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28/H/1
MODULE 9
MISE EN PLACE
D’UN
PROGRAMME DE
CONSEIL
D'ORIENTATION
VERSION 2002
SOMMAIRE
Page
Introduction 1
Résumé 48
Annexes. 49
Pour être complet, un programme d’orientation doit être dynamique et répondre aux
demandes des bénéficiaires. Ses objectifs doivent être clairement définis et le suivi du
déroulement des étapes à suivre pour les atteindre (la stratégie) doit être efficace et efficiente.
Le programme doit être stable et ne pas varier au gré du changement de personnel ; de cela
aussi dépend son aptitude à atteindre les buts et objectifs qui lui sont assignés.
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sexe et de leur situation économique et familiale, ce qui permettra de mieux individualiser les
projets personnels qui leur seront proposés.
La mise en place du PCO est une démarche systématique qui comprend plusieurs étapes. Un
programme de conseil d'orientation scolaire doit servir non seulement aux élèves mais aussi à
leurs parents, à leurs maîtres, à l’administration scolaire et à toute la communauté. Les
avantages à en tirer pour chacun de ces groupes sont les suivants.
Elèves
Parents
- Aide les parents à mieux suivre le développement scolaire et personnel de leur enfant.
- Accroît leurs possibilités de participation à l’éducation de l’enfant.
- Dote les parents de compétences utiles pour suivre leur enfant dans sa démarche.
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Enseignants
- Leur permet de mieux suivre leurs élèves dans la compréhension et l'acquisition efficace
des matières étudiées en leur faisant comprendre l’importance de chacune d’elles.
- Leur fournit l’occasion de travailler en collaboration avec d’autres enseignants et avec les
parents.
Personnel administratif
- Assure une force de travail bien renseignée, volontaire, responsable et dotée des capacités
requises.
- Permet la collaboration avec des enseignant(e)s et des chefs d'entreprise pour préparer les
élèves à leur entrée ultérieure dans le monde du travail, grâce à la connaissance préalable
qu'ils/elles en ont par leur participation à des foires des métiers et autres activités
d’orientation professionnelle.
Un PCO dont la démarche ne serait pas systématique ne produirait pas ces effets
bénéfiques. Le directeur ou le coordonnateur du programme doit s'investir dans la mise en
œuvre d'un PCO bien construit afin que les élèves en tirent les meilleurs bénéfices. L’ampleur
de la participation de chaque élève est très largement fonction des compétences du
responsable du programme.
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UNITÉ 9.I
Introduction à la
planification du
programme
OBJECTIF GENERAL
RESULTATS ATTENDUS
• concevoir des questionnaires d’évaluation des besoins et utiliser les diverses méthodes de
collecte des données
• conduire une évaluation des besoins
• mettre en place l’encadrement du programme et en répartir les rôles
• identifier la population cible
• formuler les buts et les objectifs du programme
• identifier un échantillon représentatif pour effectuer une évaluation des besoins.
CONTENU
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Thème 9.I.1 : POURQUOI PLANIFIER
Le conseil d'orientation constitue un processus continu. Pour qu’il puisse répondre aux
besoins des élèves, il faut le mettre en forme d'où l'importance capitale de la phase initiale de
la planification du programme. Voici pourquoi :
4. Savoir motiver
Un(e) responsable doit être capable de motiver ses collaborateurs/trices pour les
amener à réaliser pleinement leurs potentialités. Lorsque les membres d’une équipe
sont motivés, ils sont prêts à prendre des initiatives et à promouvoir toutes sortes
d’activités. C’est là un facteur d’une importance capitale. Le/la chef est celui qui
comprend les tenants et aboutissants du programme : il/elle doit clarifier et expliquer
la démarche suivie. Il/elle définit les tâches à accomplir et il/elle les explique au
personnel.
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Ces critères d’aptitude facilitent le repérage de personnes ayant le profil d’un(e)
coordonnateur, responsable de programme. Bien des programmes sont allés à vau-l’eau parce
qu’ils étaient mal encadrés. Aussi importe-t-il de confier la responsabilité des programmes à
des individus choisis pour les qualités qu’ils/elles possèdent et non simplement parce qu’il
faut quelqu’un pour pourvoir un poste. Un(e) responsable de programme doit posséder des
talents d’encadrement pour mettre en place et consolider le programme. Evaluer, motiver et
consulter tous les membres du personnel sont des moyens d’animer le programme. C’est le/la
responsable qui donne le ton et les moyens de l’action. Sa compétence est de la plus haute
importance. Il est important d’animer et non simplement de diriger, car un comportement
directif risque de susciter la crispation chez les collaborateurs/trices.
La planification est un facteur essentiel à la survie d’un programme car, si elle est mal
faite, la bonne marche du programme en pâtit. La planification donne sa forme au programme,
crée un climat propice au travail d’équipe et à l’engagement de chacun et laisse le champ libre
à la consultation et au partage des responsabilités. Un plan d’action efficace doit être évolutif
suivant des modalités séquentielles logiques, être flexible, justifier l’utilisation des ressources
et donner la priorité à la communication, à la coordination et à la coopération.
Activité 1.1 :
Planification et encadrement du programme
1. Identifiez ceux qui seront appelés à jouer un rôle essentiel dans l’organisation de votre
programme.
2. Esquissez la définition de leurs rôles et indiquez en quoi l’insuffisance éventuelle de
leur implication pourrait compromettre votre programme.
3. Répartis en groupes, mettez en place l’encadrement du programme et les modalités de
collaboration des divers intervenants.
4. Analysez les raisons pour lesquelles des programmes périclitent.
5. Esquissez les caractéristiques d’un bon plan et les avantages que procure la
planification.
6. Décrivez diverses façons possibles de faire participer une communauté à un
programme de conseil d'orientation.
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Thème 9.I.2 : CONDUIRE UNE EVALUATION
DES BESOINS
L’évaluation des besoins sert à déterminer ce que doit être le contenu d'un programme
fiable et d'en optimiser la pertinence. Tout programme concret devrait répondre aux besoins
de ses destinataires. Une évaluation précise et continue de leurs besoins est donc un facteur
essentiel du succès d’un programme dont les buts et objectifs ont été justement fixés en
fonction des besoins exprimés, qu'ils soient intellectuels, affectifs, sociaux et/ou
psychologiques. Outre qu’elle est l’élément de fiabilité, l’évaluation des besoins permet
réciproquement d’évaluer le programme.
Lorsqu’on effectue une étude d’évaluation des besoins, il est nécessaire de prendre en
compte à la fois les bénéficiaires et le milieu environnant car ils s’influencent mutuellement et
ont des effets réciproques directs. Par exemple, un programme conçu pour une école à
Gaborone, Botswana, doit prendre en compte les besoins des élèves et ceux de l’école.
Lorsqu’on identifie des besoins, il importe de concentrer son attention sur les désirs
personnels et sociaux des bénéficiaires, ceux qu'ils/elles ont exprimés en matière d'éducation
et de formation professionnelle afin d’établir un programme d’orientation complet et
équilibré, dicté par le souci de leur bien-être. Le programme doit aussi s’attacher aux
différences de besoins des garçons et des filles. L’évaluation des besoins doit permettre, lors
de la prestation de service, d’établir la comparaison entre la situation présente et la situation
future en fonction des résultats escomptés.
Phase 1
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A ce stade, on pourra utiliser plusieurs modes de classification, notamment les catégories
ethnique, socio-économique, politique, la fonction et le niveau d’instruction. Une enquête
portant sur les personnes qui sont en contact direct avec les bénéficiaires du programme est
également recommandée. Leurs points de vue et leurs apports sont à prendre en compte dans
l’intérêt de la qualité du programme.
Phase 2
A l’aide de l’une des méthodes suivantes utilisées pour la collecte des données, on pourra
identifier des besoins en matière d’orientation. Les méthodes sont notamment :
- les questionnaires
- les entretiens
- les séances de réflexion collective ou "remue-méninges"
- les registres scolaires et communautaires
- les études de suivi
- les sondages sur échantillon aléatoire stratifié.
Phase 3
Il importe qu’une fois achevée leur collecte, les données soient compilées, classées et
analysées. Les données accumulées aideront les concepteurs/trices du programme à
déterminer quelles sont les priorités. La classification doit être faite en fonction des
composantes de l’orientation, à savoir : orientation personnelle, orientation de la filière
d’enseignement, orientation sociale, orientation professionnelle.
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Thème 9.I.3 : BUTS ET OBJECTIFS DU PROGRAMME
Pour fixer les buts et les objectifs du programme, il importe d’évaluer la situation
existante en matière de conseil d'orientation. Le/la concepteur/trice du programme doit
indiquer clairement la situation de l’institution du point de vue des bénéficiaires et de leurs
problèmes (recensés au moyen d’une première évaluation des besoins). Il convient aussi de
prendre en compte les besoins généraux du pays auxquels ne répondent pas les programmes
existants.
Une fois faite l’identification des besoins des élèves et de leur environnement, le but
d’un programme d’orientation sera d’aider les bénéficiaires à acquérir les aptitudes et les
attitudes nécessaires pour se mouvoir facilement dans la société. Il mettra l’accent sur les
aptitudes utiles à la prise des décisions et sur la formation d’une image de soi positive. Le
programme visera essentiellement à aider les jeunes à devenir des citoyen(ne)s responsables
capables d’établir des plans concrets pour l'accomplissement de leur propre existence, en
fonction de la connaissance qu'ils/elles auront acquise d’eux-mêmes, de leurs besoins et de
ceux de leur milieu de vie.
Le but de tous les programmes devrait être le développement global d’un individu,
capable de survivre dans un monde complexe et possédant, quels que soient sa condition
sociale, son sexe et le milieu culturel dont il/elle est issu(e), la possibilité d'accéder à
l’information à laquelle il/elle pourra se reporter en cas de nécessité.
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UNITE 9.II
Conception d’un
programme
de conseil d'orientation
OBJECTIF GENERAL
Tous les élèves tireront profit de leur participation à des activités bien conçues de conseil
d'orientation scolaire et professionnelle. Ces activités, graduées et progressives, répondent
aux besoins du développement personnel des élèves. La conception d’un programme complet
de conseil d'orientation scolaire fait intervenir l’identification d’un contenu, des méthodes de
présentation et d’une structure.
RESULTATS ATTENDUS
CONTENU
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Thème 9.II.1 : SÉLECTION D’UNE STRUCTURE DE PROGRAMME
La structure du programme, dont le contenu est formé à partir des divers besoins
précédemment identifiés, sera définie en fonction de la priorité qui leur sera accordée. C'est
pendant la phase de structuration du contenu qu'on hiérarchise les besoins selon leur degré de
priorité qui a été établie en tenant compte du fait que :
1. l'orientation est systématique et
2. que l'élève est le sujet central de la consultation, son point focal.
C'est aussi au moment de la mise en place du programme qu’on arrête les méthodes
d'instruction.
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Les différents éléments composant la structure d’un programme
1. Planification individuelle
Elle comprend les activités de conseil destinées à aider chaque élève à planifier, contrôler et
gérer son développement personnel. Les activités de cette composante du programme sont
proposées à tous les élèves et destinées à les aider à développer et à mettre en oeuvre les
éléments d’ordre personnel, scolaire, social et professionnel qui leur sont propres en fonction
des savoir-faire et des éléments d’information qu’ils amassent. Cette composante offre en
général aux élèves la possibilité de s’auto-évaluer et de faire des projets en prévision de leur
entrée dans le monde du travail. Une modalité serait d’aider les élèves à se connaître au
travers d’activités individuelles ou collectives (groupes).
Il s’agit ici d’un programme d’étude qui est organisé de manière systématique en fonction du
niveau d’instruction. Il est conçu pour servir tous les élèves au niveau de la classe ou en
groupe. Le programme met l’accent sur la prise de décision, la connaissance de soi,
l’exploration des débouchés professionnels et la préparation à un métier ou à une profession.
Il est organisé autour de trois grands axes.
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2.3 Apprendre à travailler
- compréhension de la relation qui existe entre les qualités personnelles et le travail
- exploration des possibilités de métiers et de professions
- apprendre à employer le temps des loisirs
- apprendre la relation qui existe entre l’éducation et le travail
- apprendre à travailler ensemble
- apprendre les rapports que la communauté entretient avec le travail.
Ce programme doit énoncer les buts du travail d’orientation ainsi que les résultats escomptés
pour les élèves. Un facteur essentiel est ici la formation des parents ainsi que leur
collaboration et celle de la communauté. L’objet du programme enseigné est de doter les
élèves d’un savoir et d'un savoir-faire utiles. Le programme est enseigné au moyen :
Ce sont des services qui répondent aux préoccupations des élèves concernant le bon équilibre
de leur développement personnel, social, scolaire et leur avenir professionnel. Ils englobent le
conseil préventif, le conseil en matière de développement et le conseil correctif. Outre le
service de conseil, sont aussi offerts des services de consultation et des services spécialisés.
Le conseil d’orientation se fait soit individuellement soit en groupe. Les consultations ont lieu
avec les parents, avec les maîtres et avec d’autres professionnels tandis que les services
spécialisés orientent ceux qui en ont besoin vers d’autres spécialistes ou d’autres
programmes. Des groupes de soutien comme Alcooliques anonymes, Vivre avec le sida,
Diabétiques, etc., font partie des services de soutien. Il est important que le responsable du
programme comprenne le rôle que joue chacun des services. Ceux-ci offrent aux élèves les
possibilités suivantes :
• Service de conseil
Il s’agit d’un service social fondé sur la reconnaissance de la singularité de chaque individu,
de sa dignité, de sa valeur, du respect qui lui est dû et sur le fait que chacun a droit à une
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assistance personnelle quand il en a besoin. Ce service reconnaît la nécessité d’offrir aux
élèves les moyens de se connaître et de se développer eux-mêmes à travers des interventions
individuelles ou en petit groupe. L’objet principal du service d'orientation est d'établir une
relation débouchant sur le développement personnel et la prise de décisions, à partir d’une
meilleure compréhension et d’une meilleure connaissance de soi et du milieu environnant.
• Services spécialisés
Il est des problèmes et des préoccupations qui dépassent les compétences du/de la
conseiller/ère scolaire ou du maître exerçant la fonction d’orientation. Il importe dès lors de
pouvoir s’appuyer sur un réseau de services spécialisés. Celui-ci se composera d’une équipe
de professionnels/lles bien formé(e)s et compétent(e)s qui possèdent les qualifications
requises pour aider les personnes qui leur sont adressées.
Le recours à ces services ne signifie pas nécessairement que l’aide a échoué ; il témoigne au
contraire de sa force qui est de savoir reconnaître ses limites et envisager des moyens
possibles de prolonger au maximum l’assistance qu’il peut offrir. Un(e) responsable de
programme doit donc être bien informé(e) sur les services spécialisés existants, tels que ceux
des travailleurs sociaux, médecins, psychiatres, psychologues, prêtres, policiers et d’autres
encore.
• Service de consultation
Les points de vue et les décisions d'autres personnes peuvent avoir une incidence positive sur
le programme. Les intéressé(e)s ne sont pas seulement des élèves mais aussi des enfants, des
garçons et des filles qui, en dehors de l'école, peuvent pratiquer une activité sportive,
religieuse ou autre. Ils/elles sont en contact avec un certain nombre de personnes qui peuvent
contribuer à leur bien-être ou s’y intéresser. Le/la conseiller/ère ou l’enseignant(e)-orienteur
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en charge de l'élève va donc consulter les parents, le personnel d’internat et l'ensemble du
corps enseignant chargé de l'instruction scolaire et des activités sportives ou autres de l’élève
pour prendre la mesure de tout changement susceptible de survenir dans son comportement.
Ce type de consultation peut aussi nécessiter l’intervention d’un spécialiste. La consultation
du/de la conseiller/ère avec les enseignant(e)s est un moyen important de renforcer chez eux
la conscience des problèmes auxquels leurs élèves sont confrontés.
Ainsi compris, le service de consultation démontre combien la prise des décisions et l’analyse
des problèmes deviennent plus objectives lorsqu’elles sont collectives. Le responsable du
programme doit favoriser l’établissement de relations entre l'élève et les organismes
communautaires : celles-ci facilitent les prises de contact et l’ouverture de canaux de
communication efficaces. Une fois ces canaux ouverts, il est facile pour l'élève d’échanger
des informations et des idées avec d’autres bénéficiaires.
• L’évaluation
L'évaluation permet de faire ressortir des faits essentiels au sujet de l’élève, procurant ainsi
au/à la conseiller/ère ou à l’enseignant(e) chargé(e) de l’orientation des éléments
d'appréciation qui peuvent modifier la teneur de certaines décisions. Elle permet de réunir des
renseignements d’ordre personnel sur l’élève et, discutée avec lui/elle, l'aide à mieux se
comprendre. A partir de cette prise de conscience, l'élève devient apte à prendre des décisions
par et pour lui/elle-même.
Afin de l'aider à sélectionner et à utiliser les possibilités qui s’offrent dans et hors de l’école,
on peut proposer à l'élève de faire un stage dans un milieu professionnel. Cet élément du
programme est complété par la préparation du jeune à son admission dans d’autres
programmes - d’enseignement, de formation professionnelle ou technique ou en liaison avec
le monde du travail. Il a pour principal objet d’aider l'élève à atteindre les objectifs qu’il/elle
s'est fixés dans l’optique d’un métier ou d'une profession, par exemple en les aidant à
sélectionner des matières à étudier ou à choisir une classe ou une école en fonction des
matières enseignées.
Le choix du stage prend en compte les intérêts, les aspirations et les capacités de l’élève.
Lorsqu’il s’agit d’une filière d’enseignement, il devrait être permis aux élèves de choisir les
matières dont ils/elles souhaitent poursuivre l’étude. Les choix qu’ils/elles font entre les
matières devraient être guidés par l’image qu’ils/elles ont d’eux/elles-mêmes, leur préférence
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pour tel ou tel métier ou profession et les disciplines offertes en option. Le rôle du
conseiller/de la conseillère ou de l’enseignant(e) chargé(e) de l’orientation est de veiller à ce
que le programme des études corresponde aux besoins et aux désirs de l’élève.
Le placement en stage professionnel doit aussi être considéré comme faisant partie intégrante
du plan professionnel d’un élève et, à ce titre, le conseiller/ère/la conseillère ou
l’enseignant(e) chargé(e) de l’orientation se doit d’identifier les formations professionnelles
ou les centres de stage professionnel qui correspondent le mieux aux aspirations de leurs
élèves. Cette phase exploratoire est déterminante pour le choix d’un métier ou d'une
profession car elle fournit aux élèves l'occasion d’avoir un aperçu du milieu de travail vers
lequel ils/elles veulent se diriger. Avant le placement en stage professionnel, l'élève devra
être préparé(e) de manière pertinente pour qu'il/elle puisse en tirer le meilleur parti possible.
Plusieurs activités peuvent servir à évaluer les élèves. Par exemple, nommer la "personne de
la semaine” et "expliquer pourquoi elle est choisie", faire une rédaction sur le genre de
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personne qu’on est ou qu'on voudrait être ou qu'on ne voudrait pas être, sur le genre de
personne qu'on juge tel(le) autre camarade être ou vouloir être, nommer sa nourriture préférée
et sa nourriture détestée, nommer ses personnalités préférées, ses animaux préférés, ses jeux
préférés, nommer des activités de loisir ou de détente, etc. On pourra, si l’on en dispose,
appliquer des tests psychologiques. Ils sont très utiles pour aider les élèves à mieux se
comprendre.
Il s’agit des activités de gestion directe du programme d’orientation qui assurent son bon
fonctionnement et son amélioration. Ce soutien comprend :
- le perfectionnement du personnel, qui vise à doter les agents d’exécution du
programme des compétences que requiert leur tâche, et
- l’obtention des ressources et des moyens matériels nécessaires à la mise en oeuvre du
programme, à son financement, en passant par l'utilisation des politiques existantes.
Ce soutien est capital et sa prise en compte doit intervenir au stade de la conception du
programme d’orientation pour en garantir la bonne exécution. Le programme
d’orientation doit aussi identifier d’autres programmes qui, à leur tour, peuvent avoir
besoin de son soutien, comme l’éducation spéciale, l’enseignement professionnel, etc.
Il importe que les membres du comité d'orientation débattent de tous les thèmes afin
que tous les agents d’exécution aient préalablement donné leur accord final. C’est au stade de
la conception que les concepteurs/trices définissent un programme, énoncent son but et fixent
les principes dont découleront sa forme et ses grandes lignes. C’est à ce stade qu’on réunit la
documentation sur ce qui doit être fait pour assurer la pérennité du programme et les éléments
permettant de décrire la relation entre l’orientation et les autres activités scolaires.
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C'est aussi au stade de la conception qu'est donnée l’indication de la façon dont les
enseignant(e)s-orienteurs travailleront, dans le cadre d’activités directes et indirectes, avec les
élèves, les parents, les autres enseignant(e)s, l’administration scolaire et l’ensemble de la
communauté. Un programme équilibré comportant des activités variées doit viser à répondre
aux besoins de tous les élèves et être conçu à cet effet. C’est à ce stade également que sont
identifiés les organismes spécialisés nécessaires et que les renseignements sont pris à leur
sujet. Consultation et travail d’équipe sont primordiaux dès ce stade.
1. Ayant déterminé quels sont les besoins prioritaires des bénéficiaires de vos services,
dressez la liste des thèmes à traiter.
2. Identifiez les services adaptés et les services de soutien des systèmes qui seront utiles
à votre programme.
3. Comment utiliseriez-vous ces services ?
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Thème 9.II.2 : L’IDENTIFICATION DES RESSOURCES
HUMAINES ET MATERIELLES
La conception du programme et les résultats qu’on désire obtenir avec les élèves ont
une incidence sur l’affectation des ressources en personnel, en matériel et financières
disponibles, lesquelles peuvent dicter la forme à donner au programme. Ces éléments entrent
pour beaucoup dans la mise en place d’un programme de conseil d'orientation complet.
Les ressources doivent être proportionnelles aux besoins. Autrement dit, les
responsables du programme doivent s’employer à tirer le meilleur parti des maigres
ressources existantes, ce qui trop souvent est le cas dans les pays africains. Les enseignant(e)s
chargé(e)s de l’orientation ne doivent perdre de vue ni les ressources dont ils disposent ni les
réalités et les priorités de l’école.
Les ressources sont de deux ordres : humaines et matérielles. Il faut bien les identifier
et les analyser afin de pouvoir disposer au mieux de celles dont on a besoin. Par exemple, s’il
faut de l’argile pour un cours d’orientation, on doit pouvoir s’en procurer facilement. Si la
classe doit, pour cela, faire une excursion dans la nature, il faut disposer d’un moyen de
transport. Si les ressources nécessaires font défaut, le programme en pâtira.
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Thème 9.II.3 : LE CALENDRIER DES ACTIVITÉS D’ORIENTATION
Le calendrier des activités d’orientation est aussi l'un des éléments clés d’un
programme d’orientation scolaire. Il prend en charge les besoins qui ne peuvent être satisfaits
dans le cadre de la classe : excursions, foires aux métiers, démonstrations de talents,
séminaires, visites, théâtre, etc. Ce calendrier indique toutes les activités d’orientation qui
sont planifiées à l’école. Il facilite l’affectation du temps aux activités scolaires et évite les
collisions. Il appartient aux organisateurs/trices d’établir un calendrier mensuel, trimestriel,
semestriel ou annuel. A l’instar du programme d’orientation, le calendrier des activités
d’orientation à l’école est régi par les besoins de leurs bénéficiaires. Il vise à compléter les
activités en classe.
Le calendrier assure que des besoins déterminés sont traités en temps et lieu
appropriés et coordonne les activités de manière organisée. Par exemple, après une causerie
sur les métiers, l'activité complémentaire la plus appropriée peut être la visite d’un lieu de
travail, ou encore à la suite d’une leçon sur la propreté, un(e) infirmier/ère ou un agent
sanitaire pourra être invité(e) à parler devant les élèves. Un calendrier s’articule en fonction
des nécessités mises en évidence.
OBJECTIF
RESULTATS ATTENDUS
CONTENU
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Thème 9.III.1 : FACTEURS AYANT UNE INCIDENCE
SUR LA MISE EN ŒUVRE
DU PROGRAMME DE CONSEIL D'ORIENTATION
Tous ces éléments doivent être examinés au stade de la mise en oeuvre car ils sont de
nature à décider des destinées du programme. Il y a ainsi des programmes qui quoique bons
sur le papier ne donnent pas les résultats attendus par manque d'attention préalable à de tels
facteurs. C’est à ce stade de la mise en oeuvre qu'on peut déjà juger de l’efficacité probable
d’un PCO.
Pour qu’un programme puisse être maintenu dans la durée, il faut pouvoir le financer.
Il importe, par conséquent, d’en déterminer le coût pour être en mesure d’établir un budget
viable, ne serait-ce que pour éviter de s’exposer à des dépenses excessives, donc à des
déceptions inutiles. Le budget permet au responsable du PCO d’opérer dans les limites d’un
financement défini.
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financeront peut-être pas la totalité d’un programme mais souvent elles fournissent une bonne
part des moyens financiers dont on a besoin pour compléter les fonds publics.
Le matériel et l’équipement que requiert tout programme sont fonction de ses activités.
Il importe que le responsable du programme veille à ce qu’ils soient disponibles à la
demande, et donc ils doivent avoir été commandés et réceptionnés avant le lancement
proprement dit du PCO. Le matériel choisi est destiné à aider les élèves ou les étudiants à
obtenir les résultats définis au stade de la planification.
Outre le matériel propre à l'application du PCO, il faut aussi veiller à ce que les locaux
et le matériel adéquats soient disponibles. Les locaux comprennent les salles réservées à
l’activité de conseil et des salles entreprosant les matériels d'application. Par exemple, les
élèves auront plus volontiers recours aux services des conseiller/ères si une salle appropriée,
confortable et privée est réservée à cet usage. Le fait de disposer de locaux réservés a aussi un
effet positif dans l’esprit des enseignants et des parents car ceux-ci attachent de la valeur à un
programme qui bénéficie d’un soutien financier et d’une certaine reconnaissance.
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Les ressources relevant de la politique
Les agents d’exécution d’un PCO doivent bien connaître les politiques et les modalités qui
régissent sa mise en oeuvre. Comprendre la politique appliquée permet au/à la responsable du
programme de mieux aborder les problèmes de résistance et de partage des responsabilités.
Par exemple, dans le cas du Botswana, l’enseignant(e) chargé(e) de l’orientation travaille en
liaison avec le département de la gestion du service enseignement, le département de
l’enseignement secondaire et celui de l’élaboration et de l’évaluation des programmes. Il faut
donc que ces services travaillent en concertation lorsqu’ils redéploient les enseignant(e)s
chargé(e)s de l’orientation. Etre au fait de la politique appliquée permet de partager les
responsabilités en cas de besoin. Cela donne aussi aux responsables de la mise en oeuvre la
capacité de faire la part des problèmes avec discernement.
Il est impératif que les enseignant(e)s-orienteurs comprenent leur rôle, faute de quoi le
programme risque de subir des conséquences fâcheuses. La libre communication est un autre
facteur indispensable à la bonne mise en oeuvre du programme ; elle peut grandement faciliter
l’apaisement des inquiétudes et des craintes que suscite son exécution. Le/la responsable du
PCO doit savoir féliciter ceux qui s’emploient consciencieusement à faire progresser le
service affecté au PCO. Cela incite les exécutant(e)s à oeuvrer pour obtenir des résultats
positifs et ranime l'esprit d'équipe.
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Activité 3.1 :
Facteurs ayant une incidence sur la mise en œuvre
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Thème 9.III.2 : STRATÉGIES D’EXÉCUTION
Après l'examen des facteurs pouvant avoir une incidence sur la mise en oeuvre du
programme, il convient d’étudier diverses stratégies d'exécution. C’est ici que le/la
responsable du PCO devra montrer son aptitude à gérer efficacement un programme en
faisant preuve d’imagination et de prévoyance.
Bien que les mécanismes d’instruction dont on use avec les individus ne soient pas les
mêmes que ceux qu’on emploie avec les groupes, qu'ils varient d’une école à l’autre et ne
soient pas fixes, certaines des techniques de mise en oeuvre sont, cependant, communes à la
plupart des programmes. Ce sont notamment les suivantes.
Le cas se produit lorsque, au moment des inscriptions, certains thèmes sont traités par le
professeur principal. D’autres enseignants peuvent relayer le professeur principal ou faire
équipe avec lui. Ces séances sont pour les enseignants et les élèves l’occasion de faire
connaissance et, à cette occasion, les élèves peuvent être amenés à considérer le professeur
principal comme une sorte de confident. Il importe que ces séances soient planifiées pour bien
répondre aux besoins des élèves.
On peut avoir recours au rassemblement de toute l’école pour fournir des éléments généraux
d’orientation et d’information sur divers sujets. Ces sujets peuvent être articulés de manière
thématique. Enseignants et élèves peuvent se relayer pour la prestation de ce service. Ce type
de causerie générale complète ce qui se fait en classe et permet de traiter un programme de
manière plus étendue.
Il est important d’affecter du temps au service d’orientation. Cela crée une certaine continuité
et fournit à l’école l’occasion de s’occuper des besoins des élèves et de donner une forme
précise au programme. Cela permet aussi de fournir des informations qui facilitent
l’évaluation du programme. L’insertion de la fonction de conseil d'orientation dans l’emploi
du temps des écoles lui permet d’avoir une place reconnue dans l’établissement et non pas
d’être reléguée au rang d’activité hors programme. Un rythme d’une séance par semaine s’est
révélé efficace lorsqu’elle est complétée par des activités hors de la classe.
4. Implication de la communauté
En invitant des orateurs extérieurs à venir visiter les écoles, la communauté est amenée à
mieux comprendre son rôle dans la mise en oeuvre du programme. Cela permet au
responsable du PCO de répondre à des besoins qui ne peuvent être traités dans le cadre de la
classe. Des intervenant(e)s extérieur(e)s confèrent aussi une valeur accrue au programme et
aident les élèves à faire consciemment le lien entre l’instruction qu’ils reçoivent et le monde
extérieur. Ces invitations fournissent l’occasion de former un réseau avec des membres de la
communauté auprès desquels les élèves peuvent vouloir obtenir un complément
d’information.
L’invitation d'intervenant(e)s extérieur(e)s doit être planifiée pour en assurer le succès. Il faut
en informer les invité(e)s à temps pour éviter des conflits de temps ou d'activités. Cela fournit
l’occasion d’inviter des "modèles de rôle" qui auront un impact positif sur les élèves.
5. Excursions éducatives
Une autre stratégie d’exécution fait intervenir des visites et des excursions éducatives. Les
centres de ressources, lieux de travail et autres endroits intéressants offrent l’occasion
d’aborder divers aspects de la vie hors de l'école et leur impact sur les élèves est important.
Une activité comme la recherche d'emploi ("filature de l’emploi") a ici sa place. Elle consiste
à affecter un élève à un mentor dans le cadre d’une profession ou d’un métier donné. Le
mentor permet à l’élève d’observer et de poser des questions pour se familiariser avec les
caractéristiques pratiques de son métier.
Cette observation sur le vif peut durer entre un jour et une semaine. Elle permet aux élèves de
réfléchir et de prendre des décisions en meilleure connaissance de cause. Ce système s’est
révélé être un bon moyen de découvrir des métiers et de choisir une voie. Il procure un
contact avec la réalité qui a plus de force que de simples renseignements. Il est important de
préparer les élèves à vivre ces expériences. Il faut qu’ils en connaissent la but et sachent quels
enseignements ils peuvent en tirer.
6. Projets de recherche
32
ainsi à rassembler des données et à les organiser de manière systématique sous une forme
compréhensible. Les élèves sont alors amenés à faire preuve de curiosité et à aller chercher de
leur propre initiative l’information dont ils ont besoin plutôt que d’attendre qu’on la leur
serve. C’est un bon exercice qui leur fournit en outre l’occasion de se sentir fiers d’eux.
Préparer des élèves à effectuer leurs propres recherches est une démarche à buts multiples : la
documentation que leur recherche permet de réunir profite à d’autres élèves. S’ils sont
judicieusement aiguillés et bien suivis, les élèves peuvent tirer grand profit de cet exercice.
Ce sont, dans les programmes d’orientation, des activités communes. Elles font intervenir des
intervenant(e)s extérieur(e)s qui sont en mesure de donner des renseignements sur des métiers
ou des professions, facilitant ainsi l’établissement d’un plan professionnel, son exploration et
une prise initiale de décision. L’activité peut avoir lieu dans une école, au niveau local,
régional ou national. Diverses façons d’aménager une telle activité sont envisageables en
fonction des ressources dont on dispose.
Les concepts d’orientation font si bien partie du programme scolaire général qu’on peut
difficilement les en séparer. Tous les professeurs qui enseignent une matière ont un rôle à
jouer en introduisant des notions d’orientation dans l’enseignement de leur matière et, ce
faisant, ils contribuent à en étendre l’impact. Les professeurs qui ne se préoccupent pas de
conseil d'orientation dans le cadre de leur discipline doivent être amenés à comprendre que
leur attitude témoigne d’un manque d’intérêt évident pour leurs élèves.
Un enseignement efficace ne saurait être dispensé dans le vide. Les élèves doivent
comprendre en quoi chaque matière qui leur est enseignée se rapporte à la vie en dehors de
l’école. Ils sont alors en mesure d’établir le lien entre la scolarité et l’emploi. L’étude des
matières enseignées à l’école a une raison d’être qui doit être clairement comprise par les
élèves. L’insertion de l’orientation dans les curricula scolaires leur permet de mieux la
comprendre et d’adopter une attitude plus positive à l’égard des diverses disciplines qui leur
sont enseignées.
9. Les ateliers
33
Ils doivent être organisés pour les élèves, les enseignants, les parents et les membres de la
communauté. Le soutien d’autres intervenant(e)s est important et il a davantage de chances
d’être obtenu si les gens sont bien informés et qu’on leur apprend à voir comment ces
intervenant(e)s s’insèrent dans la structure. Ces activités peuvent être organisées dans un
même PCO. Les gens ne seront d’eux-mêmes prêts à soutenir le programme que s’ils
comprennent quel en est l’enjeu. Un atelier bien conduit est un atelier bien planifié et bien
organisé.
Des jeunes peuvent être formés à offrir, à tour de rôle, des conseils d'orientation à leurs pairs.
L’idée de base est que les élèves ont tendance à entrer plus facilement en rapport avec
ceux/celles de leurs pairs avec lesquels ils/elles se sentent à l’aise. Le pair agissant comme
conseiller/ère aide aussi au travail de repérage et à adresser des élèves à l’enseignant(e)
chargé(e) de l’orientation. Des journées doivent être réservées dans leur emploi du temps
pour le partage d’expériences et d’informations avec leurs pairs par divers moyens, tels que le
théâtre, les jeux de rôles, les causeries, la poésie, etc.
On peut les utiliser pour diffuser des informations. Les élèves peuvent être chargés de s’en
occuper à tour de rôle. Par ce biais peuvent être abordés des domaines que le programme
pourrait avoir laissés dans l’ombre. Toutes sortes d’informations peuvent être mises en
commun parmi les élèves au moyen de ces panneaux et des bibliothèques. C’est ici qu’une
salle de documentation peut être dotée d’un bon matériel d’information, comprenant des
livres, des manuels relatifs à des métiers, des vidéos et autres matériels. En offrant aux élèves
la possibilité d’accéder à une information variée et facilement accessible, on leur donne le
moyen de chercher par eux-mêmes des renseignements qui les intéressent.
Il est à noter qu’on peut utiliser des stratégies de mise en oeuvre autres que les discussions, le
théâtre, la rédaction de compositions, les questionnaires et les modalités mentionnées ci-
dessus. La diversité évite aux élèves de s’ennuyer. Un(e) formateur/trice qui ne craint pas
d’innover peut trouver des moyens de rendre le programme intéressant sans en diminuer la
force.
34
Activité 3.2 : Stratégies d’exécution
1. Formez quatre groupes pour identifier les stratégies les plus appropriées pour mettre
en oeuvre quatre thèmes intéressants appartenant aux quatre composantes d'orientation
ci-après:
- Groupe 1 - orientation personnelle
- Groupe 2 - orientation scolaire
- Groupe 3 - orientation sociale
- Groupe 4 - orientation professionnelle
2. Présentez en plénière un résumé des discussions de votre groupe.
3. Concevez un questionnaire à donner à vos élèves lorsqu’ils/elles seront en quête
d'emploi.
4. Concevez un tableau d’affichage en matière de conseil d'orientation et dites comment
on peut le rendre attrayant aux yeux des élèves.
35
UNITÉ 9.IV
Evaluation d’un
programme de conseil
d'orientation
OBJECTIF
Ceux qui sont chargés d’exécuter un PCO ne peuvent en mesurer la valeur et l'impact que par
la recherche et l’évaluation. Il est important de doter les participants des compétences
nécessaires pour assurer le suivi et l’évaluation des programmes d'orientation. Ainsi pourront-
ils prendre la mesure de la fiabilité et de l’efficacité du PCO. En effet, seule une évaluation
systématique permet aux exécutant(e)s d’un programme d’apprécier le niveau d’atteinte des
objectifs de départ. L’évaluation permet non seulement de déceler les déficiences d’un
programme mais aussi de l’améliorer.
RESULTATS ATTENDUS
CONTENU
37
Thème 9.IV.1 :VALEUR ET BUT DE L’ÉVALUATION
Pour Shertzer et Stone, l’évaluation est une nécessité pour juger de l’efficacité du
programme en fonction des buts qui lui ont été assignés par rapport à des normes spécifiques.
L’évaluation du programme permet d’accumuler des données concrètes qui en montrent les
avantages et les limites. L’efficacité de tout programme peut être renforcée grâce à une
évaluation permanente qu'il incombe aux praticiens d’effectuer régulièrement. L’évaluation a
pour premier objet d’améliorer la mise en oeuvre d’un programme.
Elle fournit aussi un moyen de communication entre les conseiller/ères scolaires, les
enseignant(e)s chargé(e)s de l’orientation, les membres de l’administration scolaire, les
parents d’élèves et la communauté dans son ensemble. Elle part de ce qui était attendu des
conseiller/ères et fournit un moyen systématique de mesurer leurs performances et celles des
enseignant(e)s chargé(e)s de l’orientation par rapport aux attentes du programme.
L’évaluation est aussi un outil servant à améliorer l’efficacité de chaque conseiller/ère ou
enseignant(e) orienteur ainsi que celle du PCO lui-même.
- l’efficacité du programme
- la capacité d’adaptation du programme à l’évolution des besoins
- les forces et les limites du programme
- le perfectionnement du personnel
- le compte rendu et le suivi.
L’évaluation détermine ce que le programme accomplit. Elle fournit aussi une base
permettant d’identifier des décalages critiques dans la prestation des services et de planifier
des modifications du programme. Pour évaluer l’efficacité du programme, on peut mesurer :
On peut prendre les mesures suivantes pour porter une appréciation sur le programme en
cours d’application.
39
L’évaluation des personnes porte une appréciation sur les résultats qu'elles ont
obtenus, leur savoir-faire et leurs compétences. L’évaluation du degré d’atteinte des objectifs
est centrée sur le programme individuel et sur les efforts pour s’améliorer. Elle vérifie la
qualité du programme et l’effort déployé pour répondre aux besoins des élèves. Il est donc
important de s’auto-évaluer du point de vue du savoir-faire déployé et de l’animation du
programme. Il est plus facile ensuite d’apprécier sa propre compétence professionnelle.
Tous ceux qui ont la tâche de la mise en oeuvre du PCO apprendront à reconnaître la
valeur de l’évaluation. Elle remplit plusieurs fonctions pour le bénéfice de chacun. Par
exemple,
Pour que le programme d’orientation soit accepté et valorisé, il faut produire une
documentation qui montre l’avantage qu'en tirent les bénéficiaires. Le public requiert des
éléments d’information prouvant que les services d’orientation permettent aux élèves de
40
modifier leur comportement comme prévu et que la variation est démontrable ; or, ce type
d’information ne peut être obtenu que par la recherche et l’évaluation.
Une évaluation périodique effectuée selon des modalités constantes fournit des
données dignes de confiance. Elle permet aux écoles de juger de la qualité de ce qu’elles font
et fournit une base de travail à partir de laquelle des décisions peuvent être prises pour
améliorer et renforcer le PCO. A travers elle, le personnel scolaire peut interpréter l’efficacité
du programme pour le bien-être de la communauté. Par ailleurs, si les parents sont bien
informés sur le programme, ils seront mieux à même d'y contribuer, de le soutenir et d' aider
à en définir l'orientation. Chaque école doit déterminer sa propre méthode d’évaluation.
1. Partagez vos expériences relatives aux programmes d’orientation existant dans vos
pays et indiquez en quoi l’évaluation leur serait utile.
2. Regardez une vidéo sur une "foire aux métiers" et échangez vos idées sur des moyens
d’améliorer cette activité pour qu’elle donne de meilleurs résultats.
41
Thème 9.IV.2 : TYPES ET PROCÉDURES D’ÉVALUATION
Types d’évaluation
1. L’évaluation formative
2. L’évaluation sommative
Il s’agit de l’évaluation (ou bilan) d’un programme déjà achevé. Lorsque tout ce qui a été
planifié est accompli, on peut procéder à une évaluation sommative pour déterminer si le
programme a atteint ses objectifs. C’est le type d’évaluation qui résume les forces et les
faiblesses d’un PCO à la fin de sa phase d'exécution (stade final). Elle peut aider les
formateurs/trices du programme à déterminer si le programme mérite d’être poursuivi et,
dans l'affirmative, à apporter les améliorations jugées nécessaires, ou, dans le doute, à voir s'il
est possible de déblayer ce qui constitue l'obstacle à de bons résultats.
On procède aussi à cette évaluation sommative lorsqu’on considère que le programme
est mûr pour une application généralisée. Elle fournit aux bénéficiaires potentiels une
indication de la valeur d’un PCO et leur facilitera la vérification ultérieure de son efficacité
poiur eux.
L’évaluation formative et l’évaluation sommative ont toutes les deux leur importance
car des décisions sont à prendre dès le début, en cours et à la fin d'un programme. Les
premières décisions à prendre concernent l’amélioration du programme ; les dernières visent à
vérifier sa valeur.
Procédures d’évaluation
Le processus d’évaluation comprend une série d’activités successives. Ce sont les suivantes.
Il est important de fixer les limites ou les variables de l’évaluation à effectuer au stade initial.
Autrement dit, l’évaluation peut avoir pour objet la totalité du programme ou seulement
quelques-unes de ses composantes. Ces objectifs doivent être clairement énoncés, être concis,
précis et mesurables. Un tel objectif pourrait être, par exemple : amener les élèves à assister
à une "foire aux métiers" à la fin du premier semestre. En ce cas, l’objet de l’évaluation est
classé et les questions à évaluer sont identifiées.
Une fois les objectifs de l’évaluation fixés, il convient de définir la façon la plus appropriée
de juger du niveau d’atteinte desdits objectifs. Il doit y avoir une information spécifique
indiquant comment, quand et par qui les données sont rassemblées. Ce plan doit indiquer la
façon dont les données sont organisées et à qui elles seront adressées. Il doit fournir des
indications sur l’évolution future du programme. Ce stade est celui auquel l’équipe
d’évaluation est constituée et les techniques à appliquer sont choisies et conçues.
Une fois approuvé, le plan d’évaluation peut être appliqué. Sa validité ou son succès dépend
des compétences de l’évaluateur/trice, de son application en temps opportun et de la plus ou
moins grande efficacité avec laquelle il a été planifié. Il convient que la personne chargée
d’appliquer le plan soit quelqu’un qui comprenne le sens et la portée de ce qu’il vise à
obtenir. C’est à ce stade qu’ont lieu la collecte et l’analyse des données.
L’évaluation seule n’a guère de valeur. C’est l’analyse des résultats qui lui confère toute sa
valeur. L’évaluation met en lumière les forces et les faiblesses du PCO et offre la possibilité
de déterminer des améliorations à apporter au programme. L’utilisation appropriée des
résultats d’évaluation doit être planifiée et les responsables du programme doivent en assurer
43
la mise en oeuvre et le suivi. Ainsi est établie la mesure dans laquelle les résultats ont été
utilisés aux fins de l’amélioration du programme. Ne pas savoir utiliser les résultats d'une
évaluation a des conséquences négatives sur un PCO et peut contribuer à le faire échouer. La
procédure de suivi permet de déterminer s’il y a lieu de réviser l’exercice.
Pour que la procédure d’évaluation porte ses fruits, il importe de bien voir qu’il s’agit :
Méthodes d’évaluation
On l’emploie quand on veut vérifier la progression accomplie au bout d’un laps de temps
donné : elle contrôle les résultats d’activités spécifiques du programme. Par exemple, si l’on a
présenté aux élèves un programme de familiarisation avec l’informatique ou d’exploration de
métiers ou de professions, on procède en début d'année à une évaluation de ce qu'ils/elles
savent et en fin d’année à une évaluation du chemin qu'ils/elles ont parcouru. L’évaluation
permet de vérifier si, à l’issue de l’exercice, leurs acquisitions sont réelles.
2. La méthode de la comparaison
On l’emploie pour comparer des groupes auxquels on a appliqué des techniques différentes en
vue d’un but à atteindre. La méthode comparative peut être employée pour juger des résultats
obtenus par des groupes dans différentes localités ; par exemple, pour vérifier l’impact d’un
programme sur des enfants de la campagne et de la ville, ou sur des garçons et des filles. On
peut aussi l’utiliser pour comparer les effets du rapport du nombre d’élèves par enseignant sur
la réalisation des objectifs.
44
3. La méthode du point de la situation
Elle facilite l’identification de résultats attendus d’un programme. Diverses techniques sont
appliquées pour vérifier la façon dont le programme a progressé du point de vue des buts à
atteindre. Elle compare les programmes avec des normes généralement acceptées et offre la
possibilité d’établir des comparaisons. La méthode compare un programme avec une norme
fixe, étant entendu que sur certains points la conformité est le résultat escompté.
45
Thème 9.IV.3 : TECHNIQUES D’ÉVALUATION
1. L’observation
Pour que cette technique soit valable, il faut que l’observateur fasse état et discute sur le
champ de tout ce qu’il découvre afin que les résultats ne risquent pas d’être altérés par
d’éventuelles distorsions ou absences de mémoire. L’observateur qui utilise cette technique
doit avoir les yeux et les oreilles grandement ouverts pour être en mesure de recueillir des
données pertinentes. Il/elle doit se garder soigneusement de tout parti pris.
2. Les entretiens
Les entretiens sont une technique d’évaluation fondamentale. Ils peuvent être ou ne pas être
structurés. L’entretien non structuré exige une bonne capacité d’écoute. Un entretien plus
structuré nécessite que les questions qui seront posées au cours de l’entretien soient préparées
avant l’entrevue. Les données doivent en être impérativement enregistrées. L’évaluateur/trice
peut utiliser un magnétophone pour transcrire ultérieurement les parties pertinentes ou
prendre des notes pendant l’entretien. Certains évaluateurs/trices se fient à leur mémoire mais
le risque est alors grand de laisser de côté un élément d’information important. Il convient que
l'invité(e) soit consulté(e) sur les notes prises pour vérifier que les informations ont été
correctement enregistrées.
46
3. Les questionnaires
47
Résumé
et objectifs fixés
stratégiques.
48
ANNEXE 9.1
La formulation d’un ensemble d’objectifs pour un PCO est souvent la tâche la plus délicate et
la plus importante que requiert la mise en place du programme, parce que c’est d'elle dont
dépend son objet, la tournure qu’il prendra et les résultats à en attendre.
Pour que l’ensemble des objectifs soit conforme aux résultats qu’on attend d'un PCO, il doit
répondre aux caractéristiques suivantes :
2. Des objectifs regroupés dans les trois domaines des attitudes comportementales, des
connaissances mentales et intellectuelles et des compétences pratiques.
3. Des objectifs énoncés habituellement à trois niveaux, allant des buts aux objectifs
spécifiques en passant par les objectifs généraux, chaque niveau étant directement lié à
celui qui le précède ou à celui qui le suit.
Dans le processus de formulation des objectifs, il convient de noter les niveaux et les
catégories d’objectifs. Il y a trois niveaux d’objectifs, à savoir :
51
et deux grandes catégories d’objectifs, qui sont :
1. Les buts
Ce sont des déclarations d’intention formulées en termes généraux. Les buts expriment ce
qu’on espère voir réaliser par un programme. L’énoncé des buts indique en général ou sous-
entend des valeurs et il est habituellement formulé du point de vue d’une organisation ou
d’une institution, ou au niveau d’un système en termes non comportementaux. Par ailleurs, les
buts sont par nature inscrits dans le long terme, c'est-à-dire portant sur plusieurs années. Voici
des exemples d’énoncés des buts.
2. Les perspectives
L’énoncé des perspectives découle de celui des buts. Elles sont plus spécifiques et leur
formulation est plus précise que celle des buts. Les perspectives sont axées sur les
élèves/bénéficiaires moyennant la mise en relief d’un contenu et de processus (compétences)
(Prut, 1987). Les perspectives vont des intentions à moyen terme aux intentions à long terme,
selon la façon dont on les déduit des buts. Voici des exemples d’énoncé des perspectives :
3. Les objectifs
L’énoncé des objectifs est une déclaration très précise des intentions auxquelles obéit le
programme. Les objectifs revêtent la forme de l’énoncé des perspectives et précisent en toute
52
netteté les connaissances, la compréhension, les attitudes et les compétences que les
élèves/bénéficiaires sont censés acquérir. Les objectifs sont, par nature, à court terme. Voici
un exemple d’énoncé des objectifs :
Il y a entre les buts, les perspectives et les objectifs un rapport hiérarchique qui peut être
représenté comme ci-dessous.
BUT ABSTRAIT
PERSPECTIVE GENERAL
OBJECTIF SPECIFIQUE
Fig. 1.0
L’énoncé des buts apparaît comme une déclaration des intentions auxquelles obéit le
programme, formulées en termes abstraits et vagues, tandis que les perspectives sont plus
précises. Les objectifs sont des énoncés précis formulés par le/la conseiller/ère ou
l'enseignant(e) de ce que les bénéficiaires/élèves sont appelés à vivre au cours de leur
instruction.
53
Tableau 1 - Les rapports entre les buts, les perspectives et les objectifs
54
Les catégories d’objectifs
Il y a deux grandes catégories d’objectifs : les objectifs généraux et les objectifs spécifiques
On peut définir un objectif général comme étant "un résultat voulu de l’instruction dont
l’énoncé en termes généraux englobe un ensemble de résultats d’apprentissage spécifiques"
(Mtunda et Safuli, 1986, p. 41).
Lorsqu’on formule par écrit des objectifs généraux, il est préférable d’utiliser des
verbes non comportementaux (on appelle non comportementaux des verbes qui mettent
l’accent sur un comportement qui ne peut être ni observé ni mesuré). Voici une liste de verbes
ou de formules verbales qu’on peut utiliser pour formuler des objectifs généraux :
55
se rapportent à un petit espace de temps gérable (Prut, 1987). Voici quelques exemples
d’objectifs spécifiques :
Notez que les verbes ou expressions verbales "distinguer entre, citer, énumérer,
administrer, établir" sont des termes précis et indiquent des réactions définies, observables et
mesurables, des réactions manifestes.
Selon Mager (1962), la formulation d’un objectif spécifique doit obéir aux trois
critères suivants :
a) décrire un comportement observable : description du comportement final observable
d’un étudiant
b) énoncer des conditions : un énoncé des conditions importantes sous lesquelles le
comportement voulu est appelé à se manifester
c) énoncer une norme : une définition de la norme de performance acceptable.
a) Comportement observable
Ce critère a trait à ce que l’élève doit accomplir pour faire la preuve qu’il/elle a atteint
l’objectif. Les conseiller/ères ou les enseignant(e)s sont donc invité(e)s à sélectionner les
verbes les plus appropriés, qui sont parfois appelés "verbes du faire", "verbes de l’action" ou
"verbes du comportement".
La liste suivante indique les verbes qui conviennent pour formuler des objectifs spécifiques et
les verbes à éviter lorsqu’on énonce des objectifs comportementaux.
56
Identifier Croire
Evaluer Prendre plaisir
Estimer Se rendre compte
Analyser Se familiariser
Composer Aviser
Construire Orienter
Calculer Intérioriser
Expliquer Appréhender
Distinguer, etc.
b) Conditions
Une façon courante d’énoncer l’élément conditionnel des objectifs est d’employer la formule
"étant donné" comme dans les exemples ci-dessous :
• Etant donné une ambiance favorable, le client exposera en confiance son expérience passée
• Etant donné un objet inerte, ces étudiants feront un dessin au fusain représentant cet objet.
c. Normes
Les normes ont trait au niveau de performance exigé de l’étudiant. Les objectifs peuvent être
énoncés par rapport à des normes de trois manières distinctes:
Par exemple
a) ................ avec une précision de 95%
b) ................ à la satisfaction de l’enseignant(e) ou du/de la conseiller/ère
c) ................ écrivez la liste exacte ("exacte" suppose 100 % d’exactitude, sauf indication
contraire).
57
Annexe 9.2 : Evaluation
2. Expliquez pourquoi la mise en place du PCO doit être étudiée de très près.
58
Annexe 9.3
Ressources
Date Heure Activité Lieu Classe Services humaines/
matérielles
16/01/97 8:00 qualités du Hall rapports information ancien chef
chef de classe
causerie vidéo
18/03/97 14:00 foire aux Foyer cinquième entreprise, employeurs
métiers et municipal année atelier, profession-
aux bureaux, nels
professions magasins vidéos
fiches
60
TABLE DES MATIERES DU MODULE 9
Page
Sommaire
Introduction 1
Les bénéfices du programme de conseil d'orientation 1
Elèves 2
Parents 2
Enseignant(e)s 3
Personnel administratif 3
Monde du travail (commerce, entreprise et marché du travail) 3
Objectif général 5
Résultats attendus 5
Contenu 5
Objectif général 13
Résultats attendus 13
Contenu 13
62
Activité 2.3 Etablissement d’un calendrier des activités d’orientation 23
Objectif 25
Résultats attendus 25
Contenu 25
Objectif 37
Résultats attendus 37
Contenu 37
63
Thème 9.IV.1 : Valeur et but de l’évaluation 38
Types d’évaluation 42
1. L’évaluation formative 42
2. L’évaluation sommative 42
Procédures d’évaluation 43
1. Identification des objectifs à évaluer 43
2. Elaboration d’un plan d’évaluation 43
3. Application du plan d’évaluation 43
4. Utilisation des résultats 43
Méthodes d’évaluation 44
1. La méthode avant-après 44
2. La méthode de la comparaison 44
3. La méthode du point de la situation 45
1.L’observation 46
2.Les entretiens 46
3.Les questionnaires 47
Résumé 48
Annexes 49
64
Les niveaux d’objectifs 52
1.Les buts 52
2.Les perspectives 52
3.Les objectifs 52
Tableau 1 : les rapports entre les buts, les perspectives et les objectifs 54
Les catégories d’objectifs 55
1.Les objectifs généraux 55
2.Les objectifs spécifiques 55
a) comportement observable 56
b) conditions 57
c) normes 57
Annexe 2 : Evaluation 58
65