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GROUPE 20

Nino Thomas
Eva Velasco
Anna Vigouroux
Rafaela Velasco
Emmie Vicedo-Choques

DES ENSEIGNANT.E.S (FONCTIONNAIRES) QUI DÉMISSIONNENT : UN ÉTAT DES


LIEUX
Pourquoi les enseignant.e.s démissionnent-ils ?
étude sociologique des causes professionnelles et institutionnelles qui poussent vers cette tendance

Introduction
La démission des enseignant.e.s est un thème qui prend de plus en plus d’ampleur. D’abord
traité de façon minime, le phénomène gagne en importance depuis une dizaine d’années, révélateur
d’un profond malaise au sein de la profession d’enseignant.e : le documentaire L’École est finie,
réalisé par France 3 en 2023, parle même d’un « désenchantement » des nouveaux enseignant.e.s, qui
se heurtent à de nombreuses difficultés, de nombreuses variables qui rendent cette vocation de moins
en moins attractive. Un panorama statistique réalisé l’année dernière par le ministère de l’Education
Nationale montre que le nombre de départs volontaires enregistrés chez les
enseignant.e.s-fonctionnaires a été multiplié par 10 entre 2011 et 2021, jusqu’à près de 0,34% des
effectifs totaux aujourd’hui.

Ainsi, nous nous sommes intéressé.e.s à cette question, en concevant la démission enseignante
comme l’un des symptômes les plus extrêmes d’une crise de l’enseignement (et de l’enseignant.e) en
France. Un premier travail de recherches nous a permis de dégager plusieurs problématiques relatives
à ce mal-être ; nous avons fait le choix de nous concentrer sur deux axes en particulier, qui nous
semblent être les plus importants mais aussi les plus révélateurs de ce que traverse le métier
d’enseignant aujourd’hui. D’une part, l’épuisement et la charge mentale ; d’autre part, la déconnexion
avec le ministère de l’Education Nationale qui entraîne une indifférence voire une aggravation des
conditions de travail par les pouvoirs publics. Nous nous sommes interrogé.e.s sur ces questions, mais
aussi surtout sur leur implication dans ce phénomène croissant de démission enseignante.

A ce titre, nous avons élaboré un corpus de trente-six questions, rassemblées dans un


formulaire Google Forms et transmis à des enseignant.e.s de toute la France pour qu’ils y répondent
de façon anonyme et sans obligation de réponse. En tout, et grâce à la participation de ces nombreux
réseaux de professionnel.le.s que nous remercions, nous avons récolté 358 réponses, compilées dans
un tableur. Voici, pour commencer, quelques détails et remarques sur notre questionnaire.

La première partie du questionnaire permettait d’en savoir plus sur le profil de chaque
enseignant.e interrogé.e, en en dressant un statut à travers des informations comme le nombre
d’années d’enseignement, la matière, le niveau d’enseignement, etc. Malgré notre volonté de
diversifier le corpus de réponses, nous avons pu, avec ces huit premières questions, identifier deux
éléments statistiques venant nuancer notre analyse :

● A la question « A quel(s) niveau(x) avez-vous déjà enseigné ? », 88% de nos réponses sont
des enseignant.e.s ayant travaillé au collège et au lycée (voir annexe → fig. 1) ;
● A la question « Quelle matière enseignez-vous ? », 70% de nos réponses sont des
enseignant.e.s d’Histoire Géographie-EMC, ce qui a une influence certaine sur les réponses
aux questions concernant l’impact de l’assassinat de Samuel Patty sur le contenu des cours
(voir annexe → fig. 2).

Une seconde partie permettait d’avoir l’avis des interrogé.e.s sur les différentes
problématiques relatives à la démission des enseignant.e.s que nous avions identifiées. Ces données
seront utilisées à plusieurs reprises dans notre dossier pour appuyer les constats que nous en avons
tirés en mêlant ces statistiques à des recherches officielles d’organismes nationaux.

En quoi le phénomène croissant de démission enseignante est-il révélateur d’un malaise au


sein de la profession aujourd'hui en France ? A la lumière de nos recherches et de nos résultats, nous
verrons d’abord plus en détail en quoi la démission enseignante est un phénomène qui gagne en
importance, avant d’aborder la question de l’épuisement des enseignants, pour finir par celle de la
déconnexion avec l’Education Nationale.

I) La démission enseignante, un phénomène de plus en plus palpable

A) Quels profils démissionnent et quels en sont les facteurs ?

De plus en plus traité dans l’espace médiatique ainsi que dans le débat public ces dernières
années, la démission est un sujet brûlant et pourtant clé dans les questions de l’enseignement en
France aujourd’hui. Le ministère du travail définit la démission comme « la possibilité pour le salarié
de rompre son contrat de travail à durée indéterminée de sa propre initiative ». Depuis le 1er janvier
2020, les fonctionnaires titulaires de la fonction publique ont également la possibilité de recourir à une
alternative: la rupture conventionnelle, qui consiste en un accord mutuel entre un agent et son
administration et ne peut pas être imposée par l’une ou l’autre des parties. Entre 2020 et 2021, le
Ministère de l’Education Nationale a constaté une démission de la part de 1 648 enseignant.e.s
titulaires (ne comprend pas les enseignant.e.s stagiaires ou non-titulaires qui représentent 1% des
enseignant.e.s dans le premier degré et 9% dans le secondaire) en 2019 pour atteindre 2 286 en 2021,
quand ils étaient 364 en 2009 (voir annexe → fig. 3). Bien qu’important, ce chiffre n'est pas
totalement alarmant à première vue ; il traduit surtout une forte augmentation de ce phénomène sur
une période relativement courte et particulièrement utile pour mettre en lumière les différentes causes
de ce phénomène.

Lorsque l’on parle de démission, il y a tout d’abord un aspect sociologique et de condition à


prendre en compte. Selon la sociologue Sandrine Garcia1, il y a deux facteurs qui permettent de tenter
de définir la spécificité des enseignant·es qui démissionnent. La première est la faculté de ces
dernier·ères à avoir accès à des ressources leur permettant d’assurer leur autonomie après la démission
et pour le durée de la reconversion : possibilité de retrouver un ancien travail, assurance d’avoir des
compétences professionnelles valorisées sur le marché de l’emploi, réserve d’argent permettant de
financer une nouvelle formation, etc.

Il y également un aspect générationnel qui explique les démissions. En effet les enseignants
plus expérimentés qui après 15-20 ans de carrière ressentent plus facilement une alourdissement des
tâches, un épuisement professionnel et également un fort manque de reconnaissance. Toutefois il est
1
Sandrine Garcia, Enseignants : de la vocation au désenchantement, Paris, La Dispute, coll. « L'enjeu scolaire »
important de prendre en compte les démissions chez les jeunes enseignants. Françoise Lantheaum
sociologue et co-auteur de Durer dans le métier d’enseignant : regards franco-allemands (Academia,
éditions Thélème, 2019), montre que le nombre de démissions chez les professeurs est
proportionnellement plus important chez les jeunes enseignants, et que ce phénomène est également
largement observé aux Etats-Unis ou au Royaume Uni où à titre d’exemple 40% d’entre eux
démissionnent au cours de leurs trois premières années d’exercice.

Ainsi chez les nouveaux professeurs ou stagiaires, ayant vocation à en faire leur métier, il y a
un fort décalage qui s’opère entre l’imaginaire autour du métier et ses conditions réelles d'exercice,
créant un choc, une certaine désillusion.

B) Un métier choisi par vocation victime d’une forte désillusion

Ensuite, ce phénomène de multiplication des démissions met en lumière un paradoxe entre


une vocation et une confrontation à la réalité du métier. En effet, très souvent lorsque le métier
d'enseignant.e est évoqué, un imaginaire commun autour du métier surgit : la passion de la
transmission, une vocation, un métier presque idéal dans ses conditions car il permet de lier « l’utile à
l’agréable » avec notamment vacances régulières, qui par simplification mènent souvent au «
prof-bashing ». Dans notre enquête réalisée sur 358 enseignants cette vision est effectivement
partagée par certains d’entre eux : 28% expliquent que c’est par volonté de transmettre qu’ils ont
choisi ce métier, 16% par passion ou encore 12% qui considèrent que ce métier à un sens et une forte
utilité (voir annexe → fig 4.). Comment expliquer alors cette désillusion et cette usure qui peuvent
pousser à démissionner ?

Les différentes études montrent que le fantasme d’un métier vocationnel est toujours présent
mais que la notion de vocation dépend également de l’attractivité du métier, et par conséquent de ces
conditions. C’est ainsi que la situation s'inscrit dans un mouvement général d'érosion des conditions
d’exercice et affaiblissant progressivement ou dès le début la vocation enseignante.

En effet, les professeur·es démissionnaires rapportent généralement des conditions de travail


particulièrement difficiles, où les raisons d’insatisfaction se cumulent pour atteindre un point critique.
Plusieurs témoignages rapportent ainsi des situations professionnelles très pénibles et humiliantes
amenant les professeur.es à un point de rupture. De plus, il existe une sorte de frustration quant aux
méthodes d’apprentissages, menant à un manque d’épanouissement de cette volonté de transmission :
la nécessité de respecter pleinement des programmes institutionnels mettent sur le banc de touche
leurs capacités de recherche, d'adaptation et d’innovation, qui sont pourtant majeure dans ce métier
qui repose essentiellement sur un échange d’humain à humain avec des élèves différents, particulier
face à des pratiques très figées. C’est d’ailleurs notamment les revendications relayées par la
profession à l’éducation nationale.

II) L’épuisement des enseignants comme facteur de démission

A) Charge mentale et burn out : une profession éreintante

Mais alors pourquoi de tels taux de démission ? À travers les médias et sondages, les
enseignant.e.s dénoncent un réel sentiment d’épuisement fondé sur un élément central de cette
profession, pourtant rarement évoqué : la charge mentale. Ce terme constitue une nouvelle analyse des
professions qui se réfère à la quantité de travail mental ou émotionnel que les individus doivent
effectuer pour mener à bien une tâche donnée. Les enseignant.e.s sont des professionnel.le.s clés de
l'éducation, chargés de transmettre des connaissances et de former la future génération de
travailleur.euse.s et de citoyen.ne.s. Cependant, le métier d'enseignant.e est souvent sous-estimé en ce
qui concerne la charge de travail, les difficultés d’enseignement et ainsi les conditions de travail en
général. D’après l’enquête que nous avons menée auprès d'enseignant.e.s de divers niveaux, 19%
d'entre eux ont déjà fait un burn-out (voir annexe → fig. 5).

En écho selon une étude de Iannis Roder, auteur de Prof, mission impossible ?2 Réalisé auprès
d’enseignant.e.s à la fin de l’année 2020, 46% des enseignant.e.s auraient déjà fait un burn-out
professionnel. De plus, 87% des personnes interrogées entre mars et avril 2023 connaissent quelqu'un
qui a fait un burn-out (voir annexe → fig. 6).

Ces chiffres sont alarmants et soulignent l'importance de prendre en compte la charge mentale
dans la profession enseignante qui, lorsque celle-ci devient trop lourde, amène à la démission . Dans
ce cadre, les enseignant.e.s ont quantifié la charge mentale ressentie dans le cadre de leur profession et
la majorité tourne autour de 8, 9 voir 10, ce qui représente une lourde charge émotionnelle et cognitive
(voir annexe → fig. 7).

De plus les enseignant.e.s ont également une charge de travail qui ne se limite pas seulement
aux heures de cours face aux élèves, mais auquel s’ajoute des recherches, corrections de copies, des
temps d'accompagnement personnalisé des élèves, les rencontres avec les professeurs ou encore des
réunions visant à accompagner des élèves en difficulté qui selon le sondage se réalise autour d’un
minimum deux heures dans la semaine en moyenne, ce qui représente un travail supplémentaire
important (voir annexe → fig. 8).

Ainsi, le site officiel du Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a publié un


rapport3 dans lequel les enseignant.e.s ont déclaré 43 heures de travail hebdomadaire pour les
professeur.euse.s certifié.e.s, les professeur.euse.s agrégé.e.s et les professeur.euse.s de lycée
professionnel 39 heures, les professeur-euse-s d’éducation physique et sportive 37 heures 30. Ces
charges de travail conséquentes amènent généralement une perte de passion, pourtant une des causes
principales de choix de cette vocation d’enseignant et expliquent en partie les nombreuses démissions.
Ainsi, les enseignant.e.s les plus jeunes envisagent souvent un changement de carrière en raison de la
solitude et de la perte de ce sens, qui traduit un décalage avec la passion d’enseigner et la réalité du
métier, et ce phénomène a été renforcé par la crise du COVID-19. La sociologue Sandrine Garcia a
étudié les démissions dans le premier degré et a publié l'ouvrage Enseignants, de la vocation au
désenchantement4. Elle s'intéresse ainsi à la dégradation des conditions de travail, qui sont en partie
les conséquences de ces démissions. Pour elle, une des raisons qui explique la souffrance des
enseignant.e.s est liée à un changement du management de l'Education Nationale, principalement à
partir des années 2000. La transformation de la fonction publique vers une rationalisation économique
a conduit à la création de la DEPP en 1987. Cela suppose que les enseignants évaluent et cherchent à
améliorer eux-mêmes leurs propres enseignements et que le problème de l'échec scolaire est connu, un

2
Roder, Iannis, et al. Prof, mission impossible ?. Éditions de l’Aube, Fondation Jean Jaurès, 2021.

3
« Les enseignants du second degré public déclarent travailler plus de 40 heures par semaine en moyenne ». Ministère de
l’Education Nationale et de la Jeunesse

4
Sandrine Garcia, Enseignants : de la vocation au désenchantement, Paris, La Dispute, coll. « L'enjeu scolaire », 2023
nouvel élément dans leur travail qui s’accompagne avec l’augmentation d’obligations et
responsabilités administratives.

La suppression ou du moins le nombre restreint par les supérieurs hiérarchiques du


redoublement a conduit à des niveaux de plus en plus hétérogènes dans les classes, ce qui pose des
problèmes pratiques qui ne sont pas ou peu pris en compte dans les réformes. Cela entraîne une
surcharge de travail pour les enseignants, qui doivent faire face à des niveaux hétérogènes sans
toujours avoir la formation nécessaire. De plus, le projet d’école inclusive a également eu des
conséquences sur le métier d’enseignant étant donné les manques d’AESH, les accompagnants
d’élèves en situation de handicap. Cela oblige notamment les enseignant.e.s à devoir essayer d’adapter
leurs enseignements à des personnes ayant normalement besoin d’une auxiliaire d’aide scolaire ou
d’un suivi médical qui peine à être assuré par des professionnels dont les effectifs continuent de
baisser. Par exemple, la rentrée 2022 a été marquée par la suppression de 440 postes d’AESH et
infirmier-e-s et les informations concernant la rentrée 2023 semble indiquer une situation similaire.
Cet alourdissement des tâches qui reviennent aux enseignant.e.s n’est pas tenable pour de nombreuses
personnes qui choisissent ainsi la démission, détachement, mise en disponibilité ou encore arrêt
maladie.

Ainsi, la démission d’un nombre toujours plus grand d’enseignant.e.s peut être expliqué par
les problématiques de charge et de santé mentale, aggravées par des responsabilités croissantes sans
réelle formation.

B) Un manque de considération social et salarial : une profession mal reconnue

Depuis plusieurs années, le métier d'enseignant est confronté à un manque de reconnaissance


de la part de la société. Les enseignant.e.s sont souvent perçu.e.s comme feignant.e.s, ne faisant ce
travail que pour le temps libre et les vacances scolaires qu'il offre, et ne sont pas assez considéré.e.s
comme des acteurs majeurs de l'éducation des citoyen.ne.s. Cette absence de reconnaissance participe
au manque de gratification d'un métier pourtant fondamental et éprouvant. En effet, la proportion de
jeunes enseignant-e-s ayant le sentiment5 d'exercer un métier "plutôt dévalorisé aux yeux de la
société" est passée de 78% en 2004 à 91% en 2013.

Dans une étude de l'OCDE¹, les enseignant.e.s français.es se sentent les moins formé.e.s et les
moins reconnu.e.s, alors que les systèmes éducatifs les plus performants sont ceux où le métier
d'enseignant est valorisé par la société. Cela montre l'importance de la reconnaissance sociale pour le
bien-être des enseignant.e.s et la qualité de l'enseignement.

Jean-Christophe Torres6 explique que l'un des principaux problèmes est l'absence d'évolution
statutaire du métier d'enseignant depuis le décret de 1950. Ce décret avait pour but de répondre aux
besoins fondamentaux d'une société en phase d'industrialisation, en formant une élite chargée de
diriger le pays. Toutefois, depuis lors, la mission de l'éducation a considérablement évolué pour
répondre aux besoins multiples et variés des élèves. Malgré cela, le statut des enseignant-e-s n'a pas
changé, et ne prend pas en compte leur rôle dans la vie de l'établissement, leur travail d'accueil et de

5
TORRES Jean-Christophe, « La reconnaissance professionnelle des enseignants : difficultés et contradictions»,
Administration & Éducation, 2014/4 (N° 144), p. 143-149
6
OECD. Regards sur l’éducation 2022: Les Indicateurs de L’OCDE. Organisation for Economic Co-operation and
Development, 2022.
suivi des familles, l'éducation à l'orientation des élèves, les projets pédagogiques spécifiques qu'ils
conçoivent, etc. En conséquence, l'identité du métier d'enseignant est aujourd'hui indécise et variable,
ce qui génère des angoisses et des interrogations.

L'auteur explique que l'image et la place de l’enseignant ont changé, passant d'un statut
prestigieux à une forme de banalisation, en raison notamment de la massification des publics. Cette
précarisation sociale est accentuée par les bouleversements culturels actuels, qui affectent le rapport
au savoir et à la transmission éducative. Ces changements se manifestent notamment dans la violence
exprimée par certains élèves envers leurs enseignant.e.s, reflétant une incompréhension croissante du
sens de l'acte d'apprendre.

De plus, la question de la rémunération est également revenue régulièrement dans notre


enquête en ce qui concerne ce sentiment d’une non reconnaissance du métier d’enseignant.e. En effet,
cet aspect revient dans plus de la moitié des réponses aux questions sur l’attractivité du métier mais
également sur les revendications pour améliorer leur conditions de travail. Cela semble donc bien
traduire l’impact du salaire à la fois sur l'attractivité du métier, qui joue un rôle dans le choix de
démissions de stagiaires ou de jeunes enseignant.e.s, mais également sur la charge mentale (voir
annexe → fig. 9). Ainsi, l'association d’un salaire bas et d’une charge de travail importante revient très
régulièrement à la question “Comment expliquez-vous le manque d’enseignant.e.s ?”.

La question de la reconnaissance par le salaire n’a pas été relevée uniquement par notre
enquête. En effet, dès 2005, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques
(OCDE) faisait le lien entre salaire et volonté de rester dans l’enseignement. Lors de son dernier
rapport (publié en 2022) intitulé “Regard sur l’éducation”, l’organisme place la France en 20e
position sur 36 (2 pays membres n’ont pas partagé de données) concernant la rémunération des
enseignant.e.s titulaires du Capes. Si on étudie la rémunération du corps éducatif en France, selon ce
même rapport, par rapport à la moyenne des autres pays de l’OCDE, les enseignant.e.s français.e.s
sont rémunéré.e.s entre 10 et 15 % moins que la moyenne des autres pays membres de l’organisation,
après 15 ans de carrière. Comme il est montré dans le graphique, selon l’OCDE, en 2020, le salaire
annuel moyen (hors primes et allocation) d’un.e enseignant.e au collège en France s’élève à 31 351€,
alors que pour le poste équivalent en Allemagne il s’élève à près de 65 332 €, soit plus de 2 fois plus
(voir annexe → fig. 10). Cette différence notable entre les deux pays voisins, peut expliquer pourquoi
les politiques de revalorisation du métier d’enseignant.e menées lors des précédents mandats
présidentiels (plus principalement les mandats d’Emmanuel Macron) paraissent insuffisantes et ne
parviennent pas à combler ce manque de reconnaissance ressenti par les enseignant.e.s.

Ainsi, le ressenti général relevé lors de notre enquête peut s’expliquer dans une certaine
mesure via des études menées à une échelle internationale, relayées par des médias nationaux (cf
articles France Info, Libération, Le Monde, etc…). Cependant, le rôle du salaire dans les motivations
de démissions est à nuancer. En effet, comme le souligne la sociologue Sandrine Garcia, si il n’y a pas
d profil sociologique précis des démissionnaires de l’Education nationale, il est possible néanmoins
d’établir un point commun : la majorité des enseignant.e.s démissionnaires possèdent des ressources
leurs permettant d’assurer une certaine autonomie financière après leur départ. Ce qui montre bien que
le salaire n’est pas la cause principale des départs, qui reste la surcharge et les conditions de travail
mais est un facteur aggravant.
III) La déconnexion flagrante de l’Education nationale

Enfin, notre enquête a mis en avant la déconnexion structurelle entre l’Education nationale et
les enseignant.e.s, dénoncée unanimement et qui est l’un des facteurs déterminants de la démission.

A) Un éloignement de la réalité qui pèse sur les enseignant.e.s

L’une des réponses les plus marquantes de notre analyse fut celle à la question “Vous
sentez-vous écouté par l’éducation nationale ?”, à laquelle le non a représenté environ 98,3% des
réponses, symbole d’un problème qui fait plus que consensus dans la profession (voir annexe → fig.
11 et 12).

Ce sentiment de n’être absolument pas soutenu par l’institution, dans l’exercice d’un métier
avec autant de responsabilité et une charge mentale aussi importante, joue un rôle important dans la
décision de démission. Environ un quart des professeur.e.s que nous avons interrogé.e.s pointent du
doigt une déconnexion complète entre ce qui se passe dans les hauts échelons de l’Education
Nationale, là où les décisions importantes sont prises, les programmes sont constituées et la réalité des
salles de classe, peu importe le niveau. Cela impacte fortement les conditions d’exercice de leur
métier. Cette déconnexion prend notamment la forme d’une absence d’écoute, en partie dûe à
l’absence de personne pour cela. Comme le dit un.e des sondé.e.s “il n’existe aucun interlocuteur
pour discuter et échanger dans l’éducation nationale”. Les enseignant.e.s ont ainsi l’impression
d’avoir très peu d'échanges avec l’institution. Certains évoquent même un sentiment de mépris
émanant de l’institution face à ce qu'ils vivent.

De plus, ils dénoncent une absence complète de consultation, notamment sur la question des
réformes. Un sentiment persiste selon lequel les programmes seraient élaborés par des personnes dans
des bureaux, qui n’ont pour la plupart jamais enseigné, ou alors pas depuis des années. Ainsi, de
nombreux professeur.e.s questionné.e.s regrettent de ne pas avoir leur mot à dire quand on leur impose
des programmes perçus comme irréalisables au vu des conditions dans lesquelles ils enseignent.
Parfois, les réformes sont appliquées alors qu’elles sont largement rejetées par le corps enseignant,
comme ce fut le cas pour la réforme du bac et du lycée 7. Cette politique traduit, comme le dit un.e des
sondé.e.s une “absence complète de remise en question”, source d’une insatisfaction croissante chez
les enseignant.e.s, qui poussent ainsi certains d’entre-eux à quitter l’Education Nationale face à un
système qui ne leur laisse aucune place.

Nombreux.ses sont ceux et celles qui dénoncent un manque d’accompagnement. Une


perception que les décisions sont prises en haut, sans aucune considération des réelles conséquences
qu’elles impliquent, domine ainsi parmi les sondé.e.s. Comme il est mis en avant dans l’article
“Quitter l’enseignement : un révélateur des transformations du métier dans le premier degré” 8,
l’inclusion d’élève en situation de handicap depuis la loi de 2005 9, sans formations adaptées avec des

7
Lalardie, L. (2020, 18 décembre). Le sondage FSU qui confirme le rejet de la politique du Ministre de l’Éducation
nationale - Fédération Syndicale Unitaire. Fédération Syndicale Unitaire.
https://fsu.fr/le-sondage-fsu-qui-confirme-le-rejet-de-la-politique-du-ministre-de-leducation-nationale/
8
Danner, M., Farges, G., Fradkine, H. & Garcia, S. (2019). Quitter l’enseignement : un révélateur des transformations du
métier dans le premier degré. Éducation et sociétés, 43, 119-136. https://doi.org/10.3917/es.043.0119
9
L’école inclusive. (s. d.). Gouvernement.fr.
moyens matériels et humains 10 insuffisants et des aides qui mettent un certain temps à venir,
accentuent encore plus la pression sur les enseignant.e.s concerné.e.s qui se trouvent vite dépassé.e.s
car ne sachant comment et ne pouvant accompagner au mieux ces élèves. Ce mode de fonctionnement
augmente donc la pression déjà présente sur les enseignant.e.s, et favorise l’usure professionnelle au
fur et à mesure des années.

En outre, l’un.e des interrogé.e.s exprime avoir l’impression d’être “pris en otage’” par
l’institution, discours qui entre en résonance avec les observations de Iannis Roder 11 qui explique
qu’il est particulièrement difficile pour les enseignant.e.s d’être mobile, et ce, particulièrement dans le
premier degré. En effet, selon les propos recueillis par le journaliste Guillaume Erner, ils sont parfois
obligés de rester vingt ans dans le même endroit. Cela entre aussi en résonance avec les expériences
de Yohann Pinero, que l’échec répété d’obtenir un poste fixe ou quitter l’Académie de Versailles a
poussé à démissionner ou de Nathalie Portois 12, qui s’est vu refusée à trois reprises une disponibilité
et à trois reprises un temps partiel alors qu’elle souffrait d’une dépression très sévère. Ce sont loin
d’être des cas isolés et cette rigidité semble aggraver les difficultés psychologiques et émotionnelles
rencontrées par une importante partie de la profession. Cette rigidité se manifeste aussi sur la question
des méthodes de transmission. Selon Marie-Hélène Plard, l’Education Nationale ne reconnaît plus du
tout les capacités “de recherche, d’adaptation, et d’innovation” du corps éducatif et refuse que ce
dernier réinterroge les pratiques et développent des méthodes plus alternatives d’apprentissage, ce qui
poussent certains professeur.e.s, lasses, à se rediriger vers la sophrologie, les écoles Montessori, etc…

B) Un mal-être enseignant renforcé par le fonctionnement même de l’Education


nationale

Ainsi, de nombreux.ses enseignant.e.s démissionnaires ont mis en avant le fait que cela n’était
pas le métier en lui-même qui était à l’origine de leur démission, mais bien le système mis en place
par l’Education nationale, qui ne leur correspondait pas ou plus. Dans les discours reçus lors de notre
sondage, est mise en avant une impression que l’humain n’est plus la priorité de l’Education
Nationale, devenue une sorte de machine voir même d’entreprise, qui ne se préoccuperait pas assez du
bien-être des élèves et des enseignant.e.s, ni de la pédagogie.

Tout d’abord, de notre questionnaire est ressortie une dénonciation des méthodes de
communication de l’institution, vues comme problématiques. Nous avons pu relever particulièrement
une critique du choix d’annoncer certaines grandes décisions dans les médias, et notamment à la
télévision, plutôt que de les communiquer en interne en préalable, dépossédant d’une certaine manière
les enseignant.e.s. Les sondés ont fait remonter un manque de communication principalement à une
échelle nationale donc par la communication via des communiqués publics ou alors directement par la
télévision mais également à une échelle locale. En effet, plusieurs sondé.e.s, et particulièrement des
remplaçant.e.s et contractuel.le.s ont évoqué la communication tardive des informations concernant
leur prochaine rentrée (certaines mutations sont communiquées dans le courant de l’été pour le mois
de septembre). Ces éléments relevés dans notre enquête semblent de fait, accentuer la pression déjà

10
Hédon Claire Rapport - Accompagnement humain des élèves en situation de handicap. (2022, août 29). Défenseur des
Droits.
11
Pourquoi les démissions d’enseignants ont-elles triplé en 10 ans ? (2021, 24 novembre). France Culture.
12
Bettioui, R. (2022, 4 septembre). ENQUÊTE : « Pourquoi j’ai démissionné de l’Éducation nationale » : trois professeurs
témoignent. France 3 Paris Ile-de-France.
forte sur le corps enseignant et contribuer à l’usure professionnelle observée au sein de cette
profession.

S’ajoute à cela le sentiment d’une hiérarchie “verticale” et jugée “autoritaire” selon un.e
sondé.e, ce qui empêcherait un épanouissement au sein de la profession. Cet élément n’est pas apparu
qu’uniquement dans notre enquête puisque qu’il a également été relevé dans une étude sur le climat
scolaire dans le 2nd degré, de l’Autonomie de solidarité laïque (ASL) menée par les chercheurs Éric
Debarbieux et Benjamin Moignard auprès de 8 851 personnels de l’éducation nationale et publiée en
2022. Cette étude a permis de relever des données assez marquantes concernant la perception de cette
hiérarchie parmi les enseignant.e.s. En effet, les chercheurs dénoncent un “effondrement de la qualité
des relations entre adultes” au sein des établissements scolaires et une “dégradation du climat
scolaire général entre 2013 et 2020” : alors qu’en 2013, l'enquête comptait 37,8% d’insatisfaits, elle
en dénombre en 2020 près de 50,7%. Cet “effondrement” viendrait notamment d’une remise en cause
jugée “très forte” des hiérarchies hors établissement : selon l’ASL, en 2020 parmi les enseignant.e.s
sondé.e.s, 78% disent ne pas se sentir respectés par leur supérieur.e.s hors établissement. Dès lors, à
l'échelle du sondage réalisé par l’association, en 2020, près de 51,3% des sondés déclarent ne pas être
satisfait.e.s de leur métier.

Ces critiques peuvent être mises en relief par le développement ces dernières années, en
réalité même depuis les années 2000, des “nouvelles politiques de gestions”. Une politique de
rationalisation économique de la fonction, pointée du doigt par Sandrine Garcia dans son ouvrage,
entraînant la suppression de postes, la fin des redoublements, contribuant à une augmentation du
nombre d’élèves par classes, comme mentionné plus haut (voir annexe → fig. 13).

Par ailleurs, la pression exercée sur les enseignant.e.s, comme mentionné plus haut, va de
manière croissante avec des demandes de procédures administratives et de formalisation de plus en
plus importantes, qui alourdissent considérablement la charge de travail et mentale. Par exemple, la
demande de rédiger intégralement un cahier journal ajoute un temps important à celui, déjà
conséquent, consacré à la préparation des cours. Les formulaires administratifs et les procédures liés
aux Programmes Personnalisés de Réussite Éducative et aux Programmes Personnalisés de
Scolarisation débordent les enseignants. Cette surcharge de travail demandée par l’institution
contribue à appuyer l’épuisement enseignant et peut donc participer à la décision de démissionner.

Conclusion :

La démission des enseignants est un problème de plus en plus préoccupant, car croissant et révélateur
d’un mal-être systémique dans la profession. Il y a 4 ans, avant de mettre fin à ses jours, une directrice
d’école en Seine-Saint-Denis avait rédigé une lettre dénonçant les conditions de travail dramatiques
des enseignant.e.s, discours qui a fait écho chez beaucoup de professeur.euse.s. La solitude,
l’accumulation des tâches, l’épuisement les tensions avec l’institution, la succession des réformes,
l'absence d’écoute sont autant d’éléments composites d’une crise du travail enseignant, dont les
conséquences peuvent aller au-delà de la simple démission si aucun changement n’est mis en place.
Annexes :

Fig. 1 : Diagramme des réponses à la question “A quel(s) niveau(x) avez-vous déjà enseigné ?”

Fig. 2 : Diagramme des réponses à la question “Quelle matière enseignez-vous ?”


Fig. 3 : Diagramme montrant l'évolution en pourcentage du taux de démissions parmi les enseignants
en poste à l‘Education Nationale à la rentrée.
Fig. 4 : Diagramme des réponses à la question “Pourquoi avez-vous choisi le métier d’enseignant.e
?”
Fig. 5 : Diagramme des réponses à la question “Avez-vous déjà fait un burn out ?”
Fig. 6 : Diagramme des réponses à la question “Connaissez-vous un.e collègue ayant fait un burn out
?”
Fig. 7 : Graphique des réponses à la question “Sur un niveau de 1 à 10, comment quantifiriez-vous la
charge mentale de votre profession ?”
Fig. 8 : Diagramme des réponses à la question “En moyenne, combien de temps travaillez-vous en
dehors des heures de travail dans la semaine ?”
Fig. 9 : Diagramme des réponses à la question “Sur un niveau de 0 à 10, vous en sortez-vous
financièrement avec votre seul emploi d'enseignant.e ?”
Fig. 10 : Infographie comparative des salaires des enseignant.e.s français.e.s par rapport aux autres
pays

Source : Poupeau, T. (2021, 16 septembre). Salaire des enseignants : les profs français sont loin d’être les mieux payés d’Europe. leparisien.fr.
Fig. 11 : Diagramme des réponses à la question “Vous sentez-vous écouté.e par le ministère de
l’Education Nationale ?”
Fig. 12 : Diagramme des réponses à la question “Pourquoi ne vous sentez-vous pas écouté.e.s par
l’Education Nationale ?3
Fig. 13 : Graphique intitulé “Évolution du nombre moyen d'élèves par classe dans le système éducatif
en France entre 1980 et 2020, selon le niveau scolaire”

Source :
Statistica

Bibliographie :

Lien de notre questionnaire :

https://docs.google.com/spreadsheets/d/1IlRlQWl7MLx4BYc0O8D7W_n8pvezkYrDuf15XIkxtyk/edit#gid=194
4547469

Ouvrage :

- Sandrine Garcia, Enseignants : de la vocation au désenchantement, Paris, La Dispute, coll. « L'enjeu


scolaire », 2023, 256 p., ISBN : 978-2-84303-329-2.

Articles :
- Battaglia, M. (2021, 23 novembre). Les démissions d’enseignants augmentent et l’éducation nationale
n’arrive pas à répondre à ce malaise. Le Monde.fr.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/22/les-demissions-d-enseignants-un-phenomene-en-exp
ansion_6103110_3224.html
- Battaglia, M. (2021, 20 juillet). « La proportion des enseignants démissionnaires est faible, mais
augmente » . Le Monde.fr.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/20/enseignants-la-proportion-de-demissionnaires-est-fa
ible-mais-augmente_6088930_3224.html
- Battaglia, M. (2021, 22 novembre). Pour les jeunes enseignants, « le choc a toujours lieu entre l’idéal
du métier et le réel » . Le Monde.fr.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/11/22/pour-les-jeunes-enseignants-le-choc-a-toujours-lieu-
entre-l-ideal-du-metier-et-le-reel_6103132_3224.html
- Bettioui, R. (2022b, septembre 4). ENQUÊTE : « Pourquoi j’ai démissionné de l’Éducation nationale »
: trois professeurs témoignent. France 3 Paris Ile-de-France.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/enquete-pourquoi-j-ai-demissionne-de-l-
education-nationale-trois-professeurs-temoignent-2558340.html
- Danner, M., Farges, G., Fradkine, H. & Garcia, S. (2019). Quitter l’enseignement : un révélateur des
transformations du métier dans le premier degré. Éducation et sociétés, 43, 119-136.
https://doi.org/10.3917/es.043.0119
- Peuch. B, « Sandrine Garcia, Enseignants : de la vocation au désenchantement », Lectures [En ligne],
Les comptes rendus, mis en ligne le 27 février 2023, consulté le 27 avril 2023. URL :
http://journals.openedition.org/lectures/60271 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.60271
- Morin, V. (2023b, février 28). Démissions d’enseignants : « A l’éducation nationale, la question des
conditions de travail est complètement taboue » . Le Monde.fr.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la
-question-des-conditions-de-travail-est-completement-taboue_6163580_3224.html
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/28/demissions-d-enseignants-a-l-education-nationale-la
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- Hamouda, L. B. (2023). « Enseignants, de la vocation au désenchantement » . Le Café pédagogique.
https://www.cafepedagogique.net/2023/02/07/enseignants-de-la-vocation-au-desenchantement/
- Torres, J. (2014). La reconnaissance professionnelle des enseignants : difficultés et contradictions.
Administration & Éducation, 144, 143-149. https://doi.org/10.3917/admed.144.0143

Sites Internet :

- Lalardie, L. (2020, 18 décembre). Le sondage FSU qui confirme le rejet de la politique du Ministre de
l’Éducation nationale - Fédération Syndicale Unitaire. Fédération Syndicale Unitaire.
https://fsu.fr/le-sondage-fsu-qui-confirme-le-rejet-de-la-politique-du-ministre-de-leducation-nationale/
- L’ASL dévoile les premiers résultats de l’étude sur le climat scolaire (2nd degré) | L’Autonome de
Solidarité Laïque. (2022, 3 novembre). L’Autonome de Solidarité Laïque.
https://www.autonome-solidarite.fr/articles/lasl-devoile-les-premiers-resultats-de-letude-sur-le-climat-s
colaire-2nd-degre/
- Pourquoi les démissions d’enseignants ont-elles triplé en 10 ans ? (2021b, novembre 24). France
Culture.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/pourquoi-les-demissions-d-ensei
gnants-ont-elles-triple-en-10-ans-3457600
- Rapport - Accompagnement humain des élèves en situation de handicap. (2022b, août 29). Défenseur
des Droits.
https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/rapports/2022/08/rapport-accompagnement-humain-des-eleves-en-
situation-de-handicap
- Regards sur l’éducation 2022. (s. d.).
https://www.oecd-ilibrary.org/docserver/8b532813-fr.pdf?expires=1682429760&id=id&accname=guest
&checksum=61A0FDE449439A97E169249A8FAD5DB4

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