Abstention et chute des partis traditionnels : conséquence des

mutations économiques de ces dernières décennies ?

Depuis les élections de 2017, la politique française a connu des bouleversements
importants, marqués notamment par une abstention record et la chute des partis
traditionnels. Ces mutations politiques sont-elles le symptôme d'un repli lié aux
mutations économiques des dernières décennies ?

Au cours des dernières années en France, on a assisté à une montée de l'abstention et à une
chute des partis traditionnels. Les élections présidentielles de 2017 ont vu un taux
d'abstention record de plus de 20%, suivi par les élections européennes de 2019 où ce taux
a atteint près de 50%. De plus, les deux partis traditionnels de la gauche et de la droite, le
Parti Socialiste et Les Républicains, ont subi une baisse significative de leur influence
politique, laissant place à de nouveaux acteurs tels que La République En Marche et le
Rassemblement National.

Aussi, la France a connu des mutations économiques importantes. Parmi celles-ci, on peut
noter une croissance relativement modérée de l'économie française, avec une augmentation
du PIB d'environ 1,5% par an depuis 2017. Le marché du travail a également évolué,
avec une augmentation du taux d'emploi, atteignant près de 66% en 2021, tandis que le
taux de chômage a baissé à environ 7,5% fin 2021, après avoir atteint un pic de plus de
10% en 2015. Par ailleurs, la digitalisation et la transition énergétique sont des enjeux
majeurs pour l'économie française, avec des investissements importants dans les énergies
renouvelables et la mise en place de politiques pour encourager la transformation numérique
des entreprises.

Toutefois, il est indéniable que certaines mutations économiques des dernières décennies ont
profondément modifié le tissu social de notre pays. La montée en puissance de l'économie
mondialisée, la révolution numérique, la précarisation de l'emploi, la fracture
territoriale, la crise de l'industrie, l'augmentation des inégalités... autant de phénomènes
qui ont contribué à fragiliser le lien social et à remettre en question les fondements de notre
modèle politique.

La montée des inégalités est l'une des conséquences les plus préoccupantes de ces
mutations. En effet, la concentration des richesses entre les mains d'une minorité entraîne
une polarisation de la société, où les plus riches s'enrichissent toujours plus et les plus
pauvres sont laissés pour compte. Cette situation alimente un sentiment d'injustice et de
défiance envers les institutions et les élites politiques.

Dans ce contexte, la montée de l'abstention et la chute des partis traditionnels en France

peuvent être interprétées comme un signe de désillusion grandissante envers la politique et
les élites. De plus en plus de citoyens ont le sentiment d'être déconnectés des centres de
décision, ce qui alimente la défiance envers les institutions politiques à un niveau inédit.
Cette situation fragilise le lien social et souligne la nécessité pour les acteurs politiques de
rétablir la confiance avec les citoyens en proposant des solutions concrètes pour répondre
aux enjeux sociétaux actuels.
Pour répondre à ces enjeux, de nombreuses initiatives de recomposition du lien social ont
été mises en place dans différents pays européens. En Allemagne, par exemple, le modèle de
l'économie sociale de marché repose sur une coopération entre les entreprises et les
acteurs locaux, afin de garantir un développement économique durable et équitable. En
Suède, le modèle de l'État-providence repose sur une forte redistribution des richesses
afin de garantir une égalité des chances pour tous.

En France, les initiatives de recomposition du lien social se multiplient également. Les

budgets participatifs, les conseils citoyens ou encore les monnaies locales sont autant
d'initiatives qui visent à réinventer le lien social en encourageant la participation citoyenne
et la prise en charge collective des enjeux locaux. Les initiatives de coopération et de
partage, comme les jardins partagés ou les ateliers participatifs, sont également en plein
essor.

Cependant, la recomposition du lien social ne peut se faire sans une réduction des
inégalités sociales et territoriales.

Pour réduire les inégalités sociales et territoriales en France, il est primordial de mettre en
place des mesures concrètes. Tout d'abord, il est nécessaire de lutter contre la précarisation
de l'emploi en renforçant la protection sociale des travailleurs, en améliorant l'accès à la
formation professionnelle et en favorisant la création d'emplois durables et bien rémunérés.
Ensuite, il est important de renforcer les services publics dans les zones les plus fragiles,
notamment en matière de santé, d'éducation et de transports. Cela peut se faire en
investissant dans la construction et la rénovation d'infrastructures et en encourageant la
présence de professionnels dans ces zones. Enfin, la coopération entre les acteurs locaux
est essentielle pour favoriser l'inclusion sociale et territoriale. Les initiatives de
développement économique local, les projets de solidarité entre les citoyens et les actions de
revitalisation des quartiers peuvent contribuer à renforcer les liens sociaux et à améliorer les
conditions de vie des populations les plus fragiles.

En conclusion, l'abstention et la chute des partis traditionnels en France peuvent être

perçues comme des symptômes d'un profond malaise social, résultant de multiples
facteurs, parmi lesquels les mutations économiques jouent un rôle non négligeable. La
mondialisation, l'évolution des modes de production et la numérisation ont eu des impacts
importants sur l'emploi, les conditions de travail et les inégalités sociales et territoriales.
Face à ces défis, il est primordial de repenser notre modèle économique et social pour
répondre aux besoins des citoyens, renforcer les liens sociaux et restaurer la confiance
envers les institutions politiques. Des politiques ambitieuses en matière d'emploi, de
protection sociale, de transition écologique et de coopération territoriale peuvent
contribuer à relever ces défis et à renouveler notre démocratie.

Sources :

- Wikipedia
- Le figaro
- Vikidia.
- LaCroix
- LeMonde.
- LaGazetteDesCommunes