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Université Oran1 Ahmed Ben bella, Faculté de Médecine, Département de médecine,

Laboratoire d’Histologie-Embryologie, Cytologie et Génétique Cliniques


Dr BENAISSA.Y
Cours de Génétique de 2ème Année de Médecine
Année universitaire : 2022-2023

Variations génétiques et réparations de


l’ADN

1. Les mutations : sont des changements de la séquence de l’ADN.


C’est le processus par lequel des gènes passent d’une forme allélique à une autre. Elles sont à
l’origine de la variation génétique. De nombreuses mutations ont des effets nuisibles,
provoquant chez l’homme et l’animal diverses anomalies et maladies héréditaires.
 Les mutations dues à des changements naturels de la structure de l’ADN sont appelées
mutations spontanées.
 Les mutations dues à des changements provoqués par des agents chimiques ou
physiques dans l’environnement sont des mutations induites.
Tout agent présent dans l’environnement et qui augmente significativement le taux de mutation
spontanée est un mutagène.
Les mutations se subdivisent en :
1. Mutations géniques : affectent un seul gène
2. Mutations chromosomiques : affectent le nombre ou la structure des chromosomes
Les substitutions de bases : Il s’agit d’un changement d’un seul nucléotide dans l’ADN :
 Une transition : Remplacement d’une purine par une autre purine, ou d’une
pyrimidine par une autre pyrimidine (A-----G; T------C)
 Une transversion : Une purine est remplacée par une pyrimidine ou vice versa.
Séquence d’origine (ATGCCGTA) séquence mutante (ATGCGGTA) (figure1).

Figure1. Les mutations de bases


 Les insertions et les délétions :
 L’insertion : est l’addition d’une ou plusieurs paires de nucléotides.
 La délétion : est la perte d’une ou plusieurs paires de nucléotides.
Des insertions et des délétions dans une séquence codant une protéine peuvent provoquer le
décalage du cadre de lecture (figure2).

Figure2. Fragment d’ADN muté et non muté

 L’amplification de répétitions de trinucléotides


Ces mutations consistent en l’augmentation du nombre d’exemplaires d’un motif répété de
trois nucléotides.
Exemple : Le syndrome du X fragile est associé à un retard mental qui résulte d’une
augmentation du nombre de répétitions d’un motif trinucléotidique CGG au-delà d’un certain
seuil. Parfois, les sites fragiles sont susceptibles de se rompre (figure3).

Figure3. Exemple de l’X fragile

 Effets phénotypiques des mutations : L’effet phénotypique d’une mutation se définit


par comparaison avec le phénotype sauvage :
 Mutation faux-sens : une substitution de base qui résulte en l’incorporation d’un
acide aminé différent dans une protéine
 Mutation non-sens : change un codon sens en codon non-sens. Si une mutation non-
sens se produit au début de la séquence codante d’un gène, la protéine correspondante
sera sérieusement raccourcie et très probablement non fonctionnelle (figure4).
Figure4. Les exemples des mutations

 Mutation silencieuse : crée une séquence d’ADN différente, mais qui spécifie le
même acide aminé que la séquence de type sauvage, suite à la redondance des codons.
AUA---Tyr, UAC----Tyr
 Mutation neutre : une mutation faux-sens qui change la séquence des acides aminés
d’une protéine sans en altérer la fonction. Les mutations neutres remplacent un acide
aminé par un autre de nature chimique similaire ou elles affectent un acide aminé qui
n’a que peu d’effet sur la fonction de la protéine(figure5).

Figure4. Les exemples des mutations

 Mutation perte de fonction : provoque l’absence complète ou partielle d’une fonction.


Ces mutations peuvent altérer la structure d’une protéine et la rendre partiellement ou
complètement inactive. Elles peuvent aussi survenir dans des régions régulatrices qui
affectent la transcription, la traduction ou la maturation d’une protéine.
 Mutation létale : provoque la mort prématurée de l’organisme affecté.
2. Qu'est-ce qui détruit l'ADN ?
Cette dénaturation peut être réalisée in vitro en soumettant l'ADN à tout agent chimique ou
physique capable de déstabiliser les liaisons hydrogène, comme le pH, la température, certains
solvants, des concentrations ioniques élevées
3. La réparation de l'ADN : est un ensemble de processus par lesquels une cellule
identifie et corrige les dommages aux molécules d'ADN qui codent son génome.
3.1.Une réparation efficace :
La correction de la synthèse d’ADN lors de la réplication est effectuée par des protéines
particulières que l’on nomme : nucléases. Elles sont associées au complexe enzymatique de
l’ADN polymérase.
La reconnaissance des erreurs d’appariements est essentiellement géométrique. La synthèse de
la molécule d’ADN lors de la réplication est fortement ralentie (voire stoppée) lorsque deux
nucléotides l’un en face de l’autre ne sont pas complémentaires.
Les nucléases ont plusieurs modes d’action en fonction des erreurs à réparer.

 Le système de réparation par excision :


Le brin non altéré sert de matrice pour la réparation. Le système de réparation coupe :
 Soit de part et d’autre du nucléotide altéré et se sert du brin matrice pour corriger l’erreur
en remplacement le nucléotide altéré par le bon.
 Soit une petite séquence de nucléotides contenant le nucléotide altéré et remplace
l’ensemble des nucléotides par une séquence nucléotidique complémentaire du brin
matrice.

Figure5. Le système de réparation par excision


 La réparation par recombinaison :
Ce système de réparation est utilisé en cas de cassures de l’ADN ou si les deux brins de la
molécule sont altérés. Le système va alors récupérer l’information endommagée à partir de
la copie non altérée sur le chromosome homologue.
 L’introduction volontaire d’erreurs :
Lorsque la séquence nucléotidique est trop altérée, ou si les cassures sont trop nombreuses,
un système de réparation de la dernière chance va venir rajouter aléatoirement des
séquences de nucléotides complémentaires. Ce système de réparation est utilisé en derniers
recours par la cellule, car elle introduit de nombreuses mutations conduisant soit à la mort
de la cellule soit à des processus de cancérisation.

Figure6. L’introduction volontaire d’erreurs

Référence bibliographique :
 Biologie moléculaire et médecine (2° Éd.) Coll. De la biologie à la clinique. Auteurs :
KAPLAN Jean Claude, Delpech Marc.
 Biologie moléculaire de la cellule. Auteurs : Mr Harvey Lodish, Mr Arnold Berk, Paul
Matsudaira, James Darnell
 Université des frères mentouri Constantine :BOULDJADJ R
 Université des frères mentouri Constantine Dr. BECHKRI S.

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