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Le chirurgien plasticien réparateur est très souvent confronté à la réalisation de curages dans la prise en
charge des tumeurs cutanées. Dans la région cervicale, il peut par ailleurs être conduit à suivre des lésions
de la sphère buccale nécessitant un curage. Le curage cervical radical a été le standard pour le traitement
des cancers de la sphère ORL depuis Crile en 1906. Depuis un peu plus de 20 ans une tendance vers des
curages plus conservateurs est apparue. Le but étant de n’enlever que certains éléments lymphatiques de
façon élective en préservant certaines structures anatomiques, ceci devant faire baisser la morbidité du
geste sans altérer le contrôle de la maladie. Nous proposons après un chapitre d’anatomie chirurgicale de
la région cervicale une revue des indications actuelles de curages conservateurs et radicaux, puis une
description détaillée de nos techniques chirurgicales.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan vasculaire du cou sont traversées par les deux grands axes
artériels irriguant le membre supérieur (artère subclavière) et
l’extrémité céphalique (artère carotide commune). Autour de ces
¶ Anatomie chirurgicale des curages cervicaux 1
axes se placent d’importants rapports nerveux ainsi que l’essen-
Région sterno-cléido-mastoïdienne 1
tiel des lymphocentres cervicaux profonds.
Contenu de la région sterno-cléido-mastoïdienne 2
¶ Indications des curages cervicaux 3
Carcinome épidermoïde cervicofacial 3
Région sterno-cléido-mastoïdienne
Autres tumeurs 3 Elle se situe à la partie antérolatérale du cou. Elle contient
¶ Curage cervical 4 l’axe vasculaire à destination cervicofaciale et céphalique :
Classifications et définitions 4 l’artère carotide commune et la veine jugulaire interne. On y
Avant l’opération 4 retrouve également d’importants troncs nerveux et un axe
Technique opératoire du curage cervical : radical modifié III 4 lymphatique. À sa partie basse, elle contient l’axe vasculaire à
Technique de l’évidement radical 7 destinée du membre supérieur (les vaisseaux subclaviers).
Un plan profond ou plan des muscles infrahyoïdiens ; le seul de ses éléments nerveux périartériels et passe en avant du
qui concerne la région sterno-cléido-mastoïdienne est le muscle muscle scalène antérieur. Sa réunion avec la veine jugulaire
omohyoïdien engainé par le bord postérieur de la lame prétra- interne constitue la veine brachiocéphalique au niveau du
chéale du fascia cervical. Croisant l’axe vasculaire du cou, le confluent veineux jugulosubclavier. C’est là que se jettent en
muscle omohyoïdien le divise en partie supraomohyoïdienne et outre les veines jugulaires externes et antérieures, la veine
partie infraomohyoïdienne. vertébrale, le canal thoracique à gauche, la veine lymphatique
Le plan postérieur de la région sterno-cléido-mastoïdienne est à droite.
formé par la lame prévertébrale du fascia cervical qui recouvre
les muscles scalènes et le plexus cervical. Nerfs
Nerf vague (X)
Contenu de la région sterno-cléido-
Il se situe à l’intérieur de la gaine carotidienne, dans le
mastoïdienne compartiment qui lui est imparti dans l’angle dièdre postérieur
Artères entre artère carotide commune et veine jugulaire interne. Sa
seule branche collatérale dans la région sterno-cléido-
Artère carotide commune mastoïdienne est le nerf laryngé inférieur qui naît au niveau de
Elle naît à droite de la crosse de l’aorte d’une origine com- la face antérieure de l’artère subclavière.
mune avec l’artère subclavière droite (tronc brachiocéphalique), Nerf hypoglosse (XII)
à gauche de l’aorte. Elle chemine verticalement dans la région
sterno-cléido-mastoïdienne sans donner de branche collatérale. Il est présent à la partie toute haute de la région sterno-
C’est au niveau de la grande corne de l’os hyoïde qu’elle se cléido-mastoïdienne. Il quitte en effet l’espace rétrostylien en
termine en artères carotides externe et interne. Cette terminai- passant entre la veine jugulaire interne et le nerf vague. Prenant
son est dilatée pour former le sinus carotidien qui joue un rôle un trajet horizontal, il passe entre la face latérale de l’artère
essentiel dans la régulation de la pression sanguine par ses carotide externe et la face médiale de la veine faciale pour
barorécepteurs. En arrière du sinus carotidien se trouve le suivre le ventre postérieur du muscle digastrique et entrer dans
glomus, organe chémorécepteur sensible aux concentrations la loge submandibulaire.
sanguines en oxygène et dioxyde de carbone. L’artère carotide Branche externe du nerf accessoire (XI)
commune est entourée de la gaine carotidienne ; elle est divisée
en trois compartiments, un pour l’artère carotide commune, un Elle apparaît à la partie toute haute de la région sterno-cléido-
pour la veine jugulaire interne qui est en dehors de l’artère et mastoïdienne en passant sur la face latérale de la veine jugulaire
un dernier pour le nerf vague qui se place dans l’angle dièdre interne. Elle gagne le bord antérieur du muscle sterno-cléido-
entre ces deux vaisseaux, en arrière. mastoïdien et chemine à sa face profonde. Elle croise le bord
postérieur du muscle à hauteur de l’os hyoïde. Oblique en bas,
Artère carotide interne en arrière et en dehors, elle rejoint le bord antérieur du muscle
Elle poursuit le trajet ascendant de l’artère carotide commune trapèze.
sans abandonner de collatérale dans son trajet extracrânien, ce
Anse cervicale
qui permet de la distinguer de l’artère carotide externe. Vers le
haut, elle traverse l’espace rétrostylien pour gagner la base du Destinée à l’innervation des muscles infrahyoïdiens, elle est
crâne. constituée de deux racines :
• supérieure, issue des trois premiers nerfs spinaux cervicaux,
Artère carotide externe qui longe le nerf hypoglosse puis croise le bord latéral de
Elle se place en avant et médialement par rapport à l’artère l’artère carotide commune ;
carotide interne à son origine. Elle poursuit alors son trajet • inférieure, issue des second et troisième nerfs spinaux
verticalement en avant de la carotide interne pour gagner cervicaux, longeant la face postérieure de la veine jugulaire
l’espace rétrostylien puis la région parotidienne. Elle donne six interne qu’elle cravate par l’avant pour rejoindre la racine
branches collatérales à destinée cervicale ou céphalique : les supérieure.
artères thyroïdienne supérieure, linguale, faciale, pharyngienne
ascendante, occipitale et auriculaire postérieure. Tronc sympathique cervical
Il longe verticalement la gaine carotidienne en arrière, de la
Artère subclavière
base du crâne à l’orifice cranial du thorax.
Elle occupe la partie toute basse de la région sterno-cléido-
mastoïdienne pour sa portion préscalénique. Elle y donne Lymphatiques (Fig. 1)
d’importantes branches collatérales : les artères vertébrale,
thoracique interne ainsi que les troncs costocervical et On distingue deux lymphocentres cervicaux.
thyrocervical. Lymphocentre cervical superficiel
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Technique chirurgicale des curages ganglionnaires cervicaux ¶ 45-142-A
Tableau 1.
Classification des ganglions cervicaux acceptée par l’American Head and
Neck Society.
Niveau I
Ia groupe sous-mental sus-hyoïdien : entre le ventre antérieur du muscle
digastrique et la ligne médiane
Ib groupe sous-mandibulaire : dans le triangle défini par les ventres an-
térieur et postérieur du muscle digastrique et le bord inférieur de la man-
dibule avec les ganglions adjacents à la glande sous-maxillaire situés le
long du pédicule vasculaire facial
Niveau II : groupe jugulaire supérieur
Région cervicale supérieure de la veine jugulaire interne et la partie su-
périeure du nerf spinal, s’étendant de la base du crâne jusqu’à la bifurca-
tion carotidienne ou l’os hyoïde (repère clinique)
La limite postérieure correspond au bord postérieur du muscle sterno-
cléido-mastoïdien alors que la limite antérieure est définie par le bord
latéral du muscle sternohyoïdien
IIa : ganglions du niveau II situés en avant du plan vertical défini par le
nerf spinal
IIb : ganglions du niveau II situés en arrière du plan vertical défini par le
nerf spinal
Niveau III : groupe jugulaire moyen
Tiers moyen de la veine jugulaire interne, entre le bord inférieur du sec-
teur II et le muscle omohyoïdien ou le bord inférieur du cartilage thy-
roïde (repère clinique)
Les limites antérieure et postérieure sont les mêmes que celles du niveau
II
Niveau IV : groupe jugulaire inférieur
Figure 1. Groupes ganglionnaires du cou.
Tiers inférieur de la veine jugulaire interne, entre le bord inférieur du
niveau III et la clavicule. Les limites antérieure et postérieure sont les
mêmes que celles du niveau III
Lymphocentre antérieur. Il suit le paquet jugulocarotidien.
Niveau V : groupe du triangle postérieur
On le divise en deux parties par rapport au muscle omohyoï-
dien. Les nœuds jugulo-supra-omo-hyoïdiens reçoivent des Partie inférieure du nerf spinal et le long du pédicule vasculaire cervical
transverse
afférences des lymphocentres submandibulaires, du larynx, de
l’hypopharynx et de la glande thyroïde. Les nœuds jugulo-infra- Ce groupe a la forme d’un triangle dont les limites sont la clavicule, le
bord postérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien, et le bord antérieur
omo-hyoïdiens reçoivent des afférences thyroïdiennes.
du muscle trapèze. Les sous-niveaux Va et Vb sont séparés par un plan
Le triangle est fermé en bas par un lymphocentre inférieur horizontal passant par le bord inférieur du cricoïde
qui suit l’artère transverse du cou ou « chaîne cervicale trans-
Va : ganglions du niveau V situés au-dessus du plan horizontal passant
verse » des cliniciens. par le bord inférieur du cricoïde (ganglions spinaux)
Vb : ganglions du niveau V situés au-dessous du plan horizontal passant
par le bord inférieur du cricoïde (ganglions de la chaîne cervicale trans-
■ Indications des curages cervicaux verse)
Niveau VI : compartiment central
Carcinome épidermoïde cervicofacial [8-11] Tissu ganglionnaire du défilé trachéo-œsophagien et de la région péri-
thyroïdienne, s’étendant en haut du bord inférieur de l’os hyoïde
Ces tumeurs représentent la principale indication des évide- jusqu’à la fourche sternale en bas
ments ganglionnaires cervicaux. Plusieurs travaux de radiothé- De chaque côté, la limite latérale correspond au bord médial de la gaine
rapeutes font état d’un contrôle des micrométastases et des carotidienne
métastases de petites tailles par la radiothérapie, nous pensons
Niveau VII : groupe médiastinal supérieur
cependant qu’à l’heure actuelle la chirurgie demeure le standard
de la prise en charge thérapeutique des métastases cervicales. Tissu ganglionnaire situé à la partie antérosupérieure du médiastin
Elle permet une exérèse complète de tous les ganglions envahis
chez les patients N+ , et permet chez les patients N0 une
(groupe jugulaire inférieur) homolatéraux. Les lésions oropha-
évaluation histologique précise. La chirurgie première ne
ryngées passant la ligne médiane ont un risque de dissémina-
compromet pas une irradiation secondaire alors que la radio-
tion cervicale bilatérale et justifient un geste bilatéral
thérapie complique considérablement un geste chirurgical
(Tableau 1).
secondaire. Un évidement cervical radical est indiqué lorsque
La réalisation de la procédure du ganglion sentinelle est
des ganglions cervicaux sont présents lors du bilan initial d’un
actuellement testée dans les carcinomes épidermoïdes N0, mais
carcinome cervicofacial. Un évidement cervical sélectif est
ne peut être considérée comme validée ; elle ne doit être réalisée
indiqué chez les patients N0 afin de pratiquer l’exérèse des
que dans un cadre protocolaire.
ganglions à risque de métastase et d’obtenir un statut ganglion-
naire anatomopathologique précis. L’intérêt d’une radiothérapie
adjuvante postopératoire dépend du résultat anatomopathologi-
Autres tumeurs
que. Le traitement ganglionnaire des tumeurs de la cavité Dans le cas du mélanome malin [12-15], une remise au goût du
buccale N0 concerne les niveaux Ia, Ib (Ia groupe sous-mental, jour existe dans les protocoles incluant une recherche de
Ib groupe sous-mandibulaire), II (groupe jugulaire supérieur) et ganglion sentinelle. Ces études ne se font actuellement en
III (groupe jugulaire moyen). Les tumeurs de la paroi latérale de France que pour les tumeurs de Breslow supérieures à 1 mm et
l’oropharynx, du larynx et du pharynx ont un risque de sans adénopathies palpables, en général la plupart des équipes
dissémination ganglionnaire maximal dans les niveaux II préconisent un curage ganglionnaire radical modifié de type I
(groupe jugulaire supérieur), III (groupe jugulaire moyen) et IV en cas de ganglion sentinelle envahi.
Il existe une indication formelle de curage si un ganglion est Évidements sélectifs ou fonctionnels
palpé et si son analyse, le plus souvent extemporanée, confirme
son envahissement. Pour toutes ces lésions, un curage radical ou Ces interventions préservent un ou plusieurs groupes gan-
radical modifié de type I est nécessaire. glionnaires, nous utilisons dans notre pratique de chirurgien
plasticien deux des quatre types de procédures selon la classifi-
cation du Memorial Sloan Kettering Cancer :
■ Curage cervical • l’évidement sus-omohyoïdien : évidement des niveaux I, II et
III adapté aux carcinomes de la cavité buccale ;
• l’évidement jugulaire : évidement des niveaux II, III et IV
Classifications et définitions indiqué dans les carcinomes du pharynx.
L’évidement central ou récurrentiel est peu utile au plasticien
La lymphadénectomie cervicale est variable selon l’indication.
car indiqué dans le cadre des carcinomes thyroïdiens.
L’évolution comme souvent depuis une trentaine d’années en
L’évidement postérolatéral correspond à l’évidement du
cancérologie chirurgicale, s’est faite vers une baisse de l’agressi-
triangle cervical postérieur du niveau V et de la chaîne jugulaire
vité des gestes afin de baisser la morbidité en conservant une
profonde des niveaux II, III, IV.
efficacité thérapeutique et de classification optimale. Nous
Dans notre pratique, le raisonnement basé sur la classification
séparons les évidements radicaux emportant tous les éléments
des curages radicaux et leurs modifications nous semble plus
celluloganglionnaires des niveaux 1 à 5 des évidements sélectifs
simple et plus chirurgical. Le reste de l’exposé se base sur la
préservant un groupe ganglionnaire ou plus.
description du curage radical et des modifications.
Avant l’opération
“ Points essentiels La mobilité et la sensibilité labiales sont recherchées et
consignées dans le dossier ; ainsi que la mobilité de l’épaule
avec la contraction du muscle trapèze. L’information au patient
Différents curages radicaux modifiés. porte sur l’indication du curage dans le cadre de la pathologie
Curage radical : traitée et sur les complications possibles du curage cervical en
• emporte toutes les lymphatiques des régions I à V avec fonction du type choisi.
exérèse du nerf spinal accessoire, du muscle sterno-cléido- L’information du patient sur la procédure et les suites est
mastoïdien et de la veine jugulaire interne obligatoire, elle doit porter sur :
• ne comporte pas l’exérèse des ganglions sous- • la longueur et la position de la cicatrice ;
occipitaux, périparotidiens, buccaux, rétropharyngés et • la déformation morphologique du cou en cas de curage
paratrachéaux radical type I ou II ;
• la lymphorrhée (plus fréquente du côté gauche) est plus rare
Curages radicaux modifiés :
que dans les autres curages, mais avec la nécessité de garder
ils se définissent par rapport au curage radical par les un drainage aspiratif quelques jours en postopératoire. Cela
éléments non lymphatiques préservés : peut conduire exceptionnellement à une reprise chirurgicale ;
I : préserve le nerf spinal accessoire • l’information doit aussi insister sur les principales complica-
II : préserve le nerf spinal accessoire et la veine jugulaire tions nerveuses :
interne C rameau mentonnier du nerf facial : située sous le muscle
III : préserve le nerf spinal, la veine jugulaire interne et platysma et superficielle à la veine faciale, sa lésion se
le muscle sterno-cléido-mastoïdien traduit par une paralysie du muscle orbiculaire des lèvres et
une chute de l’hémilèvre inférieure homolatérale ;
C nerf spinal : c’est un nerf fragile et une complication type
de syndrome douloureux peut exister sans atteinte du nerf.
Évidement radical et modifications Une dissection précise et douce est nécessaire. Une douleur
L’évidement radical emporte les tissus celluloganglionnaires avec déformation de l’épaule, une incapacité d’élévation de
des niveaux I à V avec sacrifice du muscle sterno-cléido- l’épaule avec abduction maximale du bras à 90° peuvent
mastoïdien, du nerf spinal et de la veine jugulaire interne. Cet caractériser le tableau postopératoire d’un nerf lésé ou
évidement radical peut être élargi à des structures adjacentes traumatisé ;
telles que les muscles, la peau ... C nerf grand hypoglosse : visualisé lors de la dissection de la
Ce groupe des curages radicaux décrit par Crile en 1906 [16] glande sous-maxillaire, où il se situe sous le réseau veineux
puis précisé par Hayes Martin en 1951 doit rester l’entité de celle-ci. Son atteinte se traduit par la paralysie d’une
chirurgicale de base sur laquelle plusieurs modifications sont hémilangue.
intervenues dans le but de réduire la morbidité. Le concept
chirurgical de ces modifications est basé sur le fait que le
système aponévrotique du cou protège certaines structures
Technique opératoire du curage cervical :
emportées habituellement dans un curage radical. Les modifica- radical modifié III
tions du curage radical emportent « en bloc » les tissus cellulo-
Nous décrivons dans ce chapitre la technique détaillée du
ganglionnaires avec les aponévroses musculaires en préservant
curage radical modifié de type III, c’est-à-dire avec préservation
certains éléments comme le nerf spinal, le muscle sterno-cléido-
du nerf spinal de la veine jugulaire interne et du muscle
mastoïdien et la veine jugulaire interne. De très nombreuses
sterno-cléido-mastoïdien.
modifications sont répertoriées pour standardiser la terminolo-
gie, nous utilisons une classification des modifications du
Champ opératoire
curage radical, basée sur les éléments conservés :
• modification type I préserve le nerf spinal ; Le champ opératoire inclut toute la région de la tête et du
• modification type II préserve le nerf spinal et la veine cou, afin de contenir la zone d’exérèse tumorale et la région
jugulaire ; cervicale. Nous optons en général pour un positionnement des
• type III préserve le nerf spinal, la veine jugulaire interne et le chirurgiens en céphalique avec les anesthésistes en caudal. Une
sterno-cléido-mastoïdien. trousse « tête et cou » nous semble adaptée. La mise en place
En général, pour un carcinome épidermoïde N+ de la cavité d’un bio gonflable est utile ainsi que la mise en légère déflec-
orale ou pour un ganglion sentinelle cervical positif sur tion de la tête. Le compte des champs et compresses est
mélanome malin nous réalisons un curage radical modifié type nécessaire. Une boîte de chirurgie vasculaire comportant un jeu
I préservant le nerf spinal. de clamps est dans la salle ainsi que les fils de suture vasculaire.
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Technique chirurgicale des curages ganglionnaires cervicaux ¶ 45-142-A
Figure 2.
A. Tracé de l’incision cuta-
née.
B. Installation et tracé.
Figure 3. Exposition de la région du curage cervical radical modifié. Figure 4. Dissection de la berge médiale de l’aponévrose du
sterno-cléido-mastoïdien.
Incision et exposition (Fig. 3) Plusieurs pinces à griffes sont placées sur la berge médiale de
l’incision de l’aponévrose du sterno-cléido-mastoïdien et sont
Une infiltration est réalisée sur la zone d’incision et de tractées vers le haut par l’aide en premier. Dans le même temps,
décollement avec du sérum adrénaliné (1 l de sérum injectable l’opérateur prend entre pouce et index de sa main non domi-
mélangé à 1 ml d’adrénaline). nante dans une compresse 10 × 10 le corps charnu du sterno-
L’incision est pratiquée à la lame 23, la peau est incisée selon cléido-mastoïdien et le tracte vers le haut.
le dessin préétabli puis avec une lame 23 neuve ou à la rugine De sa main dominante l’opérateur peut alors réaliser une
mousse aiguisée de Servant. Dans la région médiale de l’inci- dissection longeant le muscle sterno-cléido-mastoïdien dans un
sion, le muscle plastysma est repéré et un vaste lambeau plan avasculaire sur sa face médiale et postérieure à la rugine
musculocutané sous-platysmal est levé. aiguisée de Servant ou aux ciseaux de Metzenbaum. Au niveau
Deux fils tracteurs sont placés sur la berge supérieure de de la face profonde du muscle, de petites perforantes doivent
l’incision musculocutanée. être clipées ou cautérisées.
Figure 5. Dissection de la berge latérale de l’aponévrose du sterno- Figure 6. Section-ligature de la veine faciale sous la glande sous-
cléido-mastoïdien. mandibulaire.
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Figure 7. Rétraction de la glande sous-mandibulaire vers la région Figure 8. Vue finale après curage radical modifié type III.
caudale.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Danino A., Trouilloud P., Trost O., Weber I.-D., Sagna A., Malka G. Technique chirurgicale des curages
ganglionnaires cervicaux. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, 45-142-A, 2007.
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