Vous êtes sur la page 1sur 162

EVOLUTION STRUCTURALE D’UN SEGMENT DU CRATON OUEST AFRICAIN :

CAS DES FORMATIONS PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE


MAKO, BOUTONNIERE DE KEDOUGOU - KENIEBA (SUD -EST DU SENEGAL)
LISTE DES FIGURES

Figure 1. Carte géologique schématique du Craton Ouest Africain (Peucat et al. 2005,
modifiée) ............................................................................................................................ 4
Figure 2. Reconstitution lithostratigraphique des terrains birimiens de la région de
Bouroum, (Zounou, 1987). ................................................................................................ 8
Figure 3. Log lithostratigraphique schématique des ceintures de roches vertes et des
formations du bassin de Bandama. (Pouclet et al., 2006) ................................................ 11
Figure 4. Coupe lithostratigraphique synthétique de la fenêtre de Kédougou – Kéniéba
(Milési et al., 1986) .......................................................................................................... 15
Figure 5. Carte géologique de la Boutonnière de Kédougou - Kéniéba (Bassot, 1966 ;
Ledru et al., 1989. modifiés). ........................................................................................... 24
Figure 6. Les grands ensembles lithostructuraux du Supergroupe de Mako ................... 27
Figure 7. (A) polyplissement des basaltes en pillow montrant des dômes et bassins à
Badian. (B) plissement suivi d’une torsion des basaltes en pillow de Sabodala. (C) pli à
axe courbe affectant les basaltes de Badian. (D) disparition des structures en pillow au
niveau d’une shearzone à Sandikounda. (E) et (F) plissement et linéation d’étirement
marquée par les barrettes de quartz à Badian................................................................... 29
Figure 8. (A) et (B) plis superposés affectant les volcano-sédimentaires dans le secteur
de Séghoto – Tourokhoto. ................................................................................................ 30
Figure 9. (A) et (B) les amphibolo-gneiss de Sonfara montrant des structures de fusion
partielle ............................................................................................................................ 32
Figure 10. Tuilage des mégacristaux de plagioclases ...................................................... 33
Figure 11. (A) texture migmatitique avec début de ségrégation minéralogique. (B) roches
volcaniques bréchifiées réunies par un ciment granitique. .............................................. 36
Figure 12. Foliation magmatique marquée par l’alignement des minéraux .................... 38
Figure 13. Log chronostratigraphique des formations birimiennes des secteurs de
Sandikounda-Laminia (Dia et al., 1997). ......................................................................... 40
Figure. 14 : Relation angulaire entre les plans de schistosité et de cisaillement
(Daigneault, 1991) ........................................................................................................... 44
Figure. 15 : Rotation de l’ellipsoïde de déformation dans une zone de cisaillement ...... 44
Figure 16. Carte linéamentaire du Supergroupe de Mako ............................................... 48
Figure 17. Carte électromagnétique d’une partie du Supergroupe de Mako. (les traits en

2
jaune représentent les limites des différents permis d’exploration des sociètés minières).
.......................................................................................................................................... 52
Figure 18. A et B Enclaves de xénolithes dans les feuillets de leucogranite montrant une
rotation. ............................................................................................................................ 54
Figure 19. Localisation géographique de la faille de Léoba – Moussala représentée en
rouge. DSZ : Dioumbalo shear zone. FSZ : Falémé shear zone. ..................................... 55
Figure 20. Carte de la foliation dans la partie nord du SGM ........................................... 56
Figure 21. (A) Diagramme des pôles de la foliation. (B) Distribution de la linéation au
niveau de la shear zone de Léoba-Moussala. ................................................................... 56
Figure 22. Carte de la linéation dans la partie nord du SGM .......................................... 57
Figure 23. (A) et (B) Sigma clastes décrivant un mouvement sénestre. (C)
Microstructure C/S au niveau de Léoba-Moussala montrant un cisaillement sénestre,
avec les minéraux phylliteux marquant les plans S et le quartz les plans C. (D) ‘’mica
fish’’ avec un sens sénestre (CPLK). ............................................................................... 58
Figure 24. Localisation géographique de la MTZ (en rouge). ......................................... 59
Figure 25. Carte de la foliation mylonitique dans le secteur centre du SGM .................. 60
Figure 26. Carte de la linéation dans le secteur centre du SGM ...................................... 62
Figure 27. (A) Mégaplis avec un contact chevauchant affectant les métasédiments au
niveau de la branche ouest MTZ. (B) Plis dissymétriques dans les métasédiments à
Niamia. (C) et (D) plis superposés affectant les métavolcanodétritiques. (E) et (F)
distribution de la foliation et de la linéation.. ................................................................. 64
Figure 28. (A) Deltas claste avec un sens dextre dans les métasédiments à l’Est de
Kossanto au niveau de la MTZ. (B) pli dissymétrique montrant un sens sénestre à
Niamia. ............................................................................................................................. 65
Figure 29. Localisation géographique du système de shear zones de Badon – Niéniéko
représenté en rouge. ......................................................................................................... 66
Figure 30. (A) Pôle de la foliation et linéation. (B) Diagramme de densité des pôles .... 67
Figure 31. (A) structure en dominos marquée par un minéral de plagioclase fracturé et
montrant un sens sénestre dans les volcanosédiments à Niéniéko. (B) boudinage
dissymétrique montrant un cisaillement dextre dans la shear zone de Badon. ................ 69
Figure 32. Localisation géographique de la faille de Yaaka (en rouge). ........................ 70
Figure 33. Pôle de la foliation mylonitique et linéation au niveau de la shear zone de
Yaaka. .............................................................................................................................. 71

3
Figure 34. Localisation géographique de la faille de Sabodala (en rouge). ..................... 72
Figure 35. (A) Plissement et torsion des métabasaltes à Sabodala. (B) Crénulation
reprenant la foliation dans les métabasaltes à Sabodala. (C) Pôles de la foliation. (D)
Distribution de la linéation............................................................................................... 73
Figure 36. (A) Sigma claste marqué par un feldspath fracturé dans les volcanosédiments
montrant un cisaillement sénestre à Bransan. (B) Delta claste marqué par un feldspath
fracturé dans les volcanosédiments montrant un cisaillement sénestre à Bransan. . (C)
veine de quartz boudinée et cisaillée dextre. (D) veine de quartz plissée avec un sens
sénestre et reprise par un mouvement dextre dans l’encaissant basique du granite de
Dioudioukounkou. ........................................................................................................... 76
Figure 37. Pôle de la foliation et linéation dans la shear zone de Kossanto .................... 77
Figure 38. Localisation géographique des failles de Kossanto et de Sounkounkou ........ 78
Figure 39. (A) Pli à axe courbe dans les métavolcanodétritiques à Sounkounkou. (B)
Linéation d’étirement dans les métavolcanodétritiques à Sounkounkou. (C) Pôles de la
foliation. (D) distribution de la linéation dans la shear zone de Sounkounkou. .............. 80
Figure 40. Carte de la foliation dans le secteur Sud du SGM .......................................... 82
Figure 41. (A) Pôles de la foliation et linéations à Tiabédji. (B)Pôles de la foliation et
linéation à Tomboronkoto ................................................................................................ 82
Figure 42. Carte de la linéation dans le secteur Sud du SGM ......................................... 83
Figure 43. Esquisse de la carte géologique de Sandikounda montrant les principaux
faciès : .............................................................................................................................. 86
Figure 44. (A) Pôles de la foliation. (B) Distribution de la linéation d’étirement dans les
tonalites gneissiques et les amphibolites dans le secteur de Sandikounda. ..................... 87
Figure45. (A) coupe NW-SE montrant le chevauchement dans le secteur de
Sandikounda. (B) linéation d’étirement dans les volcanodétritiques décrivant un
décrochevauchement. (C) et (D) transposition des structures en pillow dans les plans de
schistosité. (E) pli couché P1 dans les amphibolites repris par des plis P2. .................... 89
Figure 46. (A) et (D) Recritallisation dynamique marquée par l’allongement des grains
de quartz. (B) et (C) Recristallisation de la matrice en grains de petite taille. ................ 91
Figure 47. Quartz porphyroclastique avec des sous grains .............................................. 92
Figure 48. (A) Recristallisation dynamique de la matrice. (B) « mica fish ». (C)
Recristallisation de la matrice en séricite et en quartz. (D) Recristallisation au niveau des
zones abritées. .................................................................................................................. 93

4
Figure 49. Carte structurale du Supergroupe de Mako .................................................... 94
Figure 50 : Illustration d’une transpression homogène (Sanderson et Manchini, 1984)
montrant une composante cisaillante simple et une composante coaxiale raccourcissante
perpendiculaire et simultanée dans un plan de cisaillement vertical. .............................. 97
Figure 51. Les grands ensembles lithotectoniques du Supergroupe de Mako .............. 102
Figure 52. Distribution des panneaux de roches vertes ................................................. 104
Figure 53. Modélisation de l’évolution, du boudinage et de la séparation de la ceinture
de roches vertes de Mako. .............................................................................................. 105
Figure 54. Mise en place du bassin intrabloc à l’intérieur du panneau de Mako sous
régime transpressif accompagnée de la remontée des UB ( Ngom et al. 2007, modifiée).
........................................................................................................................................ 106
Figure 55. Modèlisation de la mise en place de bassins intrablocs à l’intérieur du
panneau de roches vertes de Mako sous contrôle d’une tectonique transpressive
entraînant la remontée des ultrabasiques. ...................................................................... 108
Figure 57. Le Bassin marginal de Makana à l’Est de la ceinture de roches vertes de
Mako .............................................................................................................................. 110
Figure 58. Modélisation de la formation des bassins marginaux par effet de creux sous
un régime transpressif ................................................................................................... 111
Figure 59: Evolution des bassins marginaux sous contrôle des failles transformantes 112
Figure 60. Le Bassin de Tinkoto en pull apart. .............................................................. 114
GDJ : granite de Djoudjoukoukou, GT : granite Tinkoto ............................................. 114
Figure 62. Structure en back rotation dans le secteur de Tiabédji ................................. 117
Figure 63. Formation des structures en back rotation (d’après Harris 2003 modifié) .. 118
Figure 64. Rotation des structures. ................................................................................ 119
Figure 65. Représentation schématique des différentes étapes de l’évolution structurale
du supergroupe de Mako ................................................................................................ 122
Figure 66. Représentation schématique de l’évolution de la déformation éburnénne dans
le Supergroupe de Mako. ............................................................................................... 124

5
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Tableau récapitulatif des évènements marquant l’évolution du Craton Ouest


Africain et de ses bordures. ....................................................................................................... 23
Tableau 2. Tableau Synthétique des caractéristiques de l’orogenèse Eburnéenne dans certains
segments du WAC et celle de l’orogenèse transamazonienne. .............................................. 126

6
SOMMAIRE

RESUME --------------------------------------------------------------------------------------------------- 1
INTRODUCTION GENERALE---------------------------------------------------------------------- 1
PARTIE I : SYNTHESE SUR LES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES ET
STRUCTURAUX DU CRATON OUEST AFRICAIN ------------------------------------------ 3
INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------------- 3
CHAPITRE I : LES SEGMENTS PRECAMBRIENS ------------------------------------------ 5
I-1- LES FORMATIONS ARCHEENNES ------------------------------------------------------------------ 5
I-2- LES FORMATIONS PALEOPROTEROZOÏQUES----------------------------------------------------- 6
I-3- LES ZONES MOBILES PRECAMBRIENNES -------------------------------------------------------- 17
CHAPITRE II- LES ENSEMBLES DE COUVERTURE ------------------------------------- 20
II-1- LES BASSINS INTRACRATONIQUES ------------------------------------------------------------- 20
II-2- LES BASSINS PERICRATONIQUES --------------------------------------------------------------- 21
PARTIE II : EVOLUTION GEOLOGIQUE ET STRUCTURALE DES FORMATIONS
PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE MAKO (SGM) ----------------- 24
CHAPITRE I- EVOLUTION GEOLOGIQUE DU SGM -------------------------------------- 25
I- 1-LITHOLOGIE --------------------------------------------------------------------------------------- 25
I-2- MODELES LITHOSTRATIGRAPIQUES, STRUCTURAUX ET GEODYNAMIQUES ----------------- 39
CHAPITRE III : EVOLUTION STRUCTURALE DES FORMATIONS
PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE MAKO (SGM). ----------------- 43
III-1 RAPPELS SUR LES ZONES DE CISAILLEMENTS DUCTILES ------------------------------------ 43
III-2 ANALYSE DES DONNEES LINEAMENTAIRES --------------------------------------------------- 47
III-3 LES DONNEES DE GEOPHYSIQUES AEROPORTEES --------------------------------------------- 49
III-4 ANALYSE GEOMETRIQUE DE LA DEFORMATION --------------------------------------------- 53
PARTIE III : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE ET GEODYNAMIQUE -- 96
CHAPITRE I : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE ------------------------------- 96
I-1- MECANISME MAJEUR DE LA DEFORMATION --------------------------------------------------- 96
1-3- CONCLUSION------------------------------------------------------------------------------------ 100
I-2- LES GRANDS ENSEMBLES LITHOTECTONIQUES ---------------------------------------------- 100
I-3 DISCUSSION -------------------------------------------------------------------------------------- 120
CHAPITRE II : EVOLUTION GEODYNAMIQUE ------------------------------------------ 126
QUATRIEME PARTIE : CONCLUSION GENERALE------------------------------------- 131
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES -------------------------------------------------------- 133
RESUME

Le Supergroupe de Mako (SGM) occupe la partie occidentale de la Boutonnière


de Kédougou-Kéniéba, qui est un des segments d’âge paléoprotérozoïque du
Craton Ouest Africain (COA). Les formations de ce Supergroupe ont été
affectées par une déformation durant l’orogenèse éburnéenne, marquée par deux
étapes : une première étape (D1) caractérisée par un chevauchement suite à un
raccourcissement NW-SE, et une deuxième (D2-D3) transcurrente. La tectonique
transcurrente (D2-D3) débute par un cisaillement sénestre N-S pour évoluer vers
un cisaillement NE-SW et N-S encadré par des failles majeures NE-SW. Ces
différentes étapes constituant un continuum ont été aussi marquées par des
évènements magmatiques caractérisés en particulier par un volcanisme et un
plutonisme.

L’évolution tectonique du SGM montre un style à vergence SE avec des failles


décrochantes NE-SW et N-S, entraînant entre autres la segmentation des
panneaux de roches vertes, l’apparition des bassins marginaux, une accrétion
latérale et un collage de segments de croûte juvénile.

Ces nouvelles données structurales suggèrent une évolution caractérisée par un


contexte transpressif accommodant une convergence lithosphérique.

Mots clés : Convergence lithosphérique, Birimien, Boutonnière de Kédougou-


Kéniéba, Craton Ouest Africain, Paléoprotérozoïque, Supergroupe de Mako,
Transpression
INTRODUCTION GENERALE

Le Paléoprotérozoïque du Craton Ouest Africain (COA) a fait l’objet de plusieurs


travaux géologiques, notamment pétrographiques, géochimiques, géochronologiques,
entraînant différents modèles chronolithostratigraphiques. Cependant, peu de
données structurales viennent confirmer ces schémas d’évolution géodynamique
et cinématique.

En effet, la reconstitution de l’évolution géodynamique des formations


paléoprotérozoïques reste incomplète lorsque seules les données
pétrographiques, géochimiques et géochronologiques sont prises en compte. Si
dans certaines régions du COA, il a été établi que l’orogenèse éburnéenne a été
surtout marquée par une tectonique transcurrente, il reste que des études
tectoniques approfondies pour une meilleure compréhension de l’évolution
cinématique et géodynamique de ces formations demeurent peu nombreuses.

Au Sénégal, dans la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba, plus précisément dans


le Supergroupe de Mako (SGM), les données sur la tectonique et l’évolution
structurale restent limitées. Des études structurales approfondies ont été menées
dans certains secteurs sur les roches intrusives et sur l’évolution tectono-
métamorphique des formations paléoprotérozoïques (Guèye 1994, 2002 ; Diop
1991 ; Guèye et al. 2008 ;). Cependant, de telles études restent à réaliser au
niveau des encaissants constitués par la ceinture de roches vertes et les bassins
marginaux sur l’ensemble du SGM.

La présente étude a pour objectif majeur l’étude de l’évolution structurale d’un


segment représentatif du Paléoprotérozoïque du COA. Cette étude portera sur :

- la définition des relations géométriques entre les structures


tectoniques, par une étude macroscopique et microscopique des

1
différents accidents ;

- l’établissement d’une carte structurale du SGM ;

- la proposition d’un modèle d’évolution cinématique de ces structures ;

- et enfin la proposition d’une évolution géodynamique du SGM en


relation avec la structuration actuelle observable.

Dans ce cadre, notre étude comportera trois parties :

- une première partie qui portera sur la synthèse sur les grands ensembles
géologiques et structuraux du COA,

- une deuxième partie qui traitera l’évolution géologique et structurale des


formations paléoprotérozoïques du SGM,

- une troisième partie qui sera consacrée à l’évolution cinématique et


géodynamique des formations paléoprotérozoïques du SGM,

- et enfin une conclusion générale.

La méthodologie s’appuie sur une cartographie structurale du SGM réalisée au


cours de plusieurs campagnes de terrain étalées sur quatre ans. Les résultats
obtenus, combinés aux travaux de laboratoire, à l’analyse et à l’interprétation
des cartes aéromagnétiques et linéamentaires, ont permis de dresser une carte
structurale du SGM. Les travaux de laboratoire ont aussi permis de mener une
étude microscopique et une analyse des données pour mieux caractériser
l’évolution cinématique.

2
PARTIE I: SYNTHESE SUR LES GRANDS ENSEMBLES
GEOLOGIQUES ET STRUCTURAUX DU CRATON OUEST AFRICAIN

INTRODUCTION

Le Craton Ouest Africain (figure 1) situé à l’Ouest du continent africain est


composé de deux dorsales (Réguibat au Nord et Léo-Man au Sud), présentant
chacune un domaine occidental archéen et un domaine oriental éburnéen, et de
deux boutonnières en position intermédiaire (la boutonnière de Kédougou-
Kéniéba à cheval sur le Sénégal et le Mali) et celle de Kayes entièrement en
territoire malien. Ce craton est ceinturé par deux zones mobiles :

- une zone mobile occidentale panafricaine à hercynienne correspondant à la


chaîne des Mauritanides-Bassarides-Rockélides (Bassot, 1966 ; Dia,
1984 ; Diop, 1996 ; Dabo, 2007) ;

- une zone mobile orientale comprenant le domaine du Gourma, et les chaînes


Pharusienne et des Dahoméyides à déformation panafricaine (Gravelle, 1969 ;
Bertrand et al., 1986 ; Bouiller, 1986 ; Haddoun et al., 1994).

Il est aussi recouvert par le bassin péricratonique sénégalo-mauritanien d’âge


phanérozoïque et par le grand bassin intracratonique d’âge mésoprotérozoïque à
paléozoïque de Taoudéni.

3
Figure 1. Carte géologique schématique du Craton Ouest Africain (Peucat et al. 2005,
modifiée)

1- Domaine archéen, 2- Domaine paléoprotérozoïque, 3- Zones mobiles, 4- Ensembles de


couverture

4
CHAPITRE I : LES SEGMENTS PRECAMBRIENS

I-1- LES FORMATIONS ARCHEENNES

Les formations archéennes comprennent des séquences de roches vertes ou


« grenstones belts » et des roches volcano-sédimentaires recoupées par divers
granitoïdes. Elles affleurent dans l’Amsaga (dorsale Réguibat) où les grenstones
belts sont associées à des dômes gneissiques et à des formations quartzitiques
ferrifères. Dans le domaine Kénéma-Man (dorsale Man), les grenstones belts
reposent sur un socle gneissique et migmatique. Elles sont associées à des
ceintures de roches vertes et à des faciès quartzitiques à magnétite (Camil et al.,
1984) .

Le socle gneissique comprend des gneiss granulitiques d’âge léonien et des


gneiss migmatitiques d’âge libérien.

Les gneiss granulitiques localisés surtout en Sierra Léone et en Côte d’Ivoire


correspondent à des gneiss rubanés orthodérivés. En Sierra Léone, ces roches
associées à des dykes de roches basiques amphibolitisées antérieures aux
ceintures de roches vertes, constituent de petits noyaux au sein de gneiss
migmatitiques (Mac Farlane et al., 1981 ; Yacé, 1981). En Côte d’Ivoire, ces
formations forment les gneiss gris de Man (Camil, 1984 ; Camil et al. 1984) et
correspondent à la série nioritique avec des tonalites comme termes dominants.

Les gneiss migmatiques correspondent à la migmatisation des gneiss


granulitiques léoniens (Mac Farlane et al., 1981 ; Rollinson et Cliff, 1982) et
constituent en Sierra Léone des gneiss porphyroblastiques nébulitiques.

Les ceintures de roches vertes correspondent à des unités ultrabasiques et


basiques différenciées et les faciès quarzitiques referment des niveaux ferrifères
(Mac Farlane et al., 1981; Camil, 1984).

Deux épisodes majeurs affectent le socle archéen de Man :

5
- l’épisode léonien (2,9 à 2,7 Ga) responsable des structures orientées Est -
Ouest. Il fait apparaître un métamorphisme atteignant le faciès granulitique
(Vachette et al., 1973 ; Beckinsale et al., 1980 ) ;

- l’épisode libérien (2,7 Ga à 2,5 Ga) marqué par des structures subméridiennes
(Vachette et al., 1973 ; Camil et al., 1984 ) présente un caractère polyphasé avec
un métamorphisme méso à catazonal.

I-2- LES FORMATIONS PALEOPROTEROZOÏQUES

Les terrains paléoprotérozoïques du COA sont constitués par le domaine


Baoulé-Mossi (dorsale de Man) ; par la partie orientale de la dorsale Réguibat et
par les boutonnières de Kédougou-Kéniéba et de Kayes.

Dans le domaine Baoulé-Mossi, les formations paléoprotérozoïques constituent


des complexes volcanique, volcanosédimentaire et sédimentaire. (Bessoles,
1977 ; Bassot, 1963 ; Alric et al., 1987 ; Lompo, 1991).

Dans la dorsale Réguibat, les formations paléoprotérozoïques constituent le


domaine du Yetti-Eglab où prédominent des formations volcaniques à volcano-
détritiques recoupées par de grands massifs granitiques (Lassere et al., 1970 ;
Barbey, 1974 ; Vachette et al., 1973).

Dans la boutonnière de Kédougou-Kéniéba, Bassot (1987) distingue deux


Supergroupes:

- le Supergroupe de Mako à dominante volcanique basique,

- les Supergroupes du Dialé et de la Daléma à dominante sédimentaire.

I-2-2- Les modèles lithologiques, structuraux et géodynamiques

Les formations paléoprotérozoïques se présentent sous forme de complexes

6
métavolcaniques à métavolcanoplutoniques associés à des complexes
volcanosédimentaires et sédimentaires épimétamorphiques. La chronologie de
ces différents complexes ainsi que la définition de modèles lithostratigraphiques
des terrains paléoprotérozoïques ont fait l’objet de nombreuses propositions de
modèles lithologiques, lithostructuraux et géodynamiques.

I-2-2-1- Les modèles lithologiques

Les terrains birimiens ont été définis par Kitson (1928) au Ghana dans la vallée
de Birim. Junner (1940), propose un découpage de ces formations en trois
ensembles montrant :

- un birimien inférieur sédimentaire constitué de phyllites, de tufs et de


grauwackes ;

- un birimien supérieur à dominante volcanique formé de roches volcaniques et


pyroclastiques ;

- le Tarwaien constitué de formations fluviodeltaïques discordantes sur le


Birimien (Kesse, 1986) ou faisant partie intégrante du Birimien (Cahen et al.,
1984).

Cette succession lithologique ou modèle anglophone définissant un Birimien


inférieur sédimentaire est adoptée au Ghana (Junner, 1940 ; Bates, 1955 ; Kesse,
1986) et dans certaines provinces birimiennes notamment en Côte d’Ivoire,
dans les sillons du Fétékoro et du Yaouré (Lemoine et al., 1985 ; Fabre et al.,
1989), au Sénégal (Milési et al., 1986), au Burkina Faso (Zonou et al, 1985 ;
Ouédraogo et Prost, 1986 ; Zonou, 1987).

Ainsi, au Burkina Faso, dans le sillon de Bouroum, la succession


lithologique (figure 2) montre du bas vers le haut (Deschamps et al., 1986 ;

7
Zonou, 1987 ; Zonou et al., 1985) :

- des sédiments détritiques immatures (grauwackes, grès) où s’intercalent des


coulées et des sills tholéiitiques basiques ;

- des épiclastites et pyroclastites associées à une puissante série de coulées


sous - aquatiques et de sills tholéiitiques ;

- des volcanites andésitiques à dacitiques séparées de l’association


précédente par des métapélites à intercalations de quartzites ferrugineux ;

- des dépôts pyroclastiques et des dykes basaltiques à rhyolitiques d’affinité


calco-alcaline.

Figure 2. Reconstitution lithostratigraphique des terrains birimiens de la région de Bouroum,


(Zounou, 1987).

8
Cette succession lithostratigraphique est inversée dans la vision francophone.
Pouclet et al, (1990) au Niger, Tagini (1971) et Vidal (1987) en Côte d’Ivoire, et
Witschard (1965), Bassot (1966, 1987 et 1997), au Sénégal proposent
l’antériorité du Birimien volcanique par rapport aux sédiments. Cette
chronologie au Sénégal est confirmée par les données pétrogénétiques de Dioh
(1986), Ndiaye (1986), Diallo (1983 et 1994), Ngom (1985 et 1995), et par les
données géochronologiques et géochimiques obtenues par Abouchami et al
(1990), Boher et al (1992), Diallo et al (1993), Ndiaye et al (1993), Dia et al.
(1997), Diallo (1994 et 2001), Gueye et al., 2007.

Ainsi, en Côte-d’Ivoire, dans la région de la Haute Comoé, Pouclet et al.,


(2006) établissent une succession lithologique (figure 3) mettant la ceinture
de Marabadiassa à la base des formations de bassin. Cette ceinture montre de
bas en haut des roches ultrabasiques (des péridotites avec des niveaux de
pyroxénites et de chromitites, des gabbros lités et des gabbros), surmontées
par des basaltes massifs, des dolérites et des basaltes en pillow lavas. Cet
ensemble est recouvert des pélites.

Au Sénégal, le modèle géosynclinal proposé par Bassot (1966, 1987)


considère la série de Mako (à dominance volcanique) comme la phase
initiale d’un géosynclinal, formée d’ophiolites (coulées de basaltes, dolérites,
gabbros et péridotites) et de coulées andésitiques surmontant les ophiolites.
Tout cet ensemble recoupé par des granitoïdes est recouvert par des flyschs,
des sédiments siliceux et chimiques, des grauwackes et par des conglomérats
à éléments basaltiques, gabbroïques, carbonatés (Attack, Baraboye).

L’ensemble Dialé - Daléma (à dominante sédimentaire) correspondrait dans


ce contexte à des formations déposées dans le sillon miogéosynclinal. Il
commence par un groupe inférieur détritique à épisodes carbonatés et une
épaisse séquence à alternance de grés, grauwackes, schistes, pélites ainsi

9
que quelques intercalations conglomératiques (Bassot, 1987) qui correspond
au groupe supérieur. Des volcanites andésitiques (Witschard, 1965; Bassot,
1966; Ndiaye, 1866) appartenant à un complexe volcano-plutonique et
hypovolcanique calco-alcalin (Bassot, 1987) sont aussi à signalés.

Une troisième succession lithostratigraphique développée par Leube et al 1990;


Hirdes et al 1992; Taylor et al 1992; Davis et al 1994, montre des intercallations
volcaniques-sédiments avec une évolution latérale dans de microbassins. Plus
récemment, Hirdes et Davis (2002) adoptent cette succession pour les
formations birimiennes du Sénégal. Ils considèrent le SGM comme des
formations de ceintures et un passage latéral des formations volcaniques aux
formations sédimentaires confirmant en cela la chronologie proposée par Diallo
(1983).

Cependant, ce dernier modèle lithologique n’est pas applicable à la Côte


d’Ivoire où les sédiments sont considérés postérieurs aux volcanites (Vidal et
Alric, 1994).

10
Figure 3. Log lithostratigraphique schématique des ceintures de roches vertes et des
formations du bassin de Bandama. (Pouclet et al., 2006)

I-2-2-2- Modèles structuraux

Les données lithostructurales (Bard, 1974 ; Tempier, 1986 ; Bertrand et al.,


1989 ; Feybesse et al., 1989 ; Ledru et al, 1989; Milési et al, 1986, 1989, 1992)
mettent en évidence une évolution polycyclique au cours de l’orogenèse
éburnéenne.

- un éburnéen I ou cycle burkinien daté entre 2,19 et 2,14Ga (Tempier, 1986 ;


Lemoine et al., 1985; Abouchami et al., 1990 ; Boher et al., 1992), et affectant

11
les formations dabakaliennes caractérisées par une tectonique tangentielle vers
2,17 Ga (Cahen et al, 1984) et par un métamorphisme épi à mésozonal,

- l’éburnéen II ou éburnéen au sens stricte affectant les terrains birimiens


couvrant la Guinée, le Sud du Mali, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Burkina
Fasso, le Niger et le Nord du Togo. Il affecte aussi les boutonnières de
Kédougou - Kéniéba et de Kayes, ainsi que la partie orientale de la dorsale
Réguibat. Il est daté entre 2,12 et 2,07Ga (Feybesse et al., 1989; Abouchami et
al., 1990).

Ledru et al. (1989) identifient trois phases majeures de déformation (D1 à D3)
dans certains segments du Craton Ouest Africain.

- La première phase D1 tangentielle, intervient autour de 2,1 Ga entre le dépôt


d’un birimien inférieur BI sédimentaire et d’un birimien supérieur BII
volcanique. L’intensité de cette phase est variable suivant les régions. Elle est à
l’origine de l’organisation structurelle du contact entre les formations
protérozoïques et archéennes du socle de Kénéma - Man. Cette tectonique D1,
de caractère coaxial, est d’intensité décroissante au fur et à mesure que l’on
s’éloigne du socle archéen (Ledru et al., 1989).

La tectonique collisionnelle proposée pour certains segments notamment pour la


Côte d’Ivoire (Milési et al., 1989 ; Feybesse et al., 1990) est remise en question
faute de déformation en raccourcissement tangentiel reconnue. En effet, pour
Vidal et al. (1992), Vidal et Alric (1994), cette D1 se traduit par une
déformation péri-plutonique et/ou une recristallisation métamorphique
synchrone des intrusions granitiques.

- La deuxième phase D2 transcurrente, intervient autour de 2096 Ma (Feybesse


et al., 1989). Elle est responsable de la formation de plis d’extension régionale et
d’une première génération de décrochement N - S à NE - SW, le plus souvent

12
sénestres (Bassot et Dommanget, 1986; Pons et al., 1992) et chevauchant en
certains endroits comme au Ghana (Milési et al., 1989). Cette D2 d’intensité
variable, est marquée par une schistosité subverticale S2 et par des plis dans les
faciès sédimentaires et volcano-sédimentaires, tandis qu’elle s’exprime de façon
hétérogène dans les faciès volcaniques.

- La troisième phase D3 intervenant autour de 2073 Ma, est également


transcurrente. Elle a été définie au Burkina Faso (Feybesse et al., 1989). Les
manifestations de cette D3 ont été retrouvées en Guinée, dans le Sud du Mali, en
Côte d’Ivoire (Feybesse et al., 1989) et aux confins du Ghana et de la Côte
d’Ivoire (Ledru et al., 1988). Au Burkina Faso, elle se marque par la formation
de plis P3 (Ouédraogo et Prost, 1986; Ouédraogo, 1987) contrôlés par des
grandes zones de cisaillements dextres (Yako, Zitenga, Zorgho) ou dextres
inverses (Perkoa, Poura).

Entre les zones de cisaillement, la D3 est coaxiale et se marque par une


schistosité de crénulation subverticale S3 N50° à N70° et par des plis droits P3.
Dans certaines régions, la D3 reprend des décrochements sénestres de D2 et les
P3 reprennent aussi les P1et P2.

Pour Salah (1991), Pouclet et al (1996), Vidal et al (1996), les formations


birimiennes du Liptako sont affectées par une seule phase de déformation
régionale accompagnée d’une schistosité S1 ou S0-S1 qui peut être localement
reprise par une seconde phase de déformation.

Pour Ndiaye (1986), les formations de l’ensemble Dialé - Daléma ont été
plissées isoclinalement et schistosées au cours d’une phase de déformation
accompagnée d’un métamorphisme de degré schiste vert. La S1 pourrait être
reprise par une crénulation aux abords des granites, ou des failles.

13
L’évolution structurale des formations paléoprotérozoïques a entraîné la
proposition de plusieurs modèles lithostructuraux.

Ainsi, Kesse (1985), en se basant sur la synthèse des travaux antérieurs de


Junner (1928) et sur des arguments essentiellement structuraux, adopte la
succession lithostructurale suivante pour l’ensemble du Craton Ouest Africain :

- un ensemble B1 sédimentaire, flyschoïde, qui serait affecté par les trois phases
de déformation marquées par une D1 tangentielle, les deux dernières phases D2
et D3 transcurrentes.

- un ensemble B2 à dominante volcanique à volcanosédimentaire qui serait


affecté uniquement par les déformations transcurrentes D2 et D3.

Le modèle de Kesse (1985), a été inversé par les dernières données


lithostructurales de Feybesse et al. (2006) au Ghana qui montrent un B1 à
dominante volcanique.

Au Sénégal, Milési et al., (1986) ; Ledru et al., (1989), adoptent un schéma


lithostructural (figure 4), montrant un birimien inférieur composé
essentiellement de sédiments, affecté par les phases de déformations D1 et D2,
surmonté par un birimien supérieur volcanique et plutonique affecté uniquement
par la déformation D2.

La DI est compressive et caractérisée par une tectonique cassante superficielle


avec une tendance à l’écaillage.

La deuxième phase tectonique D2 transcurrente est synchrone de la mise en


place de complexes granitiques et de structures profondes décrochantes
sénestres.

Elle induit un replissement de la schistosité dans l’ensemble B1, et le plissement

14
de la stratification des sédiments intercalés dans l’ensemble B2.

Figure 4. Coupe lithostratigraphique synthétique de la fenêtre de Kédougou – Kéniéba (Milési


et al., 1986)

La tectonique éburnéenne du Craton Ouest Africain apparaît d’une manière


générale marquer par une dynamique de tectonique transcurrente caractérisée
par des décrochements sénestres dans l’ensemble et par la mise en place
d’intrusions granitiques syntectoniques. Ce modèle tectonique peut induire la
formation de bassins au niveau des zones en extension et de tectonique
chevauchante au niveau des zones en compression.

Les évènements tectoniques éburnéens sont généralement associés à un


métamorphisme de degré épi à mésozonal.

I-2-2-3- Modèles géodynamiques

L’évolution géodynamique des formations birimiennes du COA, a fait l’objet de


plusieurs contreverses.

- Un premier modèle d’accrétion pour le Paléoprotérozoïque ouest africain


serait en adéquation avec des environnements de plateaux océaniques

15
(Abouchami et al. 1990), ou de plancher océanique (Boher et al., 1989 ; Ngom
1995). Ils considèrent que le volcanisme tholéiitique birimien du Craton Ouest
Africain est comparable à des basaltes de plateaux océaniques.
- Un deuxième modèle suggére que les terrains birimiens soient essentiellement
le résultat d’une tectonique transcurrente dans un domaine océanique engendrant
une accrétion crustale par morcellement le long des grands cisaillements
éburnéens avec des empilements de plateaux basaltiques alimentés par des
panaches mantelliques. Ce modèle serait à la base d’une production d’une croûte
continentale par différentiation et / ou avec une participation possible d’une
composante crustale archéenne, mais sans aucune évidence d’un évènement
collisionel (Bassot, 1987 ; Pouclet et al., 1996 ; Vidal et al., 1996 ; Doumbia et
al., 1998 ; Pouclet et al., 2006).

Les travaux de Dia (1988) et Diallo (1994), propose une mise en place des
formations paléoprotérozoïques de la BKK dans un environnement d’arc
insulaire et de convergence lithosphérique. .

Plus récemment, Pawlig et al. (2006) en se basant sur des données géochimiques
et isotopiques, soutiennent que les formations birimiennes du CAO se seraient
mises dans un contexte d’arc insulaire avec une convergence lithosphérique
entraînant la subduction de la croûte océanique.

16
I-3- LES ZONES MOBILES PRECAMBRIENNES

I-3-1- La zone mobile occidentale

Elle s’étend du Sud du Maroc jusqu’en Sierra Léone (figure 1), en passant par la
Mauritanie, une partie du Sénégal oriental et le NE de la Guinée. Elle est
déversée sur le COA découvert ou revêtu de sa couverture protérozoïque
supérieur à paléozoïque. Elle constitue une longue bande bordant la partie
occidentale du COA et comprend les Mauritanides et les Rokélides.

1-a- Les Mauritanides présentent:

 une partie septentrionale du Maroc à l’Aouker (Sougy, 1962, Lécorché et


Sougy, 1969),

 une partie centrale et une méridionale du Sud de la Mauritanie au Nord de la


Guinée (Chiron, 1973; Dia, 1984 ; Le page, 1983),

 une partie sud constituée par la branche N-S des Bassarides et la branche
NE-SW de koulountou (Bassot, 1963).

La partie nord montre une lithologie constituée de conglomérats à caractères


glaciaires de la fin du Précambrien intercalés dans des niveaux calcaires
dolomitiques (Lécorché et Sougy, 1969 ; Lécorché 1985).

La partie centrale montre une importante série volcanique (rhyolites), des roches
volcanosédimentaires et les sédiments glaciaires (Chiron, 1973; Dia, 1984).
Dans l’avant-pays, ces trois unités géologiques s’interstratifient avec des
silexites vertes et des dolomies (Le Page, 1986) et passent à une épaisse série
flyschoïde verte. Dans les unités les plus internes de la chaîne, la série
flyschoïde surmonte des formations volcaniques basiques et des andésitiques
associées à des serpentinites et à des jaspes (Le Page, 1986).

La partie méridionale présente l’unité de Kidira qui repose en discordance sur le

17
socle birimien de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba ; les unités de Gabou,
de Gounia et de Bakel constituées de chloritoschistes, quartzites et schistes,
chevauchent vers l’Est sur celle de Kidira et enfin l’unité de Oundou Baba
formée de granite, rhyolite, micaschiste et quartzite (Le page, 1983).

La partie sud des Mauritanides se divise en deux branches. La branche des


Bassarides située à l’Est du bassin sédimentaire de Youkounkou, comprend des
roches volcaniques et volcanosédimentaires associées à des serpentinites et des
cherts (Villeneuve, 1982 et 1984). La branche de Koulountou située à l’Ouest de
Youkounkou, présente des roches calco-alcalines et des rhyolites (Bassot, 1966).

1-b- La chaîne des Rokélides

Elle constituerait le prolongement Sud - Ouest des Mauritanides et s’étend de la


Sierra Léone au Libéria en passant par une partie de la Guinée. Elle est formée
de granilutes archéennes réactivées durant au Panafricain I et des formations du
Paléozoïque supérieur du groupe de la Rokel River. Ces formations ont été
plissées, métamorphisées et chariées vers le craton. (Allen, 1969 ; Villeneuve,
1993).

La zone mobile occidentale a connu une évolution structurale polycyclique


caractérisée par l’orogenèse panafricaine suivie de l’orogenèse hercynienne.

Les Mauritanides centrales sont affectées par un Panafricain 1 (Dia 1984) ou


Panafricain 2 (Lafrance et al., 1993) caractérisé par des séries infratillitiques qui
seraient deversées (Chiron 1973) ou cisaillées en direction du craton.
L’orogenèse hercynienne aurait réactivé ces déformations entraînant une
rétromorphose des assemblages métamorphiques panafricains. Cependant, des
paragenèses métamorphique de haute pression seraient reconnues dans une unité
allochtone impliquée dans la tectonique chevauchante hercynienne (Caby et al.,
1994).

18
Un Panafricain 1 collisionnel constituant une phase majeure suivi d’un
Panafricain 2 (Villeneuve, 1984 ; Villeneuve et Dallmeyer, 1987 ; Villeneuve et
al., 1991) affecte le tronçon des Bassarides. La phase hercynienne est marquée
par des chevauchements mineurs.

I-3-2- La zone mobile orientale

Elle comprend (figure 1) la chaîne pharusienne et celles du Gourma et des


Dahoméyides.

La chaîne Pharusienne occupe la partie occidentale du Bouclier Touareg. Elle


présente dans sa partie ouest des terrains métamorphisés renfermant des roches
plutoniques et volcaniques, et dans sa partie orientale des roches volcano-
sédimentaires associées à des granitoïdes (Gravelle, 1969). Elle est affectée par
une déformation principale en raccourcissement au Panafricain associée à une
réactivation du socle et à des phénomènes de charriage (Bertrand et al., 1986 ;
Boullier, 1986 ; Haddoun et al., 1994).

La chaîne du Gourma affectée par l’orogenèse panafricaine, constitue dans ce


contexte une zone de transition entre le socle paléoprotérozoïque et la zone
mobile pharusienne de l’Adrar. Elle comprend des formations sédimentaires
synchrones des dépôts du bassin de Taoudéni.

La chaîne des Dahoméyides située au Sud du domaîne du Gourma, couvre une


grande partie du Ghana et du Bénin, une partie du Nigéria, du Niger et du
Burkina Faso. Elle chevauche à l’Ouest le Craton Ouest Africain et le bassin de
la Volta. Elle est constituée par des formations volcaniques, volcano-
sédimentaires et sédimentaires pouvant être métamorphisées.

19
CHAPITRE II- LES ENSEMBLES DE COUVERTURE

Ces ensembles de couverture sont constitués par des bassins intracratoniques et


péricratoniques (figure 1).

II-1- LES BASSINS INTRACRATONIQUES

Les bassins intracratoniques sont représentés par les formations du grand bassin
sédimentaire de Taoudéni dont la partie sud - ouest est constituée par le bassin
de Ségou Madina Kouta.

II-1-2-Le bassin de Taoudéni

Les formations sédimentaires de ce bassin recouvrent une grande partie du


COA. La succession stratigraphique allant du Mésoprotérozoïque-
Néoprotérozoïque au Carbonifère, établie par Trompette (1973), comprend
quatre supergroupes. Le premier correspond au supergroupe 1 (alternance de
roches détritiques et carbonatées) est surmonté par des formations glaciaires
coiffées par des dolomies, des calcaires à barytine, des shales verts, des pélites et
des grès constituant le supergroupe 2. Le supergroupe 3 repose en discordance
sur le supergroupe 2 et qui débute par des formations glaciaires gréseuses
suivies de faciès argilo-gréseux à gréseux. Le supergroupe 4 comporte des
formations argilo-gréseuses, gréseuses, argileuses ou carbonatées.
Le bassin de Ségou - Madina Kouta comprend (Bassot, 1966 ; Villeneuve
1989) : le groupe de Ségou (base) et celui de Madina Kouta.
Le groupe de Ségou débute par la formation de Pellèle avec des séquences
carbonatées, argileuses, volcano-détritiques ou volcaniques, surmontée par la
formation géseuse de Dindefello.
Le groupe de Madina Kouta en discordance sur le premier ou directement sur le
socle, comprend la formation de Fongolambi à la base caractérisée par une
alternance argilo - carbonatée avec des niveaux à stromatolithes, la formation

20
de Kanta marquée par des grés et au sommet la formation de Dira présentant
une alternance de pélites, de grés et de calcaires sableux (Villeneuve et al.
2004).
II-2- LES BASSINS PERICRATONIQUES
Le grand bassin Sénégalo - Mauritanien est subsident avec un affaissement
continu débutant au Jurassique. Son ouverture fait suite à des fractures
découpant les formations du socle ancien et la couverture sédimentaire qui le
surmonte. La lithostratigraphie (Tessier, 1950 ; Castelain et al., 1965 ;
Monciardini 1966 ; Lappartient 1985 ; Bellion 1987 ; Ly et Anglada 1991 ; et
Sarr 1995) du bassin montre de bas en haut :

- des formations paléozoïques constituées de dépôts sédimentaires localement


faiblement métamorphiques et partiellement érodées.

Au Sénégal oriental à l'affleurement, l’infracambrien à grés-quartzites et pélites


est surmonté par un cambrien essentiellement pélitique, suivi d’un cambrien
supérieur composé de grés argileux rouges et de grés blancs. Ces formations
sont aussi associées à un complexe intrusif acide et basique ;

- des formations sédimentaires du Secondaire caractérisées par une série de


transgressions marines. Cette dernière est constituée par des alternances
monotones de marnes, de sables et de calcaires marneux et gréseux. Les
formations secondaires se terminent par une épaisse série détritique sableuse
d'age Crétacé supérieur. Localement, ces sables s'indurent et passent à des grés ;

- des séries sédimentaires du tertiaire surmontent les sables du Crétacé supérieur.


Une épaisse série marno-calcaire du Paléocène et l'Eocène inférieur et moyen
(Yprésien et Lutétien) recouvre l'ensemble du bassin. Ces dépôts d'épaisseur très
variable, peuvent atteindre 500m en basse Casamance. Ils s'amincissent au
niveau des zones hautes du toit du Maestrichtien et à l'approche du socle ;

21
- au cours du Quaternaire, des mouvements tectoniques affectent le socle et sa
couverture secondaire et tertiaire. Cette période est caractérisée par la formation
de cuirasses recouvrant de vastes plateaux tabulaires constitués par la série
argilo - sableuse tertiaire dite Continental Terminal.

Un important volcanisme basique, marquée par des coulées de laves recoupent


ces formations durant le Tertiaire et le Quaternaire.

L’évolution du Craton Ouest africain et de ses bordures est récapitulée dans le


tableau 1.

22
Formations Cycle (s) Ages Zones d’affleurement Evènements
majeurs
Phanérozoïque Bassin péricratonique :
bassin Sénégalo-
Formation de
Mauritanien ;
bassins
Ensembles de
sédimentaires
Couverture
Bassin intracratonique :
Néoprotérozoïque bassins de Taoudéni et de
Médina-Kouta
Calédo- 380 à 240 Ma
hercynien

Zones Mobiles Chaîne des Mauritanides, Rajeunissement


Panafricain 700 à 500 Ma chaîne du Gourma,
Chevauchement
chaîne pharusienne,
Collision
chaîne des Dahomeyides

Burkinien ou 2,12 et 2,07Ga Tectonique


Eburnéen II (Feybesse et al, transcurrente
1989 in Milési et al.
1989; Abouchami et Domaines de Baoulé-
al, 1990) Mossi et du Yetti-Eglab ; Fin cratonisation
Paléoprotérozoïques
Boutonnières de Métamorphisme
Eburnéen I 2,19 et 2,14Ga
Kédougou-Kéniéba et de épi à mésozonal
(Lemoine et al, Kayes
1985), Abouchami
et al, 1990 ; Boher et
al 1992
Libérien 2.9 à 2.6 Ga
(Bessoles ; 1977) ou Cratonisation et
2.7 à 2.5 Ga (Camil métamorphisme de
Archéennes Domaines de l’Amsaga
et al., 1983) faciès granulite
et Kénéma-Man
Léonien 3.5 à 2.9 Ga (Caen
et al, 1984)

Tableau 1: Tableau récapitulatif des évènements marquant l’évolution du Craton Ouest


Africain et de ses bordures.

23
PARTIE II : EVOLUTION GEOLOGIQUE ET STRUCTURALE DES
FORMATIONS PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE
MAKO (SGM)

Figure 5. Carte géologique de la Boutonnière de Kédougou - Kéniéba (Bassot, 1966 ; Ledru et


al., 1989. modifiés).

Légende :1- Coulées de basaltes, 2- Roches Ultrabasiques, 3- Roches volcanodétritiques, 4-


Andésites, 5- Métasédiments, 6- Conglomérats, 7- Carbonates, 8- Granitoïdes, 9- Failles
transcurrentes.

24
CHAPITRE I- EVOLUTION GEOLOGIQUE DU SGM

Les terrains paléoprotérozoïques du Supergroupe de Mako ont fait l’objet de


nombreux travaux de recherche qui ont contribué à une meilleure
compréhension de son évolution géologique notamment pétrographique,
lithologique, structurale et géodynamique.

Cette étude portera sur la synthèse des travaux antérieurs menés sur les
formations birimiennes du SGM associées à certaines données de terrain.

I- 1-LITHOLOGIE

Le Supergroupe de Mako est constitué de trois complexes à dominante


respectivement volcanique, volcanodétritique et détritique (Diallo, 1994)
formant des unités géologiques allongées NNE-SSO. Ces différentes formations
sont associées au complexe ampibologneissique de Sandikounda et à un
plutonisme basique à ultrabasique. Elles ont été métamorphisées
(métamorphisme schiste vert), plissées et recoupées par des granitoïdes. La
compilation de données bibliographiques associées aux données de terrains, a
permis la réalisation de la figure 6.

I-1-1- Le complexe volcanique

Il est constitué par des métabasaltes, des méta-andésites, des rhyodacites et plus
rarement par des rhyolites.

I-1-1-1-Les métabasaltes

Le volcanisme basique du supergroupe de Mako est constitué par des


métabasaltes au sens strict et des métabasaltes andésitiques (Diallo, 1994 ;
Ngom, 1995).

25
Les métabasaltes forment l’essentiel des faciès des collines de la bordure ouest
du SGM mais deviennent absents au Nord dans le secteur de Fouldé (Dioh,
1986, 1995). Les coulées volcaniques basiques sont représentées par les
métabasaltes en pillow lavas (roches à grain fin à moyen) associés généralement
à des métabasaltes à structure massive et à texture spinifex. Ces roches
présentent localement une variation de texture marquée par les basaltes
gabbroïques (Diallo, 1994).

Les métabasaltes andésitiques constituent des coulées massives. Ils se


différencient des métabasaltes au sens strict par leurs caractères andésitiques.

Les métabasaltes en pillow lavas sont affectés par des plans de schistosité de
direction variant de N000°E à N040°E avec un pendage généralement fort. Dans
secteurs de zones de forte déformation, les métabasaltes sont plissés parfois avec
des plis superposés souvent à axe courbe (figures 7A, 7B, 7C, 7E) crénulés et
mylonitisés surtout au niveau des shearzones où on peut avoir une disparition
des structures en pillow (figure 7D). On note aussi des structures linéaires
linéation d’étirement) qui peuvent être parfois bien marquées (figure 7F)

I-1-1-2-Les méta- andésitiques

Ces formations ont été cartographiées par Bassot (1963) et forment surtout
l’essentiel du volcanisme à l’Est des métabasaltes et apparaissent soit en coulées
massives ou en tufs généralement en assises volcano-détritiques. La roche
massive présente une texture microlitique porphyrique et une abondance des
plagioclases.

Ces méta-andésites peuvent être foliées, mylonitisées et même plissées.

26
12° 11°

14° 14°

Sandikounda#

Sabodala#

13° 13°

Mako
#

12° 11°

Figure 6. Les grands ensembles lithostructuraux du Supergroupe de Mako

27
I-1-1-3- Les rhyodacites et les rhyolites

Les rhyodacites peuvent être sous forme de filons ou de sills tandis que les
rhyolites constituent des roches massives ou des tufs présentant une couleur
marron avec une matrice totalement ou partiellement recristallisée.

Les structures tectoniques observées dans les tufs rhyolitiques sont marquées par
des plans de schistosité associés à un plissement et une crénulation.

I-1-2- Les complexes volcano-sédimentaires et sédimentaires

Ils sont localisés généralement dans la partie est du SGM. Ces formations
peuvent présenter à l’affleurement des structures sédimentaires marquées le plus
souvent par des plans de stratification.

Les faciès lithologiques vont des conglomérats polygéniques aux tufs


grauwackeux, en passant les quartzites avec par endroits des intercalations de
niveaux calcaires. Ces formations sont le plus souvent constituées de fragments
de roche ou de minéraux réunis par un ciment quatzofeldspathique pouvant être
tuffacé.

28
Charnièr
e
Bassin

Dôme
Zone de
A torsion B

axe Pillow
lavas

C D

Pillow Linéation
plissé d’étiremen
t

E F

Figure 7. (A) polyplissement des basaltes en pillow montrant des dômes et bassins à Badian.
(B) plissement suivi d’une torsion des basaltes en pillow de Sabodala. (C) pli à axe courbe
affectant les basaltes de Badian. (D) disparition des structures en pillow au niveau d’une
shearzone à Sandikounda. (E) et (F) plissement et linéation d’étirement marquée par les
barrettes de quartz à Badian

Les grauwackes présentent généralement une alternance de lits centimétriques


clairs (riches en quartz et feldspaths) et des lits sombres (riches en amphiboles).
Les quartzites montrent aussi une variation de faciès et constituent dans certains
secteurs des bancs découpés en collines par des failles E-W à NW surtout à

29
Sabodala (Ngom, 1995). A l’affleurement, ils présentent une alternance de lits
gréseux et de lits gréso-pélitiques.

Les conglomérats sont des roches volcanodétritiques polygéniques. Ils


constituent des faciès généralement microconglomératiques. A l’affleurement,
ces roches se débitent en plaquettes ou en dalles de dimension variable et
présentent souvent une stratification fine

Les roches carbonatées sont peu représentées et constituent des lentilles de


faible puissance, interstratifiées dans les métasédiments et métavolcano-
détritiques (Diallo, 1994 ; Ngom, 1995).

Ces métavolcanosédimentaires et métasédimentaires sont généralement plissées


(figures 8A et 8B) et même crénulés, mylonitisés, boudinés et souvent affectés
par des systèmes de failles horizontales. Ils présentent aussi une linéation
d’étirement marquée le plus souvent par un étirement des galets ou minéraux, et
des linéations de crénulation et de boudinage.

A B

Figure 8. (A) et (B) plis superposés affectant les volcano-sédimentaires dans le secteur de
Séghoto – Tourokhoto.

30
I-1-3- Le complexe amphibologneissique de Sandikounda

Ce complexe est considéré comme étant la base du Supergroupe de Mako (Dia,


1988 ; Dia et al,. 1997).

Il est constitué par des bandes de gneiss gris, des gneiss dioritiques et
tonalitiques et par des amphibolites. Les gneiss gris montrent une foliation très
nette.

Les gneiss doritiques présentent une alternance de lits clairs, millimétriques,


riches en plagioclase et de lits sombres, à hornblende. Le grain est moyen à fin
et la structure foliée et rubanée.

Les gneiss tonalitiques sont plus clairs que les précédents, sont caractérisés par
une forte réduction des lits amphibolitiques et une abondance du quartz.

Les plans de foliation dans les gneis sont marqués par l’étirement des grains de
quartz et des agrégats de felspaths mais aussi par des minéraux d’orthopyroxène,
de clinopyroxène, de hornblende et de biotite. La présence d’opx
métamorphique dans les gneiss indique que la foliation régionale s’est
développée durant un faciès granulitique (Guèye et al. 2008).

Les amphibolites présentent un grain moyen avec des lits clairs


quartzofeldspathiques et des lits sombres riches en hornblende déterminant un
microlitage. Ce dernier peut être par endroit affecté par un plissement isoclinal
recoupé par des filonnets trondhjémitiques. Les amphibolites peuvent montrer
des structures de fusion partielle avec une structure migmatitique et une
foliation qui peut être parfois plissée (figures 9A et 9B).

Le complexe amphibologneissique montre une recristallisation métamorphique


de haut degré. Les textures initiales des amphibolites sont totalement
transformées et il ne subsiste aucune relique magmatique. Ces roches ont par

31
la suite subi une évolution entraînant une rétromorphose et la disparition des
textures primaires caractéristiques (Dia, 1988).

mélanosomess

leucosomes

A B

Figure 9. (A) et (B) les amphibolo-gneiss de Sonfara montrant des structures de fusion
partielle

I-1-4- Les complexes plutoniques basiques à ultrabasiques

I-1-4-1- Le complexe ultrabasique-basique

A Mako, il est représenté par des massifs ultrabasiques différenciés montrant des
péridotites à la base, surmontés par des termes gabbroïques responsable d’une
zonation pétrographique. Les péridotites (werhlites et lherzolites) constituent des
roches denses, mélanocrates avec parfois des tâches verdâtres dues à l’altération
de l’olivine. Leur passage vers les termes basiques gabbroïques est marqué par
la disparition de l’olivine et l’apparition de plagioclases associée à un
enrichissement en oxydes ferrotitanés (Ngom, 1995). Les termes basiques
associés aux ultrabasites montrent un litage magmatique souligné par une
alternance de gabbros et de pyroxénites. Certains gabbros montrent une
répartition homogène des plagioclases et une variation de la taille des cristaux de
pyroxène.

A Tonkouto, les corps ultrabasiques correspondent à des wherlites montrant des

32
cumulus d’olivine fortement altérée, des pyroxènes; des pyroxénites de couleur
noir - verdâtre à vert, formées essentiellement de pyroxène avec rares olivines et
plagioclases (Dia et al,. 1997). Ces faciès sont associés à des gabbros sombres
constitués de pyroxènes, plagioclases et amphiboles.

I-1-4-2- Le plutonisme basique

Il est essentiellement constitué de métagabbros associés aux coulées de basalte


ou de sills de gabbros tardifs. Les métagabbros constituent des corps massifs
concordants avec les coulées de basaltes et présentent une variation latérale de
faciès vers les basaltes marquée par des gabbros à grain grossier, moyen et fin.
Ngom (1995), les considère comme les équivalents plutoniques des basaltes.
Dans certains secteurs (Niamia, Tourokhoto, Kéniékéniébandi),les gabbros
tardifs montrent des sections de plagioclases peuvant atteindre 3cm. Des
phénomènes de tuilage affectent ces mégacristaux de plagioclase (figure 10)
mettant ainsi en évidence une déformation cisaillante subie par ces formations à
l’état magmatique.

Tuilage des
plagioclases

Plagioclase

Figure 10. Tuilage des mégacristaux de plagioclases

I-1-5- Les granitoïdes du SGM

Ils constituent des corps intrusifs et présentent de grandes hétérogénéités


pétrographiques, chimiques, structurales et même du point de vue de d’âge et de

33
mise en place (Bassot, 1966 ; Dia, 1988 ; Dioh et al, 1990 ; Guèye 1995 ; Dia et
al, 1997 et Guèye et al.2008).

Ils sont représentés par le batholithe de Badon-Kakadian, les granites


syntectoniques de Dioumbalou, Bouroumbourou, et les granites tardi à post
tectoniques de Sambarabougou, Tinkoto, Djoudjoukounkou, de Diakhali,
Soukouta...

I-1-5-1- Le Batholithe de Badon-Kakadian

Le Batholithe de Badon-Kakadian est localisé dans la partie occidentale du


SGM. Il est allongé NNE-SSO sur plus de 100 km de Badon au Sud jusqu’à
Kakadian au Nord. Ce batholithe présente une variété de faciès avec des granites
au sens strict, des monzogranites, des granodiorites, un complexe plutonique
lité, le tout recoupé par des dykes de roches basiques. Les études
cartographiques et pétrographiques récentes (Dia et al, 1997 ; Dioh et al, 1990 ;
Guèye 1995 et Guèye et al.2008) ont montré que la partie nord est constituée de
deux suites plutoniques comagmatiques que sont le complexe plutonique lité de
Sandikounda et le complexe plutonique de Laminia- Kaourou. Au Sud, le
batholithe comprend le complexe plutonique de Badon (Guèye et al., 2008)
constitué de monzogranite, de granodiorite, de tonalite et d’adamellite.

I-1-5-1-1- Le complexe plutonique lité de Sandikounda (CPLS)

Ce complexe constitue une phase précoce différenciée throndjémitique calco-


alcaline. Il montre un litage magmatique (texture cumulative) marqué par une
alternance de bandes feldspatiques et ferromagnésiennes. Dans ce complexe, les
faciès mafiques à ultramafiques évoluent vers des termes gabbro-dioritiques.

Il comprend deux unités : l’unité de Guandamaka et celle de Tonkouto (Guèye


et al 2008). Cette dernière localisée à l’Ouest de Sandikounda, est composée de

34
faciès dioritiques et gabbroïques associés à de nombreux corps mafiques à
ultramafiques. Les faciès grabbroïques montrent une foliation magmatique
marquée par un alignement des plagioclases caractéristique d’une mise en place
syntectonique. Les faciès dioritiques localisés à l’Est, montrent localement une
foliation mylonitique et quelques dykes microdioritiques plissés.

L’unité de Gandamaka est constituée de diorites quartzites, de tonalites et de


gabbros montrant des structures de déformation submagmatique et sub-solide
(Guèye et al. 2008), suggérant une continuité de la déformation au niveau du
complexe, après la cristallisation.

I-1-5-1-2-Le complexe plutonique de Laminia - Kaourou

Il est situé à l’Est du panneau de roches vertes de Konkotou qui borde à l’Est le
complexe plutonique lité de Sandikounda. Il constitue un des plus larges plutons
calco-alcalins de la ceinture volcanique de Mako (Bassot, 1966 ; Dia, 1988 ;
Guèye, 1995). Il comprend les plutons de Kaourou et de Laminia. La mise en
place de ces plutons est synchrone d’une déformation transpressive sénestre
(Guèye, 2001)

Le pluton de Kaourou constitue un granite calco-alcalin avec une déformation


hétérogène. Il montre un développement de fabrique magmatique à
submagmatique parallèle à la foliation et aux zones de cisaillement marquées
par la shear-zone de Léoba-Moussala de direction N-S à NNW-SSE.

Le pluton de Laminia composé de tonalite et de granodiorite associés à des


diorites, gabbros et à des filons d’aplite et de pegmatite.

35
I-1-5-1-3- Le complexe plutonique de Badon

Il est essentiellement représenté par la granodiorite de Badon qui constitue la


phase dominante du complexe plutonique de Badon (Guèye et al., 2008). Ce
complexe plutonique présente un caractère composite marqué en plus des faciès
granodioritiques plus anciens, des faciès de bordure tardifs. Les faciès
granodioritiques présentent généralement une texture migmatitique avec un
début de ségrégation minéralogique marquée par des bancs de biotites
secondaires et des bancs de feldspaths potassiques (figure 11A) A l’Ouest du
village de Badon, le contact entre les faciès de bordure tardifs et l’encaissant, est
marqué par des roches volcaniques bréchifiées et réunies par un ciment
granitique (figure 11B). Cette bréchification témoigne d’une fracturation des
roches volcaniques due à la mise en place d’une séquence de pulsion granitique
tardive. Des structures cisaillantes de direction N20°-40°E, une foliation N60°-
subverticale bien développée affectent le granite.

Mélanosomes Roche
basique
Leucosomes
Ciment
Texture granitique granitique

A B

Figure 11. (A) texture migmatitique avec début de ségrégation minéralogique. (B) roches
volcaniques bréchifiées réunies par un ciment granitique.

I-1-5-2- Le pluton de Dioumbalou

Situé au Nord du batholithe de Badon - Kakadian (figure 6), il occupe une

36
superficie de 17 km2 (Bassot, 1966, Dioh, 1986, Guèye et al., 2008) avec une
forme ellipsoïdale allongée NW-SE. Il est caractérisé par une composition à
dominante granodioritique avec une texture équigranulaire porphyrique à
tendance potassique. Les dykes pegmatitiques sont abondants au niveau de la
bordure occidentale du pluton et deviennent rares à l’intérieur. La combinaison
des données structurales et pétrographiques suggère une mise en place
syntectonique, avec une linéation magmatique aux bordures du pluton parallèle
à la linéation minérale observée au niveau des zones de cisaillement.

I-1-5-3- Le pluton de Bouroumbourou

C’est un massif subarrondi à elliptique (Bassot, 1966 ; Guèye et al.2008), de


couleur rose. Il présente trois faciès majeurs : faciès à grain grossier, moyen et
fin. La phase majeure du granite de Bouroumbourou est constituée par un faciès
granodioritique à monzogranitique à grain moyen composé de plagioclase, de
quartz, de feldspath potassique, de hornblende, de biotite et accessoirement de
l’apatite et du zircon. Le rubanement du quartz devenant parfois lenticulaire
montre une linéation minérale.

Cette structuration lenticulaire du quartz témoigne d’une déformation à l’état


plastique. La roche est fortement mylonitisée, foliée avec une schistosité
généralement subverticale. La foliation et la linéation magmatique sont définies
par l’alignement des plagioclases, hornblendes et biotites (figure 12), (Gueye et
al., 2008).

37
Figure 12. Foliation magmatique marquée par l’alignement des minéraux

Q : quartz ; Pl : plagiocalse ; Hb : hornblende.

I-1-5-4- Le granite de Tinkoto

Le pluton de Tinkoto (figure 6) est constitué de roches massives


monzodioritiques à monzogranitiques dans sa partie sud est et de roches
granodioritiques au NE (Guèye et al., 2008). Il présente une texture hétérogène
avec des faciès à grain grossier et des faciès à grain moyen. Ces roches
comprennent du quartz, du felsdpath potassique, du plagioclase, de la biotite et
accessoirement du zircon et de l’apatite. Le granite apparaît affecté par une
déformation marquée par des plans de foliation visibles surtout au niveau de ses
marges.

38
I-2- MODELES LITHOSTRATIGRAPIQUES, STRUCTURAUX ET
GEODYNAMIQUES

Les formations paléprotérozoïques du SGM ont fait l’objet de plusieurs modèles


lithostratigraphiques, structuraux et géodynamiques.

I-2-1- Modèles lithostratigraphiques

La Mission sénégalo-soviétique (1972-1973) reconnaît trois groupes dans le


Supergroupe Mako, avec de bas en haut, un ensemble volcanique basique
surmonté d’un ensemble volcano-sédimentaire recouvert par un ensemble
sédimentaire au sommet.

Cette succession est confirmée par les travaux de l’équipe Sénégal oriental, qui
ont apporté une connaissance plus précise sur la lithologie de plusieurs secteurs
du Supergroupe de Mako (Dia, 1988 ; Dioh, 1986, 1995 ; Ngom, 1986, 1989,
1995 ; Diallo, 1994, 2001 ; Dioh et al., 1990 ; Dia et al., 1997 Ngom et al.,
2007).

L’analyse de ces séquences met en évidence une variation du repère de base


d’une échelle lithostratigraphique à une autre.

Dia, (1988) ; Dia et al., 1997, montrent dans le secteur de Sandikounda-


Laminia-Kaourou (figure 13) que cette séquence lithologique présentant à sa
base des panneaux de roches amphibolo-gneissiques qui sont interprétés
comme étant la base du birimien dans le supergroupe de Mako.

39
Figure 13. Log chronostratigraphique des formations birimiennes des secteurs de
Sandikounda-Laminia (Dia et al., 1997).

Diallo (1994, 2001), dans sa caractérisation de l’encaissant des granitoïdes du


Supergroupe de Mako, établit une séquence lithologique qui débute par des
sédiments indifférenciés.

Dans les parties centrales et méridionales du Supergroupe de Mako, Ngom,


(1985, 1989, 1995) ; Ngom et al., 2007, proposent à la base de la séquence
lithologique des basaltes.

D’une manière générale, ces échelles lithostratigraphiques montrent que la


lithologie du Supergroupe de Mako est caractérisée par une alternance de
40
basaltes en pillow lavas ou à structure massive, des andésites (laves ou tufs
andésitiques), et des roches volcanosédimentaires à sédimentaires, associées à
des roches roches plutoniques basiques à ultrabasiques.

I-2-2Modèles structuraux

L’évolution tectonique du SGM a entraîné l’établissement de nombreux modèles


lithostructuraux parmi lesquels le modèle de Milési et al., 1886, qui montre un
monophasage de l’ensemble B2 volcanique représenté par le SGM. Ce modèle
est remis en cause par l’évolution structurale polyphasée du SGM soutenue par
Bertrand et al. (1989), et confirmée par les travaux récents de Guèye (1991),
Diop (1991), Diop (2000). Ces derniers mettent en évidence une phase D1
tangentielle localsée dans les secteurs de Sandikounda et deux phases D2 et D3
transcurrentes plus régionales, contrôlées par de grands décrochements sénestres
et dextres.

I-2-3-Modèles géodynamiques

Du point de vue géodynamique, Bassot, (1966); Ngom, (1985) et Dioh, (1886)


proposent une mise en place des roches paléovolcaniques du Supergroupe de
Mako dans un environnement de plancher océanique.

D’autres auteurs proposent des environnements d’arcs insulaires (Dia, 1988 ;


Diallo, 1994 ; Pawlig et al., 2006). Dia (1988) souligne que les roches
volcaniques de Mako sont des tholéiites immatures d'un arc se formant sur une
croûte océanique. Des datations géochronologiques (Sm/Nd, Pb/Pb) ont permis
de retenir un événement magmatique majeur entre 2100 et 2200Ma et de
proposer une création de croûte juvénile. Diallo (1994) met en évidence que les
caractères pétrographiques et géochimiques des complexes volcaniques et
plutoniques basiques et ultrabasiques du supergroupe de Mako sont compatibles
avec une mise en place dans un environnement d'arc insulaire. Les roches

41
volcanodétritiques associées se seraient formées dans des bassins d'arrière arc.
Pawlig et al., (2006) soutiennent que les roches birimiennes seraient issues
d’une source mantellique appauvrie dans un contexte d’arc insulaire et une
convergence lithosphérique entraînant la subduction de la croûte océanique.

Abouchami et al., (1990) suggèrent que les tholéites de Mako sont comparables
aux basaltes actuels. Ils proposent que les formations birimiennes se soient
mises en place dans un environnement de plateaux océaniques.

42
CHAPITRE III : EVOLUTION STRUCTURALE DES FORMATIONS
PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE MAKO (SGM).

Cette partie portera sur l’analyse géométrique et microstructurale des différents


accidents identifiés par la géophysique et partiellement contrôlés sur le terrain.
Elle sera suivie du modèle d’évolution cinématique avec l’étude du mécanisme
majeur de la déformation et l’étude des grands ensembles lithostructuraux.
Enfin, la dernière partie sera consacrée au modèle géodynamique pour le SGM.

III-1 RAPPELS SUR LES ZONES DE CISAILLEMENTS DUCTILES

III-1-1 Généralités

Elles constituent des zones se développant à toutes les échelles et dans tous les
types de matériaux. Dans un matériau initialement isotrope, elles se signalent
par une foliation très marquée qui s’atténue en se courbant de part et d’autre de
la ligne médiane, définissant une zone de cisaillement simple hétérogène à
déformation variable mais progressive. Elles présentent une géométrie
spécifique et constituent des zones tabulaires d’épaisseur variable. Les zones de
cisaillement ductile sont caractérisées par la direction de l’enveloppe de la zone
déformée matérialisée par des bandes de déformation plus élevées ou par des
plans réguliers de cisaillement désignés comme « C » et par la schistosité « S »
intrésèque à cette enveloppe. Ces éléments jouent un rôle important dans la
compréhension de la géométrie et de la cinématique du couloir de déformation.
Les plans « C » s’initient parallèlement aux forts taux de cisaillement en même
temps que les plans de schistosité « S » correspondant à la trajectoire du plan
XY de l’ellipsoïde de déformation. Ces deux plans forment initialement un angle
de 45° et se rapprochent progressivement (Daignault, 1991) lorsque l’intensité
de la déformation augmente (figure 14). En effet la contrainte maximale exercée
sur le plan oblique, produit nécessairement un déplacement le long de ce plan.

43
Ainsi le plan de schistosité est entraîné et prend une forme sigmoïdale. La
continuation du mouvement sur les plans de cisaillement, tend à diminuer
l’angle entre la schistosité et les plans « C », les rendant à la limite presque
subparallèles.

L’étude de la déformation finie dans une zone de cisaillement montre aussi la


même rotation avec la trace de l’axe X de l’ellipsoïde de déformation qui tend à
être subparallèle au plan de cisaillement principal (figure 15).

Figure. 14 : Relation angulaire entre les plans de schistosité et de cisaillement (Daigneault,


1991)

Figure. 15 : Rotation de l’ellipsoïde de déformation dans une zone de cisaillement

Dans une zone de cisaillement ductile, l’augmentation croissante de la


déformation, de la bordure vers le centre, s’exprime par un allongement et une

44
recristallisation marqués des porphyroclastes. Ainsi cette zone centrale est
constituée en majorité de néoblastes de petite taille. Ces roches fortement
déformées et à grain de petite taille s’appellent des mylonites. Les mylonites ont
été définies par Mawer (1986) comme étant des roches qui occupent une zone de
cisaillement. Elles sont bien foliées, communément linéées et montrent
globalement une réduction de la taille du grain par rapport à la roche mère. Les
textures de déformation non coaxiale comme les fabriques C-S, les rotations des
porphyroblastes ainsi que toutes autres textures asymétriques y sont communes.
Les mylonites peuvent se développer à toutes les échelles et dans tous les types
de matériaux rocheux.

Dans une zone de cisaillement, les mécanismes de déformation sont du type


plastique et la transformation isovolumique. Cependant un mécanisme de
dissolution-cristallisation liée à une circulation de fluides peut entraîner une
variation de volume. Dans ce dernier cas, une composante d’aplatissement
apparaît avec une extension suivant l’axe Y.

Par ailleurs la linéation d’étirement contenue dans le plan de la schistosité


devient de plus en plus développée au cœur de la zone de cisaillement. Cette
linéation joue un rôle important dans la détermination de la direction de
transport de matière.

III-1-2 Les indicateurss de cisaillement

Les indicateurs cinématiques permettent de déterminer le sens du mouvement


dans une zone de cisaillemen et de caractériser le régime de déformation.

III-1-2-1 Les ombres de pression asymétriques

Dans une roche foliée, le contraste rhéologique entre un corps rigide ou


porphyroclaste et sa matrice crée généralement des ombres de pression. Ces

45
dernières, dans un contexte de régime de déformation non coaxiale, tendent à
être asymétriques, constituant ainsi des indicateurs de sens de cisaillement. Les
ombres de pression sont principalement de deux types. Elles sont associées à des
mouvements de sens opposés et de forme à peu près semblable. Il s’agit des
ombres de pression de type σ « sigma » et les ombres de pression de type δ
« delta ». La différence entre ces deux types dépend de l’importance de la
rotation subie par le corps rigide. La rotation est faible ou nulle dans le cas du
type σ avec une terminaison de queue pointant vers la direction du mouvement.
Elle est importante dans le cas des ombres de pression de type δ. Elle entraîne
ainsi une courbure de la queue plus prononcée et des microplis situés en bordure
du corps rigide. Un troisième type θ dépourvu de queue visible entraîne des
perturbations asymétriques de la matrice.

III-1-2-2 Rotation des porphyroblastes

En régime de déformation non coaxiale, certains minéraux des roches


métamorphiques, peuvent subir une rotation accompagnée d’une incorporation
progressive de cristaux de la roche ambiante, entraînant leur croissance. Ces
cristaux forment à l’intérieur des minéraux des traînées d’inclusions dont la
géométrie indique à la fois le sens du mouvement et la relation chronologique
métamorphisme - déformation. C’est ainsi qu’une traînée rectiligne indique un
minéral précinématique, tandis qu’une traînée de forme sigmoïdale caractérise
un minéral syncinématique.

III-1-2-3 Les structures en dominos

Le long des discontinuités obliques par rapport au sens de cisaillement, on peut


avoir des structures en glissement notées structures en dominos. Le mouvement
observé le long de ces discontinuités est à l’inverse du mouvement principal.

46
III-1-2-4 Les shear bands

Ce sont des structures en cisaillement se superposant sur l’anisotropie


intrinsèque de la zone de cisaillement. Elles sont aussi appelées ECC
(extensional crenulation cleavage), car ayant la particularité de produire de
l’extension sur l’anisotropie affectée. Les ECC forment un angle faible (15° à
20°) avec la direction de cisaillement et le mouvement le long de celles-ci est
représentatif du mouvement principal.

III-1-2-5 Les veines sigmoïdales

Dans une zone de cisaillement, la formation de veines débute avec un plan de


veine faisant un angle de 45° avec la direction du plan de cisaillement.
L’ouverture de la veine pendant la progression de la déformation, entraîne un
équilibre de leurs extrémités avec le système de contrainte extrême, tandis que le
cœur subit une rotation induite par le cisaillement. Ceci engendre des veines
d’une forme sigmoïdale typique d’une genèse synchrone du cisaillement. Ces
veines sont de bons indicateurs cinématiques.

III-1-2-6 Les fabriques C-S

Elles sont traduites par la relation angulaire entre le cisaillement (C) et la


schistosité (S). Dans une zone de cisaillement, les plans C et S présentent
généralement une relation angulaire nommée fabrique C-S avec un angle
maximum de 45°. Cet angle diminue avec l’augmentation de la déformation
pour tendre vers 0°. Ces fabriques C-S peuvent être utilisées pour déterminer le
sens du mouvement.

III-2 ANALYSE DES DONNEES LINEAMENTAIRES


Les données linéamentaires découlent du traitement des images aériennes
(photos aériennes et images satellites) sur lesquelles, apparaissent nettement les

47
différentes structures linéaires. L’analyse consiste à relever l’alignement des
structures telles que les tracés de fleuve, de rivière, de falaise, de faille, exceptés
les pistes et les champs. La figure 16 indique les principaux linéaments obtenus
dans le SGM à partir du traitement des photos aériennes et les images satellites.

Figure 16. Carte linéamentaire du Supergroupe de Mako

L’analyse de cette carte montre un réseau de linéaments orientés suivant


différentes directions : NE-SW ; N-S ; NW-SE ; E-W.

Le traitement statistique de ces données permet de définir deux principales


directions orientées NE-SW et N-S. Cependant certaines structures NE-SW

48
montrent des courbures indiquant leur réorientation dans la direction N-S.
Cependant ces données ne permettent pas à elles seules de définir les différents
accidents ou failles. Cette définition passe par l’analyse et l’interprétation de
données supplémentaires fournies par la géophysique aéroportée et par les
observations de terrains.

III-3 LES DONNEES DE GEOPHYSIQUES AEROPORTEES


Les données de géophysique aéroportée ont été fournies par la société
RandGold Ressources, qui dans le cadre de sa campagne de prospection avait
sollicité en 2004, les services de la compagnie Fugro pour la réalisation d’une
couverture géophysique aéroportée des formations du SGM. L’image obtenue
fournit une vue d’ensemble d’une majeure partie du SGM, tout en mettant en
relief les structures présentant un intérêt géologique particulier. Son analyse
permet de déterminer en particulier, le tracé des structures tectoniques à la base
de la carte structurale du secteur étudié.
Au cours d’une campagne de géophysique aéroportée des données
électromagnétiques (conductivité ou résistivité), aéromagnétiques et
radiométriques sont mesurées par des équipements spécifiques embarqués à
bord d’un avion qui survole le secteur à une altitude de 80 m (tableau 2). Les
réponses enregistrées correspondent à des signaux provenant d’une profondeur
au plus de 20 m.

III-3-1 Nature des levés géophysiques aéroportés FUGRO

FUGRO lors de ce projet a acquis une couverture de données de géophysiques


aéroportées recouvrant le secteur d’étude.
Les spécifications du levé couvrant la majeure partie des formations du SGM
sont indiquées dans le tableau ci-après.

49
Espacement des lignes de vol 250 m
Espacement des lignes de contrôle 3000 m
Altitude des vols 80 m
Direction des lignes de vol 135 deg.
Direction des lignes de contrôle 225 deg.
Intervalle d'enregistrement des données Magnétiques 0.05 sec.
Intervalle d'enregistrement des données spectrométriques 1 sec

Tableau 2. Spécifications des levés géophysiques aéroportés FUGRO.

L’équipement géophysique utilisé comprend un magnétomètre 3 x Scintrex CS2


vapeur de césium, un système d'acquisition des données FASDAS, un compteur
magnétique FASDAS MAG FPGA, une sonde radio altimétrique King KR
405B, un hypsomètre DIGIQUARTZ, un détecteur de rayons gammas vers le
bas 2048 cu inch, un détecteur de rayons gammas vers le haut 512 cu inch, des
cristaux radiométriques GPX 1024/256 et un système d'acquisition
radiométrique GR 820-3.
Les données électromagnétiques permettent une cartographie des résistivités et
des conductivités qui sont inversement proportionnelles. Ainsi une zone de forte
conductivité correspondrait à une faille ou à un faciès poreux, altéré ou fracturé.
L’interprétation de ces images passe par un traitement spécifique qui vise à
corriger les distorsions et les dégradations des données afin de créer une
représentation qui se rapproche de la scène originelle. En fonction des
paramètres ou teneurs mesurés, les images sont soumises à un système de
codage des couleurs pour faciliter la lecture.
L’image électromagnétique est soumise au même système de codage.
Cette image soumise à un ombrage dans les gris, fait ressortir un ensemble de
discontinuités majeures qui pourraient être des structures tectoniques. Les

50
résultats obtenus ont permis de réaliser la carte électromagnétique d’une partie
du secteur d’étude (figure 17).
Les discontinuités magnétiques, bien visibles sur la carte apportent une
information structurale, liée à des accidents tectoniques (shear zones, failles
cassantes), à des contacts lithologiques, ou à la foliation magnétique interne à un
corps géologique donné. L’analyse de cette figure, montre principalement des
discontinuités orientées NE-SW, NW-SE, E-W et N-S.
Cette information complète les données linéamentaires et de terrain pour la
réalisation de la carte structurale du secteur.
Les données géophysiques et linéamentaires devront cependant être contraintes
par les observations de terrain, et il serait extrêmement hasardeux de toujours
considérer ces discontinuités comme des structures tectoniques.

51
Figure 17. Carte électromagnétique d’une partie du Supergroupe de Mako. (les traits en jaune
représentent les limites des différents permis d’exploration des sociètés minières).

52
III-4 ANALYSE GEOMETRIQUE DE LA DEFORMATION

L’analyse géométrique de la déformation est basée sur une étude macroscopique


et microscopique des structures observées sur le terrain et au laboratoire. La
cartographie de terrain a été réalisée grâce à une boussole Silver Ranger et un
GPS de marque Etrex et les observations au laboratoire ont été faites sur des
lames minces sur des sections perpendiculaires à la foliation et parallèles à la
linéation.

Les données ainsi obtenues ont fait l’objet d’un traitement avec les logiciels
stéréonet et arc-view.

Pour des raisons de commodité et de lisibilité, les cartes de foliation et de


linéation ont été découpées en secteurs nord, centre et sud.

III-4-1 Les systèmes de failles

III-4-1-1 La shear zone de Sandikounda

Dans le secteur de Sandikounda notamment à Tonkouto, les traits tectoniques


observés correspondent à la foliation, au plissement et au boudinage.

III-4-1-1-a La foliation

Les gabbros associés aux diorites, de même que les feuillets de leucogranite
montrent une foliation magmatique qui enveloppe les blocs rigides de roches
mafiques (figure 18). Ces gabbros présentent dans certaines localités un aspect
feuilleté. Ce feuilletage orienté ENE, est marqué par l’orientation préférentielle
des plagioclases présentant une recristallisation assymétrique de leur bordure.

III-4-1-1-b Le plissement et le boudinage

Le plissement affecte surtout les feuillets de trondhjémites à Tonkoutou avec des

53
plis asymétriques.

Dans les gabbros apparaît un boudinage asymétrique de xénolithes mafiques


dans les plans de foliation. Le boudinage affecte aussi les feuillets de
trondhjémites et de leucogranites.

La rotation des enclaves (figure 18) et la recristallisation des grains de


plagioclase témoignent d’une déformation non coaxiale qui serait produite
durant l’écoulement magmatique. En outre, le plissement asymétrique et le
boudinage des feuillets de trondhjémites et de leucogranites donnent aussi un
caractère syntectonique à la mise en place de ces formations.

Gueye et al, (2008), soulignent que la formation des feuillets de gabbros, de


diorite et de leucogranite, parallèlement aux bandes de cisaillement, pourrait être
induite par l’injection de magma cisaillé durant son écoulement entraînant
l’orientation préférentielle des plagioclases et la rotation des xénolithes.

Figure 18. A et B Enclaves de xénolithes dans les feuillets de leucogranite montrant une
rotation.

III-4-1-2- La Shear zone de Léoba-Moussala

54
La shearzone de Léoba-Moussala (LMSZ) est un accident de direction N-S avec
un pendage fort dirigé vers l’Ouest (figure 19).

Figure 19. Localisation géographique de la faille de Léoba – Moussala représentée en rouge.


DSZ : Dioumbalo shear zone. FSZ : Falémé shear zone.

La foliation à l’intérieur du couloir de cisaillement est subverticale avec une


direction N-S (figure 20). L’analyse de la distribution des pôles de la foliation
(figure 21A) montre une trajectoire parallèle à la shearzone. Cependant dans le
complexe plutonique, cette foliation est bien développée dans le monzogranite
de Kaourou avec une direction NNE-SSW mais reste peu marquée au niveau des
granodiorites de Laminia.

Les zones de forte déformation sont marquées par une gneissification avec une
foliation subverticale de direction générale N-S (Guèye et al. 2008).

55
La foliation est associée à une linéation d’étirement subhorizontale (figure 21B)
pouvant parfois plonger de 5° à 30° vers le Nord (Gueye, 2001). Cette linéation
présente une trajectoire parallèle à la direction générale de la shearzone (figure
22).

Figure 20. Carte de la foliation dans la partie nord du SGM


14° 14°

0 0

n=13 n=11 (L)

max. dens.=15.69 (at 1 10/ 18) Num total : 11

min. dens.=0.00

Contours at:

0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

12.00, 13.00, 14.00, 15.00,

A (Mul ti ples of random di stribution)


B

Figure 21. (A) Diagramme des pôles de la foliation. (B) Distribution de la linéation au niveau
de la shear zone de Léoba-Moussala.

56
Une des caractéristiques structurales du pluton de Laminia - Kaourou, reste le
développement de fabriques magmatiques à submagmatiques subparallèles
présentant parfois une variation de direction par rapport à la foliation des roches
du Paléoprotérozoïque (Gueye et al. 2008). L’évolution microstructurale met en
évidence une orientation préférentielle des structures accompagnées par des
déformations internes des cristaux (Guèye, 2001).

Toutes ces observations montrent que la mise en place de ce complexe


plutonique s’est faite sous le contrôle de la tectonique, depuis les stades de
l’ascension du magma jusqu’à la mise en place.

La LMSZ présente un mouvement oblique avec une composante de cisaillement


sénestre, confirmé par l’analyse des indicateurs de mouvement rencontrés au
niveau de cet accident (figure 23).

Figure 22. Carte de la linéation dans la partie nord du SGM

57
A B

C D

Figure 23. (A) et (B) Sigma clastes décrivant un mouvement sénestre. (C) Microstructure C/S
au niveau de Léoba-Moussala montrant un cisaillement sénestre, avec les minéraux phylliteux
marquant les plans S et le quartz les plans C. (D) ‘’mica fish’’ avec un sens sénestre (CPLK).

III-4-1-3- La MTZ

III-4-1-3-1- Caractéristiques

La MTZ a été mise en évidence par Ledru et al. (1989). Elle correspond à un
accident décrochant ductile de plus de 100 km de long, pouvant atteindre 5 km
de large. Elle constitue la zone de contact entre le Supergroupe de Mako et celui
de Dialé-Daléma. Il s’agit d’un système de failles constitué par les zones de
cisaillement sénestre de Kérékoto-Kossanto-Thiabédji, orienté généralement
NE-SW à N-S (Ledru et al. 1989). L’analyse de la carte électromagnétique
montre que la MTZ est discontinue. Elle présente une branche ouest et une
branche est qui présente au Sud des ramifications en queue de cheval (figure
24).

Elles se marquent sur le terrain par des structures planaires et linéaires.

58
Figure 24. Localisation géographique de la MTZ (en rouge).

III-4-1-3-2- Les structures planaires

Les structures planaires sont constituées par la foliation mylonitique, la


schistosité de crénulation, les plans de cisaillement et par les plans de
stratification.

a- La foliation mylonitique

Elle est bien marquée au niveau des roches métavolcanodétritiques et


métasédimentaires. Elle est soulignée par une orientation préférentielle des
galets déformés ou des grains. Cependant dans les faciès à grain fin riches en
quartz, elle est marquée par le rubanement et la forme lenticulaire des grains de
quartz. Cette foliation peut être reprise à certains endroits par un plissement.
L’analyse de figure 25 (secteur centre) et des figures 27E, 27F montre une

59
direction NE-SW avec un pendage fort pouvant être parfois vertical. Vers le
Sud du Supergroupe de Mako, la MTZ présente une foliation mylonitique ENE-
WSW avec un pendage fort. La trajectoire de cette foliation est légèrement
oblique devenant concordante avec les limites de la zone de cisaillement.

Figure 25. Carte de la foliation mylonitique dans le secteur centre du SGM

b- La schistosité de crénulation

Elle résulte de microplis qui reprenant la foliation mylonitique et devenant


localement une schistosité de plan axial. La direction générale de cette
schistosité est de N80° verticale. Elle est généralement oblique devenant
perpendiculaire à la direction de la foliation. Le plus souvent, elle peut être plus
ou moins parallèle aux flancs longs des grands plis dissymétriques dont les axes
sont parallèles à ceux des microplis.

60
c- Les plans de cisaillement ductiles

Ces plans présentent une certaine obliquité sur la foliation mylonitique. Ce sont
des plans discrets le long desquels se font les déplacements et leur espacement
est de l’ordre du millimètre. Ils affectent la foliation et forment avec elle des
angles de plus en plus faibles. De Bembou à Khossanto, l’orientation de ces
plans passe de N70°- vertical à N30°-50°NW. La foliation fait un angle de 35°
avec les plans de cisaillement N 70°. Elle devient parallèle aux plans C de
direction N 30°.

III-4-1-3-3- Les structures linéaires

Les structures linéaires sont représentées par des linéations d’étirement et de


crénulation.

a- La linéation d’étirement

Elle se marque par un étirement des minéraux phylliteux et des grains de quartz.
L’analyse des attitudes de la linéation minérale montre deux principales
directions d’étirement, NE - SW et N - S. Les pendages varient entre 15° et 45°.
Les trajectoires de la linéation (figures 26 et 27E) peuvent être parallèles,
obliques ou perpendiculaires aux directions moyennes de la foliation. D’une
manière générale, la linéation d’étirement au niveau des deux branches de la
MTZ, là où elle est bien exprimée, présente une direction et une trajectoire un
peu irrégulières par rapport à la foliation, avec des pitchs faibles, moyens ou
forts. En outre elle montre un pendage de 0 à 45° généralement vers le SW ou le
NE pour une foliation qui présente un pendage fort vers le NW.

61
Figure 26. Carte de la linéation dans le secteur centre du SGM

b- La linéation de crénulation

La linéation de crénulation présente une orientation généralement N230° à


N240°, parallèle aux axes des microplis mais aussi des mégaplis avec un
pendage variable. Cette linéation de crénnulation est parallèle à la linéation
d’étirement de direction NE-SW.

62
III-4-1-3-4- Le plissement et le boudinage

Le plissement au niveau de la MTZ est marqué par des plis dissymétriques. Le


plissement dissymétrique (figure 27B) s’observe dans des formations
métavolcanosédimentaires à métasédimentaires surtout entre Kossanto et
Sambarabougou où apparaissent des mégaplis montrant un contact cheuvauchant
(figure 27A). Ces derniers montrent des flancs inverses parfois laminés, un axe
parallèle à la linéation de crénulation et une schistosité plan axial N85°-12°N. Ils
décrivent généralement un cisaillement sénestre.

Ces plis correspondent localement à des kinks à axe N170°-60 et affectent les
tufs de la piste de Bembou - Khossanto.

A Séghoto, un polyplissement dans les métavolcanosédiments qui présentent par


endroits des structures en dômes, fait apparaître des plans axiaux N30°-20WNW
dont les axes sont parallèles à la linéation d’étirement.

Le boudinage montre un étirement de la matière parallèlement à la linéation


régionale. La réponse différentielle de séries de compétence hétérogène à une
même déformation (Ramsay, 1967) fait apparaître un boudinage de contraste
rhéologique. Ce type de boudinage se rencontre dans les métavolcanosédiments
où des éléments de compétence élevée sont boudinés dissymétriquement,
parallèlement à la linéation d’étirement. Certains boudins sont parfois
tronçonnés.

63
A B
B

C D
0

C
n=21

max. dens.=12.37 (at 1 40/ 18)


n=6 (L)

min. dens.=0.00

n=21 (P)

Contours at:

Num total : 27
0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

12.00,

(Mul ti ples of random di stribution)

F
E

Figure 27. (A) Mégaplis avec un contact chevauchant affectant les métasédiments au niveau
de la branche ouest MTZ. (B) Plis dissymétriques dans les métasédiments à Niamia. (C) et
(D) plis superposés affectant les métavolcanodétritiques. (E) et (F) distribution de la foliation
et de la linéation. ▲= linéation d’étirement ; + = pôle de la foliation.

64
III-4-1-3-6- Les structures cassantes

La déformation cassante s’exprime par des joints affectant les pélites entre
Niamia et Tourokhoto. Ces derniers sont transverses ou conjugués avec des
orientations respectivement N112°-65°S ; N80°-77°S ; N165°-58°E

Des failles horizontales recoupant la foliation, affectent les


métavolcanosédiments.

Les indicateurs du sens de mouvement au niveau de la MTZ apparaisent


clairement aussi bien à l’échelle macroscopique qu’à l’échelle microscopique.
Ils sont essentiellement représentés par des deltas clastes, des ECC, des
fabriques C-S et des plis dissymériques montrant des sens de déplacement
dextres parfois sénestres (figure 28).

A B

Figure 28. (A) Deltas claste avec un sens dextre dans les métasédiments à l’Est de Kossanto
au niveau de la MTZ. (B) pli dissymétrique montrant un sens sénestre à Niamia.

III-4-1-4- Le système de shear zones de Badon-Nienieko

Ce système est constitué par la shearzone de Badon (BSZ) au Sud, et celle de


Niéniéko (NSZ) au Nord, toutes deux disposées en échelon (figure 29).

La shearzone de Badon est un accident orienté NE-SW qui affecte surtout le


granitoïde de Badon, mais aussi, une partie de l’ensemble volcanique et
65
volcanosédimentaire. Son prolongement nord pourrait être la faille de Niéniéko.
Au Sud, elle se termine par des ramifications N - S. En raison du manque de
structures observables à l’affleurement, seule la shearzone de Niéniéko sera
décrite ci-après.

Figure 29. Localisation géographique du système de shear zones de Badon – Niéniéko


représenté en rouge.

III-4-1-4-a Caractéristique de la shear zone de Niéniéko

Il s’agit d’une faille transpressive sénestre de direction NE-SW pouvant


présenter un rejeu transpressif dextre N – S (Thiam, 2004). L’analyse de la carte
électromagnétique la distingue séparément de la faille de Sabodala.

66
Elle est caractérisée sur le terrain par des structures planaires et linéaires.

III-4-1-4-b Les structures planaires de la NSZ

Les structures les mieux représentées sont la foliation mylonitique et la


schistosité de crénulation.

b-1 La foliation mylonitique

Elle affecte essentiellement les métavolcanosédiments et se traduit par


l’orientation préférentielle des galets des conglomérats et des grains grossiers.
Elle est pénétrative et fait apparaître des plans très serrés. Cette foliation montre
une direction générale NE-SW (figures 25, 30A et B) concordante avec
l’orientation générale de la shearzone. Le pendage fort varie entre 40° et
70°NW. La foliation mylonitique est localement plissée et même replissée.

0 0

n=12
n=11 (L)

max. dens.=26.28 (at 1 20/ 18)


n=12 (P)

min. dens.=0.00
Num total : 23

Contours at:

0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

12.00, 13.00, 14.00, 15.00,

B
(Mul ti ples of random di stribution)

A
▲= linéation d’étirement ; + = pôle de la foliation mylonitique

Figure 30. (A) Pôle de la foliation et linéation. (B) Diagramme de densité des pôles

b-2 La schistosité de crénulation

Elle s’observe dans les zones où les formations sont plissées. Elle peut devenir
localement une schistosité de plan axial. On peut avoir par endroit deux
directions de schistosités de crénulation liées à deux épisodes de plissement.

67
III-4-1-4-c Les structures linéaires

c-1 La linéation d’étirement et de crénulation

Elle est marquée par l’étirement des galets et des grains. Deux directions de
linéation prédominent : NE-SW et NW-SE. La trajectoire de cette linéation
(figures 26 et 30A) est d’une part parallèle à celle de la foliation et d’autre part
perpendiculaire à cette dernière, faisant apparaître deux directions de linéation.

La linéation de crénulation est associée à un plissement à plan axial N80-42N et


présente une orientation N355-22.

III-4-1-4-d Le plissement

Des plis superposés à axes parallèles à la schistosité de crénulation qui


reprennent la foliation mylonitique affectent les métavolcanosédiments. Des plis
à plan axial N170°-70°W, déversés vers l’Est ont tendance à se redresser sous
l’effet d’un deuxième plissement de plan axial N80°-42°N lié à un cisaillement
sénestre.

Les indicateurs de sens de cisaillement rencontrés donnent des sens sénestres. Ils
contiennent des deltas clastes et des structures en dominos (figure 31).

68
A B

Figure 31. (A) structure en dominos marquée par un minéral de plagioclase fracturé et
montrant un sens sénestre dans les volcanosédiments à Niéniéko. (B) boudinage
dissymétrique montrant un cisaillement dextre dans la shear zone de Badon.

III-4-1-5- La zone transcurrente Yaaka ou faille de Yaaka

III-4-1-5-a Caractéristiques

Il s’agit d’une faille décro-cheuvauchante de direction NE-SW (figure 32),


caractérisée par une déformation ductile sénestre (Sow, 2004). En outre son
extension pourrait être beaucoup plus importante vers le Nord où elle pourrait
être la limite entre les formations de roches vertes et l’ensemble métaandésites et
métavolcanosédimentaires. Elle affecte les roches métavolcaniques et
métasédimentaires et serait aussi importante que la MTZ et le système de shear
zones de Badon-Niéniéko. Elle présente les caractères de déformation évoluant
dans un contexte transpressif senestre.

69
Figure 32. Localisation géographique de la faille de Yaaka (en rouge).

III-4-1-5-b Les structures planaires

b-1 La foliation

Elle est pénétratives dans les roches métavolcanosédimentaires et


métasédimentaires. L’orientation des minéraux phylliteux, des grains grossiers
et des galets, caractérise très bien cette foliation qui peut faire apparaître par
endroit des plans très serrés. La direction générale ENE-WSW (figure 33)
montre des pendages parfois forts vers le NNW devenant dans certains cas
verticaux. La foliation est légèrement oblique sur la direction générale de la
shearzone de Yaaka.

70
0

n=4 (L)

n=14 (P)

Num total : 18

▲= linéation d’étirement ; += pôle de la foliation


Figure 33. Pôle de la foliation mylonitique et linéation au niveau de la shear zone de Yaaka.

b-2 La schistosité de crénulation

Elle est de direction générale ENE-WSW et affecte surtout la foliation


microplissée. Elle est bien marquée dans les métatufs et les
métavolcanosédiments.

III-4-1-c Les structures linéaires

Elles sont représentées par une linéation d’étirement. Cette est soulignée par
l’étirement des minéraux phylliteux et des grains grossiers. La direction générale
est orientée NE-SW avec un pendage faible à moyen vers le SW. Cependant
vers Lamé, elle prend une direction NW.

III-4-1-6- La shear zone de Sabodala

III-4-1-6-a Caractéristiques

Cet accident N-S (figure 34), affecte généralement les roches vertes constituées
surtout par les basaltes en pillow lavas, mais aussi les faciès
métavolcanodétritiques. Il s’agit d’un accident ductile transcurrent sénestre
71
(Ngom, 1995 ; Thiam, 2004). Le régime transpressif sénestre évolue par la suite
en contexte transpressif dextre NE-SW (Thiam, 2004). Sur le terrain, elle est
marquée par des structures planaires, linéaires et cassantes.

Figure 34. Localisation géographique de la faille de Sabodala (en rouge).

III-4-1-6-b Les structures planaires

Elles sont représentées par la foliation, la schistosité de crénulation et les plans


de cisaillement.

b-1 La foliation

Elle est soulignée par l’orientation des pillow lavas et des minéraux des faciès
affectés. Dans les faciès intensément déformés, la foliation peut être plissée à
polyplissée ou reprise par une crénulation (figures 35A et 35B). L’analyse
directionnelle de cette foliation (figures 25 et 35C) montre que cette dernière est
généralement oblique par rapport à l’orientation de la shearzone, avec une

72
direction NE-SW présentant un pendage fort vers le NWdans l’ensemble
pouvant être parfois vertical. La trajectoire de la foliation reste plus ou moins
oblique par rapport à celle de l’accident avec par endroit une trajectoire
concordante aux limites de la faille.

B
Torsion
dextre

Schistosité de
crénulation

A 0

n=15 (L)

Num total : 15

n=26

max. dens.=20.82 (at 1 35/ 42)

min. dens.=0.00

Contours at:

0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

12.00, 13.00, 14.00, 15.00,

C (Mul ti ples of random di stribution)


D

Figure 35. (A) Plissement et torsion des métabasaltes à Sabodala. (B) Crénulation reprenant la
foliation dans les métabasaltes à Sabodala. (C) Pôles de la foliation. (D) Distribution de la
linéation.

b-2 La schistosité de crénulation

Elle est bien marquée dans les métabasaltes. Dans ces formations, la crénulation
reprend la foliation (figure 35B) donnant une schistosité de plan axial avec une
direction oscillant entre N60° et N80° avec un pendage subvertical.

73
b-3 Les plans de cisaillement

Ils sont généralement centimétriques à millimétriques, parfois parallèlement à la


foliation. Cependant, dans les secteurs où ils sont bien exprimés, ils forment des
plans faisant avec la foliation des angles variant entre 0° et 30° au maximum
avec un jeu souvent senestre mais parfois dextre. Comme pour la foliation, ils
peuvent être repris par une crénulation.

III-4-1-6-c Les structures linéaires

Elles regroupent les linéations d’étirement et de crénulation.

c-1 La linéation d’étirement et de crénulation

La linéation d’étirement est bien marquée par l’étirement des minéraux, surtout
des mégacristaux de pyroxène au niveau des gabbros. Elle peut être aussi
soulignée par l’étirement des galets dans les faciès métavolcanosédimentaires.
L’analyse directionnelle (figures 26 et 35D) nous donne deux directions :
NE-SW et NNW-SSE à N-S avec un pendage pouvant être fort à moyen. Elle est
généralement parallèle à l’axe des plis affectant les formations surtout ceux à
axes courbes. Ce parallélisme se note aussi avec la direction des fibres
cristallisant dans certaines ouvertures.

La linéation de crénulation est visible dans les zones de forte déformation


présentant une crénulation et est surtout parallèle à la linéation d’étirement.
Comme la linéation d’étirement, elle est aussi parallèle aux axes des microplis,
avec un pendage fort à moyen.

III-4-1-6-d Le plissement et le boudinage

Les plis sont le plus souvent dissymétriques et s’observent aussi bien les
métabasaltes que dans les métavolcanosédiments. Dans certains secteurs, ils
peuvent être polyplissés avec des plis à axe courbe devenant parallèle à la

74
linéation d’étirement. La courbure maximum est de N005° à N025°.
Généralement les plans axiaux des plis et la schistosité de crénulation induite
sont parallèles. L’essentiel des plis rencontrés sont des plis dissymétriques à
axes orientés N10° à N40° avec un pendage moyen. Des plis à axes orientés
N115°, N150° ; N272° à N290° sont aussi notés. Vers le Nord à hauteur de
Bransan, les kink bands affectent des pélites dont les axes présentent une
orientation N345-10 avec des bandes de kink pouvant être perpendiculaires à la
linéation d’étirement.

Le boudinage affecte surtout les bancs de quartzites et les filons de quartz, avec
des boudins dissymétriques témoignant d’un étirement suivant l’axe X et d’une
forte composante en compression. Dans certains cas, les boudins sont cisaillés
donnant un sens de déplacement dextre, cette structuration est surtout observée
au niveau des filons traversant les métabasaltes et les métapelites.

III-4-1-6-e Les structures cassantes

Elles sont caractérisées par des joints transverses, des joints conjugués affectant
les métavolcanosédiments. L’essentiel des structures cassantes est représentée
par des failles normales conjuguées qui affectent les quartzites. Leurs attitudes
sont de direction N115°-50°N à N55°-15°SE en passant par N100°-35°S. En
plus de ces failles, on a des failles horizontales. Ces mêmes systèmes de failles
conjuguées sont aussi retrouvés au niveau des brèches situées aux environs de
Kérékounda, avec des directions N110°-35°S ; N50°-40°NW et N170°-32°E.
Cependant on remarque l’existence d’une déformation semi-ductile matérialisée
dans les quartzites par des veines et veinules le plus souvent plissées et
cisaillées.

L’évolution de cette faille montre des sens de cisaillement dextre et sénestre,


soulignés par les indicateurs rencontrés tels que les deltas et les sigmas clastes,

75
les ECC, les fabriques C-S et les boudinages dissymitriques (figure 36)

A B

C D

Figure 36. (A) Sigma claste marqué par un feldspath fracturé dans les volcanosédiments
montrant un cisaillement sénestre à Bransan. (B) Delta claste marqué par un feldspath fracturé
dans les volcanosédiments montrant un cisaillement sénestre à Bransan. . (C) veine de quartz
boudinée et cisaillée dextre. (D) veine de quartz plissée avec un sens sénestre et reprise par un
mouvement dextre dans l’encaissant basique du granite de Dioudioukounkou.

III-4-1-7- La shearzone de Kossanto

III-4-1-7-a Caractéristiques

C’est un accident N-S situé à l’Est de la shear zone de Sabdala qui affecte
surtout les métavolcanosédiments. Elle constitue par rapport au système de faille
NE-SW, une faille secondaire se rattachant à la MTZ. Elle est caractérisée par
des strucutres planaires et linéaires.

76
III-4-1-7-b Les structures planaires

La shear zone de Kossanto est peu marquée à l’affleurement. Seule la foliation


permet de l’identifier sur le terrain. Cette dernière affecte les
métavolcanosédiment et les roches basiques. Elle est marquée par l’orientation
des grains et galets donnant aux faciès une structuration pénétrative qui peut être
par endroit reprise par un plissement. L’analyse des figures 25 et 37 nous donne
une direction NE-SW avec un pendage fort à moyen vers le NW pouvant être
vertical. La trajectoire de la foliation est légèrement oblique à celle de la
shearzone.

0
0

n=2 (L)
n=2 (L)

n=7 (P)
n=7 (P)

Num total : 9
Num total : 9

Figure 37. Pôle de la foliation et linéation dans la shear zone de Kossanto

III-4-1-7-c Les structures linéaires

Les structures linéaires sont représentées dans la shear zone de Kossanto par une
linéation d’étirement. Elle est soulignée dans les métavolcanosédiments par un
étirement des minéraux dans la direction NE-SW avec des pendages faibles ne
dépassant pas 20°.

III-4-1-7-d Le plissement

Les plis sont observés dans les métabasaltes, les métaandésites et dans les roches
volcanodétritique. Il s’agit de plis à axes courbes. La vergence se fait

77
généralement vers le Sud Est, avec souvent des plis à axe parfois vertical
montrant une courbure maximale dirigée vers le SE et d’autres à axe horizontal.

III-4-1-8- La shear zone de Sounkounkou

III-4-1-8-a Caractéristiques

Elle est de direction N-S et constitue le prolongement nord de la shear zone de


Kossanto (figure 38).

Figure 38. Localisation géographique des failles de Kossanto et de Sounkounkou

III-4-1-8-b Les structures planaires

Elles sont représentées par la foliation mylonitique. Cette dernière est


pénétrative et affecte les métavolcanodétritiques. La foliation est soulignée par
l’orientation des galets, des minéraux et par le rubanement des grains de quartz
dans les faciès granitiques. L’orientation de la foliation (figures 25 et 39C)

78
donne une direction NNE-SSW à N-S avec un pendage faible vers le NW à
NNW. La trajectoire est presque concordante avec les limites de la shear zone.
La foliation est reprise par des plis à axe courbe devenant par endroits des plis
en fourreau. Cette foliation subhorizontale donne à ce secteur une certaine
particularité.

III-4-1-8-c Les structures linéaires

Elles sont définies par une linéation d’étirement observable dans les roches
métavolcanodétritiques (figures 26 et 39B). La linéation d’étirement s’enroule
parfois autour de l’axe des plis et devient par endroit parallèle à la direction de
courbure maximum des axes qui est généralement de N100° à N160°. L’analyse
de l’orientation de la linéation (figure 39D) donne deux directions sécantes : une
direction NE-SW et une autre NNW-SSE avec un pendage généralement faible.
De rares linéations d’intersection et de crénulation sont observables et sont
parallèles à la linéation d’étirement.

79
Pli couché à
axe courbe

A B
0 0

n=16 n=12 (L)

max. dens.=20.35 (at 1 20/ 66) Num total : 12

min. dens.=0.00

Contours at:

0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

12.00, 13.00, 14.00, 15.00,

C (Mul ti ples of random di stribution)


D

Figure 39. (A) Pli à axe courbe dans les métavolcanodétritiques à Sounkounkou. (B)
Linéation d’étirement dans les métavolcanodétritiques à Sounkounkou. (C) Pôles de la
foliation. (D) distribution de la linéation dans la shear zone de Sounkounkou.

III-4-1-8-d Le plissement et le boudinage

Des plis dissymétriques couchés replissent la foliation avec une vergence


généralement Sud Est. Ces plis couchés présentent des allures de plis en
fourreau à axes courbes (figure 39A) devenant parallèles à la linéation
d’étirement. La direction de courbure maximum est généralement Sud Est. Ces
plis peuvent présenter des ouvertures dues à la courbure et à l’intensité de
l’étirement de la matière, avec des recristallisations de quartz parallèles à la
linéation d’étirement.

Le boudinage est surtout dissymétrique et affecte surtout les filons de quartz ou


les dykes mis en place généralement dans les plans de foliation, ou obliques à

80
ces plans.

III-4-1-8-e Les structures cassantes

Un système de joints transverses et conjugués affecte les formations. Leurs


attitudes donnent des directions N130°-60°NE ; N090°-72°S ; N010°-63°E ;
N035°-50°SE ; N155°-55°ENE. Des failles normales de direction N150° à
N158° avec un pendage 40° NE mais aussi des microfailles normales orientées
N048°-20°NW avec des stries N337°-30° affectent les métavolcanodétritiques.
Quant à la déformation semi-ductile, elle est caractérisée par des ouvertures ou
fentes avec des recristallisations de quartz suivant la direction de la linéation
d’étirement.

III-4-1-9- Les shearzones de Tiabédji (STi) et de Tomboronkoto


(STo)

III-4-1-9-a Caractéristiques

Les shearzones de Tiabédji et de Tomboronkoto sont des failles secondaires


orientées N-S et localisées au Sud du SGM. Ces deux accidents affectent
généralement les métasédiments et les volcanodétritiques. Ils sont disposés
parallèlement l’un à côté de l’autre et sont encadrés au nord et au sud par des
branches de la MTZ.

III-4-1-9-b Les structures planaires

Elles sont représentées par la foliation mylonitique. Elle affecte surtout les
métandésites et est soulignée par l’orientation des minéraux. L’étude des figures
40, 41A, 41B donne respectivement pour la shear zone Tiabédji une foliation
orientée ENE-WSW avec des pendages forts vers le NW et la shear zone
Tomboronkoto une foliation orientée NNE-SSW avec aussi des pendages forts
vers le NW. L’analyse de la trajectoire montre une trajectoire oblique avec un

81
angle plus ou moins fort de la foliation par rapport aux limites de l’accident de
Tiabédji ; quant à celle de Tomronkoto, elle est légèrement oblique devenant par
endroit concordante aux limites de l’accident.

Figure 40. Carte de la foliation dans le secteur Sud du SGM

0 0

n=3 (L)
n=5 (P)

n=3 (P)
n=1 (L)

Num total : 6
Num total : 6

A B

Figure 41. (A) Pôles de la foliation et linéations à Tiabédji. (B)Pôles de la foliation et


linéation à Tomboronkoto

82
III-4-1-9-c Les structures linéaires

Elles sont définies par la linéation d’étirement. Cette dernière est caractérisée
par un étirement des minéraux sur les plans de foliation, montrant toujours un
plongement vers le NE. L’analyse directionnelle de la linéation (figures 41A,
41B et 42) donne une orientation NE-SW avec un pendage faible à moyen pour
la faille de Tiabédji. La trajectoire est oblique par rapport à celle de la foliation
avec un pitch faible à moyen.

Figure 42. Carte de la linéation dans le secteur Sud du SGM

III-4-1-10- Les accidents NW-SE et E-W à ENE-WSW

Ce sont des failles orientées NW-SE et E-W à ENE-WSW. Elles recoupent les
accidents précédents et peuvent être dextres ou sénestres. Ces failles fournissent

83
très peu d’informations, car elles ont induites peu ou presque pas de structures
au niveau des faciès affectés. Ces accidents se sont mis à un moment où la
ceinture volcanique de Mako était phase de refroidissement. Cependant ces
failles pourraient avoir certains effets dans la structuration de certains secteurs
notamment. En effet, dans le secteur de Sounkounkou, la conjugaison des failles
NW-SE sénestre et NE-SW dextre, aurait induit un poinçonnement du SGM. Ce
dernier est souligné par un chevauchement à vergence SE avec des plis à axe
courbe devenant par endroit des plis en fourreau, une linéation d’étirement
parallèle à l’axe des plis et une foliation sub horizontale (figure 39). Dans ces
zones, elles peuvent induire un plissement reprenant les précédents, ou le
basculement de structures existantes.

III-4-1-11- La zone de Sandikounda

Cette zone offre des traits tectoniques caractéristiques qui diffèrent des
observations régionales faites dans le reste du SGM.

En effet une coupe NW-SE faite dans ce secteur révèle un empilement des
unités lithologiques séparées par des contacts tectoniques à vergence SE
marqués par structures planaires, linéaires et des plis. Ces formations affleurent
dans les localités de Tonkouto et de Sonfara (figure 43) et sont constituées de
basaltes en pillow, de volcanoclastites, d’amphibolites et de gneiss. Ces derniers
forment le complexe amphibolo-gneissique de Sandikounda (Dia, 1988, Dia et
al, 1997). Ces roches sont post datées par la mise en place du complexe
plutonique lité de Sandikouda (Guèye et al., 2008) datée à 2158 ± 8 Ma par la
méthode Pb/Pb sur zircon (Dia et al., 1997). L’analyse de ces traits tectoniques
donne :

84
III-4-1-11-a Les structures planaires

Elles correspondent à des plans de foliation et à des plans de cisaillement.

a-1 La foliation

Bien exprimée dans les tonalites gneissiques de Tonkouto, elle est parallèle à
légèrement oblique par rapport au litage igné précoce des gneiss. Le
plongement faible est dirigé vers le NW. Les relations entre la foliation (plan s)
et le litage magmatique sont de type C-S. La foliation est surtout soulignée par
l’allongement des grains de quartz et des agrégats de feldspath, mais aussi par
celui des minéraux équidimensionnels de haut degré de métamorphisme tels que
l’Opx-Cpx, hornblende et biotite. Dans les amphibolites de Sonfara, la foliation
bien développée, est parfois plissée. L’analyse directionnelle de la foliation
(figures 44A), montre une direction ENE-WSW à E-W avec un plongement vers
le N.

Guèye et al. (2008) soulignent que la présence d’Opx dans les tonalites
gneissiques indique que la foliation régionale s’est développée durant un
métamorphisme du faciès granulite. Le développement de la foliation, ainsi que
son plissement associé à la migmatisation suggère que la déformation s’est
produite au paroxysme du métamorphisme et de la fusion partielle.

85
Figure 43. Esquisse de la carte géologique de Sandikounda montrant les principaux faciès :

1- Complexe amphibologneissique de Sandikounda (SAG) ; 2- Complexe plutonique lité de


Sandikounda (CPLS) ; 3- Métabasaltes ; 4- Complexe plutonique de Laminia-Kaourou ; 5-
Roches basiques ; 6- Formations Néoprotérozoïques et Paléozoïques indifférenciées ; 7- Faille
transcurrente ; 8- Chevauchement ; 9- Linéation ; 10- Trait de coupe. (Guèye et al., 2008 ,
modifié).

a-2 Les plans de cisaillement

Ils sont définis dans les gneiss par les relations entre la foliation et le litage igné
précoce. Cependant dans les amphibolites, ils sont bien développés et restent le

86
plus souvent oblique par rapport à la foliation.

III-4-1-11-b Les structures linéaires

La linéation d’étirement est bien marquée surtout dans les métabasaltes en


pillow lavas et les volcanoclastites (figure 45B). L’analyse de la figure 44B
montre une linéation de direction NNW-SSE à NNE-SSW avec un pendage
moyen de 30°.

0 0

n=10 n=10 (L)

max. dens.=25.84 (at 1 71/ 12) Num total : 10

min. dens.=0.00

Contours at:

0.00, 1.00, 2.00, 3.00,

4.00, 5.00, 6.00, 7.00,

8.00, 9.00, 10.00, 11.00,

A 12.00, 13.00, 14.00, 15.00,


B
(Mul ti ples of random di stribution)

Figure 44. (A) Pôles de la foliation. (B) Distribution de la linéation d’étirement dans les
tonalites gneissiques et les amphibolites dans le secteur de Sandikounda.

III-4-1-11-c Le plissement

A Sonfara, le plissement affecte la foliation et apparaît parfois superposé. En


outre, des plis P1 couchés à axe horizontal montrant un chevauchement dans les
amphibolites, sont parfois repris par des plis P2 à axe vertical (figure 45E).

Les relations entre la foliation et la linéation, ainsi que les plis couchés,
montrent un caractère chevauchant qui aurait affecté la pile lithologique au
niveau de Sandikounda avec une vergence vers le SE. Elle est aussi soulignée
par l’empilement d’unités à métamorphisme de haut degré constituées par les
amphibolo-gneiss, sur des unités faiblement métamorphiques formées par les

87
métabasaltes, les volcanoclastites et le complexe plutonique lité (figure 45A).

Ce style tectonique particulier caractérise une déformation chevauchante et n’est


observable que dans ce secteur de Sandikounda.

Cependant certaines caractéristiques de ce chevauchement, ont affectées par les


phases de déformation postérieures mais aussi par les phénomènes de
migmatisation affectant les amphibolites qui seraient dus probablement par le
flux thermique important accompagnant la mise en place du complexe
plutonique lité.

III-4-1-12- Relations entre le linéation d’étirement et la foliation

Les analyses des directions et des trajectoires montrent une linéation d’étirement
qui présente un pitch faible à moyen devenant fort par rapport à la foliation à
certains endroits. En effet dans l’ensemble du secteur, l’attitude de la linéation
varie par rapport à la foliation associée. Cette variation pourrait être liée à un
changement de style de déformation affectant les formations.

88
A

Linéation
d’étirement

C
B

Pillow
lava

P2
P1
D
E

Figure45. (A) coupe NW-SE montrant le chevauchement dans le secteur de Sandikounda. (B)
linéation d’étirement dans les volcanodétritiques décrivant un décrochevauchement. (C) et (D)
transposition des structures en pillow dans les plans de schistosité. (E) pli couché P1 dans les
amphibolites repris par des plis P2.

89
III-4-2- Analyse microscopique des failles

L’analyse microscopique montre une déformation hétérogène notée sur


l’ensemble des shearzones du Supergroupe de Mako. Cette déformation affecte
les espèces minérales telles que le quartz, les feldspaths, les micas en particulier,
et selon les conditions physiques du milieu, elle se manifeste par une
recristallisation qui peut être partielle ou totale, une recristallisation dynamique,
une torsion du plan de clivage (mica fish) et une courbure du réseau cristallin
(extinction ondulante), l’apparition de quartz porphyroclastique.

III-4-2-1- La recristallisation

C’est un mécanisme fréquent qui affecte toutes les espèces minérales des
mylonites. Cette recristallisation peut être totale ou partielle et les grains
recristallisés sont de petite taille (grains mylonitiques). Le plus souvent ce sont
des grains de quartz recristallisés fins, se répartissant dans toute la matrice de la
mylonite (matrice totalement recristallisée). Cette recristallisation est observable
presque dans toutes les shearzones du secteur de Mako notamment à Niéniéko,
Sabodala, Léoba-Moussala, la MTZ où la matrice des mylonites présentent une
recristallisation complète constituée surtout de quartz associés à de la chlorite,
de la séricite et de la calcite (figures 46B, 46C, 48C et 48D)

Cette recristallisation peut aussi s’observer dans les zones abritées des minéraux
porphyriques (feldspaths surtout) ou affecter partiellement ou totalement ces
minéraux. Les néoblastes de quartz ne présentent alors pas d’allongement ni de
suture.

Les minéraux néoformés affectés par une recristallisation dynamique subissent


une orientation préférentielle suivant la direction de l’étirement. Les grains sont
généralement rectangulaires et allongés parallèlement à la foliation. Les grains

90
de quartz recristallisés dynamiquement présentent les caractéristiques indiquées
ci-dessus et une extinction ondulante. Ils sont liés à une forte déformation
intervenant à haute T°. Des phénomènes de migration des limites des grains sont
aussi observés. De tels mécanismes de déformation se retrouvent au niveau des
shearzones de Léoba-Moussala et de Niéniéko, avec des grains de quartz
recristallisés allongés et orientés parallèlement à la foliation (figures 46A, 46D,
48A).

Quartz Quartz

A B

Quartz
Quartz

C D

Figure 46. (A) et (D) Recritallisation dynamique marquée par l’allongement des grains de
quartz. (B) et (C) Recristallisation de la matrice en grains de petite taille.

III-4-2-3- Torsion du plan de clivage (mica fish) et courbure du


réseau cristallin (extinction ondulante)

Les torsions affectent surtout les micas et les amphiboles, en leur donnant une
structure particulière appelée ‘‘mica fish’’. Ce sont de bons indicateurs du sens
de cisaillement (figure 48B).

91
L’extinction ondulante due à une courbure du réseau cristallin est notée surtout
au niveau des grains de quartz et de feldspath. Dans le secteur ces types de
structures se rencontrent presque partout.

III-4-2-4- Les quartz porphyroclastiques

Ce sont des quartz de grande taille présentant généralement des sous-structures


appelées des sous grains. Ces derniers sont le plus souvent orientés
parallèlement à la foliation et peuvent constituer de bons indicateurs du sens de
cisaillement. Ces structures s’observent au niveau de Sabodala et Niéniéko
(figure 47).

Sous grain

500µ

Figure 47. Quartz porphyroclastique avec des sous grains

L’analyse du mécanisme de déformation montre que l’intensité de déformation


n’a pas été la même dans tout le secteur. En effet, les manifestations de ce
mécanisme diffèrent avec des zones qui sont marquées par une recristallisation
dynamique des grains qui sont néoformés caractérisant une forte déformation à
haute température. Ce type de mécanisme se retrouve surtout dans les parties
NW du secteur. Cependant, dans les autres parties du secteur d’étude, la
recristallisation prédomine.

92
Quart
z
Mic
a

A B

Séricite
Quart
z

Quart
z
C D

Figure 48. (A) Recristallisation dynamique de la matrice. (B) « mica fish ». (C)
Recristallisation de la matrice en séricite et en quartz. (D) Recristallisation au niveau des
zones abritées. A B

III-4-3- Synthèse des données

La combinaison des données linéamentaires et géophysiques validées par les


données de terrain et de laboratoire, a permis d’établir la carte structurale du
SGM (figure 49).

93
Figure 49. Carte structurale du Supergroupe de Mako

MTZ (br W) et (br E) : Main Transcurrent Zone (branches ouest et est) ; SSZ : Sabodala shear
zone ; SoSZ : Sounkounkou Shear zone ; YTZ : Yaaka Transcurrent Zone ; PSZ : Pélèle shear
zone ; SMF : Sénégalo-malienne Fault ; FSZ : Falémé Shear zone ; LMSZ : Léoba-Moussala
Shear zone ; DSZ : Dioumbalou shear zone.

94
Des observations faites sur le terrain, au laboratoire et de la carte structurale du
secteur de Mako (figure 49), il se dégage un ensemble d’accidents formant des
familles de failles : celles à caractère chevauchant à vergence SE décrivant une
déformation tangentielle et celles de nature tanscurrente régionale marquée par
de grands décrochements ductiles de direction : NE-SW ; N-S ; E-W à ENE-
WSW et NW-SE (figure 49), pouvant être classés suivant leurs relations
géométriques, en failles précoces, principales, secondaires et tertiaires.

Les failles précoces sont principalement orientées N-S, certaines ont pu être
réactivées par les évènements postérieurs. Ces accidents sont représentés par les
shear zones de Sandikounda, de Léoba-Moussala.

Les failles principales ou accidents majeurs sont orientées NE-SW. Elles


correspondent à la Main Transcurrent Zone (MTZ), l’ensemble que nous avons
dénommé « système de shears de Badon-Niéniéko », et la Yaaka Transcurrent
Zone (YTZ).

Les failles secondaires peuvent être d’anciennes failles précoces réactivées, ou


de nouveaux accidents secondaires par rapport aux principales. Elles sont aussi
orientées N-S et sont représentées par les failles de Sabodala, de Kossanto, de
Sounkounkou, de Thiabédji et de Tomboronkoto.

Les failles tertiaires sont structurées E-W à ENE-WSW et les NW-SE, parmi
lesquelles nous avons la shear zone de la Falémé.

95
PARTIE III : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE ET
GEODYNAMIQUE

CHAPITRE I : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE

I-1- MECANISME MAJEUR DE LA DEFORMATION

Les mécanismes majeurs de la déformation développés dans les terrains


paléoprotérozoïques du Craton Ouest Africain, sont surtout caractérisés par une
déformation transcurrente ou une transpression. Ces dernières années le
mécanisme de transpression reste le plus utilisé dans l’évolution structurale du
Birimien du Craton Ouest Africain (Feybesse et al., 2006 ; Hein, 2009).

Chaque mécanisme majeur de déformation initie des structures macroscopiques


et microscopiques caractéristiques par leur orientation et leur géométrie. Le
mécanisme de cisaillement transcurrent est marqué par exemple par une
linéation avec un pitch faible. Celui de raccourcissement montre une linéation
avec un pitch fort traduisant une extrusion du matériau. Dans le contexte de la
transpression avec une variation d’intensité des deux composantes, la linéation
d’étirement décrit un mouvement de décrochevauchement montrant aussi bien
un mouvement d’extrusion qu’un mouvement de cisaillement du matériau avec
un pitch moyen à fort.

Le mécanisme de transpression (Harland, 1971) a été défini dans la partie nord


ouest de l’Ecosse. Il s’agit d’un processus permettant à un bloc coincé entre
deux failles de décrochement, de subir un raccourcissement normal à la direction
des failles. Ce raccourcissement est générateur d’une compression suffisante
entraînant l’extrusion verticale des matériaux (Sanderson et Marchini, 1984). Ce
modèle s’applique généralement à une shear zone verticale ayant un
déplacement horizontal qui est associé à une composante de déformation pure,

96
perpendiculaire au plan de la shear zone (figure 50).

Composante de
raccourcissement

Composante de
cisaillement

Figure 50 : Illustration d’une transpression homogène (Sanderson et Manchini, 1984)


montrant une composante cisaillante simple et une composante coaxiale raccourcissante
perpendiculaire et simultanée dans un plan de cisaillement vertical.

Les effets de la déformation se répartissent en deux composantes : un


cisaillement simple et une déformation pure. Le modèle de Sanderson et
Manchini (1984) est le plus souvent rencontré dans les formations géologiques.
Dans ce cas de figure, une variation d’intensité de la composante de
racourcissement de telle sorte que cette dernière soit égale ou sensiblement
inférieure à la composante cisaillante, pourrait nous conduire à un système où
les faciès présenteraient une linéation d’étirement décrivant un mouvement de
décrochevauchement, ce qui caractériserait mieux les deux composantes.

I-1-1- Caractéristiques et interpétation des structures

I-1-1-1- Le plissement

Les plis qui affectent les formations du SGM sont le plus souvent des plis
dissymétriques à flancs courts et longs et des plis à axe courbe. L’attitude de

97
l’axe de certains plis par rapport à la linéation d’étirement, se traduit le plus
souvent par un parallélisme ou une obliquité.

La présence de plis dissymétriques et à axe courbe met en évidence l’existence


d’un mouvement cisaillant. Le parallélisme ou l’obliquité de l’axe de certains
plis par rapport à la linéation d’étirement, est aussi caractéristique des zones de
cisaillement avec une composante de raccourcissement perpendiculaire tendant à
réorienter toutes les structures.

I-1-1-1- La linéation d’étirement

L’étude cartographique des structures tectoniques du Supergroupe de Mako fait


apparaître une linéation d’étirement marquée dans le secteur de Sandikounda par
une orientation NNW-SSE à NNE-SSW avec un pendage moyen associée à une
foliation présentant une direction ENE-WSW à E-W avec un plongement vers le
N. A Laminia-Kaourou, la linéation d’étirement subhorizontale plonge parfois
de 5° à 30° vers le Nord. Elle est associée à une foliation verticale de direction
N-S. Au niveau de la MTZ, la linéation d’étirement, présente là où elle est bien
exprimée, des directions et des trajectoires variables par rapport à celles de la
foliation. Souvent horizontale, elle peut être oblique ou même perpendiculaire
par rapport à la direction de la foliation associée avec généralement un pendage
inférieur à 45° généralement vers le Sud - Ouest ou le Nord - Est. La foliation
associée présente en revanche un pendage fort vers le NW. Au niveau de la
shearzone de Yaaka, la trajectoire de la linéation est plus ou moins parallèle à
celle de la foliation. A Niéniéko, la linéation présente des orientations NE-SW et
NW-SE. La trajectoire de cette linéation montre une trajectoire parallèle et
parfois perpendiculaire à celle de la foliation. A Sabodala, la linéation
d’étirement est généralement parallèle à l’axe des plis, et elle présente deux
directions (NE-SW et NNW-SSE à N-S) avec un pendage pouvant être fort à

98
moyen. A Sounkounkou, la linéation présente deux directions sécantes (NE-SW
et NNW-SSE) avec un pendage généralement faible.

La linéation d’étirement ou linéation cinématique permet de reconstituer le


mécanisme majeur de la déformation.

La linéation d’étirement parallèle à l’axe de la déformation finie est interprétée


comme un indicateur de la direction de transport (Mattauer 1975), ce qui permet
de la considérer comme une linéation cinématique.

Dans le cas du Supergroupe de Mako, l’attitude de la linéation d’étirement est


oblique, perpendiculaire et par endroits parallèle à la foliation. La linéation
présente en outre un pitch le plus souvent moyen à fort. La direction de la
linéation d’étirement ne peut pas traduire un cisaillement seul avec un
mouvement horizontal comme étant la seule composante mise en jeu. Elle serait
beaucoup plus compatible avec un mouvement décrochevauchant. Les directions
de la linéation d’étirement sont généralement NE-SW (fréquente au niveau des
failles primaires) à N-S (secondaires avec souvent la présence des deux
directions).

I-1-1-1- Les critères du régime de déformation

L’analyse géométrique de la déformation montre plusieurs critères permettant de


déterminer le régime de la déformation. Il s’agit des ombres de pression
asymétriques, des rotations des porphyroblastes, des structures en dominos, des
shear bands, des veines sigmoïdales, des plans C/S et du boudinage
dissymétrique.

Les critères de déformation traduisent un régime de déformation non coaxiale


dans les sections parallèles à la linéation et perpendiculaires à la schistosité.
Cependant, ils ne sont pas spécifiques d’un mécanisme de cisaillement
transcurrent mais sont tous compatibles avec un tel mécanisme.

99
1-3- CONCLUSION

La variation de l’attitude de la linéation d’étirement dans le secteur de Mako,


décrit un mouvement de décrochevauchement montrant aussi bien un
mouvement d’extrusion qu’un mouvement de cisaillement du matériau indiqué
par un pitch moyen à fort. Une telle variation ne pourrait s’expliquer que par la
mise en jeu d’une composante raccourcissante et d’une composante cisaillante.
Ceci n’empêche pas d’avoir dans certaines zones, une prédominance de l’une ou
de l’autre composante se traduisant par une linéation soit verticale, soit
horizontale associée à une foliation verticale. Un tel mécanisme serait
compatible avec le modèle de transpression de Sanderson et Marchini (1984)
mettant en place une shear zone verticale avec un déplacement horizontal,
associée à une composante de déformation pure, perpendiculaire au plan de la
shear zone. De plus, l’attitude de l’axe de certains plis par rapport à la linéation
d’étirement, se traduisant par un parallélisme ou une obliquité, est
caractéristique d’une zone de cisaillement avec une composante de
raccourcissement perpendiculaire. Les plis à axe courbe devenant parallèle à la
linéation ainsi que le régime de déformation, sont concordants avec un tel
régime de transpression qui a tendance à réorienter toutes les structures.

I-2- LES GRANDS ENSEMBLES LITHOTECTONIQUES

La carte lithostructurale du Supergroupe de Mako (figure 51), obtenue à partir


de la combinaison de la carte lithologique et de la carte tectonique montre un
certain nombre de relations surtout géométriques entre la lithologie et la
tectonique. Cette analyse s’est basée sur les résultats obtenus à partir des travaux
de laboratoire et de terrain. Les contacts entre les différentes formations
lithologiques sont constitués par des limites tectoniques. La forme géométrique
de la distribution spatiale des grands ensembles lithologiques (figure 51) suggère
un synchronisme entre la tectonique et le magmatisme. L’analyse

100
géométrique de cette carte fait ressortir de grands ensembles lithotectoniques
parmi lesquels :

- un ensemble de roches vertes disposées en chapelet orienté NE-SW à N-S,


constituant des panneaux de roches vertes ;

- des bassins intra-blocs évoluant à l’intérieure de certains panneaux ;

- des bassins bordant les roches vertes constituant des bassins marginaux ;

- des bassins en pull apart ;

- et des back rotations.

Ces résultats ont permis d’établir des relations entre les différents accidents
majeurs, secondaires et tertiaires mais aussi des relations entre les formations
lithologiques.

12° 11°

Ó
Ó

14°
Panneaux de 14°

roches vertes
LMSZ

Bassins marginaux Sandikounda# Ó Ó

Bassins de Sabodala#
type II
TZ
M
Z
SS

Ó
S
S
BN

Bassin intra bloc 13°


Ó

13°
ÓÓ
Mako
#

Ó
Pull apart
Ó
Z
YT

Back rotation
12° 11°

101
Figure 51. Les grands ensembles lithotectoniques du Supergroupe de Mako

I-2-1- Les panneaux de roches vertes

Trois principaux panneaux de roches vertes (Sandikounda, Sabodala et Mako,


respectivement au Nord, au centre et au Sud) ont été mis en évidence dans le
supergroupe de Mako (figures 51, 52) avec une disposition en chapelet suivant
une orientation N-S à NE-SW. L’observation de la figure 52 met en évidence
une distribution de ces panneaux séparés ou délimités par certaines structures
tectoniques. Ces observations montrent que ces roches vertes sont disposées et
encadrées par les failles majeures NE-SW de Dioumbalou, Du système de
shearzones de Badon Niéniéko et de la MTZ. Ces structures majeures NE-SW
sont le plus souvent reliées par des failles généralement N-S telles que les failles
de Léoba-Moussala et de Sabodala. Cette dernière délimite le panneau de ladite
localité. Cette distribution spatiale entre ces structures et les panneaux de roches
vertes suggèrent l’existence d’une certaine relation entre l’évolution de ces
derniers et la mise en place des structures.

L’analyse géométrique de la déformation a permis aussi de mettre en évidence à


Sandikounda une déformation précoce chevauchante caractérisant un
raccourcissement qui aurait affecté la pile lithologique.

Une déformation transcurrente plus régionale accompagnée de la mise en place


des failles NE-SW et N-S.

La succession lithologique au niveau de ces panneaux montre du bas vers le


sommet des coulées de basaltes en pillow surmontées par des volcanodétritiques
constituées surtout d’éléments brèchiques de blocs de basaltes ; et au sommet
on retrouve une sédimentation chimique marquée par des calcaires et des

102
quartzites.

L’analyse et l’interprétation de ces observations et résultats pourraient permettre


d’envisager un modèle suivant de mise en place de ces panneaux :

La ceinture de roches vertes semblerait avoir subi un raccourcissement suite à


une contrainte NNW-SSE à NW - SE due certainement par une convergence
lithosphérique entraînant un début de subduction. Ce raccourcissement serait
accommodé par une tectonique transpressive avec une composante compressive
plus importante dès le début provoquant un chevauchement. En réponse au
raccourcissement de plus en plus important, la ceinture de roche verte aurait subi
une extension sub - horizontale ENE-WSW à NE – SW entraînant probablement
l’arrêt de subduction, suivie d’une tectonique transcurrente senestre
accompagnée de failles décrochantes NE-SW et N-S. Suite à cet arrêt, le
mouvement de convergence serait bloqué et transféré au niveau des failles
décrochantes.

12° 11°

Ó
Ó

14° 14°

Panneaux de
roches vertes
LMSZ

Sandikounda# Ó Ó

Sabodala#
TZ
M
Z
SS

Ó
S
S
BN

13° 13°
Ó
Mako
Ó
#

Ó
Ó
Z
YT

12° 11°

103
Figure 52. Distribution des panneaux de roches vertes

Certaines de ces failles (N-S notamment) auraient joué en failles transformantes


et leur trace constitue le plus souvent les limites des ensembles lithologiques et
des bassins (figure 51). Ces failles seraient pour la plupart réactivées durant les
étapes ultérieures de l’orogenèse ou recouvertes par la sédimentation marquant
l’évolution géologique du SGM. Ainsi la pile lithologique va subir une
extension sub – horizontale ENE – WSE à NE - SW très importante, suivie
d’une tectonique transpressive accompagnée de failles NE-SW et N-S, le tout
entraînant le boudinage de la ceinture en créant des zones de striction localisées
au niveau du recoupement de la ceinture par les failles NE-SW et donnant ainsi
les panneaux. Le cisaillement N-S observé au niveau des failles transformantes,
aurait facilité la séparation des panneaux de roches vertes de Sandikounda,
Sabodala et de Mako. Ces différentes étapes sont modélisées d’une manière
schématique au niveau de la figure 53. La composante raccourcissante
importante engendrerait par la suite, la surrection des panneaux qui jouerait un
rôle important dans l’évolution géologique du secteur. Cette surrection serait
compatible avec la succession lithologique observée au niveau de ces panneaux,
avec au sommet une sédimentation caractéristique d’un milieu peu profond et
calme qui pourrait être dû par le passage d’un niveau aquatique profond vers un
niveau peu profond et calme.

Cette segmentation de la ceinture en trois panneaux, qui au début semblerait être


un seul et même ensemble, pourrait s’expliquer par l’évolution tectonique
qu’aurait subi cet ensemble dès les premiers évènements tectoniques affectant la
pile lithologique marquant le début de l’orogenèse éburnéenne.

104
2
1 1

3
4 4

Figure 53. Modélisation de l’évolution, du boudinage et de la séparation de la ceinture de


roches vertes de Mako.

Etapes 1 et 2 : compression et étirement suite au raccourcissement suivis de la mise en place des failles
majeures et du début de boudinage.
Etapes 3 et 4 : cisaillement et séparation des panneaux de roches vertes avec la mise en place des
failles transformantes N-S sénestres.

105
A coté de ces panneaux, se trouvent plusieurs bassins dont la répartition
géographique et la géométrie décrivent des bassins intra-blocs, des bassins
marginaux et des bassins en pull-apart.

I-2-2- Les bassins intra-blocs

Ces bassins sont localisés entre ou à l’intérieur des panneaux de roches vertes.
Dans le panneau de Mako (Figure 54) dont l’évolution tectonique engendre la
mise en place de bassin à l’intérieur du panneau.

8
7
6
5
4
3
2
1

Figure 54. Mise en place du bassin intrabloc à l’intérieur du panneau de Mako sous régime
transpressif accompagnée de la remontée des UB ( Ngom et al. 2007, modifiée).

1. Basalte en pillow ; 2. UB ; 3. Granite de Badon ; 4. Métaandésites ; 5. Basalte massif ; 6.


Volcanodétritiques ; 7. Métasédiments ; 8. Volcanisme acide.

106
L’observation de la figure 55, montre à l’intérieur du panneau divers faciès et
des structures tectoniques représentées par des failles N-S, NE-SW à E-W et des
failles NW-SE, constituant généralement les limites des faciès. La géométrie de
la répartition des faciès ainsi que la distribution des structures laissent apparaître
un bassin à l’intérieur du panneau. L’analyse du jeu et des relations des
différentes failles décrit des décrochements sénestres relayés par des failles
secondaires NE-SW à E-W qui auraient favorisé ces ouvertures.

La mise en place de ce type de bassin serait donc due à l’extension importante


de la ceinture de roches vertes accompagnée d’une tectonique tranpressive
sénestre, créant le surélèvement des blocs ainsi que des ouvertures à l’intérieur
des panneaux. Ces bassins seraient remplis par des coulées de basaltes massifs
suivi d’un volcanisme calco-alcalin (andésitique) et même acide, associés à des
produits volcano-détritiques. L’évolution des ouvertures accompagnée d’une
forte composante compressive entraînerait l’extrusion et la remontée des roches
ultrabasiques qui seraient la semelle de la pile lithologique. Ceci serait à
l’origine de la mise en place des roches ultrabasiques de Mako qui vont
connaître une déformation ductile à l’échelle régionale marquée par leur
plissement dû au jeu senestre des décrochements NE-SW synchrone à leur mise
en place (figure 55). Cette déformation des UB avec des dômes et bassins, qui
diffère de celle des roches environnantes montrant une déformation avec des
niveaux structuraux moins profonds, est conforme avec l’idée d’une éventuelle
remontée de ces UB. La position lithologique de ces roches et leur relation avec
les basaltes laissent apparaître plusieurs hypothèses sur l’origine de ces roches.
Elles sont interpétées comme les équivalents cumulatifs des basaltes tholéïtiques
(Ngom et al., 1997), ou comme les racines de la croûte océanique, ou bien
comme les termes précoces des granitoïdes.

107
A

Figure 55. Modèlisation de la mise en place de bassins intrablocs à l’intérieur du panneau de


roches vertes de Mako sous contrôle d’une tectonique transpressive entraînant la remontée des
ultrabasiques.

I-2-3- Les bassins marginaux


B
Ces bassins s’étendent du Nord au Sud et bordent la ceinture de roche verte
(figure 56). L’analyse de cette figure, met en évidence deux types de bassins :
les bassins de bordure des panneaux de roches vertes et les bassins localisés à
l’intérieur des premiers. Ces derniers seront appelés bassins de type II. Tous ces
bassins sont délimités par des structures tectonites NE-SW à N-S, pouvant
constituer des limites de faciès.

108
Figure 56. Localisation des différents types de bassins

 Les bassins de bordure


Ils sont localisés aux bordures des panneaux de roches vertes. Ces bassins
ceinturent les roches vertes et montrent des limites marquées par des failles NE-
SW à N-S telles que la MTZ et le système de shear zones de Badon-Niéniéko, la
LMZ.

Ces types de bassin sont fréquents dans les couloirs de décrochement et sont de
véritables plis isoclinaux appelant la sédimentation par effet de creux, avec un
remplissage détritique et des marges surélevées fortement érodées, souvent plus
ou moins chevauchantes et accompagné d’un volcanisme important. Ce
plissement associé à la surrection de la pile lithologique, va entraîner la
naissance de bassins marginaux dont le remplissage se fera par des produits de
démantèlement des roches constituant sa marge surélevée, mais aussi par un
109
volcanisme basique et calco-alcalin. Dans ces bassins, le volcanisme
intermédiaire est surtout marqué par des agglomérats volcaniques témoignant
d’un volcanisme sub-aérien formant ainsi un complexe andésitique.

Figure 57. Le Bassin marginal de Makana à l’Est de la ceinture de roches vertes de Mako

La lithologie dans les bassins de bordure du Supergroupe de Mako, est


constituée par dans la partie méridionale par des conglomérats andésitiques qui
passent latéralement vers l’Est aux andésites (laves massives) de Bagnomba.
Cependant dans les parties centrales, cette évolution est interrompue par des
métasédiments détritiques qui apparaissent au milieu du complexe andésitique,
avec une mise en place postérieure et un contrôle différent. Dans les parties nord
plus précisément à Fouldé, la séquence andésitique pourrait être l’équivalent de
celle de la partie méridionale (Bagnomba) Dioh et al., 1990. Ces formations
110
constituent un complexe andésitique présentant des niveaux volcanodétritiques
et volcaniques. Ce complexe constitue une bande bordant la ceinture de roches
vertes et allongée NNE-SSW à N-S. Cette lithologie caractérisée par un
complexe andésitique témoignant d’un volcanisme intermédiaire sub-aérien, est
conforme avec la sédimentation décrite plus haut caractérisant les bassins par
effet de creux qui sont très fréquents dans les zones de cisaillement.

Dans le secteur du Supergroupe de Mako, ces bassins de bordure pourraient être


considérés comme des bassins par effet de creux. Ils seraient induits par une
forte composante raccourcissante NNW-SSE à NW - SE entraînant le début de
surrection des panneaux et le plissement de la croûte (figures 57 et 58).

Figure 58. Modélisation de la formation des bassins marginaux par effet de creux sous un
régime transpressif

111
 Les bassins de type II

Ils sont localisés à l’intérieur des premiers bassins. Ils présentent une
sédimentation différente à celle des bassins par effet de creux et sont encadrés
par des failles NE-SW et N-S. La sédimentation est à dominante constituée
surtout par des métasédiments détritiques mais aussi par des tufs et brèches
surtout andésitiques. Dans ces bassins, la sédimentation détritique prédomine
avec des niveaux conglomératiques évoluant vers des niveaux grauwackeux à
gréso-pélitiques. Ces bassins avec leur caractère tardif par rapport aux premiers,
présentent une sédimentation turbiditique où les sédiments sont surtout de nature
gréso-pélitique à pélitique avec par endroits des niveaux conglomératiques.

La mise en place de ces bassins serait due au jeu des failles N-S encadrées des
failles majeures NE-SW. Ces failles N-S constitueraient des failles
transformantes qui auraient relayé le mouvement sénestre des accidents NE-SW
(figures 56 et 59), créant ainsi la formation d’ouvertures ou de bassins à
l’intérieur des bassins de bordure.

Figure 59: Evolution des bassins marginaux sous contrôle des failles transformantes

112
I-2-4- Les bassins en pull apart

L’observation de la carte géologique du secteur d’étude, nous montre l’existence


de tels bassins ayant évolués en pull apart notamment le bassin de Tinkoto
(figure 60), et le bassin molassique du nord de Tourékhoto. Tous ces deux
bassins se sont formés le long de la MTZ respectivement au sud et au nord. La
création et l’évolution de ces bassins, se sont faites sous contrôle tectonique. La
rotation de la contrainte raccourcissante du NNW-SSE ; NW-SE à WNW-ESE,
fait passer d’un régime transpressif sénestre N-S à un régime transpressif dextre
NE-SW encadré par des failles majeures NE-SW dont le jeu va entraîner la
création de bassins en pull-apart dont celui de Tinkoto. En effet pour le bassin
de Tinkoto, l’ouverture est due au jeu de deux branches de la MTZ disposées en
échelon, avec un décrochement dextre (figure 61). La combinaison du
décrochement dextre de ces failles, va favoriser la naissance d’une zone en
extension dont l’évolution contribuera à l’ouverture et à la formation de ce
bassin. Son remplissage se fera sous contrôle tectonique avec des apports
détritiques grossiers accompagnés d’un volcanisme calco-alcalin
synsédimentaire mais aussi par des produits volcanodétritiques. Ces apports
détritiques sont essentiellement constitués par des niveaux conglomératiques,
grauwackeux et gréso-pélitiques. L’évolution de ce bassin sera marquée par une
fermeture suivie d’une tectonique transcurrente sénestre amenant le
chevauchement des structures NE-SW qui vont jouer en ‘‘P’’ et affecter le
granite de Tinkoto.

113
Figure 60. Le Bassin de Tinkoto en pull apart.

GDJ : granite de Djoudjoukoukou, GT : granite Tinkoto

Plus au nord dans le secteur de Fouldé, on retrouve aussi ces types de bassins
avec une sédimentation constituée par des quartzites, des arkoses et des pélites.

Pour les bassins molassiques, on peut citer celui du Nord de Tourokhoto et celui
d’Attack.

Au nord de Tourékhoto, la mise en place de ce type de bassin va connaître une


évolution qui sera favorisée par le développement de zone en duplexe le long de
la MTZ, dont le jeu dextre va créer une zone en extension qui va évoluer en pull
apart avec un remplissage à dominante détritique.

114
Figure 61. Modélisation schématique de la mise en place des bassins en pull apart

Les bassins en pull apart sont des bassins en relais distensif entre deux
décrochements. L’ouverture est liée au mouvement longitudinal de deux lèvres
le long d’un décrochement et sa géométrie est celle d’un bloc subsident de
forme rectangulaire ou losangique. Ils sont le plus souvent situés dans la zone de
recouvrement entre deux branches de deux décrochements ; le degré d’ouverture
et la morphologie du bassin sont étroitement contrôlés par la valeur du décalage
horizontal ainsi que par la valeur du recouvrement des deux décrochements en
échelon (Rodgers, 1980).

I-2-5- Les back rotations

Dans le cas du Supergroupe de Mako, de telles structures sont localisées au Sud


dans le secteur de Tiabédji (figure 62) et au Nord du Supergroupe de Mako.
L’évolution et la mise en place de cette structure, vont se faire en plusieurs
étapes, et requièrent une certaine disposition entre la formation qui sera plissée
et les shear zones impliquées. En effet pour pouvoir plisser une formation entre
deux shears, il faut que celle-ci soit disposée entre les shears et que les plans de
stratification soient perpendiculaires au sens de déplacement des failles. Le
déplacement observé entre les shears va entraîner la rotation et le plissement de

115
la formation lithologique, donnant ainsi des plis par back rotation (figure 63).

Dans notre cas précis, cet évènement s’est produit durant le dernier épisode
transpressif de l’orogenèse, marqué par une transpression sénestre. Lors de cet
épisode, les shearzones impliquées ont pu jouer en sénestre, entraînant la
rotation et le plissement des formations volcanodétritiques à détritiques situées
entre elles. L’étirement dû à ce régime transpressif va entraîner le
tronçonnement des minéraux et une linéation minérale parallèle à l’axe des plis.

Les back rotations résultent de la formation de plis asymétriques entre deux


shear zones et se localisent surtout au niveau des relais compressifs. Le sens du
plissement asymétrique est à l’opposé du sens de déplacement des shear zones.
Ainsi entre deux shearzones avec un déplacement sénestre, il va se développer
un plissement avec une vergence dextre (Harris, 2003) (figure 63).

116
l
na
a gi
an ar
ak m
M in
de ass
B
13°
Ó 13°

Ó
Ó

Ó
13°
G DJ

o
GT

t ot
ar nk
ap Ti
ll e
pu in d
en ass

Ó Ó
Mako

B
#

12°45
Ó Ó 12°45
Ó Ó

n
tio
ta
Ro
ck

Ó
Ba

12° 11°45

Etirement et Tronçonnement
des éléments détritiques

Figure 62. Structure en back rotation dans le secteur de Tiabédji

117
Figure 63. Formation des structures en back rotation (d’après Harris 2003 modifié)

I-2-6- Rotation des structures

La carte lithostructurale montre une virgation de certaines structures tectoniques


telles que la MTZ, et la LMZ. En effet, les orientations de ces accidents
changent de direction du Sud au Nord. Pour la MTZ, elle présente une
orientation NE-SW dans sa partie sud et devient N-S dans sa partie nord ; tandis
que la LMZ passe du N-S au NNW-SSE. L’analyse de ces structures montre
qu’elles présentent une virgation qui réoriente leur direction. Cette réorientation
pourrait résulter d’une rotation de la contrainte au cours de l’évolution
structurale, du NNW-SSE ; NW-SE à WNW-ESE. Cette rotation va entraîner
une torsion du système qui va contribuer au changement du sens de rotation de
certaines failles majeures NE-SW telles que la MTZ et le système de failles
transcurrentes de Badon-Niéniéko. Ces failles subissent un blocage et vont jouer
en dextre tandis qu’au Nord, les failles telles que la faille de Léoba-Moussala
vont jouer en sénestre. La combinaison de ces deux mouvements sénestre et

118
dextre va entraîner le poinçonnement du Supergroupe de Mako et la virgation de
certaines failles NE-SW telles que la MTZ (figure 64 A). Ce poinçonnement
sera marqué par des structures chevauchantes au niveau de Sounkounkou,
caractérisées par des plis couchés à allure de plis en fourreau, avec une vergence
et une direction de courbure maximum de l’axe vers le SE (figure 64 C).

Figure 64. Rotation des structures.

A. Localisation du poinçonnement. B. Rotation de la contrainte et Poinçonnement C. Chevauchement


marqué par les plis couchés à axe courbe à Sounkounkou.

119
I-3 DISCUSSION

L’évolution structurale du secteur de Mako, a entraîné le développement de


grandes structures dont la mise en place et le développement se sont faits durant
toute l’orogenèse Eburnéenne et qui sont à l’origine de sa structuration actuelle.
Ces structures présentent une certaine relation avec une évolution partant de la
segmentation de la ceinture en passant par la formation des bassins intra-blocs et
marginaux, les pull aparts ; jusqu’aux back rotations, sous contrôle tectonique.

L’étude structurale et la mise en place des grandes structures géologiques de la


ceinture volcanique de Mako, montrent une évolution structurale caractérisée
par un contexte bien défini marqué par une tectonique transpressive avec deux
styles de déformations constituant un continuum, favorisés surtout par la
variation d’intensité des deux composantes : raccourcissante et cisaillante, que
constitue un système transpressif. Ces deux styles seraient à l’origine de
structures chevauchantes et transcurrentes, mais aussi de la mise en place
d’accidents de directions NE-SW, N-S, E-W et NW-SE affectant l’ensemble de
la ceinture volcanique.

Cette évolution structurale transpressive marquant l’orogenèse éburnéenne dans


la ceinture volcanique de Mako, pourraient être caractérisée par deux
évènements tectono-magmatiques importants (figure 66).

 Le premier évènement marque le début de l’orogenèse éburnéenne et pourrait


correspondre à la déformation D1 de Feybesse et al. (2006) datée entre 2,130
et 2,105 Ga. Il est caractérisé par une tectonique chevauchante pouvant être
considérée comme une réponse à un raccourcissement important NNW – SSE
à NW - SE affectant la pile lithologique. Ce dernier serait certainement dû par

120
une convergence lithosphérique entraînant un début de subduction. Cette
accommodation du raccourcissement par une tectonique chevauchante va
entraîner une accrétion crustale, créant ainsi un régime thermique élevé à
l’intérieur de celle-ci mais aussi sa fusion, ainsi que la mise en place de failles
NE - SW. Les manifestations de cette phase sont beaucoup mieux conservées
dans le secteur de Sandikounda où les formations auraient été affectées par cet
évènement, qui serait bien enregistré par les faciès amphibolo-gneissiques
mais aussi basaltiques. Dans ce secteur, la déformation est définie par une
foliation présentant une direction ENE - WSW à E - W avec un plongement
vers le N associée à une linéation d’étirement de direction NNW - SSE à NNE
- SSW avec un pendage moyen ; des plis couchés montrant un chevauchement
et qui sont parfois repris par des plis P2 à axe vertical, surtout au niveau des
basaltes.

 Un deuxième évènement transcurrent qui pourrait être l’équivalent du D2-D3


de Feybesse et al. (2006) daté entre 2,095 et 1,98 Ga. Cet évènement
présenterait plusieurs épisodes de déformations et aurait suivi l’extension de la
pile lithologique. En effet, suite au raccourcissement et au début du blocage de
la subduction, la croûte en réponse à ce régime va connaître une extension sub
- horizontale ENE - WSW à NE - SW, suivie d’une tectonique transcurrente.
Cet évènement débute avec la mise en place des failles N - S de Sandikounda,
Léoba - Moussala, de Sabodala et serait contemporain avec la mise en place
des complexes plutoniques lités de Sandikounda (CPLS) et de Laminia-
kaourou (CPLK). Il serait aussi synchrone à une activité volcanique basique à
intermédiaire représentée par les basaltes massifs et le complexe andésitique et
à la formation des bassins. Il est marqué au niveau du CPLS, par une foliation
parallèle aux feuillets de gabbros, de diorite et de leucogranite, et dont la mise
en place pourrait être induite par l’injection de magma cisaillé durant son
écoulement. Dans le CPLK, la foliation est subverticale de direction générale

121
N-S (Guèye et al. 2008). Au cours de cet évènement se produit une rotation de
la contrainte du NNW-SSE ; NW-SE à WNW-ESE. Cette rotation va entraîner
une torsion du système qui va contribuer au changement du sens de rotation de
certaines failles majeures NE - SW telles que la MTZ et la Badon-Niéniéko
Shearzone. La combinaison des mouvements sénestre et dextre va entraîner le
poinçonnement du supergroupe de Mako et la virgation de certaines failles NE
- SW telles que la MTZ (figure 65).

Figure 65. Représentation schématique des différentes étapes de l’évolution structurale du


supergroupe de Mako

Cette rotation de la contrainte entraîne aussi la réactivation de certaines failles


N - S notamment la faille de Sabodala qui va jouer en chevauchement dû
certainement à une contrainte normale très importante.

La foliation dans le secteur de Sabodala est subverticale de direction NE - SW à


N - S avec un pendage vers le NW. Elle est associée à une linéation

122
d’étirement présentant un pitch moyen à fort. Cette déformation est aussi
marquée par un régime de déformation non-coaxial, des plis dissymétriques et
un parallélisme entre les linéations d’étirement, de crénulation et les axes des
plis.

Cette transpression dextre localisée, sera suivie d’une transpression sénestre,


avec une fermeture du système. Cet évènement serait aussi marqué vers la fin au
niveau du Supergroupe de Mako, par une tectonique cassante due certainement à
un début de refroidissement. La fin de l’orogenèse éburnéenne pourrait être post
datée par la mise en place des granites tardi à post tectoniques de
Dioudioukounkou, koulountou en particulier.

1 : raccourcissement + chevauchement ; 2 et 3 : transpression sénestre NE-SW


123
Figure 66. Représentation schématique de l’évolution de la déformation éburnénne dans le
Supergroupe de Mako.

L’évolution tectonique du Supergroupe de Mako montre donc une vergence SE.


Elle est accompagnée par diverses intrusions granitiques. Ces dernières
pourraient être utilisées comme des contraintes d’âge pour dater l’orogenèse
Eburnéenne dans le supergroupe. Ainsi cette orogenèse aurait été marquée par
deux périodes de déformations et se serait déroulée entre environ 2200Ma et
2080Ma.

Une première période de déformation marquée par une tectonique chevauchante.


Cette tectonique va entraîner l’épaississement de la croûte, des plis couchés, un
régime thermique élevé et la fusion de la partie interne de la croûte ; mais aussi
le début de la création de bassins marginaux par effet de creux dont le
remplissage se poursuivra durant les événements postérieurs.

Une deuxième période de déformation, marquée par un changement de style


tectonique. Ainsi de la tectonique chevauchante est suivie d’une manière
continuelle par une tectonique transcurrente. Cette tectonique transpressive va
contrôler l’évolution et la géométrie de l’ensemble des bassins, la mise en place
de corps volcanoplutoniques, la segmentation de la ceinture de roches vertes et
la surrection des panneaux.

Cette évolution tectonique est conforme avec celle décrite récemment au Ghana
par Feybesse et al., 2006, qui préconisent une évolution tectonique avec trois
périodes de déformations D1 et D2-D3, avec une D1 tangentielle responsable de
l’épaississement crustal et en rapport avec un raccourcissement horizontal de la
croûte, responsable de la mise en place de certains bassins ; une D2-3
caractérisée par une tectonique transcurrente contrôlant la géométrie des bassins.

Cette évolution structurale éburnéenne des formations paléoprotérozoïques du


supergroupe de Mako, marquée par une importante tectonique trancurrente, a été
signalée presque dans toutes les provinces birimiennes du Craton Ouest
124
Africain (voir tableau 3). Cependant, les évènements précoces de cette
orogenèse n’ont été décrits que dans certaines régions, comme exemple au
Ghana par Feybesse et al. (2006), au Burkina par Hein (2009) ; Niékéma et al.
(1993), avec une D1 relictuelle marquée par des plis isoclinaux et en Côte
d’Ivoire par Milési et al. (1989), Pouclet et al. (2006).

125
O
R Phases de
Auteurs Caractéristiques Régions
O déformation
G
Chevauchante à
E
Feybesse et al. D1 vergence NW Ghana
N
(2006) D2-D3 Transcurrentes NE-
E
SW
S
E Bassins Haute
Vidal et Alric
D2-D3 Transcurrente Comoé (Côte
(1994)
E d’Ivoire)
B Tangentielle à plis
U D1 isoclinaux Presque dans toutes
Milésie et al.
R D2 Transcurrente NE-SW les régions du
(1989)
N D3 à N-S craton ouest africain
E Transcurrente
E Partie orientale
Tangentielle
N Ledru et al. D1 Boutonnière
Transcurrente avec
N (1989) D2 Kédougou-Kéniéba
structures plicatives
E (Sénégal-Mali)
Ductile à cassante
E1
Lompo (1991) Transcurrente senestre Burkina Faso
E2
NE-SW
D1
Tangentielle
Hein (2009) D2 Burkina Faso
Transcurrente NE-SW
D3
Relictuelle à plis
D1 isoclinaux
Nikiéma et al
D2 Transcurrente Burkina Faso
(1993)
D3 Chevauchante à
vergence NE

D1 Tangentielle
Guèye (1991) Sénégal
D2 Transcurrente NE-SW

D1 Tangentielle
Diop (1991) D2 Transcurrente Sénégal
D3 Transcurrente
Orogenèse Première Convergente
transamazonienne Vanderhaeghe
phase Guyane Française
et al. (1998)
Seconde phase Transcurrente
Tableau 2. Tableau Synthétique des caractéristiques de l’orogenèse Eburnéenne dans certains
segments du WAC et celle de l’orogenèse transamazonienne.

CHAPITRE II : EVOLUTION GEODYNAMIQUE

126
Les nouvelles données structurales, géochronologiques, géochimiques et
pétrographiques (Dia et al., 1997 ; Guèye et al., 2008 ; Ngom et al., 2007 ;
Pawlig et al., 2006 ; Cissokho, 2010), montrent que la ceinture volcanique de
Mako a connu une évolution géodynamique marquée par une tectonique
caractérisée par deux styles différents : un chevauchement et une tectonique
transcurrente. Ces deux styles de déformation constituant un continuum,
caractérisent l’orogenèse éburnéenne de la ceinture volcanique qui s’est
déroulée sur une longue période datée entre 2.2 à 2.08 Ga. Cette évolution
géodynamique a débuté sous l’effet d’une compression NNW-SSE à NW - SE,
due à un mouvement de convergence, affectant la croûte. Cette compression va
entraîner un raccourcissement provoquant un chevauchement et un plissement
des formations lithologiques, créant ainsi un épaississement crustal. Cette
tectonique chevauchante, va jouer un rôle d’accommodation du
raccourcissement et l’accrétion crustale engendrée, va entraîner certainement un
régime thermique anormal au sein de la croûte, ce qui se traduit par la naissance
d’une zone de fusion totale ou partielle de sa partie interne. Ainsi, la croûte subit
une certaine instabilité et un basculement. En réponse à ce raccourcissement
important et ne pouvant plus être accommodé par le chevauchement, la croûte
va subir une extension accompagnée d’un début de boudinage de la ceinture de
roches vertes. Cette extension est suivie d’une transpression sénestre NE-SW
avec la mise en place de failles majeures NE-SW et de failles N-S, favorisée
probablement par la création d’axes ductiles provoqués par l’amollissement
rhéologique engendré par l’échauffement et pouvant être responsable de la
concentration de la déformation dans des zones étroites. Cette transpression
senestre marque le début du deuxième évènement tectono-magmatique de
l’orogenèse éburnéenne caractérisé par la séparation des panneaux ou blocs de
roches vertes, la formation de bassins marginaux bordant ces panneaux et dont
le remplissage se fera durant toute l’orogenèse éburnéenne et la remontée de

127
corps ultrabasiques. Cet évènement est aussi synchrone avec la production et la
mise en place de corps plutoniques, notamment les Complexes plutoniques lités
de Sandikounda et de Laminia-Kaourou datés respectivement 2160 Ma et 2140
Ma par Dia et al (1997). L’extension devenant importante va connaître une
rotation de la contrainte principale et entraîner localement un nouveau système
transpressif dextre encadré par des failles majeures transcurrentes NE-SW dont
le jeu dextre va contribuer à contrôler l’évolution et la géométrie des bassins de
type II. Le remplissage de ces derniers, va se faire de manière progressive et
synchrone à la déformation, par des produits volcaniques et volcanodétritiques
de nature surtout andésitique, mais aussi détritiques. Le début de cet épisode est
légèrement post daté par la mise en place des granites de Bouroumbourou et de
Dioumbalou dont leur forme en dôme suggère un emplacement sous contrôle
tectonique (Guèye et al.2008). Le remplissage progressif des bassins, va
entraîner dans la ceinture volcanique de Mako, le collage et l’emboîtement de
croûtes juvéniles d’Ouest en Est. La tectonique éburnéenne cesse dans la
ceinture volcanique de Mako, par une compression NW-SE suivie d’une
transpression senestre, marquant ainsi une fermeture du système. Cet épisode est
post daté par la mise en place des granites de Tinkoto, Dioudioukounkou,
Mamakono etc… qui sont des granites tardi à post tectoniques (Guèye et al.,
2008) recoupant les structures tectoniques. Cette déformation transpressive
sénestre va s’étendre à l’Est dans le Dialé-Daléma où elle serait bien enregistrée
et aurait contrôlé la mise en place du granite syntectonique de Saraya. Elle
pourrait être aussi synchrone avec le jeu de la faille sénégalo-malienne orientée
N-S et à la mise en place de structures tardives NW-SE et WSW-ENE à E-W.

On peut noter que la mise en place de le ceinture de roches verte et celle des
formations rocheuses des bassins marginaux, constitueraient des activités
volcano-plutoniques et sédimentaires différentes et se sont déroulées à des
périodes distinctes. Cependant, le volcanisme et la sédimentation dans les

128
bassins sont contemporains. Cette évolution est en accord avec celle décrite par
Feybesse et al. (2006) au Ghana, où ils montrent que les ceintures de roches
vertes et les bassins correspondent à des activités volcano-plutoniques et
sédimentaires distinctes, avec une contemporanéité du volcanisme et de la
sédimentation dans les bassins.

Une telle évolution avec formation de bassins marginaux accompagnée d’une


production de magmas calco-alcalins et collage de croûtes juvéniles, montre des
similitudes avec celle décrite par Pouclet et al. (2006) en Côte d’Ivoire.

En outre, on remarque aussi que l’évènement tectonique transcurrent a contrôlé


la mise en place de certains granites. Ce contrôle de la mise en place des
granites syntectoniques durant l’orogenèse éburnéenne a été bien décrit au
niveau du Craton ouest Africain par plusieurs auteurs notamment Guèye et al.
(2008) au Sénégal, Pouclet et al. (2006) en Côte d’Ivoire, Niékéma et al. (1993)
au Burkina.

Cette évolution géodynamique marquée par une orogenèse éburnéenne débutant


par un mouvement de convergence entraînant une croissance crustale, suivi
d’une tectonique transcurrente favorisant la formation de bassins, semble être
rencontrée dans certains segments du craton ouest africain notamment en Côte
d’Ivoire par Pouclet et al. (2006), Vidal et Alric (1994) ; au Ghana par Feybesse
et al. (2006). Une évolution similaire a été aussi décrite en Guyane française par
Vanderhaeghe et al. (1998), qui mettent en évidence durant l’orogenèse
transamazonienne une convergence oblique avec épaississement crustal suivie
d’une tectonique transcurrente accompagnée de formations de bassins.

En outre, la remontée des roches ultrabasiques de Mako par le biais de la


transpression vient confortée l’hypothèse d’une remontée de ces roches à la
faveur de zone de cisaillement soutenue par plusieurs auteurs : au Sénégal Ngom

129
et al. (1997) ; Ledru et al (1989), en Côte d’Ivoire Pouclet et al (1996), qui les
considèrent comme les équivalents cumulatifs des basaltes tholéïtiques.

Cette évolution géodynamique montre clairement que la ceinture de roches


vertes est plus ancienne que les formations des bassins, ce qui est conforme avec
la conclusion de certains auteurs notamment Pouclet et al, (1990) au Niger, par
Tagini (1971), et Vidal (1987a) en Côte d’Ivoire, et par Witschard (1965),
Bassot (1966, 1987 et 1997) ; Diallo (1983) ; Ngom (1985) ; Dia (1988) ;
Abouchami et al (1990) ; Boher et al (1992) au Sénégal. Ces derniers établissent
l’antériorité des métabasaltes par rapport aux sédiments.

130
QUATRIEME PARTIE : CONCLUSION GENERALE

Le Supergroupe de Mako (SGM) constitué d’un complexe volcano-plutonique


avec des volcanites à dominante tholéïtique, des volcanosédiments et des
sédiments, appartient à la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba, dont il occupe la
partie occidentale.

Les nouvelles données structurales montrent que le SGM présente une évolution
structurale caractérisée par une tectonique transpressive marquée par deux styles
de déformation constituant un continuum. Cette transpression aurait engendré
des structures chevauchantes et transcurrentes , mais aussi la mise en place
d’accidents de direction NE-SW ; N-S ; E-W ; et NW-SE affectant tout le SGM.

Cette évolution structurale transpressive qui aurait été engendrée par une
convergence oblique de la croûte, présenterait deux évènements tectono-
magmatiques importants avec:

- un premier évènement marquant le début de l’orogenèse Eburnéenne. Il est


caractérisé par une tectonique chevauchante marquée par une foliation de
direction ENE-WSW à E-W avec un plongement vers le N associé à une
linéation d’étirement NNW-SSE à NNE-SSW avec un pendage moyen et des
plis couchés à axe horizontal ;

- un deuxième évènement transcurrent qui est caractérisé par une foliation


subverticale de direction NE-SW à N-S avec un pendage vers le NW associée à
une linéation d’étirement présentant une attitude oblique à perpendiculaire
pouvant devenir par endroit parallèle par rapport à celle de la foliation associée ;
un régime non-coaxial ; des plis dissymétriques ; et un parallélisme des
linéations d’étirement, de crénulation et des axes des plis.

Cette évolution structurale aurait joué un rôle important dans la structuration

131
actuelle du SGM en contrôlant la mise en place et l’évolution de ses grandes
structures géologiques. De telles évolutions ont été aussi décrites dans d’autres
provinces du Craton Ouest Africain notamment au Ghana avec Feybesse et al.
(2006).

132
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Abouchami. W., Boher. M., Michard. A., Albarede. F., 1990. A major 2.1 Ga
old event of mafic magmatisme in West Africa: an early stage of crustal
accretion. J. Geophys. Res.95, p 17605-17629.

Allen, P.M., 1969. The geology of part of an orogenic belt in western Sierra
Leone, West Africa. Geol. Rundsch., Dtschl., 58, n° 2, p 588-620.

Alric G., Guibert Ph. et Vidal M., 1987. Le problème des grauwackes
birimiennes de Côte d’Ivoire : une revue et des données nouvelles. Le cas de
l’unité de la Comoé. C.R. Acad. Sc., Fr., 304, (2), n°7, p 289-294.

Ama - Salah. I., 1991. Pétrographie et relations structurales des formations


métavolcaniques et sédimentaires du Birimien du Niger Occidental. Problème de
l’accrétion crustale au Protérozoïque inférieur. Thèse. Université d’Orléans, Fr.,
231 p.

Arnould A., 1959. Notes sur l'état d'avancement de la géologie et des


prospections minéres dans la région de Mako, (Cercle de Kédougou). Sénégal.
19 p.
Bard, J. P., 1974. Remarques à propos de l'évolution géotectonique du craton
Ouest Africain.e. R. Acad. Sc. Paris, 278, p 2405 - 2408.

Bassot J.P., 1987. Le complexe volcanoplutonique calco alcalin de la rivière


Daléma (Est du Sénégal) : discussion de la signification géodynamique dans le
cadre de l’orogenèse éburnéenne (Protérozoïque inférieur). J. Afric. Earth Sci, 6
n°4, p 25 à 34 .

Bassot. J.P., 1966. Etudes géologiques du Sénégal Oriental et de ses confins


Guinéo-Maliens. Mem. BRGM, n° 40, 332p.

Bassot J.P., 1963. Etude géologique du Sénégal oriental et de ses confins


Guinéo-Maliens. Thèse Doct. és Sci., Univ. Clermont Ferrand, Fr. 332 p.

133
Bassot. J.P. et Dommaget. A., 1986. Mise en évidence d’un accident majeur
affectant le protérozoïque inférieur des confins Sénégalo-maliens. C.R. Acad.
Sc. Paris, t 302, série II, n°17.

Bassot. J.P. et Caen – Vachette, 1984. Données géochronologiques et


géochimiques nouvelles sur les granitoïdes de l’est Sénégal : implications sur
l’histoire géologique du birimien de cette région. In Géologie Africaine,
Tervuren, J. Klerkx et J. Michot Eds, p 191-209.

Barbey P., 1974. Etude pétrologique d’une série volcano-sédimentaire


catazonale archaéenne : le groupe de Temmimichate Tsabya et de sa couverture
éburnéenne (Mauritanie Nord). Sc. Terre, T. XIX, 2, p 153-180.

Bates D.A., 1955. Annual report of Gold Coast Geological survey. Accra.
Beckinsale, R.D., Gale, N.H., Pankhurst R.J., Macfarlane, A., Crow, M.L,
Anhurs J.W., Wilkinson, A.F., 1980. Discordant Rb - Sr and Pb - Pb whole
rock isochron ages for the archean basement of Sierra Leone. Prec. Res., 13, p
63 - 73.
Bellion Y.J.C., 1987. Histoire géodynamique postpaléozoïque de l'Afrique de
l'Ouest d'après l'étude de quelques bassins sédimentaires (Sénégal, Taoudenni,
Iullemeden, Tchad).Thèse es sciences Univ. d'Avignon et des pays du Vaucluse.
296 p. 126 fig. et 13 tab.

Berthé, D., Choukroune, P., and Jegouzou, P., 1979. Orthogneiss, mylonite
and noncoaxial deformation of granites: the example of the South Armorican
Shearzone. Journal of Structural Geology, 1 : p 31-42.

Bertrand, J. M., Dia. A., Dioh. E. et Bassot. J.P., 1989. Réflexions sur la
structure interne du craton ouest –africain au Sénégal Oriental et des confins
Guinéo-maliens.C. R. Acad. Sc. Paris, t. 309, p 751 - 756.

Bertrand, J.M., Michard, A., Boulier, A.M. and Dautel, D., 1986. Structure

134
and U-Pb geochronology of central Hoggar (Algeria). A reappraisal of its pan-
african evolution. Tectonics, 5, 7, p 955-972.

Bessoles, B., 1977. Géologie de l’Afrique : le craton ouest africain. Mém.


BRGM, Fr. , n°88, 403 p.

Boher. M., Michard. A., Albarede. F., Rossi. M., Milési. J.P., 1992. Crustal
growth in West Africa at ca 2.1 Ga. J ; Geophys. Res. 97(B1), p 345-369.

Boher. M., Michard. A., Albarede. F., Rocci. A., et Milési. J.P., 1989. Crustal
growth in West Africa at 2.1 Ga. In : Terra Abstracts, 5th meeting of the
European Union of Geosciences (EUG V), Strasbourg, Fr., 20-23 March, 1, N°1.

Boullier, A.M., Liegeois, J.P., Black, R., Fabre, J., Sauvage, M. and
Bertrand, J.M., 1986. Late pan-african tectonics marking tha transition from
subduction-related cal-alcaline magmatism to within-plate alkaline granitoïds
(Adrar des Iforas, Mali). Tectonophysics, 132, p 233-246.

Caby R., Kiénast J.R., Robineau B., 1994. Les Mauritanides : collage de
« terranes » protérozoïques et collision hercynienne. In : R.S.T., Nancy, Fr. SG
(Ed) 93 p.

Cahen L., Snelling N.J., Vail J.R., 1984. The geochronology and evolution of
Africa. Oxford Univ. Press. 512 p.
CAMIL J., 1984. Pétrographie, chronologie des ensembles archéens et
fonnations associées de la région de Man (Côte-D'Ivoire). Implications pour
l'histoire géologique du craton ouest africain. Thèse univ. Abidjan, 306 p.
Camil J., Tempier P. et Caen-vachette M., 1984. Schéma pétrographique
structural et chronologique des formations archéennes de la région de Man (Côte
d’Ivoire). Leur rôle dans la cratonisation de l’Ouest Africain. In : « Géologie
africaine ». J. klerkx and J. Michot (eds), Terviren (Belgique), vol. en hommage
à L. Cahen, p 1-10.

135
Castelain J., Cauvin J., Leroy M., et Splenger A., 1965. Le bassin secondaire.
Tertiaire du Sénégal. Symposium sur les bassins sédimentaires du littoral
atlantique de l'Afrique XXIIe Congrès géol. Intem. New DELHI, p 80-94.
Chiron J.C., 1973. Etude géologique de la chaîne des Mauritanides entre le
parallèle de Moudjéria et le fleuve sénégal (Mauritanie). Un exemple de ceinture
plissée précambrienne reprise à l’Hercynien (thèse Sci., Lyon N° 84, 284 p).
Mém. Bur. Rech. Géol. Min., Paris.

Cissokho. S., 2010. Etude géologique du secteur de Mako (partie méridionale


du supergroupe de Mako, boutonnière de Kédougou - Kéniéba, Sénégal
oriental) : implications sur la diversité magmatique. Thèse 3eme cycle Univ. de
Dakar. 212 p.

Clauer, N. and Deynoux, M., 1987. New information on the probable isotopic
age of the late. Proterozoic glaciation in West Africa. Precambrian Res., 37, p
89–94.

Daigneault. R., 1991. Déformation et cisaillement: concepts et applications. DV


p 89-16.

Davis. D. W., Hirdes. W., schaltegger, E., Nunoo, E.A., 1994. U/Pb age
constraints on deposition and provenance of Birimian and gold bearing
Tarkwaian sediments in Ghana, west Africa. Précambrian Res. 67, p 89-107.

Deschamps M. Karche J.P., Lapierre H., N'gom P.M. Rossi M. Zonou S.,
1986. Diversité du magmatisme birimien dans le craton Ouest- Africain
(Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie). CIFEG, Publ. occas. N° 10, p 45-64.

Dia, A., 1988. Caractères et significations des complexes magmatiques et


métamorphiques du secteur de Sandikounda – Laminia (Nord de la boutonnière
de Kédougou, est du Sénégal ). Un modèle géodynamique du birimien d’Afrique
de l’ouest. Thèse d’Etat, Dakar, 350 p.

136
Dia. A., Van Schmus. W.R., Kröner. A., 1997. Isotopic constraints on the age
and formation of a Paleoproterozoic volcanic arc complex in the Kedougou
Inlier, eastern Senegal, West Africa. Journal of African Earth Sciences 24: p
197-213.

Dia O., 1984. La chaîne panafricaine et hercynienne des Mauritanides face au


bassin Protérozoïque supérieur à Dévonien du bassin de Taoudéni dans le
secteur-clé de Mejeria (Taganetn R.I. Mauritanie) : lithostratigraphie et
tectonique : un exemple de tectoniques tangentielles superposées. Thèse d’Etat
Aix-Marseille III, France, 516 p.

Diallo, D. P., 2001. Le paléovolcanisme de la bordure occidentale de la


boutonnière de Kédougou, Paléoprotérorozoïque du Sénégal oriental :
incidences géotectoniques. Journal of African Earth of Sciences, vol. 32
n°4, p 919 – 940.

Diallo, D.P., 1994. Caractérisation d’une portion de la croûte d’âge


protérozoïque inférieur du craton ouest africain : cas de l’encaissant des
granitoïdes dans le supergroupe de Mako (Boutonnière kédougou-Kéniéba).
Implications géodynamiques. Thèse d’Etat. Dakar 446 p.

Diallo, D.P., 1983. Contribution à l’étude des séries Dialé (Birimien) dans les
Monts Bassaris, Sénégal Oriental (secteur de bandafassi-Ibel-Ndébou-
Landiéné). Thèse 3eme cycle. Dakar, 185 p.

Diallo D.P., Dia A., Vialette Y., Ngom P.M., Ndiaye P.M., Sylla M., Wade
S., 1993 .Centre International pour la formation et les échanges géologiques
(CIfEG). Publication occasionnelle 1993/ 23 p. A-3.

Diop, A., 2000. Caractères pétrographiques et structurales des formations du


secteur de Tiabédji dans la zone de transition Mako/ Dialé-Dalema (Boutonnière
de Kédougou- Kéniéba, Sénégal oriental). Incidences sur les relations entre
processus volcaniques et sédimentaires au paléoprotérozoîque. Mem. DEA

137
UCAD. 100p.

DIOP, C.B., 1991. Analyse des déformations polyphasées de l’ecaissant


sédimentaire et volcano-plutonique du Batholite de Kakadian, secteur de
Yélimalo-Soreto. Mem. DEA. UCAD, 43 p.

Dioh, E., 1995. Caractérisation, signification et origine des formations


birimiennes encaissantes du granite de Dioubalou (partie septentrionale de la
boutonnière de kédougou-Kéniéba, Sénégal oriental). Thèse d’Etat. U.C.A.D.
Dakar, 446 p.

Dioh. E., 1986. Etudes des roches magmatiques Birimiennes de Sonfara-


Laminia-Médina Fouldé (Sénégal Oriental). Thèse troisième cycle, Nancy I, 144
p.

Dioh. E., Debat. P., Dia. A., Pons. J., Rocci. G. et Rollet. M., 1990.
Caractérisation d’un complexe basique rubané dans les formations birimiennes
de la partie septentrionale de la Boutonnière de Kédougou (Sénégal Oriental). C.
R. Acad. Sci. Paris, 310 : p 935-940.

Doumbia S., pouclet A., Kouamelan A., Peucat J.J., Vidal M., et Delor C.,
1998. Petrogenesis of jevenile-type Birimian (Paleoproterozoic) granitoids in
central Côte d’Ivoire, West Africa :geochimistry and geochronology.
Precambrian Res., 87, p 33-63.

Fabre R., Milési J.P., Ledru P., Billa M., Urien P., Yichon C., 1989. New
stratigraphic, structural and geochemical data on the lower proterozoïc
(Birrimian) of the West Africa craton in central Ivory Coast. Geodynamic
implications for east central Ivory Coast.

Feybesse. J.L., Billa. M., Guerrot. C., Duguey. E., Lescuyer. J.L., Milési.
J.P., Bouchot. V., 2006. The Paleoproterozoic Ghanaian province: Geodynamic
model and ore controls, including regional stress modelling. Precambrian Res.

138
149 (2006) p 149-196.

Feybesse J.L., Milési J.P., Johan Y., Dommanget A. Calvez J.Y., Boher M.
Abouchamy W., 1989. La limite Archéen - Protérozoïque d'Afrique de l'Ouest:
un zone de chevauchement antérieure à l'accident de Sassandra; l'exemple des
régions d'Odienné et de Touba (Côte d'Ivoire). C. R. Acad. Sci. Paris, 309, p
1847 - 1853.

Feybesse. J.L., Milési. J.P., 1994. The Archean/proterozoic contact zone in


West Africa: a montain belt of decollement thrusting and folding on a
continental margin related to 2.1 Ga. Convergence of Archean cratons?
Precambrian Res. 69, p 199-227.

Fossen. H. and Tikoff. B., 1998. Extended models of transpression and


transtension, and application to tectonic settings. In Holdsworth. R.E. Strachan.
R.A. and Dewey. J. F. (eds) 1998. Continental transpression and transtension
tectonics. Geological society. London. Special Publications. 135. p 15-33.

Gamsoré P.E., 1975. Contribution à l’étude géologique des formations


précambriennes de la région de Ouahigouya (Haute Volta). Thesis Doct. Sci.,
Univ. Besançan, Fr., 249 p.

Gravelle, M., 1969. Recherche sur la géologie du socle précambrien de


l’Haggar central et centro-occidental dans la région de Silet-Tibetahouine.
Contribution à la reconnaissance géochronologique, géochimique et structurale
des terrains cristallins du Sahara central. Thèse de Doct. ès Sciences, Université
de Paris, Fr. vol. 1, 298 p.

Guèye M., 1991. Le complexe plutonique de Laminia – Kaourou (Batholite de


Kakandian) un modèle de mise en place polycyclique dans la partie
septentrionale de la série de Mako (Protérozoïque inférieure du Sénégal) Mem.
DEA UCAD, 51 p.

139
Guèye M., 2001. Transcurrent fault propagation and granitoïde plutonism
during lower proterozoic transpression (SE Sénégal) . Z. dt. Géol. Ges. 152/24, p
175-198, 15 figs. Stuttgart.

Gueye. M., Ngom. P.M., Diène. M., Thiam. Y., Siegesmund. S., Wemmer.
K., Pawlig. S., 2008. Intrusive rocks and tectono-metamorphic evolution of the
Mako Paleoproterozoic belt (Eastern Senegal, West Africa). Journal of African
Earth Sciences 50 (2008), p 88–110.

Gueye M., Siegesmund S., Wemmer K., Pawlig S., Drobe M,. Nolte N. and
Layer P., 2007. New evidences for an early Birimian evolutionin the West
African Craton: An example from the Kédougou-Kénieba inlier, southeast
Senegal. South African journal of geology, 2007, volume 110, p 511-534.

Haddoum, H., Choukroune, P. and Peucat, J.J., 1994. Evolution of the


precambrian IN-Ouzzal bloc (Central Sahara, Algeria). Precambrian Res., 65, 1-
4, p 155-166.

Harland. W.B., 1971. Tectonic transpression in Caledonian Spitzbergen. Geol.


Mag. 108, p 27-42.

Harris, L.B., 2003. Folding in high-grade rocks due to back-rotation between


shear zones. J. Struct. Geol. 25(2), p 223-240.

Hein. K. A. A., 2009. Succession of structural events in the Goren greenstone


belt (Burkina Faso): Implications for West African tectonics. Journal of African
Earth Sciences.2009. 12 p.

Hirdes, W., Davis D. W., 2002. U-Pb geochronology of Paleoproterozoic rocks


in the southern part of the Kedougou – Kenieba inlier, Senegal, West Africa:
Evidence of diachronous accretionnary development of the eburnean province.
Precamb. Res. 118, p 83 – 99.

140
Hirdes. W., Davis. D.W., Eisenlohr. B.N., 1992. Reassessment of proterozoic
granitoid ages in Ghana on the basis of U/Pb zircon and monazite dating.
Precambrian Res. 56. p 89-92.

Junner. N. R., 1940. Geologie of the Gold Coast and western Togoland. Gold
Coast Geol. Survey Bull. 11, 40 p.

Kesse G.O., 1986. The Birimian system in Ghana. Publ. occas. CIFEG, 10, p 85
- 98.
Kitson. A. E., 1928. Provisional geological map of the Gold Coast and western
Togoland, with brief descriptive notes thereon. Gold Coast Geol. Surv. Bull. 2,
13 p.

Lafrance A., Audry F., Le Page A., Lécorché J.P., Villeneuve M., Caruba
R., 1993. Réactivation de la zone frontale d’une chaîne polyphasée : l’exemple
de la chaîne des Mauritanides (Afrique de l’ouest).C. R.Acad. Sci. (Paris), t.
316, série II, p 785-790.

Lappartient, JR., 1985. Le Continental Terminal et le Pléistocène ancien du


bassin sénégalo-mauritanien. Stratigraphie, sédimentologie, diagenèse,
altération, reconstitution des paléorivages au travers des cuirasses. Thèse ès
sciences, Marseille, 272 p, 10 pl. photos.

Lassere M., Lameyre J., et Buffier J.M., 1970. Données géochronologiques


sur l’axe précambrien Yétti-Eglab en Algérie et en mauritanie du Nord. Bull.
Bur. Rech. Geol. Min., paris, 2ème dérie, IV, 2, p 5-13.

Lécorché J.P., Sougy J., 1969. Relations des formations d’akjoujt (Mauritanie)
avec le protérozoïque de l’Adrar (bassin de Taoudéni) dans la région de d’Iriji
(Est d’Akjoujt, Mauritanie occidentale). Bull. Soc. Géol. France, (7), XI, p 233-
250.

Lécorché J.P., 1985. Les Mauritanides face au Craton Ouest Africain: structure

141
d’un secteur-clé : la région d’Ijibiten (Estd’Akjoujt, R.I. Mauritanie). Thèse
d’Etat Aix-Marseille III, France, 446 p.

Ledru P., Milési J.P., Vinchon C., Johan V., Marcoux E., Ankrah P., 1988.
Géologie et gîtologie de l’or des séries birimiennes du Ghana. BRGM report,
88AFO 122 GEO, 36 p.

Ledru P., Pons. J., Milésie. J.P., Feybesse. J.L., Johan. V., 1991. Transcurrent
tectonics and polycyclic evolution in the lower proterozoïc of Senegal- Mali.
Precambrien research, 30 (1991), p 337-354. Fl elsevier science publishers B.V.,
Amsterdam.

Ledru. P., Pons. J., Milési. J.P., Dommanget. A., Johan. V., Diallo. M. et
Vinchon. C., 1989. Tectonique transcurrente et évolution polycyclique dans le
birimien, protérozoïque inférieur, du Sénégal-Mali (Afrique de l’ouest). C.R.
Acad. Sci. Paris, t.308, série II, p 117-122.

Lemoine S., Tempier P., Bassot J.P., Caen-Vachette M., Vialette Y.,
Wenmenga U., Toure S., 1985. - The Burkinian, an orogenie cycle, precursor
of the Eburnean of West Africa. 13th coll. Afr. Geol., St. Andrews, Scottland.
CIFEG, 3, 27 p.
Le Page, A., 1986. La lithostratigraphie des grandes zones structurales des
Mauritanides, entre le 14è et le 16è parallèles nord (Sénégal noriental ety R.I.
Mauritanie). Essai d’interprétation géodynamique. J. Afr. Earth Sci., 5, n°2, p
119-134.
Le Page, A., 1983. Les grandes unités des Maurinides, aux confins du Sénégal
et de la Mauritanie. L’évolution structurale de la chaîne du Précambrien
supérieur au Dévonien. Thèse d’Etat, Université Aix-Marseille III, 518 p., 62
fig., 4 tabl. 2 pl. photos, annexes.

Leube. A., Hirdes. W., Mauer. R., Kesse. G.O., 1990. The early Proterozoic

142
birimian Supergroup of Ghana and some aspects of its associated gold
mineralization. Precambrian Res. 46, p 139-165.

Lompo. M., 1991. Etude géologique et structurale des séries birimiennes de la


région de Kwademen, Burkina Faso, Afrique de l’Ouest (Evolution et contrôle
structural des minéralisations sulfurées et aurifères pendant l’Eburnéen). Thèse
Univ. Clermont-ferrant II, France, 200 p.

Ly A., Aglanda R., 1991). Le bassin sénégalo-mauritanien dans l'évolution des


marges périatlantique au Tertiaire. Cahier de rnicropaléontologie - Volume 6
N°2 Ed du CNRS - 47 p. + planches.

MacFarlane A., Crow M.J., Arthurs J.W., Wilkinson A.F. and Aucott J.W.,
1981. The geology and mineral resources of Northern Sierra Leone. Inst. Geol.
Sci. overseas Mem., 7, 134 p.

Mattauer. M., 1975. Sur le mécanisme de formation de la schistosité dans


l’Himalaya. Earth and Planet Sci. Lett., 28, p 144-154.

Mawer, C., 1986. What is a mylonite? Geoscience Canada, 13, pp. 33 – 34.

Milési. J.P. Ledru. P., Feybesse. J.L, Dommanget. A. et Marcoux. E., 1992.
Early protrozoic ore deposits and tectonics of the birimien orogenic belt, West
Africa. Precambrians research, 58 (1992) p 305-344. Elsevier science publishers
B.V.; Amsterdam.

Milési. J.P., Feybesse. J.L., Ledru. P., Dommanget. A., Ouedraogo. M.F.,
Marcoux. E., Prost. A., Vinchon. C., Sylvain. J.P., Johan. V., Tegyey. M.,
Calvez. J.Y. et Lagny. P., 1989. Les minéralisations aurifères de l’Afrique de
l’ouest : leurs relations avec l’évolution lithostructurale au protérozoïque
inférieur. Chrono Rech. Min., nO 987, p 3-98.

Milési J.P., Diallo M., Feybesse J.L., Keïta E, Ledru P., Vichon C.,
Dommanget A., 1986. Caractérisation lithostructurale de deux ensembles

143
successifs dans les séries birimiennes de la boutonniére de Kédougou ( Mali -
Sénégal) et du Niandan (Guinée):Implications gîtologiques. CIFEG, Publ. occas.
N°10, p 113 - 121.
Mission Sénégalo-Soviétique de recherches miniéres, 1972- 1973. Rapports
inédits. Dir. Mines Géol. Dakar Sénégal.p.
Monciardini C., 1966. La sédimentation Eocène du Sénégal. Mém. BRGM.
Paris xve. c, 65 p. 9 fig. 14 pl. et 20 coupes h.t. en annexe.

Ndiaye. P.M., 1994. Evolution au protérozoïque inférieur de la Région Est


Saraya (Super-groupe de Mako, Sénégal Oriental). Tourmalisation ; altérations
hydrothermales et minéralisation associées. Thèse d’Etat UCAD 372 pages.

Ndiaye. P.M., 1986. Etude géologique et métallogènique de la partie


septentrionale du granite de Saraya (secteur de Missira-Wassangara-Frandi)
Sénégal oriental. Thèse 3eme cycle Univ. Dakar. 109 p.

NDiaye P. M. , Dia A , Vialette A., Diallo D.P., Ngom P.M., Sylla M. &
Wade S., 1993. Les granitoïdes du Protérozoïde inférieur du supergroupe de
Dialé-Daléma. Données pétrographiques, géochimiques et géochronologiques
nouvelles.CIFEG, Publication occasionnelle. 1993/ 23 p, A7-AIl.

Ngom. P.M., 1995. Caractérisation de la croûte birimienne dans les parties


centrales et méridionales du Super-groupe de Mako : implications géochimiques
et pétrogénétiques. Thèse d’Etat UCAD, 243 pages.

N'gom P.M., 1989. Caractéres géochimiques des formations birimiennes du


Supergroupe de Mako (Sabodala et ses environs). J. Afric. earth Sei. 8; p 91-97.

Ngom. P.M., 1985. Contribution à l’étude de la série birimienne de Mako dans


le secteur aurifère de Sabodala (Sénégal oriental). Thèse de 3eme Cycle Univ.
Nancy I France. 134 p.

Ngom, P.M., Gueye, M., Cissokho, S., Joron, J.L., Treuil, M., Dabo, M.,

144
2007. Signification géodynamique des roches volcaniques dans les ceintures de
roches vertes d’age paléoprotérozoïque; Exemple de la partie méridionale du
supergroupe de Mako, boutonnière de Kédougou (Sénégal). Approche des
éléments en traces. Journal des Sciences et Technologies. Vol. 5 n°1, p. 52 - 71.

Niékéma. S., Benkhelil. J., Corsini. M., Bourges. F., Dia. A., et Maurin. J.
C., 1993. Tectonique transcurrente éburnéenne au sein du craton Ouest-Africain:
exemple du sillon de Djibo (Burkina Faso). C.R. Acad. Sci. Paris, t. 316, Série
II, p 661-668.

Ouédraogo M.F., 1987. Cartographie minérale et implications métallogéniques


au Burkina Faso. Thèse doctorat ès Sciences, Université d’orléans, Fr, 244p.

Ouédraogo M.F., et Prost A.E., 1986. Mise en évidence des relations entre
schistosité et plissement dans la ceinture volcanique birrimienne de Yako-Batié
(Burkina Faso). C.R. Acad.Sci., Paris, 303, p 1713-1718.

Pawlig. S., Gueye. M., Klischies. R., Schwars. S., Wemmer. K. and
Siegesmud. S., 2006. Geochemical and Sr-Nd isotopic data on the Birimian of
the Kedougou-Kenieba Inlier (Eastern Senegal): Implications on the
Palaeoproterozoic evolution of the West African Craton. Geol.Society of South
Africa. 17 p.

Peucat J.J., Capdevila R., Drareni A., MahdjoubY., Kahoui M., 2005. The
Eglab massif in the West African Craton (Algeria), an original segment of the
Eburnean orogenic belt : petrology, geochemistry and geochronology.
Precambrian Research, 136, 3-4, p 309-352.

Pons. J., Oudin. C. et Valéro. J., 1992. Kinematic of larg syn-orogenic


intrusions : example of the lower proterozoic Saraya batholit (Eastern Sénégal).
Geologische Rundschan, 81/2, Stuttgart, p 473-486.

Pouclet. A., Doumbia. S., Vidal. M., 2006. Geodynamique setting of the

145
Birimian volcanism in central Ivory Coast (Western Africa) and its place in the
Paleoproterozoic evolution of the Man Shield. Bull. Soc. Geol. Fr., 2006, t. 177,
n°2, p 105-121.

Pouclet A., Vidal M., Delor C., Siméon Y., et Alric G., 1996. Le volcanisme
birimien du Nord-Est de la Côte d’Ivoire, mise en évidence de deux phases
volca-tectoniques distinctes dans l’évolution géodynamique du
Paléoprotérozoïque. Bull. Soc. Géol. Fr, 167, p 529-541.

Pouclet. A., Prost. A. E., Ama-salah. I. et Lapierre. H., 1990. Les ceintures
birimiennes du Niger occidental (Protérozoïque inférieur), nouvelles données
pétrologiques et structurales des formations métavolcaniques. C. R. Acad. Sci.,
Paris, 311, p 333-340.

Ramsay. J.G., 1967. Folding and fracturing of rocks. Mcgraw Hill, New York.

Rodgers, D., 1980. Analysis of pull-apart basin development produced by en


echelon strike-slip faults. Spec. Publ. Assoc. Sediment.4, p 27–41.

Rollinson H.R. and Cliff R.A., 1982. New rubidium-strontium age


determination on the Archean ba sement of Sierra Leone. Precamb. Res.,
17, p 63-73.

Sanderson. D.J. and Marchini. W.R.D., 1984. Transpression. J. Struct. Geol.


6: p 449-485.

Sarr R., 1995. Etude biostratigraphique et paléoenvironnementale des séries


d'âge Crétacé Terminal à Eocène moyen du Sénégal occidental Systématique et
migration des Ostracodes. Thèse es Sciences ,UCAD, 339p, 79fig, l4tab, 27PL.

Simpson, C, and Schmidt, S. M. 1983. An evaluation of criteria to deduce the

sense of movement in sheared rocks. Bull. Geol. Soc. Am. 94 : p 8-11.

146
Sow. D., 2004. Etude des paramètres lithostructuraux et géomorphologiques
dans le contrôle de la minéralisation aurifère du corridor de Tombo-Sofia,
Sénégal Oriental. Memoire D’ingénieur Géologue de conception. UCAD. 76 p.

Tagini. B., 1971. Esquisse structurale de la Côte d’Ivoire. Essai de


géotectonique régionale. Thèse Univ. Lausanne, 302 p.

Taylor. P. N., Moorbath. S., Leube. A. et Hirdes. W., 1992. Early proterozoic
crustal evolution in the Birimian of Ghana: contraints from geochronology and
isotope geology. Precambrian Res., 56. p 97-111.

Tegyey M., Johan V., 1989. Une séquence komatiitique dans le Protérozoïque
inférieur de la Guinée (Afrique de l'Ouest) : caractères pétrographiques,
minéralogiques et géochimiques. Cr. Acd., Sei., Fr., 308, n02, p 193 - 200.

Tempier.P., 1986. La Burkinien, cycle orogénique majeur du Protérozoïque


Inférieur en Afrique de l’Ouest. Publ. CIEG., 10, p 17-23.

Tessier F., 1950. Contribution à la stratigraphie et à la Paléontologie de la partie


Ouest du Sénégal (Crétacé et Tertiaire). Thèse es Sciences. Marseille - TOME 1
228 p.

Thiam. Y., 2004. Caractérisation structurale des zones de cisaillement ductile de


la partie centrale du Supergroupe de Mako (Sénégal Oriental): leurs relations
avec les minéralisations aurifères. Memoire D’ingénieur de conception. UCAD.
83 p.

Trompette, R., 1973. Le Précambrien Supérieur et le paléozoïque inférieur de


l’Adrar de Mauritanie (bordure occidentale du bassin de Taoudéni, Afrique de
l’Ouest). Un exemple de sédimentation de craton. Etude stratigraphique et
sédimentologique. Thèse Doct. ès Sciences. Univ. Aix-Marseille III, Trav. Lab.
Sci. Terre St. Jérôme, Marseille, B, 7, 702 p.

147
Vachette M., Rocci C., Sougy J., Caron J.P.H., Marchand J., Simon B., et
Tempier C., 1973. Ages radiométriques Rb/Sr de 2000 à 1700 Ma, de séries
métamorphiques et granites intrusifs précambriens dans la partie N et NE de la
Dorsale Réguibat (Mauritanie septemtrionale). 7ème Coll. Géol. Afric., Florence.

Vanderhaeghe. O., Ledru. P., Thiéblemont. D., Egal. E., Cocherie. A.,
Tegyey. M., Milesi. J.P., 1998. Contrasting mechanism of crustal growth :
Geodynamic evolution of the Paleoproterozoic granite-greenstone belts of
French Guiana. Precambrian Res. 92 (1998), p 165-193.

Vidal, M., 1987. Les déformations éburnéennes de l'unité birrimienne de la


Comoé (Côte d'Ivoire). J.Af.Earth Sc., Vol.6, no6, p 141-152.

Vidal. M. et Alric. G., 1994. The Paleoproterozoic (Birimian) of Haute-Comoé


in the West African Craton, Ivory Coast: a transtensional Back-arc basin.

Vidal. M., Delor. C., Pouclet. A., Simeon. Y. et Alric. G., 1996. Evolution
géodynamique de l’Afrique de l’Ouest entre 2.2 Ga et 2 Ga : le style archéen des
ceintures vertes et des ensembles sédimentaires birimiens du nord-est de la Côte
d’Ivoire. Bull. Soc. Géol. France, 1996, T. 167, n°3, p 307-319.

Villeneuve M., 1984. Etude géologique sur la bordure sud-ouest du Craton


Ouest Africain. La suture panafricaine et l’évolution des bassins sédimentaires
protérozoïques et paléozoïques de la marge NW du continent du Gondwana.
Thèse d’Etat Aix-Marseille III, France, 551 p., 221 fig., 17 tabl., 4 pl.

Villeneuve M., 1993. The West African fold belts : structure and evolution.
Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, Série II, 316, p 411-417.

Villeneuve M., 1989. The geology of the Medina-Kouta basin (Guinée-Sénégal)


and its outcomings of the geodynamic evolution of the western part of the West
African Craton during tha upper Proterozoic period. Precam. Research., 44, p
305-322.

148
Villeneuve M., Dallmeyer R.D., 1987. Geodynamic evolution of the
Mauritanide, Bassaride, and Rockelide orogens (West Africa). Precambrian
Res., 37, p 19-28.

Villeneuve M., Bassot J.P., Robineau B., Dallmeyer R.D., Ponsard J.F.,
1991. The Bassaride orogen. In : The West African Orogen and Circum-atlantic
Correlations, R.D. D, J.P. L (Eds), Springer Verlag, Berlin, Germany, p 151-
185.

Villeneuve M., Le Metour J., et Diaby S., 2004. Les formations sédimentaires
du Protérozoïque supérieur et du Paléozoïque inférieur en Guinée, BRGM, RC
53077, annexe 2, Orléans, Fr., 21 p.

Witschart. F., 1965. Contribution à l’étude géologique pétrographique et


métallogénique du massif granitique du Sénégal Oriental. Mem. BRGM n° 44,
171 p.

Yacé I., 1984. Le Précambrien de l’Afrique de l’Ouest et ses corrélations avec le


Brésil Oriental, rap. Final du projet PCG, CIFEG, Pub. Occ., 2, 28 p.

Zounou. S., 1987. Les fonnations Leptyno-amphibolitiques et le complexe


volcanique et volcano-sédimentaire du Protérozoïque inférieur de Bouroum-
Nord (Burkina-FasoAfrique de l'Ouest). Etude pétrographique, géochimique,
approche pétrogénétique et évolution géodynamique. Thèse Univ. Nancy l, 294
p.

Zounou. S., Karche. J.P., Lapierre. H., Lemoine. S. et Rossy. M., 1985.
Volcanisme tholéïtique et calco-alcalin dans les formations du Birimien
Supérieur de Bouroum (Burkina Faso). C. R. Acad. Sci. Paris, 301, ér. II, p 309-
314.

149
TABLE DES MATIERE

RESUME --------------------------------------------------------------------------------------------------- 1

INTRODUCTION GENERALE---------------------------------------------------------------------- 1

PARTIE I : SYNTHESE SUR LES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES ET


STRUCTURAUX DU CRATON OUEST AFRICAIN ------------------------------------------ 3

INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------------------------- 3

CHAPITRE I : LES SEGMENTS PRECAMBRIENS ------------------------------------------ 5

I-1- LES FORMATIONS ARCHEENNES ------------------------------------------------------------------ 5


I-2- LES FORMATIONS PALEOPROTEROZOÏQUES----------------------------------------------------- 6
I-2-2- Les modèles lithologiques, structuraux et géodynamiques --------------------------- 6
I-2-2-1- Les modèles lithologiques ----------------------------------------------------------- 7
I-2-2-2- Modèles structuraux ----------------------------------------------------------------- 11
I-2-2-3- Modèles géodynamiques ----------------------------------------------------------- 15
I-3- LES ZONES MOBILES PRECAMBRIENNES -------------------------------------------------------- 17
I-3-1- La zone mobile occidentale -------------------------------------------------------------- 17
I-3-2- La zone mobile orientale------------------------------------------------------------------ 19

CHAPITRE II- LES ENSEMBLES DE COUVERTURE ------------------------------------- 20

II-1- LES BASSINS INTRACRATONIQUES ------------------------------------------------------------- 20


Les bassins intracratoniques sont représentés par les formations du grand bassin
sédimentaire de Taoudéni dont la partie sud - ouest est constituée par le bassin de
Ségou Madina Kouta. ----------------------------------------------------------------------------- 20
II-1-2-Le bassin de Taoudéni -------------------------------------------------------------------- 20
II-2- LES BASSINS PERICRATONIQUES --------------------------------------------------------------- 21

PARTIE II : EVOLUTION GEOLOGIQUE ET STRUCTURALE DES FORMATIONS


PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE MAKO (SGM) ----------------- 24

CHAPITRE I- EVOLUTION GEOLOGIQUE DU SGM -------------------------------------- 25

I- 1-LITHOLOGIE --------------------------------------------------------------------------------------- 25
I-1-1- Le complexe volcanique ------------------------------------------------------------------ 25

150
I-1-1-1-Les métabasaltes ---------------------------------------------------------------------- 25
I-1-1-2-Les méta- andésitiques --------------------------------------------------------------- 26
I-1-1-3- Les rhyodacites et les rhyolites ---------------------------------------------------- 28
I-1-2- Les complexes volcano-sédimentaires et sédimentaires ----------------------------- 28
I-1-3- Le complexe amphibologneissique de Sandikounda ---------------------------------- 31
I-1-4- Les complexes plutoniques basiques à ultrabasiques -------------------------------- 32
I-1-4-1- Le complexe ultrabasique-basique ------------------------------------------------ 32
I-1-4-2- Le plutonisme basique -------------------------------------------------------------- 33
I-1-5- Les granitoïdes du SGM ----------------------------------------------------------------- 33
I-1-5-1- Le Batholithe de Badon-Kakadian ------------------------------------------------ 34
I-1-5-1-1- Le complexe plutonique lité de Sandikounda (CPLS) ------------------- 34
I-1-5-1-2-Le complexe plutonique de Laminia - Kaourou--------------------------- 35
I-1-5-1-3- Le complexe plutonique de Badon ------------------------------------------ 36
I-1-5-2- Le pluton de Dioumbalou ---------------------------------------------------------- 36
I-1-5-3- Le pluton de Bouroumbourou------------------------------------------------------ 37
I-1-5-4- Le granite de Tinkoto --------------------------------------------------------------- 38
I-2- MODELES LITHOSTRATIGRAPIQUES, STRUCTURAUX ET GEODYNAMIQUES ----------------- 39
I-2-1- Modèles lithostratigraphiques ----------------------------------------------------------- 39
I-2-2Modèles structuraux------------------------------------------------------------------------- 41
I-2-3-Modèles géodynamiques ------------------------------------------------------------------- 41

CHAPITRE III : EVOLUTION STRUCTURALE DES FORMATIONS


PALEOPROTEROZOÏQUES DU SUPERGROUPE DE MAKO (SGM). ----------------- 43

III-1 RAPPELS SUR LES ZONES DE CISAILLEMENTS DUCTILES ------------------------------------ 43


III-1-1 Généralités--------------------------------------------------------------------------------- 43
III-1-2 Les indicateurss de cisaillement -------------------------------------------------------- 45
III-1-2-1 Les ombres de pression asymétriques ------------------------------------------- 45
III-1-2-2 Rotation des porphyroblastes ----------------------------------------------------- 46
III-1-2-3 Les structures en dominos --------------------------------------------------------- 46
III-1-2-4 Les shear bands --------------------------------------------------------------------- 47
III-1-2-5 Les veines sigmoïdales------------------------------------------------------------- 47
III-1-2-6 Les fabriques C-S ------------------------------------------------------------------- 47
III-2 ANALYSE DES DONNEES LINEAMENTAIRES --------------------------------------------------- 47
III-3 LES DONNEES DE GEOPHYSIQUES AEROPORTEES --------------------------------------------- 49

151
III-3-1 Nature des levés géophysiques aéroportés FUGRO --------------------------------- 49
III-4 ANALYSE GEOMETRIQUE DE LA DEFORMATION --------------------------------------------- 53
III-4-1 Les systèmes de failles ------------------------------------------------------------------- 53
III-4-1-1 La shear zone de Sandikounda ---------------------------------------------------- 53
III-4-1-1-a La foliation--------------------------------------------------------------------- 53
III-4-1-1-b Le plissement et le boudinage ---------------------------------------------- 53
III-4-1-2- La Shear zone de Léoba-Moussala ---------------------------------------------- 54
III-4-1-3- La MTZ ----------------------------------------------------------------------------- 58
III-4-1-3-1- Caractéristiques -------------------------------------------------------------- 58
III-4-1-3-2- Les structures planaires ----------------------------------------------------- 59
a- La foliation mylonitique ------------------------------------------------------------ 59
b- La schistosité de crénulation ------------------------------------------------------- 60
c- Les plans de cisaillement ductiles ------------------------------------------------- 61
III-4-1-3-3- Les structures linéaires ------------------------------------------------------ 61
a- La linéation d’étirement------------------------------------------------------------- 61
b- La linéation de crénulation --------------------------------------------------------- 62
III-4-1-3-4- Le plissement et le boudinage --------------------------------------------- 63
III-4-1-3-6- Les structures cassantes ----------------------------------------------------- 65
III-4-1-4- Le système de shear zones de Badon-Nienieko ------------------------------- 65
III-4-1-4-a Caractéristique de la shear zone de Niéniéko ----------------------------- 66
III-4-1-4-b Les structures planaires de la NSZ ------------------------------------- 67
b-1 La foliation mylonitique ------------------------------------------------------- 67
b-2 La schistosité de crénulation -------------------------------------------------- 67
III-4-1-4-c Les structures linéaires --------------------------------------------------- 68
c-1 La linéation d’étirement et de crénulation ---------------------------------- 68
III-4-1-4-d Le plissement ------------------------------------------------------------- 68
III-4-1-5- La zone transcurrente Yaaka ou faille de Yaaka ------------------------------ 69
III-4-1-5-a Caractéristiques --------------------------------------------------------------- 69
III-4-1-5-b Les structures planaires ------------------------------------------------------ 70
b-1 La foliation -------------------------------------------------------------------------- 70
b-2 La schistosité de crénulation------------------------------------------------------ 71
III-4-1-c Les structures linéaires --------------------------------------------------------- 71
III-4-1-6- La shear zone de Sabodala ------------------------------------------------------- 71

152
III-4-1-6-a Caractéristiques --------------------------------------------------------------- 71
III-4-1-6-b Les structures planaires ------------------------------------------------------ 72
b-1 La foliation -------------------------------------------------------------------------- 72
b-2 La schistosité de crénulation ----------------------------------------------------- 73
b-3 Les plans de cisaillement --------------------------------------------------------- 74
III-4-1-6-c Les structures linéaires ------------------------------------------------------- 74
c-1 La linéation d’étirement et de crénulation -------------------------------------- 74
III-4-1-6-d Le plissement et le boudinage ---------------------------------------------- 74
III-4-1-6-e Les structures cassantes ------------------------------------------------------ 75
III-4-1-7- La shearzone de Kossanto -------------------------------------------------------- 76
III-4-1-7-a Caractéristiques --------------------------------------------------------------- 76
III-4-1-7-b Les structures planaires ------------------------------------------------------ 77
III-4-1-7-c Les structures linéaires ------------------------------------------------------- 77
III-4-1-7-d Le plissement ------------------------------------------------------------------ 77
III-4-1-8- La shear zone de Sounkounkou -------------------------------------------------- 78
III-4-1-8-a Caractéristiques --------------------------------------------------------------- 78
III-4-1-8-b Les structures planaires ------------------------------------------------------ 78
III-4-1-8-c Les structures linéaires ------------------------------------------------------- 79
III-4-1-8-d Le plissement et le boudinage ---------------------------------------------- 80
III-4-1-8-e Les structures cassantes ------------------------------------------------------ 81
III-4-1-9- Les shearzones de Tiabédji (STi) et de Tomboronkoto (STo) -------------- 81
III-4-1-9-a Caractéristiques --------------------------------------------------------------- 81
III-4-1-9-b Les structures planaires ------------------------------------------------------ 81
III-4-1-9-c Les structures linéaires ------------------------------------------------------- 83
III-4-1-10- Les accidents NW-SE et E-W à ENE-WSW --------------------------------- 83
III-4-1-11- La zone de Sandikounda -------------------------------------------------------- 84
III-4-1-11-a Les structures planaires ----------------------------------------------------- 85
a-1 La foliation -------------------------------------------------------------------------- 85
a-2 Les plans de cisaillement --------------------------------------------------------- 86
III-4-1-11-b Les structures linéaires ----------------------------------------------------- 87
III-4-1-11-c Le plissement ---------------------------------------------------------------- 87
III-4-1-12- Relations entre le linéation d’étirement et la foliation ---------------------- 88
III-4-2- Analyse microscopique des failles----------------------------------------------------- 90

153
III-4-2-1- La recristallisation ----------------------------------------------------------------- 90
III-4-2-3- Torsion du plan de clivage (mica fish) et courbure du réseau cristallin
(extinction ondulante) ------------------------------------------------------------------------- 91
III-4-2-4- Les quartz porphyroclastiques --------------------------------------------------- 92
III-4-3- Synthèse des données -------------------------------------------------------------------- 93

PARTIE III : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE ET GEODYNAMIQUE -- 96

CHAPITRE I : MODELE D’EVOLUTION CINEMATIQUE ------------------------------- 96

I-1- MECANISME MAJEUR DE LA DEFORMATION --------------------------------------------------- 96


I-1-1- Caractéristiques et interpétation des structures -------------------------------------- 97
I-1-1-1- Le plissement ------------------------------------------------------------------------- 97
I-1-1-1- La linéation d’étirement ------------------------------------------------------------ 98
I-1-1-1- Les critères du régime de déformation ------------------------------------------- 99
1-3- CONCLUSION------------------------------------------------------------------------------------ 100
I-2- LES GRANDS ENSEMBLES LITHOTECTONIQUES ---------------------------------------------- 100
I-2-1- Les panneaux de roches vertes--------------------------------------------------------- 102
I-2-2- Les bassins intra-blocs ------------------------------------------------------------------ 106
I-2-3- Les bassins marginaux ------------------------------------------------------------------ 108
I-2-4- Les bassins en pull apart --------------------------------------------------------------- 113
I-2-5- Les back rotations ----------------------------------------------------------------------- 115
I-2-6- Rotation des structures ------------------------------------------------------------------ 118
I-3 DISCUSSION -------------------------------------------------------------------------------------- 120

CHAPITRE II : EVOLUTION GEODYNAMIQUE ------------------------------------------ 126

QUATRIEME PARTIE : CONCLUSION GENERALE------------------------------------- 131

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES -------------------------------------------------------- 133

154

Vous aimerez peut-être aussi