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Liyanaratne Jinadasa. La Jinabodhāvalī de Devarakkhita Jayabāhu Dhammakitti. Édition du texte pāli et traduction française.
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 72, 1983. pp. 49-80;
doi : https://doi.org/10.3406/befeo.1983.1455
https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1983_num_72_1_1455
INTRODUCTION
(1) Voir Appendice 4 pour l'atavisi-pirita. Il convient de signaler que, de nos jours, les
émissions de radio srilankaise commencent le matin par la transmission de certains paritta, dont
l'atavisi pirita.
(2) Voir, par exemple, le colophon des mss Indien 900, 913, 927, 982 de la Bibliothèque
Nationale.
(3) Voir également, Nànavimala, p. 784.
(4) Cité par Rahula Walpola 1., p. 62.
(5) Voir Sannasgala, p. 156.
(6) Geiger 2, 88.35.
(7) Nicholas et Paranavitana, p. 323. Sur l'évolution de l'idéal de Bodhisatta par rapport
à la royauté, voir Geiger 3, p. 211.
(8) Sur ce point, voir Paranavitana 2 et Rahula 2.
LA JINABODHÂVALÏ DE DEVARAKKHITA JAYABÀHU DHAMMAKITTI 57
même quand elles s'adressaient à des objets aussi remarquables et
vénérables que les témoins matériels des principaux événements de
la vie du Bienheureux ъ1.
Effectivement, cette observation trouve un appui dans le Dhamma-
pada où les paroles suivantes sont attribuées au Buddha par les Thera-
vâdin eux-mêmes :
bahum ve saranam yanti pabbatâni vanâni ca /
ârâma-rukkha-cetiyâni manussâ bhayatajjitâ // 188 //
n'etam kho saranam khemam n'etam saranam uttamam
n'etam saranam âgamma sabbadukkhà" pamuccati // 189 //2
« A maint refuge, montagnes, forêts, bois, arbres et sanctuaires, se
rendent les gens terrifiés de peur.
Ce n'est pas (là) refuge de paix, ni refuge suprême : après avoir atteint
ce (prétendu) refuge, on n'est pas libéré de toute douleur. »3.
Cela n'empêche pas que, dès une époque reculée, les fidèles attachent-
une importance particulière à l'arbre de la Bodhi, comme le signale
J. Filliozat dans le compte rendu de l'ouvrage intitulé « Le culte de
l'arbre dans l'Inde ancienne» d'Odette Viennot :
«(...) Ces remarques ne doivent pas entraîner à minimiser
l'importance de l'arbre dans les préoccupations bouddhiques. Outre la piété
attachée à l'arbre témoin de l'Éveil, et qui s'explique déjà assez par
ce souvenir, on doit noter le soin apporté par la tradition à indiquer
pour chacun des Buddha antérieurs au Sâkyamuni l'espèce de l'arbre
ou du végétal (pour Sikhï c'est le lotus bleu, cf. Mahâpadânasutta) au
pied duquel il a connu le même Éveil. »4
D'après la tradition, le Buddha lui-même honore l'arbre de la Bodhi
de son regard pendant une semaine suivant l'Éveil5. Du reste, le mahà-
bodhirukkha compte parmi les sept êtres et choses nés en même temps
que le Bodhisatta : Râhulamâtâ, Ànanda, Channa, Kanthaka, Nidhikum-
bha et Kâludâyï. On se rappelle également que, dans l'art bouddhique
ancien, l'arbre de la Bodhi, entre autres symboles, représente l'Éveil.
Ces représentations dans les bas-reliefs de Bhârhut et de Sânci datent
du 11e et du Ier siècles avant notre ère. Déjà au 111e siècle avant notre ère,
l'empereur Asoka prodigue les soins à l'arbre de la Bodhi de Sâkyamuni6.
La place d'honneur réservée à cet objet sacré à Sri Lanka est attestée
par la description exhaustive, dans le Mahâvamsa, de son arrivée dans
l'Ile. La chronique mentionne, de plus, tous les soins dont les rois
entourent cet objet de vénération7. Toute une littérature traite de son
(p. 315) ; 36.126 (p. 317) ; Geiger 1, 38.55 (p. 26) ; 38.57 (p. 26) ; 38.67 (p. 27) ; 41.29 (p. 40) ;
41.94 (p. 46) ; 44.45 (p. 59) ; 48.70 (p. 96) ; 48.124 (p. 101) ; 52.11 (p. 138).
(1) Malalasekera 2, p. 412.
(2) Dassayissam Mahàbodhivamsam bhâsâya Satthuno
Pubbe Sïhalabhâsàya thitam vuddhajanânugo ti.
Strong Arthur, p. 1.
(3) Dharmârâma Dharmakirti Sri. Cet ouvrage est attribué au xive siècle par Malalasekera
(1, p. 160), et au xne siècle par Godakumbura (2, p. 34).
(4) Idem 1.
(5) Dhammaratana Baddegama Kïrtti Sri (éd.).
(6) Blok J. (éd.).
(7) Karunâtilaka D. D. (éd.).
(8) Mahiyaňgana, Nâgadipa, Kalyânï, Samantakuta, Divàguhâ, Dïghavàpï, Mutiyaňgana,
Tissamahâvihâra, l'arbre de la Bodhi, Marïcavatti cetiya, Ratnavâluka (Mahâthûpa), Thupâ-
râma, Abhayagiri, Jetavana, Selacetiya, Kàjaragâma. Voir Geiger, The Culavamsa (trad.),
Part II, note au Gh. 100, stance 128.
(9) Geiger 4, p. 154-155.
(10) Bareau André 2, p. 13 et suiv.
(11) Voir Rahula Walpola, p. 284. Sur la place d'honneur accordée à l'arbre de la Bodhi
surtout à Sri Lanka, voir aussi Adikaram 2, p. 55-56, 139-141.
LA JINABODHÂVALÏ DE DEVARAKKHITA JAYABÂHU DHAMMAKITTI 59
Le ms Smith-Lesouëf 269 se compose de 385 ôles y compris une ôle
de garde au début. La première ôle sur la marge gauche de laquelle est
inscrite la formule habituelle « svasti siddham », n'est cependant pas
foliotée. La foliotation commence avec l'aksara « kà » inscrit sur la
deuxième ôle et se poursuit jusqu'à « si » [385]. Il y a des lacunes entre
les ôles khi [26] et ghr [27] ; jhe [100] et na [101] ; thr [136] et dhi [137] ;
dhl [144] et ni [145] : ainsi manque-t-il au total 37 ôles. Les ôles mesurent
260x55 mm; les marges gauche et droite sont de 15 mm chacune. Le
nombre de lignes varie entre 7 et 8, avec, en moyenne, 40 aksara par
ligne. Le ms est inscrit en caractères singhalais assez grands; l'écriture
est plutôt médiocre.
Le ms est protégé par 2 ais de bois, 270x60 mm, le côté extérieur
de chacun est décoré de motifs floraux et géométriques peints en jaune,
vert et noir sur fond rouge. Il y a deux trous d'enfilage et un cordonnet
d'enfilage.
Ni la date ni la provenance du ms ne sont connues. D'après
l'écriture, on pourrait l'attribuer au xixe siècle ou même au début du
xxe siècle.
Ce recueil rassemble 77 textes en langues singhalaise et pâlie datant
d'époques différentes; la plupart ont trait au culte bouddhique1.
On observe que l'auteur du ms S emploie couramment na pour na
et parfois, ya pour sa et pa pour ja. Il écrit ru comme ru, montrant la
tendance à allonger les voyelles.
Le ms A contient quatre ôles foliotées de « ka » à « ki », mesurant
21 sur 5 mm; les marges gauche et droite sont de 10 et de 15 mm
respectivement. Sur la marge gauche de l'ôle « ka » [1] est inscrit « sva », la
première syllabe du mot « svasti ». Le nombre de lignes varie entre 6 et 8;
il y a en moyenne 40 aksara par ligne. L'angle inférieur droit est brisé,
créant ainsi une lacune d'environ 3 aksara sur une et parfois deux lignes.
La première ligne de l'ôle « kâ » [2] est effacée dans la photocopie dont
nous nous sommes servi. Le ms est inscrit en caractères singhalais;
l'écriture est meilleure que celle du ms S. Il y a deux trous d'enfilage.
Il est probable que le ms date de la fin du xixe siècle ou même du début
du xxe siècle. Le texte est meilleur dans ce ms.
Dans l'édition, nous avons donné en note non seulement les variantes,
mais aussi toutes les particularités des deux mss, pour permettre à un
éditeur intéressé de rétablir le texte tel qu'il paraît dans les deux mss.
9. Notre traduction de la JBL en français vise à être littérale,
renonçant à rendre (tous) les effets rhétoriques de l'original que le lecteur
constate au premier abord : symétries mais effort pour éviter la
monotonie.
10. Nous donnons en appendice la liste des noms botaniques des
arbres de la Bodhi mentionnés dans le texte (appendice 2), et le tableau
des dix mètres dans lesquels sont composées les trente-quatre stances
du poème (appendice 1). Il en ressort que Dhammakitti a donné la
BIBLIOGRAPHIE
namo buddhâya1.
natvâ vatthu-ttayam2 sammâ sattânam hitam àvaham /
atthavïsati buddhe ca tesam bodhi-mahïruhe3 // 1 //
ABHINlHÀRADÏPANÏ OU JINABODHÂVALl
Salutation au Buddha
(1) La référence est aux trois refuges de Buddha, Dhamma (Doctrine) et Saňgha
(Communauté). Cf. The Mahâvamsa, éd. Wilhelm Geiger, PTS, Londres, 1908, 12.28; Culavamsa,
éd. Geiger, vol. H, PTS, Londres, 1925, 85.48.
(2) Même la Madhuratthavilâsinî n'explique cet arbre que par l'expression « sàlakalyàni-
rukkho bodhi » (éd. P.T.S., Oxford University Press, 1946, p. 140). Il est permis de se demander
si kalyâniya n'est pas une épithète du mot sala.
LA JINABODHÂVALÎ DE DEVARAKKHITA JAYABÂHU DHAMMAKITTI 71
9. Éveillé sous l'arbre Nàga, le Jiná Maňgala, lui qui ayant vu l'émi-
nent deux-fois-né appelé Surucï désireux d'atteindre l'état de Buddha,
et ayant connu son intention, annonça au milieu du chef des dieux et
des autres [divinités] : « Celui-ci devient Buddha » : je vénère sans
relâche ce calme Sugata et cet incomparable arbre de la Bodhi.
10. Le roi-serpent Atula, ayant vu ce Sumana qui s'approchant du
premier des [arbres] Nâga et s'asseyant à son pied avait atteint l'Éveil,
aspira à l'Éveil pur en disant « Puissé-je avoir succès! » : je vénère aussi
cet arbre de la Bodhi et ce Sugata.
11. Il aspira à la souveraineté de la Bonne Loi le deux-fois-né, à la
grande gloire, appelé Atideva, après avoir vu ce Sage qui est parvenu à
l'état de Jina au pied du premier des [arbres] Nâga : ce Sage-là, Revata
attaché à l'Essentiel, je le salue!
12. Ce deux-fois-né ayant vu le Protecteur Sobhita qui a atteint
le Bon Éveil au pied du premier des [arbres] Nâga, aspira à l'Éveil
après l'avoir honoré : oui, je salue de même ce chef des Sages.
13. Le « chef des Bhuta »x ayant observé celui qui a le nom Anomadassï,
eminent, glorieux, qui a atteint l'état de Jina sous le bel arbre de Bodhi
Ajjuna, aspira alors à l'Éveil suprême : je le salue.
14. Cet eminent Protecteur Paduma parvenu à l'état de Jina au pied
de l'arbre Sona, le roi des animaux l'ayant observé et l'ayant honoré
justement, aspira à l'état de Jina : je salue de la tête ce chef des Sages
ainsi que cet arbre de la Bodhi.
15. Ce chef des Sages que le maître accompli, chef des riches en l'ascèse
brahmanique2 vit [si bien qu'il] aspira à la Bodhi pour but, celui-là je
le salue, le Protecteur nommé Nàrada, donneur de l'Essentiel, dont
l'Éveil est devenu conscient au pied du charmant arbre Sona.
16. Le Seigneur spirituel arrivé à l'état pur de Jina sous [l'arbre]
appelé Sálala3, le Ratthika4 nommé Jatila l'ayant vu y aspira lui-même
disant « Puissé-je devenir Buddha ! » : je vénère ce Protecteur nommé
Padumuttara.
17. Le Sugata Sumedha qui avait atteint l'Éveil sous l'arbre Nïpa
après avoir vaincu la Mort avec ses troupes, vit le noble jeune Uttara
aspirant à l'Omniscience, et prononça « II deviendra Buddha dans
l'avenir » : je salue sans trêve, de la tête, lui, le bien accompli, le Sage
excellent, avec le chef d'entre les arbres.
(1) La Madhuratthavilâsinï (p. 175) et le SDL (p. 74) interprètent Bhûta comme yakkha.
(2) vippa-tapo-dhan'indo, skr. vipratapodhanendra.
(3) D'après le Vaidyakasabdasindhu, Calcutta, 1894, compilé par Kaviràja Umeáachandra
Gupta Kaviratna, sallakl (pâli sallakï) correspond à salalî. Sallakî est identifiée comme
Boswellia scrrata Roxb. Est-ce le même arbre que sálala... ?
(4) Ordinairement, ratlhika veut dire habitant. Le mot signifie également « résident »,
fonctionnaire du gouvernement, ce qui est plutôt le sens ici.
(5) Ou l'arbre de la Bodhi.
72 JINADASA LIYANARATNE
18. Ce chef des Sages qui aspira vers l'Éveil5 si digne de louange,
auquel le cakkavattï appelé Sattaratana rendit hommage, je salue ce
Protecteur Sujâta qui, après s'être rendu à l'arbre Velu, s'étant assis là,
arriva à la suprématie sur le monde.
19. Cet aimable et excellent Jina Piyadassï parvenu à l'état de Jina au
pied de l'arbre de l'Éveil appelé Kakudha, Kassapa, né dans une lignée
de deux-fois-nés, l'ayant observé, aspira à l'état de Buddha : je salue
sans relâche ce Jina et l'arbre de la Bodhi.
20. Après avoir vu le Sage Atthadassï, excellent parmi les Tout-
clairvoyants, qui a atteint l'Omniscience sous l'arbre Campaka, le
rsi Susïma aspira à l'état de Jina : je salue également et ce meilleur des
Buddha et cet arbre.
21. Après avoir désiré l'Éveil extrêmement pur, le roi des dieux honora
le chef des Sages qui avait atteint l'Éveil au pied de l'arbre de la Bodhi
appelé Bimbijâla : je salue ce Dhammadassï.
22. Après avoir vu l'éminent d'entre les Jina arrivé à l'éminente
royauté de l'Éveil si difficile à atteindre, au pied de [l'arbre] Kanikâra,
le rsi Maňgala aspira à l'Éveil pour But : je salue ce Jina incomparable
nommé Siddhattha.
23. Ce Sujâta, le râjarsi né de famille très pure, aspira à l'excellent
état de dasabala1 après avoir honoré le Buddha dénommé Tissa qui s'est
éveillé sous l'arbre eminent Asana : je salue avec bonheur2 ce chef des
Sages ainsi que le chef des arbres.
24. Après avoir vu l'éminent d'entre les Sages parvenu à la Connaissance
du Complet Éveil au pied de l'arbre Âmalaka, le roi Vijitâvï l'honora en
aspirant à l'Éveil incomparable : je salue ce Buddha Phussa et aussi
cet arbre.
25. Après avoir honoré le Protecteur Vipassï, très clairvoyant à l'égard
de toute finalité3, parvenu à l'état de Buddha au pied de l'excellent arbre
de la Bodhi Pâtalï, le chef des serpents Atula aspira à l'état de Jina : je
salue ce pur Buddha et aussi ce chef d'entre les arbres.
(1) Épithète du Buddha, « Celui qui est doté de dix pouvoirs ». Pour leur enumeration,
voir Louis Renou et Jean Filliozat, L'Inde classique, tome II, Paris, 1953, p. 537, et The
Anguttara Nikâya, Part V, éd. E. Hardy, PTS, Londres, 1900, p. 32-36.
(2) Ou est-ce nirata un emprunt singhalais ? Singhalais nirata = « toujours ». R. L.
Turner, A Comparative Dictionary of Indo- Aryan Languages, 7 264 *niranta — « endless »,
Pk. niramtaya — , Singhalais nirata « always, uninterruptedly ». Cf. stances 5d (niccam), 6d
(niccam), 9d (santatam), 17d (sadà), 19d (santatam), 28d (sadâ), 30d (satatam).
(3) Cette traduction correspond à l'expression « sabba-atthatâ-attha-suvipassl ». Il est
possible également de la comprendre comme « sabba-attha-tattha-suvipassï » qui signifie
littéralement « celui qui voit tout-bien partout ». Cf. « sabb'attha-dassi0 » de la stance 20.
Dans ces deux derniers cas, l'idée générale exprimée nous semble être « tenant au bien de tous
(les êtres) » ce qui s'allie d'ailleurs à l'expression « sabba-satta-hita-hetu » de la stance 6.
(Cf. l'explication des mots « attha-dassin » et « tatra » (A.3) dans « The Pali Text Society's
Pali-English Dictionary », Londres, 1966).
LA JINABODHÂVALÏ DE DEVARAKKHITA JAYABÂHU DHAMMAKITTI 73
26. Lui qu'Arindama, eminent parmi les rois, glorieux, vit, après
quoi il aspira à l'état de Buddha : je salue ce Sikhî bien parvenu à
l'état de Jina au pied de l'arbre de la Bodhi appelé Pundarïka1.
27. Lui qui prit conscience de l'Éveil au pied du bel arbre Sala, le
roi Sudassana, l'ayant vu, aspira à la Connaissance de la Bodhi [en
disant] « Que le Bien pour moi se réalise dans l'avenir! » : je vénère ce
calme Conquérant de l'Infini, Vessabhu, et cet [arbre].
28. Lui qui arriva à l'état de Jina sous l'arbre de la Bodhi Sirïsa,
le roi Khema l'ayant vu l'honora en aspirant à l'Éveil : je salue toujours
ce Buddha Kakusandha.
29. Le roi Pabbataka, désireux d'être au nombre des Jina, aspira à
l'Éveil après avoir vu le Jina arrivé à l'état de Jina sous l'arbre de la
Bodhi Yařmaňga2 : je salue ce Jina Konâgamana.
30. Le jeune Jotipâla, né d'une famille éminente de deux-fois-nés,
fit le Vœu, après avoir vu le Jina parvenu à l'état de Buddha, état si
attrayant de Jina, au pied du Nigrodha : je salue sans relâche ce Kassapa
et cet arbre de la Bodhi.
31. Ainsi, ce Protecteur du monde, transmigrant dans l'existence si
vacillante de périls, après avoir vu les Buddha, ayant l'esprit toujours
attaché à l'état de Jina, après avoir accompli les Perfections3, atteignit
au pied de l'Assattha, le lieu du bonheur complet, le pur « royaume de
Buddha » : je vénère également cet arbre de la Bodhi et le Protecteur
nommé Gotama qui a détruit les ténèbres de malheur.
Ainsi s'achève la Jinabodhâvalï intitulée Abhinïhâradïpanï rédigée
pour vénérer les vingt-huit Jina et arbres de la Bodhi.
32. Ainsi a pour raison d'être la vénération des très purs Jina et arbres
de la Bodhi, ce que j'ai accumulé de bien en composant. Que par son
rayonnement tous les êtres engagés dans l'existence jouissent de la paix
et aussi de l'existence en une existence à naissance brillante.
(1) Childers considère gandha comme une corruption de gantha {Dictionary of the Pali
Language, Londres, 1875). Gantha représente 32 aksara, ces deux termes comptant parmi les
unités employées dans l'estimation de l'ampleur des ouvrages :
« Atthakkarà ëka padan ëkâ gâthâ catuppadaň
Gàthà ëkô matô ganthô dvattinsa akkharô
« Dvattinsakkhara ganthânan paňňása dvi satan pana
Bhàna vàrô matô ëkô atthakkarà sahassa ko »
(W. A. de Silva, Catalogue of Palm Leaf Manuscripts in the Library of the Colombo Museum,
Vol. 1, Colombo, 1938, p. xx). La JBL se compose donc de 55 gantha soit 1760 aksara.
(2) La formule « Que le succès soit... » est en sanskrit tandis que la dernière phrase est en
singhalais.
LA JINABODHÂVALÏ DE DEVARAKKHITA JAYABÂHU DHAMMAKITTI 75
Appendice 1
indravamsà" : 11.
indravajrâ : 7, 21, 29.
upendravajrâ : 26, 28.
mâlinï : 14, 23, 30.
rukmavatï ou campakamâlâ : 12.
vamsasthavila : 13.
vasantatilakâ : 4, 5, 6, 10, 15, 16, 18, 19, 20, 22, 24, 25, 27, 32, 33.
sârdulavikrïdita : 8, 9, 17.
sloka : 1, 2,3,
sragdharà" : 31. 34.
Appendice 2
Appendice 3
1) Dhammacakkappavattana-sutta.
2) Sugatovâda-dharmadesanâva.
3) Buddha-vandanâva.
4) Cakralaksana.
5) Samantakuta-vandanâva.
6) Dhâtu-vandanâva.
7) Bodhi-vandanâva.
8) Atuvâ-prârthanâ.
9) Atuvâ-prârtthanâ-padârtthaya.
10) Prârtthanâ-gâthâ.
11) Mahâsamaya-sutta.
12) Commentaire sur l'ànavum-pirita.
13) Commentaire sur l'introduction au ratana-sutta.
14) Commentaire sur le mamgala-sutta.
15) Commentaire sur le ratana-sutta.
16) Commentaire sur le metta-sutta.
17) Commentaire sur le khandha-paritta.
18) Commentaire sur le mora-paritta.
19) Commentaire sur l'atanatiya-sutta.
20) Commentaire sur l'aùgulimâla-paritta.
21) Commentaire sur les bhojjaňga-paritta concernant les thera Moggal-
lâna, Kassapa et Cunda.
22) Commentaire sur la dernière partie de l'atavisi-pirita.
23) Jinapaňjaraya.
24) Atavisi-pirita.
25) Atavisi-sugata-vandanâ.
26) Atavisi-bodhi-vandanâ.
27) Jinabodhâvalï.
28) Paticcasamuppâda.
29) Paticcasamuppâda-padârtthaya.
30) Solasa-pûjà-gâthâ.
31) Navaguna-sannaya.
32) Maitrï-bhâvanâva.
33) Buddhânussati.
LA JINABODHÀVALÏ DE DEVARAKKHIÏA JAYABÂHU DHAMMAKITTI 77
34) Buddhânussati-sannaya.
35) Mettànussati.
36) Met-kamatahan.
37) Asubhânussati.
38) Asubha-kamatahan.
39) Maranânussati.
40) Maranânussati-kamatahan.
41) Commentaire sur l'atthâvajjamya-samvega-vatthu.
42) Fin d'un texte.
43) Abhidharmmamâtikâ.
44) Dhammasamginimâtikâ.
45) Texte incomplet (fin manque).
46) Padavïtihâraya.
47) Dharmânisamsaya.
48) Dânânisamsaya.
49) Narasïha-gâthâ.
50) Abhidhramma-kamatahan-bhâvanâva.
51) Dahamsonda-vargga-gâthâ.
52) Kusalânisamsa.
53) Maitrï-bhâvanâva.
54) Commentaire d'un texte en pâli.
55) Texte en langue pâlie.
56) Namaskâra-ânisamsaya.
57) Ratnatra-vandanâva.
58) Ratanattayânisamsa.
59) Maranânusmrti.
60) Anityalaksana.
61) Dukkhalaksana.
62) Anâtmalaksana.
63) Asubhalaksana.
64) Duscaritâdïnava.
65) Caturâraksâ.
66) Pratïtyasamutpâdaya.
67) Dharmma-gâthâ-sannaya.
68) Detiskarmmaya.
69) Buddha-vandanâ.
70) Buddhavandanâ-gâthâ.
71) Le transfert des mérites aux deva.
72) Dasakusalânisamsaya.
73) Namaskâra-padârtthaya.
74) Sigâlovâda-sutra-sannaya.
75) Devorohana-pûjâ-kathâva.
76) Nandopananda-nâga-damanaya.
77) Nâlâgiri-damanaya.
78 JINADASA LIYANARATNE
Appendice 4
ATAVISI-PIRITA
Appendice 5
LE COLOPHON DU
SADDHARMÂLA ŇKÁRA Y A
saggâpavagga-puragâmi mahâpatham va
etam maya racayatâ kusalam citam yam /
tejena tassa bhava-nissita-sabba-janta (sic)
santim bhajantu pati jâti bhave bhavam pi // 1 //
puňňena tena yasa-teja-dhanï-surupi
dïghâyu-nâna-kula-sïla-balï-arogi /
saddhorukâru suvaco saparatthakâmï
hessâmi dânapati yâva jino bhavâmi // 2 //
bhavagatam iva sattâ dhamma-maggânapetâ
agati-gati-viyuttâ dhuta-pâpâ gunaddhâ /
anaya-virata-cittâ maccharârâkarontâ
saparahita-vidhânâ hontu sabbe samaggâ // 3//
lakkhïnivàsa-bhuvaneka-bhuje narinde
câruru-sundara-girï-puram âvasante /
araňňa-saňgha-pamukho putabhatta-sela
pâramparânugata-vissuta-vessa-vamso // 4 //
sadesa-desantaram ambareko
anantaram patthata-kitti-ghoso /
yo dhammakittïrita-nàmadheyyo
mahâdisâmindu virocayittha // 5 //
sissoraso tassatijâta-bhuto
mahanta-tejâmitakitti-ghoso /
dayâ-dhano niccamanâthanâtho
ganadivâsattaya (sic) -ketu-bhuto // 6 //
sâdhupacâre nirato nirâso
saddhâ-dhanâdïhi sadâ samiddho /
takkâgame vyâkarane pasattho
mahâkavï sïhala-dïpa-dïpo // 7 //
gangâsirï-cârupure samiddhe
silâtalâdïhi sudassanïye /
châyudakâvâsagharâbhirâme
ajjhâvasam mâlati-mâla-sele // 8 //
dhammoddhim (sic) nâna-sumerumatthâ (sic)
âlolayitvâ sakalatthasâram /
80 JINADASA LIYANARATNE
âdâya yo dhamma-padïpa-bhutam
janânurâgam caritam akâsi // 9 //
sadesa-desamhi visesato yo
yam yam katam sabbadhi sabba-puřmam /
akâsi gâthâya samodahitvâ
janetukâmo sujanappa-sâdu (sic) // 10 //
samsuddha-buddha-suci-saddha-gunâdhivâso
yo sïlasamyami (sic) suvissuta-therikâle (sic) /
yam bodhisatta-caritabbhutamattha-yuttam
hâram va pârami-mahâ-stakam akâsi // 11 //
yo dhammakittïrita-sangharâjo
sadesa-dese pi bahû vihâre /
katvâna gadalâdem-nâmadheyya (sic)
mahâvihâre suciram vihâsi // 12 //
tassânujo sissasuto sudhiro
tannâma-tassanvaya-saùgharâjo /
atthâya attattha-parattha-siddhyâ
saddhammalaùkâram akâsi-m-etam // 13 //
saddhammâmatadâna-dhamma-savane dhammena natvâ phalam
dhamme vattita-dhammakittika-mahâ-sanghassa râjâ sadâ /
sâdhetum sahitam tathâ parahitam âbuddha-bhâvâ-mahâ
saddhammâdipadena yutta racayï lankâradhammam imam // 14 //
sayeva saňkhepanikayasaňgaham
tatheva bâlâdyavatâra-sannakam /
jinâdibodhâvali nâma vandanam
akâsi hârâvali-sannibham subham // 15 //
punnenânena gantvâ tusita-puramito purayitvâ purantam
disvâ metteyyanâtham tam iva cirataram tamhi sammâ vasitvâ /
patvâ tene (sic) samiddhim dhajavati-nagaram tassa bodhim mahitvâ
sutvâ buddho bhaveyyam iti uditagiram tena buddho bhaveyyam // 16//
saddhâ-sïlâdi-pafmâ siri-dhiti-satimâ câgamettâ-dayâlu
santo danto sucitto kalahavigamako dassaneyyâbhirupo /
tejâniddhica jâtissaramati suvaco sussaro'nantabhogo
saddhammo yeva tâno bhavatu bhava-bhave pâpuneyyâva bodhim // 17 //
dhammo pavattatu cirâya munissarassa
dhamme thitâ vasumatï patayo bhavantu /
kâle pavassatu ghato nikhilâ pajâ ca
aňňoňňa-metti-patilabha-sukham labhantu // 18 //
SDL, p. 821-823.
N.B. — Dans la transcription, nous avons joint par des tirets les membres des mots
composés que l'éditeur à indiqués comme mots séparés. D'autre part, nous avons transcrit en
un seul mot «jinàdibodhâ vali» (15 C) ; nous avons séparé les deux mots « disvçimetteyya
n&tham » (16 B) en joignant « metteyyanâtham ».