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BURKINA

LE DROIT AU LOGEMENT
ALLÈGREMENT VIOLE
gronde, le pouvoir est sous pression.
La crise du logement est Après tout ce temps d’attentisme, les
la prochaine menace sociale au problèmes se sont démultipliés. Les
Burkina. Cela est incontestable au non lotis se sont agrandis avec les
regard du retard accusé par le pays habitants encore plus nombreux, les
dans la politique du logement décent terres ont été accaparées par les
pour les populations. Après les années promoteurs et les réalisations de
de révolution par TS, l’urbanisation a logements sociaux sont très
pris une autre tournure. La priorité de insuffisantes. Pour éviter l’explosion
l’État n’est plus de construire des cités sociale, l’État envisage donc la reprise
modernes et accessibles pour les des lotissements. Mais n’est-ce-pas
populations. Au contraire, il s’est trop tard ? Comment satisfaire tous
désengagé en privatisant le secteur ces demandeurs de parcelles des
avec en prime un système de quartiers précaires ? Où trouver les
monopole octroyé à une seule espaces à lotir ? Combien coûteront
entreprise ? Il a fallu la chute du les travaux d’aménagement ? Ne faut-il
régime COMPAORÉ pour voir la fin de pas encourager le retour à la
cette mainmise sur le secteur terre avec des mesures
immobilier par le clan au pouvoir. Mais d’accompagnement de certains
la libéralisation n’a rien changé aux résidents des quartiers non lotis ?
réalités des burkinabé.
Déjà, il faut commencer

L
a prolifération des promoteurs par dire la vérité aux Ouagalais, il est
immobiliers n’a pas donné lieu à devenu quasiment impossible
la naissance d’une meilleure offre d’octroyer une parcelle à tous les
en termes d’accès à des logements de demandeurs. Sauf à étendre la ville de
qualité à des coûts raisonnables. On façon illimitée, on voit mal comment le
pourrait même parier d’une faire. Par contre, il est possible de
libéralisation sauvage avec la permettre à chacun de vivre sous un
complicité bienveillante des dirigeants. toit dans les conditions décentes. Il
Résultat, la situation est pire que par le faut pour se faire plafonner le prix des
passé. Les lotissements ont été loyers. La spéculation a atteint des
subtilement rétrocédés à des privés niveaux record cde sorte que les loyers
véritables marchands de sommeil. sont devenus incontrôlés et prohibitifs.
Les propriétaires justifient ces loyers
Ces derniers écument à élevés par élevés par la cherté des
la périphérie de Ouagadougou, ne matériaux de construction et le coût
laissant aucun centimètre carré. Les élevé des parcelles entre autres. Ils
champs sont parcellés et revendus à n’ont pas totalement tord. Les coûts
prix d’or. L’Etat a donc démissionné. des bâtiments sont renchéris par la
Les habitant se retrouvent dans une flambée des prix des matériaux. À ce
précarité jamais égalée. Les laissés- niveau, on observe aussi une
pour-compte des zones non loties démission de l’État. Le marché est
commencent à s’impatienter après laissé au bon vouloir des fabricants et
toutes ces années d’attente. La colère des commerçants. Au total ; les
Burkinabè sont à la merci des
marchands de sommeil. D’où le reflexe
pour eux de disposer de leur propre
maison. Ce légitime droit au logement
n’est nullement garanti par l’Etat en
l’état actuel des choses. Il est même
bafoué

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