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AA COMMERCE Droit Comercial
AA COMMERCE Droit Comercial
2ème Année
Filière :
Assistant Administratif
Option :
COMMERCE
Technicien
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REMERCIEMENTS
La DRIF/Le CDC Gestion Commerce remercie les personnes qui ont participé à l’élaboration et la
validation de cet outil. IL s’agit de :
NOM AFFECTATION DR
Pour la supervision
Mohammed AGLAGALE Directeur CDC TERTIAIRE DRIF
Pour l’élaboration
Pour la validation
Mme AZIZA AMIZ CDC TERTIAIRE DRIF
Remarque importante
PLAN DU MODULE
Chapitre 3 : Le commerçant
Le droit commercial peut être défini comme la partie du droit privé constitué d’un ensemble de
règles spécifiquement applicables :
ი Aux commerçants
ი Aux opérations commerciales
ი Aux biens commerciaux.
Cette définition appelle les précisions suivantes :
L’existence du droit commercial comme discipline juridique distincte du droit civil est
justifiée par deux raisons essentielles :
Plus les opérations commerciales sont rapides plus le commerce est fleurissant c’est pour cela que
le droit commercial chercher à faciliter la conclusion rapide des actes juridiques et à dispenser les
commerçants de certaines formalités longues et coûteuses du droit civil. Par exemple : pour faire
prévaloir son droit devant la justice, le commerçant peut utiliser tous moyens de preuves même un
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témoignage ou un serment. Par contre en droit civil la preuve doit être nécessairement fournie par
écrit à chaque fois que valeur d’une obligation dépasse 250Dh.
b. La protection du crédit :
La plupart des opérations commerciales se font par crédit (soit accordé par les banques ou les
fournisseurs)
Pour protéger le crédit et obliger les débiteurs à payer leurs dettes, le droit commercial a créédes
règles rigoureuses accordant aux créanciers des garanties particulières absentes au droit civil.
Ainsi :
- Les biens de chaque commerçant sont réunis dans un ensemble appelé fond de
commerce qui peuvent service de garanties pour les créanciers.
- Lorsqu’un commerçant est en état de cessation de paiement de ses dettes, une procédure
collective est organisée : c'est-à-dire que les créanciers se regroupent et seront
représentés par un syndic (représentant désigné par le tribunal) qui sera chargé de la
liquidation des biens du débiteur. Chaque créancier recevra une part du produit de la
liquidation, part proportionnelle au montant de la créance. Une telle procédure n’existe
pas en droit civil.
Il s’agit essentiellement :
Ce sont des pratiques qui naissent spontanément du commerce par un consentement généraldans
le cadre d’une profession donnée. Ces pratiques sont tellement fréquentes qu’elles acquièrent la
force de loi.
c. La jurisprudence :
L’ensemble des décisions rendues par les tribunaux lorsque le texte de loi n’est pas clair ou
inexistant. Les décisions ainsi prises vont servir de référence pour des cas semblables dans le
futur.
d. Les conventions internationales :
Avec l’internationalisation croissante du commerce les pays à droits différents règlements leurs
rapports commerciaux par les recours à des conventions internationales. Le Maroc a conclu des
contrats commerciaux avec de nombreux états.
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L’obligation se présente comme un lien de droit, par lequel une personne (débiteur) est tenue
envers une autre personne (créancier) d’une prestation ou d’une abstention. Le non-respect de
l’obligation est juridiquement sanctionné. L'obligation n'est pas autre chose que le droit
personnel, considéré du point de vue passif.
En fait, le droit personnel, suppose que des relations s'établissent entre deux personnes et que
l'une de ses personnes s’engage envers une autre. Alors que le droit réel, suppose qu'une relation
s'établisse entre une personne et une chose : droit de propriété ; possession ; ou autre.
ი Le contrat : l’accord entre deux personnes qui font naitre des effets juridiques.
ი Le délit : c’est une infraction pénale, c’est à dire causer volontairement un préjudice.
Le responsable du délit est tenu de réparer ce préjudice.
• L’acte juridique : C’est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de
droit (Ex: contrat)
• Le fait juridique : C’est un événement qui peut entraîner des effets de droit (Ex:
décès)
Selon l’objet :
L’objet de l’obligation désigne ceux à quoi le débiteur est tenu à l’égard du créancier. On parle
de :
Selon la force :
ი L’obligation sociale : c’est une obligation morale qui n’a pas de portée juridique.
ი L’obligation de moyens : le débiteur s’engage à faire son possible pour que l’obligation
soit exécutée (Ex : un médecin)
ი L’obligation de garantie : le débiteur doit en tout état de cause assumer les conséquences
de l’inexécution de son obligation.
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II. LE CONTRAT:
Au Maroc le contrat est réglementé par le DOC (Dahir des Obligations et Contrats) institué
par les autorités du protectorat Français, il comprend une partie relative aux obligations et une
autre partie relative aux contrats.
a. Définition :
Le contrat est une convention par laquelle deux ou plusieurs parties s’obligent à donner, faire
ou ne pas faire quelque chose. Il se forme par un simple échange de volonté, c’est à dire, une
rencontre simultanée d’une offre et d’une acceptation.
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CDD CDI
Il porte sur des opérations définies, dont Il porte sur des opérations qui n’ont pas
le régime est fixé par un texte législatif été prévues par un texte législatif, mais
(vente, louage, dépôt…) les besoins de la vie sociale suscitent leur
apparition.
Il fait naitre des obligations à la charge Il résulte de la volonté des parties, mais il
des deux parties, qui sont à la fois n’engendre d’obligations juridiques qu’à
débitrice et créancière (Ex : contrat de la charge d’une partie (contrat de prêt).
vente).
Les deux parties doivent faire, ne pas C’est un contrat de bienfaisance, une
faire ou donner quelque chose. partie procure à l’autre un avantage sans
contrepartie.
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pour conclure le
contrat.
caractéristiques.
c. La formation du contrat :
Pour que l’accord de volonté prenne place dans l’ordre juridique étatique, il est important que
certaines conditions soient réunies :
Le consentement :
- L’offre doit indiquer la volonté de son auteur et d’y être lié en casd’acception.
- L’acception doit être pure est simple (l’écrit pour tout acte dont la valeurdépasse 250
DH)
La capacité juridique :
C’est l’aptitude d’une personne à avoir des droits et des devoirs et les exercer.
La capacité de jouissance :
C’est l’aptitude à être titulaire de droits garantis, tout individu dispose cette capacité dès sa
naissance.
La capacité d’exercice :
C’est l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire. Elle s’acquiert par toute personne ayant
atteint l'âge de la majorité légal, fixé à 18 ans révolus sauf pour
- L’objet de l’obligation : c’est ceux à quoi les parties s’obligent (donner, livrer,faire…)
- L’objet du contrat : C’est l’opération juridique voulue par les parties (faire naitre
des obligations)
• Possible ;
• Licite ;
• Déterminée.
e. L’arrêt du contrat :
La nullité :
Procédure : La nullité est prononcée par le juge, soit par voie d’action ou d’exception).
ი La nullité absolue : a pour objet la protection de l’intérêt général, invoquée par toute
personne intéressée lors de l’inobservation des conditions qui assurent la validité du
contrat.
ი La nullité relative : elle a pour objet la protection des intérêts particuliers, soit de la
personne victime d’un vice de consentement, soit de la personne incapable.
ი La nullité totale : quand la nullité atteint l’intégralité du contrat, si la clause illicite est
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La résolution :
La caducité :
La caducité concerne l’état d’un acte régulièrement formé mais un élément extérieur rend son
exécution impossible ou le contrat perd un élément essentiel à sa validité.
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CHAPITRE 3 : Le commerçant
I. Définition du commerçant :
Pour être un commerçant il faut réunir un certain nombre de conditions posées par le législateur. Il
faut ensuite ne pas tomber sous le coup d’une interdiction d’exercer le commerce. Cependant,
l’acquisition de la qualité du commerçant soumet son titulaire à un certain nombre d’obligations.
D’après l’article 1 du code de commerce : « Le commerçant est toute personne qui exerce des
actes de commerce d’une manière habituelle et professionnelle et pour son propre compte ».
a. L’incompatibilité
Elle consiste pour un commerçant l’impossibilité d’exercer le commerce simultanément avec une
autre activité. Par exemple, les fonctionnaires publics, la plupart des officiers ministériels,
notaires… et la plupart des professions libérales ne peuvent pas exercer le commerce en raison de
leur incompatibilité.
b. La déchéance
C’est une sanction qui prive une personne du droit d’exercer un commerce. Par exemple certaines
activités commerciales comme la banque et l’assurance ne peuvent être exercées par des personnes
ayant été condamnées à des peines d’emprisonnement ou pour délits ou fautes graves telles que le
vol, l’abus de confiance ou l’escroquerie.
La déchéance prend fon suite à une décision de réhabilitation prise par le tribunal sur demande de
l’intéressé.
c. Le mineur.
Le mineur est toute personne qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité c'est-à-dire 18 ans
révolus.
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Exceptionnellement un mineur peut être autorisé à exercer le commerce dans les deux cas suivants
:
L’expérience de majorité : si le mineur arrive à l’âge de 15 ans et qu’il présente des signes de
maturité. Il peut être autorisé par le juge à gérer une partie de son patrimoine ou à exercer un
commerce à titre d’expérience. S’il s’avère que cette gestion n’a pas réussi, le juge lui enlève cette
autorisation.
La déclaration de la majorité anticipée : le mineur peut être relevé de son incapacité par une
décision du juge. Devenu majeur émancipé, il aura la pleine capacité de gérer son patrimoine dans
le cadre d’un commerce.
a. Obligations diverses :
Le grand livre et le libre journal : il doit enregistrer dans le libre journal chronologiquement
les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise et reprend son libre journal compte
par compte pour le mettre sur le grand livre.
Le livre d’inventaire : il doit contrôler par un inventaire l’existence et la valeur des
éléments du patrimoine d l’entreprise.
Les comptes annuels : Ils font apparaitre l’état de l’activité et ils sont établi à la fin de
l’exercice (le bilan, le compte de résultat, l'annexe)
Pour les petits commerçants il est prévu une comptabilité plus simple. Le rôle de l’obligation
comptable :
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b- Les intermédiaires :
Ce sont des partenaires qui représentent le commerçant à l’égard de sa clientèle.
L’agent : Il n’est pas salarié, il négocie des contrats pour le compte d’un ou plusieurs commerçants.
REMARQUE :
Le patrimoine d’affectation : patrimoine qui est affecté à la seule activité de la société
commerciale en question (patrimoine social). L’entreprise ne sera pas redevable des dettes, que
sur son actif qui lui sera propre et pas sur les patrimoines personnels.
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La distinction entre civils et actes de commerce présente un intérêt surtout lorsque l’acte est
mixte. De ce faite lorsque l’acte est mixte, il se trouve soumis à un régime dualiste (deux régimes
: civil et mixte). Ainsi :
• Sur le plan de la compétence du tribunal, lorsque c’est le non commerçant qui est attaqué en
justice, c’est le tribunal du droit commun que le litige sera tranché. Si au contraire c’est le
commerçant qui est attaqué, le demandeur a le choix devant le tribunal de commerce ou le
tribunal d’instance (de droit commun).
• Sur le plan de la preuve : en matière commerciale la preuve est libre et peut être apportée par
n’importe quel moyen (écrite, orale ou par témoignage) alors qu’en droit civil, l’acte écrit est
nécessaire lorsque la valeur de l’opération dépasse 250 Dh.
• En matière de prescription (le délai pendant lequel on peut attaquer quelqu’un en justice), en
droit civil le délai de prescription est de 15 ans alors qu’en matière commerciale, il est seulement
de 5 an
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a- Définition
Article 79 : « Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des
biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales. »
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D’une manière générale, la protection des éléments du fonds de commerce peut être assurée de
deux manières :
- Contre la concurrence déloyale
- Contre le bailleur des locaux (propriétaire des locaux)
D’une manière générale, la concurrence déloyale peut être définie comme étant : « le fait qu’un
commerçant, qui de mauvaise foie détourne ou tente de détourner la clientèle, nuit ou tente de
nuire aux intérêts d’un concurrent par des moyens contraires à la loi, aux usages et à l’honnêteté
dumétier ».
Les conditions d’exercice d’une action contre la concurrence déloyale.
L’exercice d’une action contre la concurrence déloyale exige, pour sa mise en œuvre, la réunion de
trois conditions :
- Une faute : elle peut être commise soit par imprudence, négligence ou de façon
intentionnelle
- Un dommage : il se traduit généralement par la perte de la clientèle
- Un lien de causalité : la perte de la clientèle doit être la conséquence de la
concurrencedéloyale
A l’expiration du bail, le locataire a droit soit au renouvellement de bail soit à une indemnité
représentant le dommage appelée indemnité d’éviction.
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Ne peuvent bénéficier de ce droit que les locataires qui louent depuis 2 ans consécutifs. Ils
doivent faire leur demande 6 mois avant l’expiration du bail par lettre recommandée contre
accusé de réception. Le bailleur (propriétaire) dispose d’un délai de 3 mois de réponse. Passé ce
délai, le bailleur est considéré avoir accepté le renouvellement.
Le refus de renouvellement du bail commercial :
Si le refus est sans motif légitime, le propriétaire doit payer une importante indemnité d’éviction au
locataire
Le bailleur peut refuser le renouvellement sans payer d’indemnité si le refus est pour cause légitime
: un manquement du locataire à ses obligations ou si l’immeuble doit être démoli en raison
d’insécurité.
La vente d’un FC est un contrat à titre onéreux au terme duquel une personne appelée « vendeur »
cède la propriété du FC à une autre personne appelée « acheteur » en contre partie d’une somme
d’argent.
La cession du fond de commerce obéit aux règles générales de la vente et porte nécessairement sur
les éléments corporels et incorporels susmentionnés.
La vente du fonds de commerce est soumise à des conditions de fond, de forme et de publicité.
La vente du fonds de commerce doit être constatée par un acte écrit. Le montant de la vente doitêtre
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Protection du vendeur:
Pour faciliter la vente du FC et en garantir le paiement du prix, la loi a accordé au vendeur une double
garantie : un privilège et une possibilité d’option pour une action résolutoire.
Ce privilège confère au vendeur un droit de préférence et un droit de suite quand le fond passe entre les
mains d’un nouvel acquéreur. Pour bénéficier de ce privilège, le vendeur doit le faire inscrire au RC dans
les 15 jours qui suivent la date du contrat de vente.
Le vendeur non payé peut demander la résolution du contrat de vente devant le tribunal, c-à-d son
annulation rétroactive. Cette résolution de la vente permettra au vendeur de reprendre le fond qu’il a vendu.
La protection des créanciers du vendeur du FC:
- Droit d’opposition : dans les 15 jours qui suivent la 2ème publication du contrat de vente (au bulletin
officiel et au journal d’annonces légales), tout créancier du vendeur, même si sa créance n’est pas
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encore échue, peut s’opposer devant le secrétaire-greffier à la remise du prix de vente par l’acquéreur
au vendeur. (par lettre recommandée).
Droit de surenchère : si un créancier estime que le prix de vente déclaré dans l’acte de vente est sous-
estimé, il peut demander au tribunal la vente du FC aux enchères publiques en offrant lui-même de
payer le prix déclaré dans l’acte de vente augmenté de son sixième
(x + 1/6x) si aucune autre offre n’est faite.
Il s’agit d’interdire au vendeur de détourner à son profit la clientèle qu’il a vendue en exerçant une activité
similaire ou concurrente à celle exercée dans le cadre du fond vendu. Cette interdiction n’est valable que
pour une durée limitée est dans un périmètre géographique déterminé.
b- Le nantissement du fonds de commerce :
Le droit de préférence : Le créancier nanti est privilégié. Il est remboursé avant les autres
créanciers qui ne disposent pas de garanties (chirographaires)
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Le droit de suite : le créancier nanti peut suivre l’ensemble des éléments du fonds de commerce
entre les mains de n’importe quel acquéreur (même si le fonds de commerce est vendu plusieurs
fois) pour le saisir, le faire vendre et se faire rembourser.
c- La location gérance
Définition
La location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce en
concède totalement ou partiellement la location à un gérant qui l’exploite à ses risques et
périls.
Les effets de la gérance libre
« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par contrat, d’affecter à une
entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter. Elle
peut également être instituée, dans les cas institué par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne.
Les associés s’engagent à contribuer au perte ».
Les associés
Notion
Le statut d’associé est reconnu à celui qui :
- fait un apport,
- participe aux bénéfices et aux pertes,
- est animé par l’intention de participer à la réalisation de l’objet social : c’est
l’affectio societatis.
Nombre d’associés minimum
- Comme pour tout contrat, les associés doivent au moins être deux, dans le cas de :
o Sociétés en nom collectif,
o Sociétés en commandite simple,
o Sociétés à responsabilité limitée.
- Ils doivent au moins être quatre dans les sociétés en commandite par actions, dont trois
commanditaires.
- Ils doivent être au moins cinq dans les sociétés anonymes.
Nombre d’associés maximum
- Un maximum est prévu par la loi pour :
o La société à responsabilité limitée à associé unique,
o La SARL dont le nombre d’associés ne doit pas dépasser cinquante.
o Aucune limitation pour les autres.
En contrepartie, il reçoit des titres (actions) représentant sa participation dans le capital social,
Ces titres sont exposés aux risques de l’entreprises : bénéfices ou pertes.
L’apport en industrie
- Il consiste dans l’engagement pris par un associé de faire bénéficier la société de ses
compétences particulières dans un domaine précis.
- On parle aussi d’apport en savoir-faire.
Remarque : ce type d’apport ne peut exister que dans les sociétés de personnes, dans
les conditions prévues par la loi à savoir :
o l’objet de la société doit porter sur l’exploitation d’un fonds de commerce ou d’une
entreprise artisanale apportés à la société ou crées par elle à partir d’éléments corporels
ou incorporels qui lui sont apportés en nature
o l’apporteur en nature peut apporter son industrie lorsque son activité principale est liée à
la réalisation de l’objet social
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La participation au résultat
Les associés doivent tous poursuivre le même but qui est :
- Le partage des bénéfices : le bénéfice distribuable est le bénéfice de l’exercice :
o diminué des pertes antérieures et des dotations à la réserve légale et aux éventuelles
réserves statutaires ;
o augmenté du report bénéficiaire.
- Ce sont les statuts qui prévoient en principe la participation des associés aux bénéfices et aux
pertes.
- Dans le silence des statuts, cette participation est proportionnelle aux apports de chacun,
l’apporteur en industrie participant aux bénéfices et aux pertes dans les mêmes proportions que
le plus petit apporteur en numéraire ou ennature.
L’affectio societatis
Formalité de publicité
Avant la constitution : dans un journal d’annonces légales compétent destiné l’information des tiers
et indiquant les caractéristiques de la société en cours de constitution.
Après l’immatriculation : au bulletin officiel.
Remarque : Le numéro d’immatriculation au registre de commerce doit être porté sur tous les
documents d’affaires émis par la société et destinés aux tiers sous peine d’une amende de 1.000 à 5. 000
dh
4- Les caractéristiques de la personnalité morale
a- Principes clés
- Une fois dotés de la personnalité morale, l’entreprise sociétaire est individualisée de façon comparable
aux personnes physiques grâce à son nom, son domicile, son patrimoine, son objet …
- Ces différents éléments sont, selon leur nature, susceptibles d’être protégés en justice, par exemple,
contre tout acte constitutif de concurrence déloyale.
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Le nom
Le siège social
- Il est librement choisi par les associés et précisé dans les statuts.
- Le siège social est le lieu où doivent être concentrées les activités de gestion et de direction.
L’objet social
- Il correspond à l’activité que la société souhaite développer en vue de réaliser des bénéfices.
- L’objet social doit être déterminer dans les statuts.
- Dans les sociétés civiles et les sociétés en nom collectif, un soin tout particulier doit être apporté à la
rédaction de la clause des statuts relative à la détermination de l’objet social
car le gérant ne peut engager la société que dans la limite de son objet social.
- Tout acte accompli au-delà de cette limite peut être annulé en justice.
- En revanche dans les SARL et les SA, la société est engagée même par les actes excédant les limites
de l’objet social.
Le patrimoine social
- Au fur et à mesure de son activité, la société acquiert un patrimoine social distinct de celui de ses
associés qui ne sauraient l’utiliser à des fins personnelles pour honorer leur propres engagements.
- En revanche, le patrimoine social constitue le gage des créanciers de la société qui peuvent,
concernant les SA et les SARL, en prendre connaissance en consultant au greffe du tribunal de
première instance les comptes annuels de la société.
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La durée de la société
- La durée de la société doit être fixée dans les statuts dans la limite maximum de 99 ans.
- Mais une durée moindre peut être prévue et correspondre à la réalisation de l’objet social comme,
par exemple, le temps nécessaire à la construction d’unimmeuble.
- Les associés réunis en assemblée générale, un an au moins avant la survenance du terme, peuvent
décider de la prorogation de la société, pour une nouvelle durée qui ne peut excéder 99 ans.
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I. Caractères généraux
Les sociétés en nom collectif (SNC) est une société de personnes dans laquelle les associés sont
responsables indéfiniment et solidairement des dettes de la société sur leurs biens personnels.
Les associés doivent obligatoirement avoir le statut de commerçant, personne physique ou
personne morale.
La société en nom collectif peut se constituer avec ou sans capital social : les associés détiennent
des parts sociales représentatives de leurs apports en numéraire, en nature ou en industrie.
Sauf disposition contraire des statuts, la décision devra être prise àl’unanimité.
La société en nom collectif est soumise à l’impôt sut le revenu : l’impôt est directement prélevé
auprès des associés.
Elle peut toutefois opter pour l’impôt sur les sociétés.
1. La direction : la gérance
Choix du gérant
Le gérant, personne physique ou personne morale, est choisi parmi les associés ou en dehors.
Il peut être désigné dans les statuts ou par une assemblée générale postérieure.
Dans le silence des statuts, tous les associés sont gérants
soit intempestive, au risque de s’exposer à des poursuites judiciaires destinées à obtenir réparation du
préjudice qu’il aurait ainsi fait subir à la société.
La survenance du terme
Dans le silence des statuts, son mandat à la même durée que celle de la société
Un mandat à durée déterminée, renouvelable ou non par décision des associés, peut toutefois être
prévu dans les statuts.
La révocation
Lorsque tous les associés sont gérants ou que le ou les gérants sont statutairement désignés, la
révocation de l’un d’entre eux ne peut intervenir qu’à l’unanimité des autres associés.
Cette révocation entraîne celle de la société, à moins qu’elle ne soit écartée par une clause des
statuts ou une décision unanime des autres associés.
Les statuts peuvent déroger à la règle de l’unanimité lorsque le ou les gérants sont désignés par
acte postérieur aux statuts.
Le gérant non associé est révoqué à la majorité des associés à moins que les statuts n’aient prévu
des conditions plus contraignantes et même l’unanimité des associés.
2. Les assemblés
Modalités de consultation
Les associés doivent obligatoirement se réunir en assemblée :
- pour l’approbation des comptes annuels ;
- lorsque la réunion de l’assemblée est demandée par l’un des associé.
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Dans tous les autres cas, les statuts peuvent prévoir une consultation par écrit.
I. Principes clés
La société à responsabilité limitée (SARL), est une société à statut hybride au capital social de 100
000 dhs divisé en parts sociales dont la valeur ne doit pas être inférieure à 100 dirhams et elles
doivent être de valeur égale.
La loi n° 5-95 élargit les possibilités de recourir aux apports en industrie sous réserve du respect
des conditions posées par l’article 45 de cette loi.
Les parts sociales doivent être souscrites en totalité et intégralement libérées.
Le nombre d’associés de la SARL ne peut dépasser 50 et la cession des parts sociales à un tiers ne
peut être réalisée qu’avec l’agrément de l’assemblée générale statuant à des conditions de majorité
renforcée, ce qui est un trait caractéristique des sociétés de personnes
La SARL est soumise à l’impôt sur les personnes.
II. Méthode
1. La direction
Choix du gérant
Le ou les gérants, obligatoirement personne physique, est choisi parmi les associés, soit en dehors
d’eux.
Il peut être désigné dans les statuts ou par assemblée générale postérieure au dépôt des statuts.
La gérance peut être unique ou collégiale.
Conditions de majorité
L'associé majoritaire (possédant plus de la moitié des parts sociales plus une) est ainsi assuré de sa
désignation comme gérant si tel est son souhait.
La nomination du gérant non statutaire est faite par un nombre d'associés représentant plus de la
moitié du capital social. les statuts peuvent prévoir une majorité plus élevée pour la désignation du
gérant, mais non pour sarévocation.
Le gérant n'est pas révocable ad nutum, la loi précise que les gérants nommés par l'acte de société
ou par un acte postérieur ne sont, en principe, révocables que pour des causes légitimes. Par
conséquent, le gérant a droit à des dommages-intérêts si la révocation est décidée sans juste motif.
Toute clause contraire est réputée non écrite.
Pouvoirs du gérant
Rapports internes
Dans les rapports internes, c’est aux statuts qu’il appartient de fixer l’étendue et les limites des
pouvoirs du gérant.
A défaut de clause statutaire, il peut accomplir tout acte de gestion dans l’intérêt de la société.
En cas de pluralité de gérants, et dans le silence des statuts, chacun peut agir séparément, les
autres pouvant s’opposer à toute opération avant qu’elle soit conclue.
Rapport avec les tiers
A l’égard des tiers, le gérant engage sa responsabilité même par les actes qui dépassent les
limites de l’objet social.
Les éventuelles limites statutaires aux pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers.
Lorsque la gérance est collégiale, chacun des gérant détient séparément le droit d’engager la
société à l’égard des tiers, même au-delà des limites de l’objet social de la société.
2. Les assemblées
1. Les assemblées générales ordinaires
Les assemblées générales ordinaires sont compétentes pour :
Statuer sur les comptes de l’exercice écoulé, affecter le résultat, décider le cas échéant de la
distribution de bénéfices ;
Nommer – révoquer le ou les gérants – fixer leur rémunération ;
Le cas échéant, nommer les commissaires aux comptes ;
Approuver les conventions conclues entre la société et l’un des associés ;
Autoriser le gérant à accomplir tel ou tel acte dépassant les limites de la gestion courante lorsque
les statuts lui accordent une telle compétence.
Formalités
La cession des parts sociales doit être constatée par écrit : on établit un acte de cession.
Cet acte est soumis à deux formalités par lesquelles il est rendu opposable, d’une part, à la société
et, d’autre part, aux tiers. Enfin, il fait l’objet d’un enregistrement.
Procédure d’enregistrement de l’acte
A l’égard de la société :
Dépôt d’une copie de l’acte de cession au siège social contre remise d’une
attestation de ce dépôt.
Elles doivent, en outre procéder au dépôt de leurs comptes annuels (bilan – comptes de résultat –
annexes) au greffe du TPI dans le ressort duquel ils sont immatriculées.
3. Le contrô le de la SARL
Le commissariat aux comptes
Si, à la clôture d’un exercice, la SARL constate qu’elle dépasse le seuil prévu par l’article 80 de la
loi n° 5-95 c’est-à-dire : chiffre d’affaires hors taxes a atteint les 50 millions de dirhams, elle doit
procéder à la nomination d’un commissaire aux comptes au moins.
La société cesse d’être tenue de désigner un commissaire aux comptes lorsque elle ne dépasse plus
le seuil indiqué ci-dessus
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I. Principes clés
La société anonyme est la société de capitaux par excellence : elle est constituée d’actionnaires.
Son capital social (300.000 dhs minimum ou 3.000.000 dhs si la société fait publiquement appel à
l’épargne) est divisés en actions, librement cessibles.
Le capital social doit être intégralement souscrit, les actions représentatives d’apports en
numéraire doivent être libérées lors de la souscription du quart au moins de leur valeur nominale.
Le surplus peut être libéré en une ou plusieurs fois dans un délai qui ne peut excéder 3 ans.
Les actionnaires dont le nombre minimum ne doit pas être inférieur à 5, ne sont responsables des
dettes de la société que dans la limite de leurs apports.
Aucun nombre maximum n’est imposé par la loi.
Lors de la constitution, la SA doit obligatoirement procéder à la nomination d’un ou plusieurs
commissaire aux comptes.
Il existe deux formes distinctes de SA dans notre réglementation qui ont toutes les deux les mêmes
caractéristiques que celles rappelées ci-dessus :
Les sociétés anonymes classiques avec conseil d’administration ;
Les sociétés anonymes avec directoire : cette deuxième structure, souvent
appelée société de type moderne, a été empruntée au droit allemand.
La société anonyme avec conseil est souvent appelée société de type classique car, des deux
formes de SA existantes, c’est la plus ancienne dans notre réglementation.
Le conseil d’administration, organe collégial, est obligatoirement composé
d’actionnaires personnes ou personnes morales, élisant parmi ses membres un président qui doit
obligatoirement être une personne physique.
Le président peut proposer au conseil la désignation d’un ou plusieurs directeurs généraux,
personnes physiques, qui ne sont pas nécessairement actionnaires de la société.
II. Méthode
1. Le conseil d’administration
Conditions d’accès aux fonctions d’ administrateurs
Qualité d’actionnaire
Pour être administrateur de la SA, il faut nécessairement détenir un nombre d’actions minimum,
prévu dans les statuts.
88
L’administrateur peut être une personne physique ou une personne morale.
Le nombre de mandats
La loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes ne prévoit aucune disposition relative aux limitations
de mandats. Par conséquent, il est possible aux administrateurs de cumuler plus de deux mandats.
Limite d’â ge
Là également, la loi ne prévoit aucune limite d’âge pour la fonction d’administrateur. Les statuts
peuvent cependant en fixer une.
Nombre d’administrateurs
Les statuts déterminent le nombre d’administrateurs dans les limites de la loi, c’est- à-dire 3 au moins
et 12 au plus, ce nombre peut être portée à 15 dans le cas des SA faisant appel public à l’épargne.
Les administrateurs sont dans mandataires sociaux qui peuvent percevoir, après décision de
l’assemblée générale ordinaire, une somme annuelle appelée jetons de présence.
Ils peuvent, par ailleurs, et dans la limite du tiers des administrateurs en fonction, être en situation
89
de cumul avec un contrat de travail et à condition que le contrat soit conclu antérieurement au
mandat et correspondre à un emploi effectif.
Pouvoirs généraux
L’article 69 de la loi sur les sociétés anonymes à très sensiblement étendu les pouvoirs généraux
du conseil d’administration.
A l’égard des tiers, le conseil engage la société même par les actes dépassant les limites de
l’objet social.
Pouvoirs internes
Le conseil d’administration détermine les orientations de l’activité de la société et veille à leur mise en
œuvre.
Sous réserve des pouvoirs expressément attribués aux assemblées d’actionnaires et dans la limite de
l’objet social, il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses
délibérations les affaires qui les concernent.
Le conseil d’administration procède au contrôle et vérifications qu’il juge opportun.
Pouvoirs externes
Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du conseil d’administration
qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que le tiers savait que l’acte dépassait
cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Pouvoirs spécifiques
Le conseil d’administration détient également des pouvoirs spécifiques :
Convocation des assemblées ;
Etablissement des comptes sociaux, du rapport de gestion précisant les rémunérations nominatives
des mandataires sociaux, le cas échéant des comptes prévisionnels et des rapports correspondants.
Nomination et révocation du président du conseil ;
Nomination et révocation du directeur général ;
Sur proposition du directeur général, nomination et révocation du ou des directeurs généraux
délégués ;
Désignation par cooptation des administrateurs en cas de vacance d’un siège par
90
décès ou démission ;
Répartition entre les différents administrateurs des jetons de présence ;
Autorisation des conventions réglementées passées entre la société et l’un de ses dirigeants.
Le président est un mandataire social qui perçoit une rémunération fixée par le conseil.
Cette rémunération est assimilée à un salaire et soumise aux charges sociales de droit commun.
Etant lui même administrateur, il peut toutefois faire partie du tiers des membres du conseil
susceptible de cumuler son mandat social avec un contrat social.
Révocation du président
Il représente le conseil.
Il organise et dirige les travaux de celui-ci dont il rend compte à l’assemblée générale.
Il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s’assure, en particulier, que les
administrateurs sont en mesure de remplir leur fonction.
91
3. Le directeur général
Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société.
Il exerce ses pouvoirs dans la limite de l’objet social et sous réserve de ceux que la loi attribue
expressément aux assemblées d’actionnaires et au conseil d’administration.
Il représente la société dans ses rapports avec les tiers ;
La société est engagée même par les actes du directeur général qui sortent de l’objet social, sauf si
elle prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte
tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à constituer cette
preuve.
Les dispositions des statuts ou les décisions du conseil d’administration limitant les pouvoirs du
directeur général sont inopposables aux tiers
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La SA avec directoire
L’administration et la direction
I. Principes clés
La société anonyme avec directoire est souvent appelée SA de type moderne car elle a été intégré
dans notre réglementation en 1996, lors de la promulgation de la loi n° 17-96 sur les sociétés
anonymes.
Son originalité réside dans la séparation des pouvoirs de direction et de contrôle, celui-ci étant
exercé par des organes internes à la société.
Les règles applicables aux assemblées générales d’actionnaires sont les mêmes pour les deux
formes de société.
II. Méthode
1. Le conseil de surveillance
L’accès aux fonctions
Pouvoirs généraux
Le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la société à directoire.
Il doit dans ce cadre, présenter à l’assemblée générale ordinaire annuelle ses observations sur le
rapport du directoire ainsi que sur les comptes del’exercice
Pouvoirs spécifiques
Les attributions du conseil de surveillance sont :
- convocations des assemblées,
- nomination des membres du directoire, du président, et fixation de la rémunération de chacun d’eux.
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- Proposition de révocation des membres du directoire à l’AGO.
- Attribution des pouvoirs de représentation à un ou plusieurs membres du directoire qui portent alors
le nom de directeurs généraux.
- Cooptation des membres du conseil de surveillance.
- Répartition des jetons de présence.
- Autorisation donnée au directoire d’accorder au nom de la société des cautions, avals et garanties.
- Décision de transfert du siège social sur le territoire national sous réserve d’un agrément donné par
la prochaine assemblée générale ordinaire.
2. Le président et le vice-président
Elus par le conseil de surveillance et parmi leurs membres, ils doivent nécessairement être des
personnes physiques.
La loi n’a pas prévu de limite d’âge.
Ils sont chargés de convoquer le conseil de surveillance et d’en diriger lesdébats.
3. Le directoire
Conditions d’accès aux fonctions
Choix des membres
Les membres du directoire, désignés par délibération du conseil de surveillance sont choisis soit
parmi les actionnaires, soit en dehors d’eux.
Ils sont nécessairement des personnes physiques.
Durée du mandat
Les statuts fixent la durée de leur mandat entre 2 et 6 ans.
Dans le silence des statuts, la durée est de 4 ans.
Nombre de mandat
Pas de limitation quant au nombre de mandat exercé par les membres du directoire.
Limite d’â ge
La loi ne prévoit aucune limite d’â ge, mais les statuts peuvent en fixer une.
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L’action en responsabilité se prescrit par 5 ans, à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé,
de sa révélation. Toutefois, lorsque le fait est qualifié de crime, l’action se prescrit par vingt ans.
LES ENTREPRISES EN
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DIFFICULTE
Après avoir passé en revue les principaux types sociétaires, il convient à présent de nous pencher sur
la vie des sociétés, plus particulièrement sur un aspect de cette vie sociétaire : la crise
Il existe plusieurs types de crises, on étudiera les crises financières, les crises politiques et les crises
juridiques.
I. LES CRISES FINANCIERES.
Les mauvais résultats, s'il se multiplient, peuvent conduire au dépôt de bilan de la société, qui déclenche
l'une des deux procédures suivantes : le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire. Mais la situation
de l'entreprise peut être mauvaise sans être désespérée ; on peut faire la distinction en se basant sur un critère
simple : la cessation des paiements, c'est-à-dire l'impossibilité de faire face au passif exigible avec l'actif
disponible (la crise financière).
§1. L'absence de cessation des paiements.
Plusieurs traitements sont envisageables afin de remédier aux mauvais résultats ; leur efficacité dépend de la
date de la prise de conscience des difficultés de l'entreprise ; plutôt l'alerte est donnée, plus grande est la
chance de guérison.
A. L'alerte : La loi s'est préoccupée de la détection des difficultés des entreprises afin que dès les premiers
signes de faiblesse, une défense soit activée ; elle a notamment crée un devoir d'alerte pour les commissaires
aux comptes. Prenant le cas des sociétés anonymes, le commissaire aux comptes doit demander des
explications au président du conseil d'administration dès lors qu'il constate un ou plusieurs faits de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation. Ces faits peuvent être d'origine variée : détérioration de la
situation financière, perte de marchés importants, destruction de l'outil de travail, redressement fiscal majeur,
grève à répétition ... Le PDG répond dans le mois. A défaut de réponse ou si celle-ci n'est pas
satisfaisante, le commissaire aux comptes
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invite le président à faire délibérer le conseil d'administration sur les faits relevés. Faute d'une telle
délibération ou faute de décisions prises pour écarter les menaces pesant sur la continuité de l'exploitation, le
commissaire fait rapport à la prochaine assemblée générale, voire, en cas d'urgence, convoque lui-même
l'assemblée. Là s'arrête l'alerte ; le dernier mot appartient aux actionnaires, à eux d'apprécier la gravité des
périls et la nécessité de remèdes.
B. Les traitements : Plusieurs traitements peuvent être envisagés, notamment l'accord informel avec les
créanciers, il s'agit de faire patienter les créanciers les plus puissants, de faire taire les dettes les plus
pressantes. Contact est pris avec les créanciers à qui il est demandé de consentir des délais supplémentaires,
voire des remises partielles. Des alliances peuvent encore être recherchées auprès d'investisseurs ou de
preneurs. Le sauvetage de l'entreprise est ici informel, en tant qu'il n'appelle pas l'intervention du tribunal.
§2. La cessation des paiements.
La société ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible ; elle est donc en cessation
des paiements. Le passif exigible est le passif échu, passif échu et exigé (par les créanciers). L'actif
disponible est l'actif réalisable immédiatement ou à quelques jours. Faire face : la formule atteste que la
cessation des paiements est plus qu'un déséquilibre momentané des ratios de liquidités, c'est l'incapacité à
retrouver dans un avenir proche un équilibre durable.
Dès que la cessation des paiements est constatée, la société doit demander l'ouverture d'une procédure
collective, procédure dite de redressement judiciaire. Durant la période du redressement judiciaire, il est
établi un bilan économique et social et des propositions de plan de redressement . A l'issue de cette période,
si un plan de redressement a pu être mis au point, il est soumis au tribunal. A défaut, il est procédé à la
liquidation judiciaire de l'entreprise qui disparait ainsi. Quel sera donc le sort de la société
?, et quel sera celui des dirigeants ?
A. Le sort de la société : le problème est celui de la survie de la société en état de cessation des paiements ;
tout dépend de la procédure retenue par le tribunal :
- s'il prononce le redressement judiciaire, c'est que la société est viable ; elle subsiste donc ;
97
- s'il prononce la liquidation judiciaire, c'est que la société n'est pas viable ; la décision vaut arrêt de mort ;
elle entraîne la dissolution de la société.
B. Le sort des dirigeants : les dirigeants demeurent en fonction, tel est le principe ; il connaît cependant
des exceptions : si la survie de l'entreprise le requiert, le tribunal peut exiger le remplacement d'un ou de
plusieurs dirigeants sociaux. Les prérogatives des dirigeants sont affectées dans la mesure où, dès la période
d'observation et pendant toute la période de la procédure, divers organes tels l'administrateur désigné par le
tribunal, exerce une tutelle sur la société.
Des sanctions pèsent sur les dirigeants des sociétés en difficulté, il existe existe un régime sévère à l'encontre
des dirigeants qui ne remplissent pas leur mission avec la conscience et la compétence nécessaires (voir les
chapitres précédents).
C. Le sort des associés.
1° Dans les sociétés à risque limité : les associés ne sont pas mis eux-mêmes en redressement judiciaire, la
personnalité morale jouant pleinement son rôle de protection. Cependant, ils subissent les conséquences de
l'ouverture de la procédure : ils ne peuvent plus espérer ni distribution de dividendes, ni récupération de leur
apport, car ils seront servis après les créanciers, tous les créanciers, y compris les créanciers chirographaires.
2° Dans les sociétés à risque illimité : Le sort des associés n'est pas enviable, la procédure de redressement
est également étendue aux associés de la personne morale indéfiniment et solidairement responsables du
passif social ; tel est le cas notamment des associés en nom collectif, ces derniers courent un risque bien plus
important que la perte de leurs apports, puisqu'ils vont devoir supporter les dettes sociales de la même
manière que s'ils étaient des entrepreneurs individuels.
II. LES CRISES POLITIQUES.
Les extravagances des dirigeants ou les dissensions entre les associés peuvent amener des crises
institutionnelles affectant l'existence même de la société ; la crise peut être mortelle. C'est le cas de l'abus de
majorité ou de minorité. Le juge est fréquemment sollicité lors des guérillas entre associés et son rôle est loin
d'être négligeable en cas de crise de la société ; parfois il lui suffit de trancher entre les prétentions des
protagonistes ; le cas échéant, il est amené à placer lui-même des "tuteurs" auprès des organes sociaux en
place.
98
Dans une société, comme dans une démocratie, les décisions se prennent à la majorité, devant laquelle la
minorité doit s'incliner ; c'est un gage d'efficacité par rapport au droit commun des contrats lequel ne connait
que la règle de l'unanimité. La minorité n'est pas pour autant livrée aux caprices de la majorité, elle est
protégée par un certain nombre de dispositions. L'organisation institutionnelle de la société avec la
séparation des pouvoirs, la responsabilité des dirigeants et la présence éventuelle d'un commissaire aux
comptes constituent déjà une garantie. Les associés minoritaires disposent en outre de prérogatives légales
propres : poser des questions écrites, demander l'inscription d'une question à l'ordre du jour, solliciter la
désignation d'un expert de gestion ou d'un administrateur provisoire.
Les tribunaux peuvent intervenir quand la majorité se rend coupable d'abus. Mais qu'est ce que l'abus de
majorité ? Il y a abus de majorité lorsque la résolution litigieuse a été prise contrairement à l'intérêt général
et dans l'unique but de favoriser les membres de la majorité au détriment de ceux de la minorité. L'abus de
majorité implique donc la réunion de deux éléments : la violation de l'intérêt social et la rupture d'égalité
entre les associés. La sanction peut consister dans l'octroi de dommages-intérêts, mais les tribunaux
n'hésitent pas à prononcer la nullité de la décision abusive.
§2. L'abus de minorité.
Il se produit dans le cas des décisions sociales qui requirent un vote à l'unanimité (modification des statuts...).
L'associé qui dispose d'une minorité de blocage a entre les mains une arme redoutable : il peut s'opposer par
exemple à une augmentation de capital nécessaire à la survie de la société, à un changement hautement
souhaitable de forme sociale. Reste à tracer la frontière entre la droit de voter contre, qui est à l'évidence
légitime, et l'opposition entêtée qui serait constitutive d'abus.
1° La définition de l'abus de minorité : un associé minoritaire se rendrait coupable d'abus si son attitude avait
été contraire à l'intérêt général de la société en ce qu'il aurait interdit la réalisation d'une opération essentielle
pour celle-ci, et dans l'unique but de favoriser ses propres intérêts au détriment de l'ensemble des autres
associés. Deux éléments doivent donc être réunis : l'opération envisagée doit être essentielle pour la société ;
l'opposition des associés minoritaires doit être contraire à l'intérêt social et reposer sur un motif
99
égoïste : favoriser leurs propres intérêts au détriment de l'ensemble des autres associés. 2° La sanction de
l'abus de minorité : lorsque l'abus de minorité est reconnu, la sanction n'est pas l'annulation de l'acte abusif
puisque par hypothèse aucune décision n'a été prise. La condamnation des associés minoritaires à des
dommages-intérêts ne fait pas problème. Le juge dispose d'autres types de sanctions : condamnation sous
astreinte des minoritaires à voter dans le bon sens, exclusion des opposants...
§3. L'abus d'égalité.
L'abus d'égalité n'est qu'une variété d'abus de minorité. L'hypothèse vise surtout les SARL qui ne sont
composées que de deux associés possédant chacun la moitié des parts sociales. Dans les assemblées, toutes
les décisions, qu'elles soit ordinaires ou extraordinaires, impliquent en fait l'unanimité. L'obstruction de l'un,
par un vote négatif ou par une simple abstention, bloque toute décision. La mésentente entre les deux
associés risque d'entraîner la paralysie de la société. Le recours au juge en invoquant l'abus d'égalité peut
dans certains cas, dénouer la crise.
SECTION III. LES CRISES JURIDIQUES.
Il y a crise juridique lorsque la décision prise par les organes sociaux n'est pas conforme aux lois et aux
règlements. En effet, si la société ne peut être motivée que par la poursuite de l'intérêt social, elle ne peut
évoluer, en tout état de cause, que dans le cadre tracé par les lois et les règlements en vigueur. A défaut, le
risque des mesures correctives est important : nullité des actes et délibérations, ou autres sanctions, telles les
inopposabilités.
§1. La nullité des actes et délibérations.
A La différence d'autres branches du droit privé, la nullité est une sanction exceptionnelle et cette
caractéristique intéresse les causes la nullité.
On distingue la nullité des actes ou délibérations modificatifs des statuts et celles des actes et délibérations
non modificatifs des statuts.
1° La nullité des actes ou délibérations modificatifs des statuts : (changement de raison sociale, augmentation ou
réduction de capital, transformation ...), la sanction de telle ou telle règle est la nullité de la décision. Ces cas
sont rares, voici quelques exemples :
- pour les SARL, non-respect des formes et délai de convocation des assemblées, non-respect des règles
relatives à la transformation..
100
- pour les sociétés par actions : non respect des délais et formes de convocation, des conditions de quorum et de
majorité des assemblées extraordinaires ...
Il convient également de rappeler que le caractère collectif des décisions sociales ne suffit pas à les soustraire du
droit des obligations. La délibération sera donc nulle pour illicéité de l'objet ou de la cause, ou pour vice du
consentement. La fraude est également une cause de nullité des actes de délibération. L'abus de majorité peut
également vicier une délibération d'assemblée extraordinaire.
2° La nullité des actes ou délibérations non modificatifs des statuts : exemple, nomination d'un administrateur,
rémunération du gérant, approbation des comptes ... Ces actes seront frappés de nullité s'ils ne sont pas pris
conformément aux dispositions desstatuts.
§2. Les autres sanctions.
A. L'inopposabilité : dans certains cas, le législateur n'édicte pas la nullité de l'acte, mais se contente d'en
proclamer l'inopposabilité à la société. La non-conformité de l'acte aux droit des sociétés ne provoque pas son
anéantissement, mais en limite seulement les effets à l'égard de la société. La société n'est pas tenu par cet acte.
L'exemple le plus caractéristique est celui des cautions et garantis non autorisées par le conseil d'administration
d'une société anonyme ; il a été jugé que ces garanties sont inopposables à la société lorsqu'elles n'ont pas été
dûment autorisées.
B. La responsabilité civile : faute de nullité, les victimes d'irrégularités peuvent rechercher la responsabilité
civile des dirigeants sociaux. La loi l'a précisé pour les formalités des actes et délibérations modificatifs des
statuts. Les dirigeants sociaux sont responsables des infractions aux dispositions législatives et réglementaires. Il
reste cependant à prouver le préjudice et le lien de causalité entre cette faute et cepréjudice.
101
102
C’est l’article 478 du DOC qui donne la définition suivante « la vente est un contratpar lequel
l’une des parties transmet la propriété d’une chose ou d’un droit à l’autrecontractant, contre un
prix que ce dernier s’oblige à payer ».
1) LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE
2. Les parties doivent avoir la capacité d’aliéner le bien objet du contrat, l’air est
un bien inaliénable qui n’a pas de propriétaire ; de même, la vente de la chose
d’autrui est nulle (art.485 DOC : sauf ratification de la vente par le propriétaire ou
l’acquisition de la chose par le vendeur).
- un corps certain qui est identifiable à la conclusion du contrat (ex. une table)
- une chose future qui n’existe pas encore au moment de la conclusion du contrat
mais qui est identifiable (ex. récoltes sur pied)
- une chose de genre (fongible) qui est déterminable au moment de son
individualisation entre les mains de l’acheteur, il s’agit de la vente en bloc
(indication du lieu où la chose se trouve) vente au poids, au compte ou à la mesure
(ex. un kilo de pêches sur un étal de marché).
La protection de l’ordre public et de l’intérêt général a amené le législateur à réglementer ou à
interdire la vente de certains produits :
- est interdite la vente des organes humains, l’alcool aux personnes de religion
musulmane (article 484 DOC), les stupéfiants …
- est réglementée les biens faisant l’objet d’un monopole : les cigarettes, les
timbres postaux …
4. Le prix doit être déterminé (article 487 DOC) c’est à dire connu dès la
conclusion du contrat ou tout au moins « déterminable » c’est à dire non définitif à
la conclusion du contrat. En l’absence de détermination possible du prix, le contrat
de vente est frappé de nullité absolue.
2) LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE
Aux termes de l’article 487 du DOC, la vente est parfaite entre les parties, dès qu’il y a
consentement des cocontractants :
- l’un pour vendre,
- l’autre pour acheter, et qu’ils sont d’accord :
- sur la chose,
- sur le prix
- et sur les autres clauses du contrat.
a) Les transferts de propriété et des risques
L’article 491 du DOC fait naître d’un seul et même acte qu’est le contrat de venteune double
fonction de création d’obligations et de transfert de propriété : « L’acheteur acquiert de plein
droit la propriété de la chose vendue, dès que le contrat
104
est parfait par le consentement des parties. » La propriété de la chose vendue est ainsi transférée
« solo consensu », c’est à dire par le seul échange des consentements. Ainsi, et selon les
dispositions de l’article 493, dès la perfection du contrat, l’acheteur va supporter :
- les impôts, contributions et autres charges qui pèsent sur la chose vendue,
- les frais de conservation.
Néanmoins, l’article 494 du DOC prévoit que si la vente est faite « à la mesure, aucompte, à
l’essai, sur dégustation ou sur simple description » tant que la chose vendue n’a pas été «
comptée, mesurée, jaugée, essayée, dégustée, examinée ou agréée par l’acheteur ou par son
représentant », c’est le vendeur qui supporte les risques liées à la chose, même si la chose est
déjà entre les mains de l’acheteur.
En outre et en vertu des dispositions de l’article 496, la chose vendue voyage aux risques du
vendeur jusqu’à sa réception par l’acheteur, ce qui revient à dire que le vendeur supporte le
risque du transport.
Le contrat de vente est donc translatif des droits du vendeur vers l’acquéreur. Le transfert de
propriété rend la vente parfaite et permet de ne pas confondre la vente avec d’autres comme
nous l’avons précisé plus avant. Le transfert de propriété a lieu dès le consentement des parties
même s’il n’y a encore eu ni livraison, ni paiement. Son application facile pour un corps certain,
l’est moins pour une chose de genre. Il n’interviendra que lorsque cette dernière sera affectée
précisément à l’acheteur. Il peut être retardé par :
- l’expression de la loi (ex. en matière immobilière)
- la volonté des parties lesquelles peuvent introduire dans le contrat une clause de
réserve de propriété (le vendeur conserve la propriété de la chose tant que
l’acquéreur n’en a pas payé le prix).
Si un bien vendu est détruit ou abîmé, en principe, le dommage subi par la chose vendue est à la
charge de l’acquéreur. Mais cette règle est parfois inadaptée et les parties peuvent convenir
d’insérer dans le contrat une clause de dissociation :
- le transfert de risques se fera après le transfert de propriété quand la livraison
du bien a lieu après la signature du contrat sur une chose future. Le vendeur
assume toujours le risque alors que le transfert de propriété est déjà intervenu.
- Le transfert de risques se fera avant le transfert de propriété dans l’hypothèse où
une clause de réserve de propriété a été introduite dans le contrat. L’acquéreur qui
est en possession du bien mais qui n’en est pas encore propriétaire supporte le
risque (ex. en cas de paiement fractionné).
-
105
Celles du vendeur :
i. La délivrance (articles 499 à 531) : A ce sujet, nous pouvons nous poser 3
questions. Que faut-il livrer ? Le vendeur doit livrer une chose conforme pour la
quantité et la qualité à la convention. L’article 512 stipule que « la chose doit être
délivrée dans l’état où elle se trouvait au moment de la vente
** Où et quand faut-il livrer ? L’article 502 du DOC prévoit que la délivrance doit s’effectuer
au lieu où la chose vendue se trouvait au moment du contrat, sauf convention contraire des
parties. Quant à la date de délivrance, le principe est posépar l’article 504 du DOC « aussitôt
après le conclusion du contrat ». Toutefois, il faut distinguer selon que la vente est faite « en
disponible » et dans ce cas les usages ne permettent qu’un bref délai, ou que la vente est dite « à
livrer » c'est-à-dire que la délivrance sera différée jusqu’au moment où la chose vendue parvient
à l’acheteur.
**Comment délivrer la chose vendue ? La délivrance s’effectue par le délaissement de la chose
vendue par le vendeur et sa prise de possession par l’acheteur. L’article500 du DOC détermine
plusieurs modalités :
- le délaissement ou la remise des clés pour les immeubles,
- la tradition réelle pour les choses mobilières,
- par le seul consentement si le retirement ne peut être effectué au moment du
délaissement,
- la remise d’un document administratif.
**Quelle est la sanction du non-respect des règles de livraison ?
Si le vendeur ne délivre pas la chose vendue à l’époque convenue, ou s’il délivre une chose non
conforme ou ne délivre aucune chose, il manque à son obligation derésultat et l’acheteur pourra
alors mettre en œuvre plusieurs actions :
Cette garantie est, selon les termes de l’article 532 du DOC, due de plein droit, c'est à dire qu’el
e n’a pas à être stipulée dans le contrat. S’agissant de la garantie pour cause d’éviction, le
vendeur doit faire en sorte que l’acheteur ne souffre d’aucune éviction de son fait mais
également de tout fait de tiers. Pour permettre à l’acheteurd’invoquer la mise en jeu de cette
garantie, 3 conditions doivent être réunies :
- le trouble doit être actuel et non pas seulement éventuel,
- le trouble doit consister en une éviction tel e que définie par l’article 534 du DOC,
« il y a éviction :
1°) lorsque l’acquéreur est privé en tout ou en partie de la possession de la chose,2°) lorsqu’il
ne réussit pas à en obtenir la possession contre un tiers détenteur
3°) ou enfin, lorsqu’il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer. »
- le trouble doit avoir une cause antérieure à la vente.
Selon l’article 538 du DOC, l’acheteur qui a souffert l’éviction a le droit de se fairerestituer :
- le prix qu’il a déboursé et les loyaux coûts du contrat,
- les dépens judiciaires qu’il a fait sur la demande en garantie,
- les dommages et intérêts qui sont la suite directe de l’éviction.
Les parties peuvent convenir que le vendeur ne sera soumis à aucune garantie (article 544 DOC)
mais cette clause n’affranchit le vendeur que des dommages et intérêts mais ne le libère pas de
restituer le prix qu’il a reçu. La garantie des défautsde la chose vendue (dite aussi garantie des
vices cachés) est fondée sur un mécanisme simple : si les défauts non apparents de la chose
vendue la rende impropre à son usage, l’acheteur peut :
- soit rendre la chose au vendeur et se faire restituer le prix au moyen de l’action
rédhibitoire,
- soit conserver la chose vendue et se faire restituer une partie du prix versé au
moyen de l’action dite estimatoire.
Le DOC a mis en place les conditions dans lesquelles la garantie peut être appelée
- il faut que le défaut soit d’une gravité suffisante : l’article 549 du DOC nous dit
le vice doit diminuer sensiblement la valeur ou rendre la chose vendue impropre à
son usage et c’est le juge en cas de litige qui apprécie cette gravité ;
- qu’il ne soit pas apparent :
l’article 553 du DOC met à la charge de l’acheteur une obligation d’examen « de l’état de la
chose aussitôt après l’avoir reçue et de notifier dans les 7 jours suivantsla réception au vendeur
tout défaut constaté. Et l’article 569 du DOC énonce que «le vendeur n’est point tenu des vices
apparents, ni de ceux dont l’acheteur a eu connaissance ou qu’il aurait pu facilement connaître.
107
»
- qu’il soit antérieur à la vente :
en effet selon les dispositions de l’article 552 du DOC, n’est garanti par le vendeurque le vice
qui existait au moment de la vente s’il s’agit d’un corps déterminé ou au moment de la
délivrance s’il s’agit d’une chose fongible.
- l’article 573 a fixé les délais d’exercice de l’action :
i. pour les choses immobilières dans les 365 jours qui suivent la délivrance,
ii. pour les choses mobilières et les animaux dans les 30 jours après la
délivrance. Les parties peuvent, toutefois, prolonger ou réduire
contractuellement ces délais.
Celes de l’acheteur : (articles 576 à 584)
L’acheteur a également 2 obligations principales :
le paiement du prixet
le retirement.
Concernant le paiement du prix, on peut se poser 3 questions.
- droit de rétention qui sur la base de l’article 583 du DOC octroie à l’acheteur qui
est troublé ou qui se trouve en danger imminent et sérieux, en vertu d’un titre antérieur à la
vente la possibilité de retenir le prix tant que le vendeur n’a pas fait cesser le trouble.
Dans le cadre des ventes à crédit où délivrance et paiement sont différés dans le temps, lorsque
l’acheteur ne paie pas le prix à l’échéance, le vendeur peut :
- soit agir selon les modes de contrainte de droit commun,
- soit demander la résolution de la vente puisqu’en application des dispositions
de l’article 581 du DOC, si les parties l’ont convenu dans le contrat, celui-ci peut
être résolu de plein droit par le seul fait du non paiement dans le délai convenu.
L’obligation de retirement est le complément de l’obligation de délivrance et ses
modalités correspondent aux modalités de cette dernière.
Ainsi, si la chose vendue doit être délivrée sur place, il appartient à l’acheteur d’al erla retirer par
lui-même ou par un tiers mandaté à cet effet. Si la chose vendue doit être livrée chez l’acheteur,
il doit désigner au vendeur le lieu de livraison ou de déchargement.
A défaut de retirement, le vendeur pourra demander :
- l’exécution forcée,
- ou la résolution de la vente.
109
I. Contrats de transport
La multiplication des moyens de transport et des marchandises expédiées ainsi que le nombre
de personnes désireuses de voyager ont été tels que le contrat de transport est devenu un des plus
usuel. Sur le plan du droit, le contrat de transport est régi par les règles générales du louage
d’ouvrage (art 723 à 729 du DOC) et par le titre VI du Livre IV du code de commerce (art 443
à 486).
A) Définition.
La définition du contrat de transport est donnée par l’article 443 du code de commerce ( à
consulter).
B) Distinction entre le contrat de transport et des notions voisines
On doit distinguer le contrat de transport du louage de services et du louage de choses. Une
personne peut se déplacer ou déplacer des objets lui appartenant en louant les services d’un
conducteur de véhicule à qui ele donnera des ordres.
Dans ce cas, nous sommes en présence d’un louage de choses ou de services caractérisés par un
lien de subordination entre le conducteur et celui qui commande le service. En revanche,
l’entreprise de transport implique l’indépendance de celui qui exécute la prestation promise. Le
transporteur est avant tout un entrepreneur et non pas un salarié ou un subordonné.
Dans le transport de marchandise, le transporteur prend une chose en charge et la remet à
destination. Dans le transport de personne, il n y a pas de contrat, si le voyageur a le droit de
donner des ordres sur la destination et l’itinéraire, par exemple dans l’usage d’une voiture de
place (voiture louée avec chauffeur).
II) La formation du contrat du transport
A) La formation proprement dite
D’après l’article 445 du code de commerce, le contrat de transport est un contrat consensuel.
Les parties au contrat sont : le transporteur et l’expéditeur. Le
110
transporteur peut être soit une entreprise d’Etat (ONCF, ONT) soit un transporteurlibre.
Lorsqu’il s’agit d’un contrat de transport de personnes, les parties au contrat sont letransporteur
et le voyageur.
Les choses transportées comprennent les marchandises et les bagages ou toute chose inanimée
et tous animaux susceptibles d’être transportés. Ils peuvent être remis au transporteur et sont
dites « bagages enregistrés ». Ils sont transportés en exécution d’un contrat accessoire de
transport de personne. Les bagages à main sont conservés par le voyageur. Le transporteur ne
saurait être responsable de la perte des bagages qu’il n’a pas pris en charge.
Le prix du transport est déterminé par les parties dans le contrat, s’il s’agit de transporteur libre.
Dans les transports effectués par les entreprises d’Etat ou des concessionnaires, le prix est fixé
par le tarif. L’article 468 du code de commerce stipule que le paiement s’effectue après la
livraison
Le mode de formation du contrat diffère suivant le mode de transport. Un transporteur libre peut
discuter les conditions du contrat. Il suffit donc du consentement de l’expéditeur ou du
voyageur. L’expéditeur manifeste son consentement en remettant la marchandise qui doit être
prise en charge par le transporteur. Quant au voyageur, il le manifeste soit en prenant un billet
de parcourssoit même en usant du véhicule.
B) La preuve du contrat
Le moment précis de la formation du contrat n’est déterminé que par le 1er acte d’exécution.
La date de cet acte a de l’importance car avec el e commence l’obligation de sécurité qui pèse sur
le transporteur.
et pesées. Le transporteur reconnaît donc les marchandises qui lui sont remises dans un
récépissé signé (article 449 du code de commerce).
Le transporteur a la garde des objets. Il doit donner à la marchandise les soins appropriés. Par
exemple bâcher les véhicules découverts pour certaines marchandises ( article 474 alinéa 3).
Le transporteur a l’obligation de faire l’expédition des choses à transporter suivant l’ordre dans
lequel il les a reçu.
L’article 456 du code de commerce fixe les délais du transport.
La livraison est la remise des marchandises par le transporteur au destinataire désigné par le
contrat au lieu de destination.
Le transporteur a le droit d’exiger du destinataire le paiement du prix du transport, les frais de
magasinage, les frais dont les choses sont grevées et les avances faites de ce chef par lui.
Le destinataire lui doit remplir toutes les obligations dont il pourrait être tenu à raison du
contrat de transport (art 468 du code de commerce).
Si le transporteur ne trouve pas la destinataire ou si ce dernier refuse la marchandise transportée,
ou s’il y a contestation ou d’autre empêchement à la délivrance de la chose transportée, il doit
avertir l’expéditeur et attendre ses instructions.
L’article 458 du code de commerce déclare le transporteur garant de la perte et desavaries des
objets qui lui sont confiés.
Il faut donc que le contrat soit valable, car il s’agit d’une responsabilité contractuelle, c'est-à-
dire qui découle des termes du contrat. De plus, il faut que lesmarchandises aient été remises au
transporteur.
Le transporteur commet une faute lourde lorsqu’il utilise un matériel inadapté à la marchandise
transportée ou lorsqu’il emprunte un itinéraire qui a contribué à la dégradation ou la perte de la
marchandise.
Lorsqu’il y a des transporteurs successifs, ils sont subrogés dans toutes les obligations du
contrat de transport dès qu’ils ont reçu délivrance des choses à transporter et du titre de
112
transport. Ils ont droit de constater sur le titre de transportou autre document, l’état des choses
qui leur sont remises (article 465).
Le transporteur ne peut pas prévoir des clauses d’irresponsab ilités (article 462). La réparation
Le Maroc reste confronté à une contrefaçon très présente sur le territoire, qu’il s’agisse
d’une contrefaçon importée (en majorité) ou fabriquée sur place. Ainsi, il est nécessaire de
vérifier l’existence de droits de propriété industrielle antérieurs sur le territoire et de procéder
au dépôt de titres nationaux ou d’étendreses droits acquis via les voies internationales. Le
Maroc est aujourd’hui doté d’unarsenal juridique conforme aux standards internationaux les
plus exigeants qui permet de compter sur des titres nationaux de qualité et d’avoir de meilleures
armes pour lutter contre la contrefaçon.
2-LES DIFFERENTS TITRES DE PROPRIETE INDUSTRIELLE
La marque doit être distinctive, licite et disponible. L’OMPIC a le pouvoir de rejeter une
marque qui ne serait pas licite ou distinctive grâce à l’amendement de la loi; le critère de
disponibilité reste un élément que le déposant prendra le soin de vérifier sur les bases nationales
ou sur la base TMView. La procédure d’oppositionest effective auprès de l’OMPIC.
114
Pour être enregistré, le dessin ou modèle doit être nouveau et présenter un caractère propre. Il
revient au déposant de s’assurer que le dessin ou modèle satisfait aux conditions de protection.
1.4 LES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES
En matière de propriété littéraire et artistique (dont le logiciel), le Maroc possède une législation
ad hoc et le Royaume est signataire de la convention de Berne. Les conditions de protection sont
similaires aux lois françaises, à savoir l’œuvre doit être originale, se présenter sous la forme
d’une expression et doit avoir un auteur. Les droits accordés à l’auteur se subdivisent en droits
patrimoniaux (droit exclusif durant la vie de l’auteur et 70 après la mort de ce dernier) et droits
moraux, inaliénables et imprescriptibles. Les droits pécuniaires sont gérés par un organisme
public : le bureau marocain du droit d’auteur (BMDA) ; c’est le BMDA qui gère, sur le
territoire marocain, les intérêts des diverses sociétés étrangères d’auteurs (en lien avec la
SACEM).
LES CONDITIONS DE DEPOT
demande indéfiniment
Qui peut Toute Toute personne Toute personne Tout groupement de
déposer personne physique ou physique ou producteurs et/ou
au Maroc physique ou morale, nationale morale, nationale transformateurs,
? morale, ou étrangère, via ou étrangère, via un collectivité locale,
nationale ou un mandataire si mandataire si le établissement public
étrangère, le demandeur ne demandeur ne ou administration
via un réside pas au réside pas au
mandataire Maroc Maroc
si le
demandeur
ne réside pas
au Maroc
4.1 LA REPRESSION
4.3 INNOVATION
Le Maroc a gagné, pour la 2 ème année consécutive, 8 places dans le classement du Global
Innovation Index 2015 où il se classe au 78ème rang sur 141 pays. Le
118
Introduction:
En effet, l’évolution continue du Maroc vers l’économie de marché ouverte s’est accompagnée
par de grandes réformes sur le plan économique et juridique qui ont marqué la volonté du
législateur marocain de s’engager dans un processus de libéralisation et d’ouverture. Ce
processus de libéralisation et d’ouverture s’est concrétisé dans de nombreuses réformes
législatives.
On peut citer à titre d’il ustration le Dahir portant loi du 06 juil et 1993 relatif à l’exercice de
l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle ; le Dahir portant loi du 21 septembre
1993 relatif à la bourse des valeurs, la loi 17-95 sur lessociétés anonymes, la loi 5-96 mettant en
place un régime applicable aux société ennon collectif, en commandite, aux SARL et aux
société en participation, le code decommerce en 1997, la création des tribunaux de commerce.
En 1997, la loi sur la propriété industrielle en 2000, la loi sur les assurances en 2002, etc.…
Parmi toutes ces réformes, la loi 06-99 clarifie la portée du principe constitutionnel de la liberté
d’entreprendre et de la garantie de la propriété privée. La loi prohibe les pratiques
anticoncurrentiel es tel es l’entente et l’abus de position dominante et les pratique restrictives de
la concurrence comme le refus de vente, les vents liées ou les pratique discriminatoires, Elle
conditionne les opérations de concentration par un contrôle préventif qui consiste à soumettre les
projets de concentration à un accord préalable de l’autorité de la concurrence après avis du
conseil de la concurrence.
Paral èlement à l’intervention de l’autorité de la concurrence, en l’occurrence le premier ministre, la
loi 06-99 habilite le conseil de la concurrence à émettre des avis, des conseils et des
recommandations.
La loi confie par ailleurs aux tribunaux des compétences en matière de régulation de la
concurrence. Les tribunaux de première instance peuvent intervenir simultanément en tant que
tribunaux civils dans les questions impliquant la responsabilité civile autre que cel es qui
résultent d’une concurrence déloyale entre commerçants ou autres, et en tant que tribunaux
correctionnels chargés de réprimer les auteurs d’infractions pénales prévues notamment par la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Les tribunaux de commerce sont compétents pour
vider les litiges de nature commerciale née à l’occasion de l’application de loi 06-99. Pour ce
qui est des tribunaux administratifs, ihs peuvent être appelé à se prononcer sur
123
la légalité et la régularité des décisions prises par le premier ministre dans le cadre des pratiques
anticoncurrentielles et du contrôle des opérations de concentration.
Enfin au niveau des sanctions, la loi 06-99 juxtapose les applications multiples dela notion de
sanction al ant de la réparation civile à l’emprisonnement en passent notamment par la nul ité, le
rétablissement de la situation antérieure, l’amende et la publication des jugements.
peut donc viser toute opération qui permet de placer une ou plusieurs entreprises sous la
dépendance d’un autre même en l’absence d’un lien capitalistique.
La présentation du conseil de la concurrence impose d’abord de situer son rôle dansle cadre de
la politique économique et sociale du Maroc. Plus que jamais et plus particulièrement lors de la
dernière décennie, le Maroc aspire à mieux se positionneren tant que pays émergent au sein
d’un monde aux mutations infinies. Manifestement, il a progressé dans cette voie parce qu’il est
devenu conscient des impératifs d’ancrage à la globalisation des économies, donc des défis de la
mondialisation et de ses répercussions sur les plans stratégique, politique et organisationnel.
Le Maroc reste en fait fidèle aux principes et fondements de l’économie de marché, ce qu’il a
toujours mis en évidence tout en veillant à la nécessité de la réguler et dela moraliser.
C’est dans ce cadre qu’il convient de situer l’activation du rôle du conseil de la concurrence à
partir du 20Aout 2008, sachant que si la loi 06-99 concernant la liberté des prix et la
concurrence a été mise en œuvre depuis le début de l’année 2001, le volet le concernant est resté
sans application réel e jusqu’à l’instal ation de ses membres par le premier Ministre en janvier
2009 Maintenant que le Maroc dispose d’un conseil de la concurrence, précisions que la loi 06-
99 lui confère au conseil la mission de contribuer à la régulation de la gouvernance économique.
La législation nouvelle a créé un conseil de concurrence qui a des attributions
consultatives aux fins de donner des avis, des conseils ou des recommandations en matière et de
pratiques anticoncurrentielles. Il est à signaler que la quasi-totalité des autorités de la
concurrence, de part le monde, a une position d’instances décisionnel es. C’est pour cela que le
conseil de la concurrence du Maroc, tout en accomplissant sa tache dans le cadre de la loi en
vigueur, recommande aux autorités de tutelle la mise en harmonie des prérogatives et attributions
du conseil avec les normes internationales en le faisant passer du statut de conseil à celui d’une
autorité indépendante, décisionnelle et bénéficiant du droit d’auto-saisine et d’enquête.
125
Conclusion :
Le droit de la concurrence reste peu usité au Maroc. L’institution chargé de sa mise en
application et établie selon l’exigence de la législation, est inactive. Une assistance technique
considérable et des formations en analyse économique pour le personnel institutionnel de
réglementation, seront nécessaires pour en faire une autorité durable, œuvrant dans la promotion
de la concurrence et de la protection du consommateur.
La législation marocaine relative à la concurrence a besoin d’être précisée et clarifiée. Ces
126
améliorations ne nécessitent pas forcément une modification de la loi. El e peut être faite par
l’adoption de décrets d’application qui viendraient préciser certains points encore vagues.
Il ressort de l’analyse de la loi, de la pratique et des enquêtes menées que 1 loi est lacunaire et
parfois tel ement imprécise que les dérogations qu’el e prévoit tendent à devenir la règle et non
l’exception.
L’organe régulateur de la concurrence au Maroc bien qu’étant constitué ne joue passon rôle, et
le rôle essentiel en matière de contrôle des pratiques anticoncurrentielles est joué par les
services du premier Ministre. Cette législation ne fait pas encore partie intégrante des
comportements économiques locaux. Les magistrats des tribunaux de commerce, chargés
d’appliquer cette loi n’ont reçu aucune formation en la matière. Les associations de
consommateurs qui pourraient jouer un rôle moteur dans l’application de cette loi n’ont pas
encore l’audience nécessaire ni la crédibilité pour le faire.
127
V. La protection du consommateur
Le crédit à la consommation a connu ces dernières années un développement dû essentiellement
à trois paramètres :
L’article 231 du COD donne la possibilité de rééquilibrer le contrat dans le but d’assurer
l’équité entre les contractants. L’article 264 du COD permet au tribunal de réduire le montant
des dommages et intérêts s’il est excessif ou l’augmenter s’il est minoritaire.
L’article 473 stipule que toute clause en cas de doute s’interprète dans le sens le plus favorable
à l’obligé. Toute personne qui, abusant des besoins, de la faiblesse d’esprit ou de l’inexpérience
d’une autre personne pour insérer, en sa faveur des avantages exorbitants, peut faire l’objet de
poursuite pénale (article 878).
128
Les clauses et les conventions passées en contravention du présent article peuvent être annulées,
à la requête de la partie ou même d’office, le taux stipulé peut être réduit et le débiteur peut
récupérer, comme indu, ce qu’il aurait payé au-dessus du taux fixé par le tribunal.
Conclusion
Au vu de ce qui précède, il devient impératif d’activer la promulgation de la loi sur la
protection du consommateur. Toutefois la promulgation de ces textes n’est pas suffisante, il
faudrait mener des actions de sensibilisation à travers les établissements de crédits, les
associations des consommateurs.