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44-792

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 44-792

Reconstruction chirurgicale
du ligament croisé postérieur
P Christel Résumé. – La reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur a récemment progressé du fait d’une
P Djian meilleure connaissance de son anatomie et de sa biomécanique. Pour obtenir un résultat anatomique
satisfaisant, la position des sites d’insertion, surtout au niveau du condyle médial, est essentielle à respecter.
L’utilisation de l’arthroscope et de l’amplificateur de brillance améliore la précision du positionnement de la
greffe. La plupart des techniques décrites utilisent des greffes de tendons autologues, prélevées aux dépens du
tendon rotulien, du tendon quadricipital ou des ischiojambiers. La reconstruction peut se faire par
arthrotomie ou arthroscopie, en utilisant soit une greffe à un faisceau, soit une greffe à deux faisceaux. Seule
la seconde technique de reconstruction permet de reproduire la physiologie du ligament croisé postérieur avec
un faisceau antérieur se tendant en flexion et un faisceau postérieur se tendant en extension. La
reconstruction à un faisceau est plutôt utilisée dans les laxités postérieures isolées de faible amplitude et les
reconstructions à deux faisceaux dans les laxités postérieures importantes, toujours combinées à des atteintes
périphériques. Dans ce cas, la reconstruction du ligament croisé postérieur doit être associée à une
reconstruction périphérique et éventuellement à une ostéotomie tibiale.
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Introduction La surface d’insertion condylienne, qui peut mesurer jusqu’à 32 mm


d’avant en arrière, étant beaucoup plus étendue que du côté tibial,
La reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur (LCP) le LCP a une forme d’éventail à sommet distal [1, 26]. Le LCP est
est moins bien codifiée que celle du ligament croisé antérieur (LCA). renforcé par les ligaments méniscofémoraux : en avant le ligament
Cela tient d’une part à la fréquence moindre des lésions du LCP, et de Humphrey, en arrière le ligament de Wrisberg. Ces ligaments sont
d’autre part aux difficultés techniques spécifiques inhérentes aux inconstants et leur rôle mal connu. Enfin, le LCP bénéficie d’une
caractéristiques anatomiques du LCP [11]. Cependant, devant un vascularisation plus riche que celle du LCA [38, 44].
diagnostic plus précoce et plus fiable des ruptures du LCP, rendu Le LCP est composé de deux faisceaux : le faisceau antérolatéral, le
possible surtout par l’utilisation de l’imagerie par résonance plus volumineux, et le faisceau postéromédial. Les caractéristiques
magnétique (IRM), le développement des techniques chirurgicales morphométriques de leur insertion fémorale ont fait récemment
et arthroscopiques de reconstruction du LCP s’est récemment accru l’objet de plusieurs publications [35, 42]. Le faisceau antérolatéral est
[8, 15, 33, 48, 50]
. tendu en flexion, tandis que le faisceau postéromédial est tendu
Il existe actuellement trois types de techniques à notre disposition entre 0 et 30° de flexion du genou (fig 1). Le faisceau postéromédial
pour reconstruire le LCP : d’une part les techniques à un faisceau, assure, en synergie avec les structures capsuloligamentaires
soit « anatomique » remplaçant le faisceau antérolatéral, soit postérolatérales du genou, la stabilité postérieure en début de flexion
« isométrique » où le tunnel fémoral est foré dans la zone la plus
[1, 24, 26, 41, 46]
.
isométrique du LCP, et d’autre part les techniques à deux faisceaux Le LCP est beaucoup moins isométrique que le LCA. Grood [23] a
« anatomiques » qui reconstituent un LCP à deux faisceaux non montré que la zone condylienne pour laquelle la variation de
isométriques, tendus respectivement en extension puis en flexion. distance entre les sites d’insertion est de moins de 2 mm, zone dite
Nous envisagerons dans un premier temps les différentes greffes « isométrique », mesure 3 × 11 mm, et est orientée, sur le genou en
utilisables pour reconstruire le LCP, puis les principes généraux de extension, légèrement vers le bas et l’arrière par rapport au plan
la reconstruction, et enfin les différentes techniques utilisables par horizontal (fig 2). C’est dans cette zone que le tunnel condylien doit
arthrotomie et arthroscopie. être foré dans les reconstructions « isométriques » par greffe à un
faisceau.

Rappels anatomiques Choix de la greffe


et biomécaniques
La reconstruction arthroscopique du LCP peut se faire par autogreffe
Le LCP est inséré du côté tibial sur la partie distale de la surface ou allogreffe, voire pour certains par ligament prothétique. Le choix
rétrospinale, et du côté fémoral sur la face axiale du condyle médial. de la greffe est variable [2].

Pascal Christel : Ancien professeur des Universités, chirurgien des hôpitaux de Paris, clinique Nollet, 21, rue AUTOGREFFES
Brochant, 75017 Paris, France.
Patrick Djian : Ancien chef de clinique-assistant, chirurgien attaché, hôpital Lariboisière, 2, rue Ambroise-
Le tendon rotulien, le tendon quadricipital ou les tendons
Paré, 75475 Paris cedex 10, France. ischiojambiers peuvent être utilisés. La fixation os-os présente un

Toute référence à cet article doit porter la mention : Christel P et Djian P. Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Techniques chirurgicales – Orthopédie-Traumatologie, 44-792, 2000, 8 p.
44-792 Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur Techniques chirurgicales

a b
a

a'
a'
b' b'
*
A *
B
3 A. Transplant de tendon rotulien os-tendon-os à deux faisceaux. La cheville os-
seuse tibiale mesure 12 mm de large. Le faisceau destiné à remplacer le contingent
antérolatéral mesure 7 mm de large et celui destiné au contingent postéromédial
5 mm.
B. Transplant de tendon quadricipital à deux faisceaux. La cheville osseuse mesure
12 mm de large et la partie tendineuse de la greffe 10 cm.

¶ Greffe de tendon rotulien os-tendon-os à un faisceau


1 Schémas illustrant la variation de tension des différents faisceaux du ligament La résistance maximale de rupture en traction du transplant varie
croisé postérieur (LCP). Le faisceau antérolatéral (bb’) est tendu en flexion, tandis que selon sa largeur, 2 238 N pour 7 mm, augmentant à 4 390 N pour
le faisceau postéromédial (aa’) est tendu en extension. 15 mm [10, 14, 16]. Ainsi, un transplant de 10 à 12 mm de large est
suffisant pour la reconstruction du LCP, et compte tenu de l’étendue
de l’insertion du LCP sur le fémur, il est nécessaire de prélever une
mm greffe d’au moins 12 mm. La cheville qui doit prendre le virage tibial
postérieur ne doit pas excéder 15 mm de long pour faciliter sa bascule.
8 a
Le calibrage des chevilles osseuses doit être très précis et vérifié
b soigneusement à l’aide de calibreurs cylindriques. Le passage de la
6 8 6
a cr
greffe doit être facile et il faut éviter tout passage à « frottement dur ».
2 1
2 4 c
1 a
6
8
¶ Greffe de tendon rotulien à deux faisceaux [13, 35]

2 d
Comme dans le cas précédent, la greffe fait 12 mm de large et
0 e comprend une cheville tibiale prolongée de deux faisceaux de
f
tendon rotulien, respectivement de 5 et 7 mm de largeur, se
-2 terminant par deux chevilles rotuliennes de 5 et 7 mm de large et
-4 g 15 mm de long (fig 3). Le plus gros faisceau est utilisé pour
i reconstruire le contingent de fibres antérieur, et le plus petit pour le
h h
g
-6 contingent postérieur du LCP. Des fils de traction de couleurs
a
c
f cr i différentes sont utilisés pour chaque cheville osseuse rotulienne de
d a -8
c manière à pouvoir les identifier facilement dans leur trajet
a
b intra-articulaire.
0° 30° 60° 90°

¶ Greffe de tendon quadricipital os-tendon


2 Carte isométrique de l’insertion fémorale du ligament croisé postérieur (LCP) se- L’utilisation du tendon quadricipital pour les reconstructions du
lon Grood [23]. LCP a été développée par Stäubli [47]. Un tendon quadricipital de
La ligne aa qui représente la ligne la plus isométrique a une direction pratiquement an-
10 mm de large et 10 cm de long montre une résistance maximale à
téropostérieure, genou en extension. Le point cr indique l’intersection entre l’axe
de flexion du genou et la face axiale du condyle médial. Noter que la ligne aa passe près la traction comprise entre 2 173 et 2 353 N. Son prélèvement doit se
du point cr. Les courbes dans l’encadré de droite montrent la variation de distance ti- faire sans ouvrir le cul-de-sac sous-quadricipital pour éviter des
biofémorale pour différents points de la zone d’insertion fémorale du LCP. Les points adhérences à ce niveau. Il existe un plan de clivage entre le tendon
proximaux par rapport à la ligne isométrique (f, g, h, i) correspondent à un rapproche- terminal du droit antérieur (muscle rectus femoris) et la portion
ment des insertions lors de la flexion, tandis que les points distaux par rapport à la ligne terminale plus profonde des autres tendons du quadriceps
aa (a, b, c) correspondent à un éloignement des sites d’insertion. Les sites d’insertion permettant éventuellement de faire un transplant à deux faisceaux.
situés le long de la ligne aa ne varient pratiquement pas de longueur entre 0 et 90° L’extrémité libre des tendons est faufilée avec plusieurs fils tressés
de flexion.
non résorbables déc 2. La cheville osseuse rotulienne mesure 12 mm
de large, 10 mm d’épaisseur et 20 mm de longueur. Son prélèvement
est plus difficile que pour le tendon rotulien et nécessite d’utiliser
une scie oscillante pour découper la face profonde de la cheville
osseuse.
avantage biologique et mécanique démontré sur la fixation os-
tendon, mais le passage des chevilles osseuses, surtout au niveau de
¶ Greffe de tendons ischiojambiers
l’orifice intra-articulaire du tunnel tibial, est difficile, faisant préférer
à certains l’utilisation des ischiojambiers ou du tendon quadricipital, L’utilisation de deux brins tendineux, comme elle avait été proposée
la cheville rotulienne étant alors encastrée dans le fémur. Enfin, la autrefois [4], est mécaniquement insuffisante. Pour obtenir une
« ligamentisation » des autogreffes de LCP ne serait pas aussi résistance mécanique adéquate, il est nécessaire de prélever les
favorable que celle du LCA [3]. Le prélèvement des autogreffes de tendons des muscles droit interne (muscle gracilis) et demi-
LCP répond à des critères légèrement différents de ceux du LCA. tendineux (muscle semi-tendinosus) sur environ 17 à 20 cm et de les

2
Techniques chirurgicales Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur 44-792

utiliser chacun en double, de façon à obtenir une greffe à quatre


brins. Lorsque les quatre brins sont tendus de façon identique, la Cahier des charges mimimal de reconstruction chirurgicale du LCP.
greffe présente une résistance de 4 090 ± 295 N [6]. Un des avantages • Sélection d’une greffe adéquate.
est la surface de section du transplant qui est plus importante qu’un • Utilisation recommandée d’un amplificateur de brillance.
transplant de tendon rotulien. Cette surface est corrélée • Forage d’un tunnel tibial en flexion du genou.
significativement à la charge à la rupture [6, 27]. Les extrémités
• Tunnel tibial au moins à 45° sur l’horizontale, débouchant dans
tendineuses sont faufilées avec du gros fil non résorbable qui est
le tiers inférieur de la surface rétrospinale.
noué sur des vis ou des agrafes, ou peuvent être fixées par des vis
• Position précise du ou des tunnels fémoraux.
d’interférence [39]. Une reconstruction à un ou deux faisceaux peut
être réalisée. • Lors de la fixation, mise en tension de la greffe à 70° de flexion
pour les reconstructions à un faisceau, ainsi que pour le faisceau
¶ Greffe de fascia lata antérolatéral dans les reconstructions à deux faisceaux.
• Mise en tension du faisceau postéromédial, proche de l’extension
L’utilisation du fascia lata n’est pas recommandée pour les complète.
reconstructions du LCP, car la résistance à la traction de ce • Correction de toutes les composantes de la laxité.
transplant n’est que de 50 % du LCA [9].
• Immobilisation postopératoire en extension complète.

ALLOGREFFES du LCP cicatriciel en conservant un reliquat fibreux au ras du


Faute de banque de tissu, elles sont peu ou pas utilisées en France. En condyle permettant de garder le repère de son insertion condylienne.
revanche, elles sont largement utilisées aux États-Unis [10, 18 à 20, 36, 48]. Avec une rugine courbe et étroite, la surface rétrospinale est
De nombreuses allogreffes tendineuses sont disponibles : tendon dégagée, puis nettoyée. Ce nettoyage doit s’étendre à 1,5 cm sous la
rotulien, tendon quadricipital, tendon d’Achille, etc, fraîches, hauteur de l’interligne fémorotibial, car l’insertion du LCP descend
congelées ou lyophilisées. Elles posent, comme toutes les allogreffes très bas.
tissulaires, des problèmes de stérilité, de réaction immunitaire, de
transmission d’infections virales, etc. Plusieurs auteurs recommandent
MISE EN PLACE DE LA BROCHE GUIDE TIBIALE
de les renforcer avec des renforts synthétiques pour en limiter la
distension postopératoire. La visée doit impérativement se faire en flexion du genou d’au
moins 70° pour que les éléments vasculonerveux postérieurs
s’échappent le plus loin possible en arrière. Plus le genou est en
RENFORTS LIGAMENTAIRES extension, plus ces éléments sont plaqués contre la face postérieure
Il s’agit de renforts de type Kennedy-Ladt ou bandelettes de (PDS) du tibia, augmentant significativement le risque vasculaire. En
polydioxanone, suturés ou non à la greffe. Certains recommandent de extension complète du genou, l’artère poplité est située 5 mm en
les fixer à chacune de leur extrémité par une vis avec rondelle, ce qui arrière du tibia, rendant très hasardeuses les visées dans cette
leur confère en fait un rôle de prothèse [28]. Comme pour le LCA, il position [37].
n’est pas démontré que l’utilisation d’un renfort améliore le résultat. La visée se fait au mieux sous contrôle radioscopique par
amplificateur de brillance de profil : le viseur adapté est introduit
par en avant et sa pointe est fichée dans la surface rétrospinale, le
PROTHÈSES LIGAMENTAIRES plus bas possible. La broche guide part de la face médiale du tibia,
Il existe des modèles à un ou deux faisceaux qui donneraient des en dedans de la tubérosité tibiale antérieure (TTA). La patte d’oie,
résultats plus constants que pour le LCA, du fait de la situation qu’il faut légèrement désinsérer, est réinsérée en fin d’intervention.
extrasynoviale de l’implant. Leur utilisation reste cependant peu Dans le plan sagittal, la broche fait un angle de 45 à 60° avec le plan
répandue. des plateaux tibiaux. Elle doit arriver dans le tiers inférieur de la
surface rétrospinale. Elle doit être parallèle à la corticale postérieure
médiane du tibia située en dessous de la surface rétrospinale, 5 à
Principes généraux 6 mm en avant (fig 4). En cas de position non satisfaisante, il faut
utiliser un guide de correction de visée et mettre une nouvelle
de la reconstruction du ligament broche en place, toujours sous contrôle radioscopique. Dans le plan
croisé postérieur frontal, la broche est dirigée en haut et en dehors. Elle doit être
située d’autant plus à la partie latérale de la surface rétrospinale
Nous prendrons comme exemple la reconstruction du LCP utilisant qu’il existe une composante postérolatérale à corriger. Une fois en
une greffe mise en place par l’intermédiaire de tunnels osseux bonne position, la broche ne doit pas dépasser la corticale de plus
tibiaux et fémoraux. Cette technique peut être réalisée par de 1 à 2 mm.
arthrotomie ou sous contrôle arthroscopique (cf infra). Quelle que
soit l’approche utilisée, les principes généraux restent
fondamentalement identiques. FORAGE DU TUNNEL TIBIAL
Un instrument courbe doit protéger l’extrémité proximale de la
broche et l’empêcher de migrer durant le forage du tunnel. Sous
INSTALLATION contrôle radioscopique, on peut soit percer le tunnel directement au
Le patient est installé en décubitus dorsal, un coussin sous la fesse diamètre désiré, soit utiliser des forets de diamètres croissants. Dans
homolatérale corrigeant la rotation latérale du membre inférieur. ce dernier cas, il faut s’assurer à l’amplificateur de brillance que l’on
L’hémostase temporaire est assurée par un garrot pneumatique ne dévie pas du trajet original. Une fois le tunnel percé, son
placé à la racine de la cuisse, appui sous la cuisse, genou fléchi entre extrémité proximale est débarrassée des parties molles l’entourant
70 et 90°. Ce type d’installation permet de mobiliser le genou sans pour ne pas gêner le passage ultérieur de la greffe, puis chanfreinée.
restriction. L’utilisation d’un amplificateur de brillance, habillé
stérile, est fortement recommandée.
VISÉE FÉMORALE
L’extrémité distale du muscle vaste interne (muscle vastus medialis)
PRÉPARATION DE L’ÉCHANCRURE ET DU TIBIA est décollée de façon à exposer la face médiale du condyle médial.
Après avoir vérifié le contenu intra-articulaire et traité les lésions Un écarteur récline le muscle. Avec un viseur spécifique, la broche-
méniscales et cartilagineuses à la demande, on réalise une excision guide est mise en place de l’extérieur vers l’intérieur de

3
44-792 Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur Techniques chirurgicales

4 Vérification radiologique peropéra- 5 Position des tunnels fémoral et tibial dans une
toire de la position des différentes broches reconstruction à un faisceau.
guides (technique à deux faisceaux).
La broche tibiale est parallèle à la corticale
postérieure et aboutit dans le tiers distal
de la surface rétrospinale.

antérieure du condyle médial, 2 à 3 mm en dessous de la jonction


l’articulation. Sa position au niveau de la face axiale du condyle
paroi condylienne médiale-toit de l’échancrure (fig 5). Cette jonction
constitue un des points clés de la reconstruction du LCP [29, 35, 42]. Il
est cependant difficile à estimer car il n’existe pas, comme pour le
existe plusieurs schémas cartographiant les centres d’insertion
LCA, de limite nette entre la face axiale du condyle et le toit de
fémoraux des deux faisceaux ligamentaires [35, 42]. On comprend aussi
l’échancrure.
l’intérêt de conserver les fibres d’insertion du LCP sur le condyle
pour guider la mise en place des broches. Il faut, pour ce temps En cas de technique à un faisceau « isométrique », la broche guide
opératoire, avoir en mémoire la carte d’isométrie de Grood (fig 2) [23]. doit se situer dans la zone isométrique décrite par Grood [23]. Comme
Ainsi, plus la position du tunnel est antérieure et inférieure par cela a été évoqué précédemment, cette zone est peu étendue et la
rapport au toit de l’échancrure, plus la distance entre les sites marge d’erreur très étroite.
d’insertion de la greffe durant la flexion augmente [21], et plus la non- En cas de technique à deux faisceaux, la broche antérieure est située
isométrie de la greffe est importante. à 8 mm en arrière de la surface articulaire et la seconde 5 à 6 mm en
La broche guide doit avoir une orientation oblique en bas, en dehors arrière de la précédente (fig 6) [13]. Les deux broches, selon Morgan
et plutôt en arrière de manière à éviter à la greffe un angle aigu à la et al [35], doivent se trouver respectivement à 20 et 13 mm sous la
jonction condyle médial-échancrure. Il faut cependant conserver, au jonction toit-face axiale du condyle médial (fig 7). Les repères varient
niveau de la face cutanée du condyle, un pont osseux supérieur à légèrement selon les auteurs [29, 35, 42]. Les broches sont convergentes
5 mm entre le bord antérieur du tunnel et la limite cartilagineuse vers l’intérieur de l’articulation, de façon à ce que, d’une part, le
antérieure. Il y a en effet des risques de fracture du condyle lors de pont osseux séparant les deux tunnels au niveau de la face
la fixation du transplant avec une vis d’interférence, mais aussi des superficielle du condyle médial soit le plus épais possible, et d’autre
risques de nécrose condylienne du fait de la disposition de la part, que les deux tunnels se jouxtent au niveau intra-articulaire.
vascularisation intra-osseuse [43, 49]. Les travaux de Race et Amis [42] ont montré que parmi les trois
En cas de technique à un faisceau « anatomique », le but est de techniques précédentes, seule la reconstruction à deux faisceaux est
remplacer le contingent antérieur du LCP. La broche doit pénétrer capable de restaurer une stabilité postérieure, entre 0 et 120° de
l’articulation environ 10 mm en arrière de la limite cartilagineuse flexion, similaire à celle du LCP normal.

6 Schéma illustrant la position des broches fémorales [20].


A. La broche antérieure est positionnée 8 mm en arrière de la
bordure cartilagineuse et la seconde 6 mm en arrière de la
précédente.
B. Les broches convergent vers l’intérieur de l’articulation.

*
A *
B

4
Techniques chirurgicales Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur 44-792

7 Coordonnées des cen- 8 Position des deux tunnels


tres des deux faisceaux du fémoraux.
13 ligament croisé postérieur
(LCP) sur la face axiale du
13 condyle interne selon Mor-
ant
gan et al [35]. Les distances
20 en millimètres sont données
8 par rapport à deux lignes
post. tangentes à l’échancrure in-
tercondylienne. La ligne ho-
rizontale passe par le som-
met de l’échancrure, tandis
que la ligne verticale passe
par le bord interne de
celle-ci.
ant : antérieur ; post : pos-
térieur.

FORAGE DU TUNNEL FÉMORAL


Une curette introduite par en avant protège l’extrémité de la broche
et le LCA. Le ou les tunnels peuvent être d’emblée percés à leur
diamètre définitif (fig 8). L’orifice intra-articulaire est ensuite nettoyé,
puis chanfreiné.

tirés vers le haut, et non pas vers l’avant, par une pince ou un
PASSAGE DE LA GREFFE ET POSITION DU GENOU
LORS DE LA FIXATION crochet introduits par en avant ou par une voie postéromédiale.
Dans le cas de l’utilisation d’une greffe de tendons ischiojambiers, le
L’utilisation d’un passe-fil courbe facilite grandement le passage des
passage peut se faire indifféremment de tibial en fémoral ou de
fils de traction de la greffe en arrière du tibia. Les modalités à
fémoral en tibial.
respecter dépendent de la nature de la greffe. Elles seront
développées ultérieurement. Dans le cas de l’utilisation d’un transplant de tendon quadricipital
os-tendon, le passage se fait de fémoral en tibial, avec la cheville
En cas de plastie à un faisceau, il faut tendre la greffe à 70° de flexion
osseuse fixée dans le condyle médial (fig 9).
en maintenant le tibia en tiroir antérieur et en compensant la rotation
externe en cas de laxité postérolatérale associée [25]. D’une manière générale, le passage du coude tibial postérieur est
En cas de plastie à deux faisceaux, le faisceau remplaçant le toujours plus facile quand il n’y a pas de cheville osseuse.
contingent postérieur est tendu et fixé en extension du genou, tandis
que le contingent antérieur est tendu à 70° de flexion [13]. MOYENS DE FIXATION DE LA GREFFE
La greffe de tendon rotulien est d’abord fixée du côté tibial par une
vis d’interférence placée à sa face antérieure, l’extrémité tendineuse
Spécificités liées à la nature de la cheville osseuse devant être proche de la surface rétrospinale
de la greffe utilisée (fig 10). Nous avons pris l’habitude de mettre dans la cheville tibiale
un fil de traction métallique (12/10) qui, en plus de la fixation par la
vis d’interférence, est noué autour d’une vis bicorticale avec
PASSAGE DE LA GREFFE rondelle. Nous avons en effet constaté que la tenue de la vis
Le passage d’un transplant libre de tendon rotulien se fait du tibia d’interférence dans l’os spongieux épiphysaire tibial postérieur était
vers le fémur. Le passage du virage tibial postérieur est toujours un souvent médiocre. La cheville fémorale est fixée dans un second
peu difficile. Les fils de traction de la cheville osseuse doivent être temps à l’aide d’une vis d’interférence mise en place de dehors en

9 Le passage d’une greffe de tendon quadricipital (A) se fait


de fémoral en tibial. La cheville osseuse est fixée dans le condyle
par une vis d’interférence (B, C). Du côté tibial, la fixation peut
se faire par une agrafe si le transplant est assez long, mais plus
souvent par une vis bicorticale avec rondelle sur laquelle les fils
de traction de la greffe sont noués.

*
A

*
B *
C

5
44-792 Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur Techniques chirurgicales

10 A. Représentation schématique de la fixation d’une


greffe de tendon rotulien (vue postérieure).
B. Technique à un faisceau. Une vis d’interférence
fixe chaque cheville osseuse dans chaque tunnel os-
seux. Par sécurité, les fils de traction de la cheville ti-
biale sont noués sur une vis avec rondelle tibiale.
C. Technique à deux faisceaux. Le faisceau antérieur
est tendu en flexion à 70° et le faisceau postérieur est
tendu en extension.

*
A *
B *
C

* A *
B *
C
11 Schémas illustrant le passage et la fixation d’une greffe de tendons ischiojambiers B. Les fils de traction fémoraux sont noués sur le pont osseux des deux tunnels. Celui-ci
reconstruisant le ligament croisé postérieur (LCP) selon une technique à deux fais- peut être renforcé par une agrafe.
ceaux. C. Fixation distale de la greffe sur une vis avec rondelle à picots plaquant les tendons
A. Le passage se fait de tibial en fémoral. contre la corticale tibiale.

dedans. La mise en place d’une vis d’interférence de 9 mm est CAS PARTICULIER DES PROTHÈSES
recommandée au tibia sur la face spongieuse [ 1 0 ] . Des vis
Pour protéger l’implant de l’abrasion contre les parois osseuses,
d’interférence de 7 mm sont utilisées pour les fixations fémorales.
surtout au niveau des orifices des tunnels osseux, il est préférable
de conserver la gaine synoviale, même cicatricielle, du LCP, et de
Les tendons ischiojambiers se fixent en nouant leurs fils de traction
passer la prothèse dans cette gaine. Cela maintient la prothèse en
sur des agrafes ou des vis avec rondelle (fig 11). Des vis
situation extrasynoviale et limite le relargage intra-articulaire des
d’interférence à filet mousse peuvent aussi être utilisées [7, 39]. La
particules d’usure.
tenue mécanique des vis avec rondelle est supérieure à celle des
agrafes [17], et après 6 semaines, du tissu nécrosé est trouvé sous les
agrafes alors que du tissu vivant est trouvé sous les rondelles à
picots. Nous recommandons donc préférentiellement l’utilisation de Reconstruction du ligament croisé
vis avec rondelle pour la fixation des tendons contre l’os. postérieur par arthrotomie
Le tendon quadricipital est fixé du côté condylien, soit à frottement
dur, soit par une ou deux vis d’interférence ; du côté tibial, les fils
VOIES D’ABORD
de traction sont noués sur une vis avec rondelle ou sur deux vis si le
transplant est utilisé en version deux faisceaux, chacun étant tendu Elle peut être uniquement antéromédiale, aboutissant en haut le long
à un degré différent de flexion du genou. du bord médial du muscle vaste médial (vastus medialis).

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Techniques chirurgicales Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur 44-792

12 Illustration schémati- Reconstruction du ligament croisé


que d’une reconstruction en postérieur par arthroscopie
deux temps, sans tunnel ti-
bial, avec renfort ligamen-
taire. Le renfort est passé Le matériel d’arthroscopie comprend les éléments suivants : optique
dans la greffe selon la techni- 4,5 mm, 30°, caméra vidéo, arthropompe, shaver, instrumentation de
que dite du « hot-dog ». base (pinces basket, curettes, etc) et instrumentation spécifique à
Renfort et greffe sont fixés LCP.
séparément.
Trois entrées principales, antérolatérale, antéromédiale et
postéromédiale, sont nécessaires [5].
Il est essentiel de bien voir, donc de réséquer la synoviale et le tissu
cicatriciel postérieur. Il faut faire une plastie postérieure de
l’échancrure et dégager la surface rétrospinale de manière à ce
qu’elle soit bien visualisée (fig 13). Pour ce temps opératoire,
l’utilisation d’instruments courbes est très utile. Il faut se souvenir
que le tibia est en subluxation postérieure et que l’on a tendance à
être toujours trop antérieur. L’utilisation de l’arthroscope permet un
positionnement plus précis des tunnels osseux [34] , condition
indispensable à l’amélioration des résultats anatomiques des
reconstructions du LCP. Cependant, la reconstruction arthroscopique
du LCP est une technique difficile et rigoureuse qui nécessite une
grande habitude de la chirurgie ligamentaire du genou par
arthroscopie.
Cependant, par cette voie, on n’a pas de contrôle visuel direct de la
surface rétrospinale. On peut s’aider pour cela d’une arthrotomie
postéromédiale, par laquelle la surface rétrospinale est exposée, en Gestes associés
désinsérant le tiers postérieur du ménisque médial de la capsule, le
ménisque étant réinséré en fin d’intervention [31]. Toutes les composantes de la laxité doivent être corrigées. Il faut
commencer par remplacer le LCP pour supprimer le tiroir
postérieur, puis faire les plasties périphériques qui corrigent la laxité
RECONSTRUCTION SANS TUNNEL TIBIAL frontale et l’anomalie rotatoire.
Dejour installe le patient de manière à pouvoir aborder l’articulation En cas d’atteinte postérolatérale, il faut faire une plastie
à la fois par voie antéromédiale et par voie de Trickey. postérolatérale dont la nature dépend des lésions, avec ou sans
ostéotomie tibiale. En cas d’ostéotomie, celle-ci doit être effectuée en
Le premier temps, effectué par voie antéromédiale, consiste à premier, avant la plastie du LCP.
prélever la greffe de tendon rotulien os-tendon-os et à faire le temps
En cas d’atteinte postéromédiale, il faut faire une plastie médiale
condylien en fixant la greffe dans le condyle médial et en
dont la nature dépend là encore des lésions capsuloligamentaires
abandonnant la greffe dans l’échancrure avec ses fils de traction. médiales.
Après avoir basculé le patient, la surface rétrospinale est abordée
par voie de Trickey. La cheville osseuse laissée dans l’échancrure est
récupérée puis fixée avec une vis avec rondelle sur la surface Suites opératoires
rétrospinale avivée (technique dite inlay).
Jakob [28] utilise la même démarche, mais effectue cette intervention Le genou est immobilisé en extension complète et le patient installé
en deux temps, à 1 semaine d’intervalle (fig 12). dans son lit avec un coussin sous la jambe de manière à empêcher la

13 Technique arthroscopique.
A. L’optique est poussée à travers l’échancrure intercondylienne
et l’utilisation d’une voie postéro-interne pour les instruments
motorisés permet de nettoyer le pied du ligament croisé posté-
rieur (LCP) sur la surface rétrospinale.
B. L’utilisation d’instruments angulés tels que curettes, râpes,
rugines permet de bien nettoyer l’insertion tibiale. Notez que
le genou est fléchi à 90° et qu’une plastie postérieure
de l’échancrure a été effectuée pour améliorer la vision.

*
A *
B

7
44-792 Reconstruction chirurgicale du ligament croisé postérieur Techniques chirurgicales

subluxation postérieure du tibia par le simple effet de la gravité. Par Indications et conclusions
sécurité, certains préfèrent utiliser une broche d’olécranisation
patellotibiale, technique décrite par Grammont [22] ; cependant, La reconstruction « anatomique » à un faisceau peut être utilisée
comme l’ont montré les résultats du symposium de la SOFCOT de dans les laxités postérieures directes, sans atteinte postérolatérale
1994 consacré au LCP, cette olécranisation de la rotule n’améliore associée. La mise en tension de la greffe se fait vers 70° de flexion, la
pas les résultats anatomiques [11] et peut être source de douleurs laxité postérieure étant alors contrôlée par les éléments
fémoropatellaires résiduelles [30]. périphériques sains en début de flexion.
En cas de laxité complexe, en particulier d’atteinte postérolatérale
Les contractions isométriques du quadriceps en extension complète associée, il est nécessaire que la laxité postérieure soit contrôlée par
sont débutées à la 48 e heure. Quand un bon verrouillage la greffe dès les premiers degrés de flexion. Il est donc logique dans
quadricipital est obtenu, l’appui est autorisé, en extension, sous ce cas d’utiliser une reconstruction à deux faisceaux, combinée à une
couvert de deux cannes béquilles. Durant les 15 premiers jours, plastie périphérique.
l’extension active et la flexion passive sont seules autorisées. La D’une manière générale, comme cela a déjà été mentionné, toutes les
rééducation va privilégier ensuite le travail en chaîne cinétique composantes de la laxité doivent être corrigées et un remplacement
fermée [12, 32, 40, 45]. isolé du LCP ne doit pas être envisagé en cas d’atteinte combinée.

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