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Les échanges internationaux

dans un contexte de
mondialisation
CHAPITRE I-PARTIE 1

Master Pro- Expertise comptable | Economie Internationale | Monia Ghazali


IHEC de Carthage
2023-2024
Introduction :
Ce chapitre a pour objectif de présenter d’abord une cartographie des échanges
internationaux de B&S et de capitaux aussi bien en termes de volume que de structure
et d’organisation géographique. Dans un second temps, nous aborderons le concept de
mondialisation et sa terminologie afin d’en éclaircir certaines idées reçues.

I- LES ECHANGES DE BIENS & SERVICES, ETAT DES LIEUX :


Les échanges de biens et les échanges de services ont respectivement connu un rythme
de progression différent. Par conséquent, nous les aborderons séparément.

1- L'évolution des échanges de biens en termes de volume : un commerce


mondial en croissance régulière (hormis en phases de crises !)

Le commerce mondial de marchandises a connu deux phases d'expansion remarquables.


La première phase s'étale du milieu du XIXème siècle à la veille de la première guerre
mondiale (1914). La seconde phase a débuté en 1945 et s’est poursuivie jusqu’à la veille
de la crise financière mondiale (2008). (Cf. Tableau 1).

Entre 1850 et 1913, le volume du commerce mondial de marchandises a augmenté à un


rythme beaucoup plus soutenu que la production mondiale : le commerce mondial a
augmenté de 3.8% par an en moyenne alors que le PIB mondial n'a augmenté que de
2.1% par an en moyenne. Ceci était essentiellement dû à la baisse des coûts de transport,
conséquence de la première révolution industrielle1.

La période de l’entre-deux guerres s’est caractérisée par une contraction du commerce


mondial. Cependant, après la fin de la seconde guerre mondiale, les échanges de
marchandises ont repris une progression plus rapide que celle de la production de ces
marchandises : par exemple, sur la période 1950-2007, les échanges de marchandises ont
progressé chaque année de près de 6 % en moyenne, contre une augmentation annuelle
moyenne de seulement 3.8 % pour la production de marchandises. La baisse continue
des coûts de transports grâce au progrès technologique et aux innovations, mais aussi la
libéralisation commerciale orchestrée par les organisations internationales (GATT puis
OMC, FMI, Banque mondiale…) qui ont vu le jour lors des accords de Bretton Woods
(1944) ont créé un climat très favorable au développement des échanges.

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Le développement du chemin de fer est l’un des évènements marquants de la révolution industrielle. Il
est le produit de l’association de plusieurs innovations et conduit à une véritable révolution des
transports. En effet, l’essor de la sidérurgie améliore la qualité des rails qui sont désormais produits en
grande quantité, à des coûts performants, ainsi que la qualité des trains. En plus, l’amélioration du
rendement des machines à vapeur permet d’améliorer les performances des trains. Par ailleurs, l’adoption
de nouveaux moyens de communication comme le télégramme contribue à organiser et contrôler le trafic
sur un réseau de plus en plus important et étendu.
L’essor du chemin de fer permet de développer les grands échanges commerciaux et humains et de relier
entre elles des régions auparavant isolées.
Dans un autre registre, le développement du bateau à vapeur a suivi le même processus, bien que de façon
moins rapide. C’est la combinaison de plusieurs inventions (coques en acier, moteurs à vapeur et hélices)
qui permet de construire de grands navires pouvant transporter de grandes cargaisons et donc de baisser
les coûts de transports de biens. Ces navires sont également plus rapides et moins dépendants des
conditions climatiques (vents, courants) que les bateaux à voiles.

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Tableau 1. Commerce et production de marchandises dans le monde
(Variations annuelles moyennes en %)- Source OMC

1850-1913 1950-1973 1974-2007 1950-2007

Croissance 2.1% (à partir 5.1% 2.9% 3.8%


réelle du PIB de 1870)

Croissance 3.8% 8.2% 5% 6.2%


réelle du
commerce (X)

Depuis la crise financière mondiale de 2008-2009, le commerce mondial de


marchandises a entamé une progression quasiment au même rythme de la production.
Celle-ci s’est poursuivie jusqu’au déclenchement de la pandémie du COVID en 2020
(année pendant laquelle le commerce mondial de marchandises a enregistré un taux de
croissance négatif (-0.1%)) (Cf. Graphique ci-dessous).

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Précisons par ailleurs, que la contraction du commerce lors de la pandémie est bien plus
atténuée que celle vécue en 2009 lors de la crise financière mondiale (Cf. graphique ci-
dessous2).

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Il est possible de noter dans ce graphique, une contraction du commerce mondial en 2019. A quoi serait-
elle due ? Essentiellement, aux tensions sino-américaines et au climat d’incertitude vécu par les entreprises
des pays avancés face au discours protectionniste de D. Trump.

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