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METHODE DU COMMENTAIRE ECRIT

I Le travail préparatoire
La première lecture : laisser "parler" le texte et la sensibilité du lecteur puis établir un
premier bilan provisoire sur le genre du texte, son registre, sa forme de discours.
Une lecture contextualisée : s'interroger sur l'auteur, son œuvre, son époque, le courant ou
le mouvement littéraire dans lequel il s'inscrit et les rapports avec le texte à étudier.
Une lecture analytique : examiner le texte avec un maximum de précision en sélectionnant
les outils d'analyse les plus appropriés à sa forme et/ou à son genre : champs lexicaux,
images, figures de style, rythme, situation d’énonciation, structure …

II L'élaboration du plan
Chaque texte autorise plusieurs plans acceptables et il n'existe pas de plan type ; seuls sont
proscrits les plans qui distinguent le fond (=le contenu, ce qui est dit) de la forme (= la
manière de dire) et les plans qui se contentent de suivre le cheminement du texte sans
chercher à démontrer quoi que ce soit et sans répondre à une problématique. En STL, des
pistes sont données dans le libellé du sujet et il faut bien sûr en tirer parti
Il s'agit ici de regrouper les observations faites au cours du travail préparatoire sous deux ou
trois axes de lecture. Les axes correspondent aux hypothèses que l'on formule sur le sens ou
les enjeux du texte. Pour convaincre le lecteur de la pertinence de ces hypothèses, on
s'appuie sur les résultats des analyses que l'on classe en 2 ou 3 sous-parties par axe.

Pour lier lecture analytique et élaboration du plan, on peut utiliser un tableau :


citation analyse interprétation hypothèse ainsi confirmée

III La rédaction
L'introduction situe rapidement l'œuvre et l'auteur, présente le texte qui va être analysé, la
problématique que l’on va traiter puis annonce les grandes étapes du développement. Elle a
pour but d'intéresser et de guider le lecteur et doit être très soignée tant par son contenu
que par sa forme.
On la met en valeur en la rédigeant en un seul paragraphe de 10/15 lignes environ,
nettement distinct du développement (sauter au moins une ligne entre les deux).
Les titres d'œuvres sont soulignés, les titres de poèmes ou de chapitres ne le sont pas mais
sont écrits entre guillemets.
Le développement doit distinguer visuellement au moins deux grandes étapes (sauter une
ligne entre les deux), chacune étant divisée en au moins deux sous-parties (faire des alinéas
pour bien marquer les paragraphes)
Chaque grande partie doit commencer par une phrase qui formule son idée générale et
s'achever par une phrase de transition (bilan de l'étape et annonce de la suivante)
Chaque sous partie commence par une phrase qui exprime son idée générale et un
connecteur qui la relie à la sous-partie précédente.
A l'intérieur de ces sous-parties l'argumentation doit nettement prendre appui sur le texte ;
il faut donc citer le texte, en respectant la disposition des vers s’il y en a, et commenter les
passages que l'on cite. (voir pages 2 et 3 de ce document)
Les citations, toujours entre guillemets, sont annoncées par la ponctuation (les deux points)
ou intégrées syntaxiquement dans les phrases. Les parenthèses sont à éviter.
La conclusion dresse un bilan de l'étude et s'achève, autant que possible, sur une citation
aussi pertinente que possible ou un élargissement sur un problème littéraire ou humain
posé par le texte ou un rapprochement avec une autre œuvre.

IV La correction -relecture
Relire le devoir pour s'assurer qu'il ne subsiste aucune erreur d'orthographe ou de syntaxe.

Les citations, mode d’emploi


Les citations sont essentielles. Si vous ne citez pas, vos propos ne sont pas justifiés par un
recours au texte et l’on peut donc mettre en doute votre interprétation.
a. Comment analyser/exploiter une citation ? Il faut expliquer ce qui, dans la citation, illustre
votre interprétation. Exemple : Dom juan est un séducteur : « Ah !la belle personne, et que
ses yeux sont pénétrants ! ». Ici, on a une interprétation : DJ est un séducteur et une citation

» en début de phrase, ainsi que l’emploi de termes laudatifs comme « belle personne » et «
yeux pénétrants » traduisent la volonté de flatter Charlotte et de la séduire. L’analyse a donc
recours à des termes techniques (des procédés). Mais attention, on ne vous demande pas
pour autant de faire un inventaire des procédés du texte : tout ceci doit être mêlé à
l’interprétation et c’est ce qui est le plus délicat !
b. A quelle place dans la phrase introduire une citation ? Evitez en début de phrase car ceci
interrompt le fil du propos. Construisez votre paragraphe au moins autour de deux des
éléments suivants : le procédé, son interprétation (son effet) et la citation. Vous avez
plusieurs possibilités :
- Procédé(s) + la citation + l’interprétation : exemple cité plus haut
- l’interprétation + procédé(s) + la citation : La volonté de séduire Charlotte et de la flatter
est manifeste à travers le recours à l’exclamation « ah ! » en début de phrase, et aux termes
laudatifs comme « belle personne » et « yeux pénétrants ».
- interprétation + citation + procédé(s), parfois un peu plus long : La volonté de séduire
Charlotte et de la flatter est manifeste dès les premières phrases : « Ah !la belle personne, et
que ses yeux sont pénétrants ! » à travers le recours à l’exclamation « ah ! » en début de
phrase, et aux termes laudatifs comme « belle personne » et « yeux pénétrants ».
c. Par quels moyens introduire une citation ?
- vous remarquerez qu’on veille toujours à introduire les citations soit par un verbe soit par
un signe de ponctuation [ : ]. Il faut varier les verbes introducteurs.
- Voici deux tournures à éviter :
-
-« Il utilise », donne l’impression d’une liste de procédés de style, d’un inventaire.
Veillez à lier vos phrases, à faire progresser le propos.
d. Quels sont les signes d’ une citation inutile dans un commentaire ou une lecture
analytique ?
- elle est généralement assez longue et souvent introduite par un verbe de parole : Don Juan
dit, affirme, répond : « que cette taille est jolie ! ». L’emploi de verbes de paroles nous place
davantage dans un « résumé » du texte ou dans la paraphrase.
- elle n’est pas précédée ou suivie de termes d’analyse, techniques ou qui en expliquent le
fonctionnement. Soit vous n’en dites rien, soit vous la reformulez avec vos mots : Don Juan
fait l’éloge de Charlotte, il la trouve belle et séduisante : « que cette taille est jolie ! ». Dans
ce cas, vous ne faites que répéter le texte ou le paraphraser, rien ne permet de comprendre
le fonctionnement de la phrase que vous citez.
e. Comment repérer des citations maladroites ?
- Vos citations sont trop longues : vous proposez les phrases dans leur entier, ce qui occupe
plusieurs lignes : on perd le fil du propos et vous ne mettez pas assez en avant ce qui est
intéressant dans la citation. Ne citez que ce que vous souhaitez exploiter, sélectionnez
quelques mots seulement. DJ cherche à se justifier : « Vous méritez sans doute une
meilleure fortune, et le Ciel, qui le connaît bien, m'a conduit ici tout exprès pour empêcher
ce mariage, et rendre justice à vos charmes ; car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout
mon cœur, et il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu, et ne vous
mette dans l'état où vous méritez d'être. » Dans cette citation, on peut explorer plusieurs
pistes : l’exagération du rôle de DJ envoyé du Ciel, la dépréciation (jugement négatif) de la
condition de Charlotte : « misérable lieu», « vous mette dans l'état où vous méritez d'être. »
afin de lui faire miroiter une ascension sociale, la demande en mariage implicite, le pseudo-
rôle décisionnaire de charlotte…. Et en fonction de la piste choisie on ne citera et analysera
que les mots concernés.
-Vous enchaînez les citations sur plusieurs lignes : à force de citer ainsi les extraits, vous
faites perdre le fil du propos et vous n’analysez plus dans le détail. Si vous citez un champ
lexical, proposez 3 ou 4 termes maximums, pour un autre procédé, proposez 2 à 3 courts
extraits seulement.
C’est une sorte de dialogue entre deux thèses opposées.

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