Vous êtes sur la page 1sur 131

REPUBLIQUE DU CAMEROUN LABORATOIRE NATIONAL DE GENIE CIVIL

PAIX - TRAVAIL - PATRIE (LABOGENIE)

ETUDES ET CONTRÔLES GEOTECHNIQUES


CONDUITE DES ESSAIS

RAPPORT DE STAGE EFFECTUE AU LABOGENIE


Période du 31 janvier au 30 avril 2012

Rédigé par :
MANEFOUET Bertille Ilalie
Géologue – géotechnicienne
Doctorante
Université de Yaoundé I
Faculté des Sciences
Département des Sciences de la Terre
Spécialité : Géologie de l’Ingénieure et Altérologie

Encadreur :
NGAH OWONO Jules Arsène
Ingénieur de Génie Civil / Géotechnicien
Chef de Service Sol et Fondation

Superviseurs :
MBE Jean Lucien KANA Etienne Marcelin
Ingénieur de Génie Civil / Géotecnicien Ingénieur de conception de Génie Civil /
Géotechnicien
Chef de Division de la recherche et du
développement Chef de Division de la recherche, des essais et
des analyses
DEDICACE

A tous mes frères et sœurs


Enfants Tchemeza
Que le Christ Jésus soit glorifié et qu’Il vous comble de ses grâces

i
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
AVANT PROPOS
« Seuls l'art et la science élèvent l'homme jusqu'à la divinité » (Beethoven)
Au vue de notre formation académique en Sciences de la Terre option Géotechnique et
hydrotechnique, il nous a fallut nécessaire de suivre une formation technique et professionnelle. Le
Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) a fait bon accueil de notre demande et nous a
autorisé un stage de suivie et de contrôle des travaux géotechnique (chantier et laboratoire).
Nos objectifs lorsque nous demandions le stage étaient une observation de près des essais et
analyses types pour travaux de terrassement, de dimensionnement des chaussées, de
dimensionnement des fondations, in-situ et au laboratoire. On pourrait dire aujourd’hui que le
Labogénie a compris clairement notre problème. Il nous a permis de faire le tour de tous les services
et laboratoires de la Division de Production (D.P.) Sur place, nous avons trouvé un personnel
accueillant, disponible et ouvert ; toujours près à rendre service, à partager une information et la
documentation. C’est ainsi que nous avons pu observer, suivre et travailler sans aucune difficulté
majeure dans les services de la DP et leurs laboratoires : le service des sols et fondations, le service
des routes et infrastructures des Transports, le laboratoire de mécanique des sols, le Laboratoire des
Routes, le Laboratoire des Matériaux. Nous y sortons avec une expérience plus accrue des essais
géotechniques avec leurs différentes interprétations. Les connaissances acquises ne pourront pas
être rapportées entièrement ici car certains détails ont été omis et l’expérience ne peut être décrite.
Fort de tout cela, nous ne pouvons pas signifier notre reconnaissance à tout ce personnel qui
n’a ménagé aucun effort pour nous octroyer cette formation. Nos sincères remerciements vont à :
- M. NOUANGA Philippe, Directeur général du LABOGENIE ;
- M. TCHOUEN Salomon Roger, Directeur adjoint ;
- M. NOUMEDEM Etienne, Chef de Division de la production ;
- M. KANA Etienne Marcelin, Directeur de la recherche, des essais et des analyses ;
- M. MBE Jean Lucien, Chef de la Division de la recherche, des essais et du développement ;
- M. NGAH OWONO Jules Arsène;
- M. KEMAYO ;
- M. FUOH ;
- Mlle BELLECK SATABI ;
- M. TAFON ;
- M. MBARGA Luc;
- M. EPADA Dieudonné ;
- Mme EFITI ONGUENG Marianne;
- M. EHABE Noëlson;
- M. GHOGUE Roger
- Mme NGONO EYEBE Marlyse ;
- Mme MBALLA Chantal ;
- M. BETI ;
- M. KABIANG Anges.
Nous remercions tout particulièrement nos frères et sœurs : M. TAGUIA P.B. ; Mme
DONGMO J.P., M. TCHEMEZA A. ; Mme KALA C.E. et Mme MBEHOU A.F ; M. et Mme
KENPE.
Nos remerciements vont également à tous les employés des laboratoires, de la bibliothèque,
tous les co-stagiaires et tous ceux qui de près ou de loin n’ont ménagé aucun effort pour
l’aboutissement de ce travail.
Que le Dieu Tout-Puissant vous bénisse et vous comble au-delà de toutes vos attentes.

ii
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
TABLE DES MATIERES Pages

Dédicace…………………………………………………………………………………….. i

Avant-propos………………………………………………………………………………… ii

Liste des figures ……………………………………………………………………………. vi

Liste des tableaux …………………………………………………………………………….. vii


Liste des annexes ……………………………………………………………………………. viii

Introduction générale ………………………………………………………………………. ix

CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DE LA STRUCTURE…………………… 1


I- Historique…………………………………………………………………………… 1
II- Organisation………………………………………………………………………… 1
III- Missions…………………………………………………………………………….. 2
CHAPITRE DEUXIEME : ELEMENTS DE BASE DES ETUDES GEOTECHNIQUES……... 4
I- Etude géologique et géophysique………………………………………………….. 5
II- La mécanique des roches, des sols et des structures………………………………. 5
III- L’Hydrogéologie…………………………………………………………………….. 6
IV- La Géotechnique……………………………………………………………………. 6
V- Etude de projet………………………………………………………………………. 6
VI- Missions géotechniques…………………………………………………………….. 7
VII- Identification des sols……………………………………………………………….. 9
VII.1- Echantillonnage……………………………………………………………………… 10
VII.2 - Analyse granulométrique ………………………………………………………… 11
VII.2.1- Analyse granulométrique par tamisage (NF P 18 – 560)……………………........ 11
VII.2.2- Analyse granulométrique par par sédimentometrie (NF P 94 – 093)……………….. 14
VII.2.3- Intérêt de l’analyse granulométrique……………………………………………. 19
VII.3 - Mesure du coefficient d’aplatissement des granulats (NF P 18-561)……………. 20
VII.4 - Essai de détermination de l’équivalent de sable (NF P 18 – 598)………………. 22
VII.5 - Autres essais d’identification…………………………………………………….. 23
VII.6 - Eléments constitutifs et paramètre de définition d’un sol………………………. 24
CHAPITRE TROISIEME : ETUDES GEOTECHNIQUES ROUTIERE……………... 26
I- Laboratoire des routes………………………………………………………………. 26
I.1- Essais de détermination des limites d’Atterberg et indice de plasticité (NF P 94 – 051)… 26
I-2- Essai au bleu de méthylène ou essai à la tâche (NF P 18 – 592)…………………. 29
I.3- Paramètres d’état : teneur en eau, compactage et portance……………………….. 31
I.3.1 – Détermination de la teneur en eau d’un sol……………………………………….. 31
I.3.2 – Essai Proctor : compactage des sols (NF P 94 – 093)……………………………… 31
I.3.3 – Essai C.B.R. : détermination de la portance du sol (NF P 94 – 078)…………….. 34
I.4 - Essais de résistance à l’usure et au choc…………………………………………… 36
I.4.1- But des essais………………………………………………………………………… 36
I.4.2 - Résistances à l’usure : essai micro-Deval (NF P 18-572)………………………….. 37
I.4.3 -Résistance au choc : essai Los Angeles (NF P 18-573)……………………………… 37
I- Service des routes et infrastructures des transports - Dimensionnement des 37
chaussées…………………………………………………………………………………….
II.1 - Généralités…………………………………………………………………………. 37
II.2 – Exemple de dimensionnement : Etude géotechnique routière du tronçon 38
Nkambe – Misaje – Mungong…………………………………………………….

iii
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
II.2.1 – Etudes géotechniques………………………………………………………………. 38
II.2.2 – Structure proposée selon le guide…………………………………………………. 39
II.2.3 – Vérification des structures…………………………………..…………………….. 40
CHAPITRE QUATRIEME : ETUDE ET DIMENSIONNEMENT DES 41
FONDATIONS D’OUVRAGES…………………………………………………………….
I- Laboratoire de mécanique des sols…………………………………………………. 41
I.1 – Les essais de cisaillement triaxiaux……………………………………………….. 41
I.2 – Essais de compressibilité a l’oedometre (Norme XP P 94–090–1)…………………….. 47
I.3 – Essais de perméabilité……………………………………………………………… 51
II- Service des sols et fondations : les sondages………………………………………. 53
II.1 – Sondage au pénétromètre dynamique (NF P 94 – 115)………………………….. 53
II.2 – Sondage au pressiomètre Ménard (NF P 94 6 110) ou normal…………………… 54
II.3 - Exemple de dimensionnement : Etude géotechnique de fondations sur le site 56
de construction d’un bâtiment de type R+6 au quartier hippodrome……………..
CHAPITRE CINQUIEME : ETUDES ET FORMULATIONS DU BETON 61
HYDRAULIQUE – ESSAIS SUR BETON FRAIS ET DURCIS -……………………….
I- Laboratoire des matériaux………………………………………………………….. 61
I.1 - Détermination de la masse volumique absolue d’un sable ou d’un gravier……… 61
I.2 - Mesure du coefficient d’absorption des sables……………………………………… 62
I.3 - Essai sur le ciment anhydre………………………………………………………… 52
I.3.1- Détermination de la masse volumique absolue d’un ciment………………………. 62
I.3.2- Mesure de la surface spécifique Blaine ou finesse de mouture (EN 196 – 6)…….. 64
I.3.3 – Mesure de la masse volumique apparente d’un ciment…………………………… 66
I.3.4 – Analyse granulométrique d’un ciment…………………………………………….. 66
I.4- Essais sur la pate de ciment durcissante……………………………………………. 67
I.4.1 – Essai de consistance………………………………………………………………… 67
I.4.2 – Essai de prise : mesure du temps de début et de fin de prise (EN 196 – 3)……….. 69
I.4.3 – Essais d’expansion du ciment : détermination de la stabilité (EN 196 – 3)………. 71
I.5 – Essais sur les mortiers………………………………………………………………. 72
I.5.1- Mortiers normal (EN 196 – 1)……………………………………………………… 72
I.5.2 – Détermination de la classe vraie d’un ciment : mesure des résistances à la 72
compression et à la traction (EN 196 – 1)………………………………………………….
I.6 – Essais sur les bétons………………………………………………………………… 74
I.6.1 – Définitions………………………………………………………………………….. 74
I.6.2 – Gâchée d’essai (NF P 18 – 404)……………………………………………………. 74
I.6.2.1 – Essais d’étude…………………………………………………………………….. 74
I.6.2.2 – Essais de convenance ou de contrôle ……………………………………………. 75
I.6.3 – essais de consistance……………………………………………………………….. 75
I.6.4 – Résistance…………………………………………………………………………… 77
I.6.4.1 – Confection des éprouvettes………………………………………………………. 77
I.6.4.2 – essai de compression (NF P 18 – 406)……………………………………………. 78
I.6.4.3 – essai de traction (NF P 18 – 408)………………………………………………… 79
I.7 – Essai sur les aciers………………………………………………………………….. 80
I.7.1 – Définitions et généralité sur les aciers…………………………………………….. 80
I.7.2- Essai de traction des aciers………………………………………………………….. 80
I.8 – Formulation des bétons : méthode de Dreux-Gorisse……………………………… 81
II- Service des matériaux, des sols et infrastructures…………………………………. 88
CHAPITRE SIXIEME : CONTROLE DES TERRASSEMENTS ET DE 89
COMPACITE DANS LE SITE DE CONSTRUCTION DE 1300 LOGEMENTS
SOCIAUX A OLEMBE……………………………………………………………………..

iv
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I- Contrôle de la qualité et de la mise en œuvre des plateformes…………………… 89
II- Essai au densitomètre a membrane………………………………………………… 90
CHAPITRE SEPTIEME : CONTROLE DES MATERIAUX DANS LE SITE DE 92
CONSTRUCTION DE 1300 LOGEMENTS SOCIAUX A OLEMBE…………………..
I- Contrôle de la qualité et de la mise en œuvre du béton…………………………… 92
II- Vibration des bétons………………………………………………………………… 93
III- Coffrages : poteaux, poutres, dalles………………………………………………… 95
CHAPITRE HUITIEME : CONTRÔLE GEOTECHNIQUE DES TRAVAUX 98
ROUTIERS A LA SNH……………………………………………………………………………………………..
I- Généralité sur la chaussée…………………………………………………………… 98
II- le compactage……………………………………………………………………….. 99
III – Essais de contrôle géotechnique……………………………………………………. 101
Conclusion générale………………………………………………………………………… 103
Bibloiographie……………………………………………………………………………… 104
Annexe……………………………………………………………………………………..... 105

v
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
LISTE DES FIGURES Pages

Figure 1: Site de réalisation d’un projet………………………………………………………………………… 4


Figure 2 : Schéma d’un densimètre dans une éprouvette…………………………………………………………… 16
Figure 3 : schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes Phases ………………… 24
Figure 4 : schéma d’une particule de sol dans son milieu naturel ………………………………………………………….. 24
Figure 5 : Schéma des états d’un sol en fonction de la teneur en eau……………………………………………… 27
Figure 6 : expression des résultats avec couple Proctor……………………………………………………………… 34
Figure 7 : a) Contraintes appliquée sur une éprouvette au cours de l’essai triaxial b) courbe déviateur -
déformation c) cercles de Mohr et courbe intrinsèque………………………………………… …… 42
Figure 8 : Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai CD………………………………………… 47
Figure 9 : Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai CU……………..…………………………… 48
Figure 10 Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai UU…………………………………………… 48
Figure 11 : schéma de l’oedomètre……………………………………………………………………………………… 49
Figure 12 : courbe oedométrique = …………………………………………………………………………… 51
Figure 13: Courbe de consolidation = ( ), ( , , ) = ( )……………………………………………... 51
Figure 14 : Essai de perméabilité à charge constante………………………………………………………………… 53
Figure 15 : Essai de perméabilité à charge variable…………………………………………………………………… 53
Figure 16 : Dispositif simplifié de l’essai pressiométrique….……………………………………… 55
Figure 17 : expression des résultats de l’essai pressiométrique……………………………………………………… 55
Figure 18 : Forage pressiométrique…………………………………………………………………………………… 58
Figure 19 : Principes de calcul de dimensionnements des fondations superficielles…………………………… 59
Figure 20 : Evolution de la consistance d’une pâte de ciment en fonction de E/C………………………………… 68
Figure 21 : schéma de l’appareil Le Chatelier………………………………………………………………………… 71
Figure 22: Classes de consistance mesurées sur le cône d’Abrams………………………………………………… 76
Figure 23 : Abaque permettant la détermination approximative du dosage en ciment à prévoir en fonction
du en fonction du rapport C/E et de l’ouvrabilité désirée ……………………………………………. 83
Figure 24 : Détermination des pourcentages en volumes absolus de matériau…………………………………… 85
Figure 25 : Variation de la quantité d'eau en fonction de l'affaissement au cône pour un béton courant……… 87
Figure 26 : Exemple de détermination de E corrigée………………………………………………………………….. 87
Figure 27 : densitomètre à membrane fixé sur le sol lors de la deuxième lecture du volume…………………….. 91
Figure 28 : Schéma et principe de l’essai de vibration………………………………………………………………… 94
Figure 29 : Coffrage en aile de mouton (Doc Outinord in Renaud et Letertre, 1996)…………………………….. 96
Figure 30 : les poteaux demi-coquille : A : Système d’articulation démontable ; B : Tige à pas rapide ; C : Pieds
étai démontable……………………………………………………………………………………………………………. 96
Figure 31 : schéma d’un coffrage………………………………………………………………………………………… 97
Figure 32: Profil en travers type d’une route………………………………………………………………………… 99
Figure 33 : Schématisation de l’adéquation du compactage (Matériau/Matériel/Laboratoire/Matériel)……… 100
Figure 34 : Evolution de en fonction du nombre de passe du compacteur………………………………………. 101

vi
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
LISTE DES TABLEAUX Pages
Tableau 1 : Schéma d'enchainement des missions géotechniques -extrait de la norme NF P 94-500- ……….. 10
Tableau 2 : Dimension nominale des tamis avec leurs modules correspondants………………………………… 12
Tableau 3 : Viscosité dynamique de l’eau en fonction de la température…………………………………………… 17
Tableau 4 : modèle de feuille de calcul de l’analyse granulométrique par sédimentométrie…………………… 18
Tableau 5: Correspondance entre granulat d/D et largeur E des grilles à fentes données……………………… 21
Tableau 6 : Modèle de feuille de calculs du coefficient d’applatissement…………………………………………… 21
Tableau 7 : Mode opératoire du test de la tâche…………………………………………………………………… 30
Tableau 8 : Qualité du sol en fonction de la valeur de bleu…………………………………………………………… 30
Tableau 9 : Caractéristiques des moules Proctor……………………………………………………………………… 32
Tableau 10 : Caractéristiques des dames pour essai Proctor………………………………………………………… 32
Tableau 11 : Quantité approximative de matériaux à utiliser par couche ………………………………………… 32
Tableau 12 : Exemple de fiche de présentation des résultats………………………………………………………… 33
Tableau 13 : Enfoncement correspondants aux forces exercées…………………………………………………… 35
Tableau 14 : les cinq classes de portance de sol ……………………………………………………………………… 38
Tableau 15 : les cinq classes de trafic…………………………………………………………………………………… 38
Tableau 16 : Récapitulatif des valeurs des paramètres de la plateforme…………………………………………… 39
Tableau 17 : Caractéristiques moyennes par emprunt………………………………………………………………… 39
Tableau 18 : Récapitulatif des résultats d’essais sur les roches…………………………………………………… 39
Tableau 19 : Structure de chaussées données par le guide pour la classe ( , )…………………………… 39
Tableau 20 : paramètres de vérification des couches de base et de fondation……………………………………… 40
Tableau 21 : Vérification de structures………………………………………………………………………………… 40
Tableau 22 : Temps de rupture nécessaire à la réalisation des essais triaxiaux……………………………… 46
Tableau 23 : Masse maximale pouvant être supportées par l’appareil……………………………………………… 49
Tableau 24 : caractéristique des sondes pressiométriques………………………………………………………… 56
Tableau 25 : Masse volumique de l’eau distillée en fonction de la température………………………………… 63
Tableau 26 : Exemple de correspondance entre classe vraie et dénomination normalisée des ciments………… 74
Tableau 27 : Affaissement au cône conseillé en fonction du type d’ouvrage à réaliser…………………………… 76
Tableau 28 : Format cylindrique des moules en fonction du diamètre maximal des grains D…………………… 78
Tableau 29 : Caractéristiques des aciers en barre……………………………………………………………………… 80
Tableau 30 : Détermination de D en fonction du ferraillage et de l’enrobage……………………………………… 82
Tableau 31 : Coefficient granulaire G’ en fonction de la qualité et de la taille maximale des granulats D…… 82
Tableau 32 : Correction sur le dosage de pâte en fonction de D…………………………………………………… 83
Tableau 33 : Terme correcteur K en fonction de la forme des granulats, du mode de vibration et du dosage
en ciment..................................................................................................................... ……… 84
Tableau 34 : Coefficient de Compacité du béton en fonction de D, de la consistance et du serrage……. 85
Tableau 35 : Quantité d’eau en litre contenue dans un mètre cube de matériau granulaire en fonction de
son degré apparent d’humidité…………………………………………………………………………. 86
Tableau 36 : Dimensions maximales de la cavité…………………………………………………………………… 91
Tableau 37 : Différents type de vibration……………………………………………………………………………… 95
Tableau 38 : valeur de a et b en fonction de la température……………………………………………………… 96
Tableau 39 : Présentation de quelques types d’équipement selon leurs applications…………………………… 100
Tableau 40 : Relation entre techniques de compactage et essais de laboratoire………………………………… 101
Tableau 41 : Degré minimum de compactage réalisé à la voirie de la SNH……………………………………… 102

vii
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
LISTE DES ANNEXES
Annexe I : Organigramme du Labogénie
Annexe II : Résultats d’analyse granulométrique des granulats
Annexe III : Paramètres d’état et de nature des sols de la route Nkambé-Misaje-Mungong
Annexes IV : Quelques résultats de l’étude géotechnique routière Nkambé-Misaje-Mungong
Annexe V : Résultats d'identification des sols pour le projet de construction d'un R+6
Annexe VI: Quelques résultats du cisaillement rectiligne
Annexe VII: Quelques résultats du sondage préssiométrique
Annexe VIII: Quelques résultats du sondage pénétrométrique
Annexe IX : résultats d’essai sur les ciments
Annexe X : Résultats d’essai sur les aciers
Annexes XI : Quelques formulations de béton hydraulique pour le chantier d’Olembé
Annexes XII : Quelques mesures de densité in-situ dans les chantiers d’Olembé et de la SNH
Annexes XIII : Abaque de vibration des bétons avec l’aiguille de 25
Annexes XIV : Exemples de fiche de relevé de l’essai pressiométrique à Hippodrome
Annexes XV : Coffrage et décoffrage des poteaux à Olembé
Annexes XVI : spécification des granulats pour les bétons hydrauliques (NF P 1X-541)
Annexes XVII : Spécification des granulats pour techniques routières
Annexes XVIII : Fiches de calcul des déflexions des structures proposée pour la route Nkambe –
Misaje - Mungong
Annexe XIX : Quelques photos à Olembé
Annexe XX : Quelques photos à la SNH
Annexe XXI : Notes de calculs des fondations d’un bâtiment R+6 à Hippodrome
Annexe XXII : Note de service
Annexe XXIII : Programme de stage

viii
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
INTRODUCTION GENERALE
Le sol, épiderme de la terre est une pellicule d'altération recouvrant la roche à la surface
continentale. Il est formé d'une fraction minérale et d’une fraction organique (humus). Un sol prend
naissance à partir de la roche puis il évolue sous l'action des facteurs du milieu, essentiellement le
climat et la végétation. Le sol apparait, s'approfondit et se différencie en strates superposées.
Le sol est la partie du globe terrestre où se développe toute vie. Il est le piédestal de tout
ouvrage humain et l’environnement de la mobilité de tout être vivant. Dans ce sens, il est un facteur
très important dans l’évolution et l’histoire de l’humanité : c’est sur/dans le sol que sont construits
tout ouvrage d’art, le sol est exploité comme matériaux de construction.
Mais comme tout corps a ses limites, le sol aussi a les siens : il est fonction du climat, du
régime hydrique et de la lithologie, bref le sol est capable d’évolution ; le sol a ses comportements :
fluide, plastique, élastique et fluide. Et dans ce sens, il nécessite une attention particulière et
spéciale. Chaque œuvre humaine utilisant le sol est liée à une science précise. Les ouvrages d’art
(superstructures et infrastructures) sont liés à la Géotechnique. Cette dernière est la science de
l’adaptation des ouvrages humains au sol. Elle a pour objet d’étude le sol (le sous-sol y compris).
L’étude du sol en géotechnique concerne la façade identification, mécanique et hydraulique. Mais
comme le sol est issu de l’altération des roches, la géotechnique a besoin des sciences connexes
comme la géologie, l’hydrogéologie, la métrologie, la géophysique, et la mécanique.
Le présent document fait un rapport sur des essais d’identification et de résistance au
cisaillement des sols, tant au laboratoire qu’in-situ, permettant de dimensionner les fondations et les
couches de chaussées (exemple du route Nkambe - Misaje - Mungong). Il présente des cas
pratiques réalisés dans les chantiers d’Olembé et de la SNH. Il se reparti en huit chapitres allant de
la présentation du Labogénie jusqu’au contrôle, en passant par les essais de contrôle géotechnique
en laboratoire et sur chantier.

ix
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE PREMIER :

PRESENTATION DE LA STRUCTURE

Le LABOGENIE est une entreprise parapublique à caractère industriel et commercial


restructurée, dotée d’une personnalité juridique et d’une autonomie financière de gestion
conformément à l’ordonnance N° 95 / 0003 du 17 août 1995.
IV- Historique
Le Labogénie a été créé en 1953 à Douala, sous la dénomination de Laboratoire des Travaux
Publics du Cameroun (LTPC). Il devient après un bref passage sous la tutelle de l’Office Nationale
des Recherches Scientifique et Technique (1975 – 19179), par décret N°80 / 251 du 10 juillet 1980,
le Laboratoire National de Génie Civil, en abrégé ‘’LABOGENIE’’.
C’est un organisme scientifique et technique, mis à la disposition du public et de tout
organisme demandeur, pour les recherches, études expérimentales et essais relatifs à la
caractérisation des sols, à l’optimisation de la qualité des matériaux de construction, et au suivi de
leur mise en œuvre adéquate pour les infrastructures de génie civil (bâtiments, routes barrages,
voies ferrées, ports, aéroports, ponts et ouvrage de génie civil)
C’est le laboratoire de référence de génie civil en Afrique subsaharienne
Le Labogénie est une structure à capital public ayant l’Etat comme actionnaire unique,
conformément au décret N°2007 / 299 du 12 novembre 2007 portant transformation du laboratoire
national de génie civil.
V- Organisation
Le Labogénie, structure bien organisée (annexe I), est représenté sur le territoire national par :
- Un laboratoire central à Yaoundé, siège social ;
- des laboratoires régionaux, précisément à Douala, Limbé, Garoua, Bafoussam ;
- des laboratoires mobiles et des cellules d’études ou de contrôles géotechniques sur les
chantiers.
Le Labogénie est géré administrativement par :
- une assemblée générale ;
- un conseil d’administration ;
- une direction générale (Le directeur général à cette date est M. NOUANGA Philippe et
son adjoint est M. TCHOUEN Salomon Roger Godfroid) comprenant :
o deux attachés à la direction générale : AD1, AD2.
o trois divisions opérationnelles : DAF, DT, DP.
- Trois directions :
o La direction technique qui comporte trois divisions :
la Division de la Production (DP) qui tient en son sein quatre services :
le Service des Sols et Fondations (SSF) travaille avec le Laboratoire de Mécanique
des Sols (LMS)
le Service des Routes et Infrastructures des Transports (SRIT) travaille avec le
Laboratoire des Routes (LR)
le Service des Matériaux (SMSI) travaille avec le Laboratoire des Matériaux (LM)
le Service Eau et Environnement (SEE)
la Division Commerciale (DC)

1
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
la Division des Inspections et de l’Assistance Technique (DIAT)
o La Direction de la Recherche des Essais et Analyse (DREA) qui tient en son sein
deux divisions :
la Division de la Recherche et du Développement (DRD)
la Centrale des Essais et des Analyses (CEA)
o Des services déconcentrés :
une délégation régionale à Douala
deux annexes à Douala et à Limbé
deux bases à Bafoussam et à Garoua.
VI- Missions
Le Labogénie est chargé des principales missions d’assurance de la qualité des constructions
de toute structure de génie civil, notamment :
- d’apporter au ministère des travaux publics, un appui pour les contrôles périodiques auprès
des laboratoires privés de génie civil agréés, en vue du respect des prescriptions techniques ;
- de mener, en liaison avec les ministères et organismes concernés, les études géotechniques
des sites dans le cadre de la prévention, les sinistres, catastrophes ou calamités naturelles, en vue de
la détermination de leur niveau de risque ;
- de réaliser, en relation avec les structures techniques concernées, tous les travaux de
recherche dans le domaine de matériaux et technique de construction ;
- de conduire pour les ministères et organismes concernés les études et les recherches en vue
de l’adaptation et infrastructure aux écosystèmes locaux ;
- de mener toutes les études normatives en matière d’infrastructures de génie civil ;
- de contribuer à l’élaboration des normes nationales pour les instruments de mesure et de
contrôle de la qualité des produits de construction locaux ou importés et d’assurer le suivi de leur
respect;
- de contribuer à l’élaboration et à la fixation des normes et prescriptions techniques en
matière d’assainissement et de drainage, en relation avec le ministère chargé de l’urbanisme et des
collectivités territoriales décentralisées ;
- de mener pour les ministères et organismes concernés toutes les actions relatives au respect
de l’application des normes et prescriptions techniques en matière de construction et d’entretien des
ouvrages ;
- de définir, programmer et réguler les prestations géotechniques de tous les travaux
d’infrastructures publiques, en relation avec les ministères et organismes concernés ;
- de certifier et agréer la qualité et la conformité de la mise en œuvre des matériaux de
construction, la qualité des équipements et des ouvrages de génie civil ;
- d’assurer la formation continue en géotechnique du personnel en charge des constructions
publiques, en liaison avec les ministères et les organismes concernés ;
- d’émettre à la demande de l’administration concernée, un avis sur toutes les études ou
mesures relatives au développement technologique des matériaux de construction ou produits
manufacturés utilisables dans les travaux publics et la construction, et d’assurer régulièrement le
contrôle de leur mise en œuvre ;
- de mener les expertises géotechniques ou géophysiques des assises des ouvrages de génie
civil, ainsi que la caractérisation et l’optimisation qualitative des matériaux de construction et de
leur mise en œuvre ;

2
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- de procéder aux activités de recherches et de captage hydraulique souterraines, plus
généralement, de procéder à toute opération d’études et de recherches se rattachant directement ou
indirectement à son objet social ou encore susceptibles d’en faciliter la réalisation ou le
développement (décret N°2007/199).

3
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE DEUXIEME :

ELEMENTS DE BASE DES ETUDES GEOTECHNIQUES

Introduction
Il est supposé le talus naturel (une colline) de la figure 1 sur lequel le ministère de
l’enseignement supérieur souhaite construire une cité de logement des étudiants (avec des bâtiments
comme ceux des 1300 logements d’Olembé) à mi-pente. Il est noté que les bâtiments universitaires
sont situés au sommet, dans la vallée, il existe un ruisseau drainant le micro-bassin versant. On
projette construire un stade omnisport entre le ruisseau et la cité. Mais il se pose une question sur la
faisabilité du projet.
Plusieurs fois, il a été observé des glissements de terrain barrer le passage routier, des
éboulements rocheux causer des accidents plus ou moins graves. Des phénomènes désagréablement
surprenant se passent régulièrement autour de nous : écroulement des bâtiments, en partie ou en totalité, des
maisons et des familles entièrement enterrées, des affaissements des bâtiments, des fissurations des
structures, la détérioration précoce des routes et des structures (super comme infra). Bâtiments
universitaires

Terrassement
Nappe aquifère

Cité en projet

Soutènement de la
fouille par clouage

Marigot
Tirant d’encrage

Paroi moulée

Massif rocheux

Figure 1: Site de réalisation d’un projet

4
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
A l’ère où l’accent est porté de plus en plus sur le développement durable, sur la protection et
l’assainissement de l’environnement ; la nécessité de trouver la juste mesure de l’adaptation des
ouvrages humains dans le terrain naturel où ils doivent être implantés devient de plus en plus
persistante. En effet, la mise sur pieds d’un ouvrage humain, si petit qu’il soit est toujours
financièrement coûteuse pour le maître d’ouvrage. Autant qu’il peut contribuer à l’embellissement,
à la protection et à l’assainissement de l’environnement, au bien-être social, politique, économique,
au développement durable, autant il peut contribuer à la destruction, à la pollution de
l’environnement ; à la pauvreté, à la promiscuité socio-politico-économique et au sous-
développement. C’est pourquoi il est toujours nécessaire de faire recours aux techniques les plus
appropriées lorsqu’on a un projet de construction d’un ouvrage, que ce soit au niveau du sol (terre)
qui le porte ou au niveau des matériaux de construction.
Géotechnique vient de deux mots : « géo » et « technique ». Le premier veut dire « terre » et
le second est « l’ensemble de moyen et/ou de procédés utilisés pour mener à bonne fin une
opération concrète, pour fabriquer un objet matériel ou l’adapter à sa fonction. Ainsi la
géotechnique semble répondre à toute inquiétude lorsqu’il s’agit de la construction d’un ouvrage ;
car de ces deux mots elle est définie comme étant l’ensemble des moyens et procédés utilisés pour
une adaptation d’un ouvrage humain à la terre qui lui sert de support et de pourvoyeur de matériaux.
La Géotechnique est la science qui étudie les caractéristiques des terrains (sol, roche) en vue de leur
utilisation comme support ou matériaux de constructions. Elle traite de l’interaction sol/structure.
Comme un adage dit : « une seule main n’attache pas un fagot de bois », la géotechnique
seule n’adapte pas un ouvrage à la terre. Elle est reliée à quelques sciences connexes qui sont : la
géologie, l’hydrogéologie, la mécanique (des roches, des sols, de structures). Ainsi la géotechnique
fait appel à des bases dans ces sciences connexes. Elle tient compte de la qualité du sol, de la roche,
de l’aquifère et du bassin versant.
Pour une bonne illustration, comment procèdera-t-on dans le cas du projet ci-dessus ?
VIII- Etude géologique et géophysique
Il est conseillé avant toute étude géotechnique, de procéder à une étude géologique et
géophysique.
La géologie est la science de la Terre. Elle étudie les matériaux des différentes couches de la
terre et plus précisément les roches qui sont tout matériau constitutif de l’écorce terrestre, qu’il soit
solide (le basalte, le granite, le kaolin, le sol…); liquide (le pétrole) ou gazeux (les gaz volcaniques)
Il est donc question de répondre à ces questions : quel est le substratum rocheux ? Quels sont
la nature et l’origine de la roche ? Affleure-t-elle dans la zone ? Quel est son niveau d’altération ?
Quel type de sol s’y développe ? A quelle profondeur se trouve-t-il ? Quelle est la composition
minéralogique et géochimique des roches et des sols ? Toutes ces questions permettent de définir
les matériaux exploitables et de prévoir les possibilités de sinistres (séisme, volcanisme,...).

IX- La mécanique des roches, des sols et des structures


Elle traite du mode de fragmentation des roches, des plans de diaclases (divisions mécaniques
ou thermiques à l’intérieure d’une roche ou d’une structure), des différentes contraintes sur un
élément de roche, du type de déformation d’une roche.
Par rapport au sol, elle traite des contraintes pouvant exister dans un sol (sur ses différentes
parties) et définit les domaines de stabilité et d’instabilité.

5
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
X- L’Hydrogéologie
En générale l’eau a un fonctionnement cyclique. A la suite d’une pluie, une quantité d’eau
retourne dans l’atmosphère par évaporation et évapotranspiration, une autre s’écoule par
ruissellement et rejoint les cours d’eau, une autre s’infiltre et va selon les différentes couches de sol
à des profondeurs plus ou moins grandes. Selon les types de couches de sols encaissant, l’eau qui
s’infiltre peut former des nappes captives ou libres. Ces nappes ressortent par des sources pour
rejoindre les cours d’eau, d’où l’eau s’évapore dans l’atmosphère et pourra se transformer en pluie.
L’étude de l’eau à la surface de la terre relève du domaine de l’hydrologie pendant que celle
concernant les nappes d’eau souterraine est du ressort de l’Hydrogéologie. Elle étudie le type de
réservoir, leur mode d’écoulement et leur système hydrogéologique (Castany, 1998).
XI- La Géotechnique
La géotechnique étudie et définit les sols pour une fin de gros œuvres. Elle quantifie et
qualifie les sols à travers les paramètres d’état et de nature des sols. Elle empreinte à la mécanique
des sols pour étudier la résistance des sols. Grâce aux différents paramètres, elle défini la capacité
portante d’un sol par rapport à une certaine charge, les possibilités d’amélioration ou de traitement.
Associée aux autres sciences, elle permet d’éviter les catastrophes, tant naturelles
qu’humaines.
Mises en commun, ces sciences permettent d’avoir des structures (bâtiments, routes, ponts,…)
durables, couplant ainsi à un bon assainissement et une bonne protection de l’environnement.

XII- Etude de projet


Tel que défini ci-dessus, la géotechnique étudie les caractéristiques des sols en définissant les
paramètres qui permettent au sol de supporter un ouvrage. Dans un certain sens elle utilise les
matériaux que lui livrent la Géologie et l’Hydrogéologie dans la construction des ouvrages.
Ainsi pour un projet comme celui défini ci-dessus, on a tour à tour besoin d’un géologue, d’un
hydrogéologue et d’un géotechnicien. Avant la construction de l’ouvrage qui entre dans le domaine
du Génie Civil. Ainsi l’étude de projet doit comporter les étapes suivantes :
i) La description du terrain sur et dans lequel on va construire pour adapter au mieux les
ouvrages au sol. Cette description nécessite, d’abord, l’intervention du géologue et de
l’hydrogéologue. L’étude géologique et hydrogéologique sera complétée par une reconnaissance
géophysique dont les résultats seront précisés par des sondages.
Le géologue déterminera grâce aux cartes disponibles, grâce aux prospections géophysiques,
grâce aux analyses quantitative et qualitative le type de roche et d’altération qu’elle subit, son
étendu et sa dureté. Par des méthodes indirectes géophysiques, recherche et évalue le sous-sol. Il
devra s’assurer de la zone tectonique dan laquelle on se trouve et proposer des solutions alternatives
selon qu’on est dans une zone instable, sismique ou volcanique. Il devra présenter une coupe
géologique de la région et parfois un bloc diagramme selon l’importance des ouvrages. Il pourra
déjà proposer des zones d’affleurement rocheux probablement exploitables pour la construction de
l’ouvrage. Tout en tenant compte de la protection et de l’assainissement de l’environnement, il
donnera son rapport sur la faisabilité du projet.
L’hydrogéologue, grâce aux différentes prospections recherche et évalue les eaux
souterraines. Il localise et détermine les profondeurs des formations hydrogéologiques, de
l’aquifère. Il détermine le type de nappes (captive, semi-captive, libre). Il détermine le type de
substratum en association avec le géologue. Il détermine et évalue l’extension géographique des
aquifères, zones et provinces hydrogéologiques.
6
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ii) A la suite de ces investigations, le géotechnicien à partir des sondages complémentaires et
d’essais de laboratoire identifiera et classera les sols en vue d’applications : terrassement, mûrs de
soutènement, fondations superficielles, profondes …
iii) Le sol étant identifié et classé, le géotechnicien choisira la loi rhéologique du sol saturé ou
non saturé, qui représentera le mieux le comportement de l’interaction sol / structure. Il déterminera
les paramètres pertinents de la loi par des essais de laboratoire et des essais in situ.
iv) Muni de la loi de comportement du matériau sol et des lois d’interaction sol / structure, le
géotechnicien, concevra, dimensionnera et vérifiera ses ouvrages vis à vis de leur stabilité et leurs
déplacements et déformations :
- stabilité du soutènement de la fouille par clouage et vérification que les déplacements du sol à
l’amont sont compatibles avec la structure de l’ouvrage en amont, c’est-à-dire l’université ;
- terrassement à l’aval du soutènement cloué ;
- stabilité de la paroi moulée, de ses déplacements, dimensionnement des tirants d’ancrage ;
- terrassement à l’aval de la paroi moulée ;
- stabilité des différents ouvrages.
v) Enfin le calcul des ouvrages fait partie du domaine du génie civil, dimensionnement du
coffrage et du ferraillage des semelles et de la paroi en béton.
En conclusion, tout spécialement pour les projets importants à réaliser dans des conditions
difficiles, la conception, le dimensionnement, la réalisation et le contrôle des ouvrages liés au sol
nécessitent l’intervention des 3 disciplines que sont : la Géologie, la Géotechnique et le Génie
Civil.
La norme XP P 94-010 décembre 1996) donne une définition officielle de la géotechnique : «
Science qui étudie les sols sous tous les aspects qui intéressent l’ingénieur de génie civil :
mécanique des sols, mécanique des roches, géologie de l’ingénieur, technique de travaux, technique
de construction ».
XIII- Missions géotechniques
Une étude de projet géotechnique se déroule en plusieurs phases définies suivant le niveau
d’évolution des travaux. Ces différentes phases sont des missions géotechniques. En général, on les
regroupe en cinq missions types qui sont ordonnées de la manière ci-dessous :
- Mission 1 : Etude de faisabilité géotechnique ;
- Mission 2 : Etude de projet géotechnique ;
- Mission 3 : Etude géotechnique d’exécution ;
- Mission 4 : Suivi géotechnique d’exécution ;
- Mission 5 : Diagnostique géotechnique.
Toutes ces missions ont un programme type identique (communication de Effiti M. et Ehabe
N.) à savoir :
- exécuter les sondages, essais et mesures géotechniques en place ou en laboratoire selon un
programme défini dans chaque mission ;
- fournir un compte rendu factuel donnant la coupe des sondages, procès verbaux d’essais et
les résultats des mesures.
Le détail présenté dans ce document, des différentes missions est donné par la norme NF P
94-500 (Union Syndicale Géotechnique).
- L’enchaînement des missions géotechniques suit les phases d'élaboration du projet. Les
missions G1, G 2, G 3, G 4 doivent être réalisées successivement.

7
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Une mission géotechnique ne peut contenir qu'une partie d'une mission type qu'après accord
explicite entre le client et le géotechnicien.
G 0 Exécution de sondages, essais et mesures géotechniques
- Exécuter les sondages, essais et mesures en place ou en laboratoire selon un programme
défini dans des missions de type G 1 à G 5.
- Fournir un compte rendu factuel donnant la coupe des sondages, les procès verbaux d'essais
et les résultats des mesures.
Cette mission d'exécution exclut toute activité d'étude ou conseil ainsi que toute forme
d'interprétation.
G1 Etude de faisabilité géotechnique
Ces missions G1 excluent toute approche des quantités, délais et coûts d'exécution des
ouvrages qui entre dans le cadre exclusif d'une mission d'étude de projet géotechnique G 2.
G11 Etude préliminaire de faisabilité géotechnique
- Faire une enquête documentaire sur le cadre géotechnique du site et préciser l'existence
d'avoisinants.
- Définir si nécessaire une mission G 0 préliminaire, en assurer le suivi et l'exploitation des
résultats.
- Fournir un rapport d'étude préliminaire de faisabilité géotechnique avec certains principes
généraux d'adaptation de l'ouvrage au terrain, mais sans aucun élément de prédimensionnement.
Cette mission G 11 doit être suivie d'une mission G 12 pour définir les hypothèses
géotechniques nécessaires à l'établissement du projet.
G 12 Etude de faisabilité des ouvrages géotechniques (après une mission G 11)
Phase 1
- Définir une mission G 0 détaillée, en assurer le suivi et 1'exploitation des résultats.
- Fournir un rapport d'étude géotechnique donnant les hypothèses géotechniques à prendre en
compte pour la justification du projet, et les principes généraux de construction des ouvrages
géotechniques (notamment terrassements, soutènements, fondations, risques de déformation des
terrains, dispositions générales vis-à-vis des nappes et avoisinants).
Phase 2
- Présenter des exemples de pré-dimensionnement de quelques ouvrages géotechniques types
envisagés (notamment soutènements, fondations, amélioration de sols).
Cette étude sera reprise et détaillée lors de l'étude de projet géotechnique (Mission G 2).
G 2 Etude de projet géotechnique
Cette étude spécifique doit être prévue et intégrée dans le cadre de la mission de maîtrise
d'œuvre.
Phase 1
- Définir si nécessaire une mission G 0 spécifique, en assurer le suivi et 1'exploitation des
résultats.
- Fournir des notes techniques donnant les méthodes d'exécution retenues pour les ouvrages
géotechniques (terrassements, soutènements, fondations, dispositions spécifiques vis-à-vis des
nappes et avoisinants), avec certaines notes de calcul de dimensionnement, une approche des
quantités, délais et coûts d'exécution de ces ouvrages géotechniques.
Phase 2

8
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Etablir des documents nécessaires à la consultation des entreprises pour l'exécution des
ouvrages géotechniques (plans, notices techniques, cadre de bordereau des prix et d'estimatif,
planning prévisionnel).
- Assister le client pour la sélection des entreprises et l'analyse technique des offres.
G 3 Etude géotechnique d'exécution
-Définir si nécessaire une mission G 0 complémentaire, en assurer le suivi et 1'exploitation
des résultats.
-Etudier dans le détail les ouvrages géotechniques: notamment validation des hypothèses
géotechniques, définition et dimensionnement (calculs justificatifs), méthodes et conditions
d'exécution (phasages, suivi, contrôle).
Pour la maîtrise des incertitudes et aléas géotechniques en cours d'exécution, les missions G
2 et G3 doivent être suivie d’une mission de suivi géotechnique d'exécution G 4.
G 4 Suivi géotechnique d'exécution
- suivre et adapter si nécessaire l'exécution des ouvrages géotechniques, avec définition d'un
programme d'auscultation et des valeurs seuils correspondantes, analyse et synthèse périodique des
résultats des mesures.
- Définir si nécessaire une mission G 0 complémentaire, en assurer le suivi et l'exploitation
des résultats.
- Participer à l'établissement du dossier de fin de travaux et des recommandations de
maintenance des ouvrages géotechniques.
G 5 Diagnostic géotechnique
L'objet d'une mission G 5 est strictement limitatif. Il ne porte pas sur la totalité de l'ouvrage.
G 51 Avant, pendant ou après construction d'un ouvrage sans sinistre
- Définir si nécessaire une mission G 0 spécifique, en assurer le suivi et l'exploitation des
résultats.
- Etudier de façon approfondie un élément géotechnique spécifique (par exemple
soutènement, rabattement, etc.) sur la base des données géotechniques fournies par une mission G
12, G 2, G 3 ou G 4 et validées dans le cadre de ce diagnostic, mais sans aucune implication dans
les autres domaines géotechniques de l'ouvrage.
G 52 Sur un ouvrage avec sinistre
- Définir une mission G 0 spécifique, en assurer le suivi et l'exploitation des résultats.
- Rechercher les causes géotechniques du sinistre constaté, donner une première approche des
remèdes envisageables.
Une étude de projet géotechnique G 2 doit être réalisée ultérieurement. (Voir le schéma
d'enchaînement des missions géotechniques tableau 1)
XIV- Identification des sols
Quelque soit l’utilisation envisagé d’un sol, il est important de connaître sa nature, sa
composition, la répartition des grains (dimension des grains solides) de différentes tailles qui le
composent. Les essais relatifs à cette étude portent le nom de « essais d’identification ». Cette étude
permet de déterminer les différents paramètres d’état et d’indentification utilisés pour la
caractérisation et la classification géotechnique des sols. Les paramètres d’état, en effet servent à
expliquer le compactage des sols et à décrire leur comportement mécanique et hydraulique (Costet

9
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
et Sanglerat, 1981 ; Gwet, LABOGENIE ; Schlosser, 1988.). Ils permettent également à expliquer
les phénomènes tels que le tassement et la consolidation.
Les paragraphes ci-dessous décrivent les protocoles des essais d’identification généralement
effectué au LABOGENIE.
Tableau 1 : Schéma d'enchainement des missions géotechniques -extrait de la norme NF P 94-500-
(Union syndicale géotechnique, 2000)
ETAPES DE LA MISSIONS GEOTECHNIQUES
REALISATION DE
L’OUVRAGE

Etude et suivi des G0 Exécutions des G5 Diagnostics


ouvrages sondages géotechniques
géotechniques Essais et mesures
géotechniques
Etudes G1 G11 Etude préliminaire G 0 préliminaire si G 51
préliminaires de géotechnique nécessaire (1)
Avant-projet G12 Etude de faisabilité G0 détaillé G 51
géotechnique indispensable (1)
Phase 1
Phase 2
Projet G2 Etude de projet G 0 spécifique si G 51
Assistance- géotechnique nécessaire (1)
contrat-travaux phase 1
Phase 2
Exécutions G3 Etude géotechnique G 0 complémentaire si G 51
d’exécution nécessaire
G4 Suivi géotechnique G 52
d’exécution

Ouvrage existant G0 G 0 spécifique si G5 G 51 sans sinistre


nécessaire

G 0 spécifique G 52 après
indispensable sinistre
(1) : à définir par le géotechnicien chargé de la mission
VII.1- Echantillonnage
But et principe de l’écantillonnage
Les essais effectués en laboratoire ont pour but de caractériser et d’identifier les sols sur
lesquels les échantillons ont été prélevés sur le terrain. Les essais que l’on fait en laboratoire se font
sur des quantités réduites de matériaux. Celles devant permettre de mesurer les paramètres
caractéristiques de l’ensemble du matériau dans lequel on fait le prélèvement. Et pour cela, il est
important que les échantillons aient les caractéristiques de l’ensemble des matériaux. Ainsi un
échantillon doit être représentatif. Mais si on reste réaliste, on se rend compte que ce problème est
complexe à résoudre, mais il conditionne en grande partie la fiabilité des résultats au cours des
essais de laboratoire (Dupain et al, 1995).
Le prélèvement de l’échantillon se fait en deux temps :
i) Prélèvement sur le site
Les gros éléments d’un matériau granulaire mis en stock ont tendance à rouler vers le bas et
laisse ainsi le haut s’enrichir en éléments de diamètres plus petits. C’est la raison pour laquelle il est
conseillé de prélever le matériau en bas, au milieu, en haut et à l’intérieur du tas de granulat ; afin
d’avoir un échantillon assez représentatif de l’ensemble.
Lorsqu’il s’agit des matériaux de carrière, on devra tenir compte des différents bancs rocheux.
ii) Echantillonnage en laboratoire

10
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
L’échantillon prélevé sur site, en carrière ou à l’usine doit être en quantité (Q) bien plus
grande que celle qui sera utilisée en laboratoire. Une fois au laboratoire, la quantité (q < Q) à tester
est prélevé suivant deux procédés :
- Par quartage : ce procédé consiste à diviser l’échantillon en quatre. Pour ce, on place tout
d’abord l’échantillon sur une table pour l’étaler. Puis à l’aide d’une truelle on le divise en quatre.
On réunie enfin les fractions opposées pour obtenir ainsi deux parties de l’échantillon primitif et
ainsi de suite. Cet essai est régulièrement réalisé, on dirait même quotidiennement au LR et LM.
- A l’aide de l’échantillonneur : Cet appareil de laboratoire permet de diviser facilement en
deux parties représentatives la totalité d’un échantillon initial, chaque partie étant recueillie dans un
bac de manière séparée. La répétition en saccade de cette opération, en retenant à chaque opération
le contenu de l’un des bacs, permet d’obtenir, après 03 ou 04 opérations identiques, la quantité de
matériaux représentative et nécessaire à l’essai envisagé. En plus des bacs pour recueillir chaque
partie, on a besoin des pelles. Cet essai est régulièrement réalisé aux LR, LM.
- Choix du procédé : En fonction de la quantité nécessaire à l’essai et de la grosseur maximale
des grains, ces deux procédés peuvent être effectués conjointement ou simultanément. Si
l’échantillon de départ est d’un volume très important, une ou deux opérations de quartage
permettent de diminuer rapidement le volume du matériau ; ensuite on passe à l’échantillonneur. Ce
dernier est choisi de telle manière que son ouverture est de dimension compatible avec celle des
plus gros éléments.
VII.2 - Analyse granulométrique
VII.2.1- Analyse granulométrique par tamisage (NF P 18 – 560)
Cet essai se réalise sur des granulats constitués de grains de diamètre supérieur à 80 . Selon
le type de sol, le tamisage est effectué soit par voie sèche, soit par voie humide. Le tamisage par
voie sèche est recommandé pour les sols pulvérulents non polluée par une fraction argileuse
(cailloux, gravier, sable) alors que le tamisage par voie humide est recommandé pour les sols fins
(argile, limon) et les sols pulvérulents pollués par une fraction argileuse.
a) But
L’analyse granulométrique a pour but de déterminer la grosseur et les pourcentages
pondéraux respectifs des différentes familles de grains constitutifs d’un matériau.
b) Principe
L’essai consiste à classer les différents grains constitutifs d’un matériau en utilisant une série
de tamis, emboîtée les uns sur les autres, dont les dimensions des ouvertures sont décroissantes du
haut vers le bas. Le matériau étudié est placé en partie supérieure des tamis et le classement des
grains s’obtient par vibration de la colonne de tamis ou par secousse manuelle.
c) Equipement nécessaire
Il est composé de :
- Une colonne de tamis d’ouverture normalisée. Ce sont des tamis constitués d’un maillage
métallique définissant des trous carrés de dimensions normalisées. La dimension nominale des
tamis est donnée par l’ouverture de la maille. Ces dimensions sont telles qu’elles se suivent dans
une progression géométrique de raison √10 depuis le tamis 0,08 mm jusqu’au tamis 80 mm.
L’existence antérieure de passoires (trou ronds a conduit à une double classification des tamis
et des passoires. Pour éviter toute ambiguïté, un tamis et une passoire équivalents correspondent à
un même numéro de module (Dupain et al, 1995).
11
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
d) Conduite de l’essai
Tamisage par voie sèche
On utilise : pour les sables, les tamis de modules 20 à 38 ; pour les matériaux plus grossiers,
tous les tamis au-delà du module 38.

Tableau 2 : Dimension nominale des tamis avec leurs modules correspondants (Dupain et al, 1995)
Modules 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32
Tamis 0,08 0,100 0,125 0,160 0,200 0,250 0,315 0,40 0,50 0,63 0,80 1,00 1,25
Modules 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45
tamis 1,60 2,00 2,50 3,15 4,00 5,00 6,3 8 10 12,5 16 20 25
Modules 46 47 48 49 50
tamis 31,5 40 50 63 80

- Des bacs ;
- Une gamelle ;
- Une balance sensible ;
- Une étuve avec thermostat ;
- Une brosse métallique.
On utilise des masses M de matériaux tel que : M ≥ 0,2D ; avec M en Kg et D le diamètre du
plus gros granulat en mm.
Tout d’abord, le matériau sera séché à l’étuve à une température maximale de 105°C pendant
24 heures. Les tamis sont emboîtés les uns sur les autres, dans un ordre tel que la progression des
ouvertures soit croissante du bas de la colonne vers le haut. A la partie inférieure, on dispose un
fond étanche qui permettra de recueillir les fillers pour une analyse complémentaire (voir analyse
sédimentométrie). Un couvercle sera disposé en haut de la colonne afin d’éviter toute perte de
matériau pendant le tamisage.
Le matériau étudié est versé en haut de la colonne de tamis et celle-ci est secouée
manuellement (ou vibré si on dispose d’une tamiseuse électrique). On considère que le tamisage est
terminé lorsque le refus ne varie pas de plus de 1% entre deux séquences de secousses (ou de
vibration).
Le tamisat est la masse du matériau passant à travers un tamis donné alors que le refus est la
masse du matériau retenu par ce tamis.
Le refus du tamis ayant la grande maille est pesé, soit R1 la masse de ce refus. Le refus du
tamis de maille immédiatement inférieur est pesé avec le refus précédent, soit R2, la masse des deux
refus. Cette opération est poursuivie pour tous les tamis dans l’ordre décroissant. Ceci permet de
connaître la masse des refus cumulé Rn à différent niveau de la colonne de tamis. Le tamisat présent
sur le fond (fillers) de la colonne de tamis est également pesé. La somme des refus cumulés et du
tamisat sur le fond doit coïncider avec le poids de l’échantillon introduit en tête de la colonne. La
perte de matériau ne doit pas excédé 2% de la masse de l’échantillon de départ. Les résultats sont
présenté selon la fiche en annexe II.
Tamisage par voie humide
Le mode opératoire par voie sèche est reconduit après que les éléments fins, de diamètres
inférieurs à 0,08 mm ont été éliminés par lavage sous l’eau au tamis de module 20. Les opérations à
effectuer au préalable sont les suivantes :
12
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Détermination de la teneur en eau sur une fraction de l’échantillon. On mesure la masse
de cette fraction dans son état humide naturel (Mh). Par la suite, on le passe à l’étuve. Après
séchage on mesure la masse sèche (Ms). Par convention, la teneur en eau est :
"#
= = !
.
! !
- Le lavage de l’échantillon humide sur un ou plusieurs tamis d’ouverture décroissante afin de
protéger le tamis de plus petite ouverture, c'est-à-dire le tamis de module 20 (0,08 mm).
- Les eaux de lavage sont recueillies si on souhaite effectuer les analyses sédimentométriques.
- Les différents refus isolés sont recueillis et séchés à l’étuve à 105°C pendant 24 heures.
e) Calcul des paramètres granulométriques
- Calcul des pourcentages en masse des refus cumulés au tamis n ($% )
&%
$% = *100 avec Rn = masse du refus cumulé au n-ième tamis, Ms = masse totale de
'
l’échantillon sec versé sur le tamis supérieur.
- pourcentage de tamisat cumulé sera $%( = 100 − $%
- Calcul des pourcentages par voie humide : on utilise la même formule que précédemment,
en calculant Ms à partir de la formule suivante :
,∗.//
*+ = .//01% avec % comme teneur en eau en pourcent
3 #(&4 054 )
Pourcentage de perte $ = avec : Md = masse de l’échantillon sec après lavage
3
et élimination des fines ; Tn = masse du tamisat après le dernier tamis.

f) Expression des résultats : courbe granulométrique (voir annexe II)


Les pourcentages de refus cumulés ou ceux des tamisats cumulés sont représentés sous forme
d’une courbe granulométrique en portant les ouvertures des tamis en abscisse, sur une échelle
logarithmique, et le pourcentage cumulé en ordonné, sur une échelle arithmétique. La courbe se
trace de manière continue et ne peut pas passer rigoureusement par tous les points.
A partir de cette courbe les paramètres caractérisant la granulométrie d’un sol sont calculés.
On détermine les valeurs d10, d30, d60 qui représentent les ouvertures de tamis à travers lesquelles
sont passés respectivement 10%, 30% 60% des tamisats cumulés. Ces valeurs permettent de
calculer les coefficients d’uniformité Cu et de courbure Cc.
8 =
8<:
67 = 8./
9:
; 6; = 8
>: ∗89:

g) Interprétation des résultats


- La courbe granulométrique peut être continue, dans ce cas tous les tamis enregistrent un
refus. Elle peut être discontinue dans le cas où plus de trois tamis consécutifs ne gardent pas de
refus : il manque de granulats d’un certain diamètre.
- La forme de la courbe granulométrique peut conduire à des interprétations rapides (courbe
concave vers les fines : granulats riches en éléments fins ; courbe convexe vers les éléments
grossiers : granulats pauvre en éléments fins ; courbe discontinue : absence des granulats d’un
certain diamètre ; courbe ne présentant pas une concavité particulière : courbe courante avec
granulométrie étalée).
- La courbe granulométrique permet d’identifier le sol et de prévoir certaines propriétés
physiques.
- Le caractère plus ou moins fin d’un sable peut être quantifié par le calcul du module de
finesse MF. Celui-ci correspond à la somme des pourcentages des refus cumulés, ramené à l’unité,
13
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
pour les tamis de modules 23, 26, 29, 32, 35, 38 c'est-à-dire les tamis ‘n’ d’ouverture des mailles ‘i’:
0,160 ; 0,315 ; 0,63 ; 1,25 ; 2,50 ; 5,00 mm. Ce paramètre est en particulier utilisé pour caractériser
C
@A4B
la finesse des sables à béton. *? = .//
Le module de finesse représente de manière approchée la surface comprise entre la courbe
granulométrique et l’axe horizontal correspondant à un refus nul. Ainsi, plus le module de finesse
d’un sable est faible, plus ce sable est riche en élément fins.
La courbe des sables fins de l’annexe II est concave vers les fines, son MF est de 3,125 : c’est
un matériau fin. La courbe des graves 5/15 est concave vers les grossiers et son MF est de 0,133 :
c’est un matériau grossier. Les grave 15/25 a un MF nul : c’est un matériau non souillé.
VII.2.2- Analyse granulométrique par sédimentometrie (NF P 94 – 093)
a) But de l’essai
L’analyse granulométrique par sédimentométrie est l’essai qui complète l’analyse
granulométrie par tamisage (diamètre ≥ 0,08mm) des sols. Elle s’adresse aux échantillons de sols
ou à la fraction ne contenant que des éléments de diamètre inférieur à 0,100mm. Elle permet de
tracer la courbe granulométrique des éléments fins jusqu’à un diamètre d’environ 2 m (sols fins).
b) Principe de l’essai
Lors de la décantation des grains solides en suspension dans l’eau, les grains les plus gros
chutent plus rapidement que les plus petits. Ils se trouvent ainsi à une profondeur plus grande que
les plus petits. La vitesse de chute V est directement liée au diamètre D (loi de Stokes). Il en résulte
que :
- la vitesse de chute s’exprime par le quotient de la distance parcourue par la particule dans sa
chute par le temps de parcourt;
-la densité du mélange eau-grains à une certaine profondeur varie avec le temps, diminuant au
fur et à mesure que les grains de plus en plus petit se déposent.
Le but de la sédimentométrie est de relier la densité lue d’une part, aux diamètres des grains
encore en suspension, et d’autre part aux pourcentages pondéraux de ceux-ci par rapport au poids
total de l’échantillon en suspension. Ceci permet de tracer la courbe granulométrique des éléments
fins sous forme de tamisats cumulés en fonction des diamètres des granulats.
c) Equipement nécessaire
Appareillage courant :
- un thermomètre gradué en dixième de degré ;
- un chronomètre ;
- l’eau distillée ;
- une balance de haute précision ;
- un tamis de 0,100 mm ;
- un mortier avec son pilon ;
- une étuve avec thermostat réglable à 105°C ;
- des spatules et des cuillères ;
- le papier indicateur PH-10 ;
- des gamelles.
Appareillage spécifique :
-une enceinte thermostatée
14
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- un densimètre gradué de 0,995 à 1,030 g/cm3 de forme torpille avec des graduations tous les
0,0005 g/cm3 ;
- des éprouvettes ;
- un agitateur mécanique type plongeant ;
- une solution défloculante dosée à 5% d’hexametaphosphate de sodium ;
- un agitateur mécanique (environ 10.000 tours/minute) pour homogénéisation avant l’essai.
d) Préparation de l’échantillon
La sédimentométrie s’effectue sur un échantillon de 40g de particule sèche prélevées dans le
tamisat à 80 D lors de la granulométrie par voie humide du sol étudié. Pour ce faire le tamisat à
80 D et les eaux de lavage sont mis à décanter dans un bac. L’eau surnageante est siphonnée avec
précaution quand elle est claire, puis le tout est mis à l’étuve jusqu’à séchage à poids constant. Le
tamisat séché est désagrégé avec un pilon à caoutchouc, puis homogénéisé.
Le matériau ainsi préparé est sec et mis à imbiber dans l’éprouvette d’essai avec 500 cm3 de
solution défloculante, composée de 400 cm3 d’eau distillée ou déminéralisée et 60 cm3 d’une
solution à 5% d’hexamétaphosphate de sodium (préparée et conservée à l’abris de la lumière depuis
moins d’un mois). Ce traitement a pour but d’éviter la floculation des grains argileux pendant la
sédimentation.
Après imbibition dans la solution défloculante après 15 heures environ, la prise d’essai est
soumise pendant 3 min minimum à l’action de l’agitateur à une vitesse de 10.000 tour/min. La
suspension dispersée ainsi que les eaux de rinçage de l’agitateur et de son récipient sont alors
immédiatement versées dans l’éprouvette d’essai, dont le volume est complété à 2L avec de l’eau
distillée ou déminéralisée.
L’éprouvette d’essai ainsi préparé et l’éprouvette de 2L contenant 1940 cm3 d’eau distillée et
60 cm3 de solution à 5% d’hexamétaphosphate de sodium, sont placées dans un bac thermostaté à
20°C. Lorsque la température à l’intérieur des éprouvettes est stabilisée à 20°C, l’essai peut
commencer.
e) Conduite de l’essai
i- Lecture du densimètre
Les mesures se font avec un densimètre parfaitement propre, la tige du densimètre ne doit pas
être touchée avec les doigts dans la zone de lecture. En effet ceci a pour conséquence de modifier la
hauteur du ménisque formé par l’eau au contact de la tige au niveau de la lecture. Il s’ensuit une
erreur de lecture non négligeable.
Un densimètre est plongé dans une éprouvette contenant de l’eau et du défloculant dans les
mêmes proportions que pour l’éprouvette de mesure. Elle est également maintenue à une
température de 20°C.
Avant de plonger le densimètre dans la solution, agiter vigoureusement la suspension avec
l’agitateur manuel afin d’obtenir une concentration uniforme sur toute la hauteur de l’éprouvette.
Au moment où l’agitateur est enlevé de l’éprouvette, on déclenche le chronomètre et on
plonge délicatement le densimètre dans la suspension. Les lectures sont effectuées au sommet du
ménisque aux temps : 30’’, 1’, 2’, 5’, 10’, 20’, 40’, 80’, 4h, 24h. On peut aussi lire à 15’’ et 2h.
Pour les trois premières, le densimètre reste dans la suspension. Pour les mesures suivantes, le
densimètre est retiré après chaque mesure, nettoyé et plongé dans une éprouvette d’eau maintenue à
la même température que l’éprouvette contenant la suspension. Le densimètre est plongé
délicatement dans la suspension 30s avant chaque mesure.
15
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
A chaque mesure, on relève la densité r et on note le nombre de graduation R correspondant.
ii- Etalonnage et correction
La lecture effectuée sur le densimètre à un instant t doit intégrer un certain nombre de
corrections :
Ct : correction due aux variations de température au cours de l’essai. Cette correction est
nulle si l’on travaille dans un bain thermostaté à 20°C. En revanche, si la température est variable,
on évalue la correction à apporter sur la lecture du ménisque en étalonnant le densimètre dans une
éprouvette d’eau distillée, portée aux différentes température usuelles d’essai.
Cm : correction due à la hauteur du ménisque. Les lectures sont effectuées en haut du
ménisque car les suspensions sont en général opaques, surtout en début d’essai. La lecture réelle se
situe quand à elle au niveau de l’eau, ce qui justifie cette correction.
Cd : Correction due au défloculant. Celui-ci déplace en effet légèrement le zéro du
densimètre.
La lecture corrigée prend en compte l’ensemble de ces corrections et s’exprime par :
Rc = R + m avec m = Ct + Cm + Cd
iii- Géométrie du densimètre et paramètres caractéristiques
R = 1.000.0
h = hauteur du bulbe
r = densité de la solution à l’instant t
R = 1,0185
R = nombre de divisions à partir de la
a
graduation 1.000 0. Par exemple, une
H1
lecture de 1,028 5 sera notée R = 18,5
H r
et r = 1,0185 g/cm3 .
H1 G
H1 = hauteur comprise entre, d’une part,
la limite du bulbe et de la tige graduée
h
et d’autre part la graduation r lue au e
niveau de l’eau.
Hr =Profondeur du centre de poussée
dans la suspension à l’instant t Figure 2 : Schéma d’un densimètre dans une éprouvette

Le densimètre est gradué de 0,995 0 à 1,030 0 avec des graduations tous les 0,000 5. Chaque
densimètre étant de dimensions variables, il est nécessaire de mesurer celles-ci avant utilisation à
savoir : la hauteur du bulbe h ; les distances entre la limite bulbe-tige du densimètre et les
graduations principales (1,030 0 ; 1,020 0 ; 1,010 0 ; 1,000 0).
Lorsqu’on immerge le densimètre dans l’éprouvette contenant de l’eau, le niveau d’eau dans
l’éprouvette monte d’une hauteur ‘a’, si ‘V’ est le volume du bulbe, ‘v’ le volume de la tige
(F#G)
immergée sur la hauteur H1 et ‘S’ la section de l’éprouvette, on a : E = H
.

Le densimètre n’indique que la densité du liquide qui entoure le bulbe, la poussée


d’Archimède s’appliquant au centre de gravité ‘G’ du densimètre, celui-ci étant pratiquement
confondu avec celui du bulbe, la tige étant très mince et donc d’un volume négligeable. Pour la

16
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
même raison, ‘G’ est aussi le centre de la couche d’eau de hauteur ‘h’ qui entour le bulbe et dont on
mesure la densité.
Dans l’éprouvette au repos, avant l’introduction du densimètre, la couche d’eau concernée par
la mesure occupe une hauteur ‘e’ (e < h). la différence (h-e) correspond à l’élévation du niveau du
liquide après introduction du densimètre soit a = (h – e).
(F0G) (F0G)
E=ℎ− = H
et donc =ℎ− H

La profondeur moyenne HR de la couche de liquide concernée par la mesure est donc :


1 N−O
J& = J. + = J. + [ℎ − ]
2 2 P
En considérant v négligeable devant V, la formule d’étalonnage s’exprime comme suit :
U
R = + (T − )
S

iv- Calcule du diamètre D des particules


Ce calcul s’effectue en utilisant la loi de Stockes qui donne la vitesse de chute des particules
sphériques dans un liquide. Celles-ci sont soumises à la force de pesanteur verticale et descendante
et à la poussée d’Archimède, verticale et ascendante. La chute des particules s’exprime de façon
constante et s’exprime par la relation suivante :
F
VW = 18Y (Z #Z
>
! [)

V1 = Vitesse limite de chute des grains. Celle-ci s’exprime par le quotient de la hauteur de
\C
chute J exprimée en mètre par le temps de chute ‘t’ exprimé en seconde : N. = (
Y = viscosité dynamique de la solution. Celle-ci est fonction de la température. Tel que
présenté dans le tableau 2.
]' = poids volumique des grains solides (valeurs moyenne : 26,5 KN/m3)
]^ = poids volumique de l’eau : 10KN/m3
D = diamètre de la particule en mètre
Ceci peut s’écrire pour un liquide et un solide donné :
cd
_=`a b
avec `S = e
f #eg

Tableau 3 : Viscosité dynamique de l’eau en fonction de la température (Dupain et al, 1995)

T (°C) 10 11 12 23 14 15 16 17 18 19 20

d ( h#i Pa.s) 1,307 1,271 1,235 1,202 1,169 1,139 1,109 1,081 1,053 1,027 1,002
T (°C) 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
d( h #i
Pa.s) 0,9779 0,9548 0,9325 0,9111 0,8904 0,8705 0,8513 0,8327 0,8148 0,7975 0,7808

v- Calcul des tamisats cumulés


On exprime le pourcentage ‘p’ des grains de diamètre inférieur ou égal à D (par rapport à la
U.ef .Rl .eg
masse de la prise d’essai à l’état sec), qui sont encore en suspension à l’instant t : j = h.mf (ef #eg )
avec :
V = volume de la suspension (en Dn )

17
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
$' = masse du sol sec en suspension prélevé sur le tamisat à 80 D (en N)
o; = lecture corrigée du nombre de division (Rc = R+m) comptée entre la graduation 1,000 0
et la graduation d’affleurement.
vi- Modèle de feuille de calcul
Tableau 4 : modèle de feuille de calcul de l’analyse granulométrique par sédimentométrie
ANALYSE GRANULOMETRIQUE PAR SEDIMENTOMETRIE

Date :
Chantier :
Origine de l’échantillon :

Pourcentage des éléments fins analysés par rapport à l’échantillon total 0/D : p =

Temps Lecture Température Lecture _= Poucentage Tamisat par


R (°C) corrigée des grains rapport à
`a
t b

Rc <D l’échantillon
P= total pp

30’’
1’
2’
5’
10’
20’
40’
80’
4h

Exemple de calcul :
Après immersion du densimètre dans une éprouvette contenant le matériau à étudier dans une
solution défloculante ; le niveau d’eau monte, après 30s, on peut lire sur la tige du densimètre 1.016
8. La température du milieu est maintenue à 20°C. Le volume du bulbe est de 1000 cm3. La masse
du sol sec mise en essai est de 40g.
Calcul du diamètre D des particules qui chutent à l’Instant t = 30s est de :
\ .qr
V = p a (C avec p W = suivant le tableau 2, pour T=20°C, k = 1,002.10-3Pa.s
Z! #Z[

J = 16,8 cm = 0,168 m ; t = 30s ; D = 1,002.10-3√0,168/30 = 0,075.10-3 m = 75 D


Calcul du pourcentage p des grains de diamètre inférieur à D
F.Z .& .Z
v = ./.A !(Z w#Z[ ) V = 1000 cm3 = 10-3m3 ; ]' = 26,5KN/m3 = 26,5. 103N/m3
! ! [
]^ = 10KN/m3 = 10.103N/m3 ; o; = 8 ; $' = D' . = 40.10-3Kg . 10N/Kg = 40. 10-2N
./x< .Wy,z../< .q../../< Wy,z.q W.W
v= = {/..y,z = yy/ = 0,3212 d’où p = 32,12%
./.{/../x= ..y,z../<

18
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Conclusion : le pourcentage des particules inférieures (i.e. le pourcentage des éléments plus
petits, ce qui correspond l’analyse granulométrique par tamisage, au pourcentage des tamisats
cumulés) à 75 D de diamètre est de 32,12%.

VII.2.3 - Intérêt de l’analyse granulométrique


Les granulats utilisés dans les travaux de génie civil doivent répondre à des impératifs de
qualité et à des caractéristiques propres à chaque usage. Les granulats étant d’origine diverses :
naturelle –alluvionnaire, éruptive, calcaire, altération des roches- ou artificielle – concassée, sous
produits industriels- ; il est nécessaire d’en établir les caractéristiques. L’analyse granulométrique
permet de définir la classe granulaire d’un matériau.
L’analyse granulométrique permet de déterminer la dimension les dimensions extrêmes (d et
D avec d < D) des diamètres des grains d’un matériau (Dupain et al, 1995 ; Noumedem,
Labogénie). Ce matériau est donc noté suivant les valeurs de d et D de la forme : d/D. la
détermination des valeurs de d et D se fait en considérant que les granulats correspondant à ces
dimensions doivent être présents en proportion suffisante. Leurs valeurs doivent ainsi satisfaire aux
conditions suivantes :
- Le refus sur le tamis D et le tamisat au tamis d sont compris entre :
1% et 15%, si D > 1,58 d
4% et 20%, si D ≤ 1,58 d
- Le tamisat au tamis 0,63 d est inférieur à
3% si D > 5mm
5% si D ≤ 5mm
Lorsque le granulat d/D est tel que d < 2 mm, il porte conventionnellement l’appellation
0/D. Les conditions suivantes doivent être alors vérifiées :
- Le refus sur le tamis D est compris entre 1% et 15% ;
- Le refus sur le tamis 1,58 D est nul, sauf pour les fines où il doit être inférieur ou égal à 1%.
N.B. (1) Les valeurs des produits 1,58.D et 0,63.d sont telle qu’àprès avoir arrondi, si cela est
nécessaire, elles correspondent à des dimensions normalisée des tamis. (2) En général l’analyse
granulométrique) par tamisage, qu’il soit par voie sèche ou par voie humide, concerne les granulats
-sol pulvérulent- alors que l’analyse granulométrique par sédimentométrie concerne les sols -sols
pulvérulents-. C’est pourquoi au Labogénie, on va généralement faire l’essai granulométrique par
tamisage par voie sèche au laboratoire des matériaux et l’analyse granulométrique par tamisage par
voie sèche et par sédimentométrie dans le laboratoire de routes.
Selon la norme NF P 18 – 101, on distingue 5 classes granulaires :
- Les fines : 0 /D avec D ≤ 0,08 mm
- Les sables : 0/D avec D ≤ 6,3 mm
- Les gravillons : d/D avec d ≥ 2 mm et D ≤ 31,5 mm
- Les calloux : d/D avec d ≥ 20 mm et D ≤ 80 mm
- Les graves : 0/D avec 6,3 mm < D ≤ 80 mm
De l’annexe II on retient que les sables fins peuvent être noté 0/8 et sont tout simplement des
sables, ce sont des matériaux pulvérulents.
L’analyse granulométrique permet entre autre de classer les matériaux selon leur
comportement :

19
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- V ≥ 20 D : les sols grenus qui sont des sols à comportement pulvérulent. Cs sont les
sables, graviers, cailloux et blocs cités ci-dessus qui peuvent être constitués d’éléments minéraux
divers provenant de la roche mère originelle.
- V ≤ 20 D : Les sols fins qui ont un comportement cohérents. Ils sont particulièrement
constitués des argiles et de limons. Leurs compositions et structures minéralogiques en association
avec leur teneur en eau influence beaucoup sur leur comportement. Selon la teneur en eau
décroissant, ils adoptent les trois états successifs suivant : état liquide, état plastique, état solide –
qui se divise en deux : état solide sans retrait et état solide avec retrait -.
VII.3 - Mesure du coefficient d’aplatissement des granulats (NF P 18-561)
VII.3.1 - But de l’essai
L’élaboration des bétons de ciment, ainsi que la réalisation des corps de chaussées et des
couches de roulements, nécessitent de n’utiliser que des granulats ayant une forme assez ramassée à
l’exclusion des granulats plats. En effet, ceux-ci ne permettent pas de réaliser des bétons très
compactes et par ailleurs, en technique routière. Ils ne peuvent être utilisés car ils conduisent à des
roulements trop glissants.
La détermination du coefficient d’aplanissement est l’un des tests permettant de caractériser la
forme plus ou moins massive des granulats
VII.3.2 - Equipement nécessaire
Le coefficient d’aplatissement s’obtient en faisant une double analyse granulométrique en
utilisant successivement et pour le même échantillon de granulats :
- Une série de tamis normalisés à mailles carrées.
- Une série de tamis à fentes de largeurs normalisées.
VII.3.3 - Forme d’un granulat et coefficient d’aplatissement
La forme d’un granulat est définie par trois grandeurs géométriques
- La longueur L : distance maximale de deux plants parallèles tangents aux extrémités du
granulat.
- L’épaisseur E : distance minimale de deux plans parallèles tangents au granulat.
- La grosseur G. dimension de la maille carrée minimale du tamis qui laisse passer le granulat.
Le coefficient d’aplatissement A d’un ensemble de granulat est le pourcentage pondéral des
}
éléments qui vérifient la relation : ~ > 1,58

VII.3.4 - Principe de l’essai


L’essai consiste en une double opération de tamisage :
- Le tamisage classique (analyse granulométrique) sur une colonne de tamis normalisés à
mailles carrées afin de séparer les granulats en une succession de classes granulaires d/D dont les
dimensions sont telles que _ = , S• ‚. De ce fait, les classes de grosseurs G ainsi définies sont
telles qu’elles suivent la progression géométrique des ouvertures des tamis utilisés au cours de
l’analyse granulométrique.
- Les différentes classes granulaires d/D ainsi isolées sont tamisées une à une sur des grilles à
fentes parallèles d’écartement ~ = ‚/ , •c.
On peut donc associer à chaque classe granulaire d/D un tamis à fente correspondant de
largeur E. ce qui permet de définir des coefficients d’aplatissement ƒ„ partiel. Il est ensuite possible
de déterminer un coefficient d’aplatissement global A. La Correspondance entre granulat d/D et
grille à fentes de largeur E est donnée dans le tableau.
20
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 5: Correspondance entre granulat d/D et largeur E des grilles à fentes données (Dupain et al, 1995)
Classes granulaires d/D (mm) 31,5/ 25/ 20/ 16/ 12.5/ 10/ 8/ 6.3/ 5/ 4/
40 31,5 25 20 16 12,5 10 18 6,3 5
Ecartement E des grilles à fentes (mm) 20 16 12,5 10 8 6,3 5 3,15 2,5

VII.3.5 - Conduite de l’essai


On opère comme dans l’analyse granulométrique avec un échantillon représentatif de masse
… ≥ h. S _. D étant le diamètre maximum des granulats en millimètres et M la masse de
l’échantillon exprimée en kg.
L’échantillon est tamisé sur un tamis de 4mm d’ouverture et le refus de masse Mo qui est pesé
au gramme près est utilisé pour la détermination de A.
Le tamisage est effectuée et chaque fraction d/D est pesée au gramme près puis tamisée sur
les tamis à fentes d’écartement E correspondant (tableau 5). Le passant à travers chaque grille est
pesé au gramme près.
VII.3.6 - Expression du coefficient d’aplatissement A
Pour une classe granulaire d/D donnée, on peut définir un coefficient d’aplatissement :

†‡ = … ‡ hh Avec Mi = masse de classe granulaire d/D ; *ˆ„ = masse passant à travers le
~‡
tamis à fentes d’écartement E correspondant.
Le coefficient d’aplatissement global A s’exprime en intégrant les valeurs partielles
∑Š
h …‡
déterminées sur chaque classe granulaire : † = ∑Š
‹ …~‡
Il faut que la perte de matériaux pendant le tamisage soit telle que ∑Šh …Œ‡ ≥ h. •c …h
Mo étant la masse de l’échantillon d/D écrêté de sa fraction 0/0.4mm.

IV.3.6 - Modèle de feuille de calculs


Tableau 6 : Modèle de feuille de calculs du coefficient d’applatissement
Détermination do coefficient d’aplatissement
Tamisage sur tamis Tamisage sur grille
*Ž (g) Passant *ˆ „ (g) *„
ƒ= 100
Classes granulaires dlD Ecartement des grilles

(mm) (mm) *ˆB
31,5/40 20
25/31,5 10
10/25 12,5
16/20 10
12,5/16 8
10/12,5 6,3
8/10 5
6,3/8 4
5/6,3 3,15
4/5 2,5
… = • …Œ‡ = • *ˆ „ =
Mo =
∑ …‡
†=
∑ …

VII.4 - Essai de détermination de l’équivalent de sable (NF P 18 – 598)


VII.4.1- But de l’essai
Cet essai, utiliser de manière courante pour évaluer la propreté des sables entrant dans la
composition des bétons, l’est aussi pour les sols, mais, dans ce cas, son importance est moindre, le
paramètre le plus significatif est la valeur de bleu du sol. L’essai consiste à séparer les particules

21
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
fines contenues dans le sol des éléments sableux plus grossiers. Une procédure normalisée permet
de déterminer un coefficient d’équivalent de sable qui quantifie la propreté de celui-ci.
VII.4.2 - Principe de l’essai
L’essai est effectué sur la fraction 0/5 mm du matériau à étudier. Le tamisage se fait par voie
humide afin de ne pas perdre d’éléments fins.
On lave l’échantillon selon un processus normalisé et l’on laisse reposer le tout. Au bout de
20 minutes, on mesure les éléments suivants :
- La hauteur ℎ. du sable plus éléments fins ;
- La hauteur ℎW du sable propre seulement.
,=
On en déduit l’équivalent de sable qui est par convention est : •P = 100
,>
Selon que la hauteur ℎW est présentée visuellement ou à l’aide d’un piston, on détermine ESV
(équivalent de sable visuel) ou ES (équivalent de sable au piston).
Les conditions opératoires ont une influence importante sur le résultat. Il convient donc de les
suivre scrupuleusement.
L’essai est effectué sur 120g de grains secs. Il est préférable d’utiliser un échantillon humide.
Après détermination de la teneur en eau du sol w, on pèse un échantillon humide de masse égale à
120(1+w) g.
VII.4.3 – Produits utilisés
La solution lavante utilisée permet de séparer les éléments fins argileux et de provoquer la
floculation. Celle-ci est préparée à partir d’une solution concentrée dont la composition est la
suivante :
- 111 g de chlorure de calcium anhydre (à 1 g près) ;
- 480 g de glycérine à 99% de glycérol de qualité pharmaceutique (à 5 g près) ;
- 12 à 13 g de solution aqueuse à 40% en volume de formaldhyde de quantité pharmaceutique.
La solution concentrée est stockée en dose de 125 cm3 dans des flacons en polyéthylène.
La solution lavante, utilisée dans l’essai, s’obtient en diluant une dose de 125 cm3 de solution
concentrée dans 5L d’eau déminéralisée. Celle-ci se conserve pendant 2 à 4 semaines.
VII.4.4 - Equipement utilisé
- éprouvette en plexiglas avec deux traits repères et leur bouchon ;
- entonnoir pour introduction du sable ;
- bonbonne de 5L pour la solution lavante avec son bouchon, le siphon et tube souple de 1,5 m ;
- tube laveur métallique plongeant ;
- machine agitatrice ;
- réglet métallique ;
- piston taré à masse coulissante.
VII.4.5 - Conduite de l’essai
Le matériel et le sable tamisé à 5 mm étant préparés, on effectue les opérations dans l’ordre
suivant :
1- La solution lavante est placée dans la bonbonne de 5 L située à 1m au dessus du fond des
éprouvettes, le dispositif siphonique est amorcé et il est relié au tube laveur ;
2- On dispose de deux éprouvettes propres pour chaque sable étudié et on prendra la moyenne
des deux résultats obtenus. Pour se faire, on procède comme suit :
3- Emplir les éprouvettes avec ma solution lavante jusqu’au premier trait ;
4- Verser la quantité de sable voulue en veillant à éliminer les bulles d’air, laisser reposer 10
min ;
5- Boucher les éprouvettes et les agiter (automatiquement) : mouvements rectilignes horizontal
de 20 cm d’amplitude, 90 aller et retour par en 30 secondes ;
22
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
6- Laver et remplir les éprouvettes avec le tube laveur. Pour cela rincer le bouchon au dessus
de l’éprouvette, faire descendre le tube laveur en le faisant tourner entre les doigts : on lave
ainsi les parois intérieures de l’éprouvette. Laver le sable en faisant descendre et remonter
lentement le tube laveur dans la masse du sable pour faire remonter les particules fines dans
la solution supérieure ;
7- Sortir le tube laveur (et fermer le robinet) lorsque le niveau de liquide atteint le trait
supérieur puis laisser reposer pendant 20 min en évitant toute vibration. La tolérance sur le
temps de repos est faible (± 10 s), car la hauteur du floculat dépend fortement de celui-ci.
8- Mesurer à vue les hauteurs ℎ. et ℎW . La mesure de ℎW n’est pas toujours aisée et
l’équivalent de sable ESV qui en résulte est donc entaché d’incertitude. Ceci conduit à
procéder de manière plus précise pour déterminer l’ES en utilisant la méthode de la mesure
au piston selon le mode opératoire suivant :
9- Descendre lentement le piston taré dans le liquide à travers le floculat, le manchon prenant
appui sur le bord supérieur de l’éprouvette et l’immobiliser au contact du sable, mesurer ℎW .
Ces opérations sont identiques sur les deux éprouvettes réalisées sur chaque sable, les mesures
ℎ. , ℎW et ℎW doivent être faite avec la précision du millimètre.
Précautions :
- Matériels très propre ; solution lavante de fabrication récente ;
- Attention aux petites orifices du tube laveur, les nettoyer si nécessaire ;
- Eviter toute vibration pour les éprouvettes en cours d’essai.
VII.5 - Autres essais d’identification
En effet, l’identification d’un sol passe par la connaissance de deux types de paramètres : les
paramètres d’état et les paramètres de nature. L’analyse granulométrique ne donne pas précisément
le comportement d’un sol dans un état donné. En plus de l’analyse granulométrique effectuée sur les
granulats et les sols, des analyses spécifiques sont effectués sur l’un ou l’autre de ces matériaux.
Essais spécifique aux granulats
- la mesure du coefficient d’aplatissement des granulats ;
- la mesure de la propreté des granulats : essai d’équivalent des sables, essai au bleu de
méthylène ;
- détermination de la masse volumique absolue d’un sable ou d’un gravier ;
- mesure du coefficient d’absorption des sables ;
- essais de résistance à l’usure et au choc des granulats ;
Essais spécifiques aux sols
Paramètres de nature :
- essai de détermination des limites d’Atterberg et du coefficient de plasticité ;
- essai de détermination de l’équivalent de sable ;
- essai au bleu de méthylène ou essai de tâche
Paramètre d’état :
- détermination de la teneur en eau du sol ;
- essai Proctor : compactage des sols ;
- essai CBR : détermination de la Portance du sol compacté.
Les chapitres qui suivent se chargeront de décrire la conduite des essais et leur utilité dans le
contrôle et le suivi géotechniques.
VII.6 - Eléments constitutifs et paramètre de définition d’un sol
L’analyse granulométriques qui permet de donner un aspect de la nature d’un sol ou d’un
granulat se base uniquement sur la fraction solide d’un sol. Or un échantillon de sol est constitué de
trois phases (figures 2 et 3) : une phase gazeuse, une phase liquide, une phase solide.

23
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
En Génie Civil, le gaz contenu dans le sol est généralement de l’air pour les sols secs ou un mélange
d’air et de vapeur d’eau pour les sols humides. Lorsque tous les vides sont remplis d’eau le sol est
dit saturé. Les proportions des différentes phases permettent de définir les paramètres d’état :
A
- Le poids volumique apparent ]=
F
A!
- Le poids volumique apparent sec ]8 = F
A!
- Le poids volumique absolu (poids volumique des grains solides) ]' =
F!
A!“”
- Le poids volumique du sol saturé ]'’( = F
!“”

Poids (P) ]? Volume (V)

0 Air

. ]+
Eau
P=( +1)]+ V=1+e

]+
Solide 1

]+, , e
Figure 3 : schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes
Phases en fonction des paramètres de définition des sols

Figure 4 : schéma d’une particule de sol dans son milieu naturel


( Schlosser, 1998 ;Tchouani et Callaud, 2004)

- Le poids volumique du sol déjaugé ] = ]'’( − ]^


- Le poids volumique de l’eau ]^ = 10 •–/Dn
A[
- La teneur en eau = 100
A!
F—
- L’indice des vide =
F!
F—
- La porosité Y = F
F[
- Le degré de saturation P = 100
F—
Z#Z3
- La teneur en eau naturelle %’( = 100
Z3
Z!“” #Z3
- La teneur en eau du sol saturé '’( = Z3
100

24
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Conclusion :
La géotechnique se fonde sur le sol dans son comportement, sa structure, sa nature, son
originalité. Elle part d’une identification des paramètres d’état et de nature pour aboutir à la
possibilité d’utilisation d’un sol (grenu comme fin) comme support ou matériau de construction,
c'est-à-dire comme élément de construction en travaux publics comme en bâtiments.

25
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE TROISIEME :

ETUDES GEOTECHNIQUES ROUTIERES


ROUTIERES

La route est une voie terrestre carrossable d’une grande importance. C’est-à-dire qu’une voie
est définie comme route lorsqu’un engin dotée d’une carrosserie peut l’emprunter avec une certaine
régularité.
La géotechnique est l’étude des propriétés des sols et des roches dans leurs relations avec les
ouvrages du génie civil. La géotechnique routière s’applique plus particulièrement aux sols et aux roches
en tant que support et matériaux constitutifs des chaussées et de leurs dépendances (Anonyme, 2000).
Vu l’importance de la route comme voie de communication, Le LABOGENIE a jugé bon de se
doté tout un service unique en son genre pour les travaux routiers : « Service des routes et infrastructures
des transports (SRIT) » et d’un laboratoire s’occupant de tout essais concernant les matériaux routiers :
« Laboratoire route (LR) ». Ce chapitre présente en général leurs exercices quotidiens pour la réalisation
des routes en bonne et due forme, pour un développement durable.
II- Laboratoire des routes
Selon l’importance de la voie d’accès, le type de missions géotechnique, le SRIT, à la
demande du maître d’ouvrage demande au LR d’effectuer l’un ou/et l’autre des essais ci-dessous.
En général ces essais suivent le protocole prescrit par le LABOGENIE (Dossier interne, 1986)
I.1- Essais de détermination des limites d’Atterberg et indice de plasticité (NF P 94 – 051)
I.1.1- But des essais
Les limites d’Atterberg ont été élaborées au 20e siècle par un pédologue suédois nommé
Atterberg A. qui s’intéressait à la plasticité des argiles en vue de la fabrication des produits
céramiques. Casagrande plus tard a repris les expériences enfin que leur interprétation puisse
permettre un lien plus étroit entre la teneur en eau du sol et son comportement. Les résultats
obtenus à partir de ces essais permettent ainsi de prévoir le comportement des sols pendant les
opérations de terrassement sous l’action de la variation de la teneur en eau.
I.1.2 – Définition et terminologie
Les limites d’Atterberg sont les teneurs en eau pondérales caractéristiques d’un sol. Elles
correspondent à une valeur de la teneur en eau à laquelle un sol change totalement son
comportement. Ces limites sont déterminées sur la fraction du sol passant au travers d’un tamis de
0,4 mm (400 D). Les deux limites usuelles sont :
- La limite de liquidité. Elle correspond à la teneur en eau d’un sol remanié caractérisant la
transition entre un état liquide (le sol est humide et se déforme) et un état plastique ;
- La limite de plasticité. Elle correspond à la teneur en eau caractérisant la transition entre un
état plastique et un état solide (le sol durcit et se fissure).
A partir des résultats obtenus, on détermine deux paramètres qui sont :
- L’indice de plasticité Ip définissant l’étendue du domaine plastique d’un sol
- L’indice de consolidation Ic qui prend en compte la teneur en eau du sol à l’état naturel pour
la fraction du sol inférieure à 0,4 mm.
I.1.3 – Principe de l’essai
L’essai s’effectue en deux phases :

26
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- La détermination de la teneur en eau ‘w™ ’ pour laquelle une rainure de dimension
normalisée, pratiquée dans le sol disposé dans la coupelle de Casagrande se ferme sous l’action de
25 chocs appliqués de manière normalisée.
Etat solide Etat plastique Etat liquide

0 Avec retrait › Sans retrait › ›œ


= Teneur en eau naturelle ›œ = limite de liquidité › = limite de plasticité › = limite de retrait


1ž #1
Indice de plasticité : • = ›œ - › indice de consistance : •; =
Ÿ

Figure 5 : Schéma des états d’un sol en fonction de la teneur en eau

- La détermination de la teneur en eau ‘wš ’ pour laquelle un cylindre de sol de diamètre 3 mm


confectionné manuellement se fissure lorsqu’on soulève.

I.1.4- Equipement nécessaire


Pour la préparation du sol :
- Tamis à maille carrées de 0,4 mm d’ouverture,
- Bac de manutention (30 * 20 * 8 cm3)
- Récipient de 2 L.
Pour la détermination de ›œ
Appareil de Casagrande. Il est constitué d’une coupelle normalisée montée sur un support
métallique avec manivelle. Le tout étant fixé sur un socle en bois bakelisé. L’ensemble permet de
faire tomber la coupelle d’une hauteur de 10 mm sur le bloc de bois dur ; chaque choc entrainant
une fermeture progressive de la rainure tracée dans l’échantillon de sol grâce à l’outil à rainurer.
L’appareil est livré avec deux coupelles : l’une ayant une surface lisse et l’autre une surface
rugueuse pour les échantillons sableux qui ont tendance à glisser sur la surface de la coupelle lors
de chaque choc
Pour la détermination de ›
- Une plaque lisse en marbre pour le malaxage du sol et la confection des rouleaux de sol ;
- Une plaque de verre et sa calle pour l’élévaluation du diamètre du rouleau de sol.
Pour la mesure de la teneur en eau naturelle
- Une étuve de dessiccation pouvant être réglée 105°C et à 50°C ;
- Une balance avec une incertitude minimale de 1/1000
- Des capsules en verre ou boîtes de Pétri, une truelle.
I.1.5- Conduite de l’essai
Préparation de l’échantillon
- Prendre un échantillon représentatif du sol et le mettre à imbiber dans un récipient plein
d’eau pendant 24 heures ;
- Tamiser ce matériau imbibé par voie humide sur un tamis de 0,4 mm. L’ensemble du
tamisage et les eaux de lavage est ensuite décanté pendant 12 heures ;
- L’eau claire surnageante est siphonnée en prenant garde de ne pas entrainer les particules
solides fines. L’eau excédentaire étant évaporée à l’étuve à 50°C jusqu’à obtenir un mortier mou.

27
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
L’échantillon ainsi préparé doit contenir 200g de particules solide
Détermination de la limite de liquidité
- L’échantillon est mis en place à ‘aide de la spatule de façon bien homogène. L’épaisseur du
centre est de 15 à 20 mm ; le pourtour étant sensiblement homogène
- A l’aide de l’outil à rainurer, on creuse une rainure dans le mortier contenu dans la coupelle,
puis on tourne la manivelle afin de provoquer le choc de celle-ci sur le bois.
- Par définition la limite de liquidité est la teneur en, eau qui correspond à la fermeture de la
rainure sur 1 cm de longueur en 25 chocs.
- L’échantillon doit être à une teneur en eau légèrement supérieure à la limite de liquidité afin
de pouvoir commencer l’essai avec une fermeture du sillon.
- Pour obtenir cette valeur, il est conseillé de réaliser au moins 4 essais à des teneurs en eau
différentes et correspondant à des nombres de chocs compris entre 15 et 25.
• Description de l’essai
- Faire une rainure dans l’axe de la coupelle, l’outil étant sensiblement perpendiculaires à
celle-ci ;
- Tourner la manivelle, de manière très régulière, à raison de deux chocs par seconde. On
observe le fond de la rainure et on compte le nombre de chocs nécessaires pour que celle-ci se
referme sur 1 cm environ. La limite de liquidité est la teneur en eau de l’échantillon lorsque la
fermeture se produit à 25 chocs.
- Recommencer l’opération 4 à 5 fois avec les teneurs en eau décroissante et telles que le
nombre de chocs à chaque essai soit compris entre 15 et 35 ;
o Si le nombre de chocs est inférieur à 15, laisser sécher un peu :
o Si le nombre de chocs n est supérieur à 35, humidifier légèrement et bien
homogénéiser le sol avant de reprendre l’essai.
Pour chaque essai tel que 15 < n < 35, déterminer la teneur en eau w
• Détermination de la teneur en eau w
- Prélever un peu de mortier de part et d’autre de la rainure ;
- Placer l’ensemble du prélèvement sur un verre de monture de poids T ;
- Peser immédiatement, soit M ;
- Mettre à l’étuve à 60°C jusqu’à dessiccation complète et poids stable (24 heures) ;
- Peser l’échantillon sec immédiatement à la sortie ou alors après refroidissement dans un
dessiccateur, soit Md.
( #5)# ( 3 # 5)
- En déduire la teneur en eau de l’échantillon : = ( 3 #5)
100.
Avec : M : masse de l’échantillon humide, y compris la tare ; T : masse de la tare
M¢ : masse de l’échantillon sec, y compris la tarre ; ω = teneur en eau

• Expression des résultats.


La limite de liquidité est déterminée à partir de représentation graphique de la teneur en eau
mesurée à chaque essai, en fonction du logarithmique du nombre de coups correspondant. La limite
de liquidité est la teneur en eau lue sur le graphique (le nombre de coup en abscisse logarithmique et
la teneur en ordonnée arithmétique) pour n = 25 coups. Elle s’exprime en pourcentage arrondi au
nombre entier le plus proche (annexes III et IV).
Remarque : veiller à l’entretien du matériel et au réglage :

28
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Conserver la coupelle propre et sèche avant l’essai, ne pas utiliser d’instrument abrasif pour
son nettoyage, mais un chiffon doux ;
- Régler la hauteur de chute à 10 mm en utilisant la calle d’épaisseur fournie avec l’appareil.
Détermination de la limite de plasticité
La limite de plasticité est inférieure à la limite de liquidité ¤ , raison pour laquelle il haut
laisser sécher l’échantillon un peu plus. Quand sa teneur en eau est correcte, faire une boulette de
mortier grosse comme une noisette (environ 12 mm) et faire un cylindre en la roulant sur la plaque
de marbre propre, lisse et sèche. Ceci se fait à la main, ou en utilisant une plaque plane, par un
mouvement alternatif d’environ un aller et retour par seconde.
Par définition, la limite de plasticité est la teneur en eau du cylindre qui se brise lorsque son
diamètre atteint 3 mm. Cette teneur en eau doit être déterminée immédiatement après le test selon la
procédure décrite lors de la détermination de ¤ . Le cylindre terminé doit avoir une longueur
comprise entre 10 et 15 cm. L’essai en pratique se déroule de la manière suivante :
- Confectionner le cylindre de 3 mm ;
- S’il se brise avant d’atteindre ce diamètre ce diamètre, la teneur en eau est très faible ;
- S’il n’est pas brisé, le soulever en son milieu de 12 à 20 mm. La limite de plasticité est
atteinte si la rupture se produit pendant ce soulèvement ;
- Si la rupture ne se produit pas, laisser la teneur en eau diminuer ;
L’essai lorsqu’il est probant, sera effectué une deuxième fois. Les teneurs en eau obtenues ne
devront pas s’écarter de plus de 2 % de la valeur moyenne.
I-2- Essai au bleu de méthylène ou essai à la tâche (NF P 18 – 592)
I.2.1- But et principe de l’essai
Les minéraux argileux présents dans les sols sont principalement issus de l’altération physico-
chimique des roches. La structure cristalline feuillée des argiles leur confère un ensemble de
propriétés et de comportement lié à leur affinité avec l’eau (activité des argiles), ce qui entraine des
phénomènes de gonflement, de plasticité et de cohésion de ces sols.
L’essai au bleu de méthylène permet d’apprécier globalement l’activité de la fraction
argileuse d’un sol en mesurant la surface interne et externe des grains argileux. Pour se faire, on
fixe sur les grains d’argile des molécules de bleu de méthylène, et par un test simple, on évalue la
quantité de bleu fixé. On déduit la valeur au bleu du sol N¥' qui est un indicateur essentiel dans la
classification des sols concernés par les travaux de terrassement.
I.2.2- Equipement nécessaire
- Une solution de bleu de méthylène de qualité médicale à 10 g/l ±0,1 g/l (une durée
d’utilisation d’un mois maximum)
- une balance de portée suffisante d’une précision relative de 0,1% ;
- un chronomètre au 1/10e s ;
- un tamis de maille carrée d’ouverture 5 mm ; un bécher de 1 L ;
- un agitateur à ailette de diamètre 70 à 80 mm et de vitesse de rotation : 400 à 500 tours / min
minimum ;
- une burette de 50 ml ou une burette automatique graduée en 1/10e de ml
- un papier filtre sans cendre (< 0,010), grammage = 95 G/m3, épaisseur = 0,2 mm, vitesse de
filtration = 75, rétention = 8 D ;
- baguette de verre de 8 mm de diamètre et de 300 mm environ de longueur.
29
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.2.3- Conduite de l’essai
Préparation de l’échantillon
L’essai s’effectue sur la fraction granulométrique de 0/5 mm du matériau, car ce sont
principalement les éléments les plus fins (< 2mm) qui contiennent la fraction argileuse. Celle-ci
donne l’essentiel de la réaction au bleu de méthylène et exprime donc de manière quantifiée la
sensibilité du sol à l’eau.
On prépare 30 g de fraction 0/5 mm sèche que l’on met à tremper dans 200 ml d’eau
déminéralisée. Le tout est mis en agitation permanente avec l’agitateur à ailettes.
Test de la tâche
Le dosage consiste à injecter successivement des doses bien déterminées du bleu de
méthylène dans la suspension du sol jusqu’à atteindre la saturation des particules d’argiles. Le test
de la tâche permet de repérer l’instant de cette saturation.
On prélève une goutte de liquide dans le bécher contenant le sol imbibé de bleu et dépose
celle-ci sur le papier filtre (diamètre du dépôt compris entre 8 et 12 mm). Deux cas de réactions sont
possibles :
- La goutte centrale bleu est entourée d’une zone humide incolore : le test est négatif ;
- La goutte centrale est entourée d’une zone humide teintée de bleu : le test est positif.
Procédure de l’essai
Tableau 7 : Mode opératoire du test de la tâche (Dupain et al, 1995)
Cinématique du dosage Commentaire
1- Ajout de 5cm3 de bleu 1ere phase : addition de bleu de méthylène par pas grossier (5
cm3) suivi du test immédiat de la tâche.
2- Test immédiat de la tâche
6 Si le test est négatif, retour en 1
7 Si le test est positif, aller en 3
3- Ajout de 2 cm3 de bleu 2eme phase : au premier test immédiat positif, ajout de bleu par
pas fin (2 cm3) suivi du test immédiat de la tâche.
4- Test immédiat de la tâche
8 Si le test est négatif, retour en 3
9 Si le test est positif, aller en 5
5- Effectuer 5 fois la confirmation du test 3eme phase : confirmation du test pendant 5 minutes
toute les minutes pendant 5 min
10 Si le test est négatif, retour en 3
11 Si le test est positif, fin du dosage
%
La valeur de bleu est donnée par la formule : N¥H = avec :
n = volume en ml de solution de bleu utilisée jusqu’à l’obtention du test positif ;
M = masse sèche de la prise d’essai en g.
Si la fraction 0/5 de la prise d’essai fait partie d’un échantillon granulométrie 0/D, la valeur de bleu
//¦ //z
globale est : N¥H = N¥H ∗ v avec p comme la fraction de 0/5 dans l’ensemble 0/D.
La valeur de bleu quantifie le degré d’argilosité du sol. Il constitue l’un des paramètres importants
de la classification des sols en vue des travaux de terrassements.
Nettoyage du matériel
A la fin de l’essai, le matériel est lavé à l’eau courante. En cas d’utilisation de détersif, rincer
très abondamment afin de ne pas fausser un essai ultérieur.

30
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Classification des sols après essai (voir tableau 6)
Tableau 8: Qualité du sol en fonction de la valeur de bleu
U§ Qualité du sol

0,1 Sol insensible à l’eau


0,2 Apparition de la sensibilité à l’eau
1,5 Seuil distinguant les sols sablo-limoneux des sols sablo-argileux
2,5 Seuil distinguant les sols limoneux peu plastiques des sols limoneux de plasticité moyenne
6 Seuil distinguant les sols limoneux des sols argileux
8 Seuil distinguant les sols argileux des sols très argileux
N.B. : Cet essai, mené conformément à la norme NF P 18 – 592 est largement utilisé et exploité par différents
auteurs dans le cadre des études liées au terrassement et de génie civil (Tourenq et Tran 1981 ; Magnan et Youssefian,
1989 ; Benaben et Dac ; in Dupain, 1995).

I.3- Paramètres d’état : teneur en eau, compactage et portance


I.3.1 - Contexte
La teneur en eau d’un sol est le paramètre d’état fondamental de son comportement. Il est
nécessaire de pouvoir situer la teneur en eau d’un sol à l’état naturel ( % ) ; soit par rapport au limite
1 #1
d’Atterberg ( •; = ž 4 ), soit par rapport à la teneur en eau optimale pour laquelle le sol est
Ÿ
correctemnt compacté.
I.3.2 – Détermination de la teneur en eau d’un sol
- Prélever un échantillon de sol.
- Placer le prélèvement dans un bécher de poids T (poids de la tare).
- Peser immédiatement, soit M (poids de l’échantillon humide y compris la tare)
- Mettre à l’étuve à 60°C jusqu’à dessiccation complète pendant 24 h.
- Peser l’échantillon sec, soit *' (Poids de l’échantillon sec).
(…# )#(…f # )
- En déduire la teneur en eau de l’échantillon : ¨ = hh .
…f #

I.3.3 – Essai Proctor : compactage des sols (NF P 94 – 093)


(Essai mis au point par l’ingénieur PROCTOR au cours de la deuxième guerre mondiale)

I.3.3.1 - Principe de l’essai


L’expérience montre que lorsqu’on compacte un sol à différentes teneur en eau, suivant un
processus normalisé, on obtient un matériau dont le poids volumique évolue. En représentant sur un
©„8' 8ª '©¤ '«;
graphique l’évolution du poids volumique sec (]8 = G©¤ª¬« 8« ¤ é;,’%(„¤¤©%) en fonction de la teneur
©„8' 8« ¤® «’ª
en eau ( = ) pour différents essais de compactage menés de manière strictement
©„8' 8ª '©¤ '«;
identique (particulièrement à énergie de compactage constante), on obtient une courbe représentant
un poids volumique sec maximum (]8 ¬’¯ ) correspondant à une teneur en eau optimale( © ¬ ).
I.3.3.2 – Equipement nécessaire
- Moule Proctor : tube métallique cylindrique, ouvrable en deux demi-coquilles que l’on peut
fixer sur une hausse.
31
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 9 : Caractéristiques des moules Proctor
Moule D (mm) H (mm) Utililisable pour
P 10 117 Les sols fins
roctor 1,6
C 15 152 (dont le disque d’espacement d’épaisseur 25,4 mm ; Le plus utilisé, essai
.B.R. 2 soit Jª(„¤« = 126,6 DD) C.B.R.
- Dame Proctor : tube cylindrique, avec mouton actionné par une poignée. Deux types de
dames sont disponibles en fonction de l’intensité du compactage.
Tableau 10 : Caractéristiques des dames pour essai Proctor
Dame D (mm) M (g) Hauteur de chute (mm) Utilité
P.N. 51 2 305 Essai Proctor normal
490
P.M. 51 4 457 Essai Proctor modifié
535

I.3.3.3 – Préparation de l’échantillon


Quantité à prélever : elle dépend du moule qui sera utilisé. En effet, la courbe expérimentale
donnant l’évolution de ]8 en fonction de sera défini au mieux par 5 points, si possible 6. Par
conséquent, la quantité minimale de matériaux nécessaire pour 6 essais sera de 6 x 2,5 kg = 15 kg
dans le cas du moule Proctor et de 6 x 5,5 kg = 33 kg dans le cas du moule C.B.R. (le plus utilisé).
Choix du moule : Il dépend de la grosseur D du plus gros granulat :
- V ≤ 5 DD : le moule Proctor est utilisé, le moule C.B.R. est conseillé ;
- 5 < V ≤ 20 DD : utiliser le moule C.B.R. en conservant le sol intact;
- V > 20 DD : tamiser à 20 mm et peser le refus ; si refus ≤ 25 % , l’essai se fait dans le
moule C.B.R. mais san y intégrer le refus ; si ± 7+ > 25 % l’essai Proctor ne peut être fait.
Homogénéisation : Elle est effectuée à la main ou au malaxeur.
Dessiccation partielle : Il est conseillé de sécher l’échantillon à l’étuve afin de ramener la à
une valeur inférieure à celle optimale et de tamiser si présence de granulat de V > 20 DD. Le
séchage s’effectue à l’étuve à 60 °C ou à l’air libre pour ne pas modifier la structure chimique du
sol. Eviter de sécher complètement de peur de perdre les fines pendant le tamisage.
Tamisage : soit à 5 mm, soit à 20 mm selon les cas.
Teneur en eau correspondant au premier essai : Il faut environ 5 points encadrant le
maximum. L’expérience montre qu’une progression de 2 % sur la teneur en eau entre chaque point
donne une courbe harmonieuse. Il est donc souhaitable de commencer les essais à une teneur en eau
qui se situe environ 4 à 5 % en-dessous de la valeur de © ¬ . Si les précédents essais ne permettent
pas de prévoir l’ordre de grandeur du maximum, il est conseillé de commencé l’essai pour une
teneur en eau = 3 à 4 % .
Compactage : Pour le moule Proctor (3 couches de remplissage), on effectue 6 cycles de 4
coups plus un dernier au centre, soit au total (6 x 4) +1 = 25 coups par couche. Pour le moule
C.B.R. (5 couches de remplissage), on effectue 8 cycles de 7 coups, le dernier ne comportant pas de
coup au centre, soit (8 x 7) – 1 = 55 coups par couche.
Tableau 11 : Quantité approximative de matériaux à utiliser par couche
Moule Essai Proctor normal (3 couches) Essai Proctor modifié (5 couches)
Proctor 650 g 400 g
C.B.R. 1700 g 1050 g

32
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.3.3.4– Conduite de l’essai
- Assembler moule + embase (mettre le disque d’espacement pour moule C.B.R.), mettre un
disque de papier filtre au fond du moule. Peser l’ensemble, soit $¬ .
- Introduire la première couche du sol et la compacter. Scarifier la surface compactée afin de
faciliter la liaison avec la couche suivante. Procéder de manière identique pour les autres couches.
- Enlever la hausse après compactage. Le sol compacté doit dépasser le moule de 1 cm, sinon
recommencer en ajoutant la quantité de matériau par couche.
- Araser et nettoyer soigneusement le moule et le peser soit $, . Veiller à ce qu’il n’y’ait pas
de trou à la surface arasée.
- Oter l’embase et prélever deux prises sur l’échantillon et en déterminer la teneur en eau,
l’une en haut et l’autre en haut. On prendra la moyenne des valeurs obtenues, soit .
(mT #m´ )
- Ainsi le premier point de la courbe est obtenu ( , ]8 ) avec e‚ = ( 0¨)U
avec V = volume
du moule et ($, − $¬ ) = poids du matériau à la teneur en eau déterminée à la valeur unitaire (pas en
pourcentage).
- Pour les points suivant, procéder de la même manière ; mais à chaque fois, augmenter la
de 2 %. De manière pratique, ceci consiste à ajouter les quantités d’eau suivantes : 50 g d’eau à
2500 g de sol pour le moule Proctor, 110 g d’eau à 5500 g de sol.
- Tracer la courbe e‚ = (¨) (figure 6). En déduire la position de l’optimum Proctor et les
valeurs du couple ( © ¬ , ]8 ¬’¯ ). Si l’essai effectué est Proctor normal, on a un Optimum Proctor
Normal (O.P.N.) ; si l’essai effectué est Proctor modifié, on a un Optimum Proctor Modifié
(O.P.M.).
I.3.3.5 – Présentation des résultats
Tableau 12 : exemple de fiche de présentation des résultats
Spécification Point N°

Teneur en eau :
Poids total humide mT
Poids total sec mf
Poids de la tare m´
Poids de l’eau mµ = m T − m f
Poids du sol sec mff = mf − m´
m
Teneur en eau n°1 ¨= µ
mff
Teneur en eau n°2
Teneur en eau moyenne
Poids volumique sec :
Poids total humide mT
Poids du moule vide m´
Poids du sol humide mfT = mT − mf
m
Poids du sol sec mff = fT

Volume du moule V
m
Poids volumique sec e‚ = ff
U
Pour un chantier, deux cas d’essais sont possibles :
- Essai à énergie modérée ou essai Proctor Normal
- Essai à énergie importante ou essai Proctor Modifié.
Ainsi donc, sur un chantier et en fonction des spécifications données par le CCTP. On doit
vérifier la teneur en eau naturelle des sols à compacter et la comparer avec la valeure optimale :
33
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- % = © ¬ , le compactage est effectué ;
- % < © ¬ , le sol doit être arosé avent compactage jusqu’à atteindre © ¬ ;
- % < © ¬ , le sol doit être aéré pour sécher. En cas de mauvais temps (précipitations), le
compacter superficiellement enfin d’empêcher l’eau de s’infiltrer, puis l’aérer lorsque le beau temps
est de retour.

]8 ¬’¯

© ¬

Figure 6 : expression des résultats avec couple Proctor

I.3.4 – Essai C.B.R. : détermination de la portance du sol compacté (NF P 94 – 078)


I.3.4.1 – But de l’essai
Dans les travaux routiers, et en particulier pour la confection des remblais et des couches de
forme, on ne peut admettre que de faibles déformations, on détermine donc la portance du sol, c’est-
à-dire sa résistance à la rupture, par l’essai C.B.R. (Californian Bearing Ratio) ou essai de portance
californien.
I.3.4.2 – Principe de l’essai
Le matériau est poinçonné par un piston de’ 19,3 cm2 de section enfoncé à la vitesse constante
de 1,27 mm/min. les valeurs particulières des deux forces ayant provoqué les enfoncements de 2,5
et 5 mm sont rapportées aux valeurs 13,35 et 20 KN qui sont les forces observées dans les mêmes
conditions sur un matériau de référence. L’indice C.B.R. est la plus grande des valeurs suivantes :
~ ¶b ‚µ jéŠé b· ‡¶Š à S,• ´´ ‚® µŠ ¶Šlµ´µŠ (¸¹) ~ ¶b ‚µ jéŠé b· ‡¶Š à • ´´ ‚® µŠ ¶Šlµ´µŠ (¸¹)
i,i•
hh ou Sh
hh
La capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice C.B.R. est plus élevé.
I.3.4.3 – Préparation de l’échantillon
Préparer l’échantillon à une teneur en eau de l’optimum de l’essai Proctor Modifié ( © ¬ ).

I.3.4.4 – Conduite de l’essai


- Compacter le sol à la © ¬ suivant le processus de l’essai P.M.
- Araser le moule et déterminer la teneur en eau
- Enlever la plaque de base, ôter le disque d’espacement et retourner le moule pour fixer sur la
plaque de base l’extrémité qui était en haut en interposant une feuille de papier filtre.
- Peser l’ensemble moule + plaque de base + contenu à 1 g près.
Imbibition – mesure du gonflement :
Le but de cette opération est de placer le sol dans les plus mauvaises conditions
hygrométriques qu’il est susceptible de rencontrer dans la nature. Trois cas peuvent être envisagés :

34
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Pour un environnement (climat et réseau hydrographique) particulièrement sec, on peut
dispenser de cet essai ;
- Pour un environnement humide (infiltration d’eau, remontée capillaire, précipitation, réseau
hydrographique dense, nappe phréatique peu profonde…), on procède à une imbibition complète
(jusqu’à ce que la variation de l’épaisseur de l’échantillon deviennent inférieure à 0,03 mm pendant
24 heure).
- Dans les autre cas qui sont les plus fréquents, on imbibe l’échantillon pendant 4 jours en
suivant le mode opératoire ci-après :
- On place sur l’échantillon, successivement un disque de papier filtre, un disque perforé de
gonflement et une charge constituée par des disques annulaires de 2,265 g (au moins 2 disques),
représentant l’équivalent de la contrainte imposée par la chaussée.
- On met le tout dans un bac rempli d’eau, la plaque de base étant un peu écartée du fond
pour permettre le passage de l’eau. Un comparateur tenu par un trépied placé sur le moule mesure
les variations de la hauteur de l’échantillon. On rempli d’eau et l’on note la lecture de la mesure
donnée par le comparateur au début de l’essai.
Dans le cas normal, laisser l’imbibition se poursuivre pendant 4 jours (96 heures à plus ou
moins 1 h). A la fin de l’imbibition, on note le gonflement.
Poinçonnement
On utilise une presse qui est munie d’un piston de poinçonnement de diamètre 4.96 cm
(section = 19.3cm3) et qui est pourvue d’un contrôleur de cadence ainsi que d’un comparateur
permettant de suivre les enfoncements au 1/100e de mm près.
On place l’échantillon sur le plateau, bien axé sur le piston du poinçonnement. Les charges
annulaires sont remises en place (leur trou central laisse passer le piston. On amène la tige au
contact du sol et quand l’aiguille dynamométrique de la presse commence à bouger, on arrête le
mouvement et on met le comparateur à zéro.
Puis le piston est actionnée à une vitesse constante d’enfoncement égale à 1,27 mm/min
e
(1/20 de pouce/min), le mouvement étant regulé. On effectue simultanément les mesures de
l’enfoncement et de la force exercée et on note (sans arrêter le poinçonnement) les forces qui
correspondent aux enfoncements du tableau 13.
Tableau 13 : Enfoncement correspondants aux forces exercées
Enfoncement 0,625 1,25 2,0 2,5 5,0 7,5 10,0
Temps de mesure (min) moyenne 0,5 1 1,5 2 4 6 8

Mesure de la teneur en eau après imbibition


Elle se réalise sur au mois 2 prélèvements que l’on fait de part et de l’autre, dans la région qui
a été soumise au poinçonnement. La mesure se fait suit immédiatement l’opération du
poinçonnement.
I.3.4.5 – Expression des résultats
Le procès verbal contient les indications suivantes :
Z
- Contrôle du poids volumique : ]8 = . On devrait trouver le ]8¬’¯ de l’E.P.M. Si la
.01
3
différence correspond à plus de 50 g/dm , il y’a eu faute ou erreur et il faut tout recommencer.
- Conditions d’imbibition : elles sont précisées par le procès verbal de l’essai : soit l’essai est
testé à la teneur en eau de l’optimum ; soit il y’a humidification pendant 96 h (4 jrs) ; soit il y’a
humidification complète (nombre d’heures).
35
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Gonflement pendant l’imbibition : on l’exprime en gonflement linéaire relatif par rapport à
∆"
l’épaisseur h = 127 mm de l’échantillon à l’origine : = 100, ∆, étant le gonflement mesuré.
,
- Détermination de l’indice C.B.R. : selon le principe de l’essai décrit plus haut. Il est
nécessaire de tracer avant la courbe effort/déformation :
(vé»é ±E ¼ » » DD) = ±½ ( » •–)
I.3.4.6 - Variantes possibles de l’essai
- Indice portant Immédiat (IPI) : l’éprouvette est compacté à la teneur en eau (ou à la plage de
la teneur en eau) pour laquelle on veut évaluer l’aptitude du matériau à supporter des engins de
terrassement pendant la durée du chantier. Le poinçonnement se fait immédiatement après
confection de l’éprouvette sans utilisation des charges annulaires. La teneur en eau réelle est
déterminée après séchage à l’étuve à 105 °C
- Indice C.B.R. immédiat : les conditions sont identique à l’IPI, mais le poinçonnement se fait
en chargeant l’éprouvette par les deux surcharges annulaires.
I.3.4.7 - Expression des résultats
Les aléas combinés des conditions climatiques (et donc hydrique) qui influent sur la teneur en
eau du sol et de la mise en œuvre font qu’il est nécessaire de déterminer les indices C.B.R. pour un
ensemble de conditions couvrant un ensemble de cas possibles. Il convient donc de procéder à une
étude C.B.R selon le processus suivant :
- Saturation à 4 jours d’imbibition ;
- Masse volumique sèche obtenues à l’énergie Proctor Normal, à l’énergie Proctor modifié à
20 % de l’énergie Proctor Normal (11 coups par couche au lieu de 55) ;
- 5 teneurs en eau harmonieusement reparties dans une large plage et couvrant tous les cas
possibles du chantier.
On trace deux graphiques, les courbes : e‚ = (¨) et ‡Š‚‡lµ ¾. §. R. = (¨)
La lecture de ces deux graphiques permet de donner une réponse satisfaisante à la portance du
sol compte tenu des aléas du chantier (Annexes IV).
I.4 - Essais de résistance à l’usure et au choc
I.4.1 But des essais
Lors de la fabrication d’un béton le malaxage est source de frottements internes entre grains.
Si ceux-ci ne sont pas assez résistant, ils peuvent se casser en produisant des sables ou des éléments
fins.
De même, une chaussée en exploitation est soumise à des multiples agressions mécaniques
liées essentiellement au trafic des poids lourds. Les granulats doivent alors résister au polissage en
surface des couches de roulement. Ils doivent aussi résister aux chocs produits par la circulation. Ils
doivent aussi résister à l’usure par attrition résultant des déformations enregistrées par la chaussée
sous le passage des poids lourds.
Il est donc nécessaire de procéder à des essais de résistance au choc, de résistance à l’usure et
au polissage afin que les granulats puissent répondre aux spécifications de fabrication des bétons et
aux impératifs de pérennité des chaussées.
Les essais normalisés permettant d’évaluer ces critères de résistance sont décrit succinctement
ci-dessous.

36
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.4.2 - Résistances à l’usure : essai micro-Deval (décrit en détail dans la norme NF P 18-572)
I.4.2.1 - Principe de l’essai
L’essai consiste à mesurer dans des conditions normalisées l’usure des granulats produite par
frottements mutuels en présence d’eau et d’une charge abrasive dans un cylindre en rotation.
I.4.2.2 - Formulation
Si M est la masse de matériau soumis à l’essai (diamètres compris entre 4 et 50 mm), on
mesure après abrasion et usure dans un cylindre en rotation (12.000 tours en 2 heures), la masse m
des éléments inférieurs à 1.6 mm produit, soit à sec, soit en présence d’eau. La résistance à l’usure
´
s’exprime par le coefficient micro-Deval MED : …~_ = hh.

Ce résultat qui est un nombre sans dimension correspond soit au coefficient micro-Deval sec
MDS soit au coefficient micro-Deval en présence d’eau MED.
On peut réaliser cet essai sur un sable afin de déterminer son coefficient de fiabilité qui est
un paramètre important pour ce qui concerne la qualité des bétons de ciment principalement. Pour
cela, on réalise l’essai micro-Deval avec un sable 0,1/2mm de masse M est une charge de billes
d’acier de 2.500g et 1.500 rotations. On mesure alors la mase m de tamisat inférieure ou égale à
´
0.05mm produit. On en déduit le coefficient de friabilité FS du sable : ¿ = … hh.

I.4.3 -Résistance au choc : essai Los Angeles (décrit en détail dans la norme NF P 18-573)
I.4.3.1 - Principe de l’essai
L’essai consiste à mesurer la masse m d’éléments inférieurs à 1,6 mm produit par la
fragmentation du matériau testé (diamètre compris entre 4 et 50 mm) et que l’on soumet aux chocs
de boulets normalisés dans le cylindre de la machine Los Angeles en 500 rotations.
I.4.3.2 - Formulation
Si M est la masse du matériau soumis à l’essai et m la masse des éléments inférieurs à 1,6 mm
produits au cours de l’essai, la résistance à la fragmentation aux chocs s’exprime par le coefficient
´
Los Angeles LA : À† = … hh
III- Service des routes et infrastructures des transports - Dimensionnement des
Chaussées
II.1 - Généralités
Dans nos régions intertropicales, il est recommandé d’utiliser le « guide pratique de
dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux ». C’est un document mis au point, à la
suite de nombreuses études et contrôles de la construction de nombreuses routes des pays tropicaux
et désertiques, par les laboratoires des travaux publics (France) associés au CEBTP (Centre
Expérimental de Recherches et d’étude du Bâtiment et des Travaux Publics français).
Le guide retient deux paramètres de dimensionnement des chaussées : l’indice portant de la
plateforme et la densité du trafic.
Le guide se fonde sur quelques principes de base qui sont les suivants :
- Le dimensionnement d’une chaussée n’est qu’un élément de l’ensemble. Ainsi il se conçoit
en tenant compte des autres facteurs intervenant dans la qualité du produit fini.
- La qualité de la plateforme a une importance capitale pour le comportement de la chaussée à
court terme (elle doit être suffisamment indéformable pour permettre le comportement des couches

37
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
de chaussées surrincombantes) ou à long terme (elle doit être bien drainée pour que sa portance ne
chute pas par réimbibition).
- Les systèmes de drainage doivent avoir été bien dimensionnés et rester fonctionnels.
- Les accotements doivent être de largeur suffisante et adaptés au type de chaussée.
- La mise ne place d’une couche de chaussée ne sera effectuée que si la couches sur laquelle
elle repose a des caractéristiques suffisantes, notamment une déflexion limite admissible qui sera à
définir en fonction de la structure construite et du trafic et qui dépend de la nature des matériaux et
de leur teneur en eau.
De ce fait, la vérification théorique du corps de chaussée multicouche fait appel à l’ordinateur
et utilise des programme comme « Milfeuil » du LBTP d’Abidjan, « Ramsès » du CEBTP et « Alizé
3 » du LCPC. On peut ainsi étudier des systèmes de 3 à 6 couches. Chaque couche est caractérisée
par son épaisseur H, son module ~ (~ = •h. ¾§R) et son coefficient de poisson Á.
Classe de portance des sols : 5 classes de portances ont été retenues en fonction de l’indice
C.B.R. (tableau 14)
Classe de trafic : 5 classes de trafic ont été retenues en fonction du nombre de véhicule (la
charge maximale des essieux simples est de 13 t et des poids lourd de 3 t) par jour (tableau 15).
Tablea 14 : les cinq classes de portance de sol Tableau 15 : les cinq classes de trafic

Classe de sol Indice C.B.R. Classe de trafic Nombre de véhicule


6. Â. o. < 5 »<5
S 5 < 6. Â. o. < 10 S 300 < » < 1000
i 10 < 6. Â. o. < 15 i 1000 < » < 3000
15 < 6. Â. o. < 30 3000 < 6. Â. o. < 6000
• 6. Â. o. > 30 • 6000 < » < 12000

II.2 – Exemple de dimensionnement : Etude géotechnique routière du tronçon


NKAMBE – MISAJE – MUNGONG
Le projet, d’une longueur totale de 30,5 Km est une route en terre très dégradée dont le début
(PK 0 + 000) se trouve à Nkambe et la fin (PK 30 + 500) à Mungong. Cette route se trouve dans la
région du Nord-Ouest, dans les départements du Donga – Mantung (Nkambe et Misaje) et du Boyo
(Mungong).
II.2.1 – Etudes géotechniques
Cette étude commence par une étude de reconnaissance géotechnique pendant lequel 62 puits
à différents points kilométriques tout au long de la route ont été creusés pour le prélèvement des
échantillons. Ces derniers sont ramenés en laboratoire pour différents essais : limite d’Atterberg,
analyse granulométrique, masse volumique spécifique, teneur en eau, essai Proctor, essai CBR.
Les classes de sols (plateforme) sont déterminées à partir des résultats obtenus ; la classe P{
reste dominante. Un récapitulatif des résultats est présentés dans le tableau 16, l’ensemble des
résultats est présentés à l’annexe III.
Une étude est faite pour les matériaux de viabilité (emprunt de graveleux latéritique et
carrières rocheuses) sont faites. Des échantillons sont prélevés pour des essais de laboratoire. Les
emprunts suivent les mêmes essais que le sol de la plateforme pendant que les roches vont subir les
essais micro-Deval et Los-Angeles. Les récapitulatifs des résultats sont présentés dans les tableaux
17 et 18.

38
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 16 : Récapitulatif des valeurs des paramètres de la plateforme
Paramètres géotechniques Variation moyenne à ¾Ä
Tamisat 80Å´ (%) 14 ≤ % ¼» + ≤ 91 62 16,10 26
Limite de liquidité ¨Ç 39 ≤ ¤ ≤ 74 52 6,41 12
Indice de plasticité Éj 12 ≤ • ≤ 26 19 3,34 18
Indice de consistance Él −0,64 ≤ •; ≤ 2,19 1,10 0,56 51
Poids spécifique ef ( /´i ) 2,54 ≤ ]' ≤ 2,85 2,65 0,07 3
Teneur en eau naturelle ¨Š· (%) 13 ≤ %’( ≤ 56 31 9,04 29
Teneur en eau optimale ¨¶j´ 11 ≤ © ¬ ≤ 37 22 6,32 29
Densité sèche optimale e‚ ( /´i ) 1,29 ≤ ]8 ≤ 1,96 1,65 0,15 9
CBR à 95% OPM après 4 jrs d’imbibition 9 ≤ 6Âo ≤ 58 23 10,71 46
Tableau 17 : Caractéristiques moyennes par emprunt
PK nature ÊË (%) ÌÍ Tamisat ÊÏÍÎ ÐÏÍÎ CBR Découverte H(m) V(m3) Exploitation
chÎÎ (m) (type de
couche)
5+500 G.L 58 20 20 15 1,77 44 0,20 0,70 70000 Fondation
15+800 G.L 53 15 22 14 1,94 19 0,75 1,10 330 Forme après
purge
18+400 G.L.R. 39 15 23 14 1,92 24 0,30 1,00 5500 Forme après
purge
29+600 A.L.R. 49 16 33,5 20 1,77 24 0,30 1,70 1000 Forme après
purge
4+100 G.L.A.R. 39 14 18 15 1,83 65 0,30 1,00 40000 Fondation
4+200 G.L.A.R 44 15 27 15 1,83 70 0,30 1,80 65000 Fondation
G.L.A.R. : Grave Latéritique Argileuse Rougeâtre G.L. : Grave Latéritique
G.L.R. : Grave Latéritique Rougeâtre A.L.R. : Argile Latéritique Rouge

Tableau 18 : Récapitulatif des résultas d’essais sur les roches


N° carrière localisation Nature de la Classe Los Angeles (%) Micro-Deval
roche granulaire (%)
C1 23+800 Basalte 6/10 38,8 13
10/14 16 /
10/25 28,3 19
C2 25+000 Basalte 6/10 67 53
10/14 62 50
10/25 56 /

II.2.2 – Structure proposée selon le guide


La clase de sol à considérer est de P{ car C.B.R. est compris entre 15 et 30 bars
La catégorie du trafic est Ñ. car le trafic est faible et les déflexions doivent être comprises
entre 75/100 à 80/100 mm.
Tableau 19 : Structure de chaussées données par le guide pour la classe ( , )
Cas N° Couches de chaussée épaisseurs (cm) Matériaux
1 Revêtement BC ou TC
Base 15 Concassé 0/31,5
fondation 15 Graveleux latéritiqueEs naturels (CBR > 30)
2 Revêtement BC ou TC
Base 15 Graveleux latéritiques naturels (CBR > 60)
fondation 15 Graveleux latéritiques naturels (CBR > 30)
3 Revêtement BC ou TC
Base 10 Concassé 0/31,5
fondation 15 Concassé 0/31,5

39
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
II.2.3 – Vérification des structures
Le programme ALIZE III est celui en usage au Labogénie. Il sert à modéliser les structures et
à évaluer les contraintes ou les déformations provoquées par une charge unitaire. Il recherche grâce
aux données introduites la contrainte maximale susceptible d’engendrer la rupture et la compare à la
limite admissible du matériau considéré pour le trafic voulu avec un certain niveau de risque.
Modélisation de la structure : Paramètres de vérification
- La plateforme : • = 50. 6. Â. o. = 750 ÒE±+ ; Ó = 0,25
- La couche de fondation (voir tableau 20)
- La couche de base (voir tableau 20)
- Le revêtement : ces paramètres ne sont pas pris en compte car c’est une bicouche.
N.B. :
- La plate forme est considérée comme une couche d’épaisseur indéfinie.
- Si le revêtement est un BB il est compté comme une couche.
- Les couches sont comptées du haut vers le bas.
- Le BB a des épaisseurs allant de 5 à 7 cm et son coefficient de poisson de 0,45.
- Les épaisseurs de couches inférieures sont supérieures ou égales à celle des couches supérieures

Tableau 20 : paramètres de vérification des couches de base et de fondation


Couches Cas Nature de la couche E Á
N° (bars)
Fondation 1 Grave naturel (CBR > 30) 1500 0,25
2 Concassé 0/31,5 4000 0,25
Base 1 Concassé 0/31,5 4000 0,25
2 Grave naturel (CBR > 60) 3000 0,25
Les résultats figurent en annexe III et sont récapitulés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 21 : Vérification de structures
Cas N° Couche H (cm) Matériaux D (10-2m.mm) R*D (10-2m.mm)
1 Revêtement 5 BB 78 7313
Base 15 Concassé 0/31,5
Fondation 20 Graveleux latéritiques naturels de classe de
classe S5(CBR>30)
2 Revêtement 5 BB 78 6457
Base 20 Graveleux latéritiques naturels de classe de
classe S5(CBR>60)
Fondation 20 Graveleux latéritiques naturels de classe de
classe S5(CBR>30)
3 Revêtement 5 BB 75 7698
Base 10 Concassé 0/31,5
Fondation 15 Concassé 0/31,5

Observation
Trois structures sont proposées pour le tronçon Nkambe – Misaje – Mungong. Toutes ces
structures donnent des déflexions satisfaisantes et recommandées. Les produits RxD varient de
6457 à 7698 10-2 m.mm. Ce sont des structures de chaussées souples.

40
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE QUATRIEME :

ETUDE ET DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS D’OUVRAGES

Un ouvrage, quelles que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur un sol
d’assise. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le sol s’appellent fondations.
Ainsi, quelque soit le matériau utilisé, sous chaque porteur vertical, mur, voile ou poteau, il existe
une fondation. Ce chapitre fait une étude des principaux essais permettant de déterminer les
caractéristiques mécaniques de résistance au cisaillement des sols, indispensables dans les calculs
des fondations.
I- Laboratoire de mécanique des sols
I.1 – Les essais de cisaillement triaxiaux
Casagrande en 1930, a entrepris de rechercher un essai de compression qui contournerait les
difficultés associé à un essai de cisaillement direct. L’essai mis au point est l’esssai triaxial qui est
maintenant largement utilisé (Merrien-Soukatchoff, 2007 ; Schlosser, 1988 ; Labogénie, 1986 ;
Costet et Sanglerat, 1981).
I.1.1 – But de l’essai
Au moment de la rupture d’un sol, il y a un glissement entre les particules solides, d’où le
terme de résistance au cisaillement. Pour un sol, cette dernière est définie comme étant la contrainte
de cisaillement tangentielle Ô s’exerçant le long de la surface de rupture. Au moment de la rupture,
elle fonctionne en fonction de deux paramètres : la cohésion C, l’angle de frottement interne Õ du
sol et d’une variable : la contrainte normale à la surface de rupture Ã. A la rupture, on a l’équation
de la courbe intrinsèque (enveloppe des cercles de Mohr à la rupture) séparant la zone des
contraintes possibles aux zones des contraintes impossibles est la suivante: Ô = ¾ + à ŒÕ. Cet
essai permet de déterminer les constantes C et Õ de cette équation (figure 7c).
I.1.2 – Principe de l’essai
L’essai est réalisé sur des éprouvettes cylindriques d’élancement voisin de deux fois le
diamètre (∅ = 36 DD J = 2∅) prélevés dans un échantillon de sol à étudier. Chaque éprouvette
est placée dans une cellule où elle est soumise à un champ uniforme de contraintes (figure 7a). Ce
champ a pour composantes :
- une contrainte latérale hydrostatique n appliquée par l’intermédiaire d’un fluide
(généralement de l’eau) remplissant la cellule ;
- une contrainte verticale . appliquée par l’intermédiaire d’un piston et de la pression
hydrostatique telle que : Ã = Ã − Ãi (contrainte axiale ou déviateur de contrainte).
Des pierres poreuses placées aux extrémités peuvent être mise en communication avec
l’extérieur de la cellule afin d’assurer le drainage du sol en cours d’essai. Elles peuvent être reliées à
un appareil permettant de mesurer la pression interstitielle.
L’essai consiste à faire croître le déviateur jusqu’à rupture de l’éprouvette, la pression
hydrostatique étant maintenue constante. L’application du déviateur se fait à vitesse de déformation
sensiblement constante. On relève au cours de l’essai la courbe déviateur – déformation (figure 7b).
On en déduit la contrainte principale s’exerçant sur l’éprouvette au moment de la rupture.

41
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
On détermine par des essais sur trois ou quatre éprouvettes identiques, les contraintes
principales à la rupture pour différentes valeurs de n et on trace le cercle de Mohr de contraintes
correspondantes sur un diagramme Ø = ( ) auquelles on associe leur enveloppe (figure 7c).
.
( . − n) Ø

Ø=6+ ×
×

C
Ù
n .
Figure 7 : a) Contraintes appliquée b) courbe déviateur c) cercles de Mohr et
sur une éprouvette au - déformation courbe intrinsèque
cours de l’essai triaxial

I.1.3 – Equipement nécessaire


Appareillage spécifique :
- La cellule triaxiale ;
- Les burettes ;
- La presse triaxiale ;
- Le matériel de mise en pression ;
- Les appareils de mesure de pression interstitielle ;
- Le matériel annexe : le matériel de découpage des éprouvettes et le matériel de mise en place
des éprouvettes ;
- Les pièges à bulles.
Appareillage d’usage courant :
- Une meule à découper ;
- une pince de chaudronnier à double mâchoire;
- une balance précise à 0,1 g près de portée de 400 g minimum pour la mesure des teneurs en
eau et des masses volumiques ;
- une balance hydrostatique ;
- une étuve à 105 °C ;
- Des comparateurs au 1/100 de mm ayant une course de 25 mm pour l mesure des
déformations axiales de l’éprouvette ;
- un chronomètre ;
- un thermomètre ;
- une règle de 100 mm graduée au demi-mm ;
- un pied à coulisse ;
- une seringue pour injection d’huile ;
- des coupelles en aluminium pour la mesure des teneurs en eau.
I.1.4 – Préparation des éprouvettes
I.1.4.1 – Cas des sols cohérents
Découpage des éprouvettes
Il s’agit d’obtenir des éprouvettes cylindriques non perturbées de diamètre et de hauteur
définis ayant leurs bases planes et parallèles.
- Extension de l’échantillon de son étui
42
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
La carotte intacte se présente généralement dans un étui en métal ou en matière plastique
rigide. Il s’agit ici de retirer la carotte de sol soit dans le sens même de son introduction, soit en
fondant l’étui en métal suivant les génératrices.
- Choix de la prise d’essai
La carotte étant extraite, on choisit une zone représentative où seront découpées les
éprouvettes d’essais. On pourra tailler un à trois éprouvettes selon la taille et la qualité
(homogenéité) de l‘échantillon. Envelopper les cylindres dans les papiers aluminium pour
conservation.
- Découpage par pistonnage
Les cylindres sont découpés dans la presse manuelle après vérification de la hauteur, puis
peser au décigramme près.
Montage de l’éprouvette dans la cellule
- Cas de l’essai consolidé drainé ou non (CD, CU)
Une burette remplies d’eau désaérée est adaptée au robinet C1 et C2 qui sont purgées et
fermées. Placer l’éprouvette entre deux disques de papier filtre, deux pierres poreuses saturée et les
deux embases. Relier la burette (B2 de préférence) remplie d’eau désaérée au conduit C3, purger et
fermer. Ouvrir C4 et appliquer une pression d’environ 0,1 bar. Enfin rouvrir le robinet de purge et
continuer le remplissage de la cellule jusqu’à ce que l’eau s’échappe de l’orifice de purge, fermer
C4 puis le robinet de purge.
- Cas de l’essai non consolidé non drainé (UU)
Placer l’éprouvette sur le disque plein sans l’entourer d’une bande ajourée de filtre. Le
montage et le remplissage se passe de la même façon que dans l’essai consolidé précédent, mais
seulement en excluant le circuit de drainage.
I.1.4.2 – Cas des sols pulvérulents
- Préparation des éprouvettes des sols pulvérulents secs
L’échantillon de sol séché à 105 °C est placé sur la pierre sèche au dessus de l’embase
inférieure. La membrane est appliquée sur la paroi interne du moule en exerçant une dépression au
moyen d’une pompe à vide ou d’une trompe à eau ; puis on met le matériau dans le moule. Le sol
est versé régulièrement dans le moule. Afin d’obtenir une compacité moyenne ou élevée, déverser
le sol par couches de 1 ou 2 cm. Compacter ou vibrer chaque couche avant d’introduire la suivante.
Pour avoir une certaine compacité, il est important de procéder aux essais préliminaires au cours
desquels on fait varier l’énergie de compactage.
- Préparation des éprouvettes des sols pulvérulents saturés
Procéder comme dans le cas du sol sec, mais mettre une pierre poreuse et une embase
drainante à la partie supérieure de l’éprouvette. Cette embase est reliée à C3 par le flexible. Adapter
une burette pleine d’eau désaérée au conduit C1 et C2. Ouvrir C2 et C3 de façon à ce que l’eau
pénètre dans l’éprouvette. Fermer C3 lorsque l’eau ressortant par là ne contienne plus des bulles
d’air. Puis noter le volume d’eau dans la burette. Afin de maintenir l’échantillon en place au cours
du remplissage, il est conseillé de provoquer une faible dépression.
I.1.5 – Exécution de l’essai
I.1.5.1 – essai consolidé drainé (CD)
But et domaine d’application
L’essai triaxial permet de déterminer les paramètres résistance au cisaillement :

43
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
C’: Cohésion drainée (cohésion effective).
×′ : Angle de frottement interne effectif (du sol drainé).
Tracer le graphe Ø = ( ) tel que présenté dans la figure 7c. Le principe de l’essai consiste à
consolider et saturer les éprouvettes (3). Et les rompre en compression à des valeurs diffrentes et à
des vitesses de déformation suffisamment lente pour qu’une pression interstitielle ne puisse se
développer dans le plan de rupture potentiel. Ceci conduit pour des sols argileux à des vitesses de
cisaillement très lentes : près de quelques semaines.
Exécution de l’essai
Trois éprouvettes au moins montées dans trois cellules différentes sont mises à consolider (ou
à consolider et saturer) sous trois valeurs différentes choisies en fonction de l’étude.
- Consolidation sans saturation
Cas des sols cohérents : Sous consolidation, une fraction de l’eau interstitielle et d’air sera
chassée de l’éprouvette ; on pourra permettre son drainage, soit par l’embase supérieure relié au
conduit C3 soit, soit par l’embase inférieur et les conduits C1 et C2. Entre temps noter les variations
du volume de l’éprouvette et relever le niveau d’eau progressivement.
Cas des sols pulvérulents : Avec embase pleine. Les variations de volume sont mesurées par
les variations du volume d’eau dans la cellule.
- Consolidation avec saturation
Dans le cas où le sol n’est pas saturé et l’étude nécessite une saturation, on effectue la
consolidation avec saturation par contrepression. Il s’agit d’appliquer à l’intérieure de l’éprouvette
une pression interstitielle suffisamment élevée pour dissoudre l’air et augmenter latéralement la
pression n dans la cellule de la même quantité.
- Essai de compression
L’éprouvette consolidée ou consolidée saturée est soumise à la compression proprement dite.
Appliquer le déviateur à une vitesse suffisamment faible pour que la pression interstitielle soit
négligeable tout au long de l’essai.
- Démontage de l’éprouvette
C’est la fin de l’essai. Arrêter la presse, fermer les robinets, faire décroitre la pression dans la
cellule. Enlever la cellule du plateau de presse et le placer dans le bac à levier. Rabattre la
membrane sur l’embase inférieure et enlever l’embase supérieure ; mesurer l’angle de la surface de
rupture et filmer
I.1.5.2 – Essai consolidé non drainé (CU)
But et domaine d’application
Il a pour but :
- la détermination des paramètres de résistance effectifs (6 , ×′) en mesurant la pression
interstitielle à la rupture.
- La détermination des paramètres de résistance consolidés non drainés (6ÛÜ , ×ÛÜ )
- L’étude de la variation de la cohésion non drainée en fonction de la pression de
consolidation.
La représentation des résultats peut se faire en contraintes totales et en contraintes effectives
(Figure 7)
Exécution de l’essai

44
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Préparation
Le montage de l’éprouvette, la consolidation par contrepression et le montage de la cellule de
presse se passent comme dans l’essai CD. En effet on considère que l’éprouvette est consolidé
quand sous un système de contrainte donnée, la pression interstitielle est nulle, c’est-à-dire qu’en
fermant la contrepression, on ne mesure plus de pression interstitielle au capteur (vérification
pendant 10 min). On vérifie que le matériau est saturé si tout accroissement ∆Ý n se produit par une
augmentation ∆Ü de la pression interstitielle égale à 0,97 (en moins de 3 min).
- Branchement pour mesure de la pression interstitielle
Au cours de l’essai de compression, si on effectue un essai CU sans mesure de la pression
interstitielle, tous les circuits de drainage C1, C2, C3 sont fermés par le circuit C4, on applique la
contrainte latérale n choisie pour chaque éprouvette. Si on effectue plutôt un essai CU avec mesure
de la pression interstitielle, on relie le conduit C1 à l’appareil de mesure (le système
d’enregistrement, l’appareil de Bishop).
- Essai de compression
La mise en place de la cellule, les réglages piston – dynamomètre, pose comparateur se passe
comme dans l’essai CD. Mais on choisi une vitesse de déplacement du plateau de presse au plus
égale à 1 mm/h. S’il n’y’a pas enregistrement automatique, on relève tous les 0,2 min : la pression
interstitielle, la valeur de ∆Ý . et la déformation verticale.
- Démontage de l’éprouvette (comme dans l’essai CD)
I.1.5.3 - Essai non consolidé et non drainé (UU)
But et domaine d’application
Cet essai a pour but de déterminer les caractéristiques mécaniques d’un sol soumis à des
sollicitations rapides sans qu’il ait ni la possibilité de se drainer ni de se consolider sous l’effet de
ces sollicitations.
L’essai se fait sur 3 éprouvettes identiques, chacun étant rompu sous un une contrainte latérale
n différentes sans aucun échange avec l’extérieur d’au moins 1 % de la hauteur initiale (1 mm/min,
∅ = 35 DD, H = 70 mm).
Exécution de l’essai
- Préparation
Comme dans l’essai CD, mais seulement il n’y’a ni drainage, ni consolidation
- Essai de compression
Il consiste à appliquer le déviateur ( . − n ) jusqu’à ce que le maximum soit dépassé ou bien
qu’il devienne constant.
- Démoulage de l’éprouvette (comme dans l’essai CD)
I.1.6 – Calcul et résultats
Au Labogénie, le LMS dispose de deux catégories d’appareil. La première est plus ancienne
et présentant des manomètres d’où sont lus les résultats à chaque fois qu’il est nécessaire, la
seconde fait partie des nouvelles technologies et est associé à un ordinateur qui enregistre les
résultats progressivement. Ces résultats sont les suivant :
- les variations du volume de l’éprouvette en fonction du temps (essai CD et CU) pendant la
consolidation ;
- la déformation de l’anneau dynamométrique ;
- la pression interstitielle (essai CU) ;
45
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- la variation de volume (essai CD).
Ces dernières valeurs sont relevées pendant le cisaillement et sont fonction de la déformation
axiale ∆\ de l’éprouvette.
I.1.6.1 – Calcul du temps de consolidation primaire
- Tracer la courbe des variations de volume pendant la consolidation sous la contrainte n en
fonction : soit de la racine carrée du temps, soit du logarithme du temps. Le temps de consolidation
est obtenu par l’abscisse du point de rencontre des deux tangentes à la courbe
∆N' = Þ√ ß 7 ∆N' = ( ).
I.1.6.2 – Calcul de la vitesse de déformation à adopter pendant le cisaillement (essai CD, CU
avec mesure de U)
Le temps de rupture nécessaire à la réalisation des essais triaxiaux est calculé à partir de
.// grâce aux formules du tableau 7.
Tableau 22 : Temps de rupture nécessaire à la réalisation des essais triaxiaux
Surface drainante limitant l’éprouvette Essai Cu avec mesure de Å Essai CD
2 pierres poreuses + drain latéral en papier filtre = 2,26 .// = 189,2 .//

1 pierre poreuse + drain latéral en papier filtre = 2,26 .// = 189,2 .//

2 pierres poreuses = 2,12 .// = 8,5 .//

1 pierre poreuse = 0,53 .// = 8,5 .//


,C
La vitesse de déformation à adopter pour l’essai est alors , ℎ étant la déformation à la rupture
(C

I.1.6.3 – Calcul de la section de l’éprouvette en cours d’essai


En fin de consolidation
Le changement de volume correspond à une variation de la hauteur de l’éprouvette et
conjointement une variation de section ∆' qui peut être calculé à partir de la variation de volume ∆F
et de celle de la hauteur ∆,; . ∆,; n’est pas directement mesurable, on peut le calculer à partir de la
hauteur finale ℎà mesurée après l’essai et de ∆,à déformation de l’éprouvette pendant l’essai de
compression. On a donc : ∆Tl = Th − ÞT + ∆T ß où ℎ/ est la hauteur initiale de l’éprouvette.
U #∆ U #∆
D’où fl = T h#∆ U = T h0∆ U où N/ est le volume initial de l’éprouvette.
h Tl T

En cours d’essai de compression


- Cas des essais non drainés
Pendant la compression l’essai ne subit pas de variation de volume. A toute valeur de la
hauteur ℎ. en cours d’essai correspond une valeur +„ de la section. +„ est donnée par la formule :
∆">
+„ = +; (1 + • ), dans laquelle K est un coefficient qui dépend de la forme de l’éprouvette à la

rupture, elle-même fonction de la raideur du matériau :
Type de rupture cylindrique En demi-tonneau En tonneau
K 1 1,5 2,0
+; = section calculée et ℎ; = hauteur calculée
- Cas des essais drainés
Du fait qu’il y’a drainage tout au long de l’essai, ∆F n’est pas nul pendant cette phase. Si
∆F; ∆F„ sont les variations de volume mesurée respectivement après consolidation et au cours
46
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
de l’essai de compression d’une part et d’autre part ∆,; ∆,„ les variations de hauteurs
ƌ w 0 ƌ B
correspondantes. +„ = +/ (1 + • )
∆" w 0∆" B

I.1.6.4 – Détermination de la rupture et des caractéristiques × et C


La détermination de la rupture est effectuée graphiquement
Essai consolidé non drainé (CU) sans mesure de pression interstitielle
Pour chaque valeur de n , tracer la courbe . en fonction de ℎ„ . La rupture correspond au
æB
maximum ∆Ý. donné par : ∆Ý . = dans laquelle „ +„ correspondent à chaque valeur de ∆, „ . La
'B
courbe ? = (∆„ ) peut ne pas présenter de maximum pendant que ∆Ý . = (∆, „ ) présente un.
×;ª 6;ª sont déterminés graphiquement par la courbe Ø = ( ) (voir figure 8)
Essai consolidé non drainé (CU) avec mesure de
En plus de la courbe ∆Ý . = (∆, . ) , on trace la courbe ∆ª = (∆, „ ). La contrainte
intergranulaire effective est égale à : . = n + ∆Ý . − dont la valeur maximale est obtenue pour
∆Ý „ maximale, le maximum de 6ª intervenant pour ∆, „ inférieure à celle pour laquelle est obtenue ∆Ý „
maximal.
Essai non consolidé non drainé (UU) sans mesure de
Le dépouillement est le même que pour l’essai CU, la différence réside sur :
ℎ; = ℎ/ +; = +/
Essai consolidé drainé (CD)
ƌ w 0ƌ B
Le drainage se pousuit tout au long de l’essai. On a : +„ = +/ (1 + • ∆ ). Le reste est
" w 0∆" B

donné comme en CU.


Annexe VI : exemple d’essai
I.2 – Essais de compressibilité à l’oedomètre (Norme XP P 94–090–1)
I.2.1 – Généralité
Ø
I.2.1.1 – But de l’essai
Plan de
rupture
Ô = ¾ + Ãà ŒÕ
Õ′

Øn

ØW

Ø.
C’

.′ W′ n′

Figure 8 : Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai CD
ã Õ′
Orientation du plan de rupture : â = +
S
Le critère de rupture est :
- en terme de contraintes sur le plan de rupture : Ô = ¾′ + Ã′ ŒÕ′
ã Õ′
- en terme de contraintes principales : Ã′ = Ã′i ¸j + S¾′ä¸j avec ¸j = ŒS ( + )
S
47
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Ô (i)
Plan de Ô = ¾′ + Ã′ ŒÕ′ Õ′ Ô = ¾lè + à ŒÕlè
rupture
Õlè

¾èi lè

¾èS

¾è

¾
¾lè

ç çS
çi
Ã′

Ô (ii) ¾è = · + éÃl
∆lè
é
¾li
ƈ l
¾lS
¾l

ÃÉ ÃÉÉS ÃÉÉi Ãl
Figure 9 : Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai CU

ã Õ′
Orientation du plan de rupture : â = +
S
Le critère de rupture est :
ã Õ′
- en terme de contraintes effectives : Ã′ = Ã′i ¸j + ¾′ä¸j , ¸j = ŒS ( + ) ; Ô = ¾′ + Ã′ ŒÕ′
S
ã Õlè
- en terme de contraintes totale : à = Ãi ¸j + S¾lè ä¸j , ¸j = ŒS ( + ) ; Ô = ¾¾ç + à ŒÕlè
S
L’accroissement de la cohésion non drainée est : ∆Cë = λΔσ′ë
Δσ′ë est l’accroissement de la pression de consolidation.

Ø Ô = ¾ + (à − Å) ŒÕ′

Ô = ¾ç

C’
Å 1 2 3
â
′n n ′. .

Figure 10 Représentation de l’état de contrainte au cours de l’essai UU


ã
Orientation du plan de rupture : â =
Le critère de rupture est :
(Ã 0Ãi )
- en terme de contraintes appliquées sur le plan de rupture: Ô = ¾è ; à =
S
à #Ãi
- en terme de contraintes principales : ¾è =
S
48
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
L’essai oedométrique a pour objet l’étude de la consolidation des sols intacts ou remaniés
soumis à des charges verticales, drainés suivant cette direction et maintenus latéralement par une
enceinte rigide. La manipulation a pour but de déterminer les caractéristiques qui permettent de
prévoir l’importance et la durée des tassements d’un sol. Les paramètres à déterminer sont :
- L’indice de compression 6; ;
- La pression de préconsolidation ;
- le coefficient de consolidation.
L’essai fournit en poutre l’histoire du chargement du sol.
I.2.1.2 – Principe de l’essai
L’essai se réalise sur un échantillon de sol saturé de forme cylindrique. Le principe est de
déterminer, pour différentes valeurs de , les déformations verticales du sol afin de construire la
courbe oedométrique ( = ( ).
I.2.2 – Appareillage
Un moule (ou cellule) oedométrique à l’intérieur duquel on comprime un échantillon de sol
saturé placé entre deux pierres poreuses, la hauteur initiale de l’échantillon varie de 12 ou 24 mm. Il
existe deux types de moule : moule normal ou moule avec dispositif de mesure de la perméabilité.
Un bâti de consolidation en alliage aluminium servant de support au moule et permettant
d’appliquer des charges sur le couvercle de son piston. Le chargement se fait par l’intermédiaire
d’un système levier – cadre appliquant des charges normales désirées à l’aide de différentes masses
(disques plats fendus, permettant leur centrage et leur superposition su le plateau de charge du levier du bâti).
Tableau 23 : Masse maximale pouvant être supportées par l’appareil
∅ de l’échantillon Rapport de levier Poids suspendu Poids max supporté Contrainte Ã
50,5 mm 9 :1 10 Kg 144 Kg 5 KN/m2
75,0 mm 10 :1 5 Kg 160 Kg 20 KN/m2
79,7 mm 11 :1 1 Kg 131 Kg 1 KN/m2

9
Légende

1- Comparateur mesurant la
consolidation verticale
10
2- Porte comparateur
3- Traverse de mise en charge
11 4- Cellule oedométrique
5- Plateau de base
6- Support du comparateur
7- Niveau à bulle
12 8- Contre poids
9- Bras de levier
10- Bâti
13
11- Support à vis
12- Dispositif de suspension

Figure 11 : schéma de l’oedomètre (CONTROLAB)


L’appareil comporte également un vérin à vis pour supporter le levier lors de la suspension
des masses ainsi que pour un contrôle sûr de l’application de la charge.
49
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.2.3 – Préparation de l’éprouvette
Prélèvement de l’échantillon
L’échantillon est :
- Soit prélevé à partir d’un échantillon beaucoup plus important, sectionné à l’aide d’une
trousse coupante, ses faces supérieure et inférieure étant arasées
- Soit extrait d’un tube carottier de diamètre égal à celui de la cellule. On fait alors pénétrer
l’échantillon par une faible pression manuelle dans la trousse coupante ; il faut que l’échantillon soit
parfaitement ajusté en évitant la présence des vides puis on arase l’échantillon au niveau supérieur
en taillant la surface en forme de cône. Lorsque le cône est très aplati, araser définitivement suivant
le plan défini par le rebord du moule. Prendre soin de ne pas tasser l’échantillon.
Il est à noter que le sol doit être préalablement saturé ; le poids du sol peut être mesuré.
Éléments entrant dans la composition de la cellule : cellule, trousse coupante, pierres
poreuses (la grande pour le bas de l’échantillon et la petite pour le haut), dispositif de blocage du
moule, piston.
Assemblage de la cellule
Vérifier que tous les éléments sont propres et qu’ils ne sont pas endommagés.
Graisser légèrement les bossages situés sous le piston ainsi que l’intérieur du corps du moule
(sur 2 cm environ en parti inférieure).
Procéder à l’assemblage du moule comme suit :
- Positionner la grande pierre poreuse sur l’embase de la cellule ;
- Emboîter la trousse coupante sous le dispositif de blocage, faire coïncider l’ensemble avec
les boulons ;
- Placer la petite pierre poreuse au dessus de l’échantillon puis recouvrir le tout avec le piston,
la cellule est assemblée.
- Remplir d’eau la cellule jusqu’au corps du piston.
- Détermination de la masse de l’échantillon : peser l’ensemble corps du moule et piston (soit
D. ), peser l’ensemble corps du moule, piston et échantillin (soit DW )
- Selon la nature du sol, il est préférable de placer un disque de papier filtre entre chaque
interface échantillon/pierre poreuse de manière à ce que les pores ne s’obstruent pas avec les fines
- Il est également préférable que les pierres poreuses soient conservées dans l’eau.
I.2.4 – Essai de compressibilité
Le chargement est généralement effectué de telle sorte que Ç0 = SÇ . On adoptera par
exemple le cycle de contrainte suivant : „ = 25, 50, 100, 200, 400, 800 ( est obtenu en divisant
l’effort axial appliqué N par la section transversale S de l’éprouvette)
- Appliquer sans choc une premier charge sur le plateau ;
- Noter l’indicateur des deux comparateurs au bout de 15 sec, 30 sec, 1 min, 2 min, 4 min, 15
min, 30 min, 1 h, 2 h…etc Lorsque le tassement est stabilisé, appliquer sans choc la charge suivante
sans changer de plateau.

I.2.5 exploitation des résultats


Calculs
¬ #¬
- Déterminer le poids volumique du sol avant essai : ] = = F >
Z
- Déterminer le poids volumique du sol sec avant essai : ]8 = .01

50
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Z!
- Déterminer l’indice des vides initial : / = −1
Z3
Ã, Ã , Å

e A
B
t infini
t
Δ\ „
6;
Δð Consolidation Consolidation
Chargement Δ\ ;

déchargement
C
ǶŒÃ′
Fin de consolidation
ï primaire ∆ñ = 0 , ′ =
Figure 12 : courbe oedométrique = Figure 13: Courbe de consolidation = ( ), ( , , )= ( )

On déduit des courbes 10 et 11 :



- L’indice de compression (pente de la droite BC): 6; = −
∆¤©ŽÝ ′

- L’indice de gonflement ( pente de la droite DC): 6Ž = −
∆¤©ŽÝ ′
La courbe de consolidation avec le temps peut-être construite de 2 manières :
-Méthode du logarithme (Casagrande) : ∆\ = ( )
\ = 5—
Coefficient de consolidation : 6G = avec ÑG (50%) = 0,197 ; 6G » ½DW /+)
{(ò:
\5
-Méthode de racine carrée (Taylor) : ∆\ = (√ ) : 6G = — avec ÑG (90%) = 0,848
{(óô
-On peut alors déterminer le degré de consolidation U pour un temps « t », ou plutôt pour un facteur temps « Tv »
Û (
fonction du temps, Cv et des conditions de drainage : ÑG = —′=
\

∆õ
- Calculer pour chaque palier de chargement la variation ∆« = (1 + /)
\:
Courbe oedométrique
¹
Tracer la courbe µ = (ǶŒÃ ) avec : à = , µ = µh + ∆ µ
Courbe de consolidation
Il s’agit de tracer la courbe ∆ = ( ), évolution du tassement en fonction du temps. Pour une
valeur de ′ fixée (> ), on mesure à partir d’un temps / l’évolution du tassement en fonction du
temps (Annexe VI).
I.3 – Essais de perméabilité
I.3.1 – Généralités - But et principe de l’essai
L’essai de perméabilité permet de déterminer la valeur du coefficient de perméabilité K d’un
sol.
Le principe de l’essai est de soumettre un échantillon de sol saturé, placé dans un moule
cylindrique, à une charge hydraulique continue, constante ou variable. On mesure le volume d’eau
qui traverse l’échantillon pendant un temps donné. En appliquant la loi de Darcy, on en déduit le
coefficient de perméabilité K cherché.
Selon la loi de Darcy, pour un sol donné, la vitesse v reste proportionnelle au gradient
hydraulique i : Ä = `. ‡.

51
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
i étant le gradient hydraulique, c’est la perte de charge par unité de longueur en un point
∆T
donné : ‡ = . Entre deux points A et B, ∆h représente la variation de la charge hydraulique subie
‚Ç
par l’eau lors de son mouvement de A vers B. C’est une perte d’énergie (perte de charge) : ∆T =
T† − T§ .
K s’exprime en m/s, il varie pour un même matériau suivant son état de compacité et de
saturation. Il peut passer de 10-1m/s pour un gravier à 10-13 m/s pour certaines argiles.
Il convient d’utiliser un matériel et un système adapté au type de matériau. L’essai peut en
particulier se faire à gradient constant pour les fortes perméabilités et à gradient variable pour les
faibles perméabilités.
I.3.2 – essais types
I.3.2.1 – Oedomètre
L’essai est réalisé à gradient variable. Il est particulièrement adapté pour les sols fins.
I.3.2.2 – Pot de Terzaghi
L’essai est réalisé à gradient constant ou à gradient variable (sable et graves plus ou moins
argileuses ou limoneuses, limons : deux types d’appareils sont utilisés :
- moule type proctor (matériaux < 5 mm) : diamètre intérieur 10,15 mm ; section 81,0 cm2 ;
hauteur 15,2 cm.
- Moule type CBR (matériaux < 20 mm) : diamètre intérieur 15,2 cm ; section 181,5 cm2 ;
hauteur 15,2 cm.
Chaque moule est équipé d’une base en pierre poreuse et ajustage pour l’arrivée de l’eau ainsi
que d’un couvercle également avec pierre poreuse et ajustage pour la sortie de l’eau. La percolation
de l’eau se fait verticalement de bas en eau. La pierre poreuse parfaitement propre est protégée d’un
papier filtre à très forte perméabilité.
I.3.3 – Conditions d’essai
I.3.3.1- Saturation
Ces essais sont effectués sur des sols saturés avec de l’eau distillée dégazée. La saturation se
fait par :
- Capillarité ;
- sous charge verticale ;
- Sous vides ;
- sous pression.
I.3.3.2 – Essai à charge constante (figure 12)
L’ajutage du bas est relié à un bac à niveau constant. La charge à prendre en compte est la
hauteur entre l’ajutage supérieure de sortie de l’eau et le plan d’eau du bac. Tout en restant dans le
domaine laminaire, la charge est d’autant plus grande que le matériau est perméable. La hauteur de
l’eau H est mesurée. Une éprouvette graduée est placée à la sortie de l’eau et le chronomètre
déclenché. Soit (Q) et (V) le débit et le volume d’eau mesurés en un temps (t). Si (L) est l’épaisseur
de l’échantillon et (s) sa section. On a :
∆ ∆å ∆ ∆U ∆À
ö = ¸. f. ∆ ⟺ = •. +. ∆õ ⇒ ¸= .∆ .∆
À ∆” ø f À

I.3.3.3 – Essai à gradient variable (figure 13)


C’est une méthode utilisée surtout pour les sols peu ou moyennement perméable. Le système
est constitué d’un perméamètre constitué par un support sur lequel sont montés des tubes de verre
52
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
de différentes sections. Les tubes les plus pratiques sont ceux de 10 cm2 (sols perméables) et ceux
de 1 cm2 (sols peu perméables). Tous ces tubes de hauteur 1m peuvent être de sections variables
selon la perméabilité du sol.
Lors de l’essai, on note : la hauteur ℎ. pour le temps / et la hauteur ℎW pour le temps . Soit
∆( = − / l’espace de temps entre / . Si L et S sont respectivement l’épaisseur et la hauteur
T f À
de l’éprouvette, s la section du tube de lecture, on aura : ¸ = S, i ËÏú . . .
TS ∆
Niveau constant

Pierre poreuse h1
Pierre poreuse
h2
S S

L s
L

Figure 14 : Essai de perméabilité à charge constante Figure 15 : Essai de perméabilité à charge variable

II- Service des sols et fondations : les sondages


II.1 – Essai de pénétration dynamique (NF P 94 – 115)
II.1.1 – Objectif et principe de l’essai
L’essai de pénétration dynamique permet de déterminer la résistance en pointe à la rupture
d’un sol in-situ. Il s’applique pour l’évaluation de l’homogénéisation verticale (succession des
couches de terrain) et horizontal (fuseaux de superposition des courbes) d’un sol, du niveau du
substratum.
Il consiste à faire pénétrer dans le sol par battage, un train de tubes lisses compris entre 1 et 3
m, muni à son extrémité d’un tube carottier ou d’une pointe. Le battage est réalisée à l’aide d’une
masse frappante, appelée mouton, tombant d’une hauteur déterminée (Schlosser, 1988).
II.1.2 – Réalisation de l’essai
Pour une énergie de battage constante, on compte le nombre de coup N du mouton
correspondant à un enfoncement P/ (û ±û± û 10 à 25 ½D) et on reporte les résultats sur un
pénétrogramme dynamique ou le paramètre N figure en abscisse et les profondeurs en ordonnées.
(annexe VIII). La courbe permet de déterminer les couches de terrain.
II.1.3 – Expression des résultats
Le battage d’un pieu fait intervenir à la fois la résistance de pointe et partiellement le
frottement latéral. Pour neutraliser le frottement latéral, on utilise :
53
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Soit un pénétromètre muni d’une pointe dont le diamètre est supérieur à celui des tiges ; on
peut alors caractériser le refus du sol par le quotient µ = ¹
h
;
- Soit des pénétromètres munis d’un tubage de protection comme le pénétromètre
FONDASOL, où la pointe peut coulisser dans le tubage ; on peut donc caractériser le refus du sol
∆ h
par le quotient µ = ∆¹
où ∆ü est le nombre de coup nécessaire pour obtenir un enfoncement ∆H / de
la pointe seule.
- Sur le plan théorique, le problème consiste à déterminer la force statique ý qui produirait un
enfoncement permanent. La résistance à la pénétration dynamique (o 8 = ý) esr donnée à partir
…S
d’une formule de battage. La formule des Hollandais est régulièrement utilisée : þ = .
† µ(…0m)
Avec :
M = poids du mouton en Newton
P : poids entrainé (pointe + accessoires + tiges) en N
E : refus : enfoncement moyen par coup de mouton (mesuré en général sur 10 coups ou sur 10 cm) en mètre
H = hauteur de chute du mouton en m
A = section de pointe en DW
Q = résistance de pointe en Pa
N.B :
- l’énergie de battage est donnée par la formule ~ = ….
- Cet essai est facile de mise ne œuvre, rapide et peu coûteux. Du fait de son faible poids il peut être utilisé dans
les zones inaccessibles à d’autres essais ;
- La résistance dynamique peut être de 100 MPa, ce qui permet de traverser des couches de sol résistants ;
- Son interprétation est délicate, il ne doit pas être utilisé en milieu cohérent saturé et en sol immergé (projet de
norme européenne).
II.2 – Sondage au pressiomètre Ménard (NF P 94 6 110) ou normal
II.2.1 – Objectif et principe de l’essai
L’essai a pour but la détermination des caractéristiques de résistance et de compressibilité
d’un sol in-situ. Il s’applique lors de l’évaluation de la capacité portante et du tassement des
fondations. L’essai consiste en l’expansion d’une cavité cylindrique dans le sol.
II.2.2 – Sondage à la tarière mécanique
L’usage de la tarière mécanique a pour but le prélèvement et/ou la description des
échantillons de différentes couches de sol. Il consiste à l’enfoncement dans le terrain naturel des
tiges spiralées. La tige par rotation ramène à la surface du sol les couches de terrain profond. Le sol
ramené est décrit à l’œil nu et des échantillons prélevés pour des essais d’identification, de
cisaillement, œdométrique ou de perméabilité. Le forage laissé par la succession des tiges de 1,5 m
permet de réaliser l’essai pressiométrique.
II.2.3 – Appareillage
Une sonde pressiométrique dilatable à trois cellules, un contrôleur de pression/volume, des
tubulaires de liaison.
II.2.4 – Réalisation de l’essai
Il est conseillé de faire un forage préalable. En général, on procède par introduction dans le
sol, soit au moyen d’un forage réalisé au préalable, soit directement par autre moyen (battage,
sondes auto-foreuses…), d’une sonde cylindrique dilatable. Cette sonde est reliée à un système de
mesure v± ++¼ »/O 7D situé en surface du sol. L’essai permet d’obtenir une relation
½ » ±E¼» /ûé ±DE ¼ » du sol en place (Filliat, 1981 in Ghogue, 2009)

54
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
II.2.5 – expression des resultats
Les résultats s’expriment à travers la courbe pression/volume et la courbe de fluage ; on détermine les

caractéristiques pressiométruqes : • , $à , $¤ . ~j = ¸ m ∶ module pressiométrique en MPa
∆U
. .
$/ : Pression correspondant à N/ ; $à : pression de fluage en MPa est égale à $¤ 7 $¤ ;
W n
$¤ : pression limite en MPa, elle correspond au point d’abscisse ($¤ , Nª ) avec Nª = N/ + 2N¬ . Par
simplification Nª = 700 ½Dn . Volumètre

Contrôleur
pression - volume

Manomètre

Gaz
comprimé

Tubes plastiques
coaxiaux

Terrain
naturel Cellule de garde

Cellule de mesure Sonde

Cellule de garde

Figure 16 : Dispositif simplifié de l’essai pressiométrique (D60, Schlosser, 1988)


Volume Phase
de la sonde Phase de Pseudo- Phase
compactation élastique plastique
vide
d’étalonnage à
Courbe

pression/volume
Courbe


∆F

$/ $à $¤
∆A
Pression

Figure 17 : expression des résultats de l’essai pressiométrique
55
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 24 : caractéristique des sondes pressiométriques
Code DCDMA de la sonde Diamètre de la sonde (mm) Diamètre du forage Uh (l´i ) ¸ (l´i )
(mm)
EX 32 34 535 2000
AX 44 44
BX 68 60
N.B. : - Par convention $¤ est la pression correspondant à un volume d’eau injecté de 700 cm3.
- Le coefficient K est une constante géométrique (¸ = S, (Uh + U´ )); pour les sondes standard de34 , 44 et
60 mm de diamètre, K vaut 2000 cm3 pour un volume d’eau injecté voisin de 200 cm3.
- l’essai réalisé tous les mètre environ.
- Les caractéristiques sont représentées en fonction de la profondeur en parallèle avec les résultats géologiques
et les résultats obtenus lors du forage.
- Les résultats de l’essai sont influencés par le mode de réalisation du forage et de mise en place de la sonde,
qui doivent donc être adaptés à la nature du sol.

II.2.6 – calcul de la force portante ý¤


La force portante à la rupture a pour formule fondamentale þÇ = `(mÇ − mh ) − þh . Dans
cette formule, k est le facteur de portance variant de 0,8 à 9 selon l’encastrement, la forme de la
fondation et la nature du terrain ; ý/ est la pression verticale du terrain au repos ou poids des terres
(ý/ = ]. V) ; $/ est la pression horizontale au repos. $/ ý/ sont en contraintes totales. Dans les
terrains résistant : ý¤ = p$¤ et dans les terrains très mous : ý¤ = pM(v¤ − ]^ . ℎ) − p/ ] . ℎQ . Formule
dans laquelle h est la profondeur d’essai sous le niveau du terrain, ] est le poids volumique humide
du matériel, ]^ est le poids volumique de l’eau ; ] est le poids volumique déjaugé du matériau.
En principe il faut distinguer la pression limite ($¤∗ ) à la pression limite effectivement atteinte
($¤ ) et de la pression latérale du terrain au repos. On a : m∗Ç = mÇ − mh .
Par ailleurs on a l’habitude de calculer la pression limite en faisant intervenir la pression de
l’eau (]^ . ℎ). Dans ce cas on écrit : mÇ = mÇ . eg . T .
La force portante (ý′) que le terrain peut supporter avant la rupture peut être définie
comme suit : þ = þÇ − þh . Dans un terrain de sans résistance, $¤ = $/ $¤∗ = 0, de même
ý¤ = ý/ ý = 0.
Lorsqu’on est en présence des terrains hétérogènes, il est nécessaire de trouver la pression
limite équivalente qui a pour formule : $¤ « = <ä$¤. . $¤W . $¤n , avec :
$¤ . : valeur de $¤ mesurée à un niveau situé dans un diamètre au dessus du niveau de la fondation
$¤ W : Valeur de $¤ mesurée au niveau de la base
$¤ W : Valeur de $¤ mesurée sous la base à une profondeur d’un diamètre de fondation.
Pour une fondation superficielle faiblement encastrée, on ne fait pas intervenir $¤. , on a donc :
$¤ « = a$¤ W . $¤ n
=

II.3 - Exemple de dimensionnement : Etude géotechnique de fondations sur le site


de construction d’un bâtiment de type R+6 au quartier hippodrome
II.3.1 – Etudes géotechniques
Le projet est celui de la construction d’un immeuble de 7 niveaux (rez de chaussé et 6 étages)
dans un quartier situé en plein cœur de la ville de Yaoundé où les affaires sont florissant. C’est un
fragment de terre entouré de part et d’autres d’immeubles et près d’une chaussée à trafic intense.
Jusqu’à 40m de profondeur tarière mécanique, la roche n’est pas rencontrée.
Cette étude commence par une étude de reconnaissance géotechnique pendant lequel 06
sondages au pénétromètre dynamique lourd, 06 forages à la tarière manuelle, 02 sondages
56
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
presiométriques et 01 sondage carotté sont effectués. Les échantillons sont prélevés pour des essais
en laboratoire.
II.3.1.1 – Rôle des essais in-situ
Le sondage à la tarière mécanique, le sondage au pénétromètre dynamique lourd, le sondage
pressiométrique permettent de déterminer respectivement le profil pédologique, la résistance à la
rupture en pointe (o 8 ), les caractéristiques mécaniques (pression limite $¤ et module
pressiométrique •) du sol en fonction de la profondeur (figure 18). Quant au sondage carotté
(norme XP 94 – 202), en terrain meuble, il permet, en plus de l’identification visuelle des
matériaux (roches et sol) traversés, le prélèvement des échantillons intacts sur lesquels seront
réalisés les essais de laboratoire.
II.3.1.2 – Rôle des essais de laboratoire
Les essais de laboratoire réalisés sur les échantillons intacts prélevés sont (annexes V et VI) :
- Les essais d’identification (AG, LA, poids spécifique, teneur en matière organique) ;
- Les essais de cisaillement permettent de déterminer l’angle de frottement interne (×) et la
cohésion (6) à l’aide desquels on calcule la contrainte admissible du sol ;
- L’essai oedométrique grâce auquel on détermine le module oedométrique nécessaire au
calcul des tassements engendrés par les bâtiments.
A partir de ces essais, on peut calculer la contrainte limite ultime ýª :
þè =
¹ e§ + þ ¹þ e_ + l ¹l ¾
S e e
PZ , P , P; sont des coefficients de forme de la semelle ; –Z , – , –; sont des paramètres fonctions de
l’angle de frottement interne du sol × ; C et ] sont respectivement la cohésion et le poids volumique
du sol.
II.3.2 – Dimensionnement des fondations
Au Cameroun, les formules suivant sont adoptées pour la contrainte admissible et la
& 3 & 3
contrainte de rupture : ’8¬ = et ýª = (Hypothèse fondation superficielle, Liautaud,
W/ W,W
1974, communication orale de Epada, Labogénie), d’où Rpd = 13 Cu. A supposer qu’un niveau
d’un bâtiment apporte une 1 /DW (valeur surestimée).

Entre 0 et 5 m de profondeur la valeur minimale des Rpd est de 2 MPa au niveau du SPD1 et
la valeur maximale est de 15 MPa au SPD2 (voir annexe VIII). En prenant la valeur minimale
comme la valeur de l’ensemble du terrain, on aura la valeur de la contrainte admissible : ’8¬ =
W A’
= 0,1 *$E.
W/
Pour l’immeuble de R+6, on aura une de charge de 7 /DW soit une pression une contrainte de
0,7ÒE±. En supposant le poids de la fondation et de tout ce qu’il contient égal à 0,05 bar, le poids lié
à l’utilisation de l’immeuble est estimé à 3,25.10-3 bar, on aura une descente de charge totale de
(–ª = (0,75ÒE± ∗ 1,35) + (1,5 ∗ 3,25.10#n ÒE±) = 1,017375ÒE± = 0,102 *$E, voir figure 19)
1,017 bar.
A partir des résultats de l’essai pressiométrique (figure 18), on peut prendre comme plate forme de
la fondation à la profondeur de 4 m sur la grave argileuse rougeâtre. Ainsi la profondeur
d’encastrement D sera de 4 m. la ýª = • $∗ ¤« + ]V et ’8¬ = n , $¤ = 3,4 *$E , Kp = 0,8.
Þ/,q.n,{0. ,{Wn../x< .{ß
Soit ýª = 3,471 *$E ’8¬ =
n
= 1,157 *$E.

57
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
A partir des essais de laboratoire, on aura, si l’on choisi une fondation une semelle isolée
/,W’® /,W’®
(figure), on aurait : PZ = 1 − ® , P =1, P; = 1 + ® ;
Or × = 30 °, 6 = 0,3 ; soit –Z = 18,1 , – = 18,4 ; –; = 30 ; ] = ]8 (1 + ) =
18,21•–/D (annexe VI).
n
W
33E 1,8E
ýª = 164,8E − + 1349,256 +
Ò Ò
LABORATOIRE NATIONAL DE GENIE CIVIL
SONDAGE PRESSIOMETRIQUE MENARD NF P 94 – 110
Projet de bâtiment de type R+6 à Hyppodrome (Yaoundé)
Sondage Pressiométrique n°1 (SP1)
Prof LOG Nature du sol Pression limite Module pressiométrique
(m) ( $¤ » *$E ) ( • » *$E)

0,20 Dépôt de sable

Argile rougeâtre

3,00

Grave argileuse
rougeâtre

7,00

Cuirasse latéritique

11 ,00

Argile rougeâtre
nodulée

15,00
Argile jaunâtre
16
compact

Figure 18 : Forage pressiométrique

58
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Principes de calculs de dimensionnement des semelles (Brzeska)

–ª = 1,35 + 1,5 + (1,35 ∗ v ¼û+ v± v± û E + DD )


–ª = descente de charge. Les coefficients 1,35 et 1,5 sont des coefficients de sécurité donnés par
la norme, ils servent à compenser les incertitudes sur le calcul des charges :
- 1,35 sur les charges permanentes, en général les poids propres (G) qui sont, la plupart du temps, assez bien connus.
- 1,5 soit un coefficient plus important sur les charges d’exploitation (Q) ou charges liées à l’utilisation de
l’ouvrage, qui sont moins bien connues et peuvent varier souvent et de manière très significative. Quand au poids
propre de la semelle c’est une inconnue au départ, mais il devra être pris en compte par la suite dans la vérification
du sol.

a
Charge
uniforméme
a
nt centrée
b

1,00 m h b’
h
a’
a’
Aire de la
Semelle continue surface portante Semelle isolée
S

P +7± E½ » DW –ª ’
E. = = 1« ½E ½7 : P = E = a+ et Ò. = aP
1,00 » 7 7± » D ý ’

E ≥ E. Choix des dimensions de la E ≥ E. et Ò′ ≥ Ò.


semelle en multiple de 0,05m

’ ® #’
S= a’ x 1,00 Conditions de rigidité û ≥ { S = a’ x b’
choix de h = d +0,05 m
h étant un multiple de 0,05 m

Vérification du sol :
–ª + 1,35 $. $. + D
ý = ≤ý
P

NON

OUI

CALCUL DES ARMATURES

Figure 19 : Principes de calcul de dimensionnements des fondations superficielles.

59
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Au Labogénie, il existe un logiciel de calcul du dimensionnement des fondations nommé
GEOLOG III.2. Mais on peut déterminer les dimensions a, a’, b, b’ d’une semelle manuellement tel
que présenté ci-dessous (figure 19).
Exemple de calcul manuel :
¹è ·
La surface de la fondation est donnée selon la formule = ,· =a . et =a .
÷‚´ ·
/,./W
–ª = 0,102 *$E; ’8¬ = 1,157 *$E ; P = = 0,088 D . Soit a = 0,20 m et b = 0,30
W
.,.z
/,/qq./,W/ /,/qq./,n/
m ; on aura : E. = a = 0,24 D et Ò. = a = 0,36 D ; S = 0,0864 m2.
/,n/ /,W/

Lorsqu’on arrive à ce niveau, on procède au choix des dimensions de la semelle en multiple


de 0,05. On sera proche de S en multipliant 0,05 par 4. De proche en proche on aura : a’ = 0,50 m,
b’ = 0,80 m et S = 0,4 m2.
’® #’
La hauteur h est calculée par la formule ℎ = û + 0,05 EO½ û ≥ + ¼ û ≥ 0,05D . On
{
pourra prendre h = 0,25 m.
ü 0.,nzA! /, z0.,nz./,//z
Enfin on fini par vérifier la semelle : ý = ≤ ’8¬ . ý = =
H /,{
0,204 *$E < 0,21 *$E.
On peut ainsi proposer comme fondation selon le sondage pressiométrique n°1 une semelle
isolée de dimension : E = 0,20 D; Ò = 0,30 D; E = 0,50 D; Ò = 0,80 D ℎ = 0,25 D encrée à
4 m dans le sol.

Résultats obtenus grâce au logiciel (annexe IX)


Le but de l’étude était de déterminer la nature du sol afin de dimensionner les fondations de
l’immeuble R+6 au quartier hippodrome. Les objectifs à atteindre sont : le choix de la fondation ; la
détermination de la profondeur de la nappe phréatique ; la détermination de la profondeur d’encrage de la
fondation ; la détermination de la contrainte admissible à la profondeur d’encrage des fondations ; la
détermination de la contrainte admissible à la profondeur d’encrage et le calcul des tassements. Toutes les
notes de calculs sont présentées en annexes XXI)
Au regard des résultats des essais au pénétromètre, il est recommandé :
- Soit des fondations semi-profondes sur puits de diamètre 1,20 m, ancré de 3,00 à 4,50 m, soit une
moyenne de 4 m de profondeur à partir de la côte de départ des essais, avec une contrainte admissible de 0,3
MPa (3 bars) et les tassements correspondants sont négligeables.
- soit un radier général ancré à 1,00 m de profondeur à partir de la côte de départ du SPD 6 avec une
contrainte admissible de 0,09 MPa (0,9 bar) et les tassements correspondants sont admissibles.
Les résultats des essais au pressiomètre permettent de retenir que les contraintes admissibles :
- dans le cas des fondations semi-profondes est de de 1,9 MPa (19 bars) et les tassements
correspondants sont admissibles
- Dans le cas d’un radier général est de 0,1 MPa (1 bar) et les tassements correspondants sont
admissibles.
Les échantillons de sol prélevés entre 11 et 14,5 m de profondeur ont un pourcentage moyen de fines
de 76 %, la limite de liquidité moyenne est de 65 % correspondant à un indice de plasticité moyen de 25, ce
sont des limons très plastiques d’après la classification du L.P.C. Leur angle de frottement interne moyen est
de 31° correspondant à une cohésion moyenne de 0,3 bar, c’est un sol frottant et cohérent. L’indice de vide
initial moyen du sol est de 0,63 pour une pression de consolidation moyenne de 0,99 bar, le coefficient de
compression moyen est de 0,22, c’est un sol compressible (annexe V)

60
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE CINQUIEME :

ETUDES ET FORMULATIONS DU BETON HYDRAULIQUE


– ESSAIS SUR BETON FRAIS ET DURCIS -

III- Laboratoire des matériaux


I.1 - Détermination de la masse volumique absolue d’un sable ou d’un gravier
I.1.1 - But de la mesure
Cet essai a pour but la connaissance la masse d’une fraction granulaire lorsque par exemple
on élabore une composition de béton. Ce paramètre permet en particulier de déterminer la masse ou
le volume des différentes classes granulaires malaxées pour l’obtention d’un béton dont les
caractéristiques sont imposées.

I.1.2 - Définition de la masse volumique absolue


La masse volumique absolue f est la masse par unité de volume de la matière qui constitue
le granulat, sans tenir compte des vides pouvant exister dans ou entre les grains. Il ne faut pas
confondre ' avec la masse volumique qui est la masse du matériau par unité de volume. Celui-ci
intégrant à la fois les grains et les vides. Les masses volumiques s’expriment en t/m3, en kg/dm3, ou
en g/cm3.
La masse volumique absolue moyenne des granulats silico-calcaires est prise égale en
première approximation à 2.65 t/m3 ou 2.56 g/cm3.
Remarque : Il ne faut pas confondre masse volumique et densité. Cette dernière représente le rapport
entre la masse d’un volume de matière (sans les vides) et la masse du même volume d’eau ( ^ = 1 /½Dn )

I.1.3 - Méthode de l’éprouvette graduée


Cette méthode est très simple et très rapide et elle utilise du matériel très courant de
laboratoire. Toutefois, sa précision est faible.
1- Remplir une éprouvette graduée avec un volume V1 d’eau
2- Mesurer une masse M de matériau (environ 300 g) et l’introduire dans l’éprouvette
en prenant soin d’éliminer toutes les bulles d’air.
3- Le liquide monte dans l’éprouvette. Lire le nouveau volume V2. La masse volumique

est alors : f =U .
S #U
Pour opérer dans de bonnes conditions, utiliser une éprouvette graduée en verre de 500 cm3 de
volume. La lecture des niveaux V1 et V2 doit se faire en bas du ménisque formé par l’eau. En effet,
celle-ci a tendance à remonter sur les bords de l’éprouvette sur une hauteur de 1 à 2 mm ce qui peut
fausser la lecture des volumes si elle est faite en haut du ménisque.

I.1.4 - Méthode de la mesure au pycnomètre (Utilisation de l’aspirateur)


Equipement nécessaire
- Le pycnomètre est un petit ballon d’environ 50 à 100cm3 fermé dans sa partie haute par un
bouchon rodé ce qui permet d’isoler un volume d’eau caractéristique de l’appareil identique à
chaque utilisateur. Il existe différents types de pycnomètres. Certains sont munis d’un trait de
niveau qu’il faut respecter de manière très précise, d’autres étant conçus de telle manière que la
fermeture du bouton isole de manière automatique et systématique le même volume.

61
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- L’aspirateur et la cloche à vide
Conduite de la mesure
- On procède par détermination avec précision de la masse M1 du pycnomètre rempli d’eau
jusqu’au niveau du repaire, la masse M2 d’un échantillon de matériel sec (environ 50g). Par la suite
introduire la totalité du matériau dans le pycnomètre, remplir d’eau et fermer le bouchon, amener le
niveau de l’eau au niveau du trait repaire.
- L’ensemble est mis dans la cloche à vide et l’on met l’aspirateur en fonction. Attendre
jusqu’à ce que le pycnomètre ne contienne plus aucune bulle d’air. Peser alors le pycnomètre. Soit
M3.
On peut alors écrire la relation entre les différents poids mesurés

…S
…i = (… + …S ) − g
f

On en déduit la masse volumique ' du matériau solide connaissant la masse volumique de


l’eau ^ qui est égale à 1 g/cm3 ou 1 t/m3.

I.2 - Mesure du coefficient d’absorption des sables.


I.2.1 - But de la mesure
Certains matériaux granulaires peuvent présenter une porosité interne qui est préjudiciable
en particulier à la résistance au gel des bétons. En effet, l’eau incluse dans le granulat provoque
l’éclatement du béton lorsque celui-ci est soumis de manière prolongée à des basses températures.

I.2.2 - Principe de la mesure


On détermine un coefficient d’absorption qui est défini comme le rapport de l’augmentation
de la masse de l’échantillon après imbibition par l’eau à la masse dèche de l’échantillon. Cette
imbibition est obtenue par immersion de l’échantillon dans l’eau pendant 24 heures à 20 °C. le
…T #…f
coefficient d’absorption Ab est défini par la relation : † = hh
…f
Ms = masse de l’échantillon sec après passage à l’étuve à 105 °C.
Mh = masse de l’échantillon imbibé (humide).

I.2.3 - Conduite de la mesure


Après imbibition dans l’eau pendant 24 heures, étaler l’échantillon sur une surface plane non
absorbante et le soumettre à un flux d’air chaud. Tout en le remuant afin que la surface externe des
grains sèche. Ce séchage doit être effectué de manière douce afin de ne pas éliminer l’eau qui
pourrait être piégée à l’intérieur du granulat. Veiller également à ne pas perdre de grains de sable au
cours de l’opération. Les grains sont alors libres de toute force d’attraction capillaire.
On peut vérifier que cet état a été atteint en plaçant le matériau dans un moule tronconique
posé sur une surface plane non absorbante et en le compactant légèrement. On vérifie que celui-ci
s’écoule en démoulant.
I.3 - Essai sur le ciment anhydre (résultats d’essai, annexe ix)
I.3.1- Détermination de la masse volumique absolue d’un ciment
I.3.1.1 – Objectif de l’essai
Il s’agit de mesurer la masse volumique absolue du ciment anhydre qui varie en fonction de
la composition du ciment, tout en restant entre 3,0 et 3,2 g/cm3.
62
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.3.1.2 – Principe de l’essai
On opère en comparant la masse (D; ) d’un volume connu de ciment (O; ) à la masse (D( ) d’un
même volume de liquide dont la masse volumique ( ( ) est connue. La masse volumique du ciment
¬w
( ; ) s’en déduit en écrivant : ; = ( ¬”

I.3.1.3 – Equipement nécessaire


- Un pycnomètre + bouchon ;
- un entonnoir ; un petit gobelet ; un petit mortier et son pilon ; une spatule ;
- une cloche à vide reliée à un aspirateur ;
- Un liquide non réactif avec le ciment, du toluène par exemple (le benzène, cancérigène ne
doit pas être utilisé) ;
- Une balance de précision (cette dernière doit être adaptée à la masse de l’échantillon utilisé.
Soit D; cette masse et ∆¬ la précision de la balance ; alors on a :
∆¬ ≤ 2 ∗ 10#{ D; ;
12
- Un thermomètre précis permettant de connaître la température du milieu.

I.3.1.4- Conduite de l’essai


Cinq pesées sont nécessaires :
- Mesurer masse du pycnomètre vide + bouchon : D.
- Mesurer la masse du ciment D; ;
- Mesurer la masse du pycnomètre + ciment + pétrole : Dn . Ceci après avoir aspirer les bulles
d’air en plaçant l’ensemble dans la cloche à vide relié à l’aspirateur ;
- Mesurer la température lors de la réalisation de l’essai ;
- Mesurer la masse du pycnomètre + eau distillée: D{ .
- Mesure la masse du pycnomètre + pétrole : Dz .
Effectuer les calculs suivant :
Si « est la masse volumique de l’eau à la température de l’essai, le volume du pycnomètre
¬ # ¬>
est : O =
¬ò #¬>
La masse volumique du pétrole est alors : =
G
¬ (¬< #¬w #¬.)
Le volume du pétrole dans le mélange est : O = =
Le volume du ciment : O; = O − O
¬w
La masse volumique du liant est : ; = Gw

I.3.1.5 – Précision de la mesure


En utilisant un pycnomètre de 100 cm3 pour évaluer la masse volumique d’une masse de
ciment D{ = 60 g avec une balance précise à 0,01 g. La précision de la mesure peut être évaluée de
la manière ci-après :
Soit ∆¬ la précision de la balance utilisée pour les pesées, la masse volumique de l’eau distillée est
indiquée dans le tableau ci-dessous pour différentes températures.
Tableau 25 : Masse volumique de l’eau distillée en fonction de la température
T°C 14 16 18 20 22 24 26 28 30

µ 0,9993 0,9990 0,9986 0,9982 0,9978 0,9973 0,9968 0,9963 0,9950


63
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Si l’on suppose au cours de l’essai une variation de température de ± 4°C autour de la
température du laboratoire, l’erreur relative sur « sera de l’ordre de 1/ /// . Pour ne pas augmenter
cette erreur, il convient de manipuler le pycnomètre en le tenant en pleine main, de manière à ce que
la température du verre et du liquide qu’il contient ne varie pas au-delà de 4°C pris en compte.

I.3.2- Mesure de la surface spécifique Blaine ou finesse de mouture (EN 196 – 6)


I.3.2.1- But de l’essai
Les ciments se présentent sous forme de poudre finement divisée. Cette finesse est une
caractéristique importante. Lors du gâchage, plus la surface de ciment en contact avec l’eau est
grande, plus l’hydratation est grande et complète. La finesse d’un ciment est généralement exprimée
par sa surface massique. C’est la surface totale des grains contenue dans une masse unité de poudre.
La surface massique est généralement exprimée en ½DW de surface des grains de ciment par
gramme de poudre : l’objectif de l’essai est d’apprécier cette surface.

I.3.2.2- Principe de l’essai


La surface spécifique du ciment étudiée n’est pas mesurée directement, mais par comparaison
avec un ciment de référence dont la surface massique est connue. Il s’agit de faire passer un volume
d’air connu au travers d’une poudre de ciment. Toute chose étant égale par ailleurs, plus la surface
massique de cette poudre est importante, plus le temps t mis par l’air pour traverser la poudre est
long. Dans ces conditions normalisées, la surface massique est proportionnelle à √ .

I.3.2.3- Equipement nécessaire


- Le perméamètre Blaine, appareil composé pour l’essentiel, d’une cellule dans laquelle est
placé le ciment à tester et d’un manomètre et d’un manomètre constitué d’un tube en verre en forme
de U rempli jusqu’à son repère inférieure d’une huile légère. La cellule est équipée d’une grille en
sa partie inférieure. Un piston sert à tasser le ciment dans la cellule sous un volume v défini.
- Une balance précise à 0,001g près.
- Un chronomètre précis à 0,2s près.
- Du ciment de référence de surface massique (P/ ) et masse volumique ( / ) connues.
- Des rondelles de papiers filtres adaptées au diamètre de la cellule.
- Du mercure pour mesurer le volume v.
- Un thermomètre précis à 0,1°C près pour mesurer la température de l’air ambiant.

I.3.2.4 – Conduite de l’essai


Il faut tasser une masse D; du ciment telle que la compacité c du ciment une fois tassée dans
la cellule soit c = 0,500. La compacité est définie comme étant le rapport entre le volume absolu O;
du ciment c ompacté dans la cellule et le volume v de la cellule.
G ¬
½ = Gw = G. w ⇒ D; = ½. N. ;
w
G#Gw
La porosité p est définie : v = =1−½
G
Cette masse D; de ciment est mise en place dans la cellule puis compacté par le piston. Le lit
de ciment ainsi compacté d’un volume v ; la cellule est alors placée dans le rodage conique au
sommet du manomètre. La partie supérieure de la cellule étant obturée par un bouchon adéquat et le
robinet étant ouvert, amener par une aspiration modérée le liquide manométrique au niveau du
repère (repère n°1).
64
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Fermer le robinet, enlever le bouchon ; déclencher le chronomètre lorsque le liquide atteint le
repère n°2, l’arrêter lorsque liquide atteint le repère n°3 sur le tube. Relever le temps à 0,2 s près et
la température à 0,1°C près.
L’essai est répété une deuxième fois sur le même lit de ciment. Puis un deuxième lit est
préparé et ressayé de la même manière. Soit t la moyenne des quatre temps „ obtenus. Soit ; la
. ä < .
masse volumique absolue du ciment étudié, sa surface spécifique S est : P = •. √ . . .# .
w ä/,..r

Avec : p = porosité; t = temps ; e = l’indice des vides, au LM on prend √ = 0,354 ; Y = n

viscosité de l’air à la température de l’essai. A 20°C on a äY = 0,01352. K= constante de


l’appareil qui est calculée suivant le paragraphe suivant (environ 22,49).

I.3.2.5 – Etalonnage du perméabilimètre


La constante K de l’appareil est obtenue à partir de la relation précédente et d’un essai avec le
ciment de référence. L’essai consiste à mesurer trous fois le temps t sur trois lits différents de
ciment de référence. Ce qui correspond à 09 mesures de temps „ dont on calcule la moyenne / . La
constante K a pour expression :
. .# . .#«
• = P/ . / . ä( . ä0,1Y. ≈ P/ . / . ä( . √« < . äY
: ä < :

Le volume V de la cellule est mesuré à l’aide de mercure :


La cellule contenant un lit de ciment compacté comme indiqué précédemment, la remplir avec
du mercure. S’assurer que la cellule est remplie en pressant une place de verre sur la surface du
mercure jusqu’à ce qu’il soit à ras du sommet de la cellule. Recueillir le mercure, le peser, soit D.
la masse mesurée à un 0,01 g près.
La cellule étant vidée du ciment, disposer deux rondelles de papier filtre sur la grille de la
cellule. La remplir de mercure et l’araser de la manière précédemment indiquée. Recueillir le
mercure : le peser, soit DW la masse sa masse à 0,01 g près. Soit \ la masse volumique du mercure
¬ #¬
à la température de l’essai, le volume de la cellule est : N = = > .
õ
Répéter la procédure avec de nouveau lit de ciment jusqu’à ce que 02 valeurs V différentes de
moins de 0,005 cm3 soient obtenues. La moyenne de ces deux valeurs sera enregistrée comme V.
La constante K et le volume V doivent être déterminés tous les mille essais ou chaque fois
qu’une modification est introduite dans l’appareillage.

I.3.2.6 – Ordre de grandeur de la surface massique des ciments


La surface massique des ciments usuels varie entre 3000 et 5000 cm2/g. Si les grains de
ciment étaient tous composés de sphère de même rayon r, la surface de chacun des grain serait
{ {
+ = 4 ± W et chacun des grains aurait un volume O = n . . ± n , soit une masse D = n . . ± n . ;. Soit
' n
P = ¬ ⟹ ± = H.
w
Soit S = 4500 cm2/g ⟹ r = 20 D. Un tel grain de ciment aurait une masse m = 10# g.
Les grains de ciment qui ne sont pas des sphères, puisqu’ils sont obtenus par broyage, ont en
effet une granulométrie qui s’étale 1 D 80 D avec un diamètre moyen de l’ordre de 15 D.
Certains ciments sont réalisé à l’aide du clinker auquel on ajouté la fumée de silice pouvant
avoir des surfaces massiques plus beaucoup plus importantes. En effet les sphères dont est
composée la fumée de silice ont des dimensions de l’ordre du dixième de micron. Ce qui conduit
pour la fumée de silice seule à des surfaces massiques comprises entre 150.000 et 350.000 g/cm3.
Un ciment composé de 90 % de clinker de surface massique P; = 500 ½DW / et 10 % de fumée de
65
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
silice de surface massique Pà = 150.000 ½DW / , aurait une surface massique résultante de :
P = 0,9. P; − 0,1. +à = 19.050 cm2/g..
De telles surfaces massiques sont accessibles à la mesure par le perméabilimètre Blaine à
condition de travailler avec des porosités plus faibles que celles de 0,500. Ces porosités sont
déterminées expérimentalement.
En général on a pour : P ≤ 2500 ½DW / , ciment à prise lente ; 2500 ≤ P ≤ 3500 cm2/g,
ciment à prise rapide ; P ≥ 3500 ½DW / , ciment de grande classe.

I.3.3 – Mesure de la masse volumique apparente d’un ciment


I.3.3.1 – But de l’essai
Il s’agit de mesurer la masse volumique du ciment anhydre rapporté au volume total (ciment
+ vide) qui varie en fonction de la composition du ciment.
I.3.3.2 – Principe de l’essai
On opère en mesurant la masse (D; ) d’un volume connu de ciment (O; ). La masse volumique
¬w
du ciment ( ; ) s’en déduit en écrivant : ; = G
w

I.3.3.3- Equipement nécessaire


- passoir de 2 mm de diamètre ;
- un entonnoir ;
- un trépied de hauteur normalisée qui permet de faire passer le ciment dans un récipient de volume
connu sans qu’il y’ait tassement;
- un opercule ;
- un moule de 1000 cm3 ; une tige ;
- une balance sensible.
I.3.3.4- Conduite de l’essai
Tamiser le ciment à étudier, le prélever avec une pellette et le verser dans l’entonnoir situé au
dessus du trépied. Avec la tige tourner pour faire descendre le ciment dans le moule de 1000 cm3
situé en dessous. Faire remplir le moule jusqu’à déborder, araser avec la règle à araser en partant
chaque fois du milieu pour éviter le tassement. Peser le ciment dans une balance tarée à la masse de
¬w
la gamelle. Soit D; la masse du ciment obtenu. La masse volumique apparente serait ; = ./// .

I.3.4 – Analyse granulométrique d’un ciment


I.3.4.1 – But de l’essai
Il s’agit de déterminer le pourcentage pondéral des impuretés pouvant exister à l’intérieur
d’un ciment.
I.3.4.2 – Principe de l’essai
L’essai consiste à déterminer la masse du refus du ciment à étudier sur un tamis de 80 D et
le rapporter à la masse totale du ciment initialement mesuré.
I.3.4.3 – Dispositif de l’essai
Un tamis de 80 D ; une balance et deux gamelles.
I.3.4.4 – Conduite de l’essai
Une quantité de ciment est prélevés et on mesure sa masse D; . Par la suite elle est tamisée au
tamis de 80 D avec beaucoup de patience et de précautions, en évitant toute perte de ciment ;

66
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
jusqu’à refus total. Le refus obtebu est peser, on obtient un masse D . Le pourcentage des impureté
¬
serait : v„ = C . 100 .
¬w

I.4- Essais sur la pate de ciment durcissant


I.4.1 – Essai de consistance
La consistance de la pâte caractérise sa plus ou moins grande fluidité. Deux essais normalisés
permettent d’apprécier cette consistance :
- l’essai de consistance étudié à l’appareil de Vicat, conformément à la norme EN 196 – 3. Il
sera présenté uniquement cet essai à l’appareil de Vicat.
-l’essai d’écoulement au cône, conformément à la norme NF P 18 – 358. Il s’effectue
généralement pour des coulis (pâte de consistance beaucoup plus fluide utilisée pour l’injection des
câbles de précontrainte. Consistance normalisée à l’écoulement au cône compris entre 5 et 15 s).
I.4.1.1 – Objectif de l’essai
La consistance de la pâte de ciment est une caractéristique qui évolue au cours du temps. Pour
pouvoir étudier l’évolution de la consistance en fonction des différents paramètres, il faut partir
d’une consistance qui soit la même pour toutes les pâtes étudiées. L’objectif de cet essai est de
déterminer une telle consistance.
I.4.1.2 – Principe de l’essai
La consistance est obtenue ici en mesurant l’enfoncement dans la pâte d’une tige cylindrique
sous l’effet d’une charge constante. L’enfoncement est d’autant plus important que la consistance
est fluide. La consistance évoluée de cette manière sera appelée ‘’consistance Vicat’’.
I.4.1.3 – Equipement nécessaire
- Une salle maintenue à 20 ± 2 °C et une humidité relative d’au moins 65 %.
- Un malaxeur décrit dans la norme EN 196 – 1. Ce malaxeur est muni d’une cuve de 5 L de
contenance et d’une pale de malaxage pouvant tourner à deux vitesses (dites lente et rapide : 140 et
285 tr/min.
- Un appareil Vicat (du nom de l’ingénieur français, qui au XIXe siècle, généralisa la
découverte de Smeaton concernant le mode d’obtention des liants hydraulique, Dupain et al, 1995).
L’appareil est pour l’essentiel composé d’un moule tronconique de 40 mm de hauteur et d’une tige
coulissante équipée à son extrémité d’une sonde d’un diamètre de 10 mm. La partie coulissante a
une masse totale de 300 g (y compris la sonde amovible) ;
- une balance sensible à 1 g près.
I.4.1.4 – Conduite de l’’essai
500 g de ciment sont pesés et introduit dans la cuve du malaxeur. La quantité d’eau choisie est
ˆ
ajoutée au ciment compris entre 5 et 10 s, par exemple 125 g (soit = 0,25 ).
Û
Mettre immédiatement le malaxeur en fonction à vitesse lente pendant 90 s. Arrêter la
machine pendant 15 s et ramener dans la gachée, avec une petite truelle, la pâte adhérent à la cuve
et se trouvant au-delà de la zone de malaxage. Remettre la machine en fonction pour une durée de
90 s à vitesse lente.
La pâte est alors introduite rapidement dans le moule tronconique posé sur une plaque de
verre, sans tassement, ni vibration excessif, enlever l’excès par un mouvement de va et vient
effectué avec une truelle maintenue à la surface du moule ; puis l’ensemble est placé sur la platine
de l’appareil de Vicat.
67
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Quatre minutes après le début du malaxage, la sonde est amenée à la surface supérieure de la
pâte et lâchée sans élan. La sonde s’enfonce alors dans la pâte. Quand la sonde s’immobilise, au
trop tard 30 s après l’avoir relâché, on mesure la distance d entre l’extrémité de la sonde et le fond
du moule. Cette distance caractérise la consistance. Si d = 6 ± 1 mm, on a la consistance
normalisée. Si d n’atteint pas cette valeur, il convient de refaire l’essai avec une quantité d’eau
différente jusqu’à atteindre cette valeur.
I.4.1.5 – Influence de certains paramètres sur la consistance Vicat
Influence du rapport E/C sur la consistance Vicat
La variation de la consistance (d) en fonction de E/C est représentée par un ciment de clinker
non adjuvanté par la courbe de la figure 20 (Dupain et al) ci-dessous. Pour ce ciment, la pâte de
consistance normalisée serait obtenue pour un rapport E/C = 0,255 ± 0,001. Pour ce même essai, on
constate que pour E/C > 0,18 , l’ajout d’eau se traduit par une fluidification de la pâte ; par contre
pour des variations de E/C plus faibles, l’ajout d’eau conduit à une à augmenter la cohésion du
mélange.
Influence de l’eau et de l’air occlus sur la consistance Vicat
Suivant la figure ci-dessus, on constate que le rapport E/C de 0,18 au-delà duquel
l’augmentation du dosage en eau permet la fluidification du mélange correspond à une pâte à
l’intérieur de laquelle, il n’y’a plus que très peu d’air occlus. C’est d’ailleurs pour des valeurs de

Pâte de
consistance
normale 6 ±1 mm

Figure 20 : Evolution de la consistance d’une pâte de ciment en fonction de E/C

E/C > 0,18 que le mélange à réellement l’aspect d’une pâte : auparavant, il a plutôt l’aspect d’une
poudre dont la cohésion croit quant le dosage en eau augmente.
En effet la présence d’air et d’eau dans la pâte conduit à l’apparition de ménisques capillaires
qui solidarisent les grains de ciment entre eux. En l’absence d’eau (E/C = 0), il n’y’a pas de tel
ménisque. En l’absence d’air (E/C = 0,20), il n’y’en a plus. Entre ces deux valeurs extrême de E/C,
la cohésion passe par un maximum pour E/C = 0,18 qui correspond à l’influence maximum des
forces de capillarité. Pour E/C > 0,18 l’augmentation de la quantité d’eau contribue à éloigner les
grains de ciments les uns les autres et donc à fluidifier le mélange.
Influence des adjuvants
Lorsqu’il est utilisé des adjuvants (plastifiants ou superplastifiants) lors du mélange eau +
ciment, la pâte se fluidifie beaucoup plus tôt c’est-à-dire, à des consistances rapport E/C plus
68
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
faibles. En effet, quand les forces dues à la mise en tension capillaire de l’eau ont disparu (du fait de
l’absence d’air occlus), il subsiste à la surface des grains de ciment des forces d’attraction qui ont
tendance à les faire agglomérer entre eux.
Ces forces sont très faibles mais suffisantes pour agir sur ces grains dont la masse est
également très faible (de l’ordre de 10-7 g pour un grain de 10 D de diamètre. On dit alors que les
grains de ciment floculent. C’est-à-dire qu’ils se regroupent en forme de flocons. Ces liaisons
augmentent la viscosité de la pâte et les superplastifiants ont pour rôle de briser ces liaisons.
Influence de la fumée de silice
La nature du ciment influe sur la consistance, notamment du fait de sa finesse. A supposer un
ciment dont 90 % est composé du ciment de l’essai de la figure ci-dessus, et 10 % de fumée de
silice. Ce ciment a donc une finesse supérieure puisque les grains de silice sont beaucoup plus fins
que les grains de clinker. La floculation sera plus importante et il faudra un dosage en eau important
(E/C = 0,28) pour obtenir la consistance normalisée.
Mais en réalité, pour un ciment constitué de clinker et de fumée de silice, on a toujours
besoin, d’un adjuvant. En effet les grains constituant la fumée de silice ayant des dimensions bien
plus fortes que les grains de clinker, ils peuvent en partie se substituer à l’eau pour combler les
vides entre les grains de clinker. Mais cela n’est vrai que lorsque l’ensemble des grains est
défloculé par un adjuvant efficace et c’est pourquoi, pratiquement, la fumée de silice n’est jamais
utilisée sans superplastifiant.
I.4.2 – Essai de prise : mesure du temps de début et de fin de prise (EN 196 – 3)
I.4.2.1 – Objectif de l’essai - évolution de la consistance et de la température au cours du temps
L’essai de consistance avec l’appareil de Vicat a lieu 4 min après le début du malaxage. Mais
on peut suivre l’évolution de la consistance de la pâte au cours du temps en laissant s’enfoncer la
sonde à différent moments ti au-delà de ces 4 min. La sonde s’enfonce de moins en moins. Signe
que l’hydratation se poursuit et les liaisons s’établissent par l’entremise des cristaux formés au
cours de cette hydratation. Au bout d’un certain temps, la sonde ne s’enfonce plus et il est
nécessaire d’utiliser une aiguille de plus faible diamètre pour pénétrer la pâte sous l’effet d’un
chargement de 300 g. On peut utiliser l’aiguille prévu pour l’essai de prise qui a un diamètre de 1,13
mm. Dans un premier temps, cet aiguille s’enfonce jusqu’au fond du moule. Il arrive un moment où
la viscosité de la pâte est telle que l’aiguille est freinée, elle s’arrête à son tour à une distance d du
fond du moule. Si l’on veut pouvoir suivre l’évolution pendant la période où l’aiguille s’enfonce
jusqu’au fond du moule, on peut utiliser des aiguille de diamètre intermédiaire, 5 mm puis 3 mm.
Pour comparer les enfoncements d’aiguille de diamètre différents, on peut évaluer rapidement
A
le cisaillement Ø qu’il impose à la pâte en utilisant la relation : Ø = H 0./H . Avec : P comme la
ž ”
charge appliquée = 300 g ; P¤ comme surface latérale immergée de l’aiguille de diamètre ∅ tel que
∅=
P¤ = (40 DD − û). . ∅ ; P( est la section de l’échantillon tel que P( = . On peut suivre
{
l’évolution de Ø au fil du temps. Si on le suit au cours d’un essai (exemple d’un ciment CPA – CPA
I de classe 42,5), on va se rendre compte que le cisaillement susceptible d’être repris par la pâte
demeure faible et progresse lentement pendant environ 2 h. Au-delà de ce temps, le cisaillement
augmente plus rapidement pour s’accélérer brutalement vers 2 h 45 min environ.
Si parallèlement, on mesure l’évolution de la température, on constate qu’après une rapide
augmentation dans les minutes qui suivent le malaxage (de 20 à 24 °C), la température se maintient
à peu près constante pendant environ 3 h 45 min, puis augmente à nouveau et de manière beaucoup
69
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
plus importante jusqu’à 95 °C, température qui sera atteinte environ 6 h après le début du malaxage.
La mesure de l’élévation de la température peut être effectuée dans une enceinte isolante.
Généralement, la période où la température n’évolue pas et que la consistance évolue très
lentement est appelée ‘’période dormante de l’hydratation’’. Elle dure environ 2 h 30 min. La
réaction chimique se poursuit, mais à un rythme suffisamment lent pour que la pâte reste malléable.
C’est l’une des propriétés des liants hydrauliques. Entre le moment où l’eau entre en contact avec le
ciment et le moment où la réaction d’hydratation conduit à une viscosité telle que le mélange n’est
plus malléable, il s’écoule un temps suffisamment long pour que le matériau puisse être transporté
puis introduit dans le moule.
Le moment au-delà duquel la réaction s’accélère conduisant à une rigidité de la pâte qui
empêcherait le moulage du matériau est appelé le ‘’début de prise’’. Il repère donc le moment où
l’hydratation passe de la période dite dormante à une ‘’période d’hydratation plus active’’ au cours
de laquelle la pâte de ciment connait un brusque accroissement de sa viscosité jusqu’au moment où
elle atteint la consistance d’un solide : c’est le temps de ‘’fin de prise’’ au-delà duquel commence le
durcissement qui peut durer des années.
Le temps de prise d’un ciment dépend de plusieurs paramètres : la composition chimique, la
finesse de mouture, la température ambiante, du dosage en adjuvant dans le cas échéant. Ainsi tous
les ciments ne possèdent pas le même temps de prise. L’objectif de l’essai de prise est de déterminer
le temps de prise et spécialement le temps de début de prise.
I.4.2.2 – Principe de l’essai
L’essai consiste à suivre l’évolution de la consistance d’une pâte de consistance normalisée.
Lorsque sous l’effet d’une charge de 300 g, l’aiguille de l’appareil Vicat s’arrête à une distance d =
4 ± 1 mm, on dit que le début de prise est atteint. Ce moment mesuré depuis le début du malaxage
est appelé ‘’temps de début de prise’’. Le temps de fin de prise est celui au bout duquel l’aiguille ne
s’enfonce plus que de 0,5 mm.
I.4.2.3 – Equipement nécessaire
- Appareil Vicat équipé d’une aiguille de 1.13 mm de diamètre ;
- Malaxeur normalisé ;
- Salle climatisée. L’essai doit se réaliser dans une salle dont la température est de 20 ± 1 °C
et dont l’humidité relative soit supérieure à 90 %. A défaut d’une telle humidité relative,
l’échantillon testé pourra entre deux mesures, être entreposé dans de l’eau maintenu à 20 °C ± 1 °C.
I.4.2.4 – Conduite de l’essai
Il s’agit de confectionner une pâte de consistance normalisée. Le temps zéro est celui où l’eau
a fini d’être ajouté au ciment dans la cuve du malaxeur. La pâte une fois malaxée est introduit dans
le moule tronconique comme indiqué pour l’essai de consistance.
L’aiguille est amené à la surface de l’échantillon et relâchée sans vitesse initiale, lorsqu’elle
immobilisée (ou après 30 s d’attente), relever la distance d séparant l’extrémité de la plaque de base.
Recommencer l’opération à intervalle de temps convenablement espacé jusqu’à ce que d = 4 ± 1
mm. Cet instant mesuré à 5 min près est le temps de début de prsie pour le ciment étudié.
Retourner le moule tronconique utilisé pour la détermination du début de prise de façon que
les essais de détermination de fin de prise soient faits sur la face du moule primitivement en contact
avec la plaque de base. Continuer l’essai jusqu’à ce que l’aiguille ne laisse pas de marque
appréciable à la surface de la pâte. Le temps de prise finale est le temps écoulé entre le début de
l’essai et le temps correspondant à une pénétration de 0,0 ± 0,5 mm
70
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Le LABOGENIE dispose de deux type d’appareil de Vicat : l’un qui enregistre
automatiquement le temps de début et de fin de prise et l’autre qui enregiste les hauteurs
d’enfoncements de l’aiguille et les transcrive sur des papiers permettant de déterminer le temps de
début et de fin de prise.
I.4.3 – Essais d’expansion du ciment : détermination de la stabilité (EN 196 – 3)
I.4.3.1 – Objectif de l’essai
Il s’agit d’apprécier l’augmentation de volume que serait susceptible de provoquer, au cours
de la réaction d’hydratation les oxydes de calcium et de magnésium contenu dans le ciment.
I.4.3.2 – Principe de l’essai
La réaction d’hydratation est accélérée par un traitement thermique de la pâte, de façon
à pouvoir constater l’expansion éventuelle du ciment dans un délai très court.
I.4.3.3 – Equipement nécessaire
- Un malaxeur normalisé ;
- Deux moules en laiton élastiques appelés appareil Le Chatelier (du nom du Scientifique qui
à la fin du XIXe siècle élabora l’une des premières théories concernant l’hydratation du ciment
Portland ; Dupain et al, 1995). Ces moules sont fendus de façon à pouvoir s’ouvrir en cas
d’augmentation du volume de la pâte.

Figure 21 : schéma de l’appareil Le Chatelier

-Un bain d’eau muni d’un moyen de chauffage, dans lequel il est possible d’immerger les
éprouvettes et de porter la température de l’eau de 20 ± 2 °C à ébullition en 30 min ± 5 min.
- Une salle ou une armoire humide maintenue à une température de 20 ± 1 °C et au moins 90
% d’humidité relative.
I.4.3.4 – Conduite de l’essai
Au départ, confectionner une pâte de consistance normalisée qui sera introduite dans Deux
moules. Après remplissage, les moules sont conservés 24 h dans la salle ou l’armoire humide. Au
bout de ce temps, il convient de mesurer à 0,5 mm près l’écartement ∅. entre les pointes des
aiguilles.
un moule est alors entreposé dans le bain d’eau à 20 °C qui doit être porté à ébullition en 30 ±
5 min, l’ autre est laissé à l’air libre. Soit ∅W l’écartement lorsque le moule après refroidissement est
revenu à la température de 20 °C.
Au LM, on procède généralement comme suit : La pâte de consistance normalisée est
introduite dans 6 moules. Les conserver pendant 24 h. Mesurer l’expansion ∅. . Puis les immerger
pendant 7 jours. Puis les retirer et les diviser en deux parts. Mettre 3 dans un bain marré et les
autres, les laisser à l’air libre. Après 3 h d’immersion et d’exposition, mesurer l’écartement ∅W à
l’extrémité des aiguilles. La valeur de l’expansion correspondante est : ∅ = (∅S − ∅ ) .
Cet essai permet de connaître les dimensions des coffrages des bétons au chantier.

71
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.5 – Essais sur les mortiers
I.5.1 Mortiers normal (EN 196 – 1)
Le mortier normal est un mortier qui sert à définir certaines caractéristiques d’un ciment et
notamment sa résistance. Ce mortier est réalisé conformément à la norme EN 196 – 1 (conforme
ISO 679 : 2009). La norme décrit le sable utilisé ainsi que le malaxeur.
Le sable utilisé est un sable appelé ‘’sable normalisé’’ CEN EN 196 – 1, définie suivant un
sable de référence CEN. Ce sable est commercialisé en sac plastique de 1350 ± 5 g. Au Labogénie,
ce sable est importé de la France. Aujourd’hui il est lancé une étude de détermination de sable
normalisé au Cameroun.
Ce sable et le ciment à tester sont gâchés avec de l’eau dans les proportions : 450 ± 2 g de
ciment, 1350 ± 5 g de sable normalisé et 225 ± 1 g d’eau. Le rapport E/C d’un tel mortier est donc
de 0,50.
Avant d’être utilisé pour les essais de maniabilité, de prise, de résistance ou de retrait, ce
mortier est malaxé pendant 4 min conformément aux prescriptions de la norme :
- Introduire l’eau en premier dans la cuve du malaxeur ; y verser ensuit le ciment ; aussitôt
après, mettre le malaxeur en marche à vitesse lente (140 tr/min) pendant 30 s ;
- Par la suite introduire régulièrement le sable pendant les 30 s suivantes ; mettre le malaxeur
à sa vitesse rapide et continuer le malaxage pendant 30 s supplémentaire ;
- Après ces 1min 30 s, arrêter le malaxeur et pendant 15 s enlever à l’aide d’une raclette en
caoutchouc tout le mortier adhérent aux parois et au fond du récipient en le poussant au milieu de
celui-ci ;
- Reprendre ensuite le malaxage à grande vitesse pendant 60 s.
Le LM dispose d’un malaxeur automatique.
I.5.2 – Détermination de la classe vraie d’un ciment : mesure des résistances à
la compression et à la traction (EN 196 – 1)
I.5.2.1 – Objectif de l’essai
Il s’agit de déterminer les qualités de résistance d’un ciment.
I.5.2.2 – Principe de l’essai
L’essai consiste à étudier les résistances à la traction et la compression d’éprouvette de
mortier normale. Dans un tel mortier, la seule variable est la nature du liant hydraulique. La
résistance du mortier est alors considérée comme significative de la résistance du ciment.
I.5.2.3 – Equipement nécessaire
- un malaxeur normalisé ;
- une salle maintenue à une température de 20 ± 2 °C et une humidité relative et une humidité
relative ≥ 50 % ;
- une chambre ou une armoire humide maintenue à une température de 20 ± 1 °C et une
humidité relative > 90 % ;
- des moules normales permettant de réaliser trois éprouvettes prismatiques de section carrée
4 cm x 4 cm et de longueur 16 cm qui confère aux éprouvettes le nom d’éprouvette 4 x 4 x 16 cm2 ;
- un appareil à choc permettant d’appliquer 60 chocs aux moules en les faisant chuter d’une
hauteur de 15 ± 0,3 mm à la fréquence d’une chute par seconde pendant 60 s.

72
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- une machine d’essai de résistance à la flexion permettant d’appliquer des charges jusqu’à 10
KN avec une vitesse de mise en charge de 50 ± 10 N/s. la machine doit être pourvue d’un dispositif
de flexion;
- une machine d’essai à la compression permettant d’appliquer des charges jusqu’à 150 KN
(ou plus si les essais l’exigent) avec une vitesse de mise en charge de 2400 ± 200 N/s. Cette
machine est équipée d’un dispositif de compression.
I.5.2.4 – Conduite de l’essai
Le mortier normal préparé comme indiqué précédemment, est déposé sur une plaque de
marbre (car il n’absorbe). L’échantillon est rapidement divisé en 6 parts en vue de son introduction
dans le moule préalablement placé sur l’appareil à choc. Trois parts sont introduites dans le système
de trois moules avec la raclette (qui dispose de deux bouts, l’un de 2,5 cm et l’autre de 4,5 cm) pour
la première couche. On lance l’appareil à choc pour la première couche (60 coups). On introduit les
trois autres part dans les 3 moules pour la deuxième couche et on relance l’appareil à choc. A la fin
on arase le surplus pour avoir les éprouvettes 4 x 4 x 16.
Après cet étape de moulage, on couvre les moules de plaque de verre et il est placé dans la
salle ou l’armoire humide.
Entre 20 à 24 h après le début du malaxage, ces éprouvettes sont démoulées et entreposées
dans de l’eau à 20 ± 1 °C jusqu’au jour (2 ou 7 et 28 jours) de l’essai de rupture.
Au jour prévu, les éprouvettes sont rompues en flexion et en compression. Les normes ENV
197 – 1 et NF P 15 – 301 définissent les classes de résistance des ciments d’après leurs résistance à
2 ou 7 et 28 jours. Ces âges sont impératifs pour vérifier la conformité d’un ciment.
La rupture de chaque éprouvette en flexion est effectuée conformément au dispositif de la
Ç
figure 3. Si ?à est la charge de rupture de l’éprouvette en flexion, le moment de rupture vaut ¿ .
et la contrainte de traction correspondante sur la face inférieure de l’éprouvette est : R =
Ç
,• ¿ . i . Cette contrainte est appelée résistance à la flexion. Compte tenu des dimensions b = 40
mm et l = 100 mm, cette résistance en MPa vaut :
R (…m·) = h, Si . ¿ (¹)
Les démi-prismes de l’éprouvette obtenu après rupture en flexion seront rompus en
¿l
compression. La contrainte de rupture vaudra : Rl = S . Cette contrainte est appelée résistance à la
compression et si Fc est exprimée en newton, cette résistance en mégapascal vaut : Rl (…m·) =
¿l (¹)
.
hh
Les résultats obtenus pour chaque démi-prismes sont arrondis à 0,1 MPa près et on calcule la
moyenne. Si l’un des 6 résultats diffère de ± 10 % de cette moyenne, il est écarté et la moyenne est
alors calculée à partir des 5 résultats restants. Si à nouveau, un des 5 résultats s’écarte de ± 10 %
de cette nouvelle moyenne, la série des 6 mesures est écartée. Auquel cas, il convient de chercher
les raisons de cette dispersion : malaxage, mise en place, conservation ?
Lorsque le résultat est satisfaisant (aucune des valeurs ne diffèrent de ± 10 % de la moyenne),
la moyenne ainsi obtenue est la résistance du ciment à l’âge considéré.
I.5.2.5 – Résistance normale
La résistance dite résistance normale pour un ciment donné est la résistance mesurée à 28
jours d’âge. C’est cette résistance qui définie ‘’la classe vrai du ciment’’. Si un ciment à 28 jours a
une résistance normale de 52 MPa, on dira que sa classe vraie est de 52 MPa. La classe
73
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
commerciale, celle qui est indiquée par le fabriquant peut s’éloigner notablement de cette classe
vraie, car les normes NF P 15 – 301 et ENV 197 – 1 autorisent une variation de 20 MPa au-dessus
d’une valeur spécifiée.
Tableau 26 : Exemple de correspondance entre classe vraie et dénomination normalisée des ciments.
Dénomination normalisée 32,5 MPa 42,5 MPa 52,5 MPa
Classe vraie σ ’c 45 MPa 55 MPa > 60 MPa

I.6 – Essais sur les bétons


I.6.1 – Définitions
De manière général, le béton est le matériau obtenu en solidarisant par une pâte liante de
ciment un squelette granulaire composé d’un ou plusieurs types de sables et d’un ou plusieurs types
de graviers. Du fait que les liants ont des propriétés hydrauliques, ces bétons sont appelés les bétons
hydrauliques.
Lorsque des doses importantes de superplastifiant entrent dans la composition de la pâte
liante, on appelle ces bétons des ‘’Bétons Hautes Performances (BHP)’’. Car la réduction d’eau
permise par le surperplastifiant contribue à l’obtention des résistances élevées (pouvant atteindre 70
MPa) améliorant ainsi les qualités du béton tel que la durabilité.
Lorsque l’adjonction de la fumée de silice permet une réduction d’eau suppléméntaire, on
parle de ‘’Béton Très Haute Performance (BTHP)’’. Leur résistance peut dépasser 100 MPa.
I.6.2 – Gâchée d’essai (NF P 18 – 404)
La norme NF P 18 – 404 distingue les essais d’étude des essais de convenance et de contrôle.
Les essais d’étude exécutés sur un béton sont réalisés en laboratoire. Les essais de convenance ou
de contrôle sont exécutés sur le béton gâché dans la bétonnière ou le malaxeur utilisé sur le chantier.
I.6.2.1 – Essais d’étude
Les essais d’étude sont des essais qui permettent de vérifier en laboratoire la qualité des
bétons, notamment leur maniabilité et leur résistance.
La gâchée exécutée par le laboratoire pour ces essais doit être telle qu’elle permette d’obtenir
un volume de béton compacté excédent celui des éprouvettes d’au moins 25 %. Le volume de la
gâchée doit être comprise entre la moitié et le tiers du volume total de la cuve.
Les constituants sont introduits dans la cuve dans l’ordre suivant : gros éléments, liant, sable.
L’eau de gâchage doit être ajoutée après un malaxage à sec de l’ordre de 1 min ; le malaxage est
alors poursuivi pendant 2 min. Lorsqu’il est fait usage d’un adjuvant (particulièrement d’un
superplastiant), il peut être nécessaire de modifier la durée du malaxage de manière à laisser le
temps à la défloculation de se produire.
L’attention est attirée sur le fait que le mouillage du malaxeur consomme une partie du béton
de manière sélective : plus d’eau et d’élément fins que de gros éléments. On peut s’affranchir de ce
problème en faisant un premier gâché (ou demie gâché par soucis d’économie) de même
composition qui n’a d’autre utilité que de ‘’graisser’’ le malaxeur. La gâchée étant jetée
immédiatement après malaxage. De cette manière la reproductibilité des essais est bien assurée,
surtout en ce qui concerne les essais de maniabilité qui sont extrêmement sensibles au dosage en
eau et en éléments fins. Lorsque plusieurs gâchées ont lieu à la suite l’une de l’autre, le plus
économique est de ne pas rincer (ni sécher) le malaxeur et de profiter de la gâchée précédente pour
‘’graisser’’ la suivante, à condition que les ingrédients soient de même nature que les précédentes.

74
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Le béton ne doit pas être prélevé directement dans la cuve, mais par vidage latéral ou centrale
de celle-ci.
I.6.2.2 – Essais de convenance ou de contrôle
Les essais de convenance ont pour but de vérifier que le béton réalisé en laboratoire a un
comportement satisfaisant lorsqu’il est réalisé dans les conditions réelles de malaxage prévues pour
un chantier donné. Les essais de contrôle permettent de vérifier le maintien de ce comportement
tout au long du déroulement du chantier.
Le béton nécessaire est prélevé au moment du déchargement de la gâchée sur le chantier (au
milieu du déchargement). Soit V le volume du béton nécessaire pour réaliser les essais, la norme
demande de prélever un volume de 1,5.V.
I.6.3 – essais de consistance
I.6.3.1 – Maniabilité des bétons
Avant d’être un matériau présentant des qualités mécaniques d’un solide, le béton doit être
capable d’une bonne mise en place dans des coffrages. Cette opération doit pouvoir se faire avec le
maximum de facilité. D’abord pour raccourcir le temps de travail nécessaire à la mise en place,
ensuite pour éviter de découvrir au moment du coffrage des désordres difficilement réparables,
voire irréparable, conséquence de la faible maniabilité du matériau. On dira qu’un béton est
d’autant plus maniable ou ouvrable qu’il est d’autant plus aisé de le mettre en place dans les
coffrages.
I.6.3.2 – Objectif des essais de consistance
Le problème est de quantifier cette maniabilité (ou ouvrabilité) qui est une qualité évolutive
dans le temps du béton avant la prise. C’est le but des essais de consistance qui classent les bétons
suivant une échelle de fluidité croissante : ferme, plastique, très plastique, fluide. Ces essais sont
très divers. Ici sera décrit l’essai généralement utilisé au Labogénie.
I.6.3.3 – Essai d’affaissement au cône d’Abrams – Slump test (NF P 18 – 451)
C’est l’essai le plus couramment utilisé car il est très rapide à mettre en œuvre. Il est utilisable
tant que la dimension maximale des granulats ne dépasse pas 40 mm.
Principe de l’essai
Il s’agit de constater l’affaissement d’un cône de béton sous l’effet de son propre poids. Plus
cet affaissement sera grand, plus ce béton sera fluide.
Equipement nécessaire
L’appareillage est composé de 4 éléments :
- Un moule tronconique sans fond de 30 cm de haut, de 20 cm de diamètre en partie inférieure
et de 10 cm de diamètre en partie supérieure ;
- Une plaque d’appui ;
- Une tige de piquage ;
- Un portique de mesure.
Conduite de l’essai
La plaque d’appui est légèrement humidifié et le moule légèrement huilé y est fixé. Le béton
est introduit dans le moule en trois couches d’égales hauteurs qui seront mise en place au moyen de
la tige de piquage actionnée 25 fois par couche (la tige doit pénétrer la couche immédiatement
inférieure). Après avoir arasé en roulant la tige de piquage sur le bord supérieur du moule, le
75
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
démoulage s’opère en soulevant le moule avec précaution. Le béton étant maintenu s’affaisse plus
ou moins suivant sa consistance. Celle-ci est caractérisée par cet affaissement noté A mesuré grâce
au portique et arrondi au centimètre le plus proche. La mesure doit être effectuée sur le point le plus
haut du béton et dans la minute qui suit le démoulage.
Classes d’affaissement
La norme ENV 206 définit quatre classes de consistance en fonction de l’affaissement
mesuré. La figure 22 ci-dessous présente schématiquement les différentes classes de
consistance.
(cm)

Variation possible de l’affaissement en fonction


de la classe de consistance considérée.

S1
(F)
S2
(P) S3
(TP) S4
(Fl)

1½D ≤ ƒ ≤ 4 ½D 5½D ≤ ƒ ≤ 9 ½D 10½D ≤ ƒ ≤ 15 ½D ƒ ≥ 16 ½D

Figure 22 : Classes de consistance mesurées sur le cône d’Abrams

Tableau 27 : Affaissement au cône conseillé en fonction du type d’ouvrage à réaliser.


Désignation F P TP Fl
Vibration Puissante Normale Faible Léger piquage
conseillée
Usages Bétons extrudés, Génie civil, Ouvrages Ouvrages Fondations profondes,
fréquents Bétons de VRD. d’art, Bétons de masse courants Dalles et voiles minces

De l’initial du nom de l’essai en anglais est ‘’Slump test’’, sont notées les différentes classes
de d’affaissement : S1, S2, S3, S4. La norme NF P 18 – 305 définit les même classes de
consistance, mais les note : F, P, TP Fl, respectivement pour : Ferme, Plastique, Très Plastique,
Fluide.
Limites de l’essai d’affaissement
Grâce aux superplastifiants, on peut réaliser aujourd’hui des bétons très fluides dont
l’affaissement au cône dépasse 25 cm. Le cône ne permet pas de caractériser de manière
satisfaisant de telle consistance. En plus l’affaissement ne dit pas tout. Supposons deux bétons dont
la fluidité serait obtenue pour le premier par un dosage en eau important et pour le second par un
dosage élevé de superplastifiant. Ces deux bétons peuvent présenter un même affaissement de 25
cm au cône. Le premier présentera une forte ségrégabilité alors que le second grâce à son faible
dosage en eau gardera sa cohésion tout en ayant une grande fluidité. On pourra dire de ce béton
qu’il présente une très grande maniabilité, ce qui ne sera pas le cas pour le premier qui ne pourra
pas être mis en place correctement.
D’une manière générale, il paraît difficile d’obtenir un affaissement de > 15 cm avec des
bétons non adjuvantés sans rencontrer des problèmes de ségrégation

76
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
D’autre part il n’est pas possible d’attribuer le même comportement à un béton non adjuvanté
présentant un affaissement au cône de 10 cm et un béton très dosé en superplastifiant présentant le
même affaissement. Le premier béton sera facile à mettre en place, on dira qu’il est maniable alors
que le béton adjuvanté sera très visqueux et d’un maniement difficile. C’est pourquoi pour des
bétons très fortement dosés en superplastifiant, il paraît souhaitable de travailler avec des
affaissements au moins égaux à 15 cm.
De tout cela, il ressort que la consistance mesurée par l’essai d’affaissement au cône ne suffit
pas pour caractériser la maniabilité d’un béton et qu’il faut toujours préciser la manière dont cet
affaissement a été obtenu : notamment le dosage en superplastifinat.
I.6.3.4 – Autres essais de consistance
En plus de l’essais d’affaissement au cône d’Abrams il existe d’autres essais de consistance
avec des principes différents :
- Essai Vébé (ISO 4110)
Il est particulièrement utile pour tester les bétons de faible ouvrabilité. La dimension
maximale des granulats ne devant pas dépasser 40 mm. Dans cet essai, la consistance est définie par
le temps que met un cône de béton à remplir un volume connu sous l’effet d’une vibration donnée.
Plus ce temps est court, plus le béton sera considéré fluide.
- Essai de compactage (ISO 4111)
Comme dans l’essai précédent, la dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 40
mm. La consistance ici est appréciée par le rapport entre un volume donné de béton avant
compactage et après compactage. Ce rapport est d’autant plus faible que le béton est fluide.
- Essai d’étalement sur table – Flow test (ISO 9812)
Il est adapté particulièrement aux bétons très fluides, fortement dosé en superplastifiant. Une
fois de plus, le diamètre maximal des granulats est de 40 mm. La consistance est appréciée par
l’étalement que connait un cône de béton soumis à son propre poids et à une série de secousses.
Plus l’étalement est grand, plus le béton est fluide.
13 Essai au maniabilimètre A (NF P 18 – 452)
Le diamètre maximal des granulats est de 50 mm. Il s’agit de mesurer le temps d’écoulement
d’un béton soumis à une vibration.
I.6.4 – Résistance
I.6.4.1 – Confection des éprouvettes
Dimension des moules (NF P 18 – 400)
Les résistances sont mesurées sur des éprouvettes cylindriques ou prismatique dont les moules
ont des caractéristiques définies par la norme NF P 18 – 400. Les moules les plus fréquemment
utilisés sont les moules cylindriques. Leurs dimensions sont indiquées ci-dessous : elles doivent être
choisies en fonction du diamètre maximal des granulats (D) entrant dans la composition du béton.
Mise en place et conservation du béton pour les essais d’étude, de convenance ou de
contrôle (NF P 18 – 404)
La mise en place dans les moule a lieu par vibration ou par piquage en fonction des résultats
d’affaissement et conformément au normes NF P 18 – 421, 422, 423.
Habituellement au LM, on travaille avec les éprouvettes cylindriques 16 x 32.
Les moules ayant été muni d’un dispositif s’opposant à l’évaporation. Les éprouvettes doivent
être conservées sans être déplacées pendant 24 ± 1h dans un local maintenu à 20 ± 2 °C. Après

77
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
démoulage, les éprouvettes doivent être conservées dans la même température dans l’eau ou dans la
chambre humide (d’humidité relativement supérieure à 95 %).
Tableau 28 : Format cylindrique des moules en fonction du diamètre maximal des grains D (Dupain et al, 1995)
Format : Dimension Section (cm2) D (mm) des
Cylindre Diamètre d Hauteur h orthogonale Par un plan granulats
diamétral
11 x 22 112,8 220 100 248 ≤ 16
16 x 32 159,6 320 200 511 ≤ 40
25 x 50 252,6 500 500 1262 ≤ 80

Essai d’information (NF P 18 – 405)


Le béton mis en place dans un ouvrage subit un autre mode de conservation que celui des
éprouvettes conservées dans des chambres humides. La température et l’humidité relative de l’air
sont généralement différentes. Les caractéristiques du béton de l’ouvrage ne sont donc pas les
mêmes que celles des éprouvettes réalisées lors des essais d’étude, de convenance ou de contrôle.
Les essais d’information ont pour but d’évaluer les caractéristiques du béton utilisés pour la
confection d’un ouvrage. Le prélèvement de l’échantillon de béton et sa conservation sont décrits
par la norme NF P 18 – 405. Le principe consiste à réaliser les éprouvettes en approchant au plus
près les conditions de mise en place dans l’ouvrage. La conservation doit reproduire également les
conditions de conservation de l’ouvrage : même date de démoulage, même exposition au vent, à la
pluie ou au soleil… Etc.
Les éprouvettes peuvent également être obtenues par carottage du béton durci : il s’agit de
prélever sur l’ouvrage lui-même avec un outil adapté (le carottier) un échantillon de béton ayant la
forme d’une éprouvette (la carotte).
Le transport au laboratoire doit être effectué au plus tôt.
I.6.4.2 – essai de compression (NF P 18 – 406)
Objectif de l’essai
L’essai a pour but de connaître la résistance à la compression du béton de l’éprouvette.
Principe de l’essai
L’éprouvette étudiée est soumise à une charge croissante jusqu’à rupture. La résistance à la
compression est le rapport entre la charge à la rupture et la section orthogonale de l’éprouvette.
Equipement nécessaire
- Une presse de force et de dimension appropriée à l’éprouvette à tester et répondant aux
prescriptions des normes NF P 18 – 411 et NF P 18 – 412. Le LM dispose d’une presse mécanique
et d’une presse informatisée automatique.
- Un dispositif de rectification des extrémités des éprouvettes : le système de surfaçage au
soufre (ou disque diamanté)
Rectification des extrémités des éprouvettes
Conformément à la norme NF P 18 – 406, l’essai de compression est effectué sur des
éprouvettes cylindrique dont les extrémités ont été préalablement rectifiés. Si les éprouvettes
étaient placées telles quelles sur les plateaux de la presse, on ne serait pas assurer de la planéité des
surfaces au contact et de leur perpendicularité aux génératrices de l’éprouvette. La rectification
consiste à rendre ces surfaces planes et perpendiculaires aux génératrices de l’éprouvette.

78
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Pour parvenir à ce résultat, deux méthodes peuvent être employées : le surfaçage au soufre et
la rectification par usinage des extrémités.
Le surfaçage au soufre est décrit dans la norme NF P 18 – 416. Il consiste à munir chaque
extrémité de l’éprouvette d’une galette à base de soufre respectant les deux exigences : planéité et
perpendicularité aux génératrices. La planéité est assurée de la manière qui suit : le mélange de
souffre porté à une température de 125 ± 5°C est liquéfié et versé sur une platine dont le fond a été
rectifié. La perpendicularité est obtenue grâce au dispositif de guidage qui maintient les génératrices
de l’éprouvette perpendiculaires au fond rectifié du moule.
L’éprouvette maintenue par le dispositif de guidage est descendu sur le soufre liquéfié. Quand
après refroidissement, le soufre s’est solidifié, l’éprouvette (à laquelle adhère alors la galette de
soufre) est désolidarisée de la platine est procédé au surfaçage de la deuxième face.
Pour les éprouvettes dont la résistance à la compression ne dépasse pas 50 MPa, le surfaçage
peut se faire avec un mélange de 60 % en masse de fleur de soufre et de 40 % de sable fin de
granularité inférieure à 0,5 mm. Au-delà et jusqu’à 80 MPa, il faudra utiliser un mélange de soufre
conçu spécialement pour les bétons hautes performances.
Pour les bétons dont la résistance est supérieure, la rectification exigera des moyens matériels
plus importants : une rectifieuse équipée d’une meule diamantée. L’éprouvette est alors usinée de
manière à rendre les extrémités parfaitement perpendiculaires aux génératrices.
Au LM, il est habituellement réalisé le surfaçage avec le soufre + le sable fin.
Conduite de l’essai de rupture
L’éprouvette une fois rectifiée doit être centrée sur la presse d’essais avec une erreur
inférieure à 1 % de son diamètre. Pour des éprouvettes 11 x 22 ou 16 x 32, cela signifie une
précision millimétrique qui ne pourra être obtenue sans l’emploi d’un gabarit de centrage prenant
appui sur l’éprouvette et non sur le produit de surfaçage.
La mise en charge doit être effectuée doit être effectuée à raison de 0,5 MPa/s avec une
tolérance de ± 0,2 MPa /s. Pour des éprouvettes 11 x 22, cela signifie une montée en charge de 5
KN ± 2 KN/s et pour des éprouvettes 16 x 32 de 10 ± 4 KN/s.
La charge de rupture est la charge maximale enregistrée au cours de l’essai. Soit S la section
orthogonale de l’éprouvette : la résistance à la compression Rc est exprimée en MPa à 0,5 MPa près
m
et a pour expression : Rl = avec P = la pression à la rupture en MN (méganewtons) et S =
section orthogonale de l’éprouvette en DW .
I.6.4.3 – essai de traction (NF P 18 – 408)
Objectif de l’essai
Cet essai a pour but de connaître la résistance à la traction du béton de l’éprouvette.
Principe de l’essai
Généralement, on procède généralement par essais de fendage sur une éprouvette cylindrique.
Dans cet essai, on applique à l’éprouvette un effort de compression le long des deux génératrices
opposées. Cet effort de compression induit des contraintes de traction dans le plan passant par ces
deux génératrices. La rupture due à ces contraintes de traction se produit dans ce plan. La contrainte
de traction à la rupture est déduite par calcul.
Equipement nécessaire
- Une presse de force appropriée ;
- Des bandes de chargement en contreplaqué neuf ayant une épaisseur de 4 ± 1 mm ;
Conduite de l’essai
79
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
L’éprouvette est placée entre les deux plateaux de la presse. Le contact entre les plateaux et
l’éprouvette se fait par deux bandes en contreplaqué. Le centrage de l’éprouvette doit se faire à 0,5
mm près à l’aide d’un gabarit de centrage.
La vitesse de chargement doit être constante pendant toute la durée de et égale à 1,94 ± 0,39
KN/s pour les cylindres 11 x 22 et 4,01 ± 0,80 KN/s pour les cylindres 16 x 32, ce q ui correspond
à un accroissement de la contrainte de 0,05 MPa/s avec une tolérance de ± 20 %. Si h (m) est la
hauteur de l’éprouvette, d (m) son diamètre et P (MN) la charge appliquée la contrainte à la rupture
m
(résistance à la traction) Rt (MPa) est obtenue suivant la formule : R = h, i .
‚.T

I.7 – Essai sur les aciers (résultats d’essai, annexe X)


I.7.1 – Définitions et généralité sur les aciers
L’acier est un alliage de fer + carbone en faible proportion (Renaud et Letertre, 1996). En
général ils se présentent sous forme de barre longitudinale. Les aciers de béton armé sont de :
- nuance douce avec 0,15 à 0,25 % de carbone ;
- nuance mi-dure aven 0,25 à 0,40 % de carbone.
Le caractère mécanique qui sert de base aux justifications –règlement B.A.E.L. (Béton Armé
aux Etats Limites)- est la limite d’élasticité garantie ( « ). Le module d’élasticité longitudinale (•' )
de l’acier est pris égal à : •' = 200.000 *$E.
Le diagramme contrainte – déformation pour des aciers B.A. (béton armé) permet de définir
la limite élastique « telle que : f = ~f avec ' = «.
f
En général, il existe deux types d’acier : les aciers doux et lisse symbolisés (∅) et les aciers à
haute adhérence de symbole HA. Leurs diamètres nominaux en mm sont les suivants : 6, 8, 10, 12,
14, 16, 20, 25, 32, 40. Suivant les normes, leurs caractéristiques sont définies par le tableau 7.
Tableau 29 : Caractéristiques des aciers en barre (Renaud et Letertre, 1996)
Types d’aciers
Caractéristiques ∅ (NF A 350 15) HA (NF A 350 16)
Dénomination Fe E 215 Fe E 235 Fe E 400 Fe E 500
Limite élastique µ en MPa « = 215 « = 235 « = 400 « = 500
Résistance à la rupture ÃR en MPa & ≥ 330 & = 410 & = 480 & = 550
Allongement à la rupture 22 % 14 % 12 %
Coefficient de scellement f 1 1,5
Coefficient de fissuration d 1 1,6
Diamètres courants en mm 6 – 8 – 10 - 12 6-8-10-12-14-16-20-25-32-40

I.7.2- Essai de traction des aciers


I.7.2.1- But de l’essai
Cet essai a pour but de connaître la résistance à la traction d’une barre d’acier à utiliser pour
un béton armé (B.A.).
I.7.2.2- Principe de l’essai
Généralement, on procède généralement par essais d’élongation d’une éprouvette de 50 cm de
longueur. Dans cet essai, on applique à l’éprouvette un effort de traction aux différentes extrémités.
80
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
La rupture due à ces contraintes de traction se produit dans le plan des deux génératrices de
l’éprouvette. La contrainte de traction à la rupture est déduite par calcul automatique dans la
machine informatisée.
I.7.2.3 - Equipement nécessaire
- l’appareil traction des aciers disposant d’un système informatisé;
- Plusieurs différents couples de mords pour tracter les aciers conservés dans leurs caisse ;
- Un extensiomètre permet de mesurer l’élasticité ;
- Une règle gradué permet de mesurer l’élongation ;
- Une lame pour dimensionner les éprouvettes.
I.7.2.4 – Conduite de l’essai
L’éprouvette d’acier préalablement dimensionné de 10 en 10 cm, est placée entre deux mords
placés dans l’appareil de traction. Les deux mords doivent être bien fixés pour pouvoir résister à la
force appliquée et ne pas quitter de son moule. L’éprouvette doit être bien centrée pour éviter toute
erreur.
l’appareil est mis en marche et directement l’élasticité est directement mesuré. La valeur obtenue
est introduite dans l’ordinateur de l’appareil et on attend en observant l’évolution de la traction à
l’écran jusqu’à la rupture. Lorsque la barre est rompue, le processus de traction s’arrête
automatiquement et la barre est retiré des mords. Les deux morceaux résultant sont placés et
accolés sur une table horizontale. La nouvelle longueur (Lf) du segment de 100 mm est mesurée et
on obtient l’élongation (∆œ ) par soustraction : ∆À (´´) = À − hh. A la fin de l’essai, il est noté
sur la fiche d’essai l’élongation à la résistance à la traction.
I.8 – Formulation des bétons : méthode de Dreux-Gorisse
I.8.1 - Objectif de la formulation
Déterminer en fonction des critères de maniabilité et de résistance définis par le cahier de
charge, la nature et les quantités de matériaux nécessaires à la confection d’un mètre cube de béton
(eau E, ciment C, sable S, gravillon g et gravier G en kg/m3).
I.8.2 – Principe de la formulation
L’étude de formulation d’un béton consiste en la définition du mélange optimum des
différents constituants afin de réaliser un béton dont les qualités soient celles pour la construction de
l’ouvrage ou de la partie de l’ouvrage en cause (Noumedem, Labogénie ; Dupain et al, 1995). Il
existe plusieurs méthode qui sont : méthode d’Abrams, méthode de Faury, méthode de Valette,
méthode de Bolomey, méthode de Joisel, Méthode de Dreux…etc. C’est cette dernière méthode qui
sera brièvement présentée dans ce document.
I.8.3 - Définition du cahier des charges
Il s'agit de définir, en fonction du type d'ouvrage à réaliser, les paramètres nécessaires à la
mise en oeuvre du béton et à la stabilité à court et long terme de l'ouvrage.
Les paramètres principaux devant être définis sont : la maniabilité et la résistance du béton, la
nature du ciment et le type de granulat.
- Critère de maniabilité : La maniabilité est caractérisée, entre autre, par la valeur de
l’affaissement au cône d’Abrams (A). Elle est choisie en fonction du type d’ouvrage à réaliser, du
mode de réalisation et des moyens de vibration disponibles sur chantier (Tableau 7).
- Critère de résistance : Le béton doit être formulé pour qu'à 28 jours, sa résistance moyenne
en compression atteigne la valeur caractéristique Wq . Cette valeur, par mesure de sécurité doit être
81
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
supérieure de 15 % à la résistance nominale en compression fc28 nécessaire à la stabilité de
l'ouvrage : Wq = 1,15 ∗ ;Wq
- Choix du ciment : Le choix du type de ciment est fonction de la valeur de sa classe vraie ;
(Tableau 6) et des critères de mise en œuvre (vitesse de prise et de durcissement, chaleur
d’hydratation, etc…).

- Choix des granulats : Les granulats à utiliser dans la fabrication du béton doivent permettre
la réalisation d'un squelette granulaire avec un minimum de vides. Il faut en conséquence utiliser
des granulats de toutes tailles pour que les plus petits éléments viennent combler les vides laissés
par les plus gros. Pour permettre une mise en œuvre correcte du béton, il est important que la taille
des plus gros granulat D ne s'oppose pas au déplacement des grains entre les armatures métalliques
du ferraillage (Tableau 9).
I.8.4 - Formulation de Dreux- Gorisse
Plusieurs étapes de calcul successives sont nécessaires à l’obtention de la formulation
théorique de béton :
- Détermination du rapport C/E
- Détermination de C et E
- Détermination du mélange optimal à minimum de vides
- Détermination de la compacité du béton
- Détermination des masses de granulats.
Tableau 30 : Détermination de D en fonction du ferraillage et de l’enrobage.

Caractéristiques de la pièce à bétonner Granulat D


Roulés Concassés

µT Espacement horizontal entre armatures horizontales V < 0,8 , V < 0,7 ,

µÄ Espacement vertical entre lits d’armatures horizontales V <ℎ V < 0,9 G

Enrobages des armatures :


Ambiance très agressive (action de la mer) : ½ ≥ 4 ½D V < 0,8½
c Ambiance moyennement agressive (intempéries) : ½ ≥ 2 ½D V < 1,25½
Ambiance peu agressive (intérieur des locaux) : ½ ≥ 1 ½D V < 2,0½
Rayon moyen du ferraillage V < 1,3±

r ± = W(’0 a V < 1,4±
)

b
R Rayon moyen de moule V<o V < 0,9o
T´ Hauteur ou épaisseur minimale V < ℎ¬ /5

Tableau 31 : Coefficient granulaire G’ en fonction de la qualité et de la taille maximale des granulats D


Qualité des granulats Dimension Dmax des granulats
Fins Moyens Gros
Dmax < 12,5 mm 20 < Dmax < 31,5 Dmax > 50 mm
Excellente 0,55 0,60 0,65
Bonne, courante 0,45 0,50 0,55
Passable 0,35 0,40 0,45
N.B : Ces valeurs supposent que le serrage du béton sera effectué dans de bonnes conditions (par vibration en principe)

82
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.8.4.1 - Détermination du rapport C/E
Û ¾
Le rapport ˆ est calculé grâce à la formule de Bolomey : ÃSc = } Ãl ~
− h, • avec :
σ’28 = Résistance moyenne en compression du béton à 28 jours en MPa
σ’c = Classe vraie du ciment à 28 jours en MPa
C = Dosage en ciment en kg par m3 de béton
E = Dosage en eau total sur matériau sec en litre par m3 de béton
G’ = Coefficient granulaire (Tab.4) fonction de la qualité et de la dimension maximale des
granulats.
I.8.4.2 - Détermination de C
La valeur de C est déterminée grâce à l’abaque de la figure 23 en fonction des valeurs de C/E
et de l’affaissement au cône d’Abrams. Au delà de 400 kg de ciment par m3 de béton, on préférera à
un surdosage en ciment l’usage d’un fluidifiant.
Le dosage effectif de ciment C à retenir doit être supérieur ou égal au dosage lu sur l’abaque
(6© ( ) et aux valeurs minimales (Cmin) données par les formules 1 à 3 pour les bétons non
normalisés.

Figure 23 : Abaque permettant la détermination approximative du dosage en ciment à prévoir en fonction du


rapport C/E et de l’ouvrabilité désirée
- Milieu non exposé Avec : en MPa, Dmax en mm et 6¬„% en Kg/m3
Wq
S•h + hÃSc
¾´‡Š = •
ä , S•_
- Milieu exposé sans agressivité particulière
S•h + hÃSc ••h
¾´‡Š = …· ( • ,• )
ä , S•_ ä , S•_
- Milieu agressif
S•h + hÃSc hh
¾´‡Š = …· ( • ,• )
ä , S•_ ä , S•_
I.8.4.3 - Détermination de E
La quantité d’eau E nécessaire à la confection du béton se calcule grâce aux valeurs de C/E et
de C.
83
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
I.8.4.4 - Corrections sur le dosage en ciment C et le dosage en eau E
Lorsque la dimension maximale des granulats D est différente de 20 mm, une correction sur la
quantité de la pâte est nécessaire à l’obtention de la maniabilité souhaitée. Les corrections (Tableau
32) sont à apporter sur les quantités d’eau et de ciment (le rapport C/E reste inchangé).
Tableau 32 : Correction sur le dosage de pâte en fonction de D
Dimension maximale des granulats (D en mm ≠ 20) 5 10 16 25 40 63 100

Correction sur le dosage en eau (en %) +15 +9 +4 0 -4 -8 -12

I.8.4.5 - Détermination du mélange optimal à minimum de vides


Il s'agit de déterminer les pourcentages de sable, de gravillons et de cailloux qui vont
permettre la réalisation d'un squelette granulaire à minimum de vides. Les quantités des matériaux
de chaque classe granulaire doivent être judicieuses pour que les plus petits éléments viennent
combler les vides laissés par les plus gros. La courbe granulométrique théorique d'un matériau à
minimum de vides peut être schématisée par une droite brisée. La démarche proposée par Dreux
pour déterminer le mélange optimum à minimum de vides est la suivante : tracé de la droite brisée
de référence, détermination des pourcentages en volumes absolus de matériaux.
Tracé de la droite de référence de Dreux :
La droite de référence de Dreux représente la courbe idéale d’un matériau à minimum de vides.
C’est une droite brisée dont le point de brisure est défini par son abscisse X et son ordonnée Y :
En abscisse :
_
Si V ≤ 20 DD ⇒ =
S
Si V > 20 DD ⟹ l’abscisse est situé au milieu du segment délimité par D et par le tamis de
…¶‚èǵ (_)0ic
maille 5 mm (module 38) ⇔ ´¶‚èǵ ( ) = S
En ordonnée : = •h − √_ + ¸ (Y est donné en pourcentage de passants cumulés)
La droite de Dreux a pour origine le point O (0,0) origine du graphe de tamisat cumulé et pour
extrémité le point B (D,100%) caractéristique des plus gros granulats ; le point de brisure étant B
(X,Y).
Détermination des pourcentages en volumes absolus de matériaux
Pour déterminer les pourcentages en volumes absolus de granulats permettant la confection
Tableau 33 : Terme correcteur K en fonction de la forme des granulats, du mode de vibration et du dosage en ciment.
Vibration Faible Normale Puissante
Forme des granulats (sable en particulier) Roulé Concassé Roulé Concassé Roulé Concassé
Dosage en Ciment 400 + Fluidifiant -2 0 -4 -2 -6 -4
400 0 +2 -2 0 -4 -2
350 +2 +4 0 +2 -2 0
300 +4 +6 +2 +4 0 +2
250 +6 +8 +4 +6 +2 +4
200 +8 + 10 +6 +8 +4 +6

Détermination des pourcentages en volumes absolus de matériaux


Pour déterminer les pourcentages en volumes absolus de granulats permettant la confection
d’un mélange à minimum de vide il est nécessaire de tracer comme indiqué sur la figure 24 ci-
dessous, des droites reliant deux à deux les courbes granulométriques des matériaux du mélange.

84
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Ces droites sont définies par 5 % de refus pour le matériau à faible granularité et par 5 % de
passant pour le matériau à forte granularité. L’intersection des droites ainsi tracées avec la droite
brisée de Dreux permet, par prolongement sur l’axe des ordonnées, de déterminer les pourcentages
en volumes absolus de chaque matériau. Ces pourcentages doivent permettre l’obtention d’un
mélange dont la courbe granulométrique est proche de la droite brisée de Dreux. Si la courbe du
mélange obtenue est trop éloignée de la courbe de Dreux, un ajustement de ces pourcentages peut
s’avérer nécessaire.
I.8.4.6 - Détermination de la compacité du béton
Pour déterminer les masses de granulats entrant dans la composition de béton, il est nécessaire
de déterminer la compacité (c) du béton qui correspond au volume absolu en m3 de solide contenu
dans un mètre cube de béton (volumes absolus de ciment, de sable, de gravillon et de gravier).
F
½ = ./// EO ½ N = N; + N' + NŽ + N ( » ¼ ± )

Figure 24 : Détermination des pourcentages en volumes absolus de matériau.


I.8.4.7 - Détermination des masses de granulats
Connaissant le volume total absolu des granulats (V) et les pourcentages en volume absolue
de sable ($' ), de gravillon ($Ž ) et de gravier ($ ), il est alors possible de déterminer les volumes de
sable (Vs) de gravillon (Vg) et de gravier (VG) ainsi que leurs masses respectives (D' , DŽ , D ).
Soit : ‘$„ ’ le pourcentage d’un granulat (sable, gravillon 5/15, gravier 15/25), ‘N„ ’ le volume d’un
granulat, „ la masse volumique spécifique du granulat et D„ la masse du granulat, on aura :
U‡ ´‡
´‡ = m‡ ‡ U car m‡ = hh et ‡ = . Soit :
U U‡
N' = $' N NŽ = $Ž N N =$ N
D' = $' ' N DŽ = $Ž Ž N D =$ N
A défaut de renseignements précis concernant les masses volumiques absolues des matériaux,
on peut en première approximation utiliser les valeurs suivantes : ; = 3,1 /Dn , ' = 2,6 /Dn ,
Ž = 2,6 /D , = 2,6 /Dn .
n

85
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 34 : Coefficient de Compacité du béton en fonction de D, de la consistance et du serrage.
Consistance Serrage compacité (c0)
D=5 D = 10 D = 12,5 D = 20 D = 31,5 D = 50 D = 80
Piquage 0,750 0,780 0,795 0,805 0,810 0,815 0,820
Molle Vibration faible 0,755 0,785 0,800 0,810 0,815 0,820 0,825
(Fl) Vibration normale 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Piquage 0,760 0,790 0,805 0,815 0,820 0,825 0,830
Plastique Vibration faible 0,765 0,795 0,810 0,820 0,825 0,830 0,835
(P) Vibration normale 0,770 0,800 0,815 0,825 0,830 0,835 0,840
Vibration puissante 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Vibration faible 0,775 0,805 0,820 0,830 0,835 0,840 0,845
Ferme Vibration normale 0,780 0,810 0,825 0,835 0,840 0,845 0,850
(F) Vibration puissante 0,785 0,815 0,830 0,840 0,845 0,850 0,855
Nota : - Ces valeurs sont convenables pour des granulats roulés sinon il conviendra d’apporter les corrections suivantes :
Sable roulé et gravier concassé : l = - 0,01
Sable et gravier concassé : l = - 0,03
- Pour les granulats légers on pourra diminuer de 0,03 les valeurs de l : lS = - 0.03
¾#i•h
- Pour un dosage en ciment C ≠ 350 kg/m3 on apportera le terme correctif suivant : li =
•hhh

I.8.4.8 - Obtention de la formulation théorique de béton : essais d’étude - correction


La formulation théorique de béton recherchée est définie par les quantités d'eau Dˆ , de ciment
DÛ , de sable DH , de gravillon DŽ et de gravier D . La masse totale d’un mètre cube de béton
(* = Dˆ + DÛ + DH + DŽ + D ) est pour un béton courant comprise entre 2,3 t/m3 et 2,5 t/m3.
La formulation obtenue reste théorique et il convient de la tester et de la corriger par des essais de
laboratoire avant d’être utilisée.
Corrections à apporter avant fabrication
La composition théorique du béton est établie pour des matériaux secs. Il est impératif avant
confection du béton de prendre en considération l’eau contenue dans les granulats. Une mesure de
¬
teneur en eau doit être par conséquent effectuée [ = (Masse d’eau/Masse sèche)]. A défaut de
¬
toutes mesures précises on peut apprécier l’humidité des granulats grâce aux valeurs données dans
le tableau 15 ci-dessous.
Tableau 35 : Quantité d’eau en litre contenue dans un mètre cube de matériau granulaire en fonction de son degré
apparent d’humidité.
Eau d’apport en Litre / m3 de matériau
Degré apparent d’humidité Sable 0 / 5 Gravillon 5 / 12,5 Gravier 5 / 20 Gravier 16 / 31,5

Apparence sèche 0 à 20 négligeable négligeable négligeable


Apparence humide 40 à 60 20 à 40 10 à 30 10 à 20
Apparence très humide 80 à 100 40 à 60 30 à 50 20 à 40
Apparence saturée, égouttée 120 à 140 60 à 80 50 à 70 40 à 60
Exemple : Soit une masse sèche d’environ 1700 Kg, un gravier 16/31,5 saturé contient 40 à 60 litres d’eau par m3 ; sa
teneur en eau w est comprise entre 2,35 et 3,53 %.

Corrections à apporter après essais en laboratoire


Les corrections seront effectuées sur chaque matériau utilisé. La quantité d’eau sera ajustée
grâce à la valeur obtenue lors de la mesure de l’affaissement au cône, les quantités de granulats
grâce à la mesure de la masse volumique réelle du béton, et la quantité de ciment après essais sur
béton durci. Les trois corrections se feront indépendamment les unes des autres.

86
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Correction sur l’eau
-
Si la valeur de l’affaissement au cône d’Abrams obtenu (Aobtenu) diffère de la valeur de
l’affaissement au cône souhaitée (Asouhaité) il est nécessaire de modifier la quantité d’eau de la
composition de béton. La correction sur la quantité d’eau s’effectue grâce à l’abaque de la figure 10.
Pour déterminer la valeur de E corrigée, positionner sur le graphe le point caractéristique de la
composition effectuée (Eutilisée , Aobtenu), faire passer par ce point une courbe homothétique à celles
du diagramme. Projecter sur la courbe la valeur de l’affaissement souhaité (Asouhaité), en déduire la
quantité d’eau à utiliser (Ecorrigée). Un exemple est donnée sur la figure 26 : pour une valeur initiale
de E de 200 l ayant conduit à un affaissement au cône de 6 cm, la quantité d’eau nécessaire à
l’obtention d’un affaissement au cône de 9 cm est d’environ 210 litres.
- Correction sur la quantité des granulats
L’objectif de cette correction est de vérifier que la quantité de matériau utilisé aboutit bien à
la formulation d’un mètre cube de béton et que par conséquent il n’y a ni sur-dosage, ni sous-dosage

Figure 25 : Variation de la quantité d'eau en fonction de Figure 26 : Exemple de détermination


l'affaissement au cône pour un béton courant. de E corrigée
de ciment. Lorsque la masse volumique apparente réelle du béton (∆) est différente de la masse
volumique apparente théorique (∆/ ) de la formulation, il convient d’effectuer une correction sur les
quantités de granulats : ∆¬ = ∆ − ∆/ .
Si ∆¬ < 0 , la formulation réalisée aboutit à la confection de plus d’un m3 de béton ; des
granulats doivent être enlevés car il y’a sous-dosage en ciment.
Si ∆¬ > 0 , la formulation réalisée aboutit à la confection de moins d’un m3 de béton ; des
granulats doivent être rajoutés car il y’a surdosage en ciment.
Cette correction s’effectue sur tous les granulats au prorata des pourcentages en volume
absolu des granulats : ´‡ l¶bb‡Œé = ´‡ + ∆´ m‡ . on aura donc :
´ l¶bb‡Œé = ´ + ∆´ m , ´Œ l¶bb‡Œé = ´Œ + ∆´ mŒ , ´} l¶bb‡Œé = ´} + ∆´ m}
Les différents termes sont définis dans le paragraphe I.6.4.6 ci-dessus.
14 Correction sur la quantité de ciment
Lorsque la résistance obtenue à 28 jours ( Wq 髤¤« ) diffère de la résistance souhaitée ( Wq ) il
convient d’apporter une correction sur le dosage de ciment (6;© „Žé ). Si 6 髤 et • 髤 sont les
87
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
dosages initiaux en ciment et en eau effectivement utilisés pour la confection du béton, il est
possible d’écrire en fonction des résultats obtenus ou des résultats souhaités deux équations
résultant de la formulation de Bolomey :
ÛCé ž
Résultats obtenus : Wq 髤¤« = ; (ˆ − 0,5)
Cé žž
Ûw!CCB"é
Résultats souhaités : Wq = ; (ˆ − 0,5)
w!CCB"é
áw!CCB"é
® $ # /,z%
Ý=#
=
w!CCB"é
En combinant les équations précédentes on obtient : ® áCé ž
Ý=# Cé žž ( #/,z)
Cé žž
d’où la détermination de 6;© „Žé
L’augmentation ou la diminution de la quantité de ciment ∆; conduit à une augmentation ou à
une diminution de la quantité de fines. Il convient pour conserver la maniabilité du béton de
compenser l’augmentation ou la diminution de volume absolu du ciment ∆F ; par une diminution ou
une augmentation du volume absolu de sable ∆F H (considéré comme des éléments fins). D’ou une
ultime correction sur le dosage en sable l¶bb‡Œé = + ∆f Avec :
Ûw!CCB"é # ÛCé ž (Ûw!CCB"é # ÛCé ž )
∆; = 6;© „Žé − 6 髤 , ∆F ; = , ∆F ' = − ∆F ; = −
w w
Þ¾l¶bb‡Œé # ¾béµÇ ß f ∆l f
On aura : ∆f = − =− .
l l

IV- Service des matériaux, des sols et infrastructures


Exemple de formulation
Il est demander par le cahier de charge de réaliser un béton dont la résistance moyenne ( ′Wq)à
28 jours est de 28 MPa et dont la consistance correspondent à un affaissement au cône de 7 cm. Le
ciment utilisé est un CPJ 32,5 dont la classe vraie ( ′; ) vaut 44 MPa. Le dosage minimum en
ciment est 6¬„% = 300 • /Dn. Le squelette granulaire est tel que D = 31,5 mm et de bonne
qualité.
1- Détermination du rapport E/C permettant d’obtenir la résistance souhaitée.
6 Wq 28
= + 0,5 = + 0,5 = 1,8
• . ; 0,5.44
Û
2- Détermination de C a partir du couple (A=7, ˆ = 1,8) 6 = 325• /Dn .
Û
3- Détermination de E : • = .,q = 180,5 • /Dn
4- Détermination du pourcentage en volume des matériaux
Selon la composition de la figure 9 on a : Sable = 36 %, granulat moyen = 15 %, granulats
grossiers = 49 %.
5- La compacité du béton si on suppose que les granulats sont roulés et de vibration
moyenne sera de 0,830 m3 de solide dans un m3 de béton.
Par la suite on procède aux corrections comme décrit plus haut. Les résultats de
quelques formulations sont présentés en annexe XI.

88
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE SIXIEME
SIXIEME

CONTROLE DES TERRASSEMENTS ET DE COMPACITE DANS LE SITE DE


CONSTRUCTION DE 1300 LOGEMENTS SOCIAUX A OLEMBE

La construction de 1300 logements sociaux de Olembé (Yaoundé) entre dans le programme


gouvernemental de construction de dix mille (10.000) logements sociaux et d’aménagement de
cinquante mille parcelles constructibles au Cameroun dont les différents acteurs sont :
- Maître d’ouvrage : Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU) ;
- Maître d’ouvrage délégué : Société immobilière du Cameroun (SIC) ;
- Ordonnancement Pilote Coordiantion (OPC) : SIC
- Maître d’œuvre architecturale : SIC ;
- Maître d’œuvre technique : EC2
- Contrôle des matériaux : Laboratoire Nationale de Génie civil (LABOGENIE) ;
- Bureau de contrôle et de normalisation des risques : ECOPE SARL
-Financement: Crédit Foncier du Cameroun (CFC), Caisse autonome d’amortissement, CCA ;
- Les entreprises de construction de bâtiment : ANDY Corporation, Ets PAPA JK, EAA,…etc
Il revient donc au Labogénie, en ce qui concerne les bâtiments, de contrôler:
- la qualité et la mise en œuvre des plate-formes, assise des fondations (qui sera présenté dans
ce chapitre),
- la qualité et la mise en œuvre du béton (qui sera présentée dans le chapitre sept).
III- Contrôle de la qualité et de la mise en œuvre des plateformes.
Le Labogénie est chargé de toutes les missions géotechniques telles que décrites au chapitre
deux. Les travaux d’ Olembé nécessitent soixante quatre plateformes au total. A notre passage, il
n’en restait plus que 11.
Il est présenté ici de façon succincte les différents travaux du Labogénie :
1) Au départ une étude du terrain naturel a été effectuée : définition du type de sol
(essais de détermination des paramètres de nature et d’état du sol), profondeur de la roche,
résistances des roches avoisinantes, profondeur de la nappe, détermination des cours d’eau
avoisinants. Ensuite on procède à l’abattage des arbres suivi du terrassement. Du fait que le sol
n’était pas de très bonne qualité, la recherche de matériaux latéritique comme emprunt non loin du
site a été faite. Un traitement spécial est fait pour les sols hydromorphes : extraction d’eau et
traitement du sol avec le ciment, certains purgés. Les roches avoisinantes sont exploitées pour
certains travaux.
2) Des terrassements pour obtention des plateformes. En effet « terrasser », c'est
extraire, transporter, mettre en dépôt ou en remblai. C'est une phase très importante de la réalisation
d'un chantier. Les différents appareils utilisés sont : les engins de compactage comme les rouleaux à
pneus, les rouleaux vibrant, les rouleaux à pieds dameurs ; le bulldozer pour creuser et transporter ;
le scrapeur ou décapeuse automoteur. Le contrôle de compacité est effectué par des essais au
densitomètre à membrane qui sera décrit ci-dessous.
3) Une étude des sources d’approvisionnement en matériaux des entreprises a été faite :
distance de la source par rapport au site, qualité des matériaux. Cette qualité consiste à la définition
de la nature et de la classe de résistance des différents types de sol suivant les essais décrits dans les
chapitres deux (analyse granulométrique, essais d’identification, essais de traction).
89
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
4) A chaque mission géotechnique, les ingénieurs doivent livrer un rapport comportant
les différentes recommandations à respecter lors de la mise en œuvre. Le rapport contient en outre
l’organisation du contrôle (sur le plan du personnel, sur le plan matériel, sur le plan administratif et
financier), les rapports des réunions de chantier et différentes activités, les résultats des différents
essais et l’état d’avancement des travaux.
5) La vérification du respect des closes que contient le CCTP. Il ne s’agit pas de faire la
police derrière les entreprises, mais de faire un travail de collaboration pour une sécurisation
durable des bâtiments.
6) Lorsque tous les travaux ont été bien faits, c’est-à-dire que l’entreprise a respecter
des closes du CCTP, la plateforme est réceptionnée.
IV- Essai au densitomètre à membrane
II.1 – But et principe de l’essai
Le densitomètre à membrane permet de mesurer la masse volumique sèche (]8 ) d’un sol in-
situ. Cette valeur rapportée à la masse volumique sèche de l’optimum Proctor (]8 &A ) permet de
déterminer la compacité du sol (plateforme, couche de chaussée).
L’essai consiste à mesurer le volume d’eau, correspondant au volume de sol, que l’on peut
introduire dans la cavité laissée par le prélèvement d’un échantillon de sol de masse déterminée.
Le densitomètre rempli d’un volume d’eau est connecté à la membrane en caoutchouc installé
dans le trou du au prélèvement. Une pression est appliquée à la colonne d’eau dans le cylindre du
densitomètre à l’aide du piston ; de sorte à bien appliquer la membrane sur les parois de la cavité.
Le volume d’eau déplacé correspond au volume de l’échantillon dont on détermine la masse.
II.2 – Description de l’appareil
Le densitomètre se compose :
- D’un réservoir cylindrique d’un volume de 3 L (ou 6 L) dans lequel coulisse un piston ;
- D’une membrane en caoutchouc ;
- D’une pompe équipée d’un manomètre
II.3 – Réalisation de l’essai
- Rendre plane la surface du sol sur laquelle va être effectue l’essai ; puis fixer la base carrée
dans le sol à l’aide des clous de charpentier (valets).
- Enlever la couronne de protection et fixer le densitomètre sur la base carrée. Appliquer la
membrane sur le sol en agissant sur le piston, lire et noter la lecture P sur le manomètre.
- Vérifier qu’il n’y’ait pas de bulle dans la partie supérieure transparente sinon reprendre la
préparation du densitomètre et vérifier qu’il n’y’ait pas de fuite au niveau du joint inférieur.
- Noter la valeur N. du volume sur le corps du piston.
- Tirer la poignée pour faire remonter le piston à fond en mettant les pieds sur la base carrée
afin d’éviter qu’elle bouge. Retirer le densitomètre de la base carrée et replacer la couronne de
protection.
- Creuser à l’aide des burins un trou dans la limite définie par l’ouverture centrale, prendre
garde aux bords du trou. Recueillir le matériau dans le récipient étanche prévu. La profondeur du
trou peu aller jusqu’à 20 cm. Mais en général on creuse des trous de profondeur comprise entre 12
et 15 cm. En principe les dimensions de la cavité et la masse des matériaux à recueillir sont fonction
de la dimension maximale des agrégats (tableau 36).

90
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Tableau 36 : Dimensions maximales de la cavité
Dimension maximale des agrégats (mm) 4,75 12,5 25 50 63
Volume minimal de la cavité (litre) 0,7 1,4 2,1 2,8 3,8
Masse maximale à recueillir (g) 100 250 500 1000 1500

- Nettoyer au pinceau la couronne de protection et la base carrée. Enlever la couronne de


protection, replacer le densitomètre sur la plaque et mesurer le volume, en appliquant la même
pression P, le volume NW est lu sur le corps du piston.
- Tirer le piston vers le haut à fond pour dégager la membrane et retirer l’appareil.
- Peser la quantité M de matériau recueilli. Puis effectuer un calcul de teneur en eau sur
l’échantillon ou sur une quantité suffisamment représentative.
II.4 – Calculs de densité et de compacité
- Volume (V) de l’échantillon : U = US − U

- Masse volumique humide ( » • /ûDn ) du matériau : =
U

- Mase volumique sèche ( 8) du matériau : ‚ = U( et e‚ = ‚. Œ avec = 10 –/•
0¨)
e‚
- La compacité (C), indice indiquant la diminution du volume des vides : ¾ = e hh
‚ ‹m…

Quelques fiches de densités sont présentées à l’annexe XII.

Piston
Poignée

Corps
du piston Manomètre

Tige

Tube Plaque
de base
Menbrane
remplie d’eau Clous de
charpentier

Figure 27 : densitomètre à membrane fixé sur le sol lors de la deuxième lecture du volume.
(Controlab)

91
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE SEPTIEME
SEPTIEME

CONTROLE DES MATERIAUX DANS LE SITE DE CONSTRUCTION DE 1300


LOGEMENTS SOCIAUX A OLEMBE

Le Labogénie se charge de toutes les missions géotechniques telles que décrites au chapitre
deux en matière du contrôle de la qualité et de la mise en œuvre du béton. Le site d’ Olembé doit
abriter 3 types de bâtiments : Ñ{ /Ñ{ , Ñz /Ñz et Ñ{ /Ñz .
Un bâtiment Ñ{ /Ñ{ est un bâtiment de quatre niveaux (rez de chaussée + 3 étages) à deux
façades ; on pourrait dire deux étages de même définition collées. Chaque façade contient par
niveau deux appartements, soit 8 appartements par façade et donc 16 appartements.
Un bâtiment Ñz /Ñz est un bâtiment de cinq niveaux (rez de chaussée + 4 étages) à deux
façades. Chaque façade contient par niveau deux appartements, soit 10 appartements par façade et
donc 20 appartements.
Un bâtiment Ñ{ /Ñz est un bâtiment à deux façades dont l’une est à quatre niveaux et l’autre à
cinq niveaux. La façade à 04 niveaux contient 08 appartements pendant que celle à 05 niveaux a 10
appartements. Ainsi ce type de bâtiment contient en tout 18 appartements.
Tous les appartements ont presque la même organisation. Un appartement contient les
différentes espaces assez spacieuses suivant : 01 salon, 03 chambres, 02 douches, 01 cuisine et 01
magasin. Le travail du Labogénie concerne le contrôle et la mise en œuvre des matériaux utilisés
pour la construction de ces différents espaces.
A ce jour, pendant que certains bâtiments sont en cours de réception, les travaux d’autres
n’ont pas encore commencé, vue le fait que toutes les entreprises n’ont pas encore commencé les
constructions.
Il est présenté ici de façon succincte les différents travaux du Labogénie.
IV- Contrôle de la qualité et de la mise en œuvre du béton
Le contrôle de la qualité et la mise en œuvre des granulats pour les travaux de construction
correspond aux différents travaux ci-dessous définis :
1) La formulation des bétons en laboratoire selon la méthode présentée au chapitre cinq
permet d’obtenir les dosages pondéraux qui seront utilisés par les techniciens sur le chantier
(annexes XI). Cette formulation est différente selon la destination du béton : fondations, poteaux,
poutres, hourdis, nervures, nappes de compression, parpaings pour différents types de mûrs (mûrs
de façade, mûrs de refend, mûrs de soubassement). Sur le terrain, ces dosages sont volumétriques,
raison pour laquelle il est conseillé aux techniciens d’utiliser des valeurs supérieures de 10 à 15 %
des valeurs pondérales.
2) Le calcul et le dimensionnement des fondations suivant les essais et les méthodes de
calcul du chapitre quatre permet de choisir le type de fondation et leurs dimensions : encastrement,
longueur et largeur.
Lors des travaux de construction, il est nécessaire de procéder à :
3) La vérification du respect des closes que contient le CCTP. Il ne s’agit pas de faire la
police derrière les entreprises, mais de faire un travail de collaboration pour une sécurisation
durable des bâtiments comme dans le cas des terrassements.
4) La détermination du temps de vibration de chaque type de béton selon l’abaque de
l’annexe XIII donnant le temps de vibration en fonction de l’affaissement au cône et de la forme des
92
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
granulats. Cette vibration se passe sur des bétons normalisés de forme cylindriques (moule de
diamètre 15,96 et de hauteur 32 cm). Des échantillons sont ainsi prélevés pour des essais de
compression (voir chapitre cinq) en laboratoire et la vérification de la résistance demandée.
5) La vérification de l’ouvrabilité et de la plasticité du béton ou du mortier (facilité de
mise œuvre du béton, qualité rhéologique du béton) au cône d’Abrams (voir chapitre cinq).
6) La vérification du coffrage et du décoffrage des bétons. Il s’agit de l’assurance du
respect des vibrations par couches. En effet si la vibration est mal faite, il peut avoir ségrégation des
granulats et/ou des nids d’abeilles réduisant ainsi la résistance. La vérification du décoffrage est
visuelle. Il suffit d’une bonne observation pour savoir si le poteau a été bien fait.
7) Lorsque tous les travaux ont été bien faits, c’est-à-dire que l’entreprise a veillé sur le
respect des closes du CCTP, le bâtiment ou la partie d’ouvrage est réceptionné.
En général, c’est ce qui est fait depuis le projet géotechnique d’un bâtiment jusqu’à la
réception. Mais des détails parfois très importants sont nécessaires. C’est pourquoi, il est nécessaire
d’aller sur le terrain pour comprendre et vivre l’expérience.
V- Vibration des bétons
Pour obtenir un bon béton, il y’a un certain mécanisme vibratoire, des méthodes de vibration
en fonction des ouvrages et du type de vibration interne, externe ou de surface. En effet le béton
frais est mélange pâteux caractérisé par (Renaud et Letertre, 1996) :
- La cohésion qui résulte du frottement interne des granulats disposés les uns contre les autres
et de l’onctuosité de la pâte de ciment agissant entre eux comme un lubrifiant.
- La plasticité qui permet à l’ensemble granulat-liant de se mouler et d’assurer : la qualité du
parement, l’enrobage des aciers, l’homogénéité du béton, les conditions de bétonnage correct.
- La compacité qui influence : l’aspect du parement décoffré, les résistances mécanique à la
traction et surtout à la compression, la réduction des vides donc une moindre porosité et une
meilleure imperméabilité du béton armé.
II.1- Buts recherchés par la vibration
Par la vibration, il est surtout visé :
• la qualité des parements par : un béton rendu plastique ; la régularité de la peau : peu de
différence de teinte, peu de bulles, pas de nids de cailloux ou d’abeille.
• Les résistances optimales par :
F©¤ª¬« 髤 8« ¬’(é „’ª¯ '©¤„8«'
- l’obtention de la compacité : ½ DvE½¼ é û7 Òé » ±E¼+ = ;
G©¤ª¬« (©(’¤ 8« é(©% à ’„'
- le rapport E/C maximal compatible avec la mise en œuvre des bétons.
II.2 – Principe de vibration
Il est nécessaire :
- de vaincre les forces de friction : entre les particules (sables et graviers) enrobées par la pâte
de ciment, entre le béton et le coffrage, entre le béton et les aciers ;
- d’expulser les bulles d’air emprisonnés ;
- d’obtenir l’imbrication des grains.
L’essentiel consiste à serrer le béton dans un coffrage ou un moule.
N.B. : Un élément plastique est : facile à façonner, doué de cohésion.
v E+ ¼½¼ é ⇒ 7O±EÒ¼ ¼ é ℎ D »é¼ é

93
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
II.3 – Mécanisme de la vibration

Aiguille vibrante Essais :


Le béton est mis en vibration à l’aide d’une
Granulats+Ciment+Eau
chignole électrique. Le petites masses de
granulats soumis à leur poids sont animés d’un
mouvement alternatif vertical de faible
amplitude mais rapide : c’est la vibration.
Figure 28 : Schéma et principe de l’essai de vibration

Pendant le mouvement de haut et de bas, chaque masse élémentaire reçoit une énergie cinétique due
au mouvement. Quand ce mouvement cesse, cette énergie provoque le déplacement des grains vers
le bas. C’est le phénomène de tassement. Quand le mouvement est dirigé de bas en haut, les forces
d’inertie s’ajoutent au poids pour compléter le tassement. En bref, pendant la vibration :
- il y’a réduction des frottements internes ;
- création d’une pression sur les parois du coffrage ;
- les grains se déplacent, s’enfoncent, s’orientent et glissent dans la pâte de ciment : c’est le
serrage du béton;
- désaération du béton : pendant que le déplacement des granulats est vers le bas, celui de l’air
emprisonné est vers le haut (Une bulle d’air se déplace 10 fois plus vite qu’un granulat de même
diamètre, les grosses bulles d’air se déplaçant plus vite que les petites.
Recommandation pratique de vibration interne :
- Déplacer les aiguilles à, des distances variant entre 6 à 8 fois leur diamètre ou 1,5 fois leur
rayon d’action ;
- plonger les aiguilles rapidement dans le béton mais les remonter lentement sans laisser le
trou dans le béton ;
- plonger les aiguilles d’environ 10 cm dans la couche de béton sous-jacente ;
- ne pas incliner les aiguilles à plus de 45° ;
- ne pas utiliser le vibrateur pour déplacer le béton ;
- ne pas vibrer les armatures (sinon ségrégation) ;
- plutôt vibrer peu de temps en des points rapprochés que longuement en des points écartés;
- utiliser des cales d’armature ;
- les espacements entre points d’immersion de l’aiguille doivent être choisis de sorte que les
cercles de laitance qui se dessinent à la surface du béton se recoupent ;
- l’appréciation de la remontée de laitance par l’opérateur constitue le meilleur garant de la
qualité de la vibration au stade de l’exécution. En effet l’excès de vibration entraine la ségrégation :
dans le cas des granulats lourds (basalte, granite gneiss…), les gros éléments descendent pendant
que le mortier remonte ; dans le cas des granulats légers (pouzzolane, ponce…), les gros éléments
remontent pendant que le mortier descend.
II.4 – Caractéristique de la vibration
- La vibration est un phénomène cyclique de période T (temps qui s’écoule entre 2 répétitions
d’un même mouvement) et de fréquence : = ;
- La force centrifuge ?; (» › ») développée par les balourds tournants : ¿l = ´. ¨S . b
avec :

94
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
m = masse du corps tournant de centre de gravité G ; (±/+) = vitesse angulaire de rotation en
radian par seconde ;
r = rayon de giration en mètre, égal à la distance du centre de gravité G à l’axe de rotation ; n=
nombre de tours/s ;
g = accélération de la pesanteur. Si n est le nombre de tr/s on a : = 2 » ; on a donc :?; =
A
D. 4 W »W . ± = Ž 4 W »W . ±
or W
= 9,87 = 9,81 on accepte donc: ¿l = mŠS b
II.5 – Effet de la vibration :
La vibration à pour effet :
15 de faciliter le remplissage des moules ;
16 d’augmenter les caractéristiques physiques et mécaniques ;
17 d’augmenter la pression du béton sur le coffrage ;
18 de réduire le temps de mise en œuvre du béton
II.6 – Méthodes appliquées sur le chantier

Tableau 37 : Différents type de vibration


Vibration Matériel Mode d’emploi Cas d’utilisation
Vibration Patins vibrant, Les règles vibrantes s’appuient sur des Vibration et surfaçage des planchers
superficielle règles vibrantes guides préalablement réglés. en BA, des dallages et des plaques
préfabriquées
Vibration Turbo- Les vibrateurs sont fixés sur les coffrages Voiles et mûrs banchés
externe des vibrateurs qui deviennent agent de transmission. Ces
coffrages coffrages doivent être résistants et rigides
Vibration Aiguilles Ne pas vibrer le béton sur une hauteur Tous les travaux courant de BA
interne vibrantes supérieure à la longueur de l’aiguille, (poteaux, poutres, voiles…)
suivant un angle compris entre 45° et 60°.
Pour le compactage des sols (tranchée remblayée, dallage souterrain, fondation…), on utilise la machine vibrante.
Certaines de ces méthodes sont retrouvées à Olembé : annexe XIX.

VI- Coffrages : poteaux, poutres, dalles (Renaud et Letertre, 1996)


III.1- Conditions et principe de coffrage
Qualités requises des parements
Le but du coffrage est de réaliser avec du béton des ouvrages (poteaux, planchers-dalles,
poutres, voiles, éléments préfabriqués comme bancs, escalier, plaque…) aux formes définies avec
précision. Il s’agit de mouler le béton, donc de concevoir et de réaliser les coffrages et les moules.
Les matériaux de base peuvent être : le bois, le métal, les matières plastiques, les bois et
plastiques, le métal et plastiques, le bois et métal, le béton…
Ces coffrages, véritables moules sont susceptibles d’être : horizontal (dalles, linteau…) ;
verticaux (poteau) ; inclinés (paillasse d’escalier droit ou poutre incliné) ; courbes (paillasse
d’escalier tournant).
Le béton frais sorti de la bétonnière ou du malaxeur, avec une certaine consistance est versé
dans le coffrage, puis vibré. Il commence alors à faire prise, la pâte devient rigide et amorce son
durcissement. Le béton (armé ou non) acquiert alors une résistance, et progressivement, le coffrage
devient inutile, on décoffre.
Les conditions d’utilisation des coffrages sont de plusieurs ordres :
- la stabilité et la résistance mécanique ;
- l’étanchéité aux angles saillants, aux éléments de coffrage…
95
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- la facilité dans la fabrication, l’assemblage, le réglage et la fixation ;
- la possibilité de décoffrage, de nettoyage, de transport et de réemploi ;
- l’adaptation aux forces prévues ;
- la sécurité au moment du montage, du coulage et du décoffrage ;
- possibilité de mise en place de l’armature
- possibilité de vibration (interne, externe ou superficielle) ;
- insensibilité de la peau du coffrage aux actions chimiques du béton (pas d’adhérence) ;
- aspect économique.
En pratique il s’agit de tenir compte des facteurs qui influencent la poussée due au béton frais,
des principes de constructions des coffrages et des matériaux constitutifs des dits coffrages.
Calcul de la poussée du béton frais sur les coffrages
La pression P (en N/m2) exercée par le béton dépend de 3 éléments qui sont : la vitesse V de
bétonnage (en m/h), le temps T de prise (en h) du liant utilisé qui est fonction de la température
ambiante ('°6) et la hauteur H (en m) du béton frais qui agit sur la paroi. On a :
= U. et P est la plus petite d’entre les deux suivantes : m = S, ¶è m = · + U
Les valeurs de a et b dépendent de la température et de V (tableau 18).
Tableau 38 : valeur de a et b en fonction de la température
(°¾ ≤• 15 ≥ S•
U ≤ S´/T 2 + 1,25V 2 + 1,00V 2 + 0,85V
U > 2´/T 4,1 + 0,2V 3,6 + 0,2V 3,3 + 0,2V
POTEAUX : la plus petite valeur P = 2,4H ou P = 15
DALLES : P = 2,4H + surcharges de service

III.2 – Procédés de coffrages


Coffrage des poteaux (annexe XV)
19 Coffrage en ailes de moulin : Il s’agit d’obtenir des mêmes éléments standarts des
sections rectangulaires ou carrées variables. La disposition des panneaux coffrant est dite en aile de
moulin ;

Figure 29 : Coffrage en aile de moulin (Doc Outinord in Renaud et Letertre, Figure 30 : les poteaux demi-coquille
1996) A : Système d’articulation démontable ;
B : Tige à pas rapide ;
C : Pieds étai démontable

- Coffrage de poteaux par panneaux modulaires ;


- Les poteaux demi-coquille ;
- Coffrage de poteaux cylindrique avec tubes cartonnés.

Coffrage de poutres préfabriquées


- Coffrage outil avec carcans et vérins ;
96
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- Coffrage outil bi-poutres ;
- Coffrage par portiques métalliques réglables (joues métalliques)
- Coffrage outil en batterie avec caisson central.
Exemple de détermination d’étaiement :
On désire coulée une dalle en béton armée d’une épaisseur de 20 cm. La hauteur sous dalle est
de 240 cm, la largeur et la longueur respectives à coffrer sont de 550 cm et 850 cm. Le panneau
coffrant en contreplaqué (125 x 250) est de 20 mm d’épaisseur. On veut déterminer l’étaiement
horizontal et contrôler la charge portée par les étais. Il est à savoir qu’on veut avoir des poutrelles
bois Doka H 20 et des étais normalisés avec trépied. La masse volumique du béton est supposée être
de 2,6 KN//m3. On prévoit que la distance de l’axe de l’étai au mur est ≥ 40½D en raison de
l’emprise du trépied près du mur.
Eléments de réponse :
- Choix d’espacement des poutres secondaire : 0,625 m (62,5 cm) d’axe en axe.
- Portée admissible des poutres secondaire pour une dalle d’épaisseur 200 : 2,69 m (269 cm).
- Détermination des distances entre files d’étais dans le cas de deux travées :
550 cm AC = 550 – (40*2) = 470 cm
AB = BC = 235 cm or 2,25D < 2,35D < 2,50D
- Espacement des étais: 1,35 m > e > 1,22 m
- Calcul de la charge sur étais
A B C
Poids propre du béton : 5,20 KN/m2 = 520daN/m2
Poids de 2 ouvriers : 165 daN/m2
40 235 235 40
Poids du coffrage : 50 daN /m2
Figure 31 : schéma d’un coffrage Charge maximale sur étais centraux :
(520 + 165 + 50) daN/m2 = 735 daN/m2

97
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CHAPITRE HUITIEME
HUITIEME

CONTRÔLE
CONTRÔLE GEOTECHNIQUE DES TRAVAUX ROUTIERS A LA SNH

Le contrôle géotechnique de la voirie de la SNH (Société Nationale des Hydrocarbures) entre


dans la phase des travaux du projet d’extension de l’immeuble siège de la SNH à Yaoundé. Ce
contrôle a été confié au Labogénie. Ce dernier est chargé de fournir des renseignements techniques
sur la qualité et la mise en œuvre des matériaux pour :
- corps de remblais sous chaussée ;
- fond de forme ;
- couche de fondation ;
- couche de base ;
- couche d’imprégnation ;
- sablage de la couche d’imprégnation ;
- enduits superficiels bicouches (sur trottoirs) ;
- revêtement en enrobés dense (béton bitumineux sur chaussée et parkings extérieurs).
I- Généralités sur la chaussée
I.1- Les composantes d'une chaussée
Les chaussées sont assimilables à une structure multicouche. Elles sont mises en œuvre sur
une plateforme support, pouvant être surmontée d'une couche de forme.
La couche de forme a plusieurs rôles : protection du sol support, homogénéisation et
amélioration des caractéristiques et des performances de la plate-forme support, traficabilité des
pistes de chantier pour la construction des chaussées.
L'assise de la chaussée peut être composée de 2 couches : la couche de fondation surmontée
de la couche de base. Elle apporte à la chaussée la résistance aux couches verticales et répartit les
pressions sur la plateforme support.
Enfin le revêtement (couche de surface) est constituée de : la couche de roulement supportant
les agressions du trafic et des variations climatiques, la couche d’imprégnation (couche de liaison)
entre la couche de roulement et les couches d'assise.
I.2 - Les différents types de chaussées
Selon le fonctionnement mécanique de la chaussée, on distingue généralement 3 types de
chaussée :
- Les chaussées souples : C’est une structure de chaussée dans laquelle l’ensemble des
couches liées, qui la constituent sont traités aux liants hydrocarbonés. La couche de fondation et/ou
la couche de base peuvent être constituée de graves non traités.
- Les chaussées semi-rigides : elles comportent une couche de surface bitumineuse reposant
sur une assise en matériaux traités aux liants hydrauliques disposés en une couche (base reposant
directement sur la plateforme support de chaussée de portance $ ≥ $n ) ou deux couches (base et
fondation. Cette dernière sert de liaison entre la couche de base et la plate forme de portance $ <
$n ).
- Les chaussé rigides : elles sont constituées d’un revêtement en béton pervibré ou fluide. En
général, une chaussée en béton comporte à partir du sol les structures suivantes : une couche de
forme, une couche de fondation et une couche de roulement en béton de ciment.
98
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Figure 32 : Profil en travers type d’une route (cours ENSP)

II- le compactage
II.1 – Objectif du compactage
Le compactage a pour objectifs principaux : l’amélioration de la résistance au cisaillement des
matériaux mis en œuvre pour qu’ils supportent les charges routières ; la suppression des
déformations ultérieures et l’assurance de l’imperméabilité. Il agit en resserrant les grains solides
les uns contre les autres et en diminuant le Volume des Vides par expulsion de l'air. La diminution
des vides conduit à réduire les entrées d'eau ultérieures, dont les effets sont néfastes. Elle réduit
également les causes de l'attrition.
II.2 - Les paramètres du compactage
Trois facteurs influent le compactage : les forces appliquées par le compacteur ; la capacité du
sol à évacuer l'air ; la quantité d'eau contenue dans le sol.
Les forces appliquées par l'engin de compactage :
Plus les forces sont élevées, plus rapidement se fait le réarrangement des grains.
La capacité du sol à évacuer l'air :
Pour un sol granulaire, les vides sont jointifs, l'air n'a aucune difficulté à s'évacuer ; pour un
sol argileux, en revanche, les vides sont microscopiques et l'air s'évacuera difficilement.
La quantité d'eau contenue dans le sol :
Elle réduit la résistance au cisaillement, c'est à dire qu'elle réduit la contrainte de cisaillement
sur le plan de rupture. Il y a rupture, lorsque la contrainte de cisaillement ne dépend que de la
contrainte normale agissant sur ce plan.
Soit un sol fin sur lequel un engin de compactage exerce une contrainte, on a trois types de
réactions :
- Le compactage n'est pas complet si le sol est très drainant. Il ne contient plus d'eau : La
pression interstitielle est égale à 0.
- le compactage est favorisé par la pression interstitielle si le sol est peu drainant et contient
un peu d'eau. Les contraintes totales augmentent.
–Le compactage produit le "matelassage" (ou "coussin de caoutchouc") si le sol est non
drainant, ou peu drainant et contient beaucoup d'eau, ou si la contrainte du compacteur augmente,
99
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
la pression interstitielle devient très élevée. L'air et l'eau ne pouvant s'échapper, repoussent le sol
latéralement.
Matériau disponible Rôle et destination de la couche

Essai de Labo. 8) , 8 à; Indice qualité . , W, n, {

Classification G.T.R Compacteur préconisé

Tableau d’utilisation des matériaux Choix du compacteur

Débit d’un compacteur

Délai imparti Cadence remblaiement

Composition de l’atelier compactage

Contrôle en place ‚´ , ‚ l

Figure 33 : Schématisation de l’adéquation du compactage (Matériau/Matériel/Laboratoire/Matériel)


II.3- Les engins de compactage
Les engins de compactage les plus utilisés sont classés en 3 catégories :
- les rouleaux vibrants les plus utilisés;
- les rouleaux à pneus ;
- les rouleaux à pieds dameurs.
Tableau 39 : Présentation de quelques types d’équipement selon leurs applications
Equipement Sols les plus indiqués Applications Sols les moins
indiqués
Rouleau lisse, vibrant Sables ou graviers bien Pistes, sous-coffres Sables à granulométrie
ou non gradués, concassé, uniforme
asphalte
Rouleau à pneus Sols grenus (grossiers) Sous-coffre de pavement Sol grossiers à
contenant un peu de granulométrie uniforme,
fines. cailloux
Rouleau à grille Roche altérée, sols Sous-coffre Argiles, argiles
grossiers bien gradués. limoneuses, sols à
granulométrie uniforme
Rouleau à pieds de Sols fins à plus de 20% Barrages, remblais, sous- Sols grossiers et
moutons non vibrant. de fines coffres caillouteux.
Rouleau à pieds de Idem précédent, + Couches de fondation
moutons vibrant mélanges sables-graviers
Plaque vibrante Sols grossiers à 4 à 8 % Petites surfaces Argiles et limons
de fines
Dames, pilons Tous Endroits peu accessibles
Rouleau à impact Sols humides à saturés Sables et graviers secs
(modèles légers)

100
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
II.4 - Réalisation du compactage
L’action du compacage est transmise en réalisant plusieurs passes du compacteur sur le
matériau à compacter. Au fur et à mesure que le nombre de passe augmente, la masse volumique du
matériau augmente linéairement suivant la loi du logarithme de la forme : = ·. À¶Œ(Š) +

= ·. ËÏú(Š) +
2,30

2,20

2,10

2,00

1,90
Nbr de
1,80 passe
1 2 4 8 16 32 64 (éch log)
Figure 34 : Evolution de en fonction du nombre de passe du compacteur
a =pente de la droite, b =ordonnée à l’origine, n = nombre de passe, = masse volumique

III – Essais de contrôle géotechnique


III.1 - Choix du type d'essai.
Le type d'essai de compactage est choisi en fonction du type de technique que l'on
envisage de mettre en œuvre sur le chantier. Les essais en laboratoire, de nature dynamique
pour la plupart (chocs), donnent des teneurs en eau optimales souvent inférieures à la
réalité. On constate d'autre part, que les conditions dans lesquelles la compaction est
exécutée influencent très significativement les propriétés mécaniques après compactage.
Les critères de compactage devraient être basés sur un ensemble de propriétés
mécaniques, en relation avec une structure particulière, plutôt que la simple exigence d'un
poids volumique sec à atteindre. Cette dernière optique, largement pratiquée, suffit
pourtant dans la majorité des cas. Le tableau suivant met en relation les techniques
de compactages et quelques essais de laboratoire.
Tableau 40 : Relation entre techniques de compactage et essais de laboratoire
Méthode Essai Technique de chantier
Impact Essai Proctor normal ou modifié Aucune (compactage de surface)
Pétrissage Essai Harvard miniature Rouleaux à pieds de mouton, à pneus
Vibrations Table vibrante Rouleaux et plaques vibrantes
Compressions statiques ou dynamiques Presses Rouleau lisses

III.2 – Essais de contrôle géotechnique recommandés et réalisés pour la voirie de la SNH


Suivant le document de projet, les essais doivent s’effectué chaque fois qu’il y’a un nouveau
matériau. Ainsi On effectue les essais sur les matériaux de remblais et les matériaux pour
imprégnation de la couche de base, couche d’accrochage et revêtement de chaussée.

101
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
Les remblais sont compactés par couches d’épaisseur maximale de 20 cm. Chaque couche est
réceptionnée avant l’exécution de la suivante. La teneur en eau des sols avant la mise en œuvre sur
le chantier devra pouvoir être connue de façon régulière, continue et sûre. Les essais de contrôle
sont réalisés, avant, pendant et après la mise en œuvre. La compacité est contrôlée journalièrement.
Tableau 41 : Degré minimum de compactage réalisé à la voirie de la SNH
Couche Au moins Dans tous les cas >
Sol recevant les remblais 90 % 88 % OPM
Corps de remblais 92 % 90 % OPM
Couche de forme (30 cm) 95 % 92 % OPM
Couche de fondation 97 % 95 % OPM
Couche de base 98 % 96 % OPM

Essais sur matériaux de remblais


Les matériaux utilisés en remblais ont les caractéristiques suivantes :
Teneur en matière organique (MO) < 1% ; granulométrie : < 50 mm ;
•A ≤ 40 ; indice portant CBR ≥ 5 après 4 jours d’imbibition pour un compactage à 95 % de
l’OPM ; gonflement linéaire < 3 %.
Les différents essais réalisés sont : l’analyse granulométrique, les limites d’Atterberg, l’essai
Proctor, l’essai CBR, mesure de densité au densitomètre à membrane. Les résultats attendus sont
suivant les couches.
Matériau pour Fond de forme
Epaisseur = 30 cm ; Teneur en matière organique < 2% ; Dmax = 150 mm ; % fine < 30 % ;
œ < 60 ; •A < 35 ; CBR > 15 pour une 8 à 95% de l’OPM ; Tolérance de 2 % de l’OPM en
gonflement linéaire.
Couche de fondation
Passant à 0,08 mm < 25 % ; •A < 25 ; CBR > 30 ; MO < 0,5.
Couche de base
Grave latéritique améliorée au concassé 0/31,5 : 75 % latérite type fondation et 25 %
concassé ; imprégnation au cut-back fluide de la classe 0/1 ou 10/15.
Couche d’accrochage
Cut-back 400/600 ou émulsion de bitume de bitume résiduel ECR 65.
Revêtement de chaussée
Béton bitumineux (BB) 50/70 ; Los Angeles < 30 ; Micro Deval en présence d’eau < 20 ;
coefficient de polissage accéléré > 0,4 ; % refus à D < 15 ; % tamisat à d < 15 ; tamisat à 0,63d < 3 ;
étendu maximal du fuseau de régularité < 5 % ; variation du refus à D et du tamisat à d 12,5 % ;
coefficient d’aplatissement ; passant à (D + d)/2 < 20 ; rapport de concassage > 2 ; propreté (% de
tamisat à 0,5 mm) ;
Le BB est constitué d’un mélange de grave entièrement concassé 0/10 et reconstitué avec du
sable et/ou filler et de bitume 50/70. Le module de richesse (K) est supérieur à 3,5.

102
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
CONCLUSON GENERALE
Ce rapport est le fruit de beaucoup d’essais, d’étude et de recherche. Il présente les essais de
contrôle suivant les normes correspondantes sur les sols, les granulats, le ciment, les bétons ; avec
en parallèle la formulation du béton selon avec un exemple type. Il présente en outre les essais
d’étude et de contrôle in-situ comme l’essai pressiométrique, l’essai au pénétromètre dynamique
lourd, le sondage à la tarière mécanique, l’essai de mesure de compacité avec le densitomètre à
membrane. Grâce au guide du dimensionnement routiers pour les pays tropicaux et du logiciel
ALIZEE DALIZE, il propose le dimensionnement du tronçon de route Nkambe - Misaje –
Mungong. Ce rapport présente un cas de dimensionnement d’une semelle isolée pour un immeuble
‘R + 6’ au quartier Hippodrome et le contrôle des travaux routiers de la chaussée et parking de
l’extension de la SNH.
Ce rapport d’une certaine manière présente comment sont rédigés les rapports de contrôle
géotechnique à la fin d’une mission (cas pratiques avec documents en annexe). Mais il omet
certains détail comme le temps d’observation et de suivie des travaux sur les chantiers. Temps
méritant beaucoup de patience et de persévérance. Car les travaux sur le chantier ne correspondent
pas toujours exactement aux prévisions d’études en laboratoire, aux cahiers de charges et aux délais
d’exécution des travaux.
Aux chantiers il est parfois noté une lenteur dans l’exécution des travaux, un entêtement des
entreprises dans l’usage des matériaux, mais surtout des difficultés financière. Le problème parfois
peut aussi être climatique comme par exemple l’excès de sécheresse qui de plus en plus est
observée dans nos régions.
Malgré ces quelques soucis rentrés, nous sortons satisfaits de notre stage car beaucoup de nos
objectifs ont été atteints. Ce qui nous a fait défaut c’est la durée de stage qui a été très courte pour
un programme si intense. Nous en sommes reconnaissants car le Labogénie n’a pas tenu rigueur et a
permis de continuer le stage encore plusieurs mois après.

103
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
BIBLOIOGRAPHIE
ANONYME, (2000) : Manuel pour les ingénieurs chargés du contrôle et du suivi des travaux
routiers. 37 p.
BENABEN J.P., DAC CHI et TOURENQ C. 1989. Identification des argiles polluant les
graves ciments par le bleu de méthylène. Une meilleure approche du problème de la propreté des
sables.
BRZESKA G., cours de technologie : les fondations superficielles. Saint jean de Braye,
Orléans.
CASTANY G., 1998. Principe et méthode de l’hydrogéologie
CEBTP – Centre Expérimental de recherches et d’études du Bâtiment et des Travaux Publics
de la République Française -, 1984. Guide pratique de dimensionnement des chaussées pour les
pays tropicaux. 157 p.
CONTROLAB, 2008. Densitomètre, manuel d’utilisation. Réf. S0232 – S0233.
www.controlab.fr
CONTROLAB, 2002. Oedomètre, manuel d’utilisation. Réf.T0302, www.controlab.fr
COSTET J. et SANGLERAT G., 1981. Cours pratique de mécanique des sols. Tome 1:
Plasticité et calcul des tassements. 3eme édition DUNOD, 285P.
D60. Pressiomètre ; notice générale
DUPAIN R., LANCHON L., SAINT-ARROMAN J.C., 1995. Granulats, sols, ciments et
bétons. Edition CASTEILLA – 25 rue Monge-Paris, 236P.
FILLIAT G., 1981. La pratique des sols et fondations, édt. Du moniteur, Paris.
GHOGUE R., 2009. Essais de laboratoire et in-situ et leurs interprétations pourv les études et
contrôle géotechniques.
GWET HIOB A. E., LABOGENIE. Contrôle géotechnique des travaux routiers. Principaux
essais sur la qualité des matériaux routiers et incidences sur les travaux.
LABOGENIE, Dossier interne, 1986. Etude et contrôle des matériaux de construiction
(Study and contrôle of building materials), Mode opératoire des essais de laboratoires.
MAGNAN J.P. et YOUSSEFIAN G., 1989. Essai au bleu de méthylène et classification
géotechnique des sols. Bulletin de liaison Laboratoire des Ponts et Chaussées.
MERRIEN-SOUKATCHOFF V., 2007. Eléments de géotechnique. Ecole Nationale
Supérieure des Mines de Nancy.
NOUMEDEM E., LABOGENIE. Formation continue. Module 7 : contrôle géotechnique
des ouvrages d’arts.
RENAUD H. et LETERTRE F., 1996. Travaux de construction. Technologie du bâtiment –
gros œuvre. Edt. FOUCHER, Paris, 240 p.
SCHLOSSER F, 1988. Eléments de mécanique des sols, cours de l’Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées. Presses de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, ISBN, 276P.
TCHOUANI NANA J.M., 1999 ; M.a.j. CALLAUD M., 2004. Cours de mécanique des
sols, tome 1, propriétés des sols. Institut international d’ingénierie de l’eau et l’environnement.
Groupe EIER-ETSHER.
TOURENQ C. et TRAN NGOC LAN, 1989. Mise en évidence des argiles par l’essai au
bleu de méthylène. Application aux sols, roches et granulats. Bulletin de liaison Laboratoire des
Ponts et Chaussées.
RAPPORTS DES CHANTIERS:
1- Etude géotechnique de fondations sur le site de construction d’un bâtiment de type R+6 au
quartier Hippodrome à Yaoundé. Chargé de projet : Ngono Eyebe Marlyse, Ingénieur de Génie
rural, Labogénie. Mars 2012.
2- Etudes géotechniques routières de la Ring Road Kumbo – Nkambe – Misaje – Mungong –
Nyos – Weh – Wum. Tronçon Nkambe – Misaje – Mungong. chef de projet : EFFITI ONGUENG
Marianne, Ingénieur de Génie Civil, Labogénie.

104
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXES

105
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XI.a

-1-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XI.b

-2-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XI.c

-3-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XI.d

-4-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XV : Coffrage et
décoffrage des poteaux à Olembé

-5-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XVI: spécification des granulats pour les bétons hydrauliques (NF P 1X-541)
valeurs spécifiées Uf à 90 % valeurs limite absolue UÇ = ç
fillers
passant à 2mm ≥ 99% ≥ 94%
passant à 0.125mm ≥ 80% ≥ 75%
passant à 0.063mm ≥ 70% ≥ 55%
sables
passant à D mm ≥ 85% ≥ 30%
passant à 0.08mm ≥ 12% ≥ 15%
module de finesse 1,8 ≤ *à ≤ 3,2 (tolérance 0,35) 1,65 ≤ *à ≤ 3,35 (tolérance 0,50)

gravillons
passant à (‚ + _)/S ≤ moyenne -17,5≤75 ≤ N'' − 10
pour D≥ 2.5d ≥ moyenne -17,5≥25 ≤ N'. − 10
absorption d’eau ≤5% ≤ 5,5
résistances mécaniques
Los Angeles ≤ 40 ≤ 43
friabilité des sables ≤ 60 ≤ 65
(alluvionnaire et de recyclage)
coefficient d’aplanissement ≤ 30% ≤ 34%
propreté des fillers : ≤1 ≤ 1.3
valeur de bleu Ui
propreté des sables ≥ 75 ≥ 70
ESV ≥ 70 ≥ 65
ES (65 et 60 pour sables concassés ou (60 et 55 pour sables concassés ou
broyés) broyés)
valeur de bleu Ui ≤1 ≤ 1.3
Propreté des gravillons (passant
à 0.5mm)
Gravillons non concassés ≤ 1,5% ≤ 2%
Gravillons concassés ≤ 3% ≤ 3,5%
Les spécificités du tableau sont celles de la norme NF P 1X-541 (mai 1994) concernant le cas général des granulats
pour bétons hydraulique. Les valeurs indiquées sont de deux natures : soient deux valeurs supérieures N' et inférieure N¤
spécifiées statistiquement à 90%, lorsque les essais de laboratoire sont nombreux et suivis (au moins 15 essais dans les
15 derniers mois). Soient deux valeurs limites absolues ou bornes Vl=U pour un nombre d’essais moindre. U étant une
constante liée à la fidélité de l’essai.

-6-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XVII : Spécification des granulats pour techniques routières

Trafic (essieux de 13 Spécification Couche de liaison Couche de roulement


tonnes)
T4 A ≤ 30 ≤ 30
(< 25/*¶èb) LA ≤ 30 ≤ 25
MDE ≤ 25 ≤ 20
CPA ≥ 0,45
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
T3 A ≤ 30 ≤ 25
(S• à •h /*¶èb) LA ≤ 25 ≤ 20
MDE ≤ 20 ≤ 15
CPA ≥ 0,50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
T2 A ≤ 25 ≤ 20
( •h à ihh/*¶èb) LA ≤ 25 ≤ 20
MDE ≤ 20 ≤ 15
CPA ≥ 0,50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
T1 A ≤ 20 ≤ 20
(300 à 750/*¶èb) LA ≤ 25 ≤ 20
MDE ≤ 20 ≤ 15
CPA ≥ 0,50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
T0 A ≤ 20 ≤ 20
(> 750/*¶èb) LA ≤ 25 ≤ 15
MDE ≤ 20 ≤ 15
CPA ≥ 0,50
P ≤2 ≤2
ES ≥ 50 ≥ 50
Notations :
A : Coefficient d’aplatissement
LA : Résistance au choc et à l’usure essai Los Angeles
MDE : Résistance à l’usure en présence d’eau essai micro-Deval
CPA : Coefficient des polissages accéléré
P : Propreté des granulats
ES : Equivalent de sable

-7-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XVIII: Fiches de calcul des déflexions des structures proposée pour la route
Nkambe - Misaje - Mungong
Cas N°1 : NKAMBE - MISAJE - MUNGONG
POSITION DE LA VALEUR MAXIMALE POUR UN JUMELAGE
A SOUS UNE ROUE SIMPLE
B SOUS UNE DES ROUES DU JUMELAGE
C AU CENTRE DU JUMELAGE
A= 12.500 D= 37.500 Q= 6.620
NOMBRE DE COUCHES 4
***********************************************************************
* * * * * * *
* Z * * EPSILONT * SIGMAT * EPSILONZ * SIGMAZ *
***********************************************************************
* .00* * .412E-03B* .228E+02B* -.527E-03B* .662E+01A*
* * E= 25000. * * * * *
* * NU= .45 * * * * *
* * H1= 5.00 * * * * *
* 5.00* * -.228E-03A* -.609E+01A* -.125E-03C* .523E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 5.00* * -.228E-03A* .598E+00B* .124E-02A* .523E+01B*
* * E= 4000. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H2= 15.00 * * * * *
* 20.00* * -.459E-03C* -.174E+01B* .563E-03B* .151E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 20.00* * -.459E-03C* -.353E+00C* .109E-02B* .151E+01B*
* * E= 1500. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H3= 20.00 * * * * *
* 40.00* * -.355E-03C* -.453E+00C* .545E-03C* .628E+00C*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 40.00* * -.355E-03C* -.122E+00C* .894E-03C* .628E+00C*
* * E= 750. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H4=INFINI * * * * *
* * * * * * *
***********************************************************************
* D * 77.99MM/100 * R*D *
* R * 93.77M * 7312.96M*MM/100 *
***********************************************************************
MODULES ET CONTRAINTES EN BARS

Cas N°2 NKMABE - MISAJE - MUNGONG


POSITION DE LA VALEUR MAXIMALE POUR UN JUMELAGE
A SOUS UNE ROUE SIMPLE
B SOUS UNE DES ROUES DU JUMELAGE
C AU CENTRE DU JUMELAGE
A= 12.500 D= 37.500 Q= 6.620
NOMBRE DE COUCHES 4
***********************************************************************
* * * * * * *
* Z * * EPSILONT * SIGMAT * EPSILONZ * SIGMAZ *
***********************************************************************
* .00* * .443E-03B* .243E+02B* -.582E-03B* .662E+01A*
* * E= 25000. * * * * *
* * NU= .45 * * * * *
* * H1= 5.00 * * * * *
* 5.00* * -.293E-03A* -.916E+01A* -.125E-03C* .508E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 5.00* * -.293E-03A* .573E+00B* .161E-02A* .508E+01B*
* * E= 3000. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
-8-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
* * H2= 20.00 * * * * *
* 25.00* * -.396E-03C* -.999E+00C* .542E-03B* .122E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 25.00* * -.396E-03C* -.311E+00C* .881E-03B* .122E+01B*
* * E= 1500. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H3= 20.00 * * * * *
* 45.00* * -.314E-03C* -.403E+00C* .487E-03C* .557E+00C*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 45.00* * -.314E-03C* -.109E+00C* .796E-03C* .557E+00C*
* * E= 750. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H4=INFINI * * * * *
* * * * * * *
***********************************************************************
* D * 76.76MM/100 * R*D *
* R * 84.12M * 6457.05M*MM/100 *
***********************************************************************
MODULES ET CONTRAINTES EN BARS

Cas N°3 : NKAMBE - MISAJE - MUNGONG


POSITION DE LA VALEUR MAXIMALE POUR UN JUMELAGE
A SOUS UNE ROUE SIMPLE
B SOUS UNE DES ROUES DU JUMELAGE
C AU CENTRE DU JUMELAGE
A= 12.500 D= 37.500 Q= 6.620
NOMBRE DE COUCHES 4
***********************************************************************
* * * * * * *
* Z * * EPSILONT * SIGMAT * EPSILONZ * SIGMAZ *
***********************************************************************
* .00* * .388E-03B* .219E+02B* -.499E-03B* .662E+01A*
* * E= 25000. * * * * *
* * NU= .45 * * * * *
* * H1= 5.00 * * * * *
* 5.00* * -.215E-03A* -.542E+01A* -.148E-03C* .532E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 5.00* * -.215E-03A* .716E+00B* .125E-02A* .532E+01B*
* * E= 4000. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H2= 10.00 * * * * *
* 15.00* * -.253E-03B* -.491E+00C* .663E-03B* .249E+01B*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 15.00* * -.253E-03B* -.491E+00C* .663E-03B* .249E+01B*
* * E= 4000. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H3= 15.00 * * * * *
* 30.00* * -.443E-03C* -.187E+01C* .380E-03B* .762E+00C*
*-------*--- COLLE---*-----------*-----------*-----------*-----------*
* 30.00* * -.443E-03C* -.144E+00C* .107E-02C* .762E+00C*
* * E= 750. * * * * *
* * NU= .25 * * * * *
* * H4=INFINI * * * * *
* * * * * * *
***********************************************************************
* D * 74.64MM/100 * R*D *
* R * 103.13M * 7698.13M*MM/100 *
***********************************************************************
MODULES ET CONTRAINTES EN BARS

Tableau 19 : Dimensionnement de coffrage de dalles avec poutrelles Doka H 20 (Renaud et Letertre, 1996)

-9-
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XIX : Quelques photos à Olembé

- 10 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
- 11 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE XX : Quelques photos à la SNH

- 12 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE VIII: Quelques résultats du sondage pénétrométrique
Rpd (Mpa)
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00
0

0,5

1
P (m)

1,5

2,5

SPD 1
3

0,00 5,00 10,00 Rpd (Mpa)


15,00 20,00 25,00 30,00
0

6
P (m)

10

12

SPD 2
14

16

- 13 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE VII: Quelques resultats du sondage préssiométrique
500 600
SP 1 de 0 à 1 m SP 1 de 1 à 2 m
450
500
400
350 400
300

V (cm3)
V (cm3)

250 300

200
200
150
100 100
50
0 0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
P (bars) 250 P (bars)
450 SP 1 de 3 à 4 m
SP1 de 2 à 3 m
400
200
350

300
150
250

200 100
150

100 50

50

0 0
0 2 4 6 8 0 5 10 15 20 25 30 35

180 SP 1 de 4 à 5 m 200 SP 1 de 5 à 6 m
160 180
140 160

120 140

100 120
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
0
0 10 20 30
0 10 20 30
- 14 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE VI: Quelques résultats du cisailement rectiligne

2,5
y = 0,63x + 0,3767
R² = 0,9979
2
ζ rupture (bars)

1,5

0,5

0
0 0,5 1 1,5 σ (bars) 2 2,5 3 3,5

3,00
ζ1 ζ2 ζ3
2,50

2,00
Sc

1,50

1,00

0,50

0,00
0,00
28,04
27,80
27,57
27,33
27,10
26,86
26,62
26,39
26,15
25,92
25,68
25,45
25,21
24,98
24,74
24,50
24,27
24,03
23,80
23,56
23,33
23,09
22,86
22,62

ζ (bars)

Temps (mn)
0,00 1,00 2,00 3,00 4,00 5,00 6,00 7,00
0

5 Lecture Sc
Log. (Lecture) Log. (Sc)
10
section

15

20

25

30

- 15 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne
ANNEXE V : Résultats d'identification des sols pour le projet de
construction d'un R+6
LABORATOIRE NATIONALE DE GENIE CIVIL
LABOGENIE YAOUNDE
B.P. 349 - Tél/Fax : 22 30 30 05
Projet de construction d'un immeuble R+6 à Hyppodrome yaoundé
Du 24/02/2012 au 08/03/2012 opérateur: Cyprien Monkam Major
N° échantillon PEI 1 PEI 2
Profindeur (m) 11,00-11,50 14,00-14,50
Roche altérée en Roche altérée
Nature argile bariolée en argil bariolée

ω (%) 32 34
17,3 17,5
13,1 13,1
26,5 26,4
e 1,02 1,02
39 39
83 88
Données podérales %fines ≤ 80 μm 82 69
61 69
39 41
IP (%) 22 28

M.O. (%) 1,4 0,9


Cisaillement direct
(uU) 31 - 0,3 31 - 0,3
ω (%) après
ès essai 41 39

0,79 0,81
Données 0,725 0,9
oedométrique et 0,178 0,262
graphique joint 0,015 0,019

- 16 -
Rédigé par MANEFOUET Bertille Ilalie (LABOGENIE 2012) / mceliebertille@yahoo.fr / Géologue-géotechnicienne

Vous aimerez peut-être aussi