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Mini-leçon
Écriture
La mini-leçon est le principal vecteur de l’enseignement de l’écriture dans les ateliers d’écriture (Gillet et
Beverly, 2001). Elle se distingue d’autres types d’enseignement par son caractère condensé et le fait
qu’elle répond aux besoins des élèves directement en cours de processus d’écriture (DeVries, 2004).
À qui s’adresse-t-elle? À l’ensemble des élèves de la classe, mais aussi à un petit groupe d’élèves ou à un
seul élève.
Pourquoi faire une mini-leçon? Parce que la mini-leçon permet de répondre aux besoins des élèves en
offrant une intervention ciblée portant sur un élément précis qui pourra être mis rapidement en
application par des élèves.
À quel moment a-t-elle lieu? Lors d’un atelier d’écriture, dans le cadre d’un enseignement universel ou
avec un sous-groupe d’élèves :
Dans le cadre d’un enseignement universel, les élèves n’utiliseront pas tous immédiatement ce qui leur
est enseigné. Pour certains, la mini-leçon peut donc être une introduction à un sujet qui leur servira plus
tard.
Sur quoi porte-t-elle? Sur une notion, un concept, une connaissance ou une stratégie précise en vue de
soutenir l’élève dans son travail du moment ou de résoudre un problème rencontré ou anticipé par un ou
plusieurs élèves au cours du processus d’écriture. Ainsi, l’enseignement peut porter sur différentes
stratégies et un nombre presque infini de sujets (Giasson, 2003). Il n’y a pas de séquences dans
l’enseignement de mini-leçons; ce sont les besoins des élèves qui en déterminent l’objet, et ce, en fonction
du développement de leur compétence à écrire. La planification de mini-leçons exige de l’enseignant qu’il
suive constamment les progrès de ses élèves pour adapter la matière enseignée aux besoins de l’ensemble
de la classe, mais aussi aux besoins d’un élève ou d’un sous-groupe d’élèves qui rencontrent des difficultés.
Comment fait-on? Il s’agit d’expliquer brièvement une notion, un concept, une connaissance ou une
stratégie:
Travailler directement à partir d’un texte provenant d’un élève ou d’un texte sélectionné pour sa
qualité auquel tous les élèves ont accès.
Présenter le sujet de la leçon (quoi, pourquoi, quand).
Lire le texte à voix haute.
Réfléchir à voix haute : faire observer différents aspects de la notion, du concept, de la
connaissance ou de la stratégie ciblés, puis analyser une partie du texte pour mettre en évidence
l’objet de la mini-leçon.
Présenter un ou deux exemples bien ciblés ou encore un contre-exemple; souvent oubliés, les
contre-exemples facilitent la compréhension.
Inviter les élèves à poursuivre leur travail d’écriture de texte en appliquant ce qui vient d’être
enseigné.
En résumé
Pourquoi? Pour répondre aux besoins des élèves dans le but de développer leur
compétence à écrire
L’intention est directement en lien avec l’élément Avoir une intention qui va au-delà de la cible.
ciblé par la mini-leçon. Perdre de vue l’intention.
La mini-leçon provient d’un besoin perçu chez les Planifier une séquence de mini-leçons qui ne tient
élèves. pas compte des besoins du groupe.
La mini-leçon permet de modéliser l’élément Solliciter les élèves au lieu de leur présenter des
ciblé. modèles inspirants.
Confondre le temps de la mini-leçon (de 10 à
15 minutes) avec le temps d’appropriation.
Exemple : Rappeler les connaissances antérieures
nécessaires au nouvel apprentissage. Exemple : Questionner les élèves pour faire
émerger les connaissances antérieures.
L’élève pourra réinvestir immédiatement l’élément Se limiter à un réinvestissement avec des
ciblé par la mini-leçon dans un contexte exemples.
authentique.
Des modalités sont prévues pour que les élèves Ne pas laisser de traces des éléments abordés
puissent se référer au contenu de la mini-leçon. dans les mini-leçons.
Ne pas enseigner aux élèves à se référer à ces
traces.
Permettre aux élèves de poser un regard Penser que les élèves le feront de façon
métacognitif sur les apprentissages réalisés. autonome.
Syntaxe et Stratégies
orthographe rédactionnelles Intervention universelle
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique
Amener les élèves à bonifier un groupe du nom.
Mise en contexte
Quoi
Comment préciser un nom en ajoutant d’autres mots que l’adjectif.
Pourquoi
Écrire des textes plus précis pour faciliter la compréhension de notre destinataire.
Quand
Lors de la rédaction ou de la révision de notre texte.
Leçon de l’enseignant1
1. Présentez les phrases suivantes aux élèves :
Texte A : L’animal chassait des proies dans le champ. Le soleil commençait à descendre. Son
ventre gargouillait depuis des heures.
2. Ajoutez des expansions aux noms en verbalisant votre démarche. Il est important que l’élève
comprenne que l’on s’arrête aux noms pour se demander si l'on peut les préciser.
1
L’enseignant doit s’assurer d’enseigner un contenu qui respecte le degré où il intervient. Il faut faire attention de
ne pas aller trop loin.
Septembre 2017 Page 5
Texte B : L’animal au pelage rêche chassait des proies dans le champ où il avait grandi. Le
soleil qui avait brillé toute la journée commençait à descendre. Son ventre, semblable à un
ballon, gargouillait depuis des heures.
3. Concluez la leçon en attirant l’attention des élèves sur les différentes classes de mots dont sont
composés les ajouts.
Intégration
Échange
Mise en commun
Constat, etc.
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique
Proposer une stratégie pour accorder des verbes.
Mise en contexte
Quoi
Comment accorder des verbes.
Pourquoi
Accorder des verbes dans un texte.
Quand
Lors de la rédaction ou de la correction d’un texte.
Leçon de l’enseignant
1. Présentez aux élèves des phrases qui contiennent les erreurs qu’ils font fréquemment.
2. Proposez une stratégie pour accorder les verbes conjugués.
3. Exemple : Francis et moi, joueurs émérites de hockey, aimions par-dessus tout les Canadiens de
Montréal.
4. Utilisez la stratégie de l’encadrement pour repérer le verbe conjugué (n’… pas).
5. Encadrez le sujet par c’est… qui (C’est Francis et moi qui…).
6. Remplacez le sujet par le pronom de conjugaison approprié (nous).
7. Déterminez la terminaison appropriée et apportez les corrections, s’il y a lieu.
Intégration
Échange
Mise en commun
Constat, etc.
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique
Relever les attributs essentiels d’une situation initiale.
Mise en contexte
Quoi
Enrichir la situation initiale d’un texte narratif.
Pourquoi
Capter l’attention du lecteur dès le début de l’histoire.
Quand
Lors de la rédaction ou de la correction d’un texte narratif.
Leçon de l’enseignant
1. Présentez aux élèves les quatre éléments d’une situation initiale à partir d’un Qui? Quoi?
tableau.
2. Expliquez les caractéristiques de chacun des éléments. Où? Quand?
3. Modelage
Je vais vous montrer comment je travaille lorsque je veux écrire une situation initiale.
Je sépare ma feuille en quatre parties et je réfléchis à mon début d’histoire; lorsque je trouve des
idées, je les note :
QUI QUOI
Deux enfants qui vivent avec leurs parents. Sara et Sam s’amusent ensemble.
Sam, le plus vieux, est téméraire, fonceur et Sam pose des questions pour en savoir plus
curieux et Sara, la cadette, est calme et sur la forêt.
raisonnable.
OÙ QUAND
Il était une fois deux jeunes enfants qui vivaient avec leurs parents près d’une forêt. Chaque jour, Sam
et Sara jouaient ensemble dans la cour. Sam, le téméraire, se montrait curieux à propos de la
forêt, mais sa mère lui répétait qu’il lui était interdit de s’y rendre. Sa petite sœur se montrait
beaucoup plus raisonnable, aussi refusait-elle de l’encourager dans son idée d’aller visiter la forêt
mystérieuse.
À l’aide du tableau des quatre éléments, demandez aux élèves, en équipe de deux, de réfléchir à un
début de récit d’aventures; circulez pour les soutenir dans leur travail et pour leur fournir une
rétroaction. Faites-leur écrire une première version.
Demandez aux élèves, toujours en équipe de deux, d’améliorer leur situation initiale en tenant
compte des éléments présentés dans la mini-leçon (Qui? Quoi? Où? Quand?). Demandez-leur d’écrire
les ajouts d’une autre couleur et de faire une nouvelle version de la situation initiale, puis de
présenter leur nouvelle version.
Avec le même canevas de départ, imaginez une nouvelle version de votre situation initiale.
Note à l’enseignant
Une situation initiale s’organise autour de quatre éléments :
Qui : Qui sont les personnages principaux?
Quoi : Que font les personnages principaux?
Où : Où se passent les événements? Au début de l’histoire? Description et caractéristiques.
Quand : Quand l’histoire se passe-t-elle?
La situation initiale présente l’ambiance de départ et d’autres détails pertinents avant que
commencent les péripéties. On doit se poser plusieurs questions : Qui est là au départ? Où
cela se passe-t-il? Quand? Que fait le personnage ou que font les personnages? Bref, que se
passe-t-il? Comment cela se passe-t-il? Pourquoi est-ce ainsi? Sans aborder tous ces
éléments, il faut généralement répondre aux quatre premières questions.
Syntaxe et
orthographe
Stratégies
rédactionnelles
Intervention universelle
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique
Amener les élèves à se questionner sur les façons de planifier l’organisation de leurs idées.
Mise en contexte
Quoi
Observer les plans des élèves.
Pourquoi
Pour trouver différentes façons d’améliorer l’efficacité quant à la planification de l’organisation de leurs
idées.
Quand
Lorsque l’enseignant constate que certains élèves éprouvent des difficultés à planifier l’organisation de
leurs idées.
Leçon de l’enseignant
Présentez explicitement des façons efficaces de planifier l’organisation des idées en vous servant de
planifications intéressantes faites par des élèves ou de modèles déjà prêts.
Intégration
Échange
Mise en commun
Constat, etc.
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique
Amener les élèves à donner une rétroaction précise à un pair.
Mise en contexte
Quoi
Comment donner des rétroactions précises à un pair.
Pourquoi
Pour améliorer la précision des rétroactions.
Quand
En cours de rédaction ou au moment de la révision.
Leçon de l’enseignant
1. Présentez un extrait de texte aux élèves.
2. Modélisez des rétroactions (commentaires).
Il restait cinq minutes à jouer à l’aréna de Chicoutimi. À quelle occasion ce match a-t-il lieu?
Pourquoi ce match semble-t-il si important? Il faudrait ajouter des explications pour faciliter la
compréhension. Est-ce pendant un tournoi de hockey bantam ou un match de soccer? On était
à égalité 2 à 2. Soudain, un ailier de l’autre équipe s’est échappé depuis le centre de la glace. Il
a foncé sur moi comme un malade. Je l’ai suivi. Ici, on a l’impression que c’est un joueur
offensif ou défensif qui parle. Tu pourrais ajouter un groupe de mots qui permettraient au
lecteur de comprendre qu’il s’agit du gardien de but. On était comme deux lions prêts à se
battre pour le même morceau de viande. La sueur me coulait à grosses gouttes sur le visage.
Cette phrase permet de comprendre comment le personnage peut se sentir et combien la
pression est grande pour un gardien de but dans un match aussi important. Cette phrase ajoute
beaucoup d’intérêt au texte, car elle suscite de l’émotion. Il a armé son bras et a fait un lancer
frappé. J’étais bien placé. J’étais prêt. Intéressantes, ces phrases courtes : elles donnent du
rythme au texte! Puis, il y a eu une mise au jeu à ma gauche. J’ai arrêté la rondelle. Puis une
autre mise au jeu, à ma droite. Cette fois, mes coéquipiers l’ont gagnée. […]
* ROG, Lori Jamison, et Paul KROPP, Enseigner l’écriture sous toutes ses formes, Montréal, Chenelière Éducation,
2015.
3. Demandez aux élèves de dire en quoi les rétroactions de l’enseignant sont précises.
Intégration
Échange
Mise en commun
Constat, etc.
L’enseignant pourrait proposer aux élèves de faire des rétroactions portant sur des procédés d’écriture
précis.
Note à l’enseignant
Motivation et
engagement dans la
tâche
Intervention en sous-groupe
Intention pédagogique :
Mise en contexte
Quoi
Pourquoi
Quand
Leçon de l’enseignant
1.
2.
3.
Note à l’enseignant
PROPOSITION
[Citez votre source ici.]
DEVRIES, B. A. (2004). Literacy Assessment and Intervention for the Elementary Classroom, Scottsdale,
Holcomb Hathaway Publishers.
GILLET, J. W., et L. BEVERLY (2001). Directing the Writing Workshop: An Elementary Teacher’s Handbook,
New York, Guilford Press.
SAINT-LAURENT, L. (2008). Enseigner aux élèves à risque et en difficulté au primaire (2e éd.), Montréal,
Gaëtan Morin.
TROIA, G. (2013), « Effective Writing Instruction in the 21st Century », TAYLOR, B. M., et N. K. DUKE,
Handbook of Effective Literacy Instruction, New York, Guilford Press, p. 298-339.