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La réforme de la caisse de

compensation :

Introduction :
Au vu de la situation mondiale actuelle pleine d’incertitudes et de tensions inflationnistes
(crise russo-ukrainienne, crise sanitaire, changements climatiques…), le gouvernement
accorde une grande importance au suivi de l’évolution des prix et a pris une série de mesure
pour assurer leur stabilité et afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains.
Créée en 1941 en plein deuxième guerre mondiale, la caisse de compensation est le seul
organisme habilité à gérer toutes les opérations de la stabilisation des prix, elle a pour
principale mission la stabilisation et le financement des produits de première nécessité tels
que (sucre, les huiles végétaux, farine, gaz butane…) ainsi que l’approvisionnement des
marchés.
Cependant, la caisse de compensation a fait depuis 2012 l’objet de réforme et jusqu’à
aujourd’hui reste au cœur des débats chaque année et surtout lors de l’élaboration des projets
de loi de finance PLF. Pour bien cerner le problème, en chiffre, les charges de la caisse de
compensation se sont élevées à 21 MMDH à la fin de 2021 contre des prévisions de l’ordre de
12.5 MMDH la même année et elles devraient augmenter de 15 MMDH supplémentaires par
rapport au projet de loi des finances fixées à 17 MMDH.
De ce fait, la caisse de compensation devra être établit sur des bases solides et des mesures
d’accompagnement afin de résoudre le problème du creusement de budget de l’Etat. A cet
égard, une problématique s’impose comme suit : quelles sont les mesures nécessaires afin de
remédier le creusement du budget par la caisse de compensation ?
Afin de répondre à cette problématique bien définie, il sera judicieux d’établir un plan qui
comprend deux parties : une première afin de mettre l’accent sur le diagnostic du système de
compensation, et une deuxième afin de jeter la lumière sur les mesures nécessaires afin de
résoudre le problème du déficit budgétaire de l’Etat.

Partie 1 : diagnostic de la caisse de compensation


Après l’indépendance le rôle économique et social de la caisse de compensation est
considérable, elle permet d’amortir par voie de péréquations ou de subventions les différentes
fluctuations des prix, réduisant ainsi leur impact sur le consommateur marocain.
Cependant, il est toujours jugé inéquitable par des organismes internationaux tels que la
banque mondiale et le fond monétaire international puisqu’il ne cible pas uniquement la
couche sociale défavorisée mais il est adressé aussi aux personnes aisées et les entreprises.
Cela puisque son fonctionnement se heurtait à certains problèmes de contrôle et d’information
tels que l’éclatement de la responsabilité et le télescopage des décisions qui auraient rendu
impossible le contrôle de la tarification d’un côté. Et L’asymétrie d’information entre les
autorités d’un côté, entre les entreprises et les consommateurs de l’autre coté, tous cela
seraient responsable des dysfonctionnements de la caisse de compensation ce qui rend une
petite partie des pauvres qui vont bénéficier.
Par ailleurs, la caisse de compensation Marocaine souffre d’un bouleversement du marché
international des produits subventionnés et une flambée des prix insupportable. À cet effet, Le
gouvernement a décidé de recourir à l’ouverture de crédits additionnels de 16 MMDH pour
couvrir les charges de compensations et pour la mobilisation de fonds supplémentaires pour le
budget de la caisse. L’objectif est de poursuivre la politique du gouvernement visant à
protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Ces bouleversements ont engendré une hausse des
charges de compensation comparativement avec les crédits ouverts au titre de la loi des
finances 2022. Cela implique un système d’indexation insoutenable et inefficient en termes de
charge budgétaire relative.
Même s’il est vrai que la Caisse de compensation impacte négativement le budget de l’Etat,
mais on ne peut nier qu’elle joue parallèlement un rôle économique et social important.
Dans cette optique, le gouvernement a alors placé les secteurs sociaux et la préservation du
pouvoir d'achat des citoyens à la tête des orientations du PLF au titre de l'exercice 2022, c’est
une soupape de sécurité. Il a assuré que les prix des produits subventionnés ne devraient
connaître aucune évolution, la stabilité reste garantie justement à travers la caisse de
compensation qui intervient pour compenser la différence entre ces prix et ceux du marché
mondial.
A cet égard, le gouvernement doit accorder une multitude de mesures afin d’assurer et de
préserver le pouvoir d’achat des citoyens d’une part et la réduction de la charge budgétaire
d’une autre part.

Partie 2 : Mesures afin de remédier au creusement


du budget par la caisse de compensation :
Le gouvernement s’est engagé dernièrement à assurer une coordination avec l’ensemble des
opérateurs économiques dans le but de stabilisé les prix et de maintenir leur niveau approprié
et habituel, soulignant que les produits de grande consommation feront l’objet d’un contrôle
et d’un suivi continu. Ainsi ils ont réfléchi à minimiser les charges de l’Etat qui ne cessent
d’augmenter.
De nombreuses réflexions et mesures pouvant faire l’objet de cette réforme. En peut citer :
La mise en œuvre d’un système de ciblage direct qui a pour vocation le transfert des
subventions aux ménages et l’identification des bénéficiaires, mais il faudra réfléchir d’une
part à installer une base de donnée étendu et complexe et d’autre part à mettre en place tout un
appareil administratif suffisamment étoffé pour la gestion de l’ensemble de dispositifs au
profit des populations cibles. Un suivi régulier du dispositif s’avère aussi nécessaire, suite aux
changements continus de l’environnement socioéconomique, pour procéder à l’actualisation
des données et la désignation des flux des entrants et des sortants du système en fonction de
l’évolution de leur positionnement dans les différentes catégories socio-professionnelles.
(Expérience de l’Indonésie, Chili, Mexique …).

Mais ce n’est qu’une solution à moyen et à court terme. Dans le long terme, il faut réfléchir à
la création de l’emploi et l’amélioration du système d’éducation afin de garantir un niveau de
vie soutenu par la suite à ces ménages et dans le but de finir avec un système d’aide.

En outre, il faut penser à une baisse des prix en faisant jouer la loi de l’offre et de la demande
et celle de la concurrence saine. Mais afin de rendre les prix des produits de premières
nécessités abordables, un régime de libéralisation ne pourrait être atteint sans agir sur le côté
offre du marché. De ce fait, les industries subventionnées doivent être ouvertes à de nouvelles
entreprises pour limiter l'impact négatif de la hausse des prix des produits dans un premier
temps, non seulement sur les pauvres, mais aussi sur la classe moyenne. Cette ouverture des
marchés des biens subventionnés permettra la baisse des prix non seulement à travers
l’augmentation de l’offre, mais aussi l’accroissement de la concurrence.

De même, La mise en œuvre d'une politique véritable de relance accommodante au niveau


monétaire est une condition nécessaire pour résoudre le problème de sous-liquidité du marché
monétaire. En effet, la BAM doit de toute urgence baisser ses taux d'intérêt directeurs comme
les autres banques centrales, notamment la BCE et la FED, pour compenser l'impact négatif
que pourrait avoir cette illiquidité, conduisant à un durcissement des conditions de crédit pour
les entreprises (en pénalisant leur trésorerie et l'investissement) et les ménages (en pénalisant
leur consommation et donc affecter négativement la production), ralentissant ainsi la
croissance économique. On pourra aussi parler d’une réforme fiscal, baisse des taux, cette
baisse va se répercuter sur la croissance économique via l’amélioration du pouvoir d’achat et
la relance de la demande.

Conclusion :
En guise de conclusion, on peut dire que la caisse de compensation joue un rôle primordial
dans la stabilisation des prix, l’approvisionnement des marchés ainsi que le développement de
plusieurs secteurs d’activités.
Au vu des charges que le gouvernement est appelé à supporter via la Caisse de compensation,
il faudrait trouver dès maintenant de nouveaux marchés et de nouveaux partenaires, comme le
font beaucoup de pays cherchant à garantir à leurs populations un approvisionnement correct
en denrées alimentaires, d’autant plus que personne ne peut deviner jusqu’où la conjoncture,
conjuguée à la crise politique en Ukraine, peut nous amener.
La crise russo-ukrainienne, les effets de la crise sanitaire et les répercussions des changements
climatiques, sont autant de facteurs qui mettent en avant l’importance d’accélérer la mise en
œuvre des stratégies d’autonomie énergétique et de la protection de la sécurité alimentaire.
Cependant le chemin reste devant le gouvernement pour consolider ces avancées notables à
long terme. Dans ce sens la question qui se pose, est ce que la suppression des subventions à
un impact sur la relance économique et surtout sur la couche sociale défavorisée ?

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