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INTRODUCTION
L’un des facteurs du développement d’un pays est un réseau routier bien conçu et bien construit,
qui permet la circulation fluide des biens et des personnes. L’État camerounais, qui se veut
émergent à l’horizon 2035, a décidé d’investir pour le développement à moyen et à long terme
du secteur routier. Tel que spécifié dans le DSCE (Document de Stratégies pour la Croissance
et le Développement) ; des opérations d'entretien routier sont envisagées et vont permettre
d'améliorer le niveau de service (55% du réseau en bon état). La réhabilitation du réseau routier
(2000 km de routes bitumées à réhabiliter d'ici 2020), ainsi que l'intensification du bitumage
des routes en terre (plus de 3500 km à l'horizon 2020) viendront compléter le dispositif actuel.
Pour un meilleur entretien et une meilleure réhabilitation, il est important de recenser les
manquements du dispositif routier actuel. Parmi ces manquements, nous notons les
dégradations des routes revêtues. Celles-ci feront l’objet de notre étude.
L’accotement : c’est la zone latérale qui borde la chaussée. Les accotements sont
surélevés et à une altitude légèrement supérieure à la chaussée, ils sont érasés s’il n’y a
pas de différence de niveau entre chaussée et accotement.
L’assiette : c’est la surface de terrain réellement occupée par la chaussée et ses parties
accessoires (accotements ou trottoirs, fossés, talus…)
Bande cyclable : c’est une bande faisant partie de la chaussée ; de 1,50m de largeur
environ, réservé de chaque côté de celle-ci pour la circulation des cycles exclusivement
Banquette : c’est un ouvrage en béton bitumineux, en pierre taillé, ou en béton coffré,
pavé qui sépare la chaussée de l’accotement ou du trottoir. Elle est rasée si elle ne
dépasse pas le niveau de la chaussée ou surélevé dans le cas contraire (pour un trottoir
par exemple).
Caniveau : c’est le bord de la chaussée aménagé pour assurer les écoulements des eaux
usées et des ruissellements.
La chaussée : c’est la partie de la route où circule les véhicules. Du point de vue
structurelle, c’est l’ensemble des couches construites au-dessus de la couche de forme
comprenant de bas en haut la couche de fondation, la couche de base et la couche de
surface.
L’emprise du projet : c’est la surface du terrain qu’on doit acquérir pour réaliser le
projet.
Les fossés : ils sont creusés dans le terrain naturel pour assurer l’écoulement des eaux
lorsqu’ils sont placés dans le bas des talus de déblais, pour éviter leur ravinement
(formation de ravins par les eaux de pluie sur les pentes déboisées de reliefs).
Piste cyclable : c’est une oie aménagée sur l’accotement séparée de la chaussée
proprement dite par une terre pleine ou une bordure.
Plate-forme : c’est une partie de l’assiette sensiblement horizontale comprenant la
chaussées et les accotements ou trottoir
Saignée : c’est une coupure creusée en travers d’un accotement surélevé qui conduit les
eaux de ruissellement vers le fossé
Talus : c’est la paroi du déblai ou de remblai dont la pente au revêtement est appropriée
à la nature du terrain, du sol et au climat.
Terrain : c’est la partie de territoire où est placé le projet, il est dit terrain naturel avant
sa modification pour les travaux et terrain préparé après l’exécution du terrassement
Trottoir : lorsque les accotements sont situés dans le traverse, ils sont aménagés pour
la circulation des piétons et prennent le nom de trottoir
Voie d’arrêt : (bande de stationnement) c’est une bande auxiliaire adjacente à la
chaussée destinée au freinage et à l’arrêt de véhicules.
C’est principalement pour pallier à ce problème et aux problèmes liés à l’action de l’eau sur les
voies de circulation que les chaussées revêtues ont été pensées puis adoptées.
L’on distingue plusieurs types de dégradations que l’on rencontre chez les différents
types de chaussée revêtue, certaines étant plus spécifiques à un type en particulier qu’aux autres.
Ces dégradations sont listées ci-après.
1. Déformations
Les déformations des voies de circulation sont un véritable cauchemar pour les usagers
il s’agit là d’une modification irréversible de la morphologie d’une voie de circulation dû aux
sollicitations auxquelles elle est soumise. La grande famille des déformations peut subdiviser
en plusieurs catégories à savoir : les orniérages de grandes rayons ; les orniérages de petits
rayons, les flaches, les arrachements et les bourrelets longitudinaux.
Les tôles ondulées sont des ondulations de faible longueur d’onde et perpendiculaire à
l’axe de la route. Pour ce qui concerne les routes revêtues elles sont très rares. Les tôles ondules
sont principalement causées par :
Un défaut de profilage de la couche de base ;
Un manque de stabilité des enrobés ;
Une cohésion insuffisante des matériaux ;
L’action mécanique due au trafic ;
Cette dégradation est l’amorce de dégradations bien plus importantes. En effet cette
dégradation prolongée donne naissance aux anomalies de deux familles de dégradations, à
savoir la famille des fissures et celle des arrachements. En effet à long terme les tôles ondulées
conduisent aux fissures, aux faïençages ou aux arrachements des matériaux entrainant des
nids-de-poule.
Pour remédier à ce problème nous conseillons la réalisation d’un enduit superficiel ou
d’un tapis en enrobés.
b. Les affaissements
Les affaissements sont des dépressions très prononcées et souvent assez étendues,
localisées soit en rive ou en pleine largeur de la chaussée, peuvent être soit transversales soit
longitudinales. Les affaissements ont pour origines :
Le Sous dimensionnement du corps de chaussée ;
Les tassements différentiels ;
Les constructions défectueuses ;
Le drainage insuffisant ;
Les chaussées non butées en rive.
Chacune de ces insuffisances étant bien sûr localisées à des points singuliers de la route.
La non-réparation des affaissements, entraine dans le futur la formation des bourrelets, de
fissures, de faïençage. Pire encore ils peuvent entrainer la rupture de la chaussée en saison des
pluies.
Les solutions que nous proposons vis-à-vis de cette dégradation sont les suivantes :
La réalisation d’un tapis en enrobés ou d’enduit superficiel ;
La réfection localisée ou le drainage de la chaussée.
L'affaissement de rive
L’affaissement de rive est un enfoncement prononcé localisé à la partie de la chaussée comprise
entre le bord et la bande de roulement de rive.
L’affaissement hors rive est un enfoncement ponctuel, l’on le désigne comme « flashe »
quand l'affaissement a une forme circulaire.
Causes : sous-dimensionnement localisé de l'assise ou du sol support/ présence d'eau
provenant des couches supérieures (défaut de portance).
Évolution : faïençage puis départ de matériaux.
c. Les ornières
Les ornières sont des affaissements localisés, apparaissant sous le passage des
véhicules et pouvant affecter, soit la couche de roulement, soit le corps de chaussée. Les
ornières ont pour origines :
Un Sous dimensionnement du corps de chaussée ;
Un Compactage insuffisant ;
d. Les bourrelets
Évolution possible :
Aggravation des déformations sous l’effet de la circulation
Destruction progressive de la chaussée
Figure 9. Bourrelets
2. Les fissurations
Les fissurations sont des fentes de degré plus ou moins important sur la route qui affecte
la couche de roulement et même tout ou partie du corps de la chaussée. On peut les considérer
comme des cassures du revêtement suivant une ligne, avec ou sans rupture du corps de chaussée.
Les fissurations sur les routes se manifestent sous plusieurs formes. Nous distinguons : Les
fissures, Les faïençages et les épaufrures.
a. Les fissures
Les fissures sont de petites cassure du revêtement avec ou sans rupture du corps de la
chaussée. Elles peuvent apparaitre longitudinalement (parallèlement à l’axe de la chaussée),
transversalement (perpendiculairement à l’axe de la chaussée).
Fissures longitudinales
Causes probables :
Fatigue de la structure par excès de contrainte à la base des couches traitées ayant pour
origine un sous-dimensionnement ou un décollement entre couches,
Déflexions des rails,
Fissures transversales
Causes probables :
Remontée en surface d’une fissure de prise ou de retrait thermique,
Remontée en surface d’un joint transversal de mise en œuvre de l’assise traitée,
Remontée de joints d’entretoises, dalles flottantes. Au retrait ;
Vieillissement du revêtement ;
Mauvaise mise en œuvre ;
Mauvaise qualité des matériaux utilisés ;
Épaisseur insuffisante de la chaussée ;
Fatigue de la structure par excès des contraintes ;
Déflexion des rails (dans le cas d’une route ayant un revêtement en bitume et traversé
par des rails)
Évolution prévisible
En l’absence de colmatage, le nombre de fissures transversales augmente :
Épaufrures en bord de fissures, qui augmentent le risque d’infiltration d’eau,
Décollement entre la couche de surface et l’assise,
Remontées de fines, - ramification et dédoublement de fissures,
Au stade ultime, la partie haute de l’assise traitée aux liants hydrauliques se dégrade
significativement, ce qui amène des affaissements et des nids de poules.
Le faïençage et une destruction localisée ou générale de la chaussée
La ramification et ou le dédoublement de la fissure avec ouverture des lèvres liée au
départ de matériaux en bord fissure,
L’orniérage à grand rayon et nids de poule lorsque les fissures sont dues à une résistance
de matériaux d’assise
Solutions préconisées
Le colmatage des fissures en surface ;
Une réfection localisée si le corps de la chaussée est atteint ;
Tapis en enrobés ou enduit superficiels.
b. Les faïençages
3. Les arrachements
Les arrachements sont des phénomènes de rupture d’adhésion entre les éléments ou
parties de la route suivie généralement de leur disparition. Ce type de dégradation n’affecte que
la couche de roulement au début de son apparition mais peut s’aggraver en affectant les couches
sous-jacentes au revêtement. Les arrachements comprennent les décollements, les nids de poule
le désenrobage, la pelade, le plumage, le peignage et l’indentation.
a. Les décollements
Les décollements sont des ruptures d’adhésion entre le revêtement et la couche de base.
Ils sont caractérisés par une désolidarisation entre la couche de roulement et la couche de base.
Les décollements sont essentiellement dus aux causes qui se déclinent comme suit :
Mauvaise mise en œuvre de la couche d’accrochage : Il s’agit d’une mauvaise mise
en œuvre de la couche d’adhésion entre la couche de roulement et la couche de base.
Ceci pouvant être dû à un défaut de compactage.
Désenrobage : il s’agit ici des pertes d’enrobé pour ou des matériaux constituant les
différentes couches d’enrobage pour les multicouches et les monocouches. Le
désenrobage est dû à l’érosion des pluies, à la mauvaise qualité du liant hydrocarboné
utilisé pour l’enrobage.
Phénomènes de retrait et de gonflement des matériaux de la couche de base : ceci
généralement dû à la mauvaise qualité de ces matériaux et/ou à la qualité de la mise en
œuvre des couches (compactage, …).
Les décollements peuvent s’aggraver en causant des arrachements des couches sous-
jacentes au revêtement, la destruction locale de la chaussée pouvant donner naissance à des nids
de poule.
b. Les nids de poule
Le nid de poule est une cavité de petite dimension plus ou moins profonde, à bords
francs, de forme arrondie faisant apparaître les matériaux du corps de chaussée.
Causes probables
Évolution d’une flache, d’un affaissement, de fissures, de faïençage, etc.
Stade ultime de la plupart des dégradations
Souvent associé à une infiltration d’eau et à l’effet de la circulation
Évolution possible :
Élargissement du trou, formation d’autres nids de poule, destruction de la chaussée
Remèdes:
Selon l’importance de la cause qui a engendré le nid de poule:
Emploi partiel aux enrobés (NDP de 8 à 10 cm)
Reconstruction de la couche de base, scellement
c. Le désenrobage
Le désenrobage désigne la disparition du liant enrobant les granulats de la couche de
roulement. Ils donnent un aspect rugueux à la surface de la chaussée. L’image qui suit prise sur
une route de la ville illustre l’aspect d’une route atteinte de désenrobage.
Les désenrobages sont principalement dus aux causes suivantes :
Mauvaise qualité des enrobés lorsqu’il s’agit d’une couche de chaussée en enrobé
bitumineux.
Mauvaise adhésivité liant granulat lorsqu’il s’agit des monocouches ou multicouches.
Mauvaise mise de la couche d’accrochage en liant.
Mise en œuvre dans des conditions atmosphériques défavorables.
Le désenrobage lorsqu’il n’est pas traité donne naissance aux autres types d’arrachement
tels le décollement, le peignage, et autres.
d. La pelade
Il s’agit du décollement de la couche de roulement par plaques plus ou moins grandes.
Il y a rupture de l’adhésion entre le revêtement et la couche de chaussée. Elle concerne surtout
les zones limitées ou bandes de la surface de la route.
Causes probables
Adhérence insuffisante couche roulement/assise
Pénétration d’eau entre couche de roulement et base
Gonflement ou retrait de la couche de base
Tapis d’enrobé trop mince localement
Imprégnation ou accrochage mal exécutés
Malpropreté du granulat
Liaison insuffisante des granulats (manque liant)
Distribution insuffisante/irrégulière du liant
Liant trop froid
Mauvaise qualité des enrobés (brûlés par ex)
Mauvaise qualité de mise en œuvre
Évolution possible :
Arrachement des couches sous-jacentes au revêtement et formation de nids de poules
Remèdes:
Selon importance de la surface dégradée:
Emploi partiel au point à temps
Enduit général
e. Le plumage
Le plumage est l’arrachement des gravillons à la partie supérieure d’une couche de
roulement. Il se rencontre essentiellement sur les enduits d’usure. Lorsque les arrachements se
font parallèlement à l’axe de la chaussée, ce qui est le plus souvent le cas, on parle de peignage.
f. Le peignage
Le peignage est l’arrachement des granulats de surface parallèlement à l’axe de la chaussée.
Évolution possible
Pénétration de l’eau, l’arrachement couche sous-jacente, formation de nids de poule.
Remèdes
Suivant importance de la dégradation:
Emploi partiel au point à temps
Renouvellement de la couche de surface
g. Indentation
L’indentation ou glaçage désigne l’usure ou l’enfoncement des gravillons de la couche
de roulement conférant à la surface.
Cause du glaçage :
Manque de dureté des granulats.
Cause indentation :
Surdosage liant/ qualité insuffisante du liant.
Évolution :
h. Les épaufrures
Ce sont les effritement du revêtement en bordure de rail. Cette dégradation est classée
dans la famille des arrachements.
Causes probables :
joints bloqués empêchant la dilatation thermique et créant une compression en
bordure de rail, entraînant leur effritement,
friction des lèvres des joints générée par les battements de dalles.
Évolution prévisible:
départ de matériaux,
les épaufrures deviennent de plus en plus nombreuses et larges.
Mode de dégradation de la chaussée
Les phénomènes ci-dessus provenant de la dégradation des assises sont autant de points
faibles dans lesquels l'eau s'infiltre et accélère la ruine de la chaussée pour arriver dans la plupart
des cas à des départs de matériaux en surface de la chaussée, aux niveaux des fissures, des
faïençages pouvant aller jusqu'à la formation de nids de poule.
b. Le ressuage
c. Boursouflure
a. Le glaçage
Le glaçage est l’usure du revêtement par arasement progressif des gravillons sans
arrachement de ces derniers. Il est causé principalement par :
Le défaut de profilage de la couche de base ;
Le manque de stabilité des enrobés ;
L’action mécanique du trafic.
Cette dégradation est l’amorce de dégradations bien plus importantes. En effet cette
dégradation prolongée donne naissance aux anomalies de deux des cinq grandes familles de
dégradations citées ci-dessus, à savoir les arrachements et les fissurations. Dans le groupe des
fissurations, l’évolution du glaçage donne naissance plus précisément aux fissures et aux
faïençages.
Dans ce cas de figure les solutions préconisées par Modibo KEITA, directeur Technique
de l’AGEROUTE au Mali, sont :
La réalisation d’enduit superficiel ;
La réalisation d’un tapissage.
Les têtes de chat sont des usures partielles des matériaux du revêtement sans
arrachement. Elles sont causées par un revêtement sur corps constitué de tout venant à
granulométrie discontinue et de granularité élevée. Les têtes de chat lorsqu’elles évoluent,
donnent naissance aux revêtements glissants.
Les solutions préconisées sont :
La réfection localisée ;
Tapis en enrobé ou en enduit superficiel.
CONCLUSION
Notre étude portait sur le recensement des dégradations des routes revêtues. Parmi ces
dégradations, nous listons principalement les déformations, les fissurations, les arrachements,
les remontées de matériaux et l’usure de la couche de roulement. Ces dégradations sont
principalement causées par les facteurs climatiques, la qualité de la plateforme, la qualité des
matériaux, la qualité de mise en œuvre, la conception de la route et le trafic.
III. WEBOGRAPHIE
www.wikiterritorial.cnfpt.fr/xwiki/bin/view/vitrine/La%2520structure%2520de%2520
la%2520chauss%25C3%25A9e%2520&hl=fr-CM
www.memoireonline.com/09/13/7366/m_Etude-d-un-nouvelle-voie-de-
desenclavement-devant-faciliter-l-installation-des-infrastructures-pub8.html