Vous êtes sur la page 1sur 2

Un poète de la modernité

Un poète moderne par ses thèmes nouveaux et provocateurs

La ville :

La ville est un thème que Baudelaire a introduit en poésie. Certes, il arrivait que des poètes évoquent
avant lui les villes, mais cela demeurai exceptionnel et la poésie restait plutôt fidèle à la tradition
bucolique.

Contrairement aux poètes romantiques qui privilégiaient la nature dans leurs vers, perçue comme
propice à la rêverie et apte à accueillir les états d’âme, Baudelaire ressent un profond rejet de la
nature.

Ainsi, le motif de la ville prend, au fur et à mesure des éditions de l’importance comme l’illustre la
création de la section « Tableaux parisiens » dans la version de 1861.

La ville est surtout représentée dans « Les tableaux parisiens .

La ville est profondément ambivalente : elle est à la fois un espace d’aliénation, de perte d’identité,
c’est le domaine de l’incongru, du caprice, des voisinages étranges. C’est aussi le lieu du spleen. C’est
un lieu associé à la foule qui n’empêche pas la solitude du poète.

Paris est représenté de manière sombre et laide : sale, boueuse (« cité de fange » dans « le
Crépuscule du soir »), peuplée par des hommes et des femmes miséreux (la mendiante rousse).

Cependant, c’est aussi un espace d’émerveillement permanant. Elle peut concentrer toutes les
misères humaines, mais sa laideur, son étrangeté est transformé par la voie de la poésie en beau et
devient un lieu magique du merveilleux.

Elle devient un espace rêvé dans le recueil, propice à l’Idéal, à travers un paysage urbain froid, un
espace réel qui donne lieu à toutes les étrangetés, mais aussi un espace source d’agitation.

Baudelaire rêve d’un espace urbain dénué de tout élément naturel, d’un lieu qui serait le point de
départ d’une évasion.

Ex : « paysages » « rêve parisien » où la ville est évoquée comme un lieu froid, et l’inanimé domine,
des décors et façades largement représentés.

Ainsi, dans « Le cygne », le poète dit que « Paris change ! Mais rien dans ma mélancolie n’a bougé ».

Dans « les sept vieillards », elle est aussi une « fourmillante cité, cité pleine de rêve » alors qu’en
même temps, « un brouillard sale et jaune inondait tout l’espace ». Là encore, le laid se mêle au
beau.

Baudelaire renouvelle l’imaginaire romantique traditionnel à travers son évocation de Paris.


Un thème provocateur :

Les poèmes de Baudelaire sur les femmes étaient considérés comme immoraux et décadents par
l’érotisme déployé, par l’emploi notamment de mots crus (la « femme lubrique »), sa description des
corps (dans « Allégorie », « ses bras ouverts qui remplissent ses seins ») et l’évocation de débauches
(« Les deux bonnes sœurs évoquant les « lupanars, maisons de prostitution, « la bière et l’alcool en
blasphèmes fécondes ».

L’édition étudiée (qui correspond à la seconde édition de 1861) a été diminuée des œuvres
censurées de la première édition de 1857. Six pièces avaient été enlevées du recueil, notamment des
poèmes portant sur des femmes homosexuelles (« Lesbos » par exemple), ce qui n’était pas admis à
l’époque. Baudelaire avait été poursuivi pour outrage aux bonnes mœurs sous le régime du second
Empire.

Un poète moderne par le jeu des formes poétiques

Le jeu sur les sonnets irréguliers

De nombreuses formes poétiques sont utilisées dans le recueil, mais celle qui est privilégiée reste le
sonnet. Il a recours à une forme classique, toutefois les règles métriques ne sont pas respectées. En
effet, seuls 6 sonnets sont de type régulier, comme « Parfum exotique ».

Les sonnets irréguliers jouent de la disposition des rimes comme dans « l’Ennemi » : les différences
par rapport au sonnet classique sont la multiplicité du nombre de rimes, 7 au total et leur disposition
en rimes croisées.

Dans « bien loin d’ici » il inverse la structure du sonnet en 2 tercets puis 2 quatrains.

Vous aimerez peut-être aussi