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I. Introduction
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Introduction
Dans une espèce donnée, le génome d'un individu n'est jamais identique à celui d'un
autre individu, à l'exception des jumeaux monozygotes.
Ces différences de génomes entre les individus peuvent avoir des conséquences
pathologiques si elles altèrent qualitativement ou quantitativement la fonction d'un gène.
Beaucoup de différences dans le génome sont cependant sans effet même dans certains cas
peuvent conférer un avantage sélectif.
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Grands réarrangements du génome
A. Les trisomies
Elles sont les plus fréquentes des anomalies du génome.
Elles sont la conséquence d'anomalies de ségrégation des chromosomes au moment de la
méiose;
Elles sont identifiées par l'étude morphologique cytogénétique des chromosomes.
La trisomie 21, la plus fréquente, qui entraîne le mongolisme, peut être diagnostiquée
par la recherche d'un triple polymorphisme d'un ou plusieurs microsatellites du chromosome
21.
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Un phénomène de recombinaison homologue entre les deux molécules d'ADN va aboutir à
un échange de matériel qui peut être:
- simple avec échange de la séquence répétée;
- accompagnée d'un crossing-over. Il y a alors recombinaison inégale avec possibilité de perte
ou gain de séquences d'ADN (fig. 9.1).
1. Délétion génique
Elle procède du mécanisme que nous venons de voir.
Elle peut intéresser tout ou partie (un ou plusieurs exons) d'un gène. Elle conduit le plus
souvent à l'inactivation de ce gène.
Elle peut être diagnostiquée par:
- des méthodes d'hybridation in situ des chromosomes (FISH) par les cytogénéticiens si elle
touche un fragment important d'un chromosome;
- Southern blot ou plus récemment des techniques de PCR de fragments longs.
2. Duplication génique
Elle est la contrepartie sur l'autre allèle de la délétion génique. Cette duplication peut
toucher tout ou partie du gène.
Ses conséquences sur l'expression qualitative ou quantitative du gène sont très variables:
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• la duplication d'un ou plusieurs exons à l'intérieur du gène peut conduire à:
- inactiver le gène en décalant le cadre de lecture ou en créant une protéine anormale qui
sera rapidement dégradée,
- produire une nouvelle protéine aux fonctions nouvelles, si le cadre de lecture est conservé;
3. Amplification génique
L’amplification d'un gène est la multiplication en tandem ou en tandem inversé d'une
séquence normalement unique.
Elle peut aboutir à une multiplication considérable du nombre de copies d'un gène (plusieurs
milliers ou plus).
Elle procède de mécanismes très complexes faisant intervenir réplication et recombinaison
avec des:
- recombinaisons inégales avec crossing-over décrites plus haut;
- réplications en boucle;
- voire même réplications extrachromosomiques avec réintégration du segment amplifié dans
le génome;
- ou transcription du gène en AR N, amplification, rétrotranscription et réintégration.
Ce phénomène d'amplification génique est surtout observé dans les cancers et dans les
résistances aux drogues (fig. 9.2). Dans les deux cas, il s'agit de modifications somatiques
du génome.
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4. Les insertions
Enfin un gène peut être interrompu par une insertion, qui inactive le gène. Ceci est le plus
souvent le fait d'un élément mobile (transposon) mais aussi d'un virus.
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Le virus ALV (virus de la leucose aviaire) ne possède pas d'oncogènes, mais il est cependant
capable de provoquer chez l'animal un lymphome B. Il agit dans ce cas uniquement par
l'intermédiaire de son promoteur. Il se produit en effet une activation du proto-oncogène
cellulaire mye par insertion du promoteur viral à proximité.
Il est possible que certains cancers humains soient liés au fait qu'un virus, quoique dépourvu
d'oncogène, s'intègre dans l'ADN d'une cellule, par hasard à proximité d'un proto-oncogène.
Le proto-oncogène se trouve alors sous le contrôle du promoteur viral et est transcrit
activement.
Ces translocations peuvent avoir de graves conséquences si elles intéressent deux gènes
pouvant alors créer une fusion de gènes. Ceci est observé dans certains cancers comme la
leucémie myéloïde chronique (fig. 9.4).
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Dans d'autres cas le gène va être transloqué dans une région de transcription active, ce qui
va augmenter considérablement son expression.
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6. La conversion génique
La conversion génique est aussi la conséquence d'une recombinaison. Dans ce cas, la
recombinaison a lieu entre deux gènes très homologues et contigus.
Ce mécanisme d'altération d'un gène par conversion génique implique donc:
• qu'un gène ancestral se soit dupliqué;
• que l'une des copies ait subi des mutations, l'inactivant et le transformant donc en
pseudogène.
L’événement de conversion génique consistera en un échange de tout ou partie de la
séquence pseudocodante du pseudogène dans le gène, conduisant à son inactivation.
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Les mutations
Les mutations se produisant spontanément lors de la réplication sont rares et le haut degré de
fidélité de la réplication est dû :
- aux fonctions d'édition des polymérases ;
- aux systèmes de réparation.
Les ADN polymérases I et III sont douées de fonction « d'édition » (lecture d'épreuves +
correction des erreurs). Une ADN polymérase dénuée de fonction d'édition ferait, en
ajoutant des nucléotides, environ une erreur sur 10 000 et donc introduirait 300 000
mutations dans le génome à chaque réplication! Grâce à la fonction d'édition, l'erreur n'est
plus que de un sur un million de nucléotides, et même moins!
Ensuite, les systèmes post-réplicatifs de réparation de l'ADN réduisent encore ces mutations
à un sur un milliard de nucléotides, ce qui laisse environ trois mutations dans le génome
après chaque réplication chez l'homme.
Mais il existe des agents dits « mutagènes » qui introduisent aussi des mutations.
2. En dehors de la réplication
Dans d'autres cas, la mutation peut être la conséquence de dommages subits par l'ADN sous
l'effet d'agents chimiques ou d'agents physiques (UV, rayons X).
a. Agents chimiques
Les agents chimiques mutagènes sont:
- des substances chimiques qui transforment la base: ce sont par exemple des substances
chimiques qui peuvent désaminer la cytosine et transformer le NH2 en OH donnant alors
l'uracile;
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- des substances chimiques qui perturbent la réplication en s'intercalant entre les deux brins
d'ADN (par exemple le bromure d'éthidium [BET]) ;
- des substances chimiques qui se comportent comme des analogues de bases. Le 5-
bromouracile (5-BU) ressemble à la thymine (Br en 5 au lieu de CH3) et provoque des
transitions A vers G. Ajouté à des cellules en croissance, il est transformé en nucléoside
triphosphate et peut être incorporé dans l'ADN à la place de la thymine. Cependant, sous sa
forme énol, il s'apparie avec G (au lieu de s'apparier avec A), introduisant une mutation à
l'étape de la transcription et de la réplication suivante.
b. Agents physiques
Ce sont par exemple, des radiations comme les rayons X ou les rayons ultraviolets.
Les expositions excessives au soleil sont dangereuses, elles peuvent être responsables de
cancers de la peau. L’énergie des radiations ultraviolettes est absorbée principalement au
niveau des pyrimidines de l'ADN. Il en résulte des phénomènes d'excitation des électrons
aboutissant à une modification du type de liaison.
Ainsi, lorsque sur un brin d'ADN existent deux pyrimidines contiguës (en particulier deux
thymines, TT), ces deux bases, sous l'influence des rayons ultraviolets, vont se lier par des
liaisons covalentes: elles forment ainsi un dimère (fig. 9.7). Ces dimères de thymine
entraînent une distorsion locale sur l'ADN. L’ADN polymérase ne sachant pas recopier ces
deux thymines soudées, la réplication s'arrête.
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- il n'y a pas de transmission de ces erreurs à la génération suivante.
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• Les mutations sans changement du cadre de lecture: :
- mutations silencieuses,
- mutations faux sens, qui incluent les mutations conservatrices,
- mutations non sens;
1. Mutations silencieuses
La substitution de nucléotide est sans effet, le codon qui en résulte codant le même acide
aminé.
Par exemple, UUU est remplacé par UUC. Ces deux codons codent Phe. Cette substitution
n'a donc aucune conséquence.
3. Mutations conservatrices
Un codon est remplacé par un codon donnant un acide aminé du même groupe.
Par exemple, AAA (Lys) est muté en AGA (Arg). Lys et Arg faisant partie du même groupe
d'acides aminés basiques, cette mutation est le plus souvent sans conséquence.
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4. Mutations non sens
La mutation transforme un codon codant un aminé en un codon stop. Par exemple, UGC qui
code Cys est muté en UGA qui est un codon stop. On parle alors de mutation non sens. Si
l'erreur se produit dès le début de la chaîne peptidique, les conséquences sont évidemment
graves. Mais si l'erreur se produit vers la fin de la chaîne, cela peut être négligeable.
Inversement, un codon stop peut être transformé en un codon codant un acide aminé. Il en
résultera alors une protéine plus longue.
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7. Mutations et modifications quantitatives de l'expression des gènes
D'autres mutations, moins bien connues peuvent modifier l'expression d'un gène:
•soit en modifiant une séquence régulatrice de la transcription située en amont (5') de la
séquence codante, mais aussi parfois dans un intron ou en aval (3') de la séquence codante ;
• soit en altérant le site d'initiation de la transcription;
• soit en modifiant les séquences 5' ou 3' non codantes des exons, qui pourraient être
impliquées dans la stabilité de l'ARNm.
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