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LE STYLE DE LA DISSERTATION EXPLICATIVE :

OBJECTIVITÉ, IMPARTIALITÉ, NEUTRALITÉ

• Une des qualités de la dissertation tient à la discrétion de son auteur. Pour cela, la
rédaction doit adopter un style impersonnel et neutre : pas de « je », ni marques du
locuteur (« mon », « ma », « mes », par exemple) ;

• Dans cet ordre d’idées, on s’abstiendra de laisser transparaître toute marque de


subjectivité, jugement de valeur, opinion ou généralité (ex. : « le grand poète Charles
Baudelaire a composé des vers passionnants », ou encore, « dans la vie, on ne fait pas
toujours ce qu’on veut », etc.) ;

• Pas de « vous » non plus : le « vous » interpelle le lecteur sans raison : le texte doit en
lui-même être intéressant sans qu’il faille attirer l’attention du lecteur en lui disant
« vous » ;

• Le plus possible, il faut faire en sorte que le sujet grammatical de la phrase soit en même
temps le sujet logique (ce dont on parle), et employer donc des noms (relatifs à l’objet
d’étude, à savoir le texte ou l’extrait de texte) comme sujets (ex. : « l’extrait évoque »,
« ce passage expose », « le thème est traité sous l’angle de », « la nouvelle représente »,
« ce procédé suggère », etc.) ;

• L’auteur d’une œuvre ou l’écrivain ne peut jamais être désigné par son prénom
seulement (ex. ≠ « Charles se sent déprimé») ;

• L’analyse se rédige principalement au présent de l’indicatif (il s’agit du temps de verbe


de référence de la rédaction, à partir duquel les autres sont ajustés) (≠ passé simple) ;

• La première qualité d’une analyse littéraire, c’est sa clarté. Les phrases courtes ne sont
pas obligatoires, mais peuvent limiter le nombre d’erreurs ;

• Attention aux erreurs de syntaxe : « D’abord, le style du texte. » → Ici, le GNs n’a pas de
GV ou, pour simplifier, le sujet de la phrase n’a pas de verbe principal) ;

• La clarté de la rédaction dépend de l’enchaînement et de l’articulation des idées, d’où


l’importance de bien formuler ses phrases de transition et de choisir des marqueurs de
relation appropriés (logiques) sans pour autant en abuser ;

• Cette clarté dépend aussi de la précision du vocabulaire; il faut donc éviter les
impropriétés des termes, la confusion des paronymes, les expressions du registre de
langue parlée (ex. : « en gros, ça veut dire que » → « en somme, cela signifie que ») ;
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• Il faut employer les mots dans leur sens propre, dénotatif, en évitant donc toute forme
d’expression au sens figuré (ex. : ≠ « le poète a le cœur brisé », « la poésie lui donne des
ailes, etc.) ;

• Il faut éviter les répétitions de mots et l’emploi de formules passe-partout telles qu’« au
niveau de… », « suite à », « mettre l’emphase sur », etc. (Ces formules sont par ailleurs
fautives : ainsi, « au niveau de » se remplace par « en ce qui concerne », « par rapport
à », « sur le plan de », « en ce qui a trait à », etc.; « suite à » est un calque de l’anglais qui,
en français, doit s’écrire « à la suite de »; de même, « mettre l’emphase sur » est un
calque de l’anglais (« to emphasize ») qu’on doit traduire par « mettre l’accent sur », etc.

• On doit aussi se méfier des synonymes : chaque mot comporte des nuances de sens,
en sorte qu’à l’emploi d’un synonyme approximatif, on préférera s’en tenir au mot juste
(ce qui est particulièrement important pour l’analyse thématique : toujours employer le
même terme pour désigner un même thème).

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