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Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique

Université de Constantine 1

Faculté Des Sciences de La Terre de La Géographie et de l’Aménagement De Territoire

(Campus Zouaghi Slimane)

ETHIQUE ET DEONTOLOGIE

Enseignant :
M.A.A : Belala Zoheir

Département des Sciences Géologiques


3ème Année licence Appliquée

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2022/2023
1 Définitions de la corruption 3
2 Typologie de la Corruption 3
2.1 Pots-de-vin 3
2.2 Caractéristique d’un pot de vin 3
2.3 Caractéristique d’un cadeau 3
2.4 Le détournement des Fonds 3
2.5 Favoritisme / népotisme / clientélisme 3
2.6 Capture d’État 3
2.7 Collusion Horizontale 3
2.8 Fraude 3
3 Le comportement corrompu 3
4 Pourquoi combattre la corruption ? 4
5 Dimensions de la corruption 4
5.1 Dimensions économiques 4
5.2 Dimension politique 4
5.3 Dimensions sociales 4
6 Les Causes de la corruption du point de vue des théoriciens 5
7 La lutte contre la corruption 5
7.1 Introduction 5
7.2 La Convention des Nations Unies de lutte Contre la Corruption (CNUCC) 5
7.3 Transparence International 6
7.4 Outils de mesure de la corruption sur le plan internationale 6
8 La lutte contre la corruption en Algérie 7
8.1 L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) 7
8.2 Les réformes institutionnelles et juridiques 7
8.2.1 Sur le plan institutionnelle 8
8.2.2 Sur le plan juridique et réglementaire 8
8.2.3 Sur le plan action participatif et progression 8
9 Projet de Stratégie Nationale de Prévention de La Corruption 10
9.1 Le plan d’action stratégique 10
11. Expérience Internationales 13

11.1. L’Expérience de la Turquie 13


11.2. L’Expérience de la Malaisie 15
12. Enseignements
13. Conclusion 16

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Résumé :
Le thème de la corruption revêt une importance majeure car, il dépend étroitement d’enjeux
politiques, économiques, sociaux, moraux et médiatiques. Ce document va vous permettre de
comprendre plusieurs sens étymologiques liés à la Corruption, ainsi que quelques
présentations liées à la lutte contre la corruption. Aussi on présentera les efforts de l’Algérie
dans la lutte contre la corruption, et quelques expériences de pays ayant amélioré leur
classement dans l’indice de perception de la corruption (Un indice publié dans les rapports
annuels de Transparency International-Tl). L’exemple de la Turquie et de la Malaisie, sont
deux pays qui ont réussi à lutter contre la corruption avec des programmes efficaces, qui
méritent l’attention. Ceci pour en tirer les enseignements, notamment pour les gouvernements
qui veulent réellement endiguer ce phénomène néfaste, par la connaissance des conditions de
réussite, à travers des organes de prévention et de lutte.
Mots clés : Corruption, politiques économiques, programmes anti-corruption, indice de perception de la
corruption.

1. Définitions de la corruption :
La corruption est souvent définie en termes simplistes par : «L’abus d'une charge publique à
des fins privées» avec des variantes telles que «l’abus de pouvoir» ou «l’abus d'autorité
confiée». La corruption est presque toujours définie comme une «déviation de la norme», car
elle suppose que l'autorité confiée à une personne ne doit pas favoriser le gain privé de toute
nature pour soi ou pour les autres, mais pour promouvoir l'intérêt public, en toute équité et
toute impartialité.
2. Typologie de la Corruption
2.1. Pots-de-vin :
Obtenir de l'argent ou des faveurs par les responsables ou fonctionnaires, en retour d'un
traitement préférentiel, services ou produits ;
2.2. Caractéristique d’un pot de vin :
Les pots-de-vin sont pris en secret, car ils ne sont ni légalement ni moralement acceptables.
Les pots-de-vin sont souvent faits indirectement par un intermédiaire. Les pots-de-vin créent
une obligation pour le destinataire, qui devient alors subordonné au donneur et encouragé à
modifier son comportement.
2.3. Caractéristique d’un cadeau :
Les cadeaux sont généralement faits ouvertement comme gestes de bonne volonté ou
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d'affection. Les cadeaux sont généralement faits directement cadeaux viennent sans conditions
et sont destinées à identifier le donneur au bénéficiaire pour sceller une relation ou une amitié.
2.4 Le détournement des Fonds :
Le vol des ressources confiées.
2.5. Favoritisme et Népotisme :
Distribution corrompue des ressources (ex : contrats), en fonction du lien de parenté ou
d’amitié…; Historiquement et étymologiquement, le népotisme est une forme de favoritisme
qui régnait au Vatican, en particulier au XVIe siècle, consistant pour un pape à attribuer des
titres, des donations ou des faveurs à ses parents, notamment à ses neveux, d'où l'origine du
mot.
2.6. Capture d’État :
Une influence indue sur les règles du jeu (lois, règlements, politiques ou décisions
réglementaires, etc;)
2.7. Collusion Horizontale :
Accord entre les entreprises à partager les marchés ou à fixer les prix.
2.8. Extorsion :
Ressources extraites par l'utilisation de la violence.
2.9. Fraude :
Fraude économique qui implique une sorte de ruse, d'escroquerie, de tromperie, de
manipulation ou de distorsion de l'information.
Le comportement corrompu
 Y a-t-il un comportement corrompu ?
 Qu'est-ce qui motive ou pousse les gens à se livrer à la corruption ?
 Pensez-vous que le comportement corrompu puisse être justifié ?

Pourquoi combattre la corruption ?


La corruption nous affecte tous à l’échelle locale, nationale et internationale et nous met au
défi d’y mettre fin. Partout dans le monde, les gouvernements. Les entreprises et la société
civile s’opposent a cet obstacle, à mesure qu’ils réalisent que la corruption va à l’encontre de
nos valeurs et menace nos sociétés. Elle sape la démocratie et l’Etat de droit, entraîne des
violations des droits de l’homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de la vie et crée
un terrain propice aux phénomènes qui freinent l’économie et la civilisation.

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3 Dimensions de la corruption :
Dimensions économiques :
Le point de vue conventionnel est que la corruption entrave la croissance économique, car elle
entraine :
 L’augmentation des coûts,
 Une réduction de la productivité,
 Un découragement de l'investissement,
 Une réduction de la confiance dans les institutions publiques,
 Une limitation du développement des petites et moyennes entreprises,

Un affaiblissement des systèmes de gestion des finances publiques et un frein pour les
investissements dans la santé et l'éducation.

Dimension politique :
Beaucoup de personnes considèrent les partis politiques comme les institutions les plus
corrompues dans leurs sociétés.

Dimensions sociales :
Les fléaux sociaux liés à la corruption sont nombreuses. Ainsi des causes et des effets direct
et indirect de la corruption ont beaucoup influencé la vie sociale et les personnes dans le monde
actuel, à travers :
 Le ralentissement de la croissance économique ;
 les dépenses publiques en faveur des riches,
 La concentration des investissements publics dans des projets improductifs,
 La promotion d'un système fiscal plus régressif,
 La malversation des fonds au détriment des services publics essentiels,
 L'ajout d'un niveau élevé de risque pour les décisions des individus à faible revenu
d'investissement,
 Le renforcement des schémas de propriété inégale, ce qui limite la capacité des pauvres
à emprunter et à augmenter leurs revenus.

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Les Causes de la corruption du point de vue des théoriciens :
Les chercheurs dans le domaine de la science de la gestion et du comportement
organisationnel, ont souligné la présence de trois catégories :
Selon la première catégorie :
 Les causes civilisationnelles et Raisons politiques.
Selon la deuxième catégorie :
 Raisons structurelles, Les causes de jugements de valeur et Raisons économiques
Selon la troisième catégorie :
 Raisons biologiques et physiologiques, Causes sociales et Raisons complexes.
Causes générales de la corruption :
Institutions faibles ; les conflits d’intérêt ; le bénéfice et le profit rapide ; la justice ; la loi ; le
rôle des établissements et enseignement à l’école.
La lutte contre la corruption internationale :

Introduction :
La Convention des Nations Unies, reconnaît que les approches anti-corruption ne peuvent être
limitées aux seules solutions technocratiques, mais reconnaît la nature intrinsèquement
politique de la lutte contre la corruption». Bien que les facteurs qui génèrent et façonnent la
corruption sont d'ordre politique, les agences de développement traitent la corruption comme
un exercice essentiellement technique basée sur des normes universellement souhaitables.

La Convention des Nations Unies de lutte Contre la Corruption (CNUCC)


Les conventions internationales, telles que la Convention des Nations Unies contre la
corruption (CNUCC) jouent un rôle essentiel dans les efforts de lutte contre la corruption ;
Elles fournissent un cadre qui établit les standards anti-corruption et permettent de traiter les
questions revêtant une dimension transnationale ; Elles sont la preuve que la communauté
internationale prend la corruption au sérieux et reconnaît le besoin de trouver des solutions
communes ;

La CNUCC est la convention anti-corruption la plus complète, ratifiée par 170 pays, sa mission
consiste à :
 Etablir des standards, des principes, des processus et des pratiques pour étayer les efforts

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de lutte contre la corruption internationale.
 Facilité la coopération internationale en harmonisant les cadres juridiques et
institutionnels d’application de la loi, et en mettant en place des mécanismes
coopératifs ;
 fournir un soutien important aux initiatives anti-corruption ou à celles visant à inciter
les pouvoirs publics à rendre plus de comptes.
 Elle fournit une base pour agir à l’échelle locale et nationale.
 Elle dispose d’un mécanisme qui encourage la participation de la société civile au
processus d’examen au niveau national ;

Transparence International :
C’est une ONG d’origine allemande ayant pour principale vocation la lutte contre la corruption
des gouvernements et institutions gouvernementales mondiaux. Elle a été fondée par Peter
Eigen en 1993 et a aujourd'hui un rayonnement international ; possédant des sections
autonomes dans 110 pays du Nord comme du Sud « Elle rejette ainsi toute supériorité des
premiers sur les seconds » quant à la lutte contre la corruption, et déplore souvent la baisse
dans le classement de certains pays développés, notamment au sein de l'Union européenne.
Transparency International est surtout connue pour publier régulièrement des indices
mondiaux sur la corruption : classement des États, taux de corruption par pays, ou encore
régularité des échanges internationaux. Elle se place également en observateur du
fonctionnement démocratique des institutions nationales en émettant des avis sur les actions
gouvernementales.
Pour évaluer les niveaux de corruption, Transparency International utilise les perceptions,
les enquêtes d’opinion. Grâce à cela, elle dispose de trois indices :
• La perception de la corruption ressentie chez les administrations publiques et la classe
politique est calculée par différents organismes et experts indépendants.
• Le baromètre mondial de la corruption ressort d’un sondage réalisé auprès du grand
public. Il évalue les perceptions et expériences.
• Enfin, l’indice de corruption des pays exportateurs se calcule en fonction de la
propension des entreprises à verser des pots de vin à l’étranger. L’enquête s’effectue
alors auprès des cadres dirigeants des pays interrogés.

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Outils de mesure de la corruption sur le plan internationale :
• • Le Baromètre mondial de la corruption (Global Corruption Barometer, GCB)
• • L’Indice de perception de la corruption (Corruption Perception Index, CPI)
• • L’Indice de corruption des pays exportateurs (Bribe Payers Index, BPI)
• • Système National D’Intégrité (National Integrity Systems assessments, NIS)

La lutte contre la corruption en Algérie :


En Algérie, la lutte contre la corruption a toujours été considérée comme une question
prioritaire et permanente des pouvoirs publics.
L’Etat a engagé de nombreuses réformes institutionnelles et juridiques tendant à renforcer les
fondements de l’Etat de droit et à asseoir les principes de la bonne gouvernance à travers la
consécration des valeurs d’intégrité, de responsabilité et de transparence dans la vie publique.
Cette volonté politique s’est traduite par la création et l’installation des institutions de lutte,
dont :
L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC)

L’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC)


L’Organe est chargé de :
Proposer une politique globale de prévention contre la corruption.
Coordonner avec l’ensemble des départements ministériels, les universités, les médias et les
autres catégories de la société civile et même les simples citoyens, sur des questions liées à la
corruption.
Agir dans le domaine de la formation par la mise en œuvre, dans un cadre coordonné, des
programmes de formation au profit des personnels et cadres des secteurs publics et privés, et
de la sensibilisation des citoyens sur les risques de corruption.
L’Organe veille au développement de la coopération internationale et participe régulièrement,
comme élément actif dans la délégation algérienne, aux travaux organisés par les instances
internationales ou régionales chargées de la corruption, à l’instar de :
L’Office des Nations Unies contre la corruption.
Le Conseil consultatif de l’Union africaine sur la corruption
Enfin le Réseau arabe pour l’intégrité.

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Les réformes institutionnelles et juridiques :
L’installation de la Commission nationale de réforme de l'État (2000) :
Cette commission est chargée de mettre en exergue les défaillances de l’organisation
administrative existante et de proposer les règles et les mesures pour la promotion et le
développement du service public et de l'administration.
L’installation de la Commission nationale de réforme de la Justice (2001) :
Cette commission a été chargée d'établir un diagnostic précis et de proposer les mesures pour
conforter l’indépendance de la Justice et à rendre le système judiciaire efficace et efficient ;
Suite aux travaux de ces deux commissions, l’Algérie à engager une série de mesures et de
réformes sur le plan institutionnelle et juridique :

Sur le plan institutionnel :


La mise en place de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption en 2011;
La mise en place de l’Office central de répression de la corruption 2013;
La mise en place de l’Observatoire national du service public 2016;
Le renforcement de la Cellule de traitement du renseignement financier ;
Le renforcement du Conseil de la concurrence ;
La création de l’Observatoire National de la commande publique ;
La dynamisation du rôle de la Cour des comptes, de l’Inspection Générale des Finances et de
la Banque Centrale d’Algérie ;
Sur le plan juridique et réglementaire :
La consolidation du dispositif juridique de lutte contre la corruption par :
L’amendement de la loi n°06-01 du 20 février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre
la corruption par la création de l’Office central de répression de la corruption ;
L’amendement de la loi n°05-01 du 6 février 2005, relative à la prévention et à la lutte contre
le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ;
L’adoption de l’Ordonnance n°07-01 du 1er mars 2007 relative aux incompatibilités ;
L’amendement du code pénal, par l’introduction d’un chapitre dédié à la protection des
témoins, des experts et des victimes en relation avec des affaires de corruption ;
La révision du code des marchés publics par l’adoption du Décret Présidentiel n°15-247 du 16
septembre 2015 portant règlementation des marchés publics et des délégations de service

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public ;
L’amendement par Décret présidentiel n°12-64 du 7 février 2012 complétant le Décret
présidentiel n°06-413 du 22 novembre 2006, fixant la composition, l'organisation et les
modalités de fonctionnement de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption
;
la promulgation du Décret Présidentiel n°16-03 du 7 Janvier 2016 Portant création de
l'observatoire national du service public ;
la promulgation de l’Ordonnance n°08-01 du 28 février 2008 qui a étendu les prérogatives de
l’Inspection générale des Finances au contrôle et à l’audit des entreprises publiques
économiques.
Sur le plan action participatif et progression :
La promotion de la démocratie participative en vue de rapprocher l’administration du citoyen
et de l’impliquer activement dans la gestion des affaires locales et nationales ;
La mise en place progressive des supports de l’administration électronique (e-administration)
à travers un vaste programme de numérisation touchant les institutions au contact direct avec
le citoyen, tels que la délivrance de documents administratifs biométriques ;
L’introduction d’une batterie de mesures administratives et juridiques visant l’allègement,
l’harmonisation et la simplification des formalités et procédures administratives ;
Le renforcement du droit des citoyens à l’information et à la liberté d’opinion et d’expression,
à travers la mise à jour, notamment, des lois relatives à la protection des données à caractère
personnel, - Au droit à l’obtention des informations, documents et statistiques ainsi qu’à leur
circulation aux partis politiques et aux associations ;
La poursuite de la réforme de la justice qui prend en compte les principes d’indépendance et
d’intégrité des magistrats :
L’adaptation des instruments de politique pénale ciblant en particulier la criminalité
économique et financière,
L’accompagnement du processus de modernisation de la Justice et le développement continu
de la numérisation des administrations et des juridictions pour la mise en place d’une Justice
électronique ; aussi pour préserver l’économie nationale une série de mesures l’amélioration
du climat des affaires par :
La révision du dispositif réglementaire afférant à la promotion de l’investissement de façon à
le rendre plus attractif et plus concurrentiel et garantir plus de transparence,
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La révision du code des marchés publics qui a connu en septembre 2015 une véritable refonte
de façon à promouvoir la transparence et réduire les possibilités de corruption ;
La consolidation des règles de transparence et d’intégrité dans la vie publique, par la mise en
œuvre effective de la déclaration de patrimoine à l’ensemble des agents publics, qu’ils soient
élus ou fonctionnaires ;

Projet de Stratégie Nationale de Prévention contre la Corruption :


La volonté des pouvoirs publics, d’aller vers une action globale et cohérente en matière de
prévention et de lutte contre la corruption. S’est traduite dans la Constitution de 2016, laquelle
a chargé l’Organe National de Prévention et de Lutte Contre la Corruption « de proposer et de
contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les
principes de l'Etat de droit et reflétant l'intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité
dans la gestion des biens et des deniers publics ».
L’Organe National de Prévention et de Lutte Contre la Corruption a engagé, en conséquence,
un avant-projet de stratégie globale de prévention de la corruption qui s’inspire essentiellement
des orientations et recommandations de la Convention des Nations Unies contre la corruption
CNUCC et du guide pratique de l’Office des Nations Unies (ONUDC) sur l’élaboration et la
mise en œuvre des stratégies nationales de lutte contre la corruption. Le Projet fixe les objectifs
à atteindre, définit les actions à entreprendre et détermine les domaines prioritaires et les
moyens d’y parvenir.
La vision : « Promouvoir les valeurs éthiques, l’intégrité et la transparence ».
Les objectifs : - Asseoir les principes de l’Etat de droit ; - Promouvoir les principes d’intégrité,
de transparence et de responsabilité ; - Réduire les causes de la corruption aux niveaux
politique, économique et social ; - Améliorer la gouvernance ; - Renforcer la confiance du
citoyen dans les institutions de l’Etat.
Les acteurs : - L’Organe National de Prévention et de Lutte Contre la Corruption ; -
Ministères, institutions nationales, établissements organismes publics ; - Secteur économique
public et privé ; - Médias, partis politiques, mouvement associatif, citoyens...etc.

Le plan d’action stratégique :


C’est l’outil principal de mise en place de la stratégie nationale, il développe ses principales

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orientations et les moyens de leur mise en œuvre à moyen terme. Le plan d’action stratégique
s’appuie sur les politiques et dispositifs existants et dresse les perspectives de renforcement et
de modernisation de ces dispositifs, qui permettront l’obtention de résultats tangibles pour
l’atténuation de l’ampleur de la corruption. Ce plan est décliné en axes stratégiques, ayant trait
aux réformes institutionnelles, aux réformes juridiques ainsi qu’à la consolidation de la
participation des citoyens et des différents acteurs de la société dans la prévention et la lutte
contre la corruption.
AXE I : Promotion de l’intégrité et de la transparence dans le secteur public ;
AXE II : Accès effectif du public à l'information ;
AXE III : Multiplication des activités de sensibilisation et promotion du rôle de l’éducation et
de la recherche scientifique ;
AXE IV : Consolidation de l’intégrité et de l’indépendance de la justice ;
AXE V : Renforcement de la coopération ;
AXE VI : Implication du secteur économique dans la prévention de la corruption ;
AXE VII : Renforcement du rôle de la société civile dans la lutte contre la corruption ;
AXE VIII : Promotion du rôle des médias dans la prévention et la lutte contre la corruption.

Expériences internationales de lutte contre la corruption


L’expérience de la Turquie :
La Turquie est, selon les statistiques de 2010, la plus grande puissance économique au Moyen-
Orient, la septième puissance économique en Europe et la quinzième dans le monde. La
Turquie a réalisé un taux de croissance élevé au cours de ces dernières années (7,8% en 2010
Son adhésion à l'OCDE, ses réformes économiques engagées au début de 2001, ainsi que sa
volonté de rejoindre l'Union européenne, l'ont boosté pour se mettre en conformité avec les
normes internationales de l'environnement des affaires.
Pendant une longue période la Turquie a souffert de la corruption. Une étude réalisée en 2001
a montré que dans les deux dernières années qui ont précédé l'année de l'étude, plus de la
moitié des personnes qui ont été interrogées, avouent avoir payé des pots de vin ou étaient
prêts à payer dans certains cas. Une étude réalisée en 2004 a montré que la corruption a reculé,
mais les secteurs les plus touchés par la corruption sont restés les mêmes (police de la
circulation, des douanes, le fisc et les services d'urbanisme). Une autre étude faite en 2002, a

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révélé que les entreprises turques considèrent que le problème de la corruption est le deuxième
fléau, qui nécessite une solution rapide derrière l'inflation et avant le chômage.
A noter que la Turquie en tant que membre de l'OCDE a ratifié la Convention relative à la lutte
contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales
internationales en 2000. Cette convention est entrée en vigueur en 2003.
Un rapport établi par un comité d'enquête indépendant (CEl) de l'Organisation des Nations
Unies en 2004 dans le cadre du programme des Nations Unies «pétrole contre nourriture» pour
l'Irak, a mis en exergue l'implication de 139 entreprises turques dans le paiement de pots de
vin pour obtenir des contrats d'approvisionnement.
TURK EXTBANK est chargée de l'exécution de ladite convention dans le domaine du
commerce extérieur, notamment la gestion des crédits à l'exportation qui sont bonifiés par le
gouvernement et destinés aux entreprises turques opérant à l'étranger. Cette Banque effectue
des compagnes de sensibilisation sur le contenu de l'accord et sur les recommandations de
l'OCDE et oblige les opérateurs concernés à signer un document appelé « engagement contre
la corruption», à l'occasion d'une éventuelle demande inhérente au commerce extérieur. Elle
fournit les informations nécessaires aux organismes turcs concernés tels que le ministère des
Affaires étrangères, le trésor, le secrétariat d'Etat chargé du Commerce extérieur. Elle envoie
aussi des correspondances qui contiennent des circulaires et publications relatives à la lutte
contre la corruption aux associations concernées par le commerce extérieur
La cellule du renseignement financier (MASAK) : est l'organe le plus important en
Turquie. Il a été créé en 1997. Rattaché au ministère des finances, sa mission est la collecte
d'informations sur la corruption, le blanchiment d'argent et les crimes liés au terrorisme. Cette
cellule jouent un rôle important dans l'enquête sur les transactions suspectes, tel que les
opérations entachées de corruption et le blanchiment d'argent et communique ensuite des
rapports aux organes compétents. En 2005 la Turquie a promulgué un nouveau code pénal
contenant de lourdes peines sur les actes de corruption, y compris les actes de corruption liés
à l'étranger.
Il existe aussi une instance de régulation des marchés financiers qui est un organe administratif
et financier autonome dont la mission est de détecter les actes de corruption dans les marchés
publics, et d'établir des listes noires d'entreprises corruptrices pour les priver de participer aux
appels d'offres futurs.

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Les efforts de la Turquie consentis dans la lutte contre la corruption pendant plus de 10 années
ont été couronnées de succès, qui s'est traduit par une baisse des niveaux de corruption.
Dans le dernier rapport de TI en 2012 la Turquie a obtenu un score de 4,9 et a été classé 54eme
parmi 176 pays, la même place occupée par la Malaisie. Alors que son score en 1996 était de
3,54 et 3,8 en 2006 .Ceci prouve amplement la réussite du gouvernement turc dans la lutte
contre la corruption. Elle constitue un exemple qui devrait être imité par les pays arabes et
islamiques, même s'il ressort du deuxième rapport établi en 2007 par les experts de l'OCDE
que la Turquie est relativement déficiente en ce qui concerne la lutte contre la corruption dans
le commerce extérieur.
Evolution de la Turquie dans le classement de TI 1996, 2006, 2012
Années Score Classement
1996 3,54 33sur 54 pays
2006 3,8 60 sur 133 pays
2012 4,9 54 sur 176 pays
Source : Rapports de Tl 1996, 2006 et 2012

L'expérience de la Malaisie dans la lutte contre de la corruption


En 1985, la Malaisie a connu une récession économique avec un taux de croissance de -1%,
une conséquence à moyen terme de la crise financière asiatique de 1997. Pour y remédier elle
a adopté un programme de réforme économique de grande envergure s'articulant sur
l'ouverture économique et l'encouragement du secteur privé. À l’issue de sa nouvelle politique
publique des résultats très satisfaisants ont été enregistrés. Aujourd'hui ce pays est considéré
comme l'un des pays émergents les plus dynamiques du groupe de l'Asie du Sud-est. Il a été
en mesure de récupérer sa croissance avec un taux record de 5,8% en 1999, 8% en 2000 et
5,6% en 2012. En 2010 la Malaisie a conçu un programme de relance économique qui s'appuie
sur la création de zones clés de croissance (National Key Economie Areas), programme
ambitieux visant à multiplier le revenu par habitant pour atteindre 15000 $ à la fin de 2020.
Ce programme est basé sur l'économie de la connaissance, les technologies de pointes et les
services. Il est entré en vigueur le premier Janvier 2011.
En 1967, la Malaisie a légiféré une loi pour lutter légalement contre la corruption. Cette loi a
été amandée en 1973, 1982 puis en 1997 suite à la crise financière des pays sud-est asiatiques

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qui est due à la corruption dans la sphère financière. L'organisme de lutte contre la corruption
mis en place en l'occurrence I'ACA (anticorruption agency) est devenu une entité forte,
indépendante avec des prérogatives très larges, doté de moyens humains (cadres compétents
et intègres) et financiers importants. La majorité de ces membres sont élus (issus du
parlement).Elle est responsable devant la commission parlementaire chargée de la lutte contre
la corruption. Ces prérogatives sont vairées à maints égards puisqu'il est chargé entre autres
prérogatives :
- De donner des ordres pour mener des enquêtes,
- Assurer des enquêtes rapides, tout en maintenant la confidentialité et la protection des de
dénonciateurs des actes de corruption,
- de Veiller à la prudence et à l'objectivité dans le traitement de chaque cas de corruption.
D'autres organismes renforçant la lutte contre la corruption ont été créés par la suite. On peut
citer l'Académie Malaisienne de lutte contre la corruption créée par l' ACA en 2003, chargée
de la formation des officiers spécialisés dans la lutte contre la corruption, pour la
Malaisie et les pays voisins et l'Institut d'intégrité de la Malaisie (IIM), chargé d'étude, de la
planification, de l'évaluation des procédures anti-corruption et de l'organisation de séminaires.
Grace à ces mesures, la Malaisie a été en mesure d'atteindre un rang honorable dans le
classement annuel de TI, traduisant des efforts provoqués par une réelle volonté politique. Elle
a été classé 54eme en 2012 avec un IPC de 4,9.
• Le tableau ci-après illustre non seulement son bon classement mais également sa progression
significative dans la lutte contre la corruption.

Evolution de la Malaisie dans le classement de TI 1996, 2003,2012


Années Score Classement
1996 5,32 26 sur 54 pays
2003 5,2 37 sur 133 pays
2012 4,9 54 sur 76 pays
Source : Rapports de Tl 1996, 2003 et 2012

Les enseignements
 Le niveau de la corruption dépend de la valeur des pots-de-vin, de la probabilité de
détection et de la lourdeur des peines.
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 La lutte contre la corruption est un travail de longue haleine qui nécessite patience
continuité et l'adhésion des institutions et des citoyens.
 Un programme de lutte ne peut s'avérer efficace que dans un système ou les hauts
responsables sont censés être honnêtes et intègres.
 La conduite des programmes de lutte doit être suivie par des compagnes de
sensibilisation (Télévision, Universités, Ecoles, Mosquées.. ).
 La participation active de la société civile par le biais des ONG anti-corruption.
 Concernant l'entité de lutte contre la corruption, celle-ci ne peut être efficace que dans
la mesure d'une autonomie en matière de financement et de désignation de ces membres.
 Avoir les prérogatives d’instruire les enquêtes.
 Avoir l’autonomie en matière du recrutement et de l'exclusion de ces agents sans aucun
appel.
 Avoir le soutien absolu de la part des hauts responsables politiques du pays.
 Il est important aussi que le premier responsable de l'entité soit une personne connue
par sa compétence et son intégrité, il doit être proposé par le parlement et nommé par le
plus haut responsable du pays.

Conclusion
La lutte contre la corruption est une opération tout à fait possible. Plusieurs expériences ayant
eu un franc succès le prouve amplement.
Cependant il faut prendre ses expériences avec la plus grande réserve, car il faut les adapter au
contexte local.
La lutte contre la corruption est aussi un travail de longue haleine qui nécessite patience
continuité et l’adhésion des institutions et des citoyens.

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