Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. Introduction
Après avoir vu la cytogénétique, on va donc étudier le
séquençage, les anomalies au niveau des bases de l’ADN.
- Génome humain : 3 milliards de paires de base.
- Chromosome : de 50 (chromosome 21) à 250
Mégabases (chromosome 1)
- Gènes : quelques centaines de bases jusqu’à 2
Mégabases
- Exons : quelques dizaines de paires de bases jusqu’à
quelques kilobases sachant qu’on a environ 10 exons
pour un gène.
- Unité de base : nucléotide (A-T-C-G)
- Gene DND : le plus long chez l’être humain (Myopathie de Duchenne / de Becker)
A. Définitions
1. Structure générale d’un gène (codant)
Rappel sur les étapes entre ADN et protéine :
La définition classique d’un gène : c’est un locus à un endroit donné du génome qui va donner une protéine.
Un gène codant, est une séquence d’ADN qui code pour un ARN messager qui va ensuite être traduit en protéine.
Cependant, il y a aussi des gènes non codants : transcrits en ARN mais pas traduits en protéines. Il y a au moins autant
de gènes codants que non codants (régulation ++).
Un gène codant est composé d’une succession d’exons (contiennent les séquences codantes, celles traduites en
protéines, représentent 1 à 2% du génome), d’introns (entre les exons) et de séquences régulatrices. Les exons sont
représentés par des boites gris foncé, les introns sont des traits entre les exons.
Le premier exon commence par des séquences non traduites : Le 5’UTR (peut aller jusqu’au deuxième exon). Ces
séquences sont riches en GC donc difficile à séquencer.
Le dernier exon se termine également par des régions non traduites : 3’UTR : avec le site polyadénylation : qui sert à
la stabilisation de l’ARN messager.
La transcription débute au niveau de la première base de l’exon 1 du gène. La traduction elle démarre au niveau de
l’ARN messager sur le codon ATG (codon Start) qui donne la protéine méthionine et se termine au niveau des codons
stop (il y en a 3, TAG, TGA et TAA).
Les introns (entre les exons) des séquences importantes pour l’épissage, sont présentes au début et à la fin de ces
introns (mutation = anomalie de l’épissage).
D’autre séquence régulatrices, type Enh (enhancer) qui favorisent l'expression du gène qui est en général en amont ;
ou encore des régions silencers qui vont inhiber l’expression du gène.
2/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
2. Variations/variants du génome
Aujourd’hui on parle plutôt de variation que de mutation (terme abusif).
Un variant fait référence à un changement de séquence du génome par rapport à l’allèle de référence. On peut les
identifier grâce au reséquençage (comparaison par rapport à une séquence consensus du génome humain).
§ Terme variant, à privilégier par rapport à :
• Polymorphismes (implicite : fréquents (> 1%) et bénins).
• Mutations (implicite : rares et pathogènes)
On va donc parler de variants du génome pathogène, probablement pathogène, bénin ou de signification
indéterminée.
Vocabulaire : mutation en trans : sur l’autre allèle nécessaire pour être pathogène dans les maladies récessives
Mutation en cis : mutation sur le même allèle.
Ces variations de séquence sont dues au changement du matériel héréditaire survenant soit :
§ Dans la lignée germinale (variations constitutionnelles dans l'ensemble des cellules, présent au niveau du
zygote), transmissibles.
§ Dans les cellules somatiques ou acquis (oncogenèses ++) (variations acquises à l’âge adulte dans une
fraction des cellules, typiquement ce qu’on retrouve en oncologie).
3/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
- Une maladie héréditaire est une maladie que l'on va - Lors d'une mutation de novo (mutation sporadique), une
mutation survient lors de l'ovogénèse mais plus souvent lors
retrouver chez plusieurs membres d'une même famille et
qui va être transmise à la descendance de la spermatogénèse. Ainsi, la mutation n'est pas présente
chez les parents mais uniquement au niveau des cellules
germinales. Elles restent toujours sporadiques car elles sont
tellement invalidantes que les individus atteints ne peuvent
pas se reproduire : fitness zéro, ils n’ont pas de descendance
et ne transmettent donc pas leur maladie.
Si on fait le génome d'un individu, on a 10 à 30 SNV de novo par individu, que n’ont pas les parents. On hérite de
50% de matériel génétique maternel et 50% de matériel génétique paternel, mais il peut y avoir des recombinaisons
en méiose, des mutations qui sont apparues lors de la spermatogenèse, l’ovogenèse (gamétogenèse). La plupart du
temps, ça ne cause pas de pathologies.
3. Variations de novo
● Variations de novo, néomutations : surviennent dans la lignée germinale, soit au niveau des mitoses
goniales soit en méiose
● Pour certaines maladies, la fréquence d’apparition de mutations de novo est très importante :
○ 50% des cas pour là le syndrome de Marfan (NBN1)
○ 50% des cas pour la neurofibromatose de type 1 (NF1)
○ 80% de cas pour l’achondroplasie (nanisme)(FGFR3)
● La fréquence des néomutations paternelles est plus élevée. (Mitoses goniales plus nombreuses)
Tout dépend de la valeur adaptative (= fitness), qui est définie comme l’efficacité à produire des descendants.
Typiquement, lorsque les maladies sont très invalidantes (fitness = 0), les individus n’auront pas de descendance.
On parle de maladie génétiquement létale (les individus survivent mais n’ont pas de descendance). C'est pourquoi
ces maladies surviennent plus sur un mode de novo qu’héréditaire.
4/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
C’est pourquoi chez la femme on retrouvera surtout des anomalies chromosomiques (aneuploïdie type trisomie 21,
liée à l’âge maternel), et chez l’homme ce seront surtout des mutations car l’activité mitotique est plus importante
On note aussi la présence de signatures spécifiques chez l'homme et la femme puisque les mutations ne sont pas les
mêmes dans les 2 sexes.
Même devant une variation de novo, le risque de récurrence n’est pas nul.
Plus l'âge paternel est avancé, plus il y a un risque de mutations de novo et de mosaïsme germinal puisque certaines
mutations peuvent donner un avantage clonal aux spermatogonies porteuses de la mutation, et donc former un
contingent de spermatogonies mutées qui augmente avec l’âge (achondroplasie ou c’est souvent le dernier enfant
atteint).
Base de données de
variations associées à
un phénotype chez
l’homme (HGMD).
5/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
• Les transitions C>T (C donne T) et G>A (G donne A) sont largement surreprésentées dans presque toutes les
maladies génétiques.
Elles rendent compte en moyenne d'un tiers des substitutions de bases.
Le dinucléotide CpG (répétition de CG avec méthylation possible de cytosine) est donc un véritable point chaud de
mutation = hotspot de mutation.
6/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Tous ces exemples ne sont pas à retenir, c’est pour la compréhension de ce qui peut se passer.
● Dans le cas A : Site consensus (canonique) d’épissage (saut d’exon) : (au niveau des 2 premières bases de
l’intron et les 2 dernières bases de l’intron). On a un G qui devient par mutation T ce qui entraîne un saut de
l’exon 2 donc on aura un ARN qui va passer directement de l’exon 1 à l’exon 2 ce qui conduit à la formation
d’une protéine trop courte (tronquée). Suivant le nombre d’acides aminés, les sauts d’exons peuvent être en
phase ou non et alors décaler le cadre de lecture (frameshift), et fait apparaitre un codon stop prématuré.
● Dans le cas B : Activation d’un site cryptique d’épissage (variation intronique) : dans ce cas, il y a intégration
d’un exon cryptique qui permet un allongement de la protéine si on maintient le cadre de lecture. On aura
donc un exon1 puis un exon1bis puis un exon2, … Mais si on décale le cadre de lecture, on peut avoir
l’apparition d’un codon stop prématuré et donc finalement une protéine tronquée. Cela peut être
physiologique, car un gêne peut donner différentes protéines en fonction du tissus, de la période
embryonnaire : transcription alternatif.
● Dans le cas C : Nouveau site consensus d’épissage et rétention d’une séquence intronique : on a une
mutation intronique qui permet à l’exon 2 de s’allonger grâce à une partie de l’intron (on récupère de
l’intron 2 pour le mettre dans l’exon 2).
● Dans le cas D : Nouveau site consensus d’épissage et épissage d’une séquence exonique : mutation au
niveau de l’exon qui entraîne l’apparition d’un nouveau site d’épissage, ce qui provoque une perte d’une
partie de l’exon (ex : variant silencieux).
● Enfin dans la dernière situation (E) : Saut d’exon (exonic Splicing Enhancer) : on a une séquence promotrice
de l’épissage qui entraîne de la même manière que la situation A un saut de l’exon 2 avec l’exon 1 et 3 qui
sont conservés.
Les expansions de triplets peuvent survenir à tous les niveaux de la séquence : Juste retenir que les expansions
peuvent être partout dans le gène
- Région 5' non codante (5’UTR) du gène (CGC et X fragile)
- Région 3’ non codante (3’UTR) (CTG et dystrophie myotonique de Steinert)
- Dans un exon avec apparition de polyglutamines associées à des manifestations cliniques neurologiques
(CAG dans la maladie de Huntington, le syndrome de Kennedy et les ataxies spinocérébelleuses)
- Dans un intron (GAA et ataxie de Friedreich)
8/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Duchenne est la plus sévère, apparaît avant 6 ans, avec des individus qui vont être en fauteuil avant 12 ans.
Becker donne des troubles musculaires moins sévères.
Quand on a une délétion qui n’est pas en phase avec le cadre de lecture, on a un Duchenne (on délète plusieurs
codons, on a un codon STOP précoce). Si elle reste dans le cadre de lecture on a plutôt un Becker, donc une forme
moins sévère car la protéine est trop courte mais le cadre de lecture est conservé.
• Ces rétrotransposons sont des séquences mobiles dans le génome. On peut avoir une transcription en
ARNm, puis une reverse transcription en ADN, pour ensuite se réintégrer sur le même chromosome ou
sur un autre. Aujourd’hui, il reste seulement une centaine de
rétrotransposons qui auraient une capacité de mobilité dans le génome
humain car ces séquences sont très contrôlées par des mécanismes
épigénétique (méthylation de l’ADN).
9/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Conversion génique :
• Transfert localisé non réciproque (on prend un allèle
qu’on remplace par un autre allèle)
- Implique la présence de séquences paralogues
(issues d’une duplication et qui ont presque la
même séquence) à proximité l'une de l'autre.
- Mécanisme de recombinaison particulier avec
remplacement d’une courte séquence d’ADN par
une matrice issue d’un pseudogène (= C’est un
gène qui va se dupliquer, à force il va acquérir des
mutations (variations tronquantes en général) et
au final, il ne va plus être transcrit donc plus exprimés).
• Mécanisme physiologique lors de la méiose = recombinaison
- Réparation de 300 cassures double brin (CDB) par conversion génique (présente à chaque méiose 300
sur 300CDB) et crossing-over (environ 50 sur 300CDB).
De manière physiologique :
- Pour qu’il y ai recombinaison, il faut une
cassure DB, dans ce cas du chromosome
d’origine paternel (violet, plus foncé).
- Intervention d’une exonucléase qui digère
une partie de cette ADN qui vient d’être
cassée.
- Réparation à partir de brin d’origine
maternel.
- On a donc une perte d’information, on a :
Soit une partie de l’adn maternelle s’est intégrée
à l’adn paternel, sans crossing over = c’est la
conversion génique.
à Soit présence de crossing-over et conversion
génique
De manière pathologique :
Il existe 3 mécanismes différents qui peuvent se produire durant la méiose et aboutir à une HCSR :
- 50% causée par la conversion génique (en trans) conduisant à l’introduction
unidirectionnelle de variants perte de fonction CYP21AP vers CYP21A2.
- 25% des cas par les NAHR méiotique donne un gène hybride
non fonctionnel
Gain de fonction :
- Effet dominant négatif.
- Acquisition d’une nouvelle fonction.
- Surexpression.
- Production d’une protéine toxique.
Ces pertes de fonctions sont le mécanisme majoritaire des maladies récessives, où il faut une mutation des deux
allèles. Le répertoire de variants de type perte de fonction est très important, puisqu’il y a pleins de variants
différents qui peuvent causer une perte de fonction d’un gène, notamment tous les variants non-sens, d’épissage,
frameshift, faux-sens.
11/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Exemple de la mucoviscidose : mutation sur le gène CFTR (maladie demandée au EDN) : il y a 2000 mutations
possibles, une des plus sévère (la muco classique) correspond à des allèles amorphes (DeltaF58, prot marche plus du
tout) et d’autres mutations (mucoviscidose génitale ABCD Agénésie Bilatérale des Canaux Déférents) de type
hypomorphe, donc il reste une fonction résiduelle de la protéine F58.
CFTR code pour le canal chlore, qui permet au mucus de ne pas être visqueux et donc de ne pas boucher les petites
bronches, ce qui empêche les infections. Les variants sévères sont les I, II et III sur le schéma, qui sont des allèles
amorphes. Les cas IV, V et VI sont des allèles hypomorphes, qui donnent des protéines moins fonctionnelles. En
fonction de ça on aura des mucoviscidoses plus ou moins sévères (infections, sinusites à répétition, agénésie
bilatérale des canaux déférents, …).
Le variant p.Phe508del est un variant sévère tronquant à variant STOP (non-sens)
c.2657+5G>A est un variant d’épissage (le +5 est en fait dans l’intron) donc la protéine est normale mais moins
produite.
Tout cela est utile aujourd’hui car en fonction du type de mutation on peut trouver un traitement.
Dans le cas VI on a un codon STOP (car présence du symbole *) à la fin de la protéine, vers la queue polyA qui
contient les domaines de stabilisation de la protéine, donc n’est pas dégradée par le protéasome. La protéine
marche mais n’est pas stable.
On peut parfois se tromper en se disant qu’avec un gène haplo-insuffisant la protéine perd sa fonction. En fait elle
est là mais elle n’est pas dégradée.
En rouge on a les variants tronquants (stop, frame shift, mutation d’épissage) et en jaune les variants faux-sens.
Ceux qui sont remplis en rouge sont ceux étiquetés comme étant pathogènes. Celles qui ne sont pas pleines sont
celles pour lesquelles c’est incertain.
On a beaucoup de pathogènes qui sont tronquants. Pour les faux-sens c’est plus compliqué car un faux sens peut
altérer la protéine tout comme ne rien faire.
12/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Dosage génique : la forme hétérozygote est beaucoup moins sévère que la forme homozygote. Exemple typique :
hypercholestérolémie familiale est une maladie dominante, dont la forme hétérozygote (nous avons qu’un seul
allèle muté) est beaucoup moins sévère que la forme homozygote à 2 allèles atteints. La forme hétérozygote suffit à
entrainer une maladie mais la forme homozygote donnera une forme plus sévère de celle-ci. Il suffit juste de penser
au % de protéines : si on a 50% de protéines normales, on va avoir une forme hypercholestérolémie mais non
sévère. Si on a les 2 mutations, on aura peut-être que 5-10% de protéines normales et donc une forme très sevère.
Il y a un grand nombre de mutations différentes pouvant affecter les différentes étapes de l'expression d'un gène :
on parle d’hétérogénéité mutationnelle ou allélique. Pour un gène donné, il existe pleins de mutations différentes
qui vont causer la maladie. Plus de 2000 mutations pour le CFRT.
13/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
① Si jamais on a une translocation (les translocations coupent souvent dans des régions sans gène, mais peuvent par
moment couper dans des régions où il y a des gènes et on aura donc une séparation d’un enhancer et de son gène) au
sein de la séquence enhancer, ce que l’on voit avec le bout du chromosome B qui va venir se fixer sur le chromosome
A. C’est un échange réciproque et équilibré, on a un bout de chromosome A qui se fixe au niveau du dérivé B. La
séquence de type enhancer a été coupée en deux, et un morceau est resté sur le dérivé A et l’autre qui est fixé sur le
dérivé B. Peut entrainer un enhancer qui n’est plus fonctionnel, et donc le gène qui devait être exprimé ne l’est plus.
Les translocations récurrentes (gènes de fusion/chimériques) donnent un nouveau gène oncogène.
➁ Autre situation : le point de cassure peut avoir lieu entre l’enhancer et le gène, le morceau de chromosome B se
fixe sur le dérivé A, l’autre morceau de chromosome se fixe sur le dérivé B, le point de cassure sépare l’enhancer, et
donc il est coupé de son gène, on a une perte de fonction. En plus de la dérégulation de ce gène-là, on peut imaginer
que l’enhancer puisse faire exprimer des gènes sur le chromosome B qui ne devraient pas être exprimés. On peut
perturber de deux manières : soit perturber le gène qui était en lien avec cet enhancer, soit perturber les gènes qui ne
devraient pas être en lien avec cet enhancer. C’est l’effet de position.
C’est ce que le schéma de droite récapitule, on a la séquence normale avec l’enhancer qui a son rôle et donc expression
du gène (flèche = expression du gène). Délétion de l’enhancer → pas d’expression du gène. Mutation au sein de
l’enhancer → pas d’expression du gène. Translocation qui coupe l’enhancer en deux → souvent pas d’expression du
gène. Translocation qui sépare l’enhancer du gène → pas d’expression du gène. D et E correspondent aux situations
vues juste avant.
Ces séquences régulatrices en cis servent à la fixation de facteurs de transcription qui viennent se fixer en trans.
Exemple de SHOX (région PAR X et Y) : on beaucoup de régions régulatrices à côté. On identifie au niveau de ces régions
des pertes ou des gains de copies au niveau de ces régions régulatrices qui vont impacter SHOX. Donc on voit que
même des gains ou des pertes à distance des gènes peuvent moduler SHOX.
14/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Le nonsense-mediated decay (NMD) : lorsqu’il y a un non-sens, on va avoir une protéine tronquée, mutation stop
prématurée. Cependant la cellule ne le tolère pas et va la dégrader car cette protéine peut avoir une nouvelle
fonction qui est délétère ou toxique pour la cellule.
15/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
2. Gain de fonction
a) Effet dominant négatif
On se retrouve à la frontière entre perte et gain de fonction. Ce sont des allèles antimorphes. En pratique, la
protéine mutée perd sa fonction et interfère avec la fonction de l’allèle normal chez les hétérozygotes (50% de
protéine normale et 50% de protéine anormale, qui vient empêcher la fonction de cette première).
Cela concerne très classiquement les gènes codant des protéines de structure ou capables de former des
homodimères (2 ssu identiques) ou des hétérodimères (2 ssu différentes) (notamment les récepteurs membranaires
qui se dimérisent). On a des modifications conformationnelles qui affectent la fonction de la protéine normale en
empêchant sa dimérisation.
Ce qui est un peu paradoxal, c’est qu’une mutation affectant la structure d'une protéine peut exercer à l'état
hétérozygote (1 seule mutation sur 1 seul allèle) un effet plus délétère (type dominant) qu'une perte totale
d'expression (mutations récessives). En biologie cellulaire on parle de redondance de l’information : si une protéine
ne peut plus exercer sa fonction, cette même fonction peut être assurée par d’autre protéine car elles font parties
d’une même famille génique.
Par exemple : si on a deux mutations récessives on peut imaginer avoir une perte légère de fonction de la protéine
mais que celle-ci arrive encore à se dimériser et donc à avoir une activité résiduelle. Avec un effet dominant négatif la
dimérisation n’est plus possible : la mutation hétérozygote est donc plus délétère.
Maladie d’Ehlers Danlos : hyper-extensibilité de la peau et hypermobilité articulaire généralisée. Elle est
due à une mutation du collagène 1 et 2 mais pas le même mécanisme, c’est de la perte de fonction.
Exemple de la variation p.(Met358Arg) (faux sens) du site actif de l’alpha-1-antitrypsine : Cette enzyme inhibe
normalement l'élastase leucocytaire (GB). Le variant (mutation unique très spécifique) entraine une perte des
propriétés anti-élastase pour devenir un puissant inhibiteur des facteurs de coagulation, ce qui peut donner un
syndrome hémorragique chez les patients.
Globalement, c’est plutôt décrit en oncologie/cancérologie.
16/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
Typiquement, les mutations de FGFR2 donnent les craniosténoses, comme le syndrome d’Apert (fusion
prématurée des deux sutures coronales, qui conduit à une déformation du crâne qui devient plat et large.
Une mutation de FGFR3 donne une internalisation diminuée du récepteur et une augmentation de la
phosphorylation en intracellulaire. Cela donne l’achondroplasie.
Au niveau de FGFR3 on peut avoir des variants indépendants du ligand (pont disulfure au niveau de
différents domaines). Cela donne la dysplasie thanatophore. Le type 1 ou 2 dépend de l’endroit où le pont
disulfure se fait (en IC ou en EC)
Pour résumer : perte de fonction = variants tronquants, STOP, frame-shift, épissage, répartis sur
l’ensemble de la séquence, alors que bien souvent les variants gain de fonction sont très particulières, très
spécifiques, limitées à un domaine très particulier, qui donnent un phénotype particulier.
c) Surexpression
Allèle hypermorphe : ce sont des mutations qui vont entrainer une surexpression du gène.
• En constitutionnel : on le trouve de manière exceptionnelle (effet dosage génique). Globalement, c’est plutôt
décrit en oncologie/cancérologie.
o Ex de la Neuropathie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A (CMT1A) : due à une surexpression de PMP22
(duplication au sein du chromosome 17, 3 copies au lieu de 2 ; si on a 50% de protéine -> on a un phénotype ;
si on a 150% de protéine -> on a un autre phénotype) -> triplosensibilité (parallèle à l’haploinsuffisance, ici
sensibilité du génome triploïde). Elle provoque une myélinogenèse anormale -> ici effet un peu toxique qui
va entraîner cette maladie. Extrêmement rare qu’il suffise que d’un gène en surexpression en peu de fois
pour exprimer la maladie.
o Exemple de la trisomie 21 : Chromosome supplémentaire donc tous les gènes du ch21 vont être
surexprimés
Remarque : souvent, le fait d’avoir une surexpression de gène n’aura pas forcément d’impact, en tous cas
beaucoup moins fréquemment d’impact d’avoir trop de gènes exprimés que pas assez.
• En oncogénétique somatique : la surexpression d'oncogènes est décrite dans de nombreux types tumoraux
(variants qui entraînent une activation constitutive de récepteurs aux facteurs de croissance, donc de voies
métaboliques, souvent impliquées dans le cycle cellulaire, la croissance cellulaire et autres) sans avoir besoin que le
ligand se fixe sur le récepteur, ce qui aboutit à la perte de régulation de ces voies cellulaires.
17/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
❖ Ex : environ 15% des cancers du sein s’accompagnent d’une surexpression de HER2 qui est associée à un
pronostic plus défavorable.
❖ Expression somatique anormale de gènes drivers de la tumorigénèse (mécanismes épigénétiques, mutations
somatiques récurrentes du promoteur). Ce sont des mutations qui entraînent la cancérisation plus ou moins
progressive ≠mutations passengers, qui elles sont plutôt présentes du fait que la cellule est anormale, sans
avoir forcément d’impact direct dans la cancérogénèse, en gros elles ne sont pas à l’origine de la
cancérisation mais arrive pendant.
Les maladies à connaitre pour EDN sont la mucoviscidose, l’X fragile et trisomie 21.
Pléiotropie : pour le même gène, on a une mutation complète, avec un effet de perte de fonction (absence
d’expression de la protéine). On est niveau du même gène mais en fonction du mécanismes mutationnels (gain ou
perte) ou sous mécanismes mutationnels (amorphes ou hypomorphes), on n’a pas la même maladie.
• Hotspot mutationnel dans le gène du fait d’une architecture particulière (ex : hyperplasie congénitale des
surrénales) de la chromatine avec des séquences proches, type duplication segmentaire ou pseudo gène, qui entraine
de manière récurrente des remaniements et donc une modification fonctionnelle de la protéine.
Si on imagine qu’un individu est porteur d’une mutation, et qu’il a une capacité reproductive importante, il transmettra
alors facilement sa variation : c’est la notion d’isolat géographique.
Notion d’isolat géographique (taux de consanguinité important, et donc variations fortement représentées) et
d’ancêtre commun (qui a transmis sa mutation dans un espace géographique). C’est ce qui s’est passé pour la
mucoviscidose : des vagues migratoires de la population finlandaise ont eu lieu, et un individu qui se trouvait dans un
isolat géographique a transmis progressivement sa variation, qui est restée très fréquente aujourd’hui dans la
population caucasienne.
Þ Une nouvelle population est créée à partir d'un nombre restreint d'individus (fondateurs) provenant d'une
population existante. Par simple effet d'échantillonnage, la composition génétique de la nouvelle population
peut fortement différer de celle de la population d'origine. On parle de goulot d’étranglement pour désigner
cette perte de diversité.
19/20
Génétique – Pr Kuentz Binôme 97 : Les Chméboules
03/11/23 9h-10h Binôme 99 : Melanus
5. Variations hétérogènes
C’est le plus fréquent en génétique, les variations hétérogènes représentent un vaste répertoire.
• Maladies sévères liées à l'X ou maladies autosomiques dominantes, affectant l'efficacité reproductrice des patients
(variation sporadique, de novo). Mutations perdues en une ou plusieurs générations (dû à une mauvaise
reproduction), qui font qu’elles se perdent avec le temps et qu’il ne reste plus que des mutations privées spécifiques
de chaque famille.
• Le plus fréquent (hors effet fondateur) dans les maladies par perte de fonction : on parle d'hétérogénéité allélique
ou mutationnelle, c’est à dire que l’on peut avoir un répertoire de variations très important pour une même
maladie :
o Une maladie, plusieurs variations délétères différentes d'un même gène.
o Maladies récessives (ex : mucoviscidose, >2000 variations différentes du gène CFTR qui peuvent entraîner des
pertes de fonction plus ou moins graves).
o Maladies dominantes par haplo-insuffisance (50% de la protéine entraine la maladie).
Donc c’est soit les mêmes acteurs d’une voie moléculaire soit un phénotype pas du tout spécifique (la déficience
intellectuelle).
20/20