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Abords antérolatéraux de la charnière


thoracolombaire
J. Rigal, N. Plais, A. Cogniet, S. Aunoble, J.-C. Le Huec

La charnière thoracolombaire est une région complexe de transition aussi bien morphologique que dyna-
mique. Elle permet le passage du rachis thoracique au rachis lombaire, mais aussi de la cavité thoracique à
la cavité abdominale. Elle présente plusieurs rôles : protéger le système nerveux mais également permettre
le passage d’éléments anatomiques majeurs tels que les vaisseaux (aorte et veine cave), le tube digestif,
le système végétatif, etc. Les deux cavités sont séparées par le diaphragme qui se comporte comme une
véritable barrière anatomique. Il s’agit d’un muscle en forme de dôme, avec des insertions périphériques
sur les côtes et le sternum, et des insertions vertébrales de T11 à L3. L’abord chirurgical de la charnière
thoracolombaire nécessite une connaissance anatomique précise de ces insertions, mais également des
rapports avec les éléments anatomiques majeurs. En effet, il est fréquent de réaliser une désinsertion
qui doit être maîtrisée afin de minimiser les risques chirurgicaux. Les voies d’abord antérolatérales per-
mettent de réaliser des gestes de décompression, de réduction et de stabilisation du rachis que n’offre pas
la voie postérieure. Ainsi, la première partie de cet article est consacrée à un rappel anatomique précis des
insertions et des rapports des différents éléments présents. Dans un deuxième temps, les différentes voies
sont abordées, avec une description initiale des voies classiques suivie par celle des voies mini-invasives.
L’évolution des techniques et l’utilisation d’endoscopes ont en effet permis la réduction des incisions et le
développement d’abords peu agressifs qui permettent une récupération précoce des patients.
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Mots-clés : Jonction thoracolombaire ; Chirurgie vidéoassistée ; Abord antérolatéral du rachis ;


Voie rétropleurale ; Voie rétropéritonéale ; Chirurgie mini-invasive

Plan  Introduction
■ Introduction 1 La jonction thoracolombaire (T10-L2) est une zone spécifique
■ Anatomie chirurgicale 2 et complexe qui permet le passage d’une cyphose thoracique peu
Diaphragme 2 mobile à une lordose lombaire mobile.
Muscles de la paroi thoracoabdominale 2 Initialement décrit par Hodgson [1, 2] , l’abord de la charnière tho-
Muscles paravertébraux 3 racolombaire par thoraco-phréno-lombotomie se généralise avec

l’utilisation d’une instrumentation antérieure pour la correction
Abords classiques 3
des scolioses [3] . Cette voie d’abord permet des gestes de décom-
Voie trans-pleuro-rétro-péritonéale 3
pression, de réduction et de stabilisation du rachis que n’offre pas
Voie rétro-pleuro-rétro-péritonéale 5
la voie postérieure. Ainsi, les indications se sont élargies : disco-
■ Chirurgie mini-invasive 6 pathie, infection, néoplasie, traumatologie, libération antérieure
Voie transpleurale 6 sur déformation, etc. [4–7] .
Voie rétro-pleurale-rétro-péritonéale 7 L’exposition de la face antérieure et latérale des corps vertébraux
■ Abords combinés 9 peut nécessiter de désinsérer le diaphragme. Il représente une
Voie endothoracique et rétropéritonéale combinée, véritable barrière anatomique entre les cavités thoracique et abdo-
transdiaphragmatique 9 minale. La maîtrise des structures anatomiques est indispensable
Voie endothoracique et rétropéritonéale combinée sans passage pour effectuer un abord antérolatéral de la jonction thoracolom-
diaphragmatique 9 baire et prévenir les éventuelles complications.
■ Conclusion 10 Les risques liés à l’abord thoracique doivent être connus (isché-
mie médullaire, atélectasie, chylothorax, etc. [1, 8, 9] ) ainsi que ceux

EMC - Techniques chirurgicales - Orthopédie-Traumatologie 1


Volume 11 > n◦ 1 > mars 2016
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0467(15)66179-7
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44-136  Abords antérolatéraux de la charnière thoracolombaire

liés à un abord rétropéritonéal (plaies vasculaires, plaies des voies


urinaires, atteinte du plexus sympathique hypogastrique [10–12] ).
Les abords classiques exigent une mobilisation importante du
diaphragme qui expose aux complications per- et postopéra-
toires. Afin de diminuer la morbidité, des abords mini-invasifs et
vidéoassistés ont été décrits [13–15] . Le diaphragme est alors refoulé,
contourné ou incisé directement afin d’accéder à la charnière.

 Anatomie chirurgicale
La jonction thoracolombaire est une région de transition mor-
phologique entre les vertèbres thoraciques et lombaires, mais aussi
topographique entre les cavités thoracique et abdominale.
Elle est composée d’une charpente ostéoarticulaire stabilisée
par des haubans musculaires. Elle protège un ensemble nerveux
radiculaire et végétatif complexe, et permet le passage d’éléments
vasculaires nombreux, notamment l’artère d’Adamkiewicz. Elle se
situe principalement entre T8 et L3, dans 50 % des cas en T9 ou
T10, et provient du côté gauche dans 75 % des cas [16] .
Les muscles sont des éléments prépondérants. Ils sont divisés en Figure 1. Rapport vasculaire de la charnière thoracolombaire. 1. Veine
trois : le diaphragme, les muscles de la paroi thoracoabdominale cave inférieure sus-hépatique ; 2. œsophage ; 3. racine interne de l’azygos ;
et les muscles paravertébraux. 4. pilier droit ; 5. citerne de Pecquet et canal thoracique passant der-
rière l’aorte retirée du schéma ; 6. veine cave inférieure ; 7. pilier gauche ;
8. douzième veine intercostale se joignant à la lombaire ascendante pour
Diaphragme (cf. Fig. 2) former la racine externe de l’hémiazygos à gauche et de l’azygos à droite ;
Il constitue une structure musculotendineuse prévertébrale 9. veine lombaire ascendante gauche ; 10. veine rénale gauche.
séparant les cavités thoracique et abdominale. Il s’agit d’un muscle
plat en forme de dôme à deux coupoles dont les sommets se
projettent, en expiration, en regard du quatrième espace inter-
costal à droite et du cinquième espace intercostal à gauche. Son
innervation motrice centrifuge est assurée par les nerfs phré-
niques droit et gauche provenant des racines C3, C4, C5. Ainsi,
un geste de désinsertion du diaphragme doit être préféré à une
section [17] .
Il est composé d’une zone centrale tendineuse (le centre phré-
nique) et d’une zone périphérique charnue d’insertion en deux
parties : sternocostale et lombaire [18] .

Insertion sternocostale
Dans sa partie antérolatérale, le diaphragme s’insère sur la face
postérieure du processus xiphoïde, à la face interne des cartilages
costaux VII à X et des côtes IX à XII. À ce niveau, les fibres muscu-
laires sont fusionnées aux insertions costales du muscle transverse
de l’abdomen.
Le diaphragme possède également une insertion sur le ligament
arqué latéral (tendu entre le processus transverse de L1 et l’apex
de la douzième côte) et sur le ligament arqué accessoire (entre les
onzième et douzième côtes).

Figure 2. Rappel anatomique : aspect abdominal du diaphragme.


Insertion lombaire (Fig. 1)
1. Partie tendineuse centrale du diaphragme (centre phrénique) ; 2. veine
Les corps des vertèbres lombaires sont des attaches médiales cave inférieure ; 3. pilier droit ; 4. nerf sous-costal (douzième paire intercos-
par l’intermédiaire de piliers. Ceux-ci sont intimement liés au liga- tale) ; 5. nerf iliohypogastrique ; 6. nerf ilio-inguinal, 7. nerf fémorocutané ;
ment longitudinal antérieur. On distingue le pilier droit plus épais 8. nerf pneumogastrique accompagnant l’œsophage ; 9. nerf phrénique
(face latérale de L1, L2, L3 et disques intervertébraux) et le pilier gauche et ses branches sur la face abdominale du diaphragme mon-
gauche (face antérolatérale de L1, L2 et disque intervertébral). trant l’innervation centrifuge du diaphragme ; 10. aorte passant dans le
Les deux piliers sont réunis en regard du disque T11-T12 par le hiatus aortique formé par le ligament arqué médian ; 11. pilier gauche
ligament arqué médian et limitent en avant le hiatus aortique. du diaphragme ; 12. arcade du psoas ; 13. partie musculaire charnue
Enfin, le ligament arqué médial tendu entre le corps de L1 et du diaphragme ; 14. arcade du carré des lombes ; 15. douzième côte ;
son processus transverse permet une insertion latérale. 16. vaisseaux segmentaires lombaires ; 17. muscle psoas ; 18. muscle carré
Le diaphragme délimite plusieurs orifices dont trois principaux des lombes ; 19. nerf génitofémoral ; 20. tronc du sympathique.
(Fig. 2) :
• le hiatus aortique, qui est un hiatus fibreux limité par le corps
de T12, les piliers et le ligament arqué médian. Il est traversé
par l’aorte et le canal thoracique ;
• le foramen de la veine cave inférieure en regard du disque inter- Muscles de la paroi thoracoabdominale
vertébral T8-T9 ; Muscle grand droit
• le hiatus œsophagien, en regard de T10 entre les deux piliers.
Il existe des orifices accessoires comme le hiatus du pilier qui Il est situé dans une gaine aponévrotique résistante. Il s’étend
permet le passage du nerf grand splanchnique et de la veine lom- du processus xiphoïde et des cartilages costaux jusqu’à la crête
baire ascendante. iliaque.

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Figure 4. Installation en décubitus latéral. Un billot est installé sous la


région lombaire pour exposer la zone de travail. Les appuis permettent
de stabiliser le patient.
Figure 3. Muscles érecteurs du rachis. 1. Iliocostal ; 2. longissimus ;
3. multifidus ; 4. interspinalis.

Muscle oblique externe


C’est le plus superficiel des muscles antérolatéraux de la paroi
abdominale. Il s’insère sur les six dernières côtes, et se termine sur
la crête iliaque et la gaine des grands droits.

Muscle oblique interne


Situé sous l’oblique externe, il s’insère sur la crête iliaque et sur
le fascia thoracolombaire pour se terminer sur les côtes et la gaine
des droits. Il s’unit avec le muscle transverse pour former le tendon
conjoint.

Muscle transverse de l’abdomen


Situé sous l’oblique interne, il est tendu entre le fascia tho-
racolombaire et l’aponévrose des droits (avec une extension
costale).

Muscles paravertébraux (Fig. 3)


Figure 5. Incision de la thoracophrénotomie gauche.
Ils sont nombreux. On distingue d’arrière en avant :
• les muscles érecteurs du rachis composés du multifidus, du lon-
gissimus et de l’iliocostal ; de la coupole diaphragmatique. En région abdominale, l’accès aux
• le carré des lombes, tendu entre les processus transverses de L1 corps vertébraux se fait par voie rétropéritonéale. Il s’agit donc
à L4 et la douzième côte jusqu’à l’aile iliaque ; d’une thoraco-phréno-lombotomie.
• l’ilio-psoas, composé de deux muscles (grand psoas et iliaque).
Il s’insère sur la face latérale des vertèbres T12 à L5 pour se Installation et position du patient (Fig. 4)
terminer sur le petit trochanter.
Cette chirurgie requiert une préparation préopératoire. Le
La jonction thoracolombaire est le passage d’éléments anato-
patient, sous anesthésie générale, est intubé de façon sélective.
miques majeurs.
Le patient est placé en décubitus latéral droit ou gauche
L’aorte thoracique se rapproche de la ligne médiane pour se
(rarement), solidement maintenu par quatre appuis. Pour ouvrir
placer en avant de la colonne vertébrale dans le hiatus aortique
l’espace entre les côtes et la crête iliaque, la table peut être cassée
du diaphragme (bord inférieur du corps de T12).
ou un billot sous la charnière thoracolombaire peut être mis en
La veine cave naît de l’union des veines iliaques communes
place.
droite et gauche. Elle décrit un trajet vertical sur le bord droit de
La crête iliaque doit être préparée et intégrée dans le champ
la colonne. Elle traverse le diaphragme par le foramen de la veine
opératoire. Le chirurgien est en arrière du patient, son aide au
cave en T8-T9.
niveau abdominal.
Le conduit thoracique naît de la citerne de Pecquet avec un tra-
jet rétroaortique. Il traverse le diaphragme par le hiatus aortique.
La chaîne sympathique paravertébrale chemine de chaque côté Incision et ouverture de la paroi
de la colonne vertébrale. La traversée du diaphragme s’effectue thoracoabdominale
entre l’arcade du psoas et le pilier correspondant. L’incision est oblique (Fig. 5). Elle longe le bord supérieur de
la neuvième ou de la dixième côte, et se termine sur la paroi
 Abords classiques abdominale, à quelques centimètres au-dessus de l’ombilic, en
regard du bord externe des droits. Pour atteindre le corps de L2,
Les incisions des abords classiques sont volontairement exten- l’incision abdominale doit être prolongée jusqu’à l’ombilic. Le
sives afin de faciliter l’exécution de la technique aux plus jeunes tissu sous-cutané et les fibres du muscle grand oblique sont incisés
chirurgiens. L’abord peut être diminué selon l’expérience de au bistouri électrique (Fig. 6).
l’opérateur. En secteur abdominal, l’ouverture de ce premier plan
musculaire laisse apparaître le muscle oblique interne qui est
sectionné au bistouri électrique. Le muscle transverse est ouvert
Voie trans-pleuro-rétro-péritonéale horizontalement à l’aide de ciseaux mousses afin de ne pas léser le
Dans cet abord, la cavité thoracique est ouverte et s’associe à sac péritonéal. Celui-ci est décollé de la face profonde du muscle
une section du diaphragme qui permet un refoulement complet transverse à l’aide de tampons montés et récliné (Fig. 7).

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Figure 6. Section des muscles de la paroi. La section du transverse est


effectuée avec des ciseaux mousses pour éviter une brèche péritonéale.
Figure 8. Aspect après résection de la côte et ouverture de la plèvre
1. Muscle oblique externe ; 2. muscle oblique interne ; 3. muscle transverse
pariétale. 1. Cartilage costal ; 2. face thoracique du diaphragme ; 3. bout
qui s’insère sur la face profonde du cartilage costal ; 4. muscle intercostal ;
proximal de la côte réséquée ; 4. poumon.
5. muscle serratus antérieur ; 6. muscle grand dorsal ; 7. dizième côte.

Figure 7. Dégagement du rétropéritoine au tampon monté. 1. Sac péri-


tonéal ; 2. muscle psoas.
Figure 9. Section du cartilage costal et du diaphragme. La section du
En secteur thoracique, la section du muscle oblique externe diaphragme se fait en laissant un moignon de 15 mm pour la fermeture.
découvre les muscles intercostaux qui sont incisés sur le bord
supérieur de la côte afin de ne pas léser le nerf et les vaisseaux
intercostaux. Ils sont ensuite désinsérés en sous-périosté à l’aide Section du diaphragme
d’une rugine costale. Une costectomie peut être effectuée pour Le diaphragme est sectionné sur toute sa périphérie jusqu’au
augmenter l’amplitude du champ opératoire ; le cartilage chon- hiatus aortique, en prenant soin de laisser un moignon musculaire
drocostal est sectionné en deux au bistouri froid (repère lors de la de 15 mm nécessaire à la fermeture (Fig. 9). Une coupe radiaire
fermeture) et la costotomie se termine par la coupe de l’extrémité directe du diaphragme mettrait en danger l’innervation posté-
postérieure (Fig. 8). rieure du diaphragme gauche et est donc déconseillée.
Une hémostase soigneuse à la pince bipolaire est effectuée lors Les viscères sont refoulés vers l’avant à l’aide d’une valve souple.
de la dissection musculaire et de la cire à os doit être appliquée La dissection de l’espace rétropéritonéal se poursuit avec des
sur la section postérieure de la côte. tampons montés afin de décoller le sac péritonéal des masses mus-
L’écarteur autostatique de Finochietto est ouvert progressive- culaires du carré des lombes et du psoas. La section du diaphragme
ment afin de tendre les insertions costales du diaphragme. Le passe à 1,5 cm au-dessus des ligaments arqués latéral et médial,
péritoine est décollé de la face inférieure du diaphragme aux tam- et atteint le pilier gauche. Avant d’aborder les corps vertébraux,
pons montés. Il faut éviter la région centrale et tendineuse plus l’aorte doit être identifiée et protégée (Fig. 10). Le pilier gauche
adhérente, et se diriger vers la région lombaire. est finalement sectionné sur des fils repères afin de faciliter sa

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Figure 10. Exposition du rachis. L’aorte est réclinée et les piliers sont Figure 12. Exposition de la charnière thoracolombaire après ouverture
sectionnés. de la plèvre pariétale prévertébrale, et ligature et section des vaisseaux
segmentaires. 1. Pilier gauche sectionné ; 2. psoas ; 3. carré des lombes ;
4. tronc du sympathique ; 5. poumon gauche récliné.

Voie rétro-pleuro-rétro-péritonéale [19]


L’installation du patient est identique à celle de l’abord trans-
pleuro-rétro-péritonéal.

Incision et ouverture de la paroi


thoracoabdominale (Fig. 13)
L’incision débute en arrière, sur le bord externe des muscles
paravertébraux, à 5 cm des épineuses de T10-T11 et de T12. Elle
se prolonge sur le bord externe de la onzième côte et se termine
en dedans de l’épine iliaque antérosupérieure. L’abord distal est
similaire à celui d’une lombotomie classique [20] .
Une fois le plan sous-cutané incisé, le muscle grand dorsal, le
dentelé postérieur et les muscles paravertébraux sont sectionnés et
écartés. La côte est abordée en sous-périosté et doit être libérée soi-
gneusement, particulièrement sur sa face profonde, afin de rester
en extrapleural lors de la dissection. Le diaphragme est détaché de
la pointe chondrale de la côte et celle-ci peut alors être sectionnée
Figure 11. Après section du diaphragme et de son pilier gauche, la à 2 cm de son extrémité ou bien désarticulée de la transverse.
plèvre pariétale postérieure est incisée de bas en haut. 1. Aorte abdo- Au niveau de la paroi abdominale, les muscles oblique externe,
minale ; 2. vaisseaux segmentaires lombaires ; 3. pilier gauche sectionné ; oblique interne et transverse sont à leur tour incisés en s’assurant
4. psoas ; 5. carré des lombes ; 6. diaphragme ; 7. chaîne sympathique ; de ne pas léser le sac péritonéal.
8. plèvre prévertébrale.
Passage rétropleural et rétropéritonéal (Fig. 14, 15)
Le décollement rétropleural et rétropéritonéal est réalisé pro-
fermeture postérieure. Le diaphragme peut alors être totalement gressivement de l’arrière vers l’avant à l’aide de tampons montés.
refoulé pour permettre l’union des espaces thoracique et abdomi- Ainsi, le sac péritonéal en bas et en avant, le diaphragme au milieu
nal. et le sac pleural en haut sont détachés de la paroi en un seul bloc.
Le diaphragme mérite une attention particulière car ses
Exposition des corps vertébraux insertions costales et lombaires doivent être sectionnées succes-
La plèvre pariétale prévertébrale est ouverte longitudinalement sivement d’antérieur à postérieur.
(Fig. 11, 12), découvrant les vaisseaux segmentaires qui cheminent La coupole diaphragmatique est d’abord désinsérée de la pointe
sur la partie centrale des corps vertébraux. Après repérage par chondrale de la onzième côte, puis de celle de la douzième côte.
l’amplificateur de brillance, les corps vertébraux sont abordés, les Plus en arrière, la libération en regard de l’apophyse transverse
vaisseaux segmentaires ligaturés. Les parties molles sur le corps de L1 permet de refouler les arcades du carré des lombes et du
sont réclinées grâce à une rugine de Cobb. psoas. Finalement, le pilier gauche est sectionné dans son corps
charnu afin de compléter la libération du diaphragme. L’écarteur
Fermeture de Finochietto peut alors être positionné, et les contenus abdo-
Le piler et la coupole diaphragmatique gauches sont suturés par minal et thoracique sont refoulés vers l’avant à l’aide de valves
points séparés non résorbables. La paroi thoracoabdominale est souples.
fermée en deux plans : le muscle transverse (et son aponévrose) et
le muscle oblique interne pour le plan profond. Le muscle oblique Exposition des corps vertébraux
externe forme le plan superficiel. L’accès aux corps vertébraux est permis après avoir décollé la
Un fil est passé entre les deux côtes afin de fermer l’espace inter- plèvre pariétale et après avoir désinséré médialement le muscle
costal. Finalement, le poumon se réexpand par une manœuvre de psoas. Une nouvelle valve sur le bord externe droit de la colonne
Valsalva. Un drain thoracique doit être maintenu 48 heures. vertébrale permet de refouler le paquet aortocave et d’offrir un

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Figure 15. Après résection sous-périostée de la douzième côte, le


cul-de-sac pleural est refoulé pour exposer la face thoracique du dia-
phragme. 1. Sac péritonéal ; 2. bouts restants de la douzième côte ;
3. muscle intercostal ; 4. périoste de la douzième côte ; 5. plèvre pariétale
diaphragmatique ; 6. muscle psoas ; 7. diaphragme.

Figure 13. Localisation incision cutanée pour voie d’abord rétro-


pleuro-rétro-péritonéale.
“ Point important
Conduite à tenir
• Le péritoine est décollé aux tampons montés de la face
inférieure du diaphragme en évitant la région centrale plus
adhérente.
• L’aorte doit être identifiée et protégée.
• Dans l’abord sus-diaphragmatique endothoracique,
une phrénotomie « limitée » permet un accès aux corps
vertébraux.

Voie transpleurale
Voie endoscopique pure [21, 22]
L’abord endoscopique pur permet un abord limité de la char-
nière car le diaphragme est difficilement refoulé en thoracoscopie.
Sa forme en coupole et la position du foie dissimulent les corps
vertébraux de L1 et L2. Le disque T12-L1 marque la limite basse
Figure 14. Voie rétro-pleuro-rétro-péritonéale droite. Section des de cet abord, plus souvent indiqué pour des gestes concernant le
muscles de la paroi et écartement des muscles paravertébraux. 1. Muscle rachis thoracique.
transverse de l’abdomen ; 2. muscle oblique interne ; 3. muscle oblique Installation et incision (Fig. 16)
externe ; 4. muscle grand dorsal ; 5. muscle dentelé postérieur et inférieur ; Le patient est installé en décubitus latéral et une intubation
6. muscle iliocostal sectionné ou mieux écarté vers la ligne des épineuses ; sélective est réalisée.
7. muscle intercostal ; 8. ligament lombocostal de Henlé ; 9. apophyse Le premier trocart est mis en place entre les sixième et septième
transverse de T12. espaces intercostaux, sur la ligne axillaire postérieure. Afin d’éviter
une lésion du poumon, la peau est incisée sur 15 mm au bistouri
abord complet des corps vertébraux. En cas de brèche pleurale, froid et les muscles intercostaux sont disséqués avant l’insertion
celle-ci est suturée immédiatement et un drain thoracique est d’un trocart mousse. Un endoscope rigide de 0◦ ou 30◦ est inséré,
placé (nous préconisons un drain systématique en raison d’un ce qui permet le positionnement des autres trocarts sous contrôle
épanchement réactionnel). Le diaphragme doit idéalement être endoscopique en respectant le principe de triangulation (aspira-
réinséré sur la transverse de L1 au moment de la fermeture. tion, irrigation, dissection ou rétraction) (Fig. 17). Initialement
décrite pour les hernies discales thoraciques, les indications se
sont étendues aux fractures thoraciques (greffe antérieure).
 Chirurgie mini-invasive Franchissement du diaphragme
Apres exploration complète de la cavité, le niveau pathologique
La chirurgie mini-invasive s’est développée afin de réaliser est repéré à l’amplificateur de brillance par la pose d’une broche
les mêmes gestes qu’en chirurgie classique sans compromis de Kirschner. Il est difficile de contrôler leur enfoncement dans
sur l’efficacité. Les avantages sont nombreux (diminution du le corps vertébral. L’utilisation de broches spécifiques permet un
saignement, de la morbidité postopératoire et de la durée enfoncement sécurisé. Deux broches peuvent être utilisées avec
d’hospitalisation) et les indications variées (fracture, hernie dis- une compresse pour refouler le diaphragme.
cale, déformation, pseudarthrose, etc.) Une fois le diaphragme refoulé, la plèvre est ouverte au bis-
Cette réduction des voies d’abord est intimement liée au déve- touri ou au crochet électrique en contrôlant le saignement. Les
loppement de matériel spécifique, notamment d’endoscopie. piliers sont désinsérés dans une direction céphalocaudale. Cette

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Figure 18. Abord sus-diaphragmatique endothoracique. Après résec-


tion de la onzième côte, la plèvre pariétale est ouverte ; le passage se fait
en transpleural jusqu’à la plèvre prévertébrale. La phrénotomie est limitée
sur les corps vertébraux permettant un accès.

Figure 16. Mise en place des trocarts. Le chirurgien et son aide se


placent en avant du patient.

1 2
3

Figure 19. Mise en évidence de la vertèbre T12 (1) après résection des
disques T11-T12 (2) et T12-L1 (3).

Figure 17. Incision le long de la onzième côte. Une incision de 4 à 5 cm limitée » s’effectue en désinsérant partiellement les piliers sur les
est suffisante. corps vertébraux (Fig. 18). Cet abord permet d’accéder aux corps
vertébraux de T11, T12 et L1, par exemple pour permettre une
phrénotomie « limitée » complète l’abord et permet l’exposition libération sur scoliose (Fig. 19).
du niveau. Un drain thoracique est mis en place lors de la Abord transdiaphragmatique ou sous-diaphragmatique.
fermeture. L’incision du diaphragme est circulaire et se réalise sur 3 à 4 cm
le long de la paroi thoracique, en regard de l’arcade du psoas
Minithoracotomie vidéoassistée [13, 20, 23, 24] (Fig. 20) [25] . Cette fenêtre permet un accès à l’espace rétropérito-
néal, et le péritoine est ainsi décollé aux tampons montés et écarté
C’est l’abord qui tend à devenir le gold standard. vers l’avant. Le diaphragme est refoulé vers le haut. L’utilisation
Installation et incision d’un écarteur tubulaire ou de broches de Kirschner facilite la mobi-
La position du patient en décubitus latéral avec un billot sous lisation des structures. La plèvre pariétale est ouverte à la pince
le thorax est similaire à celle de la thoracoscopie pure. La mise bipolaire et le muscle psoas est écarté en postérieur. Les corps ver-
en place des champs stériles doit toujours prendre en compte une tébraux sont ainsi exposés et repérés à l’amplificateur de brillance.
possible conversion en thoracotomie classique. Lors de la fermeture, le diaphragme est suturé en périphérie avec
L’incision se fait à l’aplomb du niveau à traiter et est similaire mise en place de drain (Fig. 21).
à celle réalisée pour la voie rétropleurale, mais 4 à 5 cm suffisent
(Fig. 17). Les muscles sont disséqués sans être coupés et la côte est
réséquée sur 5 à 8 cm. La plèvre est incisée et l’abord devient trans- Voie rétro-pleurale-rétro-péritonéale [15, 26–29]
pleural. Le poumon est repoussé vers le haut à l’aide de compresses
Il s’agit de notre voie de choix en pratique quotidienne.
humides.
Le patient est positionné en décubitus latéral droit. Le chirur-
Un endoscope est introduit par un trocart situé à distance.
gien se place dans le dos du patient et son aide en regard de
D’autres trocarts peuvent être insérés sur la ligne axillaire médiane
l’abdomen (Fig. 22).
afin d’utiliser des rétracteurs et les instruments.
L’incision, de 4 à 8 cm, est oblique et centrée sur la ligne axillaire
Franchissement du diaphragme moyenne (Fig. 17). Elle longe le bord supérieur de la côte immé-
Abord sus-diaphragmatique. Comme en thoracoscopie, diatement supérieure du niveau à traiter (en général, la onzième
après avoir refoulé le diaphragme vers le bas par des broches ou la douzième côte). Les muscles sous-jacents sont incisés dans
transcutanées, la plèvre pariétale est ouverte et une « phrénotomie le sens des fibres, le bord latéral du grand dorsal est refoulé, les

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Figure 20. Voie transpleurale transdiaphragmatique directe. Un moi-


gnon de 2 cm doit être préservé. Le diaphragme est ensuite refoulé vers le
haut. 1. Diaphragme ; 2. section du diaphragme en regard de l’arcade du
carré des lombes ; 3. pilier du diaphragme ; 4. psoas ; 5. carré des lombes.

Figure 22. Le chirurgien (à droite) se place dans le dos du patient, son


aide (à gauche) est en regard de l’abdomen.

Figure 21. Fermeture du diaphragme par des points séparés.

muscles intercostaux sont désinsérés en sous-périosté. La côte est


exposée et réséquée afin de faciliter l’abord. Elle est utilisée comme
greffe osseuse (Fig. 23, 24).
La dissection continue dans l’espace rétropleural : la plèvre est
décollée soigneusement du haut vers le bas et le sac pleural est Figure 23. Libération d’une côte avant résection. On met en évidence
déplacé caudalement (Fig. 25). la plèvre sous-jacente.
La plèvre étant très fine, le risque de la blesser est élevé et toutes
les brèches doivent être immédiatement suturées.
Deux alternatives existent pour franchir la barrière diaphrag-
matique et pénétrer dans l’espace rétropéritonéal.

Réalisation d’une phrénotomie limitée [27]


Ce geste permet d’étendre l’abord jusqu’aux corps vertébraux L1
et L2. Pour cela, les insertions périphériques costales (onzième
et douzième côtes) et vertébrales (apophyse transverse de L1) du
diaphragme doivent être sectionnées progressivement d’avant en
arrière, comme lors de l’abord rétro-pleuro-rétro-péritonéal. Les
ligaments arqués latéral et médial sont désinsérés et refoulés. Le
pilier gauche est détaché de la face antérieure des corps de T12 et
L1 en prenant soin de ne pas blesser les vaisseaux segmentaires.
Le sac péritonéal est décollé. Le bord médial du muscle psoas est
ensuite séparé à la pince bipolaire de ses attaches sur les bords laté-
raux des corps vertébraux. Il est nécessaire de protéger la chaîne Figure 24. Section du bord antérieur de la côte. Après section de son
sympathique et le nerf génitofémoral. bord postérieur, elle est utilisée pour servir de greffe.

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Figure 25. Voie rétropleurale avec respect de la plèvre (1). Mise en Figure 27. Corporectomie T12 avec mise en place de deux vis permet-
évidence du poumon sous-jacent (2) (droite de l’image). tant une fixation latérale. Les vis sont positionnées dans le corps de T11
et L1. L’espace vacant entre correspond à la corporectomie.

Figure 28. L’espace de la corporectomie T12 est comblé par une cage
spécifique de comblement antérieur.

Figure 26. Voie extrapleurale latérodiaphragmatique. Le diaphragme


peut être refoulé vers le bas et en avant, libérant un accès à la charnière
en passant sous l’arcade du psoas. Le muscle psoas est récliné en arrière
et le pilier du diaphragme coupé si besoin. 1. Diaphragme ; 2. pilier du
diaphragme ; 3. psoas ; 4. carré des lombes ; 5. plèvre pariétale ; 6. cul-de-
sac pleural ; 7. onzième côte ; 8. espace rétropleural.

Passage sous l’arcade du psoas (voie extrapleurale


latérodiaphragmatique)
Pour accéder à D12 et aux disques voisins, une phrénotomie
n’est pas indispensable. Le diaphragme peut être décollé progres-
sivement de la paroi vers le bas et en avant, libérant un accès à Figure 29. La côte réséquée lors de la voie d’abord permet de combler
la charnière en passant sous l’arcade du psoas (possibilité de le l’espace restant.
sectionner) (Fig. 26).
Voie endothoracique et rétropéritonéale
Fermeture combinée, transdiaphragmatique
Les muscles pariétaux sont suturés en un seul plan. Un drain
peut être mis en place. Cet abord est indiqué pour des déformations lombaires avec ou
De nombreux auteurs décrivent l’utilisation d’écarteurs tubu- sans extension thoracique lorsque l’orientation des disques sous-
laires afin de faciliter la vision et l’exposition, et de réduire la taille diaphragmatiques rend difficile leur avivement.
des incisions. L’abord des disques se fait donc par lombotomie, mais les instru-
Un exemple de corporectomie de T12 est donné sur les ments sont introduits par un trocart thoracique. Le diaphragme
Figures 27 à 29. est traversé par une petite incision de 1 cm et des instruments
longs sont utilisés depuis un trajet endothoracique.

 Abords combinés Voie endothoracique et rétropéritonéale


combinée sans passage diaphragmatique
Ces abords sont indiqués principalement dans les déforma-
tions rachidiennes. La combinaison de deux abords mini-invasifs Cette voie combine une thoracoscopie et un abord rétropérito-
permet d’atteindre plusieurs étages situés en lombaire et en tho- néal sous-diaphragmatique par lombotomie. Ses indications sont
racique avec un abord limité. limitées aux déformations lombaires avec extension thoracique

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ou aux déformations thoracolombaires. Le diaphragme est res- [6] Bridwell KH. Indications and techniques for anterior-only and combined
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J.-C. Le Huec (j-c.lehuec@u-bordeaux.fr).
Service Pr Le Huec, Hôpital Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33000 Bordeaux, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Rigal J, Plais N, Cogniet A, Aunoble S, Le Huec JC. Abords antérolatéraux de la charnière thoracolombaire.
EMC - Techniques chirurgicales - Orthopédie-Traumatologie 2016;11(1):1-10 [Article 44-136].

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