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Le nouveau western

La Flèche brisée (Delmer Daves, 1950)

L’Ange des maudits (Fritz Lang, 1952)

La Rivière sans retour (Otto Preminger, 1954)

Johnny Guitare (Nicholas Ray, 1954)

Rio Bravo (Howard Hawks, 1959).

Le western retrouve de l'importance après les années 1930 à Hollywood. C'est un nouveau genre du
western qui apparaît et qui sera encore défendu par la critique française. Dans les années 1950 ce
genre sera très apprécié comme le montre l'article d'André Bazin en 1953 : « Le Western ou le
cinéma par excellence » :

« Il est aisé de dire que le western « c’est le cinéma par excellence », parce que le cinéma c’est le
mouvement. Il est vrai que la chevauchée et la bagarre sont ses attributs ordinaires. »

C'est Bazin qui théorisera le « sur-western » pour désigner cette nouvelle forme du genre car il a
évolué d'où l’appellation « nouveau western » :

« J’appellerai conventionnellement « sur-western » l’ensemble des formes adoptées par le genre


après la guerre. [...] Disons que le « sur-western » est un western qui aurait honte de n’être que lui-
même et chercherait à justifier son existence par un intérêt supplémentaire : d’ordre esthétique,
sociologique, moral, psychologique, politique, érotique…, bref, par quelque valeur extrinsèque au
genre et qui est supposée l’enrichir. »

André Bazin, « Évolution du western »,


Cahiers du cinéma, décembre 1955

La Flèche Brisée de Delmer Daves est considéré comme un western pro-indien car il sort du
manichéisme des anciens films. Cependant il reste un film américain Hollywoodien avec du white-
washing (les indiens sont joués par des américains et parlent anglais). Malgré tout, cela reste un
progrès important pour le genre à cette époque qui permettra à d'autre films de prendre ce modèle et
de l'améliorer.
Dès le générique on a une référence à la culture indienne. Au contraire des films habituels, les
indiens ne son pas invisibles mais de véritables personnages. En effet avant les indiens était
caractérisés seulement par des cris et des silhouettes. On a dans le film des plans qui illustre cette
nouveauté par la beauté du visage de l’indien. Un autre plan montrant le corps de l'indien mort en
gros plan montre vraiment que c'est un personnage. Les visages vont alors être très importants dans
le film.

L'exemple parfait du sur-western est Le Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann. En racontant
l'histoire d'un shérif contraint de rester dans la ville pour chasser un Hors la loi malgré son mariage,
ce film fait référence à la situation politique de l'époque.
Johnny Guitar de Nicholas Ray qui comme Le Train sifflera trois fois est un western politique anti-
maccarthyste mais aussi une œuvre à la fois baroque et minimaliste, un contraste surprenant qui
peut être une des définitions du "western viennois".

De 1950 à 1955 Anthony Mann tourne 5 westerns avec James Stewart qui deviendront des
références :
– Winchester '73 (1950)
– Les Affameurs (1952)
– L'Appât (1953)
– Je suis un aventurier (1954)
– L'Homme de la plaine (1955)

L’Appât et L'Homme de la plaine sont encore l’œuvre de débats aujourd'hui car la critique est
partagés entre les considérés comme des western ou des sur-western :

« […] ce film [L’Appât] ne veut pas se distinguer du western habituel par de faciles et fort
déplaisants procédés (High Noon, Shane), mais en portant à l’extrême les vertus foncière du genre.»

Jacques Rivette,
Cahiers du cinéma, n°29, décembre 1953

« L’Homme de la plaine est assurément un « sur-western » qui s’ignore… »

Bernard Benoliel, L’Homme de la plaine,


« les petits Cahiers », Cahiers du cinéma, 2004

4 ans avant la réalisation de Rio Bravo en 1959, André Bazin parle de Howard Hawks :

« C’est à Howard Hawks que revient d’ailleurs sans doute le mérite d’avoir prouvé, en pleine vogue
du sur-western, qu’il était toujours possible de faire du vrai western fondé sur les vieux thèmes
dramatiques et spectaculaires, sans chercher à détourner notre attention par quelque thèse sociale
ou ce qui serait son équivalent dans la plastique de la mise en scène. »

André Bazin« Évolution du western », Cahiers du cinéma, décembre 1955

Le réalisateur admet qu'il a fait le film en réponse au Train sifflera trois fois :

« J’ai eu l’idée de Rio Bravo parce que je n’aimais pas un film intitulé High Noon (Le train sifflera
trois fois). […] Pour moi, un bon shérif ne se mettait pas à courir la ville, comme un poulet dont on
a coupé la tête en demandant de l’aide; et pour couronner le tout, c’est finalement sa femme quaker
qui devait le sauver. Ça n’est pas comme ça que je vois un bon shérif de western. »

Joseph Mc Bride, Hawks par Hawks, Ramsay Poche Cinéma, 1987

Ce film aura une continuité dans la mesure ou se sera des variantes de l'histoire avec les mêmes
personnages : El dorado (1966) et Rio Lobo (1970).
Avec L'Ange des maudits de Fritz Lang (1952), La rivière sans retour (Otto Preminger, 1954) et
Johnny Guitare (Nicholas Ray, 1954) il se crée presque un sous-genre que l'on pourrait appelé les
« western viennois » car réalisé par des réalisateurs allemand.

La rivière sans retour est le seul film du réalisateur et le seul western de Marylin Monroe. Il à été
tourné en cinmascope et d'après Bazin c'est justifié :

« Je ne vois guère au fond qu’un Cinémascope où le format ait réellement ajouté quelque chose
d’important à la mise en scène, c’est Rivière sans retour (River of no return, 1954) de Otto
Preminger, photographié par Joseph La Shelle. »

André Bazin« Évolution du western »,


Cahiers du cinéma, décembre 1955

On a d'ailleurs une référence évidente au magicien d'Oz à la fin avec les souliers rouges et la les
dires du personnage de Marylin Monroe.

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