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Thème : « Description détaillée d’une écloserie semi-moderne pour silures et de son 2021-2022
itinéraire technique pour la production : Etude de cas d’une écloserie existante à Siguiri ».
AVANT-PROPOS
L'approvisionnement des élevages en alevins constitue un véritable goulet d'étranglement pour de
nombreuses espèces d'intérêt aquacole qui ne se reproduisent pas spontanément en captivité. C'est le cas
par exemple de tous les poissons-chats actuellement utilisés en pisciculture africaine et le Clarias
gariepinus plus spécifiquement. La collecte de juvéniles en milieu naturel est une alternative susceptible
de surmonter cet obstacle. Cette méthode présente cependant de nombreux désavantages qui sont entre
autres la variabilité interannuelle des captures, le risque de mélange de plusieurs espèces aux
performances de croissance inégales, l’impossibilité d'amélioration génétique, la difficulté de trouver
des lots d’alevins de taille homogène, etc. C’est pour faire face à ces contraintes que des écloseries ont
été mises en place dans la préfecture de Siguiri, mais il s’avère cependant que ces dernières se heurtent
à des difficultés liées à l’étude prospective, à l’installation et à la gestion limitant ainsi le développement
du dit sous-secteur. Ce qui pousse dans la plupart des cas, les investisseurs à importer des quantités
d’alevins, de géniteurs accompagnés d’aliments et autres intrants piscicoles pour enfin, rien en-tirer
comme profit. Décrire ces écloseries pour mettre au clair comment elles sont installées, comment elles
fonctionnement et les difficultés auxquelles elles sont confrontées s’avère être une nécessité. C’est
pourquoi, nous avons à la fin de nos études supérieures, choisi et traité ce thème de mémoire intitulé :
« Description détaillée d’une écloserie semi-moderne pour silures et de son itinéraire technique pour la
production : Étude de cas d’une écloserie existante à Siguiri ».
Au cours de sa réalisation, nous avons rencontré des difficultés liées à l’insuffisance de nos moyens
financiers et matériels, à notre jeune expérience en matière de recherche scientifique et à la réticence de
certains pisciculteurs face aux enquêtes. Nous espérons tout de même qu’après les apports de nos chers
membres de jury, ce document servira de manuel pour les acteurs de la pisciculture et de guide pour les
futurs chercheurs qui s’intéresseront à ce champ de recherche.
Ce travail est le fruit de la collaboration de plusieurs personnes physiques et morales sans lesquels il
n’aurait pas abouti. C’est donc pour moi un agréable devoir et une occasion favorable de leur exprimer
ma sincère gratitude. Il s’agit en premier lieu de l’ISSMV de Dalaba pour sa collaboration avec ses
partenaires notamment l’ANAG et le Projet PisCoFam dans le cadre de la promotion de ses sortants et
par le même biais, le Projet PisCoFam pour la formulation de ce thème et leur apport financier et
scientifique à travers M. Joris COLMAN et M. Gbamon THEA respectivement Assistant Technique et
Coordinateur Technique de la Composante 1 et 2 dudit Projet.
Nous remercions également nos chers consultants Pr. Mohamed KEYRA, M. Yamoussa BANGOURA
et M. Samba MAGASSOUBA respectivement Enseignant-Chercheur, Chef du Département Pêche et
Aquaculture au sein de l’ISSMV de Dalaba et Technicien, Chef de Production de l’Entreprise Agro
Pisciculture Guinée à Siguiri pour leur encadrement, apport technique et soutien financier tout au long
de ce travail ainsi que nos chers relecteurs M. Kerfalla CISSE et M. Aboubacar Mabinty CAMARA
pour leurs remarques et suggestions.
Le Candidat
Lancine MAGASSOUBA P.A/ISSMV : (00224)620651041/660806283 : lancinemagassouba00@gmail.com
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Thème : « Description détaillée d’une écloserie semi-moderne pour silures et de son 2021-2022
itinéraire technique pour la production : Etude de cas d’une écloserie existante à Siguiri ».
RESUME
La ferme piscicole de l’entreprise Agro Pisciculture Guinée a abrité nos travaux de recherches
portants sur le thème : « Description détaillée d’une écloserie semi-moderne pour silures et de
son itinéraire technique pour la production : Étude de cas d’une écloserie existante à Siguiri »
de la période allant du 04 octobre 2021 au 08 février 2022. L’objectif visé par ce thème était de
décrire l’installation et le fonctionnement d’une écloserie semi-moderne existante à Siguiri et
les étapes suivies pour la production des alevins de silure en vue de contribuer à
l’autonomisation des pisciculteurs de la préfecture. Pour sa réalisation, la méthodologie adoptée
consistait à mener des enquêtes auprès des cadres de la DPPEM de Siguiri et auprès des
pisciculteurs ; à décrire et à schématiser l’écloserie ; à estimer son coût de mise en place ; à
expérimenter deux (2) techniques de reproduction artificielle du silure ; à effectuer le suivi
larvaire et évaluer des performances zootechniques des frais ; et enfin à analyser quelques
indices économiques liés à la production après la liquidation. Un lot de géniteurs de Clarias
gariepinus Burchell, 1822 constitué de 15 individus dont 07 mâles a été utilisé pour les
expériences.
Les enquêtes auprès des cadres et des pisciculteurs ont montré que ces derniers sont plus
concentrés dans la Commune Urbaine que dans la zone péri-urbaine soit 76,92% contre 23,07%.
Les 57,14% des pisciculteurs achètent les alevins de silures, les 42,85% captent dans la nature,
et les restes à des proportions égales de 14,28%, effectuent l’autoproduction ou les obtiennent
par don. Seulement 25% d’entre eux n’ont pas connaissance de l’existence de l’écloserie dans
la zone, 37,5% n’entretiennent aucun rapport avec elle et l’échange, le commerce libre et le
partenariat font à des proportions égales, un total de 37,5%.
Dans la description de l’écloserie, il est ressorti qu’elle s’étend sur une surface de 557 m2 et le
bâtiment proprement dit sur 98,55 m2. Elle comprend 2 compartiments autonomes avec un
circuit ouvert et un système d’électrification solaire permanent. Son coût estimatif de mise en
place s’élève à environ 246 747 000 GNF pour un objectif annuel de production de 200 000
alevins et pour cela, elle emploie 2 Ingénieurs diplômés en Pêche et Aquaculture sortants de
l’ISSMV de Dalaba à temps-plein.
À l’issue des expérimentations, il a été obtenu une moyenne de température de 25,55°C ± 3,13
et un pH moyen de 7,1 ± 0,57. Après 60 jours de suivi post-éclosion, le poids moyen final était
de 4,6g ± 1,69 pour les sujets normaux et de 13,1g ± 6,85 pour les super-croissants et un taux
de survie final de 44,68%. Il a été obtenu un rendement net de 17 796 640 GNF après avoir
vendu les 8022 alevins produits. La demande du marché d’alevins est supérieure à l’objectif
annuel de production de l’écloserie de 17,5%.
Mots-clés : Description ; Écloserie ; Semi-moderne ; Production des alevins ; Silures ;
INTRODUCTION
Pour plus d’un milliard de personnes dans le monde, le poisson est une source alimentaire animale
importante contenant des nutriments essentiels, protéines, acides gras essentiels, minéraux et
vitamines (OMS, 2016).
En Guinée, il reste une source importante de protéines animales pour les populations. Mais la
production de la pêche maritime et continentale diminue considérablement. Sa contribution à la
sécurité alimentaire et nutritionnelle pourrait encore baisser dans les prochaines années en raison
de la croissance démographique et de la combinaison de plusieurs facteurs environnementaux et
sociaux. De ce fait, la pisciculture se présente comme une alternative durable pour répondre à ces
contraintes (Padamhag, 2021).
Ce dit pays dispose depuis une vingtaine d’années, d’une expérience réussie de « pisciculture
d’étangs » en Guinée forestière, grâce à des innovations dans les aménagements de bas-fonds et
un accompagnement technique attractif pour les exploitations familiales, différents milieux
favorables à la pisciculture ont été recensés dans ses quatre régions naturelles. Mais il s’avère que
le développement de l’activité dans ces régions, se heurte à des difficultés notamment liées à
l’alimentation, à la gestion et à l’approvisionnement en alevins de certaines espèces (IRAM, 2016).
Par ailleurs, parmi les espèces de poissons piscicoles, il en est peu qui se reproduisent en captivité.
Chez celles qui peuvent le faire, il n'est pas toujours possible de prédire le moment de la ponte. Il
y a à ce problème deux solutions : la première pratique, consiste au prélèvement d'alevins de
sources naturelles. La seconde consiste à induire la reproduction du poisson en captivité. Cela est
possible en jouant sur les facteurs externes et en fournissant au poisson les stimulis nécessaires au
frai ou par le biais des traitements hormonaux. Les écloseries sont cependant des infrastructures
abritant les opérations concourantes à la maîtrise et à la vulgarisation de cette approche. Dans des
conditions plus ou moins contrôlées, elles fournissent un nombre adéquat d'alevins de tailles
homogènes aux moments désirés durant toute l’année (Fregene B. T. et al., 2020).
La préfecture de Siguiri a dans ces dernières années assisté à l’installation de ces écloseries de
différents niveaux de modernisation chez ses pisciculteurs qui, jusqu’à nos jours n’arrivent pas à
satisfaire les besoins en alevins de leurs exploitations hôtes. C’est dans l’optique de s’enquérir des
informations concernant l’installation et le fonctionnement de ces écloseries que nous avons à la
fin de nos études supérieures, choisi et traité ce thème de mémoire intitulé : « Description détaillée
d’une écloserie semi-moderne pour silures et de son itinéraire technique pour la production : Étude
de cas d’une écloserie existante à Siguiri ».
Au cours de sa réalisation, le plan rédactionnel ci-après a été suivi :
CHAPITRE I : REVISION BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
II.5. Biosécurité
La biosécurité est une méthode élémentaire de prévention qui vise à éviter toute forme de
contact entre animaux et agents pathogènes. Son but est d’empêcher l’introduction et la
propagation de ces derniers dans l’exploitation (CP, 2020).
La pratique est bénéfique dans toutes les écloseries et n’engendre pas de dépenses excessives.
En revanche, l’absence de mesures de biosécurité est plus coûteuse, en temps et en argent, car
elle impose de lutter contre les maladies résultant de l’introduction et de la propagation de
pathogènes. Les mesures de biosécurité applicables aux écloseries de poissons sont simples et
souvent dépourvues de coût, et permettent de tenir les pathogènes (bactéries, parasites,
champignons et virus) à distance des poissons et inversement (CP, 2020).
C’est un concept fondamental pour prévenir et contrôler l'apparition et la propagation des
maladies infectieuses, et elle doit être intégrée aux règlements gouvernementaux ainsi qu'aux
plans opérationnels des exploitations agricoles. Elle est également un acteur majeur du concept
« One Health » visant à réduire la résistance aux antimicrobiens et les maladies zoonotiques
des animaux aquatiques d'élevage et de leur environnement (Cifaa, 2019).
Désinfecter des
œufs et des larves
Eliminer les poissons
Surveillance de l’eau morts/moribonds
Quant à la famille des Clariidae, elle se distingue des autres Siluriformes par l’absence d’épines
à la nageoire dorsale, la présence des nageoires dorsale et anale très longues, le corps de type
anguilliforme, la présence de quatre paires de barbillons et d’un organe supra-branchial. Cet
organe est formé par des évaginations du deuxième et du quatrième arc branchial, permettant
aux poissons de pratiquer une respiration aérienne. Elle est composée de 12 genres comprenant
74 espèces sont connues d’Afrique (Boukera Abaci, C. et al., 2020).
III.2. Cas spécifique du Clarias gariepinus (Burchell, 1822)
L’espèce Clarias gariepinus (Burchell, 1822) autrement appelée C. lazera dans la région
orientale, C. senegalensis dans la partie occidentale, et C. mossambicus dans la partie
méridionale d’après la révision de la systématique du genre réalisée par Teugels, en 1996, est
une espèce d’origine Africaine ayant une forte potentialité en aquaculture due à sa large valence
écologique (Okenda, E. D., 2019).
Du fait de son origine Africaine, du nombre de ses barbillons et leurs dispositions, cette espèce
est communément appelée ‘Poisson-chat africain’.
a. Systématique
Règne : Animal
Embranchement : Chordae
Sous-embranchement : Vertébrés
Super-classe : Ostéichtyens
Classe : Actinoptérygiens
Ordre : Siluriformes
Famille : Clariidae
Genre : Clarias
Espèce : Clarias gariepinus (Géoffroy, E. O. et al., 2019).
C’est une espèce ayant une distribution Africaine, s’étendant du Nil en Afrique occidentale et
de l’Algérie en Afrique australe (Lushimba, I. et al., 2019).
Elle est caractérisée par les atouts aquacoles suivants :
- Alimentation omnivore à tendance carnivore ;
- Bonne adaptation au climat tropical ;
- Tolérance au large spectre des températures et à des niveaux de salinités élevés ;
- Grande tolérance à des faibles taux d’oxygène dans l’eau ;
- Peu fragile et résistant aux manipulations ;
- Résistance aux maladies ;
- Rusticité avérée ;
- Acceptation de la densité élevée dans un milieu ;
- Croissance rapide selon les conditions du milieu.
Lancine MAGASSOUBA P.A/ISSMV : (00224)620651041/660806283 : lancinemagassouba00@gmail.com
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Thème : « Description détaillée d’une écloserie semi-moderne pour silures et de son 2021-2022
itinéraire technique pour la production : Etude de cas d’une écloserie existante à Siguiri ».
poisson est hors de l'eau. Les échanges gazeux sont réalisés au moyen des organes arborescents,
dans des chambres situées au-dessus des branchies. L'air est également expulsé par les
ouvertures operculaires. Étant donné sa capacité de respirer l'air atmosphérique, ce poisson est
capable de vivre dans la boue pendant la saison sèche et il peut même survivre hors de l'eau
pendant quelques heures, suivant l'humidité de l'environnement. Les branchiospines, longues
et fines, situées le long du bord antérieur concave des arcs branchiaux, servent principalement
de filtres pour l'alimentation à base de petites matières végétales et d'invertébrés (Lacroix, E.,
2004).
b. Alimentation
La large bouche du Clarias gariepinus lui donne accès à une grande variété de nourriture,
depuis des organismes minuscules du zooplancton, jusqu'aux poissons. Il est capable d'aspirer
le benthos du fond, de déchirer des morceaux d'animaux morts au moyen des petites dents
maxillaires et d'avaler des proies telles que des poissons entiers. La circonférence de la bouche
de ce prédateur, dont l'ouverture buccale est limitée, correspond à environ le quart de sa
longueur totale ; cette circonférence détermine la taille maximum des proies. Un Clarias
gariepinus de 30 cm (environ 200 g) a une circonférence buccale d'environ 7,5 cm, ce qui
correspond à la circonférence du corps de petits Oreochromis niloticus de 8 à 10 cm. Le Clarias
gariepinus, comme la majeure partie des espèces de la même famille des Clariidae est donc un
excellent prédateur pour contrôler la surpopulation des tilapias en étangs (Lacroix, E., 2004).
c. Reproduction
Les poissons-chats subissent également un cycle de reproduction saisonnier caractérisé par des
stades distincts dans les pays subtropicaux, contrôlés par une voie de régulation hormonale
impliquant principalement l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRH), l'hormone
lutéinisante (LH), l'hormone de stimulation folliculaire (FSH), l'hormone de croissance, la
mélatonine et les hormones stéroïdes sexuelles. Ainsi, une poussée de gonadotrophine (GTH)
facilite généralement la maturation spontanée des ovocytes, l'ovulation ou la spermiation dans
la nature (Senthilkumaran, B. et al., 2021).
Après une parade nuptiale, qui peut durer plusieurs heures, pendant laquelle mâles et femelles
se courtisent et s’enlacent, la ponte s’effectue (généralement pendant la nuit) à des endroits où
l’eau est peu profonde, dans les herbes inondées. Les femelles lâchent des paquets d’ovules que
les mâles fécondent aussitôt en émettant leur sperme sur les paquets d’ovules matures. Aussitôt
les œufs fécondés, ceux-ci développent à leur surface un petit disque adhésif qui leur permet de
se coller sur divers substrats (branchages, jacinthes d’eau, herbes diverses) ce qui évite une
concentration qui leur serait fatale. Leur dispersion dans les herbiers est favorisée par l’agitation
sexuelle des géniteurs qui, à grands coups de nageoires caudales, les projettent aux alentours
du lieu de ponte et de fécondation. Malgré cela, le taux de survie en milieu naturel est très faible
et atteint seulement 5% (Prodefa, 2013).
C’est une espèce ovipare. La taille de première maturation du Clarias gariepinus se situe entre
40 et 45 cm pour les femelles et entre 35 et 40cm pour les mâles. Les femelles matures peuvent
porter jusqu’à 160 000 ovules par kilogramme de poids vif (Fermon, Y., 2006).
et des Tilapias de 80 à 120 g pour un rendement total par an variant de 8 à 12t.ha -1 en étang à
une échelle semi-intensive (Lacroix, E., 2004).
f.b. Monoculture de C. gariepinus : Des alevins de 1 g à 10/m2 pendant 6 mois, alimentation
équilibrée en granulés. Cette méthode, permet un rendement par surface cultivée plus élevée en
fonction du taux de conversion alimentaire, de la qualité de l’aliment et de la technicité de
gestion du pisciculteur (Lacroix, E., 2004).
IV. Régulation de la fonction de reproduction
La croissance rapide de certaines espèces et leur grande robustesse confèrent aux Clariidae un
intérêt certain pour la pisciculture et leur élevage se développe activement en Afrique depuis
une dizaine d’années. L’information disponible sur la physiologie de la reproduction dans cette
famille est cependant limitée. Le rôle des facteurs internes n’est étudié que depuis peu chez les
espèces africaines, mais quelques études ont aussi été réalisées chez les espèces asiatiques de
Clarias (Legendre, M. et al., 1988).
IV.1. Caractéristiques générales de la gamétogénèse
a. Gamétogénèse
Chez les espèces qui effectuent leur maturation gonadique mais ne se reproduisent pas
spontanément en captivité en général, les hormones nécessaires à la gamétogenèse sont
produites en quantités suffisantes. Cependant, la maturation finale des ovocytes, l'ovulation et
la ponte ne se produisent pas, du fait de l'absence du pic de sécrétion de l'hormone gonadotrope
dont elles dépendent. En aval, au niveau de la gonade, cette décharge de gonadotrophine qui
précède l'ovulation a pour effet de déclencher la synthèse d'un stéroïde inducteur de la
maturation ovocytaire (17 α-hydroxy 20 β-dihydroprogestérone) par les cellules du follicule
(Lévêque, C. et al., 1999).
Si l’ovaire des Clariidae présente une structure typique d’ovaire de téléostéen, l’anatomie du
testicule est plus particulière. Celui-ci est pair, constitué d’une partie antérieure où se déroule
la spermatogénèse (testicule vrai) et d’une partie postérieure glandulaire, non
spermatogénétiques, les vésicules séminales. Ces dernières sont constituées par plusieurs lobes
communiquant avec l’extrémité distale du canal déférent et ne sont développées que durant la
période de reproduction, au cours de laquelle elles présentent une importante activité sécrétrice.
La nature de cette sécrétion, est mal connue. Elle pourrait aider la fécondation en prolongeant
la survie des spermatozoïdes ; les spermatozoïdes pourraient être stockés quelque temps dans
les vésicules séminales, avant leur émission (Legendre, M. et al., 1988).
Chez la femelle, l’ovogénèse conduit à la production d’un nombre important d’ovocytes
(plusieurs dizaines de milliers). Compte tenu de la distribution bimodale des ovocytes dans
l’ovaire et de leur grande rapidité de développement, plusieurs pontes pourraient se produire
chaque année lorsque l’environnement est favorable au lieu de seulement une. On a également
observé que dans certaines conditions artificielles, plusieurs pontes peuvent être provoquées à
un court intervalle (1 à 6 semaines, ou 2 à 3 mois), par stimulation hormonale chez une même
femelle de C. lazera (Legendre, M. et al., 1988).
b. Rôle des facteurs externes
Les Clariidae ont en général une saison de reproduction limitée à quelques mois dans l’année,
à un moment qui diffère suivant les espèces et la localisation géographique. La période de
reproduction se situe généralement entre les mois d’avril et d’octobre dans l’hémisphère nord
et entre novembre et mars dans l’hémisphère sud, et correspond toujours à la saison des plus
fortes pluies. À ce jour, peu d’études ont été réalisées en conditions expérimentales afin de
définir avec certitude la nature et le rôle exact des facteurs externes contrôlant les différentes
phases de la gamétogénèse et de la fraie. Certains faits ou tendances peuvent toutefois être
dégagés à partir des observations effectuées sur les populations naturelles ou d’élevage. La
reprise de la gamétogénèse peut être associée à l’augmentation de la photopériode et de la
température de l’eau. Dans les conditions artificielles d’élevage, on trouve cependant tout au
long de l’année des individus présentant des gonades développées. Le stimulus final
déclenchant la ponte parait pouvoir être associé à une montée des eaux ou à la présence de
zones inondées (Legendre, M. et al., 1988).
En pisciculture, la simulation de crue dans des étangs préalablement asséchés ou peu profonds
est une méthode répandue pour provoquer la ponte. Dans certaines circonstances climatiques
particulières, lorsque les pluies interviennent tardivement, le C. gariepinus, parvenu à maturité,
peut se maintenir plusieurs mois dans cet état, dans l’attente de conditions favorables pour la
ponte qui se produit avec les premières fortes pluies ou crues. Par ailleurs le délai mesuré entre
une forte pluie ou crue et la ponte dans le milieu naturel (8 à 36 h) est similaire à celui observé
lorsque la ponte est provoquée par traitement hormonal (8 à 32 h), il apparaît donc qu’un (ou
plusieurs) facteur (s) associé (s) aux pluies ou aux crues a un important effet stimulateur sur la
ponte. La nature exacte de ce (ou ces) facteurs n’est cependant pas connue avec précision. Mais
la vérité est que c’est la combinaison de divers facteurs (variations du niveau et des
caractéristiques physico-chimiques de l’eau, force du courant, accès à des sites de ponte
favorables, etc.) qui pourrait être responsable des migrations vers les sites de ponte et du
déclenchement de la ponte. L’existence possible d’une communication sonore, visuelle, tactile
ou phéromonale dans les comportements de masse liés à la reproduction (migration, agrégation
des poissons) et à l’accouplement a été évoquée. Cependant aucune étude n’a cherché à mettre
en évidence le rôle exact et l’importance relative de ces différents stimulus dans la reproduction
des Clarias (Legendre, M. et al., 1988).
c. Rôle des facteurs internes
Le traitement par HCG pour provoquer la maturation et l’ovulation fait apparaître cette activité
dans la granulosa en l’espace d’une dizaine d’heures en fonction de la température. Cette
activité se maintient jusqu’à l’ovulation et décroît ensuite pour disparaître des follicules post-
ovulatoires 30 heures après l’ovulation. Corrélativement se manifeste la potentialité de l’ovaire
à métaboliser de façon transitoire la prégnénolone en 17 α-hydroxy 20 β-dihydroprogestérone,
connu comme médiateur de la maturation ovocytaire chez d’autres poissons (Legendre, M. et
al., 1988).
V. Induction du frai
La possibilité de provoquer l'ovulation par injection d'hormones stéroïdes a été démontrée
expérimentalement chez Clarias gariepinus par l’utilisation d’hormones hypothalamiques. Il
s'agit des analogues du LH-RHa mammalien (Luteinising Hormone-Realising Hormone) ou du
sGnRH (Salmon Gonadotropin Releasing Hormone) (Harvey, B., et al., 1993).
A ces hormones, il est nécessaire d’associer d'autres substances, telles que le Pimozide ou le
Dompéridone. En plus de l'action stimulante du LH-RHa, ces substances permettent de lever
l'inhibition exercée par la dopamine sur la libération de la gonadotrophine par l'hypophyse
(Lévêque, C. et al., 1999).
Des solutions prêtes à injecter et contenant les deux types de produits en mélange sont
maintenant disponibles dans le commerce, ce qui facilite grandement leur utilisation comme
Ovaprim (Syndel), Wova-FH, Ovatide, Ovulin, Gonopro, etc. (Akankali, J. et al., 2011).
V.1. Typologie des techniques d’induction du frai
En Afrique, la reproduction artificielle utilisée depuis beaucoup d’années dans plusieurs études,
présente encore quelques difficultés non surmontées, surtout en ce qui concerne les
disponibilités en spermatozoïdes, la stimulation de la spermiation, la récolte de sperme et les
conditions optimales de reproduction artificielle. A tous cela s’ajoutent les difficultés liées au
suivi larvaire et à l’alimentation (Mabruki-Monsengo, F. et al., 2017).
Il y a trois méthodes de reproduction chez les Clariidae et plus particulièrement chez le Clarias
gariepinus à nos jours :
a. Reproduction semi-artificielle
Consiste simplement à mettre quelques géniteurs femelles matures de type prêt-à-frayer dans
un bassin de grande surface dans lequel se trouve plusieurs mâles matures et agir sur les
paramètres environnementaux comme l’élévation du niveau d’eau, l’abaissement de la
conductivité de l’eau et changement de photopériode (Prodefa, 2013).
Stimulus environnementaux
Cerveau
Connexions
neurales
Hypothalamus
Hormone
libérante
Hypophyse
Hormone(e)
gonadotrope(s)
Gonades
Hormones
sexuelles
Consiste à extraire l’hypophyse du mâle, préparer un sérum physiologique à travers puis injecter
la femelle dans le but d’assurer la maturation finale des ovules de cette dernière.
Après cette maturation, un stripping est alors effectué sur la femelle et les ovules obtenus sont
alors fécondés par les extraits des testicules du mâle (Prodefa, 2013).
- Induction par les hormones synthétiques
Consiste à injecter la femelle par des hormones prévues à cet effet pour induire la maturation
finale des ovules à une dose en rapport avec son poids brut et après la ponte par le stripping, les
testicules du mâle sont usés pour la fécondation. L’incubation est effectuée à une température
optimale et une bonne qualité de l’eau. De 20 heures jusqu’à 57 heures en fonction de la
température, les œufs donnent naissance à des larves (Prodefa, 2013).
La préfecture de Siguiri est située à 761 km de la capitale Conakry et compte douze sous-
préfectures qui sont : Bankon, Doko, Didi, Franwalia, Kinièbakoura, Kintinian, Maléa, Naboun,
Niagassola, Niandankoro, Norassoba, Nounkounkan, Siguirini et 129 districts. À cause de la
ruée vers l'or renforcée par l'arrivée des entreprises minières et la singularité de son hospitalité,
elle abrite de nos jours toutes les catégories d'ethnies du pays et même des ethnies de la sous-
région. On y trouve, par exemple, des Malinkés, des Peulhs, des Djalonkés, des Soussous, etc.
Cependant, l'ethnie malinké, considérée comme les héritiers des fondateurs de la région,
constitue la plus dominante (Cissé, F. B., 2019).
Siguiri est l’une des préfectures bénéficiaires du Projet pour l’Agriculture Familiale, Résilience
et Marché en Haute et Moyenne Guinée (AgriFARM). Un projet gouvernemental financé par
la FIDA ayant pour objectif de promouvoir la production Agricole dans les zones rurales. Ce
qui a en effet poussé groupements d’agriculteurs (femmes et hommes), opérateurs économiques
et particuliers à se lancer dans l’agropastoral (maraîchage, sylviculture, pisciculture,
l’aviculture, etc.) (FIDA, 2018).
2. Relief
La préfecture de Siguiri présente un relief assez plat et monotone, formé essentiellement de
plaines et de plateaux. La monotonie n’est dérangée que par quelques collines. Ce type de relief
en rapport avec la qualité du sol pourrait permettre l’implantation de grandes exploitations
piscicoles dans la préfecture d’où un marché idéal à ravitailler en alevins (Cissé, F. B., 2019).
3. Climat
Son climat est tropical de type sud-soudanien, caractérisé par l’alternance de deux (2) saisons :
une pluvieuse (de juin à mi-octobre) et une saison sèche (de Novembre à Avril). Il est agréable
en Janvier, en Février, en Juin et de Septembre à Décembre. Ce facteur peut jouer le double
rôle de facilitateur et d’inhibiteur des activités piscicoles due aux variations de paramètres
caractéristiques de ces deux saisons (PDLG, 2021).
3.1. Température
Du point de vue température, les maximas s’observent en Mars-Avril (37-40°c) et les minimas
(17-24°c) en Décembre-janvier défavorable pour les activités piscicoles en zone tropicale en
général, mais pour l’activité en écloserie en particulier. La moyenne de température mentionnée
en 2019 dans la préfecture est de 28°C. Cette température correspond à la température optimale
de croissance du Clarias gariepinus (Cissé, F. B., 2019).
3.2. Vent
A Siguiri, l’harmattan souffle généralement de novembre à janvier, période pendant laquelle ce
vent froid et sec entraîne une baisse de température comprise entre 40°C à 25°C. Quant à la
saison hivernale, elle commence généralement pendant le mois de mai et s'accompagne de
nombreuses tornades causant parfois des dégâts matériels importants. L’étude prospective de
la mise en place de l’écloserie doit prêter attention à cet aspect et respecter l’inclinaison requise
(Cissé, F. B., 2019).
3.3. Pluviométrie
La moyenne pluviométrique annuelle est de 1103 mm3 par an. Les minimas sont obtenus en
décembre et les maximas en août (224mm). Ce paramètre est en rapport direct avec la
température et les saisons donc, pourrait aussi influencer les activités en écloserie si des
précautions relatives ne sont pas prises par le personnel (PDLG, 2021).
4. Sols
Les principaux types de sols que l’on rencontre à Siguiri sont : les sols ferrugineux tropicaux,
les sols ferralitiques, les sols hydromorphes, les sols gravillonnaires et les sols alluvionnaires
(PDLG, 2021).
La nature du sol de Siguiri répond aussi à la préoccupation de ses populations, ce qui fait que
la majorité écrasante sont des agriculteurs et des orpailleurs (Cissé, F. B., 2019).
5. Hydrographie
L'hydrographie de la région est très abondante et ses principaux cours d'eau sont le Tinkisso, le
Niger et ses sous-affluents. Il dispose également de plusieurs marigots et rivières, dont les
principaux sont : Foyin et Ynan dans la sous-préfecture de Norassoba, Kada dans Nyandankoro,
Koba et Nounoun dans la sous-préfecture de Doko et Kéerékoro dans la Commune Urbaine de
Siguiri. Cet important flux hydrographique pourrait être un véritable contributeur au
développement des activités piscicoles notamment pour les écloseries qui pourront produire des
alevins pour approvisionner les pisciculteurs et empoissonner les retenues d’eaux
communautaires ou simplement dans ces cours d’eau pour développer la pisciculture en cages
flottantes et la pêche sportive (Cissé, F. B., 2019).
6. Activités socio-économiques
6.1. Agriculture et élevage
Malgré son rendement par surface cultivable relativement faible, l'agriculture représente l'un
des principaux secteurs d'activité de la population. Les principales cultures vivrières de la
région sont : le riz, le maïs, le manioc, l’arachide, la patates douce, 1'igname, le fonio, le sésame
etc. La préfecture de Siguiri produit d'importantes quantités de coton. L'agriculture est
considérée, au même titre que les ressources minières, comme un secteur de croissance
prioritaire (FIDA, 2018).
Le sous-secteur de l’élevage est dominé par l’aviculture et la pisciculture. Ce sont les deux
filières enregistrant les plus hauts chiffres d’affaire dans la préfecture. À ceux-ci s’ajoutent
l’élevage des bovins, des petits ruminants, et des équidés par des paysans pour la plupart, et des
entreprises de professionnelles sont aussi rencontrées (Cissé, F. B., 2019).
Dans ces dernières années, la filière piscicole s’est doté d’infrastructures de production
d’alevins, d’aliments et de personnels spécialistes du domaine. Cette redynamisation a eu pour
effet d’augmenter le nombre de pisciculteurs dans la zone, mais sur le plan de production, et de
rendement, les résultats ne sont pas encore encourageants en raison des difficultés de gestion
des exploitations et d’approvisionnement en alevins malgré la présence des écloseries sur
certaines de ces dernières (DPPEM-Siguiri, 2021).
6.2. Pêche
Pour ce qui est de la pêche, même si elle n'est pas comparable aux autres secteurs d'activités
(mines et agricultures) relativement à sa valeur commerciale, elle est avant tout une activité
socioculturelle pour une part importante de la population. Elle est pratiquée généralement par
les communautés vivant le long du fleuve Niger. Pour les mares communautaires, la pêche se
pratique une fois de façon collective par an pendant la saison sèche. Les cours d’eau sont d’une
diversité ichtyologique assez variée. Les Cichlidae, les Clariidae, les Mormyridae, les
Alestidae, les Mockokidae et les Cyprinidae sont les familles les plus abondantes (DPPEM-
Siguiri, 2021).
6.3. Commerce
Le commerce dans la préfecture de Siguiri est dominé par le négoce de l’or et la
commercialisation des produits d’origine agricole bruts ou transformés. La préfecture de Siguiri
compte au moins 13 marchés (un marché par collectivité) dont cinq (5) sont des marchés
hebdomadaires importants qui structurent l’espace économique préfectoral et assurent la
collecte des produits vivriers, de cueillette, d’exportation et d’approvisionnement des
populations locales en produits manufacturés. Il s’agit notamment des marchés de Siguiri
centre, Norassoba, Franwalia, Kintinian, Kobèdara (Maleah), et Tomboko (Doko). Les marchés
animent le réseau des échanges au niveau de la préfecture avec des flux (aller/retour) en
direction des autres préfectures de la région de Kankan (Kankan, Kouroussa, Kérouané,
Mandiana), d’autres régions de la Guinée (Conakry, Région Forestière) et des pays voisins
(Mali et Côte d’Ivoire). Grâce à son importante frontière avec le Mali, la préfecture de Siguiri
constitue un relais des flux commerciaux de la Guinée avec la République du Mali. Quant à la
vente des produits de la pisciculture, elle est assurée par les femmes Somonos qui viennent
s’approvisionner de façon directe sur le site (PDLG, 2012).
II. Présentation de la Commune Urbaine de Siguiri
La Commune Urbaine de Siguiri est le chef-lieu de la préfecture du même nom. Elle est limitée :
- à l’est par la sous-préfecture de Bankon et la préfecture de Mandiana ;
- à l’ouest par la sous-préfecture de Kintinian et de Niandankoro ;
- au nord par la sous-préfecture de Doko et de Kintinian ;
- au sud et sud-est par la sous-préfecture de Kinièbakoura et la préfecture de Mandiana.
Elle couvre 1 515 km2 de superficie et compte 217 492 habitants (143,55 hbts/km2). Cette
population est repartie entre 16 quartiers urbains et 26 districts ruraux comprenant 107 villages
et hameaux.
De par son relief, la Commune Urbaine de Siguiri présente trois (3) zones :
• Une zone de plaine avec une altitude de 400 m ;
• Une zone de plateau (550 m d’altitude) ;
• Une zone de montagne (800 m d’altitude).
Ces différentes zones ont des particularités agronomiques qui déterminent la prédominance de
certaines cultures par rapport à d’autres.
La Commune Urbaine de Siguiri est arrosée par de nombreux cours d’eaux dont les principaux
sont le Niger et ses affluents (Tinkisso, Koba, Bandonko) le Bakoye et ses affluents (Kokoro,
Kanko, Djinko, Nounou) (PDLG, 2021).
III. Présentation du site d'expérimentation
La ferme piscicole de l’Agro Pisciculture à Djissoumakö appartient à l’entreprise Agro
Pisciculture Guinée. Située dans le secteur Djissoumakö dans le quartier Siguiri-koura 2 à
environ 7km de la place des martyrs de Siguiri, elle s’étend sur une superficie de 0,7ha
(Archives d’Agro Pisciculture, 2021).
Elle est limitée :
- à l’est par le secteur Foulah bou ;
- à l’ouest par le secteur Djissoumakö ;
La ferme dispose de :
- 40 bassins en béton de forme rectangulaire et de dimensions 7mx3mx1,5m (31,5m3) et
9mx3mx1,5m (40,5m3) soit 20 bassins de chaque qualité ;
- 4 tanks circulaires dont 2 de 200m3, 1 de 260m3 et 1 de 9m de diamètre soit 330 m3 ;
- Un bassin de récupération des eaux usées de dimensions 15mx14mx2m (420m3) ;
- Un magasin pour le stockage des aliments pour les poissons ;
- Un bâtiment d’hygiène et de biosécurité composé d'une salle de désinfection et de lavage ;
- Une unité de production d’aliments pour poissons ;
- Une écloserie semi-moderne pour la production des alevins de silures ;
- Un logement pour l’équipe technique ;
- Une cabine pour le groupe électrogène ;
- Un château d’eau sur lequel sont posés deux cubitainers ;
IV. Matériels utilisés
Le tableau ci-après illustre de façon qualitative et quantitative les matériels utilisés tout au long
de ce travail.
LP200 μm en kg 0,03
LP300 μm en kg 0,2
2 Aliments pour larves & alevins LP400 μm en kg 2,7
LP500 μm en kg 5,73
Bioma 2mm en kg 4
AUTRES MATERIELS
1 Fiches d’enquête auprès des cadres Façon collective 1
2 Fiches d’enquête auprès des pisciculteurs Séparément (une fiche/pisciculteur) 8
3 Appareil photo - 1
4 Moto Pour les démarches 1
B. METHODES
L’objectif général de ce thème était de décrire l’installation et le fonctionnement d’une écloserie
semi-moderne existante à Siguiri et les étapes suivies pour la production des alevins de silure
en vue de contribuer à l’autonomisation des pisciculteurs de la préfecture.
Pour atteindre cet objectif, l’approche méthodologique a été la suivante :
1. Consultation des cadres et analyse des archives ;
2. Enquête auprès des pisciculteurs ;
3. Description de l’écloserie ;
4. Estimation du coût de mise en place de l’écloserie ;
5. Expérimentation de deux (2) techniques de reproduction artificielle du silure ;
6. Suivi larvaire et évaluation des performances zootechniques ;
7. Évaluation de quelques indices économiques.
1. Consultation des cadres et analyse des archives
Cette enquête a été la première étape de ce travail. Elle a été réalisée auprès des cadres de la
Direction Préfectorale de la Pêche et de l’Économie Maritime de Siguiri.
Des fiches d’enquêtes préétablies sur lesquelles étaient inscrites des questions ont été utilisées
pour la collecte des informations sur la situation de la pisciculture et des pisciculteurs
notamment leur répartition dans la préfecture, les exploitations possédant des écloseries, leur
statut de fonctionnement, la quantité produite, les espèces élevées, les contraintes de l’activité
en général et particulièrement leurs sources d’approvisionnement en alevins de silures.
À la fin de notre enquête, les archives ont été exploitées afin d’obtenir des données chiffrées et
des informations sur les sources d’approvisionnement en produits halieutiques de la préfecture.
2. Enquête auprès des pisciculteurs
Dans le but de se renseigner sur la situation dans laquelle ils se trouvent, une enquête a été
menée à l’aide d’une fiche d’enquête préconçue dans laquelle figuraient des questions sur les
espèces élevées, la situation spécifique des silures et notamment Clarias gariepinus, les sources
d’approvisionnement en alevins de silures, le lien qu’ils ont avec l’écloserie de l’Agro
Pisciculture et leurs besoins chiffrés en alevins au cas où il y aura disponibilité.
Ensuite, il a été incluses certaines questions sur ces fiches qui nous ont permis de mener l’étude
du marché des alevins de silure dans la préfecture et de récolter des données de géoréférence
sur l’emplacement des sites enquêtées. Enfin, une carte a été produite et distribuée aux
pisciculteurs dans le but de leur permettre de localiser facilement l’écloserie de l’Agro
Pisciculture Guinée pour l’achat des alevins et autres besoins qui y sont liés. Cette carte ensuite
permettra au personnel de l’écloserie de se situer sur l’emplacement exact du site des clients
pisciculteurs, donc à relativiser la densité des alevins vendus pendant le transport et les astuces
techniques qui y sont liés.
Description
Description
3. de l’écloserie
de l’écloserie
Après un entretien avec le personnel travaillant à l’écloserie, une observation minutieuse a été
effectuée à l’intérieur et à l’extérieur en prêtant attention aux aspects suivants : la
compartimentation, les salles se trouvant dans chacun des compartiments, les bassins, les cuves,
les aquariums et leurs volumes, la disposition des paillasses de travail, la situation énergétique
et leurs rôles respectifs ainsi que ceux de tout le matériel de travail. Enfin, nous avons tenu à
mentionner le flux de circulation de l’eau dans toute l’écloserie, en commençant par l’entrée
d’eau dans les cubitainers du château jusqu’au tuyau principal d’évacuation d’eaux usées.
L’écloserie a été schématisée sous une vue de dessus à 90° en premier lieu sur papier RAM
format A4. Ensuite, ces données ont été numérisées à travers le logiciel Microsoft Visio
Professionnel version 2019.
4. Estimation du coût de mise en place de l’écloserie
Pour nous informer sur le coût estimatif de la mise en place de l’écloserie, nous avons conçu
un tableau qualitatif et quantitatif commençant par le bâtiment proprement dit, l’installation
interne (bassins et plomberie), l’électricité, les matériels et équipements entrant dans la
production vue que l’entreprise avait une insuffisance d’archives concernant cet aspect de notre
étude au sein de l’entreprise.
Pour le remplissage de ce tableau, nous avons enquêté le personnel travaillant, l’ingénieur qui
a fait la conception de l’écloserie, le maçon constructeur, le plombier, le carreleur et
l’électricien. Chacun interrogé suivant l’aspect qui le concerne afin de compiler les données
pouvant permettre l’estimation du coût global de l’écloserie.
5. Expérimentation
Expérimentation de deuxde
(2)deux (2) techniques
techniques de reproduction
de reproduction artificielle du silure
artificielle du silure
Dans l’objectif de mettre main sur la feuille de route de l’écloserie pour produire des alevins,
nous avons envisagé d’expérimenter les deux moyens de reproduction artificielle du silure à
savoir par induction aux extraits hypophysaires et à une hormone synthétique dont les étapes
communes sont les suivantes :
5.1. Prophylaxie
L’écloserie a été préparée en la nettoyant et en la désinfectant avec du chlore (40g/m3). Le local
et tout le matériel s’y trouvant ont été soumis à ces processus avant que les géniteurs n’y soient
introduits après la préparation relative à ces derniers. Les cuves d’alimentation de l’écloserie
en eau ont été remplies également, les filtres rincés et les paramètres physico-chimiques de
l’eau contrôlés.
Au total, 15 géniteurs dont 7 mâles ont été scindés en 4 lots répartis comme indiqué dans ce
tableau ci-après :
Tableau 3 : Quelques données concernant les géniteurs
Poids Age en Quantité d’hormone
Désignation Moyen d’induction Genre Quantité
en g mois injectée en ml
Lot 1 1646 09 -
M 2
766 06 -
Hormone Ovaprim 510 Inconnu 0,09
F 3 202 Inconnu 0,1
168 Inconnu 0,2
Lot 2 Extraits M 1 1496 Inconnu 0,2
hypophysaires F 1 1930 09 0,77
Lot 3 Extraits M 1 1700 08 -
hypophysaires F 1 1700 08 0,68
Lot 4 1900 18 -
M 3 1200 18 -
800 07 -
Hormone Ovaprim
730 07 0,36
F 3 600 07 0,3
600 07 0,3
1l x 60 secondes
Le débit d’eau (D)= (l/min)
Temps en secondes mis pour avoir 1litre
Après une semaine de fertilisation du bassin de pré-grossissement, les sujets ont été calibrés en
2 ensembles distincts : les moyens ou les normaux étaient constitués de sujets ayant une
croissance moyenne et les chutes ; l’ensemble des super-croissants était constitué des sujets
ayant une croissance exponentielle. Ces derniers, étant moins nombreux sont restés dans
l’écloserie.
Il convient de mentionner qu’après la sortie des post-larves de l’écloserie, le local, les bassins
(excepté celui des super-croissants), tout le matériel et équipements utilisés ont été désinfectés
à l’eau chlorée, lavés puis asséchés avant d’ouvrir grandement portes et fenêtres pendant une
journée. Ainsi commençait la période de vide sanitaire.
3-) Paramètres évalués
a-) Indice de conversion d’aliments :
Quantité totale d′aliment distribué
IC= (Hyppolite, A., et al., 2014)
Poids total frais final
b-) Gain de masse quotidien :
Poids moyen final (g)−Poids moyen initial (g)
GMQ= (Kerdchuen, 1996)
Durée d′élevage(j)
De ce tableau, il ressort que dans la préfecture de Siguiri, 13 sites piscicoles sont recensés dont
11 dans la Commune Urbaine et dans cet ensemble, 5 sont en construction. La prédominance
des sites piscicoles dans la Commune Urbaine serait dû au fait que la majeure partie d’entre eux
font la pisciculture comme une activité connexe en plus d’autres activités comme le commerce,
90,0%
87,5%
80,0% 75,0%
% de pisciculteurs
70,0%
60,0%
50,0%
40,0%
37,5%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
Clarias gariepinus Oreochromis niloticus Autres
Autres
Clarias gariepinus Oreochromis niloticus Autres
Figure 6 : Principales espèces de poissons élevées
De cette figure, nous remarquons que 87,5% des pisciculteurs enquêtés de la préfecture de
Siguiri élèvent Clarias gariepinus, 75% élèvent Oreochromis niloticus et des espèces comme
Heterotis niloticus, Clarias anguillaris, Heterobranchus longifilis, Chrysichthys nigrodigitatus
et Chrysichthys auratus sont rencontrées chez les 37,5%. La présence du Clarias gariepinus
chez la quasi-totalité des pisciculteurs de la préfecture serait due à son adaptabilité à toutes les
infrastructures d’élevages rencontrées à savoir les bassins, les étangs dans le sol, les viviers
mobiles et tanks circulaires, à sa facilité de gestion et à son alimentation. Ces résultats comparés
à ceux trouvés par(Kifufu, J., 2019)après son étude socioéconomique sur les pisciculteurs du
territoire de Bagata en RD Congo montrent une divergence en raison du fait que 65% des
pisciculteurs élèvent Oreochromis niloticus, 20% élèvent le Clarias gariepinus et 15% pour les
autres espèces comme Parachana insignis et Heterotis niloticus. Les raisons de cette
divergence seraient dues à la non-spécialisation des nos pisciculteurs enquêtés, et l’attention
particulière qu’ils accordent à l’élevage de silures malgré les difficultés rencontrées pour
l’approvisionnement en alevins. Mais(Kinekinda, R. T., 2014)mentionne que 0% des
pisciculteurs de Kamina au RDC élèvent le Clarias gariepinus en raison de sa difficulté
d’acquisition. Cette discordance de résultats s’expliquerait par le fait qu’à Siguiri, ce poisson
est très apprécié par les consommateurs surtout lorsqu’il est fumé et la relative facilité
d’approvisionnement des pisciculteurs en jeunes sujets par rapport à ceux de Kamina d’où
l’abandon de son élevage par les pisciculteurs.
2.b. Principales sources d’approvisionnement des pisciculteurs en alevins de silure
Dans l’optique de connaître les différentes sources d’approvisionnement des pisciculteurs en
alevins de silures dans la préfecture, une enquête a été menée. La figure 7 présente les résultats
que nous avons obtenus.
60,00% 57,14%
50,00%
42,85%
% des pisciculteurs
40,00%
30,00%
20,00%
14,28% 14,28%
10,00%
0,00%
Achat Source naturelle Don Autoproduction
Achat Source naturelle Don Autoproduction
Il ressort de cette figure que l’achat des alevins est le principal moyen d’approvisionnement en
alevins pour les 57,14% des pisciculteurs que nous avons enquêtés ; viennent ensuite ceux qui
les obtiennent de sources naturelles 42,85% et à des proportions égales de 14,28%, les
pisciculteurs s’en approvisionnent par autoproduction ou par don de la part des amis
pisciculteurs du Mali. La forte proportion de l’achat des alevins est motivée par la disponibilité
des alevins dans les écloseries des pisciculteurs au Mali à un prix abordable si on omet les
charges et conditions de transport. L’écloserie de l’Agro pisciculture de Djissoumakö est la
seule fonctionnelle des 3 sites qui en possèdent ce qui justifie la faiblesse du taux de
pisciculteurs effectuant l’autoproduction. Le prélèvement dans la nature est moyennement
effectué due à sa périodicité et le fait qu’il concerne le plus souvent Clarias anguillaris et
Heterobranchus longifilis. Nos résultats ne concordent pas avec ceux de l’étude menée
par(Tiogué, C. T. et al., 2020) selon laquelle, les alevins des pisciculteurs du Département
Mbam-et-Inoubou proviennent à 52,50% des projets et des centres d’alevinage, 37,5% viennent
d’auprès d’autres centres de production commerciales hors du Département, et le reste viennent
de la captation dans la nature mais qu’aucune exploitation n’effectue la reproduction naturelle.
La disponibilité des alevins fait que les pisciculteurs ont pour la plupart stoppé le prélèvement
dans la nature. Mais pour la présence des écloseries dans la zone, nos résultats sont très
inférieurs aux 15 écloseries modernes à but commercial mentionné par(Lazard J., 2014,)au
Nigeria et par (Khan, A. et al., 2007)dans le district de Chandpur au Bangladesh. Cela pourrait
être dû au développement de la filière piscicole dans ces zones grâce à l’intéressement des
entreprises privées sans doute motivée par la demande du marché et l’implication de
gouvernement dans l’accompagnement et dans la promotion de la production de ces acteurs.
2.c. Demande en alevins de silures dans la préfecture
À l’issue de l’enquête, il a été recueilli des informations sur les besoins chiffrés en alevins de
silure. Après avoir comparé l’offre possible à cette demande, la figure 8 illustre le résultat qui
y est issu.
240 000
235 000
220 000
210 000
200 000
200 000
190 000
180 000
Offre Demande
Offre Demande
40,0% 37,5%
35,0%
30,0%
25,0%
% des pisciculteurs
25,0%
20,0%
10,0%
5,0%
0,0%
Aucun rapport Pas Echange Commerce Partenariat
connaissance libre
Aucun rapport Pas connaissance Echange Commerce libre Partenariat
Il ressort de cette figure que la cour de l’écloserie d’Agro Pisciculture s’étend sur une surface
de 557 m2 et le bâtiment proprement dit sur 98,55 m2 subdivisé en deux compartiments.
Le premier s’étend sur une surface de 47,5 m2 et comprend 3 salles dont :
- 1 salle contenant 14 aquariums de 100l chacun, utilisée pour la production de larves ;
- 1 salle contenant 2 bassins (de 2 m3 et de 3m3) pour le pré-grossissement ;
- 1 laboratoire ;
Le deuxième s’étend sur une surface de 51,1 m2 et est composé d’une seule salle qui contient :
- 1 paillasse de travail ;
- 2 viviers mobiles en plastique polyester pour la stabulation des géniteurs ;
- 4 bassins de volume 1m3 chacun ayant pour fonction, l’incubation ;
- 6 bassins de forme rectangulaire de volume 2m3 pour le pré-grossissement des larves après
leur sortie des bassins d’incubation.
Ces résultats sont légèrement supérieurs à ceux trouvés par(Steeby, J., et al., 2005)aux États-
Unis en ce qui concerne la surface sur laquelle s’étend la cour de l’écloserie 542,07 m 2.
Convergents du point de vue compartimentation qui est 2 aussi mais dans 2 bâtiments différents
avec une attribution de rôles spécifiques à chacun. Ces différences pourraient s’expliquer par
la différence de niveau de biosécurité entre ces deux écloseries et le mode de fonctionnement.
De ce tableau, il ressort qu’il a fallu une somme de 246 747 000 GNF pour que l’écloserie
d’Agro Pisciculture de Djissoumakö soit opérationnelle. Son amortissement annuel global est
de 27 746 800 GNF pour un amortissement par production de 5 549 360 GNF. Dans l’année,
il est prévu 5 cycles de production, et à chaque cycle, il est envisagé une production de 40 000
alevins. Ce coût global de mise en place omet celui de l’achat du terrain, de la mise en place du
forage et celui du groupe électrogène pour la raison qu’ils sont pour l’ensemble de la ferme. Ce
coût de mise en place est justifié par la modernité des infrastructures et équipements de travail,
la hausse du prix d’aliments dans ces derniers temps et les 350 géniteurs de réserve qu’il a fallu
avoir pour le démarrage des activités. Nos résultats sont relativement supérieurs à la somme
93 500 000 GNF trouvés par(Ortiz, A., 2012)pour la mise en place d’une écloserie pour silures
capable de produire 120 000 alevins.an-1 dans une ferme piscicole au Mali. La différence de
nos résultats s’expliquerait par la différence de capacité de production, la réserve de
consommables et la variation du taux d’échange de la monnaie pendant ce temps.
5. Expérimentation de deux (2) techniques de reproduction artificielle du silure
A l’issue des expériences, une récapitulation des données concernant la subdivision des lots de
géniteurs, leurs productions, et leur mode d’induction relatif a été effectuée, les résultats
obtenus sont mentionnés dans le tableau 8.
L’analyse du tableau nous montre que l’indice gonado-somatique chez les mâles utilisés dans
les différents lots variait de 0,71% pour le lot 4 à 1,196% du poids moyen corporel pour le lot
2 pour une moyenne de 0,934 ± 0,2%. L’obtention du plus grand indice chez le mâle du lot 2
serait justifiée par deux raisons qui sont le fait qu’il était de souche sauvage et le fait qu’il avait
reçu une dose préparatoire d’hormone quelques heures avant l’extraction des testicules. Le
faible indice des mâles du lot 4 s’expliquerait par la qualité de l’aliment qui leur était administré.
Cet aliment tendait à l’expiration et les conditions de conservation n’étaient pas optimum. La
moyenne de nos résultats 0,934% est légèrement inférieure à celle retenue par(Géoffroy, E. O.
et al., 2019)lors de leur étude sur la synthèse bibliographique sur les paramètres biologiques et
zootechniques du Clarias gariepinus (Burchell 1822). Selon cette étude, l’indice gonado-
somatique chez les poissons-chats mâles ne dépasse pas 1%. Cette inclusion de notre résultat
dans la norme fixée s’explique par le fait que cette valeur 1% a été retenue après une étude
rétrospective des acquis scientifiques sur cette espèce dans des conditions très différentes des
années 70 à 2017. Le maxima 1,196% du lot 2 corrobore avec les marges maximales définies
par(FAO, 1990)qui sont de 2 à 4% du poids corporel après l’étude menée sur la biologie et la
culture du poisson-chat (Clarias gariepinus).
30 28 28,5
27 27
25
Valeurs des paramètres
20
15
10 8 8,25 8 8,66
0
Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4
Température (°C) Temps de latence (H)
30 30 29,4
30 29
25 23,58
Valeurs des paramètres
21,33
20,2 20,05
20
15
10
0
Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4
Température (°C) Temps d'incubation (H)
20
15
10
0
Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4
Lots
Taux d'éclosion (%) Température (°C)
4
3
2
1
0
Eclosion Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine
1 2 3 4 5 6 7 8 9
pH
Figure 15 : Variation du pH durant les expériences
L’analyse de cette figure montre que le pH, pendant la séance 2 où les expériences du lot 2 et 3
se sont effectuées a varié de 6,2 à 7,9 pour une moyenne de 7,1 ± 0,57. Il a été influencé par la
qualité de l’eau utilisé, de la température et du quotient de CO2 en rapport avec la densité de
mise en charge. A l’éclosion, il était de 6,8, il a conservé une variation moyenne pendant les 4
premières semaines avant de baisser brusquement dans la semaine 5 à 6,2. Des mesures ont été
mises en œuvre notamment au renouvellement de l’eau pour rehaussser cette valeur jusqu’à la
semaine 7 puis une variation moyenne a été conservée jusqu’à la fin de la période de suivi.
L’analyse comparative de la valeur moyenne de notre pH 7,1 ± 0,57 et 7,7 ± 0,2 trouvée
par(Hyppolite, A., et al., 2014) comme moyenne montre une légère similarité. Cela serait dû
aux fluctuations relatives de la température tout au long du cycle et à l’effet de densité.
35
29,33 28,66 29,13
30 27,79
Valeurs de la ,température en °C
26,38
25,37
25 22,96 22,5
21,81 21,59
20
15
10
0
Eclosion Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Température en °C
120
96
100 92,28
Valeur du TDS en ppm
85,54
77 80,57 78,28
80
60
38
40
20
0
Eclosion Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine Semaine
1 2 3 4 5 6 7 8 9
TDS
2,5
1,126
2
Poids moyen (g)
1,5
1,09
1
0,5
0,1663
0,002925 0,1551
0 0,002
3ème jour 14ème jour 21ème jour
Lot 3 Moyen Lot 4 Moyen
Figure 18 : Observation de la croissance massique moyenne chez les sujets normaux des deux
lots pendant les 3 premières semaines.
L’observation de cette figure montre que le lot 4 dont les sujets sont issus de l’induction à
l’Ovaprim a enregistré une croissance légèrement plus élevée que chez les sujets du Lot 3 issus
des femelles induites aux extraits hypophysaires pendant les 3 premières semaines de suivi
larvaire avec des poids moyens respectifs de 1,126 ± 0,606g et 1,09 ± 0,588g; La différence de
croissance pourrait être due à la qualité des ovules utilisés dans le lot 4 qui étaient visiblement
plus massiques que ceux des autres lots, donc un stade de maturation plus avancé.
Ces résultats sont différents des poids moyens trouvés par(Tiogue, C. T., et al., 2019)qui,
après les 3 semaines de nourrissage au Artemia Shell Free et au Coppens, les sujets issus du Lot
d’induction hormonale avaient un poids moyen final de 0,230 ± 0,005g et 0,168 ± 0,0048g pour
les sujets issus de l’induction aux extraits hypophysaires en circuit fermé au Cameroun. La
supériorité considérable du poids moyen de nos sujets s’explique par la qualité de l’aliment de
démarrage utilisé, la fréquence de nourrissage, le mode de nourrissage et les facteurs abiotiques
du milieu.
3-) Quelques paramètres zootechniques évalués
Au 60ème jour d’élevage, les alevins ont été pêchés et pesés. Les paramètres ayant été évalués
sont mentionnés dans ce tableau ci-après.
De ce tableau, il ressort que les lots 1 et 2 n’ont pas atteint la fin de la période de l’expérience
en raison de l’acidité du pH de l’eau utilisée 5,7. Cette acidité du pH est due à une erreur
commise pendant la prospection du site. De ce fait, les séances de reproduction des lots 3 et 4
ont été menées après avoir corrigé ce problème.
À la fin de l’expérience, nous avons enregistré un taux de survie moyen de 44,68%. Ce résultat
comparé au résultat de(Chaudhary, P. et al., 2021)qui est de 31,10%, 57% et 74%
respectivement pour les larves, post-larves et alevins produits dans les écloseries du district de
Dhanusha au Népal pour une moyenne de 56,03%, montre une légère infériorité. Cela serait
due à la précarité dans laquelle le suivi larvaire s’est effectué notamment les difficultés
continues d’obtention d’eau et cet état de fait a conduit à l’apparition d’une maladie bactérienne
dans la biomasse le 42ème jour. En plus, le taux de cannibalisme élevé observé pendant la
dernière semaine dans l’ensemble des normaux est aussi un véritable contributeur à la
régression de ce taux de survie final. Ce résultat est en accord avec les propos mentionnés par
(Hyppolite, A., et al., 2014)à la suite de leur étude sur l’effet de densité initiale de mise en
charge sur la survie et la croissance des larves d’Heterobranchus longifilis élevées en bassins
fertilisés. De cette étude il est ressorti que le cannibalisme a fait chuter le taux de survie de 25%
en 12 jours. Les raisons de cet accord pourraient s’expliquer par le non-respect du calibrage
hebdomadaire au cours de la dernière période du cycle.
Nous avons en effet enregistré un indice de conversion alimentaire plus élevé pour nos sujets
super-croissants 0,83 et plus bas pour les sujets normaux 0,29 et une moyenne générale de 0,32.
Ces valeurs comparées à la moyenne 0,44 ± 0,13 obtenue par(Hyppolite, A., et al.,
2014)montrent que la qualité de nourrissage et les conditions d’élevage chez nos sujets super-
croissants ont été performants. Mais en ce qui concerne les normaux, la faible valeur s’explique
par le fait qu’ils étaient à une plus forte densité et ont enregistré les plus forts taux de mortalité
due à la maladie, au cannibalisme et au stress hydrique.
Quant au gain de masse quotidien, nous avons enregistré une moyenne basse pour nos sujets
normaux de 0,07 g.j-1 et 0,21 g.j-1 pour les super-croissants. Ces moyennes sont relativement
12 11,3
Poids moyen (g)
10
8 7,4
6 5 5,2
4,6
4 4
4 3,485
4 3 3
3,1
1,637 3
2 1,05 1,108 2,202
0 0,1607
3ème jour 14ème jour 21ème jour 35ème jour 45ème jour 55ème jour 60ème jour
Fréquence de nourrissage fois/jour Poids moyen des normaux en g Poids moyen des jumpeurs en g
Après analyse de ce tableau, il s’avère que la production, malgré le faible taux de survie a été
rentable avec un bénéfice net de 17 796 640 GNF. Le coût de l’aliment durant le cycle est de
798 000 GNF soit 13,41% des coûts variables globaux et ces chiffres pourraient être dus à
l’efficience que nous avons observé durant la production notamment dans alimentation. Nos
résultats sont inférieurs aux chiffres trouvés par(Martinie-cousty, E. et al., 2017)lorsqu’ils
mentionnent que le coût de l'aliment se situe entre 30 et 50 % des coûts de production. Cette
infériorité serait due à nos conditions d’élevage et au taux de cannibalisme élevé que nous avons
enregistré dans la dernière semaine du cycle d’élevage.
Pour le bénéfice net, ces résultats sont en commun accord avec ceux trouvés par(Siddika, T. et
al., 2016) en premier lieu après leur enquête sur les conditions socioéconomiques des ouvriers
d’écloseries du District de Chancra dans la région du Jessore au Bangladesh lorsqu’ils affirment
que le travail d’écloserie est rentable. Nos résultats diffèrent en effet lorsqu’ils ajoutent que les
ouvriers qui y travaillent vivent dans des conditions socio-économiques pénibles en raison du
bas salaire, du temps de travail et le fait qu’il les empêche de mener autres activités
rémunératrices. Ces différences pourraient être dues au fait que le nombre d’employés à
l’écloserie de l’Agro Pisciculture est raisonnablement limité à 2 Ingénieurs techniciens qui ont
à leur charge la gestion du reste de la ferme.
RESUME .................................................................................................................................... 2
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 3
I.4. Classification........................................................................................................................ 5
II.2. Caractéristiques................................................................................................................... 7
a. Systématique......................................................................................................................... 13
b. Alimentation ......................................................................................................................... 15
c. Reproduction ........................................................................................................................ 15
a. Gamétogénèse ....................................................................................................................... 18
A. MATERIEL ......................................................................................................................... 23
2. Relief ................................................................................................................................... 24
3. Climat .................................................................................................................................. 24
3.1. Température....................................................................................................................... 24
4. Sols ...................................................................................................................................... 25
5. Hydrographie ....................................................................................................................... 25
B. METHODES ....................................................................................................................... 30
ANNEXE ................................................................................................................................. 73
ANNEXE
Compartiment 1 : Salle de
Compartiment 2 : Bassins de pré-
pré-grossissement grossissement (gauche et droite),
viviers mobiles (gauche eu fond) et
bassins d’incubation (en face au fond) Entretien du tank de
stockage des géniteurs
Extraction d’hypophyse
Quelques sujets
super-croissant
Des post-larves au 22ème au J 47 post-
Séance de siphonnage jour post-éclosion éclosion
Mise en charge du bassin
de pré-grossissement