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Communication et langages

La ritualisation des communications sociales


Dominique Picard

Résumé
La communication implique l'existence d'un code commun aux interlocuteurs. Mais le langage n'est pas le seul code à
remplir cette fonction. Il existe aussi des «rituels d'interaction » qui contribuent à faciliter et à réguler les rapports sociaux.
C'est ce qu'on appelle couramment les usages, le savoir-vivre ou la politesse. Il ne s'agit pas d'une manifestation de
formalisme, factice et inessentielle, comme on tendrait quelquefois à le penser. Régulièrement, on redécouvre les vertus
du savoir-vivre: en octobre 1995, une enquête de la SOFRES montrait que 73 % des Français lui donnaient une
importance capitale. Ce n'est pas seulement une façon de montrer sa « bonne éducation » ; plus fondamentalement, cette
opinion reflète la conscience plus ou moins claire que les rites de politesse traduisent des principes essentiels au bon
fonctionnement des relations sociales. C'est du moins l'hypothèse que développe Dominique Picard en montrant comment
ces rituels structurent l'univers social, quels enjeux ils recouvrent, quelles fonctions ils assument et quelles stratégies
relationnelles ils mettent en œuvre.

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Picard Dominique. La ritualisation des communications sociales. In: Communication et langages, n°108, 2ème trimestre
1996. pp. 102-115.

doi : 10.3406/colan.1996.2684

http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1996_num_108_1_2684

Document généré le 15/10/2015


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La communication implique l'existence d'un code des Français lui donnaient une importance
commun aux interlocuteurs. Mais le capitale. Ce n'est pas seulement une
langage n'est pas le seul code à remplir cette façon de montrer sa « bonne éducation » ;
fonction. Il existe aussi des «rituels plus fondamentalement, cette opinion
d'interaction » qui contribuent à faciliter et reflète la conscience plus ou moins claire
à réguler les rapports sociaux. C'est ce que les rites de politesse traduisent des
qu'on appelle couramment les usages, le principes essentiels au bon
savoir-vivre ou la politesse. fonctionnement des relations sociales.
Il ne s'agit pas d'une manifestation de C'est du moins l'hypothèse que développe
formalisme, factice et inessentielle, comme Dominique Picard en montrant comment
on tendrait quelquefois à le penser. ces rituels structurent l'univers social,
Régulièrement, on redécouvre les vertus quels enjeux ils recouvrent, quelles
du savoir-vivre: en octobre 1995, une fonctions ils assument et quelles stratégies
enquête de la SOFRES montrait que 73 % relationnelles ils mettent en œuvre.

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I
La ritualisation des communications sociales 103

ordre immuable. Comme le précise l'éthologue Konrad Lorenz


dans l'Agression, « une longue série de types de comportements
variables s'est fondue en une unique séquence, rigide et
obligatoire, ce qui diminue évidemment le risque d'ambiguïté dans la
communication »(p. 79). Cette définition montre que la forme et
la fonction des rituels sont fortement liées : c'est leur rigidité et
leur fixité qui, en leur ôtant toute ambiguïté, en font les signaux
d'un code symbolique et les rendent immédiatement
compréhensibles. C'est une caractéristique précieuse dans des
situations critiques.
Les rituels sont généralement utilisés dans des situations
d'agression ou de séduction. Mais, au niveau du groupe, ils
peuvent également assumer trois fonctions essentielles : consolider
son unité, supprimer les luttes internes et opposer le groupe en
tant qu'entité indépendante à d'autres groupes semblables. Ils
permettent ainsi à la fois d'assurer une régulation des relations
internes et de renforcer la cohésion du groupe.
Si l'on établit un parallélisme entre le rituel animal et le rituel
social, celui-ci apparaît donc comme un acte symbolique dans
lequel la fonction de communication est première1. Il comporte
un caractère d'obligation et demeure indépendant de l'état
émotif de l'acteur. Son rôle au niveau social est de faciliter les
relations en leur ôtant tout aspect aléatoire. Chacun sait ce qu'il doit
faire ou dire, quelle place il doit occuper et ce à quoi il s'attend
de la part des autres. Cela permet d'entrer en relation avec
autrui en prenant le minimum de risques (de conflit, de
quiproquo, de perte de la face...).
Chez les animaux, le rituel relève souvent d'une programmation
génétique. Chez l'homme, il est appris et varie d'une culture à
une autre2.
1. On constate aujourd'hui en sociologie un intérêt particulier pour l'étude des rituels
sociaux. Cf. Claude Rivière, Les Rites profanes (Presses universitaires de France, 1995).
2. L'approche éthologique n'est pas la seule qui permet d'appréhender les rituels
sociaux. Deux autres courants en éclairent des aspects essentiels. Le premier, issu des
travaux d'Emile Durkheim, relie le rituel au sacré et lui donne pour fonction essentielle de
guider la façon dont on doit se comporter avec les choses sacrées, soit en permettant le
contact avec elles (par l'intermédiaire d'offrandes, de sacrifices...), soit en assurant, par
des tabous et des interdits, la coupure entre le profane et le sacré. Le second courant
appartient au mouvement psychanalytique. À propos de la névrose obsessionnelle, il
montre que des rituels sont utilisés comme moyen symbolique pour lutter contre
l'angoisse et les mouvements pulsionnels. Et Sigmund Freud a mis en évidence dans
L'Avenir d'une illusion les relations qui pouvaient exister entre le rituel religieux et cette
forme de névrose. Cela permet d'établir un lien entre une explication en termes
sociologiques, se référant au sacré, et une explication en termes psychologiques, mettant
l'accent sur la maîtrise de l'anxiété et le contrôle des pulsions.
104 Psychologie de la communication

Ainsi définis, les rituels tiennent, à l'évidence, une grande


place dans les relations sociales : depuis le salut pressé qu'on
adresse chaque matin à ses collègues, jusqu'à
l'ordonnancement d'une cérémonie de mariage en passant par les vœux de
nouvel an, le placement des convives à table, la rédaction
d'une lettre administrative ou le cadeau d'anniversaire, etc.,
nombre de nos comportements revêtent un caractère rituel
dont la fonction est bien de faciliter la communication en offrant
des modèles de conduite compris par chacun. Souhaiter une
« bonne année » ou offrir un cadeau d'anniversaire est avant
tout un signe d'affection résidant dans l'acte lui-même plus que
dans son contenu. Ne dit-on pas d'ailleurs que, dans ces
circonstances, c'est « surtout le geste qui compte » ?

LE SAVOIR-VIVRE COMME CODIFICATION DES RITUELS SOCIAUX


Une série de questions se pose alors : si le propre du rituel est
de proposer des formes codifiées pour orienter les pratiques,
quelles sont l'origine et la nature de ce code normatif qui régit
ainsi les comportements sociaux ? Est-il formulé quelque part ?
Où en trouver une trace écrite ?
En fait, on y fait allusion quotidiennement lorsqu'on estime « mal
élevé » le fils de notre voisin, qu'on juge « distinguée » telle ou
telle de nos amies ou qu'on apprend à notre petit enfant que
mettre les doigts dans son nez, « cela ne se fait pas ». Ce
modèle par rapport auquel on règle ses comportements et sur
lequel on assoit ses jugements, on l'appelle la « politesse », les «
usages» ou le «savoir-vivre». Il se présente comme un
ensemble de règles, de prescriptions et de proscriptions
transmises oralement par l'éducation, mais que l'on trouve aussi
répertoriées dans des ouvrages qu'on appelle justement des
^ « traités de savoir-vivre ».
S Ces traités de savoir-vivre constituent un genre séculaire. Ils
^ semblent avoir été d'un usage courant dès le xvie siècle (mais
|> il a existé également des règles de conduite à table, rédigées
g> en latin, qui remontent au xie siècle). Ils ont pris leur forme
5 actuelle à la fin du xixe siècle, Les Usages du monde de la
2 fameuse baronne Staffe en constituant un modèle de réfé-
•S rence. Depuis, plusieurs centaines de traités ont été écrits. Il
■| en paraît de nouveaux chaque année et certains sont réguliè-
| rement réédités.
s Ils proposent donc une codification accessible et homogène sur
(S laquelle on peut s'appuyer pour définir, comprendre et analyser
La ritualisation des communications sociales 105

ce qui structure nos communications quotidiennes et ce qui


fonde l'ordre social dans ses aspects relationnels3.

UNE STRUCTURATION DE L'UNIVERS SOCIAL


Le premier rôle du savoir-vivre est de proposer une structuration
de l'univers social. On peut le concevoir comme une tentative
pour ordonner notre lien aux hommes, aux lieux et aux
événements pour faire de la vie sociale une sorte de scénographie où
chaque acteur sait quel est son rôle d'après le décor, les scènes
et les actes4.
Sous cet angle, on peut le percevoir comme une sorte de
répertoire - ou d'inventaire méthodique — qui permet de catégoriser
les acteurs, les lieux, les moments et les situations. D'ailleurs, la
simple lecture des sommaires de ces traités montre assez
nettement ce souci de clarté et de classification.
Ainsi, pour savoir comment se comporter, les différents acteurs
de la vie sociale se voient renvoyés à des chapitres distincts et
reçoivent des conseils spécifiques : « Être une femme, c'est
s'interdire la familiarité, la trivialité, le négligé et toute trace de
vulgarité » (1991) ; « C'est à la personne la plus importante de
donner le ton de la relation » (1992) ; « Une maîtresse de maison
doit toujours avoir l'œil sur ses convives et s'assurer qu'ils ne
manquent de rien (1951)... »
De la même façon, selon le principe fondamental qu'« une règle
qui s'appliquera dans un certain milieu sera par contre déplacée
dans un autre » (1 949), les sommaires nous emmènent dans une
longue promenade qui part de « chez soi » pour aller « dans les
transports en commun », « à l'hôtel » ou « à l'étranger ». On y
apprend ainsi qu'on n'aborde jamais quelqu'un dans une
réception sans se présenter alors qu'à l'hôtel « on ne demande pas son
nom à son interlocuteur et on n'a pas besoin de se présenter soi-
même » (1992) ; ou bien que lorsqu'un couple invite chez lui c'est
« Madame » qui reçoit, alors qu'au restaurant, c'est « Monsieur »
qui choisit la table, s'adresse au maître d'hôtel, place les invités...

3. J'ai effectué une analyse plus complète de ces traités dans mon ouvrage Les Rituels
du savoir-vivre (éditions du Seuil, 1995). Cette analyse y est mise en perspective avec
des observations de la vie quotidienne. Ce qui permet de rendre compte, à partir des
conduites effectives, du sens que revêt la politesse dans nos rapports sociaux, de la
place qu'elle y occupe et du rôle qu'elle y joue.
4. La métaphore représentant la vie sociale comme une « scène de théâtre » sur laquelle
évoluent des « acteurs » devant, pour et en fonction d'un « public » a été popularisée par
le sociologue américain Erving Goffman, notamment dans son ouvrage La Mise en
scène de la vie quotidienne.
106 Psychologie de la communication

Le temps subit le même type de découpage. Ainsi, la journée est


divisée en différents « moments » délimités avec plus ou moins
de précision, chacun d'eux étant propice à certaines activités et
en excluant d'autres. Par exemple, la matinée étant réservée à
l'intimité et la soirée à la vie sociale, un « déjeuner » devra
généralement être plus « simple » qu'un « dîner ». La tenue
vestimentaire s'adapte, elle aussi, aux différents instants : « II faut éviter,
comme des manquements au goût, les décolletés profonds et
les tissus scintillants au début de la journée » (1992). Cette idée
d'une relation étroite entre le moment de la journée, la tenue et
le comportement est si ancrée dans les esprits que certains
manuels suivent la chronologie d'une journée dans la
progression de leurs chapitres en commençant à « 7 heures » avec les
conseils d'hygiène et les principes généraux concernant la
tenue, et en terminant à « minuit » avec l'art de prendre congé,
après avoir passé en revue la façon de téléphoner (à 9 heures),
les relations professionnelles (à 10 heures) ou l'art de recevoir (à
21 heures).
Cette classification est fondée sur des oppositions binaires. Les
différents éléments sont répartis en couples : homme / femme,
inférieur / supérieur, lieu public / lieu privé, matinée / soirée...
Les deux termes se répondent en s'opposant et excluent
l'existence d'un terme intermédiaire, ce qui oblige à renforcer les
caractères spécifiques de chacun d'eux. À chacune de ces
catégories -qui se combinent entre elles -correspondent des règles
spécifiques : par exemple, on ne salue pas de la même façon un
homme et une femme, un supérieur ou un subordonné, dans la
rue ou chez soi...
Cette façon de structurer l'univers social tend à éliminer
l'ambiguïté, et donne à chacun les repères nécessaires pour lui per-
^ mettre de toujours savoir comment se comporter et comment se
S situer par rapport à ses partenaires, et aux situations auxquelles
^ il se trouve confronté.
H Et le savoir-vivre apparaît ainsi comme le guide scénographique
g> d'une comedia dell'arte qui permet à chacun de se mêler au jeu,
5 d'improviser sur une trame conventionnelle sans que la pièce ne
J sombre dans le chaos ou le ridicule.

| LES ENJEUX ET FONCTIONS DES RITUELS SOCIAUX


| L'ordre social n'obéit pas seulement à une logique classificatoire
s qui guide et facilite le choix des comportements. Il répond aussi
o à des ressorts dramatiques liés aux finalités et enjeux de toute
La ritualisation des communications sociales 107

relation interpersonnelle et relevant de deux grandes


problématiques :
— Une problématique identitaire, caractérisée par la protection et
la valorisation de l'image de soi (ce qu'on appelle « garder la
face ») et qui implique, par exemple, qu'on ne relève pas un
impair commis par son interlocuteur ;
— Une problématique relationnelle qui concerne le contact et la
distance, l'ouverture et la fermeture, le lien et la réserve, et que
l'on peut rattacher à la notion de « territorialité » (on frappe avant
d'entrer, on attend d'y être invité pour se rendre chez un voisin,
on n'emprunte pas un stylo ou un livre sans autorisation...).
Reconnaissance des faces et défense des territoires
apparaissent ainsi comme les enjeux fondamentaux de la dramaturgie
sociale. La fonction essentielle des rituels est de favoriser le
contact en faisant courir un minimum de risques aux faces et aux
territoires des acteurs.
On peut en montrer le mécanisme à partir de ce qu'on appelle
les « rituels d'accès », dont le rôle est de faciliter la gestion
délicate de la communication et du lien, et plus particulièrement à
partir de deux d'entre eux : les « présentations » qui initient une
relation, et les « rituels de fermeture » (ou « adieux ») qui en
marquent l'achèvement.

LES PRÉSENTATIONS : L'ASPECT LE PLUS FORMALISÉ


DES RITUELS D'ACCÈS
Les préceptes qui les régissent sont restés pratiquement
inchangés depuis fort longtemps et laissent peu de place à l'initiative ou
à l'interprétation des acteurs.
Ainsi, l'ordre dans lequel elles doivent se faire reste immuable :
« La courtoisie veut que l'on présente toujours un homme à une
femme et les personnes les plus jeunes aux plus âgées.
Toutefois, la hiérarchie, la valeur ou la dignité régissent aussi
l'ordre des présentations » (1967). La posture que l'on doit
adopter, les gestes que l'on fait ou les paroles qu'on prononce ne sont
pas non plus laissés au hasard : il convient d'être debout (sauf si
l'on est une femme ou un personnage très important) ; c'est au
supérieur que revient le privilège de tendre la main le premier ; il
y a des formules appropriées et d'autres qui sont à déconseiller
(comme le fameux «enchanté», aujourd'hui unanimement
décrié parce que trop galvaudé), et qui peuvent d'ailleurs varier
selon la situation ou le contexte social.
Ces règles qui peuvent, à première vue, paraître bien forma-
108 Psychologie de la communication

listes prennent tout leur sens si l'on considère la fonction des


présentations et si on les restitue dans la logique du savoir-vivre.
Quelle est, en effet, la finalité d'un tel rituel ? Il s'agit en quelque
sorte d'initier un contact entre des gens qui, jusque-là, étaient
l'un pour l'autre de parfaits inconnus. La fonction première des
présentations est donc de permettre aux acteurs de s'identifier
mutuellement et d'entrer en relation. Les deux aspects sont
d'ailleurs étroitement liés.
Identifier quelqu'un, c'est lui manifester une sorte de
reconnaissance ; mais c'est aussi lui donner une position sociale et le
situer dans un rapport statutaire avec son interlocuteur. Ce
rapport peut être symétrique ou hiérarchique. Les relations
symétriques prévalent entre pairs ; elles se marquent par des gestes
et des attitudes en miroir : deux hommes seront debout pour se
saluer et se serreront la main. Dans les relations hiérarchiques, il
y a dissymétrie des comportements : une femme restera assise
lors des présentations et tendra sa main que l'homme, debout,
prendra (ou baisera) en s'inclinant très légèrement. Ainsi, une
rencontre se ramène essentiellement à un jeu de places et de
positions sociales qui s'ajustent les unes aux autres et se
marquent par des gestes symboliques (comme la position « debout »
qui est signe de respect).
Dans les présentations, l'orientation des marques de déférence
sert à indiquer les préséances. L'ordre des présentations a,
comme on l'a vu, une valeur significative : puisqu'on présente
toujours en premier celui qui est hiérarchiquement inférieur, il
renseigne immédiatement les interlocuteurs sur leurs positions
sociales respectives : leur mode de relation dépendant de
l'ajustement de ces positions, il va pouvoir s'effectuer sans ambiguïté.
Mais les présentations ont également un autre but : permettre
aux protagonistes de se montrer mutuellement, grâce à leur
connaissance des usages, qu'ils font partie du même monde et
qu'ils sont donc des partenaires potentiels. D'où l'importance
attachée à l'utilisation des « bonnes » formules. Dans ce sens, le
savoir-vivre peut être également perçu comme un système à
produire de la distinction, si l'on donne à ce terme, comme le fait
Pierre Bourdieu (1979), son sens plein et double de noblesse et
d'élégance d'une part, et de différence et de séparation d'autre
| part. Le savoir-vivre apparaît en effet comme un moyen de
| constituer un groupe valorisé de gens « comme il faut » et de les
e distinguer des autres groupes par ses qualités éthiques,
te tiques et sociales. Cette idée apparaît très clairement dans les
La ritualisation des communications sociales 109

traités anciens comme celui de la Baronne Staffe : « La France


est toujours le pays du bel air. Son élite, c'est-à-dire ses diverses
aristocraties, forme la société la plus polie et, par suite, la plus
agréable du monde. »
En instituant l'autre comme partenaire légitime, clairement
identifié et statutairement situé, les présentations permettent
d'engager la relation avec un minimum de risques. Le respect des
conventions dès le premier contact signifie symboliquement
l'adhésion au code et donc la possibilité de communiquer à partir
de règles communes. Elles posent ainsi un « contrat de
communication » implicite qui autorise les protagonistes à aller plus loin
s'ils le souhaitent ou à maintenir au contraire la relation à un
niveau de convivialité superficielle sans qu'ils puissent se sentir
offensés.

LES RITUELS DE FERMETURE : COMMENT PRENDRE CONGÉ ?


Ils sont, eux, une réponse à la question « comment partir ? »,
souvent ressentie comme délicate dans la mesure où elle
suppose de concilier deux points de vue contradictoires ; ne pas
abuser du temps et de la disponibilité d'autrui ; et simultanément
ne pas sembler vouloir écourter ou rompre la relation.
Si l'on prend l'exemple de la fin d'une soirée chez des amis, on
peut voir qu'hôtes et invités doivent coopérer à la réussite d'un
départ. C'est à l'invité d'en prendre (sans hâte excessive)
l'initiative car l'hôte ne peut en aucun cas « renvoyer » ses invités
(quant au moment opportun, une norme s'est établie autour
d'une heure et demie après la fin du repas). Un départ amorcé
doit toujours s'accomplir ; l'hôte peut ainsi, sans crainte de voir
rester son invité, manifester son regret de le voir partir : « Si par
courtoisie la maîtresse de maison insiste pour vous retenir, n'en
profitez pas pour vous asseoir de nouveau ; ce serait très
incorrect. Remerciez comme il convient, mais partez comme vous
l'avez décidé » (1967). L'hôte raccompagne ensuite son visiteur
jusqu'à la porte d'entrée qu'il aura seul le droit d'ouvrir : « Le
visiteur ne doit jamais ouvrir lui-même la porte pour sortir. Ce geste
appartient à ses hôtes. Ce sont eux, et eux seuls, qui doivent
ouvrir la porte ! » (idem).
Pourquoi s'entourer de tant de précautions ? Parce que la
clôture d'une relation comporte des risques pour les protagonistes.
Si l'on part trop vite, on peut donner à son hôte l'impression
qu'on a hâte de le quitter ; ce qui peut le froisser (être une
atteinte à sa « face »). Si l'on s'attarde, on prend cette fois le
110 Psychologie de la communication

risque d'être importun, d'empiéter sur la liberté de mouvement,


sur le temps libre d'autrui (sur son « territoire »). Ou bien c'est
nous qui nous laissons envahir par lui : en s'attardant auprès de
lui, on l'autorise tacitement à user de notre temps (à empiéter
sur notre territoire) sans pouvoir fixer de limites.
Le rituel de fin de soirée prôné par les traités de savoir-vivre
prend alors tout son sens : c'est essentiellement un système mis
en place pour assurer la protection des territoires sans menacer
la face des protagonistes.
Lorsqu'on reçoit quelqu'un, on le fait pénétrer « chez soi ». C'est
une marque de confiance, d'estime ou d'amitié, et l'invité se sent
alors valorisé. Pour que ce sentiment persiste, il convient que
l'hôte ne manifeste pas son désir de le voir partir : c'est pourquoi
l'initiative du départ revient à l'invité. Celui-ci, à son tour, montre
qu'il n'abuse pas de la confiance qu'on lui a faite et qu'il ne
s'approprie pas l'espace qu'on a bien voulu momentanément
partager avec lui. Il ne retarde pas son départ même lorsque
l'hôte proteste, car il sait que cette protestation sert à manifester
l'intérêt et le plaisir pris dans la rencontre mais n'a pas pour
objectif de modifier sa décision. L'invité ne doit pas toucher à la
porte, car seul le possesseur du territoire a le pouvoir d'en
contrôler l'accès. Ainsi, l'invité est reconnu et valorisé puisque
l'hôte a manifesté son désir de le voir et de partager avec lui son
territoire. L'hôte l'est également puisqu'on a apprécié son
hospitalité, et qu'on ne lui dispute pas son pouvoir sur son territoire et
les prérogatives qui en découlent.
Chacun a manifesté sa convivialité et son engagement dans les
relations sociales ; son respect et sa reconnaissance d'autrui ;
son tact et sa distinction en sachant apprécier ce que l'autre lui
offre dans un échange équilibré (son temps, son attention, son
^ territoire, sa nourriture. . .), sans en abuser.

l LES STRATÉGIES RITUALISÉES : MINIMISER LES RISQUES,


| MAXIMISER LES GAINS
g> À travers l'exemple, particulièrement significatif, des « rituels
5 d'accès », on s'aperçoit que le savoir-vivre se présente comme
£ un code d'action et de communication qui tend à minimiser les
•S risques et maximiser les gains pour l'ensemble des acteurs.
| Dans ce but, il propose toute une série de stratégies - sortes de
| scénarios de base - qui régulent les interactions. Ces stratégies
ç opèrent une ritualisation de la rencontre qui facilite l'ajustement
cS mutuel dans des situations ressenties comme problématiques.
La ritualisation des communications sociales 111

De telles situations concernent le plus souvent des actions


délicates de la vie sociale : ouvrir ou fermer la communication (on
vient de le voir) ; donner ou recevoir (offrir un cadeau, emprunter
une voiture) ; changer de statut (passer de l'enfance à l'âge
adulte, perdre son emploi ou changer de situation...). Leur
caractère délicat tient d'abord au fait qu'elles peuvent menacer
les faces des acteurs ou entraîner des violations territoriales.
Mais en plus, ces actions s'efforcent souvent de concilier des
exigences contradictoires, inhérentes aux relations sociales :
accepter le contact et maintenir la distance ; marquer la
hiérarchie et préserver un certain équilibre ; s'intéresser aux autres et
respecter leur vie privée...
Vu sous cet angle, le rituel des présentations, par exemple, peut
être en partie considéré comme une « stratégie de
reconnaissance et de confirmation » puisque chacun se trouve nommé,
identifié et confirmé dans sa position sociale. L'obligation qui est
faite de saluer quelqu'un en lui donnant son titre (« Bonjour
Madame... Monsieur le Directeur... Mon Général... ») va dans le
même sens.
On trouve aussi des « stratégies de réparation » qui ont pour but
de prévenir ou d'annuler rétroactivement une « offense »
identitaire ou territoriale. Leur forme verbale la plus courante est
l'excuse que l'on présente lorsqu'on bouscule quelqu'un,
lorsqu'on passe devant lui, lorsqu'on souhaite utiliser son
téléphone ou lorsqu'on l'interrompt dans une activité.
Il y a également des « stratégies d'équilibrage», dont le but est
de réduire l'inégalité des positions sociales. En effet, les
individus en position supérieure (les chefs de service, les
ecclésiastiques, les femmes...) reçoivent des marques de déférence (on
leur cède le pas, on se lève à leur arrivée...). Pour ne pas
paraître hautains ou arrogants et rétablir une certaine symétrie
dans les échanges, ils doivent à leur tour « offrir » une marque
d'intérêt à leur interlocuteur : c'est le sourire de la dame à qui l'on
tient la porte ou les quelques mots aimables que prononce un
notable à l'intention du jeune homme qui lui a été présenté5.
On constate aussi que plus un événement ou une situation est
ressentie comme problématique, plus on l'aborde de manière
ritualisée. Les rituels sociaux apparaissent ainsi comme un
moyen symbolique de conjurer les mauvais sorts qui peuvent
5. On trouvera un recensement des stratégies et rituels sociaux, ainsi que la présentation
détaillée des prescriptions qui permettent de traverser les moments délicats de la vie
sociale, dans la deuxième partie des Rituels du savoir-vivre.
112 Psychologie de la communication

perturber les petits et les grands moments de l'existence : ceux


qui touchent de près ou de loin à la vie et à la mort, aux rapports
entre sexes et générations, au changement et à la fuite du
temps. Ce sont, par exemple, les rituels qui accompagnent la
naissance, le mariage, le décès. Ou bien les marques de
déférence qu'un homme doit avoir à l'égard d'une femme, un jeune à
l'égard des personnes âgées, un salarié vis-à-vis d'un supérieur
hiérarchique...
On peut, pour en comprendre l'importance, s'attarder un instant
sur ces cérémonies qui marquent les principales étapes de la vie
(baptême, mariage, profession de foi, obsèques). Occasions
festives, elles sont aussi prises dans un protocole solennel qui
en fait des objets sacralisés à la fois par le culte religieux et par
le cérémonial civil : « De la naissance à la mort, la religion
impose aux grandes circonstances prévisibles de la vie un
cérémonial plein de lenteur et de gravité ou d'allégresse. Sans
apparat et sans orgues, les cérémonies civiles ont une dignité
dépouillée, austère ; il revient à chacun de les orner, d'en soigner
le protocole (1981) ». Ces étapes d'une histoire individuelle
apparaissent aussi comme des événements sociaux qui
impliquent toute une collectivité. Ce qui autorise à les assimiler à de
véritables «rites de passage», rites dans lesquels, selon
l'anthropologue Louis- Vincent Thomas, « personne et société
[...], s'avèrent à la fois distinctes et pourtant inséparables »
(1973, p. 106).
Si l'on prend l'exemple du mariage, on s'aperçoit que ce double
aspect - individuel et groupai — se retrouve à chaque étape du
rituel : depuis l'annonce jusqu'à la réception privée qui suit la
cérémonie.
L'annonce d'un mariage doit rencontrer un large écho : « On
^ invite au mariage, en plus des membres de la famille, toutes les
S relations, les collègues des parents et des mariés, les
is rades d'études, les anciens professeurs [...], les locataires de la
H maison, les voisins les plus proches (1967) ». Des invitations
g> aussi largement distribuées sont une façon de faire connaître à
^ toute la communauté la destinée de ses membres. Mais c'est
£ également une façon de la signifier et de l'impliquer en tant que
•J§ communauté solidaire.
| Lors de la cérémonie, la famille est étroitement associée au
| rituel : il est recommandé de choisir une partie des témoins et des
g demoiselles d'honneur dans le cercle familial ; le fiancé entre à
o l'église au bras de sa mère et la fiancée à celui de son père tandis
La ritualisation des communications sociales 113

que les deux familles y pénètrent en couples composés d'un


membre de chacune d'elles, couples qui perdureront dans le plan
de table lors de la réception qui généralement suit la cérémonie.
Et, bien sûr, il est impossible de répondre à un faire-part de
mariage sans présenter ses « vœux de bonheur » et, bien
souvent, sans offrir un cadeau... qui doit toujours concerner
l'installation du ménage. Encore une façon de s'impliquer dans la
nouvelle union.

LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU SAVOIR-VIVRE :


QUATRE « PILIERS » POUR LES RELATIONS SOCIALES
Après avoir montré et justifié l'existence de rituels dans la
communication sociale, on peut encore se poser la question de leur
nature et de leur fondement. Car, à première vue, le savoir-vivre
apparaît comme une succession de règles et de principes plus
ou moins arbitraires ou disparates. On peut se demander s'il
existe une logique directrice les reliant entre eux. Elle existe
bien, comme j'ai pu le montrer en analysant les principes du
savoir-vivre. Elle repose sur quatre principes fondamentaux qui
constituent en quelque sorte les « piliers » du savoir-vivre et de
sa conception des relations sociales.
Le premier est un principe de « sociabilité » qui peut être
considéré comme le principe constitutif du savoir-vivre. Il prône la
supériorité du social sur l'individuel. L'homme y est un acteur de
la vie sociale, déterminé par son rôle et sa place plus que par sa
personnalité, ses désirs ou son originalité. Au nom de ce
principe, on valorise tout ce qui tend à favoriser les contacts et à
entretenir les relations interpersonnelles : l'écoute, la
convivialité, le goût de la conversation, l'aisance en groupe...
Le second est un principe d'« équilibre », dont la fonction est de
réguler l'ordre social. Contribuent à ce principe toutes les
valeurs qui tendent à assurer la stabilité et l'harmonie dans les
relations : l'équité, la réciprocité, la modération...
Le troisième, c'est le « respect d'autrui », principe relationnel
fondamental. Il suppose à la fois le respect de sa « face » (marquer
sa déférence, avoir du tact, être courtois...) et celui de son
territoire (en étant discret, réservé...).
Enfin, le « respect de soi » est le principe déterminant de ce
qu'on appelle la « tenue ». Il s'exprime à travers une valeur
fondamentale : la distinction qui implique la dignité, la maîtrise de
soi, le soin, l'élégance, la décence...
114 Psychologie de la communication

TRAITÉS DE SAVOIR-VIVRE CITÉS

Staffe (baronne), Usages du monde. Règles du savoir-vivre, Paris,


Flammarion, 1899.
Ranville (M.), Savoir-vivre et savoir-faire, Paris, éditions Godin, 1949.
Assailly (G. d1), Baudry (J.), Guide Marabout du savoir-vivre, Tours-Paris,
Marne (coll. « Marabout service »), 1951 .
Le Folcalvez (F.), A.B.C du savoir-vivre, Paris, Fernand Nathan, 1967.
Royer (A.), Le Savoir-vivre aujourd'hui, Paris, Larousse, 1981 .
Rothschild (N. de), Le Bonheur de séduire, l'Art de réussir, Savoir vivre
aujourd'hui, Paris, Fixot, 1991.
Denuelle (S.), Le Savoir-vivre. Guide pratique des bons usages
d'aujourd'hui, Paris, Larousse, 1992.

CONTINUITÉ ET CHANGEMENTS
Les principes et valeurs sur lesquels repose le savoir-vivre sont
anciens. Forment-ils un système immuable qui se transmet tel
quel de générations en générations ou bien est-il capable
d'évoluer au fil du temps ? Si l'on compare les traités actuels aux
anciens, on ne peut manquer de constater une certaine
évolution qui va au-delà du simple changement de style et de ton qui
traverse toutes les formes d'écriture.
D'abord on a tenu compte de l'évolution des modes de vie.
Certaines rubriques comme « les bals » ou « les eaux » ont
quasiment disparu. D'autres sont apparues : comment s'exprimer au
téléphone, se tenir à l'étranger, gérer ses relations
professionnelles, ou présenter sa concubine... D'autres encore se sont
modifiées : les relations avec les gens de maison sont
assimilées à des contrats entre employeurs et employés et non plus à
^ des devoirs réciproques entre maîtres et serviteurs ; ou bien les
S cérémonies religieuses ne sont plus uniquement assimilées à
^ des cérémonies catholiques : les rites israélites ou musulmans
|> sont entrés en scène.
g> Mais surtout, le système de valeurs a évolué : on insiste beau-
5 coup plus aujourd'hui sur le côté « pratique » ou « naturel » du
£ savoir-vivre. Et puis des valeurs nouvelles ont fait leur appari-
•S tion, comme la « liberté >> ou le « plaisir » qui se substituent par-
■| fois au sens du « devoir » prôné par les anciens traités ; ou bien
| l'inégalité sociale n'apparaît plus toujours comme une sorte
s d'évidence qu'il faut savoir gérer, et une certaine idéologie égali-
<3 taire et démocratique semble parfois influencer les discours.
La ritualisât ion des communications sociales 115

Pourtant, fondamentalement, le système perdure et les


éléments de permanence sont plus nombreux, plus forts et plus
persistants que les marques du changement.
La place manque ici pour traiter en détail de cette question
primordiale pour aider à la compréhension de notre vie sociale6. Mais on
peut souligner que le besoin de règles, la force de la tradition et la
persistance d'un certain formalisme font que souvent les
changements ne sont qu'adaptation de surface, et ne remettent pas en
cause les fondements du savoir-vivre qui continuent de reposer
sur les quatre principes que nous évoquions ci-dessus.
C'est sans doute que ces quatre principes répondent à quatre
besoins fondamentaux. On peut le vérifier en observant les
situations de la vie quotidienne dans lesquelles ils ne sont pas
respectés : accepte-t-on facilement d'être bousculé par un
malotru qui « ne s'excuse même pas » (respect d'autrui) ? Trouvons-
nous agréable d'avoir pour voisin de table quelqu'un qui se tait
pendant tout le dîner (sociabilité) ? Ne ressentons-nous pas une
certaine irritation (voire une humiliation) lorsqu'on ne répond pas
à notre salut (équilibre) ? Ne réprouvons-nous pas les gens qui
se rendent à leur travail avec des cheveux gras, des souliers
éculés ou du vernis à ongle écaillé (respect de soi) ?
On comprend alors en partie pourquoi les traités de savoir-vivre
ont encore aujourd'hui un aussi large écho et font le bonheur des
éditions à large diffusion.
Dominique Picard

AUTRES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Bourdieu (P.), La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit,


1979.
Elias (N.), La Civilisation des mœurs, Paris, Galmann-Lévy, 1973.
Lorenz (K.), L'Agression. Une histoire naturelle du mal, tracl. Paris,
Flammarion, 1969.
Maisonneuve (J.), Les Conduites rituelles, Paris, PUF (coll. « Que sais-
je?»), 1995.
Montandon (A.), (sous la direction de), Dictionnaire raisonné de la politesse
et du savoir-vivre, Paris, Le Seuil, 1995.
Thomas (L.-V.), « L'Être et le paraître. Essai sur la signification de l'initiation
en Afrique noire», in R. Kaes et al., Fantasme et formation, Paris, Dunod,
1973.

6. On pourra se reporter à la troisième partie des Rituels du savoir-vivre.

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