au travail CSSS Quebec 2012
142
Finalité:
Permettre aux patients de prévenir leurs moments de violence,
lorsque des tensions internes apparaissent
Limiter autant que possible le recours aux mesures d’isolement et de
contention
144
LE PLAN DE PREVENTION
PARTAGE
151
ASSOCIER LE PATIENT
ABORDER LA QUESTION DE LA
VIOLENCE
ELABORER UN PLAN DE
PREVENTION
METTRE EN ŒUVRE ET
REEVALUER
154
LE PLAN DE PREVENTION PARTAGE (PPP)
LES ETAPES
Associer le patient à la prévention et à la gestion de ses
moments de violence:
– Repérage des signes précurseurs et des circonstances
déclenchantes
– Les bénéfices attendus:
À court terme: mettre en place des stratégies de retour au calme;
éviter les incidents violents, limiter le recours à l’isolement et à la
contention
À long terme: renforcer et valoriser les capacités d’autonomisation
– Implication du patient et construction d’un partenariat avec le
patient:
Leviers pour améliorer la prise en charge
155
LE PLAN DE PREVENTION PARTAGE (PPP)
LES ETAPES
Aborder la question de la violence avec la patient:
– Lui demander d’abord si elle-même a été victime de
violences
– Ensuite aborder avec elle des questions en lien:
Vous arrive t-il de vous emporter? Dans quelles circonstances?
Comment cela se passe?...
– En fonction des réponses, des données cliniques:
Identifier les facteurs de risque de violence
LES ACTIVITES
163
Les entretiens:
« mettre des mots sur des maux »
La verbalisation facilite la compréhension du vécu et tend à réduire
l’impact des événements traumatiques sur le psychisme. Elle permet
surtout de substituer la parole au passage à l’acte.
Le professionnel est dans une position contenante et peut être
accompagné d’un autre professionnel si nécessaire.
165
La balnéothérapie:
– Bain, baignoire hydromassante, lits à eau…
Fonction régressive, relationnelle, ludique
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En sous-groupe
LA PLACE DE L’INFORMEL
Ecart entre:
– Activité réelle/ saisie d’activité
– Soins programmées/ actions non programmées
Quantitativement et qualitativement très important
50 à 70% du temps « non identifié »
« Zones discrètes d’activité », « Dessous du soin »
Pour aller plus loin: « L’impact de l’informel dans le travail infirmier en psychiatre »-
Recherche du GRSI par Sophie Tchukriel et Jean-Paul Lanquetin (2012)
LA PLACE DE L’INFORMEL
Principales fonctions
Dominique Friard
178
SECURITE ET AMELIORATION DE LA
PRISE EN CHARGE EN CAS DE
RECOURS NECESSAIRE AUX
PRATIQUES D’ISOLEMENT ET/OU DE
CONENTION
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L’ISOLEMENT
Objectif:
– Baisse des stimulations liées à l'environnement;
l'interposition des soignants assure la fonction de pare-excitation.
Points de vigilance:
– Le séjour en C.I. en tant qu'expérience d'isolement sensoriel
peut entraîner une intensification massive de l'angoisse et la
manifestation de phénomènes de morcellement ou de
phénomènes de sidération.
– L’isolement doit s'accompagner d'une chimiothérapie
réduire l'état d'excitation et d'angoisse qui ont motivé la mesure.
L’ISOLEMENT
L’ISOLEMENT
L’ISOLEMENT
Rôle du soignant:
– Poser le sens du soin:
Expliquer et réexpliquer jusqu’à ce que le patient comprenne l’intérêt
– Être disponible et rigoureux:
Passages réguliers
Établir une relation privilégiée
– S’appuyer sur des valeurs soignantes:
Respect de la dignité des patients
Authenticité
Cohésion d’équipe
L’ISOLEMENT
Conclusion:
Soin chronophage
Mobilisation importante des soignants
Compétence spécifique des soignants
Apaisement préférable à l’isolement
Limité d’un point de vue thérapeutique
Ces pratiques impliquent une réflexion éthique régulière
de la part des équipes
Nécessite un temps de reprise avec le patient et en équipe
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LA CONTENTION
SURVEILLANCE DE LA CONTENTION
AU NIVEAU PHYSIQUE
AU NIVEAU PSYCHIQUE
– Anxiété
– Frustration
– Culpabilité (charge de travail, gestes répétitifs..)
– Source potentielle de conflit d’équipe
– Augmentation de la charge en soins
– Nécessité de surveillance accrue
– Souvent difficile, pénible car contradictoire avec le respect de
la dignité et de l’autonomie
– …
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AU NIVEAU DE L’INSTITUTION, DE
L’ETABLISSEMENT
Mise en place de protocoles et de procédures
Risque d’évènements indésirables +/- graves
Analyse de pratiques
Visite de certification de la HAS
Gestion des plaintes/ mécontentement des usagers et
de leurs familles
Commission des usagers
Retentissement sur les équipes de travail
…
202
REPRISE DE L’EVENEMENT
AVEC LE PATIENT
203
REPRISE DE L’EVENEMENT
EN EQUIPE
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Principes:
– non-jugement, écoute, respect
– Identifier ce qui a fait défaut en amont de la crise
212
CONCLUSION
ET POUR FINIR