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Chapitre l : La scientificité des politiques publiques.

La réflexion sur l'épistémologie des sciences impose de clarifier le champ

d'analyse ou de compétence mieux de déploiement d'une discipline scientifique

à travers la détermination de son objet d'étude qui est son domaine de définition

avec les limites qui s'imposent. C'est un peu comme l’ identifiant mieux

l'identité d’ une discipline scientifique.

Pour être accrédité comme science, il lui faudra aussi une méthode d'analyse

autour de l'interdisciplinarité et de la pluridisciplinarité.

A. L’ objet des politiques politiques publiques.

Il s'agira de définir les politiques publiques et de mettre le curseur sur son

objet qui reste ouvert, souple et marqué d'une autonomie relative car cet objet va

se construire en s'appuyant sur les autres disciplines scientifiques.

1. Exploration du concept de politique publique :

- Une politique publique est un concept de la science politique mieux une

discipline de la science politique qui désigne les « interventions d'une

autorité investie de puissance publique et de la légitimité

gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou du

territoire » ( Jean Claude Thoenig, Dictionnaire des politiques publiques,

4e édition, Presses de Science politique, 2014)

- Le gouvernement peut s'appuyer sur un secteur qui lui semble important

ou vulnérable et cette approche de politiques publiques qui : « découpent

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l'intervention de l'État en autant d'unités d'action et de recherche, en

rapportant leur mécanique interne aux exigences d'un État moderne en

crise » (Rouban Luc, Jobert Bruno, Muller Pierre <<État en action,

Politiques publiques et corporatisme >>, Revue française de science

politique 1988, volume 38, Numéro°3 p.433-435).

- L'analyse des politiques publiques a contribué à renouveler de manière

spectaculaire un certain nombre d'interrogations fondamentales de la

science politique, à commencer par celles concernant la nature du pouvoir

politique, parce qu'elle a conduit à sociologiser l'analyse de l'État.

( P.Muller ,2000).

- La difficulté se retrouve dans la définition même de l'objet central des

politiques publiques. Lorsque Thomas Dye ( 1973) effectue dans les

années 1970 une étude , il identifie une quarantaine de définitions :pour

lui les politiques publiques se définissent comme ce que ce que « le

gouvernement décide de faire ou de ne pas faire ».

La saisie des politiques publiques est une logique dynamique qui se déploie

dans l'effort des différentes approches élaguées par les auteurs chacun en

fonction de son environnement, de ses sentiments ou de ses sensibilités ayant

donné un contenu aux politiques publiques.

2. L'objet des politiques publiques.

Gilles Massardier dans son livre Politiques et Actions publiques (2007) pense de

manière globale qu'elles sont aujourd'hui moins centralisées, moins verticales

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car moins imprégnées de la domination légale rationnelle ou de la notion

classique du gouvernement. Par contre, elles sont multi -niveaux, enchevêtrées,

concertées, elles retournent plus des phénomènes d'horizontalisation et de

négociation entre les multiples acteurs.

À bien observer, l'idée de centralisation excessive ou de formalisme

juridique est battue en brèche pour des politiques publiques plus souples, plus

adaptatives et plus efficaces. Par conséquent l'objet des politiques publiques

reste pour l'essentiel : « La gestion des risques, l'urbanisme, la gestion de

l'urgence à l'instar des catastrophes naturelles, industrielles, la gestion du

malaise économique, la recherche du bien-être des populations...»

En somme les politiques publiques naissent d'un problème d'une part et

exige une solution d'autre part. Cette symétrie ou cette dualité entre un problème

et une solution semble définir de manière pertinente l'objet des politiques

publiques.

B. Les méthodes d'analyse des politiques publiques.

La méthode impose un chemin ou une démarche à suivre pour résoudre un

problème ou pour atteindre un objectif en respectant le cadre analytique. Dans le

cadre de cette exercice intellectuel ,nous allons nous appuyer sur trois grilles

d'analyse des politiques publiques :

1. La méthode séquentielle.

Elle ramène l'analyse des politiques publiques sous forme de séquences

d'action plus ou moins ordonnées. Cette approche a été développée par Charles

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O. Jones en cinq étapes :

- L’ identification du problème est la phase où le problème intègre le

travail gouvernemental...

- Le développement du programme est la phase de traitement proprement

dit du problème...

- La mise en oeuvre ou l'implémentation est la phase de l'application des

décisions...

- L'évaluation est une phase préterminale de la mise en perspective des

résultats...

- La terminaison du programme ou phase de clôture du programme ou la

phase de mise en place d'une nouvelle action ...

2. La méthode cognitive

Cette approche marque une rupture mieux une césure en renouvelant les

approches dans le sens critique et surtout en cherchant de nouvelles approches

pour donner un contenu intelligible aux politiques publiques en tant que

discipline scientifique tenant compte de la dynamique d'un nouvel ordre social.

C'est ainsi que l'approche cognitive des politiques publiques dégage un certain

nombre d'éléments de réponse, dans la mesure où elle tend à formuler autrement

la question de l'action publique : À partir du moment où elle tend à reformuler

l'objet des politiques publiques qui n'est plus seulement de « de résoudre un

problème » mais de construire des nouveaux cadres d'interprétation alors, il est

possible d'interroger le rapport entre politique et construction d'un nouvel ordre

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social.

Ainsi J. C. Toenig parle dans son article de « La quête du deuxième souffle »

Nous pensons que l'analyse des politiques publiques ne doit pas être figée, elle

doit se faire avec intelligence pour prendre la mesure mais alors toute la mesure

des nouveaux problèmes qui se posent en trouvant un équilibre entre la demande

sociale et l'offre du gouvernement.

3. La méthode évaluative

Elle permet de souligner les ombres ou l'échec d'une politique publique en

montrant clairement ce qui n'a pas marché d'une part et en précisant ou en se

félicitant de ce qui a été bien fait d'autre part. C'est donc un outil d'aide à la

décision. Ainsi, l'évaluation de l'action publique (politique, programme,

dispositif) a pour objet d'apprécier la valeur au regard de certains critères comme

la pertinence, l’ efficacité... notamment dans le but d'apporter des connaissances

pour aider la décision à être la meilleure possible et éclairer le débat public.

L'évaluation vise à apprécier la valeur d'une action publique pour (les décideurs

politiques, les opérateurs et les bénéficiaires).

Enfin de compte,une science acquiert le statut de science lorsqu'elle a un objet

d'étude bien défini et une méthode d'analyse conduisant aux résultats. Au regard,

de ce qui précède nous pouvons affirmer avec aisance de la scientificité des

politiques publiques.

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