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Secteur : Gestion Commerce

Guide formateur ( version provisoire)


M : DROIT COMMERCIAL

2ème Année

Filière :
Assistant Administratif

Option :
COMMERCE

Technicien
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REMERCIEMENTS

La DRIF/Le CDC Gestion Commerce remercie les personnes qui ont participé à l’élaboration et la
validation de cet outil. IL s’agit de :

NOM AFFECTATION DR

Pour la supervision
Mohammed AGLAGALE Directeur CDC TERTIAIRE DRIF

Pour l’élaboration

Mme MARIOUMI BASMA ISTA INZEGAN DR SMD


M MASRAR ISTA IFRANE DR CS

Pour la validation
Mme AZIZA AMIZ CDC TERTIAIRE DRIF

Remarque importante

Les utilisateurs de ce document sont invités à communiquer au CDC Gestion


Commerce, toutes les remarques et suggestions afin de les prendre en
considération pour l’enrichissement et l’amélioration de ce programme de
formation.
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PLAN DU MODULE

Chapitre 1 : Le droit commercial

Chapitre 2 : Les contrats et les obligations

Chapitre 3 : Le commerçant

Chapitre 4 : Les actes de commerce

Chapitre 5 : Le fonds de commerce et les opérations effectuées.

Chapitre 6 : Contrats de sociétés.

Chapitre 7 : Les différentes formes de sociétés.

Chapitre 8 : Les relations de l’entreprise avec son environnement


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CHAPITRE 1 : Le droit commercial :

I. Définition et domaines d’application du droit commercial :

Le droit commercial peut être défini comme la partie du droit privé constitué d’un ensemble de
règles spécifiquement applicables :

ი Aux commerçants
ი Aux opérations commerciales
ი Aux biens commerciaux.
Cette définition appelle les précisions suivantes :

ი Le droit commercial s’applique aux commerçants lors de l’exercice de leur profession


commerciale. Pour ce qui est de leur vie privée, les commerçants sont régis comme les
particuliers par le droit civil.
ი Dans l’expression « droit commercial » le mot commerce a un sens très large. Il désigne
non seulement les activités de circulation et de distribution des biens mais aussi les activités
industrielles et de transformation. Le commerce s’étend aussi aux activités de services.

II. L’intérêt du droit commercial :

L’existence du droit commercial comme discipline juridique distincte du droit civil est
justifiée par deux raisons essentielles :

- La rapidité des opérations commerciales


- La protection du crédit

a. La rapidité des opérations commerciales :

Plus les opérations commerciales sont rapides plus le commerce est fleurissant c’est pour cela que
le droit commercial chercher à faciliter la conclusion rapide des actes juridiques et à dispenser les
commerçants de certaines formalités longues et coûteuses du droit civil. Par exemple : pour faire
prévaloir son droit devant la justice, le commerçant peut utiliser tous moyens de preuves même un
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témoignage ou un serment. Par contre en droit civil la preuve doit être nécessairement fournie par
écrit à chaque fois que valeur d’une obligation dépasse 250Dh.

b. La protection du crédit :

La plupart des opérations commerciales se font par crédit (soit accordé par les banques ou les
fournisseurs)

Pour protéger le crédit et obliger les débiteurs à payer leurs dettes, le droit commercial a créédes
règles rigoureuses accordant aux créanciers des garanties particulières absentes au droit civil.
Ainsi :

- Les commerçants sont soumis à une publicité au registre de commerce destinée à


renseigner les tiers sur la situation exacte du commerce, surtout sa solvabilité : c'est-à-
dire sa capacité à rembourser les crédits qu’il a empruntés.

- Les biens de chaque commerçant sont réunis dans un ensemble appelé fond de
commerce qui peuvent service de garanties pour les créanciers.
- Lorsqu’un commerçant est en état de cessation de paiement de ses dettes, une procédure
collective est organisée : c'est-à-dire que les créanciers se regroupent et seront
représentés par un syndic (représentant désigné par le tribunal) qui sera chargé de la
liquidation des biens du débiteur. Chaque créancier recevra une part du produit de la
liquidation, part proportionnelle au montant de la créance. Une telle procédure n’existe
pas en droit civil.

III. Les sources du droit commercial

a. Les sources législatives :

Il s’agit essentiellement :

- Le Dahir du 01/08/1987 formant le code de commerce. Ce code est constitué de


736articles et divisé en 5 livres :
o Le 1er livre traite le commerçant
o Le 2ème livre traite le fonds de commerce
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o Le 3ème livre traite les effets de commerce


o Le 4ème livre traite les contrats commerciaux
o Le 5ème livre traite les difficultés de l’entreprise.
- Le Dahir du 31/03/1919 formant le code de commerce maritime.
- Le Dahir du 13/08/1973 révisé en 1995 formant le Dahir des Obligations et des
Contrats (DOC). Il constitue le droit commun applicable en cas de silence du
droit commercial.
- Le Dahir du 23/06/1916 sur la propriété industrielle
- Le Dahir du 30/08/1996 sur la Société anonyme
- Le Dahir du 13/02/1997 sur la SNC, la SCS, la SARL et la SCA.
b. Les coutumes et usages commerciaux :

Ce sont des pratiques qui naissent spontanément du commerce par un consentement généraldans
le cadre d’une profession donnée. Ces pratiques sont tellement fréquentes qu’elles acquièrent la
force de loi.

c. La jurisprudence :

L’ensemble des décisions rendues par les tribunaux lorsque le texte de loi n’est pas clair ou
inexistant. Les décisions ainsi prises vont servir de référence pour des cas semblables dans le
futur.
d. Les conventions internationales :

Avec l’internationalisation croissante du commerce les pays à droits différents règlements leurs
rapports commerciaux par les recours à des conventions internationales. Le Maroc a conclu des
contrats commerciaux avec de nombreux états.
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CHAPITRE 2 : Les obligations et les


Contrats
I. LES OBLIGATIONS

L’obligation se présente comme un lien de droit, par lequel une personne (débiteur) est tenue
envers une autre personne (créancier) d’une prestation ou d’une abstention. Le non-respect de
l’obligation est juridiquement sanctionné. L'obligation n'est pas autre chose que le droit
personnel, considéré du point de vue passif.
En fait, le droit personnel, suppose que des relations s'établissent entre deux personnes et que
l'une de ses personnes s’engage envers une autre. Alors que le droit réel, suppose qu'une relation
s'établisse entre une personne et une chose : droit de propriété ; possession ; ou autre.

a. Les sources de l’obligation :

On voit donc, il y a 2 grandes sources d’obligations :

ი Le contrat : l’accord entre deux personnes qui font naitre des effets juridiques.

ი Le délit : c’est une infraction pénale, c’est à dire causer volontairement un préjudice.
Le responsable du délit est tenu de réparer ce préjudice.

ი Le quasi-délit : commettre involontairement une faute qui cause un préjudice. Le


responsable du quasi-délit est tenu de réparer ce préjudice.

ი La loi : elle détermine l’obligation de faire ou ne pas faire une chose.


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b. La classification des obligations :


Selon la source :

La source de l’obligation est le fait qui lui donne naissance :

• L’acte juridique : C’est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de
droit (Ex: contrat)

• Le fait juridique : C’est un événement qui peut entraîner des effets de droit (Ex:
décès)

Selon l’objet :

L’objet de l’obligation désigne ceux à quoi le débiteur est tenu à l’égard du créancier. On parle
de :

ი L’obligation de donner : On s’engage à donner quelque chose (transférer la propriété


d’un bien, donation, la vente)

ი L’obligation de faire : on s’engage à faire une prestation.

ი L’obligation de ne pas faire : On s’engage à ne pas faire une chose.

Selon la force :

ი L’obligation sociale : c’est une obligation morale qui n’a pas de portée juridique.

ი L’obligation de moyens : le débiteur s’engage à faire son possible pour que l’obligation
soit exécutée (Ex : un médecin)

ი L’obligation de résultat : le débiteur s’oblige à faire le nécessaire pour que


l’obligation soit exécutée. La responsabilité du débiteur est alors engagée si l'obligation
reste inexécutée.

ი L’obligation de garantie : le débiteur doit en tout état de cause assumer les conséquences
de l’inexécution de son obligation.
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II. LE CONTRAT:
Au Maroc le contrat est réglementé par le DOC (Dahir des Obligations et Contrats) institué
par les autorités du protectorat Français, il comprend une partie relative aux obligations et une
autre partie relative aux contrats.
a. Définition :
Le contrat est une convention par laquelle deux ou plusieurs parties s’obligent à donner, faire
ou ne pas faire quelque chose. Il se forme par un simple échange de volonté, c’est à dire, une
rencontre simultanée d’une offre et d’une acceptation.
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b. La classification des contrats

CDD CDI

Le contrat à durée déterminée est conclu Le contrat à durée indéterminée est


pour une durée déterminée. Les parties ne conclu pour une durée indéterminée.
peuvent pas rompre unilatéralement le Dans ce cas chacune des parties a la
contrat avant la date d’échéance. possibilité de rompre unilatéralement le
contrat, mais cette résiliation ne doit pas
être brutale.

Le contrat nommé Le contrat innommé

Il porte sur des opérations définies, dont Il porte sur des opérations qui n’ont pas
le régime est fixé par un texte législatif été prévues par un texte législatif, mais
(vente, louage, dépôt…) les besoins de la vie sociale suscitent leur
apparition.

Le contrat synallagmatique Le contrat unilatérale

Il fait naitre des obligations à la charge Il résulte de la volonté des parties, mais il
des deux parties, qui sont à la fois n’engendre d’obligations juridiques qu’à
débitrice et créancière (Ex : contrat de la charge d’une partie (contrat de prêt).
vente).

Le contrat à titre onéreux Le contrat à titre gratuit

Les deux parties doivent faire, ne pas C’est un contrat de bienfaisance, une
faire ou donner quelque chose. partie procure à l’autre un avantage sans
contrepartie.
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Le contrat commutative Le contrat aléatoire

C’est un contrat à titre onéreux dont C’est un contrat synallagmatique

la contrepartie des deux parties est dans lequel l’existence d’une

déterminée et équivalente. obligation et sa valeur dépendent

d’un événement future incertain.

b-Contrat à exécution instantanée et à exécution successive :

Le contrat à exécution instantanée Le contrat à exécution successive

Les obligations s’exécutent en une seule L’exécution des obligations


fois. Il cesse de produire effet dès s’échelonne dans le temps.
l’exécution des prestations.

j- Le contrat formel, consensuel, réel :

Le contrat formel Le contrat consensuel Le contrat réel


Une forme est exigée Il est valable du seul fait Il nécessite pour sa

pour son validité, le de l’échange de volonté. validité et sa création un

simple accord de accord de volonté et la

volonté ne suffit pas remise de la chose.

pour conclure le

contrat.

Le contrat à intuitu personae Le contrat ordinaire

C’est un contrat conclu avec et pour La personnalité du contractant n’est

une personne déterminée en raison pas importante pour conclure


le
de
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sa personnalité ou ses contrat.

caractéristiques.

c. La formation du contrat :

Pour que l’accord de volonté prenne place dans l’ordre juridique étatique, il est important que
certaines conditions soient réunies :

Le consentement :

- L’offre doit indiquer la volonté de son auteur et d’y être lié en casd’acception.

- L’acception doit être pure est simple (l’écrit pour tout acte dont la valeurdépasse 250
DH)

- Le consentement doit être libre et claire.

 Les vices du consentement : l’erreur, le dol et la violence entrainent lanullité du


contrat.

La capacité juridique :

C’est l’aptitude d’une personne à avoir des droits et des devoirs et les exercer.

La capacité de jouissance :

C’est l’aptitude à être titulaire de droits garantis, tout individu dispose cette capacité dès sa
naissance.

L’incapacité de jouissance consiste à priver une personne de certains droits.

La capacité d’exercice :

C’est l’aptitude à exercer les droits dont on est titulaire. Elle s’acquiert par toute personne ayant
atteint l'âge de la majorité légal, fixé à 18 ans révolus sauf pour

: le dément, le prodigue et le faible d’esprit.

L’incapacité d’exercice prive la personne du droit d’exercer ses droits elle-même.


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d. L’objet et la cause du contrat :

- L’objet de l’obligation : c’est ceux à quoi les parties s’obligent (donner, livrer,faire…)

- L’objet du contrat : C’est l’opération juridique voulue par les parties (faire naitre
des obligations)

 Le contrat doit avoir certaines qualités (le civisme contractuelle) :

• L’opération contractuelle doit être conforme à l’ordre public (la licéité).

• Le contrat doit être conforme aux bonnes mœurs.

• La valeur de l’objet n’est pas une condition de validité du contrat.

- L’objet de la prestation : C’est la chose qui forme l’objet de l’obligation dedonner,


faire ou ne pas faire. Elle doit être :

• Possible ;

• Licite ;

• Déterminée.

 L’absence de ces conditions cause la nullité du contrat

e. L’arrêt du contrat :

La nullité :

La nullité du contrat sanctionne l’inobservation des conditions qui assurent la validité du


contrat (l’objet n’est pas déterminé, la cause est illicite ou immorale, le consentement est vicié)

Procédure : La nullité est prononcée par le juge, soit par voie d’action ou d’exception).

Les types de la nullité :

ი La nullité absolue : a pour objet la protection de l’intérêt général, invoquée par toute
personne intéressée lors de l’inobservation des conditions qui assurent la validité du
contrat.
ი La nullité relative : elle a pour objet la protection des intérêts particuliers, soit de la
personne victime d’un vice de consentement, soit de la personne incapable.
ი La nullité totale : quand la nullité atteint l’intégralité du contrat, si la clause illicite est

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une cause impulsive et déterminante du contrat.


ი La nullité partielle : quand la nullité affecte seulement certaines parties du contrat, si la
clause illicite n’est pas une condition impulsive et déterminante du contrat.

La résolution :

La résolution sanctionne l’inexécution des obligations contenues dans le contrat,c’est-à-dire, le


contrat était conclu valablement mais l’une des parties ne respecte pas ses obligations.

La caducité :

La caducité concerne l’état d’un acte régulièrement formé mais un élément extérieur rend son
exécution impossible ou le contrat perd un élément essentiel à sa validité.

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CHAPITRE 3 : Le commerçant

I. Définition du commerçant :

Pour être un commerçant il faut réunir un certain nombre de conditions posées par le législateur. Il
faut ensuite ne pas tomber sous le coup d’une interdiction d’exercer le commerce. Cependant,
l’acquisition de la qualité du commerçant soumet son titulaire à un certain nombre d’obligations.

D’après l’article 1 du code de commerce : « Le commerçant est toute personne qui exerce des
actes de commerce d’une manière habituelle et professionnelle et pour son propre compte ».

II. Les conditions pour avoir la qualité de commerçant

Deux types de conditions sont exigés pour avoir la qualité de commerçant :

 Les conditions liées à la personne : la capacité commerciale.


En principe toute personne dotée de la capacité juridique (20 ans) peut exercer le commerce

 Les conditions liées à l’activité


Pour être commerçant, il faut en plus de la capacité commerciale exercer des actes de commerce de
façon habituelle et professionnelle.

III. Les interdictions de faire le commerce

a. L’incompatibilité
Elle consiste pour un commerçant l’impossibilité d’exercer le commerce simultanément avec une
autre activité. Par exemple, les fonctionnaires publics, la plupart des officiers ministériels,
notaires… et la plupart des professions libérales ne peuvent pas exercer le commerce en raison de
leur incompatibilité.

b. La déchéance
C’est une sanction qui prive une personne du droit d’exercer un commerce. Par exemple certaines
activités commerciales comme la banque et l’assurance ne peuvent être exercées par des personnes
ayant été condamnées à des peines d’emprisonnement ou pour délits ou fautes graves telles que le
vol, l’abus de confiance ou l’escroquerie.

La déchéance prend fon suite à une décision de réhabilitation prise par le tribunal sur demande de
l’intéressé.

c. Le mineur.
Le mineur est toute personne qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité c'est-à-dire 18 ans
révolus.

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Exceptionnellement un mineur peut être autorisé à exercer le commerce dans les deux cas suivants
:

L’expérience de majorité : si le mineur arrive à l’âge de 15 ans et qu’il présente des signes de
maturité. Il peut être autorisé par le juge à gérer une partie de son patrimoine ou à exercer un
commerce à titre d’expérience. S’il s’avère que cette gestion n’a pas réussi, le juge lui enlève cette
autorisation.

La déclaration de la majorité anticipée : le mineur peut être relevé de son incapacité par une
décision du juge. Devenu majeur émancipé, il aura la pleine capacité de gérer son patrimoine dans
le cadre d’un commerce.

d. Les incapables majeurs


Il s’agit des personnes qui ont plus de 18 ans mais qui sont considérées comme incapables à cause
de leur démence ou de leur prodigalité. Le dément est celui qui souffre d’une insuffisance mentale
continue ou discontinue. Le prodige est celui qui gaspille son patrimoine par des dépenses inutiles

IV. Les obligations du commerçant :

a. Obligations diverses :

 Le commerçant doit ouvrir un compte dans un établissement de crédit ou un bureau de


chèques postaux ;
 Le commerçant a des obligations sociales et fiscales ;
 Il doit s’immatriculer au registre de commerce ;
 Publier des avis dans le journal des annonces légales (pour que tout le monde soit informé
de l’activité commerciale)
b. Obligations comptables :

 Le grand livre et le libre journal : il doit enregistrer dans le libre journal chronologiquement
les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise et reprend son libre journal compte
par compte pour le mettre sur le grand livre.
 Le livre d’inventaire : il doit contrôler par un inventaire l’existence et la valeur des
éléments du patrimoine d l’entreprise.
 Les comptes annuels : Ils font apparaitre l’état de l’activité et ils sont établi à la fin de
l’exercice (le bilan, le compte de résultat, l'annexe)

Pour les petits commerçants il est prévu une comptabilité plus simple. Le rôle de l’obligation
comptable :

 Un rôle protectionniste : le commerçant voit où il est.


 Un rôle probatoire : il fait lieu de preuve.
Produire les documents comptables au juge en cas de litiges par exemple.

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V. Les partenaires contractuels du commerçant :


Ce sont les personnes avec lesquelles le commerçant entretient des relations contractuelles stables
en vue de la distribution des produits de l’entreprise.
a- Les revendeurs :
Ce sont des commerçants qui vont permettre au commerçant de vendre ses produits (c’est un acte de
commerce par nature).

b- Les intermédiaires :
Ce sont des partenaires qui représentent le commerçant à l’égard de sa clientèle.

Le gérant de succursale : il a soit le statut de salarié ou de mandataire. Il n’a pas la qualité de


commerçant car il n’agit pas à son nom mais en représentant le commerçant.

Le représentant : il est salarié, qui prospecte la clientèle du commerçant et il retransmet au


commerçant les commandes passées par la clientèle.

L’agent : Il n’est pas salarié, il négocie des contrats pour le compte d’un ou plusieurs commerçants.

REMARQUE :
Le patrimoine d’affectation : patrimoine qui est affecté à la seule activité de la société
commerciale en question (patrimoine social). L’entreprise ne sera pas redevable des dettes, que
sur son actif qui lui sera propre et pas sur les patrimoines personnels.

Le principe de l’unicité du patrimoine : est un principe selon lequel le patrimoine est


indissociablement lié à la personne, c’est-à-dire, le patrimoine de l’entrepreneur et celui de son
entreprise sont confondus, il est donc responsable des dettes de son entreprise.

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CHAPITRE 4 : Les actes de commerce

I. Détermination des actes de commerce


Pour être commerçant, il faut en plus de sa capacité commerciale exercer des actes de
commerce de façon habituelle et professionnelle on distingue trois types d’actes de commerce :
- Les actes de commerce par nature

- Les actes de commerce par accessoire

- Les actes de commerce par la forme

- Les actes mixtes

a- A. Les actes de commerce par nature


Ce sont des actes qui sont commerciaux par leur nature même et qui donne la qualité de
commerçant à la personne qui l’exerce tout en faisant une profession. Les articles 6 et 7 en
donnent la liste. On distingue généralement :
- Les activités de distribution : sont les activités d’achat pour revendre dans un but spéculatif de
biens meubles corporels ou incorporels (les créances, valeurs mobilières, droit de propriété
littéraire ou artistique, brevets d’invention, marques et autres droits de propriété industrielle) et
également des immeubles en l’état ou après leur transformation.
- Les activités de production : sont les activités industrielles ou artisanales, la recherche de
l’exploitation des mines et carrières (gisement de charbon, pétrole, minerais, carrière..) ;
l’imprimerie et l’édition ; le bâtiment et les travaux publics : ex : les entreprises de construction
immobilière, construction de ponts etc.
- Les activités de service : sont des activités où le commerçant offre à ses clients l’usage
temporaire de certaines choses, ou l’exécution à leur profit de certains travaux. Ces activités de
service peuvent être des activités de transport; des activités de location de meubles; des
spectacles publics; des activités financières; ou des activités d’intermédiaires.
N.B : Les activités dites libérales échappent au droit commercial. (Exemple : médecins, notaires,
avocats…)
b- B. Les actes de commerce par accessoire
Ce sont des actes qui ne sont considérés commerciaux que lorsqu’ils sont accomplis par un
commerçant pour les besoins de son commerce. Par exemple : lorsqu’une entreprise achète une
camionnette pour le transport de son personnel dans ce cas on parle d’un acte de commerce par
accessoire exercé par un commerçant qu’est l’entreprise.
Pour reconnaitre un acte de commerce par accessoire il faut répondre par oui aux deux questions
suivantes :
- L’acte est-il fait par un commerçant ?
- L’acte est-il fait dans l’intérêt de l’activité commerciale de ce commerçant ?

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c- Les actes de commerce par la forme.


Ils sont considérés comme des actes de commerce par la forme quel que soit leur objet civil ou
commercial et quelle que soit la personne qui accomplit ces actes.
On distingue :
- La lettre de change ou traite
- Le billet à ordre
- Les opérations accomplies par les sociétés commerciales suivantes : SNC, SA, SARL, SCS,
SCA.
- Les opérations qui portent sur un fonds de commerce accomplies par un non commerçant.

D. Les actes mixtes.


Un acte est mixte lorsqu’il est civil pour une partie et commercial pour une autre partie. Par
exemple : vente d’un téléviseur par un commerçant à un particulier. Pour le commerçant c’est un
acte commercial par nature car il y a un achat pour revendre et pour le particulier c’est un acte
civil car c’est un achat pour un usage personnel.

En resumé: On distingue 3 types d’actes de commerce.

Les actes de C.ce Les actes de commerce Les actes de commerce


par nature par la forme par accessoire
Sont des actes Sont des actes que la loi considère comme acte Sont des actes qui ne sont considérés
commerciaux par leur de commerce en fonction de la forme sous commerciaux que lorsqu’ils sont
nature quelque soit la laquelle ils sont accomplis quelque soit leur accomplis par un commerçant dans
personne qui les objet (civil ou commercial) et quelque soit la l’intérêt de son activité commerciale.
accomplit personne qui les accomplit (commerçant ou Pour reconnaître un acte de commerce
(commerçant ou non). par accessoire il faut répondre par
non). Il s’agit : « oui » aux deux questions suivantes :
Ces actes sont - de la lettre de change ou traite 1. l’acte est-il fait par un
énumérés par le code - du billet à ordre commerçant ?
de commerce. - des opérations accomplis par les sociétés 2. l’acte est-il fait dans l’intérêt de
(voir annexe 1). commerciales : (sté en nom collectif, l’activité commerciale de ce
anonyme, commerçant ?
à responsabilité limitée, en commandite Exp. : 1. Achat d’un réfrigérateur par
simple, en commandite par action) un commerçant pour conserver les
- des opérations sur un fond de commerce : le produits qu’il vend.
nantissement, la vente, la location gérance
accompli par un non commerçant.
N.B. : Les actes mixtes : un acte est mixte lorsqu’il est civil pour une partie et commercial pour l’autre.
Exp. : - 1.Vente d’un poste TV par un commerçant à un particulier (c’est un acte commercial par nature pour le
commerçant, car achat pour la vente et pour le particulier c’est un acte civil car achat pour usage personnel).
- 2. Ct. D’assurance souscrit par un particulier auprès d’une sté d’assurance (pour le particulier acte civil
pour la sté d’assurance acte commercial)

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II. Utilité de la distinction entre actes commerciaux et actes civils.

La distinction entre civils et actes de commerce présente un intérêt surtout lorsque l’acte est
mixte. De ce faite lorsque l’acte est mixte, il se trouve soumis à un régime dualiste (deux régimes
: civil et mixte). Ainsi :
• Sur le plan de la compétence du tribunal, lorsque c’est le non commerçant qui est attaqué en
justice, c’est le tribunal du droit commun que le litige sera tranché. Si au contraire c’est le
commerçant qui est attaqué, le demandeur a le choix devant le tribunal de commerce ou le
tribunal d’instance (de droit commun).
• Sur le plan de la preuve : en matière commerciale la preuve est libre et peut être apportée par
n’importe quel moyen (écrite, orale ou par témoignage) alors qu’en droit civil, l’acte écrit est
nécessaire lorsque la valeur de l’opération dépasse 250 Dh.
• En matière de prescription (le délai pendant lequel on peut attaquer quelqu’un en justice), en
droit civil le délai de prescription est de 15 ans alors qu’en matière commerciale, il est seulement
de 5 an

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CHAPITRE 5 : le fonds de commerce et les


opérations effectuées

I. Section 1 : Statut juridique du fonds de commerce.

a- Définition
Article 79 : « Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble des
biens mobiliers affectés à l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales. »

b- Les éléments constitutifs du fonds de commerce :


Article 80 : « Le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientèle et l’achalandage. Il
comprend aussi tous autres biens nécessaires à l’exploitation du fonds tels que le nom
commercial, l’enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial, les marchandises, le matériel et
l’outillage, les brevets d’invention, les licences, les marques de fabrique, de commerce et de
service, les dessins et modèles industriels et généralement tous droits de propriété industrielle,
littéraire ou artistique qui y sont attachés. »
Remarque : le fonds de commerce est composé d’éléments corporels et incorporels.

Les éléments corporels du fonds de commerce.


Ils comprennent :
 Les marchandises : il s’agit de tous les meubles corporels qui sont destinés à être vendus.
Les stocks de marchandise varient quotidiennement. IL est donc difficile au commerçant
de les donner en gage pour obtenir un crédit.
 Le matériel et outillage : ce sont des biens qui servent à l’exploitation du fonds de
commerce et qui ne sont pas destinés à être vendus.
 Le mobilier

Les éléments incorporels du fonds de commerce


 La clientèle : c’est l’élément essentiel du fonds de commerce. Elle est composée de toutes
les personnes qui ont l’habitude d’acheter chez le même commerçant grâce à sa
compétence et son savoir-faire. La clientèle est caractérisée par une certaine stabilité.
 L’achalandage : il s’agit des clients occasionnels ou des clients de passage.
 Le nom commercial : c’est l’appellation sous laquelle un commerçant existe son activité
commerciale. Le nom commercial est protégé contre toute concurrence.
 Le droit au bail : appelé également droit de propriété commerciale. Le droit au bail est
appelé aussi droit de jouissance (droit d’utilisation du bien loué). Le droit au bail donne au
commerçant un véritable droit de renouveler son bail. Si le propriétaire refuse, il doit
verser au commerçant une somme d’argent appelée : indemnité d’éviction.

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 L’enseigne : c’est une indication généralement accompagnée d’une figure, d’un


emblème… qu’on place sur la façade d’une maison de commerce pour attirer l’attention
des clients et pour distinguer les produits d’un commerçant de ceux des concurrents.
 Les droits de propriété industrielle
 Les droits de propriété littéraire ou artistique : l’auteur d’une œuvre littéraire ou artistique
possèdent sur celle-ci un droit de propriété exclusive pendant 20 ans.

II. Section 2 : La protection des éléments du fonds de commerce

D’une manière générale, la protection des éléments du fonds de commerce peut être assurée de
deux manières :
- Contre la concurrence déloyale
- Contre le bailleur des locaux (propriétaire des locaux)

a- La protection des éléments du fonds de commerce contre la concurrence déloyale

D’une manière générale, la concurrence déloyale peut être définie comme étant : « le fait qu’un
commerçant, qui de mauvaise foie détourne ou tente de détourner la clientèle, nuit ou tente de
nuire aux intérêts d’un concurrent par des moyens contraires à la loi, aux usages et à l’honnêteté
dumétier ».
Les conditions d’exercice d’une action contre la concurrence déloyale.
L’exercice d’une action contre la concurrence déloyale exige, pour sa mise en œuvre, la réunion de
trois conditions :
- Une faute : elle peut être commise soit par imprudence, négligence ou de façon
intentionnelle
- Un dommage : il se traduit généralement par la perte de la clientèle
- Un lien de causalité : la perte de la clientèle doit être la conséquence de la
concurrencedéloyale

Les sanctions contre la concurrence déloyale


Le commerçant victime de la concurrence déloyale peut obtenir la condamnation du concurrent à
trois formes de sanctions:
- Le paiement des dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi
- Obtenir pour l’avenir la cessation du trouble commercial
- La publication de la décision aux frais du concurrent déloyal afin d’attirer
l’attention dela clientèle sur les procédés déloyaux qui ont été utilisés.

b- La protection du fonds de commerce contre le bailleur des locaux :

A l’expiration du bail, le locataire a droit soit au renouvellement de bail soit à une indemnité
représentant le dommage appelée indemnité d’éviction.
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Le renouvellement du bail commercial :

Ne peuvent bénéficier de ce droit que les locataires qui louent depuis 2 ans consécutifs. Ils
doivent faire leur demande 6 mois avant l’expiration du bail par lettre recommandée contre
accusé de réception. Le bailleur (propriétaire) dispose d’un délai de 3 mois de réponse. Passé ce
délai, le bailleur est considéré avoir accepté le renouvellement.
Le refus de renouvellement du bail commercial :

Si le refus est sans motif légitime, le propriétaire doit payer une importante indemnité d’éviction au
locataire
Le bailleur peut refuser le renouvellement sans payer d’indemnité si le refus est pour cause légitime
: un manquement du locataire à ses obligations ou si l’immeuble doit être démoli en raison
d’insécurité.

III. Section III : Les opérations sur le fonds de commerce


Le fonds de commerce peut faire l’objet de trois opérations juridiques. Il peut être vendu, mis en
location ou nanti.

a- La vente du fonds de commerce.

La vente d’un FC est un contrat à titre onéreux au terme duquel une personne appelée « vendeur »
cède la propriété du FC à une autre personne appelée « acheteur » en contre partie d’une somme
d’argent.

La cession du fond de commerce obéit aux règles générales de la vente et porte nécessairement sur
les éléments corporels et incorporels susmentionnés.

 Les conditions de valite de la vente du fonds de commerce.

La vente du fonds de commerce est soumise à des conditions de fond, de forme et de publicité.

Les conditions de fond :


Comme tout contrat la vente d’un fonds de commerce doit répondre aux conditions suivantes : la
capacité juridique des parties, le consentement libre, objet et causes licites.
Les conditions de forme :

La vente du fonds de commerce doit être constatée par un acte écrit. Le montant de la vente doitêtre
Page72

déposé soit chez un notaire ou chez une banque.


L’acte peut revêtir la forme écrite ou non. L’essentiel est d’en apporter la preuve. Toutefois, en pratique la
forme écrite facilite certaines formalités de publicité et-ou d’immatriculation.
Tout demandeur en nullité doit démontrer que l’omission ou l’inexactitude des mentions a affecté de façon
substantielle la consistance du fonds et qu’il en est résulté un
préjudice dans un délai d’un an à partir de l’acte.

Les conditions de publicité :


La vente du fonds de commerce doit faire l’objet d’une inscription au registre de commerce ainsi
que d’une annonce dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel.
.
IV. Les effets de la cession fonds de commerce.

Protection du vendeur:

Pour faciliter la vente du FC et en garantir le paiement du prix, la loi a accordé au vendeur une double
garantie : un privilège et une possibilité d’option pour une action résolutoire.

A-Le privilège du vendeur :

Ce privilège confère au vendeur un droit de préférence et un droit de suite quand le fond passe entre les
mains d’un nouvel acquéreur. Pour bénéficier de ce privilège, le vendeur doit le faire inscrire au RC dans
les 15 jours qui suivent la date du contrat de vente.

 Le droit de préférence : il permet au vendeur impayé de saisir le fond de commerce de le


faire vendre aux enchères publiques et de se faire payer par priorité devant les autres créanciers
éventuels de l’acquéreur du fond.

 Le droit de suite : il permet au vendeur impayé, en cas de reventes successives, de suivre le


fond de main en main, le saisir, le vendre et exercer ainsi son droit de préférence sur le prix de vente.

B-L ’action résolutoire

Le vendeur non payé peut demander la résolution du contrat de vente devant le tribunal, c-à-d son
annulation rétroactive. Cette résolution de la vente permettra au vendeur de reprendre le fond qu’il a vendu.
La protection des créanciers du vendeur du FC:
 - Droit d’opposition : dans les 15 jours qui suivent la 2ème publication du contrat de vente (au bulletin
officiel et au journal d’annonces légales), tout créancier du vendeur, même si sa créance n’est pas
Page73

encore échue, peut s’opposer devant le secrétaire-greffier à la remise du prix de vente par l’acquéreur
au vendeur. (par lettre recommandée).
 Droit de surenchère : si un créancier estime que le prix de vente déclaré dans l’acte de vente est sous-
estimé, il peut demander au tribunal la vente du FC aux enchères publiques en offrant lui-même de
payer le prix déclaré dans l’acte de vente augmenté de son sixième
(x + 1/6x) si aucune autre offre n’est faite.

La protection de l’acheteur : la clause de non rétablissement

Il s’agit d’interdire au vendeur de détourner à son profit la clientèle qu’il a vendue en exerçant une activité
similaire ou concurrente à celle exercée dans le cadre du fond vendu. Cette interdiction n’est valable que
pour une durée limitée est dans un périmètre géographique déterminé.
b- Le nantissement du fonds de commerce :

Le nantissement du fonds de commerce a pour objet de permettre au commerçant d’obtenirdes


crédits et d’en garantir le remboursement en mettant en gage son fonds de commerce.

Les conditions de validité du nantissement :


Les conditions de fond :
Le nantissement porte sur les éléments corporels et incorporels du fonds de commerce à
l’exclusion des marchandises à cause de leur instabilité, des créances à cause de leur
incertitude et le matériel et outillage loué
Les conditions de forme :

Le nantissement du fonds de commerce doit être constaté par un acte écrit.

Les conditions de publicité :


Le nantissement du fonds de commerce doit faire l’objet d’une inscription au registre de
commerce ainsi que d’une annonce dans un journal d’annonces légales et au bulletin officiel.

Les effets du nantissement


Le créancier nanti dispose de deux garanties :

Le droit de préférence : Le créancier nanti est privilégié. Il est remboursé avant les autres
créanciers qui ne disposent pas de garanties (chirographaires)
Page74

Le droit de suite : le créancier nanti peut suivre l’ensemble des éléments du fonds de commerce
entre les mains de n’importe quel acquéreur (même si le fonds de commerce est vendu plusieurs
fois) pour le saisir, le faire vendre et se faire rembourser.

c- La location gérance

Définition
La location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire d’un fonds de commerce en
concède totalement ou partiellement la location à un gérant qui l’exploite à ses risques et
périls.
Les effets de la gérance libre

a. Pour le bailleur du fonds de commerce


 La livraison du fonds de commerce.

 Le bailleur est tenu de se faire radier du registre de commerce ou de faire modifier


son inscription
 Les dettes du bailleur deviennent exigibles dès la location du fonds de commerce.

 Le bailleur du fonds est interdit de créer ou d’exploiter pendant la durée de


locationun nouveau fonds à proximité du fonds loué.
b. Pour le locataire gérant libre
 Ayant la qualité de commerçant, le gérant libre est soumis à toutes les obligations
ducommerçant
 Le locataire doit payer au bailleur du fonds un loyer.

 Le gérant ne peut en principe ni changer la nature du commerce exploité ni y


ajouterune activité nouvelle, ni le céder ou le sous louer.
 Le gérant doit indiquer son numéro d’immatriculation au registre du commerce et
saqualité de gérant libre.
 A la fin du contrat, le gérant libre doit restituer au bailleur le fonds de commerce
saufdans le cas d’un nouvel accord.
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CHAPITRE 5: contrats de sociétés

1. Définition du contrat de société

« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par contrat, d’affecter à une
entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter. Elle
peut également être instituée, dans les cas institué par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne.
Les associés s’engagent à contribuer au perte ».

2. Règles spécifiques du contrat de société

 Les associés
 Notion
Le statut d’associé est reconnu à celui qui :
- fait un apport,
- participe aux bénéfices et aux pertes,
- est animé par l’intention de participer à la réalisation de l’objet social : c’est
l’affectio societatis.
 Nombre d’associés minimum
- Comme pour tout contrat, les associés doivent au moins être deux, dans le cas de :
o Sociétés en nom collectif,
o Sociétés en commandite simple,
o Sociétés à responsabilité limitée.
- Ils doivent au moins être quatre dans les sociétés en commandite par actions, dont trois
commanditaires.
- Ils doivent être au moins cinq dans les sociétés anonymes.
 Nombre d’associés maximum
- Un maximum est prévu par la loi pour :
o La société à responsabilité limitée à associé unique,
o La SARL dont le nombre d’associés ne doit pas dépasser cinquante.
o Aucune limitation pour les autres.

 Les apports : principes


 Chaque associé doit faire un apport,
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 En contrepartie, il reçoit des titres (actions) représentant sa participation dans le capital social,
 Ces titres sont exposés aux risques de l’entreprises : bénéfices ou pertes.

 Les différents types d’apports


 L’apport en numéraire
- c’est l’apport en argent.
- La libération, c’est-à-dire le versement de cette somme d’argent, est librement organisée par les
statuts sauf pour :
o Les SARL pour lesquelles le capital social doit être souscrit et libéré totalement lors de
la constitution,
o Les SA dont le capital social doit être libéré du quart au moins lors de la constitution. Le
surplus peut être libéré dans un délai qui ne peut excéder trois ans à compter de
l’immatriculation au RC.
 L’apport en nature
- C’est l’apport d’un bien autre que l’argent : bien meuble ou immeuble, corporel ou incorporel
(clientèle, brevet, marque), susceptible d’une évaluation pécuniaire et destiné à être exploité
commercialement.
- L’évaluation de l’apport en nature est librement fixée dans les statuts ou par un commissaire aux
apports lorsque :
o aucun apport n’a une valeur supérieure 100 000 dh,
o et si la valeur totale des apports en nature non soumis à l’évaluation ne dépasse pas la
moitié du capital social.

 L’apport en industrie
- Il consiste dans l’engagement pris par un associé de faire bénéficier la société de ses
compétences particulières dans un domaine précis.
- On parle aussi d’apport en savoir-faire.
 Remarque : ce type d’apport ne peut exister que dans les sociétés de personnes, dans
les conditions prévues par la loi à savoir :
o l’objet de la société doit porter sur l’exploitation d’un fonds de commerce ou d’une
entreprise artisanale apportés à la société ou crées par elle à partir d’éléments corporels
ou incorporels qui lui sont apportés en nature

o l’apporteur en nature peut apporter son industrie lorsque son activité principale est liée à
la réalisation de l’objet social
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 La participation au résultat
 Les associés doivent tous poursuivre le même but qui est :
- Le partage des bénéfices : le bénéfice distribuable est le bénéfice de l’exercice :
o diminué des pertes antérieures et des dotations à la réserve légale et aux éventuelles
réserves statutaires ;
o augmenté du report bénéficiaire.
- Ce sont les statuts qui prévoient en principe la participation des associés aux bénéfices et aux
pertes.
- Dans le silence des statuts, cette participation est proportionnelle aux apports de chacun,
l’apporteur en industrie participant aux bénéfices et aux pertes dans les mêmes proportions que
le plus petit apporteur en numéraire ou ennature.

 L’affectio societatis

 Cette notion est indispensable à la validité de toute société.


 Elle peut être définie comme la volonté de tous les associés de collaborer ensemble et sur un pied d
‘égalité à la poursuite de l’œuvre commune.

3. L’acquisition de la personnalité morale


- Pour avoir la personnalité juridique, la société doit être immatriculée au RC.
- Pour ce faire, elle doit procéder à des formalités de dépôt et de publicité destinées à informer les
tiers.

 Formalité de publicité
 Avant la constitution : dans un journal d’annonces légales compétent destiné l’information des tiers
et indiquant les caractéristiques de la société en cours de constitution.
 Après l’immatriculation : au bulletin officiel.
 Remarque : Le numéro d’immatriculation au registre de commerce doit être porté sur tous les
documents d’affaires émis par la société et destinés aux tiers sous peine d’une amende de 1.000 à 5. 000
dh
4- Les caractéristiques de la personnalité morale

a- Principes clés
- Une fois dotés de la personnalité morale, l’entreprise sociétaire est individualisée de façon comparable
aux personnes physiques grâce à son nom, son domicile, son patrimoine, son objet …
- Ces différents éléments sont, selon leur nature, susceptibles d’être protégés en justice, par exemple,
contre tout acte constitutif de concurrence déloyale.
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b- L’identification des personnes morales

 Le nom

 Le nom identifiant la société sera sa raison sociale ou sa dénominationsociale.


 Les statuts déterminent l’appellation de la société.
 La raison sociale
Elle est composée du nom des associés ou de certains d’entre eux, suivis des mots « et associés »
et « et compagnie » et « fils » etc.
 La dénomination sociale

 La dénomination sociale est un nom de fantaisie.


 Elle permet d’identifier les sociétés commerciales.
 Remarque : Les sociétés commerciales peuvent également utiliser un nom commercial distinct qui
constitue un élément corporel du fonds de commerce mais ne peut se substituer à la dénomination
sociale, sauf décision des associés modifiant les statuts.

 Le siège social

- Il est librement choisi par les associés et précisé dans les statuts.
- Le siège social est le lieu où doivent être concentrées les activités de gestion et de direction.

 L’objet social

- Il correspond à l’activité que la société souhaite développer en vue de réaliser des bénéfices.
- L’objet social doit être déterminer dans les statuts.
- Dans les sociétés civiles et les sociétés en nom collectif, un soin tout particulier doit être apporté à la
rédaction de la clause des statuts relative à la détermination de l’objet social

car le gérant ne peut engager la société que dans la limite de son objet social.
- Tout acte accompli au-delà de cette limite peut être annulé en justice.
- En revanche dans les SARL et les SA, la société est engagée même par les actes excédant les limites
de l’objet social.

 Le patrimoine social
- Au fur et à mesure de son activité, la société acquiert un patrimoine social distinct de celui de ses
associés qui ne sauraient l’utiliser à des fins personnelles pour honorer leur propres engagements.
- En revanche, le patrimoine social constitue le gage des créanciers de la société qui peuvent,
concernant les SA et les SARL, en prendre connaissance en consultant au greffe du tribunal de
première instance les comptes annuels de la société.
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 La durée de la société

- La durée de la société doit être fixée dans les statuts dans la limite maximum de 99 ans.
- Mais une durée moindre peut être prévue et correspondre à la réalisation de l’objet social comme,
par exemple, le temps nécessaire à la construction d’unimmeuble.
- Les associés réunis en assemblée générale, un an au moins avant la survenance du terme, peuvent
décider de la prorogation de la société, pour une nouvelle durée qui ne peut excéder 99 ans.
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CHAPITRE 7: les différentes formes de


sociétés
La société en nom collectif

I. Caractères généraux

 Les sociétés en nom collectif (SNC) est une société de personnes dans laquelle les associés sont
responsables indéfiniment et solidairement des dettes de la société sur leurs biens personnels.
 Les associés doivent obligatoirement avoir le statut de commerçant, personne physique ou
personne morale.
 La société en nom collectif peut se constituer avec ou sans capital social : les associés détiennent
des parts sociales représentatives de leurs apports en numéraire, en nature ou en industrie.
 Sauf disposition contraire des statuts, la décision devra être prise àl’unanimité.

 La société en nom collectif est soumise à l’impôt sut le revenu : l’impôt est directement prélevé
auprès des associés.
 Elle peut toutefois opter pour l’impôt sur les sociétés.

II. Fonctionnement de la SNC

1. La direction : la gérance

 Choix du gérant
 Le gérant, personne physique ou personne morale, est choisi parmi les associés ou en dehors.
 Il peut être désigné dans les statuts ou par une assemblée générale postérieure.
 Dans le silence des statuts, tous les associés sont gérants

 Conditions de majorité requises pour la désignation dugérant


 Le gérant statutaire est désigné aux conditions requises pour la modification des statuts, c’est-à-dire
l’unanimité, sauf disposition contraire.
 Le gérant non statutaire est désigné aux conditions de majorité prévues dans les statuts ou à l’unanimité
dans le silence des statuts.

 Cessation des fonctions


 La démission
Bien que non prévue par la loi, le gérant peut donner sa démission sous réserve d’éviter que celle-ci
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soit intempestive, au risque de s’exposer à des poursuites judiciaires destinées à obtenir réparation du
préjudice qu’il aurait ainsi fait subir à la société.
 La survenance du terme
 Dans le silence des statuts, son mandat à la même durée que celle de la société
 Un mandat à durée déterminée, renouvelable ou non par décision des associés, peut toutefois être
prévu dans les statuts.
 La révocation
 Lorsque tous les associés sont gérants ou que le ou les gérants sont statutairement désignés, la
révocation de l’un d’entre eux ne peut intervenir qu’à l’unanimité des autres associés.
 Cette révocation entraîne celle de la société, à moins qu’elle ne soit écartée par une clause des
statuts ou une décision unanime des autres associés.
 Les statuts peuvent déroger à la règle de l’unanimité lorsque le ou les gérants sont désignés par
acte postérieur aux statuts.
 Le gérant non associé est révoqué à la majorité des associés à moins que les statuts n’aient prévu
des conditions plus contraignantes et même l’unanimité des associés.

 Statut personnel du ou des gérants


 Le gérant associé
Le gérant associé a le statut de commerçant, il doit donc répondre aux conditions de capacité commerciale.
Il est imposé au titre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
 Le gérant non associé
Le gérant non associé est lié à la société par un contrat de travail, son statut relève donc du régime de
droit commun au titre de la sécurité sociale et du régime des retraites.
Il est imposé à la catégorie des traitements et salaires.
 Formalités de dépô t et de publicité
La nomination et la cessation des fonctions du gérant donne lieu aux formalités suivantes :
 avis d’insertion dans un journal d’annonces légales indiquant le nom, le prénom et l’adresse du
gérant concerné ;
 dépôt au Registre de commerce, de deux copies certifiées conformes du procès- verbal de
délibération de nomination et/ou révocation du garant.

 Pouvoirs des gérants


 Dans les rapports avec les tiers et en l’absence de précisions statutaires, le ou les gérants peuvent
accomplir tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société.
 A l’égard des tiers, le gérant engage la société par les actes entrant dans l’objet social de la société.
 Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables au tiers.

2. Les assemblés

 Modalités de consultation
 Les associés doivent obligatoirement se réunir en assemblée :
- pour l’approbation des comptes annuels ;
- lorsque la réunion de l’assemblée est demandée par l’un des associé.
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 Dans tous les autres cas, les statuts peuvent prévoir une consultation par écrit.

 Modalité de décision de l’assemblée


 Unanimité
Doivent obligatoirement être prises à l’unanimité les décisions suivantes :
 Révocation d’un gérant associé lorsque tous les associés sont gérants ou que le ou les gérants
étaient statutairement désignés ;
 Continuation de la société malgré la révocation du ou des gérants ci-dessus ;
 Continuation de la société malgré la faillite, l’interdiction d’exercer une activité commerciale ou la
survenance d’une incapacité juridique frappant l’un des associé.
 Cession des parts sociales ;
 Majorité
Dans tous les autres cas, les statuts peuvent déroger à la règle de l’unanimité.
 Remarque : dans les cas où la règle de l’unanimité n’est pas imposée, la majorité peut
être calculée en nombre d ‘associés ou en nombre de parts sociales.
 Rédaction et conservation des procès-verbaux
Chaque réunion d’associés doit donner lieu à la rédaction d’un procès-verbal signés par les associés
présents et être contresignés dans un registre cotés (numérotés) et paraphé par le juge du tribunal de
première instance. Ce registre doit être conservé au siège social de la société.

3. La cession des parts sociales

 Cession entre vif


 Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés, qu’il s’agisse
d’une cession entre associés, descendants, ascendants ou tiers.
 La cession des parts doit être constatée par écrit.
 Elle est rendue opposable à la société (qui ne peut prétendre l’ignorer) par :
o le dépôt d’un original de l’acte de cession au siège social contre remise par le gérant d’une
attestation de ce dépôt ;
ou
o par signification par huissier ; ou
o une acceptation par la société par le biais de son gérant dans un acte authentique.
 La cession est rendue opposable aux tiers par le dépôt au greffe du tribunal de première instance de
deux originaux de l’acte.

 Cession pour cause de mort


 La société prend fin par le décès de l’un des associés sauf dispositions contraires des statuts qui
peuvent prévoir la continuation de la société :
o entre les associés survivants ;
o avec les héritiers ou le conjoint de l’associé décédé ;
o avec toute autre personne désignée dans les statuts, c’est-à-dire destiers.
 Les héritiers ou le conjoint survivant doivent être agrées par l’assemblée générale statuant à l’unanimité
des associés.
 Remarque : les mêmes formalités de dépôt et de publicité ci-dessus doivent être respectées.
Page83

La société à responsabilité limitée

I. Principes clés
 La société à responsabilité limitée (SARL), est une société à statut hybride au capital social de 100
000 dhs divisé en parts sociales dont la valeur ne doit pas être inférieure à 100 dirhams et elles
doivent être de valeur égale.
 La loi n° 5-95 élargit les possibilités de recourir aux apports en industrie sous réserve du respect
des conditions posées par l’article 45 de cette loi.
 Les parts sociales doivent être souscrites en totalité et intégralement libérées.
 Le nombre d’associés de la SARL ne peut dépasser 50 et la cession des parts sociales à un tiers ne
peut être réalisée qu’avec l’agrément de l’assemblée générale statuant à des conditions de majorité
renforcée, ce qui est un trait caractéristique des sociétés de personnes
 La SARL est soumise à l’impôt sur les personnes.

II. Méthode
1. La direction
 Choix du gérant
 Le ou les gérants, obligatoirement personne physique, est choisi parmi les associés, soit en dehors
d’eux.
 Il peut être désigné dans les statuts ou par assemblée générale postérieure au dépôt des statuts.
 La gérance peut être unique ou collégiale.

 Conditions de majorité
 L'associé majoritaire (possédant plus de la moitié des parts sociales plus une) est ainsi assuré de sa
désignation comme gérant si tel est son souhait.
 La nomination du gérant non statutaire est faite par un nombre d'associés représentant plus de la
moitié du capital social. les statuts peuvent prévoir une majorité plus élevée pour la désignation du
gérant, mais non pour sarévocation.

 Cession des fonctions


 Le gérant est révocable par décision des associés représentant au moins trois quarts des parts
sociales.
 Il participe au vote sur sa propre révocation
 un gérant non statutaire peut être révoqué par l'assemblée à la majoritésimple.
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 Le gérant n'est pas révocable ad nutum, la loi précise que les gérants nommés par l'acte de société
ou par un acte postérieur ne sont, en principe, révocables que pour des causes légitimes. Par
conséquent, le gérant a droit à des dommages-intérêts si la révocation est décidée sans juste motif.
 Toute clause contraire est réputée non écrite.

 Pouvoirs du gérant
 Rapports internes
 Dans les rapports internes, c’est aux statuts qu’il appartient de fixer l’étendue et les limites des
pouvoirs du gérant.
 A défaut de clause statutaire, il peut accomplir tout acte de gestion dans l’intérêt de la société.
 En cas de pluralité de gérants, et dans le silence des statuts, chacun peut agir séparément, les
autres pouvant s’opposer à toute opération avant qu’elle soit conclue.
 Rapport avec les tiers
A l’égard des tiers, le gérant engage sa responsabilité même par les actes qui dépassent les
limites de l’objet social.
 Les éventuelles limites statutaires aux pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers.
 Lorsque la gérance est collégiale, chacun des gérant détient séparément le droit d’engager la
société à l’égard des tiers, même au-delà des limites de l’objet social de la société.

2. Les assemblées
1. Les assemblées générales ordinaires
 Les assemblées générales ordinaires sont compétentes pour :
 Statuer sur les comptes de l’exercice écoulé, affecter le résultat, décider le cas échéant de la
distribution de bénéfices ;
 Nommer – révoquer le ou les gérants – fixer leur rémunération ;
 Le cas échéant, nommer les commissaires aux comptes ;
 Approuver les conventions conclues entre la société et l’un des associés ;
 Autoriser le gérant à accomplir tel ou tel acte dépassant les limites de la gestion courante lorsque
les statuts lui accordent une telle compétence.

 Conditions de quorum et de majorité


 L’assemblée générale statue sur première consultation à la majorité absolue, c’est-à-dire par un
total de voix atteignant plus de la moitié des parts sociales;
 Une seconde consultation est possible statuant aux conditions de la majorité relative, c’est-à-dire
quelque soit le nombre des associés ayant participé auvote.
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 Les statuts peuvent toutefois écarter cette deuxième consultation.

2. Les assemblées générales extraordinaires


 Elles sont compétentes pour décider de toutes modifications de statuts.
 L’assemblée générale extraordinaire statue à la majorité des trois quarts des parts sociales. Il
s’agit d’une disposition d’ordre public.

3. La cession des parts sociales


 Conditions d’agrément
 Au terme de la loi n° 5-95, la cession des parts sociales à des tiers ne peut être autorisée que par une
assemblée générale statuant à la majorité en nombre des associés, représentant au moins les trois quarts
des parts sociales.
 En revanche, la cession des parts sociales entre conjoints, ascendants, descendants et associés est libre,
sauf dispositions contraires des statuts qui peuvent prévoir une clause d’agrément.

 Formalités

 La cession des parts sociales doit être constatée par écrit : on établit un acte de cession.
 Cet acte est soumis à deux formalités par lesquelles il est rendu opposable, d’une part, à la société
et, d’autre part, aux tiers. Enfin, il fait l’objet d’un enregistrement.
 Procédure d’enregistrement de l’acte
 A l’égard de la société :
 Dépôt d’une copie de l’acte de cession au siège social contre remise d’une
attestation de ce dépôt.

 A l’égard des tiers :


 Dépôt au greffe du tribunal de première instance de deux originaux de l’acte de
cession.
 Auprès de l’administration fiscale :
 La cession des parts sociales est soumise à un droit d’enregistrement.

 Rédaction et conservation des procès-verbaux


Les SARL sont soumises aux mêmes obligations que les sociétés en nom collectif.

Les comptes annuels


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Elles doivent, en outre procéder au dépôt de leurs comptes annuels (bilan – comptes de résultat –
annexes) au greffe du TPI dans le ressort duquel ils sont immatriculées.

3. Le contrô le de la SARL
 Le commissariat aux comptes
 Si, à la clôture d’un exercice, la SARL constate qu’elle dépasse le seuil prévu par l’article 80 de la
loi n° 5-95 c’est-à-dire : chiffre d’affaires hors taxes a atteint les 50 millions de dirhams, elle doit
procéder à la nomination d’un commissaire aux comptes au moins.
 La société cesse d’être tenue de désigner un commissaire aux comptes lorsque elle ne dépasse plus
le seuil indiqué ci-dessus
87

La société anonyme classique


L’administration et la direction

I. Principes clés

 La société anonyme est la société de capitaux par excellence : elle est constituée d’actionnaires.
 Son capital social (300.000 dhs minimum ou 3.000.000 dhs si la société fait publiquement appel à
l’épargne) est divisés en actions, librement cessibles.
 Le capital social doit être intégralement souscrit, les actions représentatives d’apports en
numéraire doivent être libérées lors de la souscription du quart au moins de leur valeur nominale.
 Le surplus peut être libéré en une ou plusieurs fois dans un délai qui ne peut excéder 3 ans.
 Les actionnaires dont le nombre minimum ne doit pas être inférieur à 5, ne sont responsables des
dettes de la société que dans la limite de leurs apports.
 Aucun nombre maximum n’est imposé par la loi.
 Lors de la constitution, la SA doit obligatoirement procéder à la nomination d’un ou plusieurs
commissaire aux comptes.
 Il existe deux formes distinctes de SA dans notre réglementation qui ont toutes les deux les mêmes
caractéristiques que celles rappelées ci-dessus :
 Les sociétés anonymes classiques avec conseil d’administration ;
 Les sociétés anonymes avec directoire : cette deuxième structure, souvent
appelée société de type moderne, a été empruntée au droit allemand.
 La société anonyme avec conseil est souvent appelée société de type classique car, des deux
formes de SA existantes, c’est la plus ancienne dans notre réglementation.
 Le conseil d’administration, organe collégial, est obligatoirement composé
d’actionnaires personnes ou personnes morales, élisant parmi ses membres un président qui doit
obligatoirement être une personne physique.
 Le président peut proposer au conseil la désignation d’un ou plusieurs directeurs généraux,
personnes physiques, qui ne sont pas nécessairement actionnaires de la société.

II. Méthode
1. Le conseil d’administration
 Conditions d’accès aux fonctions d’ administrateurs

 Qualité d’actionnaire
 Pour être administrateur de la SA, il faut nécessairement détenir un nombre d’actions minimum,
prévu dans les statuts.
88
 L’administrateur peut être une personne physique ou une personne morale.
 Le nombre de mandats
La loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes ne prévoit aucune disposition relative aux limitations
de mandats. Par conséquent, il est possible aux administrateurs de cumuler plus de deux mandats.
 Limite d’â ge
Là également, la loi ne prévoit aucune limite d’âge pour la fonction d’administrateur. Les statuts
peuvent cependant en fixer une.

 Nombre d’administrateurs

Les statuts déterminent le nombre d’administrateurs dans les limites de la loi, c’est- à-dire 3 au moins
et 12 au plus, ce nombre peut être portée à 15 dans le cas des SA faisant appel public à l’épargne.

 Nomination des administrateurs et durée du mandat

 Lors de la constitution de la société


 Lorsque la société se constitue sans faire appel public à l’épargne, les premiers
administrateurs sont désignés dans les statuts pour 3 ans.
 Ils sont désignés pour 6 ans par l’assemblée générale constitutive de la SA faisant appel public à
l’épargne.
 En cours de vie sociale
 Les administrateurs sont nommés par l’assemblée générale ordinaire pour 6 ans renouvelables
sauf durée plus courte dans les statuts.
 Exception au principe de la désignation par l’AGO : la cooptation
 Lorsque le nombre des administrateurs en fonction devient inférieur au minimum statutaire, le
conseil doit, dans un délai de trois mois à compter de la vacance du siège, procéder à la
nomination du nouvel administrateur.
 Cette désignation par cooptation est faite sous condition suspensive d’un agrément de
l’administrateur ainsi désigné à la prochaine assemblée générale ordinaire.
 La cooptation est interdite lorsque le nombre des administrateurs en fonction devient inférieur au
minimum légal : dans ce cas, seule l’assemblée générale ordinaire, dans un délai de 30 jours à
partir du jour où se produit la vacance, peut compléter le conseil.

 Statut personnel des administrateurs

 Les administrateurs sont dans mandataires sociaux qui peuvent percevoir, après décision de
l’assemblée générale ordinaire, une somme annuelle appelée jetons de présence.
 Ils peuvent, par ailleurs, et dans la limite du tiers des administrateurs en fonction, être en situation
89
de cumul avec un contrat de travail et à condition que le contrat soit conclu antérieurement au
mandat et correspondre à un emploi effectif.

 Révocation des administrateurs


Ils sont révocables à tout moment par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires même si la
révocation n’est pas prévue à l’ordre du jour de l’AGO et sans que cette révocation ne donne lieu à des
dommages et intérêts (sauf si la révocation est abusive).

 Les pouvoirs du conseil d’administration

 Pouvoirs généraux
 L’article 69 de la loi sur les sociétés anonymes à très sensiblement étendu les pouvoirs généraux
du conseil d’administration.
 A l’égard des tiers, le conseil engage la société même par les actes dépassant les limites de
l’objet social.
 Pouvoirs internes
Le conseil d’administration détermine les orientations de l’activité de la société et veille à leur mise en
œuvre.
Sous réserve des pouvoirs expressément attribués aux assemblées d’actionnaires et dans la limite de
l’objet social, il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses
délibérations les affaires qui les concernent.
Le conseil d’administration procède au contrôle et vérifications qu’il juge opportun.
 Pouvoirs externes
Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du conseil d’administration
qui ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que le tiers savait que l’acte dépassait
cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
 Pouvoirs spécifiques
Le conseil d’administration détient également des pouvoirs spécifiques :
 Convocation des assemblées ;
 Etablissement des comptes sociaux, du rapport de gestion précisant les rémunérations nominatives
des mandataires sociaux, le cas échéant des comptes prévisionnels et des rapports correspondants.
 Nomination et révocation du président du conseil ;
 Nomination et révocation du directeur général ;
 Sur proposition du directeur général, nomination et révocation du ou des directeurs généraux
délégués ;
 Désignation par cooptation des administrateurs en cas de vacance d’un siège par
90
décès ou démission ;
 Répartition entre les différents administrateurs des jetons de présence ;
 Autorisation des conventions réglementées passées entre la société et l’un de ses dirigeants.

2. Le président du conseil d’administration

 Conditions d’accès aux fonctions de président


 Choix du président
 Il est choisi parmi les membres du conseil d’administration et doit donc être actionnaire de la
société.
 Le président est obligatoirement une personne physique.
 Nombre de mandats
Il n’y a aucune disposition limitative de cumul de mandats par le président du conseil dans la nouvelle
réforme des sociétés anonymes.
 Limite d’â ge
La loi ne prévoit aucune limite d’âge du président. Les statuts peuvent prévoir cette limite.

 Statut personnel du président

 Le président est un mandataire social qui perçoit une rémunération fixée par le conseil.
 Cette rémunération est assimilée à un salaire et soumise aux charges sociales de droit commun.
 Etant lui même administrateur, il peut toutefois faire partie du tiers des membres du conseil
susceptible de cumuler son mandat social avec un contrat social.

 Révocation du président

 Le président est révocable à tout moment sur décision du conseil


d’administration.
 Ses fonctions cessent automatiquement en cas de révocation de son mandat d’administrateur.

 Les pouvoirs du président

 Il représente le conseil.
 Il organise et dirige les travaux de celui-ci dont il rend compte à l’assemblée générale.
 Il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s’assure, en particulier, que les
administrateurs sont en mesure de remplir leur fonction.
91

3. Le directeur général

 Conditions d’accès aux fonctions de directeur général


 Choix du directeur général
 Le directeur général est choisi, soit parmi les administrateurs, soit en dehors d’eux.
 Il n’est pas obligatoirement actionnaire.
 En revanche, il ne peut s’agir que d’une personne physique.
 Il est désigné par délibération du conseil d’administration.
 Nombre de mandats
Aucune limitation quant au nombre de mandats exercés par le DG n’est prévue par la nouvelle
loi sur les SA.
 Limite d’â ge
Sauf dispositions contraires des statuts, il n’y a aucune limite d’âge pour l’exercice du
mandat du DG.

 Statut personnel du directeur général

 Sa situation est identique à celle du président.


 Il peut également cumuler son mandat social et un contrat de travail sous réserve que celui-ci
corresponde à un travail effectif dans l’entreprise.

 Révocation du directeur général

Le directeur général est révocable par décision du conseil d’administration.

 Pouvoirs du directeur général

 Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société.
 Il exerce ses pouvoirs dans la limite de l’objet social et sous réserve de ceux que la loi attribue
expressément aux assemblées d’actionnaires et au conseil d’administration.
 Il représente la société dans ses rapports avec les tiers ;
 La société est engagée même par les actes du directeur général qui sortent de l’objet social, sauf si
elle prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte
tenu des circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à constituer cette
preuve.
 Les dispositions des statuts ou les décisions du conseil d’administration limitant les pouvoirs du
directeur général sont inopposables aux tiers
92

La SA avec directoire
L’administration et la direction

I. Principes clés
 La société anonyme avec directoire est souvent appelée SA de type moderne car elle a été intégré
dans notre réglementation en 1996, lors de la promulgation de la loi n° 17-96 sur les sociétés
anonymes.
 Son originalité réside dans la séparation des pouvoirs de direction et de contrôle, celui-ci étant
exercé par des organes internes à la société.
 Les règles applicables aux assemblées générales d’actionnaires sont les mêmes pour les deux
formes de société.

II. Méthode
1. Le conseil de surveillance
 L’accès aux fonctions

 Dispositions semblables à celles concernant le CA dans les SA classiques


 Les conditions d’accès aux fonctions,
 La nomination par l’assemblée générale ordinaire et la cooptation,
 Le caractère collégial de cet organe
 Possibilité de cumul du mandat social et du contrat de travail,
 Pas de limite d’âge,

 Pas de règles concernant le cumul de mandats.


 Dispositions différentes
Aucun membre du directoire ne peut faire partie du conseil de surveillance.

 Les pouvoirs du conseil de surveillance

 Pouvoirs généraux
 Le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la société à directoire.
 Il doit dans ce cadre, présenter à l’assemblée générale ordinaire annuelle ses observations sur le
rapport du directoire ainsi que sur les comptes del’exercice
 Pouvoirs spécifiques
Les attributions du conseil de surveillance sont :
- convocations des assemblées,
- nomination des membres du directoire, du président, et fixation de la rémunération de chacun d’eux.
93
- Proposition de révocation des membres du directoire à l’AGO.
- Attribution des pouvoirs de représentation à un ou plusieurs membres du directoire qui portent alors
le nom de directeurs généraux.
- Cooptation des membres du conseil de surveillance.
- Répartition des jetons de présence.
- Autorisation donnée au directoire d’accorder au nom de la société des cautions, avals et garanties.
- Décision de transfert du siège social sur le territoire national sous réserve d’un agrément donné par
la prochaine assemblée générale ordinaire.

 Les délibérations du conseil de surveillance


Les dispositions applicables aux réunions du conseil d’administration sont reprises par le
législateur concernant les réunions du conseil de surveillance.

2. Le président et le vice-président
 Elus par le conseil de surveillance et parmi leurs membres, ils doivent nécessairement être des
personnes physiques.
 La loi n’a pas prévu de limite d’âge.
 Ils sont chargés de convoquer le conseil de surveillance et d’en diriger lesdébats.

3. Le directoire
 Conditions d’accès aux fonctions
 Choix des membres
 Les membres du directoire, désignés par délibération du conseil de surveillance sont choisis soit
parmi les actionnaires, soit en dehors d’eux.
 Ils sont nécessairement des personnes physiques.
 Durée du mandat
 Les statuts fixent la durée de leur mandat entre 2 et 6 ans.
 Dans le silence des statuts, la durée est de 4 ans.
 Nombre de mandat
Pas de limitation quant au nombre de mandat exercé par les membres du directoire.
 Limite d’â ge
La loi ne prévoit aucune limite d’â ge, mais les statuts peuvent en fixer une.
94

 LEs pouvoirs du directoire et de son président

 Pouvoirs généraux du directoire


o A l’égard des actionnaires
Le directoire est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom
de la société, dans la limite de l’objet social.
o A l’égard des tiers
Le directoire engage la société même par les actes dépassant les limites de l’objet social.
 Pouvoirs spécifiques
 Convocation des assemblées.
 Sur autorisation du conseil, constitution de caution, avals et garanties au nom de la société –
cessions totales ou partielles de participations et ventesd’immeubles.
 Les pouvoirs du président du directoire
 Le président du directoire ou, le cas échéant, le directeur général unique, représente la société dans
ses rapports avec les tiers.
 Toutefois, les statuts peuvent habiliter le conseil de surveillance à attribuer le même pouvoir de
représentation à un ou plusieurs autres membres du directoire qui portent alors le titre de
directeurs généraux.

L’action en responsabilité se prescrit par 5 ans, à compter du fait dommageable ou, s’il a été dissimulé,
de sa révélation. Toutefois, lorsque le fait est qualifié de crime, l’action se prescrit par vingt ans.

LES ENTREPRISES EN
95

DIFFICULTE

Après avoir passé en revue les principaux types sociétaires, il convient à présent de nous pencher sur
la vie des sociétés, plus particulièrement sur un aspect de cette vie sociétaire : la crise
Il existe plusieurs types de crises, on étudiera les crises financières, les crises politiques et les crises
juridiques.
I. LES CRISES FINANCIERES.

Les mauvais résultats, s'il se multiplient, peuvent conduire au dépôt de bilan de la société, qui déclenche
l'une des deux procédures suivantes : le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire. Mais la situation
de l'entreprise peut être mauvaise sans être désespérée ; on peut faire la distinction en se basant sur un critère
simple : la cessation des paiements, c'est-à-dire l'impossibilité de faire face au passif exigible avec l'actif
disponible (la crise financière).
§1. L'absence de cessation des paiements.

Plusieurs traitements sont envisageables afin de remédier aux mauvais résultats ; leur efficacité dépend de la
date de la prise de conscience des difficultés de l'entreprise ; plutôt l'alerte est donnée, plus grande est la
chance de guérison.
A. L'alerte : La loi s'est préoccupée de la détection des difficultés des entreprises afin que dès les premiers
signes de faiblesse, une défense soit activée ; elle a notamment crée un devoir d'alerte pour les commissaires
aux comptes. Prenant le cas des sociétés anonymes, le commissaire aux comptes doit demander des
explications au président du conseil d'administration dès lors qu'il constate un ou plusieurs faits de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation. Ces faits peuvent être d'origine variée : détérioration de la
situation financière, perte de marchés importants, destruction de l'outil de travail, redressement fiscal majeur,
grève à répétition ... Le PDG répond dans le mois. A défaut de réponse ou si celle-ci n'est pas
satisfaisante, le commissaire aux comptes
96

invite le président à faire délibérer le conseil d'administration sur les faits relevés. Faute d'une telle
délibération ou faute de décisions prises pour écarter les menaces pesant sur la continuité de l'exploitation, le
commissaire fait rapport à la prochaine assemblée générale, voire, en cas d'urgence, convoque lui-même
l'assemblée. Là s'arrête l'alerte ; le dernier mot appartient aux actionnaires, à eux d'apprécier la gravité des
périls et la nécessité de remèdes.
B. Les traitements : Plusieurs traitements peuvent être envisagés, notamment l'accord informel avec les
créanciers, il s'agit de faire patienter les créanciers les plus puissants, de faire taire les dettes les plus
pressantes. Contact est pris avec les créanciers à qui il est demandé de consentir des délais supplémentaires,
voire des remises partielles. Des alliances peuvent encore être recherchées auprès d'investisseurs ou de
preneurs. Le sauvetage de l'entreprise est ici informel, en tant qu'il n'appelle pas l'intervention du tribunal.
§2. La cessation des paiements.

La société ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible ; elle est donc en cessation
des paiements. Le passif exigible est le passif échu, passif échu et exigé (par les créanciers). L'actif
disponible est l'actif réalisable immédiatement ou à quelques jours. Faire face : la formule atteste que la
cessation des paiements est plus qu'un déséquilibre momentané des ratios de liquidités, c'est l'incapacité à
retrouver dans un avenir proche un équilibre durable.
Dès que la cessation des paiements est constatée, la société doit demander l'ouverture d'une procédure
collective, procédure dite de redressement judiciaire. Durant la période du redressement judiciaire, il est
établi un bilan économique et social et des propositions de plan de redressement . A l'issue de cette période,
si un plan de redressement a pu être mis au point, il est soumis au tribunal. A défaut, il est procédé à la
liquidation judiciaire de l'entreprise qui disparait ainsi. Quel sera donc le sort de la société
?, et quel sera celui des dirigeants ?

A. Le sort de la société : le problème est celui de la survie de la société en état de cessation des paiements ;
tout dépend de la procédure retenue par le tribunal :
- s'il prononce le redressement judiciaire, c'est que la société est viable ; elle subsiste donc ;
97

- s'il prononce la liquidation judiciaire, c'est que la société n'est pas viable ; la décision vaut arrêt de mort ;
elle entraîne la dissolution de la société.
B. Le sort des dirigeants : les dirigeants demeurent en fonction, tel est le principe ; il connaît cependant
des exceptions : si la survie de l'entreprise le requiert, le tribunal peut exiger le remplacement d'un ou de
plusieurs dirigeants sociaux. Les prérogatives des dirigeants sont affectées dans la mesure où, dès la période
d'observation et pendant toute la période de la procédure, divers organes tels l'administrateur désigné par le
tribunal, exerce une tutelle sur la société.
Des sanctions pèsent sur les dirigeants des sociétés en difficulté, il existe existe un régime sévère à l'encontre
des dirigeants qui ne remplissent pas leur mission avec la conscience et la compétence nécessaires (voir les
chapitres précédents).
C. Le sort des associés.

1° Dans les sociétés à risque limité : les associés ne sont pas mis eux-mêmes en redressement judiciaire, la
personnalité morale jouant pleinement son rôle de protection. Cependant, ils subissent les conséquences de
l'ouverture de la procédure : ils ne peuvent plus espérer ni distribution de dividendes, ni récupération de leur
apport, car ils seront servis après les créanciers, tous les créanciers, y compris les créanciers chirographaires.
2° Dans les sociétés à risque illimité : Le sort des associés n'est pas enviable, la procédure de redressement
est également étendue aux associés de la personne morale indéfiniment et solidairement responsables du
passif social ; tel est le cas notamment des associés en nom collectif, ces derniers courent un risque bien plus
important que la perte de leurs apports, puisqu'ils vont devoir supporter les dettes sociales de la même
manière que s'ils étaient des entrepreneurs individuels.
II. LES CRISES POLITIQUES.

Les extravagances des dirigeants ou les dissensions entre les associés peuvent amener des crises
institutionnelles affectant l'existence même de la société ; la crise peut être mortelle. C'est le cas de l'abus de
majorité ou de minorité. Le juge est fréquemment sollicité lors des guérillas entre associés et son rôle est loin
d'être négligeable en cas de crise de la société ; parfois il lui suffit de trancher entre les prétentions des
protagonistes ; le cas échéant, il est amené à placer lui-même des "tuteurs" auprès des organes sociaux en
place.
98

§1. L'abus de majorité.

Dans une société, comme dans une démocratie, les décisions se prennent à la majorité, devant laquelle la
minorité doit s'incliner ; c'est un gage d'efficacité par rapport au droit commun des contrats lequel ne connait
que la règle de l'unanimité. La minorité n'est pas pour autant livrée aux caprices de la majorité, elle est
protégée par un certain nombre de dispositions. L'organisation institutionnelle de la société avec la
séparation des pouvoirs, la responsabilité des dirigeants et la présence éventuelle d'un commissaire aux
comptes constituent déjà une garantie. Les associés minoritaires disposent en outre de prérogatives légales
propres : poser des questions écrites, demander l'inscription d'une question à l'ordre du jour, solliciter la
désignation d'un expert de gestion ou d'un administrateur provisoire.
Les tribunaux peuvent intervenir quand la majorité se rend coupable d'abus. Mais qu'est ce que l'abus de
majorité ? Il y a abus de majorité lorsque la résolution litigieuse a été prise contrairement à l'intérêt général
et dans l'unique but de favoriser les membres de la majorité au détriment de ceux de la minorité. L'abus de
majorité implique donc la réunion de deux éléments : la violation de l'intérêt social et la rupture d'égalité
entre les associés. La sanction peut consister dans l'octroi de dommages-intérêts, mais les tribunaux
n'hésitent pas à prononcer la nullité de la décision abusive.
§2. L'abus de minorité.

Il se produit dans le cas des décisions sociales qui requirent un vote à l'unanimité (modification des statuts...).
L'associé qui dispose d'une minorité de blocage a entre les mains une arme redoutable : il peut s'opposer par
exemple à une augmentation de capital nécessaire à la survie de la société, à un changement hautement
souhaitable de forme sociale. Reste à tracer la frontière entre la droit de voter contre, qui est à l'évidence
légitime, et l'opposition entêtée qui serait constitutive d'abus.
1° La définition de l'abus de minorité : un associé minoritaire se rendrait coupable d'abus si son attitude avait
été contraire à l'intérêt général de la société en ce qu'il aurait interdit la réalisation d'une opération essentielle
pour celle-ci, et dans l'unique but de favoriser ses propres intérêts au détriment de l'ensemble des autres
associés. Deux éléments doivent donc être réunis : l'opération envisagée doit être essentielle pour la société ;
l'opposition des associés minoritaires doit être contraire à l'intérêt social et reposer sur un motif
99

égoïste : favoriser leurs propres intérêts au détriment de l'ensemble des autres associés. 2° La sanction de
l'abus de minorité : lorsque l'abus de minorité est reconnu, la sanction n'est pas l'annulation de l'acte abusif
puisque par hypothèse aucune décision n'a été prise. La condamnation des associés minoritaires à des
dommages-intérêts ne fait pas problème. Le juge dispose d'autres types de sanctions : condamnation sous
astreinte des minoritaires à voter dans le bon sens, exclusion des opposants...
§3. L'abus d'égalité.

L'abus d'égalité n'est qu'une variété d'abus de minorité. L'hypothèse vise surtout les SARL qui ne sont
composées que de deux associés possédant chacun la moitié des parts sociales. Dans les assemblées, toutes
les décisions, qu'elles soit ordinaires ou extraordinaires, impliquent en fait l'unanimité. L'obstruction de l'un,
par un vote négatif ou par une simple abstention, bloque toute décision. La mésentente entre les deux
associés risque d'entraîner la paralysie de la société. Le recours au juge en invoquant l'abus d'égalité peut
dans certains cas, dénouer la crise.
SECTION III. LES CRISES JURIDIQUES.

Il y a crise juridique lorsque la décision prise par les organes sociaux n'est pas conforme aux lois et aux
règlements. En effet, si la société ne peut être motivée que par la poursuite de l'intérêt social, elle ne peut
évoluer, en tout état de cause, que dans le cadre tracé par les lois et les règlements en vigueur. A défaut, le
risque des mesures correctives est important : nullité des actes et délibérations, ou autres sanctions, telles les
inopposabilités.
§1. La nullité des actes et délibérations.

A La différence d'autres branches du droit privé, la nullité est une sanction exceptionnelle et cette
caractéristique intéresse les causes la nullité.
On distingue la nullité des actes ou délibérations modificatifs des statuts et celles des actes et délibérations
non modificatifs des statuts.
1° La nullité des actes ou délibérations modificatifs des statuts : (changement de raison sociale, augmentation ou
réduction de capital, transformation ...), la sanction de telle ou telle règle est la nullité de la décision. Ces cas
sont rares, voici quelques exemples :
- pour les SARL, non-respect des formes et délai de convocation des assemblées, non-respect des règles
relatives à la transformation..
100

- pour les sociétés par actions : non respect des délais et formes de convocation, des conditions de quorum et de
majorité des assemblées extraordinaires ...
Il convient également de rappeler que le caractère collectif des décisions sociales ne suffit pas à les soustraire du
droit des obligations. La délibération sera donc nulle pour illicéité de l'objet ou de la cause, ou pour vice du
consentement. La fraude est également une cause de nullité des actes de délibération. L'abus de majorité peut
également vicier une délibération d'assemblée extraordinaire.
2° La nullité des actes ou délibérations non modificatifs des statuts : exemple, nomination d'un administrateur,
rémunération du gérant, approbation des comptes ... Ces actes seront frappés de nullité s'ils ne sont pas pris
conformément aux dispositions desstatuts.
§2. Les autres sanctions.

A. L'inopposabilité : dans certains cas, le législateur n'édicte pas la nullité de l'acte, mais se contente d'en
proclamer l'inopposabilité à la société. La non-conformité de l'acte aux droit des sociétés ne provoque pas son
anéantissement, mais en limite seulement les effets à l'égard de la société. La société n'est pas tenu par cet acte.
L'exemple le plus caractéristique est celui des cautions et garantis non autorisées par le conseil d'administration
d'une société anonyme ; il a été jugé que ces garanties sont inopposables à la société lorsqu'elles n'ont pas été
dûment autorisées.
B. La responsabilité civile : faute de nullité, les victimes d'irrégularités peuvent rechercher la responsabilité
civile des dirigeants sociaux. La loi l'a précisé pour les formalités des actes et délibérations modificatifs des
statuts. Les dirigeants sociaux sont responsables des infractions aux dispositions législatives et réglementaires. Il
reste cependant à prouver le préjudice et le lien de causalité entre cette faute et cepréjudice.
101
102

CHAPITRE 9 : Les relations de l’entreprise avec


son environnement
I. Contrats de vente

C’est l’article 478 du DOC qui donne la définition suivante « la vente est un contratpar lequel
l’une des parties transmet la propriété d’une chose ou d’un droit à l’autrecontractant, contre un
prix que ce dernier s’oblige à payer ».
1) LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE

a) Les caractères du contrat de vente

* c’est un contrat consensuel : il se forme par la réunion de :


- l’offre qui peut être générale et impersonnele (mise en vitrine,
catalogue, prospectus etc.) ou faite à une personne déterminée,
- l’acceptation qui peut être expresse ou tacite.
* c’est un contrat synalagmatique : il met à la charge des parties des obligations
réciproques : payer le prix pour l’acheteur et livrer la chose pour le vendeur.
*c’est un contrat à titre onéreux, ce qui le différencie de la donation ou du prêt ;
*c’est un contrat translatif car il a pour objet le transfert d’un droit de propriété.

b)Les éléments constitutifs du contrat de vente

Quatre éléments constitutifs conditionnent la licéité du contrat de vente :

1. Le consentement des parties doit exister :


- il ne doit pas être vicié (erreur, dol ou violence),
- il doit être exprimé (interdiction des ventes forcées).

2. Les parties doivent avoir la capacité d’aliéner le bien objet du contrat, l’air est
un bien inaliénable qui n’a pas de propriétaire ; de même, la vente de la chose
d’autrui est nulle (art.485 DOC : sauf ratification de la vente par le propriétaire ou
l’acquisition de la chose par le vendeur).

3. L’objet du contrat concerne la chose et peut présenter différentes natures :


103

- un corps certain qui est identifiable à la conclusion du contrat (ex. une table)
- une chose future qui n’existe pas encore au moment de la conclusion du contrat
mais qui est identifiable (ex. récoltes sur pied)
- une chose de genre (fongible) qui est déterminable au moment de son
individualisation entre les mains de l’acheteur, il s’agit de la vente en bloc
(indication du lieu où la chose se trouve) vente au poids, au compte ou à la mesure
(ex. un kilo de pêches sur un étal de marché).
La protection de l’ordre public et de l’intérêt général a amené le législateur à réglementer ou à
interdire la vente de certains produits :
- est interdite la vente des organes humains, l’alcool aux personnes de religion
musulmane (article 484 DOC), les stupéfiants …
- est réglementée les biens faisant l’objet d’un monopole : les cigarettes, les
timbres postaux …
4. Le prix doit être déterminé (article 487 DOC) c’est à dire connu dès la
conclusion du contrat ou tout au moins « déterminable » c’est à dire non définitif à
la conclusion du contrat. En l’absence de détermination possible du prix, le contrat
de vente est frappé de nullité absolue.
2) LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE

Aux termes de l’article 487 du DOC, la vente est parfaite entre les parties, dès qu’il y a
consentement des cocontractants :
- l’un pour vendre,
- l’autre pour acheter, et qu’ils sont d’accord :
- sur la chose,
- sur le prix
- et sur les autres clauses du contrat.
a) Les transferts de propriété et des risques
L’article 491 du DOC fait naître d’un seul et même acte qu’est le contrat de venteune double
fonction de création d’obligations et de transfert de propriété : « L’acheteur acquiert de plein
droit la propriété de la chose vendue, dès que le contrat
104

est parfait par le consentement des parties. » La propriété de la chose vendue est ainsi transférée
« solo consensu », c’est à dire par le seul échange des consentements. Ainsi, et selon les
dispositions de l’article 493, dès la perfection du contrat, l’acheteur va supporter :
- les impôts, contributions et autres charges qui pèsent sur la chose vendue,
- les frais de conservation.
Néanmoins, l’article 494 du DOC prévoit que si la vente est faite « à la mesure, aucompte, à
l’essai, sur dégustation ou sur simple description » tant que la chose vendue n’a pas été «
comptée, mesurée, jaugée, essayée, dégustée, examinée ou agréée par l’acheteur ou par son
représentant », c’est le vendeur qui supporte les risques liées à la chose, même si la chose est
déjà entre les mains de l’acheteur.
En outre et en vertu des dispositions de l’article 496, la chose vendue voyage aux risques du
vendeur jusqu’à sa réception par l’acheteur, ce qui revient à dire que le vendeur supporte le
risque du transport.
Le contrat de vente est donc translatif des droits du vendeur vers l’acquéreur. Le transfert de
propriété rend la vente parfaite et permet de ne pas confondre la vente avec d’autres comme
nous l’avons précisé plus avant. Le transfert de propriété a lieu dès le consentement des parties
même s’il n’y a encore eu ni livraison, ni paiement. Son application facile pour un corps certain,
l’est moins pour une chose de genre. Il n’interviendra que lorsque cette dernière sera affectée
précisément à l’acheteur. Il peut être retardé par :
- l’expression de la loi (ex. en matière immobilière)
- la volonté des parties lesquelles peuvent introduire dans le contrat une clause de
réserve de propriété (le vendeur conserve la propriété de la chose tant que
l’acquéreur n’en a pas payé le prix).
Si un bien vendu est détruit ou abîmé, en principe, le dommage subi par la chose vendue est à la
charge de l’acquéreur. Mais cette règle est parfois inadaptée et les parties peuvent convenir
d’insérer dans le contrat une clause de dissociation :
- le transfert de risques se fera après le transfert de propriété quand la livraison
du bien a lieu après la signature du contrat sur une chose future. Le vendeur
assume toujours le risque alors que le transfert de propriété est déjà intervenu.
- Le transfert de risques se fera avant le transfert de propriété dans l’hypothèse où
une clause de réserve de propriété a été introduite dans le contrat. L’acquéreur qui
est en possession du bien mais qui n’en est pas encore propriétaire supporte le
risque (ex. en cas de paiement fractionné).
-
105

b)Les obligations réciproques

 Celles du vendeur :
i. La délivrance (articles 499 à 531) : A ce sujet, nous pouvons nous poser 3
questions. Que faut-il livrer ? Le vendeur doit livrer une chose conforme pour la
quantité et la qualité à la convention. L’article 512 stipule que « la chose doit être
délivrée dans l’état où elle se trouvait au moment de la vente
** Où et quand faut-il livrer ? L’article 502 du DOC prévoit que la délivrance doit s’effectuer
au lieu où la chose vendue se trouvait au moment du contrat, sauf convention contraire des
parties. Quant à la date de délivrance, le principe est posépar l’article 504 du DOC « aussitôt
après le conclusion du contrat ». Toutefois, il faut distinguer selon que la vente est faite « en
disponible » et dans ce cas les usages ne permettent qu’un bref délai, ou que la vente est dite « à
livrer » c'est-à-dire que la délivrance sera différée jusqu’au moment où la chose vendue parvient
à l’acheteur.
**Comment délivrer la chose vendue ? La délivrance s’effectue par le délaissement de la chose
vendue par le vendeur et sa prise de possession par l’acheteur. L’article500 du DOC détermine
plusieurs modalités :
- le délaissement ou la remise des clés pour les immeubles,
- la tradition réelle pour les choses mobilières,
- par le seul consentement si le retirement ne peut être effectué au moment du
délaissement,
- la remise d’un document administratif.
**Quelle est la sanction du non-respect des règles de livraison ?
Si le vendeur ne délivre pas la chose vendue à l’époque convenue, ou s’il délivre une chose non
conforme ou ne délivre aucune chose, il manque à son obligation derésultat et l’acheteur pourra
alors mettre en œuvre plusieurs actions :

- opposer au vendeur l’exception d’inexécution (article 504 alinéa 2)


- demander au juge l’exécution forcée de la vente,
- demander la réfaction du contrat,
- demander la résolution du contrat. ii. La garantie (articles 532 à 575)
: La garantie que le vendeur doit à l’acheteur à un double objet :
- garantir la jouissance et la possession paisible de la chose vendue, c’est la
garantie dite pour cause d’éviction,
- garantir que la chose vendue est exempte de défaut qui rendrait la chose
impropre à son usage, c’est la garantie dite pour les vices rédhibitoires
(empêchement)
106

Cette garantie est, selon les termes de l’article 532 du DOC, due de plein droit, c'est à dire qu’el
e n’a pas à être stipulée dans le contrat. S’agissant de la garantie pour cause d’éviction, le
vendeur doit faire en sorte que l’acheteur ne souffre d’aucune éviction de son fait mais
également de tout fait de tiers. Pour permettre à l’acheteurd’invoquer la mise en jeu de cette
garantie, 3 conditions doivent être réunies :
- le trouble doit être actuel et non pas seulement éventuel,
- le trouble doit consister en une éviction tel e que définie par l’article 534 du DOC,
« il y a éviction :
1°) lorsque l’acquéreur est privé en tout ou en partie de la possession de la chose,2°) lorsqu’il
ne réussit pas à en obtenir la possession contre un tiers détenteur
3°) ou enfin, lorsqu’il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer. »
- le trouble doit avoir une cause antérieure à la vente.
Selon l’article 538 du DOC, l’acheteur qui a souffert l’éviction a le droit de se fairerestituer :
- le prix qu’il a déboursé et les loyaux coûts du contrat,
- les dépens judiciaires qu’il a fait sur la demande en garantie,
- les dommages et intérêts qui sont la suite directe de l’éviction.
Les parties peuvent convenir que le vendeur ne sera soumis à aucune garantie (article 544 DOC)
mais cette clause n’affranchit le vendeur que des dommages et intérêts mais ne le libère pas de
restituer le prix qu’il a reçu. La garantie des défautsde la chose vendue (dite aussi garantie des
vices cachés) est fondée sur un mécanisme simple : si les défauts non apparents de la chose
vendue la rende impropre à son usage, l’acheteur peut :
- soit rendre la chose au vendeur et se faire restituer le prix au moyen de l’action
rédhibitoire,
- soit conserver la chose vendue et se faire restituer une partie du prix versé au
moyen de l’action dite estimatoire.
Le DOC a mis en place les conditions dans lesquelles la garantie peut être appelée
- il faut que le défaut soit d’une gravité suffisante : l’article 549 du DOC nous dit
le vice doit diminuer sensiblement la valeur ou rendre la chose vendue impropre à
son usage et c’est le juge en cas de litige qui apprécie cette gravité ;
- qu’il ne soit pas apparent :
l’article 553 du DOC met à la charge de l’acheteur une obligation d’examen « de l’état de la
chose aussitôt après l’avoir reçue et de notifier dans les 7 jours suivantsla réception au vendeur
tout défaut constaté. Et l’article 569 du DOC énonce que «le vendeur n’est point tenu des vices
apparents, ni de ceux dont l’acheteur a eu connaissance ou qu’il aurait pu facilement connaître.
107

»
- qu’il soit antérieur à la vente :
en effet selon les dispositions de l’article 552 du DOC, n’est garanti par le vendeurque le vice
qui existait au moment de la vente s’il s’agit d’un corps déterminé ou au moment de la
délivrance s’il s’agit d’une chose fongible.
- l’article 573 a fixé les délais d’exercice de l’action :
i. pour les choses immobilières dans les 365 jours qui suivent la délivrance,
ii. pour les choses mobilières et les animaux dans les 30 jours après la
délivrance. Les parties peuvent, toutefois, prolonger ou réduire
contractuellement ces délais.
 Celes de l’acheteur : (articles 576 à 584)
L’acheteur a également 2 obligations principales :
le paiement du prixet
le retirement.
Concernant le paiement du prix, on peut se poser 3 questions.

A qui doit-on payer ?


L’acquéreur doit se libérer du prix de vente entre les mains du vendeur lui même ou à la
personne qu’il a mandatée ; mais le mandat ne se présumant pas, il incombeà l’acheteur qui paie
entre les mains d’un tiers de s’assurer que ce tiers a bien qualité ou pouvoir de recevoir le
paiement.

Combien doit-on payer ?


Le paiement porte sur le prix convenu et ses accessoires puisqu’au terme de l’alinéa2 de
l’article 577 les frais du paiement sont à la charge de l’acheteur. Selon les termes du contrat, le
prix peut également comporter d’autres composantes tel es que les frais de transport, les droits
de douane …
Quand et comment payer ?
L’alinéa 1er de l’article 577 du DOC stipule que « l’acheteur est tenu de payer le prix à la date
et de la manière établie au contrat ; à défaut de convention, la vente est censée faite au comptant
et l‘acheteur doit payer au moment même de la délivrance. » Ainsi sauf clause contraire dans le
contrat, délivrance et paiement doivent s’exercer simultanément. Ce qui permet au vendeur de
bénéficier d’une double garantie en cas de non paiement du prix :
- droit de revendication des choses mobilières en vertu des dispositions de
l’article 582 du DOC qui stipule que le vendeur qui n’a accordé de délai peut
aussi, à défaut de paiement du prix, revendiquer les choses mobilières qui se
trouvent au pouvoir de l’acheteur, ou en arrêter la vente.
108

- droit de rétention qui sur la base de l’article 583 du DOC octroie à l’acheteur qui
est troublé ou qui se trouve en danger imminent et sérieux, en vertu d’un titre antérieur à la
vente la possibilité de retenir le prix tant que le vendeur n’a pas fait cesser le trouble.
Dans le cadre des ventes à crédit où délivrance et paiement sont différés dans le temps, lorsque
l’acheteur ne paie pas le prix à l’échéance, le vendeur peut :
- soit agir selon les modes de contrainte de droit commun,
- soit demander la résolution de la vente puisqu’en application des dispositions
de l’article 581 du DOC, si les parties l’ont convenu dans le contrat, celui-ci peut
être résolu de plein droit par le seul fait du non paiement dans le délai convenu.
L’obligation de retirement est le complément de l’obligation de délivrance et ses
modalités correspondent aux modalités de cette dernière.
Ainsi, si la chose vendue doit être délivrée sur place, il appartient à l’acheteur d’al erla retirer par
lui-même ou par un tiers mandaté à cet effet. Si la chose vendue doit être livrée chez l’acheteur,
il doit désigner au vendeur le lieu de livraison ou de déchargement.
A défaut de retirement, le vendeur pourra demander :
- l’exécution forcée,
- ou la résolution de la vente.
109

I. Contrats de transport

La multiplication des moyens de transport et des marchandises expédiées ainsi que le nombre
de personnes désireuses de voyager ont été tels que le contrat de transport est devenu un des plus
usuel. Sur le plan du droit, le contrat de transport est régi par les règles générales du louage
d’ouvrage (art 723 à 729 du DOC) et par le titre VI du Livre IV du code de commerce (art 443
à 486).

La réglementation concerne le transport de marchandises et le transport des personnes. En plus


de la réglementation nationale, il y a aussi des conventions internationales pour lesquelles le
Maroc est partie : Convention de Berne de 1890 (révisée à plusieurs reprises) pour les transports
ferroviaires, la convention de Varsovie de 1929 pour les transports aériens et la convention de
Genève de 1956.

I) Les caractères du contrat de transport

A) Définition.
La définition du contrat de transport est donnée par l’article 443 du code de commerce ( à
consulter).
B) Distinction entre le contrat de transport et des notions voisines
On doit distinguer le contrat de transport du louage de services et du louage de choses. Une
personne peut se déplacer ou déplacer des objets lui appartenant en louant les services d’un
conducteur de véhicule à qui ele donnera des ordres.
Dans ce cas, nous sommes en présence d’un louage de choses ou de services caractérisés par un
lien de subordination entre le conducteur et celui qui commande le service. En revanche,
l’entreprise de transport implique l’indépendance de celui qui exécute la prestation promise. Le
transporteur est avant tout un entrepreneur et non pas un salarié ou un subordonné.
Dans le transport de marchandise, le transporteur prend une chose en charge et la remet à
destination. Dans le transport de personne, il n y a pas de contrat, si le voyageur a le droit de
donner des ordres sur la destination et l’itinéraire, par exemple dans l’usage d’une voiture de
place (voiture louée avec chauffeur).
II) La formation du contrat du transport
A) La formation proprement dite

D’après l’article 445 du code de commerce, le contrat de transport est un contrat consensuel.
Les parties au contrat sont : le transporteur et l’expéditeur. Le
110

transporteur peut être soit une entreprise d’Etat (ONCF, ONT) soit un transporteurlibre.

L’expéditeur est celui qui remet au transporteur la marchandise à transporter.

Lorsqu’il s’agit d’un contrat de transport de personnes, les parties au contrat sont letransporteur
et le voyageur.

Les choses transportées comprennent les marchandises et les bagages ou toute chose inanimée
et tous animaux susceptibles d’être transportés. Ils peuvent être remis au transporteur et sont
dites « bagages enregistrés ». Ils sont transportés en exécution d’un contrat accessoire de
transport de personne. Les bagages à main sont conservés par le voyageur. Le transporteur ne
saurait être responsable de la perte des bagages qu’il n’a pas pris en charge.

Le prix du transport est déterminé par les parties dans le contrat, s’il s’agit de transporteur libre.
Dans les transports effectués par les entreprises d’Etat ou des concessionnaires, le prix est fixé
par le tarif. L’article 468 du code de commerce stipule que le paiement s’effectue après la
livraison

Le mode de formation du contrat diffère suivant le mode de transport. Un transporteur libre peut
discuter les conditions du contrat. Il suffit donc du consentement de l’expéditeur ou du
voyageur. L’expéditeur manifeste son consentement en remettant la marchandise qui doit être
prise en charge par le transporteur. Quant au voyageur, il le manifeste soit en prenant un billet
de parcourssoit même en usant du véhicule.

B) La preuve du contrat

Le moment précis de la formation du contrat n’est déterminé que par le 1er acte d’exécution.
La date de cet acte a de l’importance car avec el e commence l’obligation de sécurité qui pèse sur
le transporteur.

L’expéditeur doit remettre un titre de transport au transporteur si ce dernier le demande. Si c’est


le cas, le transporteur doit restituer à l’expéditeur un double du titre de transport signé par lui
(article 445 du code de commerce).Quant à la forme du contrat, el e est réglementée par l’article
447 du code de commerce (à consulter absolument). C’est donc le titre du transport qui fait
office de preuve du contrat.

III) l’exécution des parties

A) les obligations des parties


Les marchandises remises au transporteur dans une gare ou sur le véhicule même sont comptées
111

et pesées. Le transporteur reconnaît donc les marchandises qui lui sont remises dans un
récépissé signé (article 449 du code de commerce).
Le transporteur a la garde des objets. Il doit donner à la marchandise les soins appropriés. Par
exemple bâcher les véhicules découverts pour certaines marchandises ( article 474 alinéa 3).
Le transporteur a l’obligation de faire l’expédition des choses à transporter suivant l’ordre dans
lequel il les a reçu.
L’article 456 du code de commerce fixe les délais du transport.
La livraison est la remise des marchandises par le transporteur au destinataire désigné par le
contrat au lieu de destination.
Le transporteur a le droit d’exiger du destinataire le paiement du prix du transport, les frais de
magasinage, les frais dont les choses sont grevées et les avances faites de ce chef par lui.
Le destinataire lui doit remplir toutes les obligations dont il pourrait être tenu à raison du
contrat de transport (art 468 du code de commerce).
Si le transporteur ne trouve pas la destinataire ou si ce dernier refuse la marchandise transportée,
ou s’il y a contestation ou d’autre empêchement à la délivrance de la chose transportée, il doit
avertir l’expéditeur et attendre ses instructions.

Si la marchandise transportée est périssable et s’il y a péril en la demeure, le transporteur peut


se faire autoriser par l’autorité de justice pour vendre cette chose(art 474, alinéa 2).

IV) la responsabilité du transporteur

L’article 458 du code de commerce déclare le transporteur garant de la perte et desavaries des
objets qui lui sont confiés.
Il faut donc que le contrat soit valable, car il s’agit d’une responsabilité contractuelle, c'est-à-
dire qui découle des termes du contrat. De plus, il faut que lesmarchandises aient été remises au
transporteur.

La responsabilité cesse quand la marchandise a été livrée au destinataire. Le transporteur ne


peut échapper à sa responsabilité qu’en démontrant que le dommagea son origine dans une
cause qui ne lui est pas imputable.

Le transporteur commet une faute lourde lorsqu’il utilise un matériel inadapté à la marchandise
transportée ou lorsqu’il emprunte un itinéraire qui a contribué à la dégradation ou la perte de la
marchandise.

Lorsqu’il y a des transporteurs successifs, ils sont subrogés dans toutes les obligations du
contrat de transport dès qu’ils ont reçu délivrance des choses à transporter et du titre de
112

transport. Ils ont droit de constater sur le titre de transportou autre document, l’état des choses
qui leur sont remises (article 465).

Le transporteur ne peut pas prévoir des clauses d’irresponsab ilités (article 462). La réparation

du dommage est prévue par l’article 463 du code de commerce.

B) La responsabilité dans les transports de personnes


Dans le contrat de transport de personne, le transporteur prend l’obligation de conduire le
voyageur sain et sauf et à destination. Une obligation de sécurité naît du contrat. C’est une
obligation de résultat en vertu de l’article 485 du code de commerce.
Si le voyageur meurt pendant le voyage, le transporteur a l’obligation de prendre toutes les
mesures nécessaires dans l’intérêt des héritiers pour conserver les bagageset les effets jusqu’à
leur remise à qui de droit.
113

II. La propriété industrielle et Commerciale

Le Maroc reste confronté à une contrefaçon très présente sur le territoire, qu’il s’agisse
d’une contrefaçon importée (en majorité) ou fabriquée sur place. Ainsi, il est nécessaire de
vérifier l’existence de droits de propriété industrielle antérieurs sur le territoire et de procéder
au dépôt de titres nationaux ou d’étendreses droits acquis via les voies internationales. Le
Maroc est aujourd’hui doté d’unarsenal juridique conforme aux standards internationaux les
plus exigeants qui permet de compter sur des titres nationaux de qualité et d’avoir de meilleures
armes pour lutter contre la contrefaçon.
2-LES DIFFERENTS TITRES DE PROPRIETE INDUSTRIELLE

2.2 LE BREVET D’INVENTION


L’invention doit respecter les règles de brevetabilité, à savoir nouveauté, activité inventive et
application industrielle, hors exclusion à la brevetabilité et logiciel ; la loi n°23-13 institue
l’établissement d’un rapport de recherche et d’une opinion sur la brevetabilité par l’office marocain
de la propriété industriel e et commerciale (OMPIC) pour toute demande nationale, qui sera
ainsi rejetée si elle ne respecte pas les critères de nouveauté et d’activité inventive. L’accord de
validation avec l’Office européen des brevets (OEB) permet au demandeur d’un brevet
européen de valider au Maroc, en plus des 40 pays européens, sa demande de brevet et son
brevet délivré par l'OEB. Les demandes et brevets européens validés ont au Maroc les effets
juridiques de demandes et de brevets marocains et sont soumis à la législation marocaine.
Concernant les médicaments, la prolongation de protection par le CCP en cours au Maroc.
1.2 LA MARQUE

La marque doit être distinctive, licite et disponible. L’OMPIC a le pouvoir de rejeter une
marque qui ne serait pas licite ou distinctive grâce à l’amendement de la loi; le critère de
disponibilité reste un élément que le déposant prendra le soin de vérifier sur les bases nationales
ou sur la base TMView. La procédure d’oppositionest effective auprès de l’OMPIC.
114

1.3 LE DESSIN ET LE MODELE

Pour être enregistré, le dessin ou modèle doit être nouveau et présenter un caractère propre. Il
revient au déposant de s’assurer que le dessin ou modèle satisfait aux conditions de protection.
1.4 LES INDICATIONS GEOGRAPHIQUES

Les indications géographiques sont soumises à l’homologation du ministère de l’agriculture puis


doivent être enregistrées auprès de l’OMPIC. L'UE et le Maroc ont conclu un accord sur la
protection mutuelle de leurs indications géographiques (IG) de produits agricoles et
alimentaires, celui-ci devant encore être ratifié.

3. LA PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

En matière de propriété littéraire et artistique (dont le logiciel), le Maroc possède une législation
ad hoc et le Royaume est signataire de la convention de Berne. Les conditions de protection sont
similaires aux lois françaises, à savoir l’œuvre doit être originale, se présenter sous la forme
d’une expression et doit avoir un auteur. Les droits accordés à l’auteur se subdivisent en droits
patrimoniaux (droit exclusif durant la vie de l’auteur et 70 après la mort de ce dernier) et droits
moraux, inaliénables et imprescriptibles. Les droits pécuniaires sont gérés par un organisme
public : le bureau marocain du droit d’auteur (BMDA) ; c’est le BMDA qui gère, sur le
territoire marocain, les intérêts des diverses sociétés étrangères d’auteurs (en lien avec la
SACEM).
LES CONDITIONS DE DEPOT

Brevet Marque Dessin et Modèle Indication Géographique


Au Directement Directement iège de l’OMPIC, La demande d’IG est
Maroc auprès du auprès du siège d’une de ses formulée auprès de
siège de de l’OMPIC, antennes ou en la DPVCTRF du
d’une de ses ligne ministère de
115

l’OMPIC à antennes ou en (http://www.directi l’agriculture.


Casablanca ligne nfo.ma/ L’enregistrement se
(http://www.dire fait auprès de
ctinfo.ma/ l’OMPIC
Droit de 12Mois 6 Mois 6 Mois
priorité
Durée de 20 ans à 10 ans à compter 5 ans à compter du
protectio compter du du dépôt de la premier dépôt,
n premier demande, renouvelable 4 fois
dépôt de la renouvelable

demande indéfiniment
Qui peut Toute Toute personne Toute personne Tout groupement de
déposer personne physique ou physique ou producteurs et/ou
au Maroc physique ou morale, nationale morale, nationale transformateurs,
? morale, ou étrangère, via ou étrangère, via un collectivité locale,
nationale ou un mandataire si mandataire si le établissement public
étrangère, le demandeur ne demandeur ne ou administration
via un réside pas au réside pas au
mandataire Maroc Maroc
si le
demandeur
ne réside pas
au Maroc

4. MISE EN OEUVRE DES DROITS DE PROPRIETE INDUSTRIELLE

4.1 LA REPRESSION

- Action douanière : au Maroc, la contrefaçon est considérée comme une


infraction douanière. La loi de finances 2014 a élargi les prérogatives de
l’Administration des Douanes dans la lutte contre la contrefaçon, notamment pour
ce qui est de l’importation de marchandises portant une marque contrefaite. De
plus, depuis l’amendement n°23-13, les mesures aux frontières ne sont plus
limitées aux
116

marques, mais étendues aux indications géographiques et aux emballages.


117

- Action civile : ouverte au titulaire et au bénéficiaire exclusif du droit


d’exploitation, el e doit être engagée dans les 30 jours à compter de la mise en
connaissance de cause du titulaire des droits. Deux choix d’indemnisation sont
possibles : la demande des D&I correspondant au préjudice subi (souvent
délaissée soit du fait de la méconnaissance des procédures par les cabinets
d’avocats soit car el e engendre des frais supplémentaires (expertise)) ou
l’attribution d’une somme forfaitaire comprise entre 50 000 et 500 000 Dhs, dont
l’appréciation est laissée au juge.
- Action pénale : tout acte de contrefaçon peut être réprimé au pénal par une
peine d’emprisonnement assortie d’une amende, soit de l’une des deux peines
uniquement. Les sanctions en question sont, en matière de brevet, dessin et
modèle et indication géographique : 2 à 6 mois de prison/ 50 000 à 500 000 Dhs.
En matière de marques, ces peines vont de de 3 mois à 1 an d’emprisonnement
et/ou 100 000 à 1 000 000 Dhs d’amende. Les délais de procédure sont
relativement longs (2 à 3 ans en première instance).

4.2 LA REALITE DE LA CONTREFACON

La contrefaçon au Maroc est pour beaucoup une contrefaçon importée en vue de sa


consommation locale, à partir de points d’entrée bien identifiés, tels que les portset certains
postes terrestres plus sensibles. L’impact de la contrefaçon est conséquent : une perte estimée
entre 6 et 12 milliards de dirhams (0,7% à 1,3% duPIB), 1 milliard de dirhams de perte fiscale et
30 000 emplois perdus ou informels. Ce sont surtout les accessoires de mode, les produits
d’hygiène, les pièces de rechange (notamment automobile), l’électronique et les produits
alimentaires qui sont touchés. Les principales marques victimes de contrefaçons sont des
marques étrangères : françaises, américaines, et espagnoles, même si certaines marques locales
commencent à subir les effets de la contrefaçon. La France et le Maroc ontsigné un accord de
coopération en matière de lutte contre la contrefaçon via leurs comités respectifs (CNAC et
CONPIAC).

4.3 INNOVATION

Le Maroc a gagné, pour la 2 ème année consécutive, 8 places dans le classement du Global
Innovation Index 2015 où il se classe au 78ème rang sur 141 pays. Le
118

Royaume se positionne dans le peloton de tête au niveau de l’Afrique du Nord. Il se distingue


notamment dans la protection par titre des résultats de la recherche universitaire, dans le
développement des clusters, mais les résultats sont moins favorables dans la valorisation de ces
résultats et titres, marquant la difficulté d’aboutissement au stade industriel des produits de la
recherche.

Les résultats positifs de ce classement reflètent le dynamisme du Maroc en matière


d’écosystèmes de l’innovation. L’’innovation reste un enjeu stratégique et prioritaire pour relever
les défis du Plan d’Accélération Industriel e du Ministère de l’économie et de l’industrie, plan
qui ambitionne d’intégrer les chaînes de valeur et l’innovation dans les secteurs industriels.
Parmi les atouts du Maroc, figurent le niveau de développement du système de propriété
industriel e qui permet d’offrir une protection efficace aux créateurs et innovateurs, mais
également un capital humain et des infrastructures de bonne qualité.

Le Maroc a accueil e en 2016 la COP 22 ; l’innovation en matière d’environnement et de


développement durable est ainsi fortement encouragée.
119

IV. La loi sur la concurrence

Introduction:

La liberté du commerce et de l’industrie suppose la liberté de la concurrence, c’est-à-dire la libre


compétition entre les agents économique, qui offrent des produit ouservices identique, ou
similaires, susceptibles de satisfaire une même clientèle, Laliberté totale de la concurrence est
susceptible d’engendrer la création demonopoles, lorsque l’un des compétiteurs aura éliminé
tous les autres sur le marchéconsidéré, ce qui aboutit à une situation dans laquelle toute
concurrence a disparu. Par aileurs, en l’absence de tout contrôle, apparaissent puis se développent
despratique aux loyaux usages du commerce, si bien que le « gagnant » dans cette
compétition n’est pas toujours le meileur, mais peut être le plus dénué de scrupules,IL est donc
apparu nécessaire de préserver la concurrence elle-même, contre lespratique déloyales des
autres agents économiques.
Au Maroc, la liberté du commerce est un principe constitutionnel énoncé par l’article 15 de la
constitution de 1996 et confirmé par l’article 35 de la constitution de 2011 qui garantie le droit
de propriété et la liberté d’entreprendre tout en respectant certaines règles et des formalités
particulières à chaque commerce.
La concurrence et donc légitime mais peut dans certaines mesure devenir un acte
déloyale par l’utilisation de moyens et d’outils contraire aux pratique du commerce et de la
bonne foi.
C’est pour cette raison que les autorités publiques sont astreintes à organiser la liberté de la
concurrence pour la protection de l’intérêt public en maintenant les règles de marché mais
aussi de commerçants entre eux.
Ce dernier cas consiste en la sanction prévue en cas de concurrence déloyale et cesdifférentes
applications possibles. La liberté de la concurrence comme toute liberté s’arrête donc quand
commerce la liberté des autres, el e nécessite pour sonefficience et efficacité certaines règles
législatif mais surtout jurisprudentielles capable de s’adapter avec les évolutions rapides et
incessantes que connait l’activitécommerciale. Dans cet exposé nous allons essayer de relater
les différents procédésque retient la notion de libre concurrence au Maroc et l’évolution du
principe de lalibre concurrence.
120

1/ Définitions de la concurrence et la libre


concurrence dans le droit marocain:
La concurrence se définit comme la compétition économique qui se joue sur un même marché
pour atteindre une fin économique déterminée.
La concurrence est la loi du commerce. Les agents économiques peuvent utiliser tous procédés
pour attirer ou retenir la clientèle qui est l’élément essentiel du fonds de commerce. La libre
concurrence est un principe général du droit. Elle constitue une application particulière d’un
autre grand principe : celui de la liberté du commerce et de l’industrie, tant il est vrai que la
concurrence n’est concevable que si les agents économiques peuvent développer librement
leurs activités.

2/ Présentation de la loi 06-99 relative à


la liberté des prix et de la concurrence
La loi 06-99 du 5juin 2000 relative à la liberté des prix et de la concurrence a rendu caduque la
loi de 1971 (008-71) sur le contrôle des prix et les conditions de vente des produits et
marchandises.
La liberté des prix devient la règle, L’encadrement administratif devient l’exception.
L’adoption de la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence a pour finalité principale
d’organiser la libre concurrence qui représente le meil eur processus de régulation de l’économie
de marché et le meil eur moyen de mise à niveau de l’économie marocaine, de réguler la
dominance économique et le pouvoir de marché.
Les objectifs de la loi peuvent se résumer comme suit : garantir la liberté des prix et leur
formation par le libre jeu de la concurrence, garantir la liberté d’accès de tous les opérateurs à
toutes les activités, protéger les intérêts économique des consommateurs, se conformer aux
engagements auxquels le Maroc a librement souscrit notamment le Traité d’association avec
L’Union européenne, à la CNUCED, à L’OMC…
Sous cet angle, il convient de rappeler que la réforme relative à la liberté des prix et de la
concurrence, concrétisée par la loi 06-99 du 5 juin 2000, est l’aboutissement d’un processus
121

d’ajustement, de libéralisation et de mise à niveau de l’économie marocain


122

En effet, l’évolution continue du Maroc vers l’économie de marché ouverte s’est accompagnée
par de grandes réformes sur le plan économique et juridique qui ont marqué la volonté du
législateur marocain de s’engager dans un processus de libéralisation et d’ouverture. Ce
processus de libéralisation et d’ouverture s’est concrétisé dans de nombreuses réformes
législatives.
On peut citer à titre d’il ustration le Dahir portant loi du 06 juil et 1993 relatif à l’exercice de
l’activité des établissements de crédit et de leur contrôle ; le Dahir portant loi du 21 septembre
1993 relatif à la bourse des valeurs, la loi 17-95 sur lessociétés anonymes, la loi 5-96 mettant en
place un régime applicable aux société ennon collectif, en commandite, aux SARL et aux
société en participation, le code decommerce en 1997, la création des tribunaux de commerce.
En 1997, la loi sur la propriété industrielle en 2000, la loi sur les assurances en 2002, etc.…
Parmi toutes ces réformes, la loi 06-99 clarifie la portée du principe constitutionnel de la liberté
d’entreprendre et de la garantie de la propriété privée. La loi prohibe les pratiques
anticoncurrentiel es tel es l’entente et l’abus de position dominante et les pratique restrictives de
la concurrence comme le refus de vente, les vents liées ou les pratique discriminatoires, Elle
conditionne les opérations de concentration par un contrôle préventif qui consiste à soumettre les
projets de concentration à un accord préalable de l’autorité de la concurrence après avis du
conseil de la concurrence.
Paral èlement à l’intervention de l’autorité de la concurrence, en l’occurrence le premier ministre, la
loi 06-99 habilite le conseil de la concurrence à émettre des avis, des conseils et des
recommandations.
La loi confie par ailleurs aux tribunaux des compétences en matière de régulation de la
concurrence. Les tribunaux de première instance peuvent intervenir simultanément en tant que
tribunaux civils dans les questions impliquant la responsabilité civile autre que cel es qui
résultent d’une concurrence déloyale entre commerçants ou autres, et en tant que tribunaux
correctionnels chargés de réprimer les auteurs d’infractions pénales prévues notamment par la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence. Les tribunaux de commerce sont compétents pour
vider les litiges de nature commerciale née à l’occasion de l’application de loi 06-99. Pour ce
qui est des tribunaux administratifs, ihs peuvent être appelé à se prononcer sur
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la légalité et la régularité des décisions prises par le premier ministre dans le cadre des pratiques
anticoncurrentielles et du contrôle des opérations de concentration.
Enfin au niveau des sanctions, la loi 06-99 juxtapose les applications multiples dela notion de
sanction al ant de la réparation civile à l’emprisonnement en passent notamment par la nul ité, le
rétablissement de la situation antérieure, l’amende et la publication des jugements.

Champ d’application de la loi 06-99 :


L’article 2 alinéa1er dispose : « cette loi s’applique à toutes les activités de
production, de distribution et de services ».
 Au niveau des pratiques anticoncurrentielles :

En application de l’article 6 et 7 de la loi 06-99, certains accords peuvent constituer des


pratiques anticoncurrentielles.
L’article 6 et 7 loi 06-99 prohibe toutes les actions concertées, conventions, ententesou coalitions
expresses ou tacites qui ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’empêcher, de restreindre
ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché notamment lorsqu’el es tendent à limiter
l’accès au marché ou limiter ou contrôler la production, répartir les marchés ou les sources
d’approvisionnement…
L’article 7 interdit expressément les pratiques anticoncurrentiel es, la loi prohibe l’exploitation
abusive par une entreprise ou un groupe d’entreprises d’une situation de dépendance
économique dans laquelle se trouve un client ou un fournisseur ne disposant d’aucune autre
alternative. La loi
prévoit une liste de ces pratiques : refus de vente, ventes liées

 Au niveau des pratiques restrictives :


La loi prohibe ces pratiques en interdisant le prix de revente imposé, les ventes liées, les
conditions de vente discriminatoires, le refus de satisfaire aux demandes des acheteurs de
produits ou aux demandes de prestations de services.
 Au niveau du contrôle préventif des opérations de concentrations :
La loi permet le contrôle de ces opérations dans le secteur de la distribution en application de la
notion de concentration. La notion d’influence déterminante permet d’appréhender sous l’angle
du contrôle des concentrations toutes les formes modernes d’intégration contractuel e de sous-
traitance de franchise. Le contrôle
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peut donc viser toute opération qui permet de placer une ou plusieurs entreprises sous la
dépendance d’un autre même en l’absence d’un lien capitalistique.

3/ Le conseil de la concurrence marocain :

La présentation du conseil de la concurrence impose d’abord de situer son rôle dansle cadre de
la politique économique et sociale du Maroc. Plus que jamais et plus particulièrement lors de la
dernière décennie, le Maroc aspire à mieux se positionneren tant que pays émergent au sein
d’un monde aux mutations infinies. Manifestement, il a progressé dans cette voie parce qu’il est
devenu conscient des impératifs d’ancrage à la globalisation des économies, donc des défis de la
mondialisation et de ses répercussions sur les plans stratégique, politique et organisationnel.
Le Maroc reste en fait fidèle aux principes et fondements de l’économie de marché, ce qu’il a
toujours mis en évidence tout en veillant à la nécessité de la réguler et dela moraliser.
C’est dans ce cadre qu’il convient de situer l’activation du rôle du conseil de la concurrence à
partir du 20Aout 2008, sachant que si la loi 06-99 concernant la liberté des prix et la
concurrence a été mise en œuvre depuis le début de l’année 2001, le volet le concernant est resté
sans application réel e jusqu’à l’instal ation de ses membres par le premier Ministre en janvier
2009 Maintenant que le Maroc dispose d’un conseil de la concurrence, précisions que la loi 06-
99 lui confère au conseil la mission de contribuer à la régulation de la gouvernance économique.
La législation nouvelle a créé un conseil de concurrence qui a des attributions
consultatives aux fins de donner des avis, des conseils ou des recommandations en matière et de
pratiques anticoncurrentielles. Il est à signaler que la quasi-totalité des autorités de la
concurrence, de part le monde, a une position d’instances décisionnel es. C’est pour cela que le
conseil de la concurrence du Maroc, tout en accomplissant sa tache dans le cadre de la loi en
vigueur, recommande aux autorités de tutelle la mise en harmonie des prérogatives et attributions
du conseil avec les normes internationales en le faisant passer du statut de conseil à celui d’une
autorité indépendante, décisionnelle et bénéficiant du droit d’auto-saisine et d’enquête.
125

4/ Le rô le du juge en matière de régulation de la concurrence :


Un organe de régulation a été à cette fin par la loi 6.99, Il s’agit du conseil de la concurrence.
Mais cette institution qui a une mission purement consultative ne peut prétendre à une
compétence exclusive : Le juge judiciaire joue aussi un rôle considérable dans la mise en œuvre
des finalités de ce droit. Rôle considérable, d’abord puisque le juge a toujours été appelé à
réguler les rapports entre agents économiques en tranchant les différends qui les opposent et
qu’en l’absence d’une l législation appropriée, le juge devait moduler les régimes juridiques
existants en fonction des exigences de la vie des affaires. Et si « L’histoire du droit nous
enseigne que les tribunaux ont précédé les codes et l’élaboration des règles de détaillées » (H.
Lauterrpacht : « La théorie des différends non justiciables en droit international » Rec., Cours la
Haye 1930 IV) ce constat se justifie pleinement en droit de la concurrence, droit à la base
jurisprudentiel : La preuve en est la théorie de la concurrence déloyale (qui a été créée par le
juge français au 19émé siècle à partir des règles de la responsabilité civile).
Rôle considérable aussi, puisque le droit de la concurrence est un droit en constanteévolution : il
doit suivre l’évolution de l’activité économique et doit s’adapter à l’ingéniosité et
l’enthousiasme des opérateurs économiques. Les compartiments qu’il établit et les concepts
qu’il définit ne sont jamais définitifs et son toujours à reconstruire. Le rôle du juge est donc non
seulement d’appliquer ce droit mais aussil’interprète pour l’adapter à la complexité croissante
du monde des affaires, Or une difficulté peut se poser : le droit de la concurrence est un droit à
caractère essentiellement économique ; les règles qui le composent requièrent un recours à des
concepts étrangers aux raisonnements juridiques. Le juge qui doit donc appliquer ce droit et
l’interpréter, doit être en mesure de juger vite (la nature de la matière et l’importance des
intérêts en jeu l’exigent) et de maitriser une réglementation nouvelle, évolutive et touchant à des
domaines techniques (appelant donc une analyse économique et des concepts nouveaux que le
juriste qu’est le juge,n’a souvent pas eu l’occasion de rencontrer).

Conclusion :
Le droit de la concurrence reste peu usité au Maroc. L’institution chargé de sa mise en
application et établie selon l’exigence de la législation, est inactive. Une assistance technique
considérable et des formations en analyse économique pour le personnel institutionnel de
réglementation, seront nécessaires pour en faire une autorité durable, œuvrant dans la promotion
de la concurrence et de la protection du consommateur.
La législation marocaine relative à la concurrence a besoin d’être précisée et clarifiée. Ces
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améliorations ne nécessitent pas forcément une modification de la loi. El e peut être faite par
l’adoption de décrets d’application qui viendraient préciser certains points encore vagues.
Il ressort de l’analyse de la loi, de la pratique et des enquêtes menées que 1 loi est lacunaire et
parfois tel ement imprécise que les dérogations qu’el e prévoit tendent à devenir la règle et non
l’exception.
L’organe régulateur de la concurrence au Maroc bien qu’étant constitué ne joue passon rôle, et
le rôle essentiel en matière de contrôle des pratiques anticoncurrentielles est joué par les
services du premier Ministre. Cette législation ne fait pas encore partie intégrante des
comportements économiques locaux. Les magistrats des tribunaux de commerce, chargés
d’appliquer cette loi n’ont reçu aucune formation en la matière. Les associations de
consommateurs qui pourraient jouer un rôle moteur dans l’application de cette loi n’ont pas
encore l’audience nécessaire ni la crédibilité pour le faire.
127

V. La protection du consommateur
Le crédit à la consommation a connu ces dernières années un développement dû essentiellement
à trois paramètres :

 la diversité des produits offerts ;


 l’entrée sur le marché de nouveaux établissements ;
 la simplicité des procédures pour l’octroi du crédit. Toutes ces caractéristiques
conjuguées aux différents modes de publicité que pratiquent les maisons de crédit
poussent le consommateur à s’endetter de plus en plus. A cet effet, il serait
opportun de voir les moyens actuels de protection du consommateur (cadre
juridique existant
: législatif, réglementaire et conventionnel).

La politique en matière de protection du consommateur s’articule autour de quatre axes :

 renforcement du cadre juridique ;


 renforcement des associations professionnelles de protection du consommateur à
travers la formation, le partenariat, les supports promotionnels, etc. ;
 la mise en place aussi d’un centre de consommation avec le développement des
systèmes de communication, des bases de données, des programmes d’éducation,
etc. ;
 enfin, la mise en place d’un système d’alerte rapide.

1. Cadre juridique actuel


1.1 Code des Obligations et Contrats

L’article 231 du COD donne la possibilité de rééquilibrer le contrat dans le but d’assurer
l’équité entre les contractants. L’article 264 du COD permet au tribunal de réduire le montant
des dommages et intérêts s’il est excessif ou l’augmenter s’il est minoritaire.
L’article 473 stipule que toute clause en cas de doute s’interprète dans le sens le plus favorable
à l’obligé. Toute personne qui, abusant des besoins, de la faiblesse d’esprit ou de l’inexpérience
d’une autre personne pour insérer, en sa faveur des avantages exorbitants, peut faire l’objet de
poursuite pénale (article 878).
128

Les clauses et les conventions passées en contravention du présent article peuvent être annulées,
à la requête de la partie ou même d’office, le taux stipulé peut être réduit et le débiteur peut
récupérer, comme indu, ce qu’il aurait payé au-dessus du taux fixé par le tribunal.

1.2 Loi sur les établissements de crédit


Les articles 13 et 105 de cette loi fixent le taux maximum d’intérêt pour lesétablissements de crédits.
L’article 64 oblige les établissements de crédits d’informer les clients sur lesconditions du
crédit.
Possibilité est donnée aux clients de recourir à Bank Al-Maghrib s’ils s’estimentlésés par un
établissement (article 64).
1.3 Niveau réglementaire
Ce deuxième niveau du cadre juridique est régi essentiel ement par l’arrêté de 1997 du
Ministère des Finances, mais aussi par la circulaire de Bank Al-Maghrib. L’objectif de ces deux
textes est la fixation du taux effectif global et d’un certain nombre de frais. Les pénalités de
retard sont fixées à 2%, les frais de dossier à 100dirhams, etc.
1.4 Niveau conventionnel
L’APSF et le Ministère des Finances ont pris plusieurs dispositions visant laprotection du
consommateur à travers :
 l’information sur les conditions de crédit par lettre adressée au client (montant du
crédit, taux d’intérêt, mensualité,…) ;
 les mesures contre les pratiques de certains commerçants (assainissement du réseau
des commerçants) ;
 l’obligation des intermédiaires de communiquer toutes les informations relatives au
crédit au consommateur. Perspectives
1.5 Perspectives
Dans le cadre du projet de loi sur la protection du consommateur, il est stipulé que
 les opérations de publicité portant sur le crédit à la consommation doivent préciser
un certain nombre d’informations à savoir : le coût total, le taux d’intérêt, le
montant
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en dirhams, le nombre d’échéances, le taux effectif global, les perceptionsforfaitaires, etc. ;


 les établissements de crédit sont obligés d’élaborer une offre préalable pour que
leconsommateur puisse apprécier la nature et la portée de l’engagement
financier ;
 le consommateur a le droit de revenir sur son engagement après son acceptation
del’offre ;
 pour les crédits affectés, les obligations du consommateur ne prennent effet
qu’àcompter de la livraison des biens ;
 le seuil d’endettement est fixé à 40% du revenu mensuel pour les crédits à
laconsommation et 50% dans le cadre du crédit immobilier.

Conclusion
Au vu de ce qui précède, il devient impératif d’activer la promulgation de la loi sur la
protection du consommateur. Toutefois la promulgation de ces textes n’est pas suffisante, il
faudrait mener des actions de sensibilisation à travers les établissements de crédits, les
associations des consommateurs.

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